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La Traversée – The Crossing

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Encore une fois je vais vous embêter avec des histoires passées, pour ceux qui les connaissent déjà je promet de faire mieux la semaine (l’année) prochaine. Cette semaine nous retournons de presque vingt ans en arrière pour essayer de rassembler les souvenirs que nous avons gardé de la (grande) traversée. Il s’agit du voyage que nous avons fait, Marie-Claude et moi sur une période d’un peu plus de trois mois à travers la France pour finalement traverser la Manche jusqu’à Londres sur notre péniche. Le voyage de la péniche a commencé à Aigues-Mortes, mais Marie-Claude et moi n’avons effectivement repris les commandes du bateau qu’à partir de Chalon-sur-Saône où le propriétaire précédent est venu nous déposer la péniche pour qu’il puisse faire encore un dernier voyage avec elle.
N’ayant jamais navigué seuls avec une aussi grosse embarcation et surtout n’ayant aucune idée de l’itinéraire à suivre pour rejoindre Calais ou Dunkerque (point de départ de notre traversée de la Manche), nous avons demandé conseil aux seules personnes « du milieu » que nous connaissions à ce moment-là (l’ancien propriétaire de Weatherlight – Hoop) qui nous a dit que le mieux était de traverser vers le bassin de la Loire via le canal du Centre et ensuite emprunter le canal latéral à la Loire, le canal de Briare, le canal du Loing, suivre la Seine pour traverser Paris, ensuite naviguer sur l’Oise pour remonter le canal du Nord ou “canal à Grand Gabarit” et finalement arriver à Dunkerque via le canal de Valenciennes à Dunkerque.
Renseignements pris, il semblerait que le canal du Centre comporte un certain nombre de ponts relativement bas et en-dessous desquels notre péniche ne peut passer avec la superstructure en bois du poste de pilotage. Heureusement, la péniche est équipée d’un poste de pilotage « d’été », à savoir une structure en tubes métalliques avec un toit et des parois bâchées qu’il est possible de baisser aisément pour passer en-dessous de ponts bas. Il faut toutefois savoir que la proue de Weatherlight est déjà à une hauteur de 2,15m au-dessus du niveau de l’eau et que le poste de pilotage d’été (monté) fait 2,4m de hauteur. À l’extrémité de la proue, il y a un petit drapeau monté sur un support en caoutchouc souple, si le drapeau devait « toucher » quelque chose, cela nous donne (plus ou moins) le temps de baisser le poste de pilotage grâce aux vis papillon des quatre coins de la structure.
Il faut aussi savoir que notre péniche fait 28,5m de longueur, ce qui est largement inférieur au gabarit des écluses qui permet à des péniches de type Freysinet de 38m de passer. Mais plus important, pour nous, est de savoir que notre péniche fait 5m de largeur et que les écluses et ponts du canal du Centre ont une largeur de 5,1m. Dix centimètres de marge, soit 5cm de chaque côté, cela paraît suffisant mais… c’est quand même très très juste.
