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Dans un endroit comme le nôtre et une activité comme la nôtre les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Mais, il y a malgré tout une certaine routine que nous pensions décrire dans les nouvelles du jour.
Le jour se lève vers 5h30, mais dès 5h le générateur se met en marche et accélère la “levée” du jour car toutes les lumières (de sécurité) s’allument autour de la maison. Notre réveil nous prépare au lever par une lumière croissante avant de devenir sonore à 5h30, en réalité un peu plus tôt car il avance de 6-7 minutes, en théorie pour nous permettre de paresser un petit peu au lit, mais c’est dangereux donc en général je me lève tout de suite. Marie-Claude, à raison, prend les choses plus calmement, mais plus pour s’étirer et ne pas se précipiter car le sommeil c’est fini.
Après m’être passé un rabot sur la face et m’être habillé, j’ouvre les portes et volets pour laisser entrer la lumière du jour dans le salon et la cuisine, toutefois à cette heure-là, surtout s’il fait couvert (ce qui est plutôt fréquent ici) il est encore nécessaire d’allumer la lumière pour y voir vraiment clair.
Notre première activité consiste à préparer un jus de citron (chaud et mélangé avec du Kombucha) car il semblerait que c’est idéal à prendre avant toute autre chose le matin. Marie-Claude vous expliquera mieux que moi, mais il semblerait qu’à jeun le citron n’est pas acide dans l’estomac et donc excellent pour équilibrer la flore intestinale avant de consommer d’autres aliments. Outre le jus de citron, nous prenons une assiette de fruits (généralement papaye, ananas, mangue et fruits de la passion). Les papayes viennent parfois du jardin et nous avons maintenant également une production de fruits de la passion (issue de semis faits par Marie-Claude au début de notre séjour ici), le reste vient du marché. Sauf pour Marie-Claude qui savoure un (ou deux) petits cafés, c’est généralement tout ce que nous prenons le matin. Le dimanche c’est une autre histoire car après les fruits nous prenons du pain fait maison, des œufs (pour Marie-Claude) et parfois même un des “muesli koek” thésaurisés dans le congélateur pour des occasions spéciales.
Je quitte la maison pour être à l’appel des ouvriers de la plantation avant 6h30, le lieu d’appel le plus éloigné est à 15 minutes à vélo (à l’exception de la division 4 qui est à 1h de voiture et où je ne vais que quand je reste en plantation toute la matinée), donc généralement nous ne sommes pas trop pressés pour manger nos fruits. L’appel, où je retrouve généralement le directeur de plantation, ici se passe dans un désordre total, c’est bruyant, les uns discutent, les autres affûtent leurs outils de récolte et d’autres enfin s’installent pour manger (parfois juste un sandwich mais souvent un repas complet de riz, légumes et l’une ou l’autre forme de protéine). Et puis, tout d’un coup comme par miracle, tout le monde quitte le lieu d’appel pour rejoindre leur point de travail, certains à pied et d’autres dans la remorque d’un tracteur ou un camion quand le lieu de travail est un peu plus éloigné. A 7h c’est le silence qui règne, tout le monde est parti.
Mon étape suivante est généralement l’huilerie, où le travail commence un peu plus tard et les ouvriers n’arrivent que vers 7h. Je fais généralement un tour des installations avec le directeur industriel tandis que l’usine se met tout doucement en route en commençant par les chaudières qui mettent près de 2h pour arriver à une pression de vapeur suffisante pour lancer la transformation des régimes. Le travail de l’huilerie commence avec les régimes et fruits qui restent de la veille car la récolte du jour n’arrive que plus tard compte tenu du temps qu’il faut pour récolter et puis charger les remorques qui vont acheminer la récolte jusqu’à la fabrique. Les premières heures de la journée sont généralement mises à profit pour faire quelques entretiens, nettoyages et réparations si nécessaire. C’est un moment idéal pour faire le tour car il n’y a pas encore trop de bruit.
Après la visite de l’huilerie, qui dure généralement entre 1/2h et 1h je me rends à 1km de là aux bureaux centraux. En fait c’est là que nous avons les bureaux administratifs, y compris le mien, mais aussi le magasin central et le garage. Avant de m’installer au bureau pour attaquer le travail plus administratif, je fais généralement une visite au garage pour voir quels sont les véhicules qui s’y trouvent, les priorités de réparations et les problèmes éventuels (généralement l’une ou l’autre pièce de rechange essentielle qui par hasard n’est pas disponible au magasin).
