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Prédateurs – Predators

Cela fait un moment que ce thème me tourne en tête et qu’il était une bonne excuse pour finalement écrire quelques lignes sur notre site abandonné depuis plusieurs mois.
Les prédateurs existent sous diverses formes, mais dans ce cas-ci c’est du royaume animal qu’il est question et en particulier une comparaison entre ce que nous avons vécu en Afrique, domaine des grands fauves et la Suisse, pays des alpages emblématiques et de la propreté.
Notre vie en Afrique (un total de près de 13 ans principalement passée dans des coins de brousse) aurait assez naturellement dû nous mettre en proximité d’animaux sauvages de toutes sortes.
Toutefois le palmarès des animaux auxquels nous avons été confrontés est tristement limité.
Les animaux les plus dangereux que nous avons pu apercevoir (à une certaine distance) sont des hippopotames, un crocodile, des babouins et des chacals.
L’hippopotame n’est pas exactement un prédateur car il est herbivore, mais c’est un des animaux les plus meurtriers pour l’homme, tant dans l’eau que sur la terre ferme. Les premiers hippopotames que nous avons vus étaient dans le lac Ihema au Rwanda en 1983. Nous logions sur place et nous avions été averti de faire attention, surtout la nuit si la nature appelait (il n’y avait pas de wc dans notre logement), car les hippopotames sortaient du lac pour aller brouter dans la savane avoisinante et qu’il était dangereux de trouver entre le bord de l’eau et l’animal.
Un hippopotame c’est très gros et c’est très lourd, mais il paraît que malgré cela ils sont d’une rapidité surprenante quand ils se mettent à courir…
A Mapangu, ou nous avons vécu plus récemment, il y avait une réserve d’hippopotames dans la rivière Kasaï en aval de la plantation à l’époque coloniale. Un peu avant notre arrivée il y aurait même eu un accident avec une pirogue de « touristes » qui aurait été renversée par un hippopotame dans cette partie de la rivière. Inutile de dire que de la réserve il ne reste rien.
Durant les cinq années que nous avons passé à la Brabanta (plantation de palmiers à huile pour ceux qui ne le sauraient pas) nous n’avons vu qu’un seul hippopotame dans la rivière Kasaï qui n’avait pas encore été chassé pour être mangé. Ce seul hippopotame a malheureusement péri peu de temps après notre départ suite à une pollution massive de la rivière due à la rupture d’un barrage dans une mine près de la frontière angolaise. Le bassin dont la berge a lâché contenait des produits chimiques utilisés pour l’extraction des matières précieuses et la contamination qui a touché toute la rivière jusqu’à son embouchure dans le fleuve Congo a anéanti toute forme de vie dans la rivière (y compris donc le valeureux hippopotame survivant). Grâce aux poissons et autres créatures ayant survécu dans les affluents du Kasaï, la vie a graduellement repris dans la rivière Kasaï, mais sans hippopotames.
Le seul crocodile à l’état sauvage que j’ai vu était au Zaïre (maintenant RD Congo) caché dans les herbes sur la berge d’une rivière où nous (des collègues et moi) attendions le bac pour traverser, cela devait se passer en 1988.
Notre chauffeur nous avait prévenu de faire attention, car peu de temps avant cela une personne s’était fait happer par un crocodile au même endroit. Malgré le fait que nous étions prévenus, ce n’est que par hasard que nous avons remarqué l’animal embusqué à quelques mètres de nous. Notre chauffeur l’a délogé en lui lançant quelques cailloux et quand le crocodile s’est finalement déplacé pour se réfugier dans la rivière nous avons été surpris par sa taille, il était énorme !
Cela me rappelle une anecdote, qui s’est déroulée à la même époque au Zaïre, mais qui nous a été racontée par une connaissance lorsque nous vivions en Hongrie.
Agronome autodidacte, notre connaissance avait été engagé par le Maréchal Mobutu pour s’occuper du parc de son palais à Gbadolite.
Il faut savoir que Mobutu était un grand amateur d’oiseaux aquatiques pour lesquels il avait fait aménager des grands bassins autour de son palais. Seulement, les oiseaux disparaissaient graduellement et Mobutu ne pensait pas que cela puisse être les gardiens qui étaient traités royalement et savaient qu’ils avaient plus à perdre qu’à gagner en attrapent les oiseaux d’ornement pour les manger ou les vendre.
Un jour, alors que notre connaissance était jusqu’à la taille dans l’un des bassins pour y travailler, Mobutu lui a demandé s’il serait possible qu’un crocodile attrape les oiseaux aquatiques pour les manger. Notre connaissance a confirmé qu’un crocodile pouvait effectivement attraper des oiseaux qui nageraient dans les bassins ou même ceux qui se reposeraient sur la berge, mais que comme le parc était clôturé, gardé et que qu’il n’y avait pas de rivière proche du palais, il était peu probable qu’un crocodile puisse y pénétrer. C’est alors que Mobutu a informé notre connaissance qu’il avait récupéré le crocodile qui se trouvait dans le zoo de Gbadolite (eh oui, Mobutu avait même un zoo dans son village natal) pour le mettre dans son parc où il pensait qu’il serait plus heureux.
Ce n’était pas un petit crocodile (je l’ai vu lorsque j’ai visité le zoo de Gbadolite lorsque nous y étions basé) et sans surprise notre connaissance est rapidement sorti du bassin où il était occupé.
Les babouins étaient venus nous observer pendant que nous campions dans la savane, aussi au Zaïre vers 1988. Avec des collègues et une autre famille ayant des enfants du même âge que les nôtres (2-5 ans) nous avons décidé d’aller passer un week-end sous tente près d’une cascade située dans la savanne quelque part entre Kamina et Kaniama dans la province du Haut-Lomami.
Sachant que c’était une région où il y avait encore une certaine vie sauvage, nous avions amené des réserves de bois sec pour pouvoir entretenir un feu toute la nuit dans l’idée que cela protègerait notre campement des prédateurs. Nous avons vu (de loin) quelques antilopes, mais c’est surtout une bande de babouins qui s’est fait remarquer en venant vers nous en faisant beaucoup de bruit. Est-ce pour nous effrayer et nous faire partir parce que nous les empêchions d’accéder à leur point d’eau habituel ou simplement pour signaler leur présence ?
Toujours est-il que quand une bande d’une vingtaine de babouins vient vers vous, c’est impressionnant, surtout à la tombée du jour. Nous avions trois gros chiens avec nous, mais je ne crois pas qu’ils auraient fait le poids contre une horde de babouins. Finalement, est-ce notre groupe, le feu ou d’autres circonstances, mais les babouins ont décidé de s’éloigner et nous ne les avons plus vus ou entendus pour le reste de notre séjour.
Finalement, les seuls autres prédateurs que nous avons vu sont un groupe de chacals, je crois me souvenir qu’ils étaient cinq (probablement plusieurs jeunes) rencontrés tôt un matin dans la plantation à Mapangu au Congo. Mais vu et c’est tout, ils ont déguerpi dès qu’ils nous ont vu, probablement parce qu’ils savent qu’ici le plus grand prédateur c’est l’homme et que ce n’est qu’une question de tempos avant que ces chacals aussi ne se fassent attraper et probablement mangés.
Bref tout cela pour dire que durant notre vie africaine nos expériences de prédateurs ont été très limitées. Et puis nous avons déménagé pour venir nous installer en Suisse.
Dans notre village de Charmey nous sommes entourés de petites fermes avec des vaches, chèvres, moutons et évidemment les chamois dont tout un troupeau semble avoir élu domicile à l’entrée du village où ils viennent paître juste à côté de la route.
Mais en Suisse il y a des prédateurs et cela juste derrière notre maison. Nous avons évidemment des renards qui viennent jusque sur notre terrasse en y laissant parfois même leur carte de visite (ce qui est moins plaisant), mais de très jolies créatures pas trop farouches.
Surprenant toutefois, les poules de notre voisin qui se baladent librement dans les jardins voisins ne semblent pas être mises à mal par les renards, ce qui laisse penser qu’ils ont assez d’autres sources alimentaires. Probablement des petits rongeurs dans les prés voisins, car on y voit des galeries de tous les côtés.
Récemment notre ami goupil est passé sur la terrasse et a chipé un des jouets de notre chien qui y était resté, une balle jaune qui fait du bruit quand on la presse. Nous savons exactement quand ce jouet a été dérobé car nous avons entendu le bruit de la balle au moment où celle-ci a été dérobée durant la nuit. Nous la retrouverons peut-être un jour dans le jardin d’un voisin ou dans un terrain dans les environs de la maison…
L’hiver dernier, c’est un loup qui se baladait ou essayait de poursuivre des biches qui étaient sorties du bois. Comme il avait neigé assez bien, ses déplacements étaient un peu plus lents et il était donc assez facile de voir l’animal se déplacer, même si c’était à une distance respectable. Evidemment à une telle distance il est difficile de prendre une bonne photo. Les loups semblent être heureux de leur environnement en Suisse car leur nombre ne fait qu’augmenter et commencent à poser des problèmes dans certains élevages, en particulier quand les animaux sont dans les alpages.
En particulier dans le Vaud et le Valais les autorités sont obligées d’éliminer une partie de cette population pour essayer de garder un équilibre entre la présence de ces prédateurs et les activités agricoles.
Selon les informations publiques, il y aurait à ce jour une douzaine de meutes de loups dans les cantons voisins et la population semble croître assez rapidement. En principe le loup est protégé, mais lorsque les attaques et pertes de bétail (principalement les moutons) deviennent trop importantes il peut être décidé d’éliminer une partie des meutes où parfois l’animal identifié comme responsable de l’attaque (quand il peut être identifié).
Lorsque des autorisations d’abattage sont données, c’est souvent pour les jeunes mâles d’une meute qui sont visés pour éviter que ceux-ci ne constituent une nouvelle meute qui va nécessairement devoir occuper un nouveau territoire et donc augmenter les risques d’intrusion dans les zones d’élevage.
L’autre prédateur qui semble de plus en plus présent en Suisse est le lynx. Récemment, tandis que Marie-Claude se promenait avec notre molosse, celui-ci ne répondait pas comme d’habitude à l’injonction de revenir près de nous car intéressé par quelque chose trouvé dans une prairie voisine. Après inspection il s’est avéré que c’était une carcasse de cervidé fraîchement tuée dont une partie manquait (probablement mangé par un autre animal) et recouverte d’herbe fraîchement coupée. Lorsque Marie-Claude a signalé cela à une voisine proche, celle-ci lui a dit avoir vu ce qu’elle pensait être un lynx fuir en direction de la maison juste au-dessus de chez nous.
Par acquis de conscience le garde forestier a été avisé et celui-ci a confirmé que c’était effectivement un lynx qui avait dû tuer et partiellement manger la biche trouvée dans le champ juste derrière chez nous.
En effet, lorsque le lynx ne peut pas emporter la totalité d’une proie qu’il a tué, il masque celle-ci avec des végétaux (de l’herbe dans ce cas-ci) pour la protéger d’autres prédateurs et du soleil dans le but de venir chercher le reste de la proie ultérieurement. Sachant cela, le garde forestier a arrimé la carcasse au sol et placé une caméra afin de pouvoir visualiser le lynx qui est actif principalement durant la nuit. Le lendemain les images de la caméra ont confirmé qu’il s’agissait bien d’un lynx lorsque celui-ci est venu chercher le reste de sa proie. Par la suite, l’équipe forestière a même pu filmer le lynx au lever du jour et constater que celui-ci avait deux jeunes, donc il s’agit probablement d’une femelle.
Outre les dégâts occasionnels dans les élevages, l’augmentation de la population de prédateurs n’est pas sans conséquence sur la faune sauvage. Ainsi, par exemple, dans notre zone la population ce cervidés à chuté de plus de 200 têtes à moins de 100 animaux en un laps de temps assez court. Les biches sont évidemment les animaux sauvages les plus visibles, mais cela veut dire qu’il y a probablement aussi un impact sur les autres animaux sauvages (chamois, marmottes, écureuils, etc.) que nous voyons moins facilement.
Comme quoi, pas besoin d’aller en Afrique pour vois des « fauves ».
Marc & Marie-Claude

I’ve been thinking about this theme for a while now, and it was a good excuse to finally write a few lines on our site, which has been abandoned for several months.
Predators come in many forms, but in this case it’s the animal kingdom we’re talking about, and in particular a comparison between what we experienced in Africa, home of the big cats, and Switzerland, land of the iconic mountain pastures and cleanliness.
Our life in Africa (a total of almost 13 years spent mainly in the bush) would naturally have brought us into close contact with wild animals of all kinds.
However, the list of animals we encountered is sadly limited. The most dangerous animals we saw (from a distance) were hippos, a crocodile, baboons and jackals.
The hippopotamus is not exactly a predator, as it is a herbivore, but it is one of the most deadly animals to humans, both in the water and on land. The first hippos we encountered were in Lake Ihema in Rwanda in 1983. We were staying there and had been warned to be careful, especially at night if nature called, as the hippos came out of the lake to graze in the neighbouring savannah and it was dangerous to stand between the water’s edge and the animal.
A hippo is very big and very heavy, but it seems that despite this they are surprisingly quick when they start to run…
In Mapangu, where we lived more recently, there used to be a hippo reserve in the Kasai River downstream from the plantation (this was in the early 20th century).
Shortly before we arrived to live in Mapangu, there was even an accident with a ‘tourist’ pirogue that was knocked over by a hippopotamus.
But during the five years we spent at Brabanta (an oil palm plantation, for those who don’t know), we only saw one hippo that had not yet been hunted down to be eaten. Needless to say, there is nothing left of the reserve.
Unfortunately, this single hippo perished shortly after our departure as a result of massive pollution of the river following the bursting of a dam at a mine near the Angolan border. The basin whose bank broke contained chemicals used in the extraction of precious materials and the contamination, which affected the entire river right up to its mouth in the Congo River, wiped out all forms of life in the river (including the valiant surviving hippopotamus).
Thanks to the fish and other creatures that survived in the Kasai tributaries, life gradually returned to the Kasai River, but without hippos.
The only crocodile I saw in the wild was in Zaire (now DR Congo) hiding in the grass on the bank of a river where we (colleagues and I) were waiting for the ferry to cross, this must have been in 1988. Our driver had warned us to be careful, because, recently, a person had been snatched up by a crocodile in the same place. Despite the fact that we had been warned, it was only by chance that we noticed the animal ambushed just a few metres from us. Our driver dislodged it by throwing a few stones at it and when the crocodile finally moved to take refuge in the river we were surprised by its size – it was enormous!
This reminds me of an anecdote that took place around the same time in Zaire, but which was told to us by someone we knew when we were living in Hungary.
A self-taught agronomist, our acquaintance, had been hired by Marshal Mobutu to look after the grounds of his palace in Gbadolite. Mobutu was a great fan of aquatic birds, for which he had built large ponds around his palace. But the birds were gradually disappearing and Mobutu didn’t think it could be the keepers who were treated royally and knew that they had more to lose than to gain by catching ornamental birds to eat or sell.
One day, while our acquaintance was up to his waist in one of the ponds working there, Mobutu asked him if it would be possible for a crocodile to catch the water birds to eat them. Our acquaintance confirmed that a crocodile could indeed catch birds swimming in the pools or even those resting on the bank, but that as the park was fenced, guarded and a long way from any river it was unlikely that a crocodile could get in. It was then that Mobutu informed our acquaintance that he had taken the crocodile from the zoo in Gbadolite (yes, Mobutu even had a zoo in his home village) and put it in his park, where he thought it would be happier. It wasn’t a small crocodile (I saw it when I visited Gbadolite zoo when we were based there) and, not surprisingly, on hearing this our acquaintance quickly got out of the pond where he was occupied.
The baboons had come to observe us while we were camping in the savannah, also in Zaire around 1988. With some colleagues and another family with children the same age as ours (2-5) we decided to spend a weekend in a tent near a waterfall in the savannah somewhere between Kamina and Kaniama in the Haut-Lomami province. Knowing that this was an area where there was still a certain amount of wildlife, we had brought along a supply of dry wood to keep a fire going all night, in the belief that this would protect our camp from predators. We saw a few antelopes (from a distance), but it was above all a pack of baboons that came towards us, making a lot of noise that impressed us. Was it to scare us away because we were preventing them from accessing their usual watering hole, or simply to signal their presence? In any case, when a band of twenty or so baboons comes towards you, it’s impressive, especially at dusk. We had three big dogs with us, but I don’t think they would have been any match for a horde of baboons. Eventually, whether it was our group, the fire or other circumstances, the baboons decided to move away and we didn’t see or hear any more of them for the rest of our stay.
Finally, the only other predators we saw were a group of jackals, of which I seem to remember five (probably several young) that we met early one morning on the plantation at Mapangu in Congo. But as soon as they saw us, they took off, probably because they know that the biggest predator here is man and that it’s only a matter of time before these jackals get caught and probably eaten by the locals.
All this to say that during our African life our experiences of predators have been very limited.
Then we moved to Switzerland.
In our village of Charmey, we are surrounded by small farms with cows, goats, sheep and, of course, chamois, a whole herd of which seems to have taken up residence at the entrance to the village, where they graze just beside the road.
But in Switzerland there are predators, and right behind our house.
Of course, we have foxes that come right up to our terrace, sometimes even leaving their calling cards (which is less pleasant), but they are very pretty creatures and not too shy.
Surprisingly though, our neighbour’s hens, which roam freely in the neighbouring gardens, don’t seem to be bothered by foxes, which suggests that they have enough other food sources. Probably small rodents in the neighbouring meadows, as we can see tunnels on all sides.
Recently, our friend the fox came out onto the terrace and snatched one of our dog’s toys, a yellow ball that makes a squeaky noise when you press it. We know exactly when this toy was stolen because we heard the ball squeak when it was taken. Perhaps one day we’ll find it in a neighbour’s garden or in a field near our house…
Last winter, a wolf was out walking or trying to chase some deer that had come out of the woods. As it had snowed quite well, his movements were a little slower and it was therefore quite easy to see the animal moving about, even if it was at a respectable distance. Obviously at such a distance it’s difficult to take a good photo. The wolves seem to be happy with their Swiss environment, as their numbers are steadily increasing and are beginning to cause problems on some farms, particularly when the animals are in the mountain pastures. In the Vaud and Valais regions in particular, the authorities are having to cull part of this population to try and maintain a balance between the presence of these predators and the farming activities.
According to public reports, there are currently a dozen wolf packs in neighbouring cantons, and the population seems to be growing quite rapidly. In principle, the wolf is protected, but when attacks and losses of livestock (mainly sheep) become too great, it may be decided to cull part of the pack or sometimes the animal identified as responsible for the attack (when it can be identified). When culling authorisations are given, it is often for the young males that are targetted to prevent them from forming a new pack that will necessarily have to occupy a new territory and therefore increase the risk of intrusion into livestock farming areas.
The other predator that seems to be increasingly present in Switzerland is the lynx. Recently, while Marie-Claude was out for a walk with our dog, she did not respond as usual to our injunction to come back near us because she was interested in something she found in a nearby meadow.
On inspection it turned out to be a freshly killed deer carcass with part of it missing (probably eaten by another animal) and covered in freshly cut grass. When Marie-Claude reported this to a nearby neighbour, she told her that she had seen what she thought was a lynx fleeing towards the house just above ours.
The forest ranger was informed and confirmed that it was indeed a lynx that had killed and partially eaten the doe found in the field just behind our house. In fact, when a lynx cannot take all of the prey it has killed with it, it masks it with vegetation (grass in this case) to protect it from other predators and the sun, so that it can come and get the rest of the prey later. With this in mind, the ranger lashed the carcass to the ground and placed a camera close to it so that he could see the lynx, which is active mainly at night. The next day, the camera images confirmed that it was indeed a lynx when it came to collect the rest of its prey. Later, the forestry team was even able to film the lynx at daybreak and see that it had two young, so it was probably a female.
Apart from the occasional damage to livestock, the increase in the predator population is not without consequences for wildlife. In our area, for example, the deer population has plummeted from over 200 to less than 100 animals in a relatively short space of time. The deer are obviously the most visible wild animals, but this means that there is probably also an impact on the other wild animals (chamois, marmots, squirrels, etc.) that we see less easily.
So you don’t have to go to Africa to see wild animals.
Marc & Marie-Claude

