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Sao Tomé

Certification

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Pour ceux qui ont suivi nos nouvelles depuis un certain temps, ce titre n’est pas tout à fait nouveau car nous avions déjà évoqué la “Table Ronde pour Huile de Palme Durable” (RSPO) au sujet de Brabanta en novembre 2019 et les aspects “Bio” d’Agripalma il n’y a même pas un mois. Mais comme c’est un sujet particulièrement important pour Agripalma, je me permet d’y revenir comme promis dans les nouvelles de la semaine passée.
Sans revenir dans les détails de ce qui est couvert par les certifications, sachez que cela concerne un éventail assez vaste d’aspects concernant évidemment l’environnement, mais aussi le bien-être social (des travailleurs et communautés voisines), la traçabilité de la production, le respect des lois et règles et, un peu comme pour les normes ISO, la mise en place de procédures et formations pour toutes les activités de la plantation. Curieusement certains aspects ne sont pas vraiment pris en compte, ainsi la profitabilité de la plantation (qui est un facteur essentiel pour sa pérennité) ou l’efficacité de la production (rendements à l’hectare ou taux d’extraction de l’huilerie) ne font pas partie des critères importants pour juger de la durabilité d’une opération. L’environnement joue évidemment un rôle prépondérant dans tout ce processus et c’est d’ailleurs à cause des potentiels excès de déboisement en Asie du sud-est que la certification RSPO a vu le jour. A Sao Tomé il va sans dire que les aspects environnementaux sont cruciaux puisque plus d’un tiers de l’île de Sao Tomé est un parc naturel (Parc Naturel d’Obó) et qu’une partie importante des revenus en devises provient du tourisme, fortement axé sur les aspects environnementaux. A quelques exceptions près, les hôtels de Sao Tomé et Principe (y compris certains hôtels de la capitale) sont appelés eco-lodges, même si pour certains au mieux on peut dire qu’ils sont situés dans des écrins de verdure. Mais c’est un terme à la mode et qui est conforme à l’image que le pays souhaite donner aux visiteurs. Avec seulement 200.000 habitants sur l’île, seules les zones facilement accessibles sont plus ou moins exploitées et cela laisse donc beaucoup de place à la nature, même celles en-dehors du parc naturel.
Il se fait que la plantation d’Agripalma est en bordure du parc naturel à plusieurs endroits et il est donc logique que la plantation puisse jouer un rôle actif dans la protection de l’environnement. Environnement qui est également bénéfique aux palmiers grâce à la diversité d’animaux qui passent de l’un à l’autre. Cela étant, certaines parties de la plantation ont été aménagées sur des zones qui étaient d’anciennes plantations de cacao, café ou coco abandonnées où la nature avait partiellement repris ses droits. Ce ne sont pas des zones forestières à proprement parler, mais les certificateurs Bio et RSPO estiment (à juste titre) que la biodiversité dans ces anciennes plantations était probablement plus grande que celle que l’on trouve actuellement dans les palmeraies. Il ne faut pas imaginer les palmeraies comme des zones monospécifiques avec un sol nu en-dessous de palmiers, car dans les “sous-bois” des palmiers se développe toute une variété de plantes qui à leur tour attirent insectes, mollusques et oiseaux. Le revers de la médaille est que les rats sont très friands des noix de palme et que nous entretenons donc une population de rongeurs dont on se passerait bien. Ces rongeurs font le bonheur des rapaces, très nombreux dans la plantation et je suppose que l’abondance de fruits de palme fait que ces rats ne dévalisent pas les nids des oiseaux endémiques. En effet, avant la colonisation il n’y avait pas de mammifères sur l’île (mis à part des chauves-souris) et les oiseaux n’ont donc pas été habitués à devoir se défendre de ces prédateurs intéressés par leurs œufs ou leurs jeunes. Curieusement (et heureusement je suppose) il n’y a pas trop de chats, car ceux-ce feraient des ravages dans l’avifaune de Sao Tomé, la raison de leur faible nombre pourrait résider dans le fait qu’ils sont appréciés par la population, dans leur assiette.
