Scroll down for English text
Sao Tomé est devenu un état indépendant en 1975, avant cela c’était une colonie portugaise, assez prospère à en juger de l’immense réseau de grandes fermes, chemins de fer, routes, ports et autres structures qui avaient été construits dans toute l’île. En moins de 50 ans tout est tombé en ruine, il y a certes quelques structures (grandes résidences) qui ont plus ou moins survécu, mais de la grande majorité des constructions il ne reste que les fondations ou de vagues reliques de murs et de piliers qui indiquent que par le passé il y avait là un bâtiment, une chemin de fer, une structure industrielle (séchoir à cacao, traitement du café) avec des reliques de roues à aubes, canaux d’alimentation en eau ou simplement le pourtour de ce qui devait être de grandes aires de séchage. Aujourd’hui il est rare de trouver un morceau de rail sur ce qui était le chemin de fer, les seuls encore là sont ceux qui ont été converti en poteaux pour les fils électriques. Mais la base de la voie est souvent encore présente et, sauf en quelques endroits où les ponts se sont écroulés, servent actuellement de chemin d’accès vers l’intérieur du pays. La disparition de toutes ces constructions en un laps de temps aussi court est difficile à comprendre, même s’il est vrai qu’ici la nature reprend ses droits très rapidement. Le mystère toutefois est de savoir ce qui s’est passé avec les tonnes de matériaux de construction (blocs en béton, tuiles, grilles en fer forgé, etc.) qui ont littéralement disparu car peu de maisons sont construites avec d’autres matériaux que du bois.
Certains disent qu’au moment de l’indépendance, le mouvement communiste étant le moteur de ce changement, les terres ont été attribuées ou confiées à la “population” qui avait ni les moyens ni les connaissances pour gérer des grandes exploitations. D’autre part il n’est pas exclu que les colons portugais ne soient pas partis avec une partie de leur matériel, ce qui n’a probablement pas aidé non-plus. Le résultat est que la production a chuté vertigineusement et donc aussi les revenus des exploitations, qui ont du survivre sans pouvoir remplacer voire même correctement entretenir le matériel de production. Il n’est pas impossible que certains des matériaux et machines n’aient été vendus pour permettre aux “propriétaires” de boucler leur mois. Ce sont ici toutes sortes de spéculations, car personne n’a été en mesure de m’expliquer exactement comment les choses se sont passées et il est probable que certaines exploitations étaient déjà en déclin avant l’indépendance lorsque la perspective d’une indépendance du pays a poussé certains portugais à rentrer au pays avant que les choses ne deviennent trop compliquées.
Un autre mystère, d’un ordre très différent, concerne la navigation de plaisance. Les seuls bateaux que nous avons vu jusqu’à présent sont les barques, motorisées ou non, des pêcheurs et quelques rares canots à moteur un peu plus importants utilisés par des individus plus aisés pour se rendre dans de petites plages isolées. Mais il n’y a pas un seul voilier en vue, ni petits bateaux comme le Laser ou Hobbycat, ni bateaux plus importants avec cabine qui permettraient d’explorer l’île pendant un séjour de plusieurs jours. Il n’y a évidemment pas d’infrastructures non-plus (points d’eau, station de carburant, etc.) mais il ne faudrait pas beaucoup pour mettre cela en place dans quelques points clés de l’île comme Sao Tomé, Porto Alegre ou Neves. Il y a rarement des tempêtes et juste assez de vent pour pouvoir naviguer à la voile confortablement, l’eau est claire et chaude, il y a plein de petites baies avec plage de sable blanc, cocotiers et même souvent un petit ruisseau d’eau douce, donc tous les atouts pour en faire quelque chose de chouette. Il est vrai que dans le Golfe de Guinée il paraît qu’il y a des problèmes de piratage, mais j’ai du mal à imaginer qu’ils viendraient jusqu’aux côtes de Sao Tomé. La loi non-plus ne semble pas contenir de règles qui empêcherait de développer une telle activité et il ne manque pas de développements touristiques qui pourraient se distinguer en offrant la possibilité de faire un peu de voile ou seulement du windsurf (qui n’existe pas non plus).
Les seules activités nautiques proposées, autre que la natation, sont des excursions en barques de pêcheur, du surf et de la plongée (il y a un club de plongée à Sao Tomé et un autre à Santana). Nous voyons d’ailleurs régulièrement des touristes sur la route avec des planches de surf sur le toit où du matériel de plongée (palmes, masques, harpons) dans les bagages. Ici encore une fois, personne ne semble pouvoir expliquer l’absence de voiliers et nous ne pouvons que spéculer sur les raisons. Peut-être celle-ci est toute simple, personne n’a encore pensé à se lancer dans cette activité?!
