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2017 Fut – 2017 Was

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Nous voici aux derniers soubresauts de l’an 2017 qui aura été une année pleine d’aventures et d’événements, certains un peu plus compliqués que d’autres, mais dans l’ensemble une année qui nous aura encore une fois permis de découvrir un tas de nouvelles facettes de la vie ici qui continue d’être passionnante. Encore quelques jours et Marie-Claude sera à nouveau avec moi à Mapangu pour démarrer une nouvelle année d’aventures dans notre Toscane congolaise.

A la veille de la nouvelle année il semble approprié de faire un rapide tour des événements les plus marquants des douze mois passés.

En janvier j’ai abandonné Marie-Claude à Mapangu pour participer à une réunion avec tous les directeurs généraux du groupe à Abidjan, que je visitais pour la première fois. A Abidjan j’ai eu l’occasion de passer un moment inoubliable avec des compatriotes rencontrés par hasard en Belgique et que j’ai l’impression d’avoir connu depuis toujours. La réunion était suivi de cinq jours (quatre pour moi) de vélo dans les environs du Grand Béréby. N’ayant plus été assis sur un vélo depuis mon arrivée au Congo, ou presque, la course “Bike for Afrika” organisée avec le personnel de SN Brussels aura surtout été éprouvante pour mon postérieur mais m’a donné l’envie de faire du vélo ici aussi, ce qui est maintenant le cas.

Fin mars, Marie-Claude a pris les devants tandis que je retournais en Côte d’Ivoire pour une autre réunion, concernant les aspects environnementaux de nos plantations, et aurais dû poursuivre avec une visite des plantations du groupe au Nigeria. La situation au Congo et en particulier dans le Kasaï m’a toutefois obligé à retourner en RDC pour gérer une menace d’attaque de la plantation par les milices de Kamuina Nsapu. La décision fut finalement prise d’évacuer toutes les femmes et enfants ainsi que les expatriés, qui avaient été mentionnés comme objectif spécifique des milices. J’ai dû prolonger mon séjour au Congo pour gérer la plantation à distance depuis Kinshasa tandis que les autres expatriés sont partis à l’étranger pour prendre des vacances ou simplement attendre que la situation se calme. Début mai nous avons graduellement pu regagner la plantation et j’ai finalement pu rejoindre Marie-Claude qui attendait en Belgique. Nos vacances ont commencé par 10 jours de découverte du Portugal avec des amis, voyage qui fut absolument féerique.

Dès notre retour à Mapangu, au début du mois de juin, j’ai pu commencer à faire du vélo grâce à une VTT avec assistance électrique qui me permet de faire la route entre la Cathédrale et le bureau en une grosse demi-heure sans être tout à fait mort à l’arrivée. A l’exception des jours de pluie, le vélo est maintenant devenu un rituel de toutes les après-midi qui me permet de faire de l’exercice régulièrement et semble apprécié par les collègues congolais que je croise sur la route pour être plus proche d’eux.

De juin à septembre la situation dans la plantation a été très intense car la production a littéralement explosé et nous avons du tenter le mieux possible de gérer la capacité de notre huilerie pour ne pas perdre trop. Pendant cette période nous avons eu plusieurs visiteurs, dont notre neveu qui est venu passer trois semaines de stage à la Brabanta et que nous avons appris à mieux connaître avec beaucoup de plaisir.

En octobre nous sommes à nouveau rentrés pour des vacances. Cela semble être très proche des vacances précédentes mais il faut savoir qu’ici nous vivons un peu comme sur une île sans possibilité de divertissement autres que les quelques activités que nous organisons entre expatriés. Il est important de rentrer en Europe de manière régulière pour ne pas devenir des broussards asociaux et surtout de voir d’autres têtes que les mêmes expatriés tous les jours, même si certains sont très sympathiques. Nous avons commencé nos vacances avec une croisière en famille à l’occasion des 60 ans de mariage de mes parents, qui fut géniale car nous a permis de nous retrouver tout en découvrant des coins de la Normandie que nous ne connaissions pas. Nous avons ensuite passé la plus grande partie du mois d’octobre dans notre maison en Normandie où nous avons eu le bonheur d’accueillir mes parents ainsi que nos enfants Renaud, Emilie et son compagnon Filip.

Moins d’une semaine après notre retour à Mapangu début novembre, Marie-Claude a dû repartir pour la Belgique pour assister notre fille Emilie, enceinte, qui avait reçu ordre de “la faculté” de rester couchée à cause d’une grossesse difficile. Et puis, le jour de notre anniversaire de mariage, une toute petite fille appelée Lynn est née très fort en avance mais en bonne santé et qui, grâce à beaucoup de soins et d’amour, doit maintenant prendre des forces et du poids pour pouvoir rejoindre ses parents à la maison. Marie-Claude n’ayant plus réellement de rôle à jouer pendant cette période de transition, viendra me rejoindre dans notre coin de brousse à la fin de cette semaine.

Pendant l’absence de Marie-Claude nous avons accueilli plusieurs visiteurs à la maison, heureusement comme mon épouse avait très bien formé nos cuisiniers (qui en ont profité pour porter fièrement les uniformes que nous leur avions ramené de Belgique) nos visiteurs ne sont pas repartis trop affamés ou malades et l’honneur est sauf.

Ce soir nous nous retrouvons une dernière fois pour cette année entre expatriés pour fêter la fin de l’année et célébrer l’année nouvelle, même si j’opterai probablement pour un retrait stratégique avant minuit, mais ça vous ne le saurez que l’année prochaine.

Nous remercions tous ceux qui nous ont aidé à vivre cette année extraordinaire et en particulier nos enfants pour leur gentillesse et la fierté qu’ils nous procurent tous les jours, mes parents qui sont présents à chaque instant dans notre vie même à des milliers de kilomètres, et à nos amis que nous voyons trop peu mais que nous avons tellement de plaisir à retrouver.

Nous vous souhaitons à tous un très “bon Bout d’An” (expression empruntée aux cassidiens) et évidemment tout le meilleur pour l’année nouvelle en espérant comme d’habitude avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude & Marc

We have reached the last stretch of 2017, a year that has been filled with adventures and events, some a little more complicated than others, but overall a year that once again allowed us to discover all kinds of new aspects of life, which makes it all so exciting. A few more days and Marie-Claude will be back with me in Mapangu to start a new year of adventure in Congo’s Tuscany.

At the eve of a new year it seems appropriate to make a quick tour of all the most striking events of the past twelve months.

In January I abandoned Marie-Claude in Mapangu to attend a  meeting with the other general managers of the group in Abidjan, which I visited for the first time. In Abidjan I also had the opportunity to spend some memorable moments with a Belgian family that we met by pure coincidence only a few years ago in Kapellen, but whom I have the impression to have known for ever. The meeting was followed by five days (four for me) of cycling in the Grand Béréby area. Not having cycled much for close to a year, the “Bike for Africa” race organised with staff from SN Brussels has been prticularly memorable for my backside but gave me the desire to start cycling here in Mapangu as well, which is now the case.

End of March, Marie-Claude travelled ahead to Belgium while I went back to Ivory Coast for another meeting, related to environmental aspects of our plantations, after which I was supposed to visit another plantation in Nigeria. However, the situation in Congo and in the Kasai province in particular forced me to abort the trip and return to DRC to manage a security threat for our plantation due to the advancing of Kamuina Nsapu militia. We eventually decided to evacuate all spouses, children and the expatriates as the latter ones were reported to be a specific target of the militia. As a result I extended my stay in Congo to manage the plantation from a distance in Kinshasa, while the other expatriates travelled abroad for some holidays or just wait for the situation to quieten down. Early May it became possible to gradually return to the plantation and I finaly regrouped with Marie-Claude who was waiting in Belgium. Ou holidays started with a 10 day discovery trip to Portugal with friends, which turned out to be a one of the best holidays we had in a very long time.

As soon as we returned to Mapangu in early June I was able to start cycling thanks to an electrically assisted mountain bike, which I use to travel between the Cathedral and the office without being completely dead on arrival. Except for rainy days, cycling has now become a daily ritual every afternoon which is taking me about half an hour each way and ensures I do sufficient exercise and seems to be appreciated by our local staff as it enables a closer contact.

Fron June to September the plantation was extremely busy as production letteraly exploded and we had to do our best to limit the harvest losses due to shortage of milling capacity. During this time we had several visitors, one of which was our nefiew who spent three weeks as a trainee at Brabanta and whom we got to know better with much pleasure.

In October we once again went to Europe for holidays. They may seem very close to the previous holidays but this is because here we live pretty much on an island with no opportunities of distraction except for the few activities we organise with the other expatriates. It is important to go back home once in a while to avoid becoming asocial bush people and more importantly see other people than our colleagues, even if some of them are becoming good friends. We started our holidays with a family cruise on the Seine to celebrate my parents’ sixtiest wedding anniversary, which was great because we could all spend time together while discovering aspects of Normandy that we did not know. We then spent most of October in our house in Normandy where we were fortunate to have my parents and our children Renaud, Emilie and her partner Filip stay with us.

Less than a week after returning to Mapangu early November, Marie-Claude had to return to Belgium to assist our daughter Emilie, who was pregnant, as she was under strict instructions to remain in bed because of pregnancy complications. And then, on our wedding anniversary, a tiny little girl called Lynn was born very much in advance but in good health and who, with a lot of love and care, must now build up her strength and weight before being able to go home with her parents. As Marie-Claude no longer has a role to play during this transition period, she will come back to join me in our corner of wilderness at the end of this week.

During Marie-Claude’s absence we hosted several visitors at home, fortunately because of my wife’s excellent training of our housekeepers (who used the opportunity to proudly wear the cook uniforms we had brought back for them from Belgium) our visitors left without being too hungry or ill, so the honour is safe.

This evening we will meet one last time this year with the expatriates to celebrate the end of the year and the beginning of a new one, even though I will probably opt for a stretegic retreat before midnight, but that is something you will only get to know next year.

We thank all those of you who helped making this year extraordinary and in particular our children for their kindness and making us proud every day, my parents who seem to be present in our lives evry day even when thousands of kilometres away and our friends whom we see not often enough but when we meet it feels as if it was just yesterday.

We wish you a very good “Year End” (expression borrowed from the people in Cassis) and of course all the bast for the year to come, and as usual look forward hearing from you.

Marie-Claude & Marc

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Noël – Christmas

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Nous voilà dans les périodes de fêtes, ce soir c’est le réveillon de Noël et dans une semaine l’année 2017 fera partie de l’histoire. Les fêtes de fin d’année ici se traduisent par une suite incessante de visiteurs qui viennent “présenter leurs vœux de fin d’année” mais en fait viennent s’assurer qu’ils seront sur la liste des personnes recevant une petit cadeau de la société. Pour cela nos frères congolais n’ont absolument aucune honte à quémander, même si quelques semaines auparavant les mêmes personnes nous forçaient à payer des taxes, amendes et autres pénalités généralement accompagnées de dessous de table excessifs, aujourd’hui ils se présentent comme partenaires de la société qu’il ne faut pas oublier dans l’octroi de distribution de bidons d’huile ou autre colis de fin d’année. Mais ici, cela se passe ainsi et nous allons ainsi distribuer pas loin de 50.000 litres d’huile à nos travailleurs et “partenaires” extérieurs, comme chaque année d’ailleurs, ce qui va littéralement inonder le marché local où généralement nous ne vendons pas plus de 5.000 litres d’huile par mois.

