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Ces derniers temps il y a eu beaucoup de pluie, fréquentes et abondantes, mais ce ne sont pas elles qui font l’objet des “Premières” même si elles y ont sérieusement contribué.
Toutes les semaines j’accompagne généralement le directeur de plantation en plantation au moins une demi journée et, généralement encore une fois cela se passe le mercredi matin, pour couper la semaine (plus ou moins) en deux. Ce mercredi nous avons été en division 3, qui se trouve située un peu plus en hauteur dans les collines surplombant la plantation et qui nécessite de traverser la rivière Mioba par un gué. Le gué est bien aménagé avec une bonne base en béton et le plus souvent même quand le niveau de la rivière est assez haut il n’est pas trop difficile de passer en voiture. Donc ce mercredi, Carina et moi avons accompagné notre directeur de plantation avec sa voiture pour aller suivre les opérations (essentiellement de récolte) avec nos parapluies, car il pleuvinait et c’est plus agréable d’avoir l’impression d’être plus ou moins sec. Plus ou moins sec car il y a nombre de petits ruisseaux et mares à traverser et on finit par rater une pierre ou tomber sur un terrain plus meuble avec le résultat que la chaussure au départ imperméable, l’est toujours mais avec de l’eau dedans.
Ce mercredi toutefois la pluie s’est graduellement intensifiée au point que mon parapluie a finalement décidé que c’était trop et a commencé à percer de toutes parts, au point où je n’étais plus trop sur certain qu’il soit encore utile de l’utiliser. Finalement oui parce qu’il a malgré tout limité la quantité d’eau qui passait, préservant ainsi le téléphone que j’essayais désespérément de protéger dans ma poche. À un moment donné il y avait tellement d’eau qui coulait comme un torrent à nos pieds que nous avons renoncé à essayer de marcher sur les pierres et monticules. Seuls nos collègues avec des bottes semblaient plus ou moins échapper aux entrées d’eau et même de cela je n’en suis pas trop sûr compte tenu de ce que je sentais couler le long de mes jambes. Malgré ce déluge, le chien du divisionnaire (chef de section 3), qui était aussi avec nous et qui avait dû traverser le gué par ses propres moyens, nous suivait partout fidèlement malgré l’abondance des eaux.
Finalement, bien mouillés et ayant vu tout ce qu’il y avait à voir, nous avons décidé de rejoindre la voiture, restée non loin du gué, pour rentrer à la maison. Seulement voila, arrivés au gué nous avons trouvé tout un groupe de travailleurs et le responsable du département des infrastructures (également venu en voiture) regardant avec doute le niveau de l’eau qui était sérieusement plus haut que lors de notre passage du matin. Le niveau de la rivière ne permettait en fait pas de traverser sans risques en voiture. Certains travailleurs s’y sont risqués à pied en s’aidant d’un bâton, mais je ne sais pas trop ce qui se serait passé s’ils avaient glissé et je n’avais aucune envie de faire l’essai.
Il faut savoir que nous venons d’acheter deux camions ex-militaire 4×4 qui serviront au transport du personnel en plantation et comme je n’avais pas envie de passer l’après-midi voir plus coincé du mauvais côté de la rivière, nous avons fait appel à l’un de ces camions pour venir nous chercher. Le camion a évidemment traversé le gué comme si de rien n’était et nous a ramené sains et saufs jusqu’au bureau. Pour nous (Carina, le directeur de plantation et moi) c’était la première fois que nous voyagions dans ce camion et je crois même que c’est la première fois que nous l’avons utilisé. Ces camions ne sont pas neufs (je crois qu’ils datent du milieu des années ’80) mais ont été entretenu avec amour et surtout, grand atout pour ici, n’ont pas un gramme d’électronique dans leur fonctionnement, donc réparables localement.
Arrivés au bureau il nous fallait encore rentrer à la maison et compte tenu de la pluie et de mon parapluie percé je n’avais pas trop envie de faire cela à pied. C’est ainsi que nous avons eu une deuxième première en empruntant le minibus du personnel (avec lequel je n’avais pas encore voyagé non-plus) pour aller jusqu’à la maison. A la maison nous attendait Mauricette (notre cuisinière) très inquiète car nous étions en retard par rapport au programme habituel et nous a presque grondé d’avoir traversé la rivière par temps de pluie.
Dans l’après-midi, alors que la pluie s’était un petit peu calmée, notre directeur de plantation s’est dit que le moment était bon pour aller récupérer sa voiture, mais arrivé sur place le volume de la rivière semblait avoir décuplé et même le camion aurait été emporté comme un fétu de paille. Il n’y avait pas que la voiture du directeur qui était restée de l’autre côté, aussi la moto du divisionnaire et son chien (qui avait refusé de monter dans le camion lorsqu’il en était encore temps).
Ce n’est pour finir que le lendemain que les véhicules ont été récupérés, de même que le chien qui avait décidé (probablement sagement ) de passer la nuit à côté de la moto plutôt que de se risquer dans l’eau. D’autant plus que semble-t-il lors d’une précédente crue le chien (encore innocent sans doute) s’était fait emporter par les flots et avait survécu de manière miraculeuse mais un peu meurtri.
