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La course à pied, jogging et autres formes de déplacement rapides à pied ne sont pas trop notre truc à Marie-Claude et moi. Nous n’avons rien contre une bonne randonnée (à pied ou à vélo), mais pas besoin de faire cela en courant, encore moins ici où déjà une marche un peu soutenue nous met en nage. Mais bon, le choix des uns n’est pas le même que celui des autres et il y a donc des personnes qui viennent jusqu’à Sao Tomé du bout du monde juste pour courir… Sur quelques semaines il y a eu deux marathons qui sont passés par la plantation, un marathon “normal” de 42 km couru en une journée et puis un ultra-marathon de 200km qui va d’un bout de l’île à l’autre et qui se court en 6 jours sur un terrain parfois assez casse-pipe. La raison principale qui fait que ce genre de courses ou autre itinéraires exploratoires passent souvent par notre plantation est probablement lié, d’une part, à la présence de l’extraordinaire Pico de Caué, qui est un des points d’attraction naturels incontournables de l’île et se trouve juste derrière notre plantation (je peux le voir depuis mon bureau) et, d’autre part, l’attrait d’aller enjamber l’équateur qui passe à travers l’Ilhéu das Rolas, une petite île à la pointe sud de l’île de Sao Tomé.
Nous vous avons déjà montré diverses photos de cette petite île prises depuis la plage de Inhame qui est juste en face, mais nous n’y sommes pas encore allé. La chaîne Pestana y a construit un hôtel de luxe qui a fermé au début de la pandémie et qui semble être abandonné ou en attente d’un repreneur. Ce n’est pas le seul hôtel qui a fermé ses portes suite au virus Covid, mais c’est le seul qui ne montre aucun signe de reprise d’activité, peut-être que le nombre potentiel de visiteurs ne justifie pas les frais de fonctionnement importants liés au fait qu’il faut tout amener par bateau. Les infrastructures commencent, paraît-il déjà à se délabrer et les visiteurs qui avant pouvaient compter sur un restaurant pour manger ou boire quelque chose doivent à présent apporter leurs propres provisions. Il y a un petit village de pêcheurs qui vit sur l’Ilhéu das Rolas et je crois qu’il y a également quelques sources d’eau, donc en cas extrême il est probablement possible de se faire griller un poisson et de se désaltérer avec de l’eau fraîche ou une noix de coco.
Revenons au marathon, les coureurs ne nagent évidemment pas jusqu’à l’île, même si c’est théoriquement possible d’un point de vue distance, il y a malgré tout des courants importants. Les participants font donc une partie du trajet en barque motorisée, une entorse au principe de la course de fond, mais sans doute justifiée par le désir de sauter d’un hémisphère à l’autre au point d’arrivée. Je n’ai pas vu passer les coureurs, mais selon la liste des participants que l’on m’a présenté il y a des personnes de tout age (le vétéran à 77 ans) et de toute nationalités avec aussi bien des Européens, Australiens, Néo-zélandais, Singapouriens, Argentin, Sud Africains et évidemment des Sao toméens. Selon certains des participants de l’ultra-marathon (dont la plus longue étape journalière était de 59km) la chaleur, les cailloux et les dénivelés font qu’il n’est pas toujours possible de courir, mais l’important est de ne pas s’arrêter…
Quand je vais en plantation, il est vrai que ce n’est pas toujours en suivant des chemins puisqu’il faut entrer dans la plantation pour aller voir les opérations, mais j’en suis arrivé à prendre une canne pour éviter de (trop) me casser la gueule. Et tout cela c’est sans courir, donc chapeau à ceux qui font cela six jours de suite!
Parlant d’opérations dans la plantation, la plus importante est évidemment la récolte et une fois que les régimes sont coupés il faut amener ceux-ci en bordure de plantation pour être chargés sur des remorques qui les transportent jusqu’à l’huilerie. La plantation est à présent bien établie et produit des régimes dont le poids varie entre 12 et 15kg de moyenne. Dans la plupart des plantations, le transport des régimes jusqu’au chemin d’évacuation se fait avec une brouette qui permet de transporter 5-6 régimes à la fois. Ici, les collecteurs préfèrent travailler avec une sorte de grosse manne qui permet de transporter un ou deux régimes à la fois, mais qui les oblige donc à faire un plus grand nombre d’aller-retours entre la plantation et la route. Dans certaines parties de la plantation c’est compréhensible car il y a beaucoup de grosses pierres et passer avec une brouette peut être difficile, mais dans d’autres le terrain est parfaitement plat et sans obstacles, et pourtant ils préfèrent la manne à la brouette, allez comprendre. Les mannes que nous utilisons pour le moment sont faites en plastique (en Espagne contrairement à ce que l’on pourrait penser) et nous avons essayé de les remplacer avec des paniers en bambou fabriqués localement (plus légers, plus faciles à manier) mais nos travailleurs préfèrent leur manne en plastique (même à moitié déchirée) sur lesquelles ils marquent leur nom pour être certain de la retrouver le lendemain dans le dépôt, encore un de ces mystères des îles.
