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Réunis – Reunited

Depuis quelques semaines nous avons une maison où habiter Marie-Claude et moi.
Mais c’est une maison qui demande d’être quelque peu rafraîchie car la peinture des murs et des plafonds est plutôt « lépreuse » et une partie des boiseries de la terrasse est pourrie.
Avant que Marie-Claude ne vienne me rejoindre, j’ai donc demandé à notre équipe « infrastructure », qui s’occupe des constructions, routes et autres “structures” de la plantation, de venir mettre un petit coup de peinture dans la maison. Nous n’avons pas encore vu le travail final, car au moment d’écrire ces lignes nous sommes à plus ou moins 10.000 mètres d’altitude quelque part au-dessus de l’Afrique du nord. Les travaux ont toutefois commencés avant mon aller-retour jusqu’en Europe. En effet je suis rentré pour que Marie-Claude et moi puissions voyager ensemble vers notre nouveau pays de résidence. Je n’irai pas jusqu’à dire que la qualité des travaux commencés avant mon départ était impressionnante, mais les murs étaient déjà un peu moins pelés et la remise en état des boiseries était en cours. Les boiseries pourries se trouvaient surtout au niveau de la terrasse et trouvaient leur origine dans des gouttières bouchées qui faisaient couler de l’eau à l’intérieur de la maison lorsqu’il pleuvait. Je vous ai déjà expliqué qu’à Ribeira Peixe (la “rivière-poissons”) il y a un microclimat qui est particulièrement humide avec environ 3.700mm de précipitations annuelles, largement plus que le reste de l’île de São Tomé, et donc amplement de quoi détériorer des bois d’excellente qualité.
Notre terrasse est composée de deux étages et celui du bas est entièrement fermé avec de la toile moustiquaire, que notre équipe a décidé de remplacer. Mais dans leur enthousiasme ils ont remplacé les moustiquaires avant même de refaire les cadres en bois qui étaient bien pourris. Il a donc été nécessaire de démonter à nouveau le tout (avec, évidemment, de nouvelles déchirures, etc.), mais l’intention était bonne.
Je suis parti avant que les travaux ne soient terminés en laissant notre cuisinière (Mauricette) en charge de la supervision des opérations. A voir comment elle a rappelé à l’ordre les travailleurs pour des tâches mal faites pendant que j’étais là, nous osons espérer que nous pourrons découvrir une maison plus ou moins en ordre lorsque nous arriverons ce soir.
Mon voyage pour rejoindre Marie-Claude en Belgique n’a pas été aussi paisible que nous l’aurions espéré. Pour commencer, à São Tomé il n’a pas été possible d’enregistrer mes valises (pratiquement vides) au-delà de Lisbonne, où j’avais en principe une heure et demi de temps entre notre atterrissage et le vol qui devait m’amener à Bruxelles. Dans ce laps de temps il était nécessaire de récupérer mes bagages, sortir de la zone de sécurité de l’aéroport pour enregistrer ceux-ci sur mon prochain vol et ensuite repasser les contrôles de sécurité pour embarquer dans l’avion de Bruxelles.
Heureusement mon vol est arrivé à Lisbonne avec plus de 40 minutes d’avance et j’avais donc un peu plus de temps pour récupérer et réenregistrer mes valises. Mais…c’était aussi le jour ou le personnel au sol de l’aéroport de Lisbonne s’est mis en grève et il a été nécessaire d’attendre près de 30 minutes pour que nous puissions sortir de l’avion. Ensuite l’attente pour les bagages a aussi été un peu longuette, bref le temps que nous avions gagné à l’arrivée a été largement perdu et il me restait finalement moins d’une heure pour aller enregistrer mes bagages. A l’aéroport de Lisbonne les enregistrements se font quasi exclusivement via des automates de self-service, donc heureusement pas trop de délais pour envoyer mes valises sur Bruxelles et j’étais finalement bien à temps à la porte d’embarquement car même l’équipe de TAP n’y était pas encore quand je me suis installé dans la salle d’attente. En fait l’équipe n’est jamais arrivée et peu de temps après l’heure à laquelle notre avion aurait dû décoller l’affichage a changé pour afficher que le vol était annulé. Ce n’était pas le seul vol annulé car quand j’ai consulté le tableau d’affichage on pouvait compter sur les doigts d’une main les vols qui étaient encore prévus au départ.
