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Moringa

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Bonjour les amis
Que s’est-il passé de notable récemment ?
Je ne sais plus si nous en avions parlé dans une lettre précédente, mais, lors de l’un de nos premiers séjours à Mucumbli, nous avions demandé une salade et celle-ci était arrivée avec de rigolotes petites feuilles ovales et gouteuses. Après enquête nous avons appris que c’était des feuilles de Moringa. Donc, nous avons fait des recherches internet sur “Moringa” (ce que je vais vous laisser faire), et nous avons découvert une plante que nous ne connaissions pas vraiment avec beaucoup de propriétés positives. Nous avions sympathisé avec le pizzaiolo de Mucumbli qui nous en a procuré un plant grâce à leur jardinier. La nouvelle recrue a eu l’air de très bien se plaire au Parque Verde, et puis, durant mon absence (j’étais restée un peu plus longtemps en Belgique) du jour au lendemain, après que Marc m’ait fièrement envoyé une photo de l’arbuste devenu vraiment florissant… Plus une feuille ! Nous avons continué à le cajoler, il a vaguement maintenu un petit plumeau vert pendant un temps certain puis, a déclaré forfait. Nous étions donc assez désappointés. Marc suspecte que la cause du déclin rapide était un excès de zèle de notre jardinier unijambiste lors du désherbage du pied de l’arbre.
Or il se fait que nous avons découvert à Sao Tomé city un petit restaurant tenu par un couple portugais, qui y cuisinent des pizzas remarquables. D’ordinaire, nous mangions « en salle » (c’est à dire la partie couverte du restaurant mais ouverte aux deux extrémités pour profiter au maximum de la circulation d’air) mais la dernière fois il y avait une place dans leur cour intérieure où l’action (entendez par là, le four à pizza) se passe. Beaucoup plus agréable et à l’ombre… d’un Moringa majestueux ! Nous avons demandé au propriétaire si nous pouvions avoir une gousse (il portait fleurs et fruits), celui-ci nous a confié que cet arbre provenait lui-même d’une semence plantée par ses soins qu’il avait ramené d’Angola quelques trois années auparavant. L’arbre avait déjà été taillé et était malgré tout d’une hauteur et largeur tout à fait impressionnantes. Il nous a donné une demi gousse prise dans le tas de bois destiné à alimenter son four à pizza. J’ai récupéré six graines, les ai semées et ai été récompensée par six jeunes plantules bien vigoureuses, entre temps l’une d’elle s’est fait grignoter durant la nuit (probablement par un rat qui vient de temps en temps faire son marché dans nos plantes) mais les autres ont l’air en grande forme et ne vont plus tarder à être prêtes à avoir leur pot individuel en attendant la terre ferme. Suite au prochain épisode.
D’autre part, l’expérience voiture de location ayant vraiment changé en encore mieux ma qualité de vie à Sao Tomé. Marc a gentiment pris la décision d’acquérir un véhicule pour mon usage personnel. En attendant et depuis notre retour de vacances j’ai déjà l’usage d’une voiture louée. Grâce à cette liberté, pas très écologique, je vous l’accorde, mais j’essaye de l’employer au mieux et de façon responsable, je peux sortir de la plantation et profiter des environs magnifiques. Grâce à ce luxe, donc, il est beaucoup plus gérable de partager mon espace vital. Le rythme des journées a changé aussi. Nous nous levons toujours en même temps, prenons un plat de fruits frais et un petit déjeuner quand Marc va à l’appel près de la maison (nous prenons nos fruits, il va à l’appel, puis nous prenons le reste du petit déjeuner) ensuite, je pars faire une marche rapide suivie, si la météo s’y prête, d’un plongeon en mer avant de rentrer préparer le repas. Mauricette a toute la maison pour elle et repart après la vaisselle du déjeuner. L’après-midi est à moi pour jardiner (sans témoins qui commentent, les jardiniers se planquent dès qu’il y a un travail à faire ou pire me disent « que c’est bien et que ça pousse bien » sans lever le petit doigt ou de façon très sommaire et à recommencer donc, je suis mieux toute seule), coudre, bricoler ou autre chose, bref MIEUX donc !!!
Cela me permet aussi de ne pas imposer à Marc la corvée des courses ou de découverte à petons des recoins et boutiques disparates de Sao Tomé, un peu comme pour les marchés aux puces : il y a des choses qui sont plus agréables à faire d’un pas sénatorial 😉 Et nous avons donc notre jour et demi de weekend entièrement pour nous.