Finalement, ce que le propriétaire précédent semble avoir omis dans ses recommandations, c’est de signaler que le canal du Centre n’est pas très long (112km) mais comporte 61 écluses (soit en moyenne moins de 2km entre chaque écluse). Même si le dénivelé des écluses n’est pas énorme, c’est malgré tout une opération non négligeable d’y entrer avec un bateau tout juste assez étroit, fermer les portes, poser les amarres, écluser, ouvrir les portes, “désammarrer” etc. car toutes ces opérations sont manuelles (avec l’aide d’un éclusier évidemment). Notre record fut de 20 écluses en un jour, mais je crois qu’il n’aurait pas été approprié de tenter de battre celui-ci si Marie-Claude et moi souhaitions continuer de vivre sur le même bateau. Une particularité du canal du Centre est que le passage du versant Méditerranéen au versant « océanique » se fait au travers d’un tunnel de 3,3 km et je puis vous assurer que naviguer dans le noir absolu sans voir même une toute petite lueur à l’autre bout du tunnel est une expérience intéressante. Le tunnel est franchi en deux étapes, car la largeur ne permet pas à deux bateaux de se croiser à l’exception d’une zone « d’attente » au milieu du tunnel où il y a juste assez de place pour deux péniches de passer côte à côte. Le trafic est réglé avec des feux de signalisation à l’entrée du tunnel et à mi-chemin dans la zone de croisement, opérés par un agent que l’on ne connaîtra que par radio. Le seul moyen de communication avec « le contôleur » se fait par radio à l’entrée ou à la sortie du tunnel, mais une fois qu’on est sous terre il n’y a plus moyen de communiquer et il faut donc espérer ne pas avoir de panne… Le long des parois du tunnel il y a des grosses poutres en bois qui permettent de guider le bateau sans risquer de foncer dans un mur de part et d’autre, quoi que la largeur du tunnel ne permet pas vraiment beaucoup de marge de manœuvre.
Tandis que nous nous lancions dans cette nouvelle aventure, j’avais déjà commencé à travailler à Londres où nous avions temporairement loué un petit appartement proche de la marina de Staines, qui nous servira de premier port d’attache à Londres. Nous avions donc le temps de naviguer pendant le week-end, trouver un amarrage approprié pour la semaine (de préférence avec un accès à de l’eau et de l’électricité) pour que Marie-Claude (qui est restée sur le bateau pendant tout ce temps avec les chiens en quarantaine) puisse vivre dans des conditions pas trop désagréables. J’arrivais généralement de Londres le vendredi soir pour naviguer le samedi et dimanche et ensuite retourner à Londres (le plus souvent le dimanche soir) après avoir été récupérer notre voiture au dernier amarrage. Il faut savoir aussi, que même après deux journées de bonne navigation, par la route il ne fallait généralement pas plus d’une heure pour retourner à notre point de départ.
Ce périple a commencé au mois de mars 2002, période où les journées commençaient à être assez longues et les températures plus clementes mais surtout une période où la nature explose et où les canaux sont pour ainsi dire déserts nous laissant ample choix pour nos lieux d’amarrage. Je ne vais pas vous énumérer tous les amarrages, car beaucoup se ressemblent si ce n’est que c’est un voyage extraordinaire qui nous a amené à découvrir des coins de France que nous n’aurions probablement jamais visités autrement. Il y a malgré tout quelques étapes notoires qui méritent d’être narrées pour leur site ou les personnes que nous y avons rencontré.
A la sortie du canal du Centre, nous nous sommes arrêtés à côté de l’atelier d’un potier que j’avais rencontré l’année précédente lorsque nous étions à la recherche de notre péniche. Car à ce moment-là il avait une péniche à vendre, partiellement aménagée avec ses propres céramiques. La péniche était très belle, mais beaucoup trop grande pour nos besoins (38m), ce qui nous a donné l’envie de visiter son atelier (où nous avons acheté les deux éviers bleus actuellement installés dans les salles de bain de notre maison à Kapellen). Très heureux de nous voir et de faire des affaires avec nous, nous avons sympathisé et lorsqu’il a entendu que nous venions de faire le canal du Centre avec notre péniche il en a conclu que nous étions des mariniers expérimentés car c’est un des canaux les plus difficiles qu’il connaisse. Quand il a appris que c’était notre première expérience il nous a assuré que la suite allait nous paraître vraiment aisée et je crois qu’il avait raison.
