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“Roça azul”

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Depuis notre tout premier voyage diurne de Sao Tomé vers “le Parque Verde”, mon regard a été attiré par une petite maison dans un écrin de verdure, au sommet d’une colline, face à la mer et dos à des collines plus hautes, peinte en bleus dégradés par le soleil. Mais elle est située à un endroit où il est difficile de s’arrêter sans danger. Il y a aussi des champs entiers de gingembres sauvages, ou gingembre papillons (Hedychum coronarium) que l’on ne trouve que vers la même section de route. “Et que donc”, un matin de cette semaine j’ai embarqué une pelle, une bassine en plastique, des sécateurs dans le coffre de la Titine avec laquelle je roule en ce moment et ai joint l’utile à l’agréable. Aller extraire quelques rhizomes de gingembre papillon (dont les fleurs ont un parfum particulièrement fragrant) pour planter dans le jardin et, enfin, prendre une photo de la maison bleue. Comme je l’ai mentionné, il n’est pas facile de se garer discrètement sur le côté pour prendre une photo. Donc c’est devant la barrière de la maison que j’ai arrêté la voiture, hors du virage et de la route (ce qui est inhabituel pour ici où tout un chacun stoppe là où l’impulsion le suggère sans aucun tracas de visibilité ou de sécurité). A peine immobilisée, une tête est apparue au sommet de la colline pour demander si j’avais besoin d’aide et après ma réponse négative et ma confession d’amour (pour sa maison), le propriétaire des lieux est descendu pour me demander si je voulais visiter et voir la vue depuis sa “Roça” car, en fait, c’est une petite ferme avec principalement des fruitiers et quelques légumes. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, nous avions grimpé la pente vers la maison bleue et je découvrais, les, vues, car c’est aussi beau face à la mer que dos à la mer! Nous avons un peu papoté avec mon portugais approximatif, il m’ a fait découvrir une autre plante indigène que je ne connaissais pas appelée ici “citron français” portant à même le tronc de petit fruits allongés verts au goût acidulé. Marc connaissais car durant son début de séjour à Sao Tomé quand il logeait à la Roça de Sao Joao de Angolares, le chef employait souvent ce fruit dans ses plat. Il s’agit, en fait d’une espèce arbustive d’oxalis (Averrhoa bilimbi L. – Tree-sorrel en anglais… Oseille arbustive en français ?) Il m’a généreusement déterré un jeune plant qu’il a enveloppé dans des feuilles fanées d’arbre à pain, maintenues en place par des liens de vigne tropicale. Celui-ci est en convalescence dans un pot dans notre volière (là où nous prenons nos petits déjeuners) et je le planterai lorsqu’il se sera remis de son déménagement. Senhor Adelinu, le propriétaire de la “Roça Azul” a été une rencontre sympathique et chaleureuse, très caractéristique de ce que nous avons découvert de la mentalité des habitants de Sao Tomé en général !
Ce week-end, nous avons choisi de rester à la maison et en avons profité pour inviter hier samedi tous les expatriés présents à déjeuner avec nous, déjeuner qui s’est prolongé jusqu’en fin d’après-midi et était fort sympathique. Et aujourd’hui, grasse matinée (si, si !), petit déjeuner vitaminé et paresseux et lecture ou … pas encore de plan, ce qui est fort agréable.
Je reprends la main de ces nouvelles sans avoir beaucoup à ajouter. Ce que Marie-Claude ne vous a pas écrit ci-dessus, c’est que nous avons maintenant une mini-jungle sur la terrasse avec toutes les plantes semées et ou récoltées durant diverses balades. Nous avons ainsi des semis de carambolier (Averrhoa carambola) dont les fruits un peu acidulés font des décorations magnifiques avec leur forme en étoile à cinq branches, mais dont je ne suis pas un grand fanatique pour manger tout seul. Nous avons également ramassé des plants de Sensitive (Mimosa pudica) qui ne sont pas particulièrement beau et dont il faut se méfier car munis de petites épines acérées, mais c’est tellement fascinant de voir les feuilles se replier dès qu’on les touche.
Il y a évidemment nos plants de Moringa qui grandissent tranquillement et puis toutes sortes de bulbes que Marie-Claude avait ramené avec nous après nos derniers congés (Agapanthes, Cala noir, Dahlia, etc.), des nouveaux semis de fruits de la passion et d’autres plantes qui n’ont pas vraiment été identifiées mais qui étaient jolies.
Pour faire toutes ces plantations nous allons récupérer du terreau dans la plantations aux endroits où des tas de rafles ou autres déchets organiques ont été déversés il y a longtemps et laissés en plan. Parfois le tout a été disséminé par les truffes des nombreux cochons qui se baladent dans la plantation, mais quand un tas a été laissé tranquille le terreau qui en sort est magnifique. Nous en avons besoin car le sol ici est tellement caillouteux, partout, qu’il est difficile de l’utiliser pour remplir des bacs ou pots de fleur et même avec de l’engrais (du fumier de mouton composté que nous utilisons comme engrais organique dans la plantation) les résultats sont incomparablement meilleurs avec le terreau.
Dans la plantation, qui a maintenant entre 9 et 12 ans depuis sa mise en place, les plantes qui se développent en-dessous des palmiers sont elles aussi de plus en plus variées. L’ombrage fait par les palmiers fait que ce sont principalement des plantes d’ombre avec beaucoup de fougères, diverses lianes rampantes et beaucoup de différentes sortes de légumineuses. Généralement nous laissons ces plantes en place parce qu’elles maintiennent une certaine fraîcheur et réduisent les problèmes d’érosion, je dis généralement car toutes les plantes arbustives sont arrachées pour éviter une trop grande concurrence avec les palmiers et faciliter le travail de récolte. Cela étant dit, les grands arbres qui existaient avant la mise en place des palmiers ont généralement été préservés car ils sont suffisamment hauts pour que leur ombrage ne dérange pas trop la croissance des palmiers et surtout offrent des zones où les oiseaux de proie (milans, chouettes, etc.) peuvent se percher pour chasser. En effet, outre les cochons et les chiens, les champs de palmiers sont des lieux de villégiature privilégiés pour les rats qui en adorent les fruits bien gras. Comme la plantation est gérée en bio, nos seuls moyens de lutte sont les pièges mécaniques et les oiseaux de proie, qui heureusement ne manquent pas.
