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Un de nos souvenirs lors de notre première visite, de ce qui était alors le Zaïre, est un petit voyage que nous avons fait dans le Shaba (maintenant Katanga) entre Kaniama, où nous étions basé, et Kamina où il était (parfois) possible de trouver des produits spéciaux comme du fromage (Vache-qui-rit), du riz, de l’huile, de la levure, du lait en poudre, etc. qui n’était pas ou rarement disponible à Kaniama, durant lequel nous avons fait étape chez l’épouse d’un des expatriés qui s’occupait d’un élevage extensif de bovins. A Kaniama nous avions une petite maison tout à fait correcte avec une petite parcelle juste assez grande pour que les enfants puissent y jouer, mais pas beaucoup plus que cela. La résidence du responsable de l’élevage était par contre une ancienne maison coloniales construite au sommet d’une colline avec une visibilité à perte de vue tout autour de la maison. A cette époque les téléphones mobiles n’existaient pas et il n’y avait pas de lignes de téléphone terrestre, donc hormis ce qui était appelé la “phonie”, un poste émetteur / récepteur qui permettait d’échanger des messages (pas très privés) sur quelques centaines de kilomètres, il n’était pas possible de prévenir les personnes chez qui l’on débarquait pour faire escale en route. Tout le monde savait que des visiteurs pouvaient débarquer sans prévenir et nous étions donc toujours prêts avec une maison de passage et quelques vivres essentiels pour le cas où. Que ce soit chez des privés, dans des missions ou des maisons de passage officielles, nous avons chaque fois été accueillis royalement lors de nos étapes, même quand nous débarquions à deux adultes, deux bambins et deux gros chiens en plus dans les bagages.
Lors de cette étape dans la station d’élevage, nous avons été reçus sans discuter, comme de coutume, mais sans savoir que seule l’épouse de l’expatrié était à la maison et la première chose qu’elle nous a dit est littéralement : “Ne me parlez pas de la vue!” qui était, il est vrai spectaculaire. Mais à force d’être seule dans son coin isolé et manifestement en manque de civilisation depuis un moment, je crois que le fait de s’entendre dire par chaque visiteur qu’elle était enviée pour sa vue à fini par arriver à saturation. Il est vrai que la maison était TRES isolée.
Quand je suis venu visiter Mapangu, avant que nous ne nous décidions à nous relancer dans une aventure congolaise, j’ai brièvement visité la Cathédrale qui à ce moment-là n’était pas la résidence du DG mais une maison de passage et j’ai été fort impressionné par la vue. Rentré en Belgique, j’en ai évidemment parlé avec Marie-Claude et nous avons tous les deux immédiatement pensé à notre visite trente ans plus tôt et décidé, malgré tout, de venir nous installer à la Cathédrale. Eh bien, même si, ici aussi, nous sommes très isolés et que cela va bientôt faire cinq ans que nous sommes ici, ni Marie-Claude ni moi sommes lassé de la vue magnifique dont nous profitons presque tous les jours. Chaque fois que nous devons faire un travail dans la cuisine nous avons un panorama spectaculaire dur la vallée du Kasaï et maintenant nous pouvons même profiter de la vue des terrasses pendant que nous nageons dans notre bassin olympique. Je crois que le jour où nous quitterons Mapangu pour d’autres cieux, c’est certainement un des aspects de notre vie d’ici qui nous manquera.
La maison où résidait mon prédécesseur, maintenant appelée “Villa Kasaï” n’est pas en reste pour autant, située en bordure de la rivière Kasaï elle permet de voir toute l’activité qui se déroule sur l’eau, chose que nous ne pouvons que deviner depuis notre nid d’aigle. Mais, même si la vue du Kasaï est très belle, la villa se trouve coincée entre la plantation et la route principale où, jour et nuit (en période de pointe) passent de gros camions plus toute une série d’autres véhicules, ce qui est évidemment un aspect moins plaisant et difficile à concilier avec le fait que nous sommes totalement isolés, alors pourquoi subir les inconvénient du trafic à côté de la maison, ce qui n’est absolument pas le cas à la Cathédrale. Il est vrai que, par contre, la Cathédrale est loin des bureaux et que compte tenu l’état des routes il faut environ une demi heure (en voiture ou à vélo) pour faire le trajet, à raison de deux aller-retours par jour cela fait, mine de rien, quand même deux heures de navette par jour, mais c’est aussi une occasion de traverser une bonne partie de la plantation et ainsi de suivre un petit peu ce qui s’y passe. Et puis notre vue… nous ne nous en lassons pas.