Heureusement il n’y a pas que l’huile, c’est une période de fêtes pour laquelle tout le monde se prépare et répète, en particulier les églises (de toutes confessions) qui rivalisent de puissance avec leurs installations sono dont le niveau est tellement poussé à bout que le son n’a plus grand chose de religieux… Pour l’occasion apparaissent des équipements (amplificateurs, hauts-parleurs, guitares électriques, batteries et autres instruments de musique) que je n’aurais sincèrement pas cru exister ici. Ils sont transportés à dos d’homme ou sur des vélos depuis je ne sais où et disparaissent aussi mystérieusement qu’ils sont apparus après les célébrations. Dans certains cas, je présume pour que le “son” porte mieux vers les ouailles qui n’ont pas eu l’occasion de venir à l’église, des gros hauts-parleurs directionnels en forme d’entonnoirs sont placés à l’extérieur des bâtiments religieux. C’est d’ailleurs assez cocasse de les voir arriver car ces cornes qui font souvent près de 1m de longueur sont, comme toutes choses, portées sur la tête et de loin on a l’impression de voir une procession d’extra-terrestres le long de la route.

Parlant de transport, et surtout parce que moi-même je suis régulièrement sur la route avec le mien, je mes suis intéressé à compter les vélos que je croise et surtout de compter ceux qui sont utilisés comme prévu par leur concepteur… Le résultat est intéressant car sur les 60+ vélos que j’ai croisé ou dépassé ces derniers jours moins de 5 avaient une selle et je n’en ai croisé que 4 avec une personne assise sur le vélo (que j’ai compté parmi ceux que je présume être équipé d’une selle) tous les autres étaient utilisé comme “brouette” transportant parfois plus de 200kg de marchandises. Pour le poids, il est possible de l’affirmer parce que les sacs de maïs font 100kg et que je vois régulièrement des vélos sur lesquels deux de ces sacs ont été chargés. Le plus souvent il y a deux, voire trois, personnes pour pousser ou freiner le vélo, dans les montées il y a une personne à l’avant qui tire avec une corde et un autre qui pousse à l’arrière, tandis que dans les descentes c’est à l’arrière qu’une personne retient le vélo avec une corde. Il y a peu de temps j’ai croisé un de ces vélos dont le propriétaire ne parlait pas le français, il m’a expliqué en “portugais” qu’il venait de l’Angola avec ses marchandises, dont la frontière est quand même à 450km d’ici… tout cela pour gagner une poignée de dollars!

En cette saison le Kasaï est à son niveau le plus élevé et la navigation est beaucoup plus aisée parce qu’il n’y a plus tous les bancs de sable et bas-fonds qui ralentissent les barges. Par contre l’économie tourne au ralenti et qui plus est nous ne produisons presque pas d’huile pour le moment, ce qui fait que les transporteurs sont peu enclins à faire monter leurs convois car ils risquent de devoir faire au moins une partie de l’aller-retour à vide. Ainsi, comme c’était du reste le cas l’année dernière, les bars et commerces de Mapangu sont dépourvus de stocks (surtout de bière) au moment où les affaires devraient être les meilleures. Enfin quelques malins qui ont réussi à préserver de petites réserves revendent celles-ci à des prix exorbitants. J’avais suggéré à notre responsable de l’économat de faire des réserves plus conséquentes en octobre ou novembre pour éviter les problèmes qu’il avait eu l’année dernière, mais planifier les choses à l’avance est manifestement une des choses avec laquelle les gens d’ici ont beaucoup de difficultés.

Nous allons bénéficier coup sur coup de deux longs week-ends, ici long veut dire plus d’un jour car le samedi est une journée de travail comme les autres,  demain lundi 25 décembre et le lundi 1er janvier seront fériés, même ici.

Nous vous souhaitons à tous encore une fois d’excellentes fêtes de fin d’année.

Marie-Claude et Marc

Matin brumeux – Misty morning

Pêcheur du Kasaï – Kasai fisherman

Balade sur la Kasaï – Trip on the Kasai

Sanga-Sanga Beach

Here we are again in the festive season, tonight we celebrate Christmas eve and in one week’s time 2017 will be history. Festive season here means an endless series of visitors coming to present their “best wishes” but in fact want to make sure they are on the list of those that will benefit from an end of year present from the company. For these kinds of demands our Congolese brothers have absolutely no shame to ask, even if a few weeks earlier the same people have been forcing us to pay taxes, fines and other penalties usually going with some substantial under the table settlements. Today they come claiming to be our partners that should not be forgotten in our handing out of oil or other end of year goodies.

Here, that’s the way it goes and we will end up distributing close to 50,000 litres of oil to our workers and external “partners”, as it happens every year in fact, which will literally submerge the local market where usually we sell no more tyan 5,000 litres of oil per month.

Fortunately the festive season is not just about oil, it is a time of celebration for which everybody is getting prepared and rehearsing, in particular the churches (of all denominations) that compete with the power of their sound systems of which the level is pushed to such limits that the sounds coming out of the speakers does not have much of a religious tone to it any more…. On these occasions an amazing array of equipment (amplifiers, sound boxes, electric guitars, drum sets and other music instruments) appears from nowhere and I would never have imagined that any of these would even exist here! These arrive from all around on people’s head and bicycles and will disappear as mysteriously after the celebrations as they have come. In some cases, probably to entice those that have not made it to the church, directional loudspeakers in the shape of large cones are installed on the outside of the religious buildings and, yes, they make a lot of noise! It is actually rather funny to see these large speakers arrive because, as most things here, they are usually carried on the head and from a distance people carrying these cones that are sometimes 1m long look like extra-terrestial beings walking along the road.

Talking about transport, and especially because I am regularly on the road riding mine, I got to count the other bicycles that I passed on the way and in particular those that are not used the “conventional” way… The result is quite interesting because out of the 60+ bicycles that I counted these past few days less than 5 actually had a saddle and I only passed 4 with people actually riding them (these are included in the numbers presumably with a saddle). All the other bicycles were used as a kind of wheelbarrows to carry loads sometimes exceeding 200kg. For the weight it is actually possible to tell because bags of maize here weigh 100kg and I regularly see bicycles carrying two of these bags. Most of the time there are two or even three people to a bicycle to help push the bike up the hill or help brake it going down the slope. Going up there is often one person up front pulling on a rope while another one is pushing at the back, while going down hill there would be someone holding back the load with a rope at the back of the bicycle. A short while ago I passed a bike whose owner did not speak French, he told me in “Portuguese” that he was coming with his goods from Angola, whose border is about 450km from here… all for a handful of dollars!

At this time of the year the Kasai river is at its highest and navigation is a lot easier because all the sand banks and shallow waters that usually slow the barges down are no longer a concern. However since the economic slow down and furthermore the fact that we hardly produce any oil at the moment, transporters are not too keen to travel up river because they might have to return with an empty hold. As a consequence, like last year, all the bars and shops of Mapangu have run out of stock and beer in particular, at a time when business should be the most interesting. There are a few who managed to stash small stocks that now sell for unseen prices. I did suggest to our store manager (which is independent from the plantation) to make sure sufficient stocks were ordered in October-November to avoid last year’s problems, but advance planning is clearly something with which the locals are struggling very much.

We are about to enjoy two subsequent long week-ends, here long means more than one day because Saturday is a normal working day, as tomorrow Monday 25th is Christmas Day and next Monday will be New Year’s Day, here also.

Once again we wish you all very fine year end celebrations.

Marie-Claude et Marc

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Nouvelle Génération – New Generation

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Après le silence de la semaine passée, dont vous comprendrez la raison en lisant ces nouvelles, cette semaine la grande nouvelle vient de la Belgique plutôt que du Congo. En effet, il y a quatre jours, le jour de notre 37ième anniversaire de mariage, Emilie a donné le jour une toute petite Lynn avec beaucoup de fracas et de précipitation. Notre première petite-fille est née beaucoup plus tôt que prévu, car elle n’était attendue qu’au mois de mars, et n’est donc pas encore un poids lourd avec moins d’un kilo mais a quand même signalé sa venue au monde avec un cri et a respiré toute seule.

A des milliers de kilomètres de distance je n’ai évidemment pas été en première ligne pour partager les angoisses, joies et émotions qui ont été très fortes, mais heureusement Marie-Claude était là et grâce à la technologie d’aujourd’hui je puis parler tous les jours avec Emilie et suivre l’éclosion de cette merveilleuse petite chose qui lui est arrivée.

Compte tenu de sa venue trop précoce, Lynn est évidemment loin de pouvoir rentrer à la maison avec ses parents et les rares photos que j’ai vu laissent plus de place à l’imagination qu’à une image réelle car la fillette est emmaillotée dans une sorte de cocon et doit porter un petit masque sur le nez pour lui assurer un apport adéquat d’oxygène, mais il n’y a aucun doute que c’est la plus merveilleuse petite créature qui soit. Les autres bonnes nouvelles sont d’une part que dans la chambre de Lynn à la maternité, il y a un lit où Emilie (ou Filip) peuvent, s’ils le souhaitent, passer la nuit avec leur fille (ce qu’Emilie m’a dit avoir la ferme intention de faire le plus souvent possible) et évidemment qu’Emilie n’est plus confinée au lit et va pouvoir reprendre des activités autres que de lire, regarder des films ou dormir.

Ici à Mapangu les journées ont été bien remplies elles aussi avec le travail habituel de la plantation et le passage successifs de visiteurs, dont le dernier groupe est arrivé dimanche passé en fin de matinée. Comme l’un de ces visiteurs était mon « grand » patron et que tout le monde (ils étaient 5 dont 3 médecins)  logeait à la Cathédrale il y avait largement de quoi s’occuper avec les préparatifs, les repas, logistique de transport, etc. Vous comprendrez qu’écrire des nouvelles n’était pas mon immédiate priorité. Mais maintenant que tout le monde est parti et que les choses sont un peu plus calmes, je puis reprendre le récit de nos aventures au Congo, qui pour le moment sont calmes. Plusieurs de mes collègues sont partis en Europe pour les fêtes de fin d’année et nous serons donc un plus petit comité que d’habitude pour la fin de l’année, mais cela a son charme aussi.