Comme petit mot de clôture, une dernière plante que nous avons en abondance dans le jardin (et en fleur coupées dans la maison) sont les roses de porcelaine (Etlingera elatior). Elles poussent presque comme des mauvaises herbes un peu partout avec certains plants atteignant des hauteurs impressionnantes de 2-3 m de hauteur, donc nous n’avons aucun scrupule à couper des fleurs roses (d’où le nom probablement) qui tiennent très bien en vase et constituent donc une décoration intérieure parfaite. Ce ne sont pas les seuls fleurs que nous ayons en abondance dans le jardin, mais probablement l’une des plus spectaculaires de par sa taille et la beauté de ses fleurs.
Comme d’habitude nous espérons très bientôt recevoir de vos nouvelles.
Bonne semaine,
Marie-Claude et Marc

Roça Azul
Senhor Adelinu
Citron français – French lemon
Sensitive avant… – Sensitive before…
… et après – … and after
Gingembre papillon – Butterfly ginger
Rose porcelaine – Porcelain rose
Végétation dans les palmeraies – Undergrowth in palm grove
Arbres en plantation – Trees in the plantation

Since our very first daytime trip from Sao Tomé to the “Parque Verde”, my eyes have been drawn to a small house in a green setting, on top of a hill, facing the sea and back to higher hills, painted in sun-dappled blues. But it is located in a place where it is difficult to stop without danger. There are also whole fields of wild ginger, or butterfly ginger (Hedychum coronarium) which can only be found towards this same section of road. So, one morning this week I loaded a shovel, a plastic basin and some pruning shears into the boot of the Titine (small car) that I am currently driving and combined business with pleasure. I went to extract some butterfly ginger rhizomes (whose flowers have a particularly fragrant scent) to plant in the garden and, finally, to take a picture of the blue house. As I mentioned, it’s not easy to park discreetly to the side to take a photo. So it was in front of the gate of the house that I stopped the car, off the bend and off the road (which is unusual for here where everyone stops where the impulse suggests without any hassle of visibility or safety). No sooner had I stopped than a head appeared at the top of the hill to ask if I needed help and after my negative answer and confession of love (for his house), the owner of the place came down to ask if I wanted to visit and see the view from his “Roça” as, in fact, it is a small farm with mainly fruit trees and some vegetables. In less time than it takes to write this, we had climbed the slope to the blue house and I was discovering, the views, as it is as beautiful facing the sea as it is the other way! We chatted a bit with my approximate Portuguese, and he introduced me to another indigenous plant that I did not know, called “French lemon”, which has small green elongated fruits with a tangy taste on its trunk. Marc knew about it because during his early stay in Sao Tome when he was staying at the Roça de Sao Joao de Angolares, the chef often used this fruit in his dishes. It is, in fact, a shrubby species of oxalis (Averrhoa bilimbi L. – Tree-sorrel). The landowner generously dug up a young plant which he wrapped in wilted breadfruit leaves, held in place by tropical vine ties. This one is convalescing in a pot in our aviary (where we have our breakfasts) and I will plant it when it has recovered from its move. Senhor Adelinu, the owner of the “Roça Azul” was a friendly and warm character, very representatif of what we discovered of the mentality of the inhabitants of Sao Tomé in general!
This weekend, we chose to stay at home and took the opportunity to invite all the expatriates present to have lunch with us yesterday (Saturday), a lunch that lasted until late afternoon and was very nice. And today, we slept in (yes, yes!), had a lazy breakfast full of vitamins and read or … no plan yet, which is very pleasant.
This is Marc I am taking over for the remainder this news, without having much noteworthy to add. What Marie-Claude did not write above is that we now have a mini-jungle on the terrace with all the plants sown and/or collected during various walks. We have seedlings of carambola (Averrhoa carambola) whose slightly acidic fruits make magnificent decorations with their five-pointed star shape, but of which I am not a great fanatic for eating just on itself. We also picked up some Sensitive plant also called “Shame plant” or “Humble plant” (Mimosa pudica), which are not particularly beautiful and are to be wary of as they have small sharp spines, but it is so fascinating to see the leaves fold up as soon as you touch them.
There are of course our Moringa plants which are growing quietly and then all sorts of bulbs that Marie-Claude had brought back with us after our last holidays (Agapanthes, Black Cala, Dahlia, etc.), new passion fruit seedlings and other plants that were not really identified but were pretty.
To do all these plantings we are going to collect potting soil from the plantation where piles of EFB (empty fruit bunches) or other organic waste were dumped a long time ago and left lying around. Sometimes this has been spread by the many pigs that roam the plantation, but when a pile has been left alone the potting soil that comes out is beautiful. We need it because the soil here is so stony all over that it is difficult to use it to fill planters or pots and even with fertiliser (composted sheep manure which we use as organic fertiliser in the plantation) the results are incomparably better with potting soil.
In the plantation, which is now between 9 and 12 years old, the plants that grow under the palms are also becoming more and more varied. The shade provided by the palms means that they are mainly shade plants with lots of ferns, various creepers and many different kinds of legumes. Generally we leave these plants in place because they maintain a certain coolness and reduce erosion problems, I say generally because all the shrubby plants are pulled out to avoid too much competition with the palms and to facilitate the harvesting work. Having said this, the large trees that existed in the plantation before the palms were put in place have generally been preserved because they are tall enough that their shade does not disturb the growth of the palms too much and, above all, they provide areas where birds of prey (kites, owls, etc.) can perch to hunt. In addition to pigs and dogs, the plantation is also a favourite resort for rats, which love the fatty fruits of the palm trees. As the plantation is managed organically, our only means of control are mechanical traps and birds of prey, which fortunately are not lacking.
As a final note, one last plant we have in abundance in the garden (and in cut flowers in the house) are the porcelain roses (Etlingera elatior). They grow almost like weeds all over the place with some plants reaching impressive heights of 2-3m or more, so we have no qualms about cutting the pink flowers (hence the name probably) which hold up very well in a vase and therefore make perfect indoor decoration. These are not the only flowers we have in abundance in the garden, but probably one of the most spectacular because of its size and its beauty.
As usual we look forward to hearing from you soon.
Have a good week,
Marie-Claude and Marc

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Moringa

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Bonjour les amis
Que s’est-il passé de notable récemment ?
Je ne sais plus si nous en avions parlé dans une lettre précédente, mais, lors de l’un de nos premiers séjours à Mucumbli, nous avions demandé une salade et celle-ci était arrivée avec de rigolotes petites feuilles ovales et gouteuses. Après enquête nous avons appris que c’était des feuilles de Moringa. Donc, nous avons fait des recherches internet sur “Moringa” (ce que je vais vous laisser faire), et nous avons découvert une plante que nous ne connaissions pas vraiment avec beaucoup de propriétés positives. Nous avions sympathisé avec le pizzaiolo de Mucumbli qui nous en a procuré un plant grâce à leur jardinier. La nouvelle recrue a eu l’air de très bien se plaire au Parque Verde, et puis, durant mon absence (j’étais restée un peu plus longtemps en Belgique) du jour au lendemain, après que Marc m’ait fièrement envoyé une photo de l’arbuste devenu vraiment florissant… Plus une feuille ! Nous avons continué à le cajoler, il a vaguement maintenu un petit plumeau vert pendant un temps certain puis, a déclaré forfait. Nous étions donc assez désappointés. Marc suspecte que la cause du déclin rapide était un excès de zèle de notre jardinier unijambiste lors du désherbage du pied de l’arbre.
