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Sao Tomé

Une Semaine – One Week

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Après un bref séjour de courses entre la Belgique, la Suisse et la France pour faire rapport de ma mission à Sao Tomé, célébrer le mariage de notre fille et faire des bagages pour un nouveau séjour de longue durée sous les tropiques, me voici de retour à Sao Tomé.

Cela fait tout juste une semaine que je suis revenu à Ribeira Peixe, village où est établi la plantation d’Agripalma dont je suis à présent responsable. Je suis malheureusement reparti seul car pour le moment Marie-Claude et moi ne disposons pas encore d’une maison. Dans un premier temps ce n’est probablement pas un mal d’être seul pour prendre pied dans ce nouvel environnement et heureusement Marie-Claude ne se plaint pas trop d’être coincée dans notre petit nid de Normandie.

Dans un premier temps je suis à nouveau logé dans le même hôtel situé à 15km de la plantation, où nous espérions négocier la location d’une petite maison située à l’arrière de l’établissement pour avoir un peu plus de flexibilité. Malheureusement, alors que dans un premier temps c’était une suggestion du propriétaire de l’hôtel lui-même, cette option n’est plus envisageable car il a l’impression que les affaires reprennent et il veut garder la possibilité de loger des clients dans la petite maison aussi. Je ne me sens toutefois pas le courage de rester encore un mois dans ma chambre d’hôtel, sachant qu’un jour sur deux il n’y a pas de courant (donc pas d’eau pour la douche) et que je n’ai pas de place où déballer mes affaires. L’hôtel n’est pas non plus habitué à recevoir des clients de longue durée et il est donc par exemple difficile de faire faire des lessives.

J’ai la ferme intention d’aller squatter la chambre d’amis de la maison de l’actuel directeur financier, maison qui sera celle où Marie-Claude et moi allons habiter après son départ, car il a décidé de quitter la société. Cela me permettra, d’une part de déballer mes bagages et d’avoir une meilleure idée de ce que j’aurais pu oublier et, d’autre part, d’avoir accès à un réfrigérateur pour y garder des choses à grignoter le soir comme un yaourt par exemple.

Durant cette première semaine « officielle » à Agripalma, je me suis choisi un bureau qui n’a malheureusement pas de vue comparable à celle que j’avais à Mapangu, mais qui a l’avantage d’être au milieu des bureaux de l’administration, agronomes et ressources humaines. Je suis aussi juste à côté du garage et du magasin central, ce qui me permet d’être en contact avec une grande partie des collègues sans aller trop loin. Seuls les départements techniques (huilerie et construction) et financiers sont sur un autre site, mais à 2-3 kilomètres donc facilement joignables. Je n’ai pas de climatisation dans mon bureau, mais de manière surprenante compte tenu de la position quasi équatoriale de la plantation il ne fait ni trop chaud ni trop humide (pour le moment).

Pour célébrer mon arrivée, j’ai quand même eu droit à une première petite grève des coupeurs, tout cela à cause d’une modification bénigne apportée par le directeur de plantation dans l’attribution des lignes de palmiers à récolter. Ce changement ne change en rien la quantité de travail, la distance à parcourir ou la rémunération, mais c’est un changement et ici c’est (semble-t-il) inacceptable… Espérons qu’après un week-end de repos nos travailleurs auront repris leurs esprits.

Dans mes bagages j’ai également pris mon vélo car l’expérience de Mapangu nous a montré que c’est le meilleur (seul) moyen pour m’assurer de faire un peu d’exercices. Un plus dans ce cas-ci est le fait que deux de mes collègues expatriés (le directeur de l’huilerie et le directeur de plantation) ont également apporté leur vélo pour la même raison, donc cette fois je ne serai pas seul sur ma petite reine. Ce matin je suis d’ailleurs allé faire un premier tour en plantation avec le directeur de plantation pendant un peu plus d’une heure et demi et c’était fabuleux. La difficulté principale etant la nature plutôt rocailleuse du terrain, ce qui rend les choses parfois un peu difficile (surtout dans les portions de route plus escarpées et surtout dans les descentes). Nous sommes montés jusqu’au sommet d’une colline où il y a des ruines d’une installation datant de la colonie avec une vue panoramique sur 360° avec le Pico de Grand Cau d’un côté et la mer de l’autre, mais aussi une vue panoramique sur la plantation avec l’huilerie et les bureaux. Ainsi j’ai découvert que nous sommes également propriétaires de plantations de cacaoyers pour lesquelles je n’ai pas encore trouvé beaucoup d’informations, mais j’ai la ferme intention d’essayer de récolter quelques cabosses pour essayer de fabriquer du chocolat maison. Outre l’aspect gastronomique, je vais rechercher des informations sur la culture du cacao car je ne vais pas laisser passer la chance de découvrir une culture que je ne connais pas (plus que les cours de Gembloux qui ont pris beaucoup de poussière dans ma mémoire).

Heureusement nous avons complété notre parcours sans chutes ou autres problèmes et mieux encore en passant entre les gouttes de pluie. A ce propos, il paraîtrait que nous sommes actuellement en saison sèche, ce qui ici veut dire qu’il pleut moins et les avis divergent sur les moments les plus pluvieux de l’année. Certains disent que le déluge commence vers la mi-août (le record pour le moment est de presque 400 mm en 24 heures, mais j’attends de voir car cela dépasse largement la capacité d’un pluviomètre et donc comment cela a-t-il été mesuré ? N’étant pas trop sûr de la météo et ayant oublié de prendre une poche étanche pour mon appareil de photo, il n’y aura malheureusement pas de photos de l’expédition ci-dessus, mais je suis certain qu’une prochaine occasion se présentera et je ne manquerai pas de mieux me préparer.

Le grand luxe à Agripalma est un horaire de travail beaucoup plus humain (pour les expatriés) car nous pouvons dormir une heure de plus qu’à Brabanta, réveil à 5h30 au lieu de 4h30 avec 3 des 4 lieux d’appel à moins de 10 minutes de la maison. Il est vrai que le quatrième lieu d’appel est à grosse demi-heure de route du campement, mais c’est loin de la grosse heure de piste que je devais faire pour aller aux appels les plus éloignés de Brabanta. Tous les expatriés habitent (ou habiteront) dans le même site, ce qui devrait permettre une plus grande interaction sociale. Je dis habiteront car il nous manque encore deux maisons, pour lesquelles nous sommes en contact avec des fournisseurs de maisons préfabriquées en espérant ainsi pouvoir résoudre cette équation rapidement.

Espérant que ces nouvelles vous trouveront en bonne forme,

Marc & Marie-Claude

Une des plages bord

After a short busy trip between Belgium, Switzerland and France to report on my mission in Sao Tome, to celebrate our daughter’s wedding and to pack for another long stay in the tropics, I am back in Sao Tome.

It is just one week since I returned to Ribeira Peixe, the village where the Agripalma plantation is established and for which I am now responsible. Unfortunately, I left alone because Marie-Claude and I do not yet have a house. At first it’s probably not a bad thing to be alone to get a foothold in this new environment and fortunately Marie-Claude does not complain too much about being stuck in our little nest in Normandy.

Initially I am again staying in the same hotel located 15km from the plantation, where we were hoping to negotiate the rental of a small house located at the back of the establishment to have a little more flexibility. Unfortunately, while at first this was a suggestion from the hotel owner himself, this option no longer exists as he feels that business is picking up and he wants to keep the possibility of accommodating guests in the small house as well. However, I do not feel capable of staying in my hotel room for another month, knowing that every other day there is no power (so no water for the shower) and I have no place to unpack. The hotel is also not used to receiving long-term guests, so it is difficult to have laundry done.

I have the firm intention of squatting in the guest room of the current financial director’s house, which will be where Marie-Claude and I will live after he leaves, as he has decided to leave the company. This will allow me to unpack my luggage and to have a better idea of what I might have forgotten, and also to have access to a fridge to keep things to nibble on in the evening, like yoghurt for example.

During this first “official” week at Agripalma, I chose an office that unfortunately does not have a view comparable to the one I had in Mapangu, but which has the advantage of being in the middle of the administration, agronomists and human resources offices. I am also right next to the garage and the central shop, which allows me to be in contact with a large number of colleagues without going too far. Only the technical (oil mill and construction) and financial departments are on another site, but 2-3 kilometres away, so they are easily reachable. I do not have air-conditioning in my office, but surprisingly given the almost equatorial position of the plantation, it is neither too hot nor too humid (for the time being).

To celebrate my arrival, I had my first workers strike (fortunately limited to a small group of harvesters), all because of a minor change made by the plantation manager in the allocation of the palm lines to be harvested. This change does not change the amount of work, the distance to be covered or the pay, but it is a change and here it is (apparently) unacceptable… I hope that after a weekend of rest our workers will have come to their senses.

In my luggage, I also took my bike because the experience of Mapangu showed us that it is the best (only) way to make sure I get some exercise. A plus in this case is the fact that two of my expat colleagues (the oil mill managers and the plantation manager) also brought their bikes for the same reason, so this time I will not be alone on my quest. This morning I went for a first ride on the plantation with the plantation manager for a little over an hour and a half and it was fabulous. The main difficulty is the rather rocky nature of the terrain, which makes things a bit tricky at times (especially on the steeper parts of the road and especially on the downhill sections). We climbed to the top of a hill where there are ruins of a settlement with a 360° panoramic view including the Pico de Grand Cau on one side and the sea on the other, but also a panoramic view of the plantation with the oil mill and the offices. I also found out that we own cocoa plantations for which I have not yet found much information, but I have the firm intention to try to harvest some pods to try to make homemade chocolate. Apart from the gastronomic aspect, I will be looking for information on cocoa cultivation, as I am not going to pass up the chance to discover a culture I do not know anything about (more so than the courses I had at university have gathered a lot of dust in my memory).

Fortunately, we completed our route without any falls or other problems and even better by passing between the raindrops. By the way, it seems that we are currently in the dry season, which here means that it rains less and opinions differ on the rainiest time of the year. Some say the deluge starts around mid-August (the record at the moment is almost 400mm in 24 hours, but I’m waiting to see as this is way beyond the capacity of a rain gauge and so how was this measured? Not being too sure about the weather and having forgotten to take a waterproof pouch for my camera, there will unfortunately be no photos of the expedition above, but I am sure there will be a next opportunity and I will be better prepared.

The great luxury at Agripalma is a much more humane working schedule (certainly for expats) as we can sleep an hour longer than in Brabanta, wake up at 5:30am instead of 4:30am with 3 of the 4 muster locations within 10 minutes of home. Unfortunately, the fourth muster point is a generous half hour drive from the residential compound, but it is still much less than the hour drive I had to make to get to the farthest muster points at Brabanta. All the expats live (or will live) in the same site, which should allow for more social interaction. I say will live because we are still two houses short, for which we are in contact with suppliers of prefabricated houses in the hope that we can solve this equation soon.

