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32,5°C – 32.5°C

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Bien que nous vivions sous les tropiques, il est rare d’avoir une température supérieure à 30°C ici à Mapangu, où alors en plein soleil, mais pas besoin de venir jusqu’ici pour avoir une telle canicule car nous avons cru comprendre que certaines journées en Europe cet été furent bien plus chaudes que cela. Ce n’est pas de la canicule que nous allons vous parler.
Depuis que nous sommes confrontés au risque du coronavirus, nous avons mis en place un certain nombre de mesures préventives déjà décrites dans nos messages précédents, mais ce que j’ai omis de raconter précédemment est que nous avons également doté tous nos postes de garde de thermomètres pour contrôler la température de toutes les personnes qui entrent à l’usine, aux bureaux de la direction générale, au service du personnel ou à l’hôpital. Depuis quelques semaines je suis donc informé de ma température corporelle au moins une fois pas jour (sauf le dimanche) prise par un agent formé par notre médecin chef.
Il est vrai que le matin il fait un peu plus frais (23-24°C) que le reste de la journée, mais il ne fait jamais froid au point de devoir mettre une petite laine. Enfin, il est vrai que nos collègues congolais ne voient pas les choses de la même façon et il n’est pas rare de voir nos travailleurs avec des doudounes et bonnets de laine comme s’ils étaient au pôle nord.
Bref, le matin en arrivant au bureau la première chose que je dois faire est de me soumettre à un contrôle de température, heureusement nous avons dotés nos agents de thermomètre non-invasifs, c’est à dire des thermomètres médicaux à infrarouge qui ne nécessite même pas de sortir de la voiture. La consigne est de renvoyer toute personne ayant une température supérieure à 37,5°C pour un contrôle à l’hôpital, sinon on est bon pour le service. Hier matin, alors que cela ne peut pas être imputé à une source de froid puisque la climatisation de ma voiture n’a jamais fonctionné depuis que je suis à Mapangu, l’agent à déclaré que ma température était de 32,5°C et que j’étais bon pour le service. Il est vrai que les jours précédents les mesures sont généralement de l’ordre de 35°C, ce qui me semble très bas mais probablement du à une erreur de calibrage ou de manipulation, tandis que 32,5°C est proche de l’hypothermie sévère. Après plusieurs vérifications, l’agent a confirmé que la mesure était correcte et qu’il n’y avait pas de soucis à se faire. Avec une telle marge d’erreur je ne puis que me demander à quel point il faut être fiévreux pour que le seuil critique des 37,5°C soit atteint et par acquis de conscience j’ai demandé à l’agent de mesurer sa propre température qui s’est révélée être à un niveau plus normal de 36,4°C, ce à quoi il m’a répondu que ma température plus basse était l’effet de la peau blanche… Il faut quand même que je vous explique que l’agent en question n’est pas un infirmier mais un agent de sécurité, qui a certes été formé par l’hôpital pour le contrôle des températures, mais dont la formation est sinon au mieux du niveau secondaire. Rassurez-vous, je ne crois absolument pas avoir un problème d’hypothermie, mais je ne puis pas non plus expliquer pourquoi ce contrôle matinal donne systématiquement une température aussi basse.
