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Roulotte – Gypsy Caravan

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Ces nouvelles, n’ont encore une fois, rien avoir avec Sao Tomé, ce sont des souvenirs que nous enregistrons ici pour ne pas tout à fait oublier certaines étapes “intéressantes” de notre vie. Entre autres, parce que nous avons remarqué que, parfois, notre réminiscence d’un même événement diffère !
Comme la plupart d’entre-vous le savez, en mars 2013 nous avons eu un petit pépin avec notre maison qui a brûlé. Marie-Claude était seule à la maison tandis que j’étais injoignable dans un avion qui me ramenait du Rwanda où j’avais été en mission. Tous les habitants présents, bipèdes ou non, ont pu sortir à temps, mais à ce moment-là le feu était déjà bien installé dans le grenier et commençait à s’attaquer aux chambre de l’étage réduisant ainsi l’espoir de pouvoir rapidement éteindre l’incendie, malgré l’arrivée très rapide des pompiers. De plus, ceux-ci ont pris du retard car les hydrants situés près de la maison ne fonctionnaient pas et ils ont du dérouler des tuyaux pour aller pomper de l’eau dans un fossé à près de 500m de là, ce qui a nécessité beaucoup plus de tuyaux que la charge normale d’un véhicule d’intervention. Bref, quand je suis finalement arrivé à la maison le lendemain matin vers 10h, prévenu, heureusement, par un message d’avertissement de Marie-claude, les pompiers étaient encore occupés à éteindre l’incendie après plus de 12 heures de travail. Outre la longue nuit de travail, il faisait un froid de canard et les embruns des lances d’arrosage gelaient instantanément sur les branches des arbres avoisinant la maison. Le plus beau souvenir de ce moment malgré tout désastreux, c’était de voir tous les amis, voisins et membres de famille venus immédiatement nous aider, qui, à sauver ce qui pouvait l’être dans la maison une fois le feu vert donné par les pompiers, qui, à préparer des boissons chaudes et de quoi manger pour sustenter les troupes ou enfin d’autres apportant du matériel (bâches, câbles, etc.) pour protéger les meubles et bibelots sauvés dans la maison. Cet élan spontané d’aide et de soutien a fait toute la différence et nous a aidé à relativiser les choses, car le plus important était malgré tout que Marie-Claude ait pu échapper (de justesse) à l’incendie. De justesse, car après enquête nous avons découvert que le feu avait commencé juste au-dessus de la tête de notre lit (suite à un conduit de cheminée mal isolé) et que le plafond s’était écroulé sur le lit où Marie-Claude aurait pu être profondément endormie.
Outre la solidarité mémorable de tous, nous avons également été agréablement surpris par une réponse allant au-delà de nos attentes de la part de notre assureur (Hiscox pour ne pas les nommer…) qui a tout fait pour alléger les difficultés auxquelles nous faisions face. Dans l’immédiat nous avons heureusement pu camper dans une chambre d’appoint, mais ce n’était pas une solution à long terme. Dans de telles situations l’assureur prend en charge la location d’un logement comparable pendant la durée de réparation de la maison sinistrée, mais comme outre les chiens nous avions également des poules, cheval et âne nécessitant nos soins nous préférions une solution nous permettant de rester sur place. C’est là qu’est venue l’idée de nous installer dans des roulottes dans le jardin, ce qui aurait l’avantage d’être également à pied d’œuvre pour suivre les travaux de remise en état de la maison. Nous ne voulions toutefois pas opter pour une caravane classique (eh oui, même dans des situations de crise nous avions nos caprices), mais plutôt une roulotte en bois de type gitane. Nous avons eu la chance de trouver un constructeur (Le Fabriquant des Carpates) qui a accepté de nous mettre en priorité sur son carnet de commande pour construire deux roulottes en bois sur mesure dans son atelier ukrainien, livrables après seulement quelques semaines. Deux roulottes car notre colocatrice avait elle-aussi perdu tous ses biens dans l’incendie et devait donc également être relogée. Après des négociations dues au caractère inhabituel de notre demande, notre assureur a accepté de financer l’achat des roulottes à la place de la valeur locative d’une maison de remplacement équivalente durant une période indéterminée.
Les roulottes étaient petites (12m²) mais complètes avec cuisine équipée, salle de douche et toilette sèche, chauffage central (y compris eau-chaude sanitaire) et un lit double (pas trop large). Heureusement nous avions la grange pour stocker une partie de nos vêtements et y faire des lessives, car installer une lessiveuse dans la roulotte aurait été impossible et “une wasserette” pour une longue période aurait été une solution jouable mais plus compliquée.