Les provisions pour les prochaines 6 semaines (eh oui, nous n’aurons plus de vol venant sur la plantation avant la fin du mois de janvier) sont arrivées avec l’avion qui est venu reprendre nos visiteurs jeudi matin. Comme c’est une période malgré tout spéciale, j’en ai profité pour commander quelques produits inhabituels tels que du saumon fumé, des pommes et des filets de saumon, mais à la réception les choses n’étaient pas exactement telles que demandées… j’ai bien reçu le saumon fumé (hourrah!, même s’il n’était pas dans un frigo box et a eu un peu chaud, mais j’espère que le fait d’être fumé assure sa conservation même un peu “chaud”), mais les pommes se sont révélées êtres des pommes… de terre et le saumon frais n’est pas arrivé (sans doute n’a-t-il pas réussi à remonter le fleuve Congo). Mais il y a des tas de bonnes choses ici que nous n’aurions pas eu si facilement en Belgique telles que ananas frais (j’ai du mal à suivre la production de notre jardin), des papayes, de fruits de la passion, des œufs frais de nos pintades, etc. donc le festin de Noël et nouvel an ne sera pas sans gâteries.

Il y a régulièrement des artistes et/ou marchands qui passent par Mapangu pour proposer des œuvres d’art ou objets traditionnels “anciens” et nouveaux auxquels j’ai beaucoup de mal à résister. Ainsi nous avons constitué une petite collection de masques de toutes sortes, dont certains assez originaux, et d’une variété assez surprenante comme illustré par les photos ci-dessous. Nous ne savons pas trop ce que nous allons en faire car ils ne sont pas toujours faciles à accrocher à un mur, mais la variété des formes et des couleurs est spectaculaire.

Comme le week-end prochain nous serons peut-être fort pris par les préparatifs de nos festins et autres célébrations de Noël , nous vous souhaitons dès à présent d’excellentes fêtes de fin d’année en espérant, comme d’habitude, d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

After last week’s silence, which you will understand from reading on, this week the major news comes from Belgium rather than Congo. Indeed, four days ago, on our 37th wedding anniversary, Emilie gave birth to a tiny Lynn with a lot of commotion and hurry. Our first grand-daughter was born much sooner than anticipated, as she was only due in March, and is therefore far from being a heavy weight with less than one kilogram, but nevertheless announced her arrival in this world with a cry and breathing on her own.

Several thousand kilometres away I have obviously not been on the front line to share the anguishes, joys and emotions which were very strong, but fortunately Marie-Claude was there and thanks to our modern technology I am able to speak with Emilie and Marie-Claude every day to follow the unfolding of this marvellous little thing that has come to us.

Given that she decided to come rather too early, Lynn will not be able to go home with her parents just yet and the few pictures that I have seen leave more to the imagination than a real image of the little girl as she is wrapped in a warm cocoon and has a mask to help her breathe and ensures she gets all the oxygen that she needs, but there is no doubt that she is the most marvellous small creature there can be. The other good news is that Emilie (or Filip) will be able to stay for the night in Lynn’s room if they wish (which I understand Emilie is planning on doing as much as possible) and obviously Emilie is no longer confined to her bed and will be able to do other things than just reading, watching movies or sleep.

Here in Mapangu we have been busy as well with the usual plantation workload and a series of visitors, the last of which arrived here last Sunday morning. As one of these visitors was my “big boss” and that the whole group (there were 5 people including 3 physicians) were  staying at the Cathedral, it was a rather busy time getting everything organised for meals, transport and other needs. You will understand that writing something for the blog was not the most important priority. But, now that everybody has gone and the dust has settled, I can resume my writing about our adventures in Congo, where all is quiet at the moment. Several of my colleagues have gone to Europe for the festive season and we will therefore be a fewer of us to celebrate Christmas and New Year, which is not without its charm.

Our supplies for the next 6 weeks (yes, no more flights planned until the very end of January) arrived with the plane that came to collect our visitors this Thursday morning. As it is after all a special time, I ordered some special treats such as smoked salmon, apples and fresh salmon, but the box did not quite hold the items I was expecting. I did receive some smoked salmon, which was not in a cool-box but let’s assume that since it is smoked it will have withstood the short period at “warmer” temperatures, the apples turned out to be potatoes and the fresh salmon apparently did not make it up the Congo river in time… However here we have things that would be difficult to come by in Belgium such as fresh fruit from the garden (pineapples, pawpaws, passion fruit, etc.), fresh guinea fowl eggs and all the fresh vegetables that will make us very tasty end of year dinners.

I regularly have artists and art merchants knocking on my door to offer “antique” and recent artworks or traditional artefacts that I cannot resist buying once in a while. As it goes we now have quite a collection of masks of all kinds and colors, some of which quite unusual and certainly in a much wider variety than I would have expected as illustrated in the pictures above. I am not too sure what to do with them as they are not that easy to hang on the wall, but I am sure we will find a way to put them to good use.

As next week-end we might be very busy with preparing food and other things for our celebrations, we take this opportunity to wish you a very Merry Christmas and Happy New Year, hoping as usual to hear from you.

Looking forward to reading you,

Marie-Claude and Marc

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Huiles – Big Shots

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Notre premier lot de visiteurs vient de repartir pour l’Europe, satisfaits (je crois) de leur visite et nous ayant permis d’identifier quelques points d’attention qui se perdent un peu dans la masse à force d’avoir le nez dessus tous les jours. C’était très sympa et nous avons bien rigolé, mais ces visites ne sont pas sans conséquences car d’une part on a tendance à manger beaucoup plus que d’habitude (surtout le soir), pour certains peut-être aussi écluser un verre ou deux de plus que d’habitude, et surtout beaucoup moins d’exercice car pas question de faire du vélo quand il faut véhiculer tout ce beau monde.

Nos visiteurs du groupe ont fait place à un autre groupe, le Gouverneur du Kasaï et sa suite, qui sont arrivés hier en plein milieu de notre paie, dont l’organisation est toujours assez prenante. En effet, en quelques heures nous devons payer environ 3.000 personnes en cash en veillant à ce que cela ne tourne pas en pugilat ou émeute lorsque les travailleurs se font embusquer par leur créanciers à la sortie du bureau de paie. La Brabanta a connu des émeutes assez graves vers la fin 2015 (nous n’étions juste pas encore là) où il a fallu faire appel à l’armée pour maîtriser la situation et pendant les mois qui ont suivi nous avons systématiquement fait venir un contingent de militaires pour sécuriser la paie.

Comment se passe la paie:
– il est d’abord nécessaire d’apporter l’argent de la paie depuis Kinshasa, car ici il n’y a ni banque ni autre caisse pouvant nous fournir les billets nécessaires pour payer tout le monde. L’argent est acheminé sous escorte de la banque à l’avion que nous affrétons et sur notre piste de Mapangu il est attendu par une escorte policière qui l’amène jusqu’au coffre de la plantation. Pour transporter de l’argent ainsi en avion nous devons évidemment planifier cela avec la banque pour avoir les billets nécessaires et obtenir une autorisation de la banque centrale (qui n’est autre qu’une forme de taxe). Généralement une paie représente près de 350kg de billets, donc pas quelque chose que l’on charge sur le tape-cul d’une motocyclette.
– le jour précédent la paie, nous faisons venir une demi-douzaine de policiers d’Ilebo pour encadrer la police locale dans leur travail de sécurisation des bureaux de paie qui sont répartis à plusieurs endroits dans la plantation.
– Le jour-même de la paie, une cinquantaine d’employés qui ont été sélectionnés pour leur sérieux et surtout leurs capacités de lecture et d’écriture, sont temporairement employés comme agents payeurs et reçoivent chacun la fiche de paie et l’argent pour le compte d’une soixantaine de travailleurs. Les agents payeurs et policiers sont alors dispatchés, chaque équipe dans un véhicule, vers les bureaux de paie.
– Les bureaux de paie sont en fait des conteneurs dans lesquels nous avons aménagé trois compartiments avec des portes de part et d’autre, chaque compartiment correspondant à une section de la plantation (nous en avons douze au total). Dans le compartiment il y a une table où est installé l’agent payeur assisté du chef de section, du superviseur et du capita de chaque travailleur afin de s’assurer que c’est bien la bonne personne qui vient retirer sa paie. Les travailleurs entrent dans le bureau de paie par la porte d’un côté et ressortent de l’autre.
– Outre les agents payeurs, l’argent et leur escorte policière, il faut également amener tous les travailleurs jusqu’au bureau de paie car certains habitent dans des villages à plusieurs heures de marche de là. Pour cela nous utilisons notre flotte de tracteurs avec remorque et camions, surtout pour ramener tout le monde à la maison après la paie.
– Le jour de la paie il y a un énorme marché qui s’installe à côté des bureaux de paie avec des commerçants qui viennent parfois de plusieurs centaines de kilomètres de là pour ventre vêtements, nourriture (manioc, maïs, sel, viande boucanée, poisson fumé et autres délicatesses), savon, piles, seaux et bassines. Il y a même des petits restaurants qui s’installent ainsi que de agents “financiers”. Depuis quelque temps, certaines aubettes restent en place en permanence et offrent quelques produits de base essentiels tels que savon, concentré de tomate, unités de téléphone ou piles.

La paie rassemble donc des dizaines de milliers de personnes et comme le gouverneur a choisi d’arriver à ce moment-là, les notables m’ont appelé très inquiets me demandant de suspendre la paie pour qu’il y ait plus de monde pour l’accueillir au “stade” de Mapangu. J’ai calmement expliqué qu’il était peut-être préférable d’avoir moins de monde au stade qu’une émeute quasi garantie et ils ont compris sans passer par le guichet n°5 (désolé pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du guichet n°5, mais je ne puis pas l’expliquer ici…).

Ce matin le Gouverneur m’a convoqué à une réunion, puis son service de protocole m’a informé qu’il viendrait à la Cathédrale et là je viens d’apprendre, par un coup de téléphone du Gouverneur, qu’il préférait que je vienne le voir dans sa résidence provisoire (notre maison de passage) lorsqu’il en aura fini avec les notables. J’ai finalement eu mon entretien et pendant près d’une heure et demi nous avons refait le monde. Je suis sorti de notre entretien avec le sentiment que nous allons bien travailler ensemble et qu’il est conscient de l’importance que notre société représente pour sa région, la seule grande société de la province (95.000 km² et 3,2 millions d’habitants). A suivre…

Le prochain lot de visiteurs importants arrive dimanche prochain pour une visite de 4 jours et seront tous logés à la Cathédrale. Le fait d’être sans Marie-Claude ici n’est pas évident, mais seul j’arrive à me débrouiller sans trop de casse, par-contre quand il y a des visiteurs la qualité de la réception n’est évidemment pas la même, malgré le fait que Marie-Claude a très bien formé nos cuisiniers et que ceux-ci préparent des petits plats tout à fait délicieux. J’ai déjà prévenu tout le monde qu’ils ne s’attendent pas à des miracles…

Voila pour les potins de cette semaine. J’espère qu’ils vous trouveront bien et nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Our first batch of visitors have just left for Europe, satisfied (I think) of their visit and helped us identify some attention points that tend to get swamped into the mass of small matters with which we have to deal on a daily basis. It was actually quite fun, but these visits are not without consequences as on one hand we tend to eat more (especially in the evenings), some perhaps also take one or two more drinks than usual, and most importantly I do much less exercise because it is not really possible to drive our visitors around on the back of my bicyle.