Or il se fait que nous avons découvert à Sao Tomé city un petit restaurant tenu par un couple portugais, qui y cuisinent des pizzas remarquables. D’ordinaire, nous mangions « en salle » (c’est à dire la partie couverte du restaurant mais ouverte aux deux extrémités pour profiter au maximum de la circulation d’air) mais la dernière fois il y avait une place dans leur cour intérieure où l’action (entendez par là, le four à pizza) se passe. Beaucoup plus agréable et à l’ombre… d’un Moringa majestueux ! Nous avons demandé au propriétaire si nous pouvions avoir une gousse (il portait fleurs et fruits), celui-ci nous a confié que cet arbre provenait lui-même d’une semence plantée par ses soins qu’il avait ramené d’Angola quelques trois années auparavant. L’arbre avait déjà été taillé et était malgré tout d’une hauteur et largeur tout à fait impressionnantes. Il nous a donné une demi gousse prise dans le tas de bois destiné à alimenter son four à pizza. J’ai récupéré six graines, les ai semées et ai été récompensée par six jeunes plantules bien vigoureuses, entre temps l’une d’elle s’est fait grignoter durant la nuit (probablement par un rat qui vient de temps en temps faire son marché dans nos plantes) mais les autres ont l’air en grande forme et ne vont plus tarder à être prêtes à avoir leur pot individuel en attendant la terre ferme. Suite au prochain épisode.
D’autre part, l’expérience voiture de location ayant vraiment changé en encore mieux ma qualité de vie à Sao Tomé. Marc a gentiment pris la décision d’acquérir un véhicule pour mon usage personnel. En attendant et depuis notre retour de vacances j’ai déjà l’usage d’une voiture louée. Grâce à cette liberté, pas très écologique, je vous l’accorde, mais j’essaye de l’employer au mieux et de façon responsable, je peux sortir de la plantation et profiter des environs magnifiques. Grâce à ce luxe, donc, il est beaucoup plus gérable de partager mon espace vital. Le rythme des journées a changé aussi. Nous nous levons toujours en même temps, prenons un plat de fruits frais et un petit déjeuner quand Marc va à l’appel près de la maison (nous prenons nos fruits, il va à l’appel, puis nous prenons le reste du petit déjeuner) ensuite, je pars faire une marche rapide suivie, si la météo s’y prête, d’un plongeon en mer avant de rentrer préparer le repas. Mauricette a toute la maison pour elle et repart après la vaisselle du déjeuner. L’après-midi est à moi pour jardiner (sans témoins qui commentent, les jardiniers se planquent dès qu’il y a un travail à faire ou pire me disent « que c’est bien et que ça pousse bien » sans lever le petit doigt ou de façon très sommaire et à recommencer donc, je suis mieux toute seule), coudre, bricoler ou autre chose, bref MIEUX donc !!!
Cela me permet aussi de ne pas imposer à Marc la corvée des courses ou de découverte à petons des recoins et boutiques disparates de Sao Tomé, un peu comme pour les marchés aux puces : il y a des choses qui sont plus agréables à faire d’un pas sénatorial 😉 Et nous avons donc notre jour et demi de weekend entièrement pour nous.
Il va sans dire aussi, qu’être indépendante mobilement est beaucoup plus agréable quand nous avons des visiteurs… Si ce n’est pas un indice clair pour ceux qui hésiteraient, la prochaine étape est un carton…
Nous avons ramené d’Europe un très chouette set de raquettes de “tennis” de plage et de drôles de pompons en silicone qui ont un jeu très doux pour les articulations. Nous y avons joué dans le jardin mais nous comptons aussi essayer devant la cabane qui nous a été allouée cette fois-ci, il pourrait y avoir assez de place, encore que le pavement irrégulier n’est pas idéal pour courir après un « volant ». Ce sera parfait aussi à la plage de sable de Jalé, mais pas sur la plage ici à Mucumbli car les galets ne s’y prêtent pas très bien. Pas vraiment utile de se tordre la cheville et de clopiner pour les jours qui suivent.
En plantation, quelques péripéties aussi mais je cède ici la plume à votre écrivain habituel.
Les péripéties dont Marie-Claude vous parle n’ont rien d’inhabituel. Nous avons encore une fois eu un début de grève de nos travailleurs qui trouvent injuste de devoir travailler ou du moins compléter une tâche pour mériter leur salaire. Il est vrai que pour le moment il y a beaucoup de régimes à récolter et comme cela facilite le travail nous avons légèrement augmenté les tâches journalières. Même ces tâches plus importantes, correspondant à environ 50% de ce qui se fait dans toutes les autres plantations du groupe, sont généralement terminées à 9h30 pour les plus rapides et 10h30 voire exceptionnellement 11h pour les plus lents. Mais aux dires des travailleurs il est inhumain de devoir travailler jusqu’à 3-4 heures d’affilé avec la chaleur, la faim, la soif et tout et tout. Pour la chaleur nous essayons d’encourager les travailleurs à commencer leurs opérations le plus tôt possible le matin, lorsqu’il fait plus frais, mais ça aussi c’est inhumain parce qu’il faut quand même avoir le temps de papoter un peu avec les collègues et pour certain prendre un verre de vin de palme ou fumer un joint pour se donner du courage. Nous avons proposé de fournir un sandwich aux travailleurs qui resteraient plus longtemps pour faire une deuxième tâche par exemple, mais ni la nourriture ni la perspective d’un salaire supplémentaire ne semble justifier l’effort demandé. Pour l’eau nous avons des travailleurs qui sillonnent la plantation avec un bidon d’eau potable et un verre. Eux aussi se plaignent, dans ce cas de ne pas avoir un moyen de transport pour circuler dans la plantation parce que porter un bidon de 20l d’eau est lourd. Je leur ai proposé une brouette, mais ils pensent plutôt à un engin motorisé…
Il y a un flot régulier de travailleurs qui viennent me voir, généralement pour des questions d’argent pour des raisons variables. L’un c’est parce qu’il n’a pas payé ses factures d’électricité depuis… 3 ans et il a reçu une mise en demeure de payer faute de quoi son compteur sera coupé, un autre c’est parce qu’il veut acheter une moto ou un téléviseur, une autre vient parce qu’elle voudrait acheter la maison dans laquelle elle habite depuis 3 ans.  Certains ont des comptes en banque et pourraient théoriquement obtenir un prêt, mais pour cela ils doivent prouver qu’ils seront capables de rembourser, en commençant par épargner une petite somme (10 euro par mois généralement), mais la majorité des travailleurs préfèrent une retenue forcée plus importante sur leur salaire plutôt que de se préparer en mettant des sommes plus modestes (qui génèrent des intérêts) de côté. Mais ils vous assurent que si un prêt leur est accordé, ils le rembourseront sans faille dans les délais demandés…
Comme vous pouvez le lire, les occupations ne nous manquent pas et le temps passe donc à toute vitesse.