Pour changer de vol, les passagers étaient invités à se rendre dans le hall de départ (donc ressortir à nouveau de la zone de sécurité) où se trouve le seul « ticketing desk » de la compagnie d’aviation TAP. Il n’était donc pas étonnant que, quand j’y suis arrivé, il y avait déjà une file qui serpentait vers le bureau comptant probablement près de 500 personnes et un seul employé pour gérer tout cela (ses collègues étant en grève). Je suis resté dans la file pendant près de 2 heures, file qui a progressé d’une vingtaine de mètres pendant ce temps, sans vraiment savoir ce qui allait se passer. Puis j’ai reçu un message de la compagnie d’aviation pour m’annoncer que mon vol était annulé (ce que je savais déjà) et qu’une nouvelle réservation avait été faite dans un prochain vol… deux jours plus tard.
Entre temps, perdant probablement patience, un groupe de personnes près du guichet ont commencé à se battre, une dizaine de policiers sont arrivés en courant armés de matraques et le « ticketing desk » a été fermé. Au tableau d’affichage j’avais repéré un vol de Brussels Airlines vers Bruxelles qui semblait ne pas (encore) avoir été annulé et miraculeusement il y avait encore des places disponibles quand j’ai consulté leur site internet. J’ai donc changé de cheval, abandonné mon vol généreusement reprogrammé par TAP pour deux jours plus tard, et refait le parcours de sécurité pour tenter encore une fois de voler sur Bruxelles. Heureusement cette fois il n’y a pas eu de changement de programme et l’avion, décoré avec des tableaux de Breughel l’Ancien, m’a ramené en Belgique où Marie-Claude m’attendait. C’est toutefois sans mes valises que je suis arrivé et quand j’ai voulu en faire la déclaration, il a d’abord fallu faire le ping-pong entre les services de TAP et ceux de Brussels Airlines qui essayaient vaillamment de décliner toute responsabilité compte tenu du fait que j’avais changé de transporteur après avoir enregistré mes bagages, mais finalement les choses se sont arrangées… 
Nous étions heureux de nous retrouver, même si c’était avec quelques heures de retard, car malheureusement deux jours plus tôt Marie-Claude avait dû prendre la difficile décision de faire endormir notre compagne de 13 ans, Makala, qui avait de multiples tumeurs malignes et était apparemment devenue aveugle très brusquement. Nous sommes repartis directement en Normandie pour faire nos valises et fermer la maison. Mais aussi recevoir des amis, faits lors de notre vie en péniche à Londres, que nous n’avions plus vu depuis plus de 10 ans, et rencontrer un entrepreneur pour réparer les dégâts provoqués par les inondations quelques semaines plus tôt.
Nous avons encore passé quelques jours en Belgique pour revoir la famille, récupérer mes valises (qui sont finalement arrivées grâce aux bons soins de Brussels Airlines) et faire notre test PCR.
Comme indiqué au début de cette lettre, nous sommes maintenant en route pour Sao Tomé, notre nouveau nid pour l’avenir.
Petite note de clôture, nous sommes bien arrivés à destination, mais avec encore une fois une valise manquant à l’appel… On dit jamais deux sans trois, ce qui est encore une fois vérifié. La maison est propre et en ordre, donc au moins pas de mauvaises surprises de ce côté là.
Nous espérons bientôt vous lire,
Marc et Marie-Claude

Since a few weeks we have a house to live in, Marie-Claude and I. But it is a house that needs to be somewhat refreshed, as the paint on the walls and ceilings is rather leprous and some of the woodwork on the terrace is rotten.
Before Marie-Claude came to join me, I asked our “infrastructure” team, which takes care of the buildings, roads and other structures of the plantation, to come and give the house a little paint job. We have not seen the final work yet, as at the time of writing we are at an altitude of about 10,000 metres somewhere above North Africa. However, the work started before I got back to Europe. I decided to make a short trip to Europe so that Marie-Claude and I could travel together to our new country of residence. I will not go so far as to say that the quality of the work started before my departure was impressive, but the walls were already a little less peeling and the woodwork was being restored. The rotten woodwork was mainly on the terrace and was caused by clogged gutters that let water run into the house when it rained. I have already explained to you that Ribeira Peixe has a microclimate that is particularly humid with about 3,700mm of annual rainfall, much more than the rest of Sao Tome Island, and therefore more than enough to deteriorate the best quality wood.
Our terrace has two levels and the lower one is completely closed with mosquito netting, which our team decided to replace. But in their enthusiasm they replaced the screens before they even redid the rotten wooden frames. So it was necessary to dismantle the whole thing again (obviously with new tears etc), but the intention was good.