Our group visitors have left the space for another group, the Governor of Kasaï and his suit, who arrived yesterday in the middle of our pay, which is a fairly significant organisation. In a few hours’ time we have to pay about 3,000 people in cash, while trying to avoid the operation turning into a general fight or uprising when some of the workers are ambushed by their creditors when coming out of the pay booth. This happened towards the end of 2015 (we were not here yet) and the army had to be called upon to restore order in Mapangu. For a while we have systematically called on the army to come and secure our pay operations, but this is fortunately no longer necessary.

How is the payment of our agents organised:
– first we have to bring the actual cash from Kinshasa as here in Mapangu there is no bank or other saving institution that could supply the money. The money is escorted from the bank in Kinshasa to an airplane that we hire to fly to Mapangu where in turn it is escorted by police to the plantation’s safe. To transport cash like this on a plane requires some planning, first with the bank to make sure the necessary bank notes are available and obtain a permit from the Central Bank (which boils down to another tax) to transport the funds. Usually our monthly pay represents about 350kg of bank notes, thus not something that can casually be lopped on the back of a moped.
– the day preceding pay day, we send transport to Ilebo (usually our dugout canoe) to fetch half a dozen policement who will support the local police force in securing the pay operations that take place in booths around the plantation.
– on the actual day, about 50 employees that have been selected for their seriousness and reading and writing capabilities are temporarily appointed as pay agents and each receive the pay slips and the cash for about 60 workers. The pay agents and police force is then dispatched by car to their respective pay centres.
– the pay centres or booths are in fact converted containers, in which three compartments are made with each a door on each side and each compartment is used as pay both for one section of the plantation (we have twelve of them). In each compartment there is a table for the pay agent, who is assisted by the section head, supervisor and team capita to ensure that the rightful beneficiary is collecting his or her pay. The workers line up and enter through one door and exit through the other.
– besides the pay agents, money and policemen, it is also necessary to bring the workers from their village (sometimes several hours walking) to the pay centre and for this we use tractors with trailers and trucks. This is especially important after the pay has been completed to ensure that our workers reach home before the night.
– on pay day there is a huge market that appears around the booths with traders sometimes coming from several hundred kilometres away to sell clothing, food (cassava, corn, salt, dried meat, smoked fish and other delicacies), soap, batteries, buckets and basins. There are even small restaurants as well as “financial” services who have their store front in the market. For some time now, some of the stall seem to become permanent and offer some basic products such as soap, tomato concentrate, telephone units or batteries to the passer-bys.

On pay day there are probably tens of thousands of people assembling and since the Governor chose to arrive on the very same day, the authorities of Mapangu called me very worriedly asking that we suspend the pay so that more people could come to the Governor’s speech in the Mapangu “stadium”. I quietly explained that it was probably preferable to have fewer people at the Governor’s rally than an almost guaranteed revolution if we were to stop paying our workers and they immediately agreed that this was indeed a better option (probably remembering the problems of 2015).

Early this morning I received an invitation to come and meet the Governor, then one of his field officers informed me that the Governor would rather come and see me at home and finally the Governor called himself asking if I would not mind coming to his temporary residence (our guest house) for a private meeting after he would have dismissed the local dignitaries. I did meet him for about an hour and a half and somehow I got the feeling that for once this is someone with whom we can have a constructive relationship. After all we are the only large company in the whole province (95,000 km², 3.2 million inhabitants) and therefore an important partner.

The next visitor batch arrives on Sunday and will stay 4 days, all will stay at the Cathedral. Being without Marie-Claude is obviously not pleasant, but I somewhat manage on my own without too much damage. But the quality of service is obviously not the same when visitors come, despite the fact that our cooks have been superbly trained by Marie-Claude and that I or my guests will certainly not suffer from unsavoury food. I nevertheless warned them that they should not expect miracles…

That’s it for this week’s gossip. I hope these will find you well and we look forward hearing from you.

Until soon,

Marc & Marie-Claude

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Montagnes Russes – Roller Coaster

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Cette semaine est sans nulle doute la plus pluvieuse cette année et peut-être même depuis que nous sommes arrivés au Congo, il a plu presque tous les jours et certains jours je n’ai pu regagner la maison que grâce aux quatre roues motrices de la voiture, alors que normalement entre le bureau et la Cathédrale la route est “relativement” bonne. Les conséquences pour les routes, et en particulier les petites routes pentues entre les blocs de la plantation, sont assez spectaculaires. Ainsi arrivé près du bureau il faut viser entre deux trous, dont une ravine de plus de 1 m de profondeur qui s’est creusée en quelques heures de pluie “abondante”.

Malgré cela, j’ai (par chance sans nulle doute) pu faire mon aller-retour en vélo presque tous les jours, mis à part un jour où je me suis fait très sérieusement tremper, à la grande hilarité des enfants qui rentraient de l’école et se faisaient arroser eux aussi. Ils avaient l’air de penser qu’il y avait une justice malgré tout. Généralement ici en cas de pluie, d’orage ou de risque d’orage les écoles sont fermées, sans doute à cause du danger de se balader en terrain découvert en cas d’orage plutôt que le manque d’étanchéité des toits de l’école (il y a certaines écoles où les toitures sont effectivement quelque peu “percées”). Toujours est-il que leur prévisions météo ne sont apparemment pas meilleures que les miennes et nous étions tous sous la pluie. Fort de cette expérience, je circule maintenant avec un sac étanche dans mon sac à dos, pouvant ainsi en cas de besoin mettre mon téléphone, portefeuille et autres accessoires sensibles à l’abri de l’eau.

Comme te terrain est très sableux, même après une pluie diluvienne, il ne faut que quelques heures pour que le sol soit à nouveau quasi sec et suffisamment dur pour pouvoir circuler en bicyclette sans trop de problèmes.

Malgré ces pluies généreuses, nos palmiers sont repartis en grève et après quelques mois où nous avons été obligés de jeter des régimes par manque de capacité d’usinage, maintenant c’est l’inverse et l’huilerie est à l’arrêt au moins un jour sur deux. C’est assez frustrant car nous arrivons tout juste à remettre les cycles de coupe de la plantation à jour. Le cycle de coupe est la période entre deux passages dans la plantation pour récolter les régimes murs et généralement cela se fait tous les 7 à 9 jours. Pendant la période de pointe (de juillet à septembre), comme il n’était pas possible d’envoyer tous les régimes récoltés à l’usine, nous avions essayé d’espacer les récoltes en espérant ainsi retarder la maturation et avoir un peu plus de régimes à usiner après la pointe. La récolte dans certaines parties de la plantation a ainsi été espacée d’abord à 15 jours, puis 24, etc. pour en arriver à plus de 60 jours dans certains blocs. Les régimes n’avaient évidemment pas disparus, mais la majorité des fruits étaient soit trop murs soit pourris et non seulement n’y avait-il pas plus de régimes à envoyer à l’usine mais en plus nous avons été confrontés à un travail titanesque de trier des montagnes de fruits pour séparer ceux qui étaient encore plus ou moins usinables de ceux à jeter. Nous avons enfin terminé ce travail de triage et repris un cycle de coupe normal… la semaine dernière (deux mois après la fin de la pointe). Nous en avons évidemment tirés nos leçons et l’année prochaine nous garderons un cycle de coupe normal partout et les régimes en trop pour l’usine seront simplement mis à la poubelle, nous économisant ainsi des mois de main d’œuvre supplémentaire pour des fruits de qualité médiocre.

Le seul avantage d’avoir une activité de récolte moins importante est d’avoir beaucoup de véhicules disponibles pour transporter l’engrais qui est en train d’arriver par barge à notre port, car il y en a plus de 2.000 tonnes soit 40.000 sacs à décharger et distribuer à travers la plantation. A défaut d’avoir un ballet de tracteurs apportant des régimes à l’usine nous avons maintenant une chorégraphie de véhicules chargés de sacs blancs qui partent dans toutes les directions. Enfin sacs blancs qui ne sont pas toujours visibles car nous sommes obligés de jongler avec des bâches pour essayer de protéger tout cela des pluies.

Outre l’engrais, nous nous préparons fébrilement pour toute une série de visites importantes, la première (demain) étant le gouverneur et quatre ministres qui débarquent à Mapangu et ont évidemment besoin d’être véhiculés, logés, nourris, etc. sans compter les autres demandes de dernière minute qui vont sans nul doute être formulées… Le lendemain (mardi) ce sont les CFO et CTO du groupe Socfin qui débarquent pour quelques jours, là au moins nous avons l’avantage de savoir à qui nous avons à faire et quels sont les objectifs de leur visite et surtout qu’ils ne vont pas massacrer nos véhicules en essayant de transporter 25 personnes d’un coup dans une jeep en essayant de battre des records de vitesse. Nos chauffeurs savent qu’ils ne peuvent pas rouler trop vite, mais ils ne sont évidemment pas en mesure de refuser de prendre du monde sur instruction des autorités.

De son côté, Marie-Claude brave le froid, la pluie et la neige fondante en faisant des aller-retour entre son gîte, l’appartement d’Emilie, la clinique et les courses à faire. Heureuse de pouvoir être là pour aider notre fille mais souhaitant (et moi aussi) que nous soyons un peu plus avancé en matière de teleportation.

Sinon ici c’est la routine habituelle, metro-boulot-dodo, ou une variante du genre…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt,

Marie-Claude & Marc

This week was undoubtedly the wettest of the year and maybe even since we arrived in Congo, it rained almost every day and some days if it had not been for my four-wheel drive vehicle I would not have made it home, despite the road between the office and the Cathedral being “relatively” good. The consequences for the roads, more specifically for the small roads within the plantation, are quite spectacular. Near the office one must aim between two large holes, one of which more than 1m deep appeared in just a few hours of “heavy” rain.

Despite all this (probably down to pure luck), I was able to cycle between home and the office almost every day, except for one day when I got thoroughly soaked to the great joy of children who were themselves returning from school under the rain. They seemed to think that there was some justice after all. In general, when it rains, thunders or there is a risk of thunder the schools here are closed, probably more because of the risk of being in open ground (on the way to or from school) with risks of lightning than because of the water tightness of the school buildings (some do indeed have a few “leaks” in the roof). All be it that their weather forecast does not seem to be much more reliable that mine and all of us ended up rather drenched. Given this experience, I now carry a waterproof bag in my back pack, which enables me to keep my phone, wallet and other sensitive accessories safe from getting wet.

As the ground is mainly sand, even after a major rain fall, it taken only a few hours for the ground to be almost dry and sufficiently hard to cycle without too much trouble.