Hopefully this news will find you in good shape,

Marc & Marie-Claude

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Artemisia

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Dans nos précédentes nouvelles du Congo nous vous avons déjà raconté comment l’Afrique centrale et la République Démocratique du Congo en particulier est ravagée par la malaria avec plusieurs centaines de milliers de morts chaque année. Pour nous prémunir contre cette maladie, depuis presque dix ans Marie-Claude et moi avons opté pour une solution préventive et curative naturelle en utilisant l’Artemisia annua, une plante utilisée depuis des millénaires en Chine pour combattre le plasmodium responsable de la malaria. Depuis que Marie-Claude et moi prenons préventivement une tisane faite avec les feuilles de cette plante cultivée dans notre jardin, nous n’avons jamais eu de malaria. Pourtant toutes les personnes autour de nous, préférant utiliser des médicaments “officiels”, y compris les autres expatriés, ont tous eu des crises de malaria, parfois même plusieurs d’affilée. Lorsque je faisais de missions ponctuelles en Afrique, l’Artemisia provenait de notre jardin en Belgique où nous arrivions à obtenir des plants de près de 2m de hauteur et dont quelques exemplaires étaient largement suffisants pour nos besoins toute l’année. Ces réserves nous ont même aidé dans nos débuts au Congo car nous avons eu un peu de mal à trouver des semences adaptées au climat local.
Pour ceux qui nous lisent depuis quelques années, vous vous souviendrez peut-être que nous avions écrit en février 2017 que j’avais eu une petite crise de malaria. Mais ce que nous avons oublié de vous écrire est que peu de temps après j’ai été faire des examens à l’institut tropical d’Anvers et ces examens ont révélé que je n’avais aucune trace de malaria dans le sang et que le trouble que j’avais décrit comme une petite crise de malaria devait être autre chose.
Il est quasi impossible de prouver une hypothèse négative, à savoir que c’est grâce à nos tisanes d’Artemisia que nous n’avons pas eu de malaria, mais compte tenu du fait que toutes les personnes autour de nous en ont eu, il est difficile de trouver une autre explication. Beaucoup d’entre vous doivent se poser la question : pourquoi est-ce que les personnes de notre entourage ne se sont pas précipités sur cette solution gratuite et efficace ? Pour la population locale c’est probablement parce qu’une tisane c’est un remède de grand-mère tandis qu’une piqure dans les fesses c’est de la “vraie” médecine et si de surcroit il y a quelques effets secondaires (comme de la somnolence ou des oreilles qui bourdonnent) on sait qu’il y a un médicament qui travaille dans le corps. La non-acceptation par les autres expatriés est plus difficile à expliquer, mais peut-être est-ce parce que leur médecin (comme beaucoup) ont déconseillé de prendre des risques avec la malaria qui développe de plus en plus de résistances aux traitements actuellement disponibles.
Une des difficultés avec l’Artemisia annua est que c’est une plante qui demande un minimum de soins, semis en pépinière, repiquage, arrosage et surtout récolter au bon moment. Dans un milieu comme le Kasaï, où la majorité de la population ne se donne même pas la peine de cultiver quelques légumes pour varier leur ordinaire, passer du temps à faire pousser une plante aussi “difficile” que l’Artemisia passe pour un caprice.
Une alternative existe en Afrique, l’Artemisia afra, une plante pérenne (et donc plus facile à cultiver) de la même famille qui serait elle aussi efficace pour prévenir ou guérir la malaria. Nous n’en avons pas trouvé dans notre coin du Congo et nous ne pouvons dons pas en dire grand chose. Il est toutefois intéressant de noter que l’Artemisia afra ne contient peu ou pas d’artémisine (matière active extraite de l’Artemisia annua par l’industrie pharmaceutique pour fabriquer des médicaments anti-malariens) et est pourtant active contre la malaria…
Ici à Sao Tomé il n’y a pas ou peu de malaria. Il semblerait que plusieurs fois par an les autorités du pays organisent des campagnes de fumigation à travers le pays pour contenir le développement des insectes potentiellement vecteurs du paludisme, tout ce que je sais est que les collègues recommandent de rester à l’intérieur quand l’on vient fumiger les installations.
Malgré l’absence de malaria, je suis venu en mission ici à Sao Tomé avec mes doses d’Artemisia, mais pas vraiment à cause de la malaria. Revenons (encore une fois) à la pandémie qui nous affecte tous depuis presque un an et demi. Une des observations qui me tourne en tête est la comparaison de l’impact que cette pandémie a eu en Belgique et la ville de Kinshasa, deux populations à peu près équivalentes (11,5 millions d’habitants) avec un impact du Covid totalement différent car en Belgique il y a eu plus de 24.000 morts attribués à la pandémie alors qu’au Congo (principalement Kinshasa) il y en a eu moins de 800. Pourtant à Kinshasa les gens vivent à 20-30 dans une maison avec des conditions d’hygiène douteuses et souvent peu ou pas d’eau pour se laver (les mains). Certains diront que c’est parce qu’il y a beaucoup moins de tests, c’est vrai mais les quelques hôpitaux ne sont pas débordés et il n’y a pas une soudaine augmentation des décès. D’autres diront que c’est le climat, mais comment expliquer alors que d’autres contrées au climat chaud (l’Inde par exemple) n’échappent pas au fléau. Cela nous ramène à la malaria, maladie omniprésente au Congo et en particulier dans une grande ville comme Kinshasa où la proximité des personnes favorise la transmission du plasmodium. La conséquence de cette pression de malaria est que la quasi totalité de la population prend régulièrement des traitements anti-paludiques (sauf la diaspora congolaise rentrant d’Europe qui représente une proportion non-négligeable des décès – données à vérifier).
Marie-Claude et moi avons donc décidé de continuer à prendre régulièrement nos tisanes d’Artemisia, raison pour laquelle je suis venu avec un surplus de doses à Sao Tomé.
Venons-en au point principal de ces nouvelles. En effet la semaine passée je vous faisais part que, malgré l’apparente protection de Sao Tomé du gros de la pandémie, un des collègues avec qui je venais de passer une semaine de travail intense (bureau, voiture, repas) avait non seulement testé positif pour le Covid-19 mais était sérieusement malade avec tous les symptômes (toux, fièvre, perte d’odorat et de goût, douleurs musculaires, etc.). Il était quasi impossible que je n’ai pas été contaminé compte tenu du temps et de la proximité passés ensemble et je me suis immédiatement isolé et pris ma tisane d’Artemisia tous les soirs. L’équipe médicale qui devait venir tester toutes les personnes qui avaient été en contact avec le collègue malade n’est finalement arrivée que mardi dernier (soit 4 jours après la confirmation d’un cas positif en plantation) et sans tests car ils voulaient d’abord vérifier si personne d’autre n’était “malade”. On a pris ma température et demandé si j’avais de symptômes, et j’ai été déclaré bon pour le service. Mais, comme je dois prendre l’avion ce dimanche pour rentrer en Europe, j’ai été me faire tester à la capitale en étant quasi certain que mon test serait positif, même si je n’ai absolument aucun symptôme. Car après tout j’ai passé une semaine entière avec une personne malade du Covid sans protections particulières (nous ne portions même pas de masque, puisque personne ici ne le fait… une pâle excuse je sais). Eh bien, ça y est, j’ai reçu le résultat de mon test et il est NEGATIF! Ce résultat, je l’attribue à l’Artemisia même si c’est impossible à prouver, pas pour m’avoir soigné mais pour avoir renforcé les capacités de mon corps pour empêcher le virus de s’y installer tout comme cette plante nous à protégé Marie-Claude et moi contre la malaria depuis toutes ces années. Il est regrettable que la vente de thé d’Artemisia soit interdite dans certains pays, mais il n’est pas interdit de la faire pousser ou d’aider d’autres à en bénéficier et ceux que cela intéresse je les invite à visiter le site de IDAY (www.iday.org), où il est même possible de commander des plantules pour votre balcon ou jardin (pour ceux qui habitent en Belgique ou proches environs).
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc et Marie-Claude

Artemisia annua (Source: La Maison de l’Artemisia)

In our previous news from Congo we already told you how Central Africa, and the Democratic Republic of Congo in particular, is ravaged by malaria with several hundred thousand deaths every year. To protect ourselves against this disease, Marie-Claude and I have been using a natural preventive and curative solution for almost ten years now, using Artemisia annua, a plant that has been used for thousands of years in China to fight the plasmodium responsible for malaria. Since Marie-Claude and I have been taking a preventive tea made from the leaves of this plant (grown in our garden), neither of us ever had malaria. However, all the people around us, who prefer to use “official” medicines, including the other expatriates, all had malaria attacks, sometimes even several in a row. When I was on short assignments in Africa, the Artemisia came from our garden in Belgium, where we managed to obtain plants of almost 2m in height and of which a few specimens were more than enough for our needs all year round. These reserves even helped us in our early days in the Congo as we had some difficulty in finding seeds adapted to the local climate.
For those of you who have been reading us for a few years, you may remember that we wrote in February 2017 that I had a small bout of malaria. But what we forgot to write to you is that shortly afterwards I went for tests at the Tropical Institute in Antwerp and these tests revealed that I had no trace of malaria in my blood and that the disorder I had described as a probable malaria attack must have been something else.
It is impossible to prove a negative hypothesis, that it was thanks to our Artemisia teas that we did not have malaria, but considering that everyone around us had malaria, it is difficult to find another explanation. Many of you must be asking yourselves: why did the people around us not rush for this free and effective solution? For the local population, it is probably because an herbal tea is a grandmother’s remedy whereas an injection in the backside is “real” medicine and if on top of that there are some side effects (like drowsiness or ringing in the ears) you know that there is a medicine working in the body. The non-acceptance by other expatriates is harder to explain, but perhaps it is because their doctors (like many) have advised against taking risks with malaria, which is developing more and more resistance to the treatments currently available.
One of the difficulties with Artemisia annua is that it is a plant that requires a minimum of care, sowing in a nursery, transplanting, watering and especially harvesting at the right time. In an area like the Kasai, where most people do not even bother to grow a few vegetables to vary their diet, spending time growing a plant as “difficult” as Artemisia is considered a whim.
An alternative exists in Africa, Artemisia afra, a perennial plant (and therefore easier to grow) of the same family which is also said to be effective in preventing or curing malaria. We did not find any in our part of Congo, so we cannot say much about it. However, it is interesting to note that Artemisia afra contains little or no artemisin (the active ingredient extracted from Artemisia annua by the pharmaceutical industry to make anti-malarial drugs) and yet is active against malaria…
Here in Sao Tome there is little or no malaria. It seems that several times a year the country’s authorities organise fumigation campaigns throughout the country to contain the development of insects potentially carrying malaria, all I know is that colleagues recommend staying indoors when fumigating the facilities is taking place.
Despite the absence of malaria, I came to Sao Tome with my doses of Artemisia, but not really because of malaria.
Let us scroll back (again) to the pandemic that has been affecting us all for almost a year and a half. One of the observations that has struck us is the impact that this pandemic had in Belgium compared to the city of Kinshasa, two roughly equivalent populations (11.5 million inhabitants) with a totally different impact of Covid. Because in Belgium there have been more than 24,000 deaths attributed to the pandemic, whereas in Congo (mainly Kinshasa) there have been less than 800. Yet in Kinshasa people live 20-30 in a house with dubious hygiene conditions and often little or no water to wash (their hands). Some will say it’s because there are far fewer tests, which is true, but the few hospitals of Kinshasa are not and have not been overwhelmed and there is no sudden increase in deaths. Others will say that it is the climate, but how can you explain that other countries with a warm climate (India, for example) do not escape the plague. This brings us back to malaria, a disease that is omnipresent in central Africa and in particular in a large city like Kinshasa where the proximity of people favours the transmission of plasmodium. Most of the malaria related deaths in the world are recorded in the central part of the African continent and RD Congo in particular. The consequence of this malaria pressure is that almost the entire population regularly takes anti-malarial treatments (except for the Congolese diaspora returning from Europe, which represents a non-negligible proportion of Covid deaths – data to be verified).
Marie-Claude and I therefore decided to continue to take our Artemisia teas regularly, even when back in Europe, and this is why I came to Sao Tome with a surplus of doses.
Now I return to the main topic of this news. Indeed, last week I informed you that, despite the apparent protection of Sao Tome from the bulk of the pandemic, one of the colleagues with whom I had just spent a week of intense work (office, car, meals) had not only tested positive for Covid-19 but was seriously ill with all the symptoms (cough, fever, loss of smell and taste, muscle aches, etc). It was almost impossible for me not to have been infected given the time and proximity spent together and I immediately isolated myself and took my Artemisia tea every night. The medical team that was supposed to come and test all the people who had been in contact with the sick colleague finally arrived only last Tuesday (4 days after the confirmation of a positive case in the plantation) and without any tests because they wanted to check first if nobody else was “sick”. They took my temperature and asked if I had any symptoms, and I was declared fit for duty. But, as I have to fly back to Europe this Sunday, I went to the capital to be tested, almost certain that I would test positive, even though I have absolutely no symptoms. After all, I spent a whole week with someone who was ill with Covid without any particular protection (we didn’t even wear masks, since nobody here does… a lame excuse I know). Well, I got my test result and it is NEGATIVE! I attribute this result to the consumption of Artemisia thea, even though it is impossible to prove, not for curing me but for strengthening my body’s ability to prevent the virus from taking hold just as this plant has protected Marie-Claude and me from malaria for all these years. It is unfortunate that the sale of Artemisia tea is forbidden in some countries, but it is not forbidden to grow it or to help others to benefit from it and for those who are interested I invite them to visit the IDAY website (www.iday.org), where it is even possible to order seedlings for your balcony or garden (for thos who live in or close to Belgium).
We hope to hear from you very soon,
Marc and Marie-Claude

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Attente – Waiting

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Cette semaine fut à nouveau remplie de journées ensoleillées et chaudes, à croire que les soit-disant journées ininterrompues de pluie sont une légende pour effrayer les visiteurs. Je n’ai toutefois pas eu l’occasion d’en profiter beaucoup car cette semaine j’ai été occupé principalement par la révision d’une montagne de procédures et autres documents et la rédaction de mon rapport de visite qui doit être prêt dès le jour de mon arrivée en Europe puisque je suis attendu au siège immédiatement après mon retour.
J’ai malgré tout en l’occasion de me balader un petit peu dans la plantation autour des bureaux, si ce n’est pour vérifier quelques détails concernant l’organisation des opérations et structures en place.
Comme indiqué dans les nouvelles précédentes, ici l’existence de la pandémie est loin des pensées de tous et venant de l’Europe (même si je n’y ai passé que quelques semaines), le contraste de l’attitude des gens est surprenante. Dans mon rapport j’ai d’ailleurs fait état du fait que peut-être l’approche est un peu trop désinvolte, en particulier compte tenu du fait qu’un nombre non négligeable de collègues font la navette entre la capitale et la plantation tous les jours dans un minibus sans que personne ne porte de masque et/ou ne se lave les mains en arrivant. Il y a quelques mois plusieurs collègues ont testé positif pour le Covid et l’un d’eux à même passé plusieurs semaines à l’hôpital, mais cela n’avait pas poussé la direction à faire plus que mettre quelques lave-mains à l’entrée des bureaux et de l’usine qui ne sont plus utilisés par personne à l’heure actuelle.
Alors est arrivé ce qui devait arriver et l’un des collègues avec qui je viens de passer plusieurs jours à partager bureau, voiture et repas vient de recevoir un résultat positif pour le Covid, test que je lui avais recommandé de faire par précaution car il se plaignait d’avoir un début de grippe. Il a fallu attendre quatre jours pour recevoir le résultat du test, mais heureusement dans l’attente il a quand même jugé plus prudent de rester à la maison. Toujours est-il que j’ai passé plusieurs jours avec lui alors qu’il commençait a ressentir le début de grippe et il a donc été décidé que je devais moi-aussi me mettre en isolation. Il n’était pas envisageable que je reste à l’hôtel, qui n’est absolument pas équipé pour assurer des mesures de protection adéquates et j’ai donc déménagé dans la maison d’un collègue qui est actuellement en congé, ce qui n’est pas sans certains avantages. A l’hôtel cela faisait bientôt trois jours qu’il n’y avait plus d’électricité et/ou d’eau, sauf pendant une demi-heure le soir quand ils allumaient le générateur pour que leur unique client (moi) puisse prendre une douche. Ici, la maison est alimentée en courant et en eau 24h/24h et est située dans un parc plein d’arbres et de fleurs magnifiquement entretenu.
Ce week-end mon intention était de faire une excursion vers l’une des plages des environs pour tâter un petit peu de la mer et partager quelques photos de ces sites extraordinaires et avec le soleil radieux qui brille aujourd’hui cela aurait effectivement été magnifique, mais voilà que je suis à présent interdit de sortie en attendant la venue d’une équipe médicale qui doit venir tester toutes les personnes qui ont été en contact avec le collègue malade et le résultat du test. Hormis le fait que je suis interdit de sortie (même si je me sens tout à fait bien), un test positif voudrait dire que je ne pourrai pas prendre le vol de retour vers l’Europe programmé pour samedi dans l’attente d’un test négatif… Ceci est particulièrement contrariant car notre fille se marie le 12 mai et je préfèrerais pouvoir être présent en personne plutôt qu’au travers d’un écran en visioconférence. Je devrais en savoir un peu plus dans le courant de la semaine et dans l’immédiat j’essaie de profiter du site magnifique dans lequel je réside (même si c’est un peu forcé). Je ne sais pas si c’est grâce aux tisanes d’Artémisia que Marie-Claude et moi continuons de prendre régulièrement ou une autre raison, mais je me sens tout à fait bien et j’espère donc que le test confirmera cela.
J’ai encore un paquet de documents (en portugais) à revoir, seule chose qui me reste à faire hormis mon rapport, et donc une occupation qui est possible même dans ma situation actuelle sans aucun problème. Ah oui parce qu’en plus de ne plus avoir de problèmes avec l’eau ou l’électricité, ici j’ai aussi un excellente connexion internet…
Dans l’immédiat mes problèmes sont plus d’un ordre logistique car je ne puis évidemment plus faire appel à la cuisine de l’hôtel pour mes repas et comme ce confinement a été décidé juste au début du week-end il me faut attendre jusqu’à lundi pour recevoir des provisions, car ici tout est fermé le week-end. Heureusement il a quelques boîtes de conserve dans la maison donc je ne vais pas dépérir pendant ces quelques jours.
Nous nous réjouissons de recevoir de vos nouvelles,
Marc et Marie-Claude