En attendant, pour le moment l’afflux de touristes ne diminue pas au point que nous avons eu du mal à trouver un logement pour les auditeurs RSPO qui arrivent dans quelques semaines. Cela ne fait que renforcer le fait que nous devons absolument construire une maison de passage pour nos visiteurs car cela permet aussi d’organiser les déplacements de manière beaucoup plus efficace. L’absence de maison de passage n’est pas un mystère par contre, c’est simplement le fait que la plantation n’a pas eu les moyens financiers de faire de telles constructions jusqu’à présent, mais nous espérons y remédier très rapidement. Cela aura l’avantage de ne pas nécessairement dépendre de chambres d’amis dans les maisons existantes, ce qui n’est une solution que pour certains visiteurs surtout quand il est nécessaire de partager sa salle de bain…
Nous nous réjouissons toutefois des visites qui sont prévues chez nous à la maison, nous avons déjà une amie qui arrive demain soir, qui sont en outre une bonne excuse pour circuler et visiter l’île pendant les week-ends.
Nous espérons comme d’habitude avoir de vos nouvelles.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude
Sao Tome became an independent state in 1975, before that it was a Portuguese colony, quite prosperous judging by the huge network of large farms, railways, roads, ports and other structures that had been built all over the island. In less than 50 years everything has fallen into ruin, there are some structures (large residences) that have more or less survived, but of the vast majority of constructions only the foundations or vague relics of walls and pillars remain that indicate that in the past there was a building, a railway, an industrial structure (cocoa dryer, coffee processing) with relics of paddle wheels, water supply channels or simply the perimeter of what must have been large drying areas. Today it is rare to find a piece of track on what was the railway, the only ones still there are those that have been converted into poles for electric wires. But the base of the track is often still present and, except in a few places where the bridges have collapsed, is now used as an access road to the interior. The disappearance of all these constructions in such a short time is difficult to understand, even if it is true that here nature takes over very quickly. The mystery, however, is what happened to the tons of building materials (concrete blocks, tiles, wrought iron gates, etc.) that literally disappeared, as few houses are built with materials other than wood.
Some say that at the time of independence, the communist movement being the driving force behind this change, the land was allocated or entrusted to the “population” who had neither the means nor the knowledge to manage large farms. On the other hand, it is not excluded that the Portuguese settlers did not leave without some of their equipment, which probably did not help either. As a result, production dropped dramatically and so did the income of the farms, which had to survive without being able to replace or even properly maintain the production equipment. It is not impossible that some of the materials and machinery were sold to enable the “owners” to make ends meet. This is all speculation, as no one has been able to explain to me exactly how things happened, and it is likely that some farms were already in decline before independence when the prospect of the country’s independence caused some Portuguese to return home before things got too complicated.
Another mystery, of a very different order, concerns recreational boating. The only boats we have seen so far are the motorised and non-motorised boats of fishermen and a few slightly larger motorboats used by more affluent individuals to get to small, isolated beaches. But there is not a single sailboat in sight, neither small boats like the Laser or Hobbycat, nor larger boats with cabins that would allow to explore the island during a stay of several days. There is obviously no infrastructure either (water points, fuel station, etc.) but it wouldn’t take much to set that up in a few key points of the island like Sao Tomé, Porto Alegre or Neves. There are rarely storms and just enough wind to sail comfortably, the water is clear and warm, there are plenty of small bays with white sandy beaches, coconut palms and often even a small freshwater stream, so all the makings of something nice. It’s true that in the Gulf of Guinea there are rumoured to be piracy problems, but I can’t imagine that they would come to the coast of Sao Tome. The law doesn’t seem to contain any rules that would prevent such an activity and there is no shortage of tourist developments that could distinguish themselves by offering the possibility to do some sailing or just windsurfing (which doesn’t exist either).
The only water activities offered, other than swimming, are fishing boat trips, surfing and diving (there is a diving club in Sao Tome and another in Santana). We regularly see tourists on the road with surfboards on the roof or diving equipment (fins, masks, spears) in their luggage. Here again, no one seems to be able to explain the absence of sailboats and we can only speculate on the reasons. Perhaps it’s a simple one, no one has yet thought of taking up this activity!
In the meantime, for the moment the influx of tourists is not decreasing to the extent that we have had difficulty in finding accommodation for the RSPO auditors who are arriving in a few weeks. This only reinforces the fact that we absolutely must build a guest house for our visitors as it also allows for much more efficient travel arrangements. The absence of a guest house is not a mystery, however, it is simply the fact that the plantation has not had the financial means to build one until now, but we hope to remedy this very quickly. This will have the advantage of not necessarily relying on guest rooms in the existing houses, which is only a solution for some visitors especially when it is necessary to share a bathroom…
We are however looking forward to the visits that are planned at home, we already have a friend arriving tomorrow evening, which are also a good excuse to get around and visit the island during the weekends.
We hope to hear from you as usual.
See you soon,
Marc & Marie-Claude