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Dernières Nouvelles de RDC – Last News from DRC

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Nous voici dans la toute dernière ligne droite, dans quelques heures nous prendrons l’avion pour l’Europe et laisserons derrière nous un chapitre important de notre vie dans ce pays (d’abord à l’époque de Mobutu et ensuite sous Kabila et Tshisekedi) car nous y aurons totalisé presque 9 ans soit pas loin d’un quart de notre vie de couple. Mapangu aura été pour nous la maison dans laquelle et l’adresse à laquelle nous aurons vécu le plus longtemps tous les deux de manière ininterrompue avec Budapest et Kapellen venant en deuxième place plus ou moins équivalente. Mais la RDC n’a quand même pas détrôné “Weatherlight”, logement (flottant) dans lequel nous avons vécu (certes à des adresses différentes) pendant un total de 7 ans. Depuis que nous sommes mariés (il y a 40 ans), nous avons totalisé le modeste chiffre de 29 adresses ou déménagements, certains plus compliqués que d’autres et vécu dans une multitude de logements différents, y compris un bus, une péniche et une roulotte.
Un changement comme celui que nous vivons actuellement est l’occasion de faire un rapide bilan sur les expériences, bonnes et mauvaises, de ces dernières années, mais dans l’ensemble nous quittons malgré tout Mapangu avec le cœur gros car malgré les péripéties que nous avons rencontrées ce fut une expérience inoubliable et unique que nous avons eu la chance de vivre.
A la blague certes, nous parlons de Mapangu comme étant la toscane congolaise et d’un certain point de vue ce n’est pas inexact. Les paysages sont superbes et le climat est généralement agréable, mais évidemment d’un point de vue culturel, culinaire et vie sociale ce n’est pas comparable. Nous avons eu la chance de vivre dans une maison très spacieuse (elle n’a pas été baptisée Cathédrale pour rien) avec des vues imprenables sur presque 360° avec la possibilité d’y faire pousser la majorité des fruits et légumes dont nous avions besoin.
Pendant la durée de notre séjour à Brabanta il y a eu de gros changements, d’abord au bureau de Kinshasa qui avait deux expatriés résidents et un personnel de près de 25 personnes et qui aujourd’hui ne compte plus que 6 agents locaux. A Mapangu le cadre social a fortement changé car nous sommes passés de treize expatriés résidents (seize avec ceux de Kinshasa y compris les partenaires) à un total de cinq, ce qui économiquement fait évidemment une énorme différence, mais impacte aussi très fortement la vie sociale en plantation. Il est probable que dans les mois à venir les choses reviennent à un meilleur équilibre, surtout parce que d’autres épouses d’expatriés vont rejoindre le projet et donc théoriquement offrir plus d’opportunités d’interactions hors du travail.
Nous avons connu des moments difficiles, jusqu’à nous obliger à évacuer tous les expatriés de la plantation à cause d’un risque d’agression qui était devenu trop grave. Souvenez-vous des deux jeunes experts des Nations Unies qui avaient été assassinés et qui ont été suivi par une invasion de milices populaires dans la toute la Province et sont arrivés presque jusqu’à la plantation. Heureusement une bonne partie du personnel non-essentiel et des familles avait déjà quitté la plantation et les autorités ont fini par repousser les rebelles, mais ce fut malgré tout un moment chaud.
Une autre expérience moins agréable s’est déroulée il y a environ un an et demi lorsqu’une bonne centaine de nos agents de sécurité se sont révoltés et sont venus assiéger les bureaux de la direction avec jets de pierres, menaces diverses, etc. que même la police n’a pas réussi à disperser sans que plusieurs de leurs agents ne soient blessés et évacués vers l’hôpital. Tout cela c’est terminé avec le départ négocié de près de 120 agents de sécurité et le licenciement de 10 délégués syndicaux, ce qui a évidemment continué à faire des vagues pendant une grande partie de l’année dernière.
La plantation a généralement été épargnée par la pandémie et, excepté le fait que cela nous a empêché Marie-Claude et moi de quitter la plantation pendant presque une année complète, les opérations ont pu continuer de manière quasi normale. Nous avons évidemment dû mettre en place dans toute la plantation tout un tas de mesures de précautions allant du lavage de mains, au port de masques en passant par la distanciation, mais le simple fait d’être isolé et difficile d’accès à probablement été un facteur majeur pour préserver Brabanta du Covid-19 car la vaste majorité de la population de Mapangu n’a pas et ne respecte pas les mesures de précautions à l’image des autorités locales qui se sont totalement désintéressées du problème.
Durant notre séjour en RDC nous avons eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires qui, nous l’espérons resteront en contact avec nous même si nous ne sommes plus dans le même pays voir le même continent. Une leçon de nos pérégrinations à travers le monde est qu’il est impossible de savoir quand et comment, mais il y a des amitiés qui se forment et qui perdurent même s’il est impossible de se voir pendant de nombreuses années, espérons que les nouvelles connaissances que nous avons acquises durant notre temps au Congo seront de celles qui ne s’effacent pas.