A défaut de courir, je continue d’aller au bureau en vélo le plus souvent possible, même si pour le moment il fait un peu plus chaud que d’habitude et que j’arrive quelque peu en nage à destination.
Nos pensées vont vers nos amis qui subissent les conséquences de la folie du président russe en espérant que la raison et la paix auront rapidement raison de ces moments terrifiants.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Running, jogging and other forms of fast movement on foot are not really our cup of tea for Marie-Claude and me. We have nothing against a good hike (on foot or by bike), but we don’t need to do it running, even less here where a little sustained walking already puts us in a serious sweat. But then, some people’s choices are different from others’, therefore people come to Sao Tome from the ends of the earth just to run… Over a few weeks there have been two marathons passing through the plantation, a “normal” 42km marathon run in one day and then a 200km ultra-marathon that goes from one end of the island to the other and is run in 6 days over terrain that is sometimes quite challenging. The main reason why this kind of races or other exploratory routes often pass through our plantation is probably linked, on the one hand, to the presence of the extraordinary Pico de Caué, which is one of the island’s major natural landmarks and is located just behind our plantation (I can see it from my office) and, on the other hand, the attraction of crossing the equator through Ilhéu das Rolas, a small island at the southern tip of the island of Sao Tomé.
We have already shown you various photos of this small island taken from the beach of Inhame which is just opposite, but we have not yet been there. The Pestana chain built a luxury hotel there, which closed at the beginning of the pandemic and seems to be abandoned or waiting for a buyer. It’s not the only hotel that closed following the Covid virus, but it’s the only one that shows no sign of resuming business, perhaps because the potential number of visitors doesn’t justify the high running costs of bringing everything in by boat. The infrastructure is reportedly already starting to fall into disrepair and visitors who used to be able to rely on a restaurant for food and drink now have to bring their own provisions. There is a small fishing village on Ilhéu das Rolas and I believe there are also a few water sources, so in extreme cases it is probably possible to get a grilled fish and quench your thirst with fresh water or a coconut.
Back to the marathon, the runners obviously don’t swim to the island, even if it is theoretically possible from a distance point of view, there are still strong currents. The participants therefore make part of the journey by motorboat, a departure from the principle of the long-distance race, but no doubt justified by the desire to jump from one hemisphere into the other at the finish point. I didn’t see the runners pass by, but according to the list of participants I was presented with, there are people of all ages (the veteran is 77) and all nationalities, including Europeans, Australians, New Zealanders, Singaporeans, Argentinians, South Africans and of course São Toméans. According to some of the participants of the ultra-marathon (whose longest daily stage was 59km) the heat, the rocks and the strong slopes make it not always possible to run, but the important thing is not to stop…
When I go to the plantation, it’s true that it is not always by following paths because you have to enter the plantation to go and see the operations, but I’ve come to take a cane to avoid falling or tripping (too often). And all this is without running, so hats off to those who do it six days in a row!
Speaking of operations on the plantation, the most important one is obviously the harvesting and once the bunches are cut they have to be taken to the edge of the plantation to be loaded onto trailers that transport them to the oil mill. The plantation is now well established and produces bunches averaging 12-15kg in weight. In most plantations, the transport of the bunches to the evacuation road is done with a wheelbarrow that can carry 5-6 bunches at a time. Here, collectors prefer to work with a kind of large basin that allows them to carry one or two bunches at a time, but which forces them to make more trips to and from the plantation. In some parts of the plantation this is understandable as there are many large stones and getting through with a wheelbarrow can be difficult, but in other parts the terrain is perfectly flat and unobstructed, yet they prefer the bassin to the wheelbarrow, go figure. The bassins we are using at the moment are made of plastic (in Spain contrary to what you might think) and we have tried to replace them with locally made bamboo baskets (lighter, easier to handle) but our workers prefer their plastic bassins (even half torn) on which they mark their name to be sure to find it the next day in the depot, another of those island mysteries.
Although I do not (want to) run, I cycle to the office as often as possible, even if it’s a bit hotter than usual at the moment and I tend to be somewhat drenched at my destination.
Our thoughts are with our friends who are suffering the consequences of the madness of the Russian president and we hope that reason and peace will soon prevail in these terrifying times.
See you soon,
Marc & Marie-Claude