Comme souvent dans le nord de l’île le temps est plus clément et parce que Carina est plus une citadine que nous, nous avions décidé de passer ce week-end en ville afin d’explorer la petite capitale de Sao Tomé. Pour l’occasion nous avions réservé des chambres dans un hôtel appelé PZERO situé en bordure de la baie de Sao Tomé. Sans compter le fait que la cuisine de cet hôtel (le restaurant étant lui appelé MOON) est absolument délicieuse et différente de ce qui est proposé dans la majorité des autres restaurants, les chambres sont spacieuses, confortables et décorées avec goût, bref nous avons été conquis. Pour couronner le tout, nous nous sommes réveillés ce matin sous un soleil radieux qui nous a accompagné toute la journée, ce qui a évité à Carina de sombrer complètement dans la déprime à cause de la pluie incessante. D’une certaine manière une autre première (pas la déprime, l’hôtel) qui ne sera certainement pas une dernière.
Nous espérons que ces lignes vous trouveront bien et comme toujours nous aimerions beaucoup lire le récit de vos expériences à vous.
A très bientôt,
Marc, Marie-Claude et Carina
There has been a lot of rain lately, frequent and heavy, but it is not the rain that is the subject of the “Firsts”, even if it has made a serious contribution to what follows.
Every week I usually accompany the plantation manager to the plantation for at least half a day and, again, this usually happens on Wednesday morning, to cut the week (more or less) in half. This Wednesday we went to Division 3, which is located a little higher up in the hills above the plantation and requires crossing the Mioba River by a ford. The ford is well laid out with a good concrete base and most of the time even when the river level is quite high it is not too difficult to drive across. So this Wednesday Carina and I accompanied our plantation manager with his car to follow the operations (mainly harvesting) with our umbrellas, as it was raining (slightly) and it’s more pleasant to have the impression of being more or less dry. More or less dry because there are many small streams and ponds to cross and you end up missing a stone or falling on softer ground with the result that the initially waterproof shoe is still waterproof but with water inside.
This Wednesday however the rain gradually intensified to the point where my umbrella finally decided it was too much and water started to seep through on all sides, to the point where I wasn’t sure if it was still useful to use it. Eventually it did because it still limited the amount of water that got through, preserving the phone I was desperately trying to protect in my pocket. At one point there was so much water flowing like a torrent at our feet that we gave up trying to walk on the rocks and mounds. Only our colleagues with boots seemed to more or less escape the ingress of water, and even that I am not too sure of, given what I felt running down my legs. In spite of this deluge, the divisional officer’s dog (section leader 3), who was also with us and who crossed the ford by his own means in the morning, followed us faithfully everywhere in spite of the abundance of water.
Finally, quite wet and having seen all there was to see, we decided to go back to the car, which had remained not far from the ford, to return home. Only, when we arrived at the ford we found a whole group of workers and the head of the infrastructure department (who had also come by car) looking doubtfully at the water level, which was seriously higher than when we had come in the morning. The level of the river did not actually allow for a safe crossing by car. Some workers ventured across on foot with the help of a stick, but I’m not sure what would have happened if they had slipped and I had no desire to try it out.
It is worth noting that we’ve just bought two ex-military 4×4 trucks that will be used to transport staff to and in the plantation and as I didn’t want to spend the afternoon or longer stuck on the wrong side of the river, we called in one of these trucks to pick us up. The truck obviously crossed the ford as if nothing had happened and brought us back safely to the office. For us (Carina, the plantation manager and me) it was the first time we had travelled in this truck and I think it was the first time we had even used it. These trucks are not new (I think they date from the mid 80’s) but have been lovingly maintained and most importantly, a great asset for us, do not have an ounce of electronics in their operation, so they can be repaired locally.
When we arrived at the office we still had to go home and considering the rain and my pierced umbrella I didn’t feel like walking. So we had a second first by taking the staff minibus (which I hadn’t travelled in yet either) to the house. At home Mauricette (our cook) was waiting for us, very worried because we were late for the usual programme and almost scolded us for crossing the river in the rain.
In the afternoon, when the rain had eased a little, our plantation manager thought it was a good time to go and get his car back, but by the time he got there the river seemed to have increased tenfold and even the truck would have been washed away like a straw. It was not only the director’s car that was left on the other side, but also the divisional officer’s motorbike and his dog (which he had refused to get into the truck while there was still time).
It was not until the following day that the vehicles were finally recovered, as well as the dog which had decided (wisely, no doubt) to spend the night next to the motorbike rather than venture into the water. Especially as it seems that during a previous flood the dog (still innocent, no doubt) had been swept away by the water and had miraculously survived, albeit a little bruised.
As is often the case in the north of the island, the weather is milder and because Carina is more of a city girl than we are, we decided to spend the weekend in town to explore the small capital of Sao Tome also hoping for some sun. For the occasion we had booked rooms in a hotel called PZERO located on the edge of the bay of Sao Tome. Not to mention the fact that the food in this hotel (the restaurant being called MOON) is absolutely delicious and different from what is offered in most other restaurants, the rooms are spacious, comfortable and tastefully decorated, in short we were won over. To top it all off, we woke up this morning to bright sunshine that stayed with us all day, saving Carina from being completely depressed by the incessant rain. In a way, another first (not the depression, the hotel) that will certainly not be a last.
We hope these lines find you well and as always we would love to read about your experiences.
See you soon,
Marc, Marie-Claude and Carina