Nos bureaux ne sont pas très spacieux et occupent un bâtiment qui n’avait pas été conçu comme tel, ce qui fait que l’agencement est un peu bizarre et je dois (par exemple) sortir à l’extérieur pour aller voir mes collègues de l’administration ou des finances. Mon bureau est aménagé dans ce qui était le laboratoire de l’ancienne huilerie (maintenant le garage) et j’ai donc des prises de courant un peu partout à des hauteurs tout à fait inhabituelles, probablement pour des appareils qui étaient installés sur des tables. Le directeur agronomique a son bureau juste à côté du mien et accessible facilement car nos portes sont mitoyennes, mais une visite chez le directeur financier (qui occupe également un bureau juste à côté du mien) nécessite un périple par l’extérieur.
Derrière notre bureau il y a un bâtiment un peu délabré où, jusqu’à présent, est organisée la distribution et vente d’huile de palme pour nos travailleurs. J’ai décidé de déménager cette opération car les discussions qui y ont lieu sont souvent très bruyantes et parfois je suis obligé de fermer mes fenêtres pour pouvoir avoir une conversation posée au téléphone. Garder les fenêtres fermées n’est pas une option car n’ayant pas de climatisation le petit courant d’air provenant de la fenêtre est essentiel pour pouvoir travailler confortablement.
Au bureau je reçois des visites diverses allant du travailleur qui vient demander une aide financière au visiteur (professionnel ou non) qui passe par là et veut rencontrer le DG. Il y a évidemment la paperasserie à signer (demandes d’absence, achats de médicaments, procédures disciplinaires, correspondance, demandes d’achat, réquisitions, etc.) qui parfois est assez volumineuse. Finalement, dans le cadre de notre procédure de certification RSPO il y a beaucoup de documents (procédures, politiques, rapports de formations, audits, etc.) qui doivent être visés et approuvés et qui me prennent probablement un peu plus de temps car, même si je me débrouille pas trop mal dans cette nouvelle langue, tous sont rédigés en portugais et nécessitent de temps à autre de recourir à mon dictionnaire.
Entre les documents, j’essaye de bouger un petit peu en allant visiter les divers chantiers que nous avons en cours (aménagements de la crèche, construction d’une nouvelle bibliothèque, blocs sanitaires pour les ouvriers du garage, réparations des maisons d’habitation, etc.) et pour lesquels il y a (trop) souvent des choses à corriger (sans doute parce que je m’étais mal exprimé au départ…).
A midi, tout le monde se met en pause et mois aussi je rentre à la maison pour déjeuner avec Marie-Claude. Je dis midi mais je n’arrive généralement pas à la maison avant 12h30 parce qu’il y a toujours des petites choses à régler en dernière minute et (pour une raison mystérieuse) c’est généralement à midi moins une que l’on vient le solliciter pour ces questions. La pause de midi dure approximativement une heure et (à la différence de Brabanta où il y avait 1/2h de route entre le bureau et la maison) comme je suis à quelques minutes de la maison, nous pouvons raisonnablement profiter du déjeuner et parfois même faire une petite sieste (de 10 minutes).
L’après-midi est généralement consacré aux réunions (direction, RSPO, formations, etc.) sachant que le travail se termine à 15h pour tous les employés sauf l’équipe comptable qui travaille une heure de plus pour compenser leur arrivée tardive le matin (ils viennent de la ville en minibus et ne sont généralement pas là avant 8h30).
A 16h le générateur est arrêté et seuls quelques une d’entre-nous (directeur financier directeur agronomique et moi) continuent de travailler tant que la batterie de notre ordinateur portable et la lumière du jour le permet. Au plus tard à 17h30 il faut fermer boutique car il fait trop sombre pour encore fonctionner efficacement. J’en profite généralement pour aller faire un dernier tour à l’huilerie (qui fonctionne avec deux quarts en période de forte production et n’arrête que vers 22-23h selon les livraisons de régimes et de fruits) pour m’assurer que tout fonctionne comme prévu et pour avoir une idée de la production qui restera sur l’aire de réception pour le lendemain. Le directeur industriel n’est généralement plus présent à ce moment-là, mais il revient plus tard dans la soirée pour faire son tour d’inspection à lui. Lorsque l’huilerie ne fonctionne plus (en cas de faible production de la plantation) cette visite est l’occasion pour moi de vérifier si tout est correctement fermé et si les agents de sécurité sont en place.