Un jour moins ensoleillé – A less sunny day
Le lever du Jour à Sao João do Angolares – Early morning at Sao João do Angolares
Art?
Mon logement actuel… – My current lodgings…
Tandis qu’en Normandie tout est calme – While in Normandy all is quiet

This week was again full of sunny and warm days, as if the so-called uninterrupted rainy days are just a legend to scare away visitors. However, I did not have the opportunity to enjoy them much as this week I was mainly busy with the revision of a mountain of procedures (in Portuguese) and other documents and the writing of my visit report which has to be ready on the day of my arrival in Europe as I am expected at the headquarters immediately after my return.
I have nevertheless had the opportunity to wander around the plantation around the offices, if only to check a few details about the organisation of the operations and structures in place.
As mentioned in the previous news, the existence of the pandemic is far from everyone’s thoughts here and coming from Europe (even though I only spent a few weeks there), the contrast in people’s attitudes is surprising. In my work report I mentioned that perhaps the approach is somewhat too casual, especially considering that a significant number of colleagues commute between the capital and the plantation every day in a minibus without anyone wearing a mask and/or washing their hands when they arrive. A few months ago several colleagues tested positive for Covid and one even spent several weeks in hospital, but this did not prompt management to do more than put a few hand-washing facilities at the entrance to the offices and the factory, which are no longer used by anyone.
Then what had to happen happened and one of the colleagues with whom I have just spent several days sharing office, car and meals has just received a positive result for Covid, a test I had recommended to get himself tested because he was complaining of having the beginning of the flu. It took four days to receive the test result, but fortunately he still thought it safer to stay home. However, I spent several days with him as he began to feel the onset of flu and it was decided that I too should go into isolation. It was not feasible for me to stay in the hotel, which is not equipped to provide adequate protection, so I moved into the house of a colleague who is currently on leave, which is not without its advantages. At the hotel there had been no electricity and/or water for nearly three days, except for half an hour in the evening when they turned on the generator so that their only guest (me) could have a shower. Here the house has 24 hour power and water and is situated in a beautifully maintained park full of trees and flowers.
This weekend my intention was to take a trip to one of the nearby beaches to feel the sea and share some photos of these extraordinary sites, and with the bright sun shining today it would have been wonderful indeed. But now I am banned from going out while waiting for a medical team to come and test everyone who has been in contact with the sick colleague and then wait for the result of the test. Apart from the fact that I am grounded (even though I feel perfectly fine), a positive test would mean that I would not be able to take the flight back to Europe scheduled for Saturday until such time as I can get a negative test… This is particularly upsetting as our daughter is getting married on the 12th of May and I would prefer to be there in person rather than through a video conference screen. I should know a bit more later this week and in the meantime I am trying to enjoy the beautiful location where I am currently staying (even if it is somewhat forced). I don’t know if it is because of the Artemisia teas that Marie-Claude and I continue to take regularly or some other reason, but I am feeling just fine, so I hope the test will confirm this.
I still have a bunch of documents (in Portuguese) to review, the only thing I have left to do apart from my report, and therefore I have an occupation that is possible even in my current situation without any problems. Oh yes, because in addition to not having any problems with water or electricity, here I also have an excellent internet connection…
For the time being my problems are more of a logistical nature as I can’t use the hotel kitchen for my meals and as this confinement was decided just at the beginning of the weekend I have to wait until Monday to receive provisions, because everything here is closed on weekends. Fortunately there are a few tins of food in the house so I won’t be wasting away during these few days.
We look forward to hearing from you,
Marc and Marie-Claude

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Sao Tomé

Nature

Descendre plus bas pour le texte en français.

As I am currently preparing my mission report in English (colleagues here speak little French and I speak even less Portuguese), I decided that for once this newsletter could start in English as well. I just completed two weeks in Sao Tomé, and many ask me how it is, what I have seen, how are the people, etc. To be honest, this last week I have not been much out of the office as my focus was mainly on policies, procedures, reports, etc., but of course that did not stop me from chatting with local colleagues, sometimes with only my broken Portuguese as a means of communication.
The pandemic has temporarily put a serious dent in it, but Sao Tomé’s major source of revenues (other than international aid that is said to account for 90% of the country’s budget) is tourism. Although some nice resorts exist in Sao Tomé, most of the tourists come here for the (lush) nature and its bird life rather than for its beaches. So today, as the weather seemed to be nice, I decided to head into the hills and try to enjoy some of the nature that people are paying to come and visit.
As mentioned in my previous news, the hotel I am staying at is an old farm complex from the Portuguese colonial times and at the back of it there is a road that goes into the hills, so why not start there: The first three kilometres of the road is in rather good condition. It must have been build at great cost because in some places on one side it is carved out of the rock of the mountain and on the other it is build up with stone walls that seem to have resisted through time rather well. The road is paved with black volcanic stones that have been polished like cobble stones over the time and, as I discovered, are rather slippery when wet, but hardly any puddles or mud to walk through. On either side of the road there are plantations of cocoa, coffee, bananas and other crops that are obviously being maintained and regularly harvested. The road itself is also well maintained with the grass kept short and the fallen trees removed to allow the passage of a car or a truck (I guess to collect the harvest). The people I met along the road were tending their crops or clearing the road, all very friendly and surprised to see this guy just going for a walk. I guess this is not the place where most tourists go for their nature experience.
Eventually the maintained road and gardens stop and the road turns into a path going through the forest. In fact this is not true, the colonial road is still there in its full width, it just is not maintained like the first part is. I was told that the Portuguese build roads and railways going right to the centre of the island, so maybe this is one of these and I decided to explore further.
When the Portuguese came to Sao Tomé, the island had no population and also traditional food crops did not exist. The Portuguese therefore decided to line all the roads and railways with bread trees to provide part of the sustenance needs by the workers (slaves and contracted) brought to Sao Tomé from Angola, Mozambique and the Cape Verde islands. Many of these bread trees are still there, they have obviously become huge but they are a sure sign of the presence of a former road of some sort. Fruits of the bread tree are quite nice, they can be eaten as chips, fries, mashed (like potatoes) and probably other ways that I have not yet tested. However when left to (over) mature on the tree it becomes a ball of mushy white paste enclosed in a thick peel that literally explodes when it finally drops to the ground. Definitely not something one wants to be on the receiving end of. Anyway, it felt like I had reached the tropical forest that makes the reputation of the island as beyond the bread trees I could see nothing but dense tropical vegetation.
As I was walking along the path, I came across an old lady coming my way and obviously delighted to see me. I could not really understand what she was saying except going on and on about a “cabra” (which I think means goat) and promptly turned around and walked with me. A little further we did indeed come across a (rather large) billy goat and I thought that maybe she wanted me to help her get hold of the animal, but she just (albeit carefully) walked past the animal and I just followed suit. A little further along the path we came across a little shag where an elderly man gave me a long explanation, which I hardly understood. All I could make from it is that the lady was his wife and he thanked me for helping her. I did not know how to tell him that I had done nothing except walking in her company for a few hundred meters.
Pursuing my walk I eventually reached what seemed to be the ridge of the hill and was surprised to see an orange tree full of fruits. Then a little further along the path I found myself in the middles of a huge complex of buildings, largely reclaimed by nature, in front of which there was a whole orchard of citrus trees laden with oranges. A little further, two men apparently squatting in the remains of one of the buildings, explained that this place was used as a breeding farm for poultry, goats, pigs and other animals during the colonial period. I am not sure why they chose to go this far up the hill, but they certainly did not think small. From there on the path became much more difficult to follow and at several places I had to climb over mounts of fallen trees and branches, so eventually I decided that this was as far as my exploratory walk for the day would go. According to the app on my phone (what else do you do without a map) I had climbed 600 meters and covered 6 kilometres, not a hike but not bad for a Sunday stroll.
Obviously I returned the same way I came (there is only this one road), but it is surprising how things can look different depending on the direction of one’s travels. Except for snakes, there are no dangerous animals as such on the island and I felt therefore rather confident walking through the forest, with even a ray of sunshine coming through the canopy once in a while.
Then I came across our friend the billy goat, standing in the middle of the road and looking at me with what did not look like friendly eyes. It is just a billy goat right? But when I moved to the right, he moved to the right, when I moved to the left he moved to the left and somehow he was a rather large bugger. I am not really scared of goats, or any animals for that matter, but my back is just on the mend from having been quite painful and somehow jostling with a billy goat did not seem like the best idea just now. I started looking around me for a stick of some sort, but it is interesting how somehow in the middle of the forest, when you need a piece of wood there is none within reach. At least now I understood why the old lady (and her husband) were so happy about my presence, but clearly while the goat might not want to take it up to two people, now I was fair game. As I was pondering my options a (rather young) goat appeared a little further along the path and realising my adversary was a perv, I took my cue and promptly moved on. Voila, now you have a glimpse of my first encounter with the Sao Tomean nature, which is absolutely beautiful and the people really friendly, so do not hesitate to visit.
We hope to hear from you soon, as usual,
Marc and Marie-Claude

Old road – Vieille route
Symbol of Caué – Symbole de Caué
Less maintained road – Route moins entretenue
Another impressive roc – Un autre rocher impressionant
Hiding in the ruins – Caché dans les ruines

Comme je suis en train de préparer mon rapport de mission en anglais (les collègues ici parlent peu le français et je parle encore moins le portugais), j’ai décidé que, pour une fois, cette newsletter pourrait également commencer en anglais. Je viens de passer deux semaines à Sao Tomé, et beaucoup me demandent comment c’est, ce que j’ai vu, comment sont les gens, etc. Pour être honnête, cette dernière semaine, je ne suis pas beaucoup sorti du bureau car je me concentrais principalement sur les politiques, les procédures, les rapports, etc., mais bien sûr, cela ne m’a pas empêché de discuter avec des collègues locaux, parfois avec, pour seul moyen de communication, mon portugais approximatif.
La pandémie a temporairement porté un sérieux coup à l’économie de Sao Tomé, dont la principale source de revenus (hormis l’aide internationale qui représenterait 90 % du budget du pays) est le tourisme. Bien qu’il existe quelques belles stations balnéaires à Sao Tomé, la plupart des touristes viennent ici pour la nature (luxuriante) et ses oiseaux, plutôt que pour ses plages. Aujourd’hui, comme il semblait faire beau, j’ai décidé de me rendre dans les collines et d’essayer de profiter un peu de la nature que les gens paient pour venir voir.
Comme je l’ai mentionné dans mes précédentes nouvelles, l’hôtel où je loge est un ancien complexe agricole datant de l’époque coloniale portugaise et, à l’arrière, il y a une voie qui mène dans les collines, alors pourquoi ne pas commencer par là ? Les trois premiers kilomètres sont en assez bon état. Elle a dû être construite à grands frais car, à certains endroits, elle est taillée d’un côté dans la roche de la montagne et, de l’autre, construite avec des murs de pierre qui semblent avoir plutôt bien résisté au temps. La route est composéee de pierres volcaniques noires polies comme des pavés au fil du temps et, comme je l’ai découvert, plutôt glissantes lorsqu’elles sont mouillées, mais il n’y a pratiquement pas de flaques d’eau ou de boue tout au long du chemin. De part et d’autre on peut observer des plantations de cacao, café, bananes et autres cultures manifestement soignées et régulièrement récoltées. La route elle-même est également bien entretenue, l’herbe est maintenue courte et les arbres tombés sont enlevés pour permettre le passage d’une voiture ou d’un camion (j’imagine pour venir chercher la récolte). Les gens que j’ai rencontrés le long de celle-ci s’occupaient de leurs cultures ou l’entretenaient , tous très amicaux et surpris de voir ce type qui se promenait le long de ce passage carrossable. Je suppose que ce n’est pas l’endroit où la plupart des touristes vont pour faire l’expérience de la nature.
Finalement, route entretenue et jardins s’arrêtent et cèdent la place à un chemin qui traverse la forêt. En fait, ce n’est pas vrai, la route coloniale est toujours là dans toute sa largeur, mais n’est plus entretenue. On m’a expliqué que les Portugais ont conçu des routes et des chemins de fer allant jusqu’au centre de l’île, alors peut-être que celle que je suis aujourd’hui va elle aussi vers le centre et j’ai décidé d’explorer plus loin.
Lorsque les Portugais sont arrivés à Sao Tomé, l’île n’avait pas de population et les cultures vivrières traditionnelles n’existaient pas non plus. Les Portugais ont donc décidé de planter des arbres à pain le long de toutes les routes et voies ferrées afin de subvenir à une partie des besoins alimentaires des travailleurs (esclaves et contractuels) amenés à Sao Tomé depuis l’Angola, le Mozambique et les îles du Cap-Vert. Beaucoup de ces arbres à pain sont encore là, ils sont évidemment devenus énormes mais ils sont un signe certain de la présence d’une ancienne route en quelque sorte. Les fruits de l’arbre à pain sont assez agréables à manger, ils peuvent être consommés en chips, en frites, en purée (comme les pommes de terre) on en fait aussi une farine extrêmement nutritive et il y a probablement d’autres utilisations que je n’ai pas encore testées. Cependant, lorsqu’on les laisse (trop) mûrir sur l’arbre, ils se transforment en une boule de pâte blanche crêmeuse enfermée dans une peau épaisse qui explose littéralement lorsqu’elle tombe enfin sur le sol. Ce n’est certainement pas quelque chose que l’on a envie de recevoir sur la tête. Quoi qu’il en soit, j’avais l’impression d’avoir atteint la forêt tropicale qui fait la réputation de l’île, car au-delà des arbres à pain, je ne voyais plus que de la végétation tropicale dense.
Alors que je marchais le long du chemin, j’ai croisé une vieille dame qui venait dans ma direction et qui était visiblement ravie de me voir. Je n’ai pas vraiment compris ce qu’elle disait, si ce n’est qu’elle n’arrêtait pas de parler d’une “cabra” (ce qui, je pense, signifie chèvre) et elle s’est retournée et a marché avec moi. Un peu plus loin, nous avons effectivement rencontré un bouc (plutôt grand) et j’ai pensé qu’elle voulait peut-être que je l’aide à attraper l’animal, mais elle est simplement (bien que prudemment) passée devant l’animal et j’ai suivi. Un peu plus loin sur le chemin, nous sommes tombés sur une petite cabane où un homme âgé m’a donné une longue explication, que j’ai à peine comprise. Tout ce que j’ai pu en tirer, c’est que la dame était sa femme et qu’il m’a remercié de l’avoir aidée. Je ne savais pas comment lui dire que je n’avais rien fait d’autre que de marcher en sa compagnie pendant quelques centaines de mètres.
Poursuivant ma promenade, j’ai fini par atteindre ce qui semblait être la crête de la colline et j’ai été surpris de voir un oranger plein de fruits. Puis, un peu plus loin sur le chemin, je me suis retrouvé au milieu d’un immense complexe de bâtiments, en grande partie récupérés par la nature, devant lequel se trouvait tout un verger d’agrumes chargés d’oranges. Un peu plus loin, deux hommes apparemment installés dans les restes d’un des bâtiments, m’ont expliqué que cet endroit était utilisé comme ferme d’élevage de volailles, de chèvres, de porcs et d’autres animaux pendant la période coloniale. Je ne sais pas trop pourquoi ils ont choisi d’aller aussi loin sur la colline, mais ils n’ont certainement pas pensé petit. À partir de là, le chemin est devenu beaucoup plus difficile à suivre et, à plusieurs endroits, j’ai dû escalader des amas d’arbres et de branches tombés, si bien que j’ai fini par décider que ma promenade exploratoire de la journée s’arrêterait là. Selon l’application de mon téléphone (que faire d’autre sans carte), j’avais grimpé 600 mètres et parcouru un peu plus 6 kilomètres (jusqu’au sommet) , pas une vraie randonnée mais pas mal pour une promenade dominicale.
Bien entendu, je suis revenu par le même chemin que celui par lequel je suis arrivé (il n’y a qu’une seule route), mais il est surprenant de voir à quel point les choses peuvent être différentes selon le sens du voyage. A l’exception des serpents, il n’y a pas d’animaux dangereux en tant que tels sur l’île et je me sentais donc plutôt confiant en marchant dans la forêt, avec même un rayon de soleil traversant la canopée de temps en temps.
C’est alors que je suis tombé sur notre ami le bouc, debout au milieu de la route et me regardant avec des yeux qui n’avaient pas l’air amicaux. C’est juste un bouc, non ? Mais quand je me suis déplacé vers la droite, il s’est déplacé vers la droite, quand je me suis déplacé vers la gauche, il s’est déplacé vers la gauche et c’était un bougre assez grand. Je n’ai pas vraiment peur des chèvres, ni d’aucun animal d’ailleurs, mais mon dos est en voie de guérison après avoir été assez douloureux et me mesurer avec un bouc ne semblait pas être la meilleure idée du moment. J’ai commencé à chercher un bâton autour de moi, mais c’est intéressant de voir comment, au milieu de la forêt, quand on a besoin d’un morceau de bois, il n’y en a pas à portée de main. Au moins, je comprenais maintenant pourquoi la vieille dame (et son mari) étaient si heureux de ma présence, mais il est clair que si le bouc ne voulait pas s’en prendre à deux personnes, j’étais maintenant une proie facile. Alors que je réfléchissais à mes options, une chèvre (plutôt jeune) est apparue un peu plus loin sur le chemin et, réalisant que mon adversaire était un pervers, j’ai pris la mesure de la situation et me suis rapidement éloigné. Voilà, vous avez maintenant un aperçu de ma première rencontre avec la nature de Sao Tomé, qui est absolument magnifique et les gens vraiment sympathiques, alors n’hésitez pas à la visiter.
Nous espérons avoir de vos nouvelles bientôt, comme d’habitude,
Marc et Marie-Claude

