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Réunis – Reunited

Depuis quelques semaines nous avons une maison où habiter Marie-Claude et moi.
Mais c’est une maison qui demande d’être quelque peu rafraîchie car la peinture des murs et des plafonds est plutôt « lépreuse » et une partie des boiseries de la terrasse est pourrie.
Avant que Marie-Claude ne vienne me rejoindre, j’ai donc demandé à notre équipe « infrastructure », qui s’occupe des constructions, routes et autres “structures” de la plantation, de venir mettre un petit coup de peinture dans la maison. Nous n’avons pas encore vu le travail final, car au moment d’écrire ces lignes nous sommes à plus ou moins 10.000 mètres d’altitude quelque part au-dessus de l’Afrique du nord. Les travaux ont toutefois commencés avant mon aller-retour jusqu’en Europe. En effet je suis rentré pour que Marie-Claude et moi puissions voyager ensemble vers notre nouveau pays de résidence. Je n’irai pas jusqu’à dire que la qualité des travaux commencés avant mon départ était impressionnante, mais les murs étaient déjà un peu moins pelés et la remise en état des boiseries était en cours. Les boiseries pourries se trouvaient surtout au niveau de la terrasse et trouvaient leur origine dans des gouttières bouchées qui faisaient couler de l’eau à l’intérieur de la maison lorsqu’il pleuvait. Je vous ai déjà expliqué qu’à Ribeira Peixe (la “rivière-poissons”) il y a un microclimat qui est particulièrement humide avec environ 3.700mm de précipitations annuelles, largement plus que le reste de l’île de São Tomé, et donc amplement de quoi détériorer des bois d’excellente qualité.
Notre terrasse est composée de deux étages et celui du bas est entièrement fermé avec de la toile moustiquaire, que notre équipe a décidé de remplacer. Mais dans leur enthousiasme ils ont remplacé les moustiquaires avant même de refaire les cadres en bois qui étaient bien pourris. Il a donc été nécessaire de démonter à nouveau le tout (avec, évidemment, de nouvelles déchirures, etc.), mais l’intention était bonne.
Je suis parti avant que les travaux ne soient terminés en laissant notre cuisinière (Mauricette) en charge de la supervision des opérations. A voir comment elle a rappelé à l’ordre les travailleurs pour des tâches mal faites pendant que j’étais là, nous osons espérer que nous pourrons découvrir une maison plus ou moins en ordre lorsque nous arriverons ce soir.
Mon voyage pour rejoindre Marie-Claude en Belgique n’a pas été aussi paisible que nous l’aurions espéré. Pour commencer, à São Tomé il n’a pas été possible d’enregistrer mes valises (pratiquement vides) au-delà de Lisbonne, où j’avais en principe une heure et demi de temps entre notre atterrissage et le vol qui devait m’amener à Bruxelles. Dans ce laps de temps il était nécessaire de récupérer mes bagages, sortir de la zone de sécurité de l’aéroport pour enregistrer ceux-ci sur mon prochain vol et ensuite repasser les contrôles de sécurité pour embarquer dans l’avion de Bruxelles.
Heureusement mon vol est arrivé à Lisbonne avec plus de 40 minutes d’avance et j’avais donc un peu plus de temps pour récupérer et réenregistrer mes valises. Mais…c’était aussi le jour ou le personnel au sol de l’aéroport de Lisbonne s’est mis en grève et il a été nécessaire d’attendre près de 30 minutes pour que nous puissions sortir de l’avion. Ensuite l’attente pour les bagages a aussi été un peu longuette, bref le temps que nous avions gagné à l’arrivée a été largement perdu et il me restait finalement moins d’une heure pour aller enregistrer mes bagages. A l’aéroport de Lisbonne les enregistrements se font quasi exclusivement via des automates de self-service, donc heureusement pas trop de délais pour envoyer mes valises sur Bruxelles et j’étais finalement bien à temps à la porte d’embarquement car même l’équipe de TAP n’y était pas encore quand je me suis installé dans la salle d’attente. En fait l’équipe n’est jamais arrivée et peu de temps après l’heure à laquelle notre avion aurait dû décoller l’affichage a changé pour afficher que le vol était annulé. Ce n’était pas le seul vol annulé car quand j’ai consulté le tableau d’affichage on pouvait compter sur les doigts d’une main les vols qui étaient encore prévus au départ.