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Changements Climatiques – Climate Change

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Cela fait quelques semaines que nous n’avons plus posté de nouvelles, sans doute parce que la vie en Suisse est un peu moins “originale” que celles que nous avions sous les tropiques. Mais nous ne voulons pas totalement sevrer nos amis et famille de nouvelles, alors voilà une missive que je vous écris depuis notre écrin de nature suisse, pour le moment sous la neige…
Ce n’est pas parce que nous sommes à haute altitude, notre maison est un peu en-dessous des 1.000 mètres au-dessus du niveau de la mer, mais depuis le début de cette semaine il neige tous les jours d’une manière plus ou moins abondante selon les moments. Jeudi nous nous sommes réveillés avec 15cm de neige sur la terrasse, mais celle-ci a rapidement fondu pendant la journée qui, sans soleil, affichait quand même des températures nettement positives.
Il est difficile d’imaginer aujourd’hui que les deux semaines précédentes nous avons déjeuné sur la terrasse et qu’il faisait tellement chaud (27°C dimanche passé) que nous avons même dû baisser le store pour un peu de fraîcheur. Maintenant c’est grâce à la petite flambée dans l’âtre que la maison est agréablement chaude et surtout un bonheur quand on rentre d’une balade avec notre molosse dans la neige (qu’elle adore!). Cette neige ne plaît pas non plus aux multiples fleurs qui étaient apparues à la faveur des journées chaudes, pissenlits, bleuets et même les premiers pivoines ont maintenant triste mine quand elles arrivent à garder la tête hors de la neige. Les arbres fruitiers en particulier qui sont en fleurs ont des branches qui cassent sous le poids de la neige, fragilisées sans doute par la combinaison de montées de sève et de gel.
Il n’y a pas que les plantes qui ont du mal à comprendre ce qui se passe, ces derniers temps nous avions des troupeaux de biches qui venaient paître pas trop loin de la maison, les vaches étaient à nouveau dans les champs avec leurs cloches (son qui nous fait sourire à chaque fois) et j’ai même vu certains agriculteurs faire leurs premières coupes d’herbe. Les oiseaux ont commencé à nicher, y compris un couple de moineaux qui ont élu domicile sous le faîte de notre toit. Ces derniers ont de la chance car leur nid est protégé de la neige, mais il n’en va pas de même pour les nids dans les arbres.
Ce n’est probablement pas lié spécifiquement au temps, mais cette semaine Marie-Claude a eu une expérience nouvelle en voyant un loup chasser des biches juste au-dessus de la maison. Elle était en compagnie d’une voisine et de la fille d’un de nos voisins agriculteurs et le verdict est unanime, c’est bien un loup qui se balade dans nos environs. Ce n’est pas une réelle surprise car le nombre de loups a fortement augmenté dans la région qui dénombre plusieurs meutes ce qui a même amené les autorités à autoriser des abattages sélectifs car la population est jugée trop importante pour l’espace disponible et risque de nuire aux éleveurs de la région. Il va sans dire que la décision de permettre l’élimination d’une partie des loups fait grand débat, car les écologistes estiment que la perte de quelques brebis et veaux justifie un retour de ces prédateurs dans la contrée. Le loup n’est pas le seul prédateur qui sévit dans le pays, il y a également une recrudescence de lynx, mais ceux-ci sont (paraît-il) beaucoup plus difficiles à voir car restant loin des zones d’habitation et des promeneurs, tandis que les loups sont parfois attirés par leurs cousins canidés et s’approchent donc plus facilement des fermes et villages.
En face de chez nous, de l’autre côté de la vallée dans le village de Cerniat, nous entendons régulièrement des chiens hurler à la mort. L’explication qui nous a été donnée est que ce sont des chiens de traîneau qui sont d’une race plus proche de leurs cousins loups. Peut-être que ces appels attirent les loups dans les environs?
En me promenant ce matin, c’est un autre animal sauvage que j’ai pu admirer, une petite fouine qui jouait dans la neige pas loin de nous (la chienne et moi) comme si elle savait qu’en cette saison il est obligatoire de tenir les chiens en laisse et qu’elle ne risquait pas grand chose. Notre chienne commence (très lentement) à comprendre qu’elle ne peut pas courser toutes les créatures qu’elle voit courir dans les champs. Nous la laissons jouer avec d’autres chiens, mais les biches, chats et corneilles sont en principe non-autorisés. Je crois qu’elle commence à comprendre que courir après les corneilles ne sert pas à grand chose car elles ont un avantage ailé qu’il est difficile de battre. Mais comprendre que le chat qui s’enfuit à son approche est hors concours est une notion moins évidente à comprendre, c’est tellement tentant!
Dans nos environs il ne manque pas de compagnons de la race canine et notre chienne a ses préférés qui ont l’air d’avoir autant de plaisir qu’elle lors de rencontres et qui font rapidement des nœuds autour de nos jambes quand nous sommes obligés de les tenir en laisse, ce qui, dans notre canton est du premier avril au quinze juin.
Pour le travail je continue de voyager régulièrement en Afrique et Asie, le dernier voyage en date était au Ghana, pays qui ne nous est pas tout à fait inconnu puisque nous y avons vécu deux ans. Visite très intéressante, mais qui fera l’objet d’une autre lettre, car il y a beaucoup à raconter.
Nous espérons que ces nouvelles-ci vous trouveront bien et comme à chaque fois nous vous rappelons que nous sommes toujours heureux de recevoir des vôtres.
Donc, à très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

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We haven’t posted any news for a few weeks now, probably because life in Switzerland is a little less ‘original’ than it was in the tropics. But we don’t want to totally deprive our friends and family of news, so here’s a missive I’m writing to you from our Swiss natural setting, currently under snow…
It’s not because we’re at a high altitude – our house is just under 1,000 metres above sea level – but since the start of this week it’s been snowing every day, more or less heavily depending on the moment. On Thursday we woke up to 15cm of snow on the terrace, but it quickly melted during the day which, although it was not sunny, still had clearly positive temperatures.
It’s hard to imagine today that the previous two weeks we had lunch on the terrace and that it was so hot (27°C last Sunday) that we even had to pull down the awning to cool off a bit. Now it is thanks to the little fire in the hearth that the house is pleasantly warm, and above all a joy when we come back from a walk in the snow with our dog (she loves the snow!). Dandelions, cornflowers and even the first peonies now look sad when they manage to keep their heads above the snow. Fruit trees in flower in particular have their branches snapping under the weight of the snow, weakened no doubt by the combination of rising sap and frost.
It’s not just the plants that are finding it hard to understand what’s going on, lately we’ve had herds of deer grazing not too far from the house, the cows were out in the fields again with their bells on (a sound that makes us smile every time) and I even saw some farmers making their first cuts of grass. The birds started nesting, including a pair of sparrows that have taken up residence under our roof. They’re lucky because their nests are protected from the snow, but the same cannot be said for the nests in the trees.
It’s probably not specifically to do with the weather, but this week Marie-Claude had a new experience when she saw a wolf hunting deer just above the house. She was in the company of a neighbour and the daughter of one of our farming neighbours and the verdict was unanimous: it was indeed a wolf wandering around. This comes as no real surprise, as the number of wolves has risen sharply in the region, which has several packs and has even led the authorities to authorise selective culls, as the population is deemed too large for the space available and risks harming the region’s livestock farmers. Needless to say, the decision to allow some of the wolves to be culled is the subject of much debate, as environmentalists believe that the loss of a few ewes and calves justifies the return of these predators to the region. The wolf is not the only predator in the country; there has also been a resurgence of lynx, but these are (apparently) much harder to see because they stay away from residential areas and walkers, whereas wolves are sometimes attracted by their canid cousins and therefore approach farms and villages more easily.
Opposite our home, on the other side of the valley in the village of Cerniat, we regularly hear dogs howling. The explanation given to us is that these are sledge dogs, a breed closer to their wolf cousins. Perhaps these calls are attracting wolves to the area?
On my walk this morning, I was able to admire another wild animal, a little weasel playing in the snow not far from us (the dog and me) as if she knew that at this time of year (01/04—>15/06) it’s compulsory to keep dogs on a lead and that she wasn’t risking much. Our dog starts (very slowly) to understand that she can’t chase all the creatures she sees running around the fields. We let her play with other dogs, but deer, cats and crows are not allowed. I think she’s beginning to understand that chasing crows isn’t much use as they have a winged advantage that’s hard to beat. But understanding that a cat that flees at her approach is out of the competition is a less obvious concept, it’s so tempting!
There’s no shortage of canine companions in our area, and our dog has her favourites, who seem to have just as much fun as she does when they meet up and quickly get into knots around our legs when we have to keep them on a lead.
For work I continue to travel regularly in Africa and Asia, the latest trip to date being to Ghana, a country not entirely unknown to us as we lived there for two years. A very interesting visit, but that will be the subject of another letter, as there’s a lot to tell.
We hope this news finds you well, and as always, we’d like to remind you that we’re always happy to receive yours.
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Voyage dans le Temps – Time Travel

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Mon voyage actuel a commencé avec des contretemps, comme il se doit pour une visite au Congo.
Dès le départ, déjà à Bruxelles, les retards se sont accumulés car l’avion qui devait nous amener à Kinshasa avait un problème technique. Pour finir nous avons voyagé avec un autre appareil, dont la configuration était différente donc besoin de réorganiser les passagers, refaire les cartes d’embarquement, etc. bref nous sommes partis avec deux bonnes heures de retard.
Bruxelles était une escale venant de Genève où, dans la zone de transit il est possible d’acheter des couteaux suisses de toutes les tailles et de voyager avec ceux-ci dans son bagage à main. Une logique qui m’échappe un petit peu car je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été privé des petites choses oubliées dans mes bagages (une lame de rasoir, un coupe-ongles, un compas et même une résistance pour chauffer l’eau dans une tasse). Ici, pas de problèmes pour prendre l’avion avec un canif à multiples lames, scie, tire-bouchon etc.
Comme je souhaitais avoir des petits cadeaux pour mes anciens collègues congolais, j’ai profité de l’occasion pour acheter quelques petits couteaux. Le vendeur m’a demandé quelle était ma destination finale et comme à Bruxelles il n’y a pas de contrôle de sécurité entre les deux vols c’était OK. Il semble donc que les terroristes ne voyagent pas depuis la Suisse, mais qu’il faut se méfier des autres pays et n’essayez-donc pas d’embarquer dans un avion depuis un aéroport en-dehors de la Suisse avec quoi que ce soit de tranchant dans votre bagage non-enregistré.
Dans nos plantations l’émission des gaz à effet de serre est un sujet assez pertinent car nous dépendons très fort d’énergies fossiles pour les transports, générateurs, engrais, etc. sans compter les vols nécessaires pour y arriver depuis l’Europe.
Dans un contexte ou le réchauffement climatique est omniprésent dans toutes les conversations, informations, discussions, etc. je ne cache pas être un petit peu mal à l’aise de faire des voyages long-courrier plutôt fréquemment, surtout depuis que j’ai commencé mon nouveau travail, sans compter que j’utilise ma voiture presque autant qu’en plantation et que nous sommes beaucoup plus dépendants de nourriture achetée et pas toujours produite localement (même si nous essayons de privilégier les produits de proximité, un sujet que j’aborderai plus loin).
Me voilà donc encore une fois sur un vol intercontinental pour mon travail, sans réelle alternative. Certes une partie des réunions peuvent se faire à distance, mais des visites de terrain, contrôles et audits, discussions avec les travailleurs ne sont pas réalisables par écran interposé. Si je ne fais pas ce travail c’est une autre personne qui devra s’en charger avec le même impact, mais peut-être aurais-je meilleures conscience parce que ce n’est pas moi ? Je n’en suis pas trop certain.
L’idée de voyager sur de telles distance par la route ou par bateau n’est plus une solution compatible avec notre temps et je n’arrives pas à penser à d’autres alternatives.
Alors, nous travaillons sur les domaines dans lesquels nous avons une influence tels que le non-déboisement, pas de feux en plantation, replanter des arbres ou de la végétation naturelle, utiliser des sources d’énergie renouvelables, optimiser l’utilisation des outils, etc.
Dès l’atterrissage à l’aéroport de Ndjili (Kinshasa) on est plongé dans le chaos typique de la RDC, il y a du monde partout dont on ne sait pas trop quelle est la fonction et qui ne semblent pas être trop occupés. Il y a au moins 6 personnes qui contrôlent les carnets de vaccination, le seul vaccin encore contrôlé est celui de la fièvre jaune et le mien est périmé (dans le carnet, car en fait l’OMS considère qu’un seul vaccin est suffisant dans la vie d’une personne). Peu importe, la responsable sanitaire profite de l’occasion pour me demander un coca, juste au cas où, et c’est tout.
Comme nous sommes arrivés assez tard, il y a un peu moins de monde sur la route vers la ville, ce qui fait que je suis quand même au lit un peu après minuit, pas mon horaire habituel, d’autant plus que le lendemain le départ est fixé à 6h30 pour aller à l’aéroport de Ndolo pour le vol vers Mapangu. Eh oui, grand luxe notre avion atterrira directement en plantation. C’est toutefois sans compter un autre couac, il y a de gros orages aux alentours de Mapangu et (après 6 heures d’attente à l’aéroport) le pilote décide de reporter le vol au lendemain. De retour en milieu d’après-midi à l’hôtel (pour info un magnifique hôtel tout neuf) juste à temps pour encore manger quelque chose, mais trop tard pour encore passer par le bureau, surtout à cette heure car le trafic est dantesque.
Vendredi midi, je suis finalement assis dans l’avion en partance pour Mapangu, mais nous devons encore attendre car le Président doit atterrir (ou décoller) de Ndjili et dans ce genre de situation aucun autre avion n’est autorisé dans l’espace aérien aux alentours de Kinshasa. L’avion est au soleil et il commence à faire sérieusement chaud. Plutôt que de mijoter dans l’avion, on nous suggère de sortir et de nous mettre à l’ombre d’un grand arbre tout proche. Je préfère rester sous l’aile de l’avion pour échanger avec le ministre des finances provincial (du Kasaï) que je connais depuis le début de mon affectation au Congo (il n’était pas encore ministre à ce moment-là). Il nous explique que le (fleuve) Congo a connu ses plus graves crues depuis un siècle avec des parties de la ville de Kinshasa complètement inondées et inaccessibles pendant plusieurs semaines. Ces inondations ont laissé des traces car évidemment l’eau a charrié des quantités impressionnantes de détritus qui jonchent les rues basses de la ville.
Quand le feu vert pour le décollage est donné, le pilote démarre les moteurs de l’avion sans réaliser que tous les passagers (nous sommes 14 plus deux hôtesses) sont hors de l’avion. La porte de l’avion n’était pas encore fermée que l’avion a commencé à avancer vers la piste. Il faut dire que l’aéroport de Ndolo ne dispose pas d’éclairage et que le vol aller-retour (y compris une escale à Ilebo) dure environ 6 heures et qu’il est déjà midi, donc le pilote ne veut pas perdre de temps.
Le vol vers Mapangu se passe sans encombres et l’accueil à Mapangu est formidable, beaucoup d’anciens collègues sont venus jusqu’à la piste pour la bienvenue au DG marc, même si je ne suis plus DG de Brabanta depuis un bon moment…
Le DG actuel a choisi de me loger à la Cathédrale, notre ancienne maison devenue gîte de direction, où je suis accueilli par notre ancien cuisinier, Guy, comme si nous étions partis juste pour le week-end (qui à quand même duré 3 ans…). La maison a changé, mais pas trop, la plupart des décorations de Marie-Claude sont toujours là et j’ai réintégré notre ancienne chambre qui elle non-plus n’a pas vraiment changé, sauf le plafonnier où le chapeau de paille que Marie-Claude avait utilisé comme abat-jour est maintenant doté d’une coiffe « officielles ».
Dans le jardin tout a forcément continuer à pousser, les palmiers du voyageur et les jacarandas sont devenues nettement plus grands et les avocatiers plantés par Marie-Claude au départ de noyaux germés sont couverts de gros fruits (délicieux). J’en ai d’ailleurs ramené quelques-uns en Suisse pour que Marie-Claude puisse elle aussi goûter le fruit de son labeur.
Le potager est toujours plein de légumes et de fruits (ananas, papayes, pamplemousses, citrons, etc.) sauf les fruits de la passion qui sont en « grève » pour le moment. Le jardinier s’est plaint de ne plus avoir de semences pour continuer à maintenir le potager comme il était avant, il faudra trouver un moyen pour lui envoyer des semences.
Toute l’équipe expatriée a changé, mais la majorité des collègues locaux sont toujours au poste et certains (pensionnés ou ayant quitté Brabanta pour des raisons personnelles) sont venus d’Ilebo, Kikwit ou d’autres localités extérieures pour venir me saluer, ce qui fut très émouvant. Les travailleurs étaient généralement heureux de me voir, me demandant si je ne voulais pas revenir, mais surtout parce que certains des services que j’avais organisé (achat de lampes solaires, matelas, vélos, etc.) n’avaient pas été continués et (les lampes en particulier) font gravement défaut.
Une visite qui m’a fait très plaisir avec beaucoup de bons souvenirs que j’ai terminé par quelques jours à Kinshasa où, là-aussi, j’ai eu l’occasion de revoir certains anciens contacts et collègues. Mais quand même heureux de pouvoir retrouver Marie-Claude et la maison à Charmey, même si la température y était nettement moins clémente.
Comme indiqué au début de ce message, à Charmey nous essayons dans la mesure du possible d’acheter de produits alimentaires locaux ou régionaux. A Charmey nous avons la chance d’avoir une petite épicerie qui vends des produits locaux et bio en vrac, organise des paniers de fruits et légumes et fonctionne avec l’aide de volontaires. Marie-Claude a décidé de leur prêter main forte et dernièrement y a passé plusieurs fois par semaine, bien au-delà des 3 heures de volontariat par mois auxquelles elle s’était engagé. Ce travail a toutefois permis à Marie-Claude de faire connaissance avec de nombreux voisins et voisines et de découvrir que nous ne sommes pas les seuls à avoir roulé notre bosse dans les tropiques avant de nous installer en Suisse.
Comme toujours, nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et que nous aurons aussi de vos nouvelles.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Les photos viendront plus tard car je suis actuellement en Afrique avec une mauvaise connexion internet…
Picture will come later, because I am currently with a poor internet connection in Africa…