Il va sans dire aussi, qu’être indépendante mobilement est beaucoup plus agréable quand nous avons des visiteurs… Si ce n’est pas un indice clair pour ceux qui hésiteraient, la prochaine étape est un carton…
Nous avons ramené d’Europe un très chouette set de raquettes de “tennis” de plage et de drôles de pompons en silicone qui ont un jeu très doux pour les articulations. Nous y avons joué dans le jardin mais nous comptons aussi essayer devant la cabane qui nous a été allouée cette fois-ci, il pourrait y avoir assez de place, encore que le pavement irrégulier n’est pas idéal pour courir après un « volant ». Ce sera parfait aussi à la plage de sable de Jalé, mais pas sur la plage ici à Mucumbli car les galets ne s’y prêtent pas très bien. Pas vraiment utile de se tordre la cheville et de clopiner pour les jours qui suivent.
En plantation, quelques péripéties aussi mais je cède ici la plume à votre écrivain habituel.
Les péripéties dont Marie-Claude vous parle n’ont rien d’inhabituel. Nous avons encore une fois eu un début de grève de nos travailleurs qui trouvent injuste de devoir travailler ou du moins compléter une tâche pour mériter leur salaire. Il est vrai que pour le moment il y a beaucoup de régimes à récolter et comme cela facilite le travail nous avons légèrement augmenté les tâches journalières. Même ces tâches plus importantes, correspondant à environ 50% de ce qui se fait dans toutes les autres plantations du groupe, sont généralement terminées à 9h30 pour les plus rapides et 10h30 voire exceptionnellement 11h pour les plus lents. Mais aux dires des travailleurs il est inhumain de devoir travailler jusqu’à 3-4 heures d’affilé avec la chaleur, la faim, la soif et tout et tout. Pour la chaleur nous essayons d’encourager les travailleurs à commencer leurs opérations le plus tôt possible le matin, lorsqu’il fait plus frais, mais ça aussi c’est inhumain parce qu’il faut quand même avoir le temps de papoter un peu avec les collègues et pour certain prendre un verre de vin de palme ou fumer un joint pour se donner du courage. Nous avons proposé de fournir un sandwich aux travailleurs qui resteraient plus longtemps pour faire une deuxième tâche par exemple, mais ni la nourriture ni la perspective d’un salaire supplémentaire ne semble justifier l’effort demandé. Pour l’eau nous avons des travailleurs qui sillonnent la plantation avec un bidon d’eau potable et un verre. Eux aussi se plaignent, dans ce cas de ne pas avoir un moyen de transport pour circuler dans la plantation parce que porter un bidon de 20l d’eau est lourd. Je leur ai proposé une brouette, mais ils pensent plutôt à un engin motorisé…
Il y a un flot régulier de travailleurs qui viennent me voir, généralement pour des questions d’argent pour des raisons variables. L’un c’est parce qu’il n’a pas payé ses factures d’électricité depuis… 3 ans et il a reçu une mise en demeure de payer faute de quoi son compteur sera coupé, un autre c’est parce qu’il veut acheter une moto ou un téléviseur, une autre vient parce qu’elle voudrait acheter la maison dans laquelle elle habite depuis 3 ans.  Certains ont des comptes en banque et pourraient théoriquement obtenir un prêt, mais pour cela ils doivent prouver qu’ils seront capables de rembourser, en commençant par épargner une petite somme (10 euro par mois généralement), mais la majorité des travailleurs préfèrent une retenue forcée plus importante sur leur salaire plutôt que de se préparer en mettant des sommes plus modestes (qui génèrent des intérêts) de côté. Mais ils vous assurent que si un prêt leur est accordé, ils le rembourseront sans faille dans les délais demandés…
Comme vous pouvez le lire, les occupations ne nous manquent pas et le temps passe donc à toute vitesse.
Nous espérons, comme toujours, recevoir de vos nouvelles à vous aussi.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Notre premier Moringa – Our first Moringa
Nouvel essai de Moringa – New Moringa trial
Lagon bleu – Blue lagoon
Notre logement de ce week-end – Our accommodation for this week-end
Bain de soleil / Sun bath
visiteurs dans le jardin – Visitors in the garden
La plage de Mucumbli – The Mucumbli beach
Le long de la route vers Mucumbli – Along the road to Mucumbli

Hello friends
What has happened recently that is noteworthy?
I do not remember if we mentioned it in a previous letter, but on one of our first visits to Mucumbli we asked for a salad and it arrived with funny little oval tasty leaves. After some investigation we learned that they were Moringa leaves. So, we did some internet research on “Moringa” (which I will let you do yourself), and we discovered a plant we did not really know about, with many positive properties. We had befriended the pizzaiolo at Mucumbli who got us a plant from their gardener. The newcomer seemed to like it very much at the Parque Verde, and then, during my absence (I had stayed a little longer in Belgium) overnight, after Marc had proudly sent me a photo of the tree that had become really flourishing… Not a leaf was left! We continued to coax it, while it vaguely maintained a little green sprout for a while and then it gave up. So we were quite disappointed. Marc suspects that the cause of the rapid decline was overzealousness on the part of our one-legged gardener when weeding the base of the tree.