Pour changer de vol, les passagers étaient invités à se rendre dans le hall de départ (donc ressortir à nouveau de la zone de sécurité) où se trouve le seul « ticketing desk » de la compagnie d’aviation TAP. Il n’était donc pas étonnant que, quand j’y suis arrivé, il y avait déjà une file qui serpentait vers le bureau comptant probablement près de 500 personnes et un seul employé pour gérer tout cela (ses collègues étant en grève). Je suis resté dans la file pendant près de 2 heures, file qui a progressé d’une vingtaine de mètres pendant ce temps, sans vraiment savoir ce qui allait se passer. Puis j’ai reçu un message de la compagnie d’aviation pour m’annoncer que mon vol était annulé (ce que je savais déjà) et qu’une nouvelle réservation avait été faite dans un prochain vol… deux jours plus tard.
Entre temps, perdant probablement patience, un groupe de personnes près du guichet ont commencé à se battre, une dizaine de policiers sont arrivés en courant armés de matraques et le « ticketing desk » a été fermé. Au tableau d’affichage j’avais repéré un vol de Brussels Airlines vers Bruxelles qui semblait ne pas (encore) avoir été annulé et miraculeusement il y avait encore des places disponibles quand j’ai consulté leur site internet. J’ai donc changé de cheval, abandonné mon vol généreusement reprogrammé par TAP pour deux jours plus tard, et refait le parcours de sécurité pour tenter encore une fois de voler sur Bruxelles. Heureusement cette fois il n’y a pas eu de changement de programme et l’avion, décoré avec des tableaux de Breughel l’Ancien, m’a ramené en Belgique où Marie-Claude m’attendait. C’est toutefois sans mes valises que je suis arrivé et quand j’ai voulu en faire la déclaration, il a d’abord fallu faire le ping-pong entre les services de TAP et ceux de Brussels Airlines qui essayaient vaillamment de décliner toute responsabilité compte tenu du fait que j’avais changé de transporteur après avoir enregistré mes bagages, mais finalement les choses se sont arrangées… 
Nous étions heureux de nous retrouver, même si c’était avec quelques heures de retard, car malheureusement deux jours plus tôt Marie-Claude avait dû prendre la difficile décision de faire endormir notre compagne de 13 ans, Makala, qui avait de multiples tumeurs malignes et était apparemment devenue aveugle très brusquement. Nous sommes repartis directement en Normandie pour faire nos valises et fermer la maison. Mais aussi recevoir des amis, faits lors de notre vie en péniche à Londres, que nous n’avions plus vu depuis plus de 10 ans, et rencontrer un entrepreneur pour réparer les dégâts provoqués par les inondations quelques semaines plus tôt.
Nous avons encore passé quelques jours en Belgique pour revoir la famille, récupérer mes valises (qui sont finalement arrivées grâce aux bons soins de Brussels Airlines) et faire notre test PCR.
Comme indiqué au début de cette lettre, nous sommes maintenant en route pour Sao Tomé, notre nouveau nid pour l’avenir.
Petite note de clôture, nous sommes bien arrivés à destination, mais avec encore une fois une valise manquant à l’appel… On dit jamais deux sans trois, ce qui est encore une fois vérifié. La maison est propre et en ordre, donc au moins pas de mauvaises surprises de ce côté là.
Nous espérons bientôt vous lire,
Marc et Marie-Claude