My current trip got off to a rocky start, as befits a visit to the Congo.
Right from the start, in Brussels, the delays piled up because the plane that was supposed to take us to Kinshasa had a technical problem. We ended up travelling on a different aircraft, with a different configuration, so we had to reorganise the passengers, redo the boarding passes, etc. In short, we left a good two hours late.
Brussels was a stopover on the way from Geneva where, in the transit zone, you can buy Swiss Army knives of all sizes and travel with them in your hand luggage. I have lost count of the number of times I have been deprived of the little things forgotten in my luggage (a razor blade, nail clippers, a compass and even a heating element to heat the water in a cup). Here, no problem getting on the plane with a multi-bladed penknife saw, corkscrew and so on.
As I wanted to get some small gifts for my former Congolese colleagues, I took the opportunity to buy some small knives. The salesman asked me what my final destination was, and as there are no security checks in Brussels between the two flights, it was OK. So it seems that terrorists don’t travel from Switzerland, but you have to be wary of other countries, so do not try to board a plane from an airport outside Switzerland with anything sharp in your unchecked luggage.
In our plantations, greenhouse gas emissions are a fairly relevant issue, as we are heavily dependent on fossil fuels for transport, generators, fertilisers, etc., not to mention the flights needed to get there from Europe.
In a context where global warming is omnipresent in every conversation, news item, discussion, etc., I cannot hide the fact that I am a little uncomfortable about making frequent long-haul journeys, especially since I started my new job. Not to mention the fact that I use my car almost as much as I do when I was in our plantation in Congo and that we are much more dependent on food that is bought and not always produced locally (even if we do try to favour local produce, a subject I will come to later).
So here I am once again on an intercontinental flight for work, with no real alternative. It is true that some of the meetings can be done remotely, but field visits, controls and audits, and discussions with workers cannot be done via the screen. If I do not do this work, someone else will have to do it with the same impact, but perhaps I will have a better conscience because it’s not me? I’m not too sure.
The idea of travelling such long distances by road or by boat is no longer a solution compatible with our times and I cannot think of any other alternatives.
So we are working on the areas where we can have an influence, such as no deforestation, no fires in plantations, replanting trees or natural vegetation, using renewable energy sources, optimising the use of tools, and so on.
As soon as we landed at Ndjili airport (Kinshasa), we were plunged into the chaos typical of the DRC. There were people everywhere, not sure what their job was, but they did not seem to be too busy. There are at least 6 people checking the vaccination books, the only vaccine still checked is yellow fever and mine is out of date (in the book, because in fact the WHO considers that one vaccine is enough in a person’s life). Anyway, the health officer took the opportunity to ask me for a Coke, just in case, and that was that.
As we arrived quite late, there were a few fewer people on the road to the city, which meant that I was in bed just after midnight, not my usual time, especially as the next day we had to leave at 6.30am to go to Ndolo airport for the flight to Mapangu. And, in true luxury, our plane will land directly on the plantation. However, there were heavy thunderstorms around Mapangu and (after 6 hours waiting at the “local” airport) the pilot decided to postpone the flight until the following day. Back at the hotel in the middle of the afternoon (for the record, a magnificent brand-new hotel) just in time to grab a bite to eat, but too late to go to the office for the rest of the day, especially at this time of day when the traffic is horrendous.
Friday lunchtime, I am finally seated on the plane bound for Mapangu, but we still have to wait because the President has to land (or take off) from Ndjili and in this kind of situation no other plane is allowed in the airspace around Kinshasa. The plane is in the sun and it is getting seriously hot. Rather than stew in the plane, it was suggested that we get out and sit in the shade of a large tree nearby. I prefer to stay under the wing of the plane to chat with the provincial finance minister (from Kasai) whom I have known since the start of my assignment in Congo (he wasn’t a minister at the time). He explained to us that the Congo (river) had experienced its worst flooding for a century, with parts of the city of Kinshasa completely inundated and inaccessible for several weeks. These floods have left their mark, as the water has obviously washed up impressive quantities of rubbish, which is now littering the lower streets of the city.
When the go-ahead was finally given for take-off, the pilot started the plane’s engines without realising that all the passengers (14 of us plus two stewardesses) were outside. The aircraft door was not yet closed when the plane started to move towards the runway. It has to be said that Ndolo airport has no lights and that the return flight (including a stopover in Ilebo) can take up to 6 hours and it is already midday, so the pilot does not want to waste any time.
The flight to Mapangu went without a hitch and the welcome at Mapangu was fantastic. Many of my former colleagues came to the runway to welcome the GM Marc, even though I have not been GM of Brabanta for quite a while…
The current GM chose to put me up at La Cathédrale, our former home which has become an executive guest house, where I am welcomed by our former cook, Guy, as if we’d just gone away for the weekend (which lasted 3 years after all…). The house has changed, but not too much, most of Marie-Claude’s decorations are still there and I stayed into our former bedroom, which hasn’t really changed either, except for the ceiling light where the straw hat that Marie-Claude had used as a lampshade now has an ‘official’ cap.
The decorative palms and jacarandas have grown considerably taller and the avocado trees, planted by Marie-Claude from sprouted pits, are covered in large (and delicious) fruit. I’ve taken a few of them back to Switzerland so that Marie-Claude can enjoy the fruits of her labour too.
The vegetable garden is still full of vegetables and fruit (pineapples, papayas, grapefruits, lemons, etc.) except for the passion fruit, which is on ‘strike’ at the moment. The gardener has complained that he has run out of seeds to keep the garden going as it was before, so we’ll have to find a way of sending him seeds.
The whole expatriate team has changed, but the majority of local colleagues are still at work and some (retired or having left Brabanta for personal reasons) have come from Ilebo, Kikwit or other outside localities to come and say hello to me, which was very moving. The workers were generally happy to see me, asking me if I did not want to come back, but mainly because some of the services I had organised (purchase of solar lamps, mattresses, bicycles, etc.) had not been continued and (the lamps in particular) are seriously lacking.
It was a visit that gave me great pleasure and many good memories, which I ended with a few days in Kinshasa, where I also had the opportunity to see some old contacts and colleagues. But I was still happy to be able to return to Marie-Claude and the house in Charmey, even though the weather there was much less clement.
As mentioned at the start of this news, in Charmey we are trying as much as possible to buy local or regional food products. In Charmey we are lucky to have a small food shop selling local and regional products in bulk, organises food baskets and getting the help of voluntaries to run the operations. Marie-Claude decided to give them a hand and recently spent several days per week in the shop, well beyond the 3 hours per month that she signed up for. This work enabled Marie-Claude to meet quite a few neighbours and discover that we are not the only ones having roamed the tropics before settling in Switzerland.
As always, we hope this news finds you well and that we hear from you too.
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Plastiques – Plastics

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Récemment, j’ai eu l’opportunité de faire une mission au Cambodge, où nous avons deux plantations produisant du caoutchouc naturel. Comme le caoutchouc était déjà le sujet de nouvelles précédentes, même si la technique utilisée ici est différente, je ne pense pas que vous avez envie d’être plongés encore une fois dans une description technique de ce produit.
Probablement que beaucoup d’entre vous connaissent un peu le Cambodge, qui n’a pas entendu parler de ou visité Angkor Vat ou envisagé une croisière sur le Mekong.
Dans mon cas, ma visite m’a amené dans la province de Mondol Kiri, située à l’est du Cambodge en bordure de la frontière vietnamienne, à environ 6 heures de route de Phnom Penh (la capitale). Une grande parties de la route traverse de larges pleines caractérisées par la culture de riz et au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’est (où le terrain devient un peu plus accidenté) ce sont les plantations d’hévéa (arbres à caoutchouc) qui dominent. Toutefois ce qui m’a le plus marqué le long de la route c’est la pollution et en particulier les plastiques (sachets et bouteilles vides) qui jonchent le sol partout, il n’y a quasiment pas un mètre de sol qui soit préservé. Même en plantation, qui en général sont gardées propres par le personnel, pour la première fois j’ai pu voir des plastiques abandonnés presque partout, principalement des bouteilles d’eau vides. Ici, il n’est pas concevable d’acheter quoi que ce soit dans une boutique sans que l’achat soit mis dans un sachet en plastique, même si l’achat se limite à une boîte d’allumettes ou une petite bouteille et il va sans dire que la collecte et:ou le recyclage des déchets n’est certainement pas mieux ici que dans d’autres pays. Alors que pendant toutes les années où nous avons vécu en Afrique nous n’avons quasi jamais acheté de bouteilles d’eau et utilisé un bon filtre pour traiter l’eau (d’abord bouillie), ici personne (sans exception) n’utilise autre chose que de l’eau en bouteille…
Je suis un peu gêné de commencer ma description de ce merveilleux pays en pestant sur les plastiques, mais je dois avouer que cela m’a choqué.
Une grande différence avec l’Afrique, hormis le fait que les ethnies sont évidemment très différentes, c’est la religion. Le bouddhisme est omniprésent dans les régions que j’ai visité avec des petits temples pour faire des offrandes devant chaque maison ou entreprise, des moines habillés tout d’orange avec leur récipient pour les offrandes de nourriture (même si certains se déplacent dans des gros véhicules tout-terrain pour aller visiter les temples) et la ferveur des gens qui visitent les temples. Malheureusement, même lorsqu’il s’agit de sites sacrés, cela ne change pas grand chose à l’abandon de déchets dans la nature, la seule différence étant que dans ces endroits le ramassage est un peu plus organisé.
En Afrique, je suppose que certaines régions sont comparables avec la ferveur musulmane, des mosquées partout et les moments de prière réguliers, mais pas au Congo. Au Congo nous avions affaire à une mosaïque d’églises diverses, chrétiennes principalement, qui ressemblait plus à des entreprises et où chacun pouvait créer son église avec des dénominations diverses (apostolique, adventiste, baptiste, méthodiste, église de dieu, catholique, etc.) permettant à certains (pasteurs) de vivre très confortablement avec les contributions de leurs fidèles.
Ce qui m’a également fasciné sur la route, surtout dans les zones de plaines, ce sont les moyens de transport et en particulier les parfois énormes remorques (magasins complets) attachés à une petite moto. Il y a également les tuktuks, certains customisés de manière spectaculaire et parfois également équipés de structures permettant de transporter des marchandises volumineuses. Tous ces moyens de transport partagent la route avec de grosses voitures tout-terrain dont certaines avec des marques qui me sont totalement inconnues, originaires de Chine.
A Phnom Penh, où j’ai passé la dernière journée de ma mission, il y a aussi beaucoup de voitures de luxe (Rolls Royce, Bentley, Ferrari, etc.) parfois simplement parquées en rue entre une petite Toyota et un Tuktuk, sans que cela n’attire une attention particulière.
D’un point de vue pratique, les moyens de paiement électroniques sont tellement développés qu’il est quasi impossible de trouver un distributeur de billets, même les petits vendeurs en rue reçoivent leur argent via des applications mobiles Wings, e-Money, etc. car, évidemment, tout le monde a un téléphone. J’ai essayé de me procurer un peu de Riels pour pouvoir acheter des petites choses au marché et l’on ma regardé comme si j’étais une personne venue de l’antiquité. Je suppose que la bonne chose de ces systèmes est que cela limite les moyens de corruption, mais quand le système ne marche pas cela doit être un sérieux casse-tête. On m’a assuré qu’au Cambodge il n’y avait jamais de coupure de courant ou de perte de réseau (sauf au milieu de la plantation).
Avant de reprendre l’avion pour l’Europe, certaines de mes collègues m’ont invité à déjeuner dans un restaurant local au bord du Mékong. Le restaurant était un grand espace divisé en carrés dans le quel il y avait chaque fois une natte avec une table basse entourée de hamacs. Le but étant de manger et de se reposer en profitant de la brise et de la vue de la rivière. La nourriture était délicieuse et pas “trop” épicée grace aux bons soins de mes collègues qui ont retiré les morceaux de piment les plus menaçants. C’était un endroit très animé, d’abord par la musique assez présente, mais aussi par les cris de joie émanant des différents coins où certains avaient des discussions très animées, d’autres jouant aux cartes avec beaucoup d’enthousiasme ou encore des enfants profitant des jeux mis à leur disposition aux alentours des espaces de repas.
Le Mékong lui-même était très paisible avec relativement peu de vie sur l’eau, hormis quelques petites barques de pêcheurs et l’occasionnelle barge chargée de sable descendant le fleuve. Selon mes collègues il y a relativement peu de personnes qui voyagent sur le fleuve, les gens préférant prendre l’avion ou la voiture, plus rapide évidemment.
De retour dans notre nid d’aigle dans les Alpes, où les travaux que nous avons entrepris dans la maison progressent doucement. Les choses ont tourné un petit peu au ralenti pendant les fêtes et le temps froid (nous avons eu un peu de neige, mais pas très longtemps), mais maintenant nous commençons à voir la fin.
Nous avons refait la terrasse, car elle n’était pas vraiment étanche et donc pas idéale pour les pièces situées en-dessous. Mais la Suisse étant ce qu’elle est, les quelques centimètres d’épaisseur ajoutés pour l’étanchéification faisaient que la rambarde de la terrasse n’avait plus la hauteur minimale requise… Nous aurons donc aussi une nouvelle barrière autour de la terrasse, ce qui n’est pas un mal car quand nous avons démonté l’ancienne il y avait des parties un peu pourries.
Les pièces du bas, qui ont donc également du être refaites suite aux problèmes d’humidité, nous permettront d’accueillir des visiteurs de manière indépendante puisqu’il y a également une petite cuisine à disposition et une petite terrasse indépendante avec elle aussi une vue assez spectaculaire.
Notre molosse, qui a fêté sa première année le mois dernier, déborde d’énergie dès qu’elle est dehors, mais apprend petit à petit à ne pas poursuivre tout ce qui bouge et pourrait potentiellement être un compagnon de jeu. Il y a quand même encore du travail à faire et nous continuons donc à l’amener à l’école canine pour qu’elle puisse se dépenser avec d’autres congénères et apprendre quelques trucs de dressage.
Pour le moment je vous écris bercé par un agréable rayon de soleil qui éclaire aussi les sommets enneigés autour de nous, car cette nuit il a neigé juste assez pour que les montagnes avoisinantes soient toutes poudrées de blanc.
Comme à chaque fois, nous espérons avoir de vos nouvelles très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Willow admire la vue – Willow admires the view
Vue du Moléson – View of the Moléson
Déjeuner cambodgien – Cambodian lunch
Vue de Mekong vers Phnom Penh – View of the Mekong towards Phnom Penh
Tuktuk
Une petite remorque de moto – A small motorbike trailer
Visite du temple Wat Phnom – Visit of the Wat Phnom temple
Bas-côtés de la route – Sides of the road
Cascade de Bousra – Bousra cascade
Pont dans la plantation – Bridge in the plantation
Balade en vélo dans la plantation – Bike trip in the plantation

