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Il y a quelque temps nous avions fait une balade près de Mucumbli où les “locaux” nous demandaient si nous allions visiter la cascade. Il semble en effet que sur les hauteurs de Neves, la ville locale, il y ait une des plus hautes cascades de l’île. Un de mes collègues avait déjà visité cette cascade et nous avait parlé de la nécessité de passer par un tunnel à moitié inondé pour y arriver, mais, mis à part ces informations nous n’en savions pas beaucoup plus.
Lors de cette première balade, qui nous avait amené à gravir la montagne pendant une bonne heure et demie, nous avions dû renoncer à aller jusqu’à la cascade parce que le temps nous manquait. Mais avions décidé d’y revenir dès que l’occasion se présenterait. Cette occasion s’est présentée il y a un peu plus d’une semaine, mais cette fois nous avons décidé d’y aller en voiture pour éviter d’être une fois de plus limités par le temps. Nous avons ainsi repris la route que nous avions fait à pied, et réalisé que nous avions fait un sérieux bout de chemin, pour aller vers ce que nous pensions être la fameuse cascade. Arrivés dans une ancienne “Roça” (ferme coloniale), un monsieur nous a gentiment proposé de nous guider jusqu’à la cascade, mais très sûrs de nous, nous avons poliment décliné en présumant que nous y étions presque. Le monsieur nous a du reste confirmé qu’il fallait continuer de monter plus haut, mais peut-être aurions-nous du accepter ses services.
Nous avons suivi la route jusqu’au bout en passant à côté de petites cascades très modestes, certainement pas celles correspondant aux photos vues sur le web ou les brochures touristiques. Il y avait bien un sentier qui continuait plus loin, mais celui-ci était tellement encombré de branches et de hautes herbes qu’il était peu probable que ce soit une voie d’accès utilisée par les touristes, du moins récemment. Etant passé près d’un embranchement sur la route, nous avons assumé que c’est cette autre route, toutefois moins fréquentée à voir les traces de passage, qui menait à la cascade. Cette route alternative n’étant pas trop inspirante d’une point de vue carrossable, nous avons préféré la suivre à pied. Ce fut sans doute une sage décision car nous sommes arrivés à un pont écroulé où il n’aurait de toutes les façons pas été possible de passer en voiture. Nous avons donc poursuivi nos explorations en suivant un chemin de plus en plus étroit pensant chaque fois que le bruit du torrent en contre-bas était celui de la cascade juste derrière le coin… Là encore nous sommes arrivés à un point où, même à pieds, le chemin devenait impraticable et donc peu probable que ce soit la voie à suivre jusqu’à la cascade.
Nous avons encore essayé quelques autres chemins aperçus le long de la route mais chaque fois de moins en moins probables d’être ceux menant à la cascade et finalement de retour à la “Roça” notre guide potentiel avait disparu, donc nous avons renoncé (encore une fois) a aller jusqu’à la fameuse chute d’eau.
Sur le retour nous nous sommes toutefois arrêtés pour visiter l’une des principales centrales hydroélectriques du pays, une centrale composée de deux turbines d’une capacité de 1 méga watts chacune. Ces turbines datent de 1966 et étaient toutes les deux à l’arrêt pour des raisons “d’entretien” selon le responsable, mais manifestement un entretien de longue durée qui n’était pas prêt d’être terminé rapidement. Quand elle fonctionne, cette centrale est supposée alimenter tout le réseau national, mais pour le moment toutes les structures hydro-électriques (il y en aurait 3 dans le pays) sont à l’arrêt (pour maintenance) et donc seuls les générateurs fournissent du courant (par intermittence) pour le plus grand bonheur des principaux responsables du réseau électrique qui auraient des “intérêts” dans les activités d’importation des carburants dans le pays.
De retour en plantation, nous avons décidé d’aller visiter une autre cascade que mon collègue directeur de plantation a découvert par hasard en bordure d’un de nos blocs de palmiers et qui est probablement plus impressionnante que celles recommandées aux touristes, mais difficile d’accès et peut-être inconnue de la plupart des locaux car il a été nécessaire d’ouvrir une voie à la machette pour y accéder.
Il faut savoir qu’à l’époque coloniale il y avait un réseau de chemins de fer dans plusieurs parties de l’île qui servaient à évacuer le cacao et le café de l’intérieur de l’île vers la côte pour y être traité (lavé, fermenté, séché, etc.) avant d’être embarqué sur des bateaux. C’est en suivant une de ces voies de chemin de fer désaffectée (dont tous les rails ont disparu) que mon collègue est arrivé à un pont (maintenant écroulé) surplombant une impressionnante cascade. Pour notre visite nous avons décidé d’essayer de l’aborder depuis l’autre versant (où la plantation est également présente) qui semblait plus aisé. En pratique l’accès permet effectivement d’arriver presque jusqu’au bord de la cascade, mais à l’exception de personnes ayant la vocation d’être cascadeur (appréciez le jeu de mots…) il n’est tout juste pas possible d’arriver assez prêt pour bien la visualiser. Donc il faudra recommencer en faisant l’approche de l’autre côté… une deuxième cascade à visiter une autre fois…
Là aussi il y a des vestiges de structures coloniales avec des canaux qui devaient permettre d’amener de l’eau vers des installations (probablement de lavage de café ou de cacao) dont il ne reste presque plus rien. Je reste chaque fois surpris par la rapidité avec laquelle la nature reprend ses droits sur les sites abandonnés.