Vous devinerez que compte tenu des derniers préparatifs à faire avant de prendre la route vers l’aéroport (dans quelques heures seulement) nous n’allons pas écrire de roman fleuve cette fois, mais restez à l’écoute de nos prochaines aventures et merci de nous avoir suivi dans celle-ci.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Here we are in the very last straight line, in a few hours we will take the plane for Europe and will leave behind us an important chapter of our life in this country (first at the time of Mobutu and then under Kabila and Tshisekedi) because we will have totalled almost 9 years, almost a quarter of our life as a couple. Mapangu will have been for us the house and the address in which we both lived the longest uninterrupted period, with Budapest and Kapellen coming in second place more or less equivalent. But the DRC did not outdoing “Weatherlight”, the (floating) house in which we lived (albeit at different addresses) for a total of 7 years. Since we got married (40 years ago), we have totaled the modest figure of 29 addresses or moves, some more complicated than others, and lived in a multitude of different accommodations, including a bus, a barge and a Gypsy trailer.
A change like the one we are currently experiencing is an opportunity to take a quick look at the experiences, good and bad, of the last few years, but overall we still leave Mapangu with a heavy heart because despite the problems we had it was an unforgettable and unique experience that we were lucky enough to live.
Jokingly, of course, we talk about Mapangu as the Congolese Tuscany and from a certain point of view this is not inaccurate. The landscapes are superb and the climate is generally pleasant, but obviously from a cultural, culinary and social point of view it is not comparable. We were lucky to live in a very spacious house (it was not named Cathedral for nothing) with breathtaking views of almost 360° with the possibility to grow most of the fruits and vegetables we needed.
During our stay at Brabanta there were big changes, first in the Kinshasa office which had two expatriate residents and a staff of almost 25 people when we arrived and now only 6 local agents. In Mapangu the social framework has changed greatly as we have gone from thirteen resident expatriates (sixteen with those in Kinshasa including partners) to a total of five, which obviously makes a huge difference economically, but also has a very strong impact on the social life on the plantation. It is likely that in the coming months things will return to a better balance, especially because other expatriate spouses will join the project and thus theoretically offer more opportunities for interaction outside work.
We have gone through difficult times, to the point where we had to evacuate all the expatriates from the plantation because of a risk of aggression that had become too serious. Remember the two young United Nations experts who were assassinated and who were followed by an invasion of popular militias throughout the Province and arrived almost to the plantation. Fortunately, many of the non-essential personnel and families had already left the plantation and the authorities eventually drove the rebels back, but it was still a stressful moment.
Another less pleasant experience took place about a year and a half ago when over a hundred of our security agents rebelled and came to besiege the offices of the management with stone throwing, various threats, etc., which even the police were unable to disperse without several of their agents being injured and evacuated to hospital. All of this ended with the negotiated departure of nearly 120 security guards and the dismissal of 10 union delegates, which obviously continued to make waves for much of last year.
The plantation was generally spared the pandemic and, except for the fact that it prevented Marie-Claude and I from leaving the plantation for almost a full year, operations were able to continue in an almost normal manner. We obviously had to put in place a host of precautionary measures ranging from hand washing, wearing masks and distancing ourselves, but the mere fact of being isolated and difficult to access was probably a major factor in keeping Brabanta free of Covid-19 as the vast majority of the Mapangu population does not have and does not respect precautionary measures taking example from the local authorities who totally disregarded the problem.
During our stay in the DRC we had the chance to meet extraordinary people, who we hope will stay in contact with us even if we are not in the same country or continent anymore. One lesson from our peregrinations around the world is that it is impossible to know when and how, but there are friendships that are formed and that last even if it is impossible to see each other for many years, let’s hope that the new friends we have acquired during our time in the Congo will be among the ones that do not fade away.
You will guess that given the final preparations to be made before heading to the airport (in just a few hours) we are not going to write a full novel this time, but stay tuned for our next adventures and thank you for following us in this one.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Malles – Trunks

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Une page est en train de se tourner pour nous car après cinq années sédentarité à “la Cathédrale” pour Brabanta, ce qui en fait le lieu où, en quarante ans de vie commune, nous avons résidé le plus longtemps, nous sommes sur le point de changer d’affectation et il nous faut à présent libérer la maison pour faire place à la relève. Heureusement le couple qui nous succède nous facilite grandement la tâche car ils reprennent la grande majorité des choses que nous avions achetées pour décorer ou équiper la maison et nous évitent ainsi de devoir les emballer ou leur trouver un acquéreur. Mais il n’en reste pas moins que nombre d’affaires plus personnelles doivent être empaquetées dans malles et valises en vue d’être expédiées vers l’Europe qui est notre prochaine étape, temporaire, elle aussi. C’est incroyable ce que nous avons pu accumuler en cinq ans de vie ici à Mapangu, mais pas vraiment surprenant car c’était notre lieu de résidence permanent et compte tenu de l’isolement et des opportunités quasi nulles de se distraire hors de la maison, surtout pour Marie-Claude, il fallait avoir tout le nécessaire pour bricoler, coudre, cuisiner, jardiner, etc. Pour cela nous avions, petit à petit, ramené des outils, accessoires et fournitures qui n’ont pas nécessairement tous été utilisés ou usés complètement. En outre, Marie-Claude n’ayant pas d’activité professionnelle ici devait trouver des moyens de s’occuper tous les jours à la maison car dans les environs accessibles il n’y a aucun moyen de distraction, à Mapangu le marché de la semaine offre , indéfiniment, la même panoplie limitée des mêmes produits (pagnes, accessoires en plastique, manioc, maïs, arachides, oignons) ce qui n’incite pas vraiment à la sortie et hormis l’un ou l’autre bar où il est possible de boire une bière au son d’une installation de musique dont les meilleurs jours sont largement dépassés, il n’y a aucune autre activité excepté la plantation. Ce n’est pas tout à fait exact car durant notre “mandat présidentiel” comme l’ont présenté nos collègues à la soirée bridée Covid organisée pour notre départ vendredi, nous avons durant ces cinq années occasionnellement fait des sorties pique-nique / barbecue en équipe sur la rivière Kasaï pour aller sur un banc de sable et essayer de nager, pour les plus courageux, dans les zones sans trop de courant. Mais cela nécessite toute une organisation qu’il est difficile de justifier pour juste nous deux. Parlant de départ, nous avons eu l’agréable surprise d’une peinture-portrait commanditée et offerte, à titre privé, par un entrepreneur que Marc a engagé et lancé sur le marché durant sa période de direction (voir photo de l’oeuvre ci-jointe).
Le hasard fait que ce week-end correspond au seul vrai long week-end de l’année car samedi et lundi sont fériés et donc idéal pour que nous puissions faire nos paquets. De plus, depuis vendredi Marc a officiellement passé la main à son successeur et dispose donc (théoriquement) d’un peu plus de temps pour s’occuper des préparatifs de départ. Cela ne veut toutefois pas dire que nous avons changé nos horaires car, avant que nous nous envolions vers de nouveaux horizons, il est important que le nouveau DG puisse visiter toutes les sections de la plantation et nous disposons de juste assez de jours jusqu’à la veille de notre départ pour faire cela, donc jusqu’à la fin (sauf ce long week-end évidemment) nous continuons à sauter hors du lit à 4h25 du matin.
Makala, notre chienne qui n’en n’est pas à son premier déménagement, sent que quelque chose se prépare. C’est d’autant plus évident que la cage dans laquelle elle fera le voyage en avion, dans un premier temps de Mapangu à Kinshasa et puis de la RDC vers la Belgique, est à présent installée dans le salon pour qu’elle reprenne l’habitude de s’y installer et limiter ainsi (nous l’espérons) le stress du voyage pour notre compagne depuis déjà 13 ans. Griezel, notre chatte, restera ici à la Cathédrale car le nouveau DG et son épouse ont décidé de l’adopter et nous avons estimé que c’était pour le mieux compte tenu de l’incertitude de notre prochaine destination et que l’on dit que les chats sont souvent plus attachés à leur maison qu’à leur maître. Elle nous manquera car c’est une compagne très câline et douce, mais nous avions du mal à imaginer comment nous déplacer entre différents pays en Europe avec un chien et un chat, surtout ne sachant pas trop comment elle accepterait un changement drastique de son environnement après une vie sédentaire sans oublier le danger de routes, autres chiens et chats, le froid…
Le nouveau DG reprend donc la Cathédrale, la piscine, le vélo et le chat, plus une quantité impressionnante de petites choses diverses allant de la décoration (masques, tapis du Kasaï, tableaux, etc.) aux divers appareils électroménagers qui ont survécu grâce au fait que seule Marie-Claude s’en est servie (et exceptionnellement Marc avec des autorisations spéciales). Alors que dans d’autres maisons il faut sans cesse réparer ou remplacer les appareils ou machines (four à micro-ondes, grille pain, bouilloire, machine à laver, sécheuse, cuisinière, etc.) nous avons réussi à préserver les nôtres pendant toute la durée de notre séjour ici, mais en veillant à ce que personne n’y touche ou alors seulement sous étroite supervision.
Vous comprendrez que, compte tenu des opérations en cours pour le moment, ces nouvelles seront un petit peu plus brèves que d’habitude. Nous essayerons toutefois de vous envoyer un dernier bilan la semaine prochaine, qui sera alors notre ultime missive depuis la RD Congo, mais nous ne manquerons pas de vous tenir informé de toute nouvelle aventure dans laquelle nous nous embarquerions après celle-ci.
A très bientôt vous lire ou vous voir,
Marc & Marie-Claude

Appel à Sanga² – Muster at Sanga²
Petit déjeuner sur la terrasse – Breakfast on the terrace
Qui est le chef? – Who is the boss?

A page is being turned for us because after five years of sedentary life in “the Cathedral” for Brabanta, which makes it the place where, in forty years of living together, we have stayed the longest, we are about to change our assignment and we now have to vacate the house to make way for the next general manager. Luckily the couple who is succeeding us makes our task much easier as they are taking over the vast majority of the things we bought to decorate or equip the house and so we do not have to pack them up or find a buyer for them. But the fact remains that many more personal items have to be packed in trunks and suitcases to be shipped to Europe, which is our next, temporary, destination. It is amazing what we have been able to accumulate in five years of residence here in Mapangu, but not really surprising as this was our permanent home and given the isolation and the almost zero opportunities to do anything outside the house, especially for Marie-Claude, we had to have everything we needed to tinker, sew, cook, garden, etc. To do this we had, little by little, brought back tools, accessories and supplies which were not necessarily all used or completely worn out. In addition, Marie-Claude, not having a professional activity here, had to find ways to keep herself busy at home every day because in the accessible surroundings there is no means of distraction, in Mapangu the weekly market offers, indefinitely, the same limited panoply of the same products (fabrics, plastic accessories, cassava, corn, peanuts, onions) which does not really encourage us to go out, and apart from one or other bar where it is possible to drink a beer to the sound of a music installation whose best days are long gone, there is no other activity except the plantation. This is not quite true because during our “presidential mandate” (as our colleagues presented my term at Brabanta during the Covid limited party organised on Friday), we have during these five years occasionally gone on picnic/barbeque outings as a team on one of the sand banks on the Kasaï river and try to swim, for the bravest of us, in areas without too much current. But this requires quite an organisation which is difficult to justify for just the two of us. Speaking of departure, we had the pleasant surprise of being offered a portrait painted on commission from one of the contractors that Marc hired and helped develop his business during his period of management (see photo of the work attached).
By chance, this weekend was the only real long weekend of the year, as Saturday and Monday are public holidays and therefore ideal for us to pack. Moreover, since Friday Marc has officially handed over to his successor and therefore has (theoretically) a little more time to take care of the preparations for departure. However, this doesn’t mean that we have changed our schedule, because before we fly off to new horizons, it is important that the new GM get’s a chance to visit all the sections of the plantation and we have just enough days until our departure to do this, so until the end (except this long weekend of course) we continue to jump out of bed at 4:25am.
Makala, our dog, who is not a first-time mover, senses that something is coming. This is all the more obvious as the cage in which she will be travelling by plane, first from Mapangu to Kinshasa and then from the DRC to Belgium, is now installed in the living room so that she can get back into the habit of settling down there and thus (we hope) limit the stress of the trip for our companion for already 13 years. Griezel, our cat, will stay here at the Cathedral as the new GM and his wife have decided to adopt her and we felt that this was for the best given the uncertainty of our next destination and that it is said that cats are often more attached to their homes than to their owners. We will miss her because she is a very cuddly and gentle companion, but we had difficulty imagining how we would move between different countries in Europe with a dog and a cat, especially not knowing how she would accept a drastic change in her environment after a sedentary life in the bush, without forgetting the danger of roads, other dogs and cats, the cold… The new GM ill move into the Cathedral, and take over the swimming pool, the bicycle and the cat, plus an impressive amount of small and diverse things from decoration (masks, Kasai carpets, paintings, etc.) to various household appliances that have survived thanks to the fact that only Marie-Claude has used them (and exceptionally Marc with special permission). Whereas in other houses the appliances or machines (microwave oven, toaster, kettle, washing machine, dryer, cooker, etc.) have to be constantly repaired or replaced, we have managed to preserve our own for the duration of our stay here, but by making sure that no one touches them or only under close supervision.
You will understand that, given the operations underway at the moment, this news will be a little shorter than usual. However, we will try to send you a final update next week, which will then be our last missive from the DR Congo, but we will not fail to keep you informed of any new adventure we embark on afterwards.
We look forward to reading or seeing you soon,
Marc & Marie-Claude

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Anecdotes

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Avec les évènements rapportés dans le monde, allant de la pandémie qui prend de l’ampleur un peu partout jusqu’aux récents troubles dans la capitale des Etats-Unis, les histoires de notre coin de brousse peuvent paraître plutôt anodines, mais méritent malgré tout d’être enregistrées ne fut ce que pour nous en souvenir dans l’avenir quand notre mémoire sera moins claire ou pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de vivre ces moments.
La première anecdote concerne un passager (un de nos travailleurs) qui avait demandé de pouvoir prendre place dans ma voiture pour rejoindre Mapangu après la pause de midi. C’est presque journellement que j’ai des personnes qui profitent de mon voyage de retour vers les bureaux après ma pause-déjeuner à la maison, pour rentrer chez eux sans devoir attendre le camion chargé de les ramener et, généralement, ils m’attendent au niveau des bureaux agro (qui se trouvent sur le chemin, un peu en-dessous de la Cathédrale). Cependant, il arrive que l’on m’attende à la sortie de la Cathédrale pour être certain d’avoir une place dans la voiture, car celles-ci sont très convoitées. Dans la mesure où ils portent un masque, j’accepte généralement de les prendre sachant que cela leur économise quelques heures après une journée de travail parfois assez pénible. Ce jour-là il n’y avait qu’un seul travailleur qui m’attendait à la barrière de la Cathédrale et je l’ai laissé monter à l’arrière de la voiture après qu’il m’ait dit vouloir aller à Mapangu. Après avoir fait une centaine de mètres je me suis rendu compte que la portière par laquelle il était entré dans la voiture était mal fermée et je lui ai demandé de refermer la portière correctement, mais comme je l’ai déjà expliqué dans d’autres message, les mécanismes d’ouverture des portières de voiture restent un mystère pour beaucoup de personnes ici et plutôt que de perdre du temps je me suis arrêté, je suis sorti de la voiture et ai refermé correctement la portière. A ma grande surprise, lorsque j’ai repris ma place le monsieur se comportait comme un oiseau nouvellement enfermé dans une cage en se jetant violemment contre la portière et les fenêtres de la voiture et j’ai cru que, soit je lui avait peut-être coincé quelque chose en refermant la portière, soit qu’il avait une urgence soudaine car il n’arrêtait pas de dire “pardon” “pardon”. Je suis donc ressorti de la voiture pour aller ouvrir la portière et sans me donner d’explication il a sauté au-dessus du siège pour sortir précipitamment par la porte du conducteur et s’enfuir à toutes jambes en criant “pardon” “pardon”, abandonnant son sac dans la voiture. Très perplexe, je me suis arrêté au Germoir (bureaux agro) et ai signalé aux agents de sécurité qu’un travailleur terrorisé avait fui de ma voiture en y abandonnant ses affaires que j’ai laissé à leurs soins pour qu’ils puissent les lui restituer lorsqu’il ressortirait de la plantation où il s’était caché.
Vu le nombre de travailleurs que nous avons j’ai évidemment du mal à tous les reconnaitre et c’est encore plus difficile lorsque ceux-ci sont masqués. Je suis donc remonté avec l’un des divisionnaires jusqu’à la barrière de la Cathédrale pour interroger le gardien en poste sur l’identité du travailleur, puisque c’est à cet endroit que je l’avais pris en charge, mais le gardien ne put rien nous dire si ce n’est qu’il savait que c’était un des travailleurs de Brabanta.
Le lendemain on m’a rapporté que l’individu en question était passé par la plantation pour arriver, par derrière, jusque dans le jardin de l’un de nos divisionnaires où il a interrogé le jardinier pour savoir si le DG était bien parti parce que j’aurais eu l’intention de le tuer. Quand il a expliqué ce qui s’était passé le jardinier aurait rigolé et disant que le DG était maniaque pour la fermeture des portes de la voiture et que cela arrivait souvent qu’il s’arrête pour bien refermer les portières. C’est vrai que cela m’arrive de temps en temps de m’arrêter pour refermer l’une ou l’autre porte parce que c’est plus rapide que d’essayer d’expliquer la manœuvre, mais je ne savais pas que c’était au point de d’avoir la réputation de faire une fixation la-dessus…
Une autre anecdote récente, un peu plus dramatique celle-ci car elle implique malheureusement mort d’homme, concerne les autorités judiciaires de Mapangu. Tout a commencé avec un mandat d’amener lancé par l’antenne du Parquet de Mapangu à l’encontre d’un habitant de la cité de Mapangu. Lorsque les agents du Parquet sont arrivés au domicile de celui-ci il était absent et seule son épouse était à la maison. A défaut du mari, les agents du Parquet on voulu arrêter la dame, mais un voisin (qui est aussi policier) s’est interposé en faisant remarquer que la faute et donc le mandat d’amener était individuel et qu’il n’était donc pas justifié d’arrêter l’épouse en lieu et place du monsieur recherché. Les agents du Parquet sont donc retournés à leur bureau bredouilles, pour y être invectivé par leur chef (OPJ ) qui leur a reproché de ne pas avoir arrêté quelqu’un (chaque arrestation représente une rentrée d’argent, car même si innocent il faut payer quelque chose pour sortir). Pour se “venger” les agents du Parquet n’ont rien trouvé de mieux que d’aller agresser physiquement le policier qui en est malheureusement décédé.
La famille et les voisins du policier défunt ont à leur tour décidé de prendre les choses en main et, en guise de représailles, se sont attaqué au Parquet (d’où les agents concernés avaient déjà fui après l’annonce du décès du policier) et ont sérieusement tabassé l’OPJ du Parquet et détruit puis incendié par la même occasion le bâtiment. L’OPJ se trouve à présent à l’hôpital en assez mauvais état et à leur tour les auteurs de l’attaque du Parquet ont pris la fuite. Compte tenu des évènements, appel a été fait aux forces de l’ordre d’Ilebo, mais les autorités territoriales n’ayant pas de moyens (ni de transport, ni financier) et la Province restant sourde à leur demande d’assistance, il a fallu attendre quelques jours pour que le renfort demandé puisse finalement atteindre Mapangu après avoir réquisitionné une embarcation et emprunté de l’argent pour acheter du carburant. Entre temps tous les responsables ont fui, certains ayant fait savoir à leur famille qu’ils étaient déjà à des centaines de kilomètres et donc il est peu probable qu’ils soient inquiétés car la mémoire est courte ici. Outre le fait qu’elles sont évidemment “venues pleurer” chez nous pour obtenir une aide financière et matérielle pour l’équipe venue d’Ilebo, les autorités territoriales ont décidé que, jusqu’à nouvel ordre, l’antenne du Parquet de Mapangu serait supprimée et que toutes les affaires devraient dorénavant être traitées par le Parquet d’ Ilebo. Ceci devrait théoriquement nous être favorable car les plaignants devront à présent se rendre à Ilebo avant de pouvoir faire part de leurs doléances (parfois farfelues, mais qui impliquent toujours l’arrestation de la personne incriminée, quel que soit le délit). Par contre, cela veut dire aussi que, lorsque nous aurons besoin de l’intervention des autorités en cas de vols par exemple, il sera désormais nécessaire de faire appel à Ilebo et donc à chaque fois de financer le déplacement des agents chargés de l’intervention. Mais au moins nous aurons moins de travailleurs qui se feront arrêter pour un oui ou pour un non tel que retard de paiement de loyer, belle-famille qui estime ne pas avoir été payée correctement pour la dot de leur fille, fils qui aurait fauté avec la fille d’un voisin, etc.
Nous réalisons toutefois que pour le moment les évènements de notre coin de brousse font pâle figure par rapport aux frasques des autorités de certains pays dits civilisés. Soyez prudents et prenez soin de vous et de vos proches,
Marc & Marie-Claude

Lever du jour – Day break
Port public de Mapangu – Mapangu public port

With the events reported around the world, from the pandemic that is progressing almost everywhere to the recent unrest in the capital of the United States, the stories from our remote bush may seem rather trivial, but they deserve to be recorded if only to remind us of them in the future when our memory will be less clear or for those who have not had the opportunity to experience these moments.
The first anecdote relates to a passenger (one of our workers) who wished to join me in my car to go to Mapangu after the lunch break. It is almost every day that I have people taking advantage of my trip back to the office after my lunch break to go home without having to wait for the bus to bring them back and they usually wait for me at the agric. offices (which are along the way, a little further down from the Cathedral). However, sometimes they wait for me at the gate of the Cathedral to secure a place in the car, as they are very coveted. As long as they are wearing masks, I generally accept to take them knowing that it saves them a few hours after a, sometimes, quite hard day’s work. That day there was only one worker waiting for me at the Cathedral gate and I let him get into the back of the car after he told me he wanted to go to Mapangu. After driving a few 100 metres I realised that the door through which he had entered the car was not properly closed and I asked him to close it properly, but, as explained in other messages, the mechanisms for opening car doors remain a mystery to many people here and rather than waste time I stopped, got out of the car and closed the door properly. To my surprise, when I got back to my seat the gentleman was behaving like a bird newly locked in a cage by throwing himself violently against the car door and windows and I thought that either I had perhaps jammed something when I closed the door or he had a sudden emergency as he kept saying “sorry” “sorry”. So I got out of the car to go and open the door and to my surprise he jumped over the seat, rushed out through the driver’s door and ran off in a hurry shouting “sorry” “sorry” leaving his bag in the car. Very perplexed, I stopped at the Germoir (agric. offices) and reported to the security guards that a terrorised worker had fled my car, leaving his belongings behind, which I left in their care so that they could return them to him when he came out of the plantation where he had hidden.
Given the number of workers we have, I obviously find it difficult to recognise all of them and it is even more difficult when they are masked. So I went back up with one of the superintendents to the Cathedral gate to question the guard on duty about the identity of the worker, since that’s where I had taken him in, but the guard could not tell us anything except that he knew he was one of the workers from Brabanta.
The next day I was told that the individual in question had arrived through the plantation to the garden of one of our superintendents, where he questioned the gardener to find out whether the GM had left because he thought I intended to kill him. When he explained what had happened the gardener laughed and said that the GM was maniacal about closing the car doors and that he often stopped to close them. It is true that I occasionally stop to close one or the other car door because it is often quicker than trying to explain how to go about it, but I did not know that it was to the point of having a reputation for being obsessed with it…
Another recent anecdote, a little more dramatic because it unfortunately involves the death of a man, concerns the judicial authorities in Mapangu. It all began with a summons issued by the Mapangu Public Prosecutor’s Office against an inhabitant of the township of Mapangu. When the agents of the public prosecutor’s office arrived at his home he was absent and only his wife was at home. In the absence of the husband, the officers of the public prosecutor’s office wanted to arrest the woman, but a neighbour (who is also a police officer) intervened, pointing out that the offence and therefore the warrant was individual and that it was therefore not justified to arrest the wife in place of the wanted man. The officers of the public prosecutor’s office therefore returned to their office empty-handed, only to be insulted by their chief (OPJ) unhappy for them not having anyone (any arrest involves a payment of some sort to be released, even if innocent). In order to get “revenge”, the officers of the public prosecutor’s office found nothing better than to physically assault the policeman who unfortunately died.
The family and neighbours of the deceased police officer decided to take matters into their own hands and, in retaliation, attacked the Public Prosecutor’s Office (from which the officers concerned had already fled after the announcement of the officer’s death) and seriously beat up the Public Prosecutor’s Office’s OPJ and destroyed and then set fire to the building at the same time. The OPJ is now in a fairly bad state in hospital and in turn the perpetrators of the attack on the Public Prosecutor’s Office have fled. In view of the events, an appeal was made to the Ilebo law enforcement, but as the territorial authorities had no means (neither transport nor financial) and the province remained deaf to their request for assistance, it was necessary to wait a few days before the requested reinforcement could finally reach Mapangu after having requisitioned a boat and borrowed money to buy fuel. In the meantime, all those responsible have fled, some of them having told their families that they were already hundreds of kilometres away, so they are unlikely to be worried as memory is short here. Apart from the fact that as usual they “came to beg” for financial and material help from Brabanta, the territorial authorities have decided that until further notice the Mapangu branch of the Public Prosecutor’s Office will be closed and that all cases should henceforth be handled by the Ilebo Public Prosecutor’s Office. This should theoretically be favourable to us, as complainants will now have to go to Ilebo before they can express their grievances (sometimes far-fetched, but always involving the arrest of the person in question, whatever the offence). On the other hand, this also means that, when we need the intervention of the authorities in case of theft for example, it will now be necessary to call on Ilebo and therefore each time to finance the travel of the agents in charge of the intervention. But at least we will have fewer workers who will be arrested for trivial matters such as late payment of rent, in-laws who feel they haven’t been paid properly for their daughter’s dowry, a son who has made a “mistake” with a neighbour’s daughter, etc.
However, we realise that for the moment the events in our corner of the world are pale in comparison to the antics of the authorities in certain so-called civilised countries. Be careful and take care of yourself and your loved ones,
Marc & Marie-Claude


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Nouveaux/New Horizons

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Un des grands avantages de la saison des pluies ici à Mapangu est que l’air est généralement très dégagé ce qui nous permet de voir au loin tout autour de la maison. Sans jumelles nous pouvons deviner la présence des plus grosses embarcations sur la rivière Kasaï et avec des jumelles il est possible de distinguer au loin la palmeraie située à l’autre bout de la plantation qui se prolonge jusqu’à l’horizon.
Comme nous l’avons déjà certainement décrit de nombreuses fois dans nos nouvelles précédentes, le fait d’être situé au sommet d’une colline nous donne une perspective qui va à perte de vue dans toutes les directions, et, en particulier en cette saison (sauf quand il pleut évidemment) notre vue est spectaculaire.
Certes notre horizon a changé au cours des années passées ici car, d’une part les palmiers ont grandi limitant ainsi la distance que notre regard peut parcourir, mais d’autre part aussi, hélas, les autochtones ont brûlé une bonne partie des forêts survivantes bordant leurs villages, pour y planter des produits alimentaires ou rabattre des proies.
Plus proche de notre quotidien dans notre parcelle, les nombreuses fleurs, arbres et arbustes que nous avons planté ou laissé s’épanouir naturellement ont graduellement animés les abords qui étaient quelque peu démunis de couleurs à notre arrivée. Pour raisons de facilité, précédemment, le “gyrobroyeur” était passé sur toute la parcelle, liquidant dans son élan tout les arbustes florifères naturels.
De nouveaux horizons, ce sont aussi ces changements qui ont été imposés par la pandémie et qui vont continuer à influencer notre vie à tous pendant encore un moment avec beaucoup moins de voyages, certains pays étant même devenus inaccessibles à la majorité des voyageurs, des modes de voyage différents (j’ai lu récemment que le trafic aérien avait diminué de 67% depuis le début de la pandémie et que beaucoup d’avions ne voleraient probablement plus jamais à cause de la forte baisse du nombre de passagers) et l’impossibilité de se rassembler au-delà de petits groupes contrôlés. Il est certain que l’élaboration de vaccins devrait changer les choses et ramener notre vie à une norme plus habituelle, mais qui aurait pu imaginer il y a un an, lors de l’émergence de ce virus, que plus de douze mois plus tard, nous serions encore toujours otages de ces microscopiques créatures.
Nous sommes arrivés ici à Mapangu il y a presque cinq ans pour redécouvrir un Congo qui n’a, de fait, pas beaucoup changé depuis notre séjour à la fin des années quatre-vingt, il n’y a pas eu de nouveau projet de développement d’envergure et, mis à part quelques routes remises plus ou moins en état par des sociétés chinoises, les infrastructures ont continué à se dégrader et la population vit dans les mêmes conditions de précarité voir pis qu’il y a trente-cinq ans. Mais dire qu’il n’y a pas eu de changements serait inexact, la ville de Kinshasa a explosé en taille avec de nombreux nouveaux bâtiments dans le centre ville et des avenues qui ont été élargies et modernisées, un nouveau terminal aéroportuaire international (petit mais fonctionnel) et surtout un réseau de téléphonie mobile qui couvre la quasi totalité du pays. Une grande partie de la population vit toujours dans des cases fabriquées avec de la boue et de la paille, sans eau et sans électricité, avec un taux d’analphabétisme probablement plus élevé qu’il ne l’était lors de notre premier séjour dans le pays, mais beaucoup sont équipés d’un téléphone mobile qui leur permet parfois d’appeler et à défaut d’écouter de la musique. La recharge des batteries de téléphone se fait soit via l’un des notables du village qui possède un paneau solaire ou avec une lampe solaire Wakawaka qui est devenu presque le standard des familles de Mapangu. Cette technologie nous permet de rester en contact avec nos proches, avec même la possibilité de se voir par vidéo interposée, alors que lors de notre précédent séjour il n’y avait que la “phonie”, une radio qui permettait de communiquer d’un poste à l’autre sur plusieurs centaines de kilomètres ou la poste (qui fonctionnait assez bien à cette époque) qui nous permettait d’échanger des nouvelles avec la famille et les amis restés en Europe (il fallait quand même trois semaines pour qu’une lettre arrive à destination). Ce serait médire que la poste ne fonctionne plus car j’ai reçu du courrier à plusieurs reprises (factures et extraits de rôle émanant de nos autorités financières belges), mais certaines auront quand même mis plus de deux ans pour nous parvenir, ce qui est aussi assez extraordinaire.
Après douze mois de confinement à Mapangu, nous allons nous aussi changer d’horizons car fin de ce mois nous rentrons en Europe pour des vacances, mais aussi pour un changement plus drastique car en principe notre séjour ici à Mapangu est terminé. Mon successeur a été désigné et (sauf pied de nez de dernière minute du Covid-19) devrait arriver ici à Mapangu dans moins d’une semaine pour nous laisser le temps de faire une remise-reprise en bonne et due forme et nous permettre d’emballer nos effets pour les faire expédier en Europe. Ce retour en Europe n’est pas définitif car nous avons décidé de continuer notre expérience de vie en plantation, mais notre destination future n’est pas encore connue et nous avons besoin de souffler un petit peu avant de nous lancer à la charge de ces nouveaux horizons. Nous savons déjà que mon successeur ne souhaite pas habiter à la Cathédrale car il préfère rester plus près de Mapangu et de son lieu de travail principal, cette maison va donc probablement avoir une nouvelle vie où elle servira principalement de maison de passage. Mais c’est juste une supposition car les choses ici sont loin d’être statiques et il n’est pas impossible que si la situation politique et économique se stabilise un petit peu, des nouveaux investissements pourront voir le jour et forcément entrainer l’arrivée de nouvelles personnes qu’il faudra loger quelque part.
Dans l’attente notre préoccupation principale est d’une part de passer la main de la manière la plus complète et transparente possible et d’autre part de préparer nos bagages, ce qui est loin d’être une mince affaire car nous avons tendance à être des écureuils et nous avons accumulé beaucoup de choses qui ont principalement une valeur sentimentale, mais une valeur quand même. Comme ce changement ne sera officialisé qu’à la fin de cette semaine, jusqu’à maintenant nos préparatifs ont dûs rester discrets, ce qui n’est pas une mince affaire ici comme vous le savez de par nos précédent écrits. Le plus gros changement sera sans nul doute pour notre chienne Makala, qui outre son age avancé, a été habituée à la vie au chaud et va soudainement devoir affronter l’hiver… comme nous aussi car mine de rien dès que la température frise les 20°C nous trouvons qu’il fait frais…
Nous espérons vous lire très bientôt en vous souhaitant encore une fois une bonne et heureuse année 2021,
Marc et Marie-Claude

Un tour de 360° autour de la maison – A 360° tour around the house

One of the great advantages of the rainy season here in Mapangu is that the air is usually very clear which allows us to see far away all around the house. Without binoculars we can make out the presence of the biggest boats on the Kasai River and with binoculars we can see the palm grove at the other end of the plantation which extends to the horizon.
As we have certainly described many times in our previous newsletters, being on top of a hill gives us a perspective that goes as far as the eye can see in all directions, and especially in this season (except when it rains of course) our view is spectacular.
Of course our horizon has changed over the years we have been here because, on the one hand, the palm trees have grown, thus limiting the distance our gaze can travel, but on the other hand, unfortunately, the natives have also burnt a good part of the surviving forests bordering their villages, to plant food crops or chase various preys.
Closer to our daily life in our plot, the many flowers, trees and shrubs that we planted or let grow naturally have gradually animated the surroundings which were somewhat devoid of colour when we arrived. Previously, for reasons of ease, the “gyro-shredder” was used to clear the whole area around the house, destroying in its momentum all the natural flowering shrubs that could have grown.
New horizons, these are also the changes that have been imposed by the pandemic and that will continue to influence the lives of all of us for a while yet with much less travel, some countries having even become inaccessible to the majority of travellers, different modes of travel (I recently read that air traffic has decreased by 67% since the beginning of the pandemic and that many planes would probably never fly again because of the sharp drop in passenger numbers) and the impossibility of gathering beyond small controlled groups. Certainly the development of vaccines should change things and bring our lives back to a more usual standard, but who could have imagined a year ago, when this virus emerged, that more than twelve months later we would still be hostages to these microscopic creatures.
We arrived here in Mapangu almost five years ago to rediscover a Congo that has, in fact, not changed much since our stay at the end of the eighties, there have been no new large-scale development projects and, apart from a few roads more or less rehabilitated by Chinese companies, the infrastructure has continued to deteriorate and the population lives in the same precarious conditions, even worse than thirty-five years ago. But to say that there have been no changes would be inaccurate, the city of Kinshasa has exploded in size with many new buildings in the city centre and avenues which have been widened and modernised, a new international airport terminal (small but functional) and above all a mobile telephone network which covers almost the whole country. A large part of the population still lives in huts made of mud and straw, without water or electricity, with an illiteracy rate probably higher than it was when we first arrived in the country, but many are equipped with mobile phones which sometimes allow them to make calls or otherwise listen to music. There is always some place with a solar panel where it is possible to load the phone’s battery for a charge or (here in Mapangu) with the Wakawaka power packs that have become almost the standard in every household. This technology allows us to keep in touch with our loved ones, with even the possibility of seeing each other via video, whereas during our previous stay there was only the “phonie”, a radio that allowed us to communicate from one station to another over several hundred kilometres, or the post office (which worked quite well at that time) which allowed us to exchange news with family and friends who had stayed in Europe (it still took three weeks for a letter to reach its destination). It would be unjust to say thet the postal services do not work any more, because I received mail on several occasions (invoices and extracts from our Belgian financial authorities), but some of them took more than two years to reach us, which is also quite extraordinary.
After twelve months of confinement in Mapangu, we too are going to change our horizons because at the end of this month we are going back to Europe for a holiday, but also for a more drastic change because in principle our stay here in Mapangu is over. My successor has been appointed and (except for a last-minute trick from Covid-19) should arrive here in Mapangu in less than a week to give us time to do a proper handover and allow us to pack up our belongings for shipment to Europe. This return to Europe is not final as we have decided to continue our plantation life experience, but our future destination is not yet known and we need to take a little breather before embarking on these new horizons. We already know that my successor does not wish to live in the Cathedral as he prefers to stay closer to Mapangu and his main place of work, so this house will probably have a new life where it will mainly serve as a guesthouse. But this is just a supposition because things here are far from being static and it is not impossible that if the political and economic situation stabilises a little, new investments may be considered and this will inevitably lead to the arrival of new people who will have to be housed somewhere.
In the meantime, our main concern is on the one hand to hand over in the most complete and transparent way possible and on the other hand to prepare our luggage, which is far from being a small matter because we tend to be squirrels and we have accumulated a lot of things which have mainly a sentimental value, but a value all the same. As this change will only be official at the end of this week, so far our preparations have had to remain discreet, which is no small matter here as you know from our previous writings. The biggest change will undoubtedly be for our bitch Makala, who, besides her advanced age, has been used to living in the warmth and will suddenly have to face the winter… as we do too because as soon as the temperature is close to 20°C we find that it is a little chilly…
We hope to read you very soon and wish you once again a happy new year 2021,
Marc and Marie-Claude