I left before the work was completed, leaving our cook (Mauricette) in charge of supervising the operations. Seeing how she called the workers to order for poorly done tasks while I was there, we dare to hope that we will be able to discover a more or less tidy house when we arrive this evening.
My journey to join Marie-Claude in Belgium was not as peaceful as we had hoped. To begin with, in Sao Tomé it was not possible to check in my (practically empty) luggage beyond Lisbon, where I had in principle an hour and a half between our landing and the flight to Brussels. In that time it was necessary to collect my luggage, exit the airport security area to check it onto my next flight and then go through security again to board the Brussels flight.
Fortunately my flight arrived in Lisbon over 40 minutes early so I had a little more time to collect and recheck my bags. But…that was also the day the ground staff at Lisbon airport went on strike and we had to wait almost 30 minutes to get off the plane. Then the wait for the luggage was also longer than usual, in short the time we had saved on arrival was largely lost and I finally had less than an hour to check my luggage. At Lisbon airport check-in is almost exclusively done via self-service machines, so fortunately there was not much delay in sending my bags to Brussels and I was finally well on time at the boarding gate because even the TAP team was not there yet when I sat in the waiting room. In fact the team never arrived and shortly after the time our plane was due to take off the display changed to show that the flight was cancelled. This was not the only cancelled flight as when I checked the notice board you could count on one hand the flights that were still scheduled to depart.
To change flights, passengers were invited to go to the departure hall (i.e. out of the security zone again) where the only ticketing desk of the airline TAP is located. Not surprisingly, when I got there there was already a queue snaking towards the desk with probably close to 500 people and only one employee to handle it all (his colleagues being on strike). I stayed in the queue for almost 2 hours, which moved about 20 metres during this time, not really knowing what was going to happen. Then I received a message from the airline to tell me that my flight was cancelled (which I already knew) and that a new booking had been made on a future flight… two days later.
In the meantime, probably losing patience, a group of people near the ticketing desk started to fight, a dozen police officers came running in armed with batons and the ticketing desk was closed. On the notice board I had spotted a Brussels Airlines flight to Brussels that seemed not to have been cancelled (yet) and miraculously there were still seats available when I checked their website. So I switched horses, abandoned my generously rescheduled flight with TAP for two days later, and made the security run again to try to fly to Brussels once more. Fortunately this time there was no change of plans and the plane, decorated with paintings by Breughel the Elder, took me back to Belgium where Marie-Claude was waiting for me. However, I arrived without my luggage and when I wanted to report it, it was a ping-pong match between TAP and Brussels Airlines, who tried valiantly to disclaim any responsibility given that I had changed carriers after checking in my luggage, but in the end things were sorted out…
We were happy to be reunited, albeit a few hours late, as unfortunately two days earlier Marie-Claude had to make the difficult decision to put our 13 year old companion, Makala, who had multiple malignant tumours and had apparently gone blind very suddenly, to sleep. We went straight back to Normandy to pack up and close the house. But also to see friends we had made during our barge life in London, whom we had not seen for over 10 years, and to meet a contractor to repair the damage caused by the floods a few weeks earlier.
We spent a few more days in Belgium to see the family, collect my luggage (which finally arrived thanks to the good work of Brussels Airlines) and do our PCR test.
As mentioned at the beginning of this letter, we are now on our way to Sao Tome, our new home for the future.
As a final note, we have arrived at our destination, but once again with a missing suitcase… as the saying goes in French, never two without a third. The house is clean and tidy, so at least there are no unpleasant surprises on that front.
We hope to hear from you soon,
Marc and Marie-Claude

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Sao Tomé

Certification

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Pour ceux qui ont suivi nos nouvelles depuis un certain temps, ce titre n’est pas tout à fait nouveau car nous avions déjà évoqué la “Table Ronde pour Huile de Palme Durable” (RSPO) au sujet de Brabanta en novembre 2019 et les aspects “Bio” d’Agripalma il n’y a même pas un mois. Mais comme c’est un sujet particulièrement important pour Agripalma, je me permet d’y revenir comme promis dans les nouvelles de la semaine passée.