Une ancienne demeure coloniale relativement préservée (dans le sens ou les murs et les escaliers menant à l’étage existent encore) surplombe nos bureaux et offre une vue spectaculaire sur la plantation jusqu’à la mer. Cette “maison” coloniale fait partie de la concession de la plantation, mais comme souvent ici quelqu’un s’y est installé en construisant une maison (en bois) juste à côté et a même été jusqu’à nous proposer de racheter le site. Par curiosité j’ai répondu favorablement au supposé propriétaire en lui demandant de bien vouloir nous montrer les documents de sa “propriété”. Il n’y a pas de documents car, nous dit-il, ici à Sao Tomé ce n’est pas nécessaire d’avoir un titre de propriété puisque le sol appartient à l’état et il suffit de “l’occuper”…
Nous espérons, comme chaque fois, de recevoir de vos nouvelles.
A très bientôt,
Marc et Marie-Claude
Some time ago we went for a walk near Mucumbli where the “locals” asked us if we would like to visit the waterfall. It seems that on the heights of Neves, the local town, there is one of the highest waterfalls on the island. One of my colleagues had already visited this waterfall and told us about the need to go through a half-flooded tunnel to get there, but apart from this information we didn’t know much more.
On that first walk, which took us up the mountain for a good hour and a half, we had to give up going to the waterfall because we did not allow enough time. But we decided to come back as soon as the opportunity arose. This opportunity presented itself a little over a week ago, but this time we decided to go by car to avoid being limited by time once again. We went back to the road we had walked, and realised that we had gone quite a long way, to what we thought was the famous waterfall. When we arrived at an old “Roça” (colonial farm), a gentleman kindly offered to guide us to the waterfall, but we politely declined, assuming we were almost there. The gentleman confirmed that we should continue to climb higher, but perhaps we should have accepted his services.
We followed the road all the way up, passing some very modest little waterfalls, certainly not the ones in the pictures on the web or in the tourist brochures. There was a path that continued further on, but it was so overgrown with branches and tall grass that it was unlikely to be an access route used by tourists, at least not recently. Having passed a side branch along the road, we assumed that it was this other road, albeit a less busy one by the looks of it, that led to the waterfall. As this alternative road was not too inspiring from a driving point of view, we preferred to follow it on foot. This was undoubtedly a wise decision as we arrived at a collapsed bridge where it would not have been possible to pass by car anyway. So we continued our explorations by following a narrower and narrower path thinking each time that the sound of the torrent below was the sound of the waterfall just behind the corner… Here again we reached a point where even on foot the path became impassable and therefore unlikely to be the way to the waterfall.
We tried a few more paths along the road but each time less and less likely to be the one leading to the waterfall and finally back at the “Roça” our potential guide had disappeared, so we gave up (again) on going to the famous waterfall.
On the way back we did stop to visit one of the country’s main hydroelectric power stations, a power station consisting of two turbines with a capacity of 1 mega watt each. These turbines date back to 1966 and were both shut down for “maintenance” reasons according to the operator on duty, but obviously a long term maintenance that was not going to be finished soon. When it is working, this power station is supposed to supply the whole national grid, but for the moment all the hydro-electric structures (there are apparently 3 in the country) are at a standstill (for maintenance) and therefore only the generators provide power (intermittently) to the great happiness of the main people in charge of the electric network who are known to have “interests” in the fuel import activities in the country.
Back on the plantation, we decided to visit another waterfall that my fellow plantation manager had discovered by chance on the edge of one of our palm blocks and which is probably more impressive than those recommended to tourists, but difficult to access and perhaps unknown to most locals as it was necessary to cut a path with a machete to get there.
It is worth noting that in colonial times there was a network of railways in several parts of the island which were used to evacuate cocoa and coffee from the interior of the island to the coast to be processed (washed, fermented, dried, etc.) before being loaded onto boats. Following one of these disused railway tracks (all the rails have disappeared) my colleague arrived at a bridge (now collapsed) overlooking an impressive waterfall. For our own visit we decided to try to approach it from the other side (where the plantation is also present) which seemed easier. In practice, the access allowed us to get almost to the edge of the waterfall, but except for people with the vocation of being a stuntman it is not quite possible to get close enough to visualize it well. So we will have to give it another go by approaching from the other side… another water fall that will require one more attempt.
There are also remains of colonial structures with canals that were supposed to bring water to installations (probably for washing coffee or cocoa) of which there is almost nothing left. I am always surprised by how quickly nature reclaims abandoned sites.
An old colonial house, relatively well preserved this one (in the sense that the walls and the stairs leading to the upper floor still exist), overlooks our offices and offers a spectacular view over the plantation to the sea. This colonial “house” is part of the plantation concession, but as is often the case here, someone has moved in and built a (wooden) house next to it and has even offered to sell the site to us. Out of curiosity I responded favourably to the supposed owner and asked him to show us the documents of his “property”. There are no documents because, he said, here in Sao Tome it is not necessary to have a title deed because the land belongs to the state and it is enough to “occupy” it…
We hope, as always, to hear from you.
See you soon,
Marc and Marie-Claude
One reply on “Pas de Cascade – No Waterfall”
Encore une pépite!
Je me suis délecté à la lecture car je visualise mieux les espaces maintenant.
Merci pour le partage