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Routes – Roads

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Dans nos nouvelles de la semaine passée nous avons décrit combien les paysages et la vie le long de la route étaient fascinants parce que changeant à chaque virage avec constamment des perspectives différentes sur la mer toute proche.
La route qui relie la capitale à la plantation est probablement la meilleure de l’île, asphaltée tout du long, avec bien entendu l’un ou l’autre nid de poule, mais généralement en bon état. Cette route, Nationale N°2, continue au-delà de la plantation jusqu’à Porto Alegre, dans le sud de l’île, mais une fois passé la plantation elle se dégrade (très) fort et personne n’est à l’abri d’une crevaison à cause d’une pierre plus anguleuse.
Outre l’état de la chaussée elle-même, les abords sont généralement bien entretenus avec les bas-côtés maintenus par des équipes de cantonniers, un marquage au sol généralement visible, des rails de protection dans les zones les plus dangereuses et des panneaux de signalisation annonçant les passages difficiles (rétrécissements, virages ou passages pour piétons). Il est à noter que, si une plante, branche ou autre obstacle végétal se dresse au milieu de la route, cela signifie généralement qu’il y a un obstacle en amont (glissement de terrain, arbre renversé, véhicule en panne, etc), donc aborder les mètres suivants avec prudence. Il est donc plus que nécessaire d’être très vigilant car, mis à part les obstacles ci-dessus et les animaux énumérés dans nos notre lettre précédente, il est d’usage courant d’arrêter son véhicule au milieu de la route, de préférence quand il y en a un autre déjà à l’arrêt, juste en vis-à-vis, que ce soit pour embarquer ou débarquer un passager ou simplement le garer pour aller faire un tour… Ceci est vrai pour tous les moyens de transport, camions, voitures ou motos (généralement avec le casque sur un rétroviseur). Les motos en particulier sont un mystère, car il serait tellement aisé de les garer plus à l’abri sur le bas-côté plutôt que sur l’asphalte où elles courent le risque de se faire toucher par un véhicule passant. La route serpente le long de la côte avec quasi aucune ligne droite de plus de 100m et de sérieuses côtes lorsque la topographie ne permet pas à la voie de longer la mer. La distance entre la capitale et la plantation n’est que de 50km, mais il faut au moins une heure pour faire la route compte tenu des taxis locaux à dépasser seulement quand la visibilité est suffisante, des épingles à cheveux et autres zigzags qui limitent la vitesse de conduite. La distance entre la plantation et Porto Alegre est nettement moindre, mais l’état de la route fait qu’en plus de virages serrés il faut environ une heure pour parcourir cette distance
Excepté aux abords de la capitale, le trafic n’est pas très intense et il nous est déjà arrivé de faire une grande partie de la route sans croiser un autre véhicule. Il faut dire que le sud de l’île est considéré comme la zone “pauvre” du pays et j’ai même rencontré des personnes de la capitale qui n’ont jamais été jusqu’au sud de l’île. Mais, malgré le peu de trafic, ce qui frappe immédiatement le visiteur de Sao Tomé est que généralement personne n’est pressé sur la route et dans beaucoup de cas on est en droit de se demander si la voiture devant nous a un problème (technique) tellement elle progresse doucement. La devise de Sao Tomé est “leve-leve” (ce qui se traduit par doucement, sans se presser) et elle s’applique autant au trafic qu’à toutes autres activités.