Une autre étape intéressante est Nevers, dont le port fluvial avait récemment été aménagé pour accueillir les bateaux de plaisance, mais pas des péniches comme la nôtre car il s’agissait de petits pontons flottants d’à peine 10m de long et qui auraient probablement été arrachés par la seule inertie de nos 120 tonnes de métal flottant. Nous avons donc opté pour un accostage le long de la berge en-dessous de grands platanes en pleine floraison. Ni Marie-Claude ni moi ne sommes allergiques à beaucoup de choses, mais la quantité de pollen qui nous est tombé dessus était telle que nous avons cru y rester. Nous avons rapidement déplacé la péniche (enfin quand on dit rapidement, avec un bateau comme cela c’est plutôt du ralenti) et opté de nous amarrer un peu plus loin où toutefois il n’était pas possible de s’approcher à moins de 2m de la berge. Heureusement notre bateau était équipé d’une longue passerelle avec garde fous pour que nous (et surtout les chiens) puissions atteindre la terre ferme, entre autre pour leur balade sanitaire. Une fois remis de notre crise allergique, nous y avons fait connaissance d’un autre batelier, un fermier du mid-West américain qui avait baptisé son bateau « Floating Dheere «  pour explorer la France en solitaire.
Faisons un grand pas en avant le long de la Loire et le canal de Briare avec son pont canal impressionnant de 662m de longueur et 6m de large, donc pas question de se croiser, que nous avions déjà exploré avec un bateau de location, mais qui reste un ouvrage qui vaut le détour.
Continuant notre route, nous avons traversé Montargis sur le canal du Loing et finalement rejoint la Seine pour descendre vers Paris. Alors que partout ailleurs les amarrages sont libres, à Paris, c’est évidemment une autre histoire et j’ai donc téléphoné aux responsables portuaires de la ville pour savoir où nous pourrions passer la nuit dans la ville lumière. Le port de la Bastille est un peu petit pour une péniche comme la nôtre, mais nous avons obtenu l’autorisation de nous amarrer dans le port de Grenelle en face de l’île aux Cygnes. Mais n’ayant jamais navigué dans Paris, nous ne savions pas exactement où aller et puis nous avons repéré un bel amarrage avec un bâtiment derrière ressemblant furieusement à une capitainerie, des branchements pour l’eau et l’électricité et tout et tout, et en plus situé au pied de la Tour Eiffel. Nous nous sommes installés et je suis monté à la Capitainerie pour régler notre nuitée pour apprendre que, non, ce n’était pas le port de Grenelle mais un port privé réservé aux croisières fluviales. Toutefois comme le bateau de croisière était en déplacement, nous pouvions rester là pendant deux nuits et ce, gracieusement… Donc nous avons annulé notre réservation dans le port « officiel » et bien profité de cet amarrage exceptionnel 😉
Mis à part la traversée de Paris qui est spectaculaire, la suite du voyage sur la Seine, l’Oise et le canal à grand gabarit est moins bucolique avec beaucoup de très grosses péniches de 100m, des écluses dans lesquelles nous aurions pu mettre 20 bateaux comme le nôtre et des paysages beaucoup plus industriels. Dans une de ces gigantesques écluses, dont les dénivelés sont parfois très importants, l’éclusier est derrière un pupitre dans une espèce de tour de contrôle et toutes les communications se font par radio. Dans l’une d’elles l’éclusier a demandé à la personne de la « pénichette » (un peu vexant d’entendre notre Weatherlight qualifiée de pénichette) de se présenter au poste de contrôle. J’imaginais que finalement quelqu’un allait demander à voir mon permis de navigation, mais non c’était juste pour vérifier si nous avions bien payé notre vignette VNF (Voies Navigables de France)…
Nous sommes finalement arrivés à Dunkerque vers la mi-juillet après 35 jours de navigation répartis sur environ 3 mois et demi et pas mal de rencontres intéressantes et surtout la découverte de la communauté des mariniers où l’on s’entraide et qui est très ouverte, même si nous n’étions pas des professionnels. Nous avons ainsi rencontré un marinier néerlandais qui naviguait seul avec deux chats de garde pour protéger son bateau (nous pouvons confirmer qu’ils étaient très efficaces). Lors d’une escale où il n’y avait pas de prise de courant disponible un marinier sur un bateau voisin nous a proposé de nous brancher sur son bateau. Un autre marinier nous a donné des conseils sur la manière de traiter notre coque pour protéger celle-ci à long terme. Et puis nous avons reçu des conseils et petits trucs pour naviguer et surtout manœuvrer au mieux avec notre bateau.
La dernière partie de notre voyage, et non la moins importante, fut la traversée de la Manche. Quand j’ai annoncé à la capitainerie du port de Dunkerque que nous avions l’intention de prendre la mer avec notre péniche pour rejoindre l’Angleterre, ils nous ont traité de fous et fortement déconseillé un tel voyage. J’ai appelé mon assureur (spécialisé en péniches) qui m’a dit que la traversée de la Manche n’était pas un problème à la condition de le faire par temps calme et avec un « skipper » expérimenté et approuvé par l’assurance. Le skipper recommandé par l’assureur est arrivé avec la malle un samedi après-midi afin de profiter d’une prévision météo favorable. Toutefois, le week-end en France est sacré et l’écluse qui devait nous permettre de sortir en mer était fermée jusqu’au lendemain dimanche vers 10h, nous obligeant à retarder notre départ de plus de 15h. Lorsque nous sommes sortis du port dans la matinée de dimanche, le temps s’était dégradé et en route le long de la côte vers Calais nous avons commencé à faire face à des grosses vagues, certaines passant au-dessus de la proue du bateau, pas idéal pour une péniche… A ce stade-là le mécanicien qui accompagnait le skipper avait totalement succombé au mal de mer (moi j’avais pris de pilules Van Bosch) et nous avons eu notre première avarie avec de la fumée (plutôt abondante) sortant de la salle des machines. Heureusement c’était juste un tuyau qui s’était détaché avec un peu d’huile qui coulait sur le moteur très chaud et qu’il a suffi de remettre en place (sans le mécanicien qui agonisait entre une des cabines et la toilette).
La mer devenant vraiment houleuse, le skipper a décidé qu’il serait plus prudent de se mettre à l’ancre plutôt que de continuer et nous avons donc largué notre ancre (de 250kg) avec une belle longueur de chaine et attendu en étant balloté encore plus fort qu’avant. Finalement, le skipper a jugé préférable de remonter l’ancre et de continuer notre chemin vers le port de Calais, et c’est là que nous avons découvert que le moteur permettant de remonter l’ancre était en panne. Il a donc été nécessaire de remonter la chaine et l’ancre à la main, avec un treuil certes mais quand même pas une mince affaire en étant secoués dans tous les sens.
Nous y sommes finalement arrivés et avons fait route tant bien que mal jusque dans le port de Calais où nous sommes arrivés sains et saufs. Echaudé par cette aventure, le skipper et son mécanicien un peu moins vert s’apprêtaient à plier bagages et reprendre un ferry vers la Grande Bretagne, me laissant en plan dans le port extérieur de Calais. Heureusement c’était marée basse, donc pas moyen d’entrer dans le port intérieur et il fallait donc qu’ils attendent avec moi la possibilité d’entrer le bateau avant de partir. Et puis en début de soirée la météo s’est calmée et nous avons pu reprendre la mer pour une traversée de nuit qui s’est passée sans problèmes. Nous sommes entrés dans l’estuaire de la Tamise peu après le lever du soleil, découvrant des tours métalliques dispersées dans l’estuaire, vestiges de la seconde guerre mondiale et finalement à l’abri des vagues.
Hormis une descente de police durant laquelle ils ont fouillé le bateau de fond en comble pendant que nous remontions vers Londres et le fait que le skipper et son mécanicien m’ont abandonné après la première écluse (m’obligeant à terminer le voyage jusque Staines tout seul) c’était à nouveau magique de traverser Londres en bateau et de découvrir la Tamise. Nous ferons encore de nombreuses excursions sur la Tamise par la suite, mais ce premier voyage était évidemment tout à fait spécial, surtout après une nuit blanche à traverser la Manche.