Nous espérons, comme toujours, recevoir de vos nouvelles à vous aussi.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Notre premier Moringa – Our first Moringa
Nouvel essai de Moringa – New Moringa trial
Lagon bleu – Blue lagoon
Notre logement de ce week-end – Our accommodation for this week-end
Bain de soleil / Sun bath
visiteurs dans le jardin – Visitors in the garden
La plage de Mucumbli – The Mucumbli beach
Le long de la route vers Mucumbli – Along the road to Mucumbli

Hello friends
What has happened recently that is noteworthy?
I do not remember if we mentioned it in a previous letter, but on one of our first visits to Mucumbli we asked for a salad and it arrived with funny little oval tasty leaves. After some investigation we learned that they were Moringa leaves. So, we did some internet research on “Moringa” (which I will let you do yourself), and we discovered a plant we did not really know about, with many positive properties. We had befriended the pizzaiolo at Mucumbli who got us a plant from their gardener. The newcomer seemed to like it very much at the Parque Verde, and then, during my absence (I had stayed a little longer in Belgium) overnight, after Marc had proudly sent me a photo of the tree that had become really flourishing… Not a leaf was left! We continued to coax it, while it vaguely maintained a little green sprout for a while and then it gave up. So we were quite disappointed. Marc suspects that the cause of the rapid decline was overzealousness on the part of our one-legged gardener when weeding the base of the tree.
But it turns out that we discovered a small restaurant in Sao Tomé city run by a Portuguese couple, who cook remarkable pizzas. Usually we ate “en salle” (meaning the covered part of the restaurant but open at both ends to make the most of the air circulation) but last time there was a place in their inner courtyard where the action (meaning the pizza oven) happens. Much nicer and in the shade… of a majestic Moringa tree! We asked the owner if we could have a pod (it was bearing flowers and fruit), he told us that the tree itself came from a seed he had planted and brought back from Angola some three years earlier. The tree had already been pruned and was nevertheless quite impressive in height and width. He gave us half a pod taken from the woodpile used to feed his pizza oven. I collected six seeds, sowed them and was rewarded with six vigorous seedlings, one of which was unfortunately nibbled during the night (probably by a rat that occasionally comes to do its procurement in our plants) but the others are looking great and will soon be ready to have their individual pots while waiting for final planting. More on this in the next episode.
On the other hand, the availability of my own car really changed my quality of life in Sao Tome for the better. Marc has kindly taken the decision to acquire a vehicle for my personal use. In the meantime and since our return from holiday I already have the use of a rented car. Thanks to this freedom, not very ecological, I grant you, but I try to use it as well as possible and responsibly, I can leave the plantation and enjoy the beautiful surroundings. So with this luxury, it is much more manageable to share my living space. The rhythm of the day has changed too. We always get up at the same time, have a plate of fresh fruit and breakfast when Marc goes to muster near the house (we take our fruit, he goes to muster, then we have the rest of the breakfast) after which I go for a brisk walk followed, weather permitting, by a dip in the sea before going home to prepare the meal. Mauricette has the whole house to herself during most of the morning and leaves after washing the lunch dishes. The afternoon is mine to garden (without witnesses who comment, the gardeners hide as soon as there is a job to do or worse tell me “that it’s good and that it grows well” without lifting a finger or in a very summary way and for me subsequently to redo the work, therefore I am better alone), to sew, to build something with collected woods and stones or something else, in short BETTER!
This also allows me to avoid imposing on Marc the chore of shopping or spending hours discovering the disparate little shops of Sao Tomé, a bit like flea markets: there are things that are more pleasant to do with a senatorial step 😉 And so we have our weekend day and a half all to ourselves.
It goes without saying, too, that being independently mobile is much more enjoyable when we have visitors… if that is not a clear hint for those who might be hesitating, the next step is a embossed card…
We brought back from Europe a very nice set of beach “tennis” rackets and some funny silicone pompons that are very gentle on our joints. We played it in the garden but we also plan to try it in front of the cottage we have been allocated this time in Mucumbli, there might be enough room, although the uneven pavement is not ideal for chasing a “shuttlecock”. It will be fine at the sandy beach of Jalé, but not on the beach here in Mucumbli as the pebbles are not very suitable. Not really worth twisting your ankle and hobbling around for the next few days.
In the plantation, Marc had a few adventures too, but I’ll hand over the pen to your usual writer.
The adventures Marie-Claude tells you about are nothing unusual. We have once again had a strike by our workers who find it unfair to have to work or at least complete a task to earn their wages. It is true that at the moment there are a lot of bunches to harvest and as this makes the work easier we have slightly increased the daily tasks. Even these more important tasks, corresponding to about 50% of what is done in all the other plantations of the group, are usually finished by 9:30 am for the fastest workers and 10:30 am or even 11 am for the slowest. But according to the workers it is inhuman to have to work up to 3-4 hours in a row with the heat, hunger, thirst and all. For the heat we try to encourage the workers to start their operations as early as possible in the morning, when it is cooler, but that too is inhumane because you still have to have time to chat with colleagues and for some have a glass of palm wine or smoke a joint to cheer themselves up. We offered to provide a sandwich to workers who would stay longer to do a second task for example, but neither the food nor the prospect of extra pay seems to justify the effort. For water we have workers who walk around the plantation with a can of drinking water and a glass. They too complain, in this case, that they don’t have a means of transport to get around the plantation because carrying a 20 litre can of water is heavy. I offered them a wheelbarrow, but they are thinking of a motorised vehicle instead…
There is a steady stream of workers who come to me, usually for money for various reasons. One is because he hasn’t paid his electricity bill for… 3 years and he has received a notice to pay or his meter will be cut off, another is because he wants to buy a motorbike or a TV, another comes because she would like to buy the house she has lived in for 3 years. Some have bank accounts and could theoretically get a loan, but to do so they have to prove that they will be able to repay, starting by saving a small amount (usually 10 euro a month), but most workers prefer a larger forced deduction from their salary rather than preparing themselves by saving smaller amounts (which generate interest) aside. But they assure you that if they are granted a loan, they will pay it back on time without fail…
As you can read, we have plenty to do and time is passing at an amazing speed.
