Categories
Uncategorised

Stress

Please scroll down for English text

Sao Tomé est le pays de la zénitude, la devise «Leve-Leve» (doucement-doucement) est réellement le moto de tous ici, pas d’urgence, pas d’excès dans le travail que ce soit à la maison où dans la plantation. Tout comme dans la plus grande partie de l’Afrique, les gens vivent au jour-le-jour sans trop penser à demain et certainement pas se tracasser pour un avenir plus éloigné.
Cela se reflète dans pleins de choses et de manières de faire. Par exemple le travailleur qui décide de rentrer à la maison en milieu de matinée parce qu’il n’a pas envie de (trop) travailler aujourd’hui (même si cela veut dire qu’il va perdre une partie de son salaire). Tous sont demandeurs d’emprunts à rembourser sur leur salaire futur, mais épargner est un concept totalement inconcevable, pourquoi économiser des sous que l’on peut dépenser aujourd’hui. La majorité de nos travailleurs dépensent la quasi totalité de leur salaire durant les quelques jours qui suivent la paie, quand ce n’est pas tout de suite. Comme pour se nourrir il y a la mer, les fruits des arbres à pain et plein d’autres choses à manger qu’il suffit de cueillir, il n’est point vraiment besoin d’argent pour cela. Même pour l’alcool il «suffit» de récolter la sève des palmiers qui rapidement fermente et devient une boisson alcoolisée (le vin de palme) très appréciée de tous.
Nous avons essayé de nous adapter à cette vie sans stress, mais le fait de diriger une société avec des travailleurs qui protestent dès qu’ils doivent travailler plus que 2-3 heures, s’absentent régulièrement pour se reposer ou aller pêcher sans prévenir ou encore viennent au travail mais restent assis presque toute la journée si personne n’est là pour les houspiller, fait que j’ai parfois du mal à rester aussi serein que les sao toméens…
La perspective de devoir quitter définitivement notre vie de plantation et d’emballer les choses qui nous sont chères, d’ici quelques semaines (même si ce n’est certainement pas la première fois que nous déménageons), n’est pas sans une certaine dose d’anxiété. Si l’on ajoute à cela que c’est justement durant nos dernières semaines d’activité ici à Sao Tomé qu’il faut aussi gérer divers audits de certification, la visite de gros clients, le remplacement du directeur agronomique, la mise en place pour que mon successeur puisse reprendre la main dans les meilleures conditions possibles ainsi que la visite d’amis et de famille avec qui nous souhaitons aussi partager au mieux notre vie africaine tant que cela est encore possible… Tout ceci en n’ayant pas encore atteint le degré de zénitude des sao toméens, épice de petites pointes de stress nos dernières semaines de coin de paradis.
Mais n’exagérons pas, nous sommes aussi très excités et impatients de commencer notre nouvelle vie et carrière en Suisse, se rapprocher de famille et amis, pouvoir aller écouter des concerts, visiter des musées, voir des expositions, s’initier au yoga, refaire du Pilate, suivre des stages, apprendre un nouveau métier, ne plus se lever tous les jours à 5 heures du matin. Cela étant dit ce mélange d’excitation et de stress est un peu taxant et nous serons heureux d’être plus vieux de quelques semaines, même si nous savons qu’il nous faudra un peu de temps pour se réhabituer à la vie en Europe, le trafic, le climat (le froid surtout) et … un autre genre de stress (?).
En attendant nous profitons au maximum du temps qui nous reste ici pour revisiter les endroits que nous aimons et même en découvrir de nouveaux, faire le plein de fruits tropicaux et d’autres délices du coin et ne pas encore trop penser aux pulls, écharpes, chaussettes et autres manteaux chauds qu’il nous faudra porter d’ici peu.
J’essaye aussi de mettre à profit le temps qu’il nous reste pour essayer de finaliser certains projets en cours dans la plantation, même si je sais qu’il ne sera pas possible de faire en quelques semaines ce qu’il n’a pas été possible de réaliser durant les deux années précédentes. Même s’ils ne seront pas totalement finis, l’avancement de certains chantiers est suffisant pour savoir qu’ils seront finalisés dans un avenir pas trop éloigné. Par exemple la mise en place d’une nouvelle ligne électrique entre notre parc résidentiel et l’huilerie a finalement commencé et pourrait être complétée avant mon départ. Cela vous paraîtra probablement peu spectaculaire de tirer une ligne électrique sur environ 1km, mais il nous a fallu des mois pour acheter et importer le câble, trouver une entreprise pour installer la ligne dans les normes, etc. Toutefois l’impact sera très significatif car, comme vous auriez pu le lire dans des nouvelles précédentes, ici nous dépendons exclusivement de générateurs pour notre électricité. La nouvelle ligne va nous permettre de supprimer un générateur (celui du parc résidentiel – Parque Verde) et outre la diminutions de notre impact sur l’environnement, va nous permettre de faire une grosse économie en carburant (et coût) estimée à plus de 30.000 litres par an, hé oui, le confort d’avoir l’électricité n’est pas gratuit et encore j’ai déjà réduit l’horaire de plus de 6 heures par jour (avant le générateur de notre parc tournait 24h/24) avec une économie de 13.000 litres de carburant par an.
Un autre projet qui est déjà assez bien avancé est la construction d’une bibliothèque/centre informatique en collaboration avec une ONG «Filhos de Sao Tomé». Celle-ci est réalisée avec deux conteneurs de 40 pieds dans lesquels nous avons aménagé portes et fenêtres, aérations, isolation, etc. et pourrait également être quasi terminé avant mon départ. Les autres projets, micro centrale hydro-électrique, habitations (cadres et maison d’accueil), entrepôt engrais, etc. seront pour mon successeur qui y ajoutera certainement ses idées à lui.
Ce week-end sera notre dernier week-end à la maison et sans Praia Grande car il tombe des paquets d’eau. Pour le moment la saison est plutôt sèche avec de beaux ciels bleus, mais entrecoupés par des orages impressionnants et beaucoup d’eau (150mm en moins de 12 heures selon notre station météo) qui transforme les routes en torrents et oblige le port de cuissardes pour sortir de la maison. Mais, contrairement à Mapangu, ici pas de fuites dans la maison (sauf si nous laissons les fenêtres ouvertes…) et généralement pas autant de coups de foudres (encore que cette saison nous avons eu quelques éclairs spectaculaires).
Comme d’habitude nous espérons recevoir de vos nouvelles à vous aussi 😉 😉 😉
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Future bibliothèque – Futur library
https://youtu.be/nbN37Je7eE8