Despite the generous rains, our palm trees have gone on strike again and after a few months of excessive production forcing us to throw away part of the production because of limited processing capacity, now it is the opposite and the pressing factory does not operate at least every second day. It is rather frustrating because we are only just managing to return to a normal harvesting cycle in the plantation. The harvesting cycle is the period of time between two passages in the plantation to harvest the mature fruit bunches and usually this cycle is between 7 and 9 days. During the peak production period (from july to september), as it was not possible to process all the mature fruit bunches, we tried to delay the harvest hoping that this way the fruit bunches would not mature quite as quickly and we might have more left fro after the peak period. The cycle was thus extended first to 15, then 24 days to finally reach more than 60 days in some parts of the plantation. The fruit bunches did not disappear, but when we resumed harvesting these blocs most of the fruits were either over-mature or rotten and we did not have more abundant harvests than in the parts of the plantation where we maintained a normal cycle. In fact it was even worse because we were faced with the enormous task of separating the fruit that was still reasonably good from those that had to be thrown away. We have finally finished this sorting work and resumed a normal harvesting cycle… last week (two months after the end of the peak production period). We have certainly learned our lessons and next year we will keep a normal harvesting cycle everywhere and those fruit bunches that the factory cannot process will be thrown away, this way we will spare months of extra labour to save poor quality fruits.

The only advantage of having little to harvest at the moment is that we have a lot of vehicles at our disposal to transport the fertiliser that started arriving by barge at our port, because there is about 2,000 tonnes or 40,000 bags that need to be off-loaded and distributed throughout the plantation. Instead of having convoys of tractors bringing fruit bunches to the factory we now have a ballet of vehicles loaded with white bags going to all corners of the plantation. The white bags are not always visible of course, because with the rains we have to cover them with tarpaulins in the hope of protecting them from water damage.

Besides the fertilisers, we are frantically busy preparing for a series of important visits, the first (tomorrow) being a visit of the governor and four ministers coming to Mapangu and who need to be transported, housed, fed, etc. plus all other demands that will undoubtedly be formulated by such “important” guests. The following day we have our group’s CFO and CTO arriving for a few days’ visit, but at least for them we know what they expect and how to make their visit fruitful and comfortable. Especially we know that they will not break our vehicles by trying to transport 25 people in one car or attempt to break speed records. Our drivers know they are not supposed to drive too fast, but how can they refuse to load people if the authorities say so…

On her side, Marie-Claude is braving the cold, rain and snow while going back and forth between her current abode, Emilie’s flat, the hospital and the shopping. Happy to be there to help our daughter but wishing (and me also) that tele-portation technology was a little more advanced so we could more easily spend time together.

Otherwise here it is the usual routine, commute-work-sleep, with some variances.

Hoping to hear from you soon,

Marie-Claude & Marc

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Forces Mécaniques – Mechanic Forces

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Cette semaine est passée très rapidement, sans doute parce qu’elle a été fort remplie et je n’ai pas trop eu le temps de faire grand-chose, pourtant j’aurais tendance à vouloir dire que c’était une semaine comme les autres…

Nous avons évidemment une notre quota habituel de petits événements, mais qui semblent être relativement anodins, où alors c’est parce que nous devenons graduellement immunisés contre la manière dont les congolais arrivent à “changer” les choses que nous pensons acquises et immuables.

Nous vous avions décrit dans les nouvelles précédentes comment ici, pour une raison qui m’échappe, nos travailleurs arrivent à tout casser ou endommager, même les objets les plus robustes. Il y moins d’un an, nous étions très fier d’avoir trouvé un petit véhicule (motoculteur) à quatre roues motrices avec un petit moteur diesel mono-cylindre à démarrage manuel, sans électricité, sans suspensions, sans aucun accessoire potentiellement cassable… Eh bien, c’est quand même arrivé et notre « Buffalo » est à présent les quatre fers en l’air parce que le moteur a serré. C’est là que le mystère congolais entre en piste dans toute sa grandeur car tous les matins les chauffeurs doivent vérifier le niveau d’huile de leur véhicule en présence d’un témoin et noter le résultat dans la fiche du véhicule avent de démarrer celui-ci. Dans le cas du motoculteur, le niveau a été vérifié et un manquement d’huile ayant été constaté ils ont rajouté 1 litre d’huile (pas rien pour un moteur dont le carter n’en contient que 1,5l) avant de commencer sa journée de travail. Le moteur n’a aucune fuite d’huile apparente et ne fume absolument pas, donc logiquement il ne devrait pas consommer d’huile. Qui plus est, malgré la simplicité de l’engin, il y a un voyant rouge qui s’allume lorsque le niveau d’huile est trop bas, et pourtant… quelques heures plus tard le moteur s’est définitivement arrêté faute de lubrifiant.

La consommation d’huile est pourtant un sujet que nous connaissons car certains de nos camions consomment jusqu’à 30 litres d’huile par jour… eh oui, presque autant que le carburant. Pourtant cette forte consommation ne semble pas être à cause de vol, contrairement au carburant (gas-oil et essence) qui disparaissent par centaines de litres tous les jours sans que nous n’arrivions à coincer les responsables à chaque fois. Certes l’huile de vidange est très recherchée pour traiter le bois utilisé pour les constructions, mais comme il y en a des quantités importantes disponibles au garage, pourquoi risquer sa place en la volant dans un moteur. Enfin voilà, le motoculteur que nous pensions à l’épreuve des artistes locaux ne l’est pas et n’a pas même résisté un an… heureusement que nous avons un très bon garagiste qui pourra nous remettre cela en état.

Pour rester dans le sujet des véhicules, suite à une réunion avec d’autres directeurs généraux du groupe en Côte d’Ivoire au début de cette année, j’ai voulu commencer à former des chauffeurs féminins, chose inconnue ici à Mapangu. En effet, mon collègue du Liberia m’avait expliqué que depuis qu’il utilisait des femmes pour conduire les engins agricoles il avait beaucoup moins de problèmes de casse, car les femmes seraient moins brutales avec leur machine et surtout plus attentives aux détails lorsque l’engin ne fonctionne pas exactement comme il devrait. Il a été nécessaire d’insister un petit peu, mais maintenant nous avons deux chauffeuses confirmées qui se débrouillent très bien et arborent un sourire jusque derrière les oreilles tellement elles sont fières d’avoir pénétré ce domaine jusqu’à présent réservé à la gente masculine. Quatre autres femmes sont en formation, pas toujours sans petites difficultés, mais avec des résultats spectaculaires compte tenu du fait qu’avant cela elles n’avaient jamais mis le postérieur dans aucun véhicule (pas même sur un vélo). Cette semaine nous avons toutefois évité la catastrophe car un des tracteurs conduit par une des femmes en formation avec son instructeur assis à côté d’elle a visé à côté d’un pont et s’est retrouvé à moitié au-dessus du vide, heureusement retenu par la remorque qu’il tirait. Il n’y a heureusement pas eu de casse, ni mécanique ni humaine, mais une grosse frayeur et il n’est pas clair pourquoi ni le chauffeur en formation ni l’instructeur n’ont pu éviter cette erreur. Je soupçonne qu’ils ont tous deux été distraits par quelque chose qui se passait à côté du pont, une conversation prenante avec un passant peut-être… la formation continue.

Nous sommes passés à côté d’une autre catastrophe au port, lors du déchargement d’une grosse pièce pour l’usine avec la grue. L’opérateur de la grue a fait une fausse manœuvre et actionné la remontée du mauvais câble (notre grue est équipée de deux câbles et deux crochets) dont le crochet n’était pas utilisé et donc déjà complètement remonté. La tension exercée sur le crochet bloqué en haut de la grue a provoqué une tension telle que les écrous de son attache ont lâché et ont été propulsés comme des projectiles dans toutes les directions. Heureusement personne n’a été touché, mais à en juger des impacts sur un des conteneurs situés sur le quai, le résultat aurait pu être fatal si une personne avait été touchée… L’opérateur de la grue a provisoirement été assigné à d’autres tâches et c’est maintenant seulement le chef de garage qui est autorisé à manipuler la grue.

Finalement, petite information domestique, Makala est passée chez le coiffeur aujourd’hui et Griezel trouve cela très peu à son goût. Je n’ai pas réussi à faire une photo de Griezel avec le dos bombé et la queue dressée en brosse à bouteilles.

Voici pour les derniers potins de Mapangu. Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

This week has gone by very quickly, probably because it has been very busy with little time left to do much else, yet I would be tempted to say that it was a week as usual…

We have obviously had our usual quota of small events, but these seem rather benign, or it is because we are gradually becoming immune to the way the Congolese manage to “change” things and to which we are becoming oblivious.

We did describe in previous postings how here, for reasons I am yet to understand, our workers manage to break damage litterally everything, even the most robust items. Less than a year ago, we proudly started using a small all-terrain vehicle, 4-wheel drive with a single cylindre hand-started diesel engine, with no electrics, no suspension, no otentially breakable accessory… Well, despite all this promissing attributes ou “Buffalo” has been slain and is now out of service because it was operated without engine oil. This is where the Congolese mystery steps into full swing because every morning all the drivers have to check the oil level of their engine with a witness and consign the result in the vehicle’s log book before it can be started. In the case of the “Buffalo”, a shortage of oil was noticed  and 1 liter of oil was added (not insignificant for an engine that only has the capacity for 1.5 liters) before the day’s work was started. The engine, which is still rather new, shows no leaks and the engine does not smoke, so it can be reasonable be assumed that it should not consume any oil. Furthermore, despite the very basic design of the machine, there is a red light flashing when the oil level is too low, and yet… a few hours later the engine seized because there was no oil left in it.

Engine oil consumption is a subject that we know very well because some of our trucks consume up to 30 litres of it every day… yes that is almost as much as the fuel they use. Yet this high consumption does not seem to be the result of theft, unlike fuel (gasoil and gasoline) which disappears in hundreds of litres every day despite regularly catching the culprits red-handed and handing them over to the judiciary authorities. Used engine oil is widely used to treat construction wood against termites and rot, but we have this in large quantities at our garage so why put your job on the line by stealing it out of an engine? Nevertheless, this wonderful vehicle, which we thought to be just what we needed to withstand the assaults of our local artists has not even lasted one year… fortunately we have a very good mechanic who will be able to get it on the road again.

To continue on the subject of vehicles, after a meeting with other group general managers in Ivory Coast earlier this year, I wanted to start training women to drive our vehicles, something that was unheard of here in Mapangu. My colleague from Liberia explained that ever since he started using female drivers he experienced much fewer breakages because women are less brutal with their machine and also more attentive to details when the engine does not run the way it should. It has been somewhat of an uphill battle, but now we have two confirmed female tractor operators, who manage rather well and go around with a huge smile, proud to have penetrated a realm that was until then exclusively the domain of men. We have four more women being trained, not always without small difficulties, but with spectacular results given that prior to that they had never handled a mechanical tool, not even a bicycle. This week we did however avoid a catastrophe because one of the tractors, operated by one of our trainee drivers with her instructor seated next to her, missed a bridge and found itself dangling above the void fortunately held back by its trailer. There has fortunately been no damage, neither mechanical nor human, but a serious scare and it is not clear how the trainee driver and the instructor managed to make this mistake. I suspect they were distracted by something happening on the side of the road, a discussion with a bystander maybe… the training continues.