Sans revenir dans les détails de ce qui est couvert par les certifications, sachez que cela concerne un éventail assez vaste d’aspects concernant évidemment l’environnement, mais aussi le bien-être social (des travailleurs et communautés voisines), la traçabilité de la production, le respect des lois et règles et, un peu comme pour les normes ISO, la mise en place de procédures et formations pour toutes les activités de la plantation. Curieusement certains aspects ne sont pas vraiment pris en compte, ainsi la profitabilité de la plantation (qui est un facteur essentiel pour sa pérennité) ou l’efficacité de la production (rendements à l’hectare ou taux d’extraction de l’huilerie) ne font pas partie des critères importants pour juger de la durabilité d’une opération. L’environnement joue évidemment un rôle prépondérant dans tout ce processus et c’est d’ailleurs à cause des potentiels excès de déboisement en Asie du sud-est que la certification RSPO a vu le jour. A Sao Tomé il va sans dire que les aspects environnementaux sont cruciaux puisque plus d’un tiers de l’île de Sao Tomé est un parc naturel (Parc Naturel d’Obó) et qu’une partie importante des revenus en devises provient du tourisme, fortement axé sur les aspects environnementaux. A quelques exceptions près, les hôtels de Sao Tomé et Principe (y compris certains hôtels de la capitale) sont appelés eco-lodges, même si pour certains au mieux on peut dire qu’ils sont situés dans des écrins de verdure. Mais c’est un terme à la mode et qui est conforme à l’image que le pays souhaite donner aux visiteurs. Avec seulement 200.000 habitants sur l’île, seules les zones facilement accessibles sont plus ou moins exploitées et cela laisse donc beaucoup de place à la nature, même celles en-dehors du parc naturel.
Il se fait que la plantation d’Agripalma est en bordure du parc naturel à plusieurs endroits et il est donc logique que la plantation puisse jouer un rôle actif dans la protection de l’environnement. Environnement qui est également bénéfique aux palmiers grâce à la diversité d’animaux qui passent de l’un à l’autre. Cela étant, certaines parties de la plantation ont été aménagées sur des zones qui étaient d’anciennes plantations de cacao, café ou coco abandonnées où la nature avait partiellement repris ses droits. Ce ne sont pas des zones forestières à proprement parler, mais les certificateurs Bio et RSPO estiment (à juste titre) que la biodiversité dans ces anciennes plantations était probablement plus grande que celle que l’on trouve actuellement dans les palmeraies. Il ne faut pas imaginer les palmeraies comme des zones monospécifiques avec un sol nu en-dessous de palmiers, car dans les “sous-bois” des palmiers se développe toute une variété de plantes qui à leur tour attirent insectes, mollusques et oiseaux. Le revers de la médaille est que les rats sont très friands des noix de palme et que nous entretenons donc une population de rongeurs dont on se passerait bien. Ces rongeurs font le bonheur des rapaces, très nombreux dans la plantation et je suppose que l’abondance de fruits de palme fait que ces rats ne dévalisent pas les nids des oiseaux endémiques. En effet, avant la colonisation il n’y avait pas de mammifères sur l’île (mis à part des chauves-souris) et les oiseaux n’ont donc pas été habitués à devoir se défendre de ces prédateurs intéressés par leurs œufs ou leurs jeunes. Curieusement (et heureusement je suppose) il n’y a pas trop de chats, car ceux-ce feraient des ravages dans l’avifaune de Sao Tomé, la raison de leur faible nombre pourrait résider dans le fait qu’ils sont appréciés par la population, dans leur assiette.
Toujours est-il, donc, que certaines parties de la plantation ont été aménagées, sans le savoir, sur des zones que les certificateurs Bio et RSPO auraient préféré laisser à la nature et nous devons donc compenser ces méfaits par des mesures de remédiation. Cette remédiation peut se faire de plusieurs manières, soit reboiser des surfaces comparables et garantir leur maintient pendant une période d’au moins 25 ans, soit investir dans un ou des projets ayant un impact écologique positif sur le long terme. Dans le cas particulier d’Agripalma, l’option de reboisement n’est pas vraiment envisageable car il n’y a pas de zones qui pourraient être reboisées. Celles qui ne sont pas couvertes de végétation ligneuse comme les anciennes plantations ou autre sites sur lesquels la nature a repris la main sont généralement occupées par des villageois pour y cultiver des denrées alimentaires ou fruits. L’approche qui est la plus logique pour Agripalma serait de nous associer avec le parc naturel, notre voisin, et de les aider dans leurs activités de protection et de valorisation de la richesse écologique qui s’y trouve. Plusieurs pistes sont en cours de discussion (qui devront en fin de compte être approuvées par nos certificateurs) allant du financement de la formation, des équipements et du salaire d’eco gardes, à