But it turns out that we discovered a small restaurant in Sao Tomé city run by a Portuguese couple, who cook remarkable pizzas. Usually we ate “en salle” (meaning the covered part of the restaurant but open at both ends to make the most of the air circulation) but last time there was a place in their inner courtyard where the action (meaning the pizza oven) happens. Much nicer and in the shade… of a majestic Moringa tree! We asked the owner if we could have a pod (it was bearing flowers and fruit), he told us that the tree itself came from a seed he had planted and brought back from Angola some three years earlier. The tree had already been pruned and was nevertheless quite impressive in height and width. He gave us half a pod taken from the woodpile used to feed his pizza oven. I collected six seeds, sowed them and was rewarded with six vigorous seedlings, one of which was unfortunately nibbled during the night (probably by a rat that occasionally comes to do its procurement in our plants) but the others are looking great and will soon be ready to have their individual pots while waiting for final planting. More on this in the next episode.
On the other hand, the availability of my own car really changed my quality of life in Sao Tome for the better. Marc has kindly taken the decision to acquire a vehicle for my personal use. In the meantime and since our return from holiday I already have the use of a rented car. Thanks to this freedom, not very ecological, I grant you, but I try to use it as well as possible and responsibly, I can leave the plantation and enjoy the beautiful surroundings. So with this luxury, it is much more manageable to share my living space. The rhythm of the day has changed too. We always get up at the same time, have a plate of fresh fruit and breakfast when Marc goes to muster near the house (we take our fruit, he goes to muster, then we have the rest of the breakfast) after which I go for a brisk walk followed, weather permitting, by a dip in the sea before going home to prepare the meal. Mauricette has the whole house to herself during most of the morning and leaves after washing the lunch dishes. The afternoon is mine to garden (without witnesses who comment, the gardeners hide as soon as there is a job to do or worse tell me “that it’s good and that it grows well” without lifting a finger or in a very summary way and for me subsequently to redo the work, therefore I am better alone), to sew, to build something with collected woods and stones or something else, in short BETTER!
This also allows me to avoid imposing on Marc the chore of shopping or spending hours discovering the disparate little shops of Sao Tomé, a bit like flea markets: there are things that are more pleasant to do with a senatorial step 😉 And so we have our weekend day and a half all to ourselves.
It goes without saying, too, that being independently mobile is much more enjoyable when we have visitors… if that is not a clear hint for those who might be hesitating, the next step is a embossed card…
We brought back from Europe a very nice set of beach “tennis” rackets and some funny silicone pompons that are very gentle on our joints. We played it in the garden but we also plan to try it in front of the cottage we have been allocated this time in Mucumbli, there might be enough room, although the uneven pavement is not ideal for chasing a “shuttlecock”. It will be fine at the sandy beach of Jalé, but not on the beach here in Mucumbli as the pebbles are not very suitable. Not really worth twisting your ankle and hobbling around for the next few days.
In the plantation, Marc had a few adventures too, but I’ll hand over the pen to your usual writer.
The adventures Marie-Claude tells you about are nothing unusual. We have once again had a strike by our workers who find it unfair to have to work or at least complete a task to earn their wages. It is true that at the moment there are a lot of bunches to harvest and as this makes the work easier we have slightly increased the daily tasks. Even these more important tasks, corresponding to about 50% of what is done in all the other plantations of the group, are usually finished by 9:30 am for the fastest workers and 10:30 am or even 11 am for the slowest. But according to the workers it is inhuman to have to work up to 3-4 hours in a row with the heat, hunger, thirst and all. For the heat we try to encourage the workers to start their operations as early as possible in the morning, when it is cooler, but that too is inhumane because you still have to have time to chat with colleagues and for some have a glass of palm wine or smoke a joint to cheer themselves up. We offered to provide a sandwich to workers who would stay longer to do a second task for example, but neither the food nor the prospect of extra pay seems to justify the effort. For water we have workers who walk around the plantation with a can of drinking water and a glass. They too complain, in this case, that they don’t have a means of transport to get around the plantation because carrying a 20 litre can of water is heavy. I offered them a wheelbarrow, but they are thinking of a motorised vehicle instead…
There is a steady stream of workers who come to me, usually for money for various reasons. One is because he hasn’t paid his electricity bill for… 3 years and he has received a notice to pay or his meter will be cut off, another is because he wants to buy a motorbike or a TV, another comes because she would like to buy the house she has lived in for 3 years. Some have bank accounts and could theoretically get a loan, but to do so they have to prove that they will be able to repay, starting by saving a small amount (usually 10 euro a month), but most workers prefer a larger forced deduction from their salary rather than preparing themselves by saving smaller amounts (which generate interest) aside. But they assure you that if they are granted a loan, they will pay it back on time without fail…
As you can read, we have plenty to do and time is passing at an amazing speed.
We hope, as always, to hear from you too.
See you soon,
Marie-Claude and Marc

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