We had another near miss at the port, while offloading a barge with our crane. The crane operator mistakenly pulled on the wrong cable (the crane has two cables and hooks), which was already at its highest position. Because of the tension applied to the already blocked cable, its bolts started to pop one after the other shooting in all directions like bullets. Fortunately nobody was hit, but judging by the impact they made on a nearby container the outcome could have been fatal if someone had been hit by one of the projectiles. The crane operator has temporarily been assigned to other tasks and only the head of the garage is now allowed to operate the crane until further notice.

Finally, Makala had a haircut today and Griezel does not find it to her liking. I did not manage to take a picture of Griezel hissing with a raised back and the tail straight up like a bottle brush.

So far for the Mapangu news. We wish you an excellent week, hoping to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Tournants Inattendus – Unexpected Turns

English version below

Il y a des choses qui sont parfois difficiles à expliquer ou qui paraissent illogiques ou inattendues et puis il y a des développements inattendus…

Prenez les saisons ici à Mapangu, pendant la saison des pluies, alors qu’il y a souvent des nuages et que (comme cette semaine par exemple) il pleut presque tous les jours, les vues sont spectaculaires et permettent de voir les collines à 40km ou plus de chez nous. En ce moment depuis la Cathédrale nous avons une vue tout à fait claire sur le Kasaï qui serpente au loin. Il arrive certes parfois que tôt le matin des nuages bas traînent dans certaines vallées, mais ceux-ci se dissipent très rapidement et n’empêchent pas de voir au loin entre les zones nuageuses bien délimitées.

En saison sèche, paradoxalement, l’atmosphère est en permanence brumeuse et pendant plusieurs mois nous ne voyons même plus ou à peine les parties du Kasaï toutes proches. Il ne s’agit pas de poussière comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique de l’ouest ou l’air se charge de poussière venue des zones désertiques de l’intérieur. Chez nous c’est du brouillard qui détrempe toutes les surfaces (souvent l’eau dégouline des toiles moustiquaires de la maison) et nos collègues qui se déplacent en moto sont obligés de mettre un imperméable pour ne pas arriver à destination mouillés comme s’ils avaient été pris dans une averse.

Un autre phénomène assez inattendu concerne nos palmiers, qui sont connus pour apprécier une humidité quasi permanente, ce qui est assez logique puisqu’ils sont originaires des régions équatoriales où la pluviométrie est continue pendant presque toute l’année. Ici, la pointe de la production des palmiers démarre juste après le début de la saison sèche et après la reprise des pluies elle chute de manière spectaculaire. Notre saison sèche dure environ 3 mois et par coïncidence (?) la pointe de production s’étend elle aussi sur une période d’environ 3 mois.

Finalement, alors que l’on pourrait penser que les pluies rafraîchissent l’atmosphère, il fait généralement plus frais pendant la saison sèche et plus chaud pendant la saison des pluies. Ici la chaleur reste tout à fait supportable, sans doute en partie parce que nous sommes quand même à 750m au-dessus du niveau de la mer, mais il y a cette différence qui se marque pendant les quelques mois de saison sèche.

Le retour de la saison des pluies est un facteur dont je dois tenir compte pour mes déplacements en vélo et jusqu’à présent il est clair que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’estimer le temps qu’il fera. Au début de cette semaine nous avons eu une bonne pluie pendant le temps de midi et j’ai jugé plus prudent de renoncer de prendre le vélo pour aller au bureau, malgré le fait que la pluie avait plus ou moins cessé et en fait il a fait tout à fait sec le reste de la journée, donc j’aurais pu me lancer sur mon vaillant destrier sans craintes.

Le lendemain, jugeant que le ciel était tout à fait dégagé et qu’il ne pleuvrait probablement pas deux jours de suite, j’ai fait le trajet en vélo. La loi de la vexation aidant, je me suis fait prendre par la pluie au retour, pas une très grosse pluie mais suffisante pour bien me mouiller moi et la route. Etre mouillé ici ne dérange pas trop car il fait chaud et d’une certaine manière, mis à part les gouttes de pluie qui perturbent la visibilité au travers de mes lunettes, c’est en fait assez agréable car rafraîchissant. Par contre, problème auquel je n’avais pas encore été confronté, le sable mouillé forme une sorte de boue fine qui vient se loger dans les roues et engrenages de la chaîne et finit par bloquer celle-ci, ce qui est surprenant et fort désagréable en particulier dans les fortes côtes car on se retrouve tout à coup à l’arrêt… Je ne suis heureusement pas tombé, mais j’ai été obligé de pousser mon vélo à la main sur quelques mètres en le secouant pour faire tomber la boue avant de pouvoir reprendre la route.

Certes pas à cause de la pluie ou du blocage de ma chaîne, cette semaine je n’ai pas échappé à la chute à cause d’un cochon (il y en a beaucoup qui errent sur la piste pour aller se vautrer des les drains de la route qui se remplissent d’eau à la faveur des pluies). Le dit cochon a jugé bon de traverser juste devant mes roues sans crier gare et je n’ai pas réussi à l’éviter. L’animal a évidemment gueulé comme s’il était sur le point d’être égorgé et moi je me suis retrouvé les quatre fers en l’air au grand bonheur des quelques enfants qui étaient dans les parages. Mis à part un coude et genou un peu rappé et le guidon du vélo qui n’était plus dans l’axe (mais que j’ai pu redresser) il n’y a pas eu de gros bobo et je sais maintenant qu’il faut se méfier des cochons qui n’indiquent pas leur intention de traverser ou de tourner.

Enfin, pour rester dans le sujet des choses inattendues, après moins d’une semaine à Mapangu, Marie-Claude a du reprendre l’avion pour la Belgique pour aller assister Emilie qui est malheureusement obligée de rester strictement couchée pour les prochains mois. Outre la nécessité d’avoir quelqu’un qui puisse préparer à manger et exécuter les autres tâches ménagères qu’Emilie ne peut pas faire elle-même quand elle est seule, nous avons jugé qu’il était important de lui donner un support moral pour l’aider à tenir le coup couchée et incapable de faire grand-chose d’autre que de lire ou regarder des films. Les poilues sont un peu désorientées car à peine avaient-elles retrouvé leur maîtresse qu’elle disparaît à nouveau avec le résultat qu’elles sont plus câlines que jamais en me suivant comme mon ombre dans toute la maison.

Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant avoir de vos nouvelles,

Marc et Marie-Claude (en Belgique)

Sometimes matters can be difficult to understand, seem illogical or take unexpected turns…

Take the seasons here in Mapangu, during the rain season, although there are often clouds and (as for example this week) it rains almost every day, the views are spectacular and visibility enables to clearly see hills more than 40km distant from where we are. At the moment we have a crystal clear view from the Cathedral of the Kasai river meandering away despite the sky being heavy with rain clouds. It does happen that in the morning some clouds linger in the valleys, but these disappear very quickly and do not prevent seeing distant objects in between them.

During the dry season, surprisingly, the atmosphere is constantly misty and during several months it is hard to see even the closest part of the river. It has nothing to do with dust blown by winter storms from the desert, as it sometimes happens in west African countries during the dry season. Here it is mist which makes everything wet (often our mosquito nets around the house are dripping with water in the morning) and our colleagues going to work on their motorbikes have to wear rain coats to avoid arriving completely soaked as if they had been caught in a downpour. Yet we can have up to 3 months without a single rainy day.

Another phenomenon which is unexpected relates to the palm trees, which are know to prefer constant moisture as these originate from equatorial forests where rainfall is continuous during most of the year. Here the palm trees have their peak production when the rain season starts and the productivity plummets shortly after the return of the rains. Our dry season lasts for about three months and as a coincidence (?) the peak production also lasts for about three months.

Finally, although you may think that the rains are cooling the atmosphere, the coolest period of the year is during the dry season and the warmest during the rain season. Here it is never really hot, probably in part because we are at about 750m above sea level, but the difference is still notable during the few months of dry season.

With the return of the rains I have to plan my bike trips or try to guess if it is likely to rain before getting started and it is clear that I am not yet able to master the local weather forecast. Earlier this week it rained during our lunch time and I thought it might resume later in the day so decided to take the car. Of course the rest of the day turned out to be bright and dry. I could have cycled without risk of arriving soaked at the office or on the way back home…

The following day there was not a cloud to be seen in the sky and I decided that it would probably not rain two days in a row, so went off to the office on my bike. Murphy’s law however kicked in and it rained on the way back home, not very heavily but enough to soak me and the road. The rain in itself is not really unpleasant as it is rather warm and actually pleasantly refreshing but it does make visibility more difficult because of the water on my glasses. However the main problem is the thin mud ai created on the road that makes it more slippery but worse gets caught in the cogs and wheels of the chain, which eventually blocks. When the chain blocks in the middle of a hill climb it is surprising to be suddenly at a stop, although fortunately I have not fallen and all it took was to push the bike by hand over a few meters while shaking off the mud before resuming the pedalling.

While this had nothing to do with rain or mud, I did not escape falling down this week because of a pig (there quite a few pigs wandering on the roads in search of the cooling water in the drains dug out along the road). This particular pig decided to cross just before my wheels and I did not manage to avoid it. Of course the animal screamed as if it was being slaughtered and I found myself spread out on the road at the great pleasure of some kids a little further along the way. Except for a bruised elbow and knee and an out of kilt handle bar (which I promptly set straight again) the damage was limited. However from now on I will be more careful with pigs knowing that they do not signal when changing directions or crossing the road.

Lastly, to stay on the subject of unexpected developments, after less than a week in Mapangu Marie-Claude unfortunately had to travel back to Belgium to assist Emilie who is strickly to lay down for the next months. Besides the need to have someone who can help with food and household chores, which Emilie is not allowed to do herself when alone, we thought it would also be better if she had some moral support during the coming months not being able to do much besides some reading and film watching. Our hairy friends are somewhat disoriented to have the house mistress disappear after having only just returned and as a result they are particularly cuddly and follow me everywhere around the house.

We wish you an excellent week hoping to hear from you,

Marc et Marie-Claude (in Belgium)

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Repartis pour un Tour – Gone for another Tour

English version below

Eh voila, après d’excellentes vacances passées principalement en Normandie, nous avons retrouvé notre petit nid congolais, attendus de pied ferme par tous et en particulier Makala (notre chienne) et Griezel (notre chatte).

Nos deux poilues sont en grande forme, Makala un petit peu grassouillette alors que depuis notre retour elle mange plutôt sans exagérations. En notre absence peut-être qu’elle mange pour compenser le stress et puis elle fait probablement moins d’exercices. Griezel est pareille à elle-même, pas grassouillette du tout et très câline (entre ses longues siestes).

Le potager n’est pas trop dégarni avec juste ce qu’il faut de place pour faire des nouveaux semis de légumes et fleurs avec toutes les semences que nous avons ramenées dans nos soutes.