Sao Tome is the land of zenitude, the motto “Leve-Leve” (gently-gently) is really the motto of all here, no rush, no excess in work either at home or on the plantation. Just like in most of Africa, people live from day to day without thinking too much about tomorrow and certainly not worrying about a more distant future.
This is reflected in many things and ways of doing things. For example, the worker who decides to go home mid-morning because he doesn’t feel like working (too much) today (even if it means he will lose some of his salary). All of them are asking for loans to be paid back from their future salary, but saving is a totally inconceivable concept, why save money that you can spend today. The majority of our workers spend almost all of their salary in the few days following payday, if not immediately. As there is the sea to fish in, the breadfruits and many other things to eat that you just have to pick, you don’t really need money for that. Even for alcohol it is “enough” to collect the sap of the palm trees, which quickly ferments and becomes an alcoholic drink (palm wine) much appreciated by all.
We have tried to adapt to this stress-free life, but running a company with workers who protest as soon as they have to work more than 2-3 hours, regularly leave to rest or go fishing without warning, or come to work but sit for most of the day if no one is there to nag them, sometimes makes it difficult for me to remain as serene as the Sao Tomeans…
The prospect of having to leave our plantation life behind for good and pack up the things we hold dear in a few weeks’ time (although this is certainly not the first time we’ve moved) is not without a certain amount of anxiety. Add to this the fact that during our last few weeks of activity here in Sao Tomé, we also have to deal with various certification audits, visits from major clients, the replacement of the agronomic director, the hand-over preparations so that my successor can take over in the best possible conditions, as well as visits from friends and family with whom we also want to share our African life as much as possible while it is still possible… All this without having yet reached the degree of zenitude of the Sao Tomeans, spicing up our last few weeks of paradise with small spikes of stress.
But let’s not exaggerate, we are also very excited and impatient to start our new life and career in Switzerland, to get closer to family and friends, to be able to go and listen to concerts, to visit museums, to see exhibitions, to take yoga lessons, to do Pilates again, to learn a new job and to not get up every day at 5 o’clock in the morning. Having said that, this mix of excitement and stress is a bit taxing and we will be happy to be a few weeks older, even if we know that it will take us some time to get used to life in Europe, the traffic, the climate (especially the cold) and… another kind of stress (?).
In the meantime we are making the most of the time we have left here to revisit the places we love and even discover new ones, stock up on tropical fruits and other local delicacies and not think too much yet about the jumpers, scarves, socks and other warm coats we will have to wear before long.
I’m also trying to use the time we have left to try and finalise some of the projects that are underway on the plantation, even though I know that it won’t be possible to do in a few weeks what it wasn’t possible to do in the previous two years. Even if they will not be completely finished, the progress of some projects is sufficient to know that they will be finalised in the not too distant future. For example the installation of a new power line between our residential park and the oil mill has finally started and may be completed before I leave. It will probably sound unspectacular to pull a power line for about 1km, but it took us months to buy and import the cable, find a company to install the line according to standards, etc. However, the impact will be very significant because, as you may have read in previous news stories, here we rely exclusively on generators for our electricity. The new line will allow us to eliminate one generator (the one in the residential park – Parque Verde) and besides the decrease of our impact on the environment, will allow us to make a big saving in fuel (and cost) estimated at more than 30.000 litres per year, hey yes, the comfort of having electricity is not free and yet I have already reduced the schedule of more than 6 hours per day (before the generator of our park was running 24 hours a day) with a saving of 13.000 litres of fuel per year.
Another project that is already quite advanced is the construction of a library/computer centre in collaboration with an NGO “Filhos de Sao Tomé”. This is being done with two 40-foot containers in which we have fitted doors and windows, ventilation, insulation, etc. and could also be almost finished before I leave. The other projects, micro hydroelectric power station, housing (staff and guest house), fertilizer warehouse, etc. will be for my successor who will certainly add his own ideas.
This weekend will be our last weekend at home and without Praia Grande as it is raining heavily. For the moment the season is rather dry with beautiful blue skies, but interspersed with impressive thunderstorms and a lot of water (150mm in less than 12 hours according to our weather station) which transforms the roads into torrents and forces the wearing of waders to leave the house. But, unlike Mapangu, here there are no leaks in the house (unless we leave the windows open…) and generally not as many lightning strikes (although this season we had some spectacular ones).
As usual we hope to hear from you too 😉 😉 😉
Until soon,
Marc & Marie-Claude

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.