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La trame de fond depuis que nous avons commencé à écrire ces nouvelles a toujours été le palmier à huile, ne fut ce que parce que c’est la raison qui nous a amené à repartir vivre en Afrique. Ici à Sao Tomé, même si notre plantation est de loin la plus grande plantation du pays et compte des centaines de milliers de palmiers (à huile) en réalité il y a beaucoup plus de cocotiers dans les îles de Sao Tomé et Principe. Les cocotiers ne sont pas tous plantés, en fait la grande majorité de ces arbres ont germé spontanément là où la mer, les rivières, le vent, les animaux ou les hommes les ont abandonné. Ils se retrouvent partout le long de la côte et parfois même à l’intérieur de l’île, certains arbres ayant germé dans les endroits les plus inaccessibles tels que le milieu d’une falaise ou un petit bout de rocher au milieu de la mer.
A Sao Tomé la grande majorité des cocotiers sauvages et cultivés sont, dans la mesure de leur accessibilité, récoltés à divers stades de leur maturité pour être soit consommés tels quels ou vendus pour être transformé en huile, farine et autres produits. Nous apprécions beaucoup de consommer une noix de coco fraîche de temps en temps car son eau est très rafraîchissante et riche en minéraux et la chair encore toute tendre est elle-aussi très agréable à manger. En parcourant internet, notre source intarissable d’informations (pas toujours fiables) j’ai lu qu’il ne fallait pas consommer trop d’eau de coco car elle est extrêmement riche en potassium et qu’un excès de potassium n’est pas bon pour le cœur. Je ne crois pas que nous courrions un grand risque car ce n’est pas quelque chose que nous consommons tous les jours, en fait nous en profitons quand il y a des noix de coco fraîches dans le jardin et comme le nombre de cocotiers est limité il faut parfois être patient. Il circule également une rumeur disant que le cocotier est l’arbre le plus meurtrier suite à la chute de noix, mais après de plus amples investigations il semble que même si la réception d’une noix de coco sur le crâne est loin d’être agréable et peut provoquer des sérieuses lésions, il faut plus que cela pour liquider son homme. Par contre nous savons, pour l’avoir vécu en Haïti, qu’il ne fait pas bon garer sa voiture en-dessous d’un cocotier car l’effet d’une noix lâchée sur la carrosserie n’est pas toujours des plus réussis.
Lorsque les noix de coco sont mûres, elles contiennent encore un peu d’eau mais beaucoup moins et la chair est généralement beaucoup plus difficile à extraire. Nous avons découvert que les fines lamelles de chair de coco grillées avec un peu de curcuma, cannelle ou simplement nature est tout à fait délicieux en apéritif, toutefois sans trop exagérer car cela cale l’estomac.
Ici à Sao Tomé, un peu comme Agripalma, il y a une seule grande entreprise qui transforme les noix de coco en huile, farine et autres produits dérivés au nom de Valudo (https://valudo.st/). Valudo ne dispose pas (encore) de plantations propres et achète les noix aux petits producteurs dans tout le pays. Le processus de transformation des noix en huile est assez simple et consiste à enlever la coque (qui est une excellente matière première pour fabriquer du charbon de bois de haute qualité), ensuite la pulpe est râpée et pressée (à froid) pour en extraire l’huile de coco vierge qui doit juste encore être filtrée. Je décris cela comme un processus très simple, mais évidemment il y a toutes sortes de contraintes et d’expertises nécessaires pour produire une huile de qualité. Avec notre climat, l’huile de coco est translucide et reste liquide à température ambiante, ce qui fait que l’on peut simplement la mettre en bouteille. Mais pour son exportation et sa commercialisation en Europe il faut la conditionner dans des pots à large ouverture car l’huile se fige en une pâte blanche plus ou moins dure qu’il serait impossible de faire sortir d’une bouteille sans la passer au bain marie.
Le hasard (dirons-nous…) fait que je vous écris ces lignes assis en-dessous des cocotiers sur la plage de Domus Jalé, où nous avons décidé de venir souffrir ce week-end. La mer est malheureusement assez agitée et nous préférons donc de ne pas prendre le risque d’aller nager, même si la couleur de l’eau bleue azur est très tentante.
Comme c’est la période estivale et que les contraintes liées au Covid-19 ont été sérieusement assouplies, nous avons beaucoup plus de voisins que d’habitude avec 5 tables au petit déjeuner ce matin. Parmi cette foule, un groupe loge sous tente sur la plage un peu plus loin et une personne est venue avec sa planche de surf pour profiter des belles vagues qu’il y a pour le moment. Manifestement ce surfeur n’en était pas à son premier essai et nous avons pu admirer quelques belles glissades sur les vagues pendant notre fin de petit-déjeuner.
Hier nous avons appris que les autorités sao toméennes avaient décidé que demain lundi serait un jour férié pour faire le pont avec le jour de fête national qui est mardi. Notre bungalow étant par hasard libre, nous avons décidé de prolonger notre séjour ici d’une nuit supplémentaire, malgré la foule! Initialement nous avions prévu de venir ici avec une amie qui devait nous rendre visite et avions donc réservé deux bungalows. Malheureusement suite aux grèves et autres tribulations propres à la période estivale en Europe, le vol de notre amie a été annulé. Etant donné qu’il n’était pas possible d’annuler notre réservation, nous sommes venu avec un de nos collègues qui ne connaissait pas encore cet endroit. Lui est passionné de surf et de plongée et a immédiatement décidé que dès son prochain voyage au Portugal il reviendrait avec tout le matériel nécessaire pour profiter de la mer et des vagues. Je crois que nous nous contenterons de regarder! Pour le moment, il fait singulièrement frais, c’est une période appelée “gravana” ici, un peu comme un hivernage et qui est typiquement plus fraiche et pour une fois nous aurions pu emmener une petite laine! Même si nous ne pouvons pas profiter de l’eau cette fois-ci (j’ai, Mari-Claude, fait un essai hier et ne suis pas vraiment prête à recommencer l’expérience aujourd’hui, sans compter qu’il y a pas mal de vent en plus!), les vagues et le bord de plage où elles s’écrasent créent un spectacle impressionnant dont nous profitons avec plaisir. Nous allons aller au restaurant d’une autre plage pour déjeuner ce midi (Inhame, dont nous vous avons déjà parlé précédemment) car à Jale c’est seulement petit déjeuner et dîner. Cela pourrait changer lorsque la construction de leur nouveau restaurant, situé un peu en hauteur au-dessus de la plage, sera terminée. La marée sera à son apogée (peut-on dire cela pour une marée) ce midi, mais si les courants sont moins forts à marée basse, nous pourrions refaire un essai de natation. Nous vous quittons ici, en espérant, comme chaque fois, recevoir de vos nouvelles,
Marie-Claude et Marc
The background, since we started writing these stories, has always been the oil palm, if only because it is the reason we moved back to Africa. Here in Sao Tome, even though our plantation is by far the largest in the country and has hundreds of thousands of (oil) palms, in reality there are many more coconut trees on the islands of Sao Tome and Principe. Not all coconut trees are planted, in fact the vast majority of these trees have sprouted spontaneously where the sea, rivers, wind, animals or men have abandoned them. They can be found all along the coast and sometimes even in the interior of the island, some trees having sprouted in the most inaccessible places such as the middle of a cliff or a small piece of rock in the middle of the sea.