Since a few weeks we have a house to live in, Marie-Claude and I. But it is a house that needs to be somewhat refreshed, as the paint on the walls and ceilings is rather leprous and some of the woodwork on the terrace is rotten.
Before Marie-Claude came to join me, I asked our “infrastructure” team, which takes care of the buildings, roads and other structures of the plantation, to come and give the house a little paint job. We have not seen the final work yet, as at the time of writing we are at an altitude of about 10,000 metres somewhere above North Africa. However, the work started before I got back to Europe. I decided to make a short trip to Europe so that Marie-Claude and I could travel together to our new country of residence. I will not go so far as to say that the quality of the work started before my departure was impressive, but the walls were already a little less peeling and the woodwork was being restored. The rotten woodwork was mainly on the terrace and was caused by clogged gutters that let water run into the house when it rained. I have already explained to you that Ribeira Peixe has a microclimate that is particularly humid with about 3,700mm of annual rainfall, much more than the rest of Sao Tome Island, and therefore more than enough to deteriorate the best quality wood.
Our terrace has two levels and the lower one is completely closed with mosquito netting, which our team decided to replace. But in their enthusiasm they replaced the screens before they even redid the rotten wooden frames. So it was necessary to dismantle the whole thing again (obviously with new tears etc), but the intention was good.
I left before the work was completed, leaving our cook (Mauricette) in charge of supervising the operations. Seeing how she called the workers to order for poorly done tasks while I was there, we dare to hope that we will be able to discover a more or less tidy house when we arrive this evening.
My journey to join Marie-Claude in Belgium was not as peaceful as we had hoped. To begin with, in Sao Tomé it was not possible to check in my (practically empty) luggage beyond Lisbon, where I had in principle an hour and a half between our landing and the flight to Brussels. In that time it was necessary to collect my luggage, exit the airport security area to check it onto my next flight and then go through security again to board the Brussels flight.
Fortunately my flight arrived in Lisbon over 40 minutes early so I had a little more time to collect and recheck my bags. But…that was also the day the ground staff at Lisbon airport went on strike and we had to wait almost 30 minutes to get off the plane. Then the wait for the luggage was also longer than usual, in short the time we had saved on arrival was largely lost and I finally had less than an hour to check my luggage. At Lisbon airport check-in is almost exclusively done via self-service machines, so fortunately there was not much delay in sending my bags to Brussels and I was finally well on time at the boarding gate because even the TAP team was not there yet when I sat in the waiting room. In fact the team never arrived and shortly after the time our plane was due to take off the display changed to show that the flight was cancelled. This was not the only cancelled flight as when I checked the notice board you could count on one hand the flights that were still scheduled to depart.
To change flights, passengers were invited to go to the departure hall (i.e. out of the security zone again) where the only ticketing desk of the airline TAP is located. Not surprisingly, when I got there there was already a queue snaking towards the desk with probably close to 500 people and only one employee to handle it all (his colleagues being on strike). I stayed in the queue for almost 2 hours, which moved about 20 metres during this time, not really knowing what was going to happen. Then I received a message from the airline to tell me that my flight was cancelled (which I already knew) and that a new booking had been made on a future flight… two days later.
In the meantime, probably losing patience, a group of people near the ticketing desk started to fight, a dozen police officers came running in armed with batons and the ticketing desk was closed. On the notice board I had spotted a Brussels Airlines flight to Brussels that seemed not to have been cancelled (yet) and miraculously there were still seats available when I checked their website. So I switched horses, abandoned my generously rescheduled flight with TAP for two days later, and made the security run again to try to fly to Brussels once more. Fortunately this time there was no change of plans and the plane, decorated with paintings by Breughel the Elder, took me back to Belgium where Marie-Claude was waiting for me. However, I arrived without my luggage and when I wanted to report it, it was a ping-pong match between TAP and Brussels Airlines, who tried valiantly to disclaim any responsibility given that I had changed carriers after checking in my luggage, but in the end things were sorted out…
We were happy to be reunited, albeit a few hours late, as unfortunately two days earlier Marie-Claude had to make the difficult decision to put our 13 year old companion, Makala, who had multiple malignant tumours and had apparently gone blind very suddenly, to sleep. We went straight back to Normandy to pack up and close the house. But also to see friends we had made during our barge life in London, whom we had not seen for over 10 years, and to meet a contractor to repair the damage caused by the floods a few weeks earlier.
We spent a few more days in Belgium to see the family, collect my luggage (which finally arrived thanks to the good work of Brussels Airlines) and do our PCR test.
As mentioned at the beginning of this letter, we are now on our way to Sao Tome, our new home for the future.
As a final note, we have arrived at our destination, but once again with a missing suitcase… as the saying goes in French, never two without a third. The house is clean and tidy, so at least there are no unpleasant surprises on that front.
We hope to hear from you soon,
Marc and Marie-Claude

One reply on “Réunis – Reunited”

Hello Marc and Marie-Claude!

We have worked out that we met back in 2003 when you were onboard Weatherlight in Chertsey, Surrey. We may not have met you to catch up for at least 10 years now but we feel connected and have been following your travels for all that time.

We would so love to see you both one day soon – wherever our paths cross 🙏xx

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