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C’est seulement quand nous recevons des visiteurs qui découvrent notre pays de résidence que nous réalisons (parfois) que beaucoup de choses qui nous paraissent normales sont de fait totalement inhabituelles pour quelqu’un qui vient d’Europe.
Ces impressions commencent dès le moment où l’on débarque de l’avion à Sao Tomé. Les choses sont prises très au sérieux par les différents services de l’aéroport allant des autorités sanitaires aux douaniers, on ne rigole pas avec la vérification de température ou certificat de vaccination Covid, qui est fait par du personnel protégé de pied en cap avec tenue blanche, gants, masque intégral, etc. De même, les passeports sont contrôlés de manière approfondie et vérification est faite de l’adresse où le visiteur prétend se rendre. Mais tout cela est fait avec une certaine bonhomie que l’on ne retrouve pas en Europe. Quand je suis à l’aéroport pour accueillir des visiteurs, on me laisse tranquillement entrer dans la salle des bagages pour donner un coup de main avec les valises, passer de l’autre côté de la douane pour aller identifier le visiteur dans la file d’attente ou, comme hier, aller à l’extérieur du bâtiment de l’aéroport de l’autre côté du contrôle sanitaire, tout cela alors que j’ai ni passeport ni autre document avec moi. C’est ainsi que j’ai pu aller accueillir Emilie, Filip et Lynn qui étaient dans la file d’attente pour le contrôle sanitaire et qui , évidemment, ont pu passer devant tout le monde… on dira que c’est parce qu’ils avaient une petite fille fatiguée avec eux.
La seule chose qui ne se discute pas à la sortie de l’aéroport de Sao Tomé est la vérification des étiquettes des bagages avec le souches sur la carte d’embarquement. Pas question de sortir avec une valise dont on ne peut pas démontrer être le propriétaire. Cette démarche est tout à fait justifiée compte tenu des individus (comme moi) qui entrent dans la salle des bagages sans même avoir été dans l’avion et qui pourraient tranquillement sortir avec une valise qui ne leur appartient pas.
Dès la sortie de l’aéroport on découvre l’atmosphère typique du pays, des personnes proposant leur service sans insister, d’autres qui dépannent volontiers le voyageur fraîchement arrivé avec leur téléphone lorsque l’avion est arrivé trop tôt et personne n’est là pour vous accueillir et enfin la cohue sympathique de voitures garées un peu n’importe comment mais sans agressivité et sans urgence quand quelqu’un souhaite passer.
La capitale (ou Cidade comme elle est appelée ici) est toute petite et quand il y a 3 voitures arrêtées à un carrefour on parle d’embouteillage. La ville étant toute petite, il ne faut pas 10 minutes en voiture pour aller d’un bout à l’autre et le visiteur a tôt fait d’en connaître tous les axes et points principaux. La circulation est généralement très calme, mais il faut s’habituer au fait que tout véhicule (voiture, moto, camion) s’arrête sans prévenir sur la route qui n’est pas très large, ce qui nécessite d’être vigilant et de louvoyer entre toutes les embûches. Cette manie de se garer sur la route ne se limite pas à la ville, même au milieu de nulle part (souvent en plein milieu d’un tournant) il y a une voiture ou une moto garée, appartenant probablement à quelqu’un allé faire un tour dans son champ. La moto garée sur la route (pas trop près du bord extérieur) a souvent le casque posé sur l’un des rétroviseurs, car ici le risque de vol est assez limité (tout le monde se connaît).
La conduite sur les routes de Sao Tomé ne demande pas seulement d’être vigilant pour les autres véhicules (garés) mais aussi la multitude d’animaux qui y circulent, chiens, cochons, chèvres, moutons, vaches, poules qui ne respectent pas toujours les règles de circulation et aiment traverser au dernier moment pour donner un peu de variété au chauffeur sinon lassé par les lacets quasi ininterrompus. A quelques rares exceptions près la circulation sur les routes n’est pas pressée et il ne fait pas bon essayer de battre des records de vitesse car les endroits où il est possible de dépasser sont limités. En outre certains tronçons de la route ne manquent pas de nids de poule (voir nids d’autruche) qu’il est préférable d’éviter (quand c’est possible) ou de franchir à (très) petite vitesse. Au-delà de la plantation la route vers le sud comporte de nombreuses sections où le revêtement de la route a purement et simplement disparu et où la vitesse est encore plus réduite si l’on veut préserver quelque peu sa voiture.
Le long de la route entre la capitale et la plantation il y a plusieurs bourgades que l’on traverse (avec prudence) car il y a presque toujours beaucoup de monde sur la route qui sert de place publique avec des petites aubettes servant du vin de palme, des endroits diffusant de la musique à plein tube, des enfants qui jouent, des femmes qui dansent et évidemment la collection habituelle d’animaux qui zigzaguent entre tout cela.
Près de la plantation nous avons notre plage (quasi privée car nous y sommes le plus souvent tout seuls) de Praia Grande. Il nous semble normal d’y aller pour profiter d’une baignade, ramasser du bois de flottage ou simplement profiter du spectacle magique de la mer et des jeux de lumière qu’elle reflète. Mais quand nous y amenons de visiteurs pour la première fois ils sont émerveillés par ce lieu magique que nous avons presque été amené à considérer comme étant tout à fait normal. Aujourd’hui nous y avons été avec Emilie, Filip et Lynn et comme on aurait pu s’y attendre pour un dimanche, il y avait foule… Toute une dame pêchant à la ligne dans les rochers et un monsieur récoltant des noix de coco et… c’est tout, mais c’est quand même plus que d’habitude! La mer était évidemment délicieuse et le soleil s’est même mis de la partie ce qui en fait un lieu tout à fait paradisiaque.
