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Dilemme – Dilemma

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Nous sommes en saison sèche depuis près de deux mois maintenant et contrairement aux années précédentes, nous n’avons même pas eu quelques petites pluies éparses pour donner un semblant d’eau aux plantes, excepté pour le brouillard bien présent qui mouille un petit peu les feuilles, mais n’est pas suffisant pour empêcher la poussière au passage d’un véhicule. Le résultat est parfois assez désagréable car la combinaison des deux rend les choses compliquées, le brouillard est suffisant pour humidifier le pare-brise (et les autres surfaces de la voiture) et quand cela se combine avec le croisement d’un autre véhicule (tôt le matin ce sont généralement les gros camions en route pour les quais de chargement), la poussière vient se coller sur toutes les surfaces humides avec une efficacité redoutable. En théorie au moins, les lave-glace et essuie-glace permettent de diminuer l’opacité des vitres, mais c’est sans compter avec la buée qui a tendance à se développer côté intérieur car la fraîcheur extérieure est assez marquée tôt le matin. Une solution pour éviter la formation de buée est de mettre un petit coup de climatisation, mais sans être frileux pour autant j’avoue que ce n’est pas le moment de la journée ou la température nécessite ce genre de traitement et je préfère donc la solution plus basique de chiffon pour garder une certaine visibilité. Cette solution est d’autant plus “agréable” que la vétusté de ma voiture fait que je ne sais plus fermer la bouche qui me souffle de l’air froid droit sur la face. Une autre parade contre l’accumulation de poussière, préventive celle-là, est d’emprunter (quand c’est possible) des pistes qui sont moins prisées par les camions, soit parce que la distance est un peu plus longue ou parce que l’état de ces routes est un peu moins bon. Je quitte donc la maison de bonne heure pour essayer de devancer le passage des camions ou d’avoir le temps de faire un petit détour moins “poussiéreux” pour aller à mon point d’appel.
L’effet de la saison sèche est aussi très marqué sur les routes, qui sont principalement composées de sable. A l’opposé de la saison des pluies où nous devons continuellement réparer les routes qui se ravinent et/ou se dégradent à cause des abondantes quantités d’eau qui transforment les routes en rivières, en saison sèche le sable devient friable et mou, mais pas partout. Pour des raisons pas toujours évidentes, sur certaines parties de la route le sable compacté devient dur comme de la pierre et offre un surface de circulation idéale, tandis que d’autres se désagrègent complètement et se transforment en bac à sable dans lesquels il est difficile d’avancer.
Sur certains tronçons de route le sable meuble devient tellement profond que les véhicules (chargés) se retrouvent régulièrement bloqués. La solution est soit de recharger ces routes avec de la terre rouge (un peu plus argileuse) qui se compacte mieux, mais qui ne se trouve que dans quelques rares endroits de la plantation et pour le transport de laquelle nous ne disposons pas de véhicules en période de pointe, soit de dégager le sable mou par arriver à une surface plus dure. Cette dernière solution fonctionne assez bien, mais gare aux prochaines pluies car nous aurons ainsi créé un chenal idéal pour collecter les eaux de ruissellement avec des conséquences désastreuses sur la route.
un autre dilemme concerne les tronçons de route ou la surface généralement durcie est parsemée de trous de sable mou, qui n’empêchent pas les véhicules de passer mais obligent à rouler très lentement car tout comme des nids de poule ces trous ont tendance à se creuser. Une solution est de passer la niveleuse sur la route pour essayer d’araser un petit peu les surfaces sures et de remplir les trous, toutefois cela résulte généralement dans la création d’une plus grande zone de sable mou où il devient difficile de passer et où se créent des grosses ornières avec le passage de nos gros camions, rendant le passage ultérieur de voitures difficile voire impossible.
L’année dernière j’avais fait une expérimentation en versant des boues huileuses récupérées dans les lagunes sur le surfaces sableuses en espérant que cela “fixerait” un peu le sable et permettrait ainsi de réduire les problèmes d’ensablement et/ou d’érosion. Non seulement l’effet n’a pas été spectaculairement efficace (peut-être que je n’ai pas appliqué assez de boues…) mais en plus cela dégage une odeur pestilentielle qui s’incruste très efficacement sur les roues et structures des véhicules et n’a donc pas rencontré un énorme succès auprès des utilisateurs et encore moins des riverains.