Voilà une histoire un peu plus longue que d’habitude, mais c’était un long week-end donc j’ai eu plus de temps à meubler. Malgré cela il y a beaucoup d’anecdotes qui ne sont pas relatées ici, mais je n’allais pas non plus écrire un livre.
Encore un très Joyeux Noël et à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Pont canal de Briare – Canal bridge of Briare
Prêt pour un pont bas – Ready for a low bridge
Les écluses deviennent plus grandes – Locks get bigger
Entrée dans Paris – Entrace of Paris
Arrivée à notre amarrage – Arriving at our mooring
La Capitaine – The Captain
Ecluse vers le nord – Lock going north
En mer – At sea
Estuaire de la Tamise – Thames estuary
Arrivée à Londres – Arriving in London

Once again I am going to bore you with stories from the past, for those who already know it I promise to do better next week (year). This week we are going back almost twenty years to try and put together the memories we have of the (great) crossing. This is the journey that Marie-Claude and I made over a period of just over three months across France and finally across the Channel to London on our barge. The barge’s journey began in Aigues-Mortes, but Marie-Claude and I did not actually take control of the boat until Chalon-sur-Saône, where the previous owner came to drop the barge off so that he could make one more trip with her.
Having never sailed alone with such a big boat and especially not having any idea of the route to follow to reach Calais or Dunkirk (the starting point of our Channel crossing), we asked for advice from the only people “in the know” at that time (the former owner of Weatherlight – Hoop) who told us that the best way was to cross to the Loire basin via the Canal du Centre and then take the Canal Latéral à la Loire, the canal de Briare, the canal du Loing, follow the Seine to cross Paris, then sail on the Oise to then take the canal du Nord or canal à Grand Gabarit to finally arrive in Dunkirk by the canal de Valenciennes à Dunkerque.
On enquiry, it seems that the Canal du Centre has a number of relatively low bridges which our barge cannot pass under with the wooden superstructure of the wheelhouse. Fortunately, our barge is equipped with a “summer” wheelhouse, i.e. a metal tube structure with a roof and tarpaulin walls that can be lowered easily to pass under low bridges. It should be noted, however, that the bow of our barge is 2.15m above water level and the summer wheelhouse (mounted) is 2.4m high. On the bow is mounted a small flag on a rubber support, so if the flag should “touch” something, it gives (more or less) time to lower the wheelhouse with the butterfly screws mounted on the four corners of the structure.
It should also be noted that our barge is 28.5m long, which is well below the lock gauge that allows 38m Freysinet type barges to pass. But more importantly, for us, our barge is 5m wide and the locks and bridges of the Canal du Centre are 5.1m wide. Ten centimetres of margin, or 5cm on each side, sounds like enough but… only just.
Finally, what the previous owner seems to have omitted in his recommendations is to point out that the Canal du Centre is not very long (112km) but has 61 locks (on average less than 2km between each lock). Even if the difference in height of the locks is not enormous, it is still a significant operation to enter them with a boat that is just narrow enough, close the gates, lock, open the gates, etc. as all these operations are done manually (with the help of a lock keeper of course). Our record was 20 locks in one day, but I do not think it would have been appropriate to try to beat this record if Marie-Claude and I wanted to continue living on the same boat. A particularity of the Canal du Centre is that the passage from the Mediterranean side to the “ocean” side is through a 3.3 km tunnel and I can assure you that sailing in absolute darkness without seeing even a tiny glimmer of light at the other end of the tunnel is an interesting experience. The tunnel is crossed in two stages, as the width does not allow two boats to pass each other except for a “waiting” area in the middle of the tunnel where there is just enough room for two barges to pass side by side. The traffic is regulated with traffic lights at the entrance to the tunnel and halfway through the crossing zone, operated by an agent whom we will not see. The only means of communication with the “controller” is by radio at the entrance or exit of the tunnel, but once you are underground there is no way to communicate and you have to hope not to have a breakdown… Along the walls of the tunnel there are large wooden beams that allow you to guide the boat without the risk of running into a wall on either side, although the width of the tunnel doesn’t really allow much room for manoeuvre.
