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Feu – Fire

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La saison sèche est bien installée, mis à part la brume matinale qui donne une impression de fraîcheur humide et une petite pluie de 20mm au début du mois de juillet, l’absence de pluies commence à se marquer sur notre environnement avec une végétation qui jaunit, des régimes de palmes qui commencent à avorter et les routes de plus en plus difficiles à négocier de par le sable fin et sec qui s’accumule. Une des autres caractéristique de la saison sèche est, évidemment, les feux qui sont déclenchés soit pour préparer les champs, soit pour essayer d’attraper les quelques petits animaux qui survivent encore dans la nature avoisinant la plantation.
Suite à la maladie qui touche nos palmiers, nous avons dû abandonner certaines parties de la plantation qui n’étaient plus rentables à exploiter et se sont donc rapidement retrouvées envahies par des plantes diverses, dont la plante de couverture qui a même recouvert les quelques palmiers qui avaient survécu. Comme nous n’avons pas de programme pour replanter ces zones dans un future immédiat, notre intention était de morceler ces zones en petites parcelles de 0,5 à 1 ha et de les attribuer à nos travailleurs pour y faire leurs cultures vivrières, moyennant toutefois un contrat pour bien cadrer ces opérations. Peu ou pas de travailleurs ont manifesté leur intérêt et aucun n’a finalement signé de contrat (qui aurait juste limité les cultures autorisées et la durée d’utilisation du terrain, sans aucune charge financière). Cela n’a toutefois pas empêché certaines personnes de venir y mettre le feu (détruisant ainsi définitivement les quelques palmiers qui avaient survécu) pour planter du maïs ou d’autres cultures en catimini. Il faut savoir qu’ici, même si c’est fait sur le terrain d’autrui, la loi ne permet pas au propriétaire de détruire les plantes semées sous peine d’être condamné pour “destruction méchante” (texte littéral). Cette règle est d’autant plus applicable à une société comme Brabanta dont les moyens financiers permettront au juge d’infliger une grosse amende et au propriétaire des plantes d’être compensé pour la récolte perdue (évidemment estimée de manière très optimiste…). Ceci même si, au départ, l’utilisation du terrain étai illégale.
Nous sommes donc obligés de mettre des gardes forestiers un peu partout dans la plantation pour essayer d’empêcher les gens (y compris nos travailleurs) de venir défricher, brûler ou cultiver des zones de la plantation qui doivent être protégées ou préservées. Mais évidemment ils sont parfois partie prenante eux-même et n’interviennent donc pas toujours de manière aussi diligente que nous l’aurions souhaité. La protection des zones non-cultivées dans notre concession est d’autant plus importante du fait que c’est un critère important dans la certification RSPO (Round Table for Sustainable Palm Oil) que nous espérons obtenir cette année.
Même lorsque ce sont des villageois qui mettent le feu dans des zone extérieures à notre concession, nous ne sommes pas à l’abri car souvent les feux sont allumés en fin de journée puis laissés sans surveillance avec le résultat fréquent d’une propagation dans la plantation ce qui a des conséquences peu favorables pour les palmiers.
En général nous veillons à ce que les ronds autour des palmiers soient bien dégagés et propres, ainsi, même quand le feu “déborde” il ne fait que brûler les palmes extérieures sans atteindre le stipe du palmier. Lorsque le feu arrive jusqu’au cœur du palmier, les fruits riches en huile sont évidemment un combustible idéal qui brûle longtemps et provoque ainsi la destruction totale de celui-ci, tandis qu’autrement, nous observons, au pire, un ralentissement de la production pendant un an ou deux à cause des palmes qui ne sont plus en mesure de faire leur travail photosynthétique normal.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le danger ne diminue pas avec la taille des palmiers, sans doute parce que le tronc couvert de chicots de palmes secs permet plus facilement au feu d’avoir prise sur le palmier. Il n’est pas inhabituel de voir des palmiers (sauvages) brûler comme des torchères pendant plusieurs heures alors qu’aucune trace de feu n’est visible sur le tronc de palmiers qui font parfois 20 mètres de hauteur. Il va sans dire qu’après un tel traitement l’arbre ne survit pas, les palmes séchées finissent par tomber et il ne reste plus qu’un tronc, généralement bien droit, qui finit par tomber après quelques mois.
Depuis notre “perchoir” de la Cathédrale, nous avons une vue qui, lorsqu’il n’y a pas de brouillard, nous permet de voir la forêt au-delà de la plantation ou de l’autre côté de la rivière Kasaï et immanquablement en cette saison ce sont des colonnes de fumée ou de grandes flammes qui se dégagent tous azimuts.
Il n’y a pas que dans la plantation que le feu est un souci, mais aussi dans notre huilerie où en cette période de pointe nous sommes obligés d’accumuler des quantités de plus en plus grandes de fibres et de rafles issues du traitement des régimes et fruits de palme. Cette montagne de fibres et rafles bien sèche contient malgré tout encore un petit peu d’humidité ce qui favorise une décomposition exothermique un peu comme un tas de compost. Seulement ici il est question d’une montagne de fibres de plusieurs milliers de tonnes qu’il est impossible de remuer pour empêcher la température d’être excessive. Ma plus grande crainte est que la chaleur dégagée soit telle que les fibres finissent par prendre feu et, comme nous en avons déjà fait l’expérience il y a quelques années sur une autre zone de stockage, se mette à brûler pendant des mois d’affilée. J’ai beau expliquer que nous courrons un risque énorme à mes collègues (congolais en particulier), mon langage doit certainement être peu adapté à leur oreille car il y a deux jours j’ai découvert que, non-contents de ne pas comprendre le risque liée à l’auto-combustion de notre tas de fibres, ils n’avaient rien trouvé de mieux que de mettre feu à un tas de rafles à moins de deux mètres de sus-nommé stock de fibres “pour fabriquer de la cendre” me disent-ils en toute candeur… Je n’ai tué personne mais j’avoue que mes nerfs ont été sur le point de lâcher… Malheureusement le retour des pluies vers la fin de ce mois n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, car l’apport d’humidité risque d’accélérer le processus de décomposition et par conséquence d’augmenter le risque de surchauffe sans que la quantité d’eau soit suffisante pour refroidir la montagne de fibres et/ou humidifier celle-ci suffisamment pour l’empêcher de brûler. La seule solution serait d’évacuer tout cela le plus rapidement possible, mais avec la panne de nos engins et de nos camions ce n’est malheureusement pas une option pour le moment. Bref, croisons les doigts…
Nous vous souhaitons une excellente semaine et n’hésitez pas à nous donner de vos nouvelles, cela nous fait plaisir de vous lire aussi.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Viser le pont bascule n’est pas toujours facile – Aiming for the weighbridge is not always easy
Reparation du pont – Bridge repair
Feux – Fires
Retour du jardin – Back from the garden
Cocons – Cocoons
J’ai eu droit à une étoile – I was given a star

The dry season is well established, apart from the morning fog that gives an impression of moist freshness and a small rain of 20mm at the beginning of July, the absence of rain is beginning to mark our environment with vegetation that is turning yellow, palm bunches that are beginning to abort and roads that are increasingly difficult to negotiate due to the fine dry sand that is accumulating. One of the other characteristics of the dry season is, of course, the fires that are set either to prepare the fields or to try to catch the few small animals that still survive in the wild around the plantation.
As a result of the disease that affects our palm trees, we had to abandon parts of the plantation that was no longer profitable to exploit and therefore quickly found ourselves invaded by various plants, including the cover plant, which eventually covered the few palm trees that survived. As we do not have a programme to replant these areas in the immediate future, our intention was to divide these areas into small plots of 0.5 to 1 ha and allocate these to our workers to grow food crops, albeit under contract to keep these operations under control. Few or no workers showed interest and none eventually signed a contract (which would have just limited the crops allowed and the length of time the land could be used, without any financial burden). However, this did not prevent some people from setting fire to the land (thus permanently destroying the few palm trees that had survived) to plant maize or other crops on the sly. It should be noted that here, even if it is done on someone else’s land, the law does not allow the owner to destroy the crops sown, under penalty of being condemned for “wicked destruction” (literal text). This rule is all the more applicable to a company like Brabanta whose financial means will allow the judge to impose a large fine and the owner of the plants to be compensated for the lost harvest (obviously estimated in a very optimistic way). This even if the use of the land was initially illegal.
We are therefore obliged to put rangers all over the plantation to try to prevent people (including our workers) from clearing, burn or cultivate areas of the plantation that need to be protected or preserved. But of course the rangers are sometimes themselves interested and therefore do not always intervene as diligently as we would have liked. The protection of the non-cultivated areas in our concession is all the more important because it is an important criterion in the RSPO (Round Table for Sustainable Palm Oil) certification that we hope to obtain this year.
Even when villagers set fires in areas outside of our concession, we are not safe because often fires are set at the end of the day and then left unattended with the frequent result of spreading into the plantation with unfavorable consequences for the palm trees.
In general we make sure that the rings around the palms are clear and clean, so that even when the fire “overflows” in the plantation, it only burns the outer palms without reaching the palm’s stem. When the fire reaches the heart of the palm tree, the oil-rich fruit is obviously an ideal fuel that burns for a long time and thus causes the total destruction of the palm tree, while otherwise we observe, at worst, a slowing down of production for a year or two because the palms are no longer able to do their normal photosynthetic work.
Contrary to what one might think, the danger does not diminish with the size of the palm trees, probably because the trunk covered with dry palm stubs makes it easier for the fire to take hold of the palm. It is not unusual to see (wild) palm trees burning like torches for several hours, while no trace of fire is visible on the trunk of the palm trees, which can be as much as 20 metres high. It goes without saying that after such a treatment the tree does not survive, the dried palms eventually fall off and only a trunk, usually straight, remains, which eventually falls down after a few months.
From our “perch” in the Cathedral we have a view which, when there is no fog, allows us to see the forest beyond the plantation or across the Kasai River and inevitably in this season there are columns of smoke or great flames coming out all around.
It is not only in the plantation that fire is a concern, but also in our oil mill where in this peak period we are obliged to accumulate increasing quantities of fibre and empty fruit bunches remaining after processing the palm crop. This mountain of dry fibres and empty fruit bunches still contains a little bit of moisture, which encourages a process of exothermic decomposition, a bit like a compost heap. Only here we are talking about a mountain of fibres of several thousand tons that cannot be stirred to prevent the temperature from being excessive. My greatest fear is that the heat released is such that the fibres will eventually catch fire and, as we already experienced a few years ago in another storage area, start to burn for months at a time. I may explain that we run a huge risk to my colleagues (Congolese in particular), but my language must certainly not be adapted to their ears because two days ago I discovered that, not content with not understanding the risk linked to the self-combustion of our pile of fibres, they had found nothing better than to set fire to a pile of empty fruit bunches less than two metres away from the above-mentioned stockpile of fibres “to produce ashes”, they tell me in all candour… I didn’t kill anyone, but I admit that my nerves were about to snap… Unfortunately, the return of the rains towards the end of this month is not necessarily good news, because the addition of humidity may accelerate the decomposition process and consequently increase the risk of overheating without the quantity of water being sufficient to cool the mountain of fibers and/or moisten it enough to prevent it from burning. The only solution would be to evacuate all this as quickly as possible, but with the breakdown of our machines and trucks this is unfortunately not an option at the moment. In short, fingers crossed…
We wish you an excellent week and don’t hesitate to give us your news, it’s a pleasure to read you too.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Dilemme – Dilemma

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Nous sommes en saison sèche depuis près de deux mois maintenant et contrairement aux années précédentes, nous n’avons même pas eu quelques petites pluies éparses pour donner un semblant d’eau aux plantes, excepté pour le brouillard bien présent qui mouille un petit peu les feuilles, mais n’est pas suffisant pour empêcher la poussière au passage d’un véhicule. Le résultat est parfois assez désagréable car la combinaison des deux rend les choses compliquées, le brouillard est suffisant pour humidifier le pare-brise (et les autres surfaces de la voiture) et quand cela se combine avec le croisement d’un autre véhicule (tôt le matin ce sont généralement les gros camions en route pour les quais de chargement), la poussière vient se coller sur toutes les surfaces humides avec une efficacité redoutable. En théorie au moins, les lave-glace et essuie-glace permettent de diminuer l’opacité des vitres, mais c’est sans compter avec la buée qui a tendance à se développer côté intérieur car la fraîcheur extérieure est assez marquée tôt le matin. Une solution pour éviter la formation de buée est de mettre un petit coup de climatisation, mais sans être frileux pour autant j’avoue que ce n’est pas le moment de la journée ou la température nécessite ce genre de traitement et je préfère donc la solution plus basique de chiffon pour garder une certaine visibilité. Cette solution est d’autant plus “agréable” que la vétusté de ma voiture fait que je ne sais plus fermer la bouche qui me souffle de l’air froid droit sur la face. Une autre parade contre l’accumulation de poussière, préventive celle-là, est d’emprunter (quand c’est possible) des pistes qui sont moins prisées par les camions, soit parce que la distance est un peu plus longue ou parce que l’état de ces routes est un peu moins bon. Je quitte donc la maison de bonne heure pour essayer de devancer le passage des camions ou d’avoir le temps de faire un petit détour moins “poussiéreux” pour aller à mon point d’appel.
L’effet de la saison sèche est aussi très marqué sur les routes, qui sont principalement composées de sable. A l’opposé de la saison des pluies où nous devons continuellement réparer les routes qui se ravinent et/ou se dégradent à cause des abondantes quantités d’eau qui transforment les routes en rivières, en saison sèche le sable devient friable et mou, mais pas partout. Pour des raisons pas toujours évidentes, sur certaines parties de la route le sable compacté devient dur comme de la pierre et offre un surface de circulation idéale, tandis que d’autres se désagrègent complètement et se transforment en bac à sable dans lesquels il est difficile d’avancer.
Sur certains tronçons de route le sable meuble devient tellement profond que les véhicules (chargés) se retrouvent régulièrement bloqués. La solution est soit de recharger ces routes avec de la terre rouge (un peu plus argileuse) qui se compacte mieux, mais qui ne se trouve que dans quelques rares endroits de la plantation et pour le transport de laquelle nous ne disposons pas de véhicules en période de pointe, soit de dégager le sable mou par arriver à une surface plus dure. Cette dernière solution fonctionne assez bien, mais gare aux prochaines pluies car nous aurons ainsi créé un chenal idéal pour collecter les eaux de ruissellement avec des conséquences désastreuses sur la route.
un autre dilemme concerne les tronçons de route ou la surface généralement durcie est parsemée de trous de sable mou, qui n’empêchent pas les véhicules de passer mais obligent à rouler très lentement car tout comme des nids de poule ces trous ont tendance à se creuser. Une solution est de passer la niveleuse sur la route pour essayer d’araser un petit peu les surfaces sures et de remplir les trous, toutefois cela résulte généralement dans la création d’une plus grande zone de sable mou où il devient difficile de passer et où se créent des grosses ornières avec le passage de nos gros camions, rendant le passage ultérieur de voitures difficile voire impossible.
L’année dernière j’avais fait une expérimentation en versant des boues huileuses récupérées dans les lagunes sur le surfaces sableuses en espérant que cela “fixerait” un peu le sable et permettrait ainsi de réduire les problèmes d’ensablement et/ou d’érosion. Non seulement l’effet n’a pas été spectaculairement efficace (peut-être que je n’ai pas appliqué assez de boues…) mais en plus cela dégage une odeur pestilentielle qui s’incruste très efficacement sur les roues et structures des véhicules et n’a donc pas rencontré un énorme succès auprès des utilisateurs et encore moins des riverains.
Une autre situation qui nous affecte durant la saison sèche est le fait que cela correspond avec notre pic de production, tandis que le niveau de la rivière Kasaï est au plus bas. Pendant cette saison d’étiage les transporteurs fluviaux préfèrent éviter notre rivière, alors que c’est le moment où nous devons impérativement évacuer le plus d’huile. Une solution est de “payer” des transporteurs pour monter avec des barges vides depuis Kinshasa, mais cela demande à être programmé à l’avance alors que nous ne savons pas si des transporteurs sont déjà en route avec des marchandises et pourraient donc venir charger notre huile à la descente sans devoir les payer pour la montée. Malheureusement, même lorsque nous savons que des barges sont montées avec de la charge jusqu’à Ilebo, nous ne savons pas combien de temps il leur faudra pour décharger leurs marchandises car pour cela ils sont tributaires de la disponibilité de wagons qui sont souvent retardés à cause de problèmes sur la voie ferrée qui n’a plus été renouvelée depuis au moins 60 ans. Certains transporteurs voient ainsi leurs barges coincées à Ilebo pendant 2-3 mois, alors que le déchargement pourrait se faire en une ou deux semaines. Comme notre capacité de stockage correspond à environ un mois de production en période de pointe nous ne pouvons évidemment pas prendre le risque d’attendre une hypothétique barge qui doit descendre d’Ilebo.
Nous essayons malgré tout de mettre un peu de charge sur les barges qui montent “à vide” pour essayer de rentabiliser le coût, mais vous aurez deviné que la “Loi de la vexation universelle” (seule loi qui est toujours vérifiée…) fait que nos barges qui montent à vide arrivent presque toujours à des moments où nos cuves sont presque vides… Pour l’avenir j’ai toutefois bon espoir d’avoir trouvé une meilleure solution car nous avons maintenant un partenaire qui dispose d’un grand nombre de barges qui sont utilisées principalement pendant des périodes qui tombent en-dehors de notre pointe de production et qu’il est heureux de rentabiliser en les faisant monter à vide (sans surcharge) pour charger de l’huile et ainsi éliminer l’élément d’incertitude concernant la durée de déchargement à Ilebo. Pour l’avenir donc potentiellement un dilemme de moins, mais gardons les doigts croisés car nous sommes après tout au Congo…
A part cela, le premier août étant un jour férié ici, nous avons eu un samedi ET un dimanche complet de congé, ce qui est fort agréable.
Marc en a profité pour s’occuper monter le nouveau filtre pour la piscine (celui qui avait été livré était défaillant depuis le début et nous avons dû en commander un autre qui nécessitait des adaptations entre la pomper et les différents tutaux) opération qui semble réussie.
Makala a de nouveau sa coupe courte ce qui, comme d’ordinaire, a très fort perturbé le chat qui met toujours un certain temps à accepter que c’est bien le même chien. C’est beaucoup plus agréable pour elle et pour nous qui n’avons plus les yeux qui pleurent quand elle passe trop près ! Je ne sais plus si nous avons déjà mentionné cela, mais c’est assez amusant: Griezel (et parfois Makala mais elle préfère de plus en plus paresser un peu plus longtemps sur sa paillasse) attendent le démarrage du générateur annonçant un réveil imminent pour venir nous chercher en “chantant” leurs salutations jusqu’à devant la chambre pour Makala et au pied du lit pour Griezel. C’est assez folklorique! Sur cette touche animalière, nous vous quittons 😉
En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, et merci à ceux et celles qui se manifestent,
Marc & Marie-Claude

Oups

We’ve been in the dry season for almost two months now and unlike previous years, we haven’t even had a few scattered rains to give the plants a semblance of water, except for the fog that is present and that wets the leaves a little bit, but is not enough to prevent the dust when a vehicle passes by. The result is sometimes quite unpleasant because the combination of the two makes things complicated, the fog is enough to wet the windshield (and other surfaces of the car) and when this is combined with the passing of another vehicle (early in the morning it is usually the big trucks on their way to the loading docks), the dust sticks on all wet surfaces with a formidable efficiency. In theory at least, windshield washers and wipers can reduce the opacity of the windows, but that’s not counting with the mist that tends to develop on the inside of the windshield because the outside is quite cool early in the morning. A solution to avoid fogging is to put a little air conditioning on, but without being too sensitive to cold, I admit that it is not the time of day when the temperature needs this kind of treatment and I prefer the more basic solution of a cloth to keep some visibility. This solution is all the more “unpleasant” because of the age of my car makes me unable to close the vent which blows cold air right in my face. Another preventive measure against dust accumulation is to take (when possible) tracks that are less popular with trucks, either because the distance is a little longer or because the condition of the roads is somewhat worse. So I leave home early to try to anticipate the passage of trucks or to have time to make a small detour less “dusty” to get to the muster point.
The effect of the dry season is also very marked on the roads, which are mainly made of sand. In contrast to the rainy season when we have to continually repair roads that becomes riddles with gullies and/or degraded due to the abundant amounts of water that turn roads into rivers, in the dry season the sand becomes brittle and soft, but not everywhere. For reasons that are not always obvious, on some parts of the road the compacted sand becomes as hard as stone and provides an ideal traffic surface, while others disintegrate completely and turn into sandboxes in which it is difficult to move forward.
On some stretches of road the loose sand becomes so deep that (loaded) vehicles regularly get stuck. The solution is either to reload these roads with red soil (a little more clayey) which compacts better, but which is only found in a limited number of places in the plantation and for whose transport we do not have vehicles at peak periods, or to clear the soft sand and so reaching a harder surface. This last solution works quite well, but beware of the next rains as we will have created an ideal channel to collect runoff water with disastrous consequences on the road.
Another dilemma concerns the sections of road where the generally hardened surface is strewn with holes of soft sand, which do not prevent vehicles from passing but force them to drive very slowly because like potholes, these holes tend to become bigger and deeper. One solution is to pass the grader on the road to try to smooth out the hard surfaces a little bit and fill the holes, however this usually results in the creation of a larger area of soft sand where it becomes difficult to pass and where big ruts are created with the passage of our big trucks, making the subsequent passage of cars difficult or even impossible.
Last year I experimented with pouring oily sludge from the effluent ponds onto the sandy surface in the hope that this would “fix” the sand a bit and thus reduce silting and/or erosion problems. Not only was the effect not spectacularly effective (maybe I didn’t apply enough sludge…) but it also gave off a pestilential odour that was very effective at sticking to vehicle wheels and structures and was therefore not very popular with users and even less so with local residents.
Another situation that affects us during the dry season is the fact that it corresponds with our peak production, while the level of the Kasaï river is at its lowest. During this low-water season the river carriers prefer to avoid our river, while it is the time when we must imperatively evacuate the most oil. One solution is to “pay” transporters to come up with empty barges from Kinshasa, but this needs to be planned in advance as we don not know at that time if transporters are already on their way with goods and could therefore come and load our oil on the way down without having to pay them for the way up. Unfortunately, even when we know that barges are on their way to Ilebo, we do not know how long it will take them to unload their goods because for this they depend on the availability of wagons which are often delayed due to problems on the railway, whose tracks have not been renewed for at least 60 years. Thus, some carriers see their barges stuck in Ilebo for 2-3 months, whereas unloading could be done in one or two weeks. As our storage capacity corresponds to about one month of production at peak periods, we obviously cannot take the risk of waiting for a hypothetical barge that has to leave Ilebo.
We do try to put some load on the barges that come up “empty” to try to make the cost less penalising, but you will have guessed that “Murphy’s law” (the only law that is always verified…) result in the barges that come up empty almost always arrive at times when our tanks are almost empty… For the future I am however hopeful that we have found a better solution as we now have a partner who has a large number of barges that are used mainly during periods that fall outside our peak production and that he is happy to have them come up empty (without surcharge) to load oil and thus eliminate the element of uncertainty regarding the unloading time at Ilebo. So potentially one less dilemma for the future, but let’s keep our fingers crossed as we are after all in Congo …
Apart from that, the first of August being a holiday here, we had a Saturday AND a full Sunday off, which is very nice.
Marc took the opportunity to install the new filter for the pool (the one that was delivered was faulty from the beginning and we had to order another one that needed some adjustments to connect the tubes), which seems to be a successful operation.
Makala has her hair cuts short again, which, as usual, very much disturbed the cat who always takes a while to accept that it is the same dog. It’s much more pleasant for her and for us who don’t have tears in our eyes when she comes too close! I don’t know if we already mentioned it, but it is quite amusing: Griezel (and sometimes Makala but she prefers to laze a little longer on her mattress) wait for the generator to start announcing an imminent alarm clock to come on and come to us “singing” their greetings all the way to the front of the room for Makala and at the foot of the bed for Griezel. It’s quite folkloric! With this animal touch, we leave you 😉
Hoping to hear from you soon, and thanks to those who keep in touch,
Marc & Marie-Claude

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Confinement

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Après plus de 16 semaines de confinement à cause du petit virus global (pour rappel outre les frontières nationales de la RDC qui ont été fermées, nous sommes coupés de Kinshasa qui a été isolé du reste du pays), une petite lumière apparait au bout du tunnel. En effet, l’état d’urgence sanitaire a été levé par le Président congolais dans son allocution du 21 juillet, qui a également brossé les grandes lignes des étapes d’ouverture du pays vers une “normalité” qui reste toutefois prudente car la pandémie est loin d’être finie. Cette annonce arrive juste au moment où le premier cas de Covid-19 a été confirmé dans la province du Kasaï, malade originaire de Kinshasa (oui, je sais, normalement Kinshasa est isolé, mais dans ce pays il suffit généralement de sortir un billet ou deux de sa poche pour que les règles soient “adaptées”), qui s’est toutefois évadé du centre de santé où il avait été confiné et pourrait donc répandre la bonne parole, euh je voulais dire le virus, aux personnes rencontrées dans sa balade illégale.
Malgré ce couac, l’horizon s’est donc éclairci un peu, mais les étapes du déconfinement peuvent faire lever les sourcils car les priorités sont manifestement non conformes et pourraient compromettre le plan d’attaque des autorités. Les premières étapes du déconfinement concernent dans l’immédiat les commerces, banques, entreprises (jusque là, OK), rassemblements, cafés, bars, restaurants, réunions et célébrations (il n’y a plus de limites du nombre de participants), ainsi que la reprise des transports en commun. Il n’est plus question de distanciation ou de port de masques, mais comme ces mesures n’étaient pas respectées même lorsqu’elles étaient obligatoires je présume que les autorités ont renoncé à imposer celles-ci maintenant que les contraintes sont relâchées.
A partir du 3 août ce sont les écoles et universités qui peuvent reprendre, certainement quelque chose qui devenait urgent, car après 4 mois de “vacances” dans un pays ou la qualité de l’éducation est généralement médiocre dans le meilleur des cas et ou l’éducation à distance n’est pas une option à quelques exceptions près, il est crucial de ramener les enfants sur les bancs de l’école et surtout de permettre aux enseignants d’être à nouveau rémunérés.
La troisième et dernière étape est programmée à partir du 15 août avec la réouverture des frontières provinciales et nationales, des églises et autres lieux de culte, et des discothèques. Pour le moment il est prévu d’encourager les personnes arrivant de l’étranger d’observer un quarantaine volontaire à la maison et de se faire contrôler, mais ce n’est pas obligatoire comme en Belgique où, si nous rentrons pour des congés, nous serons obligés de rester en quarantaine pendant deux semaines. Certes une telle quarantaine n’est pas la fin du monde dans la mesure ou nous pourrons effectuer celle-ci à une adresse de notre choix, mais cela veut quand même dire que nous devrons patienter encore deux semaines avant de pouvoir retrouver nos proches et amis.
Pour une raisons que nous ignorons, les seules restrictions qui restent d’application ici en RDC après la levée des mesures d’urgence sont les funérailles, où le nombre de personnes pouvant être présentes reste strictement limité. Cette mesure a dû être copiée de celles prises dans le cadre des épidémies d’Ebola où effectivement les dépouilles des personnes décédées restent hautement contagieuses, mais dans le cadre du Covid-19 j’aurais plutôt mis des limites dans les bars et discothèques.
Généralement se sont plutôt des bonnes nouvelles car cela nous donnera un peu plus de liberté de mouvement, dans la mesure où il n’y a pas une flambée d’infections qui amènerait les autorités à revoir leur copie. Ce ne serait pas la première fois car on nous avait annoncé la reprise des vols internationaux à partir du 22 juin, ensuite à partir de début juillet et maintenant le 15 août, donc tout peut encore changer.
Ce qui est certain c’est qu’ici les autorités ont déjà bien levé le pied, alors qu’en mars une souris n’aurais pas pu mettre le pied dans la province sans avoir été appréhendée par les autorités, qui avaient sollicité toutes sortes d’aide chez nous pour mettre en place les mesures nécessaires (tentes pour camps d’isolement, carburant pour les patrouilles fluviales et terrestres, matériels de protection individuel, etc.), maintenant les villages flottants arrivant de Kinshasa ne font même plus l’objet de contrôles et nous voyons des visiteurs arriver de Kinshasa qui circulent sans être inquiétés. Il est vrai que le nombre de visiteurs est limité et que les passagers arrivant en barge ont de fait déjà fait une quarantaine puisque les barges mettent au moins deux semaines pour faire le voyage de Kinshasa à Mapangu.
Il n’en reste pas moins que nous avons décidé de maintenir, voire renforcer nos mesures préventives dans la plantation, car l’arrivée du virus ici nous obligerait probablement de fermer les opérations, ce qui serait un désastre tant économique que social. Tous les travailleurs sont maintenant dotés de masques qu’ils sont supposés porter lorsqu’ils ne sont pas en mesure de respecter les distances de sécurité comme dans les véhicules (dans lesquels nous avons limité le nombre de passagers), lors de réunions dans les bureaux où à certains appels. Le travail de sensibilisation sur l’utilisation des masques est toutefois encore long car si la majorité des travailleurs portent leur masque pendant le travail aux champs (où ce n’est absolument pas nécessaire ou même utile), dans les véhicules ils ne le portent souvent pas parce que c’est plus facile de parler avec ses voisins sans le masque… Même nos cadres portent souvent le masque juste devant la bouche ou accroché au menton avec le nez à l’air parce que “c’est plus facile de respirer comme cela”… Bref, sans parler de l’état de propreté des masques qui est souvent très douteux, il y a encore beaucoup de travail à faire et la levée des mesures annoncées par le Président ne va pas rendre notre tâche plus facile. Nous exigeons aussi que nos travailleurs se lavent les mains avant d’entrer dans les lieux d’appel, les bureaux, etc., mais là aussi il reste un gros travail de sensibilisation à faire car quand le patron n’est pas là pour leur rappeler ils “oublient”, alors que les lave-mains sont positionnés de manière bien visible à l’entrée de chaque site. Dans les bureaux nous avons disposés des flacons de gel hydro-alcoolique pour assurer une désinfection régulière des mains après avoir manipulé des documents, billets de banque ou autre objets touchés par d’autres personnes. Je ne sais pas si c’est parce que les personnes travaillant dans les bureaux sont généralement plus éduqués, mais ce système semble être bien assimilé à juger du nombre de personnes qui viennent faire remplir leur flacon de gel.
La seule chose que nous n’avons pas encore généralisé est le contrôle de la température, car les thermomètres à infrarouge que nous avons commandés sont encore “en route”. Mais comme il semble que la fièvre ne soit pas nécessairement le symptôme le plus important pour dépister les cas suspects, nous essayons de mettre l’accent principalement sur les mesures préventives, d’autant plus qu’ici la fièvre plus fréquemment le signe d’une malaria ou d’une infection mal soignée.
Finalement, parlant de malaria, au cours de l’année 2019 la RDC a connu 330.000 décès imputés au paludisme, alors qu’à ce jour le Covid-19 a fait moins de 200 victimes (principalement des personnes ayant séjourné en Europe). Cela pousse à se demander si toutes les aides et collectes de fonds qui font la une de la presse pour la lutte contre le coronavirus ne seraient pas mieux consacrées à mettre en place une réelle politique de prévention et de lutte contre la malaria ? Marie-Claude et moi prenons des tisanes d’Artemisia annua (produits dans notre jardin) pour nous prémunir contre le paludisme depuis que nous sommes ici (et même avant cela lorsque je faisais de missions en Afrique) et nous sommes les seuls expatriés qui n’ont pas eu de malaria. Il est vrai que les autorités sanitaires (surtout les sociétés pharmaceutiques) crient au loup contre l’utilisation de cette plante sous forme de tisane, mais vu les conséquences dramatiques de cette maladie en RDC il y a quand même lieu de se demander pourquoi ne pas consacrer plus de moyens à sa vulgarisation. Nous le faisons à petite échelle ici à Mapangu avec les personnes intéressées, mais avec prudence car d’une part il est difficile de s’assurer que les personnes respectent la posologie conseillée et, d’autre part, parce que ce n’est pas un moyen de prévention ou de lutte reconnu par les autorités sanitaires locales et/ou internationales.
Hormis ceux d’entre vous qui nous lisent dans les pays tropicaux, ce problème vous paraîtra secondaire comparé au risque que représente le coronavirus, mais quelle que soit votre situation nous vous souhaitons prudence et une bonne santé.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Nouvelle addition dans nos moutons – Newcomer in our sheep’s herd
Jour spécial – Special day
Grappe de pamplemousses – Bunch of grapefruit

After more than 16 weeks of containment because of the tiny global virus (as a reminder, in addition to the national borders of the DRC which have been closed, we are cut off from Kinshasa which has been isolated from the rest of the country), a small light appears at the end of the tunnel. Indeed, the state of health emergency was lifted by the Congolese President in his speech of 21 July, which also outlined the steps to open up the country towards “normality”, which nevertheless remains cautious as the pandemic is far from over. This announcement comes just as the first case of Covid-19 has been confirmed in the province of Kasai, a sick man from Kinshasa (yes, I know, normally Kinshasa is isolated, but in this country it is usually enough to take some small change out of one’s pocket for the rules to be “adapted”), who has, however, escaped from the health centre where he had been confined and could therefore spread the good word, uh I meant the virus, to the people he meets during his illegal wander.
In spite of this blunder, the horizon has thus cleared up a little, but the steps of deconfinement may raise eyebrows because the priorities are clearly not what we would logically expect and could compromise the authorities’ plan of attack. The first stages of deconfinement with immediate effect are the opening of shops, banks, businesses (so far, OK), authorisation of rallies, cafés, bars, restaurants, meetings and celebrations, as well as the resumption of public transport. There is no longer any question of distancing or the wearing of masks, but as these measures were not respected even when they were compulsory, I assume that the authorities have given up imposing them now that the constraints have been relaxed.
From 3 August schools and universities will reopen, certainly something that was becoming urgent, because after 4 months of “holidays” in a country where the quality of education is generally poor at best and where distance education is not an option with a few exceptions, it is crucial to get children back to school and allow teachers to be paid again.
The third and final stage is scheduled to begin on 15 August with the reopening of provincial and national borders, churches and other places of worship, and discotheques. For the time being it is planned to encourage people arriving from abroad to observe a voluntary quarantine at home and to be checked, but this is not obligatory as in Belgium where, if we return for holidays, we will be obliged to stay in quarantine for two weeks. Of course, such a quarantine is not the end of the world, as we will be able to carry out the quarantine at an address of our choice, but it still means that we will have to wait another two weeks before we can be reunited with our relatives and friends.
For reasons unknown to us, the only restrictions that remain in force here in the DRC after the lifting of the emergency measures are funerals, where the number of people who can attend remains strictly limited. This measure must have been copied from those taken in the context of the Ebola epidemics, where indeed the remains of the deceased remain highly contagious, but in the context of Covid-19 I would have rather put limits on bars and discos.
Generally speaking, this is rather good news because it will give us a little more freedom of movement, as long as there is not an outbreak of infections that would lead the authorities to review their decision. It wouldn’t be the first time because we were told that international flights would resume on June 22nd, then at the beginning of July and now on August 15th, so everything can still change.
What is certain is that here in Mapangu the authorities have already relaxed their approach, whereas in March a mouse could not have set foot in the province without being apprehended by the authorities, who had requested all kinds of help from us to put in place the necessary measures (tents for isolation camps, fuel for river and land patrols, personal protective equipment, etc.), now the floating villages arriving from Kinshasa are no longer even checked and we see visitors arriving from Kinshasa who move around without being disturbed. It is true that the number of travelers is limited (because of the state of the roads) and that the passengers arriving by barge have in fact already made a quarantine since the barges take at least two weeks to make the trip from Kinshasa to Mapangu.
Nevertheless, we have decided to maintain and even strengthen our preventive measures in the plantation, because the arrival of the virus here would probably force us to close down operations, which would be an economic and social disaster. All workers are now equipped with masks that they are supposed to wear when they are unable to keep safe distances, such as in vehicles (in which we have limited the number of passengers), during meetings in the offices or at certain muster calls. However, there is still a long way to go in raising awareness about the use of masks, because although the majority of workers wear their masks while working in the fields (where it is absolutely not necessary or even useful), in vehicles they often do not wear them because it is easier to talk to neighbours without the mask. Even our managers often wear the mask hanging in front of their mouth or on their chin with their nose in the air because “it’s easier to breathe that way”… In short, not to mention the state of cleanliness of the masks, which is often very doubtful, there is still a lot of work to be done and the lifting of the measures announced by the President is not going to make our task any easier. We also demand that our workers wash their hands before entering muster sites, offices, etc., but here too there still is a lot of awareness-raising work to be done, because when the boss is not there to remind them, they “forget”, whereas the hand washing stations are positioned in a highly visible position at the entrance to each site. In the offices we have placed bottles of hydro-alcoholic gel to ensure regular disinfection of hands after handling documents, banknotes or other objects touched by other people. I don’t know if it’s because the people working in the offices are generally more educated, but this system seems to be well assimilated in judging the number of people who come in to have their bottles of gel refilled.
The only thing we haven’t generalized yet is temperature control, because the infrared thermometers we’ve ordered are still “on the way”. But as it seems that fever is not necessarily the most important symptom for detecting suspicious cases, we are trying to focus mainly on preventive measures, especially as here fever is more frequently a sign of malaria or a poorly treated infection.
Finally, speaking of malaria, during the year 2019 the DRC has had 330,000 deaths attributed to malaria, while to date Covid-19 has caused less than 200 victims (mainly people who have come from Europe). This leads one to wonder if all the aid and fundraising that makes the headlines for the fight against coronavirus would not be better spent on setting up a real policy of prevention and fight against malaria? Marie-Claude and I have been taking Artemisia annua herbal tea (produced in our garden) to protect us against malaria since we have been here (and even before that when I was on missions in Africa) and we are the only expatriates who have not had malaria. It is true that the health authorities (especially the pharmaceutical companies) are crying wolf against the use of this plant in the form of herbal tea, but given the dramatic consequences of this disease in the DRC there is still reason to wonder why not devote more resources to its extension. We are doing it on a small scale here in Mapangu with interested people, but with caution because, on the one hand, it is difficult to ensure that people respect the recommended dosage and, on the other hand, because it is not a means of prevention or control recognized by the local and/or international health authorities.
Except for those of you who read us in tropical countries, this problem will seem secondary compared to the risk represented by the coronavirus, but whatever your situation, we wish you caution and good health.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Excès – Excess

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Les journées de travail sont généralement longues en plantation, debout à 4h30 et de retour à la maison généralement entre 18h30 et 19h, mais quand même avec une petite pause (généralement 1/2h voire 3/4h) pour prendre le déjeuner à la maison et quand le timing le permet une petite sieste de 10 minutes (juste ce qu’il faut pour un peu recharger les batteries pour l’après-midi). Mais en période de pointe c’est encore plus intense parce que les évacuations de production se prolongent souvent jusqu’en soirée, exceptionnellement même jusqu’aux petites heures du matin, car nous essayons de livrer tout ce que l’huilerie peut absorber et ainsi perdre le moins possible. Eh oui, malheureusement pour le moment la production de la plantation explose et dépasse largement la capacité de notre huilerie, même si celle-ci fonctionne à fond 24h sur 24 et 7 jours sur 7 avec toutes les contraintes liées aux machines défaillantes que nous avons décrit dans les nouvelles précédentes.
Le grand dilemme est de décider quoi faire avec l’excédent de production de la plantation car les régimes récoltés doivent être usinés dès que possible, de préférence dans les 24 heures et au maximum 48 heures après la récolte car sinon les fruits deviennent mous et difficiles à presser. Pour le moment nous avons un excès de plusieurs centaines de tonnes de régimes et de fruits tous les jours et comme il n’est pas possible de les usiner dans les environs, notre seule solution est d’en faire du compost, il est évidemment éminemment frustrant de devoir jeter une partie de la production alors que nous avons soigné, “engraissé”, entretenu, etc. les palmiers toute l’année dans le seul but de maximiser leur production.
La population voisine de la plantation, qui le reste de l’année n’hésite pas à venir voler des régimes et des fruits dans la plantation, car nos fruits sont beaucoup plus riches en huile que ceux récoltés dans les palmiers sauvages, voit dans ces montagnes de production délaissée une aubaine car ils estiment que si nous ne les utilisons pas ils sont évidemment à la disposition du public. Ils n’ont pas tout à fait tort, car pourquoi gaspiller une ressource abondante et immédiatement disponible, mais le problème est que les malaxeurs (presses traditionnelles) qui s’établissent pendant cette période de pointe prennent goût aux fruits juteux de la plantation et qu’après la pointe de production ils ne veulent pas suspendre leurs activités, donc les vols prennent des proportions ingérables… Une alternative est de mettre des gardiens à côté de nos tas de régimes et de fruits surnuméraires pour empêcher les gens de venir se servir, mais outre le gaspillage que cela représente, les gardiens voient rapidement une opportunité dans cette manne pour arrondir leur fin de mois et vont donc monnayer l’accès à ces régimes et fruits.
La solution que nous essayons de mettre en place est un compromis entre les deux alternatives ci-dessus, en mettant les régimes et fruits à la disposition de malaxeurs identifiés sur base d’un contrat où, d’une part, ils nous paient une participation symbolique au coût de récolte et d’évacuation des régimes vers un point de collecte agréé en périphérie de la plantation et, d’autre part, ils s’engagent à démonter le malaxeur dès la fin de la pointe de production. Cette “solution” permet de contrôler l’utilisation de notre production excédentaire, de récupérer une petite partie des coûts liés à leur production et de permettre à la population voisine de profiter de cette occasion pour avoir des revenus supplémentaires. Il faut savoir qu’en dehors de la période de pointe de production (soit environ 9 mois de l’année) nous achetons les fruits de palmes provenant des palmiers sauvages et anciennes palmeraies des alentours de la plantation pour justement permettre aux villageois d’avoir des revenus réguliers. Mais en période de pointe, lorsque notre huilerie est saturée, nous ne sommes évidemment pas en mesure d’acheter des fruits à l’extérieur vu que nous sommes dans l’incapacité de traiter l’entièreté de notre propre production.
Certains diront, “pourquoi ne pas augmenter la capacité de transformation propre ?” pour éviter le problème à la base. C’est une question qui revient sur le tapis à chaque conseil d’administration et qui malheureusement n’est pas simple. En effet il faut savoir que même si sur papier ce serait théoriquement envisageable avec un budget assez conséquent, en pratique, il est peu faisable d’agrandir notre huilerie actuelle, qui se trouve entourée de la cité de Mapangu d’un côté et de la rivière Kasaï de l’autre. Pour augmenter notre capacité d’usinage il faudrait idéalement construire une deuxième huilerie sur un autre site, mais cela ne se limite pas à l’huilerie à proprement parler car celle-ci doit être alimentée en électricité, en eau et stockage d’huile. De plus il faut mettre en place un système pour l’évacuation des huiles vers le port (si pas aménager un nouveau port), des lagunes pour le traitement des effluents et toutes les infrastructures de maintenance (stockage de pièces, consommables, bureaux, etc.). In fino, même petite, une huilerie doit être gérée et nécessite donc une équipe technique de production, de maintenance et de laboratoire qui n’auront théoriquement du travail que pendant quelques mois de l’année.
Vous aurez deviné qu’un tel investissement est plus que conséquent et ne se justifie que si la production est suffisante pour optimiser son utilisation, or nos excédents se chiffrent en quelques milliers de tonnes par an, ce qui n’est pas suffisant pour valoriser la construction d’une huilerie d’une taille économique. Il faudrait donc également augmenter la taille de la plantation, qui ne portera ses fruits que 4-5 ans plus tard et qui représente aussi un investissement considérable… Le contexte politique et économique du Congo restant malgré tout fortement instable et le futur pour le moins opaque, le moment n’est probablement pas opportun pour envisager de gros investissements dans le pays, sauf peut-être pour les téméraires et courageux…
Dans cette dernière catégorie, nous avons cette semaine eu la visite d’un couple de suisses qui sont au Congo depuis presque 10 ans et qui envisagent d’établir une plantation de palmiers à huile dans la région. Ils ont déjà mis en place un projet de maraîchage qui semble fonctionner de manière satisfaisante et connaissent donc bien les rouages des affaires congolaises. Leur projet vise la mise en place d’une petite plantation de palmier à huile, essentiellement orientée vers la production d’huile pour le marché local (dans les environs immédiats de la plantation) ce qui intéresse évidemment fortement les autorités locales, mais reste néanmoins une aventure courageuse.
Finalement, pour revenir à notre plantation, la semaine dernière nous vous faisions part du fait que notre production approchait la saturation de nos cuves de stockage et qu’il était urgent d’avoir des barges pour pouvoir évacuer l’huile, sans quoi nous serions dans l’obligation d’arrêter nos opérations. Eh bien, maintenant c’est l’inverse, car en quelques jours nous avons réceptionné plusieurs convois de barges dont la capacité de chargement excède la quantité d’huile dont nous disposons, encore une fois le pendule est passé d’un excès à un autre en quelques jours, une caractéristique du Congo?
Espérant recevoir de vos nouvelles, aussi anodines soient-elles,
Marc & Marie-Claude

Ravenala devant la cuisine – Ravinala in front of the kitchen
Forage avec pompe “maison” – Borehole with “home made” pump
Stations de lavage et de carburant en construction – Fuel and cleaning stations in construction
Masque Elephant – Elephant mask
Convoi sur le Kasaï – Convoy on the Kasai

Working days are generally long on the plantation, up at 4:30am and back home usually between 6:30pm and 7pm, but still with a short break (usually 1/2h or even 3/4h) to have lunch at home and when the timing allows it a short power nap of 10 minutes (just enough to recharge the batteries for the afternoon). But in peak periods it is even more intense because production evacuations often extend into the evening, exceptionally even into the early hours of the morning, as we try to deliver everything the oil mill can absorb and thus lose as little as possible. Yes, unfortunately at the moment the production of the plantation is exploding and significantly exceeds the capacity of our oil mill, even though it is working at full capacity 24/7 with all the constraints linked to the faulty machinery that we described in the previous postings.
The big dilemma is to decide what to do with the plantation’s surplus production, because the harvested bunches must be processed as soon as possible, preferably within 24 hours and at most 48 hours after harvest, otherwise the fruit becomes soft and difficult to press. At the moment we have an excess of several hundred tons of bunches and fruit every day and as it is not possible to process them in the surrounding area, our only solution is to compost them, it is obviously very frustrating to have to throw away part of the production when we have cared for, fertilised, maintained, etc. the palm trees all year round with the sole aim of maximising their production.
The people living around the plantation, who the rest of the year do not hesitate to come and steal bunches and fruit from the plantation (because our fruit is much richer in oil than that harvested from wild palm trees), see these mountains of neglected production as a godsend because they feel that if we do not use them they are obviously available to the public. They are not entirely wrong, because why waste an abundant and immediately available resource, but the problem is that the traditional presses set up during this peak period get a taste for the juicy fruits of the plantation, and after the peak of production they do not want to stop their activities, so the thefts take on unmanageable proportions. An alternative is to put guards next to our heaps of surplus bunches and fruits to prevent people from coming to help themselves, but apart from the waste this represents, the guards quickly see an opportunity in this manna to round off their end of the month and will end up monetising the access to these discarede bunches and fruits.
The solution we are trying to implement is a compromise between the two alternatives above, by making the bunches and fruit available to identified traditional presses on the basis of a contract where, on the one hand, they pay us a symbolic contribution to cover the cost of harvesting and evacuating the bunches to an approved collection point on the outskirts of the plantation and, on the other hand, they undertake to dismantle the presses at the end of the production peak. This “solution” makes it possible to control the use of our surplus production, to recover a small part of the costs linked to their production and to allow the neighbouring population to take advantage of this opportunity to obtains some additional income. It is important to know that outside the peak production period (i.e. about 9 months of the year) we buy the palm fruits from the wild and old palm groves around the plantation precisely to allow the villagers to have regular incomes. But in peak periods, when our oil mill is saturated, we are obviously not able to buy fruit from outside since we are unable to process all of our own production.
Some will say, “why not increase our own processing capacity?” to avoid the problem in the first place. This is a question that comes up at every board meeting and is unfortunately not a simple one. In fact, even if on paper it would be theoretically possible, with a fairly significant budget, in practice it is not really feasible to expand our current oil mill, which is surrounded by the city of Mapangu on one side and the Kasai River on the other. In order to increase our processing capacity we would ideally have to build a second oil mill on another site, but this is not limited to the oil mill itself, as it needs to be supplied with electricity, water and oil storage. In addition, a system must be put in place for the evacuation of oil to the port (if not to develop a new port), ponds for the treatment of effluents and all maintenance infrastructures (storage of parts, consumables, offices, etc.). Finally, even a small oil mill has to be managed and therefore requires a technical team for production, maintenance and laboratory that will theoretically only have work for a few months of the year.
You will have guessed that such an investment is more than consequent and is justified only if the production is sufficient to optimize its use, but our surpluses amount to a few thousand tons per year, which is not enough to valorize the construction of an oil mill of an economic size. It would therefore also be necessary to increase the size of the plantation, which will only bear fruit 4-5 years later and which also represents a considerable investment. The political and economic context of the Congo remains highly unstable and the future is opaque to say the least, so this is probably not the right time to consider major investments in the country, except perhaps for the bold and courageous ones .
In the latter category, this week we had the visit of a Swiss couple who have been in Congo for almost 10 years and who are considering establishing an oil palm plantation in the region. They have already set up a market gardening project that seems to be working satisfactorily and are therefore familiar with the workings of Congolese business. Their project aims to set up a small oil palm plantation, mainly oriented towards the production of oil for the local market (in the immediate vicinity of the plantation) which is obviously of great interest to the local authorities, but nevertheless remains a courageous adventure.
Finally, to come back to our plantation, last week we informed you that our production was approaching saturation of our storage tanks and that it was urgent to have barges to evacuate the oil, otherwise we would have to stop our operations. Well, now it is the opposite, because in a few days we have received several convoys of barges whose loading capacity exceeds the amount of oil we have, once again the pendulum has swung from one excess to another in a few days, a characteristic of the Congo?
Hoping to hear from you, no matter how significant your adventures may be,
Marc & Marie-Claude

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Diverses Choses – Various Items

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Il est indéniable que le temps passe à toute vitesse dans notre coin de brousse et cela est certainement en partie la conséquence du fait qu’ici il y a toujours quelque chose qui se passe, généralement surprenant ou inattendu, encore que maintenant nous commençons à prendre les choses avec un certain degré de fatalisme en sachant qu’ici c’est “normal”.
Cette semaine a encore une fois été pleine de surprises, de sourires (parfois un peu jaunes) et de stress, mais en réalité nous ne sommes plus vraiment étonnés car ici tout est possible…
Comme vous le savez par nos nouvelles précédentes, pour le moment nous avons de gros soucis avec nos engins “jaunes” et en particulier avec la pelle chargeuse qui est une machine essentielle pour le bon fonctionnement de l’huilerie. Outre la commande en urgence de pièces de rechange, nous avons profité de l’affrètement d’un avion pour faire venir deux techniciens spécialisés dans les engins Caterpillar, pensant (naïvement) que de cette manière les réparations seraient faites plus rapidement et dans les règles de l’art, et que notre machine pourrait au moins fonctionner sans souci jusqu’à la fin de la pointe de production (en septembre). Ces messieurs sont bien arrivés il y a un peu plus d’une semaine et ont passé le plus clair de leur temps derrière un ordinateur pour faire, ce qu’ils appellent, un diagnostic de la machine. Le rapport de ce travail se fait toujours attendre et laisse présumer qu’ils ne savent pas vraiment comment résoudre le problème, car ils ont suggéré de ramener l’engin à Kinshasa pour bien le réparer une fois pour toutes. Pour rappel, envoyer cet engin jusqu’à Kinshasa implique un voyage en barge de 3 semaines pour aller, un temps de réparation qu’ils estiment être “de maximum” 1 mois… et le voyage de retour en barge de 3-4 semaines. Ils nous proposent donc de prendre notre machine jusqu’à ce que notre pointe soit largement terminée, comme si c’était la solution la plus évidente. Ils ont été passablement choqués quand je leur ai expliqué qu’ils ont été payés pour venir réparer notre engin sur place et que, compte tenu de l’urgence, je ne prévoyais pas de mettre un moyen de transport à leur disposition pour rentrer à Kinshasa tant que cela n’était pas fait. Les techniciens ont laissé entendre qu’il serait peut-être souhaitable de faire venir une troisième personne mieux équipée pour faire les travaux (qui ne sont pas encore identifiés)… Rassurez-vous je n’ai encore tué ou même tapé personne, mais je ne vous cacherai pas que je suis en train de perdre mon calme.
Nous pensions avoir trouvé une autre pelle chargeuse qui pourrait nous dépanner sur un chantier minier près du chef-lieu de la province (Tshikapa), mais après plus de trois semaines d’excuses et d’explications variées pour justifier pourquoi cette machine n’a pas encore réussi à prendre la route, il est clair que ce n’est pas sur cette solution que nous devons compter.
Pour éviter ce genre de désagréments pour l’année prochaine, j’ai décidé de commander une nouvelle pelle chargeuse, mais qui ne pourra malheureusement pas être sur site dans les temps cette fois-ci car, évidemment, elle n’est pas disponible de stock en RDC.
Dans l’attente nous avons une nuée de personnes munies de pics et de pelles qui se chargent de manutentionner les régimes et les fruits que la plantation livre à l’huilerie et, de manière assez surprenante, permet à l’huilerie de fonctionner à plein régime avec des records de près de 600 tonnes de régimes traités en 24 heures et au moins 500 tonnes de moyenne sur les 7 jours de la semaine, alors que l’huilerie a été conçue pour une capacité nominale d’à peine 430 tonnes (ce qui aurait été généralement considéré comme une bonne performance). Comme quoi même dans les situations les plus extrêmes il est possible de trouver des solutions et d’atteindre des résultats surprenants.
A côté de cela nous continuons d’avoir nos petites anecdotes qui font sourire quand elles n’ont pas des conséquences trop graves. Ainsi cette semaine, l’un de nos chauffeurs de camion a décidé de démarrer son camion le matin en restant debout à l’extérieur, sous prétexte que le moteur devait chauffer tranquillement avant de pouvoir prendre la route. Cela était sans compter sur le fait que le camion était en vitesse (marche arrière) et qu’il s’est donc mis à reculer sans personne à bord dès que le moteur s’est mis en marche. Le camion a ainsi traversé la clôture du parking pour se retrouver avec les roues arrières pendant dans le vide de la ravine qui longe la clôture. Heureusement il n’y a pas eu de victime, le camion s’est arrêté à temps sans trop de casse (mis à part la clôture) et il a été assez facile de le repousser en place avec notre pelle à chenilles (qui heureusement fonctionne encore).
Un évènement que je trouve beaucoup moins “drôle” et que je n’arrive pas à comprendre concerne l’un des forages que nous avons réalisé dans la cité de Mapangu. Pour rappel, à Mapangu il n’y a pas d’eau et les seules possibilités pour avoir de l’eau est d’aller puiser celle-ci dans le Kasaï ou dans l’un de ces affluents (la rivière Mubende) où les gens se retrouvent par centaines debout dans l’eau qu’ils puisent pour ramener à la maison pour la cuisine et leurs autres besoins… La réalisation de forages permettant d’avoir de l’eau propre et potable (nous l’avons fait analyser dans un laboratoire spécialisé à Kinshasa) devrait donc être quelque chose de magnifique pour la population, du moins dans notre esprit. C’est donc avec désolation que nous avons découvert un matin que la clôture du forage avait été volée et la pompe endommagée au point qu’il n’est plus possible de puiser l’eau. Les gens se sont dit que Brabanta viendra réparer cela et ont été fort surpris quand je leur ai annoncé que nous envisagerions de réparer la pompe que lorsque la population aura refait la clôture et remis les lieux du forage en état. Malheureusement je ne suis pas du tout certain que cela permettra de résoudre la situation et je ne serai pas surpris si la population se contente d’utiliser l’un des deux autres forages que nous avons réalisé dans la cité de Mapangu ou simplement de continuer à puiser l’eau à la rivière.
Un des éléments de stress pour le moment est lié à la bonne performance de l’huilerie car cela veut aussi dire que nous produisons beaucoup d’huile et que nous devons évacuer celle-ci pour ne pas nous retrouver en manque de place de stockage. Sur papier, les barges qui sont programmées ont une capacité largement supérieure à la quantité d’huile que nous avons en stock ou à produire, mais en pratique… notre port est vide. Les transporteurs me promettent l’arrivée de leur barges demain ou après-demain au plus tard depuis plusieurs semaines, mais tout comme sœur Anne “Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie” (en fait, même pas car en saison sèche, elle “brunoie”) mais pas de barge à l’horizon. Nous avons jusqu’à lundi soir avant que nos cuves ne soient pleines et comme ici c’est le pays des surprises, je continue d’espérer que, comme par miracle, nos barges seront au port d’ici lundi matin (chose dûment promise par les armateurs).
A part cela, Mapangu a l’ambition d’être reconnu en tant que commune et pour cela tous les quartier et les rues doivent être marquées et nommées, ainsi je viens de découvrir qu’une des “rues” de Mapangu a été baptisée “avenue du Palmier Marc Van” (eh oui, ici le reste de mon nom est trop “compliqué”…) car il paraît que je fais maintenant partie de l’histoire de Mapangu (j’ai immédiatement ouvert un bouton de plus de ma chemise pour ne pas m’étouffer à cause de mon “dikke nek”).
N’hésitez pas à nous faire part de votre quotidien, même si différent il nous intéresse!
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Gardes au travail – Security at work
Pépinière de reboisement et ornementale – Reforestation and ornamental nursery
Appel des coupeurs – Harvester’s muster
Essai d’hévéa – Rubber tree trial
Arrivée de convoi à Mapangu – Convoy arrival in Mapangu
Parking de la Cathédrale – Cathedral parking lot

It is undeniable that time is flying by in our corner of the bush and this is certainly partly the consequence of the fact that here there is always something going on, usually surprising or unexpected, although now we are beginning to take things with a certain degree of fatalism knowing that here it is “normal”.
This week has once again been full of surprises, smiles (sometimes a bit sour) and stress, but in reality we are not really surprised anymore because here everything is possible…
As you know from our previous news, at the moment we have serious problems with our “heavy” machines and in particular with the front loader which is an essential equipment for the good functioning of the oil mill. Apart from the emergency order of spare parts, we took advantage of the plane we chartered to bring two technicians specialized in Caterpillar machines to Mapangu, thinking (naively) that in this way repairs would be done more quickly, according to the rules of the trade, and that our machine could at least run without any worries until the end of the production peak (in September). These gentlemen arrived well over a week ago and spent most of their time behind a computer to do what they call a diagnosis of the machine. The report of this work is still pending and suggests that they don’t really know how to solve the problem, this seems to be confirmed by their suggestion to ship the machine back to Kinshasa to get it fixed once and for all. As a reminder, sending this machine to Kinshasa implies a barge trip of 3 weeks to go, a repair time they estimate to be “maximum” 1 month… and the return barge trip of 3-4 weeks. So they basically suggest to take our machine until our peak season is largely completed, as if it was the most obvious solution. They were quite shocked when I explained to them that they were paid to come and repair our machine here and that, given the urgency, I did not plan to put a means of transport at their disposal to return to Kinshasa until it was done. The technicians suggested that it might be advisable to bring in a third person better equipped to do the work (not yet identified). Don’t worry, I have not killed or even hit anyone yet, but I will not hide the fact that I am slowly reaching the end of my tether.
We thought we had found another front loader that could help us out at a mining site near the provincial capital (Tshikapa), but after more than three weeks of excuses and various explanations as to why this machine has not yet managed to hit the road, it is clear that this is not the solution we should rely on.
To avoid this kind of inconvenience for next year, I have decided to order a new front loader, but unfortunately it will not be available on site in time because, obviously, it is not available from stock in the DRC.
In the meantime we have a swarm of people with picks and shovels handling the bunches and fruit that the plantation delivers to the oil mill and, surprisingly enough, the oil mill is running at full capacity with records of nearly 600 tonnes of bunches processed in 24 hours and at least 500 tonnes averaged over the 7 days of the week, whereas the oil mill was designed for a nominal capacity of just 430 tonnes (which would have been generally considered a good performance). This means that even in the most extreme situations it is possible to find solutions and achieve surprising results.
Meanwhile, we continue to have our little anecdotes that make us smile as long as they don’t have too serious consequences. For example, this week one of our truck drivers decided to start his truck in the morning while standing outside, under the pretext that the engine had to warm up quietly before he could take to the road. This was without taking into account the fact that the truck was in gear (reverse) and so it started backing up without anyone on board as soon as the engine started. The truck then drove through the parking lot fence and found itself with the rear wheels hanging down in the gully along the fence. Luckily there were no casualties, the truck stopped in time without too much breakage (apart from the fence) and it was quite easy to push it back into place with our excavator (which fortunately still works).
An event that I find much less “funny” and that I can’t understand relates to one of the boreholes we established in the city of Mapangu. As a reminder, in Mapangu there is no water and the only possibility to get water is to go and draw it from the Kasai or from one of its tributaries (the Mubende river) where people find themselves by the hundreds standing in the water they draw to bring back home for cooking and other needs? The drilling of boreholes for clean, drinkable water (we had it analysed in a specialised laboratory in Kinshasa) should therefore be something wonderful for the population, at least in our minds. So it was with desolation that we discovered one morning that the fence of one of the boreholes had been stolen and the pump damaged to the point that it was no longer possible to draw water. People thought that Brabanta would come to repair this and were very surprised when I told them that we would not consider repairing the pump until the beneficiaries had rebuilt the fence and restored the drilling site. Unfortunately, I am not at all sure that this will solve the situation and I would not be surprised if the population just uses one of the other two boreholes we have made in the city of Mapangu or simply continues to draw water from the river.
One of the stresses at the moment is related to the good performance of the oil mill because it also means that we are producing a lot of oil and we have to evacuate it so we do not run out of storage space. On paper, the barges that are scheduled to come have a capacity far greater than the amount of oil we have in stock or plan to produce, but in practice… our port is empty. The transporters have been promising the arrival of their barges tomorrow or the day after tomorrow at the latest for the past several weeks, but just like Sister Anne “I see nothing but the sun, which makes a dust, and the grass, which looks green” (in fact, not even because in the dry season the grass looks brownish) but no barge on the horizon. We have until Monday evening before our tanks are full and as this is the land of surprises, I keep hoping that, as if by some miracle, our barges will be in port by Monday morning (something duly promised by the shipowners).
Apart from that, Mapangu has the ambition to be recognized as a commune and this requires all the quarters and streets to be marked and named, so I have just discovered that one of the “streets” of Mapangu has been named “avenue du Palmier Marc Van” (yes, here the rest of my full name is too “complicated”). …) because it seems that I am now part of Mapangu’s history (I immediately opened one more button on my shirt so I wouldn’t choke on my “dikke nek” – Flemish expression for pretentious people).
Don’t hesitate to tell us about your daily life, even if it’s different!
Hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Logique – Logic

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Comme déjà expliqué dans nos nouvelles précédentes, nous avons quelques problèmes avec nos engins et véhicules et compte tenu des contraintes logistiques l’approvisionnement en pièces détachées n’est pas des plus aisé. Mais nous avons commandé en urgence les pièces essentielles et les avons fait envoyer par avion jusqu’au Congo, car même si les frontières sont encore fermées pour les passagers il y a régulièrement des vols cargo qui font la liaison Bruxelles – Kinshasa. Évidemment après il faut encore les faire arriver jusqu’en plantation et cette fois nous avons décidé, qu’exceptionnellement, nous allions affréter un avion spécialement pour cela. En fait ce n’est pas tout à fait exact car comme il y a toujours des tas de choses plus ou moins urgentes à envoyer, cette fois-ci aussi, l’avion était chargé au maximum.
Pour le moment nous n’avons pas de responsable pour le garage, car notre collègue portugais était d’une part bloqué au Portugal où il était parti en vacances depuis la fin de l’année dernière et d’autre part avait des problèmes de santé qui rendaient son retour ici peut-être risqué. Nous avons donc essayé de trouver quelqu’un localement qui pourrait épauler notre directeur huilerie qui pour le moment supervise aussi bien la production d’huile que le garage et l’équipe de construction, ce qui est évidemment trop pour une seule personne surtout en cette période. En parallèle, nous avions contacté le fournisseur d’engins Caterpillar ici en RDC pour leur demander de venir nous assister dans le diagnostic des pannes de nos engins et l’identification des pièces de rechange que nous devrions éventuellement commander.
Afin de profiter de notre avion “spécial” nous avons demandé une dérogation pour permettre à notre “nouveau” responsable de garage de voyager de Kinshasa à Mapangu, en garantissant qu’il ferait d’abord deux semaines de quarantaine et demandé s’il serait possible de permettre aux techniciens de Caterpillar de venir en mission chez nous pendant une semaine. Dans ma logique à moi, l’arrivée de notre responsable de garage ne devrait pas poser trop de problèmes puisqu’il serait mis en quarantaine sous le contrôle des infirmiers de la zone de santé. J’avais de sérieux doutes quant à la possibilité de faire venir les techniciens en mission, puisque ceux-ci seraient forcément en contact avec le personnel du garage et représentant donc un risque plus grand de contamination éventuelle.
A notre grande surprise, au départ de Kinshasa, et ce malgré toutes les autorisations et tous les certificats que nous avions préalablement obtenu, les autorités ont décidé de débarquer le futur responsable du garage et autorisé seulement les techniciens à voyager pour une mission d’une semaine à Mapangu, sans aucune contrainte sanitaire au point qu’ils n’ont même pas du porter de masque alors que ceux-ci sont officiellement obligatoires à Kinshasa… Allez comprendre.
Dans le même avion, au retour, nous avons embarqué toute une série de passagers voyageant “officiellement” pour des raisons de santé, pour lesquels il n’y a pas eu de questions à l’arrivée à Kinshasa. J’avais précédemment sollicité l’autorisation de l’Administrateur du Territoire (AT) pour faire voyager une personne vers Kinshasa par la route, demande qui avait été fermement refusée sous prétexte que l’AT ne pouvait aller à l’encontre des directives du chef de l’état qui stipulent clairement que Kinshasa est isolé et inaccessible. L’une des passagères “malade” qui voyageait vers Kinshasa avec ses deux jeunes enfants dans notre avion avait été recommandée par l’AT, qui à même payé personnellement leur participation aux frais de voyage, j’en ai donc profité pour demander l’autorisation de voyage pour d’autres personnes, ce qui n’a évidemment pas été refusé cette fois-ci. Je présume donc que nos deux techniciens Caterpillar ont les connexions qu’il faut pour voyager malgré les interdictions car pour leur retour, qui se fera par route, des assurances m’ont été données qu’ils n’auraient aucun problème pour quitter le Kasaï et entrer dans la province de Kinshasa.
Ici, en fin de compte les problèmes ne doivent pas être abordés d’un point de vue logique car il n’y en a pas, tout est une question de forme et de connexions (où de motivation adéquate). Comme je suis assez hermétique aux “motivations” les résultats ne sont pas toujours aisés à obtenir, mais j’ai découvert qu’à défaut de payer une motivation ce qui marche assez bien aussi est de suggérer que nous serons obligés de supprimer certains services à cause de notre manque de moyens (il est difficile de refaire les routes sans engins, il est difficile de distribuer de l’eau si les tracteurs n’ont pas les pièces nécessaires, ou encore nous pourrions être obligés de réduire notre personnel si les barges ne sont pas autorisées à accoster pour charger de l’huile). Comme par enchantement beaucoup de blocages disparaissent ou trouvent des solutions immédiates.
Nous avons récemment eu la visite d’une délégation provinciale qui venait contrôler si Brabanta paye correctement les taxes dues à la province. Il faut dire que c’est un sujet épineux car l’autorité centrale a décentralisé un certain nombre de taxes et puis réalisé que le manque à gagner était trop important et ré-accaparé ces mêmes taxes. Évidemment, comme il se doit dans un pays comme la RDC, d’une part le fait d’avoir déjà payé les taxes au niveau provincial n’est pas reconnu par le pouvoir central et d’autre part les autorités provinciales trouvent toutes sortes de prétextes pour malgré tout trouver un moyen de faire payer les dites taxes. Bref, notre délégation provinciale est arrivée avec comme principal leitmotiv le fait que nous ne déclarons pas correctement notre production et faisons donc de l’évasion fiscale. Il faut dire que dans notre huilerie nous avons un bureau de l’Office Congolais de Contrôle dont les trois agents n’ont rien d’autre à faire que de contrôler les quantités d’huile que nous produisons et que nous chargeons dans des barges, service pour lequel ils nous font évidemment payer toutes sortes de droits. Nous avons donc fait valoir que nos chiffres de production, outre le fait qu’ils reflètent la réalité sont contrôlés par un service de l’état présent en permanence dans le site de production (enfin permanent est tout relatif car ces messieurs étant des fonctionnaires, ils ne travaillent donc qu’aux heures officielles et encore). Toujours est-il que manifestement les autorités provinciales ne font pas confiance à leurs collègues de l’OCC qu’ils estiment trop bien payés pour être honnêtes… Ils veulent donc avoir leurs propres experts dans l’huilerie pour vérifier nos dires et nous allons donc avoir un nombre croissant de représentants de l’état dans nos installations qui estiment évidemment avoir besoin d’un bureau, d’accès privilégiés, d’équipements, etc.
Non contents de nous soupçonner de “fausses” déclarations, les autorités provinciales veulent évidemment profiter au maximum de la manne que représente Brabanta, et ici le potentiel de ressources fiscales est basé sur la taille de la plantation et non sur les performances économiques qu’ils ne cherchent même pas à comprendre.
Heureusement toutes ces interférences ne perturbent pas trop les opérations en cours et nous espérons que cela ne fera que s’améliorer avec l’arrivée de nos techniciens.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous espérons aussi, comme d’habitude, recevoir de vos nouvelles déconfinées,
Marc & Marie-Claude

Brouette accidentée – Damaged wheelbarrow
Et un camion accidenté – And a damaged truck
Mapangu Airport
Barge accidentée – Sunken barge

As already explained in our previous postings, we have some problems with our machines and vehicles and given the logistical constraints, the supply of spare parts is not easy. But we have ordered the essential parts urgently and had them flown to Congo, because even though the borders are still closed for passengers there are regular cargo flights from Brussels to Kinshasa. Of course, afterwards they still have to reach the plantation and this time we decided that, exceptionally, we would charter a plane especially for this purpose. In fact, this is not quite right, because as there are always lots of more or less urgent things to send, this time too the plane was fully loaded.
At the moment we do not have a person responsible for the workshop, because our Portuguese colleague was, on the one hand, stuck in Portugal where he had been on holiday since the end of last year and, on the other hand, had health problems which made it perhaps risky for him to return here. We therefore tried to find someone locally who could provide support to our oil mill manager, who for the time being is supervising both the oil production, the garage and construction team, which is obviously too much for one person especially at this time of the year. At the same time, we had contacted the Caterpillar equipment supplier here in the DRC to ask them to come and assist us in diagnosing the breakdowns of our equipment and identifying the spare parts that we should eventually order.
In order to take advantage of our “special” aircraft, we requested an exemption from the authorities to allow our “new” workshop manager to travel from Kinshasa to Mapangu, guaranteeing that he would first undergo a two-week quarantine and also requested the possibility for Caterpillar technicians to come on mission to our premises for one week. In my logic, the arrival of our garage manager should not pose too many problems since he would be quarantined under the control of the local health zone. I had serious doubts, on the other hand, about the possibility of bringing the technicians on mission, since they would necessarily be in contact with the workshop staff and would therefore represent a greater risk of possible contamination.
To our great surprise, when our aircraft was to leave Kinshasa, despite all the authorisations and certificates we had previously obtained, the authorities decided to disembark the future garage manager and only authorised the technicians to travel for a week’s mission to Mapangu, without any health constraints, to the point that they did not even have to wear masks even though these are officially obligatory in Kinshasa . Go figure.
On the same plane, on the way back, we picked up a whole series of passengers travelling “officially” for health reasons, for whom there were no questions asked on arrival in Kinshasa. I had previously requested permission from the Administrator of the Territory (AT) to have someone travel to Kinshasa by road, a request that was firmly refused on the pretext that the AT could not go against the directives of the Head of State, which clearly stipulate that Kinshasa is isolated and inaccessible. One of the “sick” passengers travelling to Kinshasa with her two young children on our plane had been recommended by the AT, who even paid their participation for the travel expenses personally, so I took the opportunity to request travel authorisation for other people, which was obviously not refused this time. I therefore assume that our two Caterpillar technicians have the connections needed to travel despite the official restrictions, because for their return, which will be by road, I have been given assurances that they will have no problem leaving Kasai and entering the province of Kinshasa.
Here, in the end the problems should not be approached from a logical point of view because there are none, it is all a question of form and connections (or adequate motivation). As I am quite impervious to “motivations” (read bribes) the results are not always easy to obtain, but I have discovered that if we don’t pay motivations, what works quite well too is to suggest that we will be forced to cut some services because of our lack of means (it is difficult to rebuild roads without machinery, it is difficult to distribute water if the tractors don’t have the necessary parts, or we might be forced to reduce our staff if barges are not allowed to dock to load oil). As if by magic many blockages disappear or find immediate solutions.
We recently had the visit of a provincial delegation that came to check whether Brabanta was paying the taxes due to the province correctly. It must be said that this is a thorny issue because the central authority decentralized a number of taxes and then realized that the shortfall was too great and reappropriated these same taxes. Of course, as it should be in a country like the DRC, on the one hand, the fact of having already paid the taxes at the provincial level is not recognized by the central authority and, on the other hand, the provincial authorities find all sorts of pretexts to find a way to make us these taxes to the province. In short, our provincial delegation arrived with the main leitmotif being that we do not declare our production correctly and therefore evade taxes. It must be said that in our oil mill we have an office of the Congolese Control Office whose three agents have nothing else to do but to control the quantities of oil that we produce and that we load into barges, a service for which they obviously make us pay all sorts of fees. We have therefore argued that our production figures, apart from the fact that they reflect reality, are controlled by a state service permanently present at the production site (well, permanent is relative because these gentlemen are civil servants, so they only work during official hours and so on). Still, the provincial authorities obviously do not trust their CCO colleagues whom they consider too well paid to be honest… So they want to have their own experts in the oil mill to verify what we are saying, as a consequence we are going to have a growing number of government officials in our facilities who obviously feel they need an office, privileged access, equipment, etc.
Not content with suspecting us of “false” declarations, the provincial authorities obviously want to make the most of the manna that Brabanta represents, and here the potential for fiscal resources is based on the size of the plantation and not on the economic performance that they don’t even try to understand.
Fortunately all this interference does not disrupt the ongoing operations too much and we hope that this will only improve with the arrival of our technicians…
We hope that this news will find you well and we also hope, as usual, to receive news from your easing lockdown,
Marc & Marie-Claude

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Hello, Hello

Nous sommes toujours là, au poste et en pleine créativité pour trouver des systèmes D afin de pallier aux conséquences dues à un matériel de récolte ou de traitement de récolte un peu passé leur période optimale, dénicher à temps les rumeurs et les prouver inexactes avant qu’elles ne partent en vrilles dans la société de travailleurs provoquant ainsi grève et autres joyeusetés pas vraiment utiles. Un peu plus de tournées d’inspection pour affirmer un soutien aux cadres et travailleurs qui donnent leur maximum maintenant que la période de pic de production se développe dans toute son industrieuse gloire. Après un délicieux petit déjeuner, Marc est parti faire une ronde et n’en n’est pas encore revenu à 13:15h., pas de sms ni de coup de fil, donc je suppose que c’est juste du zèle, j’en saurais plus quand il reviendra mais je me suis dit qu’au train où vont les choses dans ce dimanche, j’allais prendre de l’avance dans notre lettre de nouvelles hebdomadaires.
Pour le moment nos nuits sont bien fraîches (24-25°C à la maison) donc, plus frais dehors ce que nous apprécions beaucoup, nous avons même mis une couverture en fleece léger sur notre lit. Par contre, les habitants des environs apprécient beaucoup moins ce qui nous permet de voir un échantillonnage impressionnant de bonnets de laine, manteaux d’hiver, chaussures fourrées dans les tendances vestimentaires actuelles chez nos congénères autochtones.
Comme chaque année, la visibilité est de nouveau très réduite passé le seuil de la maison, mais, certains jours, nous pouvons encore deviner les bancs de sable qui vont s’élargissant dans le lit du Kasaï depuis la terrasse de la maison. Il y a, d’ailleurs une des barges transportant de l’huile Brabanta qui a heurté des rochers et a coulé, heureusement, pas de pertes humaines à déplorer mais une bonne quantité de notre bonne huile est partie dans les eaux du Kasaï. La rivière reste cependant navigable moyennant une attention accrue. Ce matin deux barges ont été réceptionnées avec du carburant pour faire tourner l’usine, une épine hors du pied car nous étions à la limite de la rupture de stock.
Hier était le jour de paye, qui est chaque fois toute une opération car, suite à des émeutes il y a quelques années où nous avions dû faire intervenir l’armée, par sécurité nous faisons venir un contingent de policiers d’Ilebo pour encadrer nos agents payeurs, les policiers locaux étant trop “intégrés” dans la population locale, et heureusement tout s’est bien déroulé. Depuis quelques mois nous avons commencé à payer nos travailleurs par voie bancaire, le seul hic étant qu’ici il n’y a pas de guichet de banque ou même d’ATM et donc la banque envoie des agents payeurs avec des fonds (et une escorte policière) pour permettre aux bénéficiaires de retirer de l’argent de leur compte. Comme ces agents payeurs ne viennent qu’une fois pas mois, les travailleurs retirent l’intégralité de leur paie et la seule différence entre notre paie et le paiement bancaire est que ce n’est plus nous qui convoyons les fonds.
Pour ceux d’entre-vous qui se demandent quand nous allons rentrer cette année, il est probable que ce ne soit pas avant novembre, entre les mesures de confinements et vols internationaux limités, les vacances nécessaires de nos expatriés combinés avec la nécessité de garder un œil sur la place il est peu probable que Marc puisse se libérer plus tôt. Heureusement, grâce aux moyens de communications nous pouvons continuer à recevoir et envoyer photos, vidéos, nouvelles et tout et tout, donc nous nous sentons très proches de vous malgré tout.
Voilà, je (Marc) suis rentré et il est à peine un peu passé 13h30, vraiment rien d’extraordinaire d’autant plus que ce matin je ne suis pas parti à 5 heures… En fait, après notre petit déjeuner, j’ai d’abord été faire un tour au port pour suivre les opérations de déchargement de notre carburant. Avant de pouvoir faire cela il fallait décharger 4 voitures qui étaient placées au-dessus des cales contenant le carburant. En effet nous avons acheté quelques “nouvelles” voitures d’occasion car certains de nos véhicules étaient tellement délabrés qu’ils passaient plus de temps au garage que sur la route ce qui n’était ni économique ni très utile. Le déchargement des voitures s’est fait avec notre grue, mais malgré le fait que la technique d’arrimage des voitures ne me semblait pas la plus sûre, je me suis abstenu de me mêler des opérations et je m’en suis remis aux choix opérationnels faits par notre directeur technique… j’aurais peut-être du insister car une de nos “nouvelles” voitures à presque terminé sa course dans la rivière, heureusement sans casse mis à part une grande fêlure dans le pare-brise, de ce qui sera ma nouvelle voiture :(.
Eh oui ma voiture actuelle a déjà plus de 200.000km de pistes au compteur et commence à grincer de tous les côtés, même si elle reste très confortable et sans problèmes majeurs, en fait plus fiable que la plupart des autres carosses de la plantation. Mais bon, on voit qu’elle est ici depuis longtemps et a parcouru de longues distances, la notion de “prestige” n’étant pas un vain mot ici, l’avis général était que le DG devait avoir un véhicule plus en rapport avec l’importance du poste…
Après ces opérations portuaires, j’ai été inspecter les travaux d’aménagement de notre nouvelle station de carburant au garage agro. Station qui comporte une surface bétonnée dont les écoulements sont recueillis dans un bac de décantation pour éviter que les débordements d’hydrocarbures ne se retrouvent dans le sol ou la nature. Le seul hic est que cette dalles a, contrairement aux plans, été coulée parfaitement horizontalement et donc sans écoulement vers le bac… Comme il est impossible d’être présent pour contrôler tous les travaux je me suis contenté de coller une sérieuse sanction au responsable, qui me dit qu’il avait “oublié” qu’il fallait prévoir une pente, et exigé que pour tous les prochains travaux je puisse valider des plans détaillés avant leur mise en œuvre, juste ce qu’il me manquait pour avoir de quoi m’occuper pendant les temps morts.
Comme indiqué ci-dessus, nous sommes maintenant en pleine pointe de production et cela veut dire que le dimanche nous sommes obligés de récolter, évacuer la production et traiter celle-ci dans l’huilerie. Comme les dimanches précédents, ce matin j’ai été visiter les opérations de récolte, cette fois, dans l’une des sections les plus difficiles (parce qu’ils ont du mal à recruter suffisamment de main d’œuvre) dont j’avais récemment remonté les bretelles du responsable et qui méritait donc d’être encouragé. Manifestement ma visite fut fort appréciée et a pris beaucoup plus de temps que prévu car le chef de section et son superviseur ont voulu me montrer combien les travaux de récolte étaient bien menés, ce qui était d’ailleurs le cas.
Mais voilà, maintenant de retour à la maison où nous venons de terminer notre déjeuner dominical très européen cette fois (vive les livraisons de produits frais différents qui arrivent de Kinshasa avec les fonds) car composé de stump (pommes de terre et choux fleur), compote de pommes, salade de choux vert et foie, terminé par une délicieuse mousse au chocolat, donc vous voyez que nous ne nous laissons pas dépérir. Après de telles agapes ce soir ce sera juste le petit yaourt (fait maison) habituel et aux plumes de bonne heure car demain “il y a école” et donc réveil à 4h25…
Dernière petite nouvelle concernant la faune locale, d’une part nous avons eu la visite surprise d’un petit écureuil qui est entré dans la cuisine, s’est rendu compte que les lieux étaient occupés et est reparti aussi vite. La bonne nouvelle est que nous avons donc des écureuils dans les environs de la Cathédrale, même si nous ne les voyons pas gambader dans la nature et que hormis cette visite impromptue nous ignorions leur présence. Une autre créature qui s’est installée sous les fenêtres de la cuisine est une gigantesque araignée de couleur jaune et noir dont le corps doit faire au moins 5 cm. Nos amis locaux prétendent qu’elle arrive à attraper des petits oiseaux mouches dans ce toiles, mais les oiseaux mouches semblent contourner ce piège avec beaucoup d’adresse et même s’ils sont très petits j’ai quand même du mal à croire que la toile est assez robuste pour résister aux ébats d’un oiseau aussi petit soit il.
On vous embrasse et à bientôt,
Marie-Claude & Marc

Dalles en plastique recyclé – Recycled plastic tiles
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We are still there, on the job and creatively looking for D-systems to deal with the consequences of failing harvesting tools or crop processing equipment that is a little past its optimum period of use, rooting out rumours in time and proving them wrong before they get out of hand in the workers’ mind causing strikes and other unhelpful joyfulness. A few more inspection tours to affirm support for the supervisors and workers who are giving their best now that the peak production period is ramping up in all its industrious glory. After a delicious breakfast, Marc went out for a round and hasn’t come back yet at 1:15pm, no text messages or phone calls, so I guess it’s just zeal, I’ll know more when he comes back but I figured at the rate things are going this Sunday, I’ll get a head start on our weekly newsletter.
At the moment our nights are quite cool (24-25°C inside home) so, cooler outside which we appreciate a lot, we even put a light fleece blanket on our bed. On the other hand, the inhabitants of the surroundings appreciate the cold much less, which allows us to see an impressive sampling of woolen hats, winter coats, winter boots and other surprising garments in the current clothing trends among our local neighbours.
As every year, the visibility is again very reduced past the threshold of the house, but, some days, we can still guess the sandbanks that widen in the bed of the Kasaï as seen from the terrace of the house. One of the barges carrying Brabanta oil hit rocks and sank, fortunately no loss of life, but a good amount of our good oil has gone into the waters of the Kasai. The river remains navigable however with increased attention. This morning two barges arrived in our port with fuel to run the plant, a thorn out of the side as we were on the verge of running out of stock.
Yesterday was payday, which is always quite an operation because, following riots a few years ago when we had to call in the army, for security reasons we brought in a contingent of policemen from Ilebo to supervise our paying agents, the local policemen being too “integrated” into the local population. Fortunately everything went smoothly, not really surprising as this month there has been a significant increase in salaries. Since a few months we started to pay our workers by bank transfer, the only problem being that here there is no bank counter or even ATM on site and so the bank sends paying agents with funds (and a police escort) to allow the beneficiaries to withdraw money from their account. Since these paying agents only come once a month, the workers withdraw their entire pay and the only difference between our pay and the bank payment is that we are no longer the ones carrying the funds.
For those of you who are wondering when we will be returning this year, it will probably not be before November, between the confinement measures and limited international flights, the necessary holidays of the other expatriates combined with the need to keep an eye on the place it is unlikely that Marc will be able to get away early. Fortunately, thanks to the means of communication we can continue to receive and send photos, videos, news and everything, so we feel very close to you despite the distance.
Well, I (Marc) am back and it’s barely past 1:30 pm, really nothing extraordinary, especially as this morning I didn’t leave at 5 o’clock… In fact, after our breakfast, I first went for a trip to the port to follow the unloading of our fuel. Before we could do that we had to unload 4 cars which were placed above the holds containing the fuel. Indeed we bought some “new” used cars because some of our vehicles were so dilapidated that they spent more time in the garage than on the road which was neither economical nor very useful. The unloading of the cars was done with our crane, but despite the fact that the technique of securing the cars did not seem to be the safest, I refrained from interfering in the operations and relied on the operational choices made by our technical director… I should perhaps have insisted because one of our “new” cars almost finished its race in the river, fortunately without any breakage apart from a big crack in the windshield, of what will be my new car :(.
Yes, my current car already has more than 200.000km of dirt roads on the odometer and is starting to squeak from all sides, even thoughit remains very comfortable and without major problems, in fact more reliable than most of the other cars on the plantation. But, well, we can see that it has been here for a long time and has travelled long distances and the general opinion is that the GM should have a more “representative” vehicle…
After these port operations, I went to inspect the work on our new fuel station at the agric garage. This station has a concrete surface whose run-off is collected in a settling tank to prevent fule and oil spills from ending up in the ground or in nature. The only snag is that this slab has, contrary to the plans, been poured perfectly horizontally and therefore without any run-off to the tank… As it is impossible to be present to control all the work, I gave a serious earful to the person in charge, who told me that he had “forgotten” that a slope had to be planned, which lead me to demand that for all the next works I was to validate detailed plans before their implementation, just to have something to keep me busy during all this idle time I suffer from.
As mentioned above, we are now in full production peak and this means that on Sundays we have to harvest, evacuate the production and process it in the oil mill. As on previous Sundays, this morning I went to visit the harvesting operations in one of the most difficult sections (because they have difficulty recruiting enough manpower), whose section leader had been warned to improve the quality of his work and who therefore deserved some encouragement. Obviously my visit was much appreciated and took much longer than expected as the section chief and his supervisor wanted to show me how well the harvesting work was being done, which was in fact the case.
But here we are, now back home where we have just finished our very European Sunday lunch (“horray” for the monthly plane which can bring us fresh products we can’t grow) because it consisted of stump (potatoes and cauliflower), applesauce, coleslaw and liver, finished with a delicious chocolate mousse, so you can see that we are not letting ourselves go to waste. After such plentiful lunch, tonight it will be just the usual small (home made) yoghurt and then early bed time because tomorrow it is “school day” so the usual program with alarm clock at 4:25 am…
Last little news concerning the local fauna, one was the surprise visit of a small squirrel who entered the kitchen, realized that the place was busy and left as quickly as it went. The good news is that we now know they are squirrels in the vicinity of the Cathedral, even though we don’t see them roaming around in the wild and apart from this impromptu visit we were unaware of their presence. Another creature that has settled under the kitchen windows is a gigantic yellow and black spider with a body of at least 5 cm. Our local friends claim that it manages to catch small humming birds in its web, but humming birds seem to get around this trap with great skill and even though they are very small I still find it hard to believe that the web is strong enough to resist the strength of a bird as small as it is.
We send you a big hug and hope to see you soon,
Marie-Claude & Marc

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S comme Séries – S as in Series

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La loi des séries ou l’effet domino, d’autres diront simplement la fatalité, toujours est-il que non-contents d’avoir des problèmes avec nos tracteurs, comme expliqué longuement dans nos nouvelles précédentes, la série des surprises continue et évidemment cela tombe au moment le moins propice puisque nous sommes maintenant en pleine pointe de production.
Pour rafraîchir la mémoire de ceux qui seraient moins familiers avec le processus de fabrication d’huile de palme, tout commence par la réception des régimes provenant de la plantation sur le carreau de l’huilerie. Le carreau étant une grande surface bétonnée qui peut contenir près de 500 tonnes de régimes si ceux-ci sont entassés correctement et qui est adjacente aux stérilisateurs, des grandes cocotes minutes d’une capacité individuelle de 3 tonnes de régimes, dont le couvercle supérieur se trouve au niveau du dit carreau. Ces stérilisateurs se trouvent sur le côté du carreau et il est donc nécessaire de transporter ou de pousser les régimes jusque dans les stérilisateurs chaque fois qu’il y a lieu de les remplir. Les régimes sont cuits sous pression dans les stérilisateurs et ensuite extraits par une porte en bas de la machine pour être acheminés vers un grand tambour qui sépare les fruits des rafles et finalement les fruits sont acheminés vers des presses pour en extraire l’huile.
Le cœur de nos problèmes est toutefois au niveau du carreau car déplacer 500 tonnes de régimes vers l’entrée des stérilisateurs en moins de 24 heures n’est pas une mince affaire et pour cela nous utilisons une pelle chargeuse, une grosse machine avec un godet à l’avant qui sert à déplacer les régimes soit pour en faire des gros tas de stockage, soit pour les transporter ou pousser vers les stérilisateurs. Cette pelle chargeuse est un élément essentiel de l’huilerie car sans elle il devient très difficile de manipuler la grande quantité de régimes qui arrivent principalement pendant la journée et qui doit donc être stockés sur le carreau. En cas d’indisponibilité temporaire (pour faire des entretiens, petites réparations comme un flexible ou une roue crevée, etc.) nous disposons d’un tractopelle, beaucoup plus petit et moins puissant, mais qui permet quand même de faire une partie du travail que fait normalement la pelle chargeuse. Et puis, en cas de défaillance de notre plan B, nous avons un manitou, engins que nombreux d’entre vous auront aperçu dans les exploitations agricoles pour transporter des bottes de paille ou manipuler du fumier. Cet engin est encore moins puissant et de plus le nôtre est une récupération de la casse avec donc beaucoup de pièces vétustes ou fonctionnant de manière plus tout à fait optimale (imaginez la voiture de Gaston Lagaffe).
Bref, vous l’aurez deviné, notre pelle chargeuse est tombée en panne et, suite au diagnostic fait par nos mécaniciens, les pièces nécessaires à sa réparation doivent être importées or, même si celles-ci sont disponibles de stock chez notre fournisseur en Europe, il faut au minimum un mois avant que celles-ci ne puissent nous parvenir ici en plantation à cause du Covid-19 (eh oui, il y a beaucoup moins d’avions cargo entre l’Europe et la RDC pour le moment), les problèmes de dédouanement (comme il y a beaucoup moins de fret qui arrive dans le pays, les douaniers doivent gagner leur vie sur un plus petit nombre de victimes) et finalement l’acheminement de Kinshasa à Mapangu qui prend un mois par bateau si nous ne voulons pas affréter un avion rien que pour ces pièces.
Pas de problèmes, me direz-vous, il y a le tractopelle, si ce n’est que par malchance celui-ci aussi est tombé en panne et, tout comme la pelle chargeuse, le hasard fait que les pièces de rechange nécessaires doivent être importées avec les mêmes contraintes que décrites ci-dessus.
Finalement le Manitou, qui nous a aidé vaillamment pendant quelques jours a décidé que lui aussi était mûr pour la retraites et cassé quelques pièces maitresses. Notre tourneur devrait pouvoir fabriquer les pièces cassées, mais ce ne sera que partie remise car cette machine est tellement usée que ce n’est pas une question de savoir si elle va tomber en panne mais seulement quelle partie va lâcher en premier. Il est prévu de la remplacer, mais ce ne sera jamais un substitut pour la pelle chargeuse et de toutes les façons pour cela il y a aussi quelques mois de délai.
La seule solution immédiate est de mettre du monde muni de pics et de brouettes pour essayer de déplacer les montagnes de fruits et de régimes d’un côté à l’autre du carreau, c’est possible mais évidemment pas au même rythme qu’un engin et cela retarde donc le déchargement des camions, ce qui retarde le chargement en plantation, etc.
Avec les moyens du bord, autre que la main d’œuvre, nous avons essayé de trouver des solutions. Dans un premier temps nous avons utilisé une pelle à chenilles pour essayer de faire un peu de place, mais les chenilles ont tendance à fortement dégrader la dalle en béton, malgré les longerons en bois que nous mettons en-dessous de la machine pour essayer de protéger le dit carreau. A court terme cela nous dépanne, mais c’est loin d’être idéal. Une autre solution que nous sommes en train de tester est avec une lame que nous avons monté devant un tracteur, façon chasse-neige. Nos tracteurs n’ayant pas de système de levage hydraulique à l’avant, la lame a été fixée à une hauteur telle qu’elle ne touche tout juste pas le béton, mais cela veut dire que tous les fruits qui se trouvent en-dessous des régimes sont laissés en fine couche sur le carreau et donc écrasés (pressés) par les roues du tracteur, huile que nous ne pouvons évidemment pas récupérer.
La meilleure solution serait évidemment une pelle chargeuse et nous pensons en avoir trouvé une dans une exploitation minière en faillite à 350 km de piste de Mapangu, pour laquelle nous avons dépêché un mécanicien pour vérifier si elle est en état de marche et nous la ramener ici à Mapangu (si tout va bien elle pourrait être ici en fin de semaine prochaine)…
Il n’y a pas que pour les machines que la loi des séries s’applique, nous avons les mêmes problèmes avec notre matériel de récolte. L’année dernière nous avions groupé nos commandes d’importation de matériel de récolte avec une autre plantation congolaise pour minimiser les coûts d’importation et obtenir des meilleurs prix auprès de nos fournisseurs. Nous avions reçu la moitié de notre commande avec des délais de livraison largement au-delà de ce qui était prévu, mais l’essentiel est arrivé, le prix était intéressant et il faut tenir compte du facteur congolais… Nous avons décidé (il est possible que, vu les délais de la première expérience, ce n’était peut-être pas une bonne idée) de refaire une commande groupée, bien à l’avance, en prenant la précaution de bien préciser nos besoins et surtout parce que la personne qui s’occupait de cela chez nos partenaires était un ancien collègue de Socfin, familier avec nos besoins et les contraintes de la plantation. Cette commande aurait dû nous parvenir au plus tard au mois de janvier 2020, largement dans les temps pour nous préparer pour la pointe qui commence ce mois-ci.
En février nous recevons enfin ce que nous croyons être notre commande pour découvrir qu’il s’agit en fait de cartouches d’encre pour imprimantes, serpettes et houes destinées aux entretiens des jardins, et toute une série d’autres fournitures pour bureaux, mais pas de matériel de récolte. Plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous expliquent que leur magasinier n’est pas une flèche et qu’il a dû confondre les commandes… Une nouvelle expédition est faite promptement avec quelques photos pour montrer que le matériel expédié est maintenant le bon, nous reconnaissons effectivement une partie du matériel commandé et assumons que le reste est contenu dans les cartons et caisses dont nous avons vu les photos. A notre grande surprise, au déballage des caisses nous découvrons une collection importante (500 pièces) de poignards (très beaux et dans des belles housses en cuir, mais totalement inutiles en plantation), des paires ciseaux (idéaux pour un atelier de couture) et des accessoires en plastique dont nous n’avons aucune idée de l’utilité, mais pas notre matériel de récolte essentiel. Re-plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous assurent que les bons outils nous seront envoyés dans les plus brefs délais, qu’ils ont été trouvés (re-photos à l’appui, etc.).
Nous sommes alors vers la mi-mars et les barrières anti-corona se mettent en place à travers le monde, y compris en RDC. Par souci de prudence, je décide de commander en urgence par avion depuis la Malaisie ces outils essentiels dont nous avons besoin en me disant que dans le pire des cas nous aurons quelques outils de réserve. L’expédition depuis la Malaisie est un peu difficile à cause de toutes les mesures de confinement en place, mais finalement nos outils sont envoyés, réceptionnés à Kinshasa et envoyés en plantation juste à temps pour le début de la pointe de production. Des outils qui arrivent depuis la plantation de nos concurrents, nous n’avons plus de nouvelles depuis plus de deux mois, je présume qu’ils sont soit volés, soit perdus, toujours est-il que même s’ils devaient arriver à Kinshasa ils arriveraient en plantation après la bataille, comme les carabiniers d’Offenbach…
Vous voyez que nous continuons à être stimulés par le quotidien en RDC et ne manquons pas de choses à faire.
A part cela, le paysage continue à disparaître progressivement dans les brumes d’hivernage. Chien et félin sont en mode hivernage aussi et se reposent beaucoup, les gardiens et indigènes divers ont ressorti les bonnets de laine, manteaux de fourrure et moon-boots quand ils en ont car les nuits sont fraîches durant cette période de l’année. Beaucoup plus de poussières qui volent aussi avec une conséquence positive, c’est plus facile d’imposer les masques covid-19 fabriqués par des brigades de couturières locales selon un modèle trouvé sur internet et prêts à être distribués aux travailleurs acheminés sur leurs lieux de travail en camions.
Ce dimanche nous avons reçu les expatriés présents pour un lunch et l’occasion de se séparer, avec libations et petit cadeau d’adieu, du comptable qui a démissionné pour incompatibilité avec la vie de brousse (encore un) qui rentre avec un vol spécial de Ethiopian via Addis Abeba.
Voilà, nos nouvelles pour le moment en espérant qu’elles vous trouveront en bonne forme et que vous jetterez bientôt quelques pensées écrites vers nous.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Pelle chargeuse en panne – Front loader out of order

The law of series or the domino effect, others will simply say fatality, is striking again. Not content with having problems with our tractors, as explained at length in our previous news, the series of surprises continues and obviously it comes at the least propitious moment since we are now in full production peak.
To refresh the memory of those who are less familiar with the palm oil manufacturing process, it all starts with the reception of the bunches coming from the plantation on the reception area of the oil mill. The reception area is a large concrete surface that can hold almost 500 tonnes of fruit bunches if piled correctly and is adjacent to the sterilizers, large pressure cookers with an individual capacity of 3 tonnes, the top cover of which is at the same level as the reception area. These sterilizers are located on the side of the reception surface and it is therefore necessary to transport or push the fruit and bunches into the sterilizers each time it is necessary to fill them. The bunches are cooked under pressure in the sterilizers and then extracted through a door at the bottom of the cookers to be conveyed to a large drum that separates the fruit from the stalks and finally the fruit is conveyed to presses to extract the oil.
However, the heart of our problems is at the reception level because moving 500 tons of bunches to the entrance of the sterilizers in less than 24 hours is no easy task and for this we use a front loader, a big machine with a bucket at the front, which is used to move the bunches either to make large storage piles or to transport or push them to the sterilizers. This front loader is an essential part of the oil mill because without it it becomes very difficult to handle the large quantity of bunches that arrive mainly during the day and which must therefore be stored on the reception area. In case of temporary unavailability (for maintenance, small repairs such as a hose or a punctured wheel, etc.) we have a tractor with backhoe and front loader, which is much smaller and less powerful, but which still allows us to do some of the work that the front loader normally does. And then, in case our plan B fails, we have a Manitou, which many of you will have seen on farms to haul bales of straw or handle manure. This machine is even less powerful and moreover, ours is a scrap salvage machine with a lot of obsolete parts which makes it unreliable at best (imagine Gaston Lagaffe’s car).
In short, you will have guessed, our front-loader broke down and, according to the diagnostics made by our mechanics, the parts needed to repair it must be imported and, even if they are available in stock from our supplier in Europe, it takes at least a month before they can reach us here in the plantation. This delay is due to Covid-19 (yes, there are far fewer cargo planes between Europe and the DRC at the moment), customs clearance problems (as there is far less cargo coming into the country, customs officers have to make a living from fewer victims) and finally the journey from Kinshasa to Mapangu which takes a month by boat if we don’t want to charter a plane just for these parts.
No problem, you will tell me, there is the backhoe tractor, however Murphy’s las has it that this one too has broken down and, just like the front-loader, chance has it that the necessary spare parts have to be imported with the same constraints as described above.
Finally the Manitou, who valiantly helped us for a few days, decided that he too was ripe for retirement and broke a few master parts. Our workshop should be able to re-manufacture the broken parts, but it will only be short-lived because this machine is so worn that it is not a question of whether it will break down but only which part will fail first. There are plans to replace it, but it will never be a substitute for the front-loader and in any case there are also a few months delay in getting such a machine delivered.
The only immediate solution is to put people with picks and wheelbarrows to try to move the mountains of fruit and bunches from one side of the reception area to the other, this is possible but obviously not at the same rate as a machine and therefore it delays the unloading of the trucks, which delays the loading from the plantation, etc.
With the available means, other than manpower, we tried to find solutions. At first we used a digger to try to make some space, but the tracks tend to seriously degrade the concrete slab of the reception area, despite the wooden beams that we put under the machine to try to protect the said concrete. In the short term it helps us, but it’s far from ideal. Another solution that we are testing is with a blade that we have mounted in front of a tractor, like a snowplow. As our tractors do not have a hydraulic lifting system at the front, the blade has been fixed at such a height that it barely touches the concrete, but this means that all the fruits that are below the bunches are left in a thin layer on the floor and therefore crushed (pressed) by the tractor wheels, oil that we obviously cannot recover.
The best solution would obviously be a front-loader and we think we have found one lying idle at a bankrupt mining operation 350 km from Mapangu. As we may be able to rent it, we sent a mechanic to check if it is in working order and bring it back here to Mapangu (hopefully it could be here next weekend) .
It’s not only for the machines that the law of series applies, we have the same problems with our harvesting equipment. Last year we grouped our import orders for harvesting equipment with another Congolese plantation to minimize import costs and get better prices from our suppliers. We had received half of our order with delivery times well beyond what was expected, but most of it arrived, the price was interesting and all that is taking into account the Congolese factor . We decided (it is possible that, given the delays of the first experience, it might not have been a good idea) to redo a grouped order, well in advance, taking the precaution of clearly specifying our needs. Especially given that the person who was in charge of this order on our partner’s side was a former colleague of Socfin, familiar with our needs and the constraints of the plantation. This order should have reached us by January 2020 at the latest, well in time to prepare for the spike that starts this month.
In February we finally received what we thought was our order only to discover that it was actually ink cartridges for printers, mops and hoes for garden maintenance, and a range of other office supplies, but not harvesting equipment. Apologies from our colleagues at the other plantation who explain that their stock keeper is not the brightest of the litter and that he must have confused the orders. A new shipment was promptly made from our partner’s plantation with a few photos to show that the material shipped is now the right one, we do indeed recognize some of the material ordered and assume that the rest is contained in the boxes and crates whose photos we saw. To our great surprise, on unpacking the crates we discover a large collection (500 pieces) of daggers (very beautiful and in beautiful leather covers, but totally useless in a plantation), pairs of scissors (ideal for a sewing workshop) and plastic accessories of which we have no idea how they should be used, but not our essential harvesting equipment. Apologies again from our colleagues at the other plantation who assure us that the right tools will be sent to us as soon as possible, that they have been found (re-photographs, etc.).
We are then around mid-March and the corona barriers are being put in place all over the world, including in DRC. As a precautionary measure, I decide to order urgently by plane from Malaysia these essential tools that we need, thinking that in the worst case we will have a few spare tools. Shipping from Malaysia is a bit difficult because of all the containment measures in place, but in the end our tools are sent, received in Kinshasa and sent to the plantation just in time for the start of the production peak. Of the tools that arrive from our competitors’ plantation, we have not heard for more than two months, I presume they are either stolen or lost, still, even if they were to arrive in Kinshasa they would arrive at the plantation after the battle, like Offenbach’s carabinieri…
You can see that we continue to be stimulated by the daily life in the DRC and we have no shortage of things to do.
Apart from that, the landscape continues to gradually disappear in the “winter” mists. Dogs and felines are in wintering mode too and rest a lot, the security guards and various natives have brought out woolen hats, fur coats and moon boots when they have them because the nights are cool during this time of the year (down to 19°C). There is also much more dust flying around, with a positive consequence as it is easier to impose the covid-19 masks made by local brigades of seamstresses according to a model found on the internet and ready to be distributed to the workers who travel to their workplaces by truck.
This Sunday we had lunch with the other few expatriates still present on the plantation and the opportunity to part, with libations and a small farewell gift, from the accountant who resigned for incompatibility with bush life (another one). He is going home with a special flight from Ethiopian via Addis Ababa.
That’s our news for the moment, hoping that it will find you in good health and that you will share some of your experiences with us.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Technicité – Technicity

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Comme nous en avions l’impression la semaine passée, notre pointe de production a effectivement commencé, nous travaillons maintenant 7 jours sur 7 et l’huilerie fonctionne 24 heures sur 24 ou presque, un peu plus tôt que l’année dernière et donc se terminera peut-être aussi avant la fin du mois de septembre. Ce qui nous permettrait de finalement prendre quelques jours de vacances.
En pratique “la pointe” veut dire que les régimes mûrissent tout d’un coup beaucoup plus vite et, alors qu’il y a quelques mois un palmier pouvait produire un régime mûr toutes les 2-3 semaines, maintenant il n’est pas rare d’avoir jusqu’à 8 régimes mûrs en même temps sur le même palmier. Si on décale un tout petit peu la récolte (qui se fait théoriquement une fois pas semaine sur chaque palmier) les régimes ont tendance à devenir trop mûrs et tous les fruits tombent par terre ce qui rend le travail de récolte beaucoup plus difficile. Nous essayons donc de maintenir un cycle de récolte de 7 jours quoi qu’il advienne pour éviter de se faire dépasser par les fruits détachés qu’il faut ensuite récolter un-à-un, tamiser pour éliminer la terre et les autre détritus et puis les charger vers l’huilerie.
Le problème des fruits détachés est que ceux-ci sont aussi très prisés par les opérateurs de malaxeurs (sorte d’huilerie artisanale) qui sont installés dans tous les villages autour de la plantation pour (théoriquement) produire de l’huile avec les fruits récoltés dans les palmiers sauvages. Seulement la récolte des palmiers sauvages est nettement plus difficiles car la plus grande partie d’entre eux ont plus de 20 ans en moyenne et donc les régimes sont à 15-20 mètres de hauteur, donc difficiles à atteindre. Qui plus est, les palmiers “sauvages” sont généralement de type “dura” ce qui veut dire qu’ils contiennent une grosse noix et relativement peu de pulpe autour de celle-ci, or l’huile artisanale est celle extraite de la pulpe. Nos fruits et régimes sont issus de variétés sélectionnées de type “tenera” qui contiennent une relativement petite noix et une couche pulpeuse très épaisse. Nos fruits sont donc beaucoup plus intéressants que les fruits sauvages. Donc plus nous avons de fruits détachés, plus il est difficile et lent de les récolter et plus les vols sont importants. Nous faisons appel aux autorités pour interdire les malaxeurs utilisant des fruits volés (facilement identifiables) mais il y a une certaine réticence à nous aider car les malaxeurs seraient un élément essentiel de l’économie villageoise et si nous détruisons les malaxeurs, qui transforment nos fruits, toute la population souffrirait car le prix de l’huile de palme augmenterait sur le marché…
Bon, revenons à nos moutons et au titre de ces nouvelles, en effet en pointe nous devons évacuer entre 500 et 600 tonnes de fruits et régimes de la plantation vers l’huilerie, à raison de 5-6 tonnes par tracteur cela nous fait pas loin de 100 voyages à faire tous les jours. Comme l’huilerie est décentrée par rapport à la plus grande partie de la plantation, il était difficile d’envoyer toute cette production avec les tracteurs jusqu’à l’huilerie car un aller-retour prend en moyenne 5 heures sans compter le temps de charger les régimes au champ, je vous laisse faire le calcul du nombre de tracteurs nécessaires. Les tracteurs se limitent donc à des quais secs où la production est transférée dans des gros camions de sous-traitants qui se chargent d’amener le tout à l’huilerie. Pour rendre les opérations encore plus compliquées, la grande majorité de nos tracteurs sont en panne, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus en mesure de faire marcher le système hydraulique permettant de vider la remorque à la station de déchargement, travail qui doit donc se faire à la main ou en branchant un des rares tracteurs en état de marche sur sa prise hydraulique. Comme le nombre de tracteurs ainsi tombés en panne est plutôt incroyable (au dernier tout de vérification je crois qu’il y avait 27 tracteurs dont la pompe hydraulique ne marche plus), j’ai demandé au responsable du garage d’essayer d’expliquer pourquoi à Brabanta les pompes hydrauliques lâchent plus vite que nous ne pouvons les commander et remplacer alors que dans d’autres plantations du groupe c’est exceptionnel d’avoir à remplacer une de ces pompes. Une des causes probables pourrait être un manque d’huile dans la boîte qui fait que les pompes tournent à sec et se grillent, par curiosité nous avons donc fait un test où chaque membre du personnel du garage devait à tour de rôle vérifier le niveau d’huile de la boîte d’un tracteur, il y avait 25 personnes présentes lors du test, tous des supposés mécaniciens ou aide-mécaniciens et le résultat… 25/25 ont été incapables de vérifier correctement le niveau d’huile de la boîte du tracteur. Si les mécaniciens (certains munis de diplômes supérieurs) sont incapables de faire un contrôle aussi basique, il n’est même pas nécessaire de se demander si les chauffeurs sont capables de le faire, d’autant plus que les tracteurs doivent être démarrés quand il fait encore nuit et que les systèmes d’éclairage utilisés (généralement des téléphones) ne permettent probablement pas toujours de voir très clair.
Une autre découverte technique surprenante concerne les démarreurs des tracteurs, dont beaucoup sont aussi en panne et nécessitent de tracter les engins pour les démarrer. Plutôt que de laisser les démarreurs défectueux en place, les mécaniciens ont pris l’habitude de retirer la pièce défectueuse et d’obturer l’ouverture (en contact direct avec la partie interne du moteur) avec un morceau de carton. Je vous laisse deviner combien de temps cela prend pour que le carton se désagrège (surtout en période de pluies) et permet à toutes sortes de “choses” de pénétrer dans le moteur.
Voilà déjà deux causes probables de dégradation des pompes hydrauliques qui, soit tournent à vide, soit ramassent de l’huile mélangée à de l’eau et autres impuretés et ne survivent donc plus très longtemps. Nous avons dès lors décidé de mettre en place des séances de formation pour nos mécaniciens et nos chauffeurs dans le vague espoir d’endiguer ce genre de problèmes, mais nous sommes en droit de nous demander si cela suffira, car les concepts élémentaires de technicité sont rares, voire inexistants, pour la plus grande partie de la population locale.
Non contents des problèmes techniques liés à l’évacuation des régimes vers l’huilerie, au début de cette semaine notre pelle chargeuse, engin utilisé à l’huilerie pour pousser les régimes et les fruits vers les stérilisateurs, est tombée en panne. Nous avons heureusement une engin de réserve, un peu plus petit mais qui permet de dépanner, si ce n’est que lui aussi est tombé en panne… La seule solution pour ne pas arrêter les opérations est manuelle, nous avons lancé un avis de recrutement pour 60 personnes qui, munies de pics, vont devoir se relayer 24h/24 pour pousser les régimes et fruits dans les stérilisateurs. A peine 30 minutes après avoir diffusé l’avis d’appel aux candidats pour nous aider sur le “carreau” de l’huilerie, nous avions des centaines de personnes massées aux grilles de l’huilerie souhaitant être embauchées. N’ayant pas vraiment le temps de faire passer des tests d’aptitude vu l’urgence, nous avons sélectionné les personnes sur base d’un critère essentiel, être en possession d’une paire de chaussures… je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je choisirais d’engager quelqu’un selon ses chausses, mais travailler sur une zone de stockage de régimes qui sont munis d’épines redoutables, il vaut mieux avoir autre chose aux pieds que des sandalettes.
La petite histoire technique qui suit pourrait paraître incroyable et exagérée, pourtant c’est une réalité à laquelle je fais face tous les jours. En retournant au bureau, si je fais le voyage en voiture, j’ai l’habitude de prendre quelques travailleurs ayant terminé leur tâche pour les ramener à Mapangu, je fais cela depuis mon arrivée ici à Mapangu il y a maintenant plus de 4 ans et ce sont, la plupart du temps, toujours le mêmes travailleurs qui profitent de cette “roue libre” comme on appelait cela en Haïti. Jusqu’ici rien d’extraordinaire me direz-vous, si ce n’est que bon nombre de ces personnes, après des centaines de voyages dans la même voiture, sont encore et toujours incapables d’ouvrir les portières quand ils veulent descendre. Ils poussent, tirent, actionnent tous les boutons à leur portée, essayent de forcer la porte et restent incapables de l’ouvrir sans assistance. Presque chaque fois je leur montre de la manière la plus didactique possible comment il suffit d’actionner la petite manette tout en douceur pour que la portière s’ouvre presque d’elle-même, démonstration qui est immanquablement accompagnée d’un “merci patron” et d’un grand sourire d’émerveillement (“vous, vous avez la technique DG”) mais le lendemain la même histoire recommence. Au début je ne comprenais pas pourquoi les poignées des portières de ma voiture étaient régulièrement cassées, c’est en fait parce que dans la tête de la plupart des travailleurs la méthode est de forcer coûte que coûte car ça finit par s’ouvrir, même si en fin de compte c’est “le patron” qui le fait de sa touche magique…
Les exemples ne manquent pas et le résultat est presque toujours le même, une casse prématurée de l’objet en question que ce soit un outil, un téléphone, une serrure, un appareil électroménager, etc. et la seule solution est d’en interdire l’accès (pour les choses auxquelles nous tenons en tout cas). Certains objets résistent mieux que d’autres et l’un de ceux-ci est la lampe Waka-waka, dont nous avons distribué plusieurs milliers d’exemplaires à nos travailleurs et dont les premières (distribuées il y a maintenant 4 ans) sont encore toujours fonctionnelles même si leur aspect n’est plus vraiment comme avant. Il n’est donc pas surprenant que ces lampes soient extrêmement populaires auprès de nos travailleurs et, malheureusement, aussi des voleurs qui n’hésitent pas à dérober même les autorités locales.
Comme à l’accoutumée nous espérons recevoir de vos nouvelles.
A bientôt vous lire ou vous parler,
Marc & Marie-Claude

Nouveau forage à Mapangu – New borehole in Mapangu
Petite araignée dans le jardin – Small spider in the garden
Python
Déchetterie – Waste collection point

Ou impression of last week is confirmed, the peak production period has indeed begun, we are now working 7 days a week and the oil mill is operating 24 hours a day or so, a little earlier than last year and therefore may also end before the end of September. This would allow us to take some holidays in a few months’ time, which will be most welcome.
In practice “the peak” means that the bunches suddenly ripen much faster and, whereas a few months ago a palm tree could produce a mature bunch every 2-3 weeks, now it is not uncommon to have up to 8 mature bunches at the same time on the same palm tree. If we shift the harvest a little bit (theoretically once a week on each palm tree) the bunches tend to become overripe and all the fruit falls on the ground, making harvesting much more difficult. So we try to maintain a 7 day harvest cycle no matter what happens, to avoid being overtaken by loose fruit which must then be collected one by one, sieved to remove soil and other detritus and then loaded for transport to the oil mill.
The problem with loose fruit is that it is also highly prized by the operators of mixers (a kind of artisanal oil mill) that are installed in all the villages around the plantation to (theoretically) produce oil from the fruit harvested from the wild palm trees. Only the harvesting of the wild palms is much more difficult because most of them are more than 20 years old on average and therefore the bunches are 15-20 meters high and therefore difficult to reach. What’s more, “wild” palms are generally of the “dura” type, which means that they contain a large nut and relatively little pulp around it, but the artisanal oil is the one extracted from the pulp. Our fruits and bunches come from selected “tenera” type varieties which contain a relatively small nut and a very thick pulpy layer. Our fruits are therefore much more interesting than wild fruits to produce oil. So the more loose fruit we have, the more difficult and slower it is to collect them and the more thefts we have. We are appealing to the authorities to ban the mixers using stolen (easily identifiable) fruits but there is a certain reluctance to help us because they claim that the mixers are an essential part of the village economy and if we destroy the mixers, which process our fruits, the whole population would suffer because the price of palm oil would rise on the local market… In short, we should accept thefts to help maintain accessibility of oil to the local population… No comment!
Well, let’s get back to the title of this news. During the peak production period we have to evacuate between 500 and 600 tons of fruit and bunches from the plantation to the oil mill, at a rate of 5-6 tons per tractor that requires not far from 100 trips every day. As the mill is off-centre in relation to the main part of the plantation, it was difficult to send all this production with the tractors to the oil mill because a round trip takes on average 5 hours without counting the time to load the bunches in the field, I let you do the calculation of the number of tractors needed. We are trherefore using loading bays at different points in the plantation, from where large contractor trucks take the production to the mill. To make the operations even more complicated, the vast majority of our tractors are broken down, i.e. they are no longer able to operate the hydraulic system that allows the trailer to be emptied at the unloading station, a job that must therefore be done by hand or by connecting one of the few working tractors to its hydraulic socket. As the number of tractors that have broken down in this way is quite incredible (at the last check I think there were 27 tractors with faulty hydraulic pumps), I asked the garage manager to try to explain why in Brabanta the hydraulic pumps break down faster than we can order and replace them, when in other plantations of the group it is exceptional to have to replace one of these pumps. One of the probable causes could be a lack of oil in the gearbox which makes the pumps run dry and burn out, so out of curiosity we made a test where each member of the garage staff had to check the oil level in the gearbox of a tractor in turn, there were 25 people present during the test, all supposed mechanics or mechanic’s helpers and the result? 25/25 were unable to properly check the oil level in the tractor’s gearbox.
If mechanics (some with higher degrees) are unable to do such a basic check, it is not even necessary to ask whether drivers are capable of doing it, especially since tractors have to be started while it is still dark and the lighting systems used (usually telephones) probably do not always allow you to see very clearly.
Another surprising technical discovery concerns tractor starters, many of which are also broken down and the tractor needs to be push started. Rather than leave the faulty starters in place, mechanics have got into the habit of removing the faulty part and sealing the opening (in direct contact with the inner part of the engine) with a piece of cardboard. I’ll let you guess how long it takes for the cardboard to disintegrate (especially during rainy periods) and allow all sorts of “things” to enter the engine.
These are already two probable causes of degradation of hydraulic pumps that either run empty or pick up oil mixed with water and other impurities and therefore do not survive very long. We have therefore decided to set up training sessions for our mechanics and drivers in the vague hope of stemming these kinds of problems, but we have every right to wonder whether this will be enough, as basic technical concepts are rare, if not non-existent, for most of the local population.
In addition to the technical problems related to the evacuation of the bunches to the oil mill, at the beginning of this week our front loader, the machine used at the oil mill to push the bunches and fruit into the sterilizers, broke down. Luckily we have a spare machine, a little smaller but which allows us to help out, except that it also broke down… The only solution not to stop the operations is manual, we have launched a recruitment notice for 60 people who, equipped with spikes, will have to take turns 24 hours a day to push the bunches and fruit into the sterilizers. Barely 30 minutes after we put out the call for candidates to help us on the reception platform of the oil mill, we had hundreds of people massed at the oil mill’s gates wanting to be hired. Not really having time to do aptitude tests given the urgency, we selected people on the basis of an essential criterion, being in possession of a pair of shoes… I would never have imagined that one day I would choose to hire someone according to their shoes, but working on a bunch storage area with dreadful thorns, it is better to have something else on your feet than sandals.
The little technical story that follows might seem incredible and exaggerated, yet it is a reality that I face every day. On the way back to the office, if I make the trip by car, I usually take a few workers who have finished their work to bring them back to Mapangu, I have been doing this since I arrived here in Mapangu more than 4 years ago and it is, most of the time, always the same workers who take advantage of this “free wheel” as it was called in Haiti. So far nothing extraordinary, you might say, except that many of these people, after hundreds of trips in the same car, are still unable to open the doors when they want to get out. They push, pull, press all the buttons within their reach, try to force the door open and are still unable to open it without assistance. Almost every time I show them in the most didactic way possible how to operate the little handle gently so that the door almost opens by itself, a demonstration that is inevitably accompanied by a “thank you boss” and a big smile of wonder (“you, you have the Master technique”) but the next day the same story begins again. At first I didn’t understand why the door handles of my car were regularly broken, it’s actually because in the minds of most workers the method is to force it open at all costs because eventually it will open, even if in the end it is “the boss” who does it with his magic touch…
There is no shortage of examples and the result is almost always the same, a premature breakage of the object in question whether it is a tool, a telephone, a lock, a household appliance, etc. and the only solution is to forbid access to it (for things we care about anyway). Some objects resist better than others, and one of these is the Waka-waka lamp, of which we have distributed several thousands to our workers and the first ones (distributed 4 years ago) are still functional even if their appearance is not really the same as before. It is therefore not surprising that these lamps are extremely popular with our workers and, unfortunately, also with thieves who do not hesitate to steal even from local authorities.
As usual, we look forward to hearing from you.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Dimanche – Sunday

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En plantation la vie suit les cycles des palmiers, mais de manière générale les activités ne s’arrêtent jamais tout à fait, y compris le dimanche. C’est une évidence pour certaines fonctions telles que la sécurité, l’hôpital et la distribution d’eau.
La distribution d’eau nécessite un ballet continu de tracteurs qui voyagent entre les points de puisage (petits cours d’eau plus ou moins propres) et les résidences, car comme vous le savez ici il n’y a pas d’eau courante et nous sommes tous alimentés par des petites citernes attachées à chaque maison. En fait à la Cathédrale nous disposons d’une grosse citerne qui doit faire pas loin de 3.000 litres, largement suffisant pour répondre à nos besoins pendant plusieurs jours quand nous ne sommes que nous deux, mais nécessaire quand nous avons toute une délégation qui loge dans les chambres d’amis. La plupart des autres maisons sont équipées de cubitainers de 1.000 litres, qui permettent de tenir une journée mais pas plus et doivent donc être approvisionnées tous les jours. Ceci est d’autant plus vrai que nos domestiques, aussi bien drillés soient-ils, ont tendance à laisser couler l’eau de manière généreuse et de l’utiliser pour laver la voiture, arroser le potager, etc. pour généralement signaler qu’il faut programmer un approvisionnement quand la cuve est vide. Bref, tout cela pour dire que même le dimanche nous avons des tracteurs qui font la tournée des maisons pour les approvisionner en eau.
En temps normal, c’est-à-dire quand nous ne sommes pas en pointe de production, le travail est suspendu le dimanche, mais le samedi le département agricole et les services d’assistance (garage principalement) travaillent toute la journée, il n’y a que les services administratifs qui s’arrêtent en début d’après-midi du samedi pour le week-end. De mon côté, comme il n’y a généralement personne au bureau le samedi après-midi j’ai pris l’habitude de travailler depuis la maison, c’est l’occasion de travailler calmement aux rapports en cours et de répondre aux messages qui se sont accumulés pendant la semaine.
Depuis ce lundi nous sommes officiellement entrés dans la pointe de production qui devrait durer jusque vers la fin du mois de septembre. La pointe est due au fait que tout à coup les régimes de fruits de palme commencent à mûrir beaucoup plus vite et au lieu d’avoir 100 ou 150 tonnes de régimes à couper et livrer à l’huilerie chaque jour, cette quantité passe à plus de 600 tonnes et il est quasi impossible de tout récolter et surtout de tout évacuer durant la semaine seulement. Donc nous sommes obligés de continuer à travailler 7 jours sur 7 pendant cette période. Aujourd’hui est le premier dimanche de ce genre, nous avons non seulement des équipes qui évacuent les régimes récoltés la veille, mais aussi des coupeurs qui continuent de récolter car sinon nous allons être confrontés à une quantité croissante de régimes trop mûrs (donc tous les fruits se détachent et c’est plus long et difficile à ramasser) voire pourris (et alors perdus pour la production). Même si le travail du dimanche est à éviter car il faut que tout le monde trouve un peu de temps pour se reposer, les travailleurs ne se plaignent pas vraiment car les journées de travail du dimanche sont payées au double du tarif habituel et comme pour le moment à cause du confinement les églises sont fermées il n’y a pas vraiment d’autres activités.
Ce matin j’ai été faire un tour en plantation pour voir comment les choses se déroulent, évidemment comme c’est la première de ces journées pour cette pointe, tout le monde est encore relativement frais et enthousiaste, mais il est certain que dans deux mois tout le monde aspirera à ce que la pointe se termine et à pouvoir se reposer un petit peu. Il en va de même pour les expatriés et en particulier le directeur agronomique et le directeur technique qui devront être sur le pont de manière quasi ininterrompue pendant plusieurs mois. Généralement nous veillons à ce que ces personnes puissent prendre des congés avant la pointe pour pouvoir aborder cette période bien reposés, mais cette année, pandémie et confinement oblige, impliquent qu’ils n’ont pu quitter la plantation depuis le début de l’année… Les mois à venir vont donc peser un peu plus que d’habitude.
La même pandémie a fait que nos rencontres du dimanche entre expatriés ont également été suspendues, car il nous incombe de montrer l’exemple aux autres employés de la plantation. Toutefois comme notre nombre est fortement réduit (deux expatriés sont bloqués en Europe et un autre a été évacué de la plantation la semaine dernière car la vie ici n’était pas faite pour lui), nous avons décidé de faire un petit repas ensemble aujourd’hui en veillant toutefois à garder nos distances, même si aucun de nous n’a été en contact avec l’extérieur et qu’il est donc fort peu probable que nous soyons même seulement porteurs du fameux coronavirus.
Outre les rencontres éventuelles entre expatriés, pour nous le dimanche est une occasion de faire la grasse matinée (nous ne sortons des plumes qu’à 7 heures), de prendre un petit déjeuner sans précipitation et de nous occuper des différentes activités telles qu’écrire ces nouvelles, faire le pain de la semaine, nettoyer notre piscine olympique et faire une balade avec Makala.
Sinon, nous profitons des dernières vues de la vallée du Kasaï car la saison sèche est en train de s’installer et cela amène une brume permanente qui peu à peu va totalement occulter la vue pendant les prochains mois. Outre la brume, on voit que la saison sèche arrive en force car tous les bancs de sable émergent de la rivière à une vitesse spectaculaire ce qui va rendre la navigation fluviale beaucoup plus difficile avec toutes la problématique de logistique que cela entraîne et vient s’ajouter aux joies de la pointe de production.
La conclusion est que, même si les vols entre l’Europe et la RDC devaient reprendre, il est peu probable que nous puissions nous échapper d’ici pour des congés avant la fin du mois de septembre, mais nous ne manquons de rien et compte tenu du travail qui ne manque pas le temps passe très vite.
Nous espérons évidemment voir le plus d’entre vous que possible à ce moment-là, mais dans l’attente donnez-nous de vos nouvelles car cela nous fait toujours plaisir de recevoir des petits mots, aussi brefs soient-ils.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Brume du matin – Morning mist
Arbre du Bhoutan à identifier – Bhutanese tree to be identified
Site de construction – Construction site

On the plantation, life follows the cycles of the palm trees, but generally speaking activities never quite stop, even on Sundays. This is obvious for certain functions such as for example security, hospital and water supply.
Water distribution requires a continuous ballet of tractors that travel between the drawing points (small streams that are more or less clean) and the residences, because as you know here there is no running water and we are all supplied by small cisterns attached to each house. In fact at the Cathedral we have a large cistern which must be close to 3,000 litres, more than enough to meet our needs for several days when there are only the two of us, but necessary when we have a whole delegation staying in the guest rooms. Most of the other houses are equipped with 1,000-litre cubitainers, which are sufficient for one day but no more, and therefore need to be replenished every day. This is all the more true since our house keepers, however well drilled they may be, tend to let the water run generously and use it to wash the car, water the vegetable garden, etc., generally signalling that a supply must be scheduled when the tank is empty. In short, all this to say that even on Sundays we have tractors that go around the houses to supply them with water.
In normal times, that is to say when we are not at peak production, work is suspended on Sunday, but on Saturday the agricultural department and the support services (mainly the garage) work all day long, only the administrative services stop at the beginning of the Saturday afternoon for the weekend. For my part, as there is usually no one in the office on Saturday afternoons, I have taken to working from home, this is an opportunity to work calmly on reports in progress and to answer the messages that have accumulated during the week.
Since this Monday we officially entered the peak production period, which should last until the end of September. The peak is due to the fact that all of a sudden the palm fruit bunches are starting to ripen much faster and instead of having 100 or 150 tons of bunches to be cut and delivered to the oil mill every day, this quantity increases to more than 600 tons and it is almost impossible to harvest everything and especially to evacuate everything during the week only. So we are forced to continue working 7 days a week during this period. Today is the first Sunday of this kind, we not only have teams that evacuate the bunches harvested the day before, but also cutters that continue to harvest because otherwise we will be faced with an increasing amount of over-ripe bunches (of which all the fruits detach and are longer and harder to pick) or even rotten bunches (and then lost to production). Even if Sunday work is to be avoided because everyone has to find some time to rest, the workers do not really complain because Sunday work days are paid at double the usual rate and as for the moment because of the confinement the churches are closed there are not really any other activities.
This morning I went to the plantation to see how things are going, obviously as this is the first of these days for this year’s peak, everyone is still relatively fresh and enthusiastic, but it is certain that in two months time everyone will be looking forward to the end of the peak and being able to rest a little bit. The same goes for the expatriates and in particular the agronomy director and the technical director who will have to be on deck almost continuously for several months. Generally we make sure that these people can take time off before the peak so that they can start this period well rested, but this year, pandemic and containment oblige, mean that they have not been able to leave the plantation since the beginning of the year . The coming months will therefore weigh a little more than usual.
The same pandemic has meant that our Sunday meetings between expatriates have also been suspended, as it is our responsibility to set an example for the other employees of the plantation. However, as our numbers are greatly reduced (two expatriates are stuck in Europe and another was evacuated from the plantation last week because life here was not made for him), we decided to have a small meal together today, but we will be careful to keep our distance, even though none of us has been in contact with the outside world and it is therefore highly unlikely that we are even carriers of the famous coronavirus.
Apart from the possible meetings between expatriates, for us Sunday is an opportunity to sleep in (we don’t get out of bed until 7 o’clock), to have breakfast without rushing and to take care of the different activities such as writing this blog, making the bread of the week, cleaning our Olympic swimming pool and going for a walk with Makala.
Otherwise, we enjoy the last views of the Kasai Valley as the dry season is setting in and this brings a permanent mist that will gradually obscure the view for the next few months. Apart from the fog, we can see that the dry season is coming in force as all the sandbanks are emerging from the river at a spectacular speed, which will make river navigation much more difficult with all the logistical problems that this entails and adds to the joys of peak production.
The conclusion is that, even if flights between Europe and the DRC were to resume, it is unlikely that we would be able to escape from here for holidays before the end of September, but we are not short of anything and given the work that is not lacking time passes very quickly.
We obviously hope to see as many of you as possible at that time, but in the meantime please let us know how you are doing, as we are always happy to receive messages, however brief they may be.
See you soon,
Marie-Claude and Marc