Toujours est-il, donc, que certaines parties de la plantation ont été aménagées, sans le savoir, sur des zones que les certificateurs Bio et RSPO auraient préféré laisser à la nature et nous devons donc compenser ces méfaits par des mesures de remédiation. Cette remédiation peut se faire de plusieurs manières, soit reboiser des surfaces comparables et garantir leur maintient pendant une période d’au moins 25 ans, soit investir dans un ou des projets ayant un impact écologique positif sur le long terme. Dans le cas particulier d’Agripalma, l’option de reboisement n’est pas vraiment envisageable car il n’y a pas de zones qui pourraient être reboisées. Celles qui ne sont pas couvertes de végétation ligneuse comme les anciennes plantations ou autre sites sur lesquels la nature a repris la main sont généralement occupées par des villageois pour y cultiver des denrées alimentaires ou fruits. L’approche qui est la plus logique pour Agripalma serait de nous associer avec le parc naturel, notre voisin, et de les aider dans leurs activités de protection et de valorisation de la richesse écologique qui s’y trouve. Plusieurs pistes sont en cours de discussion (qui devront en fin de compte être approuvées par nos certificateurs) allant du financement de la formation, des équipements et du salaire d’eco gardes, à la participation pour la mise en place d’un centre de recherche et de visite écologique. Ce dernier projet m’intéresse particulièrement parce qu’il permettrait de combiner toute une série d’actions dans lesquelles nous pourrions être activement impliqué sur le long terme. Il se fait que dans unes des zones en bordure de la plantation avec le parc naturel il y a des ruines de bâtiments de l’époque coloniale (Monte Carmo) qui pourraient être réhabilitées pour en faire un centre de recherche et d’accueil relativement facile d’accès. Ce bâtiment est particulièrement intéressant car dans ces environs les ornithologues ont inventorié 26 des 28 espèces d’oiseaux endémiques de Sao Tomé. Toute médaille à toutefois son revers, car si nous aménageons la route pour rendre l’accès au centre plus facile, cela permet également aux personnes moins bien intentionnées (chasseurs, bucherons, etc.) d’y arriver plus aisément. Un tel centre sera évidemment occupé de manière quasi permanent, si ce n’est que par des gardes, donc il faudra également prévoir des solutions écologiques pour l’électricité, le traitement des eaux, la gestion des déchets, etc. toute une série d’aspect qui m’intéressent aussi beaucoup. Finalement, pour éviter que les visiteurs éventuels n’envahissent la zone avec leurs véhicules et créent potentiellement d’autres nuisances, on pourrait envisager n’avoir qu’un seul véhicule autorisé à accéder à cette zone (pour y déposer matériel, nourriture et visiteurs moins valides) et sinon ne rendre le centre accessible qu’à vélo. Pour cela nous pourrions prévoir un pool de VTT (certains électriques) équipés avec sacs, casques, ponchos, etc. au niveau des bureaux de la plantation, d’où les visiteurs auraient une petite heure de “balade” à faire pour rejoindre le centre via un itinéraire balisé. Je vous épargnerai pour le moment toutes les autres idées qui fusent, car elles sont toutes absolument hypothétiques et il faudra d’abord que le projet de remédiation soit approuvé par les instances de RSPO, ce qui n’est pas encore le cas.
Parlant de ruines coloniales, cette semaine nous avons visité un autre de ces sites situés dans la plantation, dans ce cas-ci nous pensons qu’il s’agit d’une ancienne station de traitement du café où subsistent encore certains vestiges des machines utilisées, apparemment mues par une roue à aubes dont il ne reste plus qu’une armature métallique très rouillée. Même si ce n’est pas très ancien, ce sont des sites intéressants à visiter car ils donnent une idée de l’importance des aménagements qui avaient été fait par les portugais à l’époque. A la différence de Monte Carmo, ici il ne semble pas y avoir eu de résidence, probablement parce que le site est situé dans une vallée plutôt qu’au somment d’une colline comme la plupart des autres vestiges de bâtiments que j’ai vu.
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

For those of you who have been following our news for a while, this title is not entirely new as we have already written about RSPO the “Roundtable for Sustainable Palm Oil” in relation to Brabanta in November 2019 and the “Organic” aspects of Agripalma not even a month ago. But as this is a particularly important topic for Agripalma, I will return to it as announced in last week’s news.
Without going into the details of what is covered by the certifications, you should know that it concerns a wide range of aspects concerning obviously the environment, but also the social well-being (of the workers and neighbouring communities), the traceability of the production, the respect of the laws and rules and, a bit like the ISO standards, establishing procedures and training for all the activities of the plantation. Curiously, some aspects are not really taken into account, such as the profitability of the plantation (which is an essential factor for its sustainability) or the efficiency of production (yields per hectare or extraction rate of the oil mill) are not among the important criteria for judging the sustainability of an operation. The environment obviously plays a major role in the whole process, and it is because of the potential for excessive deforestation in Southeast Asia that RSPO certification was born. In Sao Tome it goes without saying that environmental aspects are crucial as more than a third of the island of Sao Tome is a natural park (Obó Natural Park) and a significant part of the foreign exchange income comes from tourism, which is strongly focused on environmental aspects. With a few exceptions, hotels in Sao Tome and Principe (including some hotels in the capital) are called eco-lodges, although some at best can be said to be located in green areas. But it is a fashionable term and is in line with the image that the country wishes to give to visitors. With only 200,000 inhabitants on the island, only the easily accessible areas are more or less exploited and this leaves a lot of room for nature, even areas outside the park.