We hope, as always, to hear from you too.
See you soon,
Marie-Claude and Marc

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Huile – Oil

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Pour ceux qui reçoivent nos nouvelles depuis quelques temps, ce n’est pas la première fois que nous parlons d’huile ou d’huile de palme en particulier. Après tout c’est la raison principale de notre présence ici à Sao Tomé et avant cela au Congo.
Pour mémoire, les palmiers à huile sont des plantes (il paraît qu’on ne peut pas dire des arbres même si ceux-ci atteignent 25-30m de hauteur en fin de vie) tropicales qui ne produisent pas (aussi) bien dès que l’on s’écarte trop de l’équateur. Le palmier à huile assure une production économique pendant 25-30 ans, après quoi, la combinaison d’une récolte rendue plus difficile de par la hauteur des « arbres » et d’un rendement commençant à diminuer, fait qu’il devient plus rentable de planter de nouveaux palmiers.
L’avantage du palmier à huile, outre le fait que c’est la plante la plus productive en huile par unité de surface (jusqu’à dix fois plus que les autres plantes oléagineuses), est qu’il produit toute l’année. Nos coupeurs passent dans la même partie de la plantation en moyenne une fois tous les 7 à 12 jours pour récolter les régimes murs. Les régimes de fruits des palmiers à huile sont de grosses grappes assez denses pesant entre 12 et 15kg en moyenne (il arrive d’avoir des régimes qui pèsent plus de 30kg) qui sont considérés être matures dès qu’un fruit se détache naturellement.
Arrivés à l’huilerie, les régimes (et fruits détachés) sont stérilisés, égrappés, les fruits (séparés des rafles) sont ensuite malaxés et pressés pour extraire l’huile de la pulpe. L’huile (de couleur orange) est ensuite clarifiée (élimination de l’eau et des résidus de boue éventuels) avant d’être stockée dans un grand tank (d’une capacité de 1.000 tonnes dans le cas d’Agripalma). Les reste des régimes n’est pas perdu pour autant, les rafles sont utilisées comme matière organique dans les champs et les fibres sont le seul combustible utilisé pour alimenter la chaudière de l’huilerie. Seules les noix de palmistes ne sont pas encore valorisées à Agripalma, ce à quoi que nous espérons pouvoir remédier en les pressant à l’avenir pour produire de l’huile de palmiste (ressemblant un peu à de l’huile de coco) et des tourteaux pour l’alimentation des animaux.
La plus grande partie de l’huile de palme (certifiée bio) produite par Agripalma est exportée, aujourd’hui principalement vers l’Europe où elle est utilisée comme ingrédient dans divers produits alimentaires bio allant d’aliments pour bébé aux savons et autres produits de soin.
Pour l’exportation, l’huile est chargée dans des poches flexibles placées dans des conteneurs, appelées « Flexitanks » en-dessous desquelles (selon les destinations et la période de l’année) des serpentins sont installés pour permettre de chauffer le contenu du flexitank avant de le décharger. En effet l’huile de palme a tendance à se figer à des températures inférieures à 30°C et décharger un flexitank en Europe au milieu de l’hiver serait donc impossible sans la possibilité de réchauffer l’huile.
A l’huilerie nous avons une équipe qui (théoriquement) sait comment installer et remplir les flexitanks. Cela se fait dans un conteneur déjà sur un camion car nous n’avons pas de grue ou d’autre machine qui nous permettrait de charger un conteneur plein (qui pèse généralement 23-24 tonnes) sur un camion.
Nous avons toutefois eu quelques incidents pendant les transport de notre huile vers l’Europe, voire même avant même que les conteneurs soient chargés sur le bateau à Sao Tomé qui ont démontré que notre équipe de chargement n’était pas toujours à la pointe de leur travail.
Le premier incident est arrivé pendant un voyage du navire vers le Portugal durant lequel un des conteneurs contenant notre huile a commencé à fuir et couler sur tous les conteneurs situés en-dessous de celui-ci pour finalement boucher les pompes de cale en se figeant dans les conduites froides supposées évacuer l’eau vers l’extérieur du bateau. Heureusement l’alarme de la pompe de cale a alerté l’équipage du bateau et, hormis l’huile répandue partout dans la cale, cela n’a pas eu de conséquence sur le bon déroulement du voyage. Après examen de la cause de l’incident (et nettoyage de la cale à la pelle car l’huile s’était solidifiée) il s’est avéré que la poche flexible n’avait pas été montée correctement et s’est retrouvée coincée derrière une barre de protection qui a déchiré l’enveloppe contenant l’huile.
Malheureusement ce n’est pas le seul incident que nous avons eu. Certains flexitanks que nous avons sont équipés d’un reniflard au sommet pour permettre l’évacuation de gaz en cas de fermentation du contenu du flexitank. Ce n’est théoriquement pas nécessaire pour de l’huile, mais les mêmes poches sont aussi utilisées pour le transport de vin par exemple et dans ce cas l’absence de reniflard pourrait provoquer l’explosion de la poche en cas de fermentation. Toujours est-il que lorsque la poche est utilisée pour le chargement de l’huile, le reniflard est doté d’un capuchon pour rendre celui-ci étanche. Sans entrer dans les détails, il semblerait que ces reniflards peuvent facilement faire la différence entre un liquide comme du vin et des gaz, mais que l’huile ayant une autre densité n’est pas (toujours) bloquée par ce système. Un des employés très zélé a toutefois jugé préférable d’enlever le capuchon pour (selon lui) éviter les risques d’explosion. Le résultat fut que dans ces conteneurs l’huile a commencé à s’échapper et une fois qu’elle a trouvé son chemin par le système de ventilation plus rien ne la retient !
Le dernier incident en date est encore plus inattendu. Lorsque nous utilisons des serpentins pour le chauffage du flexitank à l’arrivée, le réseau de tuyaux flexibles placé en-dessous de la poche est relié à une connecteur en métal qui se trouve juste derrière la porte du conteneur et qui est protégé avec un manchon en caoutchouc sur lequel il est imprimé en grandes lettres « DO NOT REMOVE » (« Ne Pas Enlever »).