Le but de ces nouvelles n’étant pas de vous donner mon bilan médical, passons à autre chose, mais en restant malgré tout dans le domaine de la température et en particulier des fièvres provoquées non pas par le Covid-19 mais par la malaria qui fait des ravages chez nous. Comme vous le savez, depuis que nous sommes ici Marie-Claude et moi nous prémunissons contre la malaria en prenant des tisanes d’Artemisia annua cultivées dans notre jardin et, je touche du bois, jusqu’à ce jour nous sommes plus ou moins les seuls (certainement parmi les expatriés) à ne pas avoir eu de paludisme. Nous avons essayé de promouvoir l’utilisation de l’Artemisia en distribuant des semences, des feuilles séchées, des notices explicatives, etc. mais les résultats de nos efforts de vulgarisation sont restés sans succès. Le problème est d’une part culturel, nos collègues congolais ne conçoivent pas de pouvoir être soignés sans recevoir au moins une piqûre qui, de préférence, aura des effets secondaires suffisamment forts pour prouver qu’ils n’ont pas été dupés par une injection de simple sérum physiologique. L’Artemisia étant totalement dépourvue d’effets secondaires, le simple fait d’être soigné ne suffit pas si on a pas eu les oreilles qui bourdonnent ou des étourdissements qui prouvent que le remède fait de l’effet. D’autre part, les gens ici ont peu ou pas de patience et semer une graine minuscule qu’il faut arroser pendant des mois avant de pouvoir récolter une plante dont les vertus sont difficiles à démontrer n’est pas quelque chose qu’ils sont prêts à faire alors que sur la même parcelle ils peuvent cultiver du maïs, du manioc ou des épices (oignons). J’ai également essayé de démarrer des projets scolaires en distribuant des semences et des notices explicatives pour la culture et l’utilisation de l’Artemisia, mais n’ayant pas le temps d’aller encadrer les élèves dans ce projet et vu le désintérêt du corps professoral à qui cela ne rapporte rien, ces initiatives n’ont jusqu’à présent pas abouti. Pourtant les quelques personnes à qui nous avons donné du thé d’Artemisia pour se soigner pour une malaria qui traînait ont confirmé que le traitement avait fonctionné, mais qu’ils avaient malgré tout continué à prendre des injections d’autres produits qui avaient probablement aussi aidé… J’ai pensé un moment donné avoir franchi une étape importante en ayant persuadé notre médecin de prendre l’Artemisia en considération comme moyen de prévention ou même de soin contre la malaria, mais finalement son verdict était que cela marche pour les femmes mais pas les hommes et que préventivement le mieux était de distribuer des moustiquaires… l'(in)efficacité de ces mesures est démontrée dans les statistiques de notre hôpital qui enregistre chaque mois près de 850 cas de paludisme nécessitant un traitement médical (sans compter les nombreuses personnes qui préfèrent aller chez des soigneurs traditionnels, qui sont souvent plus chers et n’utilisent pas non plus l’Artemisia) et plusieurs décès (surtout de jeunes enfants) enregistrés dans les familles de nos travailleurs chaque semaine.
Bref, nos mesures anti-covid sont peut-être nécessaires, même si pour le moment la maladie ne semble pas avoir atteint nos contrées isolées, mais il serait bien plus efficace de mettre des moyens en œuvre pour essayer d’éliminer la malaria qui est bien plus dévastatrice et dont il est à peine question dans les préoccupations des autorités locales et nationales. Si vous connaissez quelqu’un qui a la volonté de lancer et d’encadrer des projets scolaires pour la promotion de la culture et de l’utilisation préventive et curative de l’Artemisia contre la malaria, je suis certain que même si nous ne pouvons pas prendre en charge le projet, nous pourrons assister en fournissant logement et support logistique pour sa réalisation.
Merci à ceux qui nous écrivent et nous tiennent informés de la situation sanitaire dans votre coin du monde.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Chantier huilerie – Mill works
Construction de maison – House building
Village flottant… – Floating village…

Although we live in the tropics, it is rare to have a temperature above 30°C here in Mapangu, unless in the sun if one really wants to get hot, but you don’t have to come all the way here to have such a heat wave because we understand that some days in Europe this summer were much hotter than that. It’s not the heat wave we’re going to talk about in this newsletter.
Since we have been facing the risk of coronavirus, we have put in place a number of preventive measures already described in our previous messages, but what I omitted to tell you earlier is that we have also equipped all our guard posts with thermometers to monitor the temperature of everyone entering the factory, the general management offices, the human resources department or the hospital. For some weeks now I have therefore been informed of my body temperature at least once a day (except Sundays) taken by an agent trained by our head doctor.
It is true that the morning is a little cooler (23-24°C) than the rest of the day, but it is never so cold that I have to put on warm clothing. Having saisd that, it is true that our Congolese colleagues do not see things the same way and it is not unusual to see our workers with warm jackets and woolen hats as if they were at the North Pole.