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Sao Tomé

Pluie – Rain

Voici une semaine que je suis à Sao Tomé, plutôt dans le sud-est de l’île entre Sao Joao do Angolares où se trouve l’hôtel qui m’héberge et Riveira Peixe qui est la localité principale près du centre de la plantation. En fait la plantation s’étend jusque dans le sud de lîle vers Porto Alegre et a la réputation (dixit notre neveu, qui est venu ici en stage il y a deux ans) d’être une vraie pissotière parce qu’il pleut tout le temps. Notre neveu va jusqu’à prétendre que les pluies et l’humidité permanente ont même eu raison de son ordinateur, raison pour laquelle j’ai préféré voyager avec mon ancien laptop qui donne déjà des signes de fatigue depuis nos dernières semaines en RDC, mais curieusement depuis que je suis ici il fonctionne tout à fait normalement… allez comprendre.
Il faut dire que le « pispot » (pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Vondel, c’est l’équivalent flamand de pissotière, car je n’ai pas encore appris comment cela s’exprime en portugais) qui m’avait été annoncé ne s’est pas encore matérialisé, il est vrai qu’il a plu (deux fois) depuis que je suis ici, une fois pendant la nuit mais dès le lendemain il a fait grand beau et j’ai vu de la pluie ce matin, mais au moment où je vous écris ces lignes le soleil a refait son apparition et il fait radieux. Cela étant dit, mes collègues me disent que ce temps est tout à fait inhabituel et que pour l’un d’eux qui est arrivé il y a cinq mois, c’est la première fois qu’il voit un ciel bleu sans nuages.
Bon, assez parlé de pluie qu’il n’y a pas (encore) vraiment, ce n’est probablement pas ces informations-là qui vous intéressent le plus. Cette première semaine a été consacrée en grande partie à la prise de contact avec la plantation, qui est relativement jeune car elle a été replantée entre 2011 et 2014 sur des zone qui étaient précédemment des plantations d’état de cacao, café et aussi palmiers à huile, mais où partout il y des traces des développements massifs qui avaient été réalisés par les colons portugais avec même une voie de chemin de fer qui reliait la côté au centre de pays pour transporter les noix de coco, principale production de l’époque. A quelques très rares petits morceaux près, toutes les voies ont disparu, mais les tronçons parfois creusés dans la roche ou au contraire où des digues surélevées sont généralement toujours présentes et utilisées par la population pour accéder à leurs jardins ou la forêt pour aller chasser. De temps en temps il est possible de voir des vestiges d’ouvrages d’art permettant à la voie ferrée de traverser les multiples rivières et torrents qui parsèment le pays. La plupart de ces ponts sont écroulés et ont été remplacés par des gués, qui ne sont évidemment praticables que lorsque le niveau d’eau n’est pas gonflé par les pluies. A l’époque, les portugais bordaient toutes les voies (ferrées ou non) avec des arbres à pain pour stabiliser les coteaux et en même temps fournir un moyen de subsistance aux travailleurs car à l’origine l’île de Sao Tomé n’avait ni population ni plantes comestibles connues. Bref, un peu partout dans la plantation il y a des lignes d’arbres à pain massifs qui dénotent la présence d’une route ou d’une ancienne voie de chemin de fer et à juger du nombre de ces arbres que j’ai vu pendant les balades dans la plantation, les anciens colons n’avaient pas chômé. Dans la plantation elle-même, entre les palmiers, tous les grands arbres ont été préservés. D’une part cela permet aux oiseaux et en particulier aux rapaces, d’avoir un perchoir, mais d’autre part compte tenu de la grande fertilité du sol et des pluies abondantes, ceux-ci ne représentent pas une concurrence pour les éléments nutritifs nécessaires aux palmiers. En fait, la plantation n’utilise ni engrais chimiques ni pesticides et a été certifiée organique depuis quelques années. Il a toutefois été décidé d’essayer de booster un petit peu la production en appliquant un peu d’engrais organique, dans ce cas du fumier de moutons composté, mais les palmiers n’ont pas l’air de souffrir beaucoup du fait que jusqu’à ce jour ils n’ont eu que la fertilité du sol pour se développer. Un peu partout en bordure de la plantation (qui à certains endroits sont des petites parcelles limitées à la zone qui avait été défrichée pour y établir les plantations autrefois) il y a des cacaoyers, caféiers, poivriers, vanilliers plus ou moins exploités et évidemment des (restes) de plantations de cocotiers dont la taille suggère qu’ils sont là depuis très longtemps. Sans aucun doute favorisés par le climat, en une semaine j’ai déjà eu l’occasion de voir quatre serpents dans la plantation (indistinctement appelés cobras ici) et il semble que dans certaines parcelles les travailleurs ont même dû suspendre la récolte tellement il y en avait. Du coup, j’ai évidemment fait bien attention aux endroits où je mettais les pieds et les branches en-dessous desquelles je passais. Mais mes collègues me disent que depuis la présence d’Agripalma (2009) il n’y a jamais eu d’accident de morsure de serpent. Ce que j’ai aussi et entendu vu en nombre important sont les chasseurs qui partent vers le parc national pour y chasser tout gibier possible, principalement des singes et oiseaux. L’un des chasseurs rencontrés, armé d’une pétoire de fabrication russe, avait tiré six singes (dont plusieurs manifestement des jeunes) qu’il ramenait fièrement vers le village pour les manger. A la vue de notre mine peu enthousiaste, il s’est empressé d’ajouter qu’il allait aussi à la pêche si cela devait nous intéresser. Le seul moment où j’étais un peu moins fier était lorsque nous avons entendu plusieurs coups de feu tous proches alors que nous étions en train d’explorer des vestiges de plantation de cacao dans la forêt, j’ose espérer que les chasseurs savent faire la différence entre leur gibier et un visiteur…
La combinaison d’eau et de chaleur fait que la végétation est évidemment luxuriante et combinant cela avec un terrain accidenté et une multitude de petits torrents et autres cours d’eau crée une environnement assez extraordinaire, surtout lorsque l’on se retrouve soudainement surplombant la mer qui vient lécher les rochers en contre-bas. J’ai essayé de faire quelques photos pour illustrer cela, mais elles sont loin de refléter l’ambiance, les sensations et les odeurs. Les odeurs en particulier sont extraordinaires sans pour autant pouvoir réellement en déterminer l’origine car je n’ai pas nécessairement vu des fleurs ou des fruits qui pourraient en être l’origine, sans doute cachés dans la canopée des grands arbres qui nous surplombaient.
Parlant de saveurs, l’hôtel ou je suis logé, Roça Sao Joao, est une ancienne ferme, comme il en reste un peu partout dans l’île, qui est tenue par un chef dont la réputation n’est plus à faire au Portugal où il avait son propre show télévisé, et dont la cuisine est basée essentiellement sur les produits du terroir. La Roça (qui est l’équivalent de « plantation ») a encore ses propres serres et jardin potager dont proviennent les produits (légumes, fruits, épices) que l’on va récolter en fonction des besoins en plus des produits de la pêche locale. Le petit déjeuner est une orgie de fruits (carambole, cajamangue, fruit de la passion, ananas, avocat, papaye, goyave) que je dévore avant de partir à la plantation (pas trop tôt car ici le travail ne commence qu’à 7 heures) et le dimanche midi (aujourd’hui donc) le chef propose un menu de dégustation de 10 plats que j’ai l’intention de tester. Le restaurant et la cuisine est un même et grand espace ouvert sur une espèce de grande terrasse couverte en bois qui surplombe le baie de Angolares et où il est possible d’admirer tous les ingrédients exposés dans des plats ou accrochés aux poutres de la cuisine. Les choses sont un peu difficiles pour l’hôtel en ce moment car Covid aidant je suis le seul client pendant la semaine et un autre couple c’est ajouté hier soir en visite de la capitale. Pour les trois clients de ce jour il n’y a pas moins de dix personnes en cuisine, je sais puisqu’ils sont tous devant moi tandis que j’écris ces nouvelles sur l’une des tables du restaurant. La pandémie a mis un gros coup de frein à l’économie locale qui dépend principalement du tourisme et hormis les personnes qui sont ici pour des raisons professionnelles (comme moi) les seuls autres étrangers sont des jeunes (filles principalement) qui viennent du Portugal pour des projets d’études et/ou ONG, mais qui gravitent dans les environs de la capitale et ne descendent pas vers le sud (plus humide) alors que les plus belles plages sont dans le nord.
Hier j’ai accompagné un collègue jusqu’à la capitale (qui compte quand même 56.000 habitants) et en route nous nous sommes arrêtés dans une petite gargote locale pour manger un morceau de poisson fraîchement pêché dans la mer juste à nos pieds.  C’était délicieux, mais il ne faut pas être pressé et du coup nous sommes arrivés tout juste à temps au supermarché où mon collègue souhaitait faire ses provisions pour la semaine. Supermarché qui pourrait être n’importe où en Europe (enfin plutôt au Portugal compte tenu de la marque des produits que l’on y trouve). Nous étions un petit peu à la bourre, donc je n’ai pas vraiment eu l’occasion de prendre des photos des plus beaux bâtiments qui datent de l’époque coloniale et dont plusieurs sont vraiment bien préservés. Ce sera pour une prochaine fois…
Tandis que je profite de la chaleur tropicale de Sao Tomé, Marie-Claude profite du climat plus frais de la Normandie, où elle peaufine les aménagements de notre maison et se plie aux règles de confinement qui ne lui permettent pas de bouger beaucoup.
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