I recently had the opportunity to go on a mission to Cambodia, where we have two plantations producing natural rubber. As rubber has already been the subject of previous news items, even if the technique used here is different, I don’t think you want to be immersed in yet another technical description of this product.
Many of you probably know a bit about Cambodia, who hasn’t heard of or visited Angkor Wat or considered a cruise on the Mekong.
In my case, my visit took me to the province of Mundol Kiri, located in the east of Cambodia on the Vietnamese border, about 6 hours drive from Phnom Penh (the capital). A large part of the road crosses wide rice fields, and as you get closer to the east (where the terrain becomes a little rougher) rubber plantations dominate. However, what struck me most along the road was the pollution, and in particular the plastics (bags and empty bottles) that litter the ground everywhere, with hardly a metre of soil left unspoilt. Even in the plantations, which are usually kept clean by the staff, for the first time I saw plastics abandoned almost everywhere, mainly empty water bottles. Here, it’s inconceivable to buy anything in a shop without it being put in a plastic bag, even if the purchase is limited to a matchbox or a small bottle, and it goes without saying that waste collection and/or recycling is certainly no better here than in other countries. Whereas in all the years we lived in Africa we hardly ever bought bottled water and used a good filter to treat the water (boiled first), here nobody (without exception) uses anything other than bottled water…
I’m a bit embarrassed to start my description of this wonderful country by complaining about plastics, but I have to admit that I was shocked.
One big difference with Africa, apart from the fact that the ethnic groups are obviously very different, is religion. Buddhism is omnipresent in the regions I visited, with small temples to make offerings in front of every house or business, monks dressed all in orange with their containers for food offerings (although some travel in large off-road vehicles to visit the temples) and the fervour of the people who visit the temples. Unfortunately, even when these are sacred sites, it doesn’t make much difference to the dumping of rubbish in nature, the only difference being that in these places the collection is a little more organised.
In Africa, I suppose some regions are comparable with Muslim fervour, mosques everywhere and regular prayer times, but not in the Congo. In the Congo we were dealing with a mosaic of different churches, mainly Christian, which looked more like businesses and where everyone could create their own church with different denominations (Apostolic, Adventist, Baptist, Methodist, Church of God, Catholic, etc.) allowing some (pastors) to live very comfortably on the contributions of their faithful.
What also fascinated me on the road, especially in the lowland areas, were the means of transport and in particular the sometimes enormous trailers (complete shops) attached to a small motorbike. There are also the tuktuks, some spectacularly customised and sometimes equipped with structures to carry bulky goods. All these means of transport share the road with large off-road vehicles, some of which come from China and are of makes that are completely unknown to me.
In Phnom Penh, where I spent the last day of my mission, there are also many luxury cars (Rolls Royce, Bentley, Ferrari, etc.) sometimes simply parked in the street between a small Toyota and a Tuktuk, without attracting any particular attention.
From a practical point of view, electronic means of payment are so well developed that it’s almost impossible to find an ATM, and even small street vendors receive their money via mobile applications such as Wings, e-Money, etc. because, of course, everyone has a phone. I tried to get some Riels so I could buy small things at the market and they looked at me as if I was someone from antiquity. I suppose the good thing about these systems is that it limits the means of corruption, but when the system doesn’t work it must be a serious headache. I was assured that in Cambodia there was never a power cut or loss of network (except in the middle of the plantation).
Before flying back to Europe, some of my colleagues invited me to lunch at a local restaurant on the banks of the Mekong. The restaurant was a large space divided into squares, each with a mat and coffee table surrounded by hammocks. The aim was to eat and relax while enjoying the breeze and the view of the river. The food was delicious and not ‘too’ spicy, thanks to the good work of my colleagues who removed the most threatening bits of chilli. It was a very lively place, firstly because of the music, but also because of the shouts of joy emanating from the various corners where some people were having very lively discussions, others were playing cards with great enthusiasm or children were enjoying the games provided for them around the dining areas.
The Mekong itself was very peaceful with relatively little life on the water, apart from a few small fishing boats and the occasional barge loaded with sand travelling down the river. According to my colleagues, relatively few people travel on the river, preferring to take the plane or the car, which is obviously quicker.
Back in our eagle’s nest in the Alps, where the work we’ve started on the house is progressing slowly. Things slowed down a bit over the holidays and the cold weather (we had a bit of snow, but not for very long), but now we’re starting to see the end.
We redid the terrace, as it wasn’t really waterproof and therefore not ideal for the rooms below. But Switzerland being what it is, the few centimetres of thickness added for the waterproofing meant that the terrace railing no longer had the minimum height required… So we’ll also have a new railing around the terrace, which isn’t a bad thing because when we dismantled the old one there were some parts that were a bit rotten.
The downstairs rooms, which also had to be redone because of damp problems, will allow us to welcome visitors independently, as there’s also a small kitchen available and a small independent terrace, which also has a pretty spectacular view.
Our dog, who celebrated her first year last month, is full of energy whenever she’s outside, but is gradually learning not to chase everything that moves and could potentially be a playmate. There’s still work to be done, though, so we’re continuing to take her to the dog school so that she can play with other dogs and learn a few training tricks.
At the moment, I’m writing to you basked by a pleasant ray of sunshine, which is also lighting up the snow-capped peaks around us, as last night it snowed just enough for the surrounding mountains to be all powdered white.
As always, we look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Caoutchouc – Rubber

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Plutôt que de parler caoutchouc comme le titre de ces nouvelles le suggère, nous devons évidemment commencer par vous souhaiter un très Joyeux Noël. Comme certains d’entre vous nous l’on fait remarquer, nos nouvelles ne sont plus aussi régulières qu’avant et donc nous ferions bien d’aussi vous souhaiter une Bonne et Heureuse Année 2024.
Le but de cette missive n’est pas de vous donner une leçon sur la culture de l’Hévéa, arbre à caoutchouc, mais bien de vous raconter (entre autres) mes dernières aventure africaines qui m’ont amené au Libéria dans des plantations produisant du caoutchouc.
Je n’avais pas encore été au Libéria, c’ était donc une découverte pour moi tant du point de vue du pays que de la culture de l’arbre à caoutchouc que je ne connais pas aussi bien que celle du palmier à huile.
Le Libéria est un pays un peu spécial car il est le résultat d’une initiative de l’American Colonization Society, instituée en 1816, pour gérer le “problème” du nombre croissant de noirs libres et/ou anciens esclaves en les réinstallant en Afrique.
Le Libéria a été fondé en 1847, malgré la résistance de tribus locales, et a déclaré son indépendance en 1874, devenant ainsi le deuxième état noir indépendant avec Haïti qui avait accédé à son indépendance 70 ans plus tôt. Le lien du Libéria avec les Etats-Unis est resté assez étroit avec un drapeau national inspiré de celui des USA, dont la différence principale est qu’il ne comporte qu’une seule étoile.
Le flux de noirs américains vers le Libéria est toutefois resté beaucoup plus modeste que ce qui avait été imaginé et à ce jour les “immigrés” ne représentent que 5% de la population du pays.
Mais bon, le but de ces nouvelles n’est pas de vous parler de l’histoire du pays, mais plutôt de partager l’expérience de ma visite. Visite assez courte, car je n’y suis resté qu’une semaine durant laquelle j’ai visité deux plantations de caoutchouc de notre groupe. Arrivé en soirée depuis Bruxelles, j’ai passé ma première nuit dans un hotel près de l’aéroport de Monrovia, très confortable mais comme souvent en Afrique avec plein de petites finitions qui ont été oubliées où dont les réparations en entretiens n’ont pas été faits. Ainsi le robinet n’est plus tout à fait solidaire du lavabo, la sécurité de la porte ne tient plus que par la force du saint esprit et toutes les lumières ne fonctionnent plus vraiment (sauf si on aime l’ambiance disco).
Le lendemain, nous avons pris la route vers l’une des plantations et la première heure était plutôt impressionante sur une route asphaltée sans la moindre trasse de dégradation ou de nid de poule. Mais une fois arrivé à Buchanan, à une petite heure de route à l’est-sud-est de Monrovia, la route change dramatiquement et ressemble plus aux pistes du Congo avec ses trous et bourbiers…. Les villages sont eux aussi très fort comme au Congo, principalement des petites maisons en pisé avec toits en matière végétale et une animation d’enfants, animaux et autres créatures qui courent aux alentours. La différence majeure est l’accès à l’eau avec un peu partout des forages avec pompe manuelle qui fournit, parait-il, une eau tout à fait potable.
Le long de cette piste il y a une voie de chemin de fer qui semble plutôt bien entretenue et qui sert à acheminer les minerais vers l’acierie d’Acelor Mital située au bord de la mer pas loin de Buchanan. Dans les villages que nous avons traversé il y a beaucoup d’entroits où les billes de chemin de fer usagées sont utilisées pour diverses constructions ou palissades.
La plantation elle-même, située à environ 130km à vol d’oiseau à l’est de Monrovia, est une ancienne implantation avec beaucoup d’aspects propres aux développements datant des années 1950 avec parcours de golf, club house, belles résidences et toute une infrastructure de vie autonome. La plantation dispose de ses propres écoles où le curiculum est dispensé par des enseignants payés par la plantation. Beaucoup d’enfants des communautés voisines cherchent à profiter de ces écoles dont le niveau est nettement meilleur que les écoles d’état dans les villages perimetraux. La plantation dispose également d’un hopital, en principe accessible à tous et gratuit pour les employés et leur famille, mais il est probable que beaucoup de personnes extérieures se fassent passer pour des membres de la famille des employés pour bénéficier de soins et de médicaments gratuits.
La plantation elle-même comporte plus de 12.000 ha plantés avec une usine de traitement qui est également alimentée par le caoutchouc produit par de petits planteurs voisin et a donc une portée beaucoup plus vaste que la seule plantation de Socfin.
C’est aussi la seule plantation du groupe qui dispose actuellement d’une alimentation hydroélectrique, même si pendant la saison sèche, tout comme de nombreuses autres plantations, elle fonctionne avec l’aide de générateurs.
Ma deuxième destination était une beaucoup plus petite plantation, seulement 4.400 ha, située près de Weala au nord-est de Monrovia. Pour y arriver il faut traverser une immense plantation qui appartient à Firestone, également de caoutchouc, qui laisse supposer qu’au Liberia c’est vraiment une agro-industrie dominante.
Cette deuxième plantation ne dispose pas d’usine et tout le caoutchouc frais doit donc être transformé à l’extérieur, soit dans l’autre plantation du groupe quand l’accès routier le permet, soit dans une des usines concurrentes situées pas trop loin de Weala.
Cette petite plantation a clairement connu des jours meilleurs car hormis les vestiges de l’usine, une grande partie des maisons de cadres sont inoccupées et les infrastructures sont manifestement en manque d’investissements. Par contre, la maison de passage, outre le fait qu’elle était très confortable, disposait d’une salle de gymnastique avec tous les appareils imaginables. Le responsable de la maison m’a dit que les visiteurs étaient peu fréquents, un par mois dans les meilleurs des cas, et que les employés locaux n’utilisaient pas la salle de gym… à se demander qui a investit dans un matériel aussi élaboré…
Sur la route de retour nous nous sommes trouvés bloqués derrière une série de poids lourds embourbés et mon chauffeur a donc essayé de passer par le côté. Mais c’était sans compter sur les villageois qui y ont vu une occasion pour se faire un peu d’argent et avaient érigé des barrières avec péage tous les 10-20m. Même les motos avec leurs passagers (parfois jusqu’à 4 passagers sur une moto…) devaient s’acquitter d’un petit billet pour pouvoir poursuivre leur route.
Je suis finalement arrivé à bon port et rentré en Europe sans encombre malgré le fait qu’à l’aéroport nombre de personnes (contrôle de sécurité, contrôle sanitaire, douane, etc.) m’ont suggéré que ce serait bien de contribuer à leur bien-être en cette période de fin d’année.
Nous vous souhaitons encore une fois de très bonnes fêtes et espérons avoir de vos nouvelles bientôt,
Marc & Marie-Claude

Rather than talking rubber, as the title of these news items suggests, we obviously have to start by wishing you a very Merry Christmas. As some of you have pointed out, our news isn’t as regular as it used to be, so we’d better also wish you a Happy New Year 2024.
The purpose of this letter is not to give you a lesson in rubber tree cultivation, but to tell you (among other things) about my latest African adventure, which took me to Liberia to visit rubber-producing plantations.
I had never been to Liberia before, so it was a new discovery for me, both in terms of the country and rubber tree cultivation, which I am not as familiar with as oil palm cultivation.
Liberia is a rather special country because it is the result of an initiative by the American Colonization Society, set up in 1816, to deal with the ‘problem’ of the growing number of free blacks and/or former slaves by resettling them in Africa.
Liberia was founded in 1847, despite resistance from local tribes, and declared its independence in 1874, becoming the second independent black state after Haiti, which had gained independence 70 years earlier. Liberia’s link with the United States has remained fairly close, with a national flag inspired by that of the USA, the main difference being that it has only one star.
However, the flow of black Americans to Liberia has remained much more modest than had been imagined, and to date ‘immigrants’ account for just 5% of the country’s population.
But anyway, the aim of these news items is not to tell you about the history of the country, but rather to share the experience of my visit. It was a fairly short visit, as I was only there for a week, during which I visited two of our group’s rubber plantations. I arrived in the evening from Brussels and spent my first night in a hotel near Monrovia airport, which was very comfortable but, as is often the case in Africa, full of little finishing touches that had been forgotten or not repaired or maintained. For example, the tap is no longer completely attached to the washbasin, the door is only secured by the power of the Holy Spirit and all the lights don’t really work any more (unless you like the disco atmosphere).
The next day, we set off for one of the plantations and the first hour was rather impressive on a tarmac road without the slightest trace of damage or pothole. But once we arrived in Buchanan, a short hour’s drive east-south-east of Monrovia, the road changed dramatically and resembled more the tracks in the Congo, with its holes and quagmires…. The villages are also very much like in the Congo, mainly small adobe houses with thatched roofs and a bustle of children, animals and other creatures running around. The major difference is access to water, with hand-pump equiped boreholes almost everywhere, which are said to provide completely safe drinking water.
Along this track there is a railway line which seems to be fairly well maintained and which is used to transport ore to the Acelor Mital steelworks on the seafront not far from Buchanan. In the villages we passed through, there are many places where used railway sleepers are used for various constructions or fences.
The plantation itself, about 130km as the crow flies to the east of Monrovia, is an old settlement with many of the features of a 1950s development, including a golf course, clubhouse, beautiful residences and an entire infrastructure for independent living. The plantation has its own schools where the curriculum is taught by teachers paid by the plantation. Many children from neighbouring communities seek to benefit from these schools, which are of a much higher standard than the state schools in the perimeter villages. The plantation also has a hospital, which in principle is open to all and free to employees and their families, but it is likely that many outsiders pass themselves off as members of employees’ families in order to benefit from free treatment and medicines.
The plantation itself comprises more than 12,000 ha planted with a processing plant that is also supplied with rubber produced by neighbouring smallholders and therefore has a much wider reach than Socfin’s plantation alone.
It is also the only plantation in the group that currently has a hydroelectric power supply, although during the dry season, like many other plantations, it operates with the help of generators.
My second destination was a much smaller plantation, just 4,400 ha, located near Weala to the north-east of Monrovia. To get there, you have to cross a huge plantation belonging to Firestone, also a rubber plantation, which suggests that Liberia really has a dominant rubber agro-industry.
This second plantation has no factory, so all the fresh rubber has to be processed outside, either at the group’s other plantation when road access permits, or at one of the competing factories located not too far from Weala.
This small plantation has clearly seen better days, as apart from the remains of the factory, many of the management staff houses are unoccupied and the infrastructure is clearly in need of investment. On the other hand, the guest house, apart from being very comfortable, had a gym with every imaginable piece of equipment. The manager of the house told me that visitors were infrequent, one a month at best, and that the local employees didn’t use the gym… makes you wonder who invested in such elaborate equipment…
On the way back we found ourselves stuck behind a series of bogged-down lorries, so my driver tried to go round the side. But that was without counting on the villagers, who saw an opportunity to make a bit of money and had erected toll barriers every 10-20m. Even motorbikes with their passengers (sometimes up to 4 passengers on a motorbike…) had to pay a small ticket to be able to continue their journey.
In the end, I arrived safely and made it back to Europe without a hitch, despite the fact that a number of people at the airport (security control, health control, customs, etc.) suggested that it would be nice to contribute to their well-being at this time of year.
Once again, we wish you a very happy festive season and hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude


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Il Neige – It is Snowing

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Cela fait longtemps que nous n’avons plus donné de nos nouvelles, nous le savons, et ce n’est pas parce que nous n’avons rien à partager. Alors voici un résumé de nos activités de ces derniers… mois (oh la honte de ne pas avoir écrit plus tôt).
Tandis que je vous écris ces lignes, j’admire un paysage enveloppé de son manteau hivernal bien épais, mais probablement pas très chaud car c’est évidemment de neige que je parle et donc pas depuis l’Afrique. Pourtant, depuis nos dernières nouvelles j’ai encore fait plusieurs missions en Afrique et Asie du sud-est, dont je vous parlerai plus tard.
Revenons d’abord à notre nid d’aigle helvétique dans son habit hivernal. Ce n’est pas la première neige cette année. Les premières chutes de neige sont arrivées fin novembre, mais on été suivies d’un fort redoux qui a tout fait disparaître, à l’exception des hauteurs autour de la maison.
Cette fois, la météo nous annonce un temps froid plus persistant et les 25cm de neige sont donc susceptibles de ne pas fondre tout de suite. En fait pour le moment il continue de floconner et les escaliers et l’allée que j’ai dégagé à grand peine ce matin sont à nouveau blancs et “glissants”.
Lorsque le soir tombe, nous avons l’impression de surplomber un village de noël avec tous les chalets couverts de blanc et les lumières chaudes qui luisent derrière les fenêtres. Notre vue est toutefois un petit peu encombrée pour le moment par un échafaudage supposé sécuriser la terrasse dont la rambarde a temporairement été enlevée. La terrasse, qui est aussi le toit des deux pièces principales du studio du bas, est une simple dalle en béton, pas très jolie à regarder d’en haut mais surtout pas tout à fait étanche, ce qui n’est pas idéal pour les pièces en-dessous. Nous avons donc décidé d’étanchéifier la dalle et d’en profiter pour la carreler, ce qui devrait résoudre les deux inconvénients d’un coup. Mais, il y a la législation suisse… en effet les quelques centimètre de haussement du sol de la terrasse font que la rambarde n’a plus la hauteur minimum réglementaire et l’entrepreneur qui fait la terrasse ne peut pas clôturer ses travaux sans corriger la hauteur de la protection autour de la terrasse. Nous voila donc embarqué dans plusieurs chantiers, la terrasse, la rambarde et l’aménagement intérieur du studio. Comme une partie des travaux se passe en extérieur, et sera donc probablement perturbé par le temps hivernal qui prévaut pour le moment, il n’est pas impossible que nous soyons encore en travaux pour un bon moment.
Faire les balades avec notre chien par ce temps nécessite un équipement adéquat car dans les champs, où Willow aime faire ses galipettes, le vent aidant il y a 25-30cm de neige (voire plus) qui freine sérieusement la possibilité de courir à toutes jambes comme notre molosse aime le faire. Et quand il faut revenir vers le haut du champs, Willow a clairement l’air de dire que ce n’est pas si facile et que, tous comptes faits, c’est plus facile de marcher dans notre sillage… Je dois toutefois signaler que si c’est le cas en fin de promenade, au début de notre balade nous avons plutôt l’impression d’avoir adopté un kangourou tellement elle saute dans tous les sens pour marquer son enthousiasme.
En principe aujourd’hui, samedi, nous aurions dû amener notre chien à l’école canine, qui se déroule dans une grande aire aménagée au milieu des champs à environ 30 minutes de chez nous. Toutefois les suisses ne semblent pas être très friands de sorties par temps hivernal et notre leçon a été annulée car nous étions les seuls avec un autre participant à avoir confirmé notre présence.
Heureusement, Marie-Claude et moi restons mobiles par ce temps car nous avons une voiture quatre roues motrices et des pneus neige tout neufs. Je dis heureusement car pour arriver chez nous il faut gravir une petite route en pente et ensuite une allée qui elle aussi est relativement pentue, chose qui ne serait probablement pas faisable avec un véhicule qui ne serait pas avec traction sur toutes les roues et certainement pas sans bons pneus.
Comme expliqué en début de nouvelles, mon nouveau travail nécessite de visiter les plantations du groupe et j’ai donc eu à faire plusieurs voyages dont un séjour de deux semaines en Indonésie et une semaine en Côte d’Ivoire. En Indonésie j’ai été au nord-Sumatra, où nous avons une dizaine d’implantations, y compris le siège situé à Medan qui était ma base de travail. L’Indonésie et le nord-Sumatra en particulier est une région où les plantations de palmiers à huile, Hévéa (arbre à caoutchouc) et rizières se suivent les unes derrière les autres et où quasi tout le monde est impliqué dans ces cultures d’une manière ou d’une autre. Le climat du nord-Sumatra est idéal pour des cultures comme le palmier à huile et l’Hévéa car il y fait toujours chaud, il pleut régulièrement et l’ensoleillement est optimal, ce qui permet de produire environ 7 tonnes d’huile à l’hectare, un rendement presque 10 fois supérieur aux autres cultures oléagineuses mais qui demande beaucoup de main d’œuvre. Nos plantations d’Indonésie sont à la pointe de nouveaux développements technologiques qui permettent d’améliorer la productivité des employés, mais il faudra encore beaucoup de temps avant que les opérations de récolte et d’entretien des palmiers puissent être mécanisées. Les nouvelles solutions culturales ne sont pas toutes technologiques, même si j’y ai vu l’utilisation de drones pour certaines opérations dans les champs et l’utilisation d’applications portables avec géolocalisation pour tous les enregistrements de données sur le terrain.
Toutefois l’initiative qui m’a le plus fasciné est une collection de plantes médicinales et comestibles qui a été réalisée à l’initiative des épouses des employés et organisée dans une jardin botanique absolument magnifique. Les quelques 1.200 plantes médicinales et comestibles qui y sont cultivées, reproduites et distribuées sont toutes identifiées à l’aide de code QR qui permet de consulter des données telles que le nom (latin et locaux), l’origine, une description, son usage médicinal, etc. Le tout a d’ailleurs aussi été compilé dans un livre magnifiquement illustré, mais malheureusement disponible en indonésien seulement et (je crois) réservé aux employés de Socfindo. Non contentes d’avoir réalisé cette collection botanique, les initiatrices du projet se sont embarquées dans la fabrication de tisanes, savons, sorbets et autres produits sur base des plantes du jardin, encore à petite échelle mais avec l’ambition de permettre à toute personne intéressée par ces plantes de venir admirer, recevoir des conseils, goûter et quand possible recevoir des semences ou des boutures pour propager les plantes qui l’intéresse.
Dans le jardin botanique il y a également des ruches de petites abeilles endémiques qui sont réputées ne pas piquer (ce qui n’est pas tout à fait exact) et productrices d’un miel au goût tout à fait inhabituel car un peu suret. Les abeilles rassemblent le miel dans ce qui ressembles à des petites outres et pour le goûter le visiteur est invité à sucer le miel directement depuis la ruche avec une petite paille (qui fait à peine 10cm) piquée dans la poche de miel. Les petites abeilles en profitent pour se mettre dans les cheveux et le cou du “voleur” et signalent leur courroux en piquant l’intrus, mais elles sont tellement petites que cela se sent à peine. Il paraît qu’une autre sorte de ces petites abeilles existe dans une autre partie du pays et que celle-là ne pique pas du tout, mais le jardin n’avait pas encore réussi à se procurer une de ces colonies.
Le but premier de ma mission n’était évidemment pas de visiter la collection des plantes, mais c’est plus intéressant de vous parler de cela que de mes réunions sur les aspects de la conformité en gouvernance.
Avant de créer la collection botanique, les épouses des employés de la société avaient déjà mis leurs ressources en commun pour créer un livre de recettes traditionnelles venant des employés qui ont des origines très diverses, sans compter que sans cela les cuisines locales traditionnelles sont en elle-même extrêmement variées et raffinées. Quand un visiteur comme moi arrive, c’est une excuse toute trouvée pour démontrer les talents culinaires de l’équipe en place et ici il ne s’agit pas d’un seul repas… Au petit déjeuner il y a au moins dix plats différents, toutes des spécialités (délicieuses) de l’un ou de l’autre et qu’il faut donc toutes goûter. A 10 heures une petite pause s’impose et est l’excuse pour présenter une nouvelle collection de choses à manger, encore que pour ces en-cas le choix est souvent plus “traditionnel” avec sandwiches, œufs durs, beignets et autres choses faciles à manger à la main (car parfois cette pause se fait durant la visite en plantation). A midi, c’est à nouveau un festin d’une multitude de plats cuisinés ou froids dont les couleurs et les arômes mettent l’eau à la bouche, mais qu’il faut TOUS goûter pour ne pas offenser les cuisinières (même si celles-ci ne partagent pas le repas à table avec nous). Et vous l’aurez deviné, le soir on remet cela avec un nouveau spectacle de plats différents des repas précédents, tous plus délicieux les uns que les autres. Ce festival des goûts et des couleurs n’est certainement pas pour me déplaire, mais même en ne prenant qu’une petite portion de chaque plat, au final cela représente un repas pantagruélique auquel je ne suis pas (plus) habitué et le résultat est que j’ai pris au moins 5 kilos pendant mon séjour en Indonésie.
Ce qui m’a marqué le plus durant la visite de nos plantation indonésiennes, c’est la fierté de tous les employés dans le travail réalisé et le fait qu’ils considèrent Socfin comme étant “leur” société. Certains employés représentent la troisième génération de personnes ayant fait toute leur carrière dans la même société (souvent en changeant d’une plantation à l’autre pour disséminer leur expertise) et qui ne semblent pas envisager un instant qu’il n’en sera pas de même pour leurs enfants.
Ma mission suivante (toute récente) était en Côte d’Ivoire où nous avons deux opérations. L’une des deux sociétés, SCC, est un peu particulière car elle ne dispose que d’une fabrique et pas de plantation. La matière première de l’usine, qui traite le caoutchouc, provient de petits planteurs indépendants qui sont établis dans la région dans un périmètre autour de l’usine. La société leur fournit une assistance technique, éventuellement des plants pour établir leur plantation, et achète leur production selon des critères de qualité et prix préalablement agréés. Il y a ainsi des milliers de petits planteurs qui livrent des fonds de tasse (terme qui désigne le caoutchouc qui s’est coagulé dans une tasse fixée sur le tronc de l’arbre pour récolter le caoutchouc qui coule de la saignée) à l’usine tous les jours. Pour des besoins de traçabilité et garantir que le caoutchouc ne provient pas de zones qui auraient été déboisé illégalement, toutes les plantations des ces villageois sont géolocalisées et la société sait quelle quantité de caoutchouc chaque planteur est capable de livrer, pour éviter d’acheter une production qui viendrait de zones non référencées.
D’un point de vue “conformité” c’est une opération très intéressante compte tenu des nombreux conflits d’intérêt potentiels et zones de risque de corruption, mais la plantation manque un peu pour l’agronome en moi.
L’autre opération, SOGB, est une plantation plus traditionnelle qui achète aussi la production de petits planteurs (d’hévéa et dans une moindre mesure de palmier à huile), mais qui dispose d’une grande plantation propre assez ancienne et (à mes yeux) particulièrement belle parce qu’elle n’a pas été plantée en blocs rectilignes mais plutôt avec des formes organiques qui suivent les courbures du terrain. L’hévéa est planté sur les hauteurs où les arbres ne risquent pas d’avoir les pieds dans l’eau, qui favoriserait la pourriture des racines, une des faiblesses de l’arbre à caoutchouc, tandis que le palmier à huile est planté dans les bas-fonds où il supporte d’avoir de temps en temps des zones inondées.
La SOGB est située proche d’une réserve naturelle et fait de gros efforts pour protéger les zones naturelles situées dans la plantation, au point de licencier pour faute lourde toute personne qui ne fut-ce qu’entrerait dans les zones protégées sans autorisation. Le résultat des ces efforts est payant car une grande diversité d’animaux y ont élu domicile, y compris des fauves, éléphants et buffles, ces derniers en particulier étant assez dangereux et une excuse en soi pour ne pas s’aventurer dans leur territoire. Je ne suis pas un grand expert en faune africaine mais, le soir pendant que je partageais un verre avec des collègues sur la terrasse, j’ai entendu le cri caractéristique du Daman des arbres, petite créature que nous avions découvert lors de notre séjour dans le nord-Ubangui au Zaïre.
Tous ces voyages ont leurs petites anecdotes, ainsi en route pour l’Indonésie j’ai fait escale à Singapour où j’ai eu le plaisir de passer un peu de temps avec mon cousin et son épouse, plus vu depuis plusieurs années, et un ancien collègue avec qui j’avais travaillé lorsque nous habitions à Singapour.
En Côte d’Ivoire j’ai été logé à l’arrivée et au départ dans un hôtel près de l’aéroport, encore en construction véritable dédale dans lequel j’étais heureux de pouvoir suivre un employé pour me guider à travers l’hôtel pour trouver ma chambre. Le lendemain, j’ai erré pendant près d’un quart d’heure pour retrouver le chemin jusqu’à la réception car il n’y avait personne tôt le matin pour me mettre sur la bonne voie et je n’avais pas réalisé la veille (dans le noir) qu’il y avait plusieurs bâtiments, tous en travaux et tous identiques…
Je suis rentré de mon dernier voyage via Bruxelles avec très peu de temps pour changer de vol et j’ai cru que je n’y arriverais jamais quand je suis arrivé au contrôle douanier où il devait y avoir un millier de personnes (principalement des africains) faisant la file devant la seule aubette avec un douanier présent. Après une demi heure de stress (je sais que cela ne sert à rien, mais voilà’ ce sont des choses qui arrivent) deux autres douaniers ont eu la bonne idée de venir renforcer leur collègue et surtout d’ouvrir une voie pour les passeports européen. Quand je suis, finalement, parvenu à la porte d’embarquement pour le vol sur Genève, il n’y avait plus personne à l’exception d’une hôtesse que je n’avais pas vu parce qu’elle devait ramasser quelque chose derrière son comptoir. Elle a eu la bonne grâce de bien vouloir me permettre d’encore monter à bord de l’avion où je suis entré juste avant que l’on ne ferme la porte… Comme je le disais plus tôt, pas besoin de stresser!
Nous espérons avoir de vos nouvelles aussi.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude

We know it’s been a while since we’ve been in touch, and it is not because we have nothing to share. So here’s a summary of our activities over the last few… months (oh shame we did not write sooner).
As I write these lines, I’m admiring a landscape wrapped in its thick winter coat, but probably not very warm because obviously it is snow that I am talking about and therefore not from Africa. However, since we last spoke I have been on several more missions in Africa and South-East Asia, which I will tell you about later in this newsletter.
Let’s get back to our Swiss eagle’s nest in its winter garb. It is not the first snow this year. The first snowfalls came at the end of November, but were followed by a strong thaw that made everything disappear, except for the heights around the house.
This time, the forecast is for more persistent cold weather, so the 25cm of snow may not melt immediately. In fact, it is still snowing at the moment and the stairs and driveway that I struggled to clear this morning are white and slippery again.
As evening falls, we have the impression of overlooking a Christmas village, with all the chalets covered in white and the warm lights shining in the windows. However, our view is slightly obstructed at the moment by the scaffolding that is supposed to secure the terrace, the railing of which has been temporarily removed. The terrace, which is also the roof of the two main rooms in the studio below, is a simple concrete slab, not very pretty to look at from above, but above all not completely watertight, which is not ideal for the rooms below. So we decided to waterproof the slab and tile it, which should solve both problems at once. But then there’s Swiss legislation… because the terrace floor has risen a few centimetres, the railing no longer has the minimum height required by law, and the contractor who’s doing the terrace cannot complete his work without correcting the height of the protection around the terrace. So here we are, working on several projects: the terrace, the railing and the interior of the studio. As some of the work is taking place outside, and will therefore probably be disrupted by the winter weather that is prevailing at the moment, it is therefore not impossible that we’ll still be living on a construction site for quite a while.
Going for walks with our dog in this weather requires suitable equipment, because in the fields, where Willow likes to do her somersaults, there is 25-30cm of snow (or even more), which seriously hampers the possibility of running at full speed as our hound likes to do. And when it’s time to return to the top of the field, Willow clearly seems to be saying that it is not that easy and that, all things considered, it is easier to walk in our wake… I should point out, however, that while this may be the case at the end of the walk, at the start of our stroll it is more like we have adopted a kangaroo, with her jumping up and down to show her enthusiasm.
In principle, today, Saturday, we should have taken our dog to dog school, which takes place in a large area in the middle of fields about 30 minutes from our house. However, the Swiss don’t seem to be very keen on winter outings and our lesson was cancelled as we were the only ones and one other participant to have confirmed our attendance.
Fortunately, Marie-Claude and I remain mobile in this weather as we have a four-wheel drive car and brand new snow tyres. I say fortunately because to get to our house we have to climb a small sloping road and then a driveway which is also relatively steep, something that probably wouldn’t be possible with a vehicle that didn’t have traction on all wheels and certainly not without good tyres.
As explained at the beginning of the news, my new job requires me to travel to the group’s plantations, so I had to make several trips, including a two-week stay in Indonesia and a week in Côte d’Ivoire.
In Indonesia, I went to North Sumatra, where we have around ten sites, including the head office in Medan, which was my base of operations. Indonesia, and North Sumatra in particular, is a region where oil palm plantations, rubber trees and rice paddies are planted one after the other, and where almost everyone is involved in these crops in one way or another. The climate in North Sumatra is ideal for crops such as oil palm and rubber, because it’s always warm, rains regularly and gets plenty of sunshine. This means that the plantation can produce around 7 tonnes of oil per hectare, almost 10 times more than other oil crops, but it’s very labour-intensive. Our plantations in Indonesia are at the cutting edge of new technological developments that are improving employee productivity, but it will still be a long time before palm harvesting and maintenance operations can be mechanised. The new cultivation solutions are not all technological, although I did see the use of drones for certain operations in the fields and the use of portable applications with geolocation for all data recording in the field.
However, the initiative that fascinated me the most was a collection of medicinal and edible plants, created on the initiative of employees’ wives and housed in an absolutely magnificent botanical garden. The 1,200 or so medicinal and edible plants that are grown, reproduced and distributed here are all identified by QR codes, which can be used to consult information such as the name (Latin and local), origin, description, medicinal use, etc. The whole collection has also been made accessible to the public. All this has also been compiled in a beautifully illustrated book, but unfortunately only available in Indonesian and (I believe) reserved for Socfindo employees. Not content with having created this botanical collection, the initiators of the project have embarked on the production of herbal teas, soaps, sorbets and other products based on the garden’s plants, still on a small scale but with the ambition of enabling anyone interested in these plants to come and admire, receive advice, taste and, where possible, receive seeds or cuttings to propagate the plants they are interested in.
In the botanical garden there are also hives of small endemic bees, which are reputed not to sting (which is not quite true) and produce a honey with a very unusual, slightly sour taste. The bees collect the honey in what look like little wineskins, and to taste it, visitors are invited to suck the honey directly from the hive with a small straw (barely 10cm long) stuck into the honey pouch. The little bees take advantage of this to get into the hair and neck of the “thief” and signal their wrath by stinging the intruder, but they are so small that you can hardly feel them. It seems that another type of these little bees exists in another part of the country and that this one does not sting at all, but the garden had not yet succeeded in obtaining one of these colonies.
The primary purpose of my mission was obviously not to visit the plant collection, but it is more interesting to talk to you about that than about my meetings on the compliance aspects of governance.
Before creating the botanical collection, the wives of the company’s employees had already pooled their resources to create a book of traditional recipes from employees of very diverse backgrounds, not to mention the fact that traditional local cuisines are in themselves extremely varied and refined. When a visitor like me arrives, it is a perfect excuse to show off the culinary talents of the team in place, and in this case it’s not just one meal… At breakfast, there are at least ten different dishes, all (delicious) specialities from one or other of the chefs, so you have to try them all. At 10 a.m. there’s a short break, which is an excuse to present a new collection of things to eat, although for these snacks the choice is often more “traditional” with sandwiches, hard-boiled eggs, doughnuts and other things that are easy to eat by hand (because sometimes this break is taken during the plantation tour). At lunchtime, it is another feast of a multitude of cooked or cold dishes, with mouth-watering colours and aromas, but ALL of which must be tasted so as not to offend the cooks (even if they don’t share the meal at table with us). And, as you might have guessed, in the evening we are back at it again with a new show of dishes, each more delicious than the last. I certainly don’t mind this festival of tastes and colours, but even if I only had a small portion of each dish, in the end it was a gargantuan meal that I am not (any more) used to, and the result was that I put on at least 5 kilos during my stay in Indonesia.
What struck me most during my visit to our Indonesian plantations was the pride that all the employees take in the work they do and the fact that they consider Socfin to be ‘their’ company. Some employees represent the third generation of people who have spent their entire careers with the same company (often moving from one plantation to another to disseminate their expertise) and who do not seem to think for a moment that it will not be the same for their children.
My next (very recent) mission was to Ivory Coast, where we have two operations. One of the two companies, SCC, is a bit unusual in that it only has a factory and no plantations. The raw material for the factory, which processes the rubber, comes from small independent planters who are established in the region within a perimeter around the factory. The company provides them with technical assistance, possibly plants to establish their plantations, and buys their production according to pre-agreed quality and price criteria. Thousands of small planters deliver their “fonds de tasse” (rubber that has coagulated in a cup fixed to the trunk of the tree to collect the rubber that flows from the tapping) to the factory every day. For traceability purposes, and to ensure that the rubber does not come from areas that have been illegally deforested, all the plantations belonging to these villagers are geolocated, and the company knows how much rubber each planter is able to deliver, so as to avoid buying production from areas that are not listed.
From a ‘compliance’ point of view, this is a very interesting operation, given the many potential conflicts of interest and areas of possible corruption, but the absence of a plantation is missing for the agronomist in me.
The other operation, SOGB, is a more traditional plantation that also buys production from smallholders (of rubber and, to a lesser extent, oil palm), but which has a large plantation of its own that is quite old and (to my mind) particularly beautiful because it was not planted in straight blocks but rather with organic shapes that follow the curves of the land. Rubber trees are planted on higher ground where there is no risk of their feet getting wet, which would encourage root rot, one of the rubber tree’s weaknesses, while oil palms are planted in low-lying areas where they can withstand the occasional flood.
The SOGB is located close to a nature reserve and makes great efforts to protect the natural areas located on the plantation, up to the point of dismissing staff for gross misconduct if they enter the protected areas without authorisation. These efforts have paid off, as a wide variety of animals have taken up residence here, including animals of prey, elephants and buffalo, the latter in particular being quite dangerous and an excuse in itself not to venture into their territory. I’m no great expert on African wildlife, but one evening while sharing a drink with colleagues on the terrace, I heard the distinctive call of the Tree Daman, a small creature we had discovered during our stay in North Ubangi in Zaire.
All these trips have their little anecdotes, so on my way to Indonesia I stopped off in Singapore, where I had the pleasure of spending some time with my cousin and his wife, whom I had not seen for several years, and a former colleague with whom I had worked when we lived in Singapore.
In Ivory Coast I was accommodated on arrival and departure in a hotel close to the airport, still under construction, a veritable maze in which I was happy to be able to follow an employee to guide me through the hotel to find my room. The next day, I wandered around for almost fifteen minutes trying to find my way back to reception because there was no one there early in the morning to help me find my way and I had not realised the day before (in the dark) that there were several buildings, all under construction and all identical…
I returned from my last trip via Brussels with very little time to change flights and I thought I’d never make it when I arrived at the customs checkpoint where there must have been a thousand people (mainly Africans) queuing up in front of the only ticket office with a customs officer present. After half an hour of stress (I know it’s pointless, but these things happen), two other customs officers had the good idea to come and reinforce their colleague and above all to open a lane for European passports. When I finally arrived at the boarding gate for the flight to Geneva, there was no-one left except for a stewardess I had initially not seen because she must have picking up something behind her counter. She was kind enough to allow me to board the plane again, and I got in just before the door closed… As I said earlier, no need to stress!
We hope to hear from you too.
See you soon,
Marc & Marie-Claude