In short, the first thing I have to do when I arrive at the office in the morning is to submit to a temperature check, fortunately we have equipped our agents with non-invasive thermometers, i.e. infrared medical thermometers that don’t even require getting out of the car. The instruction is to send anyone with a temperature above 37.5°C back to the hospital for a check-up, otherwise we are good for the service. Yesterday morning, although this cannot be attributed to a cold source as the air conditioning in my car has never worked since I have been in Mapangu, the officer said my temperature was 32.5°C and that all was normal. It is true that the days before my temperature measurements were usually around 35°C, which seems very low to me but probably due to a calibration or handling error, while 32.5°C is close to severe hypothermia. After several checks, the officer confirmed that the measurement was correct and that there was nothing to worry about. With such a large margin of error I can only wonder how feverish you have to be for the critical threshold of 37.5°C to be reached, and out of curiosity I asked the agent to measure his own temperature which turned out to be a more normal level of 36.4°C, to which he replied that my lower temperature was the effect of my white skin… I must explain to you that the agent in question is not a nurse but a security guard, who has been trained by the hospital for temperature control, but whose education is otherwise at best secondary level. Rest assured, I absolutely do not believe that I have a problem with hypothermia, but neither can I explain why this morning check-up systematically gives such a low temperature.
The purpose of this news is not to give you an account of my medical check-up, so let us move on to something else, but staying within the realm of temperature and in particular fevers caused not by Covid-19 but by malaria which is wreaking havoc in our country. As you know, since we have been here Marie-Claude and I have been protecting ourselves against malaria by taking Artemisia annua herbal teas grown in our garden and, touching wood, to this day we are more or less the only ones (certainly among the expatriates) who have not had malaria. We have tried to promote the use of Artemisia by distributing seeds, dried leaves, leaflets, etc. but the results of our extension efforts have been unsuccessful even with the other expatriates. The problem is partly cultural, our Congolese colleagues do not conceive of being treated properly without receiving at least one injection which, preferably, will have side effects strong enough to prove that they have not been duped by an injection of simple saline. Since Artemisia is completely devoid of side effects, the simple fact of being treated is not enough if one has not had the ears ringing or dizziness that proves that the remedy is working. On the other hand, people here have little or no patience, and sowing a tiny seed that has to be watered for months before they can harvest a plant whose virtues are difficult to demonstrate is not something they are willing to do when on the same plot they can grow maize, cassava or spices (onions). I have also tried to start school projects by distributing seeds and explanatory leaflets for the cultivation and use of Artemisia, but as I did not have the time to go and supervise the students in this project and given the lack of interest of the teaching staff, to whom it does not bring any profit, these initiatives have so far not been successful. However, the few people to whom we gave Artemisia tea to treat themselves for malaria that was lingering, confirmed that the treatment had worked, but that they had nevertheless continued to take injections of other products that had probably also helped… I thought at one point I had taken an important step in persuading our doctor to consider Artemisia as a means of prevention or even care against malaria, but in the end his verdict was that it works for women but not men and that preventively the best thing to do was to distribute mosquito nets… The (in)effectiveness of these measures is demonstrated in the statistics of our hospital which registers every month almost 850 cases of malaria requiring medical treatment (not counting the many people who prefer to go to traditional caretakers, who are often more expensive and do not use Artemisia either) and several deaths (especially young children) registered in the families of our workers every week.
In short, our anti-covid measures may be necessary, even if for the time being the disease does not seem to have reached our isolated regions, but it would be much more effective to implement means to try and eliminate malaria, which is much more devastating and barely mentioned in the concerns of local and national authorities. If you know someone who is willing to initiate and supervise school projects to promote the cultivation and the preventive and curative use of Artemisia against malaria, I am sure that even if we cannot take responsibility for the project, we will be able to assist by providing accommodation and logistical support for its realisation.
Thank you to those who write to us and keep us informed of the health situation in your part of the world.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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