It so happens that the Agripalma’s plantation borders the nature park in several places and it is therefore logical that we should play an active role in protecting the environment, which is also beneficial to the palm trees thanks to the diversity of animals that move from one to the other. However, some parts of the plantation have been developed on areas that were formerly abandoned cocoa, coffee or coconut plantations where nature had partially reclaimed its rights. These are not strictly speaking forest areas, but the organic and RSPO certifiers (rightly) believe that the biodiversity in these former plantations was probably greater than that found in the palm groves today. One should not think of palm groves as monospecific areas, as underneath the palms there is a variety of plants that in turn attract insects, molluscs and birds. The other side of the coin is that rats are very fond of palm nuts, so we maintain a rodent population that we could do without. These rodents make the raptors happy, as they are very numerous in the plantation and I suppose that the abundance of palm fruits means that the rats do not raid the nests of the endemic birds, which, beacuse historically these were absent from the island prior to its colonisation, were not used to having to defend themselves from mammals interested in their eggs or young. Curiously (and fortunately I suppose) there are not too many cats, as they would wreak havoc on the birdlife of Sao Tome, the reason for their low numbers could be that they are appreciated by the population, as a source of food.
The fact remains, however, that some parts of the plantation have been unknowingly developed on areas that the organic and RSPO certifiers would have preferred to leave to nature, and we must therefore compensate for these misdeeds through remedial measures. This can be done in several ways, either by reforesting comparable areas and guaranteeing their maintenance for a period of at least 25 years, or by investing in a project or projects with a positive long-term ecological impact. In the particular case of Agripalma, the reforestation option is not really feasible because there are no areas that could be reforested. Those that are not covered by woody vegetation such as old plantations or other sites where nature has taken over are generally occupied by villagers to grow food or fruit. The approach that makes the most sense for Agripalma is to partner with our neighbouring nature park and help them in their activities to protect and enhance the ecological wealth found there. Several avenues are being discussed (which will ultimately have to be approved by our certifiers) ranging from financing training, equipment and the salary of eco-guards to participation in the setting up of a research and ecological visitors’ center. The latter project is of particular interest to me because it would combine a whole range of actions in which we could be actively involved in the long term. It so happens that at one of the areas bordering the plantation with the natural park there are ruins of buildings from the colonial period (Monte Carmo) which could be rehabilitated to make a research and visitor centre relatively easy to access. This building is particularly interesting because in its vicinity ornithologists have inventoried 26 of the 28 endemic bird species of Sao Tome. However, there is a downside to every medal, because if we make the road easier to get to the centre, it also makes it easier for less well-intentioned people (hunters, loggers, etc.) to get there. Such a centre will obviously be occupied almost permanently, if only by guards, so ecological solutions will also be needed for electricity, water treatment, waste management, etc. A whole series of aspects that also interest me greatly. Finally, to avoid potential visitors invading the area with their vehicles and potentially creating other nuisances, we could consider having only one vehicle authorised to access this area (to deposit equipment, food and less able visitors) and otherwise make the centre accessible only by bicycle. For this we could provide a pool of mountain bikes (some electric) equipped with bags, helmets, ponchos, etc. at the plantation offices, from where visitors would have a short hour’s “ride” to the centre following signposted tracks. I will spare you for the moment all the other ideas that are being floated around, as they are all absolutely hypothetical and the remediation project would first have to be approved by the RSPO authorities, which is not yet the case.
Speaking of colonial ruins, this week we visited another such site on the plantation, in this case we believe it to be an old coffee processing station where some remains of the machinery used, apparently driven by a paddle wheel with only a very rusty metal frame remaining, still exist. Even if it is not very old, these are interesting sites to visit because they give an idea of the importance of the installations that were made by the Portuguese at the time. Unlike Monte Carmo, there doesn’t seem to have been a residence here, probably because the site is located in a valley rather than on the top of a hill like most of the other building remains I have seen.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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