La volaille a profité de notre absence pour se remettre à pondre, y compris les pintades, avec une moyenne de 3 œufs de pintades et un de poule par jour. Nos cuisiniers en ont distribué un petit peu, mais malgré cela nous nous retrouvons devant un stock de près de 100 œufs, dont certains ne sont plus de toute première fraîcheur… Pourtant nous avions donné instruction de ne pas stocker trop d’œufs, d’autant plus que pendant nos congés le générateur n’a pas fonctionné et qu’ils sont donc restés à température « ambiante »( pas aussi fraîche qu’en Europe à cette saison.)

En notre absence ausssi, une tornade a arraché une partie de la toiture et fait tomber le mât de transmission radio de la plantation, tout a été remis en ordre avant notre arrivée, même si le mât a manifestement été remis en place sans niveau… Nous avons eu une grosse pluie (sans vent) cette nuit et aucune fuite n’est constatée au lever, donc (touchons du bois) nous sommes bien au sec pour le moment. La végétation a manifestement bien profité des pluies de ces derniers mois car tout est luxuriant et vert, y compris la végétation autour de la maison où nous allons devoir faire un sérieux travail de coupe-coupe si nous ne voulons pas être tout à fait envahis pas les herbes, même si toutes les fleurs sont très jolies et donnent une merveilleuse touche de lumière à l’ensemble.

Etant tout juste de retour, nous n’avons pas énormément de nouvelles à partager. Nous n’avons passé qu’une journée (et deux nuits) à Kinshasa, logés dans notre habituel petit coin de paradis au Cercle Elais, pendant laquelle Marie-Claude a fait quelques rapides courses pour compléter nos réserves de nourriture car dans quelques semaines nous aurons à nouveau coup sur coup une série de visiteurs qu’il faudra nourrir, abreuver, etc. Comme cette fois-ci c’est le grand patron lui-même qui sera en visite sur la plantation, tout doit être au carré, y compris les logements, repas, état de la plantation et tout le reste, donc nous allons être bien occupés.

Cette fois, notre retour s’est fait direct à la plantation avec un vol affrété. L’avion était… très plein avec comme d’habitude les fonds pour la paie, les bagages (nous avions près de 130kg de bagages avec tous les accessoires ramenés de Belgique) et 480kg de nourriture (principalement pour les expatriés dont certains ont un grand appétit…) en plus de 8 passagers pas tous aussi sveltes que nous. Exceptionnellement l’avion est resté en attente sur notre piste toute la journée pour permettre à quelques visiteurs de faire un rapide tour de la plantation puis retourner à Kinshasa le jour même. Par la force des choses c’était une très courte visite, mais il semble que c’était juste ce qu’il fallait pour que deux de nos clients et un technicien puissent avoir un aperçu des opérations de Brabanta et ainsi être mieux à même de comprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas pour répondre à leur besoins ou souhaits. Au retour, le pilote a en plus accepté de faire un survol de toute la plantation, ce qui a permis aux passagers d’avoir une vue d’ensemble de la plantation et de prendre quelques belles photos malgré la courte visite.

Ce matin, après notre traditionnel petit déjeuner du dimanche avec une omelette au fromage (stock d’œufs oblige), nous avons été faire une promenade dans la plantation avec Makala. Malgré les fortes pluies de la nuit, le sable avait déjà absorbé la plus grande partie de l’eau et nous n’avons pas trop pataugé. Makala, qui était extrêmement enthousiaste de faire une promenade avait un peu la langue pendante au retour car il fait malgré tout une douce chaleur et sa toison a bien repoussé depuis sa dernière coupe (juste avant nos vacances).

Nos voisins sont eux aussi revenus avec un chien, un Rhodesian Ridgeback de 6 mois nommé Django, qui a déjà la taille de Makala et à en juger de la taille de ses pattes va certainement encore grandir (un peu). Les chiens ne se sont pas encore rencontrés, mais nous pensons qu’en faisant quelques balades de concert Makala acceptera la présence d’un autre canidé dans son territoire. Sinon entre Makala et Griezel c’est le grand amour car quand nous sommes revenus de notre balade ce matin le chat s’est précipité pour se frotter contre les pattes du chien avec des ronronnements de satisfaction, sa copine était revenue.

Finalement, pour ceux qui ont généreusement contribué au matériel scolaire, livres, jeux, etc. sachez que nous avons finalement tout reçu ici à Mapangu et distribué une grande partie aux différentes écoles en espérant que les élèves pourront en tirer avantage. En outre, grâce aux participations que nous avons collectées au travers de la vente des tapis du Kasaï, nous avons pu aider à la (re)construction de 3 écoles et financer les frais scolaires (minerval, uniforme, matériel scolaire) de 20 élèves. Merci encore mille fois pour votre générosité !

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

There we are, after excellent holidays spent mainly in Normandy, we are back in our Congolese nest, where we were expected eagerly by all and in particular by Makala (our dog) and Griezel (our cat).

Our two hairy companions are in great shape, Makala has probably gained some weight although since our return she does not seem to eat all that much. Maybe she has been stress eating during our absence and she has probably been exercising a lot less while we were away. Griezel is unchanged, certainly not fat and very kudly (in between long naps).

The vegetable garden is not too barren, with just enough space to plant new vegetables and flowers with all the seeds that we brought back in our luggages.

The poultry decided that our absence was the best time to start laying, including the Guinea Fowl, with an average of 3 or 4 eggs per day. Our housekeepers have distributed some, but despite that we find ourselves with a hoard of about 100 eggs, some of which are not too fresh any more… we did ask not to keep too many, especially given that during our absence the generator did not run and they have been kept at “ambient” temperature (not quite as cool as in Europe at this time of the year).

During our absence part of our roof was torn off and the plantation radio mast (which is located on our house) was flattened because of a tornado, but everything was back in working order for our return, although for the mast they clearly did not have a level… We had some heavy rain (without wind) last night and the house was free of water, so (touch wood) we appear to be safe and dry.

Nature has obviously benefited well from the rains these pas months as everything is luxuriant and green, including plants around the house that will need some serious pruning if we do not want to be completely invaded, even though there are loads of flowers that give a wonderful look to the whole setting.

As we have only just returned, there is not that much news to share. We spent one day (two nights) in Kinshasa, staying in our usual little Eden of the Elais Club, during which time Marie-Claude made some quick purchases to complete our food supplies because in a few weeks’ time we will have a sizeable group of visitors coming to Mapangu. As this time we will also have the big boss visiting, we need to make sure everything is ship shape, including housing, food, beverages, state of the plantation, etc., so we will be rather busy.

This time we flew directly to Mapangu in a chartered small plane. The flight was… very full with the usual funds for the workers’ pay, luggage (we had close to 130kg with all the items brought back from Belgium) and about 480kg of food (mainly for the expats, some of whom have huge appetites…) in addition to 8 passengers, not all as slender as we are. Exceptionally the plane stayed on our airfield for the whole day because we had some clients who wished to visit the plantation but had to return to Kinshasa on the same day. The visit was obviously very short, but apparently just enough to satisfy our visitors, on top of which the pilot circled the plantation on the way back, which gave the visitors an opportunity to see the whole plantation from above and take some good pictures.

This morning, after a traditional Sunday breakfast with cheese omelette (we have some egg reserves to go through), we went for a walk in the plantation with Makala. Despite the heavy rains of the night, all the water had already been absorbed by the sand and it was not unpleasant to walk in the dirt paths. Makala, who was extremely keen to go walking had her tongue trailing on the way back, after all it is rather warm and her hair has grown back quite nicely since her last trim just before our holidays.

Our neighbours have returned from their holidays with a puppy… a 6 month old Rhodesian Ridgeback that has already the size of Makala and may grow (a little bit) more judging by the size of its paws. The dogs have not met yet (Makala is not the most social with other dogs), but we think that by making joint walks with the dogs they should get used to each other and Makala might accept the intruder on her territory. Between Makala and Griezel it is great love and when we returned from our walk the cat came to rub itself on the dog’s legs with a loud purring, her friend was back.

Finally, for those who generously helped with school material, please be informed that everything finally arrived here in Mapangu and that a large part has been distributed to various schools, hoping that the students will be able to benefit from them. Besides, thanks to the money collected with the sale of the Kasai carpets, we were able to help (re)build 3 schools and fund the schooling (tuition fees, uniform, school material) of 20 students. Thank you again for your generosity!

We hope to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Derniers Préparatifs – Last Preparations

English version below

Ça y est, cette fois-ci l’avion a été confirmé et, avec seulement une semaine de retard et pas mal de rendez-vous à réorganiser, Marie-Claude a pu regagner la Belgique et même arriver juste à temps pour un déjeuner d’anniversaire familial à Bruxelles. Makala se demande pourquoi un des membres de la famille manque à l’appel et manifeste sa surprise en se frottant continuellement à moi, regardant la porte avec excitation et poussant des gémissements de toutes sortes. D’abord je pensais que c’était parce que j’étais en retard pour leur servir leur pitance (à Makala et Griezel), mais la pause ne dure que le temps d’engloutir le contenu de son bol pour ensuite venir voir si Marie-Claude est revenue.

Comme prévu la semaine avant, Marie-Claude a voyagé via Ilebo et les photos ci-joint sont principalement celles prises pendant le voyage en pirogue de Mapangu à Ilebo.

Comme je vais suivre dans une petite semaine, il y a quelques préparatifs à faire tant professionnels que privés. Du point de vue boulot, il faut d’une part préparer le terrain pour mon intérimaire pour qu’il soit au courant de tous les dossiers en cours, et comme il est lui-même en congé pour le moment cela nécessite la préparation de mémos et autres documents les plus détaillés possibles. En parallèle, il faut également préparer le conseil d’administration qui aura lieu le dernier jours de nos vacances, et comme je préfèrerais passer le moins de temps possible à des problèmes de boulot pendant les congés, j’essaie de préparer un maximum de choses dès maintenant, même si tous nos chiffres ne sont pas encore disponibles. A la maison, il se fait que pendant presque un mois aucun expatrié ne sera présent à la Cathédrale car les deux agronomes qui habitent à côté de chez nous seront absents eux aussi, l’un à cause d’une nouvelle affectation au Cameroun et l’autre pour des raisons de congé (mariage d’un ami en fait) et mission en Indonésie. Cela veut dire qu’il est difficile de justifier le fonctionnement du générateur pendant cette période et donc pas de courant pour faire tourner les congélateurs… Il faut donc tout déménager vers une autre maison près de l’usine pour ne pas devoir refaire nos réserves alimentaires depuis zéro et préparer la maison pour qu’elle soit opérationnelle sans électricité (préparation de la nourriture des animaux, fonctionnement de l’hydrophore, etc.).