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Etat d’Edo – Edo State

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“De temps en temps” je dois abandonner mon vaste bureau de Fribourg pour retourner en plantation afin d’y expliquer la raison d’être du département dont je m’occupe et pour avoir une meilleure idée des problèmes et solutions spécifiques à la région. Mon dernier voyage en date était au Nigeria et plus spécifiquement dans l’état d’Edo où Socfin a une plantation de palmiers à huile et d’arbres à caoutchouc.
Mon départ a failli mal commencer car, peut-être trop confiant dans la ponctualité des avions, l’agent de voyage a organisé mon voyage de Genève à Lagos via Amsterdam avec seulement 50 minutes entre les deux vols. Sachant qu’à Amsterdam il faut passer un contrôle de douane, un contrôle de sécurité et que les portes pour les vols européens et africains sont à l’opposé l’un de l’autre (pas du couloir, mais de l’aéroport) j’ai jugé préférable de ne pas enregistrer de bagages. Nous avons déjà donné dans ce domaine et l’idée de passer une semaine en plantation sans avoir de quoi me changer… N’était pas tentante.
Pour aller à Genève, j’ai pris le train et là, sans surprise, je suis arrivé pile poil à l’heure (c’est généralement le cas avec les trains suisses) mais évidemment beaucoup trop tôt pour mon avion (je préfère prévoir un petit peu de marge, on ne sait jamais). Pendant que j’attendais que la porte d’embarquement pour Amsterdam soit affichée, une hôtesse est venue me trouver pour me signaler que l’avion que je devais prendre était annoncé avec du retard (déjà que je me préparais à courir s’il était à l’heure) et qu’il était donc probable que je ne puisse pas avoir la correspondance vers Lagos… Heureusement la dame ne venait pas les mains vides et m’a proposé de voyager via Paris, ce qui me ferait arriver un peu plus tard à Lagos mais sans devoir courir pour attraper ma correspondance. Elle me proposait cette solution parce qu’elle avait noté que je n’avais pas de bagages enregistrés, sinon cela n’aurait pas été possible. Petite note pour l’avenir: ne pas enregistrer de bagages si possible pour avoir l’option de changer d’itinéraire en cas de nécessité. La seule contrainte (eh oui, il y a toujours un couac) était que je devrais courir pour attraper le vol de Paris car la porte d’embarquement allait fermer dans 15 minutes… J’ai donc dû quand même courir un peu (pas trop car l’aéroport côté UE n’est pas très grand). Et ai même pensé à prévenir mes collègues du Nigeria que j’arriverais une heure plus tard que prévu, de Paris, au lieu d’Amsterdam. Comme le plan était que je passe la nuit à Lagos, cela n’avait pas une trop grave incidence sur le programme pour la suite. A part cela, le voyage c’est déroulé sans encombre et je suis bien arrivé à Lagos, si ce n’est avec un retard supplémentaire (Air France n’est pas la CFF – chemin de fer suisse) et il était donc près de minuit quand j’ai finalement pu me glisser dans mon lit.
Nuit qui fut courte car il fallait déjà quitter l’hôtel à 5h30 pour retourner à l’aéroport (domestique cette fois) prendre un vol intérieur vers Benin City dans l’état d’Edo. L’aéroport domestique de Lagos accueille une quinzaine de lignes qui se concurrencent sur une multitude de destinations, mais malgré cela les vols sont complets et il faut faire ses réservations bien à temps si l’on veut s’assurer une place dans l’un des vols. Dans mon cas, une compagnie récente (Green Africa), qui opère de relativement petits avions à hélice, nous a amené à Benin City en respectant scrupuleusement l’horaire.
A l’aéroport de Benin un chauffeur et deux policiers armés de sulfateuses nous attendaient pour faire la route jusqu’à la plantation. “Nous”, car dans l’avion qui nous a amené de Lagos, il y avait également trois consultants de Earthworm Foundation, EF est une organisation qui fait des audits indépendants sur la gestion des aspects sociaux et environnementaux des plantations du groupe Socfin. La présence de policiers armés dans les véhicules de la société est nécessaire non seulement à cause des risques de kidnapping assez significatifs dans la région, mais aussi parce que cela évite d’être arrêté aux barrages sur la route et les demandes d’argent etc. qui s’en suivent.
Ce n’est pas la première fois que je viens au Nigeria, et une partie de la route qui me fascine est la traversée du marché de Benin où un assortiment de produits frais, parfois inattendus, est exposé dans les échoppes le long de la route, dont des cages avec des animaux vivants (poules, canards, chèvres, moutons et chiens) et aussi des fruits parmi lesquels des pommes (qui sont forcément importées) à des prix tout à fait accessibles pour la population locale. Il est plus que probable que ces pommes arrivent au Nigeria par avion, ce qui pose la question de savoir comment cela peut être économique en comparaison avec les mangues, ananas et papayes produits localement?
La route jusqu’à la plantation (environ 1h30) est asphaltée et en relativement bon état (j’aurais tendance à dire en trop bon état car les chauffeurs se sentent obligés de pousser leurs voitures aux limites de leur potentiel et je me serais bien contenté d’une allure plus sénatoriale).
L’entrée de la plantation est contrôlée et seuls les véhicules et les personnes autorisés peuvent entrer dans la concession après avoir été enregistrés et leur nom vérifié sur une liste préétablie. La plantation comporte différents sites (résidentiels, bureaux, huilerie, usine de caoutchouc) qui sont chaque fois complètement fermés avec grillage, barbelés et gardes armés donnant l’impression d’arriver dans un complexe militaire. Partout il y a des pancartes signalant ce qui est autorisé, ce qui ne l’est pas, comment réagir en cas de situation d’urgence, limite de vitesse, sens de circulation, arrêts obligatoires, etc. et gare à celui qui ne respecte pas scrupuleusement les instructions (un peu comme en Suisse) avec des cameras partout qui relaient leurs images vers un centre tactique (TOC – Tactical Operations Centre) opérationnel 24h sur 24h. Dès que l’on sort de l’un des ces sites il est obligatoire d’être accompagné d’un policier armé.
Le site résidentiel comporte, outre les maisons d’habitation réparties dans un grand parc arboré, une piscine, une salle de sport, une salle de réception, un restaurant, un parcours de golf et un gîte avec une quinzaine de chambre plutôt spacieuses et confortables.
La plantation est plutôt grande avec près d’une heure de route pour aller des bureaux à l’usine à caoutchouc dans la principale plantation, mais une autre plantation de plus de 12.000 hectares de palmiers à huile se trouve à plus de 2h30 de route (asphaltée) du site principal. Dans chaque site il y a un héliport pour les cas d’urgences, mais je ne crois pas que ceux-ci aient beaucoup été utilisés jusqu’à ce jour.
Ma visite à consisté en beaucoup de réunions et de discussions, mais j’ai quand même eu l’occasion de faire quelques visites de terrain des complexes industriels et des différentes structures de la plantation. Malgré le fait que c’est la saison des pluies pour le moment et que de temps en temps il y a des grosses averses, j’ai réussi à passer entre les gouttes pour toutes les visites, sauf pour un ou deux des trajets entre ma chambre et le restaurant, mais la distance n’est pas très grande et la pluie est chaude.
Pour le retour vers Benin City, le scénario est le même, voiture avec policier armé et si le chauffeur avait pu mettre une sirène je crois qu’il aurait aimé pour pouvoir rouler encore un peu plus vite… Le vol jusque Lagos était avec une autre compagnie cette fois, Air Peace, dans un avion nettement plus gros (pas d’hélices cette fois) et bondé. Un avion qui manifestement avait déjà bon nombre d’heures au compteur et dont l’aménagement intérieur aurait pu bénéficier de petits travaux de rafraîchissements, par exemple pour réparer certains dossiers de fauteuils qui ne tenaient plus et reposaient sur l’heureux passager assis juste derrière. Je n’étais pas l’un des malheureux passagers à devoir supporter mon voisin de devant et heureusement car bon nombre de nigérians ou nigérianes sont assez amples de taille et de poids.
Compte tenu de la régularité douteuse de la majorité des vols intérieurs, par prudence il a été décidé que je passerais la nuit à l’hôtel avant de prendre le vol pour l’Europe le lendemain soir. J’en ai profité pour mettre à jour mes rapports et ma messagerie, ce n’était donc pas tout à fait du temps perdu, même si cela ne m’aurait pas déplu d’être à la maison un jour plus tôt.
Cette fois encore, j’avais un peu moins d’une heure pour changer de vol à Amsterdam, mais arrivant à 5h40 le matin il n’y a heureusement pas encore trop de monde au poste frontière et contrôle de sécurité, je suis donc arrivé à temps à la porte d’embarquement pour le vol de Genève, à l’autre bout de l’aéroport (qui n’est pas petit comme le savent ceux qui sont déjà passé par là) pour me rendre compte que, fatigue aidant, j’avais oublié mon sac à dos (avec portefeuille, clés de voiture, ordinateur et tout et tout) au contrôle de sécurité… un petit moment de solitude. Donc retraversée de tout l’aéroport, passage de la douane dans l’autre sens (après un moment de négociation) pour arriver au contrôle de sécurité où j’étais incapable de me souvenir via laquelle de 12 lignes j’étais sorti. Heureusement j’ai fini par récupérer mon bien, pour foncer à nouveau vers l’autre bout de l’aéroport, avec cette fois évidemment une file considérable à la douane.
Je suis malgré tout arrivé à l’embarquement pour le vol vers la Suisse à temps, mais totalement épuisé après une combinaison de vols de nuit où je n’ai pas réussi à dormir et une course stressée.
Inutile de vous dire que quand je suis finalement arrivé à la maison j’ai fait une sieste réparatrice…
Les voyages ça forme la jeunesse qu’ils disent ?!
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Les photos sont de Suisse, j’ai oublié de prendre des photos au Nigeria.
The pictures are from Switzerland, I forgot to take picture in Nigeria.

“From time to time” I have to leave my vast office in Fribourg to go back to the plantations to explain the raison d’être of the department I am in charge of and to get a better idea of the problems and solutions specific to the region. My most recent trip was to Nigeria, and more specifically to the Edo State where Socfin has an oil palm and rubber tree plantation.
My departure almost got off to a bad start because, perhaps over-confident in the punctuality of the planes, the travel agent organised my trip from Geneva to Lagos via Amsterdam with only 50 minutes between the two flights. Knowing that in Amsterdam you have to go through a customs check, a security check and that the gates for European and African flights are opposite each other (not in the corridor, but in the airport) I thought it best not to check in any luggage. We’ve already given in this area and the idea of spending a week on a plantation without having anything to change into… was not tempting.
To get to Geneva, I took the train and, unsurprisingly, I arrived right on time (that’s usually the case with Swiss trains) but obviously much too early for my plane (I prefer to leave a little margin, you never know). While I was waiting for the boarding gate for Amsterdam to be displayed, a stewardess came to find me to tell me that the plane I was due to take had been announced late (I was already preparing to run if it was on time) and that it was therefore likely that I would not be able to get the connection to Lagos… Fortunately, the lady didn’t come empty-handed and offered me to travel via Paris, which would mean I’d arrive a little later in Lagos but without having to run to catch my connection. She offered me this solution because she had noticed that I didn’t have any checked baggage, otherwise it wouldn’t have been possible. A little note for the future: don’t check any luggage if possible, so that you have the option of changing your itinerary if you need to. The only constraint (yes, there’s always a hitch) was that I’d have to run to catch the Paris flight because the boarding gate was going to close in 15 minutes… So I still had to run a bit (not too much as the airport on the EU side of Geneva is not very big). And I even thought of telling my colleagues in Nigeria that I’d be arriving an hour later than planned, from Paris instead of Amsterdam. As the plan was for me to spend the night in Lagos, this did not have too serious an impact on the programme for the rest of the trip. Apart from that, the trip went off without a hitch and I arrived in Lagos fine, if only with an extra delay (Air France is not the CFF – Swiss railways) so it was nearly midnight when I was finally able to crawl into bed.
It was a short night, as we had to leave the hotel at 5.30am to get back to the airport (domestic this time) to catch a flight to Benin City in Edo State. Lagos domestic airport is home to around fifteen local airlines competing with each other for a multitude of destinations, but despite this, the flights are fully booked and you have to make your reservations well in advance if you want to secure a seat on one of the flights. In my case, a recent company (Green Africa), which operates relatively small propeller planes, got us to Benin City on time.
At Benin airport a driver and two policemen armed with machine guns were waiting for us to take us to the plantation. “We”, because on the plane that took us from Lagos, there were also three consultants from the Earthworm Foundation, EF is an organisation that conducts independent audits mainly on social and environmental issues of the Socfin group’s plantations. The presence of armed police in the company’s vehicles is necessary not only because of the significant risk of kidnapping in the region, but also because it avoids being stopped at roadblocks and the demands for money etc. that follow.
It’s not the first time I’ve been to Nigeria, and one part of the route that fascinates me is the crossing of the Benin market where an assortment of fresh produce, sometimes unexpected, is on display in the stalls along the road, including cages with live animals (chickens, ducks, goats, sheep and dogs) and also fruit including apples (which are inevitably imported) at prices quite affordable for the local population. It is more than likely that these apples arrive in Nigeria by plane, which raises the question of how this can be economical compared with locally produced mangoes, pineapples and papayas?
The road to the plantation (about 1h30) is asphalted and in relatively good condition (I’d be inclined to say too good because the drivers feel obliged to push their cars to the limits of their potential and I’d have been happy with a more senatorial pace).
The entrance to the plantation is controlled and only authorised vehicles and people can enter the concession after being registered and their names checked against a pre-established list. The plantation comprises various sites (residential, offices, oil mill, rubber factory), each of which is completely enclosed with fencing, barbed wire and armed guards, giving the impression of entering a military complex. Everywhere there are signs indicating what is authorised, what is not, how to react in an emergency situation, speed limits, direction of traffic, compulsory stops, etc. And beware of anyone who does not scrupulously respect the instructions (a bit like in Switzerland), with cameras everywhere relaying their images to a tactical operations centre (TOC) that is operational 24 hours a day. As soon as you leave one of these sites, you must be accompanied by an armed police officer.
As well as the houses, which are set in a large wooded park, the residential site includes a swimming pool, a sports hall, a function room, a restaurant, a golf course and a lodge with around fifteen spacious and comfortable bedrooms.
The plantation is quite large, with almost an hour’s drive from the offices to the rubber factory on the main plantation, but another plantation of over 12,000 hectares of oil palm is over 2 and a half hours’ drive (asphalted) from the main site. Each site has a helipad for emergencies, but I don’t think these have been used much to date.
My visit consisted of a lot of meetings and discussions, but I still had the opportunity to make a few field visits to the industrial complexes and the various structures of the plantation. Despite the fact that it is the rainy season at the moment and there are heavy showers from time to time, I managed to get through between rainfalls on all the visits, except for one or two of the journeys between my room and the restaurant, but the distance isn’t very great and the rain is warm.
On the way back to Benin City, the scenario was the same: a car with an armed policeman, and if the driver had been able to put on a siren I think he would have liked to be able to drive even faster… The flight to Lagos was with another airline this time, Air Peace, in a much bigger plane (no propellers this time) and packed. A plane that obviously already had a good number of hours on the clock and whose interior layout could have benefited from a little refurbishment, for example to repair some seat backs that were no longer holding and were resting on the lucky passenger seated just behind. I wasn’t one of the unfortunate passengers who had to put up with my neighbour in front, and fortunately I wasn’t, as many Nigerians are quite large and heavy.
Given the dubious regularity of most domestic flights, it was decided that I would spend the night in a hotel before taking the flight to Europe the following evening. I took the opportunity to update my reports and email, so it wasn’t a complete waste of time, although I wouldn’t have minded being home a day earlier.
This time again, I had just under an hour to change flights in Amsterdam, but arriving at 5.40 in the morning there are fortunately not yet too many people at the border and security checkpoints, so I arrived in time at the boarding gate for the Geneva flight, at the other end of the airport (which is not small, as anyone who’s been there knows), only to realise that, tired as I was, I’d forgotten my rucksack (with wallet, car keys, computer and all) at the security checkpoint. . a little moment of solitude. So I went through the whole airport again, passed through customs in the other direction (after some negotiations) and arrived at the security checkpoint where I couldn’t remember which of the 12 lines I had exited from. Fortunately I managed to get my belongings back, and headed off again towards the other end of the airport, this time of course with a long queue at customs.
I still managed to board the flight to Switzerland on time, but I was totally exhausted after a combination of night flights where I didn’t manage to sleep and a stressful run.
Needless to say, when I finally arrived home I had a restorative nap…
They say that travelling makes you young!
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Charmey