Lorsque nous avons emménagé dans la roulotte, vers le début du mois de juillet, nous ne pensions pas y rester trop longtemps car tous les corps de métier étaient prêts à démarrer les travaux dans la maison. Mais c’était sans compter le temps consacré aux procédures d’expertises et de contre-expertises nécessaires pour déterminer la cause et les responsabilités de l’incendie. Nous avons finalement vécu deux ans et demi dans notre petit nid d’amour et beaucoup aimé cette expérience malgré l’exiguïté du logement. Notre intention était de garder les roulottes comme gîtes après la reconstruction de la maison, car un de nos projets était de développer une activité de B&B dans la maison beaucoup trop grande pour juste nous deux. Petite note, nous avons reçu l’accord officiel de la commune pour l’utilisation de la maison comme B&B juste quelques jours avant l’incendie, accord qui sera un point crucial pour la reconstruction de la maison (mais ça c’est une autre histoire).
Les roulottes étaient montées sur roues et donc théoriquement “mobiles”, mais en réalité la structure des roues et du châssis était conçue pour permettre de déplacer celles-ci sur des courtes distances et non de voyager avec celles-ci comme cela aurait été le cas pour des véritables caravanes gitanes. Nous avons rapidement réaliser qu’il était nécessaire d’étayer les roulottes pour éviter qu’elles ne bougent trop ou que le chassis s’affaisse. En réalité nous avions trois roulottes dans le jardin car le fils de l’un de nos voisins (en réalité notre fournisseur local de produits bio et de matériel d’apiculture) avait aménagé une roulotte dans le cadre de son projet de fin d’études et a généreusement mis celle-ci à notre disposition nous donnant ainsi la possibilité de loger enfant ou ami lors de leur visite. Cette troisième roulotte n’avait pas le même confort que nos logements sur mesure, mais beaucoup plus de caractère car construite avec des matériaux de récupération de toutes sortes et donc un charme énorme.
Afin de disposer de tout le confort nécessaire, nous avions installé un réseau sous-terrain d’alimentation en eau et en électricité venant d’un compteur de chantier installé dans la maison et nous avions également installé une petite fosse septique pour avoir une logement tout à fait dans les règles. Le chauffage (et la cuisinière) étaient alimentés au gaz et il est vrai qu’en hiver cela nécessitait une changement assez fréquent des bonbonnes, mais le résultat était que dans les roulottes nous n’avons jamais eu froid. Il est vrai que quand la température extérieure était très basse (nous avons eu des pointes à -15°C pendant l’hiver) nous avons eu des problèmes avec les portions de tuyauterie extérieures qui n’étaient pas toujours bien isolées, mais sans grande gravité.
Vivre dans les roulottes nous a également permis de découvrir combien une toilette à compost où à “litière bio-maîtrisée” comme disent les “experts” est tout à fait viable, même dans un espace aussi petit. Avec un peu d’attention, nous n’avons, à aucun moment, été incommodés par des odeurs ou des mouches, même au plus chaud de l’été. La seule contrainte étant qu’il faut régulièrement vider le seau avec son mélange de copeaux de bois et de productions humaines, mais le compost qui en résulte est excellent.
Le seul défaut majeur de notre roulotte était le manque de ventilation en-dessous du lit (fermé sur trois côtés pas des cloisons) avec une tendance d’accumulation d’humidité et donc de moisissures, malgré une aération abondante du reste de l’habitat, même durant la nuit.
Serions-nous prêts à revivre dans une roulotte? La réponse est probablement oui, mais pas pour plusieurs années…
Nous espérons comme d’habitude avoir de vos nouvelles.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

These news, again, have nothing to do with Sao Tome, they are memories that we record here so that we don’t quite forget certain “interesting” stages in our lives. Among other things, because we have noticed that sometimes our recollection of the same event differs!
As most of you know, in March 2013 we had a little glitch with our house burning down. Marie-Claude was home alone while I was unreachable on a plane back from Rwanda where I had been on mission. All the inhabitants present, bipeds or not, were able to get out in time, but at that moment the fire was already well established in the attic and was beginning to attack the bedrooms upstairs, thus reducing the hope of being able to quickly put out the fire, despite the very rapid arrival of the fire brigade. Moreover, the fire brigade was delayed because the hydrants near the house were not working and they had to unroll hoses to pump water from a ditch about 500m away, which required many more hoses than the normal load of a fire engine. Anyway, when I finally arrived home the next morning around 10am, warned, fortunately, by a message from Marie-Claude, the firemen were still busy putting out the fire after more than 12 hours of work. In addition to the long night’s work, it was bitterly cold and the spray from the hoses froze instantly on the branches of the trees around the house. The most beautiful memory of this disastrous moment was to see all the friends, neighbours and family members who immediately came to help us, who saved what could be saved in the house once the firemen had given the green light, who prepared hot drinks and food to feed the troops, and others who brought material (tarpaulins, cables, etc.) to protect the furniture and knick-knacks saved in the house. This spontaneous outpouring of help and support made all the difference and helped us to put things into perspective, because the most important thing was that Marie-Claude was able to escape (barely) from the fire. Barely, because after investigation we discovered that the fire had started just above the head of our bed (due to a badly insulated chimney) and that the ceiling had collapsed on the bed where Marie-Claude could have been fast asleep.