la participation pour la mise en place d’un centre de recherche et de visite écologique. Ce dernier projet m’intéresse particulièrement parce qu’il permettrait de combiner toute une série d’actions dans lesquelles nous pourrions être activement impliqué sur le long terme. Il se fait que dans unes des zones en bordure de la plantation avec le parc naturel il y a des ruines de bâtiments de l’époque coloniale (Monte Carmo) qui pourraient être réhabilitées pour en faire un centre de recherche et d’accueil relativement facile d’accès. Ce bâtiment est particulièrement intéressant car dans ces environs les ornithologues ont inventorié 26 des 28 espèces d’oiseaux endémiques de Sao Tomé. Toute médaille à toutefois son revers, car si nous aménageons la route pour rendre l’accès au centre plus facile, cela permet également aux personnes moins bien intentionnées (chasseurs, bucherons, etc.) d’y arriver plus aisément. Un tel centre sera évidemment occupé de manière quasi permanent, si ce n’est que par des gardes, donc il faudra également prévoir des solutions écologiques pour l’électricité, le traitement des eaux, la gestion des déchets, etc. toute une série d’aspect qui m’intéressent aussi beaucoup. Finalement, pour éviter que les visiteurs éventuels n’envahissent la zone avec leurs véhicules et créent potentiellement d’autres nuisances, on pourrait envisager n’avoir qu’un seul véhicule autorisé à accéder à cette zone (pour y déposer matériel, nourriture et visiteurs moins valides) et sinon ne rendre le centre accessible qu’à vélo. Pour cela nous pourrions prévoir un pool de VTT (certains électriques) équipés avec sacs, casques, ponchos, etc. au niveau des bureaux de la plantation, d’où les visiteurs auraient une petite heure de “balade” à faire pour rejoindre le centre via un itinéraire balisé. Je vous épargnerai pour le moment toutes les autres idées qui fusent, car elles sont toutes absolument hypothétiques et il faudra d’abord que le projet de remédiation soit approuvé par les instances de RSPO, ce qui n’est pas encore le cas.
Parlant de ruines coloniales, cette semaine nous avons visité un autre de ces sites situés dans la plantation, dans ce cas-ci nous pensons qu’il s’agit d’une ancienne station de traitement du café où subsistent encore certains vestiges des machines utilisées, apparemment mues par une roue à aubes dont il ne reste plus qu’une armature métallique très rouillée. Même si ce n’est pas très ancien, ce sont des sites intéressants à visiter car ils donnent une idée de l’importance des aménagements qui avaient été fait par les portugais à l’époque. A la différence de Monte Carmo, ici il ne semble pas y avoir eu de résidence, probablement parce que le site est situé dans une vallée plutôt qu’au somment d’une colline comme la plupart des autres vestiges de bâtiments que j’ai vu.
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

For those of you who have been following our news for a while, this title is not entirely new as we have already written about RSPO the “Roundtable for Sustainable Palm Oil” in relation to Brabanta in November 2019 and the “Organic” aspects of Agripalma not even a month ago. But as this is a particularly important topic for Agripalma, I will return to it as announced in last week’s news.
Without going into the details of what is covered by the certifications, you should know that it concerns a wide range of aspects concerning obviously the environment, but also the social well-being (of the workers and neighbouring communities), the traceability of the production, the respect of the laws and rules and, a bit like the ISO standards, establishing procedures and training for all the activities of the plantation. Curiously, some aspects are not really taken into account, such as the profitability of the plantation (which is an essential factor for its sustainability) or the efficiency of production (yields per hectare or extraction rate of the oil mill) are not among the important criteria for judging the sustainability of an operation. The environment obviously plays a major role in the whole process, and it is because of the potential for excessive deforestation in Southeast Asia that RSPO certification was born. In Sao Tome it goes without saying that environmental aspects are crucial as more than a third of the island of Sao Tome is a natural park (Obó Natural Park) and a significant part of the foreign exchange income comes from tourism, which is strongly focused on environmental aspects. With a few exceptions, hotels in Sao Tome and Principe (including some hotels in the capital) are called eco-lodges, although some at best can be said to be located in green areas. But it is a fashionable term and is in line with the image that the country wishes to give to visitors. With only 200,000 inhabitants on the island, only the easily accessible areas are more or less exploited and this leaves a lot of room for nature, even areas outside the park.