Hormis les routes nationales, il y a une multitude de routes secondaires qui pénètrent plus ou moins loin vers le centre de l’île. La majorité de ces routes datent de l’époque coloniale et ont été construites avec des pierres et pavés (ce qui ne manque pas ici, il y a des pierres partout), y compris des murs de soutènement et des ponts dont l’envergure est parfois impressionnante. Les colons ont choisi de planter des arbres à pain le long de quasi toutes les routes, ainsi même lorsque la route elle-même à disparu (généralement suite à l’assaut des abondantes pluies et un manque d’entretien) le tracé reste visible à cause des rangs d’arbres à pain. Il n’y avait pas que les routes qui étaient bordées d’arbres à pain, c’était également le cas des voies ferrées qui avaient été aménagées pour acheminer le cacao depuis l’intérieur du pays vers les zones de traitement et de chargement côtiers. Ces voies de chemin de fer ont totalement disparu, excepté quelques fragments que nous trouvons ça et là dans la plantation, mais les ouvrages d’art (ponts et tranchées) ont perduré au moins en partie en plus des rangs d’arbres caractéristiques. Bon nombre de routes de la plantation font partie de cet ancien réseau colonial, avec certains passages remarquablement préservés avec des pavés disposés de manière à parfois même former un dessin, mais l’érosion provoquée par les pluies abondantes combinées avec le passage régulier de véhicules chargés (de régimes de palmier) fait que celles-ci se dégradent très rapidement et nécessitent des travaux de réparation permanents, parfois bien au-delà de nos capacités lorsque ce sont des grands ponts ou murs de soutènement qui s’effondrent. Nos moyens nous permettent d’entretenir les drains ou fossés le long des routes, recharger celles-ci avec des pierres et/ou de la latérite et réparer les petits ponts. La plantation dispose d’une seule carrière de latérite où une pelle à chenilles (très poussive) charge la latérite dans les remorques et camions. Le trou à latérite devient de plus en plus profond et il viendra un moment où nous devrons chercher une autre solution le trou devient trop dangereux ou trop profond à exploiter.
Certaines parties de la plantation sont accessibles avec un bon véhicule 4×4 (pas une voiture tout-terrains de ville comme j’avais au début), d’autres seulement avec un tracteur et certaines parties de la plantation sont accessibles à pied, mais pas toujours. Nous avons ainsi du abandonner la récolte pour le moment dans certaines parties de la plantation qui sont devenues trop difficiles d’accès et ne permettent pas d’évacuer les régimes, même si les travailleurs peuvent encore y arriver (en traversant un gué avec de l’eau jusqu’à la taille). Il y a lieu de se demander pourquoi ces zones ont été plantées et parfois je me demande s’il ne serait pas préférable d’y laisser la nature reprendre ses droits.
Certaines des routes de la plantation sont un peu “extrêmes” et il n’est pas toujours possible de bien évaluer l’état de progression de l’érosion. Ainsi cette semaine nous avons eu la désagréable expérience de voir un tracteur et sa remorque dégringoler de la route et aboutir au bas de la falaise dans la mer. Je ne vous raconte pas l’état du tracteur, qui a littéralement explosé, mais la remorque paraît avoir survécu à la chute, même s’il est peu probable que nous puissions la récupérer là où elle est (dans la mer). Le dernier point, mais aussi le plus important, est que le chauffeur a pu sauter à temps et est indemne!
Pour ceux qui prévoient une visite de Sao Tomé, nous recommandons de penser à prendre une bonne paire de chaussures de marche que vous n’avez pas peur de mouiller…
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

In last week’s post we described how fascinating the scenery and life along the road was because it changed at every turn with constantly getting new perspectives on the nearby sea.
The road from the capital to the plantation is probably the best on the island, paved all the way, with of course the odd pothole, but generally in good condition. This road, National N°2, continues past the plantation to Porto Alegre, in the south of the island, but once past the plantation it deteriorates (very) badly and no one is safe from a puncture due to the numerous angular stones on the road surface.
Apart from the condition of the road itself, the roadside is generally well maintained with roadside crews keeping the growth and drains under control, road markings that are generally visible, guard rails in the most dangerous areas and signs to indicate difficult crossings (narrowings, bends or pedestrian crossings). It should be noted that if a plant, branch or other vegetal obstacle stands in the middle of the road, this generally means that there is an obstacle further along (landslide, overturned tree, broken down vehicle, etc.), so approach the following metres with caution. It is therefore more than necessary to be very vigilant because, apart from the obstacles listed above and the animals listed in our previous letter, it is common practice to stop one’s vehicle in the middle of the road, preferably when there is another vehicle already at a standstill, just opposite, whether it is to pick up or drop off a passenger or simply to park it for a walk… This is true for all means of transport, trucks, cars or motorbikes (usually with the helmet on a mirror). Motorbikes in particular are a mystery, as it would be so easy to park them more safely on the side of the road rather than on the tarmac where they run the risk of being hit by a passing vehicle. The road winds along the coast with almost no straight lines longer than 100m and some serious hills when the topography does not allow the road to run along the sea. The distance between the capital and the plantation is only 50km, but it takes at least an hour to drive the route given the local taxis that are only to be overtaken when visibility is good, the hairpins and other zigzags that limit driving speed. The distance between the plantation and Porto Alegre is much less, but the state of the road means that in addition to the sharp bends it takes about an hour to cover this distance as well.
