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Ce titre vous paraîtra certainement bizarre à première vue, mais en fait il est tout à fait logique pour plusieurs raisons, la première étant que ce nombre correspond aux nombres de nouvelles que nous avons publié depuis que nous avons commencé ce “blog”, la deuxième est que ce code correspond au code international de téléphone pour Sao Tomé (c’est vrai que c’est un peu tiré par les cheveux, mais c’était maintenant ou jamais pour utiliser ce symbole) et la troisième raison (qui en fait n’a rien à voir avec ces nouvelles, mais c’était une bonne excuse supplémentaire, c’est un nombre primaire. Cette troisième raison n’en est pas une, c’est vrai, d’autant plus que des nombres primaires, il y en aura encore beaucoup… mais bon quand on a été sous les tropiques depuis un moment le cerveau commence à prendre un coup et fonctionner différemment. J’aurais pu dire que ces nouvelles contiennent 239 mots, mais cela aurait fait des nouvelles très courtes (je vous signalerai quand nous aurons atteint le cap des 239 mots pour que vous puissiez comprendre).
Le vrai sujet de ces nouvelles c’est toutes les petites choses qui nous sont arrivées ces dernières semaines et dont nous n’avons pas eu l’occasion de vous parler parce que nous étions passés sur un sujet différent. Ces dernières semaines, Marie-Claude et moi avons décidé de systématiquement sortir de la plantation et de passer…
STOP! Voilà, nous avons les 239 mots annoncés. Vous voyez que cela fait court et que vous resteriez sur votre faim pour savoir ce qui suit. Donc on oublie la limite de 239 mots (mais pas le titre, on ne va pas le changer en cours de nouvelles!).
Je disais donc … de passer le week-end à l’extérieur avec l’excuse (additionnelle) de dire que c’est pour vérifier les différentes options à proposer lorsque nous aurons des visiteurs. Mucumbli, où nous avons été il y a deux semaines et à nouveau ce week-end (c’est pour cela que ces nouvelles sont un peu plus tardives), vous connaissez déjà puisque nous avons décrit cette expérience.
Le week-end passé Marie-Claude et moi avions loué un pavillon sur la plage à Inhame (dans le sud de l’île), endroit que j’avais déjà décris il y a quelques mois, et décidé d’aller explorer un peu plus loin puisque maintenant nous avons une voiture qui est réellement une 4×4 et qui nous permet de nous aventurer dans des routes un peu moins “planes”. Nous sommes ainsi passé par Jalé, une autre plage un peu plus loin que Inhame renommée pour les tortues qui viennent y pondre et où les visiteurs peuvent aider les jeunes tortues écloses à rejoindre la mer sans se faire manger en trop grand nombre par les oiseaux. Sur cette plage il y a également des petits pavillons disponibles pour les amoureux de la nature car ils sont installés pratiquement les pieds dans l’ocean et hormis une canalisation qui apporte de l’eau depuis un captage dans la montagne il n’y a ni électricité, ni wifi. Il serait toutefois possible d’y avoir un petit déjeuner, mais il n’était pas très clair où et comment.
Ensuite il y à Praia Piscina, une petite anse protégée des grosses vagues avec un petit bout de plage entre les rochers où s’est installé un artisan qui fabrique des souvenirs de toutes sortes en bois et en noix de coco, plutôt kitch mais je suppose que c’est ce qu’il arrive à vendre le mieux.