Une autre situation qui nous affecte durant la saison sèche est le fait que cela correspond avec notre pic de production, tandis que le niveau de la rivière Kasaï est au plus bas. Pendant cette saison d’étiage les transporteurs fluviaux préfèrent éviter notre rivière, alors que c’est le moment où nous devons impérativement évacuer le plus d’huile. Une solution est de “payer” des transporteurs pour monter avec des barges vides depuis Kinshasa, mais cela demande à être programmé à l’avance alors que nous ne savons pas si des transporteurs sont déjà en route avec des marchandises et pourraient donc venir charger notre huile à la descente sans devoir les payer pour la montée. Malheureusement, même lorsque nous savons que des barges sont montées avec de la charge jusqu’à Ilebo, nous ne savons pas combien de temps il leur faudra pour décharger leurs marchandises car pour cela ils sont tributaires de la disponibilité de wagons qui sont souvent retardés à cause de problèmes sur la voie ferrée qui n’a plus été renouvelée depuis au moins 60 ans. Certains transporteurs voient ainsi leurs barges coincées à Ilebo pendant 2-3 mois, alors que le déchargement pourrait se faire en une ou deux semaines. Comme notre capacité de stockage correspond à environ un mois de production en période de pointe nous ne pouvons évidemment pas prendre le risque d’attendre une hypothétique barge qui doit descendre d’Ilebo.
Nous essayons malgré tout de mettre un peu de charge sur les barges qui montent “à vide” pour essayer de rentabiliser le coût, mais vous aurez deviné que la “Loi de la vexation universelle” (seule loi qui est toujours vérifiée…) fait que nos barges qui montent à vide arrivent presque toujours à des moments où nos cuves sont presque vides… Pour l’avenir j’ai toutefois bon espoir d’avoir trouvé une meilleure solution car nous avons maintenant un partenaire qui dispose d’un grand nombre de barges qui sont utilisées principalement pendant des périodes qui tombent en-dehors de notre pointe de production et qu’il est heureux de rentabiliser en les faisant monter à vide (sans surcharge) pour charger de l’huile et ainsi éliminer l’élément d’incertitude concernant la durée de déchargement à Ilebo. Pour l’avenir donc potentiellement un dilemme de moins, mais gardons les doigts croisés car nous sommes après tout au Congo…
A part cela, le premier août étant un jour férié ici, nous avons eu un samedi ET un dimanche complet de congé, ce qui est fort agréable.
Marc en a profité pour s’occuper monter le nouveau filtre pour la piscine (celui qui avait été livré était défaillant depuis le début et nous avons dû en commander un autre qui nécessitait des adaptations entre la pomper et les différents tutaux) opération qui semble réussie.
Makala a de nouveau sa coupe courte ce qui, comme d’ordinaire, a très fort perturbé le chat qui met toujours un certain temps à accepter que c’est bien le même chien. C’est beaucoup plus agréable pour elle et pour nous qui n’avons plus les yeux qui pleurent quand elle passe trop près ! Je ne sais plus si nous avons déjà mentionné cela, mais c’est assez amusant: Griezel (et parfois Makala mais elle préfère de plus en plus paresser un peu plus longtemps sur sa paillasse) attendent le démarrage du générateur annonçant un réveil imminent pour venir nous chercher en “chantant” leurs salutations jusqu’à devant la chambre pour Makala et au pied du lit pour Griezel. C’est assez folklorique! Sur cette touche animalière, nous vous quittons 😉
En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, et merci à ceux et celles qui se manifestent,
Marc & Marie-Claude

Oups

We’ve been in the dry season for almost two months now and unlike previous years, we haven’t even had a few scattered rains to give the plants a semblance of water, except for the fog that is present and that wets the leaves a little bit, but is not enough to prevent the dust when a vehicle passes by. The result is sometimes quite unpleasant because the combination of the two makes things complicated, the fog is enough to wet the windshield (and other surfaces of the car) and when this is combined with the passing of another vehicle (early in the morning it is usually the big trucks on their way to the loading docks), the dust sticks on all wet surfaces with a formidable efficiency. In theory at least, windshield washers and wipers can reduce the opacity of the windows, but that’s not counting with the mist that tends to develop on the inside of the windshield because the outside is quite cool early in the morning. A solution to avoid fogging is to put a little air conditioning on, but without being too sensitive to cold, I admit that it is not the time of day when the temperature needs this kind of treatment and I prefer the more basic solution of a cloth to keep some visibility. This solution is all the more “unpleasant” because of the age of my car makes me unable to close the vent which blows cold air right in my face. Another preventive measure against dust accumulation is to take (when possible) tracks that are less popular with trucks, either because the distance is a little longer or because the condition of the roads is somewhat worse. So I leave home early to try to anticipate the passage of trucks or to have time to make a small detour less “dusty” to get to the muster point.
The effect of the dry season is also very marked on the roads, which are mainly made of sand. In contrast to the rainy season when we have to continually repair roads that becomes riddles with gullies and/or degraded due to the abundant amounts of water that turn roads into rivers, in the dry season the sand becomes brittle and soft, but not everywhere. For reasons that are not always obvious, on some parts of the road the compacted sand becomes as hard as stone and provides an ideal traffic surface, while others disintegrate completely and turn into sandboxes in which it is difficult to move forward.
On some stretches of road the loose sand becomes so deep that (loaded) vehicles regularly get stuck. The solution is either to reload these roads with red soil (a little more clayey) which compacts better, but which is only found in a limited number of places in the plantation and for whose transport we do not have vehicles at peak periods, or to clear the soft sand and so reaching a harder surface. This last solution works quite well, but beware of the next rains as we will have created an ideal channel to collect runoff water with disastrous consequences on the road.
Another dilemma concerns the sections of road where the generally hardened surface is strewn with holes of soft sand, which do not prevent vehicles from passing but force them to drive very slowly because like potholes, these holes tend to become bigger and deeper. One solution is to pass the grader on the road to try to smooth out the hard surfaces a little bit and fill the holes, however this usually results in the creation of a larger area of soft sand where it becomes difficult to pass and where big ruts are created with the passage of our big trucks, making the subsequent passage of cars difficult or even impossible.
Last year I experimented with pouring oily sludge from the effluent ponds onto the sandy surface in the hope that this would “fix” the sand a bit and thus reduce silting and/or erosion problems. Not only was the effect not spectacularly effective (maybe I didn’t apply enough sludge…) but it also gave off a pestilential odour that was very effective at sticking to vehicle wheels and structures and was therefore not very popular with users and even less so with local residents.
Another situation that affects us during the dry season is the fact that it corresponds with our peak production, while the level of the Kasaï river is at its lowest. During this low-water season the river carriers prefer to avoid our river, while it is the time when we must imperatively evacuate the most oil. One solution is to “pay” transporters to come up with empty barges from Kinshasa, but this needs to be planned in advance as we don not know at that time if transporters are already on their way with goods and could therefore come and load our oil on the way down without having to pay them for the way up. Unfortunately, even when we know that barges are on their way to Ilebo, we do not know how long it will take them to unload their goods because for this they depend on the availability of wagons which are often delayed due to problems on the railway, whose tracks have not been renewed for at least 60 years. Thus, some carriers see their barges stuck in Ilebo for 2-3 months, whereas unloading could be done in one or two weeks. As our storage capacity corresponds to about one month of production at peak periods, we obviously cannot take the risk of waiting for a hypothetical barge that has to leave Ilebo.
We do try to put some load on the barges that come up “empty” to try to make the cost less penalising, but you will have guessed that “Murphy’s law” (the only law that is always verified…) result in the barges that come up empty almost always arrive at times when our tanks are almost empty… For the future I am however hopeful that we have found a better solution as we now have a partner who has a large number of barges that are used mainly during periods that fall outside our peak production and that he is happy to have them come up empty (without surcharge) to load oil and thus eliminate the element of uncertainty regarding the unloading time at Ilebo. So potentially one less dilemma for the future, but let’s keep our fingers crossed as we are after all in Congo …
Apart from that, the first of August being a holiday here, we had a Saturday AND a full Sunday off, which is very nice.
Marc took the opportunity to install the new filter for the pool (the one that was delivered was faulty from the beginning and we had to order another one that needed some adjustments to connect the tubes), which seems to be a successful operation.
Makala has her hair cuts short again, which, as usual, very much disturbed the cat who always takes a while to accept that it is the same dog. It’s much more pleasant for her and for us who don’t have tears in our eyes when she comes too close! I don’t know if we already mentioned it, but it is quite amusing: Griezel (and sometimes Makala but she prefers to laze a little longer on her mattress) wait for the generator to start announcing an imminent alarm clock to come on and come to us “singing” their greetings all the way to the front of the room for Makala and at the foot of the bed for Griezel. It’s quite folkloric! With this animal touch, we leave you 😉
Hoping to hear from you soon, and thanks to those who keep in touch,
Marc & Marie-Claude

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