It so happens that the Agripalma’s plantation borders the nature park in several places and it is therefore logical that we should play an active role in protecting the environment, which is also beneficial to the palm trees thanks to the diversity of animals that move from one to the other. However, some parts of the plantation have been developed on areas that were formerly abandoned cocoa, coffee or coconut plantations where nature had partially reclaimed its rights. These are not strictly speaking forest areas, but the organic and RSPO certifiers (rightly) believe that the biodiversity in these former plantations was probably greater than that found in the palm groves today. One should not think of palm groves as monospecific areas, as underneath the palms there is a variety of plants that in turn attract insects, molluscs and birds. The other side of the coin is that rats are very fond of palm nuts, so we maintain a rodent population that we could do without. These rodents make the raptors happy, as they are very numerous in the plantation and I suppose that the abundance of palm fruits means that the rats do not raid the nests of the endemic birds, which, beacuse historically these were absent from the island prior to its colonisation, were not used to having to defend themselves from mammals interested in their eggs or young. Curiously (and fortunately I suppose) there are not too many cats, as they would wreak havoc on the birdlife of Sao Tome, the reason for their low numbers could be that they are appreciated by the population, as a source of food.
The fact remains, however, that some parts of the plantation have been unknowingly developed on areas that the organic and RSPO certifiers would have preferred to leave to nature, and we must therefore compensate for these misdeeds through remedial measures. This can be done in several ways, either by reforesting comparable areas and guaranteeing their maintenance for a period of at least 25 years, or by investing in a project or projects with a positive long-term ecological impact. In the particular case of Agripalma, the reforestation option is not really feasible because there are no areas that could be reforested. Those that are not covered by woody vegetation such as old plantations or other sites where nature has taken over are generally occupied by villagers to grow food or fruit. The approach that makes the most sense for Agripalma is to partner with our neighbouring nature park and help them in their activities to protect and enhance the ecological wealth found there. Several avenues are being discussed (which will ultimately have to be approved by our certifiers) ranging from financing training, equipment and the salary of eco-guards to participation in the setting up of a research and ecological visitors’ center. The latter project is of particular interest to me because it would combine a whole range of actions in which we could be actively involved in the long term. It so happens that at one of the areas bordering the plantation with the natural park there are ruins of buildings from the colonial period (Monte Carmo) which could be rehabilitated to make a research and visitor centre relatively easy to access. This building is particularly interesting because in its vicinity ornithologists have inventoried 26 of the 28 endemic bird species of Sao Tome. However, there is a downside to every medal, because if we make the road easier to get to the centre, it also makes it easier for less well-intentioned people (hunters, loggers, etc.) to get there. Such a centre will obviously be occupied almost permanently, if only by guards, so ecological solutions will also be needed for electricity, water treatment, waste management, etc. A whole series of aspects that also interest me greatly. Finally, to avoid potential visitors invading the area with their vehicles and potentially creating other nuisances, we could consider having only one vehicle authorised to access this area (to deposit equipment, food and less able visitors) and otherwise make the centre accessible only by bicycle. For this we could provide a pool of mountain bikes (some electric) equipped with bags, helmets, ponchos, etc. at the plantation offices, from where visitors would have a short hour’s “ride” to the centre following signposted tracks. I will spare you for the moment all the other ideas that are being floated around, as they are all absolutely hypothetical and the remediation project would first have to be approved by the RSPO authorities, which is not yet the case.
Speaking of colonial ruins, this week we visited another such site on the plantation, in this case we believe it to be an old coffee processing station where some remains of the machinery used, apparently driven by a paddle wheel with only a very rusty metal frame remaining, still exist. Even if it is not very old, these are interesting sites to visit because they give an idea of the importance of the installations that were made by the Portuguese at the time. Unlike Monte Carmo, there doesn’t seem to have been a residence here, probably because the site is located in a valley rather than on the top of a hill like most of the other building remains I have seen.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Sao Tomé

Logis – Home

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Après avoir vécu en invité pendant un peu plus d’un mois, nous disposons depuis ce week-end d’une maison à nous. C’est la même maison que celle où j’ai squatté une chambre d’amis depuis mon arrivée ici en mai, mais maintenant que mon prédécesseur est rentré en Europe nous pourrons commencer à l’arranger à notre goût.