While we were embarking on this new adventure, I had already started working in London where we had temporarily rented a small flat near the Staines Marina, which would serve as our first home port in London. This gave us time to sail over the weekend, find a suitable mooring for the week (preferably with access to water and electricity) so that Marie-Claude (who stayed on the boat all this time with the quarantined dogs) could live in not too unpleasant conditions. I usually arrived from London on Friday evening, sailed on Saturday and Sunday and then returned to London (usually on Sunday evening) after picking up our car from the last mooring. It is worth noting that even after two days of good sailing, by road it usually took no more than an hour to return to our starting point.
This trip started in March 2002, a period when the days were getting longer and the temperatures were not too bad, but above all a period when nature was exploding and the canals were almost deserted, leaving us ample choice for our mooring places. I’m not going to list all the moorings, as many of them are similar, except that it was an extraordinary trip that led us to discover corners of France that we would probably never have visited otherwise. But there are a few notable stops that are worth noting for their location or the people we met there.
On the way out of the Canal du Centre, we stopped next to the workshop of a potter I had met the year before when we were looking for our barge, as at that time he had a barge for sale partially fitted out with much of his own ceramics. The barge was very nice, but far too big for our needs (38m). Passing there made us want to visit his workshop (where we bought the two blue sinks currently installed in the bathrooms of our house in Kapellen). Very happy to see us and to do business with us, when the potter heard that we had just done the Centre Canal with our barge he concluded that we were experienced boatmen as it is one of the most difficult canals he knows. When he heard that this was our first experience he reassured us that the rest would be so easy and I think he was right.
Another interesting stop was Nevers, whose river port had recently been fitted out to accommodate leisure boats, but not barges like ours as they were small floating pontoons barely 10m long and would probably have been torn off by the sheer inertia of our 120 tonnes of floating metal. We therefore opted for a mooring along the bank underneath the large plane trees in full bloom. Neither Marie-Claude nor I are allergic to many things, but the amount of pollen that fell on us was so great that we thought we would die. We quickly moved the barge (well, when you say quickly, with a boat like that it’s more like slow motion) and opted to moor a little further away where, however, it was not possible to get within 2m of the bank. Fortunately our boat was equipped with a long walkway with a guardrail so that we (and especially the dogs) could go ashore for their constitutional. Once we had recovered from our allergy attack, we met another boatman there, a farmer from the American mid-West who had named his boat “Floating Dheere” to explore France on his own.
Let’s take a big step forward along the Loire and the Briare canal with its impressive 662m long and 6m wide canal bridge, so no way to pass each other, which we had already explored with a hire boat, but which is still a structure worth a visit.
Continuing our journey, we crossed Montargis on the Canal du Loing and finally joined the Seine to head down to Paris. While everywhere else moorings are free, in Paris it is obviously a different story and so I phoned the city’s port officials to find out where we could spend the night in the City of Light. The port of Bastille is a bit small for a barge like ours, but we got permission to moor in the port of Grenelle opposite the Ile aux Cygnes. But having never sailed in Paris, we didn’t know exactly where to go and then we spotted a nice mooring with a building behind that looked an awful lot like a harbour master’s office, water and electricity connections and all that at the foot of the Eiffel Tower. We settled in and I went up to the Capitainerie to pay for our overnight stay only to learn that, no, this was not the port of Grenelle but a private port reserved for river cruises. However, as the cruise ship was on the move, we could stay there for two nights for free with a view of the Eiffel Tower… and we cancelled our booking in the “official” port.