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Cela fait un moment que nous n’avons plus pris le temps de faire des notes sur nos activités, aventures et autres. Il est temps de donner des nouvelles depuis notre nouvelle résidence à Val-de-Charmey en Gruyère.
Pendant les premiers mois de vie helvète nous avons habité au quatrième étage d’un bâtiment, dans un petit studio au centre de Fribourg, à quelques minutes du bureau. Très sympathique pour le travail mais impossible d’y recevoir des visiteurs ou d’y vivre avec un chien, à fortiori, un chiot. Nous cherchions donc une base plus adaptée à un séjour de longue durée. Depuis le mois de juin nous avons une maison avec jardin où notre molosse (qui a maintenant tout juste 6 mois) peut sortir sans devoir monter ou descendre quatre étages pour cela.
Mais avant que Marie-Claude et notre poilue puissent me rejoindre, j’ai fait une mission au Cameroun, dont je ne connaissait pas encore les plantations du groupe.
Douala, l’aéroport où je suis arrivé est manifestement déjà assez ancien et le circuit pour aller de l’avion à la sortie passe par un dédale de couloirs et de passages où j’étais content d’avoir un guide car je crois bien que, sans cela, il m’aurait fallu nettement plus longtemps pour trouver les différents points de contrôle et finalement arriver à la sortie. L’aéroport est situé tout près du centre ville, donc une fois sorti il ne faut vraiment pas longtemps pour arriver jusqu’à l’hôtel où j’allais passer les quelques nuits de mon séjour à Douala. La seule zone d’ombre dans tout cela est le fait que, juste avant de partir en voyage et suite probablement à un faux mouvement, je me suis coincé quelque chose dans le dos, ce qui n’est pas idéal avant de se lancer sur les routes et pistes camerounaises dans un véhicule tout-terrain un peu dur… Vu mon manque “de souplesse”, le DG de la plantation a eu la très considérée attention de me trouver un véhicule plus confortable, avec une suspension plus souple (pour compenser la mienne) ce qui a certainement contribué à rendre le voyage et les visites moins pénibles.
Sortir de Douala est toute une aventure car les routes ne sont pas très large et il y a beaucoup de trafic, dont des dizaines de milliers de motos qui se faufilent entre voitures et camions avec une audace assez effrayante par moments. Heureusement mon chauffeur avait d’excellents réflexes.
Sur la route, l’une des choses qui m’a surpris le plus est la quantité de camions transportant des grumes de bois tropicaux vers les ports de Douala ou de Kriby, d’où ce bois est exporté. Ce sont des centaines de camions que l’on voit sur la route, ce qui laisse supposer que l’exploitation forestière de cette partie du Cameroun est une grosse activité et, au vu de la taille des arbres coupés, ce sont des forêts assez anciennes qui sont exploitées. Toutes les grumes sont chaque fois identifiées et munies de cachets, laissant supposer que c’est une activité bien réglementée et contrôlée, mais il n’en reste pas moins que la quantité de bois qui part vers les ports est impressionnante.
Comme ma visite coïncidait avec le début de la saison des pluies, les pistes étaient généralement plutôt en bon état, surtout celles entretenues par les plantations, et hormis quelques passages dégradés les routes asphaltées sont dans un état tout à fait correct. Il y a assez bien de contrôles policiers et de barrières (péages) le long de la route et dans l’ensemble les véhicules respectent généralement bien le code de la route.
Excepté pour Douala, où j’ai logé dans un hôtel très confortable proche des bureaux et à Edea (l’une des plantations de la Socapalm) où la case de passage était en construction et où j’ai dû loger dans un hôtel local, tout à fait correct, dans les plantations il y a généralement des cases de passage très bien agencées. La maison de passage la plus spectaculaire est celle de la plantation de Safacam, située en bordure de la rivière Sanaga. C’est une vieille maison coloniale, surnommée “le Château” avec des meubles d’époque, des pièces énormes aux plafonds inatteignables et dont les cuisines ont à elles seules presque la taille de la maison que nous avions à São Tomé. A l’époque où cette plantation appartenait à l’état camerounais, ce palais était la résidence du directeur général qui y entretenait des fêtes fastueuses pour tous les notables de la région. Il y a même un porche un peu comme celui de la Maison Blanche pour permettre aux convives d’arriver à l’abri de la pluie pour sortir de leur voitures. Inutile de vous décrire ma chambre qui était elle aussi gigantesque et le personnel qui semblait être lui aussi de la vieille garde ayant connu les moments plus fastueux du château. N’ayant pas trop fait attention au rangement de mes vêtements en partant pour mes rendez-vous, la dame responsable de la maison a tout embarqué (littéralement) pour tout laver et repasser avant mon retour l’après-midi (y compris ceux que je pensais encore pouvoir utiliser).
La plantation de Safacam est une des plus belles que j’ai pu visiter car d’une part, elle est entourée d’eau avec le lac Ossa et la rivière Sanaga qui bordent celle-ci de plusieurs côtés, et d’autre part elle est composée d’un mélange de palmiers, arbres à caoutchouc et zones naturelles protégées. Dans le lac Ossa il y aurait encore des lamantins qui sont activement protégés mais que personne n’a réellement vu…
Le départ depuis l’aéroport de Douala est lui aussi assez intéressant, mais heureusement une responsable de la compagnies aérienne accompagne les voyageurs dans le parcours inhabituel. Par exemple, le lounge pour attendre le départ du vol se trouve dans le hall de départ, avant de passer la douane ou le contrôle de santé. Donc on commence par faire toutes les formalités, contrôle frontalier, contrôle de santé, etc. et puis l’on revient dans le hall d’entrée où l’accès au lounge se trouve juste derrière la zone d’enregistrement. Au moment d’embarquer, tout le monde repasse devant la douane en signalant simplement que l’on a déjà été contrôlé… Outre le contrôle de sécurité habituel, la compagnie aérienne, SN Brussels dans mon cas, refait aussi un contrôle manuel de tous les bagages à main ainsi qu’un scan des passagers, ce qui est à moitié réconfortant.
Pour le retour vers la Suisse, j’ai fait le voyage en voiture depuis la Belgique avec dans la voiture un lit, une petite table et deux chaises afin de pouvoir nous installer dans notre nouvelle maison à Charmey. La maison est située sur une petite colline qui surplombe le village et offre une vue plutôt agréable sur les montagnes environnantes, y compris la vieille ville de Gruyère dans le fond de la vallée. La maison a des terrasses et des balcons sur presque tous les côtés ainsi que des espaces un peu planes dans le jardin (très pentu) où il est également possible de s’installer avec une petite table et des chaises (que nous n’avons pas encore). Je suis à une grosse demi-heure en voiture du bureau à Fribourg, mais je compte essayer de faire ce trajet en vélo (électrique) au moins pendant les saisons sans neige, car au bureau je dispose d’une douche où je puis me rendre présentable avant de prendre la travail.
Charmey est, au départ, un village existant avec des thermes et où s’est développé une petite station de vacances avec des activités toute l’année. Pour le moment ce sont surtout les randonneurs, cyclistes (VTT) et les amateurs de parapente que l’on voit toute la journée, mais en hiver la station offre quelques pistes de ski et des possibilité de faire de la raquette, ski de fond et autres activités des neiges.
Aujourd’hui nous sommes montés en haut de la télécabine pour faire un peu de randonnée et déjeuner dans une cabane. Nous sommes redescendus à pied au lieu de reprendre la télécabine et cela s’est révélé être une entreprise un peu extrême pour les genoux de Marie-Claude.
Notre molosse semble bien se plaire dans le coin et respecte relativement bien les limites de notre jardin, donc nous espérons ne pas devoir installer de clôture ou d’autre forme de barrière pour la garder près de nous.
N’hésitez-pas à nous faire part de vos nouvelles.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Le Château – The Castle
Lac Ossa – Lake Ossa

It’s been a while since we took the time to make notes on our activities, adventures and so on. It’s time to give some news from our new home in Val-de-Charmey in Gruyère.
For the first few months of our Swiss life we lived on the fourth floor of a building, in a small studio in the centre of Fribourg, just a few minutes from the office. Very nice for work, but impossible to receive visitors or live there with a dog, let alone a puppy. So we were looking for a more suitable base for a long-term stay. Since June we have a house with a garden where our hound (now just 6 months old) can go out without having to go up or down four flights of stairs to do so.
But before Marie-Claude and our furry friend could join me, I went on a mission to Cameroon, where I didn’t yet know the group’s plantations.
Douala, the airport where I arrived, is obviously quite old and the circuit to get from the plane to the exit passes through a maze of corridors and passageways where I was glad to have someone to guide me because I believe that, without that, it would have taken me much longer to find the various checkpoints and finally arrive at the exit. The airport is very close to the city centre, so once you’re out it doesn’t take long to get to the hotel where I was going to spend the next few nights of my stay in Douala. The only grey area in all this is the fact that, just before setting off on my trip and probably as a result of a false move, I got something stuck in my back, which isn’t ideal before setting off on Cameroon’s roads and tracks in a rather rough off-road vehicle… Given my lack of ‘flexibility’, the plantation’s General Manager was very considerate in finding me a more comfortable vehicle, with a softer suspension (to compensate for mine), which certainly helped to make the journey and the visits less painful.
Getting out of Douala is quite an adventure as the roads are not very wide and there is a lot of traffic, including tens of thousands of motorbikes that weave in and out of cars and trucks with a rather frightening audacity at times. Fortunately my driver had excellent reflexes.
On the road, one of the things that surprised me most was the sheer number of lorries carrying tropical wood logs to the ports of Douala and Kriby, from where the wood is exported. There are hundreds of lorries on the road, which suggests that logging in this part of Cameroon is a big business, and given the size of the trees being cut, these are fairly old forests that are being exploited. All the logs are identified and stamped, suggesting that this is a well-regulated and controlled activity, but the fact remains that the quantity of timber leaving for the ports is impressive.
As my visit coincided with the start of the rainy season, the tracks were generally still in pretty good condition, especially those maintained by the plantations, and apart from a few degraded stretches, the tarmac roads are in perfectly good condition. There are quite a few police checks and toll booths along the road and, on the whole, vehicles generally obey the highway code.
With the exception of Douala, where I stayed in a very comfortable hotel close to the offices, and Edea (one of Socapalm’s plantations), where the guesthouse was under construction and I had to stay in a local hotel, which was quite decent, there are generally very well laid-out guesthouse on the plantations. The most spectacular of these is the one on the Safacam plantation, on the banks of the Sanaga River. It’s an old colonial house, nicknamed “the Castle”, with period furniture, enormous rooms with unreachable ceilings and kitchens almost the size of the house we had in Sao Tomé. At the time when this plantation belonged to the Cameroonian state, this palace was the residence of the general manager, who hosted sumptuous parties for all the notables of the region. There’s even a porch, a bit like the one at the White House, so that guests could get out of their cars under cover from the rain. There’s no need to describe my room, which was also gigantic, and the staff, who also seemed to be members of the old guard from the castle’s more sumptuous days. As I hadn’t paid too much attention putting my clothes away when I left the room for my appointments, the lady in charge of the house took everything (literally) out of my suitcases to wash and iron it all before I got back in the afternoon (including the clothes I thought I could still use).
The Safacam plantation is one of the most beautiful I’ve been able to visit, because on the one hand it’s surrounded by water, with Lake Ossa and the Sanaga River bordering it on several sides, and on the other hand it’s made up of a mixture of palm trees, rubber trees and protected natural areas. Lake Ossa is said to be home to manatees, which are actively protected but which no-one has actually seen…
The departure from Douala airport is also quite interesting, but fortunately an airline manager accompanies travellers on the unusual journey. For example, the lounge where you wait for your flight to depart is in the departure hall, before going through customs or the health check. So you start by going through all the formalities, border control, health check, etc. and then you come back to the entrance hall where access to the lounge is just behind the check-in area. When it’s time to board, everyone goes through customs again, simply indicating that they have already been checked… In addition to the usual security check, the airline, SN Brussels in my case, also performs a manual check of all hand baggage and a passenger scan, which is only half comforting.
For the trip back to Switzerland, I drove from Belgium with a bed, a small table and two chairs in the car so that we could settle into our new house in Charmey. The house is situated on a small hill overlooking the village and offers a rather pleasant view of the surrounding mountains, including the old town of Gruyère at the bottom of the valley. The house has terraces and balconies on almost all sides, as well as slightly flat areas in the (very steep) garden where it is also possible to sit with a small table and chairs (which we don’t have yet). I’m about half an hour’s drive from the office in Fribourg, but I’m planning to try and make the journey by (electric) bike, at least during the snow-free seasons, because at the office I have a shower where I can make myself presentable before going to work.
Charmey started out as a farming village close to one of Switzerland’s famous chocolate factories, with now famous thermal baths and has developed into a small holiday resort with year-round activities. At the moment it’s mainly hikers, mountain bikers and paragliders that you see all day, but in winter the resort offers a few ski slopes and opportunities for cross-country skiing and other snow activities.
Today we went up to the top of the gondola to do a bit of hiking and have lunch in a hut. We walked back down instead of taking the gondola, which proved to be a bit extreme for Marie-Claude’s knees.
Our dog seems to like it here and respects the boundaries of our garden relatively well, so hopefully we won’t have to put up a fence or any other form of barrier to keep her around.
We look forward to hearing from you.
We hope to see you soon,
Marc & Marie-Claude

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Leone

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Le titre de ces nouvelles vous fait peut-être penser que je vais parler des Lions ou de la version féminine de « Chez Léon ». Le « Leone » est en fait la devise monétaire du Sierra Leone, où je suis en visite cette semaine.
C’est un des pays Africains, et il y en a beaucoup d’autres, que je n’avais pas encore visité, ne fut-ce que en y faisant escale en avion. Dans le cadre de mes nouvelles fonctions, le travail ne se limite pas au siège de Fribourg et couvre également toutes les opérations que nous avons dans le monde. Au Sierra Leone nous avons une plantation de 12.000 ha de palmiers à huile qui a été plantée il y a une bonne dizaine d’années. Cette plantation, probablement une des plus grandes du pays, fournit quasi exclusivement le marché domestique en huile alimentaire, même si des négociants de pays voisins viennent de temps à autre aussi se ravitailler ici.
L’arrivée au Sierra Leone est un peu spéciale car l’aéroport se trouve de l’autre côté d’un important bras de mer qui nécessite 3-4 heures de route pour le contourner en restant sur la terre ferme. La solution privilégiée est de traverser en bateau, des vedettes rapides qui font le trajet en un peu moins de trois quarts d’heure. L’opération est plutôt bien organisée avec des minibus qui viennent chercher les passagers à l’aéroport (tout neuf) pour aller jusqu’à l’embarcadère, tandis que les bagages plus volumineux sont transportés dans un autre bateau et mis à la disposition des passagers à l’arrivée en ville.
Depuis la capitale, Freetown, il y a environ quatre heures de route jusqu’à la plantation. La plus grande partie de la route est asphaltée et elle aussi toute neuve (construite par les chinois). Excepté pour la sortie de la capitale (construite sur des collines) où la route est assez sinueuse et pentue, une fois sorti de la ville le voyage se fait dans une grande plaine où il est possible de rouler à bonne allure. Dans l’ensemble les véhicules sont en relativement meilleur état que ce que nous avions connu en RDC, mais les cadavres de voitures abandonnés au bord de la route ne manquent pas, malgré l’aspect plutôt neuf de celle-ci. Le long de la route il y a régulièrement des stations-service, généralement avec petite supérette et restaurant attenant, et bon nombre de nouvelles stations encore en construction, même si le trafic sur la route est assez modeste.
La plantation elle-même est aménagée sur une grande plaine, donc relativement peu de pentes ou de collines, mais malgré tout avec beaucoup de zones marécageuses qui doivent être contournées, donc les routes ne sont pas toutes droites et j’étais rapidement désorienté avec tous les virages et embranchements des routes de la plantation. 12.000 ha c’est grand, même quand c’est plus ou moins d’un seul tenant comme c’est le cas pour cette plantation et que les routes (pistes) sont bonnes. Pour aller d’un bout à l’autre de la plantation il faut compter minimum une heure de route en roulant à bonne allure (en principe dans la plantation la vitesse est limitée à 60 km/h). Outre les palmiers à huile, la plantation assiste les employés et villageois dans divers projets alimentaires avec la mise en place (entre autres) de vastes rizières (environ 500 ha) en bordure des rivières qui traversent la plantation.
Tous les cadres de la plantation vivent dans un grand parc, dans l’une des 13 maisons construites récemment, où un club avec piscine et terrain de tennis a également été aménagé. Les maisons sont fort espacées et compte tenu des arbres et buissons qui sont plantés un peu partout il est difficile de voir ses voisins. Mon logement était une vaste chambre dans l’une des maisons de passage, surnommée le Taj Mahal, pas vraiment à cause de sa taille (il n’y a que 3 chambres, même si celles-ci sont très spacieuses) mais parce que la construction a été faite à la gloire de l’un des responsables du projet sans être tout à fait validée par la direction générale. Le parc est aménagé en bordure de la rivière qui serpente dans une grande plaine où des jeunes pousses de riz venaient d’être plantées et donnaient à l’ensemble une impression de gigantesque tapis vert tendre.
L’huilerie, qui est gigantesque (par rapport à celles que j’ai connu à Brabanta et Agripalma) avec une capacité de traiter 60 tonnes de régimes par heure, est bizarrement située en périphérie de la plantation, mais c’est à cause d’un situation qui par hasard trouve son origine à Brabanta… Je vais vous expliquer. L’huilerie, initialement avec une capacité de 30 tonnes par heure, avait été commandée à l’origine pour la plantation de Brabanta en RDC. Mais au moment où les pièces de l’usines étaient prêtes à être expédiées depuis l’Asie du Sud-Est vers la RDC, le gouvernement congolais a promulgué une nouvelle loi, la « Loi Agricole » dans laquelle il était stipulé que toute entreprise agro-industrielle du pays devait être majoritairement détenue par un ressortissant du pays. Les actionnaires du groupe ont jugé plus prudent de suspendre tout investissement en RDC dans l’attente de plus de clarifications sur l’impact de cette nouvelle loi et dans l’attente ont redirigé cette usine au Sierra Leone, où il aurait été nécessaire d’y installer une huilerie comparable dans un avenir pas trop éloigné.
Seulement, à ce moment-là la plantation des palmiers venait à peine de commencer et les négociations pour l’implantation de la plantation étaient encore en cours et l’on pensait développer la plantation vers l’ouest. L’huilerie a donc été placée de manière stratégique près de la rivière qui était supposée séparer la plantation en deux. Mais voilà, les choses ne sont pas passées comme prévu et c’est finalement vers le nord que la plantation s’est développée, avec pour conséquence que l’huilerie se trouve presque à l’extrémité de la plantation, sur un magnifique site loin de tout…
De fait Brabanta a subi le même sort, puisqu’à la place de recevoir la nouvelle huilerie comme prévu, l’on a préféré reconstruire la vielle usine existante qui d’une part est elle aussi décentrée par rapport à la plantation, et plus grave, se trouve en plein milieu de la cité de Mapangu avec peu ou pas d’options d’extension ou de circulation aisée.
Ma visite a coïncidé avec le début de la saison des pluies, ce qui fait qu’il y a encore beaucoup de feux de brousses aux alentours, initiés par la population locale pour préparer les terres de culture pour le semis de maïs, un peu de manioc, des arachides (appelées grain oats ici) et évidemment du riz (non-irrigué). Malgré une saison sèche assez prononcée, la pluviométrie est très abondante dans cette région et en saison des pluies il y a facilement des inondations, y compris des champs de riz qui ne survivent pas toujours à la montée rapide des eaux à certains endroits.
Au retour de la plantation, j’ai passé une demi-journée dans la capitale en bordure de mer. La plage est magnifique avec un sable très clair et des vagues pas trop brutales, mais la pollution est telle que je ne comprends pas comment beaucoup de personnes se prélassent sur le sable ou nagent dans l’eau qui semble être une mer de plastiques et autres débris flottants.
La traversée du bras de mer, que nous avons fait de jour cette fois-ci, m’a permis de voir combien l’eau est polluée, c’est choquant. Il n’est pas possible de voir un coin d’eau sans y voir au moins une bouteille en plastique ou un autre détritus y flotter et à l’arrivée du côté aéroport il est difficile de voir le sable de la plage en-dessous d’un tapis de bouteilles vides. La seule bonne chose est que ce coussin de bouteilles en plastique facilite la remontée des bateaux de pêche, mais il y a lieu de se demander s’ils arrivent encore à pêcher quelque chose.
L’aéroport est quant à lui flambant neuf, je n’ai pas posé la question à un responsable mais à entendre les habitués cela ne fait que quelques semaines que l’aérogare est opérationnel et j’oserais dire que cela se sent (vous savez, cette odeur de revêtements et fauteuils dont on vient à peine d’enlever les protections.)
Pendant cette mission, Marie-Claude est restée en Normandie où elle a la responsabilité d’éduquer notre nouveau compagnon canin qui vient de fêter ses 4 mois et qui est donc encore en phase d’exploration. Une de ses explorations s’est terminée par une chute dans le Guiel (la petite rivière qui passe dans le jardin) d’où elle n’arrivait pas à ressortir seule. Marie-Claude a donc du plonger elle aussi dans la rivière (froide et malgré tout profonde avec près de 1m50 d’eau à l’endroit où notre molosse avait décidé de faire son plongeon), pour récupérer notre poilue. Nous espérons que cette aventure lui fera réfléchir à deux fois avant de se pencher trop loin sur le muret qui borde la rivière.
En espérant que ces nouvelles vous trouveront bien.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