Nous travaillons avec un service de sécurité extérieur chargé de surveiller les endroits clés de la plantation, à savoir les bureaux, l’huilerie et le Parque Verde où nous résidons. Comme tous les employés ici à Sao Tomé, toutes les excuses sont bonnes pour ne pas se présenter au travail et il n’est pas rare qu’au lieu des 4 personnes prévues il n’y ait qu’un ou deux agents présents…
De retour à la maison, nous passons une soirée calmement avec une demi-heure à une heure de répétition de saxophone car je suis déterminé de reprendre les choses en main et ne pas perdre tout à fait les cours pris pendant plus d’un an à Londres.
Mis à part notre infusion d’Artémisia (quand c’est le moment) nous ne mangeons généralement rien le soir. Encore que de temps en temps je ne résiste pas à la tentation de déguster quelques biscuits à l’avoine ou l’un ou l’autre shortbread fait maison.
Entre 7h30 et 8h c’est l’heure de la douche et puis dans les plumes, même si le générateur tourne encore jusque 10h30, mais ça c’est pour nos collègues qui aiment regarder la télévision le soir, surtout s’il y a un match de foot. Nous avons choisi de vivre sans télévision (si nous voulons regarder un film, nous employons nos écrans de PC) donc la question ne se pose même pas.
Pas un récit très excitant, mais même ces petites choses banales valent la peine d’être enregistrées pour quand nous aurons perdu la mémoire.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
In a place like ours and for activities like ours, days come and go never the same. However, there is a certain routine that we thought we would describe in today’s news.
Sunrise starts at 5.30 am, but at 5 am the generator starts up and speeds up the “rising” of the day as all the (security) lights are turned on around the house. Our alarm clock prepares us for the wake-up time with an gradually increasing light before becoming audible at 5.30am, actually a little earlier as our alarm clock runs 6-7 minutes fast, in theory to allow us to laze around in bed for a bit, but it’s dangerous so I usually get up straight away. Marie-Claude, rightly, takes things more calmly, but more to stretch and not to rush, not because she goes back to sleep.
After having shaved and getting dressed, I open the doors and shutters to let the daylight into the living room and the kitchen, but at this time of the day, especially if it’s overcast (which is quite often here), it is still necessary to turn on the light to really see clearly.
Our first activity is to prepare a lemon juice (hot and mixed with Kombucha) as it seems to be ideal to take before anything else in the morning. Marie-Claude will explain it better than I can, but it seems that on an empty stomach, lemon juice is not acidic and therefore excellent for balancing the intestinal flora before consuming other foods. In addition to the lemon juice, we have a plate of fruit (usually papaya, pineapple, mango and passion fruit). The papayas sometimes come from the garden and we now also have a production of passion fruit (from seedlings made by Marie-Claude at the beginning of our stay here), the rest comes from the market. Except for Marie-Claude who enjoys one (or two) small coffees, that’s usually all we have in the morning. On Sundays it’s a different story because after the fruit we have homemade bread, eggs (for Marie-Claude) and sometimes even one of the “muesli koek” hoarded in the freezer for special occasions.
I leave the house to be at muster in the plantation before 6.30am, the furthest muster place is 15 minutes away by bike (except for division 4 which is 1 hour away by car and where I only go when I stay on the plantation all morning), so we are usually not in too much of a hurry to eat our fruit. Roll calls, where I usually meet up with the plantation manager, here are more akin to a market place, it’s noisy, some are chatting, some are sharpening their harvesting tools and some are settling down to eat (sometimes just a sandwich but often a full meal of rice, vegetables and some form of protein). And then, all of a sudden, as if by a miracle, everyone leaves the place to go to their work point, some on foot and others in the trailer of a tractor or a truck when the location is a little further away. At 7am allis silent, everyone has left.
My next stop is usually the oil mill, where work starts a little later and the workers do not arrive until around 7am. I usually take a tour of the facilities with the industrial manager while the plant slowly gets up and running, starting with the boilers, which take almost two hours to build up enough steam pressure to start processing the bunches and fruit. The work of the oil mill begins with the bunches and fruit left over from the previous day, as the day’s harvest does not arrive until later, given the time it takes to harvest and then load the trailers that will transport the crop to the factory. The first few hours of the day are usually used to do some maintenance, cleaning and repairs if necessary. This is an ideal time to take a tour as there is not yet too much noise.
