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Seulement Ici – Only Here

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Après plus de trois années passées ici il y a certaines choses qui nous paraissent normales, alors que nouveaux venus auraient les yeux sortant de la tête. Certaines choses sont drôles (parfois) et d’autres beaucoup moins, mais elle sont toutes des caractéristiques de notre milieu actuel et donc méritent d’être notées.

Une anecdote pas vraiment dramatique concerne un événement qui s’est passé dans mon bureau il y a quelques semaines. Mon bureau, outre le fait qu’il offre une magnifique vue sur le Kasaï est aussi plutôt spacieux et nécessite deux climatiseurs pour obtenir une bonne fraîcheur quand il fait très chaud. Il est rare que j’utilise les deux climatiseurs car l’un des deux est situé juste au-dessus de mon bureau et j’évite donc de l’allumer pour éviter d’aggraver le rhume quasi permanent que je trimballe depuis perpette. Peu importe, les deux doivent régulièrement être entretenus pour les débarrasser de la poussière et des diverses créatures (araignées, lézards et parfois même souris) qui y élisent domicile.
Pour l’entretien de nos climatiseurs nous avons engagé une entreprise extérieure qui fait le tour de la plantation (y compris des résidences) tous les 2-3 mois. Ici, le nettoyage des climatiseurs (y compris la partie intérieure) se fait avec un jet d’eau sous pression et nécessite donc la mise en place de protections pour les meubles aux alentours.
Dans le cas de mon bureau, il se fait que le climatiseur se trouve juste au-dessus d’une carte ancienne de la plantation qui date des années 1930 et qui a été encadrée et vissée au mur, donc pas facile à enlever pour une opération d’entretien.
Nos spécialistes des climatiseurs ont prudemment installé une bâche pour protéger le cadre des coulées d’eau qui allaient venir de juste au-dessus. Dire que j’étais rassuré aurait été un grand mot, mais je me suis résigné en espérant que l’eau qui ruissellerait forcément entre la bâche et le mur ne trouverait pas son chemin jusqu’à la carte.
Deuxième problème, les plafonds du bureau sont très hauts (3,5 ou 4m) et le climatiseur a été installé bien haut pour assurer une portée maximale de l’air frais pulsé. Seulement voilà, nos spécialistes de la climatisation ne disposent que d’une escabelle (qui est trop petite pour arriver à l’appareil) ou une échelle de 5m (qui est trop haute pour la pièce). Mais nos spécialistes ont immédiatement trouvé une solution, placer l’échelle à 45° contre le mur en-dessous du climatiseur et comme ils sont deux, l’un des techniciens peut se mettre au bien de l’échelle pour l’empêcher de glisser. A première vue le système fonctionne et le démontage du climatiseur semble se dérouler sans problèmes, jusqu’au moment ou l’homme en haut de l’échelle se rend compte qu’il à oublié son tourne vis sur la table et demande à son collègue de lui passer…
Je n’ai probablement pas besoin de vous décrire ce qui s’est passé, le résultat fut d’une part deux rainures verticales dans le mur, une carte ancienne déchirée (assez proprement) en deux morceaux, un technicien sautillant sur un pied parce qu’il s’était fait mal à l’autre (mais cela aurait pu être beaucoup plus grave) et l’autre technicien debout à regarder avec un tournevis en main en se demandant ce qu’il devait faire.
Conclusion, ma carte n’a effectivement pas été abîmée par l’eau de nettoyage (n’étant pas arrivé jusqu’à ce stade et maintenant elle n’est plus accrochée au mur), mais je ne suis pas certain que l’alternative soit tellement préférable.
Les techniciens ont repris le travail en abandonnant l’idée de la grande échelle et mettant plutôt l’escabelle sur la table, qui leur permet de travailler à la hauteur parfaite, en protégeant celle-ci avec la bâche et j’ai réussi à recoller la carte sans que cela ne soit trop visible… Au prochain entretien il a été convenu que les techniciens apporteront un tournevis pour détacher la carte du mur avant de faire leurs opérations.

Hier, à l’occasion de la journée de la femme, Marie-Claude et moi avons été invités à rehausser de notre présence un match de foot féminin, où l’équipe des gardiennes de Brabanta (baptisée équipe Sainte Marie-Claude Marc) affrontait une équipe féminine de l’une des écoles techniques de Mapangu. Nous étions pour cela installés dans la tribune d’honneur aux côtés du chef de secteur, du commandant de la police et du chef de l’ANR, mais aussi juste à côté du seul haut parleur dont le volume était poussé au maximum pour que les commentaires puissent être entendus par tous les spectateurs, qui devaient être de milliers, massés en périphérie du terrain. Le terrain de foot doit avoir des dimensions plus ou moins réglementaires, mais l’herbe est parfois tellement haute que le ballon y disparaît et les goals sont dépourvus de filets (ce qui permet aux spectateurs de s’y amasser également). Les joueuses sont dotées de “vareuses” assorties, mais jouent pieds nus (ou exceptionnellement en chaussettes). Comme les congolaises en général, presque toutes avaient des coiffures assez sophistiquées, mais certaines avaient manifestement essayé d’émuler la coiffure de joueurs masculins populaires avec des chevelures en iroquois, inhabituelles pour les femmes ici. L’arbitre, une dame un peu plus âgée, avait, elle aussi, une tenue réglementaire avec en plus un sac à main coincé sous le coude ce qui nuisait un peu à sa liberté de mouvements.
Mais venons-en aux aspects plus “exotiques”:
– Ce n’est qu’en fin de première mi-temps que l’organisateur a réalisé qu’il y avait des joueuses en trop sur le terrain (elles n’ont pas réussi à marquer de but pour autant).
– Les commentaires nous semblaient d’abord incompréhensibles ce que nous avions mis sur le compte du fait que le volume était tellement haut que le son était totalement déformé. Après un moment nous avons réalisé que les commentaires étaient faits dans un sabir d’anglais et de français, enfin un anglais comme ils savent le parler ici donc très rudimentaire. Par curiosité j’ai demandé au chef de secteur assis à côté de moi s’il parlait l’anglais, il m’a dit que non et qu’il doutait fort que qui que se soit dans l’assemblée ne puisse comprendre les commentaires, mais cela fait plus “international” de faire les commentaires d’un match en anglais… Si cela suffit à faire plaisir, pourquoi pas, mais dans ce cas il n’était peut-être pas nécessaire de mettre nos tympans à l’épreuve de manière aussi drastique.
– L’arbitre, sans doute fatiguée d’avoir arbitré d’autres matches avant celui-ci s’est à plusieurs reprises assise au milieu du terrain et fait son travail depuis cette position certes centrale mais peu orthodoxe.
– Enfin, mais ça c’est peut-être moins exceptionnel, chaque fois que l’arbitre siffle un arrêt de jeu la quasi totalité des spectateurs envahissent le terrain et se font pourchasser par des policiers armés d’une chicote essayant de ramener la discipline parmi les hommes, femmes et enfants qui courent en zig-zag à travers le terrain avec de hurlements de joie (ou autre chose).
L’événement aurait du être clôturé par la fanfare de Mapangu, mais ceux-ci avaient décidé que les choses avaient assez duré et étaient rentrés à la maison et c’est donc une maîtresse d’école qui a chanté l’hymne national avant que tout le monde ne rentre à la maison.

Dans notre cas la soirée s’est prolongée par un passage par la Cerclette, le cercle récréatif de Brabanta, dont le nouvel emplacement était inauguré et où le DG et sa dame étaient évidemment également attendus. Nous avons rapidement partagé un verre avec les autres convives en observant avec une certaine circonspection les danses “modernes” de nos collègues féminines qui se résume principalement par un dandinement du croupion, au besoin en s’appuyant sur les dossiers d’une chaise pour projeter son popotin le plus en arrière possible et en veillant à être en cadence avec les autres… surprenant!

Ce sera tout pour les potins de cette semaine. Nous espérons évidemment entendre vos anecdotes prochainement,

Marc & Marie-Claude

Football à Mapangu – Football in Mapanu

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Nouveau Cercle – New Club

After more than three years here there are some things that seem normal to us, while newcomers would have their eyes out of their sockets. Some things are funny (sometimes) and others much less so, but they are all characteristics of our current environment and therefore worth noting.

A not so dramatic anecdote concerns an event that happened in my office a few weeks ago. My office, in addition to the fact that it offers a magnificent view of the Kasai is also quite spacious and requires two air conditioners to get a reasonable cooling when it is very hot. I rarely use both air conditioners because one of them is located just above my desk and I therefore prefer not turning it on to avoid aggravating the almost permanent cold I seem to have since… Whatever the case, both must be regularly maintained to rid them of dust and the various creatures (spiders, lizards and sometimes even mice) that decide to live in them.
For the maintenance of our air conditioners we have hired an outside company that tours the plantation (including residences) every 2-3 months. Here, the cleaning of the air conditioners (including the interior) is done with a pressurized water jet and therefore requires the installation of protections for the furniture in the surroundings.
In the case of my office, one of the air conditioners is located just above an old map of the plantation that dates back to the 1930s and that has been framed and screwed to the wall, so it is not easy to remove for maintenance.
Our air conditioning specialists carefully installed a tarpaulin to protect the frame from the waterflows that would come from just above. To say that I was reassured would have been a exageration, but I resigned myself to it in the hope that the water that would inevitably run between the tarpaulin and the wall would not find its way to the map.
Second problem, the office ceilings are very high (3.5 or 4m) and the air conditioner has been installed high to ensure maximum reach of fresh air. However, our air conditioning specialists only have either a step ladder (which is too small to reach the unit) or a 5m ladder (which is too high for the room). But our technicians immediately found a solution, place the ladder at a 45° angle against the wall under the air conditioner and as there are two of them, one of the technicians can stand on the base of the ladder to prevent it from slipping. At first sight the system works and the dismantling of the air conditioner seems to be going smoothly, until the man at the top of the ladder realizes that he has forgotten his screwdriver on the table and asks his colleague to pass it on to him….
I probably don’t need to describe what happened next, the result was two vertical grooves in the wall, a vintage map torn (quite cleanly) into two pieces, a technician jumping on one foot because he had hurt the other (but it could have been much more serious) and the other technician standing there with a screwdriver in his hand and wondering what he should do.
Conclusion, my map has indeed not been damaged by the cleaning water (not having reached this stage and now it is no longer hung on the wall), but I am not sure that the alternative is so much better.
The technicians went back to work by abandoning the idea of the large ladder and instead putting the stepladder on the table, which allows them to work at the perfect height, protecting the table with the tarpaulin and I managed to put the map back together without it being too visible… At the next servicing it has been agreed that the technicians will bring a screwdriver to remove the map from the wall before doing their cleaning operations.

Yesterday, on the occasion of Women’s Day, Marie-Claude and I were invited to enhance a women’s football game with our presence. The female Brabanta security team (going by the name of Sainte Marie-Claude Marc) was playing against a women’s team from one of Mapangu’s technical schools. We were ceremoniously seated in the grandstand alongside the sector chief (kind of mayor), the police commander and the chief of ANR (local CIA), but also just next to the only loudspeaker whose volume was pushed to the maximum so that the comments could be heard by all the spectators, who had to be thousands, gathered on the periphery of the field. The football field must have more or less the official dimensions, but the grass is sometimes so high that the ball disappears in it and the goals are devoid of nets (which allows spectators to assemble themselves in there as well). The players are equipped with matching outfits, but play barefoot (or exceptionally in socks). Like Congolese women in general, almost all had fairly sophisticated hairstyles, but some had obviously tried to emulate the hairstyle of popular male players with styles unusual for women here. The referee, an older woman, also wore a regular referee outfit but also with a handbag stuck under her elbow, which was a little detrimental to her freedom of movement.
But now to the more “exotic” aspects:

  • It was only at the end of the first half that the organiser realised that there were too many players on the pitch (but they failed to score a goal none the less).
  • The comments seemed at first incomprehensible to us, which we initially put on the account of the fact that the volume was so high that the sound was totally distorted. After a while we realized that the comments were made in a colourful if not limited English, while people here speak some French but mostly local languages. Out of curiosity I asked the sector chief sitting next to me if he spoke English, he told me that he didn’t and that he doubted very much that anyone in the assembly could understand the comments, but it feels more “international” to have the commenting of a match in English… If this is enough to please, why not, but in this case it may not have been necessary to test our eardrums so drastically.
  • The referee, probably tired of having refereed other matches before this one, has sat in the middle of the field several times and did her job from this central but unorthodox position.
  • Finally, but that may be less exceptional, every time the referee whistles a stoppage of play, almost all the spectators invade the field and are chased by police officers armed with a stick trying to bring discipline back among the men, women and children who run zig-zag across the field with screams of joy (or something else).
    The event should have been closed by the Mapangu brass band (an event and sight in itself), but they had decided that things had gone on long enough and had gone home, so a school mistress was requested to sing the national anthem before everyone went home.


In our case, the evening continued with a visit to the “Cerclette”, the Brabanta Recreational Club, whose new location was inaugurated and where the GM and his lady were of course also expected. We quickly shared a drink with the other guests while observing with some caution the “modern” dances of our female colleagues, which can be summed up as a shaking of the bottom, if necessary by leaning on the backs of a chair to project one’s behind as far back as possible and (of course) by making sure to be in step with the others… surprising!

That’s all for this week’s gossip. We look forward to hearing your anecdotes soon,
Marc & Marie-Claude


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Pas de Nouvelles – No News

See below for English version Bonjour vous tous, la semaine passée vous n’avez pas eu de nos nouvelles car le temps nous a manqué. Malgré la vie en brousse et le fait que nous n’avons ni embouteillage ni autres inconvénients liés à la vie des grandes villes, les journées sont parfois plus remplies que prévu et nous n’arrivons pas à faire tout ce qui était au programme… Ainsi le w-e passé, outre les activités habituelles de préparation du pain de la semaine, (tentative de) réparation de vélo et quelques urgences professionnelles, nous avions également programmé une après-midi très sympathique entre expatriés, chacun amenant “un petit quelque chose”, longues “papotes” avant et après le repas puis encore quelques préparatifs avant que “l’école” ne reprenne le lendemain . En plus, il a fait correct donc nous pouvions profiter de la terrasse et de la vue, mais même pour une petite partie de pétanque ou autre distraction sportive le temps à manqué.
Par contre “pas de repos pour la racaille”: à peine nos hôtes s’étaient ils égaillés que Marc se faisait réquisitionner par téléphone et solliciter pour aider à résoudre un souci de frottement entre tribus à Mapangu. Il semblerait qu’une personne, issue de la tribu des Leles, ait été tuée par la chute d’un arbre alors qu’elle travaillait dans le champ d’un Tetela (autre tribu), mais d’autres prétendent qu’il a été assassiné voire même aurait été victime d’un sort de sorcier, bref juste les ingrédients qu’il faut pour voir s’affronter différents groupes de la population de Mapangu. Cet incident étant arrivé aux oreilles des autorités provinciales, elles ont été décidé de dépêcher une unité de police d’Ilebo pour venir renforcer les forces de l’ordre locale. Seulement voilà, les autorités ne disposent pas de moyens de transport et donc c’est à la Brabanta que l’on fait appel le dimanche après-midi pour organiser un transport… Entre ce genre d’incident et la reprise normale des préparatifs pour la saison de pointe prochaine “la pression monte” mais c’est normal.

Nous n’avons plus été à la capitale depuis un bout de temps, plus depuis notre retrour en novembre, en fait. Entre l’insécurité attendue due à la situation politique fin 2018, le fait que le gros du travail et les efforts à fournir sont plutôt ici à Mapangu et l’état des routes, l’occasion ne s’est pas présentée. Cela semble perturber assez fort quelques personnalités résidant à Kinshasa et très désireuses de rencontrer Marc… Quand même pas au point pour elles de tenter le voyage jusqu’à Mapangu… Il faut une sérieuse motivation car la route est à nouveau totalement impraticable, sauf peut-être en moto pour les courageux, cette fois pas seulement à cause du bac mais aussi l’un des ponts qui donnait des signes de fatigue depuis quelque temps et qui à fini par déclarer forfait. A part cela, nous sommes raisonnablement bien, fatigués par de longues journées de travail avec une propension à générer un nombre impressionnants de petits problèmes et de défis allant des vols (régimes, carburant, etc.) parfois avec violence, des conflits entre les résidents des camps pour non respect de priorité d’accès à l’eau, non paiement de dettes, etc., éviction d’élèves de l’école pour non paiement des frais académiques, maladies et j’en passe. Nous sommes néanmoins très reconnaissants de l’évolution des moyens de communications permettant tous ces petits échanges instantanés, messages, vidéos “papotes” avec nos amis et aimés dès que l’occasion se présente. Le jardin produit relativement peu, assez pour nos besoins mais, malgré un agenda où Marie-Claude avait noté quand et ce que nous avons réussi à faire pousser les année précédentes, il ne semble pas possible d’organiser des rotations correctes et “ça m’agace” dit Marie-Claude. La production de fenouils entre autres s’avère très fantasque… alors que nous avions profité d’une abondante production jusqu’à maintenant. Peut-être nos semences ne sont plus aussi bonnes, que nous avons sans y faire attention changé de variété, où simplement que le moment de semis et de plantation a été moins propice. Nous avons heureusement encore notre production régulière de fruits (papayes, ananas, fruits de la passion, goyaves, bananes) pour le petit déjeuner et les jus, surtout que pour le moment il y a également des oranges et mandarines sur le marché et donc la possibilité de faire des jus délicieux et variés. Nous n’en avons pas dans le jardin, mais autour du bureau de Marc il y a plusieurs citronniers et cédrats qui produisent quasi toute l’année et donc assurent nos besoins de manière ininterrompue de ce côté là sans devoir faire venir des produits de Kinshasa. Depuis ce vendredi notre équipe d’expatriés s’est renforcée avec l’arrivée d’une collègue agronome bretonne, qui était déjà venue ici brièvement il y a un an et demi et qui revient maintenant de manière plus permanente pour nous aider à maximiser la performance de la plantation. Cela va nous permettre de réorganiser un peu la façon dont travaille le département agronomique car, outre toutes les activités de production, nous devons également mettre en place tout un processus de certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) qui nécessite un gros travail de mise en place de procédures, politiques et pratiques dans toutes les activités de la plantation que ce soit agronomique, technique, financier ou social. Chose qui n’est déjà pas aisée à mettre en place dans un environnement dont les infrastructures sont vaguement opérationnelles, mais dans un contexte comme le nôtre où il est par exemple impossible de trouver un opérateur pour recycler des vieux filtres ou de produits périmés, les tâches sont d’autant plus complexes et consommatrices de temps et d’énergie. Cet après-midi c’est un peu plus calme, les tâches du week-end sont finies, il fait beau et nous profitons de notre superbe vue sans appels téléphoniques intempestifs (croisons les doigts pour que cela dure). Ce midi nous avons dégusté un déjeuner hors du commun (pour ici en tous les cas) en amoureux avec des chicons, des pommes de terre et du foie. Tout cela agrémenté des babillages de notre ami Théo, dont le répertoire ne cesse de s’étendre avec des chants, sifflements, ricanements, bruits de porte que grince, monologues pas toujours compréhensibles et depuis peu même une imitation de coucou d’horloge suisse (qu’il n’y a pas ici, donc mystère pour savoir d’où provient ce bruitage). Nous vous laissons ici en vous souhaitant une excellente semaine et espérant comme d’habitude recevoir de vos nouvelles, Marie-Claude et Marc
Travaux de construction – Construction works
Les crasses de Mapangu arrivent chez nous – Mapangu rubbish reaching our place
Gardes observant le départ de notre avion – Security observing the departure of our plane
Constructions à l’huilerie – Building works at the mill

Babillages de notre ami Théo – The babbling of our friend Théo
Hello all of you, last week you didn’t hear from us because we didn’t have enough time. Despite living in the bush and the fact that we have no traffic jams or other inconveniences related to life in big cities, the days are sometimes busier than expected and we can’t do everything that was on the agenda…. So last week, in addition to the usual activities of preparing the bread of the week, (attempting) bicycle repairs and some professional emergencies, we had also scheduled a very friendly afternoon between expatriates, each bringing “a little something”, long “chats” before and after the meal and then some more preparations before going back to “school” the next day. In addition, the weather was gorgeous so we could enjoy the terrace and the view, but even for a small game of petanque or other sporting entertainment the time was too short.
On the other hand, “no rest for the scum”: as soon as our hosts were on their way, Marc was requisitioned by phone and asked to help solve a problem of friction between tribes in Mapangu. It seems that a person, from the Lele tribe, was killed by the fall of a tree while working in the field of a Tetela (another tribe), but others claim that he was murdered or even suffered a witchcraft spell, in short just the ingredients needed to see different groups of the Mapangu population fight each other. As this incident came to the attention of the provincial authorities, they decided to send a police unit from Ilebo to reinforce the local authorities. However, the authorities do not have any means of transport and so it is Brabanta that gets called upon on Sunday afternoons to solve the problem… Between this kind of incident and the normal resumption of preparations for the upcoming peak season “the pressure is rising” but this is normal. We haven’t been to the capital in a while, not since we came back in November, actually. Between the expected insecurity due to the political situation at the end of 2018, the fact that most of the work and efforts to be made are here in Mapangu and the state of the roads, the opportunity did not present itself. This seems to disturb some of the authorities residing in Kinshasa who are supposedly very eager to meet Marc…. Still not eager to the point of risking the trip to Mapangu…. It takes a serious motivation because the road is totally impassable again, except maybe by motorbike for the brave, this time not only because of a breakdown of the ferry but also because one of the bridges that had been showing signs of fatigue for some time has finally collapsed. Apart from that, we are reasonably well, tired by long working days with a propensity to generate an impressive number of small problems and challenges ranging from theft (regimes, fuel, etc.) sometimes with violence, conflicts between camp residents for not respecting priority access to water, not paying debts, etc., eviction of students from school for not paying academic fees, diseases and so on. We are nevertheless very grateful for the evolution of the means of communication allowing all the small instantaneous exchanges, messages, video chats with our friends and loved ones when the opportunity arises. The garden produces relatively little, enough for our needs but, despite an agenda where Marie-Claude had noted when and what we managed to grow in the previous years, it doesn’t seem possible to organize correct rotations and “it annoys me” says Marie-Claude. The production of fennels, among other things, is very whimsical… whereas we had enjoyed abundant production until now. Perhaps our seeds are no longer as good, or we have carelessly changed varieties, or simply that the time for sowing and planting has been less favourable. Fortunately, we still have our regular production of fruits (papayas, pineapples, passion fruit, guavas, bananas) for breakfast and juices, especially since at the moment there are also oranges and mandarins on the market and therefore the possibility to make delicious and varied juices. We don’t have any in the garden, but around Marc’s office there are several lemon trees and citrates that produce almost all year round and therefore meet our needs uninterruptedly without having to bring products from Kinshasa Since this Friday our team of expatriates has been strengthened with the arrival of a Breton agronomist colleague, who came here briefly a year and a half ago and who is now coming back more permanently to help us maximize the performance of the plantation. This will allow us to reorganize the way the agronomic department works because, in addition to all the production activities, we must also set up a whole RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) certification process that requires a lot of work to set up procedures, policies and practices in all the plantation’s activities, whether agronomic, technical, financial or social. This is not easy to implement in an environment where the infrastructure is vaguely operational, but in a context like ours where it is impossible to find an operator to recycle old filters or obsolete chemicals, for example, the tasks are all the more complex and time- and energy-consuming. This afternoon it’s a little quieter, the weekend tasks are over, the weather is fine and we enjoy our superb view without unwanted phone calls (let’s cross our fingers to make it last). This lunch we enjoyed an extraordinary lunch (for here in any case) just the two of us, with chicory, potatoes and liver. All this is embellished by the babbling of our friend Théo, whose repertoire is constantly expanding with songs, whistles, giggles, door noises that squeak, monologues that are not always comprehensible and recently even an imitation of a Swiss cuckoo clock (which is not here, so mystery to know where this noise comes from). We leave you here wishing you an excellent week and hoping as usual to hear from you, Marie-Claude and Marc
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Creatures

See below for English version Dans notre Toscane congolaise nous avons de superbes paysages de vallées, forêts, savanes et évidemment palmeraies dont certaines, qui n’ont pas été replantées, avec de grands palmiers entourés d’une recrue forestière là ou les villageois n’ont pas brûlé la végétation pour faire leurs champs. C’est plus par obligation que par tradition que la population locale cultive principalement du maïs et du manioc pour se nourrir, car la tradition ici serait plutôt basée sur la chasse et la cueillette, mais à force de chasser et de cueillir sans limites il ne reste plus grand chose pour ne pas dire rien. Nous sommes entourés d’énormes espaces de savane qui s’étendent sur des milliers d’hectares avec par ci par là un petit bosquet d’arbres qui ont survécu et quelques zones plus ou moins marécageuses en bordure de cours d’eau où la végétation naturelle a plus ou moins persisté, probablement parce qu’elle est plus difficile à brûler et/ou cultiver. Quand on découvre pour la première fois ces espaces gigantesques, la première image qui surgit est celle de troupeaux d’antilopes, zèbres et autres animaux sauvages ou, à défaut, d’élevages de bovidés, de chèvres ou divers animaux domestiques. Mais non, ces espaces sont presque totalement vides et quand, par miracle, une petite antilope est repérée, les villageois organisent des battues ou mettent le feu à la brousse dans l’espoir d’attraper la pauvre créature pour en faire un bon repas. Dire qu’il n’y a absolument pas de vie sauvage serait un mensonge car nous apercevons occasionnellement des outardes, perdrix ou pintades, une civette de temps à autres et à deux reprises j’ai aperçu des coyotes qui doivent forcément se nourrir de quelque chose. Même en l’absence de (grand) gibier, les villageois mettent régulièrement le feu à la savane dans l’espoir d’y attraper quelques rongeurs, serpents ou autres petits animaux qui pourraient agrémenter la farine de maïs ou de manioc qui constitue l’aliment de base de tous les jours. Près de notre plantation il y a un petit troupeau d’une dizaine de têtes de bétail, mais il se cantonne aux environs du village ou dans la plantation même pour y manger les légumineuses que nous y plantons comme couvre-sol. Curieusement, il n’y a quasi pas de cultures en savane, car tous les champs sont faits en forêt sur des sols fraîchement défrichés et donc de plus en plus éloignés compte tenu de la destruction graduelle des zones boisées. Il est vrai que les pluies sont imprévisibles et que les terrains forestiers paraissent plus humides, mais nous avons observé une augmentation de la pluviométrie aux abords de notre plantation, comme si la présence d’une végétation verte permanente (palmiers et plantes de couverture) avait créé un micro-climat plus humide. Dans les abords immédiats nous avons d’ailleurs fait des essais de culture de haricots qui ont très bien donnés malgré le fait qu’ils avaient été semés en début de saison sèche. La culture des palmiers a également augmenté la présence de certains insectes typiques des palmiers dont les larves sont très prisées par la population locale. Heureusement nous n’avons pas trop de palmiers attaqués, car certains sont capables de tuer le palmier soit par le creusement de nombreuses galeries qui finissent par toucher le méristème apical, soit parce qu’ayant repéré la présence de ces larves (qui émettent une sorte de couinement très audible) les consommateurs de celles-ci n’hésitent pas à tailler le palmier pour en retirer les larves, qui sont, il est vrai, bien grosses et nourrissantes. Parlant de créatures inhabituelles, il y a quelques jours nous avions une petite bête dans la maison qui devait être une sorte de limace mais non baveuse et qui ne semblait pas toucher le sol lorsqu’elle se déplace. Nous avons essayé de faire une petite vidéo pour vous montrer comment elle lévite. Une autre sorte de “créature” assez fréquente sur nos routes sont des grosses boules de feuilles qui sautillent et s’enfuient à l’approche des véhicules. En fait se sont des petits enfants qui viennent cueillir des lianes de Mucuna ou Pueraria (plante que nous utilisons comme couvre-sol dans la plantation) pour nourrir leurs cochons d’inde ou lapins et qui s’enfuient avec un grosse boule de lianes accrochées à un bâton qu’ils portent sur l’épaule et qui de derrière ressemble à une grosse boule de branches et de feuilles sur des petites jambes. Outre les plantes pour nourrir les petits animaux de la maison, à certaines saisons la plantation est envahie par les enfants qui viennent récolter de petits champignons blancs qui foisonnent sur les rafles (restes des régimes après usinage) que nous étalons dans la plantation comme matière organique. Lorsque les véhicules transportent les rafles vers la plantation il arrive évidemment qu’une de ces rafle tombe sur la route et de nuit cela ressemble furieusement à un hérisson, mais malheureusement nous n’avons encore jamais vu de hérisson ou porc-épic vivant ou même mort par ici. Les seules créatures sauvages qu’il y a encore parfois dans les zones boisées sont quelques pangolins dont la chair est très prisée (malheureusement, le seul que nous avons vu de nos yeux a été repêché dans notre citerne d’eau de pluie), des civettes (dont celle près de la Cathédrale, croisée par notre stagiaire à deux reprises lors de son retour pour le déjeuner) et de petits singes, mais ceux-ci aussi sont très convoités comme nourriture et se font de plus en plus rares. C’est tout pour cette semaine, mais comme d’habitude nous espérons bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
In our Congolese Tuscany we have superb landscapes of valleys, forests, savannahs and obviously palm groves, some of which have not been replanted, with large palm trees surrounded by a forest regrowth when the villagers did not burn the vegetation to make their fields. It is more by obligation than by tradition that the local population cultivates mainly corn and cassava for food, because the tradition here would rather be based on hunting and gathering, but as a result of hunting and gathering without limits there is not much left to gather or hunt, that is not to say nothing. We are surrounded by huge areas of savannah that extend over thousands of hectares, with here and there a small grove of trees that have survived and some more or less marshy areas along rivers where natural vegetation has somewhat persisted, probably because it is more difficult to burn and/or cultivate. When one first discovers these gigantic spaces, the first image that emerges is that of herds of antelopes, zebras and other wild animals or, failing that, of cattle, goats or other domestic animals. But no, these spaces are almost completely empty and when, by miracle, a small antelope is spotted, the villagers organize drives or set fire to the bush in the hope of catching the poor creature to make a good meal of it. To say that there is absolutely no wildlife would be a lie because we occasionally see bustards, partridges or guinea fowls, a civet from time to time and twice I have seen coyotes that have to eat something. Even in the absence of (large) game, villagers regularly set fire to the savannah in the hope of catching a few rodents, snakes or other small animals that could flavour the corn or cassava flour that is the staple food of daily life Near our plantation there are some small herds of cattle, but these are confined in the vicinity of the village or in the plantation itself, where these consume the cover crop that grows below the palm trees. Curiously, they never venture in the savannah, where people neither cultivate any crops, prefering to make their fields in the forest on freshly cleared land and therefore further and further away due to the gradual destruction of forested areas. It is true that rains are unpredictable and forest lands appear moister, but we have observed an increase in rainfall around our plantation in the savannah, as if the presence of permanent green vegetation (palm trees and cover plants) had created a more favourable microclimate. In the immediate vicinity of our savannah plantation we also tried to grow beans, which worked very well despite the fact that they had been sown close to the start of the dry season. Palm cultivation has also increased the presence of some palm-specific insects, whose larvae are highly prized by the local population. Fortunately we do not have too many palm trees attacked by insects because some are able to kill the palm tree either by digging many galleries that eventually affect the apical meristem, or because having detected the presence of these larvae (which emit a kind of very audible squeaking) consumers of these do not hesitate to cut the tree open to remove the larvae. Speaking of unusual creatures, a few days ago we had a little beast in the house that must have been a kind of slug but not drooling and that didn’t seem to touch the ground when it moved. We tried to make a short video to show you how it levitates. Another kind of “creature” that is quite common on our roads are large balls of leaves that jump and run away as the vehicles approach. In fact, they are small children who come to pick vines from Mucuna or Pueraria (a plant that we use as ground cover in the plantation) to feed their guinea pigs or rabbits and run away with a large ball of vines hung on a stick that they carry on their shoulders and that looks like a large ball of branches and leaves on small legs from behind. In addition to the plants to feed the small animals at home, at some periods of the year the plantation is invaded by children who come to harvest small white mushrooms that abound on the empty fruit bunches (remains of the fruit bunches after milling) that we spread in the plantation as organic matter. When the vehicles transport these empty fruit bunches into the plantation, it is obvious that some of these fall on the road and at night it looks furiously like a hedgehog, but unfortunately we have never seen anything like a hedgehog or porcupine around here before. The only wild creatures that are still sometimes found in the woodlands are a few pangolins whose flesh is highly prized (unfortunately, the only one we have seen with our own eyes was fished out of our rainwater tank), civets (including one near the Cathedral, seen by our trainee twice on his return for lunch) and small monkeys, but these too are highly prized food produce and are becoming increasingly rare. This is it for this week, as usual hoping to hear from you soon, Marc & Marie-Claude
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Un autre jour… Another day…

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Bonjour les amis,
une nouvelle semaine qui commence. La semaine passée a vu la remise de la paie de janvier et, subséquemment, avec l’avion qui amène les fonds de Kinshasa, la reception de la commande de “vivres frais”… Et, pour moi, la réalisation qu’en fait, je ne suis jamais contente, ou déjà blasée.
Je m’explique: lorsque nous habitions à Kanyama avec les enfants en bas âge, nous n’avions PAS de camion (à fortiori, pas d’avion !) qui nous amenait des vivres frais. Et nous n’y pensions même pas, nous étions résignés, je suppose.
Et maintenant que nous avons ce luxe, je me suis retrouvée extrêmement dépitée parce que, malgré un email que j’avais essayé de rédiger de manière extrêmement précise, les produits congelés avaient de nouveau été mis dans une boîte isotherme en même temps que la viande fraîche… Avec le résultat que, les morceaux de viande frais (je découpe les morceaux commandés moi-même après réception pour avoir des portions présentables, puis congèle une fois conditionnés) étaient, certes, encore plus frais. Mais que les sachets de légumes “p’tites gâteries” que nous ne savons pas faire pousser chez nous (genre florettes de chou-fleur, petits cubes de céleri rave, champignons de Paris émincés …) déjà conditionnés, étaient devenus une masse assez molle. Alors, quand c’est possible, je déballe les sachets et étale le contenu sur des plateaux couverts de papier cuisson et remet au congélateur avant de reconditionner au congélateur. Mais je vous laisse deviner ce qui se passe quand la viande fraîche voisine avec le poisson congelé.
Tout cela m’empêchant de bénir le fait que nous POUVONS avoir accès à cette possibillité! Parce que l’arbre cachait la forêt. Que maintenant nous pouvons, une fois par mois commander d’exotiques pommes fraîches (qu’il faut penser à renommer “pommes fruits” sinon on se retrouve avec des patates) ou oranges, du chocolat noir, DU BEURRE, pour changer des papayes, ananas bananes. DONC: MERCI SOCFIN !

A part cela: notre version de “métro-boulot-dodo”a démarré: lever à 4:25h, départ Marc 5:15h, extinction du générateur 5:30h, café et livre pour moi jusqu’à 7:00h (Sauf que j’ai décidé de vous écrire, ce matin). Enregistrement des présences (tick) et distribution des tâches si nécessaire (tick), nourrir notre zoo (re-tick). Le groupe vient de se remettre en route: il est 8:00h et il fait jour depuis 6:20h à peu près. C’est très mignon parce que depuis que nous partageons la maison avec “Théo the perro”, on sait exactement quand le jour se lève car son “doux babil” commence!
En ce moment j’ai la maison pour moi toute seule après l’appel jusque 9h30, ce qui me permet de n’avoir personne qui me respire dans le cou pendant un petit peu plus de temps. Après, j’avoue que je me sens un peu traquée dans ma propre maison et me réfugie souvent dans le quartier “couture-bricolage”, espace privé, ou dans le jardin (potager ou non).

Vendredi soir passé, nous avons été prendre un verre chez notre voisin et samedi soir, mangé chez un autre expatrié au camp directeur, tout le monde (ou presque) était là et c’était très convivial . Le nouveau dirceteur d’usine est un jeune côte d’ivoirien, géant et très sympathique.
En ce moment nous sommes en cure d’Artemisia (que nous commencons tous les premiers du mois) durant une semaine. Nous la faisons pousser nous-même (dans le jardin) et la conditionnons, une fois sèche, dans des sachets kraft au congélateur, ce qui la garde bien fraîche. Ci-jointes quelques photos du processus: plants frais, sècheuse faite-maison avec des ampoules dans un caisson en bois, sachets et thé frais.

Voilà, je vous laisse pour “vaquer à mes occupations” (les envahisseurs sont là).
Je vous retrouve en début d’après-midi, Marc est revenu vers une heure pour le déjeûner et vient de repartir; nous aurons encore le courant pour une demi heure puis nos cuisiniers partent jusqu’à demain sept heures. (YESSSS !!!)
Je ferai sans doute un peu de couture cet après-midi, j’aimerais confectionner quelques coussins en tapis du Kasaï et toile de jute et prends mon temps pour les confectionner. Un orage se prépare et un vent frais circule dans la maison, cela fait plusieurs jours qu’il fait très lourd ici, cela nous fera du bien … Du coup, pas de vélo pour Marc, aujourdh’hui. . . Ce qui veut aussi dire qu’il rentrera certainement passé six heures trente puisqu’il n’y a pas l’impératif “rentrer avant la nuit”.
Je dois aussi faire un plan du jardin potager pour améliorer mes rotations de légumes.
De toutes façons, il y a toujours mille et une petites choses à faire, c’est le momentum pour passer à l’action qui manque souvent ;). Ce qui est chouette, aussi c’est que nous bénéficions généralement du WiFi toute la journée ce qui me permet d’écouter des radios internationales et d’ainsi varier mon programme musical et écouter des musiciens récents.
Presque six heures du soir, l’après-midi a filé à toute allure et je n’ai pas fait le quart de ce que je comptais faire! Pour finir, il n’a pas (encore?) plu.
Notre tisane-palu infuse, nous la dégusterons ensemble quand Marc revient.
Pas de coussins avec les tapis du Kassaï en construction cet après-midi mais du tri dans les congélateurs, des plats cuisinés conditionnés pour être congelés et en cours de congélation, je les enfermerai, étiquerai et rangerai demain quand ils seront bien durs. Taillé les bougainvillées qui commencaient à bloquer notre splendide vue (ce qui est évidemment innacceptable), huilé avec de l’huile pour bois tropicaux nos tables de terrasses, fait un tour au potager et, oui, fait des croquis pour un plan des plates bandes potagères comme prévu. Croquis encore à mettre au net. Fait un tour avec Makala, réaccroché un des jouets de Théo qu’il avait réussi à faire tomber; Il est en train de s’attaquer férocement au nouveau montage qu’il prend comme un affront personnel tout en émettant plein de sons pour s’encourager, un perroquet est, définitivement une compagnie aussi!Tant que nous en sommes à parler zoologie, un mot: “sérénade”.
Vous êtes là, tranquillement en train de glisser dans les bras de Morphée, bercé par les derniers ronronnements du groupe qui s’éteint. Dehors les crissements des crickets, prennent le relais et vous sombrez…Quand, soudain, un coup d’archet vous réveille en sursaut, en direct de votre tympan. Et oui, cela n’arrive pas souvent, mais un soliste impromptu vient s’immiscer dans votre rituel. Plus de lumière, évidemment, vous bougez, le vol de l’archet se suspend, réconforté, vous tapotez votre oreiller, retrouvez la bonne position pour glisser à nouveau dans vos songes. Quelques “bis repetitum” des mêmes scenari plus loin, vous n’avez plus du tout envie de dormir et traquez de l’oreille votre insaisissable tortionnaire, le doigt sur la gachette de votre torche. Peine perdue, au moindre mouvement le musicien s’interrompt pour reprendre de plus belle dès que la côte est claire.
Lorsque, épuisé, mais vainqueur, vous avez attrappé le soliste pour lui faire rejoindre l’orchestre dehors (non, on ne zigouille pas: c’est mauvais pour le karma) un coup d’oeil au réveil vous confirme qu’il est grand temps de les fermer tous les deux, ce que vous faite, vaguement inquiet et l’oreille en alerte… non , tout est bien jusqu’…

Voilà, nos très chers lecteurs, c’est sur cette note que nous vous laissons, bonne semaine et . . .

Faites de doux rêves !

Marie-Claude et Marc

P.S. Pour ceux qui se demandent: le coupable est un petit criquet d’à peine un centimètre avec le “coffre” d’une alerte anti-incendie!

Hello friends,
a new week is beginning. Last week saw the organisation of the January pay and, subsequently, with the plane bringing the funds from Kinshasa, the arrival of our order of “fresh food”… And, for me, the realization that in fact, I am never happy, or already blasé.
Let me explain: when we lived in Kanyama with young children, we did NOT have a truck (let alone a plane!) that brought us fresh food. And we didn’t even think about it, we were resigned, I guess.
And now that we have this luxury, I found myself extremely disappointed because, despite an email that I had tried to write extremely precisely, the frozen products had once again been put in the same cool box along with the fresh meat… As a result, the fresh meat pieces (I cut the meat to size myself to make sure we have the right portions, then freeze them once packaged) were certainly even fresher. But that the “little treats” of frozen vegetables that we are not able to grow here (cauliflower, small celery cubes, sliced mushrooms…) already packaged, had become a rather soft mass instead. So, when possible, I unpack the bags and spread the contents on trays covered with baking paper and put them back in the freezer before reconditioning them in bags to be kept in the freezer. But I let you guess what happens when fresh meat is next to frozen fish.
All this prevents me from blessing the fact that we CAN have access to this opportunity! Because the tree was hiding the forest. That now we can, once a month, order exotic fresh apples (that we must think of renaming “fruit apples” otherwise we find ourselves with potatoes) or oranges, dark chocolate, BUTTER, to change from our home grown papayas, banana and pineapples. SO: THANK YOU SOCFIN!

Apart from that: our version of “work-life routine” started: getting up at 4:25am, Marc leaving at 5:15am, the generator turning off at 5:30am, coffee and freedom for me until 7:00am (except that I decided to write to you this morning). Recording of attendance (tick) and distribution of tasks if necessary (tick), feeding our zoo (re-tick). The generator has just started again: it is 8:00 am and it has been daylight since about 6:20 am. It is very cute because since we share the house with “Theo the parrot”, we know exactly when the day is coming up because his “sweet babbling” begins!
Right now I have the house to myself after the roll call until 9:30, which allows me to have no one breathing in my neck for a little while longer. Afterwards, I admit that I feel somewhat stalked in my own house and often take refuge in the “sewing-crafts” quarters, one of our private spaces, or in the garden (vegetable garden or not).

Last Friday evening, we had a drink at our neighbour’s house and Saturday evening, dinner at another expatriate’s house at the management camp, everyone (or almost everyone) was there and it was very friendly. The new plant manager is a young giant and very friendly Ivorian.
At the moment we are in our Artemisia cure (which we start every first of the month) for a week. We grow it ourselves (in the garden) and pack it, once dry, in kraft bags in the freezer, which keeps it fresh. Attached are some photos of the process: fresh plants, homemade dryer with bulbs in a wooden box, fresh bags and tea.

Here, I leave you to “go about my business” (the invaders are here).
I resume my writing in the early afternoon, Marc came back around one o’clock for lunch and has just left; we’ll still have power for half an hour and then our housekeepers leave until tomorrow at seven o’clock. (YESSSS!!!!)
I will probably do some sewing this afternoon, I would like to make some cushions out of Kasai carpet and jute canvas and take my time to make them. A storm is brewing and a cool breeze is blowing through the house, it has been very heavy here for several days and we could have some rain, which will do us good… So, no bike for Marc today…. . Which also means that he will certainly be back after six thirty since there is no need to “return before dark”.
I also have to make a plan of the vegetable garden to improve my vegetable rotations.
Anyway, there are always a thousand and one little things to do, it is the momentum to take action that is often missing;). What’s great, too, is that we generally enjoy WiFi all day long, which allows me to listen to international radio stations and thus vary my musical program and listen to recent musicians.
Almost six o’clock in the evening, the afternoon went by at full speed and I didn’t make a quarter of what I was planning to do! Finally, it did not (yet?) rain as expected.
Our Artemisia (anti-malaria) tea is infusing, we will have it together when Marc comes back.
No cushions with the Kassaï rugs manufactured this afternoon but sorting out the freezers, ready meals packaged to be frozen and in the process of freezing, I will seal them in plastic bags, label them and put them away tomorrow when they are frozen hard enough. I trimmed the bougainvilleas that were starting to block our splendid view (which is obviously unacceptable), oiled with tropical wood oil our terrace tables, went for a walk in the vegetable garden and, yes, sketched for a plan of the vegetable beds as planned. Sketch still to be put in its final form. Took a walk with Makala, hung up again one of Theo’s toys that he had managed to bring down; he was fiercely attacking the new montage that he took as a personal affront while emitting a lot of sounds to encourage himself, a parrot is, definitely a company too!

While we’re talking about zoology, one word: “serenade”.
You are there, quietly slipping into a comfortable sleep, rocked by the last purring of the generator that is dying. Outside the cricket squeals take over and you sink… When, suddenly, a shot wakes you up with a start, directly into your eardrum. And yes, it doesn’t happen very often, but an impromptu soloist has managed to make its way into the room and comes to interfere in your ritual. Switch on a light, of course, you move, the flight of the bow is suspended, comforted, you tap your pillow, find the right position to slip back into your dreams. A few “bis repetitum” of the same scenarios further on, you no longer want to sleep at all and hunt down your elusive torturer with your finger on the trigger of your torch. Forget it, at the slightest movement the musician stops and starts again as soon as the coast is clear.
When, exhausted, but victorious, you caught the soloist to make him join the orchestra outside (no, we don’t kill: it’s bad for karma) a glance at the clock up confirms that it’s high time to close your eyes, which you do, vaguely worried and ear alert… no, everything is fine until…

Here, our dear readers, it is on this note that we leave you, good week and….

Have sweet dreams!

Marie-Claude & Marc

P.S. for those who wonder: the culprit is a small cricket, less than one inch long but able to produce the sound and volume of a fire alarm !

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Sable – Sand

See below for English language version Sable n.m. (lat. sabulum) – Roche sédimentaire meuble, formée de grains, souvent quartzeux. Comme nous l’avons déjà expliqué dans d’autres nouvelles, le sol de la plantation de Mapangu est principalement composé de sable avec ici et là des poches un peu plus limoneuse (que nous appelons ici terre rouge) dont nous nous servons pour fabriquer des briques adobes (briques de terre crue pressée et séchée) pour les constructions et parfois aussi dans les trous avec l’espoir de durcir un petit peu la route. Pour les routes, dans de bonnes conditions (humidité, inclinaison, etc.) le sable finit par former une croûte assez dure qui résiste un peu mieux au passage des véhicules et surtout plus facile à naviguer en vélo. Mais évidemment il serait illusoire d’espérer que ce durcissement soit, d’une part, uniforme et est donc entrecoupé de “trous” de sable mou qui ont la fâcheuse tendance à s’agrandir au fur et à mesure des passages ou, d’autre part, lisse et donc parfois plutôt comparable à de la tôle ondulée. J’ai d’ailleurs essayé de faire un petit film avec une caméra sur mon casque de vélo, afin de pouvoir vous montrer à quoi ressemble mon itinéraire entre la maison et le bureau, mais l’image vibre tellement (à cause des inégalités du terrain) que j’en devenais presque malade à regarder le film et j’ai donc jugé plus sympa de ne pas vous soumettre à une demi heure de vibro-image. A vélo je ne reste évidemment pas assis sur la selle lorsque je passe dans des trous plus importants, mais je ne vais pas non plus en danseuse tout du long et cela a pour conséquence (malgré le fait qu’elle est serrée à fond) que je doive régulièrement remonter la selle du vélo qui descend graduellement avec l’effet des vibrations. Malheureusement les zones durcies sont loin de représenter la plus grande partie des pistes et il y a des grandes zones qui ressemblent plus aux dunes de la mer du nord qu’à une route. Grâce à l’assistance électrique j’arrive le plus souvent à continuer de pédaler et d’avancer, mais il n’est pas rare que le vélo finisse pas s’arrêter et dans ces cas-là impossible de redémarrer avant d’avoir atteint une zone un peu plus dure. J’ai aussi essayé d’aborder les bacs de sable à plus grande vitesse en espérant que le vélo s’enfonce un peu moins, mais cela m’a valu quelques bonnes pelles (heureusement sans conséquences au-delà de quelques bleus) ce qui fait que maintenant je préfère me résigner et pousser le vélo sur quelques mètres à la main plutôt que de risquer un vol-plané pas toujours très élégant. Même durci, le sable de la piste n’est pas insensible aux effets de ruissellement de la pluie et quand celle-ci arrive à former une petite rigole il ne faut pas plus de quelques minutes pour que celle-ci se transforme en mini-fossé où les roues des véhicules restent parfois coincées. La grande difficulté est de trouver le meilleur moment pour essayer de remettre les routes dans un état adéquat car s’il fait trop sec le passage de la niveleuse va seulement casser les quelques zones durcies et transformer le tout en bac à sable quasi infranchissable et s’il fait trop humide le terrain ameubli devient boueux et encore plus sensible à l’érosion. Dans les endroits vraiment difficiles nous essayons de boucher les trous avec des sacs remplis de terre, que nous devons néanmoins trouer pour éviter qu’ils ne soient volés, nous essayons également de planter du vétiver (qui a la réputation d’avoir un enracinement très profond) pour fixer les bordures et j’envisage de faire l’essai de mélanger des restes d’huile de palme (trop acides pour être vendus) avec le sable pour le stabiliser et peut-être le rendre moins sensible à l’érosion. Nous avons également toute une brigade de cantonniers qui sont chargés de boucher les trous, dégager les drains et faire des petits andains pour dévier l’eau de ruissellement. Dans certains cas nous n’avons pas d’autre alternative que de dévier l’eau de ruissellement vers la palmeraie et comme celle-ci est généralement fortement chargée en sable il y a des endroits où les palmiers se retrouvent à moitié enfoncés dans des profondes couches de sable quasi pur. Le sable n’est évidemment pas le substrat de préférence pour les palmiers car il ne retient pas très bien l’eau (en saison sèche) et les éléments nutritifs ont tendance à être lessivés assez rapidement. Pour palier à cela, nous essayons de favoriser au maximum le développement de plantes de couverture (légumineuses de préférence pour leur apport d’azote), d’appliquer les sous-produits de l’usinage (rafles et fibres) et évidemment de compenser les besoins des palmiers avec l’application d’engrais de manière aussi fractionnée que possible. Dans certaines parties de la plantation cela marche mieux que d’autres, mais dans l’ensemble cela n’empêche pas les palmiers d’assurer une production plus qu’honorable. Nous avons également fait un essai de plantation de palmiers dans une zone de savane, qui à priori est moins adaptée aux palmiers car serait plus sèche, sols plus pauvres, exposé au vent, etc. mais curieusement ce sont les palmiers qui produisent le mieux et le plus régulièrement, malgré le fait que eux aussi poussent dans du sable quasi pur, allez comprendre. D’aucuns pourraient penser qu’avec tout ce sable autour de nous au moins nous n’avons pas de problèmes pour la réalisation des constructions en ciment et béton, mais ce serait sans compter sur le ministère des mines qui doit percevoir son écot sur toute exploitation minière, y compris bien évidemment l’extraction de sable, graviers ou moellons. Le prélèvement du sable doit se faire dans des zones autorisées et une taxe payée sur base du nombre de bassines (une mesure universellement reconnue pour la quantification des matériaux, comme vous le savez tous). Comme nous chargeons souvent le sable avec un engin directement dans une remorque (c’est plus facile de charger 10 tonnes de sable comme cela qu’avec des bassines qu’il faut compter de surcroît) nous avons du négocier une table de conversion pour agréer la méthode de calcul du nombre de bassines dans une tonne de sable selon notre pont bascule. Cela aurait été plus aisé d’agréer un taux de taxe par tonne de sable, mais le canevas des mines définit l’unité taxable comme étant une bassine… Prélever du sable en dehors des zones autorisées ou de la supervision de l’agent des mines peut entraîner le paiement d’amendes en plus des taxes car nous pourrions évidemment user le prétexte de fabrication de ciment ou de béton pour en réalité faire de la prospection illicite de diamants ou autres minerais prisés… Comme d’habitude, à bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
Sand (noun) – A loose granular substance, typically pale yellowish brown, resulting from the erosion of siliceous and other rocks and forming a major constituent of beaches, river beds, the seabed, and deserts. As we have already explained in other news, the soil of the Mapangu plantation is mainly composed of sand with a few slightly more silty pockets (which we call red soil) that we use to make adobe bricks (pressed and dried mud bricks) for construction and sometimes also to fill the holes in the road with the hope of hardening it a little bit. For roads, in good conditions (humidity, inclination, etc.) the sand ends up forming a fairly hard crust that resists a little better to the passage of vehicles and especially easier to navigate by bike. But obviously it would be illusory to hope that this hardening would be, on the one hand, uniform as it tends to be interspersed with “holes” of soft sand which have the unfortunate tendency to increase in size withe the passage of vehicles of all sorts or, on the other hand, that it would be smooth as generally the surface is more akin to corrugated iron. I tried to make a short film with a camera on my bike helmet, in order to show you what my itinerary between home and office looks like, but the image vibrates so much (because of the unevenness of the terrain) that I almost got sick watching the film and so I thought it was nicer not to submit you to half an hour of vibro-image. On the bike I obviously don’t stay seated on the saddle when I pass through larger holes, but I don’t go dancing all the way either and this has the consequence (despite the fact that it is tightened to the limit) that I have to regularly raise the saddle of the bike which gradually drops with the effect of vibrations. Unfortunately, the hardened areas are far from representing the majority of the tracks and there are large areas that look more like the dunes of the North Sea than a road. Thanks to the electric assistance of my bike most of the time I manage to keep pedalling and moving forward, but it is not uncommon for the bike to stop and in these cases it is impossible to restart before reaching a slightly harder area. I also tried to approach the sandboxes at a higher speed and hope that the bike would sink a little less, but that resulted in some serious falls (fortunately without consequences beyond a few bruises) so now I prefer to resign myself and push the bike a few meters by hand rather than risk a not always very elegant glide from my bicycle to the ground. Even when hardened, the sand of the track is not insensitive to the effects of water runoff and once the flowing water manages to form a small gutter, it does not take more than a few minutes for it to turn into a mini-ditch where the wheels of the vehicles sometimes get stuck. The great difficulty is to find the best time to try to restore the roads to an adequate state because if it is too dry the passage of the grader will only break the few hardened areas and transform the whole into an almost impassable sandbox and if it is too wet the loosened ground becomes muddy and even more susceptible to erosion. In really difficult places we try to plug the holes with bags filled with soil, which we have to make holes to prevent them from being stolen, we also try to plant vetiver (which has the reputation of having very deep roots) to fix the edges, and I plan to try to mix palm oil remains (too acidic to be sold) with the sand to stabilize it and perhaps make it less susceptible to erosion. We also have a whole brigade of roadmenders who are responsible for plugging holes, clearing drains and making small swaths to divert runoff water. In some cases we have no alternative but to divert the runoff water to the palm grove and as the water is generally heavily loaded with sand there are places where the palm trees are half sunk into deep layers of almost pure sand. Sand is obviously not the preferred substrate for palm trees because it does not retain water very well (in the dry season) and nutrients tend to leach out fairly quickly. To compensate for this, we try to encourage the development of cover crops (legumes preferably for their nitrogen supply), to apply the by-products of the mill (empty fruit bunches and fibres) and obviously to compensate the needs of palm trees with the application of fertilizer in as fractionated a way as possible. In some parts of the plantation it works better than others, but on the whole it does not prevent the palm trees from ensuring a more than honourable production. We also tried to plant palm trees in a savannah area, which is theoretically less suitable for palm trees because it is supposedly drier, poorer soils, exposed to the wind, etc. but strangely enough, it is these palm trees that produce best and most regularly, despite the fact that they too grow in almost pure sand, go figure.Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals… Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals… As usual we look forward hearing from you, Marc & Marie-Claude
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Villages

See below for English text Nous essayons de fournir un logement à tous nos travailleurs et à ce jour nous avons plus de 1.000 maisons disponibles dans la plantation, ce qui est malgré tout encore loin du compte puisque nous avons environ 2.700 travailleurs. Heureusement une bonne partie de nos travailleurs sont originaires des villages qui se trouvent en bordure de la plantation où ils disposent de leur propre maison. A l’exception des cadres et de certains agents de maîtrise qui disposent de maisons équipées d’eau et d’électricité, la majorité des maisons sont des constructions simples en briques adobes (terre crue pressée et séchée) enduites de ciment et toit en tôles d’environ 10m², ce qui est considéré comme vaste comparé aux maisons des villages qui ne font souvent pas plus de 5-6m². Mis à part les jours de pluie, la maison sert principalement pour dormir et toute autre activité (cuisine, repas, toilette, etc.) se passe à l’extérieur, mais même ainsi il est difficile d’imaginer comment ces maisons sont souvent occupées par 8-9 personnes qui, pour des raisons de “sécurité” (superstition entre autres) dorment toutes portes et fenêtres fermées. A l’extérieur de la maison la cuisine est généralement aménagée dans une paillote dont les murs et le toit prennent rapidement une couleur noirâtre à cause de la fumée permanente qui est dégagée par le bois, pas toujours sec, utilisé pour la cuisine. Initialement nous avions construit des maisons avec une petite cuisine intégrée, mais nous nous sommes rapidement rendu compte que celle-ci n’était pas utilisée, si ce n’est pour y stocker du bois et des aliments, car elle enfumait toute la maison et son contenu. Les maisons sont également équipées d’une latrine extérieure, parfois commune pour plusieurs habitations. Ici aussi nous avons initialement essayé d’installer des toilettes avec fosse septique mais le manque d’eau et la non-compréhension de leur mode de fonctionnement fait que celles-ci devaient être débouchées presque chaque semaine. J’ai le vague espoir de convaincre les gens d’utiliser des toilettes sèches, qui ont l’avantage de ne pas générer d’odeurs et de ne pas attirer les mouches comme c’est le cas pour les latrines, mais nous faisons face à un blocage culturel que je n’ai pas encore réussi à surmonter, sauf peut-être au bureau où l’utilisation de toilettes sèches semble finalement avoir été acceptée. Dans les villages, la majorité des maisons sont en fait des huttes qui doivent être reconstruites chaque année ou presque. Les maisons sont construites avec des sticks de bois plantés dans le sol entre lesquels sont tissés des branches plus fines et les espaces restants sont colmatés avec de la boue. Le toit de ces maisons est confectionné avec des palmes qui sont tissées en panneaux que les gens ici appellent des rameaux et qui sont relativement étanches si plusieurs couches sont superposées. Le sol est évidemment en terre battue et quand la maison est construite sur une légère pente il n’est pas rare que l’eau de ruissellement passe à travers la maison. Les portes et volets des maisons sont faits avec des pétioles de palmiers attachés les uns aux autres avec des lianes qui sont aussi utilisées comme charnières. Certaines maisons dans les villages sont un petit peu plus grandes et composées de deux pièces, mais même dans ces cas-là il est difficile d’imaginer une famille nombreuse passant la nuit confortablement dans un aussi petit espace. Il n’y a évidemment pas de “salle d’eau” et pour tout ce qui concerne les ablutions, collecte d’eau et lessives les filles et femmes du ménage se déplacent jusqu’au cours d’eau le plus proche (parfois à une heure de marche) d’où elles reviennent avec des bidons de 25 litres d’eau sur la tête dès qu’elles ont 12-13 ans, les plus jeunes ont des charges plus petites, mais malgré tout disproportionnées compte tenu de leur âge. Dans les camps ou villages à l’intérieur de la plantation il y a généralement une grande citerne que nous approvisionnons tous les jours avec un tracteur, mais celle-ci est généralement vide après quelques heures et l’eau qu’elle contient n’est pas potable sans être bouillie ou traitée. Curieusement, les hommes portent rarement leur charge sur la tête. Lorsqu’ils portent un bidon d’eau c’est généralement sur l’épaule ou, par exemple lorsque nous déchargeons des sacs d’engrais (qui font généralement 50 kg) ils sont portés sur les épaules, mais rarement sur la tête. Selon certains de nos collègues que j’ai interrogé à ce sujet, c’est une question de physionomie ou de volonté de Dieu qui fait que depuis la nuit des temps les femmes peuvent porter des charges sur la tête, mais pas les hommes qui sont trop “faibles” pour cela. Cette croyance justifie sans doute le fait que souvent lorsque l’on croise un couple sur la route, la femme porte une charge sur la tête, un bébé dans le dos et parfois même encore un enfant en bas âge dans les bras marchant derrière un homme qui ne porte rien du tout, c’est la volonté du tout puissant que les choses soient ainsi… Mais revenons au sujet des villages, principalement ceux qui entourent la plantation. Les villages sont strictement mono-ethniques, c-à-d que seuls des personnes de la même tribu peuvent y construire une maison. Cela n’empêche évidemment pas “d’acheter” une femme dans un village voisin, ce qui du reste est considéré favorablement car cela resserre les liens entre deux tribus différentes. Ainsi autour de la plantation nous avons des villages “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. qui soit disant sont connus pour être paresseux pour les uns, et agressifs ou entrepreneurs pour les autres. Dans la plantation les choses sont différentes car les villages ou camps que nous avons construit sont occupés par les travailleurs en fonction de leur lieu de travail et non leur origine ethnique. Comme dans les villages traditionnels, chaque village ou camp de la plantation désigne son chef de camp qui est chargé d’y maintenir l’ordre et la propreté, bien que sur ce dernier point il y ait encore beaucoup de travail à faire, mais sera le sujet d’un autre récit car c’est matière à saga… Finalement il y a les sites sur lesquels nous habitons, composés de quelques maisons seulement sur une plus grande étendue de terrain et évidemment organisés différemment, mais nos collègues congolais parlent du camp Cathédrale, camp directeur, camp usine ou camp assistants pour désigner les maisons où sont installées les expatriés car nous sommes effectivement éparpillés sur 4 locations différentes, quoi que pour le moment il n’y a pas d’expatrié résidant au camp directeur (où les DG précédents avaient choisi de résider). Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et vous souhaitons une bonne semaine en espérant avoir de vos nouvelles très bientôt. Bien à vous, Marc & Marie-Claude
Cité de Mapangu – Mapangu township
We are trying to provide housing for all our workers and to date we have more than 1,000 houses available in the plantation, which is still far from enough since we have about 2,700 workers. Fortunately, a good part of our workers come from the villages on the edge of the plantation where they have their own house. With the exception of managers and some supervisors who have houses equipped with water and electricity, the majority of houses are simple constructions made of adobe bricks (pressed and dried mud) coated with cement and a sheet metal roof of about 10m², which is considered vast compared to village houses which often do not exceed 5-6m². Apart from rainy days, the house is mainly used for sleeping and all other activities (cooking, eating, washing, etc.) take place outside, but even so it is difficult to imagine how these houses are often occupied by 8-9 people who, for reasons of “security” (superstition among others) sleep with all doors and windows closed. Outside the house the kitchen is usually set up in a straw hut whose walls and roof quickly turn blackish because of the permanent smoke released by the wood, not always dry, used for cooking. Initially we had built houses with a small fitted kitchen, but we quickly realized that it was not used, except to store wood and food, because it smoked the whole house and its contents. The houses are also equipped with an outdoor latrine, sometimes common for several houses. Here too we initially tried to install toilets with septic tanks, but the lack of water and the lack of understanding of how they work meant that they had to be unblocked almost every week. I have vague hopes of convincing people to use dry toilets, which have the advantage of not generating odours and attracting flies as is the case with latrines, but we are facing a cultural blockage that I have not yet managed to overcome, except perhaps in the office where the use of dry toilets seems to have finally been accepted. In the villages, the majority of the houses are actually huts that have to be rebuilt almost every year. The houses are built with wooden sticks planted in the ground between which thinner branches are woven and the remaining spaces are filled with mud. The roofs of these houses are made of palms that are woven into panels, which are relatively waterproof if several layers are superimposed. The ground is obviously of hardened soil and when the house is built on a slight slope it is not uncommon for runoff water to pass through the house. The doors and shutters of the houses are made with palm stems attached to each other with vines,which are also used as hinges. Some houses in the villages are a little larger and have two rooms, but even in these cases it is difficult to imagine a large family spending the night comfortably in such a small space. There is obviously no “bathroom” and for all matters relating to ablutions, water collection and washing, the girls and women in the household move to the nearest water point (sometimes within an hour’s walk) from where they return with 25-litre water cans on their heads as soon as they are 12-13 years old, the youngest ones have smaller charges, but despite this are disproportionate for their age. Most of the villages or camps inside the plantation are equiped with a large tank that we fill with water every day with a mobile cistern, but is water is usually used up in a matter of a few hours and is not suitable for consumption without being boiled first. Strangely enough, men rarely carry their loads on their heads. When they carry a can of water it is usually on their shoulders or, for example, when we unload bags of fertilizer (which usually weigh 50 kg) they are carried on their shoulders, but rarely on their heads. According to some of our colleagues I have asked about this, it is a question of God’s will and that since time immemorial women can carry loads on their heads, but not men who are too “weak” for that. This belief probably justifies the fact that often when we meet a couple on the road, the woman carries a load on her head, a baby on her back and sometimes even a small child in her arms walking behind a man who carries nothing at all, it is the will of the almighty that things should be like this… But let’s come back to the villages, mainly those around the plantation. The villages are strictly mono-ethnic, i.e. only people of the same tribe can build a house there. This obviously does not prevent men from “buying” a woman in a neighbouring village, which is considered positively because it strengthens the ties between two different tribes. Thus around the plantation we have villages that are “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. which, according to the tribe are supposedly known to be lazy for some, and aggressive or entrepreneurial for others. In the plantation things are different because the villages or camps we have built are occupied by the workers according to their place of work and not their ethnic origin. As in traditional villages, each village or camp on the plantation designates its camp chief who is responsible for maintaining order and cleanliness, although on the latter point there is still a lot of work to do, but will be the subject of another story because it is a matter of a saga… Finally there are the sites where we live, composed of only a few houses on a larger area of land and obviously organized differently, but our Congolese colleagues speak of the Cathedral camp, director camp, factory camp or assistant camp to designate the houses where expatriates and senior staff are residing because we are indeed scattered over 4 different locations, although for the time being there is no expatriate residing at the director’s camp (where the previous GMs had chosen to reside). We hope these words will find you well and we wish you a very pleasant week, looking forward to hear from you. Best regards, Marc & Marie-Claude
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Nouveau Commencement – New Begining

See below for English version C’est la fin des vacances pour la plus grande partie du personnel de Brabanta, donc les activités vont reprendre.
Nous avons commencé par le social hier en lancant un “lunch-brunch-pour-certains” avec les expatriés maintenant tous de retour à la base. Du coup, nous sommes un peu en retard pour notre newsletter hebdomadaire! Nous avions aussi en visite le père Gérard (résidant d’ordinaire à Muembe, plus ou moins une heure de très mauvaise piste d’ici), il était un peu faible mais espère repartir chez ses ouailles dès ce matin: il “n’aime pas la ville” (Mapangu ). . .
Ceci dit, entre les repas de fêtes de fin d’année et le pot pour le départ de notre directeur d’usine et l’accueil de son successeur, l’intense vie sociale de la Brabanta n’était pas si plate que cela.
Marc est vaillamment reparti à l’aube ce matin 05:15h. pour être à 05:30h. à l’appel de Kabala. Appelez-moi “petite nature” si vous voulez, mais, je dois avouer, que je suis assez reconnaissante quand l’appel choisi pour le lundi n’est pas un de ceux qui nous fait nous éveiller à 04h. !
A part cela, c’est très sympa et très exotique de voir toutes ces photos de temps hivernal que vous nous envoyez, merci beaucoup à tous ceux qui partagent, c’est comme un bon bol de chocolat chaud ;).
Il est 07:00h. à présent, j’ai déjà nourri nos familiers, poilus et ailés, pris les présences du personnel Cathédrale, fait un tour au jardin potager et distribué des semences et des instructions pour nos légumes ainsi que des tâches pour la matinée de travail.
08:00h. et le groupe vient de se ré-allumer, je vais mettre une machine à laver en route puis vous rejoint. Voilà, ça tourne.
Vous vous demandez peut-être pourquoi c’est moi qui met la machine à laver en marche alors que j’ai deux types qui hantent la maison toute les matinées? . . . Légitime, bien: c’est qu’ils sont encore moins techniques que moi et très créatifs dans les différentes façons de mettre en panne tout appareil, mécanique ou électrique, d’ailleurs… Hrmmmm, avec une prédilection certaine pour les électriques ou les jolies choses. Alors, pour conserver un semblant de “zenitude” et préférant m’énerver sur moi plutôt que sur quelqu’un d’autre, je m’occupe des machines moi-même (les nôtres plus celles du stagiaire-de-26-ans…machine commune oblige) mais refuse de prendre en charge le repassage (je voue une haine féroce au repassage)… Avec le résultat que nous en sommes à notre quatrième (ou cinquième peut-être?) fer à repasser en juste trois ans. La fonction vapeur du dernier en date ayant rendû l’âme après une malencontrueuse chute deux semaines après son changement de main. C’était MON fer à repasser à couture les trois premières années. Je me suis offert un fer à repasser de voyage, tout petit et amplement suffisant pour la couture.
Et nous mettons sous clé toutes les autres quand nous partons en vacances pour éviter les expérimentations impromptues. La semaine précédente était atypique dans le sens où nous avons eu deux jours de congé (mercredi et jeudi) au milieu de la semaine et la météo a été très peu clémente. Dommage car nous comptions faire un tour dans un coin de brousse un peu sympa et pas trop loin; entre autres parce que j’avais envie de quitter la maison et le jardin. Depuis notre dernier retour j’ai quitté la maison et le jardin deux fois… L’autarcie, c’est bien, mais, même au Moyen Âge, il y avait moyen d’aller au marché ou à la foire de la ville d’à côté de temps à autres, ou, une fête. Les amis, pensez à moi quand vous faites quelque chose d’aussi fou que de prendre votre caba pour aller faire des courses ou chercher les pistolets du dimanche ;).
Cette option étant tombée à l’eau (au propre comme au figuré) nous avons bricolé et c’était très chouette aussi. J’ai terminé une blouse en tissu local puis ai prêté ma machine à Marc en vue de la création d’une housse de voyage pour sa “Rossinante” qu’il ramène en Belgique la fois prochaine pour une inspection (Il n’y a pas que les humains qui font un check up!) Voir photos de l’action en milieu de lettre.
Et maintenant, nous y voilà, reprise tranquille des activités de l’usine en vue de la nouvelle saison, visiteurs prévus pour les mois prochains.
Marc a quand même eu le temps de nous faire des pains et nous avons cuisiné à quatre mains pour confectionner une succulente (sans fausse modestie) lasagne pour onze personnes faisant même les feuilles de pâtes nous même! Plus salade du jardin et “disgustingly rich chocolate brownie”. On n’a que le bien qu’on se donne !
Une barge est arrivée avec des croquettes pour le chien et une machine à coudre à pédalier démontée que Marc a pris le temps d’assembler (sans mode d’emploi) hier soir. Ce matin je la huile, la teste puis la prête à notre voisine la femme du nouveau directeur agro, maman d’une petite fille de un an. “Souvenirs, souvenirs”: c’est sur une machine de ce genre que j’avais fait mes premières armes en couture à Haïti il y a plus de “ouuuuuh” !!! Voici, les amis, une lettre “popotte” de vie quotidienne à la place des trépidations de la vie d’usine, je vous laisse ici pour continuer notre journée et vous envoie toute nos pensées affectueuses, A très bientôt, Bises Marie-Claude & Marc
It is the end of the holidays for most of Brabanta’s staff, so activities will resume.
We started with social yesterday by launching a “lunch-brunch-for-some” with the expatriates now all back at the base. As a result, we are a little late for our weekly newsletter! We also had Father Gérard (usually residing in Muembe, more or less an hour of very bad track from here), he was a little weak but hopes to go back to his flock this morning: he “doesn’t like the city” (Mapangu)…
That being said, between the Christmas and New Year’s Eve meals and the potluck for the departure of our plant manager and the welcome of his successor, the intense social life in Brabanta was not that flat.
Marc valiantly left at dawn this morning at 05:15h. to be at 05:30h. at the call of Kabala. Call me “little nature” if you want, but, I must admit, I’m quite grateful when the call chosen for Monday is not one of those that makes us wake up at 04h. !
Apart from that, it’s very nice and exotic to see all these pictures of winter weather you send us, thanks a lot to all those who share, it’s like a good bowl of hot chocolate ;).
It is 07:00h. Now, I have already fed our pets, hairy and winged, taken the presence of the Cathedral staff, made a tour of the vegetable garden and distributed seeds and instructions for our vegetables as well as tasks for the morning’s work.
08:00h. and the generator just turned on again, I’ll get a washing machine started and then join you again. There, it’s rolling and I’m back.
You may be wondering why I am the one who turns on the washing machine when I have two guys who haunt the house every morning? .. . legitimate question, well: it is that they are even less technical than I am and very creative in the different ways of breaking down any device, mechanical or electrical, by the way…. Hrmmmmmm, with a definite predilection for electrics or pretty things. So, to keep a semblance of “zenitude” and preferring to get angry at myself rather than at someone else, I take care of the machines myself (ours plus those of the 26-year-old trainee who lives next door… common machine obliges) but I refuse to take charge of the ironing (I have a fierce hatred for ironing)… With the result that we are now on our fourth (or fifth perhaps?) iron in just three years. The steam function of the latest one died after an unfortunate fall less than two weeks after changing hands. It was MY sewing iron for the first three years. As a replacement I bought a travel iron , very small and more than enough for sewing, which I keep all to myself.
And we lock up all the other household appliances when we go on holiday to avoid impromptu experiments.
The past week was atypical in the sense that we had two days off (Wednesday and Thursday) in the middle of the week but unfortunately the weather was very bad, a typical Belgian rainy weather although maybe not as cold as it can be in Belgium. Too bad because we were planning to go for a walk in a nice corner of the bush and not too far away; among other things because I wanted to leave the house and the garden. Since our last holiday I have left home and garden twice… Autarchy is good, but even in the Middle Ages, there was a way to go to the market or the city fair next door from time to time, or, a celebration. Guys, think of me when you do something as crazy as taking your “basket” to go shopping or picking up Sunday rolls ;).
This option having fallen through (literally and figuratively) we used the time to tinker in the house and it was very nice too. I finished a blouse made of local fabric and then lent Marc use my sewing machine to create a travel bag for his “Two-wheeler” which he will bring back to Belgium next time for an “MOT” (It’s not only humans who need a check up!) See pictures of the action above.
And now, here we are, quietly resuming the plant’s activities in preparation for the new season, with visitors expected in the coming months.
Marc still had time to make us some bread and we cooked with four hands to make a succulent (without false modesty) lasagna for eleven people, for which we obviously made the pasta ourselves! Plus garden salad and “disgustingly rich chocolate brownie”. “We only have the good we give ourselves”!
A barge arrived with dog food and a dismantled pedal powered sewing machine that Marc took the time to assemble (without instructions) last night. This morning I will oil it, test it and then lend it to our neighbour, the wife of our new agri-department manager, mother of a one-year-old girl. “Memories, memories”: it is on a machine of this kind that I first started sewing in Haiti, which is “ouuuuuh”!!! Long time ago 😉
Here, my friends, is a “mixture” letter of daily life instead of the hustle and bustle of factory life, I leave you here to continue our day and send you all our loving thoughts, until soon, Marie-Claude & Marc
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Mapangu Uncategorised

Calme – Quiet

See below for English version Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Les choses sont calmes aussi parce que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y avait par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire les petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. C’est calme aussi en dehors de Brabanta, car aujourd’hui l’un de nos expatriés devait reprendre l’avion pour Bruxelles mais a été informé que le vol avait été annulé car il n’y aurait que 5 passagers enregistrés pour le vol de Kinshasa à Bruxelles (j’aurais cru que ce serait plutôt l’inverse et que les personnes voudraient plutôt quitter le pays, mais ici les choses ne sont jamais logiques). Il en va de même pour la situation économique, depuis plusieurs mois l’économie est quasi à l’arrêt, les magasins sont vides ou presque et tous les investissements sont à l’arrêt en attendant de voir ce qui va se passer. Curieusement, contrairement à la logique, suite à l’annonce du résultat des présidentielles le taux de change du franc congolais a gagné (oui gagné!) plus de 20% alors qu’il n’avait presque pas varié pendant plus d’un an, c’est ça le Congo rien n’est logique ou prévisible. C’est aussi calme d’un point de vue climatique, nous avons régulièrement de gros orages, c’est-à-dire des éclairs et des coups de tonnerre, mais pas trop de pluies ou en tout cas au point de m’empêcher de faire mes trajets en vélo presque tous les jours. Pour le moment il pleut juste ce qu’il faut pour que la route soit un peu dure sans être ni boueuse (sauf quelques endroits mal drainés ou trop ombragés) ni sèches au point d’avoir un grand bac à sable dans lequel il est quasi impossible de progresser à la force des pédales. De temps en temps il y a des jeunes qui circulent à vélo sans charges (la majorité des vélos servent prioritairement à transporter 200kg ou plus de charges et n’ont plus de pédales, chaînes où autre accessoires essentiels permettant de les utiliser tels qu’initialement prévu) et qui sur des courtes distances font la course avec moi. Mais voilà, leurs vélos sont des vélos chinois sans vitesses et pesant nettement plus lourd que le mien, avec des petits pneus qui s’enfoncent dans le sable et ne sont donc pas en mesure de faire concurrence à un VTT qui bénéficie en plus d’une assistance électrique (dont l’utilisation est en fait limitée aux montées).La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralenti et à cause de l’incertitude politique installée dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralentit et à cause de l’incertitude politique qui a régné dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. Finalement, les circonstances font que nous avons évité de programmer des visites pendant la période électorale et nos maisons de passage, y compris les chambres d’amis à la Cathédrale, sont vides et le seront encore certainement jusqu’à la fin du mois de février. Mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose de ne pas avoir à s’occuper de personnes extérieures, surtout si ce sont des visiteurs qui viennent pour la première fois et à qui il faut tout expliquer sur le mode de vie en plantation pour que les choses se passent sans incidents. Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant comme chaque fois recevoir de vos nouvelles. A bientôt vous lire, Marc et Marie-Claude
Brume du matin – Morning mis
Où est la route? – Where is the road?
Village
Déjeuner? – Lunch?
Kasaï le matin – Kasai in the morning
Despite fears and precautions for a difficult situation, the mood in the country and in Mapangu in particular remained calm. While some people cry “wolf” because the election result is not in line with expectations, the majority of the population seems to be relieved at the end of this election period, the results of which could have triggered strong protests and violence. Nevertheless, caution should be exercised, as the results are only provisional and the Constitutional Court will have to rule on any claims filed by candidates who feel the results are not in line with the expected poll outcome. We felt it was better to stay away from the big cities and places where the jubilant population could get a little too much excited and nothing beats a plantation that is almost inaccessible in the middle of Kasai to be forgotten and left alone. Here the proclamation of the provisional results has left the majority of people indifferent, thinking that, whatever happens, things are unlikely to change much here. The fact that the majority of our workers are still on leave and that instead of having nearly 200 workers lined up this morning there were only 10 people including supervisors, probably has something to do with it too. There are few or no vehicles on the road, the oil mill is at a standstill with just two or three workers coming to do small maintenance work and besides the security guards the only other presence are four partridges wandering around trying to find an abandoned palm nut in a corner of the factory. It is also quiet outside Brabanta, today one of our expatriates was supposed to fly back to Brussels but was informed that the flight had been cancelled because there would only be 5 passengers registered for the flight from Kinshasa to Brussels (I would have thought it would be the opposite and that people would rather leave the country, but here things never make sense). The same is true for the economic situation, for several months the economy has been almost at a standstill, the shops are empty or almost empty and all investments are at a standstill waiting for the outcome of the political change. Strangely, contrary to logic, following the announcement of the presidential result, the exchange rate of the Congolese franc has gained (yes gained!) more than 20% while it had hardly changed for more than a year, that is Congo nothing is logical or predictable. It’s also calm from a climatic point of view, we regularly have big storms, that is to say lightning and thunderclaps, but not too much rain or at least not to the point of preventing me from cycling almost every day. For the moment it is raining just enough to make the road surface somewhat hard without being muddy (except for a few poorly drained or shaded areas) and not dry enough to create large sandboxes in which it is almost impossible to progress with the force of the pedals. From time to time there are young people who ride bicycles without loads (the majority of bicycles are primarily used to carry 200kg of cargo or more and no longer have pedals, chains or other essential accessories to use them as initially planned) and who over short distances race with me. But they cannot really compete, their bicycles are Chinese bicycles without gears and weighing much more than mine, with small tires that sink into the sand and are therefore not able to compete with a mountain bike that has gears and also benefits from electric assistance (whose use is actually limited to climbs). Traffic on the Kasai River is also very limited, there are of course still fishermen and other navigators on the small dugout canoes doing their ballet on the river, but there are almost no barges passing through either Mapangu or Ilebo, probably because the economy is at such a low and because of the political uncertainty that has prevailed in the country for some time. Our colleague who was passionate about jet skiing and who would regularly delight the residents with demonstrations of turns and other manoeuvres creating spectacular sprays of water also left and his device packed in a box to be shipped to his new home. In short, Kasai is calm too. Finally, circumstances have prevented us from scheduling visits during the election period and our guest houses, including the guest rooms at the Cathedral, are empty and will certainly remain so until the end of February. But it’s not necessarily a bad thing not having to care for outsiders, especially if these are visitors coming for the first time and to whom you have to explain everything about the way of life in the plantation so that things happen without incidents. We wish you a very good week, hoping as usual to hear from you. Kind regards, Marc & Marie-Claude
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One Day in the Life of… – Un Jour dans la Vie de…

See below for English version. Pour le moment les choses sont calmes en plantation, et pourtant les journées restent bien remplies avec toutes sortes de tâches, réunions, demandes, rapports, suivis, etc. Alors cette fois je vais essayer de raconter le déroulement d’une journée plus ou moins habituelle. Ce matin d’un jour de semaine, j’ai rendez-vous avec le directeur agronomique et le divisionnaire de la division 1 à Sanga-Sanga qui se trouve à plus d’une heure de route de la maison, donc réveil à 4 heures. C’est une demi heure plus tôt que d’habitude, mais comme nous avons été au lit bien tôt hier soir (avant 20h) le réveil n’est pas trop pénible. Après une rapide toilette et un coup de rasoir, pour moi ;), nous préparons notre petit déjeuner plus ou moins standard composé d’une grande assiette de fruits frais du jardin (généralement papaye, ananas et fruits de la passion), un jus de citron chaud, quelques toasts avec du fromage, de la pâte d’arachide faite maison et parfois même le grand luxe d’un peu de saumon fumé avec un peu de raifort et un café bien fort pour Marie-Claude. A 4h30 c’est le départ pour une bonne heure de route dans le noir avec quelques passages de piste assez difficiles, surtout juste après une pluie, à cause de grosses ornières et de beaucoup de boue. La route est en fait assez belle car elle traverse quelques restes de forêt et longe la rivière Kasaï, mais ça, c’est surtout au retour (quand il fait clair) que l’on peut s’en rendre compte. Premier passage devant l’huilerie où tout est encore sombre car en saison creuse l’usine ne tourne pas toute la nuit. Mais, un peu plus tard, à mi-chemin vers Sanga-Sanga, il y a un passage où, miraculeusement, on a l’impression d’être juste en face de l’usine alors en activité, et dont les illuminations se reflètent dans l’eau de la rivière. Pourtant, vu l’éloignement, lorsque le jour se lève, depuis la même place, il est difficile de la distinguer dans l’une des courbes du Kasaï. Si le trajet se passe sans encombre (une fois j’ai été bloqué par un arbre qui était tombé en travers de la route et une autre fois c’était un camion qui s’était embourbé en la bloquant), j’arrive un peu avant l’appel de 5h45 à Sanga-Sanga. A l’appel, tous les travailleurs sont alignés par équipe en face de leur chef d’équipe (appelé capita) dans le silence le plus complet. En quelques minutes les capitas appellent les noms de leurs équipiers et marquent leur présence (ou absence). Toute personne qui arrive après 5h45 est considérée comme absente et rentre à la maison. Une fois l’appel terminé et selon le nombre de présences, le chef de section compose les équipes de travail en fonction des tâches à réaliser (récolte, élagage, extirpation générale, élimination de ligneux, délianage, etc.). Tous les travailleurs qui sont amenés à travailler sur les palmiers avec des machettes, ciseaux de récolte ou autre instrument tranchant passent tour à tour avec leurs outils pour désinfecter ceux-ci sur un feu de charbon de bois. Enfin toutes équipes partent vers leurs parcelles de travail respectives pour commencer à y travailler dès que le soleil se lève, soit vers 6h30. Sauf lorsque je passe la matinée en plantation avec l’équipe agro, c’est généralement le moment où je reprends la voiture pour aller au bureau, pour y arriver un peu avant 7h30. Lorsque je vais à des appels moins éloignés, je me débrouille pour être à l’huilerie avant 7h ce qui me permet d’assister à l’appel de l’équipe technique qui commence un peu plus tard parce que la récolte ne commencera pas à arriver avant 8-9 heures du matin. Après l’appel de l’équipe technique, qui se passe de la même manière qu’en plantation avec toutes les équipes alignées, je profite de ma présence dans l’usine pour faire le tour de tous les départements et constater comment démarre leur journée. Nous avons un département de construction avec des menuisiers, maçons, électriciens, plombiers, etc. Qui font, selon les cas, des constructions, de la maintenance ou des réparations. Les menuisiers fabriquent également des meubles sur commande pour les employés de la plantation (lits, tables, chaises, fauteuils, armoires, etc.) dont certains sont ornés de sculptures et autres ornements assez spectaculaires. Ensuite nous avons un atelier mécanique où sont tournées les pièces nécessaires aux réparations des véhicules ou machines que nous n’avons pas en stock, les travaux de soudure et autres réalisations métalliques telles que braseros, chariots, armoires, etc. Il y a également une station service où les véhicules viennent faire le plein et qui s’occupe de la gestion des lubrifiants dans le magasin central où sont stockés toutes les pièces de rechange, les outils de réserve, les filtres et autres consommables, soit plus de 15.000 articles de toutes sortes. Après cela je fais généralement un tour par le port où les barges à décharger (engrais, carburant, lubrifiants) le sont soit à la main, soit à l’aide d’une grue de 60 tonnes qui est même tombée dans le Kasaï (mais ça c’est une autre histoire) et où nous disposons de magasins permettant de stocker environ 1.000 tonnes de marchandises. C’est aussi au port que nous chargeons notre huile dans les barges. Dans l’huilerie les opérations les plus spectaculaires sont le chargement et déchargement des stérilisateurs, qui se fait entièrement à la main à raison de 550 tonnes par jour en période de pointe. Mais tout aussi intéressants sont l’égrappoir, les malaxeurs, les presses, les chaudières, etc. qui permettent de produire une huile aussi pure que possible et 100% naturelle. Je termine mon tour du service technique par une visite du garage où nous avons une trentaine de mécaniciens, électriciens,”quados” (c’est le nom donné ici aux personnes qui réparent les pneus) et autres techniciens chargés de l’entretien et la réparation de nos tracteurs, camions, véhicules légers, bulldozers, niveleuses, générateurs et autres engins (y compris motos et vélos). Il est généralement 8h30 quand j’arrive au bureau où m’attendent les premiers visiteurs. Avant de commencer les “audiences”, je passe un moment avec notre directeur des relations publiques pour avoir les informations concernant l’humeur de la population et les problèmes (ou bonnes nouvelles, plus rares) auxquels nous devrons faire face. A Mapangu les gens adorent donner vie aux moindres ragots, ainsi récemment une information circulait qu’avec la complicité de notre directeur des relations publiques et le chef de secteur de Mapangu (deux congolais originaires du coin) les expatriés achetaient des organes humains pour les revendre à vil prix en Europe. En soi ce genre de rumeurs serait assez drôle si certaines personnes ne prenaient pas ces choses très au sérieux avec des conséquences parfois inattendues. Si on ne fait pas attention une âme bien intentionnée peut porter plainte au parquet pour tout et n’importe quoi, ce qui est du pain béni pour le dit chef du parquet qui voit là une occasion pour soutirer un peu d’argent (surtout si des expatriés ou hauts placés de la société sont concernés), mais ça aussi sera pour une autre histoire. Les visiteurs qui m’attendent sont, par exemple, l’employé qui a besoin d’aide pour payer la dot de sa femme, l’officiel sollicitant une intervention de la société pour réhabiliter une école ou fournir un peu de carburant pour amener un prisonnier jusqu’à Ilebo, un agent qui souhaite profiter d’un véhicule ou de la pirogue pour voyager ou encore quelqu’un qui cherche du boulot. Généralement tous ceux qui attendent devant mon bureau sont là pour demander une aide d’une forme ou d’une autre et il est parfois difficile de filtrer les demandes légitimes, où notre intervention est possible, de celles tout à fait farfelues (qui prennent souvent le plus de temps). Entre les coups il y a toutes les demandes de sorties de caisse à valider, je dois également approuver toutes les demandes d’achat allant de la boîte de piles pour les torches des gardiens à la commande d’un nouveau générateur de 150.000 dollars et le courrier auquel il faut répondre. Ayant mon bureau au bord du Kasaï, je peux malgré tout me reposer les yeux de temps en temps et profiter ainsi de la vue sur la rivière avec le balai incessant des gens qui passent d’une rive à l’autre sur de frêles esquifs creusés dans un tronc unique où il n’est souvent possible de ne se tenir que debout, les pêcheurs qui récoltent leurs filets en pirogue, les baleinières qui passent avec leurs passager pour Ilebo ou le Sankuru et parfois des convois plus spectaculaires comme ce matin lorsqu’un énorme convoi de véhicules des Nations Unies est passé devant ma fenêtre. Généralement j’essaie de quitter le bureau vers 12 heures pour être à la maison pour le déjeuner à 12h30, mais je dois avouer que souvent je suis coincé et je n’arrive pas à la maison avant 13 heures, mais c’est l’intention qui compte, non ? Je quitte souvent la maison un peu avant 14 heures (même un peu avant cela si je vais en vélo, ce qui est la règle s’il ne pleut pas), après avoir partagé un délicieux repas avec Marie-Claude et parfois même une petite sieste de 10 minutes. Après tout cela fait déjà 10 heures que nous sommes debout et pendant tout ce temps Marie-Claude n’est pas en reste non plus car elle doit s’occuper de mettre le personnel en route (cuisiniers, jardiniers, porteuses d’eau), gérer l’intendance (nous gardons toutes les réserves de vivres frais, congelés et secs sous notre contrôle pour éviter les fuites) mettre la machine à laver en route pour limiter les risques de panne (nos amis n’étant pas très techniques et plein d’idées innovantes pour détraquer tout outil, électronique ou non), certaines pannes sont plus embêtantes que d’autres… et trouver le temps de faire quelques trucs pour elle-même tels que bricolage autre que par nécessité, élagage de nos buissons, couture, balade avec le chien ou lecture. L’après-midi est généralement consacrée à des travaux de bureau, car j’ai rarement le temps de m’occuper des messages, rapports et autres obligations administratives le matin. C’est également l’occasion pour faire le point avec mon directeur financier qui partage certes un bureau adjacent au mien mais qui est lui aussi fort pris toute la matinée avec le suivi des sorties de magasin, rapports comptables, transactions bancaires, etc. L’après-midi a généralement aussi son lot de visiteurs que j’ai toutefois tendance à ignorer jusqu’au lendemain suivant, sauf évidemment si ce sont des “autorités” qui pourraient le prendre mal. Mais les quelques heures de cette deuxième moitié de la journée passent très vite et (surtout si je suis venu à vélo) j’essaye d’être à la maison avant le coucher du soleil (vers 18h30) pour malgré tout profiter de quelques moments avec Marie-Claude en dégustant un yaourt maison avec un peu de müesli avant de songer à se mettre aux plumes avant 20h…
Bonne nuit ! Nous espérons, comme d’habitude, recevoir très bientôt de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude
At the moment things are quiet in the plantation, and yet the days remain busy with all kinds of tasks, meetings, requests, reports, follow-ups, etc. So this time I will take you through a more or less usual day. This weekday morning, I have an appointment with the agronomic director and the divisional manager of division 1 in Sanga-Sanga, which is more than an hour’s drive from the house, so we wake up at 4 a.m. It’s half an hour earlier than usual, but since we were in bed early last night (before 8pm) the awakening is not too painful. After a quick cleansing and a razor blow, for me;), we prepare our more or less standard breakfast composed of a large plate of fresh garden fruits (usually papaya, pineapple and passion fruit), a hot lemon juice, some toast with cheese, homemade peanut paste and sometimes even the great luxury of a little smoked salmon with some horseradish and a very strong coffee for Marie-Claude. If the journey goes smoothly (once I was blocked by a tree that had fallen across the road and another time it was a truck that got stuck in the mud and blocked the road), I arrive a little before the 5:45 muster in Sanga-Sanga. During muster, all the workers are lined up in teams in front of their team leader (called captain) in complete silence. In a few minutes the capitas call out the names of their team members and mark their presence (or absence). Anyone who arrives after 5:45 a.m. is considered absent and returns home. Once the call is completed and depending on the number of people present, the section head sets up the work teams according to the tasks to be performed (harvesting, pruning, general extirpation, removal of woody growth, pulling back of creepers, etc.). All workers who work on palm trees with machetes, harvest scissors or other sharp instruments take turns to disinfect their tools on a charcoal fire. Finally, all teams leave for their respective work plots to start their tasks as soon as the sun rises, around 6:30 am. Except when I spend the morning in the plantation with the plantation team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to musters that are closer by, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s muster which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the roll call for the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit the various departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. whose work, as the case may be, includes construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are manufactured on a lathe to repair vehicles or machines when we do not have the needed spare parts in stock, they also take care of the welding and other metal work such as making braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and whose staff also manages the stock of lubricants in the central warehouse, where we also have a stock spare parts, spare tools, filters and other consumables, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges are unloaded (fertilizer, fuel, lubricants) either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores with a capacity of about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the fruit separator, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles).It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was news that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a vile price in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is a blessed bread for the so-called chief prosecutor who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. Except when I spend the morning in the plantation with the farm team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to shorter calls, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s call which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the call from the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit all the departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. Who do, as the case may be, construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are turned to repair vehicles or machines that we do not have in stock, welding work and other metal work such as braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and which manages lubricants in the central warehouse where all spare parts, spare tools, filters and other consumables are stored, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges to unload (fertilizer, fuel, lubricants) are unloaded either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores to store about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the destemmer, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles). It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was a rumour that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a high profit in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is usually welcomed by the chief prosecutor, who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. The visitors waiting for me are, for example, the employee who needs help to pay his wife’s dowry, the official asking the company to intervene to rehabilitate a school or provide some fuel to bring a prisoner to Ilebo, an agent who wants to take advantage of a vehicle or a pirogue to travel or someone who is looking for work. Usually everyone who waits outside my office is there to ask for help of one kind or another and it is sometimes difficult to filter legitimate requests, where our intervention is possible, from those that are quite far-fetched (which often take the longest time). Between these meetings there are all the requests for cash payments to validate, I also have to approve all the purchase requests ranging from a box of batteries for the guards’ torches to the order of a new $150,000 generator, not forgetting the mail that needs to be answered. Having my office on the banks of the Kasai, I can still rest my eyes from time to time and enjoy the view of the river with the incessant display of people passing from one bank to the other on frail skiffs dug into a single trunk where it is often only possible to stand, fishermen who harvest their nets using these same dugout canoes, larger wooden boats who pass with their passengers to Ilebo or Sankuru and sometimes more spectacular convoys like this morning when a huge convoy of United Nations vehicles passed just below my office window. Usually I try to leave the office around noon to be home for lunch at 12:30, but I have to admit that often I’m stuck and I don’t get home until 1:00, but it’s the thought that counts, right? I often leave home a little before 2pm (even earlier if I ride my bike, which is the rule if it doesn’t rain), after sharing a delicious meal with Marie-Claude and sometimes even a little nap of 10 minutes. After all, we have already been up for 10 hours and during all this time Marie-Claude has not been inactive either because she has to take care of starting up the staff (cooks, gardeners, water carriers), managing the house stores (we keep all the food reserves fresh, frozen and dry under our control to avoid leaks) start the washing machine to limit the risk of breakdown (our friends are not very technical and full of innovative ideas to disrupt any tool, electronic or not), some failures are more annoying than others…. and find time to do some things for herself such as DIY other than by necessity, pruning our bushes, sewing, walking with the dog or reading. The afternoon is usually devoted to office work, as I rarely have time to deal with messages, reports and other administrative obligations in the morning. It is also an opportunity to review the situation with my CFO, who shares an office adjacent to mine but who is also busy all morning with the follow-up of store movements, accounting reports, banking transactions, etc. The afternoon usually also has its share of visitors, but I tend to ignore them until the next day, unless of course it is some “official” who could take it badly. But the few hours of this second half of the day go by very quickly and (especially if I came by bike) I try to be home before sunset (around 6:30 pm) to enjoy a few moments with Marie-Claude while sampling a home made yogurt with a little müesli before thinking about getting into bed before 8 pm…
Good night!
As usual, we look forward hearing from you, Marc & Marie-Claude
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Bout d’An – Year End

Nous y sommes presque, encore un jour et nous sauterons dans la nouvelle année avec toutes les attentes et espérances que cela implique, mais aussi un paquet d’inconnues en ce qui concerne notre plantation et son pays hôte, le Congo. En effet, aujourd’hui les congolais sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et leurs députés provinciaux et nationaux. Malgré le fait que ces élections sont attendues depuis deux ans, à Mapangu les candidats et électeurs ne semblent pas déborder d’enthousiasme, pourtant c’est un événement qui pourrait changer bien des choses pour le pays. Organiser des élections dans un pays de la taille du Congo n’est pas une mince affaire car ce pays de 2,345 millions de km² (à peu près l’équivalent de 77 fois la Belgique, 3,6 fois la France ou 11,2 fois la Grande Bretagne) est largement dépourvu de routes carrossables et ne dispose de fait que d’une voie de communication nord-sud via le fleuve Congo. Pour voyager d’est en ouest, il y a la rivière Kasaï qui permet d’arriver jusqu’à Ilebo et ensuite il y a le rail (ou ce qu’il en reste) pour voyager jusque Lubumbashi. Dans un cas comme dans l’autre, il faut compter un mois ou plus pour voyager d’un bout à l’autre du pays si tout se passe sans encombre. Il y a évidemment la voie des airs, mais beaucoup de coins du pays ne disposent que de relativement petites pistes d’aviation dont l’état ne permet pas à tous les avions d’atterrir et est évidemment très coûteux.
Qui plus est, cette fois les élections se font au moyen de machines à voter électroniques, alimentées par des batteries, certes, mais qui nécessitent une alimentation électrique, or même dans les grandes villes le courant n’est pas garanti et dans l’intérieur du pays (comme à Mapangu) inexistant. De petits problèmes seront donc inévitables ça et là mais espérons que dans l’ensemble ce choix technologique permettra au processus électoral de se dérouler sans encombres. A part ça, la fin de 2018 est calme ici à Mapangu car, compte tenu de la faible production de la plantation pendant cette période de l’année, une grande partie du personnel est en congé pendant près de 3 semaines et tous les transports et l’huilerie sont à l’arrêt. C’est l’occasion idéale pour mettre tous les rapports à jour, faire les petites et grandes réparations aux machines et véhicules et surtout faire de considérables économies en carburant. J’essaye de profiter de cette période de calme relatif pour être à la maison à des heures un peu plus civiles, mais ce n’est pas encore gagné… Cette semaine nous avons fêté la Noël avec tous les expatriés et leur famille (il y a deux épouses, dont Marie-Claude, et un bébé qui sont présents en plantation) à la Cathédrale le jour de Noël. Marie-Claude avait mis les petits plats dans les grands avec un menu à faire saliver même si nous n’avions pas été en brousse. En entrée un pâté de foie de volailles sur des petits toasts de pain aux raisins et des crevettes marinées au wok. Ensuite nous avons eu droit à un délicieux “Fishli”, tourte au poisson (saumon et capitaine), pommes de terre, chicons et fenouils, accompagnée d’une salade mixte. Comme dessert Marie-Claude avait réalisé une bûche en biscuit roulé nappée de chocolat au Turon de Jijona… Nous avons évidemment trop mangé, mais c’était délicieux! Je ne peux pas non plus oublier de mentionner que pour la loterie des cadeaux Marie-Claude avait fourrés des boîtes en bois de fabrication locale de sablés (short bread) au zeste de citron dont j’ai pu goûter quelques pièces surnuméraires qui auraient du être enfermées dans un coffre fort. Ce mardi nous allons remettre cela pour fêter le jour de l’an, mais cette fois ce sont d’autres collègues qui se chargent de l’organisation du repas et des festivités, ce sera donc une surprise dont nous vous raconterons les détails dans une prochaine missive. Ce sont des moments où nous oublions un peu que nous sommes loin de tout… A part pour ce qui est de la prévision à long terme des matières premières pour la confection des agapes. Pas question de “retourner vite chercher quelque chose qui manque” !) En cette fin d’année nous avons fait (faire) quelques aménagements pour limiter le nombre d’insectes qui viennent nous rendre visite dans la maison. Toutes les fenêtres sont équipées de toiles moustiquaires, mais les toiles souples que Marie-Claude avait ramenées de Belgique pour les portes (que nous aimons laisser ouvertes pour avoir de l’air) avaient fini par céder (après deux ans et demi de bons et loyaux services) aux assauts combinés de chien, chat et autres usagers armés ou pas. Nous avons maintenant des portes moustiquaires en bois superbes mais complètement étanches aux poilues aussi. Pour remédier à cela et ne pas être corvéables à merci comme portiers sous peine de représailles. Nous avons équipé la porte de la cuisine d’une trappe qui devrait en théorie permettre à nos familiers de passer (quand elles en auront compris le fonctionnement). Notre perroquet (surnommé “l’ami Théo ou “Théo the Péo) est de plus en plus familier et améliore son vocabulaire de manière spectaculaire, ce qui est très chouette, mais a aussi découvert comment dévisser son bol d’eau pour le renverser (ce qui est moins agréable), d’autant plus que c’est un bol conçu spécialement pour que les perroquets n’arrivent pas à le renverser… Je continue de faire mes trajets réguliers entre la maison et le bureau en vélo, mais après près de 5.000 km de trajets dans du sable, mouillé ou pas, il y a manifestement des composantes de la bicyclette qui commencent à montrer des signes d’usure et pour lesquelles je n’ai pas nécessairement les outils ou pièces nécessaires. J’envisage donc très sérieusement de ramener le vélo en Belgique à l’occasion de nos prochains congés pour lui donner un check-up complet par des professionnels. Nous vous souhaitons à tous une année 2019 pleine de bonheur, de santé et de prospérité. A très bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude We are almost there, one more day and we will jump into the New Year with all the expectations and hopes that this implies, but also a lot of unknowns regarding our plantation and its host country, Congo. Indeed, today the Congolese are called to the polls to elect their new president and their provincial and national representatives. Despite the fact that these elections have been expected for two years, in Mapangu the candidates and voters do not seem to be overwhelmed with enthusiasm, yet it is an event that could change many things for the country. Organizing elections in a country the size of Congo is not an easy task because this 2.345 million km² country (approximately 77 times the size of Belgium, 3.6 times the size of France or 11.2 times the size of Great Britain) is largely devoid of roads and has only one north-south communication route via the Congo River. To travel from east to west, there is the Kasai River which allows you to reach Ilebo and from there by rail (or what remains of it) to travel to Lubumbashi. In either case, it takes a month or more to travel across the country if everything goes smoothly. There is of course the airway, but many parts of the country have only relatively small airfields that are in a state that does not allow all aircrafts to land and is obviously very expensive. Moreover, this time the elections are held using electronic voting machines, powered by batteries, but which require electricity, yet even in large cities electricity is not guaranteed and in the interior of the country (as in Mapangu) there is no electricity. Small problems will therefore be inevitable here and there, but let us hope that, overall, this technological choice will allow the electoral process to run smoothly. Otherwise, the end of 2018 is quiet here in Mapangu because, given the plantation’s low production during this time of year, a large part of the staff is on leave for nearly 3 weeks and all transport and oil production is at a standstill. It is the ideal opportunity to update all reports, make small and large repairs to machines and vehicles and, above all, save considerable amounts of fuel. I’m trying to take advantage of this period of relative calm to be home at more civilised hours, but it is not a succes evey time… This week we celebrated Christmas with all the expatriates and their families (there are two spouses, including Marie-Claude, and a baby who are present in the plantation) at the Cathedral on Christmas Day. Marie-Claude prepared a menu that would have been impressive even if we hadn’t been in the bush. As a starter, a chicken liver pâté on small toasts of raisin bread and shrimp marinated in a wok. Then we had a delicious “Fishli”, fish pie (salmon and captain), potatoes, chicory and fennel, accompanied by a mixed salad. As a dessert, Marie-Claude had made a rolled biscuit log covered with chocolate and crumbs of Turon de Jijona… We obviously ate too much, but it was delicious! I cannot forget to mention either that for the lottery gifts Marie-Claude had filled locally made wooden boxes with lemon flavoured short breads from which I was able to taste some extra pieces, but should have been locked in a safe. This Tuesday we will have a rerun to celebrate New Year’s Day, but this time other colleagues are in charge of organizing the meal and festivities, so it will be a surprise and we will tell you the details in a future letter. These are moments when we forget somewhat that we are far from everything… Except for the advance ordering of raw materials and ingredients needed to make all thes delicious food products. There is no question of “going back quickly to find something that is missing”! Over the past days we had some work done to protect our home from the invading insects. All the windows are equipped with mosquito nets, but the soft nets that Marie-Claude had brought back from Belgium for the doors (which we like to leave open to get some air) had finally given in (after two and a half years of good and loyal service) to the combined attacks of dogs, cats and other users, armed or not. We now have beautiful wooden mosquito net doors that are also hermetic to our hairy companions. To remedy this and not to be used at will as doormen or risk retaliation. We have equipped the kitchen door with a hatch that should in theory allow our pets to pass through (once they understand how it works). Our parrot (nicknamed “friend Theo or “Theo the Peo”) is more and more familiar and improves his vocabulary in a spectacular way, which is very nice, but he has also discovered how to unscrew his water bowl and turn it over (which is less pleasant), especially given that the bowl is supposedly specially designed so that the parrots can’t spill it… I continue to make my regular trips between home and work by bike, but after nearly 5,000 km of cycling in sand, wet or not, there are obviously components of the bicycle that are beginning to show signs of wear and tear and for which I do not necessarily have the necessary tools or parts. I am therefore seriously considering bringing the bike back to Belgium on our next holidays to give it a complete check-up by professionals. We wish you all a happy, healthy and prosperous 2019. Hoping to hear from you very soon, Marc & Marie-Claude