A l’arrivée de l’un de nos conteneurs chez un client, à l’ouverture de la porte l’huile s’est mise à couler par ce que nous pensions d’abord être une valve défectueuse. Après analyse de l’expert il est toutefois apparu que la poche avait été déchirée à cause du frottement contre le collecteur en métal des flexibles qui n’avait plus sa protection en caoutchouc. Nous avons enquêté auprès de nos travailleurs pour savoir ce qui s’était passé  et un l’un d’eux nous a très candidement informé que systématiquement il enlevait la protection en caoutchouc parce qu’il était marqué dessus « REMOVE » (« Enlever »), ne comprenant pas trop ce que « DO NOT » (« NE PAS ») voulait dire, son anglais étant « limité »…
Dans notre procédure de montage et de chargement des flexitanks nous n’avions pas pensé à inclure ce genre de (petits) détails et nous sommes à présent en train de remettre cela à jour d’urgence en essayant de penser à toutes les petites choses, aussi anodines soient-elles, qu’il faut inclure. Nous avons ainsi découvert une autre série de petites choses qui (heureusement) n’ont pas encore été à l’origine de problèmes mais pourraient le devenir si nous n’y prêtons pas attention.
Dans le jardin, les plantations continuent de grandir tranquillement, la cage à maracujas (fruits de la passion) commence enfin à être colonisée, de plants de passiflore agrémentés d’autres vignes, fleuries cette fois, ipomées rouges et bleues et Suzanne au yeux noirs, il y a aussi un plan de chayotte, mais lui, est un peu lent à démarrer.
Après cette semaine riche en péripéties diverses Marie-Claude et moi sommes venu nous relaxer à Mucumbli où nous avons l’usage du bungalow «Fulu-Fulu»  cette fois, comme toujours arrangé avec goût et très agréable à vivre. Excellent repas hier soir, rêves bercés par le bruissement des vagues et réveil animé de chants d’oiseaux , Mucumbli reste un endroit enchanteur dont nous ne nous lassons pas malgré nos nombreuses visites et où nous amènerons volontiers tous ceux ou celles qui viendront nous rendre visite.
Nous espérons, comme chaque fois, recevoir de vos nouvelle.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Quelques régimes – A few fruit bunches
Les pompes de cale ne sont pas prévues pour de l’huile figée – Bilge pumps are not designed for congealed oil

For those of you who have been receiving our newletters for some time, this is not the first time we have talked about oil or palm oil in particular. After all it is the main reason for our presence here in Sao Tome and before that in Congo.
For the record, oil palms are tropical plants (it seems you cannot say trees even if they reach 25-30m in height at the end of their life) that do not produce (as) well as soon as you move too far from the equator. The oil palm provides economic production for 25-30 years, after which the combination of a more difficult harvest due to the height of the “plants” and a diminishing yield means that it becomes more profitable to plant new palms.
The advantage of the oil palm, apart from the fact that it is the most productive plant in terms of oil per unit area (up to ten times more than other oil plants), is that it produces all year round. Our cutters pass through the same part of the plantation on average once every 7 to 12 days to harvest the mature bunches. Oil palm bunches are large, dense bunches weighing between 12 and 15kg on average (sometimes bunches weigh more than 30kg) and are considered mature as soon as one fruit naturally falls off.
When they arrive at the oil mill, the bunches (and loose fruit) are sterilised, threshed, the fruits (separated from the stalks) are then going through a malaxor and then pressed to extract the oil from the pulp. The oil (orange in colour) is then clarified (removal of water and any sludge residue) before being stored in a large tank (with a capacity of 1,000 tonnes in the case of Agripalma). The rest of the bunches are not lost, however, as the empty fruit bunches are used as organic matter in the fields and the fibres are the only fuel used to power the oil mill’s boiler. Only the palm kernels are not yet valorised at Agripalma, which we hope to remedy in the future by installing a palm kernel press to produce palm kernel oil (somewhat similar to coconut oil) and palm kernel cake for animal feed.
Most of the (certified organic) palm oil produced by Agripalma is exported, now mainly to Europe where it is used as an ingredient in various organic food products ranging from baby food to soaps and other care products.
For export, the oil is loaded into flexible bags placed in containers, called “Flexitanks”, under which (depending on the destination and the time of year) coils are installed to allow the contents of the flexitank to be heated before unloading. Palm oil tends to solidify at temperatures below 30°C and unloading a flexitank in Europe in the middle of winter would be impossible without the ability to heat the oil.
At the oil mill we have a team that (theoretically) knows how to install and fill flexitanks. This is done in a container already on a truck because we do not have a crane or any other machine that would allow us to load a full container (which usually weighs 23-24 tons) onto a truck.
However, we have had a few incidents during the transport of our oil to Europe, even before the containers were loaded onto the ship in Sao Tome, which showed that our loading team was not always on top of their game.
The first incident occurred during the voyage of a ship to Portugal, when one of the containers containing our oil started to leak onto all the containers below it and eventually clogged the bilge pumps by solidifying in the cold pipes that were supposed to drain the water out of the ship. Fortunately the bilge pump alarm alerted the ship’s crew and, apart from the oil spilled throughout the hold, this had no effect on the smooth running of the voyage. After investigating the cause of the incident (and cleaning the hold with a shovel as the oil had solidified) it turned out that the flexible bag had not been fitted correctly and got stuck behind a protective bar which tore the envelope containing the oil.
Unfortunately this is not the only incident we have had. Some of the flexitanks we have are fitted with a breather at the top to allow gas to escape in the event of fermentation of the flexitank contents. This is theoretically not necessary for oil, but the same bags are also used for transporting wine for example and in this case the lack of a breather could cause the bag to explode in the event of fermentation. However, when the bag is used for loading oil, the breather is fitted with a cap to make it watertight. Without going into detail, it seems that these breathers can easily distinguish between a liquid like wine and gases, but that oil with a different density is not (always) blocked by this system. One of our very zealous employees, however, thought it best to remove the cap to (in his opinion) avoid the risk of explosion. The result was that in these containers the oil started to escape and once it found its way through the ventilation system there was nothing to stop it!
The latest incident is even more unexpected. When we use coils to heat the incoming flexitank, the network of pipes underneath the bag is connected to a metal connector just behind the door of the container, which is protected with a rubber sleeve with large letters “DO NOT REMOVE” printed on it.
When one of our containers arrived at a customer’s premises, after the door was opened the oil started to leak out of what we thought at first was a faulty valve. However, after the expert’s analysis it became clear that the bag had been torn due to friction against the metal hose manifold which no longer had its rubber protection. We asked our workers what had happened and one of them candidly informed us that he always removed the rubber protection because it said “REMOVE” on it, not really understanding what “DO NOT” meant, his English being “limited”…
In our procedure for installing and loading the flexitanks we had not thought of including such (small) details and we are now urgently updating this by trying to think of all the little things, however insignificant, that should be included. In this way we have discovered another set of small details that (fortunately) have not yet caused problems but could if we do not pay attention.