The title of this news may make you think I’m going to talk about the Lions or the female version of ‘Chez Léon’. The “Leone” is actually the currency of Sierra Leone, where I am visiting this week.
It is one of the African countries, and there are many others, that I have not yet visited, even if only by flying in. In my new role, the work is not limited to the headquarters in Fribourg but also covers all the operations we have around the world. In Sierra Leone we have a 12,000 ha oil palm plantation that was planted a good ten years ago. This plantation, which is probably one of the largest in the country, supplies almost exclusively the domestic market with edible oil, although traders from neighbouring countries also come here from time to time to stock up.
Arriving in Sierra Leone is a bit special as the airport is on the other side of a large sea inlet that requires 3-4 hours of driving to get around it while still on dry land. The preferred solution is to cross by boat, speedboats that make the journey in just under three quarters of an hour. The operation is quite well organised with minibuses picking up passengers at the airport (brand new) and taking them to the pier, while larger luggage is carried in another boat and made available to passengers on arrival in town.
From the capital, Freetown, it is about a four-hour drive to the plantation. Most of the road is asphalted and also brand new (built by the Chinese). Except for the exit from the capital (built on hills) where the road is quite winding and steep, once out of the city the journey is on a large plain where it is possible to drive at a good speed. On the whole the vehicles are in relatively better condition than what we had experienced in the DRC, but there is no shortage of abandoned cars on the side of the road, despite the fact that it looks quite new. Along the road there are regular petrol stations, usually with a small supermarket and restaurant attached, and a number of new stations still under construction, although the traffic on the road is fairly modest.
The plantation itself is laid out on a large plain, so there are relatively few slopes or hills, but still with a lot of swampy areas that have to be bypassed, so the roads are not all straight and I was quickly disoriented with all the twists and turns of the plantation roads. 12,000 ha is big, even when it is more or less in one piece as it is for this plantation and the roads (tracks) are good. To get from one end of the plantation to the other, you need to drive for at least an hour at a good speed (in principle, the speed limit on the plantation is limited at 60 km/h). In addition to the oil palms, the plantation supports the employees and villagers in various food projects with the establishment (among other things) of large rice fields (about 500 ha) along the rivers that cross the plantation.
All the plantation’s managers live in a large compound, in one of the 13 houses recently built, where there is also a club with a swimming pool and tennis court. The houses are widely spaced and with trees and bushes planted everywhere it is difficult to see your neighbours. My accommodation was a large room in one of the guest houses (there are two), nicknamed the Taj Mahal, not so much because of its size (there are only 3 rooms, although they are very spacious) but because it was built for the glory of one of the people in charge of the project without being fully validated by the group’s management. The park is laid out on the edge of the river which meanders through a large plain where young rice shoots had just been planted and gave the whole area the impression of a gigantic soft green carpet.
The oil mill, which is gigantic (compared to the ones I knew in Brabanta and Agripalma) with a capacity to process 60 tons of bunches per hour, is strangely located on the outskirts of the plantation, but this is because of a situation that by chance originated in Brabanta… I will explain. The oil mill, with a capacity of 30 tons per hour, was originally ordered for the Brabanta plantation in the DRC. But just as the plant parts were ready to be shipped from South East Asia to the DRC, the Congolese government enacted a new law, the ‘Loi Agricole’, which stipulated that any agribusiness in the country must be majority owned by a national. The group’s shareholders deemed it prudent to suspend any investment in the DRC pending further clarification of the impact of this new law and in the meantime redirected this plant to Sierra Leone, where a comparable oil mill would have been required in the not too distant future.
However, at that time palm planting had only just begun and negotiations for the plantation were still ongoing, with the intention of expanding the plantation westwards. The oil mill was therefore strategically placed near the river that was supposed to divide the plantation in two. However, things did not work out as planned and the plantation was finally developed to the north, with the result that the oil mill is almost at the end of the plantation, on a beautiful site far from everything…
In fact, Brabanta has suffered the same fate, since instead of receiving the new oil mill as planned, the existing old mill has been rebuilt, which is also off-centre from the plantation, and more importantly, is in the middle of the Mapangu township with little or no options for expansion or easy circulation.
My visit coincided with the start of the rainy season, so there are still many bush fires around, initiated by the local population to prepare the land for planting maize, some cassava, groundnuts (called grain oats here) and of course (non-irrigated) rice. Despite a fairly pronounced dry season, rainfall is very abundant in this region and in the rainy season there is easily flooding, including rice fields which do not always survive the rapid rise in water in some places.
On the way back from the plantation I spent half a day in the capital city by the sea. The beach is beautiful with very clear sand and not too rough waves, but the pollution is such that I don’t understand how so many people (locals I believe) are lounging on the sand or swimming in the water which seems to be a sea of plastic and other floating debris.
Crossing the inlet to go back to the airport, which we did in daylight this time, allowed me to see how shockingly polluted the water is. You can’t see a corner of the water without seeing at least one plastic bottle or other piece of rubbish floating in it, and on arrival at the airport side it’s hard to see the beach sand beneath a carpet of empty bottles. The only good thing is that this cushion of plastic bottles makes it easier for the fishing boats to get in, but one has to wonder if they are still catching anything.
The airport is brand new, I didn’t ask the question to anyone in charge but to hear the regulars it’s only been a few weeks since the terminal is operational and I would dare to say that you can smell it (you know, that smell of upholstery and armchairs whose protections have just been removed.
During this mission, Marie-Claude stayed in Normandy where she is responsible for training our new canine companion who has just turned 4 months old and is therefore still in the exploration phase. One of her explorations ended with a fall into the Guiel (the little river that runs through the garden) from which she could not get out on her own. Marie-Claude had to dive into the river (cold and deep with about 1.5m of water where our dog had decided to fall in), to get our dog back. We hope that this adventure will make her think twice before leaning too far over the low wall that borders the river.
We hope this news finds you well.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Fribourg

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Cela fait un tout petit plus que deux mois que nous avons commencé notre vie alpestre. Pour le moment notre résidence se trouve à Fribourg, petite ville universitaire située dans le canton du même nom, non loin de la Gruyère dont est originaire le fromage du même nom.
Malgré le fait que notre rythme de vie soit devenu plus routinier, plus de lever à 4h30 le matin et surtout un “long” weekend de deux journées complètes, il est plus difficile de trouver le temps pour écrire nos nouvelles hebdomadaires. Nos nouvelles se sont donc espacées, mais cela ne veut pas dire que nous allons arrêter de raconter nos péripéties helvétiques.
De retour en Europe, nous avons décidé de reprendre un molosse et pour rester dans la tradition, tout comme notre premier chien de 1983 nous avons un nouveau briard depuis tout juste une semaine. Je ne sais pas si le terme est exact car il s’agit en réalité d’une femelle, donc peut-être faut-il dire une briarde ou une bergère de brie, mais cela ne sonne pas comme il faut. Cette demoiselle n’a pas encore quatre mois mais a déjà conquis tous ceux qui l’ont rencontrée et promet d’être à la hauteur de la compagne que nous recherchions. Le seul hic est notre logement actuel à Fribourg, un petit studio au quatrième étage d’un vieil immeuble, parfaitement situé pour le travail mais peu pratique pour élever un chiot. De plus, les voisins ne verraient probablement pas d’un bon œil la présence d’un (plutôt) gros chien dans le bâtiment. Nous sommes donc à la recherche d’un logis plus adapté et dans l’attente Marie-Claude séjourne entre la Belgique et la France avec la charge d’éduquer notre quadrupède au mieux de ses moyens (heureusement nous avons déjà un peu d’expérience).
Tout cela pour expliquer que pour le moment je profite seul de notre studio et comme je suis sans moyen de déplacement, c’est une bonne occasion pour explorer les environs de Fribourg. Marie-Claude avait déjà eu l’occasion de parcourir les environs de la ville et avait même essayé de m’entraîner dans une visite de la vieille ville en bus (qui n’était pas en accord avec mes tripes). Aujourd’hui je suis donc parti à la découverte de notre ville de résidence actuelle et ses environs en suivant les recommandations d’un guide trouvé… sur internet.
Fribourg est situé en bordure de la Sarine, une rivière assez importante pour qu’on y ait aménagé un barrage hydroélectrique juste en bas de la ville. La Sarine serpente une vallée assez sauvage entre deux versants parfois très abrupts qui est loin de correspondre à l’image d’une rivière citadine. Une bonne partie de la vallée est d’ailleurs une réserve naturelle avec toutes sortes d’aménagements faits pour assurer le bien-être de la faune sauvage. Ainsi, par exemple, le barrage est équipé d’un ascenseur pour que les poissons (principalement des truites et des ombres) qui remontent la Sarine pour frayer ne soient pas bloqués. Il s’agit en réalité d’une nasse dans laquelle les poissons se trouvent bloqués en remontant la rivière qui est remontée automatiquement toutes les heures pour libérer les poissons de l’autre côté du barrage 15 mètres plus haut. Pour la descente, il y a une sorte de toboggan vers lequel les poissons sont aiguillés. Le chemin qui descend de la ville dans la vallée traverse un forêt où le seul bruit est celui des oiseaux et de l’eau, alors que la ville est juste au-dessus. La descente étant assez escarpée, il y a également un passage avec des escaliers dans un tunnel creusé dans la roche, mais nous sommes en Suisse et celui-ci est donc immaculé et éclairé pour assurer le confort de ses visiteurs.
En descendant la vallée de la Sarine on rejoint la vieille ville de Fribourg (les Marolles de Fribourg comme l’appelle Marie-Claude) avec une multitude de vieilles maison, ponts et petites places pavées pleines de charme. Le samedi il y a un marché (alimentaire seulement) dans le bas de la ville avec multitude de marchands de fruits, légumes, fromages (évidemment), patisseries, champignons, etc. qui attire beaucoup de monde. Aujourd’hui il y avait également un marché aux puces où certains étals étaient tenus par de (très) jeunes enfants vendant jouets et autres jeux dont ils n’ont probablement plus l’usage. Comme il faisait beau et chaud, là aussi il y avait plein de monde.
Dans le bas de la ville il y a également un jardin, appelé le “Port de Fribourg”, situé en bordure de la Sarine, même si cette rivière n’est absolument pas navigable, même en kayak compte tenu du barrage juste en amont. Ce jardin est composé d’une multitude de grands bacs dans lesquels poussent une multitude de légumes de toutes les sortes et où il y a également un poulailler, le tout étant la base d’un projet de réinsertion où les participants proposent également des repas avec les produits du jardin (et de la rivière?). Le caractère un peu sauvage et désordonné de ce jardin contraste assez fort avec le reste de la ville qui semble être en permanence immaculée et tirée à quatres épingles.
En conclusion, une très chouette balade hautement recommandée si vous visitez Fribourg et que nous nous ferons le plaisir de vous faire découvrir si et quand vous passez dans le coin.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

It’s been just over two months since we started our alpine life. For the moment our residence is in Fribourg, a small university town in the canton of the same name, not far from the Gruyère area where the cheese of the same name originates.
Despite the fact that our life rhythm has become more of a routine, no longer getting up at 4:30 in the morning and especially enjoying a “long” weekend of two full days, it is more difficult to find time to write our weekly news. So our news have become less frequent, but that doesn’t mean that we will stop telling you about our Swiss adventures.
Back in Europe, we decided to have again a dog and to keep with tradition, just like our first dog of 1983, we have a new briard since just one week. I don’t know if the term is correct as she is actually a female, so maybe we should say a brie shepherdess, but it doesn’t sound right. This young lady is not yet four months old but has already won over all those who have met her and promises to be the companion we were looking for. The only problem is that our current home in Fribourg, a small studio on the fourth floor of an old building, is perfectly situated for work but not very practical for raising a puppy. Moreover, the neighbours would probably not look kindly on the presence of a (rather) large dog in the building. We are therefore looking for a more suitable home and in the meantime Marie-Claude is staying between Belgium and France with the task of training our four-legged friend to the best of her ability (fortunately we already have some experience).
All this to explain that for the time being I am in solitary confinement and enjoying our studio alone, and as currently I have no means of travel, it is a perfect opportunity to explore the surroundings of Fribourg. Marie-Claude had already taken some time to explore the city’s surroundings and had even tried to drag me into a bus tour of the old town (which didn’t agree with my gut). So today I set out to discover our current city of residence and its surroundings on foot, following the recommendations of a guidebook found… on the internet.
Fribourg is located on the banks of the Sarine, a river important enough to have a hydroelectric dam built just below the city. The Sarine meanders through a rather wild valley between two sometimes very steep slopes which is far from the image of a city river. A large part of the valley is a nature reserve with all sorts of facilities designed to ensure the well-being of the wildlife. For example, the dam is equipped with a lift so that the fish (mainly trout and grayling) that swim up the Sarine to spawn are not blocked. In reality, this is a cage in which the fish are trapped when going up the river and which is automatically raised every hour to free the fish on the other side of the dam 15 metres higher. For the descent, there is a sort of slide to which the fish are directed. The path down from the town into the valley runs through a forest where the only sounds are the birds and the gurgling water below, while the town is just above. As the descent is quite steep, there is also a passage with stairs in a tunnel carved into the rock, but this is Switzerland so it is immaculate and lit for the comfort of its visitors.
Descending the Sarine valley one reaches the old town of Fribourg (Les Marolles de Fribourg as Marie-Claude calls it) with a multitude of old houses, bridges and charming little cobbled squares. On Saturdays there is a market (food only) in the lower part of the town with a multitude of vendors selling fruit, vegetables, cheese (of course), pastries, mushrooms, etc. which attracts a lot of people. Today there was also a flea market where some stalls were manned by (very) young children selling toys and other games they probably do not use any more. As the weather was nice and warm, there were plenty of people there too.
In the lower part of the city there is also a garden, called the “Port de Fribourg”, located on the banks of the Sarine, even though this river is not navigable at all, not even by kayak because of the dam just upstream. This garden is composed of a multitude of large tubs in which grow a multitude of vegetables of all kinds and where there is also a henhouse, the whole being the basis of a reintegration project where the participants also propose meals with the products of the garden (and the river?). The somewhat wild and untidy character of this garden contrasts quite strongly with the rest of the city, which seems to be permanently immaculate.
In conclusion, a very nice walk highly recommended if you visit Fribourg and that we will be happy to show you if and when you pass by.
Hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude