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Fréquemment on nous demande “c’est quoi encore le nom de votre site?” et évidemment bon nombre d’entre-vous se demandent pour quoi avoir opté pour un tel nom, aerophyt, alors qu’il aurait été plus facile de retenir quelque chose comme “aventures au Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” ou même simplement “Blog de Marie-Claude et Marc”. Après tout ce temps nous nous sommes dit qu’il serait peut-être utile d’expliquer d’où vient ce nom de site difficile à retenir et qui n’a rien à voir avec les contexte du Congo, du Kasaï, de Mapangu ou du palmier à huile.
En fait il faut retourner quelques années en arrière, six pour être exact, période durant laquelle nous n’avions aucune intention ou projet de repartir habiter en Afrique et où, dans le cadre des activités de construction écologiques et durables dans lesquelles je m’étais lancé, l’idée m’était venue d’essayer de créer des “armoires à plantes”. Le concept était (et est toujours lorsque j’en aurai le temps et les moyens) de créer des armoires vitrées dans lesquelles seraient plantées des végétaux pour améliorer la qualité de l’air. Ces “armoires” pourraient être utilisées dans des bureaux, classes, ateliers, pièces de vie ou autres lieux fermés. Dans ma tête il fallait donner un nom à ce projet et “Aerophyt” était la meilleure idée du moment car combinant les éléments “aero” pour l’air et “phyt” pour les plantes. Vous me direz que même pour un tel projet ce nom est un peu tiré par les cheveux, toujours est-il que dans un moment de grand enthousiasme j’ai réservé le nom de site “www.aerophyt.com” et voilà.
Ensuite s’est présentée l’opportunité puis la décision de partir habiter en Afrique et, forts de l’expérience des suites de l’incendie de notre chez-nous dans lequel nous avons perdu toutes nos notes et photos de nos voyages précédents, nous nous sommes dits que ce serait intéressant de tenir un journal électronique de nos aventures. De plus, sachant que nous serions probablement confrontés à des demandes de nouvelles, le choix de faire cela sous forme de “newsletter” dans un blog nous éviterait de devoir écrire individuellement à chacun, avec le risque d’oublier certains trop réservés et ainsi de perdre le contact.
Entre le moment où nous avons décidé de partir en Afrique et le départ à proprement parler, les choses sont allées très vite, terminer la reconstruction de la maison en Belgique, déménager nos affaires et/ou organiser la mise en réserve de celles-ci et évidemment préparer les malles avec les affaires dont nous aurions besoin dans notre coin de brousse. J’avais heureusement eu l’opportunité de me rendre à Mapangu avant notre départ et nous avions donc une relativement bonne idée des choses essentielles à empaqueter.
N’ayant pas les compétences nécessaires pour créer un blog nous-même, nous avons profité d’un bref séjour de notre fils Renaud en Belgique pour lui demander son assistance dans ce domaine et il nous a dit qu’idéalement il faudrait avoir un site internet pour faire cela, parfait nous avions un site prêt à être utilisé. N’ayant pas beaucoup de temps nous avons décidé de “provisoirement” utiliser le site que j’avais déjà (aerophyt) avec la ferme intention de migrer le blog vers un autre site dont le nom serait plus approprié dès que possible. Le provisoire est devenu “définitif” pour toutes sortes de raisons et vous voilà dont coincé avec ce nom qui n’a pas de sens par rapport à notre aventure, mais qui fonctionne, merci Renaud.
Ici, en fait, malgré le fait que nous avons des engins qui ressemblent parfois plus à des fumigènes qu’autre chose et que nous avons des feux un peu partout (surtout en saison sèche), la qualité de l’air est probablement meilleure que dans la plupart des autres pays où nous avons vécu et ne justifie pas de construire une “armoire à plantes”. Cela se remarque à notre peau qui reste propre (sauf évidemment en cas de jardinage ou bricolage de quelque chose dans la voiture, et encore se sont alors principalement les mains qui sont moins propres) et les nuits étoilées ou (aussi parce qu’il n’y a pas de pollution lumineuse) il est possible de voir la voie lactée et une quantité beaucoup plus dense d’étoiles que dans nos pays “industrialisés”. Il est vrai qu’en saison sèche nous sommes privés de ce spectacle à cause d’un brouillard et/ou brume persistante, mais là aussi on réalise que l’air est propre car la condensation du brouillard ne laisse aucune trace.