After the visit of the oil mill, which usually lasts between 1/2 and 1 hour, I go 1km further to the central offices. In fact this is where we have the administrative offices, including mine, but also the central warehouse and the garage. Before I move to the office to start the more administrative work, I usually make a visit to the garage to see what vehicles are there, what the priorities are for repairs and what problems there are (usually one or other essential spare part that just happens not to be available in the warehouse).
Our offices are not very spacious and occupy a building that was not designed as such, so the layout is a bit odd and I have to (for example) go outside to see my colleagues in administration or finance. My office is in what used to be the laboratory of the old oil mill (now the garage) so I have power sockets all over the place at quite unusual heights, probably for equipment that used to be on tables. The plantation manager has his office right next to mine and easily accessible as our doors are adjoining, but a visit to the finance manager (who also occupies an office right next to mine) requires a trip to the outside.
Behind our office there is a somewhat dilapidated building where, until now, the distribution and sale of palm oil for our workers is organised. I decided to move this operation elsewhere because the discussions that take place there are often very noisy and sometimes I have to close my windows in order to have a quiet conversation on the phone. Keeping the windows closed is not an option as there is no air conditioning and the small draught coming from the window is essential to work comfortably.
In the office I receive various visits, from the worker who comes to ask for financial help to the visitor (professional or not) who passes by and wants to meet the GM. There is of course the paperwork to be signed (requests for absence, purchase of medication, disciplinary procedures, correspondence, spare or consumable purchase requests, warehouse requisitions, etc.) which is sometimes quite voluminous. Finally, as part of our RSPO certification process there are a lot of documents (procedures, policies, training reports, audits, etc.) that need to be signed off and approved, which probably takes me a bit longer because, even though I’m not too bad at this new language, all of them are written in Portuguese and from time to time I need to resort to my dictionary.
In between documents, I try to move around a bit by going to visit the various projects we have in progress (improvements to the crèche, construction of a new library, sanitary blocks for the garage workers, repairs to the houses, etc.) and for which there are (too) often things to correct (probably because I had expressed myself badly at the start…).
At noon, everyone takes a break and I too go home to have lunch with Marie-Claude. I say noon but I usually don’t get home before 12.30 because there are always last minute things to be dealt with and (for some mysterious reason) it’s usually at 12.01 that people come to me for these matters. The lunch break lasts about an hour and (unlike Brabanta where it was a half hour drive from the office to the house) as I am only a few minutes away from home, we can reasonably enjoy lunch and sometimes even take a little nap (of 10 minutes).
The afternoon is usually devoted to meetings (management, RSPO, training, etc.) knowing that work ends at 3pm for all employees except the accounting team who work an extra hour to compensate for their late arrival in the morning (they come from the city by minibus and are usually not there before 8:30am).
At 4pm the generator is shut down and only a few of us (finance director, agronomy director and me) continue to work as long as our laptop battery and the daylight allow. By 5.30pm at the latest we have to close up shop as it is too dark to work efficiently. I usually take this opportunity to go for a final walk around the oil mill (which operates with two shifts during peak production and only stops at around 10-11pm depending on the deliveries of bunches and fruit) to make sure that everything is working as planned and to get an idea of how much production will be left on the reception area for the next day. The industrial manager is usually no longer present at this time, but he returns later in the evening to do his own inspection tour. When the oil mill is no longer in operation (in case of low production of the plantation) this visit is an opportunity for me to check if everything is properly closed and if the security guards are in place.
We work with an external security service that monitors the key areas of the plantation, namely the offices, the oil mill and the Parque Verde where we live. Like all employees here in Sao Tome, any excuse is good enough to not show up for work and it is not uncommon that instead of the expected 4 people there are only one or two agents present…
Back home, we spend an evening quietly with half an hour to an hour of saxophone practice (as I am determined to get things back on track and not quite lose the lessons I took for over a year in London).
Apart from our Artemisia tea (one week a month) we don’t usually eat anything in the evening. Although from time to time I can’t resist the temptation to have some oatmeal biscuits or one or other homemade shortbread.
Between 7.30 and 8 o’clock it’s time for a shower and then into the feathers, even if the generator is still running until 10.30, but that’s for our colleagues who like to watch TV in the evening, especially if there’s a football match on. We have chosen to live without television (if we want to watch a film, we use our PC screens) so the question doesn’t even arise.
Not a very exciting story, but even these little trivial things are worth recording for when we lose our memory.
Hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude