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32,5°C – 32.5°C

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Bien que nous vivions sous les tropiques, il est rare d’avoir une température supérieure à 30°C ici à Mapangu, où alors en plein soleil, mais pas besoin de venir jusqu’ici pour avoir une telle canicule car nous avons cru comprendre que certaines journées en Europe cet été furent bien plus chaudes que cela. Ce n’est pas de la canicule que nous allons vous parler.
Depuis que nous sommes confrontés au risque du coronavirus, nous avons mis en place un certain nombre de mesures préventives déjà décrites dans nos messages précédents, mais ce que j’ai omis de raconter précédemment est que nous avons également doté tous nos postes de garde de thermomètres pour contrôler la température de toutes les personnes qui entrent à l’usine, aux bureaux de la direction générale, au service du personnel ou à l’hôpital. Depuis quelques semaines je suis donc informé de ma température corporelle au moins une fois pas jour (sauf le dimanche) prise par un agent formé par notre médecin chef.
Il est vrai que le matin il fait un peu plus frais (23-24°C) que le reste de la journée, mais il ne fait jamais froid au point de devoir mettre une petite laine. Enfin, il est vrai que nos collègues congolais ne voient pas les choses de la même façon et il n’est pas rare de voir nos travailleurs avec des doudounes et bonnets de laine comme s’ils étaient au pôle nord.
Bref, le matin en arrivant au bureau la première chose que je dois faire est de me soumettre à un contrôle de température, heureusement nous avons dotés nos agents de thermomètre non-invasifs, c’est à dire des thermomètres médicaux à infrarouge qui ne nécessite même pas de sortir de la voiture. La consigne est de renvoyer toute personne ayant une température supérieure à 37,5°C pour un contrôle à l’hôpital, sinon on est bon pour le service. Hier matin, alors que cela ne peut pas être imputé à une source de froid puisque la climatisation de ma voiture n’a jamais fonctionné depuis que je suis à Mapangu, l’agent à déclaré que ma température était de 32,5°C et que j’étais bon pour le service. Il est vrai que les jours précédents les mesures sont généralement de l’ordre de 35°C, ce qui me semble très bas mais probablement du à une erreur de calibrage ou de manipulation, tandis que 32,5°C est proche de l’hypothermie sévère. Après plusieurs vérifications, l’agent a confirmé que la mesure était correcte et qu’il n’y avait pas de soucis à se faire. Avec une telle marge d’erreur je ne puis que me demander à quel point il faut être fiévreux pour que le seuil critique des 37,5°C soit atteint et par acquis de conscience j’ai demandé à l’agent de mesurer sa propre température qui s’est révélée être à un niveau plus normal de 36,4°C, ce à quoi il m’a répondu que ma température plus basse était l’effet de la peau blanche… Il faut quand même que je vous explique que l’agent en question n’est pas un infirmier mais un agent de sécurité, qui a certes été formé par l’hôpital pour le contrôle des températures, mais dont la formation est sinon au mieux du niveau secondaire. Rassurez-vous, je ne crois absolument pas avoir un problème d’hypothermie, mais je ne puis pas non plus expliquer pourquoi ce contrôle matinal donne systématiquement une température aussi basse.
Le but de ces nouvelles n’étant pas de vous donner mon bilan médical, passons à autre chose, mais en restant malgré tout dans le domaine de la température et en particulier des fièvres provoquées non pas par le Covid-19 mais par la malaria qui fait des ravages chez nous. Comme vous le savez, depuis que nous sommes ici Marie-Claude et moi nous prémunissons contre la malaria en prenant des tisanes d’Artemisia annua cultivées dans notre jardin et, je touche du bois, jusqu’à ce jour nous sommes plus ou moins les seuls (certainement parmi les expatriés) à ne pas avoir eu de paludisme. Nous avons essayé de promouvoir l’utilisation de l’Artemisia en distribuant des semences, des feuilles séchées, des notices explicatives, etc. mais les résultats de nos efforts de vulgarisation sont restés sans succès. Le problème est d’une part culturel, nos collègues congolais ne conçoivent pas de pouvoir être soignés sans recevoir au moins une piqûre qui, de préférence, aura des effets secondaires suffisamment forts pour prouver qu’ils n’ont pas été dupés par une injection de simple sérum physiologique. L’Artemisia étant totalement dépourvue d’effets secondaires, le simple fait d’être soigné ne suffit pas si on a pas eu les oreilles qui bourdonnent ou des étourdissements qui prouvent que le remède fait de l’effet. D’autre part, les gens ici ont peu ou pas de patience et semer une graine minuscule qu’il faut arroser pendant des mois avant de pouvoir récolter une plante dont les vertus sont difficiles à démontrer n’est pas quelque chose qu’ils sont prêts à faire alors que sur la même parcelle ils peuvent cultiver du maïs, du manioc ou des épices (oignons). J’ai également essayé de démarrer des projets scolaires en distribuant des semences et des notices explicatives pour la culture et l’utilisation de l’Artemisia, mais n’ayant pas le temps d’aller encadrer les élèves dans ce projet et vu le désintérêt du corps professoral à qui cela ne rapporte rien, ces initiatives n’ont jusqu’à présent pas abouti. Pourtant les quelques personnes à qui nous avons donné du thé d’Artemisia pour se soigner pour une malaria qui traînait ont confirmé que le traitement avait fonctionné, mais qu’ils avaient malgré tout continué à prendre des injections d’autres produits qui avaient probablement aussi aidé… J’ai pensé un moment donné avoir franchi une étape importante en ayant persuadé notre médecin de prendre l’Artemisia en considération comme moyen de prévention ou même de soin contre la malaria, mais finalement son verdict était que cela marche pour les femmes mais pas les hommes et que préventivement le mieux était de distribuer des moustiquaires… l'(in)efficacité de ces mesures est démontrée dans les statistiques de notre hôpital qui enregistre chaque mois près de 850 cas de paludisme nécessitant un traitement médical (sans compter les nombreuses personnes qui préfèrent aller chez des soigneurs traditionnels, qui sont souvent plus chers et n’utilisent pas non plus l’Artemisia) et plusieurs décès (surtout de jeunes enfants) enregistrés dans les familles de nos travailleurs chaque semaine.
Bref, nos mesures anti-covid sont peut-être nécessaires, même si pour le moment la maladie ne semble pas avoir atteint nos contrées isolées, mais il serait bien plus efficace de mettre des moyens en œuvre pour essayer d’éliminer la malaria qui est bien plus dévastatrice et dont il est à peine question dans les préoccupations des autorités locales et nationales. Si vous connaissez quelqu’un qui a la volonté de lancer et d’encadrer des projets scolaires pour la promotion de la culture et de l’utilisation préventive et curative de l’Artemisia contre la malaria, je suis certain que même si nous ne pouvons pas prendre en charge le projet, nous pourrons assister en fournissant logement et support logistique pour sa réalisation.
Merci à ceux qui nous écrivent et nous tiennent informés de la situation sanitaire dans votre coin du monde.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Chantier huilerie – Mill works
Construction de maison – House building
Village flottant… – Floating village…

Although we live in the tropics, it is rare to have a temperature above 30°C here in Mapangu, unless in the sun if one really wants to get hot, but you don’t have to come all the way here to have such a heat wave because we understand that some days in Europe this summer were much hotter than that. It’s not the heat wave we’re going to talk about in this newsletter.
Since we have been facing the risk of coronavirus, we have put in place a number of preventive measures already described in our previous messages, but what I omitted to tell you earlier is that we have also equipped all our guard posts with thermometers to monitor the temperature of everyone entering the factory, the general management offices, the human resources department or the hospital. For some weeks now I have therefore been informed of my body temperature at least once a day (except Sundays) taken by an agent trained by our head doctor.
It is true that the morning is a little cooler (23-24°C) than the rest of the day, but it is never so cold that I have to put on warm clothing. Having saisd that, it is true that our Congolese colleagues do not see things the same way and it is not unusual to see our workers with warm jackets and woolen hats as if they were at the North Pole.
In short, the first thing I have to do when I arrive at the office in the morning is to submit to a temperature check, fortunately we have equipped our agents with non-invasive thermometers, i.e. infrared medical thermometers that don’t even require getting out of the car. The instruction is to send anyone with a temperature above 37.5°C back to the hospital for a check-up, otherwise we are good for the service. Yesterday morning, although this cannot be attributed to a cold source as the air conditioning in my car has never worked since I have been in Mapangu, the officer said my temperature was 32.5°C and that all was normal. It is true that the days before my temperature measurements were usually around 35°C, which seems very low to me but probably due to a calibration or handling error, while 32.5°C is close to severe hypothermia. After several checks, the officer confirmed that the measurement was correct and that there was nothing to worry about. With such a large margin of error I can only wonder how feverish you have to be for the critical threshold of 37.5°C to be reached, and out of curiosity I asked the agent to measure his own temperature which turned out to be a more normal level of 36.4°C, to which he replied that my lower temperature was the effect of my white skin… I must explain to you that the agent in question is not a nurse but a security guard, who has been trained by the hospital for temperature control, but whose education is otherwise at best secondary level. Rest assured, I absolutely do not believe that I have a problem with hypothermia, but neither can I explain why this morning check-up systematically gives such a low temperature.
The purpose of this news is not to give you an account of my medical check-up, so let us move on to something else, but staying within the realm of temperature and in particular fevers caused not by Covid-19 but by malaria which is wreaking havoc in our country. As you know, since we have been here Marie-Claude and I have been protecting ourselves against malaria by taking Artemisia annua herbal teas grown in our garden and, touching wood, to this day we are more or less the only ones (certainly among the expatriates) who have not had malaria. We have tried to promote the use of Artemisia by distributing seeds, dried leaves, leaflets, etc. but the results of our extension efforts have been unsuccessful even with the other expatriates. The problem is partly cultural, our Congolese colleagues do not conceive of being treated properly without receiving at least one injection which, preferably, will have side effects strong enough to prove that they have not been duped by an injection of simple saline. Since Artemisia is completely devoid of side effects, the simple fact of being treated is not enough if one has not had the ears ringing or dizziness that proves that the remedy is working. On the other hand, people here have little or no patience, and sowing a tiny seed that has to be watered for months before they can harvest a plant whose virtues are difficult to demonstrate is not something they are willing to do when on the same plot they can grow maize, cassava or spices (onions). I have also tried to start school projects by distributing seeds and explanatory leaflets for the cultivation and use of Artemisia, but as I did not have the time to go and supervise the students in this project and given the lack of interest of the teaching staff, to whom it does not bring any profit, these initiatives have so far not been successful. However, the few people to whom we gave Artemisia tea to treat themselves for malaria that was lingering, confirmed that the treatment had worked, but that they had nevertheless continued to take injections of other products that had probably also helped… I thought at one point I had taken an important step in persuading our doctor to consider Artemisia as a means of prevention or even care against malaria, but in the end his verdict was that it works for women but not men and that preventively the best thing to do was to distribute mosquito nets… The (in)effectiveness of these measures is demonstrated in the statistics of our hospital which registers every month almost 850 cases of malaria requiring medical treatment (not counting the many people who prefer to go to traditional caretakers, who are often more expensive and do not use Artemisia either) and several deaths (especially young children) registered in the families of our workers every week.
In short, our anti-covid measures may be necessary, even if for the time being the disease does not seem to have reached our isolated regions, but it would be much more effective to implement means to try and eliminate malaria, which is much more devastating and barely mentioned in the concerns of local and national authorities. If you know someone who is willing to initiate and supervise school projects to promote the cultivation and the preventive and curative use of Artemisia against malaria, I am sure that even if we cannot take responsibility for the project, we will be able to assist by providing accommodation and logistical support for its realisation.
Thank you to those who write to us and keep us informed of the health situation in your part of the world.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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202 ou/or 2020

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Nous essayons de vous raconter un petit peu de nos aventures congolaises chaque semaine, mais parfois il est plus difficile de ne pas se répéter que d’autres et en passant rapidement en revue quelques uns des titres de nos nouvelles précédentes nous avons constaté qu’aujourd’hui c’est la nouvelle numéro 202. Comme il ne manque qu’un zéro pour correspondre avec l’année qui est en grande partie derrière le dos, c’est peut-être l’occasion de faire une petite rétrospective des tous les points saillants de cette année, qui est loin d’avoir été ordinaire pour nous tous.
Ici l’année à plutôt bien commencé, notre production a été meilleure que prévue dès le premier mois et nous avions une chouette équipe tant au niveau des expatriés que des cadres locaux. Je dis que nous avions car les choses ont assez rapidement changé, en grande partie à cause du coronavirus qui a, d’une part, empêché certains de nos expatriés de revenir sur le projet après leurs congés et, d’autre part, fait peur à d’autres qui étaient ici et voulaient à tout prix rentrer en Europe où ils pensaient être plus en sécurité. Le résultat des courses est que des sept expatriés qui étaient sur le projet en début d’année, nous ne sommes plus que quatre (plus Marie-Claude évidemment), deux ayant démissionné et un troisième ayant quitté pour des raisons de santé. Curieusement, même si cela demande plus de travail à ceux qui sont restés, les choses ont continué à tourner plutôt bien et il a été conclu que le remplacement des démissionnaires n’était donc peut-être pas indispensable. Ce changement n’est toutefois pas sans conséquences car outre la vie sociale, déjà assez limitée mais permettait de temps en temps de se retrouver tous pour un repas, un jeu de pétanque ou une excursion sur un banc de sable, qui est encore plus restreinte, nous avons à présent toute une série de maisons vides que nous devons garder en état pour le cas où l’équipe devait être renforcée dans l’avenir. Garder une maison en état ici veut dire qu’il faut un domestique qui veille à la propreté, l’entretien des appareils et installations (hydrophore, installations électriques, “climatiseurs”, etc.) et à l’entretien du jardin. D’un autre côté, nous avons soudain plus de véhicules à notre disposition, véhicules que nous essayons, à la fois de garder en bonne état de marche en les faisant “tourner” de temps en temps, tout en tentant de les préserver en les sortant uniquement en cas de nécessité absolue car ici “sortie” est souvent synonyme de casses et de pannes garanties…
Pour le moment nous ne sommes que deux employés expatriés sur la plantation, le directeur financier (qui a finalement pu revenir en RDC après avoir été bloqué six mois en Belgique à cause de la pandémie) et moi-même. Les deux autres, le directeur agronomique (ou doit-on dire la directrice agronomique) et le directeur technique, sont partis en congé jusqu’à la fin du mois, en espérant que la reprise du Covid-19 ne va pas les empêcher de revenir au pays comme prévu. Cela implique évidemment un surcroit de travail car, outre mon travail habituel, je dois également faire le suivi des activités agronomiques et superviser les opérations de l’huilerie, garage et construction, tandis que j’essaye de déléguer au maximum les activités liées aux approvisionnements et suivi des relations avec nos clients au directeur administratif et financier. A la fin de l’année ce sera encore plus intense (même si heureusement à cette période-là les activités de la plantation sont plutôt calmes) car il n’y aura que Marie-Claude et moi présents à Mapangu.
Cette année nous avions comme objectif d’obtenir notre certification de plantation durable, mais ici aussi le coronavirus a quelque peu perturbé les choses car les différents experts et auditeurs qui devaient venir à Mapangu n’ont évidemment pas pu suivre le programme prévu et vu que nous ne sommes pas la seule plantation qui doit être certifiée ce n’est pas évident à réorganiser. Dans l’attente nous avons continué à faire beaucoup de travaux d’amélioration qui vont de l’aménagement de zones pour le lavage des véhicules et station de carburant à la construction de nouvelles maisons et points de forages pour eau potable en passant par l’aménagement d’un bassin supplémentaire pour recueillir les effluents de l’huilerie (essentiellement de l’eau avec quelques traces d’huile de palme). Nous avons aussi équipé et surtout sensibilisé nos employés sur l’utilisation des EPI (équipements de protection individuelle), ce qui est peut-être l’aspect le plus difficile de toute la démarche. Nos employés reçoivent, selon les travaux qu’ils font, des bottes, gants, lunettes, casques, tabliers, etc., qu’ils réclament d’ailleurs dès qu’ils voient que d’autres ont été équipés, mais leur utilisation est une autre histoire car pour cela il y a toujours une excuse : il fait trop chaud, les lunettes ont de la buée, le casque tombe quand on se penche, les gants sont trop grands, trop petits, difficile à utiliser pour tenir un outil… Et puis, il y ceux qui ont besoin d’argent et revendent leur EPI à la cité. Ainsi on voit passer des chauffeurs de taxi motos avec des gants de nos herbicideurs, des casques de nos chargeurs, des bottes de nos coupeurs,…
Quand des auditeurs viennent faire des contrôles dans la plantation, nous en avons eu deux qui sont venus la semaine passée, ils repèrent évidemment le seul employé dont la botte est déchirée, ou les gants sont “oubliés” à la maison et cela figure en première ligne de leur rapport…
Un des gros chantiers en cours pour le moment est la construction d’un grand bassin d’une capacité d’environ 90.000 m3 près de l’huilerie qui doit nous servir de lagune supplémentaire. Le bassin est aménagé dans une zone semi-marécageuse où il est quasi impossible de travailler avec des engins, nous en avons d’ailleurs fait l’expérience car un bulldozer s’y est enlisé, nous avons heureusement enfin pu le récupérer. Pour la petite histoire nous ne sommes pas les premiers à avoir eu cette mésaventure, car dans une autre plantation ils ont eu le même problème il y a plusieurs années et le bulldozer y est toujours… Donc, tous les travaux doivent être faits à la main et le chantier ressemble un petit peu à ce à quoi devaient ressembler les chantiers pharaoniques, si ce n’est que dans notre cas se sont des centaines plutôt que des milliers d’ouvriers qui sont sur le chantier, cela reste impressionnant malgré tout. Les digues, qui font quand même 15m de largeur à la base, sont construites avec des sacs remplis de terre et de sable et entassés les uns sur les autres jusqu’à atteindre 3 ou 4 mètres de hauteur. Aux derniers calculs il nous faudra près de 300.000 sacs pour compléter la construction, chacun rempli à la main, cousu et ensuite transporté à dos d’homme jusqu’à son emplacement dans la digue. Par la suite, pour protéger ces sacs contre la dégradation des rayons de soleil, divers végétaux (paspalum, vetiver, bambou, etc.) sont plantés dans les interstices, et par la même occasion ceux-ci aident aussi à consolider la construction. Il va sans dire que c’est un chantier impressionnant et qui, malgré les retards de progression qui étaient quasi garantis dans notre environnement, évolue de manière assez positive.
Cette année la production de la plantation a été meilleure que durant toutes les années précédentes et, sans doute à cause des restrictions liées au Covid, nos dépenses ont été plus raisonnables qu’anticipé, ce qui fait que contrairement à beaucoup de sociétés qui ont souffert de la pandémie nos résultats sont plutôt positifs.
Malheureusement une moins bonne nouvelle est que nous n’avons pas réussi à sauver les deux jeunes hiboux qui sont morts tous les deux à quelques jours d’intervalle. Manifestement nous avons du manquer des connaissances nécessaires et l’expérience fructueuse de la chouette n’a pas pu être renouvelée.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous sommes toujours enchantés de recevoir des vôtres…
Marc & Marie-Claude

La lagune – The effluent pond
Griezel adore les torroirs – Griezel loves drawers

We try to tell you a little bit about our Congolese adventures every week, but sometimes it is harder not to repeat ourselves than others and by quickly going through some of the titles of our previous stories we found that today is the 202th posting since the start of our adventures. With only a zero missing to correspond with the year that is largely behind our back, it is perhaps an opportunity to do a little retrospective of some the highlights of this year, which has been far from ordinary for all of us.
Here the year started off rather well, our production was better than expected from the first month onwards nd we had a great team both at expatriate and local management level. I say we had because things changed quite quickly, largely due to the coronavirus which, on the one hand, prevented some of our expatriates from returning to the project after their holidays and, on the other hand, frightened others who were here and wanted to return to Europe at all costs, where they thought they would be safer. The result of all this is that of the seven expatriates who were on the project at the beginning of the year, we are now only four (plus Marie-Claude of course), two having resigned and a third having left for health reasons. Curiously, even if it requires more work for those who remained, things have continued to go rather well and it was concluded that the replacement of the ones that resigned was perhaps not necessary. However, this change is not without consequences, because in addition to the social life, which was already quite limited but allowed everyone to get together from time to time for a meal, a game of petanque or an excursion on a sandbank, is now even more restricted, we have a whole series of empty houses that we have to keepup in order in case the team needs to be reinforced in the future. Keeping a house in good condition here means that we need a housekeeper who looks after cleanliness, the maintenance of the appliances and installations (hydrophore, electrical installations, “air conditioners”, etc.) and the upkeep of the garden. On the other hand, we suddenly have more vehicles at our disposal, vehicles that we try to keep in good working order by “going for a short drive” from time to time, while trying to preserve them by using them only when absolutely necessary, because here “using” is often synonymous with guaranteed breakdowns and breakages…
At the moment we are only two expatriate employees on the plantation, the financial manager (who finally managed to return to the DRC after being stuck for six months in Belgium because of the pandemic) and myself. The other two, the agronomy manager and the technical manager, have gone on leave until the end of the month, hoping that the resurgence of Covid-19 will not prevent them from returning to the country as planned. This obviously implies an extra workload because, in addition to my usual work, I also have to follow up on agronomic activities and supervise the operations of the oil mill, garage and construction, while I try to delegate as much as possible the activities related to supplies and monitoring of relations with our customers to the administrative and financial director. At the end of the year it will be even more intense (although fortunately at that time the plantation activities are rather quiet) as only Marie-Claude and I will be present in Mapangu.
This year we were aiming to obtain our sustainable plantation certification, but here too the coronavirus has somewhat disrupted things because the various experts and auditors who were supposed to come to Mapangu were obviously not able to follow the planned programme and since we are not the only plantation that has to be certified it is not easy to reorganise things. In the meantime, we have continued to bring a lot of improvements, ranging from the creation of areas for washing vehicles and fuel stations, to the construction of new houses, boreholes for drinking water and the construction of an additional pond to collect the oil mill effluents (mainly water with some traces of palm oil). We have also equipped and, above all, made our employees aware of the use of PPE (personal protective equipment), which is perhaps the most difficult aspect of the whole process. Depending on the work they do, our employees receive boots, gloves, goggles, helmets, aprons, etc., which they ask for as soon as they see that others have been equipped, but their use is a different story because there is always an excuse: it is too hot, the goggles fog up, the helmet falls off when you bend down, the gloves are too big, too small, difficult to use for the work, etc. Then there are those who need money and sell their PPE on the market. As a result we see motorbike taxi drivers passing by with gloves from our weeding team, helmets from our loaders, boots from our cutters,…
When auditors come to do checks in the plantation, we had two of them on the plantation last week, they obviously spot the only employee whose boot is torn, or the gloves are “forgotten” at home and this is what ends up on the front paragraph of their report …
One of the big projects underway at the moment is the construction of a large pond with a capacity of about 90,000 m3 near the oil mill which is to serve as an additional effluent treatment area. The pond is set up in a semi marshy area where it is almost impossible to work with heavy machinery, we have experienced this because a bulldozer got stuck in it, fortunately we were finally able to recover it. For the record, we are not the first ones to have had this misadventure, because in another plantation they had the same problem several years ago and the bulldozer is still there… So, all the work has to be done by hand and the site looks a little bit like what the pharaonic building sites must have looked like, except that in our case there are hundreds rather than thousands of workers on the site, which is still impressive. The dikes, which are about 15m wide at the base, are built with bags filled with earth and sand and piled one on top of the other until they reach a height of 3 or 4 metres. According to the latest calculations, we will need around 300,000 bags to complete the construction, each filled by hand, sewn closed and then transported by hand (or rather by back) to its location in the dyke. Subsequently, to protect these bags from the degradation of the sun’s rays, various plants (paspalum, vetiver, bamboo, etc.) are planted in the interstices, and at the same time they also help to consolidate the construction. It goes without saying that this is an impressive construction site which, despite the delays in progress that were almost guaranteed in our environment, is evolving in a fairly positive manner.
This year the plantation’s production was better than in all previous years and, undoubtedly due to the restrictions linked to Covid, our expenses were more reasonable than anticipated, which means that, unlike many companies that have suffered from the pandemic, our results are rather positive.
Sadly, on a less positive note, we were not able to save the two young owls in our care as both died at a few day’s interval. Clearly our knowledge of these animals was not sufficient, despite the positive outcome of the barn owl that Marie-Claude rescued from Kinshasa.
We hope this news finds you well and we are always delighted to receive some of yours…
Marc & Marie-Claude

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Vistas

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Un de nos souvenirs lors de notre première visite, de ce qui était alors le Zaïre, est un petit voyage que nous avons fait dans le Shaba (maintenant Katanga) entre Kaniama, où nous étions basé, et Kamina où il était (parfois) possible de trouver des produits spéciaux comme du fromage (Vache-qui-rit), du riz, de l’huile, de la levure, du lait en poudre, etc. qui n’était pas ou rarement disponible à Kaniama, durant lequel nous avons fait étape chez l’épouse d’un des expatriés qui s’occupait d’un élevage extensif de bovins. A Kaniama nous avions une petite maison tout à fait correcte avec une petite parcelle juste assez grande pour que les enfants puissent y jouer, mais pas beaucoup plus que cela. La résidence du responsable de l’élevage était par contre une ancienne maison coloniales construite au sommet d’une colline avec une visibilité à perte de vue tout autour de la maison. A cette époque les téléphones mobiles n’existaient pas et il n’y avait pas de lignes de téléphone terrestre, donc hormis ce qui était appelé la “phonie”, un poste émetteur / récepteur qui permettait d’échanger des messages (pas très privés) sur quelques centaines de kilomètres, il n’était pas possible de prévenir les personnes chez qui l’on débarquait pour faire escale en route. Tout le monde savait que des visiteurs pouvaient débarquer sans prévenir et nous étions donc toujours prêts avec une maison de passage et quelques vivres essentiels pour le cas où. Que ce soit chez des privés, dans des missions ou des maisons de passage officielles, nous avons chaque fois été accueillis royalement lors de nos étapes, même quand nous débarquions à deux adultes, deux bambins et deux gros chiens en plus dans les bagages.
Lors de cette étape dans la station d’élevage, nous avons été reçus sans discuter, comme de coutume, mais sans savoir que seule l’épouse de l’expatrié était à la maison et la première chose qu’elle nous a dit est littéralement : “Ne me parlez pas de la vue!” qui était, il est vrai spectaculaire. Mais à force d’être seule dans son coin isolé et manifestement en manque de civilisation depuis un moment, je crois que le fait de s’entendre dire par chaque visiteur qu’elle était enviée pour sa vue à fini par arriver à saturation. Il est vrai que la maison était TRES isolée.
Quand je suis venu visiter Mapangu, avant que nous ne nous décidions à nous relancer dans une aventure congolaise, j’ai brièvement visité la Cathédrale qui à ce moment-là n’était pas la résidence du DG mais une maison de passage et j’ai été fort impressionné par la vue. Rentré en Belgique, j’en ai évidemment parlé avec Marie-Claude et nous avons tous les deux immédiatement pensé à notre visite trente ans plus tôt et décidé, malgré tout, de venir nous installer à la Cathédrale. Eh bien, même si, ici aussi, nous sommes très isolés et que cela va bientôt faire cinq ans que nous sommes ici, ni Marie-Claude ni moi sommes lassé de la vue magnifique dont nous profitons presque tous les jours. Chaque fois que nous devons faire un travail dans la cuisine nous avons un panorama spectaculaire dur la vallée du Kasaï et maintenant nous pouvons même profiter de la vue des terrasses pendant que nous nageons dans notre bassin olympique. Je crois que le jour où nous quitterons Mapangu pour d’autres cieux, c’est certainement un des aspects de notre vie d’ici qui nous manquera.
La maison où résidait mon prédécesseur, maintenant appelée “Villa Kasaï” n’est pas en reste pour autant, située en bordure de la rivière Kasaï elle permet de voir toute l’activité qui se déroule sur l’eau, chose que nous ne pouvons que deviner depuis notre nid d’aigle. Mais, même si la vue du Kasaï est très belle, la villa se trouve coincée entre la plantation et la route principale où, jour et nuit (en période de pointe) passent de gros camions plus toute une série d’autres véhicules, ce qui est évidemment un aspect moins plaisant et difficile à concilier avec le fait que nous sommes totalement isolés, alors pourquoi subir les inconvénient du trafic à côté de la maison, ce qui n’est absolument pas le cas à la Cathédrale. Il est vrai que, par contre, la Cathédrale est loin des bureaux et que compte tenu l’état des routes il faut environ une demi heure (en voiture ou à vélo) pour faire le trajet, à raison de deux aller-retours par jour cela fait, mine de rien, quand même deux heures de navette par jour, mais c’est aussi une occasion de traverser une bonne partie de la plantation et ainsi de suivre un petit peu ce qui s’y passe. Et puis notre vue… nous ne nous en lassons pas.
Excepté dans les parties de la plantation plus âgée où la taille des palmiers ne permet pas de voir très loin, il y a beaucoup d’endroits où les panoramas sont impressionnants, évidemment presque tous avec des palmiers (plantés ou sauvages), mais néanmoins très beaux, surtout tôt le matin quand les collines sont enveloppées de brumes et que le soleil commence son ascension dans le ciel. A la maison nous gardons une paire de jumelles (souvenir de notre résidence sur la péniche) qui nous permet de regarder de plus près ce qui se passe aux alentours de la Cathédrale ou d’observer les oiseaux (parfois assez extraordinaires) qui viennent aux abords de la maison. Les alentours de la Cathédrale ont d’ailleurs fort changés depuis que nous nous y sommes installés car, outre bon nombre d’arbres fruitiers (dont nous ne verrons probablement pas ou peu la production), Marie-Claude a planté et fait planter une multitude de fleurs et d’arbustes qui permettent de toujours avoir des bouquets dans la maison. Il est fort probable que toute cette végétation attire assez bien de créatures, dont beaucoup d’oiseaux.
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

One of our memories from our first visit, from what was then Zaire, is a short trip we made in Shaba (now Katanga) between Kaniama, where we were based, and Kamina where it was (sometimes) possible to find special products like processed cheese (Vache-qui-rit), rice, oil, yeast, powdered milk, etc. which was not or rarely available in Kaniama. During this trip we made a stop at the home of one of the expatriates who ran an extensive cattle farm. In Kaniama we had a quite decent little house with a small plot of land just big enough for the children to play on, but not much more than that. The residence of the person in charge of the cattle ranch, on the other hand, was an old colonial house built on top of a hill with a view as far as the eye could see all around the house. At that time mobile phones did not exist and there were no land lines, so apart from what was called the “phonie”, a transmitter/receiver that allowed messages (not very private) to be exchanged over a few hundred kilometres, it was not possible to warn people at whose homes one would visit for a stopover on the way. Everybody knew that visitors could arrive without warning, so we were always ready with a guest house or a spare bedroom and some essential food supplies in case. Whether at private homes, missions or official guest houses, we were always given a royal welcome during our stopovers, even when arriving with two adults, two toddlers and two large dogs in our luggage.
During this stage in the cattle ranch, we were received without discussion, as usual, but without knowing that only the expatriate’s wife was at home and the first thing she said to us was literally: “Don’t tell me about the view” which was, it is true, spectacular. But being alone in her isolated corner and obviously in need of civilization, I think that hearing every visitor tell her that she was envied for her view finally reached saturation point. It is true that the house was VERY isolated.
When I came to visit Mapangu, before we decided to embark on a new Congolese adventure, I briefly visited the Cathedral, which at the time was not the residence of the GM but a guest house and I was very impressed by the view. Back in Belgium, I obviously talked about it with Marie-Claude and we both immediately thought about our visit thirty years earlier and decided, despite everything, to come and live in the Cathedral. Well, even though we are also very isolated here and we have been here for five years now, neither Marie-Claude nor I are tired of the magnificent view we enjoy almost every day. Every time we have to do a job in the kitchen we have a spectacular view over the Kasai valley and now we can even enjoy the view from the terraces while we swim in our Olympic pool. I believe that the day we leave Mapangu for new horisons, this is certainly one of the aspects of our life here that we will miss.
The house where my predecessor lived, now called “Villa Kasai” is not to be belittled either, located on the banks of the Kasai River it allows one to see all the activity that takes place on the water, while we can only guess what is happening on the river from our eagle’s nest. But even though the view of the river is very beautiful at the Villa Kasaï, the house is stuck between the plantation and the main road where, day and night (during peak periods) large trucks plus a whole series of other vehicles pass by. This is obviously a less pleasant aspect and difficult to reconcile with the fact that we are totally isolated, so why suffer the inconvenience of traffic next to the house, which is absolutely not the case at the Cathedral. It is true that the Cathedral is long way from the offices, and given the state of the roads it takes about half an hour (by car or bicycle) to get there, at the rate of two return trips a day, which nevertheless adds to two hours of commute every day. However it is also an opportunity to drive through a sizeable part of the plantation and thus to follow a little bit what is going on there. And then our view… we never get tired of it.
Except in the parts of the older plantation where the size of the palm trees does not allow one to see very far, there are many places where the panoramas are impressive, obviously almost all with palm trees (planted or wild), but nevertheless very beautiful, especially in the early morning when the hills are shrouded in mist and the sun begins its ascent in the sky. At home we keep a pair of binoculars (a souvenir of our residence on the barge) which allows us to take a closer look at what is happening around the Cathedral or to observe the birds (sometimes quite extraordinary) that come to the surroundings of the house. The grounds of the Cathedral have changed a lot since we moved here because, in addition to a good number of fruit trees (produce of which we will probably not see much of if anything), Marie-Claude has planted a multitude of flowers and shrubs which allow us to always have bouquets in the house. It is very likely that all this vegetation attracts quite a few creatures, including many birds, which were not around before.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Aerophyt

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Fréquemment on nous demande “c’est quoi encore le nom de votre site?” et évidemment bon nombre d’entre-vous se demandent pour quoi avoir opté pour un tel nom, aerophyt, alors qu’il aurait été plus facile de retenir quelque chose comme “aventures au Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” ou même simplement “Blog de Marie-Claude et Marc”. Après tout ce temps nous nous sommes dit qu’il serait peut-être utile d’expliquer d’où vient ce nom de site difficile à retenir et qui n’a rien à voir avec les contexte du Congo, du Kasaï, de Mapangu ou du palmier à huile.
En fait il faut retourner quelques années en arrière, six pour être exact, période durant laquelle nous n’avions aucune intention ou projet de repartir habiter en Afrique et où, dans le cadre des activités de construction écologiques et durables dans lesquelles je m’étais lancé, l’idée m’était venue d’essayer de créer des “armoires à plantes”. Le concept était (et est toujours lorsque j’en aurai le temps et les moyens) de créer des armoires vitrées dans lesquelles seraient plantées des végétaux pour améliorer la qualité de l’air. Ces “armoires” pourraient être utilisées dans des bureaux, classes, ateliers, pièces de vie ou autres lieux fermés. Dans ma tête il fallait donner un nom à ce projet et “Aerophyt” était la meilleure idée du moment car combinant les éléments “aero” pour l’air et “phyt” pour les plantes. Vous me direz que même pour un tel projet ce nom est un peu tiré par les cheveux, toujours est-il que dans un moment de grand enthousiasme j’ai réservé le nom de site “www.aerophyt.com” et voilà.
Ensuite s’est présentée l’opportunité puis la décision de partir habiter en Afrique et, forts de l’expérience des suites de l’incendie de notre chez-nous dans lequel nous avons perdu toutes nos notes et photos de nos voyages précédents, nous nous sommes dits que ce serait intéressant de tenir un journal électronique de nos aventures. De plus, sachant que nous serions probablement confrontés à des demandes de nouvelles, le choix de faire cela sous forme de “newsletter” dans un blog nous éviterait de devoir écrire individuellement à chacun, avec le risque d’oublier certains trop réservés et ainsi de perdre le contact.
Entre le moment où nous avons décidé de partir en Afrique et le départ à proprement parler, les choses sont allées très vite, terminer la reconstruction de la maison en Belgique, déménager nos affaires et/ou organiser la mise en réserve de celles-ci et évidemment préparer les malles avec les affaires dont nous aurions besoin dans notre coin de brousse. J’avais heureusement eu l’opportunité de me rendre à Mapangu avant notre départ et nous avions donc une relativement bonne idée des choses essentielles à empaqueter.
N’ayant pas les compétences nécessaires pour créer un blog nous-même, nous avons profité d’un bref séjour de notre fils Renaud en Belgique pour lui demander son assistance dans ce domaine et il nous a dit qu’idéalement il faudrait avoir un site internet pour faire cela, parfait nous avions un site prêt à être utilisé. N’ayant pas beaucoup de temps nous avons décidé de “provisoirement” utiliser le site que j’avais déjà (aerophyt) avec la ferme intention de migrer le blog vers un autre site dont le nom serait plus approprié dès que possible. Le provisoire est devenu “définitif” pour toutes sortes de raisons et vous voilà dont coincé avec ce nom qui n’a pas de sens par rapport à notre aventure, mais qui fonctionne, merci Renaud.
Ici, en fait, malgré le fait que nous avons des engins qui ressemblent parfois plus à des fumigènes qu’autre chose et que nous avons des feux un peu partout (surtout en saison sèche), la qualité de l’air est probablement meilleure que dans la plupart des autres pays où nous avons vécu et ne justifie pas de construire une “armoire à plantes”. Cela se remarque à notre peau qui reste propre (sauf évidemment en cas de jardinage ou bricolage de quelque chose dans la voiture, et encore se sont alors principalement les mains qui sont moins propres) et les nuits étoilées ou (aussi parce qu’il n’y a pas de pollution lumineuse) il est possible de voir la voie lactée et une quantité beaucoup plus dense d’étoiles que dans nos pays “industrialisés”. Il est vrai qu’en saison sèche nous sommes privés de ce spectacle à cause d’un brouillard et/ou brume persistante, mais là aussi on réalise que l’air est propre car la condensation du brouillard ne laisse aucune trace.
De manière générale il en va de même pour les cours d’eau, avec certaines réserves toutefois car si les cours d’eau ne sont pas pollués avec des produits chimiques ou autres détritus non dégradables, ce sont souvent les seules sources d’eau pour la population qui y puise de l’eau mais utilise également ceux-ci pour faire leurs ablutions, lessive et faire abreuver leurs animaux. A l’exception des sources, les cours d’eau sont naturellement troubles, mais, sur base d’échantillons prélevés en amont des activités humaines, les analyses révèlent que la potabilité de l’eau n’est pas trop compromise. La turpitude de grands cours d’eau est probablement liée aux fines particules qui restent en suspension dans l’eau, dont la couleur est généralement ocrée excepté après de fortes pluies où l’eau prend une teinte qui s’approche de l’orange assez vif. Si l’origine de cette couleur est simplement de l’oxyde ou de l’hydroxyde de fer, les risques pour la santé sont probablement limités, mais parfois cette couleur est tellement vive que l’on pourrait se demander s’il n’y a pas une autre cause qui serait peut-être plus nocive.
Pour pallier à la qualité de l’eau, qui est de plus en plus menacée par les activités de déboisement liées à l’agriculture itinérante pratiquée ici, nous sommes en train d’aménager des forages un peu partout dans la plantation et il va sans dire qu’il n’y a absolument pas de comparaison entre cette eau pompée et même les “meilleures” sources, qualité qui est confirmée par des analyses que nous avons fait faire dans un laboratoire spécialisé à Kinshasa. A la Cathédrale notre eau domestique (non-potable) est pompée dans un petit cours d’eau à quelques kilomètres de la maison et acheminée par citerne jusque chez nous. J’ai visité le cours d’eau régulièrement et il est certain que cette eau n’est absolument pas potable (pour nous) car en amont du point de pompage il y a régulièrement des femmes et des enfants qui viennent y puiser de l’eau, faire des lessives et plus… Pour notre eau de consommation nous avons deux porteuses d’eau qui viennent tous les jours nous apporter des bidons d’eau puisée dans une source non loin de la Cathédrale. J’ai également été visiter cette source à plusieurs reprises, elle est relativement propre, sauf après des grosses pluies car le défrichement en amont provoque alors des ruissellements d’eau en surface qui viennent contaminer la source. Même propre, nous ne prenons aucun risque avec notre eau pour la boisson, cuisine et même pour se brosser les dents et la faisons bouillir au moins 20 minutes pour ensuite la filtrer une première fois dans un filtre gravitaire (Katadyn) et puis une deuxième fois dans un filtre à triple action. Jusqu’à présent notre système doit être bon car nous n’avons pas de problèmes de ce côté là.
Il est prévu de réaliser un forage pas trop loin de la Cathédrale, principalement destiné au camps des travailleurs situés dans les environs, mais probablement que nous aussi irons y puiser notre eau de consommation, sans pour autant renoncer au traitement actuel car on est jamais trop prudent quand il s’agit d’eau en Afrique.
Comme d’habitude, nous terminons en vous rappelant que nous sommes TOUJOURS heureux de recevoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Ecole en construction – School unde construction
Repose tête – headrest
Lever de soleil ce matin – Sunrise this morning

We are often asked “what is the name of your site again?” and of course many of you wonder why we chose such a name, aerophyt, when it would have been easier to remember something like “Adventures in Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” or even simply “Marie-Claude and Marc’s Blog”. After all this time we thought it might be useful to explain where this difficult-to-remember site namecame from, which has nothing to do with the context of Congo, Kasai, Mapangu or oil palm.
In fact we have to go back a few years, six to be exact, to a time when we had no intention or project to move back to Africa and when, as part of the ecological and sustainable building activities I had embarked on, the idea came to try and create “plant cabinets”. The concept was (and still is when I have the time and the means) to create glass cabinets in which plants would be planted to improve air quality. These “cabinets” could be used in offices, classrooms, workshops, living rooms or other enclosed spaces. In my mind I had to give this project a name and “Aerophyt” was the best idea at the time because it combined the elements “aero” for air and “phyt” for plants. You will probably think that even for such a project this name is a bit far-fetched and not very customer friendly, but in a moment of great enthusiasm I reserved the “www.aerophyt.com” site name and that was it.
Then came the opportunity and the decision to go and live in Africa and, with the experience of the aftermath of the fire in our home in which we lost all our notes and photos from our previous travels, we thought it would be good to keep an electronic diary of our adventures. Moreover, knowing that we would probably be confronted with requests for news, the choice to do this in the form of a “newsletter” in a blog would avoid having to write individually to each one, with the risk of forgetting some more reserved friends and thus losing contact.
Between the moment we decided to go to Africa and the actual departure, things moved very quickly, completing the reconstruction of the house in Belgium, moving our belongings and/or organising the storage of them and of course preparing the trunks with the things we would need in our remote bush location. Luckily, I was given the opportunity to travel to Mapangu before we left, so we had a relatively good idea of the essentials to pack.
Not having the skills to create a blog ourselves, we took advantage of a brief stay in Belgium of our son Renaud to ask him for his assistance in this area and he told us that ideally we would need to have a website to do this, perfect we had a site ready to use… Not having much time we decided to “temporarily” use the site we already had (aerophyt) with the firm intention of migrating the blog to another site with a more appropriate name as soon as possible. The provisional became “definitive” for all sorts of reasons and here you are stuck with this name which makes no sense in relation to our adventure and is difficult to remember, but which works, thank you Renaud.
Here, in fact, despite the fact that we have machinery that sometimes looks more like fumigators than anything else and that we have fires everywhere (especially in the dry season), the air quality is probably better than in most of the other countries where we have lived and does not justify building a “plant cabinet”. This is noticeable on our skin, which stays clean (except of course when gardening or tinkering with something in the car, in which case it is mainly our hands that are less clean) and on starry nights (also because there is no light pollution) it is possible to see the Milky Way and a much denser quantity of stars than in our “industrialised” countries. It is true that in the dry season we are deprived of this spectacle because of persistent fog and/or mist, but here too we realise that the air is clean because the condensation of the fog leaves no trace.
In general, the same applies to watercourses, with certain reservations however, because if the watercourses are not polluted with chemicals or other non-degradable detritus, they are often the only sources of water for the population, who not only draw water from them but also use it to bathe, wash clothes and water their animals. With the exception of springs, watercourses are naturally turbid, but on the basis of samples taken upstream from human activities, analyses reveal that the potability of the water is not too compromised. The turpitude of large watercourses is probably linked to the fine particles that remain suspended in the water, whose colour is generally ochre except after heavy rainfall where the water takes on a hue approaching a fairly bright orange. If the origin of this colour is simply iron oxide or hydroxide, the health risks are probably limited, but sometimes this colour is so bright that one might wonder if there is not another cause which might be more harmful.
To compensate for the quality of the water, which is increasingly threatened by the deforestation activities linked to the itinerant agriculture practiced here, we are in the process of installing boreholes throughout the plantation and it goes without saying that there is absolutely no comparison between the quality of pumped water and even the “best” springs, a quality which is confirmed by analyses which we had performed in a specialised laboratory in Kinshasa. At the Cathedral our domestic water (non-potable) is pumped from a small stream a few kilometres away from the house and brought to us by cistern. I have visited the stream regularly and it is certain that this water is absolutely not drinkable (for us) because upstream from the pumping point there are regularly women and children who come to draw water, do laundry and more… For our drinking water we have two water carriers (ladies) who come every day to bring us cans of water drawn from a spring not far from the Cathedral. I have also visited this spring on several occasions, it is relatively clean, except after heavy rains because the clearing upstream causes surface runoffs which contaminate the spring. Even if it is clean, we don’t take any risk with our water for drinking, cooking and even for brushing our teeth. We boil it for at least 20 minutes and then filter it a first time in a gravity filter (Katadyn) and then a second time in a triple action filter. So far our system must be good because we have no problems with it.
There are plans to drill a borehole not too far from the Cathedral, mainly for the workers’ camps in the vicinity, but we will probably also go there to draw our drinking water, without giving up the current treatment, as one can never be too careful when it comes to water in Africa.
As usual, we conclude by reminding you that we are ALWAYS happy to hear from you,
Marc & Marie-Claude

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Asio otus

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Malgré le fait que nous sommes au milieu de nulle part entourés de kilomètres de forêts et de savanes, il n’y a malheureusement pas ou peu de vie sauvage encore visible. Il y a certes toutes sortes d’oiseaux qui échappent encore un petit peu à la chasse continuelle menée contre tout ce qui bouge, ainsi nous voyons ou entendons régulièrement des perroquets gris, des calaos, des perdrix, des pintades et toutes sortes de passereaux, mais les créatures à quatre pattes se font très rares.
Il y a des exceptions et récemment il y a au moins un hippopotame qui est venu s’établir dans le Kasaï devant la plantation, je n’ai pas encore eu l’occasion de l’apercevoir car il faut aller se positionner sur les bords de la rivière en fin d’après-midi pour espérer voir cette imposante créature faire des apparitions dans l’eau, mais mes collègues confirment qu’il est bien là et aurait même renversé une pirogue qui s’était approchée de trop près de son territoire.
Sinon les animaux que nous avons l’occasion de voir sont malheureusement les créatures (rarement vivantes) que l’on voit passer sur la route comme des singes, crocodiles, tortues, etc. où celles que l’on nous propose d’acheter (généralement des perroquets). Dernièrement toutefois on est venu nous déposer deux jeunes rapaces nocturnes qui avaient été abandonnés après que des enfants aient tué la mère dans la savane. Après enquête (de Marie-Claude) il s’avère que les deux jeunes en question sont des Hiboux Moyen-Ducs (Asio otus), arrivés en très mauvais état, au point où Marie-Claude se demandait s’il ne serait pas plus humain des les euthanasier. Mais nous (Marie-Claude surtout) avons décidé d’essayer de les sauver et pour le moment le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont repris du poil (de la plume dans ce cas-ci) de la bête. N’étant pas des spécialistes nous ne saurions dire s’il s’agit de mâles ou de femelles et nous avons donc décidé que le plus petit des deux était un mâle, que nous avons surnommé “Sarkozy” tandis que l’autre un peu plus grand serait une femelle qui a été baptisée “Dame Ginette”. Nos deux volatiles ont incroyablement récupérés pendant les quelques jours de soins intensifs prodigués par Marie-Claude et mangent maintenant avec appétit leur ration individuelle de plus de 100 grammes de viande rouge par jour. Nous bénéficions évidemment de l’expérience acquise avec le sauvetage de notre chouette “Hedwige” qui semble continuer à hanter les environs de la Cathédrale avec une préférence pour la terrasse de notre collègue directeur agronomique.
Dans un premier temps les jeunes rapaces avaient été apportés chez notre cusinier Guy qui a la réputation de bien aimer et soigner les animaux, mais c’était sans compter sur la superstition qu’il y a ici concernant tout ce qui est oiseaux de nuit et il a donc poliment décliné de s’en occuper. Les deux hiboux sont encore juvéniles avec une grande partie du corps couvert de duvet plutôt que de plumes, mais les plumes sont en train de sortir et je ne serais pas surpris si d’ici une semaine ou deux ils soient capable de faire leurs premiers décollages, étape que nous ne savons pas encore comment gérer car nous avons quand même un félin qui rode aussi dans la maison et que nous n’allons pas bannir pour autant.
Hormis les activités d’élevage à la maison, les défis en plantation ne manquent pas car nous sommes dans la dernière ligne droite pour obtenir notre certification de production durable d’huile de palme, ce qui nécessite la mise en ordre de beaucoup de choses, certaines plus faciles que d’autres. Par exemple toutes nos activités doivent être décrites dans des procédures, mais doivent aussi faire l’objet de formations et autant la rédaction des procédures ne présente pas un obstacle insurmontable, faire comprendre les raisons derrière les étapes à suivre à notre personnel relève du quasi-impossible. Il y a aussi des réalisations physiques à faire telles que mettre en place des bacs de rétention pour éviter le déversement (accidentel) de lubrifiants et autres produits chimiques, la construction de logements, la construction d’écoles, l’amélioration de notre hôpital, l’équipement d’une ambulance, l’équipement des travailleurs, etc. qui sont toutes plus ou moins sous contrôle. Le seul défi majeur qui nous reste à résoudre concerne l’amélioration du traitement des effluents de l’huilerie pour éviter de rejeter des restes d’huile dans la nature. Pour cela nous avons une série de bassins (appelés lagunes), mais qui ont été mal conçus et se révèlent être trop petits et donc incapables de traiter les effluents comme prévu. Pour résoudre cela nous avons décidé, entre-autres, d’aménager un grand bassin supplémentaire en contre-bas des lagunes existantes, travail confié à un sous-traitant local qui semble faire du bon boulot. Pour aller plus vite dans son travail, le sous-traitant nous a demandé de pouvoir louer notre seul bulldozer encore opérationnel. Trop confiants (peut-être) nous avons mis le bulldozer à la disposition de l’ingénieur en charge du chantier et il n’a pas fallu un jour pour que le bulldozer se retrouve totalement enlisé dans de la boue après avoir essayé de passer par un “raccourci” pour accéder au chantier. Comme il s’agit d’une bête qui pèse plus de 25 tonnes, bien enfoncée dans de la boue de surcroit, ce n’est pas une mince affaire de le sortir de cette situation, d’autant plus que l’opérateur ne trouve rien de mieux que de démarrer l’engin de temps en temps pour essayer de sortir (et de s’enfoncer d’avantage) et qu’en parallèle les pluies sont revenues avec “gusto”.
Si ce n’était que ça, mais en plus tous nos véhicules semblent s’être donné le mot et tombent en panne les uns après les autres, ainsi nous n’avons que deux camions sur sept qui sont opérationnels, nous avons une petite dizaine de tracteurs immobilisés pour des raisons diverses et même les véhicules légers nous font des caprices en série (à l’exception de ma voiture qui, malgré le fait qu’elle est la doyenne de notre flotte, démarre fidèlement tous les jours – je touche du bois).
Le fait que notre directeur technique part en congé à la fin de la semaine ne me réjouit pas énormément, mais heureusement nous avons maintenant un chef de garage qui semble bien se débrouiller et la pointe de production devrait tout doucement diminuer et donc soulager un petit peu la pression sur le charroi de la plantation.
Comme vous pouvez le lire, nous ne manquons pas de quoi nous occuper, mais nous aurons quand même le temps de lire de vos nouvelles, donc n’hésitez-pas à nous écrire.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc


Despite the fact that we are in the middle of nowhere surrounded by miles of forest and savannah, there is unfortunately little or no wildlife still visible. There are certainly all kinds of birds that still escape the constant hunt against everything that moves, so we regularly see or hear grey parrots, hornbills, partridges, guinea fowls and all kinds of passerines, but four-legged creatures are very rare.
There are exceptions and recently there is at least one hippopotamus that has come to settle in the Kasaï in front of the plantation, I haven’t had the opportunity to see it yet because one has to go and stand on the river banks at the end of the afternoon to hope to see this imposing creature making an appearances in the water, but my colleagues confirm that it is indeed there and would even have knocked over a dugout canoe that came too close to its territory.
Otherwise the animals that we have the opportunity to see are unfortunately the creatures (rarely alive) that we see passing by on the road like monkeys, crocodiles, turtles, etc. or those that we are offered to buy (usually parrots). Recently, however, two young nocturnal birds of prey were brought to us, which had been abandoned after children had killed the mother in the savannah. After investigation (by Marie-Claude) it turns out that the two youngsters in question are Long-eared Owls (Asio otus), which had arrived in very bad condition, to the point where Marie-Claude wondered if it would not be more humane to euthanise them. But we (Marie-Claude especially) decided to try to save them and for the moment the least we can say is that they have regained some strength. Not being specialists we couldn’t tell if they were males or females so we decided that the smaller of the two would be a male, whom we nicknamed “Sarkozy” while the slightly larger one would be a female who was named “Dame Ginette”. Our two birds have recovered incredibly well during the few days of intensive care provided by Marie-Claude and are now eating their individual ration of over 100 grams of red meat per day with appetite. We obviously benefit from the experience gained with the rescue of our Barn Owl “Hedwige” which seems to continue to haunt the area around the Cathedral with a preference for the terrace of our agronomical director colleague.
Initially the young birds of prey had been brought to our cook Guy, who has a reputation for loving and caring for animals, but there given the local superstition about anything to do with night birds he politely declines and redirected the creatures to us. The two owls are still juveniles with a big part of their body covered with down rather than feathers, but the feathers are coming out and I wouldn’t be surprised if within a week or two they will be able to make their first take-offs, a step we don’t know how to handle yet because we still have a feline that is also roaming around the house and that we are not willing banish.
Aside from the breeding activities at home, there is no shortage of challenges in the plantation as we are in the final stretch of getting our certification for sustainable palm oil production, which requires putting many things in order, some easier than others. For example, all of our activities must be described in procedures, but they also require training, and while writing procedures is not an insurmountable obstacle, getting our staff to understand the reasons behind the steps to be taken is almost impossible. There are also physical things to be done such as setting up retention bins to prevent (accidental) spills of lubricants and other chemicals, building houses, building schools, improving our hospital, equipping an ambulance, equipping workers, etc., all of which are more or less under control. The only major challenge we still have to solve is to improve the treatment of oil mill effluent in order to avoid discharging oil residues into the environment. To do this we have a series of ponds, but they have been poorly designed and have proved to be too small and therefore unable to treat the effluents as planned. To solve this we decided, among other things, to build a large additional pond below the existing ones, a job that was entrusted to a local sub-contractor who seems to be doing a good job. In order to get the job done faster, the subcontractor asked us to rent our only bulldozer that is still operational. Overconfident (perhaps) we put the bulldozer at the disposal of the engineer in charge of the site and it didn’t take a day for the bulldozer to get totally stuck in mud after trying to take a “shortcut” to the site. As the bulldozer weighs more than 25 tons, and is well embedded in mud, it is no easy task to get it out of this situation, especially as the operator finds nothing better than to start the machine from time to time to try to get it out (and actually digs it deeper into the mud) and at the same time the rains have come back with “gusto”.
If it was only that, but on top of that all our vehicles seem to have been given the word and break down one after the other, so we only have two trucks out of seven that are operational, we have about ten tractors immobilised for various reasons and even the light vehicles are giving us a series of whims (with the exception of my car which, despite the fact that it is the oldest in our fleet, starts faithfully every day – I’m touching wood).
The fact that our technical director is going on leave at the end of the week doesn’t make me very happy, but fortunately we now have a garage manager who seems to be doing well and the peak production should slowly decrease and thus relieve a little bit of the pressure on the plantation’s fleet.
As you can read, we have plenty to keep us busy, but we will still have time to read your news, so don’t hesitate to write to us.
We look forward to hearing from you soon,
Marie-Claude and Marc

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Education

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Malgré le fait que les écoles aient été fermées pendant six mois et qu’ici les alternatives pour l’éducation à distance sont, disons-le, quasi nulles, les autorités ont décidé de procéder malgré tout à l’organisation des examens d’état et les dissertations pour les étudiants de sixième année, examens qui ont pris fin cette semaine. L’organisation des examens d’état n’est pas une mince affaire ici car pour cette opération il y a toute une escouade d’inspecteurs qui sont envoyés dans les centres d’examens à travers le pays et le tout est encadré par les autorités politico-administratives comme s’il était question d’élections nationales. Tout le monde est mobilisé, allant des encadreurs du ministère de l’éducation à l’ANR (agence de renseignements) et la police, pendant toute la durée des épreuves. Il faut dire que cette opération n’est pas gratuite car outre les “frais” auxquels je reviendrai plus tard, l’état a fixé le montant à payer pour la participation à la dissertation et l’examen d’état à la modique somme de 80.000 francs, soit l’équivalent de presque tout un mois de salaire pour l’ouvrier ordinaire. Comme ici il n’est pas rare que deux enfants de la même famille soient en classe terminale en même temps, vous imaginez la charge financière que cela représente pour un travailleur, sans compter les frais scolaires qu’il a fallu payer pour en arriver là.
Peu importe si les cours ont été suspendus depuis le mois de mars, ce qui a quand même représenté un manque à gagner pour le corps enseignant qui n’a souvent que les participations des parents d’élèves pour vivre, la plupart des établissements scolaires n’ont rien trouvé de mieux que d’exiger également le paiement des frais scolaires de l’année passée, sachant que les parents ne voudront pas prendre le risque de voir leur progéniture refusée aux examens d’état. Ces “frais” supplémentaires sont parfois l’équivalent de 150% du coût officiel des examens d’état et finissent dans la poche des enseignants, inspecteurs et évidemment aussi l’ANR et la police, voire parfois même l’armée qui estime sa présence nécessaire.
Le “pompon” dans tout cela reste ce qui est pudiquement appelé frais de “labo” qui est, soit payé à un “professeur” pour qu’il remplisse lui-même les questions d’examen que l’élève pourra ensuite copier, soit pour payer une autre personne qui passera l’examen en lieu et place de l’élève. Ce qui est inquiétant est que même lorsque l’épreuve a été faite par un professeur, le résultat des examens est souvent à peine au-dessus du minimum de 51% pour la réussite.
Tout le monde sait que la qualité de l’enseignement dans le pays va du médiocre à l’exécrable, surtout dans une zone reculée comme la nôtre, et que le “diplôme” est donc une farce que Brabanta, par exemple, ne prendra jamais en compte comme critère de sélection lors du recrutement. Pour tous nos recrutements, quel que soit le niveau, nous faisons passer des tests aux candidats afin d’établir au minimum s’il sont capables de lire, écrire et compter. C’est édifiant, ainsi nous avons eu un professeur de sciences qui a postulé pour un poste au laboratoire de notre huilerie et quelle surprise de découvrir qu’il était totalement incapable de faire une règle de trois et nous avons eu un professeur d’anglais qui a postulé pour un poste au secrétariat qui était incapable d’écrire une simple lettre de remerciements en anglais… pauvres élèves.
Malgré le fait que le diplôme n’a aucune valeur comme preuve de connaissances et que sont coût est exorbitant, aucun parent ne peut se résoudre à ce que ses enfants n’obtiennent pas un diplôme pour des études qui leur ont coûté sang et eau. Nos travailleurs sont donc tous prêts à s’endetter pour payer les frais officiels, les frais “supplémentaires” et même le “labo” si nécessaire pour avoir le fameux bout de papier. Cela va tellement loin qu’une de nos employées, dont la fille s’est récemment mariée et est partie (enceinte) vivre avec son mari dans une autre province, a payé une fille pour faire la dissertation et l’examen d’état en lieu et place de sa fille. Comble de malchance, la fille en question est tombée malade (après avoir payé les frais de dissertation et d’examen évidemment) et n’a pas pu passer les épreuves, mais elle à quand même exigé que notre employée lui paie le montant convenu pour son “service” ainsi que les frais médicaux, puisqu’elle travaillait pour son compte.
Outre les déficiences du système d’éducation, les capacités intellectuelles de la majorité de la population locale sont aussi le résultat d’une alimentation carencée (basée principalement sur la farine et les feuilles de manioc) qui d’une part est déficiente en un certain nombre d’acides aminés essentiels pour le développement cérébral et d’autre part probablement toxique à cause des restes de cyanure qui ne sont pas toujours bien éliminés lors du rouissage. Non contents d’avoir une alimentation qui est loin d’être optimale, la prévalence de la malaria est aussi un facteur connu pour son effet néfaste sur le développement neurologique et donc des capacités intellectuelles de la population en général et des enfants en particulier.
Une solution idéale est difficile à concevoir car celle-ci devrait tenir compte de ces facteurs interdépendants et être appuyée par un gouvernement fort et investi. Ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle.
J’ai eu l’occasion de rencontrer le ministre norvégien de l’environnement lors de l’une de ses visites à Kinshasa et, même si son mandat concerne principalement l’environnement, son analyse concernant les moyens à mettre en œuvre pour arriver à protéger l’environnement n’était pas seulement de créer des parcs ou des zones protégées :
– Pour protéger l’environnement il faut diminuer la pression démographique
– Pour protéger l’environnement il faut améliorer l’éducation de la population, ce qui est plus facile à faire si les familles sont moins nombreuses
– Pour protéger l’environnement il faut passer d’un mode de chasse, de cueillette et de culture itinérante vers un système de production agricole intégré, qui permet d’assurer une alimentation plus équilibrée et régulière.
Ici à Mapangu il n’y a pas d’agent du ministère de l’agriculture pour promouvoir ou encadrer la production alimentaire, excepté dans le but de perception de taxes diverses, et les agents de la zone de santé ne sont pas équipés pour faire de la sensibilisation sur le planning familial. De plus, le nombre de femmes et d’enfants est encore considéré comme preuve de richesse dans la mentalité autochtone et la mortalité infantile très élevée fait que la tendance est de faire beaucoup d’enfants afin que quelques uns au moins survivent et puissent aider les parents aux champs ou pour des tâches ménagères, à défaut d’aller à l’école qui n’est financièrement pas accessibles à tous.
Désolé pour ce tableau pas très réjouissant, espérons que les choses puissent un jour évoluer vers une situation plus positive qui permettrait au pays de réaliser son potentiel, qui est, d’autre part, gigantesque.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Jacaranda
Pourquoi pousser quand on peut porter? – Why push when you can carry?
Piscine – Swimming pool
Visiteurs de la semaine – Visitors of the week

Despite the fact that schools have been closed for six months and that here the alternatives for distance education are, it must be said, almost nil, the authorities have decided to proceed nevertheless with the organisation of state examinations and essays for sixth grade students, examinations that ended this week. The organisation of the state examinations is no small matter here because for this operation there is a whole squad of inspectors who are sent to examination centres throughout the country and the whole thing is supervised by the political-administrative authorities as if it were a question of national elections. Everyone is mobilised, from the Ministry of Education’s supervisors to the ANR (intelligence agency) and the police, for the duration of the exams. It has to be said that this operation is not free of charge because, in addition to the “costs” to which I will return later, the state has set the amount to be paid for taking part in the dissertation and the state examination at the modest sum of 80,000 francs, the equivalent of almost a whole month’s salary for an ordinary worker. As here it is not uncommon for two children from the same family to be in the final year of secondary school at the same time, you can imagine the financial burden this represents for a worker, not to mention the school fees that had to be paid to get to this point.
Regardless of whether classes have been suspended since March, which has meant a loss of income for the teaching staff (who often have only the parents’ contributions to live on), most schools have found nothing better than to demand payment of last year’s school fees as well, knowing that the parents will not want to take the risk of having their offspring refused state examinations. These additional “fees” are sometimes equivalent to 150% of the official cost of the state exams and end up in the pockets of teachers, inspectors, and of course also the ANR and the police, and sometimes even the army, which considers its presence necessary.
The “culmination” in all this remains, what is modestly called “lab” fees, which are either paid to a “teacher” to fill in the examination form himself, which the student can then copy, or to another person to take the examination in place of the student. What is worrying is that even when the test has been taken by a teacher, the exam result is often barely above the minimum 51% pass mark.
Everyone knows that the quality of education in the country ranges from mediocre to abysmal, especially in a remote area like ours, and that the “diploma” is therefore a farce that Brabanta, for example, will never take into account as a selection criterion when recruiting. For all our recruitments, whatever the level, we test candidates to establish at least whether they are able to read, write and count. It is edifying, so we had a science teacher who applied for a job in the laboratory of our oil mill and what a surprise to discover that he was totally unable to make a rule of three and we had an English teacher who applied for a job in the secretariat who was unable to write a simple thank you letter in English – poor students.
Despite the fact that the diploma has no value as proof of knowledge and its cost is exorbitant, no parent can bring himself to the point where his children do not get a document to prove that they have gone through studies that have cost them a pound of flesh. Our workers are therefore all too ready to accumulate significant debts to pay the official fees, the “extra” costs and even the “lab” if necessary to get the famous piece of paper. This has gone so far that one of our workers, whose daughter recently got married and left (pregnant) to live with her husband in another province, paid another girl to do the dissertation and the state exam in place of her daughter. To make matters worse, the girl in question became ill (after paying the essay and exam fees, of course) and was unable to take the exams, but she still demanded that our employee pay her the agreed amount for her “service” as well as the medical expenses, since she was working on her account.
In addition to the deficiencies of the education system, the intellectual capacities of the majority of the local population are also the result of a deficient diet (based mainly on casava flour and leaves) which on the one hand is deficient in a number of amino acids essential for brain development and on the other hand is probably toxic because of the cyanide residues which are not always well eliminated during retting. In addition to a diet that is far from optimal, the prevalence of malaria is also a factor known for its harmful effect on the neurological development and therefore the intellectual capacities of the population in general and of children in particular.
An ideal solution is difficult to conceive as it should take into account these interrelated factors and be supported by a strong and invested government. This is not yet the case at present.
I had the opportunity to meet the Norwegian Minister of Environment during one of his visits to Kinshasa and although his mandate is mainly about the environment, his analysis on how to achieve environmental protection was not only about creating parks or protected areas:
– In order to protect the environment, demographic pressure must be reduced.
– In order to protect the environment it is necessary to improve the education of the population, which is easier to do with smaller families.
– In order to protect the environment, it is necessary to move from hunting, gathering and shifting cultivation to an integrated agricultural production system that ensures a more balanced and regular diet.
Here in Mapangu there is no extension service from the Ministry of Agriculture to promote or supervise food production, except for the purpose of collecting various taxes, and health zone agents are not equipped to raise awareness about family planning. Moreover, the number of women and children is still considered proof of wealth in the indigenous mentality and the very high infant mortality rate means that the tendency is to have many children so that at least some survive and can help parents in the fields or with household chores, failing to go to school, which is not financially accessible to all.
Sorry for this not very happy picture, let’s hope that one day things can evolve towards a more positive situation that would allow the country to realise its potential, which is, on the other hand, gigantic.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Recyclage – Recycling

See below for English text

A l’exception de certains pays comme le Rwanda et plus récemment le Kenya et l’Ouganda qui ont eu le courage de bannir tous les plastiques et de pénaliser sévèrement les contrevenants, beaucoup de pays africains souffrent du fléau des déchets en plastique sous toutes ses formes et malheureusement même dans notre coin reculé de Mapangu nous n’y échappons pas. Compte tenu des moyens financiers limités de la majorité de la population, quand il s’agit de se doter ustensiles pour la maison la solution la plus économique est d’opter pour des seaux, bassines, passoires et autres objets en plastique, généralement de qualité très médiocre et qui doivent donc être remplacés trop régulièrement et dont les débris sont abandonnés dans la nature aux environs des habitations. Malheureusement, ici il n’y a quasi pas d’artisanat local telle que de la poterie, vannerie ou travail du bois qui permettrait de remplacer ces objets en plastique et les alternatives et métal (émaillé ou non) sont beaucoup plus coûteuses et donc quasi absentes dans nos marchés et rares boutiques locales.
Outre les objets utilitaires en plastique, ici tout objet (généralement importé de Chine) est vendu dans un emballage en plastique et il en va de même pour beaucoup de produits locaux comme les arachides, sucre ou féculents qui sont vendus dans des sachets en plastique évidemment pas réutilisables. Tous ces plastiques se retrouvent par terre, dans les champs aux alentours des habitations ou concentrés dans les zones de ruissellement des eaux des pluies. Nous avons notre part de responsabilité dans la présence de plastiques dans la nature car, lors de la plantation des palmiers, les sachets de pépinière ont généralement été abandonnés sur place et dix ans plus tard ils sont toujours là à nous narguer. Afin d’essayer de résoudre ce problème, nous avons offert de payer une prime pour chaque sachet récolté et livré dans un centre de collecte, ce qui nous a permis de récolter près d’un demi million de sachets en quelques mois, comme quoi rien de tel qu’une motivation financière pour faire bouger les choses. Nous envisageons d’essayer de faire la même chose pour tous les autres plastiques qui traînent dans la plantation tels que sachets, flacons vides, morceaux de seaux et bassines, etc. et ainsi nettoyer un petit peu les alentours des camps, abords des routes et zones de concentration.
Tout cela représente évidemment des gros volumes que nous ne pouvons pas stocker indéfiniment et ce serait malheureux de mettre tout cela dans un grand trou avec le risque qu’un jour le tout se retrouve à nouveau dans la nature à cause des effets de l’érosion ou autre modification de topographie du terrain. Il n’y a pas d’entreprise qui est en mesure de reprendre nos déchets et nous ne souhaitons pas non plus les brûler car, même si relativement limitée, cela provoquerait une pollution atmosphérique dont nous ne voulons pas être responsables. Pour le moment la meilleure solution que nous avons trouvée est de faire fondre le plastique et de le mélanger à du sable pour ensuite couler le mélange dans des moules pour en faire des dalles. Nous fabriquons ainsi tous les jours un lot de dalles (octogonales ou carrées) qui semblent assez résistantes et que nous pouvons utiliser comme revêtement de sol dans les douches et/ou parking de motos. Outre les sachets, nous utilisons les ustensiles en plastique déclassés (pulvérisateurs, seaux, etc.) dont le résultat est invariablement de la même couleur noire.
Pour certains des autres déchets comme le papier ou le carton nous avons moins de problèmes car ceux-ci sont mélangés à d’autres matières organiques pour être compostés, même si pour le moment nous avons beaucoup de mal à faire comprendre que le compost peut par la suite être utilisé pour améliorer la croissance des plantes.
Pour certains de nos “déchets” comme les batteries déclassées et le métal nous n’avons pas de problèmes de recyclage car il y a plutôt plus de demandes (même payantes) que de stock. Le métal est généralement envoyé à Kinshasa pour être vendu à des prix qui peuvent aller jusqu’à 350 USD par tonne, tandis que les batteries sont utilisées pour en tirer le tout petit peu de courant qu’elles peuvent encore fournir pour l’éclairage domestique. Par contre une fois que les batteries sont tout à fait mortes nous ne savons pas ce qu’il en advient, si ce n’est que l’acide est probablement récupéré pour des usages divers et le plomb utilisé pour lester les filets de pêche (et empoisonner les poissons par la même occasion).
Les articles de notre déchetterie qui nous posent le plus gros problèmes sont les filtres moteurs usagés qui commencent tout doucement à occuper un volume assez impressionnant et que nous sommes obligés de stocker dans des bacs étanches pour éviter une contamination du sol avec des fuites éventuelles d’huile. Pour les filtres contenus dans des enveloppes en métal nous pouvons parfois encore trouver des usages tels que fabrication de petits récipients pour mesurer le carburant ou le lubrifiant ou des chapeaux pour les piquets, mais la matière filtrante elle-même imbibée d’huile ou de carburant sale est inutilisable et ici aussi la destruction par le feu n’est pas une solution compatible avec les règles environnementales.
Il n’y a pas qu’au niveau de la plantation que les déchets posent problème car à la maison aussi, contrairement à ce que l’on pourrait croire pour un coin reculé comme le nôtre, nous accumulons une quantité surprenante de déchets en plastique avec les quelques produits achetés à Kinshasa. Dans notre usage quotidien, Marie-Claude à remplacé, lorsque c’est possible, les contenants en plastique avec des contenants en verre et/ou des sachets en papier que nous avons ramené en grande quantité de Belgique. Ce serait toutefois mentir de dire que nous n’utilisons pas de plastique car pour certains produits, surtout ceux qui doivent aller au congélateur, nous utilisons des sachets en plastique étanches, mais ceux-ci sont réutilisés le plus longtemps possible et seulement éliminés lorsqu’ils sont réellement au bout du rouleau. Il va sans dire que tout ce qui est biodégradable va au compost (qui dans notre cas est utilisé intégralement dans le potager), mais il reste néanmoins des déchets comme les boîtes de conserve, emballages plastique et autre objets non dégradables qu’il faut éliminer d’une manière ou d’une autre et pour le moment la seule alternative est de les enfouir dans un grand trou… un peu comme faisaient mes grands-parents avant qu’un système de ramassage des ordures soit mis en place par les autorités communales (probablement initialement pour aller les mettre dans un autre plus grand trou).
Même si toutes ces matières finissent par trouver leur chemin dans la nature et probablement dans les cours d’eau pour finalement aboutir dans l’océan, le seul avantage local est que tout est utilisé et réutilisé jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de la faire. Ainsi que ce soit une bouteille en plastique vide, un vieux bidon d’huile ou une boîte en frigolite, tant que cet objet peut vaguement servir à quelque chose il sera précieusement gardé et utilisé et, à juger des la couleur de certaines bouteilles utilisées pour amener de l’eau en plantation par nos travailleurs, cette vie est parfois surprenamment longue.
Finalement sachez que, mis à part les problèmes de déchets, notre province du Kasaï est officiellement toujours indemne du coronavirus. Les autorités locales semblent même penser que le risque est passé car plus aucune mesure préventive n’est prise à l’encontre de voyageurs venant de l’extérieur. Nous continuons toutefois à prendre toutes les précautions possibles comme port de masques, lavage des mains et contrôle de température à l’entrée des installations.
Prenez soins de vous et à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Fabrication de dalles en plastique – Manufacture of plastic tiles
Construction d’école – Scholl building
Masque Elephant – Elephant mask
Reunion / Présentation – Meeting / Presentation

With the exception of some countries like Rwanda and more recently Kenya and Uganda who have had the courage to ban all plastics and severely penalise offenders, many African countries suffer from the scourge of plastic waste in all its forms and unfortunately even in our remote corner of Mapangu we are not immune to it. Given the limited financial means of the majority of the population, when it comes to acquiring utensils for the home the most economical solution is to opt for buckets, basins, sieves and other plastic objects, which are generally of very poor quality and therefore need to be replaced too regularly and whose debris are left in the wild in the vicinity of the homes. Unfortunately, here there is almost no local handicraft such as pottery, basketry or woodwork that would allow to replace these plastic objects and the metal alternatives (enamelled or not) are much more expensive and therefore almost absent in our markets and rare local stores.
In addition to the utilitarian plastic objects, here any object (usually imported from China) is sold in plastic packaging and the same is true for many local products such as peanuts, sugar or starchy foods which are sold in plastic bags obviously not reusable. All these plastics end up on the ground, in the fields around houses or concentrated in rainwater run-off areas. We have our share of responsibility for the presence of plastics in nature because, when the palm trees were planted, the nursery bags were generally left on the spot and ten years later they are still there taunting us. To try to solve this problem, we offered to pay a premium for each bag collected and delivered to a collection center, which allowed us to collect almost half a million bags in a few months, hence there is nothing like a financial incentive to make things happen. We plan to try to do the same for all the other plastics that are lying around the plantation such as bags, empty bottles, pieces of buckets and basins, etc. and thus clean up a little bit the surroundings of the camps, roadsides and areas of concentration.
All this obviously represents large volumes that we cannot store indefinitely and it would be unfortunate to put all this in a big hole with the risk that one day it will all end up back in nature because of the effects of erosion or other changes in the topography of the land. There is no company that is able to take back our waste, nor do we want to burn it because, even if relatively small, it would cause air pollution for which we do not want to be responsible. At the moment the best solution we have found is to melt the plastic and mix it with sand and then pour the mixture into moulds to make tiles. This way we make every day a batch of slabs (octagonal or square) that look strong enough and that we can use as flooring for example in showers and/or motorcycle parking lots. In addition to the bags, we also use downgraded plastic utensils (sprays, buckets, etc.), with the resulting tiles coming invariably come in the same black color.
For some of the other waste such as paper or cardboard we have fewer problems because these are mixed with other organic materials to be composted, although at the moment we have a lot of trouble getting people to understand that the compost can later be used to improve plant growth.
For some of our “waste” such as old batteries and metal we do not have problems with recycling because there is more demand (even paying for it) than stock. The metal is usually sent to Kinshasa to be sold at prices as high as US$350 per ton, while the batteries are used to draw the very little power they can still provide for household lighting. However, once the batteries are completely dead we do not know what happens to them, except that the acid is probably recovered for various uses and the lead used to ballast the fishing nets (and poison the fish at the same time).
The items in our recycling center that we have the biggest problems with are the used engine filters that are slowly starting to take up quite a lot of space and that we have to store in leak-proof bins to avoid soil contamination with possible oil leaks. For filters contained in metal envelopes we can sometimes still find uses such as making small containers for measuring fuel or lubricant or caps for stakes, but the filter material itself soaked with oil or dirty fuel is unusable and here too destruction by fire is not an environmentally compatible solution.
It is not only at the plantation level that waste is a problem because at home too, contrary to what one might think for a remote corner like ours, we accumulate a surprising amount of plastic waste with the few products we buy in Kinshasa. In our daily use, Marie-Claude has replaced, when possible, the plastic containers with glass containers and/or paper bags that we brought back in large quantities from Belgium. However, it would be a lie to say that we don’t use plastic because for some products, especially those that have to go to the freezer, we use waterproof plastic bags, but these are reused as long as possible and only disposed of when they are really at the end of their roll. It goes without saying that everything that is biodegradable goes to compost (which in our case is used entirely in the vegetable garden), but there is still waste such as cans, plastic packaging and other non-degradable objects that must be disposed of in one way or another and for the moment the only alternative is to bury them in a big hole… a bit like my grandparents used to do before a garbage collection system was set up by the communal authorities (probably initially to go and put them in another bigger hole).
Even if all this material eventually finds its way into nature and probably into the streams that end up into the ocean, the only local advantage is that everything is used and reused until it is no longer possible to do so. So whether it is an empty plastic bottle, an old oil can or a polystyrene box, as long as that object can serve some purpose it will be preciously kept and used and, judging by the color of some of the bottles used to bring water to the plantation by our workers, this life is sometimes surprisingly long.
Finally, you should know that, apart from the waste problems, our province of Kasai is officially still free of coronavirus. The local authorities even seem to think that the risk is over because no more preventive measures are taken against travelers coming from outside. However, we continue to take all possible precautions such as wearing masks, hand washing and temperature control at the entrance of the facilities.
Take care and see you soon,
Marc & Marie-Claude

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Rongeurs – Rodents

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Nous avons déjà évoqué le fait que nous avons un parc mécanique assez important en plantation, dont toute une flotte de “grosses machines” (engins jaunes), même si pour le moment une majorité de celles-ci sont en panne ou fonctionnant de manière suboptimale. Cela nécessite évidemment un support mécanique que nous devons fournir nous-mêmes puisqu’il n’y a pas de garages ou autres ateliers mécaniques à Mapangu, or depuis le début de l’année nous n’avons plus de chef de garage. En effet, d’abord à cause de problèmes de santé puis du Covid, notre chef de garage s’est retrouvé bloqué au Portugal et nous nous sommes débrouillés avec notre équipe de mécaniciens sous la supervision du directeur de l’huilerie (qui est aussi un ingénieur mécanicien). Mais toute chose a ses limites et s’occuper en même temps d’une huilerie en pleine pointe et d’un garage qui compte plus de quarante mécaniciens, aide mécaniciens, etc., n’est pas une solution optimale.
Lorsque la possibilité de voyager entre Kinshasa et la province du Kasaï s’est assouplie un petit peu, nous en avons profité pour faire venir un nouveau candidat chef de garage, le précédent n’étant pour finir plus en mesure de continuer son travail ici. Notre nouveau chef de garage, un congolais qui a fait ses armes en partie dans des entreprises minières et donc familier avec toutes sortes d’engins, est en place depuis quelques semaines et semble avoir pris les choses en main de manière efficace, car les pannes sont rapidement réparées de manière correcte et le personnel du garage bien organisé. Il est clair que son expertise est en grande partie dans les engins lourds, ce qui nous arrange très bien puisque c’est ceux-ci qui nous causent le plus de problèmes, mais, à mon grand désespoir, toutes ces machines fonctionnent avec des modules de commande électroniques et il est difficile de réparer autre chose qu’une roue crevée ou une pièce manifestement cassée sans avoir un ordinateur pour brancher la bête afin de faire un diagnostic du problème. Dans le passé j’ai fréquemment eu à valider la commande de nouveaux panels pour dépanner les engins (pas toujours avec succès) parce que nos mécaniciens n’étaient pas en mesure de déterminer le réel problème et assumaient donc que le boîtier de commande devait forcément être une partie du problème. La première étape dans la mise en place de la nouvelle organisation du garage a donc été d’acquérir un ordinateur et une licence nous permettant de faire le point et d’établir des diagnostiques sur nos engins. Ainsi il semblerait que quand une machine s’arrête, chauffe ou refuse d’avancer ce n’est pas nécessairement à cause d’une défaillance mécanique mais souvent par conséquence de l’effet de la poussière, de la pluie ou de rongeurs qui affectent le “cerveau” de la machine ou du moins sa communication avec les différents organes de celle-ci. Oh que je regrette le temps ou un moteur était un moteur et une boîte de vitesse un système mécanique, alors que maintenant tout dépend de sondes, circuits électroniques et programmes que nous sommes évidemment incapables de réparer ou corriger sur place.
Pour donner un simple exemple, l’un des générateurs de l’usine avait tendance à chauffer et puis finalement refusait de tourner au-delà d’une heure ou deux. Les techniciens Caterpilar venus à grands frais sur place (avec leur ordinateur) ont décrété que le panneau était défectueux et devait être reprogrammé. Nous avons donc envoyé le dit panneau à Kinshasa par avion pour le récupérer deux semaines plus tard, soit-disant “reprogrammé” mais donnant exactement les mêmes problèmes. Verdict c’est la pièce elle-même qui est défectueuse et qu’il faut remplacer, nous commandons donc un nouveau panneau, programmé par les “spécialistes” de Kinshasa et qui est, derechef, expédié par avion, mais celui-ci fonctionne encore moins bien que l’ancien défectueux… Une erreur de programmation nous dit-on, donc renvoi du “nouveau” panneau à Kinshasa pour une deuxième programmation (entre temps plus d’un mois s’est écoulé durant lequel nous n’avons pas eu l’usage du générateur). Le panneau nouvellement programmé qui nous est expédié après quelque temps ne fonctionne toujours pas, donc nous décidons de faire revenir le technicien Caterpilar pour une nouvelle expertise. Verdict du spécialiste (sur base de son diagnostic informatique) : il faut changer tous les injecteurs, la pompe d’injection et un régulateur dont j’ai oublié le nom, qui doivent évidemment être importés car non-disponible en RDC. Après le départ du spécialiste, qui a dû rester une semaine de plus que prévu car, outre le diagnostic ordinateur, il avait jugé bon de démonter toutes sortes d’éléments qu’il s’apprêtait à abandonner dans un coin et nous avons donc insisté à ce qu’il ré-assemble tout ce qu’il avait démonté avant de le laisser repartir. Dans l’attente des pièces (pour les importations il faut compter plusieurs mois entre le moment de la commande et l’arrivée en plantation), nous demandons à un mécanicien de nettoyer le générateur à fond (y compris le réservoir de carburant qui avait accumulé 5 années de dépôts) et ce faisant il découvre qu’un tout petit fil a dû être rongé par une souris ou un rat, que nous décidons donc de remplacer… Du coup le générateur remarche normalement, avec l’ancien panneau sans aucun problème de chauffe ou d’arrêt. Lorsque nous interrogeons le spécialiste Caterpilar à ce sujet, et surtout remettant en cause sa facture assez salée, il nous dira que malheureusement son ordinateur ne permet pas d’identifier si des fils sont endommagés… Toute cette histoire nous à pris pas loin de 3 mois et nous sommes maintenant les heureux propriétaires de tout un lot de pièces de rechange supplémentaires non-essentielles (mais qui finiront certainement par être utilisées).
Ce n’est pas la première fois que de petits mammifères sont la cause de problèmes de fonctionnement ce qui nous rappelle que la chasse aux rats et aux souris est au moins aussi importante que d’avoir un mécanicien capable de réparer les engins.
Il y a trois ans nous avons eu un problème similaire avec notre pont bascule qui nous donnait des pesées pour le moins fantasques. Le directeur technique de l’époque à commencé par refuser de reconnaître le problème, en partie parce que les pesées sous-estimaient les quantités de régimes et de fruits réceptionnées et lui donnait donc de très bons résultats d’extraction dans l’huilerie, un des critères d’évaluation de la performance de l’huilerie. Lorsque nous avons finalement réussi à convaincre le directeur technique que son pont bascule ne fonctionnait pas correctement (pour le convaincre j’ai fait peser ma voiture en la positionnant à trois endroits différents du pont et alors que normalement la pesée devrait être identique il y avait jusqu’à 500kg de différence entre les pesées) la conclusion était qu’il fallait changer les senseurs du pont bascule (il y en a six et c’est évidemment un système électronique). Nous avons donc passé commande pour six senseurs, qui devaient, bien entendu, être importés et n’arriveraient donc que dans x mois. Dans l’attente nous avons décidé de faire un nettoyage approfondi de tous les espaces et circuits du pont bascule et avons découvert que dans l’un des boîtiers une famille de souris s’était installée et avait grignoté tous les fils venant des senseurs. Sans surprise, après délogement des souris et remplacement des fils le pont bascule fonctionnait à nouveau tout à fait correctement et nous disposons donc de six senseurs de réserve en magasin, pour le cas où…
Morale de l’histoire, même pour les très gros engins, l’ennemi numéro un ici sont les souris et les rats.
Nous espérons bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Avant et après élagage – Before and after pruning
Creusement manuel de lagune – Manual digging of effluent pond
lever de soleil ce matin – Sunrise this morning
Dur labeur du gardien – Hard work of security
La piscine – The pool

We have already mentioned the fact that we have a rather important machine collection on the plantation, including a whole fleet of “big engines” (yellow machines), even if for the moment a majority of them are broken down or working in a suboptimal way. This obviously requires mechanical support that we have to provide ourselves since there are no garages or other mechanical workshops in Mapangu. However, since the beginning of the year, we no longer had a garage manager. Indeed, first because of health problems and then because of Covid, our garage manager got stuck in Portugal and we managed to get by with our team of mechanics under the supervision of the oil mill manager (who is also a mechanical engineer). But everything has its limits, and taking care at the same time of an oil mill in full peak production and a garage with more than forty mechanics, helpers, etc., is not an optimal solution.
When the possibility of traveling between Kinshasa and the Kasai province became a little more flexible, we took advantage of the opportunity to bring in a new candidate to head of the garage, as the previous one was no longer able to continue his work here. Our new garage foreman, a Congolese who has worked partly in mining companies and is therefore familiar with all kinds of machinery, has been in place for a few weeks and seems to have taken things in hand effectively, as breakdowns are quickly and properly repaired and the garage staff is well organized. It is clear that his expertise is largely in heavy machinery, which suits us very well since these are the ones that cause us the most problems, but, to my great despair, all these machines work with electronic control modules and it is difficult to repair anything other than a punctured wheel or a clearly broken part without having a computer to plug in to diagnose the problem. In the past I have had to validate the purchase of control of new panels to repair the machines (not always successfully) because our mechanics were not able to determine the real problem and therefore assumed that the control panel had to be part of the problem. The first step in the implementation of the new garage organization was to acquire a computer and a license allowing us to take stock and establish diagnostics on our machines. Thus it would seem that when a machine stops, heats up or refuses to move forward it is not necessarily due to a mechanical failure but often as a consequence of the effect of dust, rain or rodents that affect the “brain” of the machine or at least its communication with the different organs of the machine. Oh, I regret the time when an engine was an engine and a gearbox a mechanical system, whereas now everything depends on sensors, electronic circuits and programs that we are obviously unable to repair or correct on the spot.
To give a simple example, one of the generators at the plant tended to heat up and then finally refused to run for more than an hour or two. The Caterpilar technicians who came at great expense on site (with their computer) determined that the panel was defective and needed to be reprogrammed. So we sent the panel to Kinshasa by plane to pick it up two weeks later, supposedly “reprogrammed” but with exactly the same problems. Verdict it is the part itself that is defective and needs to be replaced, so we order a new panel, programmed by the “specialists” in Kinshasa and which is, again, sent by plane, but this one is even less performant than the old defective one… We are told that there is a programming error, so we send the “new” panel back to Kinshasa for a second programming (in the meantime more than a month has passed during which we have not had the use of the generator). The newly programmed panel sent to us after some time still does not work, so we decide to send the Caterpilar technician back for a new expertise. Verdict of the specialist (based on his computer diagnosis): we have to change all the injectors, the injection pump and a regulator whose name I forgot, which obviously have to be imported because not available in DRC. After the departure of the specialist, who had to stay one week longer than planned because, in addition to the computer diagnosis, he had seen fit to dismantle all sorts of elements that he was about to leave in a corner and we therefore insisted that he reassembled everything he had dismantled before letting him go. While waiting for the parts (for imports it takes several months from the time of order to the arrival in the plantation), we assigned a mechanic to clean the generator thoroughly (including the fuel tank which had accumulated 5 years of deposits) and in doing so he discovers that a very small wire must have been gnawed by a mouse or a rat, so we decide to replace it … Since then the generator works normally, with the old panel and without any heating or shutdown problems. When we ask the Caterpilar specialist about this, and especially questioning his rather hefty bill, he tells us that unfortunately his computer does not enable him to identify if wires are damaged… This whole process took us not far from 3 months and we are now the happy owners of a whole lot of additional non-essential spare parts (but which will certainly end up being used).
This is not the first time that rodents are the cause of operating problems, which reminds us that hunting rats and mice is at least as important as having a mechanic capable of repairing them.
Three years ago we had a similar problem with our weighbridge that was giving us erratic weigh-ins, to say the least. The technical director at the time initially refused to acknowledge the problem, partly because the weights were underestimating the quantities of bunches and fruit received and therefore gave him very good extraction results in the oil mill, one of the criteria for evaluating the performance of the oil mill. When we finally managed to convince the technical director that his weighbridge was not working properly (to convince him I had my car weighed by positioning it in three different places on the bridge and while normally the weighing should be the same there was up to 500kg difference between the weighs) the conclusion was that the weighbridge sensors had to be changed (there are six of them and it is obviously an electronic system). So we placed an order for six sensors, which of course had to be imported and would only arrive in x months. In the meantime we decided to do a thorough cleaning of all the spaces and circuits of the weighbridge and discovered that in one of the boxes a family of mice had settled and nibbled all the wires coming from the sensors. Unsurprisingly, after dislodging the mice and replacing the wires, the weighbridge was working perfectly well again and we have six spare sensors in stock, in case we need them…
Moral of the story, even for very large machines, the number one enemy here are mice and rats.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mucuna, etc.

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Comme pour beaucoup de cultures agricoles et en particulier (mais pas seulement) sous les tropiques, la protection du sol est facteur important pour lutter contre l’érosion, la dégradation trop rapide de la matière organique et pour conserver l’humidité et les éléments nutritifs. C’est aussi le cas dans une plantation de palmiers à huile où, surtout lorsque celle-ci vient d’être plantée, il n’est pas bon d’avoir un sol dénudé. Chez nous c’est d’autant plus crucial que notre sol est principalement composé de sable et donc facilement emporté par l’eau de ruissellement et/ou lessivable si celui-ci reste dépourvu d’une couche protectrice de matière organique vivante ou non.
Pour protéger au mieux le sol exposé aux intempéries, nous avons opté pour l’utilisation de légumineuses comme plante de couverture, principalement le Mucuna bracteata et le Pueraria phaseoloides, plus des petits essais de Flemingia macrophylla. Le Mucuna est une liane originaire du nord-est de l’Inde qui a l’avantage de pousser très rapidement (en saison des pluies jusqu’à un mètre par jour), de résister à la saison sèche et de générer une quantité importante de matière organique riche en azote grâce aux nodules typiquement présentes sur les racines de la plupart des légumineuses. Le Mucuna n’est toutefois pas tout à fait adapté à notre climat de Mapangu, car ici il ne fleurit que très difficilement et ne produit donc pas de graines, par contre il est facile à multiplier par marcottage. Une fois installée, la plante se développe très/trop rapidement, y compris sur les palmiers si nous ne faisons pas attention. La vigueur de la plante est un bien et un mal en même temps car sur les jeunes palmiers nous sommes obligés de passer environ toutes les deux semaines pour retirer les lianes. Celles-ci, laissées sans contrôle, peuvent en très peu de temps recouvrir entièrement les palmiers. Malgré le fait que le Mucuna reste vert et continue de pousser en saison sèche (même si la croissance est moins vigoureuse en l’absence de pluies), la couche importante de matière sèche qui s’accumule en-dessous de la couverture verte peut facilement prendre feu et ne protège donc malheureusement pas la plantation contre les incendies. En fait même les parties vertes de la plante sont inflammables, heureusement dans une moindre mesure, et peuvent donc, malgré tout, favoriser l’incendie dans les plantations.
Cette couche de matière organique est aussi un refuge apprécié par une faune diverse: lézards, souris, oiseaux ainsi qu’évidemment de leurs prédateurs les serpents. Il vaut donc mieux être attentif lorsque l’on marche à travers les champs couverts de cette plante de couverture à travers laquelle il est difficile de voir. Heureusement ces animaux (y compris les serpents) sont généralement peureux et fuient à l’approche des bruits et vibrations produits par notre avancée.
Le Pueraria, comme le Mucuna, est originaire de l’Asie mais nous en observons également des espèces locales. C’est une liane qui couvre le sol assez rapidement bien que de manière un petit peu moins vigoureuse que la Mucuna et surtout qui se dessèche lorsque les pluies se font plus rares (sans toutefois disparaître complètement). Une autre grande différence est aussi que le Pueraria fleurit et produit d’abondantes graines sous notre climat. Sa repoussée après la saison sèche est donc probablement aussi partiellement due aux semences tombées au sol. Le Pueraria est aussi fort prisé par la population locale comme fourrage pour lapins et cochons d’inde et se trouve donc contrôlé de manière “automatique” par les enfants qui viennent en récolter de grosses brassées dans la plantation… Ce qui accélère probablement sa disparition pendant la saison sèche.
Le Flemingia, pour terminer, est une plante avec laquelle nous avons seulement fait quelques essais. C’est aussi une légumineuse, mais arbustive celle-ci, et qui reste donc beaucoup plus localisée même si tout comme le Pueraria cette plante fleurit et fructifie bien dans notre climat local. Nous avons fait quelques essais dans lesquels le Flemingia a été semé/planté entre les rangs des palmiers pour y apporter de la matière organique, mais dès qu’il se retrouve à l’ombre des palmiers sa croissance est fortement freinée et ne génère donc pas vraiment assez de matière organique pour couvrir le sol entre les palmiers.
Suite à la maladie qui a atteint certaines parties de la plantation, nous avons dû abandonner certaines parcelles où la densité des palmiers affectés et la production des quelques palmiers survivant n’était plus rentable. Ces parcelles avaient été plantées avec du Mucuna comme plante de couverture. Mucuna qui n’a pas tardé à se développer de manière spectaculaire à la faveur d’une lumière soudain fort abondante et surtout l’arrêt des opérations de “délianage”. Le résultat est impressionnant car ces zones abandonnées ont maintenant une allure de paysage fantastique constitué d’un tapis vert continu parsemé ça et là de “bosses” où se trouvaient les palmiers. Il n’a évidemment pas fallu longtemps avant que quelqu’un, comme décrit lors d’une de nos nouvelles précédentes, décide d’y mettre le feu pour probablement y planter du maïs ou du manioc, en ignorant que, même si le Mucuna brûle bien, le feu ne le détruit pas. Il ne faudra donc pas longtemps pour que celui-ci repousse avec encore plus de vigueur ne laissant pas beaucoup de chance aux cultures qui y seraient installées à moins d’arracher les racines de la liane (mais, ça, c’est du travail…).
Il arrive même parfois que cette liane traverse les routes (eh oui, malgré le fait que des véhicules roulent dessus de temps en temps) et s’installe dans la savane ou dans les (résidus de) forêts situées en périphérie de la plantation. Peu importe si les anciens palmiers qui s’y trouvent ont vingt mètres de haut ou plus, le Mucuna aura tôt fait de monter jusqu’au sommet. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience avec les quelques Hévéas plantés à côté de la Cathédrale. Par contre, c’est assez facile à contrôler: il suffit de couper les tiges et de dégager la base de l’arbre pour que les lianes se dessèchent et disparaissent rapidement.
Dernier petit commentaire concernant ce Mucuna qui, comme mentionné plus haut, ne fleurit que difficilement dans nos contrées. De temps en temps, des fleurs apparaissent malgré tout : un panicule de petites fleurs violettes, qui se sent plus que ne se voit (les fleurs sont généralement cachées sous le feuillage). Il s’agit, malheureusement, d’une odeur peu agréable qui ressemblerait un peu à celle d’une soupe aux légumes. C’est peut-être à cause de cette fragrance particulière que la plante ne fructifie pas car les insectes d’ici ne semblent pas attirés par cette odeur.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et espérons de vous lire très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Le Mucuna reprend déjà – Mucuna already grows back
Mucuna à l’assaut de Héveas – Mucuna assaulting the Rubber trees
Point du jour – Dawn
Fleurs sauvages à la Cathédrale – Wild flowers at the Cathedral
Port de Mapangu – Mapangu port

As with many agricultural crops, particularly (but not only) in the tropics, soil protection is important to control erosion, the rapid degradation of organic matter and to conserve moisture and nutrients. This is also the case in an oil palm plantation where, especially when the oil palm has just been planted, it is not good to have bare soil. For us, this is all the more crucial since our soil is mainly composed of sand and therefore easily washed away by runoff water and/or leachable if it remains devoid of a protective layer of living or non-living organic matter.
To best protect the soil exposed to the weather, we have opted for the use of legumes as cover plants, mainly Mucuna bracteata and Pueraria phaseoloides, plus small trials of Flemingia macrophylla.
Mucuna is a creeper native to northeast India that has the advantage of growing very quickly (in the rainy season up to one meter per day), staying green during the dry season and generating a significant amount of nitrogen-rich organic matter thanks to the nodules typically present on the roots of most legumes. However, Mucuna is not entirely adapted to our climate in Mapangu, as here it flowers only with great difficulty and therefore does not produce seeds, but it is easy to multiply by layering. Once installed, the plant grows very/too fast, even on palm trees if we are not careful. The vigour of the plant is good and bad at the same time because on young palms we have to remove the vines about every two weeks. If left unchecked, the vines can completely cover the palm trees in a very short period of time. Despite the fact that the Mucuna remains green and continues to grow in the dry season (even though growth is less vigorous in the absence of rain), the large layer of dry matter that accumulates under the green cover can easily catch fire and therefore unfortunately does not protect the plantation from fire. In fact, even the green parts of the plant are flammable, fortunately to a lesser extent, and can therefore still promote fire in plantations.
This layer of organic matter is also a refuge appreciated by a diverse fauna: lizards, mice, birds and of course their predators, snakes. It is therefore best to be careful when walking through the fields covered with this cover plant through which it is difficult to see. Fortunately these animals (including snakes) are generally shy and flee when hearing the approaching noises and vibrations produced by our advance.
Pueraria, like Mucuna, is native to Asia, but we also observe local species. It is a creeper that covers the ground quite quickly, although a little less vigorously than Mucuna, and especially dries out when the rains become scarcer (without disappearing completely). Another big difference is also that Pueraria flowers and produces abundant seeds in our climate. Its regrowth after the dry season is therefore probably also partly due to the seeds that have fallen to the ground. Pueraria is also highly valued by the local population as fodder for rabbits and guinea pigs and is therefore “automatically” controlled by the children who come to the plantation to collect large quantities of the vines… while this probably also accelerates its disappearance during the dry season.
Finally, Flemingia is a plant with which we have only done a few tests. It is also a leguminous, but shrubby one, and therefore remains much more localized, even though like Pueraria it flowers and bears fruit well in our local climate. We have done a few trials in which Flemingia was sown/planted between the rows of palm trees to provide organic matter, but as soon as it is in the shade of the palm trees its growth is severely stunted and therefore does not really generate enough organic matter to cover the soil between the palms.
As a result of the disease that affected parts of the plantation, we had to abandon some plots where the density of affected palms and the production of the few surviving palms was no longer profitable. These plots had been planted with Mucuna as a cover crop. Mucuna, which soon grew spectacularly under the sudden abundant light and, above all, the suspension of clearing operations. The result is impressive because these abandoned areas now look like a fantastic landscape consisting of a continuous green carpet dotted here and there with “bumps” where the palm trees used to be. It was obviously not long before someone, as described in one of our previous news stories, decided to set fire to it, probably to plant maize or cassava, ignoring the fact that, even if the Mucuna burns well, fire does not destroy it. So it won’t take long for it to grow back with even more vigour, leaving little chance for the crops that would be planted there unless the roots of the creeper are pulled out (but that’s a lot of work…).
Sometimes this vine even crosses roads (yes, despite the fact that vehicles drive over it from time to time) and settles in the savannah or in the (remnants of) forests located on the periphery of the plantation. It doesn’t matter if the old palm trees there are twenty meters or more high, the Mucuna vines will soon have climbed to the top. We have experienced this with the few rubber trees planted next to the Cathedral. On the other hand, it’s quite easy to control: just cut the stems and clear the base of the tree so that the vines dry out and disappear quickly.
Last little comment about Mucuna which, as mentioned above, flowers with difficulty in our region. From time to time, flowers appear in spite of everything: a panicle of small purple flowers, which can be smelt more than seen (the flowers are usually hidden under the foliage). Unfortunately, they have a rather unpleasant odour that smells somewhat like a vegetable soup. It is perhaps because of this particular fragrance that the plant does not bear fruit because the insects here do not seem to be attracted to this smell.
We hope this news finds you well and hope to read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Contamination

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Par les temps qui courent la contamination est un sujet chaud et même si le fameux virus n’est pas arrivé jusque chez nous jusqu’à présent il n’en reste pas moins que nous prenons des mesures préventives, qui ne sont pas toujours faciles à faire accepter et encore moins à faire respecter ou simplement à faire comprendre, ce n’est pas avec cette contamination virale potentielle (ici à Mapangu) que je voulais commencer ces nouvelles, mais nous y reviendrons.
Comme vous le savez, dans notre coin il n’y a pas de réseau d’électricité et nous sommes donc totalement dépendant de l’électricité produite par nos générateurs et/ou quelques installations solaires. L’usine en particulier, grosse consommatrice de courant, est alimentée par trois générateurs de 810 kVA chacun qui consomment un “petit” 3.000 litres de gasoil par jour. Ajoutez à cela une flotte de tracteurs, camions, voitures et engins lourds (bulldozer, pelle à chenille, niveleuse, etc.) et vous comprendrez que nos besoins en carburant sont… conséquents, probablement l’aspect le moins “écologique” de la plantation, mais ça, c’est un sujet pour une autre lettre de nouvelles. Il va sans dire que nous n’avons pas de fournisseur de carburant (ou de lubrifiants car ceux-là aussi sont en demande de façon non négligeable) sur place, le dépôt le plus proche étant à Ilebo où nous pouvons faire remplir des fûts, mais à raison d’une consommation de 15-20 fûts par jour je vous laisse deviner les problèmes logistiques sans compter qu’il est nécessaire de faire plusieurs transbordements avant d’arriver jusque chez nous. En effet, les fûts sont remplis au dépôt de carburant et chargés sur un camion (à la main parce qu’il n’y a pas de chariot élévateur en état de marche), le camion transporte ensuite les fûts jusqu’à la rivière où ceux-ci sont transbordés du camion (ils sont déchargés en les faisant tomber sur un pneu pour éviter de trop les endommager) sur une pirogue. La pirogue amène ensuite les fûts (une demi-douzaine à la fois) jusqu’à notre baleinière qui doit rester en attente à l’embouchure de la rivière, là encore une fois les fûts sont débarqués sur la rive pour être ensuite chargés dans la baleinière. La baleinière peut charger jusqu’à 80 fûts, je vous laisse donc évaluer le nombre d’allées et de venues que doit faire la pirogue. La baleinière descend ensuite jusqu’à Mapangu où, une fois de plus, les fûts sont déchargés pour être enfin chargés (avec une grue cette fois) sur un camion qui achemine les fûts jusqu’à la zone de remplissage de nos tanks de carburant. Ajoutons qu’entre voyages et manutentions il n’est pas possible de faire plus de deux approvisionnement par semaine et qu’il suffit d’un petit couac pour que le flux tendu se rompe et rende notre bon fonctionnement stressant. De plus à chaque voyage il faut déclasser près de 10% des fûts qui, suite aux “manipulations” sont trop cabossés et ou troués, il y a toujours des “matières étrangères” qui se mêlent au carburant et c’est une opération où (tout à fait par hasard) il y a toujours des manquants à l’arrivée.
Pour éviter les sus-nommées manipulations, nous préférons nous approvisionner avec du carburant en vrac qui est pompé directement dans les cales d’une barge à Kinshasa et que nous transférons par pompe depuis la barge dans nos tanks une fois arrivé à Mapangu, évitant ainsi en principe les risques de contamination et de pertes, je dis bien en principe. Nous recevons ainsi des lots de 200.000 litres de gasoil par bateau toutes les 5-6 semaines (quand le transporteur ne prend pas trop de retard) ce qui nous permet de ne pas trop stresser pour nos besoins de fonctionnement. Le dernier lot de carburant ainsi venu par barge la semaine passée n’a, cependant, pas répondu à nos attentes car nous avons découvert à l’ouverture des cales qu’il était mélangé avec de grandes quantités d’eau et contenait aussi beaucoup de boue, pas idéal pour être utilisé dans des machines. Après contrôle de la barge il n’y a pas de raison de croire que celle-ci ait des fuites et comme nous sommes en saison sèche ce n’est pas non-plus l’eau des pluies qui aurait pu s’infiltrer dans les cales de la barge, donc malheureusement il semblerait que le pétrolier qui a chargé le carburant nous a servi un fond de cuve avec de l’eau et de la boue qui se sont retrouvés dans notre barge. Vu les délais de livraison d’un mois ou plus pour en réceptionner une autre et la nécessité pour nous de continuer à fonctionner, nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser tant bien que mal ce carburant “sale” en essayant de le nettoyer au mieux pour ne pas trop endommager nos machines. Heureusement nous disposons d’une centrifugeuse qui permet de nettoyer assez bien le carburant et nous avons un lot de filtres qui devrait nous permettre d’éviter des catastrophes avant l’arrivée de carburant propre (attendu dans trois semaines). Le lubrifiant est, lui, livré dans des fûts scéllés et (touchons du bois) jusqu’à présent n’a pas été la source de problèmes similaires au carburant.
Revenons à la contamination “coronavirus”, une bonne nouvelle est, qu’à partir d’aujourd’hui, les frontières du pays sont à nouveau ouvertes et il en va de même pour les frontières provinciales. Les conséquences pratiques de ces nouvelles mesures restent toutefois à être déterminées et vérifiées car, selon le ministère des affaires étrangère belge, les voyages non-essentiels vers la RDC restent interdits et les personnes arrivant de la RDC en Belgique doivent obligatoirement faire un test de dépistage et en principe observer deux semaines de quarantaine. Les règles appliquées par d’autres pays Européens ne sont pas les mêmes, rien de surprenant dans cette approche à vitesse variable de l’union européenne. Pour les voyages entre les provinces du Congo, qui sont maintenant autorisés, la seule contrainte (aussi valable pour quitter le territoire national) est que les passagers doivent être munis d’un test Covid-19 négatif datant de moins de 3 jours. Au départ de Kinshasa c’est compliqué mais pas impossible puisqu’il existe des centres de dépistage, mais nous ne savons pas trop comment cela sera géré pour nos voyages au départ de Mapangu et/ou Ilebo car ici (dans la province) il n’y a aucune capacité de dépistage, ce qui nécessiterait donc d’envoyer les échantillons à Kinshasa, mais comme il n’y a qu’un seul vol par semaine il est difficile de voir comment la règle des 3 jours peut être respectée… il y aura certainement une solution à la congolaise (probablement moyennant le paiement de l’une ou l’autre “contribution” pour aider à contenir la contamination).
Nous espérons que les mesures imposées chez vous ne sont pas trop contraignantes et espérons comme d’habitude vous lire bientôt.
A très bientôt ici ou ailleurs,
Marc & Marie-Claude

Bananes du jardin – Garden bananas
Plantation après incendie – Plantation after fire

In these times, contamination is a hot topic and even if the famous virus has not reached us here in the Congolese Tuscany so far, the fact remains that we are taking preventive measures, which are not always easy to get accepted and even less to have respected or simply to make them understood, however it is not with this potential viral contamination (here at least) that I wanted to start this news, but we will come back to it further on.
As you know, in our area there is no electricity grid and therefore we are totally dependent on the electricity produced by our generators and/or some solar installations. The mill in particular, which consumes a lot of electricity, is powered by three generators of 810 kVA each that consume a “modest” 3,000 litres of diesel per day. Add to this a fleet of tractors, trucks, cars and heavy machinery (bulldozer, crawler excavator, grader, etc.) and you will understand that our fuel needs are … substantial, probably the least “ecological” aspect of the plantation, but that is a subject for another newsletter. It goes without saying that we do not have a local fuel (or lubricant supplier, as these too are in considerable demand) on site, the nearest depot being in Ilebo where we can have drums filled, but at a consumption rate of 15-20 drums per day, you can guess the kind of logistical issues to have sufficient stock on hand, not to mention the fact that we have to make several transhipments before reaching our premises. Indeed, the drums are filled at the fuel depot and loaded onto a truck (by hand because there is no working forklift truck), the lorry then transports the drums to the river where they are transferred from the truck (they are unloaded by dropping them onto a tyre to avoid damaging them too much) onto a dugout canoe. The dugout canoe then takes the drums (half a dozen at a time) to our larger wooden vessel, which must remain on standby at the mouth of the river. Once again, the drums are unloaded on the shore and then loaded into the boat. Our boat can load up to 80 barrels, so I’ll leave you to estimate the number of trips the canoe must make. The vessel then travels down to Mapangu where, once again, the drums are unloaded and finally loaded (this time with a crane) onto a truck that takes the drums to the area where we fill our fuel tanks. It should be added that between trips and handling it is not possible to make more than two supply trips per week and therefore it only takes a small hiccup for the tight flow to break and make our smooth operation stressful. Moreover, after each trip we have to downgrade about 10% of the barrels which, due to “handling”, are too dented and/or punctured, there are always “foreign materials” mixed in with the fuel and it is an operation where (quite by chance) there are always shortages on arrival.
In order to avoid the aforementioned manipulations, we prefer to have fuel shipped in bulk, pumped directly into the holds of a barge in Kinshasa and which we transfer by pump from the barge into our tanks once it arrives in Mapangu, thus avoiding in principle the risks of contamination and loss, I say in principle. We thus receive batches of 200,000 litres of diesel per boat every 5-6 weeks (when the transporter is not delayed for some reason or other, which seems to be the rule rather than the exception), which in theory allows us not to be too stressed for our operating needs. The last batch of fuel that came by barge last week, however, did not meet our expectations as we discovered when we opened the holds that it was mixed with large amounts of water and also contained a lot of mud, not ideal for use in machinery. After checking the barge there is no reason to believe that the barge is leaking and as we are in the dry season it is not the rainwater that could have leaked into the holds of the barge either, so unfortunately it seems that the supplier that loaded the fuel must have pumped the remnants of a tank with water and mud that ended up in our barge. Given the delivery time of a month or more to receive another load and the need for us to continue to operate, we have no choice but to use this “dirty” fuel as best we can, trying to clean it as well as possible so as not to damage our machines too much… Luckily we have a centrifugal separator that cleans the fuel fairly well and we have a set of filters that should allow us to avoid disasters before the arrival of clean fuel (expected in three weeks). The lubricants, on the other hand, are delivered in sealed drums and (touching wood) so far has not been the source of problems similar to fuel.
Coming back to the “coronavirus” contamination, the good news is that, as of today, the country’s borders are open again and so are the provincial borders. However, the practical consequences of these new measures have yet to be determined and verified because, according to the Belgian Ministry of Foreign Affairs, non-essential travel to the DRC is still prohibited and people arriving from the DRC in Belgium must undergo a screening test and, in principle, observe two weeks of quarantine. The rules applied by other European countries are not the same, which is not surprising in this variable-speed approach of the European Union. For travel between the provinces of Congo, which are now allowed, the only constraint (also valid for leaving the national territory) is that passengers must have a negative Covid-19 test that is less than 3 days old. From Kinshasa it is complicated but not impossible as there are testing centres, but we are not sure how this will be managed for our trips from Mapangu and/or Ilebo as here (in the province) there is no testing capacity, so samples would have to be sent to Kinshasa, but as there is only one flight per week it is difficult to see how the 3 day rule can be respected. … there will certainly be a Congolese-style solution (probably with payment of some kind of “contribution” to help contain the contamination).
We hope that the measures imposed on you are not too restrictive and hope as usual to read you soon.
See you soon here or elsewhere,
Marc & Marie-Claude