Finalement (pour ce qui est des endroits accessibles avec notre char) il y a Praia Vanha qui est une jolie petite plage de sable située en contre-bas d’une falaise accessible par un escalier. En haut de cette plage il y a une petite exploitation agricole (qui fait environ 4 ha) tenue par un français qui s’est spécialisé dans les épices et tout ce qui n’est pas le cacao. Il a quelques plants de café (robusta et arabica), différents arbres dont il prélève les feuilles pour préparer des infusions ou décoctions et des champs de vanilliers. N’ayant jamais eu l’occasion de travailler dans la vanille, Marie-Claude et moi étions particulièrement intéressés de mieux comprendre comment produire des gousses de vanille et surtout comment se passe la pollinisation. Bastien, le propriétaire de l’exploitation, nous a fait un tour des ses opérations et montré comment polliniser les plants de vanille qui étaient justement en fleurs. La liane de vanille se développe sur un support sans besoin de terre, les racines aériennes servent uniquement à accrocher la liane sur son tuteur ou prélever de l’humidité dans la matière organique non-décomposée (dans ce cas-ci des fibres de noix de coco). La liane se développe ainsi pendant environ 3 ans sur un tuteur vivant avant de commencer à fleurir. Les fleurs se développent en grappe à l’extrémité de longs pédoncules qui vont devenir les gousses de vanille après pollinisation de la fleur. Il n’existe pas de pollinisateurs naturels pour cette orchidée à Sao Tomé, ce qui veut dire que la pollinisation doit se faire artificiellement (à la main). Les fleurs sont hermaphrodites, donc elles peuvent être fructifiées avec leur propre pollen et pour cela il “suffit” de mécaniquement mettre le pistil et l’étamine en contact en utilisant un petit bâtonnet comme un cure-dents. Produire de la vanille ne se limite toutefois pas à la production des gousses car, par la suite il sera nécessaire de blanchir et de fermenter celles-ci pour obtenir l’arôme recherchée. Chaque plant de vanille peut produire jusqu’à 200 gr de bâtons de vanille finis et sachant que le prix de la vanille sur le marché mondial dépasse parfois celui de l’Argent, cela vous donne une idée de la valeur de chaque bâtonnet de vanille et du soin qui lui est accordé. Outre ses activités agricoles, Bastien a également aménagé un logement disponible via Airbnb situé au milieu de l’exploitation et juste au-dessus de la plage. Un endroit que nous ne manquerons pas d’aller tester un de ces jours.
En rentrant le week-end passé, Marie-Claude a découvert un petit oiseau sur notre terrasse qu’elle pensait d’abord être un petit pigeon. Il ne semblait pas du tout effrayé, juste épuisé et s’est laissé prendre sans aucune crainte pour que nous prenions quelques photos. C’est là que nous avons réalisé qu’il avait de bien longues pattes pour un pigeon et surtout que celles-ci étaient palmées. Nous lui avons donné un peu d’eau (qui à manifestement été appréciée car le volatile a immédiatement bu quelques gorgées) et décidé de le laisser sur la terrasse du haut pendant la nuit, endroit où il serait en sécurité de prédateurs éventuels. Après quelques recherches et contacts avec des ornithologues spécialisés il s’est avéré que notre “pigeon” était un Pétrel de Madeire, qui une fois reposé est reparti vers la mer, nous espérons rejoindre des conjoints car ce serait une espèce menacée.
Une dernière petite anecdote pour ces nouvelles concerne une autre petite créature qui hante notre terrasse de manière plus permanente que certains apprécierons moins, car il s’agit d’une araignée. Celle-ci n’est pas démesurément grosse et se limite à un coin de notre cage en moustiquaire, mais fabrique une toile extraordinaire en forme de croix de saint André, du moins la partie visible de celle-ci, et s’installe au centre de sa croix sans plus bouger. Certains matins nous retrouvons notre araignée dans son coin sans plus aucune trace de la croix (que nous n’avons pas enlevé) et puis celle-ci réapparaît à un autre endroit.
Nous allons conclure ici pour garder quelque chose à raconter la prochaine fois.
En espérant, comme d’habitude, vous lire bientôt,
Marc & Marie-Claude
This title will certainly seem strange to you at first sight, but in fact it is quite logical for several reasons, the first being that this number corresponds to the number of news items we have published since we started this “blog”, the second is that this code corresponds to the international telephone code for Sao Tomé (it is true that it is a bit far-fetched, but it was now or never to use this symbol) and the third reason (which in fact has nothing to do with these news items, but it was a good additional excuse), is that 239 is a primary number. This third reason is not really one we can justify, especially since there will be many more primary numbers… but when you’ve been in the tropics for a while your brain starts to take a hit and work differently. I could have said that this posting would be 239 words long, but that would have made them very short (I will let you know when we reach 239 words so you can understand).