In our garden, the plantings continue to grow quietly, the maracuja (passion fruit) cage is finally starting to be colonised, passion flower plants are taking hold, along with other vines, flowering ones this time, red and blue ipomoea and black-eyed Susan, there is also a chayote plant, but it is a little slow to start.
After this week full of various adventures Marie-Claude and I came to relax in Mucumbli where we have the use of the bungalow “Fulu-Fulu” this time, as always tastefully arranged and very pleasant to live in. We had an excellent meal last night, dreamed by the sound of the crashing waves and woke up to the sound of birds in the surrounding trees. Mucumbli remains an enchanting place which we never tire of, despite our many visits, and to which we will gladly bring all those who come to visit us.
We hope, as always, to hear from you.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Perdue & Trouvée – Lost & Found

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Dans notre vie d’expatriés nous avons déjà eu l’occasion de prendre quelques avions un peu partout dans le monde et parfois avec des opérateurs qui n’étaient pas des plus performants. Mais dans l’ensemble, hormis quelques expériences “originales” nous avons toujours récupéré nos bagages (ou animaux) à l’arrivée.
Les choses sont un peu différentes pour les voyages de ou vers Sao Tomé car en un peu plus d’un an il y a déjà eu trois voyages où nos bagages ont été “retardés”. Est-ce à cause de Sao Tomé, dont les infrastructures sont assez basiques et beaucoup de documents sont de simples papiers manuscrits ? Est-ce la faute de la compagnie d’aviation, qui serait moins “efficace” dans la gestion des bagages de ses clients et en particulier au niveau de son aéroport principal à Lisbonne ? J’ai lu un article récent disant que Lisbonne était classé au rang le plus bas des aéroports sur base de l’expérience des passagers… Ceci pourrait expliquer cela. Enfin est-ce simplement parce que nous sommes chaque fois en transit, alors que pour voyager en RDC par exemple, c’était toujours des vols directs ?
Parlant de RDC, en fait c’était encore le Zaïre à l’époque, nous l’avions échappé belle lors de notre premier voyage de Kinshasa à Gbadolite. Le vol d’Air Zaïre de Kinshasa à Gbadolite faisait escale à Mbandaka et Gemena avant d’arriver à Gbadolite et nous avions avec nous nos deux chiens (briards) en soute. Lors de l’escale à Gemena, où nous restions dans l’avion car l’escale était très courte, l’un de nos enfants (qui avaient un peu plus de 2 et 5 ans à ce moment-là) regardant par le hublot nous fait remarquer: “Oh, regardez il y a Djin (le nom de notre chien) qui s’en va.” Effectivement la cage avec notre chien était sur une petite charrette qui partait vers le hangar de l’aéroport. Je me suis précipité jusqu’à la porte de l’avion et signalé à l’équipage que le chien qu’ils avaient débarqué était le nôtre et devait rester à bord jusqu’à Gbadolite. Heureusement tout est rentré dans l’ordre, car je ne sais pas comment les choses se seraient terminées si nos enfants n’avaient pas été aussi observateurs.
Dans nos voyages sur Sao Tomé les problèmes avec les bagages ont chaque fois une explication tout à fait logique, mais cela reste néanmoins perturbant quand nos baluchons manquent à l’appel à l’arrivée.
La première fois fut lors de mon premier retour de Sao Tomé, expérience déjà décrite dans une nouvelle précédente, suite à une grève du personnel au sol à l’aéroport de Lisbonne et une certaine confusion (pour ne pas dire une confusion certaine) dans la réorganisation des vols annulés, milliers de passagers bloqués, etc. Les bagages ont fini par arriver après quelques jours de patience sans trop d’inconvénients puisque nous étions à la maison en Belgique.
La deuxième fois fut lors de notre retour pour nos congés récents en avril. Le vol de Sao Tomé vers Lisbonne avait pris du retard et compte tenu du temps très court entre l’arrivée à Lisbonne et l’heure de départ du vol vers Bruxelles, la compagnie d’aviation avait décidé de changer d’office nos réservations (ce que nous ignorions évidemment). Nous sommes toutefois arrivés dans les temps à l’embarquement pour le vol initial vers Bruxelles avec notre carte d’embarquement reçue à Sao Tomé. Cela a de nouveau créé une certaine confusion car dans le système de la compagnie aérienne nous étions programmés pour un vol vers Toulouse…? Compte tenu de notre carte d’embarquement légitime nous avons toutefois fini par être admis dans l’avion vers Bruxelles où nous sommes arrivés tout à fait dans les temps, mais sans nos effets. Il y avait évidemment une file kilométrique devant le guichet de déclaration de perte et un seul employé de faction (c’était un dimanche). Quand finalement nous avons pu déclarer la “perte” de tous nos bagages enregistrés, nous avons appris qu’ils avaient, en fait, été réorientés vers Toulouse, d’où ils seraient acheminés vers Francfort pour finalement voyager vers Bruxelles dans la nuit. Nous en avons déduit que si nous n’avions pas insisté pour prendre notre avion vers Bruxelles comme prévu nous aurions probablement accompagné nos bagages à travers toute l’Europe pour arriver très tard en soirée.
Les valises ont finalement été déposées à la maison le lendemain soir, non sans un dernier petit hoquet: le livreur a débarqué les valises derrière sa camionnette et (oubliant probablement qu’elles était là après une longue journée de travail) reculé sa camionnette sur les valises (heureusement sans dommages excepté une roulette cassée).
Notre dernière expérience est, comme vous le savez de par nos nouvelles de la semaine passée, lors de notre récent retour ici à Sao Tomé. Une valise sur quatre n’est pas arrivée et c’était justement celle dans laquelle nous avions mis le levain reçu de Filip. Le raisonnement était que le levain devrait pouvoir survivre sans problèmes pendant la dizaine d’heures de vol et nous permettrait de commencer à faire du pain dès notre arrivée à Sao Tomé plutôt que devoir recréer un levain. Les dix heures sont devenues dix jours et franchement Marie-Claude et moi avions plus ou moins fait une croix sur la valise, surtout lorsque la compagnie nous a demandé de fournir un inventaire avec la valeur des pièces contenues dans celle-ci. C’est donc avec une certaine surprise que nous avons reçu un appel de l’aéroport de Lisbonne pour nous informer qu’ils avaient trouvé une valise correspondant à notre description (tant extérieure qu’en ce qui concerne le contenu) et nous demandant de confirmer le code pour vérifier si la valise était bien la nôtre. Je n’ai pas osé demander comment ils peuvent vérifier un code que théoriquement ils ne connaissent pas, mais nous étions trop contents de récupérer notre bien et curieux de voir comment le levain avait “réagi”.