De manière générale il en va de même pour les cours d’eau, avec certaines réserves toutefois car si les cours d’eau ne sont pas pollués avec des produits chimiques ou autres détritus non dégradables, ce sont souvent les seules sources d’eau pour la population qui y puise de l’eau mais utilise également ceux-ci pour faire leurs ablutions, lessive et faire abreuver leurs animaux. A l’exception des sources, les cours d’eau sont naturellement troubles, mais, sur base d’échantillons prélevés en amont des activités humaines, les analyses révèlent que la potabilité de l’eau n’est pas trop compromise. La turpitude de grands cours d’eau est probablement liée aux fines particules qui restent en suspension dans l’eau, dont la couleur est généralement ocrée excepté après de fortes pluies où l’eau prend une teinte qui s’approche de l’orange assez vif. Si l’origine de cette couleur est simplement de l’oxyde ou de l’hydroxyde de fer, les risques pour la santé sont probablement limités, mais parfois cette couleur est tellement vive que l’on pourrait se demander s’il n’y a pas une autre cause qui serait peut-être plus nocive.
Pour pallier à la qualité de l’eau, qui est de plus en plus menacée par les activités de déboisement liées à l’agriculture itinérante pratiquée ici, nous sommes en train d’aménager des forages un peu partout dans la plantation et il va sans dire qu’il n’y a absolument pas de comparaison entre cette eau pompée et même les “meilleures” sources, qualité qui est confirmée par des analyses que nous avons fait faire dans un laboratoire spécialisé à Kinshasa. A la Cathédrale notre eau domestique (non-potable) est pompée dans un petit cours d’eau à quelques kilomètres de la maison et acheminée par citerne jusque chez nous. J’ai visité le cours d’eau régulièrement et il est certain que cette eau n’est absolument pas potable (pour nous) car en amont du point de pompage il y a régulièrement des femmes et des enfants qui viennent y puiser de l’eau, faire des lessives et plus… Pour notre eau de consommation nous avons deux porteuses d’eau qui viennent tous les jours nous apporter des bidons d’eau puisée dans une source non loin de la Cathédrale. J’ai également été visiter cette source à plusieurs reprises, elle est relativement propre, sauf après des grosses pluies car le défrichement en amont provoque alors des ruissellements d’eau en surface qui viennent contaminer la source. Même propre, nous ne prenons aucun risque avec notre eau pour la boisson, cuisine et même pour se brosser les dents et la faisons bouillir au moins 20 minutes pour ensuite la filtrer une première fois dans un filtre gravitaire (Katadyn) et puis une deuxième fois dans un filtre à triple action. Jusqu’à présent notre système doit être bon car nous n’avons pas de problèmes de ce côté là.
Il est prévu de réaliser un forage pas trop loin de la Cathédrale, principalement destiné au camps des travailleurs situés dans les environs, mais probablement que nous aussi irons y puiser notre eau de consommation, sans pour autant renoncer au traitement actuel car on est jamais trop prudent quand il s’agit d’eau en Afrique.
Comme d’habitude, nous terminons en vous rappelant que nous sommes TOUJOURS heureux de recevoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude
We are often asked “what is the name of your site again?” and of course many of you wonder why we chose such a name, aerophyt, when it would have been easier to remember something like “Adventures in Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” or even simply “Marie-Claude and Marc’s Blog”. After all this time we thought it might be useful to explain where this difficult-to-remember site namecame from, which has nothing to do with the context of Congo, Kasai, Mapangu or oil palm.
In fact we have to go back a few years, six to be exact, to a time when we had no intention or project to move back to Africa and when, as part of the ecological and sustainable building activities I had embarked on, the idea came to try and create “plant cabinets”. The concept was (and still is when I have the time and the means) to create glass cabinets in which plants would be planted to improve air quality. These “cabinets” could be used in offices, classrooms, workshops, living rooms or other enclosed spaces. In my mind I had to give this project a name and “Aerophyt” was the best idea at the time because it combined the elements “aero” for air and “phyt” for plants. You will probably think that even for such a project this name is a bit far-fetched and not very customer friendly, but in a moment of great enthusiasm I reserved the “www.aerophyt.com” site name and that was it.
Then came the opportunity and the decision to go and live in Africa and, with the experience of the aftermath of the fire in our home in which we lost all our notes and photos from our previous travels, we thought it would be good to keep an electronic diary of our adventures. Moreover, knowing that we would probably be confronted with requests for news, the choice to do this in the form of a “newsletter” in a blog would avoid having to write individually to each one, with the risk of forgetting some more reserved friends and thus losing contact.
Between the moment we decided to go to Africa and the actual departure, things moved very quickly, completing the reconstruction of the house in Belgium, moving our belongings and/or organising the storage of them and of course preparing the trunks with the things we would need in our remote bush location. Luckily, I was given the opportunity to travel to Mapangu before we left, so we had a relatively good idea of the essentials to pack.
Not having the skills to create a blog ourselves, we took advantage of a brief stay in Belgium of our son Renaud to ask him for his assistance in this area and he told us that ideally we would need to have a website to do this, perfect we had a site ready to use… Not having much time we decided to “temporarily” use the site we already had (aerophyt) with the firm intention of migrating the blog to another site with a more appropriate name as soon as possible. The provisional became “definitive” for all sorts of reasons and here you are stuck with this name which makes no sense in relation to our adventure and is difficult to remember, but which works, thank you Renaud.
Here, in fact, despite the fact that we have machinery that sometimes looks more like fumigators than anything else and that we have fires everywhere (especially in the dry season), the air quality is probably better than in most of the other countries where we have lived and does not justify building a “plant cabinet”. This is noticeable on our skin, which stays clean (except of course when gardening or tinkering with something in the car, in which case it is mainly our hands that are less clean) and on starry nights (also because there is no light pollution) it is possible to see the Milky Way and a much denser quantity of stars than in our “industrialised” countries. It is true that in the dry season we are deprived of this spectacle because of persistent fog and/or mist, but here too we realise that the air is clean because the condensation of the fog leaves no trace.
In general, the same applies to watercourses, with certain reservations however, because if the watercourses are not polluted with chemicals or other non-degradable detritus, they are often the only sources of water for the population, who not only draw water from them but also use it to bathe, wash clothes and water their animals. With the exception of springs, watercourses are naturally turbid, but on the basis of samples taken upstream from human activities, analyses reveal that the potability of the water is not too compromised. The turpitude of large watercourses is probably linked to the fine particles that remain suspended in the water, whose colour is generally ochre except after heavy rainfall where the water takes on a hue approaching a fairly bright orange. If the origin of this colour is simply iron oxide or hydroxide, the health risks are probably limited, but sometimes this colour is so bright that one might wonder if there is not another cause which might be more harmful.
To compensate for the quality of the water, which is increasingly threatened by the deforestation activities linked to the itinerant agriculture practiced here, we are in the process of installing boreholes throughout the plantation and it goes without saying that there is absolutely no comparison between the quality of pumped water and even the “best” springs, a quality which is confirmed by analyses which we had performed in a specialised laboratory in Kinshasa. At the Cathedral our domestic water (non-potable) is pumped from a small stream a few kilometres away from the house and brought to us by cistern. I have visited the stream regularly and it is certain that this water is absolutely not drinkable (for us) because upstream from the pumping point there are regularly women and children who come to draw water, do laundry and more… For our drinking water we have two water carriers (ladies) who come every day to bring us cans of water drawn from a spring not far from the Cathedral. I have also visited this spring on several occasions, it is relatively clean, except after heavy rains because the clearing upstream causes surface runoffs which contaminate the spring. Even if it is clean, we don’t take any risk with our water for drinking, cooking and even for brushing our teeth. We boil it for at least 20 minutes and then filter it a first time in a gravity filter (Katadyn) and then a second time in a triple action filter. So far our system must be good because we have no problems with it.
There are plans to drill a borehole not too far from the Cathedral, mainly for the workers’ camps in the vicinity, but we will probably also go there to draw our drinking water, without giving up the current treatment, as one can never be too careful when it comes to water in Africa.
As usual, we conclude by reminding you that we are ALWAYS happy to hear from you,
Marc & Marie-Claude