The real subject of these news items are all the little things that have happened to us in the last few weeks that we did not get to tell you about because we had moved on to a different subject. In the last few weeks, Marie-Claude and I have decided to systematically get out of the plantation and move on…
STOP! Here we are, we have the 239 words we announced (at least in the French version…). You can see that it is short and you would be left yearning to know what comes next. So let’s forget the 239 word limit (but not the title, we are not going to change that in the middle of the news!).
So we were saying… to spend the weekend away with the (additional) excuse of saying that it is to check out the various options to offer when we have visitors. Mucumbli, where we were a fortnight ago and again this weekend (that is why this news is a bit late), you already know the place since we described our experience two weeks ago.
Last weekend Marie-Claude and I rented a bungalow in Inhame (in the south of the island), a place I also already described a few months ago, and decided to explore the “road” further since we now have a car that is really a 4×4 and that allows us to venture into less “flat” roads. We went to Jalé, another beach some distance from Inhame, famous for the turtles that come to lay their eggs and where visitors can help the young turtles that have hatched to get back to the sea without being eaten in large numbers by the birds. On this beach there are also small lodges available for nature lovers, as they are set up practically with their feet in the ocean and apart from a pipe that brings water from a catchment in the mountains, there is no electricity or wifi. It would be possible to have breakfast there, but it was not very clear where and how.
Then there is Praia Piscina, a small cove protected from the big waves with a small stretch of beach between the rocks where an artisan has set up shop making all sorts of souvenirs out of wood and coconuts, rather kitschy but I guess that is what he sells best.
Finally (as far as places accessible with our vehicle) there is Praia Vanha which is a nice little sandy beach situated below a cliff accessible by a staircase. At the top of this beach there is a small farm (about 4 ha) run by a Frenchman who specialises in spices and anything other than cocoa. He has some coffee plants (robusta and arabica), different trees from which he takes the leaves to prepare infusions or decoctions and fields of vanilla vines. Having never had the opportunity to work with vanilla, Marie-Claude and I were particularly interested in understanding how vanilla beans are produced and especially how pollination takes place. Bastien, the owner of the farm, gave us a tour of his operations and showed us how to pollinate the vanilla plants that were in flower. The vanilla vine grows on a support without the need for soil, the aerial roots only serve to secure the vine on its stake or to take moisture from the undecomposed organic matter (in this case coconut fibres). The vine grows in this way for about 3 years on a living stake before it starts to flower. The flowers develop in clusters at the end of long stalks that become the vanilla pods after pollination of the flower. There are no natural pollinators for this orchid in Sao Tome, which means that pollination must be done artificially (by hand). The flowers are hermaphroditic, so they can be fructified with their own pollen and to do this it is “sufficient” to mechanically bring the pistil and stamen into contact using a small stick like a toothpick. However, producing vanilla is not limited to the production of the pods, as it is then necessary to bleach and ferment them to obtain the desired aroma. Each vanilla plant can produce up to 200 grams of finished vanilla sticks and knowing that the price of vanilla on the world market sometimes exceeds that of silver, this gives you an idea of the value of each vanilla stick and the care that is given to it. In addition to his farming activities, Bastien has also set up an accommodation available via Airbnb located in the middle of the farm and just above the beach. A place we will definitely go and try one of these days.
When Marie-Claude came home last weekend, she discovered a small bird on our terrace that she thought at first was a small pigeon. It did not seem to be scared at all, just exhausted and let itself be taken without any fear for us to take some pictures. It was then that we realised that he had very long legs for a pigeon and especially that its feet were webbed. We gave him some water (which was obviously appreciated as the bird immediately took a few sips) and decided to leave him on the upper terrace during the night, where he would be safe from potential predators. After some research and contact with specialised ornithologists it turned out that our “pigeon” was a Madeiran Petrel, which once rested went back to the sea, we hope to join others of it’s kind as it is an endangered species.
A final little anecdote for this news concerns another small creature that haunts our terrace in a more permanent way that some will appreciate less, as it is a spider. This one is not disproportionately large and is limited to a corner of our mosquito net cage, but makes an extraordinary web in the shape of a St Andrew’s cross, at least the visible part of it, and settles in the centre of its cross without moving. Some mornings we find our spider in its corner without any trace of the cross (which we have not removed) and then it reappears in another place.
We will conclude here to keep something to tell next time.
Hoping, as usual, to read you soon,
Marc & Marie-Claude