A la maison nous avons une multitude de plantes et de fleurs dans le jardin allant de cocotiers aux roses de porcelaine en passant par des fruits de la passion, goyaviers, citrus et vanilliers qui en font aussi un petit coin de paradis. Parmi les nombreux oiseaux qui hantent le jardin (rapaces diurnes et nocturnes, chauve-souris petites et grandes, oiseaux mouches, etc…) nous avons aussi des petites aigrettes blanches qui nous font sourire à chaque fois avec leur danse du cou indescriptible mais tellement rigolotes.
Donc beaucoup de petites choses qui remplissent chaque journée de petites anecdotes et touches de couleur que nous savourons sans toujours nous rendre compte de la chance inouïe que nous avons de pouvoir vivre cela au quotidien.
Comme chaque fois, nous gardons espoir de pouvoir recevoir de vos nouvelles à vous.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude
It is only when we receive visitors who are discovering our country of residence that we realise (sometimes) that many things that seem normal to us are in fact totally unusual for someone coming from Europe.
These impressions begin the moment you step off the plane in Sao Tome. Things are taken very seriously by the different services at the airport, from the health authorities to the customs officers, and the temperature check or the Covid vaccination certificate are not joked about, as they are carried out by personnel protected from top to bottom with white clothes, gloves, full face mask, etc. Similarly, passports are thoroughly checked and the address where the visitor claims to be going is verified. But all this is done with a certain bonhomie that you don’t find in Europe. When I am at the airport to receive visitors, I am quietly allowed to enter the baggage room to help with the bags, to go to the other side of the customs to identify the visitor in the queue or, like yesterday, to go outside the airport building on the other side of the sanitary control, all this while I have neither passport nor any other document with me. This is how I was able to go and welcome Emilie, Filip and Lynn who were in the queue for the health check and who, of course, were able to pass in front of everyone else… we’ll say it’s because they had a tired little girl with them.
The only thing that cannot be discussed at the exit of Sao Tome airport is the verification of the luggage tags with the stump on the boarding pass. There is no question of leaving with a suitcase of which you cannot prove ownership. This is quite justified considering the people (like me) who enter the baggage room without even having been on the plane and who could quietly leave with a suitcase that does not belong to them.
As soon as you leave the airport you discover the typical atmosphere of the country, people offering their services without insisting, others who willingly help the newly arrived traveller with their phone when the plane arrived too early and nobody is there to welcome you and finally the friendly crowd of cars parked in any way but without aggressiveness and without urgency when someone wants to pass.
The capital (or Cidade as it is called here) is very small and when there are 3 cars stopped at a crossroads it is called a traffic jam. As the city is very small, it doesn’t take 10 minutes by car to go from one end to the other and the visitor soon gets to know all the main roads and points. The traffic is generally very calm, but you have to get used to the fact that any vehicle (car, motorbike, truck) stops without warning on the road, which is not very wide, so you have to be vigilant and navigate between all the pitfalls. This habit of parking on the road is not limited to the city, even in the middle of nowhere (often in the middle of a bend) there is a car or motorbike parked, probably belonging to someone who has gone for a visit in his or her field. The motorbike parked on the road (not too close to the outer edge) often has the helmet on one of the mirrors, as the risk of theft is quite limited here (everyone knows everyone else).
Driving on the roads of Sao Tome does not only require vigilance for other vehicles (parked) but also for the multitude of animals that circulate there, dogs, pigs, goats, sheep, cows, chickens that do not always respect the traffic rules and like to cross at the last moment to give a little variety to the driver who is otherwise bored by the almost uninterrupted laces. With a few rare exceptions, the traffic on the roads is not in a hurry and it is not a good idea to try to break speed records because the places where it is possible to overtake are limited. In addition, some stretches of the road are full of potholes (or ostrich holes) which are best avoided (where possible) or crossed at (very) low speed. Beyond the plantation, the road to the south has many sections where the road surface has simply disappeared and where speed is even more reduced if one wants to preserve one’s car somewhat.
Along the road between the capital and the plantation there are several villages that we pass through (with caution) as there are almost always many people on the road which serves as a public square with little taverns serving palm wine, places playing loud music, children playing, women dancing and of course the usual collection of animals zigzagging in between.
Near the plantation we have our beach (almost private as we are mostly alone) of Praia Grande. It seems normal to go there to enjoy a swim, collect driftwood or just enjoy the magical sight of the sea and the play of light it reflects. But when we bring visitors there for the first time they are amazed by this magical place that we have almost been led to consider as normal. Today we went with Emilie, Filip and Lynn and as you would expect on a Sunday, it was crowded… a lady angling in the rocks and a gentleman collecting coconuts and… that’s it, but it’s still more than usual! The sea was of course delicious and the sun even got in on the act, making it quite a heavenly place.
At home we have a multitude of plants and flowers in the garden ranging from coconut palms, porcelain roses, passion fruit, guava, citrus and vanilla trees which also make it a little piece of paradise. Amongst the many birds that haunt the garden (diurnal and nocturnal birds of prey, bats big and small, hummingbirds, etc…) we also have little white egrets that make us smile every time with their indescribable but so funny neck dance.
So a lot of little things that fill each day with little anecdotes and touches of colour that we enjoy without always realising how lucky we are to be able to experience this every day.
As always, we hope to hear from you.
See you soon,
Marc & Marie-Claude
One reply on “Blasés – Jaded”
trop contente de voir des photos de Lynn, Emilie et Filip qui sont avec vous!!!
Profitez, profitez!
Gros bisous à vous 5