Excepté dans les parties de la plantation plus âgée où la taille des palmiers ne permet pas de voir très loin, il y a beaucoup d’endroits où les panoramas sont impressionnants, évidemment presque tous avec des palmiers (plantés ou sauvages), mais néanmoins très beaux, surtout tôt le matin quand les collines sont enveloppées de brumes et que le soleil commence son ascension dans le ciel. A la maison nous gardons une paire de jumelles (souvenir de notre résidence sur la péniche) qui nous permet de regarder de plus près ce qui se passe aux alentours de la Cathédrale ou d’observer les oiseaux (parfois assez extraordinaires) qui viennent aux abords de la maison. Les alentours de la Cathédrale ont d’ailleurs fort changés depuis que nous nous y sommes installés car, outre bon nombre d’arbres fruitiers (dont nous ne verrons probablement pas ou peu la production), Marie-Claude a planté et fait planter une multitude de fleurs et d’arbustes qui permettent de toujours avoir des bouquets dans la maison. Il est fort probable que toute cette végétation attire assez bien de créatures, dont beaucoup d’oiseaux.
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
One of our memories from our first visit, from what was then Zaire, is a short trip we made in Shaba (now Katanga) between Kaniama, where we were based, and Kamina where it was (sometimes) possible to find special products like processed cheese (Vache-qui-rit), rice, oil, yeast, powdered milk, etc. which was not or rarely available in Kaniama. During this trip we made a stop at the home of one of the expatriates who ran an extensive cattle farm. In Kaniama we had a quite decent little house with a small plot of land just big enough for the children to play on, but not much more than that. The residence of the person in charge of the cattle ranch, on the other hand, was an old colonial house built on top of a hill with a view as far as the eye could see all around the house. At that time mobile phones did not exist and there were no land lines, so apart from what was called the “phonie”, a transmitter/receiver that allowed messages (not very private) to be exchanged over a few hundred kilometres, it was not possible to warn people at whose homes one would visit for a stopover on the way. Everybody knew that visitors could arrive without warning, so we were always ready with a guest house or a spare bedroom and some essential food supplies in case. Whether at private homes, missions or official guest houses, we were always given a royal welcome during our stopovers, even when arriving with two adults, two toddlers and two large dogs in our luggage.
During this stage in the cattle ranch, we were received without discussion, as usual, but without knowing that only the expatriate’s wife was at home and the first thing she said to us was literally: “Don’t tell me about the view” which was, it is true, spectacular. But being alone in her isolated corner and obviously in need of civilization, I think that hearing every visitor tell her that she was envied for her view finally reached saturation point. It is true that the house was VERY isolated.
When I came to visit Mapangu, before we decided to embark on a new Congolese adventure, I briefly visited the Cathedral, which at the time was not the residence of the GM but a guest house and I was very impressed by the view. Back in Belgium, I obviously talked about it with Marie-Claude and we both immediately thought about our visit thirty years earlier and decided, despite everything, to come and live in the Cathedral. Well, even though we are also very isolated here and we have been here for five years now, neither Marie-Claude nor I are tired of the magnificent view we enjoy almost every day. Every time we have to do a job in the kitchen we have a spectacular view over the Kasai valley and now we can even enjoy the view from the terraces while we swim in our Olympic pool. I believe that the day we leave Mapangu for new horisons, this is certainly one of the aspects of our life here that we will miss.
The house where my predecessor lived, now called “Villa Kasai” is not to be belittled either, located on the banks of the Kasai River it allows one to see all the activity that takes place on the water, while we can only guess what is happening on the river from our eagle’s nest. But even though the view of the river is very beautiful at the Villa Kasaï, the house is stuck between the plantation and the main road where, day and night (during peak periods) large trucks plus a whole series of other vehicles pass by. This is obviously a less pleasant aspect and difficult to reconcile with the fact that we are totally isolated, so why suffer the inconvenience of traffic next to the house, which is absolutely not the case at the Cathedral. It is true that the Cathedral is long way from the offices, and given the state of the roads it takes about half an hour (by car or bicycle) to get there, at the rate of two return trips a day, which nevertheless adds to two hours of commute every day. However it is also an opportunity to drive through a sizeable part of the plantation and thus to follow a little bit what is going on there. And then our view… we never get tired of it.
Except in the parts of the older plantation where the size of the palm trees does not allow one to see very far, there are many places where the panoramas are impressive, obviously almost all with palm trees (planted or wild), but nevertheless very beautiful, especially in the early morning when the hills are shrouded in mist and the sun begins its ascent in the sky. At home we keep a pair of binoculars (a souvenir of our residence on the barge) which allows us to take a closer look at what is happening around the Cathedral or to observe the birds (sometimes quite extraordinary) that come to the surroundings of the house. The grounds of the Cathedral have changed a lot since we moved here because, in addition to a good number of fruit trees (produce of which we will probably not see much of if anything), Marie-Claude has planted a multitude of flowers and shrubs which allow us to always have bouquets in the house. It is very likely that all this vegetation attracts quite a few creatures, including many birds, which were not around before.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude