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202 ou/or 2020

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Nous essayons de vous raconter un petit peu de nos aventures congolaises chaque semaine, mais parfois il est plus difficile de ne pas se répéter que d’autres et en passant rapidement en revue quelques uns des titres de nos nouvelles précédentes nous avons constaté qu’aujourd’hui c’est la nouvelle numéro 202. Comme il ne manque qu’un zéro pour correspondre avec l’année qui est en grande partie derrière le dos, c’est peut-être l’occasion de faire une petite rétrospective des tous les points saillants de cette année, qui est loin d’avoir été ordinaire pour nous tous.
Ici l’année à plutôt bien commencé, notre production a été meilleure que prévue dès le premier mois et nous avions une chouette équipe tant au niveau des expatriés que des cadres locaux. Je dis que nous avions car les choses ont assez rapidement changé, en grande partie à cause du coronavirus qui a, d’une part, empêché certains de nos expatriés de revenir sur le projet après leurs congés et, d’autre part, fait peur à d’autres qui étaient ici et voulaient à tout prix rentrer en Europe où ils pensaient être plus en sécurité. Le résultat des courses est que des sept expatriés qui étaient sur le projet en début d’année, nous ne sommes plus que quatre (plus Marie-Claude évidemment), deux ayant démissionné et un troisième ayant quitté pour des raisons de santé. Curieusement, même si cela demande plus de travail à ceux qui sont restés, les choses ont continué à tourner plutôt bien et il a été conclu que le remplacement des démissionnaires n’était donc peut-être pas indispensable. Ce changement n’est toutefois pas sans conséquences car outre la vie sociale, déjà assez limitée mais permettait de temps en temps de se retrouver tous pour un repas, un jeu de pétanque ou une excursion sur un banc de sable, qui est encore plus restreinte, nous avons à présent toute une série de maisons vides que nous devons garder en état pour le cas où l’équipe devait être renforcée dans l’avenir. Garder une maison en état ici veut dire qu’il faut un domestique qui veille à la propreté, l’entretien des appareils et installations (hydrophore, installations électriques, “climatiseurs”, etc.) et à l’entretien du jardin. D’un autre côté, nous avons soudain plus de véhicules à notre disposition, véhicules que nous essayons, à la fois de garder en bonne état de marche en les faisant “tourner” de temps en temps, tout en tentant de les préserver en les sortant uniquement en cas de nécessité absolue car ici “sortie” est souvent synonyme de casses et de pannes garanties…
Pour le moment nous ne sommes que deux employés expatriés sur la plantation, le directeur financier (qui a finalement pu revenir en RDC après avoir été bloqué six mois en Belgique à cause de la pandémie) et moi-même. Les deux autres, le directeur agronomique (ou doit-on dire la directrice agronomique) et le directeur technique, sont partis en congé jusqu’à la fin du mois, en espérant que la reprise du Covid-19 ne va pas les empêcher de revenir au pays comme prévu. Cela implique évidemment un surcroit de travail car, outre mon travail habituel, je dois également faire le suivi des activités agronomiques et superviser les opérations de l’huilerie, garage et construction, tandis que j’essaye de déléguer au maximum les activités liées aux approvisionnements et suivi des relations avec nos clients au directeur administratif et financier. A la fin de l’année ce sera encore plus intense (même si heureusement à cette période-là les activités de la plantation sont plutôt calmes) car il n’y aura que Marie-Claude et moi présents à Mapangu.
Cette année nous avions comme objectif d’obtenir notre certification de plantation durable, mais ici aussi le coronavirus a quelque peu perturbé les choses car les différents experts et auditeurs qui devaient venir à Mapangu n’ont évidemment pas pu suivre le programme prévu et vu que nous ne sommes pas la seule plantation qui doit être certifiée ce n’est pas évident à réorganiser. Dans l’attente nous avons continué à faire beaucoup de travaux d’amélioration qui vont de l’aménagement de zones pour le lavage des véhicules et station de carburant à la construction de nouvelles maisons et points de forages pour eau potable en passant par l’aménagement d’un bassin supplémentaire pour recueillir les effluents de l’huilerie (essentiellement de l’eau avec quelques traces d’huile de palme). Nous avons aussi équipé et surtout sensibilisé nos employés sur l’utilisation des EPI (équipements de protection individuelle), ce qui est peut-être l’aspect le plus difficile de toute la démarche. Nos employés reçoivent, selon les travaux qu’ils font, des bottes, gants, lunettes, casques, tabliers, etc., qu’ils réclament d’ailleurs dès qu’ils voient que d’autres ont été équipés, mais leur utilisation est une autre histoire car pour cela il y a toujours une excuse : il fait trop chaud, les lunettes ont de la buée, le casque tombe quand on se penche, les gants sont trop grands, trop petits, difficile à utiliser pour tenir un outil… Et puis, il y ceux qui ont besoin d’argent et revendent leur EPI à la cité. Ainsi on voit passer des chauffeurs de taxi motos avec des gants de nos herbicideurs, des casques de nos chargeurs, des bottes de nos coupeurs,…
Quand des auditeurs viennent faire des contrôles dans la plantation, nous en avons eu deux qui sont venus la semaine passée, ils repèrent évidemment le seul employé dont la botte est déchirée, ou les gants sont “oubliés” à la maison et cela figure en première ligne de leur rapport…
Un des gros chantiers en cours pour le moment est la construction d’un grand bassin d’une capacité d’environ 90.000 m3 près de l’huilerie qui doit nous servir de lagune supplémentaire. Le bassin est aménagé dans une zone semi-marécageuse où il est quasi impossible de travailler avec des engins, nous en avons d’ailleurs fait l’expérience car un bulldozer s’y est enlisé, nous avons heureusement enfin pu le récupérer. Pour la petite histoire nous ne sommes pas les premiers à avoir eu cette mésaventure, car dans une autre plantation ils ont eu le même problème il y a plusieurs années et le bulldozer y est toujours… Donc, tous les travaux doivent être faits à la main et le chantier ressemble un petit peu à ce à quoi devaient ressembler les chantiers pharaoniques, si ce n’est que dans notre cas se sont des centaines plutôt que des milliers d’ouvriers qui sont sur le chantier, cela reste impressionnant malgré tout. Les digues, qui font quand même 15m de largeur à la base, sont construites avec des sacs remplis de terre et de sable et entassés les uns sur les autres jusqu’à atteindre 3 ou 4 mètres de hauteur. Aux derniers calculs il nous faudra près de 300.000 sacs pour compléter la construction, chacun rempli à la main, cousu et ensuite transporté à dos d’homme jusqu’à son emplacement dans la digue. Par la suite, pour protéger ces sacs contre la dégradation des rayons de soleil, divers végétaux (paspalum, vetiver, bambou, etc.) sont plantés dans les interstices, et par la même occasion ceux-ci aident aussi à consolider la construction. Il va sans dire que c’est un chantier impressionnant et qui, malgré les retards de progression qui étaient quasi garantis dans notre environnement, évolue de manière assez positive.
Cette année la production de la plantation a été meilleure que durant toutes les années précédentes et, sans doute à cause des restrictions liées au Covid, nos dépenses ont été plus raisonnables qu’anticipé, ce qui fait que contrairement à beaucoup de sociétés qui ont souffert de la pandémie nos résultats sont plutôt positifs.
Malheureusement une moins bonne nouvelle est que nous n’avons pas réussi à sauver les deux jeunes hiboux qui sont morts tous les deux à quelques jours d’intervalle. Manifestement nous avons du manquer des connaissances nécessaires et l’expérience fructueuse de la chouette n’a pas pu être renouvelée.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous sommes toujours enchantés de recevoir des vôtres…
Marc & Marie-Claude

La lagune – The effluent pond
Griezel adore les torroirs – Griezel loves drawers

We try to tell you a little bit about our Congolese adventures every week, but sometimes it is harder not to repeat ourselves than others and by quickly going through some of the titles of our previous stories we found that today is the 202th posting since the start of our adventures. With only a zero missing to correspond with the year that is largely behind our back, it is perhaps an opportunity to do a little retrospective of some the highlights of this year, which has been far from ordinary for all of us.
Here the year started off rather well, our production was better than expected from the first month onwards nd we had a great team both at expatriate and local management level. I say we had because things changed quite quickly, largely due to the coronavirus which, on the one hand, prevented some of our expatriates from returning to the project after their holidays and, on the other hand, frightened others who were here and wanted to return to Europe at all costs, where they thought they would be safer. The result of all this is that of the seven expatriates who were on the project at the beginning of the year, we are now only four (plus Marie-Claude of course), two having resigned and a third having left for health reasons. Curiously, even if it requires more work for those who remained, things have continued to go rather well and it was concluded that the replacement of the ones that resigned was perhaps not necessary. However, this change is not without consequences, because in addition to the social life, which was already quite limited but allowed everyone to get together from time to time for a meal, a game of petanque or an excursion on a sandbank, is now even more restricted, we have a whole series of empty houses that we have to keepup in order in case the team needs to be reinforced in the future. Keeping a house in good condition here means that we need a housekeeper who looks after cleanliness, the maintenance of the appliances and installations (hydrophore, electrical installations, “air conditioners”, etc.) and the upkeep of the garden. On the other hand, we suddenly have more vehicles at our disposal, vehicles that we try to keep in good working order by “going for a short drive” from time to time, while trying to preserve them by using them only when absolutely necessary, because here “using” is often synonymous with guaranteed breakdowns and breakages…
At the moment we are only two expatriate employees on the plantation, the financial manager (who finally managed to return to the DRC after being stuck for six months in Belgium because of the pandemic) and myself. The other two, the agronomy manager and the technical manager, have gone on leave until the end of the month, hoping that the resurgence of Covid-19 will not prevent them from returning to the country as planned. This obviously implies an extra workload because, in addition to my usual work, I also have to follow up on agronomic activities and supervise the operations of the oil mill, garage and construction, while I try to delegate as much as possible the activities related to supplies and monitoring of relations with our customers to the administrative and financial director. At the end of the year it will be even more intense (although fortunately at that time the plantation activities are rather quiet) as only Marie-Claude and I will be present in Mapangu.
This year we were aiming to obtain our sustainable plantation certification, but here too the coronavirus has somewhat disrupted things because the various experts and auditors who were supposed to come to Mapangu were obviously not able to follow the planned programme and since we are not the only plantation that has to be certified it is not easy to reorganise things. In the meantime, we have continued to bring a lot of improvements, ranging from the creation of areas for washing vehicles and fuel stations, to the construction of new houses, boreholes for drinking water and the construction of an additional pond to collect the oil mill effluents (mainly water with some traces of palm oil). We have also equipped and, above all, made our employees aware of the use of PPE (personal protective equipment), which is perhaps the most difficult aspect of the whole process. Depending on the work they do, our employees receive boots, gloves, goggles, helmets, aprons, etc., which they ask for as soon as they see that others have been equipped, but their use is a different story because there is always an excuse: it is too hot, the goggles fog up, the helmet falls off when you bend down, the gloves are too big, too small, difficult to use for the work, etc. Then there are those who need money and sell their PPE on the market. As a result we see motorbike taxi drivers passing by with gloves from our weeding team, helmets from our loaders, boots from our cutters,…
When auditors come to do checks in the plantation, we had two of them on the plantation last week, they obviously spot the only employee whose boot is torn, or the gloves are “forgotten” at home and this is what ends up on the front paragraph of their report …
One of the big projects underway at the moment is the construction of a large pond with a capacity of about 90,000 m3 near the oil mill which is to serve as an additional effluent treatment area. The pond is set up in a semi marshy area where it is almost impossible to work with heavy machinery, we have experienced this because a bulldozer got stuck in it, fortunately we were finally able to recover it. For the record, we are not the first ones to have had this misadventure, because in another plantation they had the same problem several years ago and the bulldozer is still there… So, all the work has to be done by hand and the site looks a little bit like what the pharaonic building sites must have looked like, except that in our case there are hundreds rather than thousands of workers on the site, which is still impressive. The dikes, which are about 15m wide at the base, are built with bags filled with earth and sand and piled one on top of the other until they reach a height of 3 or 4 metres. According to the latest calculations, we will need around 300,000 bags to complete the construction, each filled by hand, sewn closed and then transported by hand (or rather by back) to its location in the dyke. Subsequently, to protect these bags from the degradation of the sun’s rays, various plants (paspalum, vetiver, bamboo, etc.) are planted in the interstices, and at the same time they also help to consolidate the construction. It goes without saying that this is an impressive construction site which, despite the delays in progress that were almost guaranteed in our environment, is evolving in a fairly positive manner.
This year the plantation’s production was better than in all previous years and, undoubtedly due to the restrictions linked to Covid, our expenses were more reasonable than anticipated, which means that, unlike many companies that have suffered from the pandemic, our results are rather positive.
Sadly, on a less positive note, we were not able to save the two young owls in our care as both died at a few day’s interval. Clearly our knowledge of these animals was not sufficient, despite the positive outcome of the barn owl that Marie-Claude rescued from Kinshasa.
We hope this news finds you well and we are always delighted to receive some of yours…
Marc & Marie-Claude

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