En fait ce qui s’est passé est que lors de la manutention de la valise, un peu pesante il faut bien le dire, la poignée et donc l’étiquette ont été arrachées et le bagage s’est donc retrouvé sans identification, propriétaire ou destination. Nous sommes donc agréablement surpris de voir les efforts dépensés pour nous retrouver et nous réunir avec notre bien. Hier soir nous avons donc été récupérer notre précieuse valise à l’aéroport de Sao Tomé et il nous a fallu presque plus de temps pour pouvoir emporter celle-ci (qui nous attendait devant le bureau) que pour faire sa déclaration de perte initiale. De retour à Parque Verde, nous avons ouvert le bagage avec précaution pour découvrir que le levain avait décidé de forcer son chemin hors du contenu en métal pour être plus à l’aise, heureusement sans conséquence catastrophique. Il en reste encore un peu dans le flacon isotherme et Marie-Claude va essayer de le réanimer pour que toute cette opération n’ait pas été vaine.
Conclusion de cette expérience, il faut multiplier les identifications des bagages, y compris mettre une carte avec nom et adresse à l’intérieur du bagage puisque, semble-t-il, ouvrir celui-ci n’est pas une problème pour le personnel de l’aéroport.
Voilà pour notre “mini-aventure” de cette semaine, espérant trouver un sujet peut-être un peu plus palpitant pour vous écrire la semaine prochaine.
Nous espérons comme toujours recevoir de vos nouvelles à VOUS !
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

élégante sur la digue de la baie de Sao Tomé
expresso time

In our expatriate lives we have already had the opportunity to fly all over the world and sometimes with operators that were not the most efficient. But on the whole, apart from a few “original” experiences, we have always collected our luggage (or pets) on arrival.
Things are a bit different for trips to and from Sao Tome as in just over a year there have already been three trips where our luggage has been “delayed”. Is it because of Sao Tome, whose infrastructure is quite basic and many documents are simple handwritten papers? Is it the fault of the airline, which is said to be less “efficient” in handling its customers’ luggage, especially at its main airport in Lisbon? I read a recent article saying that Lisbon was ranked the lowest of all airports based on passenger experience… This could explain it. Or is it just that we are in transit every time, whereas to travel to the DRC, for example, it was always direct flights?
Speaking of DRC, in fact it was still Zaire at the time, we had a close call on our first trip from Kinshasa to Gbadolite. The Air Zaire flight from Kinshasa to Gbadolite had a stopover in Mbandaka and Gemena before arriving in Gbadolite and we had our two dogs (briards) in the hold. During the stopover in Gemena, where we stayed in the plane because the stopover was very short, our children (who must have been a little over 2 and 5 years old at the time) looking out of the window remarked to us: “Oh, look there is Djin (the name of our dog) leaving.” Indeed the cage with our dog was on a small cart heading to the airport hangar. I rushed to the door of the plane and told the crew that the dog they had unloaded was ours and had to stay on board until Gbadolite. Fortunately all was well, as I don’t know how things would have ended had children not been so observant.
In our travels to and from Sao Tome the problems with the luggage always have a perfectly logical explanation, but it is still disturbing when our luggage is missing on arrival.
The first time was on my first return from Sao Tome, an experience already described in a previous news item, following a ground staff strike at Lisbon airport and some confusion (if not outright confusion) in the reorganisation of cancelled flights, thousands of stranded passengers, etc. The luggage eventually arrived after a few days of patience without too much inconvenience as we were at home in Belgium.
The second time was when we returned for our recent holiday in April. The flight from Sao Tomé to Lisbon was delayed and due to the short time between arrival in Lisbon and departure time for the flight to Brussels, the airline decided to change our reservations (which we were obviously unaware of). However, we arrived in time to board the original flight to Brussels with our boarding pass received in Sao Tome. This again created some confusion as in the airline’s system we were scheduled for a flight to Toulouse…? However, with our legitimate boarding pass we were eventually allowed on the plane to Brussels where we arrived right on time, but without our belongings. There was obviously a kilometre-long queue in front of the loss declaration desk and only one employee on duty (it was a Sunday). When we were finally able to declare the “loss” of all our checked luggage, we learned that it had, in fact, been redirected to Toulouse, from where it would be taken to Frankfurt and finally travel to Brussels during the night. We deduced that if we had not insisted on flying to Brussels as planned we would probably have accompanied our luggage all over Europe arriving very late in the evening, but probably with our luggage.
The suitcases were finally dropped off at home the next evening, but not without one last little hiccup: the delivery man unloaded the suitcases behind his van and (probably forgetting that they were there after a long day’s work) backed his van into the suitcases (fortunately without damage except for a broken wheel).
Our latest experience is, as you know from our news last week, on our recent return here to Sao Tome. One out of four suitcases did not arrive and that was the one in which we had put the sourdough received from Filip. The reasoning was that the leaven should be able to survive the ten hour flight without any problems and allow us to start making bread as soon as we arrived in Sao Tome rather than having to recreate a leaven. The ten hours became ten days and frankly Marie-Claude and I had more or less written off the suitcase, especially when the company asked us to provide an inventory with the value of the items in it. So it was with some surprise that we received a call from Lisbon airport informing us that they had found a suitcase matching our description (both externally and in terms of contents) and asking us to confirm the code to verify that the suitcase was indeed ours. I didn’t dare to ask how they could check a code that theoretically they didn’t know, but we were too happy to get our property back and curious to see how the sourdough had “reacted”.
In fact what happened was that when the suitcase was being handled, which was a bit heavy it must be said, the handle and therefore the label were ripped off and the luggage was left without identification, owner or destination. We are therefore pleasantly surprised to see the efforts made to find and reunite us with our property. Last night we went to Sao Tome airport to retrieve our precious suitcase and it took us almost longer to get it out of there (which was waiting for us in front of the office) than it did to make the initial loss declaration. Back at Parque Verde, we carefully opened the luggage to discover that the leavening had decided to force its way out of the metal container to be more comfortable, fortunately without catastrophic consequences. There is still a little left in the isothermal bottle and Marie-Claude will try to resuscitate it so that the whole operation was not in vain.
The conclusion of this experience is that we need to increase the identification of the luggage, including putting a card with name and address inside the luggage since, it seems, opening it is not a problem for the airport staff.
So much for our “mini-adventure” this week, hoping to find something a little more exciting to write about next week.
As always, we hope to hear from YOU!
See you soon,
Marc & Marie-Claude