In Sao Tome the vast majority of wild and cultivated coconut trees are, as far as they are accessible, harvested at various stages of maturity to be either eaten as they are or sold for processing into oil, flour and other products. We enjoy eating a fresh coconut from time to time as the water is very refreshing and rich in minerals and the still tender flesh is also very pleasant to eat. While browsing the internet, our inexhaustible source of (not always reliable) information, I read that we should not consume too much coconut water because it is extremely rich in potassium and too much potassium is not good for the heart. I don’t think we are at great risk as it is not something we consume every day, in fact we enjoy it when there are fresh coconuts in the garden and as the number of coconut trees is limited we sometimes have to be patient. There is also a rumour that the coconut tree is the most deadly tree in the world due to falling coconuts, but after further investigation it seems that even if the reception of a coconut on the skull is far from pleasant and can cause serious injuries, it takes more than that to liquidate a man (or woman). On the other hand, we know from our own experience in Haiti that it is not a good idea to park your car under a coconut tree because the effect of a coconut hitting the bodywork is not always with the best results.
When the coconuts are ripe, they still contain some water, but much less, and the flesh is generally much more difficult to extract. We have found that thin slices of toasted coconut flesh with a little turmeric, cinnamon or just plain is quite delicious as an appetizer, but not too much as it is quite filling and fat.
Here in Sao Tome, much like Agripalma for the oil palm, there is only one large company that processes coconuts into oil, flour and other by-products under the name Valudo (https://valudo.st/). Valudo does not (yet) have its own plantations and buys the nuts from small producers throughout the country. The process of turning the nuts into oil is quite simple and consists of removing the shell (which is an excellent raw material for making high quality charcoal), then the pulp is grated and pressed (cold) to extract virgin coconut oil which just needs to be filtered further. I describe this as a very simple process, but of course there are all sorts of constraints and expertise needed to produce quality oil. With our climate, coconut oil is translucent and remains liquid at room temperature, so you can just bottle it. But for its export and marketing in Europe, it must be packaged in wide-mouth jars because the oil congeals into a more or less hard white paste that would be impossible to extract from a bottle without putting it in a warm water bath first.
By chance (shall we say…) I am writing these lines sitting under the coconut trees on the beach of Domus Jalé, where we decided to come and suffer this weekend. The sea is unfortunately quite rough so we prefer not to take the risk of going swimming, even if the colour of the azure water is very tempting.
As it is summer time and the Covid-19 constraints have been seriously relaxed, we have many more neighbours than usual with 5 tables at breakfast this morning. Amongst this crowd, a group is staying in a tent on the beach a little further away and one person has come with his surfboard to enjoy the nice waves there are at the moment. Obviously this was not the first time this surfer had tried it, and we were able to enjoy some nice slides on the waves during our late breakfast.
Yesterday we learned that the Sao Tome authorities had decided that tomorrow, Monday, would be a public holiday to bridge the gap with the national holiday on Tuesday. Our bungalow happened to be free, so we decided to extend our stay here by one more night, despite the crowds! Initially we had planned to come here with a friend who was going to visit us and had therefore booked two bungalows. Unfortunately, due to strikes and other tribulations of the European summer period, our friend’s flight was cancelled. As it was not possible to cancel our reservation, we came with one of our colleagues who did not know this place yet. He is an avid surfer and diver and immediately decided that on his next trip to Portugal he would return with all the necessary equipment to enjoy the sea and the waves. I think we’ll just watch! At the moment it’s unusually cool, it’s a period called “gravana” here, a bit like a wintering period and typically cooler and for once we could have brought a jumper for the evenings! Even if we can’t enjoy the water this time (I, Mari-Claude, gave it a try yesterday and I’m not really ready to do it again today, not to mention that it is quite windy!), the waves and the beach-front where they crash create an impressive show that we enjoy. We will go to a restaurant on another beach for lunch this afternoon (Inhame, which we have already told you about) because here in Jale it is only breakfast and dinner. That is until they open a restaurant currently in the final stages of construction and which has been set on a rise juste above the beach. The tide will then be at its peak (can you say that for a tide) and if the currents are less strong at low tide, we could try swimming again. We leave you here, hoping, as always, to hear from you,
Marie-Claude and Marc