In addition to the memorable solidarity of all, we were also pleasantly surprised by a response beyond our expectations from our insurer (Hiscox not to mention them…) who did everything possible to alleviate the difficulties we were facing. Fortunately we were able to camp in a spare room for the time being, but this was not a long-term solution. In such situations the insurer will pay for the rental of comparable accommodation while the damaged house is being repaired, but as we also had chickens, a horse and a donkey in need of our care, we preferred a solution that would allow us to stay on site. That’s when the idea came up to move into gypsy wagons in the garden, which would have the advantage of also being on hand to monitor the work in the house. However, we didn’t want to opt for a classic caravan (yes, even in crisis situations we had our whims), but rather a gypsy-style wooden caravan. We were lucky enough to find a builder (Le Fabriquant des Carpates) who agreed to put us first on their order book to build two custom-made wooden caravans in their Ukrainian workshop that could be delivered after only a few weeks. Two caravans because our flatmate had also lost all her possessions in the fire and therefore also had to be rehoused. After negotiations due to the unusual nature of our request, our insurer agreed to finance the purchase of the wagons in lieu of the rental value of an equivalent replacement home for the reconstruction period.
The caravans were small (12m²) but complete, with a fully equipped kitchen, shower room and dry toilet, central heating (including hot water) and a double bed (not too wide). Fortunately we had the barn to store some of our clothes and do laundry in, as installing a washing machine in the caravan would have been impossible and “a launderette” for a long period would have been a feasible but more complicated solution.
When we moved into the caravan at the beginning of July, we didn’t think we would stay there too long because all the tradesmen were ready to start work on the house. But that was without counting the time spent by the experts and counter-assessment procedures necessary to determine the cause and responsibilities of the fire. We finally lived in our little love nest for two and a half years and enjoyed the experience very much, despite the cramped conditions. Our intention was to keep the trailers as “gîtes” after the house was rebuilt, as one of our plans was to develop a B&B business in the house which was far too big for just the two of us. As a small note, we received the official agreement from the municipality to use the house as a B&B just a few days before the fire, which will be a crucial point for the reconstruction of the house (but that’s another story).
The caravans were mounted on wheels and therefore theoretically “mobile”, but in reality the structure of the wheels and chassis was designed to allow them to be moved over short distances and not to travel with them as would have been the case for real gypsy caravans. Also once in place, we found out that it was necessary to install supports to limit the movements and sagging of the frame. In reality we had three caravans in the garden because the son of one of our neighbours (in reality our local supplier of organic produce and beekeeping equipment) had built a caravan as part of his final year project and generously made it available to us, giving us the opportunity to accommodate a child or friend when they visited. This third caravan did not have the same comfort as our custom-made accommodation, but it had much more character because it was built with all kinds of recycled materials and therefore had a huge charm.
In order to have all the necessary comforts, we had installed an underground water and electricity supply from a site meter installed in the house and we had also installed a small septic tank to have a fully compliant dwelling. The heating (and cooker) were gas fired and it is true that in winter this meant that the gas cylinders had to be changed quite often, but the result was that in the caravans we never felt cold. It is true that when the outside temperature was very low (we had peaks of -15°C during the winter) we had some problems with the outside pipework which was not always well insulated, but not very serious.
Living in the caravans also allowed us to discover how viable a compost toilet or “bio-litter” as the “experts” say is, even in such a small space. With a little care, we were never bothered by odours or flies, even in the heat of summer. The only constraint is that you have to empty the bucket regularly with its mixture of wood shavings and human produce, but the resulting compost is excellent.
The only major defect of our caravan was the lack of ventilation under the bed (closed on three sides by partitions) with a tendency to accumulate humidity and therefore mould, despite abundant ventilation of the rest of the habitat, even during the night.
Would we be willing to live in a trailer again? The answer is probably yes, but not for many years…
We hope to hear from you as usual.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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