Apart from the Paris crossing which is spectacular, the rest of the trip on the Seine, Oise and Grand Canal is less bucolic with lots of very large 100m plus barges and locks that could accomodate 20 boats like ours and a much more industrial scenery. In one of these gigantic locks, where the gradients are sometimes very great, the lock keeper is behind a desk in a sort of control tower and all communications are by radio. In one of them the lock keeper asked the person in the “tiny boat” (a bit vexing to hear our Weatherlight referred to as a tiny boat) to report to the control post. I thought that finally someone was asking to see my navigation permit, but no, it was just to check if we had paid our VNF (Voies Navigables de France) sticker…
We finally arrived in Dunkerque in mid-July after 35 days of sailing spread over a little more than 3 and a half months and a lot of interesting encounters and above all the discovery that the waterways community is a supportive and open group, even if we were not professionals. We met a Dutch boater who was sailing alone with two guard cats to protect his boat (we can confirm that they were very efficient). At a stopover where there were no power outlets available, a commercial boater on a neighbouring boat offered to connect us to his boat. Another boater gave us advice on how to treat our hull to protect it in the long term. And then we got some tips and tricks on how to sail and especially manoeuvre our boat in the best possible way.
The last but not least part of our trip was the Channel crossing. When I announced to the harbour master’s office in Dunkirk that we intended to take our barge to England, they called us crazy and strongly advised against such a trip. I called my insurer (who specialises in barges) who told me that crossing the Channel was not a problem as long as it was done in calm weather and with an experienced, insurance-approved “skipper”. The skipper recommended by the insurer arrived with the ferry on a Saturday afternoon to take advantage of a favourable weather forecast. However, the weekend in France is sacred and the lock that was supposed to allow us to go out to sea was closed until around 10am on Sunday, forcing us to delay our departure by over 15 hours. By the time we left the harbour on Sunday morning the weather had deteriorated and as we sailed along the coast towards Calais we started to face big waves, some of them passing over the bow of the boat, not ideal for a barge… By this stage the mechanic who accompanied the skipper had totally succumbed to seasickness (I had taken very effective pills) and we had our first breakdown with smoke (quite a lot of it) coming out of the engine room. Fortunately it was just a pipe that had come loose with a bit of oil dripping onto the very hot engine and that we just had to put back in place (without the mechanic who was dying between one of the cabins and the toilet).
With the sea getting really rough, the skipper decided it would be safer to drop anchor rather than to continue and so we let our anchor (250kg) go with a good length of chain and waited, being tossed around even harder than before. Eventually the skipper decided it was best to pull up the anchor and continue on to the port of Calais, where we discovered that the winch engine to pull up the anchor had failed. It was therefore necessary to pull up the chain and anchor by hand, with a hand winch of course, but it was no mean feat, being shaken about in all directions.
We finally made it and made our way as best we could to the port of Calais where we arrived safely. Exhausted by this adventure, the skipper and his slightly less green mechanic were about to pack up and take a ferry back to the UK, leaving me stranded in the outer harbour of Calais. Fortunately it was low tide, so there was no way to get into the inner harbour and I was definitely not going to this alone, so they had to wait with me for the opportunity to get the boat in before leaving. As in the early evening the weather calmed down and we were able to set sail again for an overnight crossing which went smoothly. We entered the Thames Estuary shortly after sunrise, discovering metal towers scattered across the estuary, remnants of the Second World War and finally safe from the waves.
Apart from a police raid that searched the boat from top to bottom as we sailed up to London and the fact that the skipper and his mechanic abandoned me after the first lock (forcing me to finish the journey to Staines on my own) it was once again magical to sail across London and discover the Thames. We would do many more trips on the Thames later, but this first trip was obviously quite special, especially after a sleepless night crossing the Channel.
This is a slightly longer story than usual, but it was a long weekend so I had more time to fill. Despite this there are many anecdotes that are not told here, but I wasn’t going to write a book either.
Again, a very Merry Christmas and see you soon,
Marc & Marie-Claude

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