Mon (ou mes) prédécesseur(s) n’étaient manifestement pas très regardants sur leurs conditions de confort de vie car non seulement la maison est dépourvue de toute forme de décoration murale, les murs eux-même n’ont probablement plus été rafraîchis depuis de nombreuses années et ont pris un ton grisâtre avec des taches de moisissures et autres “excroissances naturelles” qui ne sont pas nécessairement agréables à regarder. Cela doit faire aussi longtemps que personne n’a pensé à nettoyer les gouttières, avec le résultat que les boiseries de la terrasse sont… totalement pourries et les parties qui ne sont pas déjà décomposées sont d’un ton noir/vert très peu inspirants… Dès ce lundi une équipe de notre département de construction va venir s’attaquer aux structures qui doivent être réparées ou remplacées. Mais, conscients de la nécessité de minimiser les coûts, presque tout le bois provient de récupérations d’anciennes constructions abandonnées dans la plantation qui ne servaient à rien, si ce n’est l’entreposage de vielles ferrailles et autres matériaux inutilisables. Ici il n’y a heureusement presque pas de termites et le bois qui est suffisamment protégé des intempéries (contrairement aux structures de notre terrasse) résiste en fait bien et longtemps. Comme les constructions en question datent d’une époque qui précédent l’installation de la plantation, il semble qu’en plus la qualité du bois utilisé était très bonne, voire meilleure que celles des planches que l’on trouve actuellement sur le marché, ce qui explique aussi leur longévité. Nous allons essayer de remettre toute la maison en ordre avant l’arrivée de Marie-Claude dans quelques semaines, pour qu’il n’y ait plus tout un contingent d’ouvriers dans la maison à ce moment-là.
Notre maison dispose de deux chambres d’amis, où nous espérons pouvoir accueillir nos amis et famille qui décideraient de venir explorer cette île tropicale. Sachez toutefois que notre plantation est située dans la zone la plus pluvieuse de l’île (3.700 mm / an), mais l’île est plutôt petite et il est donc possible d’aller à l’autre bout (nord ou sud) ou les conditions météo sont nettement plus favorables (je dis cela pour ceux qui souhaitent profiter des plages et de la mer). Cela étant dit, il est vivement conseillé de ne pas oublier de prendre son parapluie ou autre équipement adapté à la pluie et aux sols mouillés pour visiter la plantation.
A cause du micro-climat de notre coin, les journées sont souvent très nuageuses et relativement sombres. Il est donc assez surprenant que les maisons où nous habitons ne soient dotées que de petites fenêtres en outre peu nombreuses, ce qui les rend, elles aussi, fort sombres. Dans notre salon / salle à manger par exemple il y a une porte fenêtre donnant accès à la terrasse et sinon une seule autre fenêtre qui ne fait même pas 1 mètre carré. A par cela, il y a une seule fenêtre de la même taille dans chacune des chambres à coucher et dans la cuisine. L’avantage est qu’il n’y a donc pas beaucoup de travail à faire pour les rideaux (petits et peu nombreux) qui doivent être remplacés car d’un style, disons, différent du nôtre.
La terrasse de la maison est construite avec un étage, au départ parce que la hauteur permettait de voir la mer, mais depuis les palmiers de la plantation ont grandi et cette vue à donc disparu. Le “rez-de-chaussée” de la terrasse est complètement fermé avec des toiles moustiquaires car, paraît-il, les moustiques d’ici sont redoutables. Je dis “paraît-il” car depuis que je suis ici je n’en ai pas encore vu ou senti un seul, tout ce que j’espère est que ce n’est pas parce que ce n’est pas (encore) la saison. Il faut dire que mon prédécesseur était particulièrement sensible à toute forme de piqure d’insecte avec des réactions épidermiques que je n’imaginais même pas être possibles.
La maison est située dans un grand parc (nommé parc vert) avec de nombreux arbres fruitiers, fleurs et autres buissons décoratifs, y compris de la citronnelle tout autour de la terrasse qui devrait, si pas dissuader, du moins réduire l’ardeur d’insectes piqueurs qui s’approcheraient de la maison. Nous avons même un plant (liane) de vanille qui pousse à l’étage de la terrasse. Cette liane (une orchidée comme vous le savez probablement) n’a pas besoin de sol pour se développer et celle-ci croît grâce à la seule humidité de l’air et de la toiture où elle a développé quelques racines. Je ne suis pas un expert en vanille, mais j’ai cru comprendre que pour que la liane produise des gousses il faut polliniser les fleurs manuellement, donc je guette l’apparition de fleurs éventuelles pour essayer de faire fructifier notre liane. Il y a évidemment d’autres (plus grands) plants de vanille dans le parc, mais je n’y ai pas non plus observé de fleurs ou de gousses, donc il faut exercer un peu de patience.