I have been in Sao Tome for a week now, in the south-east of the island commuting between Sao Joao do Angolares where the hotel I am staying at is located and Riveira Peixe which is the main town near the centre of the plantation. In fact, the plantation extends to the south of the island towards Porto Alegre and has the reputation (according to our nephew, who came here for an internship two years ago) of being a real piss pot because it rains all the time. Our nephew goes as far as to say that the rain and the permanent humidity even got the better of his computer, which is why I preferred to travel with my old laptop, which was already showing signs of fatigue since our last weeks in the DRC, but strangely enough, since I’ve been here, it’s been working perfectly normally… go figure.
It must be said that the permanent rain that was announced before I travelled has not materialised yet, It is fair to say that it has rained (twice) since I have been here, once during the night, but the next day it was very sunny and for the second I actually saw rain this morning when I woke up, but as I write this newsletter, the sun has come out again and it is a bright and pleasant (warm) day again. Having said that, my colleagues do tell me that this weather is quite unusual and that for one of them, who arrived five months ago, it is the first time he has seen a blue sky without clouds.
Well, enough about the rain not really happening (yet), it is probably not the information you are most interested in. This first week was largely devoted to getting to know the plantation, which is relatively young as it was replanted between 2011 and 2014 on areas that were previously state plantations of cocoa, coffee and also oil palms, but where everywhere there are traces of the massive developments that had been carried out by the Portuguese settlers, who went as far as building a railway that linked the coast to the centre of the country to transport coconuts, the main production at the time. With the exception of a few very small pieces, all the tracks have disappeared, but the sections sometimes dug into the rock or where the passage had to be raised are generally still present and used by the population to access their gardens or the forest to go hunting. From time to time it is possible to see the remains of bridges that allowed the railway to cross the many rivers and streams that dot the country. Most of these bridges have collapsed and have been replaced by fords, which are obviously only passable when the water level is not swollen by the rains. At the time, the Portuguese lined all the roads (railways or not) with breadfruit trees to stabilise the hillsides and at the same time provide a means of subsistence for the workers, as originally the island of Sao Tome had no population and no known edible plants. In short, all over the plantation there are lines of massive breadfruit trees that denote the presence of a road or an old railway line and judging by the number of these trees I saw while walking around the plantation, the old settlers had not been idle. In the plantation itself, between the palm trees, most of the large trees have been preserved. On the one hand this provides a perch for birds, especially raptors, but on the other hand, given the high fertility of the soil and the abundant rainfall, they do not compete for the nutrients needed by the palms. In fact, the plantation does not use chemical fertilisers or pesticides and has been certified organic for some years. However, it has been decided to try to boost production a little by applying some organic fertiliser, in this case composted sheep manure, but the palm trees do not seem to suffer much from the fact that up to now they have only had the fertility of the soil to grow on. All around the edges of the plantation (which in some places are small plots limited to the area that had been cleared in the past to establish the previous plantations) there are cocoa and coffee trees, and pepper and vanilla vines more or less exploited and of course (remnants of) coconut plantations whose size suggests that they have been there for a very long time. Undoubtedly favoured by the climate, in one week I already had the opportunity to see four snakes in the plantation (indistinctly called cobras here) and it seems that in some plots the workers even had to suspend the harvest because there were so many. So I was obviously very careful about where I stepped and which branches I walked under. But my colleagues tell me that since the presence of Agripalma (2009) there have never been any snakebite accidents. What I also saw and heard in large numbers were hunters going towards the neighbouring national park to hunt any game they could find, mainly monkeys and birds. One of the hunters we met while walking around the plantation, armed with a old Russian-made hunting rifle, had shot six monkeys (several of them obviously very young) which he proudly carried back to the village to eat. At the sight of our unenthusiastic face, he hastened to add that he would also go fishing if we were interested. The only time I was a little less proud was when we heard several gunshots nearby as we were exploring the remains of an overgrown cocoa plantation next to the forest, I hope the hunters can tell the difference between their game and a visitor…
The combination of water and heat makes the vegetation very lush and combining this with the rugged terrain and a multitude of small streams and rivers creates a rather extraordinary environment, especially when you suddenly find yourself overlooking the sea that licks the rocks below. I tried to take some pictures to illustrate this, but they are far from reflecting the atmosphere, the sensations and the smells. The smells in particular are extraordinary, but I could not really determine their origin because I did not necessarily see any flowers or fruits that could be the source, probably hidden in the canopy of the big trees that were above us.
Speaking of flavours, the hotel where I stay, Roça Sao Joao, is an old farmhouse, like the ones that are left all over the island, which in this case has been taken over and is run by a chef whose reputation is well known in Portugal where he had his own TV show, and whose cuisine is essentially based on local products. La Roça (which is the equivalent of “plantation”) still has its own greenhouses and vegetable garden from which the produce (vegetables, fruit, spices) are harvested according to need, in addition to the products of local fishing. Breakfast is an orgy of fruit (carambola, cajamango, passion fruit, pineapple, avocado, papaya, guava) that I devour before leaving for the plantation (not too early as work here work only starts at 7am) and on Sunday lunchtime (so today) the chef proposes a 10-course tasting menu that I intend to try. The restaurant and the kitchen are the same large open space on a large covered wooden terrace overlooking the Bay of Angolares, where you can admire all the ingredients displayed in dishes or hanging from the kitchen beams. Things are a bit difficult for the hotel at the moment as a result Covid. I am the only customer during the week and another couple came last night visiting from the capital. For today’s three guests there are no less than ten people in the kitchen, I know because they are all in front of me as I write this news on one of the restaurant tables. The pandemic has put a big dent in the local economy which depends mainly on tourism and apart from people who are here for professional reasons (like me) the only other foreigners are young people (mainly girls) who come from Portugal for study projects and/or NGOs, but who gravitate to the outskirts of the capital and don’t go down south (wetter) when the most beautiful beaches are in the north.
Yesterday I accompanied a colleague to the capital (which has a population of 56,000) and on the way we stopped at a small local restaurant to eat some grilled fish freshly caught in the sea just below us. It was delicious, but you can’t be in a hurry and so we arrived just in time at the supermarket where my colleague wanted to stock up for the week. A supermarket that could be anywhere in Europe (well, more like Portugal, given the brand name of the products they sell). We were a bit short of time, so I didn’t really have the opportunity to take pictures of the most beautiful buildings which date from the colonial era and many of which are really well preserved. That will be for another time…
While I am enjoying the tropical heat of Sao Tomé, Marie-Claude is enjoying the cooler climate of Normandy, where she is fine-tuning our house decoration and furnishing and complying with the confinement rules that do not allow her to move around much.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Les Alpes - The Alps

Les Vacances sont Finies – Holidays are Over

Nous sommes rentrés du Congo pour trouver une Europe confinée à différents degrés et de manière tellement variable que nos esprits simples ont un eu un peu de mal à comprendre comment les choses allaient se passer. Ayant, de fait, été assignée à résidence pendant un an à Mapangu, Marie-Claude (et moi) aspirions à être dans nos affaires pour reprendre pied en Europe et avons donc décidé d’aller nous installer en Normandie avant que les frontières belges ne se ferment. Nous pensions naïvement qu’après au plus un mois les chose se seraient calmées et que nous pourrions nous déplacer pour prudemment aller visiter nos proches et en particulier nos parents, enfants et petite-fille que nous n’avions plus vu depuis plus d’un an. Ça c’étaient nos plans à la fin du mois de janvier… depuis les choses ne se sont pas améliorées et nous avons fini par passer toutes nos vacances à deux en Normandie où nous avons été occupés à faire toutes sortes de travaux et petits aménagements dans la maison, toutes ces chose que nous avions prévu de faire de longue date et jamais le temps de s’y mettre. Tout n’est pas fini (il faut en garder pour de prochaines vacances) mais nous avons bien avancé et du coup nous n’avons pas vu le temps passer.
Maintenant ce sont les préparatifs pour notre prochaine mission. Dans un premier temps je partirai seul à Sao Tomé (petite île située dans le Golfe de Guinée) pendant un mois, en mission d’audit. Marie-Claude reste en Normandie pour continuer les petits travaux et s’occuper de Makala (notre chienne). Makala qui revit, même si elle reste maigre comme un clou et ne mange pas grand chose. Il faut dire que quand nous sommes arrivés du Congo nous étions persuadés Marie-Claude et moi que les jours de Makala étaient comptés, elle ne mangeait plus rien et avait beaucoup de mal à se déplacer. Maintenant elle court devant nous durant toutes les promenades que nous faisons de plus en plus longues et se précipite vers son bol dès que nous rentrons pour voir si par hasard des bonnes choses y auraient abouti.
Parlant de nos poilues, nous avons appris que malheureusement notre chat, Griezel, qui était restée avec nos remplaçants à la Cathédrale, est morte, probablement empoisonnée. Je soupçonne que les mécaniciens ont profité de mon départ pour mettre du poison contre les rats autour du générateur car ils prétendaient que sinon les rats mangeaient les fils électriques. Je m’étais toujours opposé à l’utilisation de poison et préconisé l’utilisation de pièges car j’avais vu les ravages que faisaient le poison sur la faune locale dans la plantation quand nous étions arrivé (serpents et rapaces morts). Mais les pièges il faut s’en occuper et le poison c’est plus “facile”. Comme Griezel chassait et mangeait ses proies, elle aura probablement attrapé un rat empoisonné et puis voilà…
Dans notre petit nid de Normandie nous avons eu pas mal de démêlés avec les rongeurs par le passé. Lors de notre dernier passage il y a près de 18 mois nous avions bardé la maison de pièges à souris pour éviter de retrouver des nids dans nos couettes, oreillers ou autre linge de maison. Surprenamment, nous n’avons trouvé ni souris (piégée ou non) ni trace de passage dans la maison, à croire qu’elles ne sont plus intéressées où que tous les accès sont fermés. Nous veillons toutefois à ne laisser aucune nourriture qui pourrait les attirer, chose que nous avons appris à faire de manière stricte en RDC pour les rongeurs et pour les cafards. Quel bonheur ici de ne pas devoir chasser des cafards dans la cuisine tous les matins… c’est une petite chose, mais vous ne pouvez pas imagines combien il est agréable de ne pas devoir tout enfermer dans des sacs hermétiques, y compris les appareils électroménagers dont les petits interstices semblent particulièrement prisés par les cafards pour y pondre.
Nous venons de réceptionner nos malles venues de Mapangu, juste à temps pour que je puisse récupérer certains équipements nécessaires à ma prochaine mission à Sao Tomé. Nous avons opté d’entreposer les malles dans la grange car, malgré nos précautions, il est certain que des cafards ont profité du voyage et nous espérons que les gelées nocturnes auront raison des insectes avant d’amener nos affaires dans la maison.
Le déballage reste à faire, donc nous ne savons pas encore combien de ces créatures ont profité du voyage. Généralement elles privilégient les objets en bois (masques et boîtes), mais tout ce qui présente des petites cavités est prisée pour y déposer des œufs qui n’attendent qu’un moment d’inattention pour éclore…
Nous ne savons pas encore grand chose de notre prochaine destination (temporaire) si ce n’est que c’est aussi un plantation de palmiers à huile située dans le sud de l’île de Sao Tomé, où il pleut beaucoup… La plantation est nettement plus petite que celle de Brabanta avec 2.100 hectares, mais c’est une plantation certifiée bio qui n’utilise donc ni pesticides ni engrais chimiques.
Sao Tomé est une petite île volcanique de 850km² mais dont le relief culmine quand même à plus de 2.000m d’altitude et dont la population est d’environ 200.000 habitants, dont plus de 25% vivent dans la capitale. J’ai un peu de mal à imaginer ce à quoi je dois m’attendre car la population de la ville de Sao Tomé n’est même pas le double de celle de la cité de Mapangu, à la différence qu’ici il y a un aéroport international, des supermarchés, hôtels, etc.
Cette fois pas de malles et de chien en cage pour le départ, je pars seul dans un premier temps avec juste deux petits sacs pour découvrir ce nouveau pays et laisse pour le moment Marie-Claude et Makala dans notre nid normand.
Je suis arrivé hier après-midi sur le territoire sao toméen après un voyage sans histoires mais quand même un départ très matinal, car mon taxi était à 3h05 devant la porte, et un monceau d’attestations et d’autorisations pour pouvoir voyager. Durant le mois que je passer ici je loge à l’hôtel, car les logements de la plantation sont tous occupés. l’hôtel est une ancienne batisse coloniale qui a été remise en état avec beaucoup de goût et dont, heureusement, le restaurant est ouvert malgré la pandémie. L’hôtel et le restaurant est tenu par un chef paraît-il célèbre au Portugal qui est toute la journée dans sa cuisine et prépare des plats avec des produits frais du jardin, rien que le petit déjeuner était déjà prometteur. A partir de demain je vais découvrir la plantation et je vous raconterai un peu plus à ce propos la semaine prochaine.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Montreuil l’Argillé
La nature reprend ses droit – Nature reclaiming its rights – Kapellen (Belgium)
Kapellen
A Sao Tomé aussi, masques et lavage des mains – In Sao Tomé also masks and nand washing
Vue de ma chambre ce matin – View from my room this morning
Les alentours de l’hôtel – Hotel surroundings

We returned from the Congo to find Europe confined to such varying degrees that our simple minds had some difficulty in understanding how things would work out. Having, in fact, been under house arrest for a year in Mapangu, Marie-Claude (and I) yearned to regain a foothold in Europe without the frustration of avoiding physical contact with everyone and so decided to move to Normandy before the Belgian borders closed. We naively thought that after a month at the most things would have calmed down and that we would be able to travel to visit our relatives and in particular our parents, children and granddaughter whom we had not seen for over a year. That was our plan at the end of January… since then things have not improved and we ended up spending our entire holiday the two of us in Normandy, where we were busy doing all sorts of work and small improvements to the house, all the things we had planned to do for a long time and never had time to do. It is not all finished (we have to save some for a future holiday) but we have made good progress and so we have not seen the time go by.
Now we are preparing for our next mission. At first I will go alone to Sao Tomé (a small island in the Gulf of Guinea) for a month, on an audit mission. Marie-Claude will stay in Normandy to continue the small jobs and to take care of Makala (our dog). Makala is alive again, even though she is still as thin as a rail and does not eat much. In fact, when we arrived from Congo we were convinced Marie-Claude and I that Makala’s days were numbered, she didn’t eat anything and had a lot of trouble moving around. Now she runs ahead of us on all the walks we take, which are getting longer and longer, and rushes to her bowl as soon as we get home to see if by chance any goodies have ended up there.
Speaking of our animals, we have learned that unfortunately our cat, Griezel, who had been staying with the new GM and his wife at the Cathedral, has died, probably poisoned. I suspect that the mechanics took advantage of our departure to put rat poison around the generator as they claimed that otherwise the rats would eat the wires. We always opposed the use of poison and advocated the use of traps because Marc had seen the havoc that poison was wreaking on the local wildlife on the plantation when we arrived (dead snakes and raptors). But traps have to be taken care of and poison is “easier”. As Griezel hunted and ate her prey, she probably caught a poisoned rat and then that was that…
In our little nest in Normandy we have had quite a few problems with rodents in the past. The last time we were here, nearly 18 months ago, we had put mouse traps around the house to avoid finding nests in our duvets, pillows and other household linen. Surprisingly, we did not find any mice (trapped or not) or any trace of them in the house, as if they were no longer interested or all accesses were closed. However, we are careful not to leave any food that might attract them, something we have learned to do strictly in the DRC for rodents and cockroaches. It is a small thing, but you cannot imagine how nice it is not to have to seal everything up in airtight bags, including appliances whose little gaps seem to be particularly popular with cockroaches for nesting.
We have just received our trunks from Mapangu, just in time for me to pick up some equipment for my next mission in Sao Tome. We opted to store the trunks in the barn as, despite our precautions, cockroaches have certainly taken advantage of the trip and we are hoping that the night frosts will get the better of the insects before we bring our stuff into the house.
The unpacking has yet to be done, so we don’t know yet how many of these creatures took advantage of the trip. Generally they prefer wooden objects (masks and boxes), but anything with small cavities is prized for depositing eggs that are just waiting for a moment of inattention to hatch…
We don’t know much about our next (temporary) destination yet, except that it is also an oil palm plantation located in the south of Sao Tome Island, where it rains a lot… The plantation is much smaller than Brabanta’s with 2,100 hectares, but it is a certified organic plantation which does not use pesticides or chemical fertilizers.
Sao Tomé is a small volcanic island of 850km² but with mountains reaching more than 2,000m and a population of about 200,000 inhabitants, of which more than 25% live in the capital. I cannot imagine what to expect because the population of Sao Tome is not even twice that of Mapangu, except that here there is an international airport, supermarkets, hotels, etc.
This time, no trunks and no dog in a cage for the departure, I am going alone at first with just two small bags to discover this new country and leave Marie-Claude and Makala in our Norman nest for the moment.
I arrived yesterday afternoon in Sao Tome after an uneventful journey but a very early start, as my taxi was at 3.05am in front of the door, and a heap of permits and other official documents to be able to travel. During the month that I will spend here I stay in a hotel, as the plantation’s accommodation is all occupied. The hotel is an old colonial building that has been tastefully refurbished and fortunately the restaurant is open despite the pandemic. The hotel and restaurant is run by a chef who is apparently famous in Portugal and is in the kitchen all day preparing dishes with fresh produce from the garden. The breakfast alone was promising. From tomorrow I will discover the plantation and I will tell you more about it next week.
Hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude


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Mapangu

Dernières Nouvelles de RDC – Last News from DRC

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Nous voici dans la toute dernière ligne droite, dans quelques heures nous prendrons l’avion pour l’Europe et laisserons derrière nous un chapitre important de notre vie dans ce pays (d’abord à l’époque de Mobutu et ensuite sous Kabila et Tshisekedi) car nous y aurons totalisé presque 9 ans soit pas loin d’un quart de notre vie de couple. Mapangu aura été pour nous la maison dans laquelle et l’adresse à laquelle nous aurons vécu le plus longtemps tous les deux de manière ininterrompue avec Budapest et Kapellen venant en deuxième place plus ou moins équivalente. Mais la RDC n’a quand même pas détrôné “Weatherlight”, logement (flottant) dans lequel nous avons vécu (certes à des adresses différentes) pendant un total de 7 ans. Depuis que nous sommes mariés (il y a 40 ans), nous avons totalisé le modeste chiffre de 29 adresses ou déménagements, certains plus compliqués que d’autres et vécu dans une multitude de logements différents, y compris un bus, une péniche et une roulotte.
Un changement comme celui que nous vivons actuellement est l’occasion de faire un rapide bilan sur les expériences, bonnes et mauvaises, de ces dernières années, mais dans l’ensemble nous quittons malgré tout Mapangu avec le cœur gros car malgré les péripéties que nous avons rencontrées ce fut une expérience inoubliable et unique que nous avons eu la chance de vivre.
A la blague certes, nous parlons de Mapangu comme étant la toscane congolaise et d’un certain point de vue ce n’est pas inexact. Les paysages sont superbes et le climat est généralement agréable, mais évidemment d’un point de vue culturel, culinaire et vie sociale ce n’est pas comparable. Nous avons eu la chance de vivre dans une maison très spacieuse (elle n’a pas été baptisée Cathédrale pour rien) avec des vues imprenables sur presque 360° avec la possibilité d’y faire pousser la majorité des fruits et légumes dont nous avions besoin.
Pendant la durée de notre séjour à Brabanta il y a eu de gros changements, d’abord au bureau de Kinshasa qui avait deux expatriés résidents et un personnel de près de 25 personnes et qui aujourd’hui ne compte plus que 6 agents locaux. A Mapangu le cadre social a fortement changé car nous sommes passés de treize expatriés résidents (seize avec ceux de Kinshasa y compris les partenaires) à un total de cinq, ce qui économiquement fait évidemment une énorme différence, mais impacte aussi très fortement la vie sociale en plantation. Il est probable que dans les mois à venir les choses reviennent à un meilleur équilibre, surtout parce que d’autres épouses d’expatriés vont rejoindre le projet et donc théoriquement offrir plus d’opportunités d’interactions hors du travail.
Nous avons connu des moments difficiles, jusqu’à nous obliger à évacuer tous les expatriés de la plantation à cause d’un risque d’agression qui était devenu trop grave. Souvenez-vous des deux jeunes experts des Nations Unies qui avaient été assassinés et qui ont été suivi par une invasion de milices populaires dans la toute la Province et sont arrivés presque jusqu’à la plantation. Heureusement une bonne partie du personnel non-essentiel et des familles avait déjà quitté la plantation et les autorités ont fini par repousser les rebelles, mais ce fut malgré tout un moment chaud.
Une autre expérience moins agréable s’est déroulée il y a environ un an et demi lorsqu’une bonne centaine de nos agents de sécurité se sont révoltés et sont venus assiéger les bureaux de la direction avec jets de pierres, menaces diverses, etc. que même la police n’a pas réussi à disperser sans que plusieurs de leurs agents ne soient blessés et évacués vers l’hôpital. Tout cela c’est terminé avec le départ négocié de près de 120 agents de sécurité et le licenciement de 10 délégués syndicaux, ce qui a évidemment continué à faire des vagues pendant une grande partie de l’année dernière.
La plantation a généralement été épargnée par la pandémie et, excepté le fait que cela nous a empêché Marie-Claude et moi de quitter la plantation pendant presque une année complète, les opérations ont pu continuer de manière quasi normale. Nous avons évidemment dû mettre en place dans toute la plantation tout un tas de mesures de précautions allant du lavage de mains, au port de masques en passant par la distanciation, mais le simple fait d’être isolé et difficile d’accès à probablement été un facteur majeur pour préserver Brabanta du Covid-19 car la vaste majorité de la population de Mapangu n’a pas et ne respecte pas les mesures de précautions à l’image des autorités locales qui se sont totalement désintéressées du problème.
Durant notre séjour en RDC nous avons eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires qui, nous l’espérons resteront en contact avec nous même si nous ne sommes plus dans le même pays voir le même continent. Une leçon de nos pérégrinations à travers le monde est qu’il est impossible de savoir quand et comment, mais il y a des amitiés qui se forment et qui perdurent même s’il est impossible de se voir pendant de nombreuses années, espérons que les nouvelles connaissances que nous avons acquises durant notre temps au Congo seront de celles qui ne s’effacent pas.
Vous devinerez que compte tenu des derniers préparatifs à faire avant de prendre la route vers l’aéroport (dans quelques heures seulement) nous n’allons pas écrire de roman fleuve cette fois, mais restez à l’écoute de nos prochaines aventures et merci de nous avoir suivi dans celle-ci.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Here we are in the very last straight line, in a few hours we will take the plane for Europe and will leave behind us an important chapter of our life in this country (first at the time of Mobutu and then under Kabila and Tshisekedi) because we will have totalled almost 9 years, almost a quarter of our life as a couple. Mapangu will have been for us the house and the address in which we both lived the longest uninterrupted period, with Budapest and Kapellen coming in second place more or less equivalent. But the DRC did not outdoing “Weatherlight”, the (floating) house in which we lived (albeit at different addresses) for a total of 7 years. Since we got married (40 years ago), we have totaled the modest figure of 29 addresses or moves, some more complicated than others, and lived in a multitude of different accommodations, including a bus, a barge and a Gypsy trailer.
A change like the one we are currently experiencing is an opportunity to take a quick look at the experiences, good and bad, of the last few years, but overall we still leave Mapangu with a heavy heart because despite the problems we had it was an unforgettable and unique experience that we were lucky enough to live.
Jokingly, of course, we talk about Mapangu as the Congolese Tuscany and from a certain point of view this is not inaccurate. The landscapes are superb and the climate is generally pleasant, but obviously from a cultural, culinary and social point of view it is not comparable. We were lucky to live in a very spacious house (it was not named Cathedral for nothing) with breathtaking views of almost 360° with the possibility to grow most of the fruits and vegetables we needed.
During our stay at Brabanta there were big changes, first in the Kinshasa office which had two expatriate residents and a staff of almost 25 people when we arrived and now only 6 local agents. In Mapangu the social framework has changed greatly as we have gone from thirteen resident expatriates (sixteen with those in Kinshasa including partners) to a total of five, which obviously makes a huge difference economically, but also has a very strong impact on the social life on the plantation. It is likely that in the coming months things will return to a better balance, especially because other expatriate spouses will join the project and thus theoretically offer more opportunities for interaction outside work.
We have gone through difficult times, to the point where we had to evacuate all the expatriates from the plantation because of a risk of aggression that had become too serious. Remember the two young United Nations experts who were assassinated and who were followed by an invasion of popular militias throughout the Province and arrived almost to the plantation. Fortunately, many of the non-essential personnel and families had already left the plantation and the authorities eventually drove the rebels back, but it was still a stressful moment.
Another less pleasant experience took place about a year and a half ago when over a hundred of our security agents rebelled and came to besiege the offices of the management with stone throwing, various threats, etc., which even the police were unable to disperse without several of their agents being injured and evacuated to hospital. All of this ended with the negotiated departure of nearly 120 security guards and the dismissal of 10 union delegates, which obviously continued to make waves for much of last year.
The plantation was generally spared the pandemic and, except for the fact that it prevented Marie-Claude and I from leaving the plantation for almost a full year, operations were able to continue in an almost normal manner. We obviously had to put in place a host of precautionary measures ranging from hand washing, wearing masks and distancing ourselves, but the mere fact of being isolated and difficult to access was probably a major factor in keeping Brabanta free of Covid-19 as the vast majority of the Mapangu population does not have and does not respect precautionary measures taking example from the local authorities who totally disregarded the problem.
During our stay in the DRC we had the chance to meet extraordinary people, who we hope will stay in contact with us even if we are not in the same country or continent anymore. One lesson from our peregrinations around the world is that it is impossible to know when and how, but there are friendships that are formed and that last even if it is impossible to see each other for many years, let’s hope that the new friends we have acquired during our time in the Congo will be among the ones that do not fade away.
You will guess that given the final preparations to be made before heading to the airport (in just a few hours) we are not going to write a full novel this time, but stay tuned for our next adventures and thank you for following us in this one.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mapangu

Malles – Trunks

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Une page est en train de se tourner pour nous car après cinq années sédentarité à “la Cathédrale” pour Brabanta, ce qui en fait le lieu où, en quarante ans de vie commune, nous avons résidé le plus longtemps, nous sommes sur le point de changer d’affectation et il nous faut à présent libérer la maison pour faire place à la relève. Heureusement le couple qui nous succède nous facilite grandement la tâche car ils reprennent la grande majorité des choses que nous avions achetées pour décorer ou équiper la maison et nous évitent ainsi de devoir les emballer ou leur trouver un acquéreur. Mais il n’en reste pas moins que nombre d’affaires plus personnelles doivent être empaquetées dans malles et valises en vue d’être expédiées vers l’Europe qui est notre prochaine étape, temporaire, elle aussi. C’est incroyable ce que nous avons pu accumuler en cinq ans de vie ici à Mapangu, mais pas vraiment surprenant car c’était notre lieu de résidence permanent et compte tenu de l’isolement et des opportunités quasi nulles de se distraire hors de la maison, surtout pour Marie-Claude, il fallait avoir tout le nécessaire pour bricoler, coudre, cuisiner, jardiner, etc. Pour cela nous avions, petit à petit, ramené des outils, accessoires et fournitures qui n’ont pas nécessairement tous été utilisés ou usés complètement. En outre, Marie-Claude n’ayant pas d’activité professionnelle ici devait trouver des moyens de s’occuper tous les jours à la maison car dans les environs accessibles il n’y a aucun moyen de distraction, à Mapangu le marché de la semaine offre , indéfiniment, la même panoplie limitée des mêmes produits (pagnes, accessoires en plastique, manioc, maïs, arachides, oignons) ce qui n’incite pas vraiment à la sortie et hormis l’un ou l’autre bar où il est possible de boire une bière au son d’une installation de musique dont les meilleurs jours sont largement dépassés, il n’y a aucune autre activité excepté la plantation. Ce n’est pas tout à fait exact car durant notre “mandat présidentiel” comme l’ont présenté nos collègues à la soirée bridée Covid organisée pour notre départ vendredi, nous avons durant ces cinq années occasionnellement fait des sorties pique-nique / barbecue en équipe sur la rivière Kasaï pour aller sur un banc de sable et essayer de nager, pour les plus courageux, dans les zones sans trop de courant. Mais cela nécessite toute une organisation qu’il est difficile de justifier pour juste nous deux. Parlant de départ, nous avons eu l’agréable surprise d’une peinture-portrait commanditée et offerte, à titre privé, par un entrepreneur que Marc a engagé et lancé sur le marché durant sa période de direction (voir photo de l’oeuvre ci-jointe).
Le hasard fait que ce week-end correspond au seul vrai long week-end de l’année car samedi et lundi sont fériés et donc idéal pour que nous puissions faire nos paquets. De plus, depuis vendredi Marc a officiellement passé la main à son successeur et dispose donc (théoriquement) d’un peu plus de temps pour s’occuper des préparatifs de départ. Cela ne veut toutefois pas dire que nous avons changé nos horaires car, avant que nous nous envolions vers de nouveaux horizons, il est important que le nouveau DG puisse visiter toutes les sections de la plantation et nous disposons de juste assez de jours jusqu’à la veille de notre départ pour faire cela, donc jusqu’à la fin (sauf ce long week-end évidemment) nous continuons à sauter hors du lit à 4h25 du matin.
Makala, notre chienne qui n’en n’est pas à son premier déménagement, sent que quelque chose se prépare. C’est d’autant plus évident que la cage dans laquelle elle fera le voyage en avion, dans un premier temps de Mapangu à Kinshasa et puis de la RDC vers la Belgique, est à présent installée dans le salon pour qu’elle reprenne l’habitude de s’y installer et limiter ainsi (nous l’espérons) le stress du voyage pour notre compagne depuis déjà 13 ans. Griezel, notre chatte, restera ici à la Cathédrale car le nouveau DG et son épouse ont décidé de l’adopter et nous avons estimé que c’était pour le mieux compte tenu de l’incertitude de notre prochaine destination et que l’on dit que les chats sont souvent plus attachés à leur maison qu’à leur maître. Elle nous manquera car c’est une compagne très câline et douce, mais nous avions du mal à imaginer comment nous déplacer entre différents pays en Europe avec un chien et un chat, surtout ne sachant pas trop comment elle accepterait un changement drastique de son environnement après une vie sédentaire sans oublier le danger de routes, autres chiens et chats, le froid…
Le nouveau DG reprend donc la Cathédrale, la piscine, le vélo et le chat, plus une quantité impressionnante de petites choses diverses allant de la décoration (masques, tapis du Kasaï, tableaux, etc.) aux divers appareils électroménagers qui ont survécu grâce au fait que seule Marie-Claude s’en est servie (et exceptionnellement Marc avec des autorisations spéciales). Alors que dans d’autres maisons il faut sans cesse réparer ou remplacer les appareils ou machines (four à micro-ondes, grille pain, bouilloire, machine à laver, sécheuse, cuisinière, etc.) nous avons réussi à préserver les nôtres pendant toute la durée de notre séjour ici, mais en veillant à ce que personne n’y touche ou alors seulement sous étroite supervision.
Vous comprendrez que, compte tenu des opérations en cours pour le moment, ces nouvelles seront un petit peu plus brèves que d’habitude. Nous essayerons toutefois de vous envoyer un dernier bilan la semaine prochaine, qui sera alors notre ultime missive depuis la RD Congo, mais nous ne manquerons pas de vous tenir informé de toute nouvelle aventure dans laquelle nous nous embarquerions après celle-ci.
A très bientôt vous lire ou vous voir,
Marc & Marie-Claude

Appel à Sanga² – Muster at Sanga²
Petit déjeuner sur la terrasse – Breakfast on the terrace
Qui est le chef? – Who is the boss?

A page is being turned for us because after five years of sedentary life in “the Cathedral” for Brabanta, which makes it the place where, in forty years of living together, we have stayed the longest, we are about to change our assignment and we now have to vacate the house to make way for the next general manager. Luckily the couple who is succeeding us makes our task much easier as they are taking over the vast majority of the things we bought to decorate or equip the house and so we do not have to pack them up or find a buyer for them. But the fact remains that many more personal items have to be packed in trunks and suitcases to be shipped to Europe, which is our next, temporary, destination. It is amazing what we have been able to accumulate in five years of residence here in Mapangu, but not really surprising as this was our permanent home and given the isolation and the almost zero opportunities to do anything outside the house, especially for Marie-Claude, we had to have everything we needed to tinker, sew, cook, garden, etc. To do this we had, little by little, brought back tools, accessories and supplies which were not necessarily all used or completely worn out. In addition, Marie-Claude, not having a professional activity here, had to find ways to keep herself busy at home every day because in the accessible surroundings there is no means of distraction, in Mapangu the weekly market offers, indefinitely, the same limited panoply of the same products (fabrics, plastic accessories, cassava, corn, peanuts, onions) which does not really encourage us to go out, and apart from one or other bar where it is possible to drink a beer to the sound of a music installation whose best days are long gone, there is no other activity except the plantation. This is not quite true because during our “presidential mandate” (as our colleagues presented my term at Brabanta during the Covid limited party organised on Friday), we have during these five years occasionally gone on picnic/barbeque outings as a team on one of the sand banks on the Kasaï river and try to swim, for the bravest of us, in areas without too much current. But this requires quite an organisation which is difficult to justify for just the two of us. Speaking of departure, we had the pleasant surprise of being offered a portrait painted on commission from one of the contractors that Marc hired and helped develop his business during his period of management (see photo of the work attached).
By chance, this weekend was the only real long weekend of the year, as Saturday and Monday are public holidays and therefore ideal for us to pack. Moreover, since Friday Marc has officially handed over to his successor and therefore has (theoretically) a little more time to take care of the preparations for departure. However, this doesn’t mean that we have changed our schedule, because before we fly off to new horizons, it is important that the new GM get’s a chance to visit all the sections of the plantation and we have just enough days until our departure to do this, so until the end (except this long weekend of course) we continue to jump out of bed at 4:25am.
Makala, our dog, who is not a first-time mover, senses that something is coming. This is all the more obvious as the cage in which she will be travelling by plane, first from Mapangu to Kinshasa and then from the DRC to Belgium, is now installed in the living room so that she can get back into the habit of settling down there and thus (we hope) limit the stress of the trip for our companion for already 13 years. Griezel, our cat, will stay here at the Cathedral as the new GM and his wife have decided to adopt her and we felt that this was for the best given the uncertainty of our next destination and that it is said that cats are often more attached to their homes than to their owners. We will miss her because she is a very cuddly and gentle companion, but we had difficulty imagining how we would move between different countries in Europe with a dog and a cat, especially not knowing how she would accept a drastic change in her environment after a sedentary life in the bush, without forgetting the danger of roads, other dogs and cats, the cold… The new GM ill move into the Cathedral, and take over the swimming pool, the bicycle and the cat, plus an impressive amount of small and diverse things from decoration (masks, Kasai carpets, paintings, etc.) to various household appliances that have survived thanks to the fact that only Marie-Claude has used them (and exceptionally Marc with special permission). Whereas in other houses the appliances or machines (microwave oven, toaster, kettle, washing machine, dryer, cooker, etc.) have to be constantly repaired or replaced, we have managed to preserve our own for the duration of our stay here, but by making sure that no one touches them or only under close supervision.
You will understand that, given the operations underway at the moment, this news will be a little shorter than usual. However, we will try to send you a final update next week, which will then be our last missive from the DR Congo, but we will not fail to keep you informed of any new adventure we embark on afterwards.
We look forward to reading or seeing you soon,
Marc & Marie-Claude

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Anecdotes

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Avec les évènements rapportés dans le monde, allant de la pandémie qui prend de l’ampleur un peu partout jusqu’aux récents troubles dans la capitale des Etats-Unis, les histoires de notre coin de brousse peuvent paraître plutôt anodines, mais méritent malgré tout d’être enregistrées ne fut ce que pour nous en souvenir dans l’avenir quand notre mémoire sera moins claire ou pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de vivre ces moments.
La première anecdote concerne un passager (un de nos travailleurs) qui avait demandé de pouvoir prendre place dans ma voiture pour rejoindre Mapangu après la pause de midi. C’est presque journellement que j’ai des personnes qui profitent de mon voyage de retour vers les bureaux après ma pause-déjeuner à la maison, pour rentrer chez eux sans devoir attendre le camion chargé de les ramener et, généralement, ils m’attendent au niveau des bureaux agro (qui se trouvent sur le chemin, un peu en-dessous de la Cathédrale). Cependant, il arrive que l’on m’attende à la sortie de la Cathédrale pour être certain d’avoir une place dans la voiture, car celles-ci sont très convoitées. Dans la mesure où ils portent un masque, j’accepte généralement de les prendre sachant que cela leur économise quelques heures après une journée de travail parfois assez pénible. Ce jour-là il n’y avait qu’un seul travailleur qui m’attendait à la barrière de la Cathédrale et je l’ai laissé monter à l’arrière de la voiture après qu’il m’ait dit vouloir aller à Mapangu. Après avoir fait une centaine de mètres je me suis rendu compte que la portière par laquelle il était entré dans la voiture était mal fermée et je lui ai demandé de refermer la portière correctement, mais comme je l’ai déjà expliqué dans d’autres message, les mécanismes d’ouverture des portières de voiture restent un mystère pour beaucoup de personnes ici et plutôt que de perdre du temps je me suis arrêté, je suis sorti de la voiture et ai refermé correctement la portière. A ma grande surprise, lorsque j’ai repris ma place le monsieur se comportait comme un oiseau nouvellement enfermé dans une cage en se jetant violemment contre la portière et les fenêtres de la voiture et j’ai cru que, soit je lui avait peut-être coincé quelque chose en refermant la portière, soit qu’il avait une urgence soudaine car il n’arrêtait pas de dire “pardon” “pardon”. Je suis donc ressorti de la voiture pour aller ouvrir la portière et sans me donner d’explication il a sauté au-dessus du siège pour sortir précipitamment par la porte du conducteur et s’enfuir à toutes jambes en criant “pardon” “pardon”, abandonnant son sac dans la voiture. Très perplexe, je me suis arrêté au Germoir (bureaux agro) et ai signalé aux agents de sécurité qu’un travailleur terrorisé avait fui de ma voiture en y abandonnant ses affaires que j’ai laissé à leurs soins pour qu’ils puissent les lui restituer lorsqu’il ressortirait de la plantation où il s’était caché.
Vu le nombre de travailleurs que nous avons j’ai évidemment du mal à tous les reconnaitre et c’est encore plus difficile lorsque ceux-ci sont masqués. Je suis donc remonté avec l’un des divisionnaires jusqu’à la barrière de la Cathédrale pour interroger le gardien en poste sur l’identité du travailleur, puisque c’est à cet endroit que je l’avais pris en charge, mais le gardien ne put rien nous dire si ce n’est qu’il savait que c’était un des travailleurs de Brabanta.
Le lendemain on m’a rapporté que l’individu en question était passé par la plantation pour arriver, par derrière, jusque dans le jardin de l’un de nos divisionnaires où il a interrogé le jardinier pour savoir si le DG était bien parti parce que j’aurais eu l’intention de le tuer. Quand il a expliqué ce qui s’était passé le jardinier aurait rigolé et disant que le DG était maniaque pour la fermeture des portes de la voiture et que cela arrivait souvent qu’il s’arrête pour bien refermer les portières. C’est vrai que cela m’arrive de temps en temps de m’arrêter pour refermer l’une ou l’autre porte parce que c’est plus rapide que d’essayer d’expliquer la manœuvre, mais je ne savais pas que c’était au point de d’avoir la réputation de faire une fixation la-dessus…
Une autre anecdote récente, un peu plus dramatique celle-ci car elle implique malheureusement mort d’homme, concerne les autorités judiciaires de Mapangu. Tout a commencé avec un mandat d’amener lancé par l’antenne du Parquet de Mapangu à l’encontre d’un habitant de la cité de Mapangu. Lorsque les agents du Parquet sont arrivés au domicile de celui-ci il était absent et seule son épouse était à la maison. A défaut du mari, les agents du Parquet on voulu arrêter la dame, mais un voisin (qui est aussi policier) s’est interposé en faisant remarquer que la faute et donc le mandat d’amener était individuel et qu’il n’était donc pas justifié d’arrêter l’épouse en lieu et place du monsieur recherché. Les agents du Parquet sont donc retournés à leur bureau bredouilles, pour y être invectivé par leur chef (OPJ ) qui leur a reproché de ne pas avoir arrêté quelqu’un (chaque arrestation représente une rentrée d’argent, car même si innocent il faut payer quelque chose pour sortir). Pour se “venger” les agents du Parquet n’ont rien trouvé de mieux que d’aller agresser physiquement le policier qui en est malheureusement décédé.
La famille et les voisins du policier défunt ont à leur tour décidé de prendre les choses en main et, en guise de représailles, se sont attaqué au Parquet (d’où les agents concernés avaient déjà fui après l’annonce du décès du policier) et ont sérieusement tabassé l’OPJ du Parquet et détruit puis incendié par la même occasion le bâtiment. L’OPJ se trouve à présent à l’hôpital en assez mauvais état et à leur tour les auteurs de l’attaque du Parquet ont pris la fuite. Compte tenu des évènements, appel a été fait aux forces de l’ordre d’Ilebo, mais les autorités territoriales n’ayant pas de moyens (ni de transport, ni financier) et la Province restant sourde à leur demande d’assistance, il a fallu attendre quelques jours pour que le renfort demandé puisse finalement atteindre Mapangu après avoir réquisitionné une embarcation et emprunté de l’argent pour acheter du carburant. Entre temps tous les responsables ont fui, certains ayant fait savoir à leur famille qu’ils étaient déjà à des centaines de kilomètres et donc il est peu probable qu’ils soient inquiétés car la mémoire est courte ici. Outre le fait qu’elles sont évidemment “venues pleurer” chez nous pour obtenir une aide financière et matérielle pour l’équipe venue d’Ilebo, les autorités territoriales ont décidé que, jusqu’à nouvel ordre, l’antenne du Parquet de Mapangu serait supprimée et que toutes les affaires devraient dorénavant être traitées par le Parquet d’ Ilebo. Ceci devrait théoriquement nous être favorable car les plaignants devront à présent se rendre à Ilebo avant de pouvoir faire part de leurs doléances (parfois farfelues, mais qui impliquent toujours l’arrestation de la personne incriminée, quel que soit le délit). Par contre, cela veut dire aussi que, lorsque nous aurons besoin de l’intervention des autorités en cas de vols par exemple, il sera désormais nécessaire de faire appel à Ilebo et donc à chaque fois de financer le déplacement des agents chargés de l’intervention. Mais au moins nous aurons moins de travailleurs qui se feront arrêter pour un oui ou pour un non tel que retard de paiement de loyer, belle-famille qui estime ne pas avoir été payée correctement pour la dot de leur fille, fils qui aurait fauté avec la fille d’un voisin, etc.
Nous réalisons toutefois que pour le moment les évènements de notre coin de brousse font pâle figure par rapport aux frasques des autorités de certains pays dits civilisés. Soyez prudents et prenez soin de vous et de vos proches,
Marc & Marie-Claude

Lever du jour – Day break
Port public de Mapangu – Mapangu public port

With the events reported around the world, from the pandemic that is progressing almost everywhere to the recent unrest in the capital of the United States, the stories from our remote bush may seem rather trivial, but they deserve to be recorded if only to remind us of them in the future when our memory will be less clear or for those who have not had the opportunity to experience these moments.
The first anecdote relates to a passenger (one of our workers) who wished to join me in my car to go to Mapangu after the lunch break. It is almost every day that I have people taking advantage of my trip back to the office after my lunch break to go home without having to wait for the bus to bring them back and they usually wait for me at the agric. offices (which are along the way, a little further down from the Cathedral). However, sometimes they wait for me at the gate of the Cathedral to secure a place in the car, as they are very coveted. As long as they are wearing masks, I generally accept to take them knowing that it saves them a few hours after a, sometimes, quite hard day’s work. That day there was only one worker waiting for me at the Cathedral gate and I let him get into the back of the car after he told me he wanted to go to Mapangu. After driving a few 100 metres I realised that the door through which he had entered the car was not properly closed and I asked him to close it properly, but, as explained in other messages, the mechanisms for opening car doors remain a mystery to many people here and rather than waste time I stopped, got out of the car and closed the door properly. To my surprise, when I got back to my seat the gentleman was behaving like a bird newly locked in a cage by throwing himself violently against the car door and windows and I thought that either I had perhaps jammed something when I closed the door or he had a sudden emergency as he kept saying “sorry” “sorry”. So I got out of the car to go and open the door and to my surprise he jumped over the seat, rushed out through the driver’s door and ran off in a hurry shouting “sorry” “sorry” leaving his bag in the car. Very perplexed, I stopped at the Germoir (agric. offices) and reported to the security guards that a terrorised worker had fled my car, leaving his belongings behind, which I left in their care so that they could return them to him when he came out of the plantation where he had hidden.
Given the number of workers we have, I obviously find it difficult to recognise all of them and it is even more difficult when they are masked. So I went back up with one of the superintendents to the Cathedral gate to question the guard on duty about the identity of the worker, since that’s where I had taken him in, but the guard could not tell us anything except that he knew he was one of the workers from Brabanta.
The next day I was told that the individual in question had arrived through the plantation to the garden of one of our superintendents, where he questioned the gardener to find out whether the GM had left because he thought I intended to kill him. When he explained what had happened the gardener laughed and said that the GM was maniacal about closing the car doors and that he often stopped to close them. It is true that I occasionally stop to close one or the other car door because it is often quicker than trying to explain how to go about it, but I did not know that it was to the point of having a reputation for being obsessed with it…
Another recent anecdote, a little more dramatic because it unfortunately involves the death of a man, concerns the judicial authorities in Mapangu. It all began with a summons issued by the Mapangu Public Prosecutor’s Office against an inhabitant of the township of Mapangu. When the agents of the public prosecutor’s office arrived at his home he was absent and only his wife was at home. In the absence of the husband, the officers of the public prosecutor’s office wanted to arrest the woman, but a neighbour (who is also a police officer) intervened, pointing out that the offence and therefore the warrant was individual and that it was therefore not justified to arrest the wife in place of the wanted man. The officers of the public prosecutor’s office therefore returned to their office empty-handed, only to be insulted by their chief (OPJ) unhappy for them not having anyone (any arrest involves a payment of some sort to be released, even if innocent). In order to get “revenge”, the officers of the public prosecutor’s office found nothing better than to physically assault the policeman who unfortunately died.
The family and neighbours of the deceased police officer decided to take matters into their own hands and, in retaliation, attacked the Public Prosecutor’s Office (from which the officers concerned had already fled after the announcement of the officer’s death) and seriously beat up the Public Prosecutor’s Office’s OPJ and destroyed and then set fire to the building at the same time. The OPJ is now in a fairly bad state in hospital and in turn the perpetrators of the attack on the Public Prosecutor’s Office have fled. In view of the events, an appeal was made to the Ilebo law enforcement, but as the territorial authorities had no means (neither transport nor financial) and the province remained deaf to their request for assistance, it was necessary to wait a few days before the requested reinforcement could finally reach Mapangu after having requisitioned a boat and borrowed money to buy fuel. In the meantime, all those responsible have fled, some of them having told their families that they were already hundreds of kilometres away, so they are unlikely to be worried as memory is short here. Apart from the fact that as usual they “came to beg” for financial and material help from Brabanta, the territorial authorities have decided that until further notice the Mapangu branch of the Public Prosecutor’s Office will be closed and that all cases should henceforth be handled by the Ilebo Public Prosecutor’s Office. This should theoretically be favourable to us, as complainants will now have to go to Ilebo before they can express their grievances (sometimes far-fetched, but always involving the arrest of the person in question, whatever the offence). On the other hand, this also means that, when we need the intervention of the authorities in case of theft for example, it will now be necessary to call on Ilebo and therefore each time to finance the travel of the agents in charge of the intervention. But at least we will have fewer workers who will be arrested for trivial matters such as late payment of rent, in-laws who feel they haven’t been paid properly for their daughter’s dowry, a son who has made a “mistake” with a neighbour’s daughter, etc.
However, we realise that for the moment the events in our corner of the world are pale in comparison to the antics of the authorities in certain so-called civilised countries. Be careful and take care of yourself and your loved ones,
Marc & Marie-Claude


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Nouveaux/New Horizons

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Un des grands avantages de la saison des pluies ici à Mapangu est que l’air est généralement très dégagé ce qui nous permet de voir au loin tout autour de la maison. Sans jumelles nous pouvons deviner la présence des plus grosses embarcations sur la rivière Kasaï et avec des jumelles il est possible de distinguer au loin la palmeraie située à l’autre bout de la plantation qui se prolonge jusqu’à l’horizon.
Comme nous l’avons déjà certainement décrit de nombreuses fois dans nos nouvelles précédentes, le fait d’être situé au sommet d’une colline nous donne une perspective qui va à perte de vue dans toutes les directions, et, en particulier en cette saison (sauf quand il pleut évidemment) notre vue est spectaculaire.
Certes notre horizon a changé au cours des années passées ici car, d’une part les palmiers ont grandi limitant ainsi la distance que notre regard peut parcourir, mais d’autre part aussi, hélas, les autochtones ont brûlé une bonne partie des forêts survivantes bordant leurs villages, pour y planter des produits alimentaires ou rabattre des proies.
Plus proche de notre quotidien dans notre parcelle, les nombreuses fleurs, arbres et arbustes que nous avons planté ou laissé s’épanouir naturellement ont graduellement animés les abords qui étaient quelque peu démunis de couleurs à notre arrivée. Pour raisons de facilité, précédemment, le “gyrobroyeur” était passé sur toute la parcelle, liquidant dans son élan tout les arbustes florifères naturels.
De nouveaux horizons, ce sont aussi ces changements qui ont été imposés par la pandémie et qui vont continuer à influencer notre vie à tous pendant encore un moment avec beaucoup moins de voyages, certains pays étant même devenus inaccessibles à la majorité des voyageurs, des modes de voyage différents (j’ai lu récemment que le trafic aérien avait diminué de 67% depuis le début de la pandémie et que beaucoup d’avions ne voleraient probablement plus jamais à cause de la forte baisse du nombre de passagers) et l’impossibilité de se rassembler au-delà de petits groupes contrôlés. Il est certain que l’élaboration de vaccins devrait changer les choses et ramener notre vie à une norme plus habituelle, mais qui aurait pu imaginer il y a un an, lors de l’émergence de ce virus, que plus de douze mois plus tard, nous serions encore toujours otages de ces microscopiques créatures.
Nous sommes arrivés ici à Mapangu il y a presque cinq ans pour redécouvrir un Congo qui n’a, de fait, pas beaucoup changé depuis notre séjour à la fin des années quatre-vingt, il n’y a pas eu de nouveau projet de développement d’envergure et, mis à part quelques routes remises plus ou moins en état par des sociétés chinoises, les infrastructures ont continué à se dégrader et la population vit dans les mêmes conditions de précarité voir pis qu’il y a trente-cinq ans. Mais dire qu’il n’y a pas eu de changements serait inexact, la ville de Kinshasa a explosé en taille avec de nombreux nouveaux bâtiments dans le centre ville et des avenues qui ont été élargies et modernisées, un nouveau terminal aéroportuaire international (petit mais fonctionnel) et surtout un réseau de téléphonie mobile qui couvre la quasi totalité du pays. Une grande partie de la population vit toujours dans des cases fabriquées avec de la boue et de la paille, sans eau et sans électricité, avec un taux d’analphabétisme probablement plus élevé qu’il ne l’était lors de notre premier séjour dans le pays, mais beaucoup sont équipés d’un téléphone mobile qui leur permet parfois d’appeler et à défaut d’écouter de la musique. La recharge des batteries de téléphone se fait soit via l’un des notables du village qui possède un paneau solaire ou avec une lampe solaire Wakawaka qui est devenu presque le standard des familles de Mapangu. Cette technologie nous permet de rester en contact avec nos proches, avec même la possibilité de se voir par vidéo interposée, alors que lors de notre précédent séjour il n’y avait que la “phonie”, une radio qui permettait de communiquer d’un poste à l’autre sur plusieurs centaines de kilomètres ou la poste (qui fonctionnait assez bien à cette époque) qui nous permettait d’échanger des nouvelles avec la famille et les amis restés en Europe (il fallait quand même trois semaines pour qu’une lettre arrive à destination). Ce serait médire que la poste ne fonctionne plus car j’ai reçu du courrier à plusieurs reprises (factures et extraits de rôle émanant de nos autorités financières belges), mais certaines auront quand même mis plus de deux ans pour nous parvenir, ce qui est aussi assez extraordinaire.
Après douze mois de confinement à Mapangu, nous allons nous aussi changer d’horizons car fin de ce mois nous rentrons en Europe pour des vacances, mais aussi pour un changement plus drastique car en principe notre séjour ici à Mapangu est terminé. Mon successeur a été désigné et (sauf pied de nez de dernière minute du Covid-19) devrait arriver ici à Mapangu dans moins d’une semaine pour nous laisser le temps de faire une remise-reprise en bonne et due forme et nous permettre d’emballer nos effets pour les faire expédier en Europe. Ce retour en Europe n’est pas définitif car nous avons décidé de continuer notre expérience de vie en plantation, mais notre destination future n’est pas encore connue et nous avons besoin de souffler un petit peu avant de nous lancer à la charge de ces nouveaux horizons. Nous savons déjà que mon successeur ne souhaite pas habiter à la Cathédrale car il préfère rester plus près de Mapangu et de son lieu de travail principal, cette maison va donc probablement avoir une nouvelle vie où elle servira principalement de maison de passage. Mais c’est juste une supposition car les choses ici sont loin d’être statiques et il n’est pas impossible que si la situation politique et économique se stabilise un petit peu, des nouveaux investissements pourront voir le jour et forcément entrainer l’arrivée de nouvelles personnes qu’il faudra loger quelque part.
Dans l’attente notre préoccupation principale est d’une part de passer la main de la manière la plus complète et transparente possible et d’autre part de préparer nos bagages, ce qui est loin d’être une mince affaire car nous avons tendance à être des écureuils et nous avons accumulé beaucoup de choses qui ont principalement une valeur sentimentale, mais une valeur quand même. Comme ce changement ne sera officialisé qu’à la fin de cette semaine, jusqu’à maintenant nos préparatifs ont dûs rester discrets, ce qui n’est pas une mince affaire ici comme vous le savez de par nos précédent écrits. Le plus gros changement sera sans nul doute pour notre chienne Makala, qui outre son age avancé, a été habituée à la vie au chaud et va soudainement devoir affronter l’hiver… comme nous aussi car mine de rien dès que la température frise les 20°C nous trouvons qu’il fait frais…
Nous espérons vous lire très bientôt en vous souhaitant encore une fois une bonne et heureuse année 2021,
Marc et Marie-Claude

Un tour de 360° autour de la maison – A 360° tour around the house

One of the great advantages of the rainy season here in Mapangu is that the air is usually very clear which allows us to see far away all around the house. Without binoculars we can make out the presence of the biggest boats on the Kasai River and with binoculars we can see the palm grove at the other end of the plantation which extends to the horizon.
As we have certainly described many times in our previous newsletters, being on top of a hill gives us a perspective that goes as far as the eye can see in all directions, and especially in this season (except when it rains of course) our view is spectacular.
Of course our horizon has changed over the years we have been here because, on the one hand, the palm trees have grown, thus limiting the distance our gaze can travel, but on the other hand, unfortunately, the natives have also burnt a good part of the surviving forests bordering their villages, to plant food crops or chase various preys.
Closer to our daily life in our plot, the many flowers, trees and shrubs that we planted or let grow naturally have gradually animated the surroundings which were somewhat devoid of colour when we arrived. Previously, for reasons of ease, the “gyro-shredder” was used to clear the whole area around the house, destroying in its momentum all the natural flowering shrubs that could have grown.
New horizons, these are also the changes that have been imposed by the pandemic and that will continue to influence the lives of all of us for a while yet with much less travel, some countries having even become inaccessible to the majority of travellers, different modes of travel (I recently read that air traffic has decreased by 67% since the beginning of the pandemic and that many planes would probably never fly again because of the sharp drop in passenger numbers) and the impossibility of gathering beyond small controlled groups. Certainly the development of vaccines should change things and bring our lives back to a more usual standard, but who could have imagined a year ago, when this virus emerged, that more than twelve months later we would still be hostages to these microscopic creatures.
We arrived here in Mapangu almost five years ago to rediscover a Congo that has, in fact, not changed much since our stay at the end of the eighties, there have been no new large-scale development projects and, apart from a few roads more or less rehabilitated by Chinese companies, the infrastructure has continued to deteriorate and the population lives in the same precarious conditions, even worse than thirty-five years ago. But to say that there have been no changes would be inaccurate, the city of Kinshasa has exploded in size with many new buildings in the city centre and avenues which have been widened and modernised, a new international airport terminal (small but functional) and above all a mobile telephone network which covers almost the whole country. A large part of the population still lives in huts made of mud and straw, without water or electricity, with an illiteracy rate probably higher than it was when we first arrived in the country, but many are equipped with mobile phones which sometimes allow them to make calls or otherwise listen to music. There is always some place with a solar panel where it is possible to load the phone’s battery for a charge or (here in Mapangu) with the Wakawaka power packs that have become almost the standard in every household. This technology allows us to keep in touch with our loved ones, with even the possibility of seeing each other via video, whereas during our previous stay there was only the “phonie”, a radio that allowed us to communicate from one station to another over several hundred kilometres, or the post office (which worked quite well at that time) which allowed us to exchange news with family and friends who had stayed in Europe (it still took three weeks for a letter to reach its destination). It would be unjust to say thet the postal services do not work any more, because I received mail on several occasions (invoices and extracts from our Belgian financial authorities), but some of them took more than two years to reach us, which is also quite extraordinary.
After twelve months of confinement in Mapangu, we too are going to change our horizons because at the end of this month we are going back to Europe for a holiday, but also for a more drastic change because in principle our stay here in Mapangu is over. My successor has been appointed and (except for a last-minute trick from Covid-19) should arrive here in Mapangu in less than a week to give us time to do a proper handover and allow us to pack up our belongings for shipment to Europe. This return to Europe is not final as we have decided to continue our plantation life experience, but our future destination is not yet known and we need to take a little breather before embarking on these new horizons. We already know that my successor does not wish to live in the Cathedral as he prefers to stay closer to Mapangu and his main place of work, so this house will probably have a new life where it will mainly serve as a guesthouse. But this is just a supposition because things here are far from being static and it is not impossible that if the political and economic situation stabilises a little, new investments may be considered and this will inevitably lead to the arrival of new people who will have to be housed somewhere.
In the meantime, our main concern is on the one hand to hand over in the most complete and transparent way possible and on the other hand to prepare our luggage, which is far from being a small matter because we tend to be squirrels and we have accumulated a lot of things which have mainly a sentimental value, but a value all the same. As this change will only be official at the end of this week, so far our preparations have had to remain discreet, which is no small matter here as you know from our previous writings. The biggest change will undoubtedly be for our bitch Makala, who, besides her advanced age, has been used to living in the warmth and will suddenly have to face the winter… as we do too because as soon as the temperature is close to 20°C we find that it is a little chilly…
We hope to read you very soon and wish you once again a happy new year 2021,
Marc and Marie-Claude