Except for the outskirts of the capital, the traffic is not very heavy and we have already been able to drive most of the way without passing another vehicle. It must be said that the south of the island is considered as the “poor” area of the country and I even met people from the capital who had never been to the south of the island. But, despite the low traffic, what immediately strikes the visitor to Sao Tome is that generally no one is in a hurry on the road and in many cases you have to wonder if the car in front of you has a (technical) problem because it is moving so slowly. The motto of Sao Tome is “leve-leve” (which translates into slow, unhurried) and it applies to traffic as much as to any other activity.
Apart from the national roads, there are a multitude of secondary roads that penetrate more or less far into the centre of the island. The majority of these roads date from the colonial era and were built with stones (which there is no shortage of here, there are stones everywhere), including retaining walls and bridges which are sometimes impressive in scale. The settlers chose to plant breadfruit trees along almost all the roads (to feed the workers), so even when the road itself has disappeared (usually due to the onslaught of heavy rains and lack of maintenance) the route remains visible because of the rows of breadfruit trees. It was not only the roads that were lined with breadfruit trees, but also the railways that were built to transport cocoa from the interior to the coastal processing and loading areas. These railways have completely disappeared, except for a few fragments that we find here and there on the plantation, but the engineering structures (bridges and trenches) have survived at least in part in addition to the characteristic tree rows. Many of the roads on the plantation are part of this old colonial network, with some passages remarkably well preserved with cobblestones sometimes even forming a pattern, but erosion caused by heavy rains combined with the regular passage of loaded vehicles (with palm bunches) means that these are deteriorating very quickly and require constant repair work, sometimes well beyond our capacity when large bridges or retaining walls collapse. Our resources allow us to maintain drains or ditches along the roads, to recharge them with stones and/or laterite and to repair small bridges. The plantation has only one laterite quarry where a (very dusty) excavator loads the laterite into trailers and trucks. The laterite hole is getting deeper and deeper and there will come a time when we will have to look for another solution when the hole becomes too dangerous or too deep to mine.
Some of the roads on the plantation are a bit “extreme” and it is not always possible to properly assess the state of erosion progression. So this week we had the unpleasant experience of seeing a tractor and its trailer tumble off the road and end up at the bottom of the cliff into the sea. I won’t describe the condition of the tractor, which literally exploded, but the trailer seems to have survived the fall, although it is unlikely that we will be able to recover it from where it is (in the sea). Last but not least, the driver is unharmed!Some parts of the plantation are accessible with a good 4×4 vehicle (not a city off-roader like the one I had when I first started here), others only with a tractor and some parts of the plantation are accessible only by foot, but not always. So we had to give up harvesting for the time being in some parts of the plantation that have become too difficult to access and do not allow the bunches to be evacuated, even though the workers can still get there (by crossing a ford with water up to the waist). One has to wonder why these areas were planted and sometimes I wonder if it would not be better to let nature take these over.
Some of the roads on the plantation are a bit “extreme” and it is not always possible to properly assess the state of erosion progression. So this week we had the unpleasant experience of seeing a tractor and its trailer tumble off the road and end up at the bottom of the cliff into the sea. I won’t describe the condition of the tractor, which literally exploded, but the trailer seems to have survived the fall, although it is unlikely that we will be able to recover it from where it is (in the sea). Last but not least, the driver is unharmed!
For those who are planning a visit to Sao Tome, we recommend that you take a good pair of walking shoes that you don’t mind getting wet…
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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