Comme déjà plusieurs dimanches depuis mon arrivée, ce matin aussi nous avons été faire un tour en VTT dans la plantation avec l’un de mes collègues. Cette fois nous avons traversé toute la plantation vers le nord-ouest pour atteindre le parc national d’Obo et plus particulièrement les ruines d’un complexe datant du temps de la colonie que nous pensons éventuellement restaurer (ou plus probablement aider à restaurer) pour en faire un centre de recherche ornithologique. Pour le moment il n’est pas aisément accessible, même avec un VTT, et nous avons dû terminer la route à pied avec beaucoup de boue et d’obstacles, mais cela valait la peine. Dans une prochaine nouvelle je vous donnerai un peu plus d’informations sur nos projets pour ce site et les activités que nous espérons y développer, donc restez à l’écoute.
Comme chaque semaine, nous espérons recevoir de vos nouvelles en vous remerciant pour votre lecture,
Marc & Marie-Claude

After being a guest for a little over a month, we finally have our own house since this weekend. It is the same house, in which I have been squatting a guest room since I arrived here in May, but now that my predecessor has returned to Europe we can start arranging it to our liking.
My predecessor(s) were obviously not very particular about their living conditions as not only is the house devoid of any form of wall decoration, the walls themselves have probably not been refreshed for many years and have taken on a greyish tone with patches of mould and other “natural” ornaments that are not necessarily pleasant to look at. It must also be a long time since anyone thought of cleaning the gutters, with the result that the woodwork on the terrace is… totally rotten and the parts that are not already decomposed a rather charming black/green tone. As of this Monday a team from our construction department will be coming to tackle the structures that need to be repaired or replaced. But conscious of the need to minimise costs, almost all of the wood comes from the salvage of old abandoned buildings on the plantation that were of no use except for the storage of old scrap metal and other unusable materials. Fortunately, there are hardly any termites here and the wood, as long as it is sufficiently protected from the weather (unlike the structures on our terrace), is in fact very resistant. As the structures in question date from a time before the plantation was installed, it seems that the quality of the wood used was very good, even better than the boards currently on the market, which also explains their longevity. We will try to get the whole house in order before Marie-Claude arrives in a few weeks, so that there will not be a whole contingent of workers in the house at that time.
Our house has two guest rooms, where we hope to be able to accommodate our friends and family should they decide to come and explore this tropical island. Please note that our plantation is located in the rainiest area of the island (3.700 mm / year), but the island is rather small so it is possible to go to the other end (north or south) where the weather conditions are much better (I say this for those who wish to enjoy the beaches and the sea). That being said, it is strongly advised not to forget to take your umbrella or other equipment adapted to rain and wet ground to visit the plantation.
Because of the micro-climate of our area, the days are often very cloudy and relatively dark. It is therefore quite surprising that the houses we live in have only small windows, which also make them very dark. In our living/dining room, for example, there is a door window to the terrace and otherwise only one other window that is not even 1 m². There are just one window of the same size in each of the bedrooms and in the kitchen. The advantage is that there is not much work to be done on the curtains (small and few) which have to be replaced because they are of a style… let us say different from ours.
The terrace of the house is built on two levels, initially because the height of the upper floor allowed a view of the sea, but since the palm trees of the plantation have grown this view has disappeared. The “ground floor” of the terrace is completely closed with mosquito netting because, it seems, the mosquitoes here are particularly aggressive. I say “apparently” because since I have been here I have not seen or felt a single one, and I hope it is not because the mosquito season is yet to start. It must be said that my predecessor was particularly sensitive to any kind of insect bite with reactions that I never imagined were possible on a human being.
The house is located in a large park (called a green park) with many fruit trees, flowers and other decorative bushes, including lemongrass all around the terrace which should if not deter at least reduce the ardour of biting insects that might approach the house. We even have a vanilla plant (liana) growing on the terrace floor. This liana (an orchid as you probably know) does not need soil to grow and it this one grows only with the humidity of the air and some some “roots” it has developed on the roof surface. I am not a vanilla expert, but I understand that for the vine to produce the sought after pods it is required to pollinate the flowers manually, so I am looking out for possible flowers to try and make our vine bear fruit. There are of course other (larger) vanilla plants growing in the park, but I did not (yet) see any flowers or pods on these either, so a little patience is required.
As on several previous Sundays, this morning a colleague and I went for a mountain bike ride in the plantation. This time we rode northwest through the entire plantation right to the Obo National Park and in particular to the ruins of a colony-era complex that is located just outside the plantation. We are considering to restore (or more likely help restore) these buildings for use as a bird research centre. At the moment it is not easily accessible, even with a mountain bike, and we had to finish the route on foot with lots of mud and obstacles, but it was worth it. In a future newsletter I will give you some more information about our plans for this site and the activities we hope to develop there, so stay tuned.
As every week, we hope to hear from you and thank you for reading,
Marc & Marie-Claude