La saison des pluies est maintenant bien rétablie, trop même diront certains car en début de semaine nous avons eu une mini tornade à Mapangu qui a arraché pas mal d’arbres, cassé beaucoup de branches, arraché une partie de la toiture de l’usine et de notre magasin central et, surtout, arraché la toiture d’une demi douzaine de maisons de nos travailleurs. Le tout a bien évidemment été suivi d’abondantes pluies et donc fait des dégâts considérables au contenu des bâtiments affectés. J’étais au bureau au moment où tout cela s’est passé et pas trop sur du moyen que j’allais emprunter pour retourner à la maison, car j’étais descendu en vélo. Mais aussi soudainement que c’était venu, le temps s’est éclairci et j’ai pu rentrer à bicyclette sans me faire détremper ou m’envoler pour découvrir qu’à la Cathédrale rien ne s’était passé.

Cette semaine nous avons réceptionné un colis avec tous les livres, jeux et autres matériaux scolaires qui ont été généreusement donnés par de nombreux d’entre-vous, ce pour quoi nous vous remercions beaucoup. Un merci tout particulier à Gilles qui s’est chargé de tout emballer et d’expédier tout cela au Congo. Parlant d’écoles, nous avons complété la construction et l’équipement de l’école primaire de Kalembe rivière (voir nouvelles précédentes) et une deuxième école, primaire elle aussi, est presque opérationnelle à Mapangu. Cette semaine des employés ont demandé de pouvoir ouvrir une troisième école “Brabanta” dans les locaux de nos anciens bureaux qui ne sont pas vraiment occupés avec juste une dernière année maternelle et une première année de primaire. L’idée est évidemment d’ajouter des classes dans les années à venir, si besoin juste des paillotes (qui à mon avis sont plus fraîches, mais ont l’inconvénient d’être assez sombres).

La rentrée scolaire, qui était prévue pour le 4 septembre, est pour le moment retardée car le gouvernement avait promis une augmentation aux instituteurs et ne l’a pas donnée, donc le personnel enseignant est en grève. Suite à cela les enfants ne sont pas venus à l’école (certains font plus d’une heure de marche entre leur domicile et l’école) et maintenant les enseignants prétendent qu’ils ne peuvent pas commencer les classes par manque d’élèves présents… cela devrait se régler dans quelques semaines. Mais cela veut dire que le matériel scolaire que nous venons de recevoir ne sera distribué que plus tard, lorsque nous serons certains que les enfants vont pouvoir en bénéficier.

Les prochaines semaines nous serons en Europe et auront donc la bonne excuse de ne rien avoir à raconter de spécial, donc ceci sont les dernières nouvelles pour un moment, mais que cela ne vous empêche pas de nous écrire.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Second time lucky, this week’s flight was confirmed and, with only one week delay and quite a few appointments to reorganise, Marie-Claude was able to make it to Belgium and even get there just in time for a family birthday lunch in Brussels. Makala is clearly wondering why someone is missing in the house and demonstrates this by profusely rubbing herself against my legs, watching the door with excitement at every noise and making all sorts of noises. First I thought it was because I was late with Makala and Griezel’s food, but the pause only lasts long enough for them to empty their bowls and then the look-out for Marie-Claude resumes.

As would have been the case the week before, Marie-Claude travelled via Ilebo and the attached pictures are mainly those taken during her trip in a dugout canoe to Ilebo.

As my turn comes in about a week, there are some things that need to be prepared as well for work as in the house. Work wise, I need to prepare things for my replacement so that he is up to speed on all ongoing matters and files, and, because he is himself on holidays at the moment, all this needs to be done in writing and in an as detailed manner as possible. As it happens, our next board meeting is scheduled for the last day of our holidays and since I would prefer not having to spend to much time preparing this while on leave, I am trying to have as much as possible ready now, even though are numbers are not out yet for the required reports.

At home, it will be such that coincidentally no one will be present on the Cathedral site for almost a month, because the two agronomists living close to us will both be away as well, one because she has been posted to a new job in Cameroon and the other because of leave (to attend his best friend’s wedding) and a short assignment in Indonesia. This means that we can hardly keep the generator running for empty houses and therefore there will be no power to keep the freezers cold… Thus all the food needs to be moved to a freezer in another house closer to the mill to avoid starting from scratch when we come back and make sure the house is OK without electric power (preparing the animal food, water pump, etc.). 

The rain season has now truly started, even too much for some because earlier this week we had a mini tornado in Mapangu that ripped out quite a few trees, broke a lot of branches, damaged part of the roof of the mill and the warehouse and, worst, ripped off the roof of several of our worker’s houses. Of course all this was followed with some heavy rains and created quite some damage to the contents of the affected buildings. I was in the office at the time and was wondering how I would manage to get back home as I had cycled down from the Cathedral earlier in the afternoon. But, as suddenly as it had come, the weather cleared up and I was able to bike back home without getting wet or blown out of the way to find out that at home not a single drop of rain had fallen.

This week we received boxes containing all book, games and other school material that many of you have generously donated, for which thank you very much. A particular thank you goes to Gilles who organised the packing and sent everything to Congo.

Talking about schools, we have now completed the construction and equipment of the primary school in Kalembe Rivière (ssee previous postings) and a second (also primary) school is being completed in Mapangu. This week we also received a request from some of our employees to be allowed to open a third “Brabanta” school in our former office building, which have little use at the moment and are conveniently located between the church and the hospital. This latter school will only have a nursery and first primary class. It is obviously the plan to later expand the school with other classes, if need be just with straw huts (which are anyway cooler but also darker).

The school year, which was due to start on September 4th, has been delayed because the teachers are on strike for not having received the raise that had been promised earlier on by the government. Obviously children have refrained coming to school (for some of them more than an hour’s walk each way) and now teacherss claim that they are unable to give classes because of the poor attendance… which should resolve itself in the next few weeks. But this means that we will wait before distributing the school material we just received until we are certain that the children will benefit from it.

As from next week we will be in Europe with little to tell that you would not know about and therefore an good excuse to put this blog on hold for a while. This should not stop you from writing to us.

We look forward hearing from you soon,

 

Marc & Marie-Claude

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Faux Départ – Aborted Departure

English version below

Comme vous ne l’ignorez pas, mis à part le Kasaï et beaucoup de patience, les seuls moyens pour voyager entre Mapangu et Kinshasa sont soit la route  (enfin piste pour une bonne part) soit l’avion.

La route (piste) n’arrive plus jusqu’à Mapangu ou plutôt la piste n’a pas disparu, même si elle semble être dans un état défiant les talents des meilleurs chauffeurs, mais le bac qui permet de faire la liaison jusque Mapangu est totalement hors service depuis plus de 6 mois. Il n’est toutefois pas totalement impossible de relier Mapangu et Kinshasa par la route en faisant une partie du chemin en pirogue. La voiture peut arriver depuis Kinshasa jusqu’à un petit port sur le Kasaï appelé Dibaya en une journée et demi de route et à partir de là il y a environ 6 heures de pirogue motorisée pour arriver jusqu’à Mapangu. La piste jusque Dibaya est, paraît-il, pas trop mauvaise pour avoir été empruntée par certains de nos collègues sinon bloqués à Kinshasa, enfin disons que l’un nous a dit qu’il n’avait pas trop souffert et l’autre (qui n’avait pas encore fait beaucoup de piste ici ou ailleurs) nous a dit qu’il ne voyagerait plus jamais de cette manière là. Voyager via Dibaya nécessite une certaine organisation car il faut que la voiture et la pirogue y arrivent plus ou moins en même temps pour éviter de passer trop de temps à attendre ou (pis) d’être obligé d’y passer la nuit (parce que la pirogue ne peut pas voyager sur le Kasaï dans le noir). Nous avons organisé quelques voyages via Dibaya pour permettre à des collègues de voyager de ou vers Kinshasa avec leur famille ou quand il n’y a pas d’avion et jusqu’à présent la coordination voiture-pirogue s’est plutôt bien déroulée.

L’autre alternative, beaucoup plus confortable et rapide, est évidemment de voyager en avion, soit directement jusqu’à notre piste sur la plantation, soit via Ilebo qui n’est qu’à 2h1/2 de pirogue de Mapangu. C’est en avion, via Ilebo, que Marie-Claude devait rejoindre Kinshasa afin d’y prendre son avion pour Bruxelles vendredi passé. Jeudi (la veille donc) un peu en dernière minute, l’épouse d’un de nos collègues a décidé elle aussi de voyager avec le même avion pour aller résoudre un problème de visa en Afrique du Sud. J’ai donc appelé la compagnie aérienne pour m’assurer qu’il y aurait encore une place pour un deuxième passager Brabanta dans l’avion pour Kinshasa. Il m’a dit qu’il me rappellerait en début d’après-midi… pour nous annoncer que le vol était annulé à cause d’un nombre insuffisant de passagers.

L’alternative aurait été d’organiser un voyage par la route, mais il y a un petit détail supplémentaire qui pose problème, outre le fait qu’il faut d’abord faire venir une voiture depuis Kinshasa jusque Dibaya, Marie-Claude n’est pas en possession de son passeport qui est à Kinshasa pour l’obtention d’un visa permanent. Voyager à travers le pays sans passeport n’est pas une option en temps normal, mais certainement pas en cette période d’incertitude économico-politique et donc pas vraiment recommandé comme solution de voyage dans ce cas-ci.

C’est ça l’Afrique, ou plutôt “c’est ça le Congo”! Les choses ne se passent jamais comme prévu et le retour de Marie-Claude est donc retardé d’une semaine, ce qui est loin de me déplaire même si à cause de cela elle rate un week-end qu’elle avait prévu de passer avec Emilie à Bordeaux et a du réorganiser une série de rendez-vous, mais voilà c’est le prix à payer quand on vit dans un endroit un peu plus isolé que les autres.

Parlant de visa, les expatriés bénéficient généralement d’un visa dit “d’établissement” valable deux ans qui nécessite en plus un visa d’entrée et de sortie pour quitter le pays sans perdre son visa d’établissement. D’une part c’est compliqué pour nous parce que toutes ces démarches doivent nécessairement être faites à Kinshasa et nous oblige donc à rester sans passeport à Mapangu pendant des périodes plus ou moins longues. D’autre part ce sont des démarches onéreuses car, outre le coût officiel des différents documents qui doivent être obtenus, ici il faut aussi “motiver” les agents responsables. En plus de tout cela, l’obtention d’un visa d’établissement dépend de l’approbation des autorités, qui doit être publié au journal officiel, car les expatriés ne doivent pas prendre des emplois qui pourraient être assurés par des nationaux avec les mêmes qualifications.

Les expatriés ayant une longue expérience de vie au Congo peuvent obtenir un visa “permanent” qui a l’avantage d’être à durée indéterminée (donc pas de procédures de renouvellement tous les deux ans), ne nécessite pas de visa d’entrée et de sortie et permet de fait le droit de travailler au Congo sans besoin d’autorisation supplémentaire. Ayant déjà vécu et travaillé au Congo (Zaïre à l’époque) dans les années ’80, je pensai régler cela sans trop de souci. Mais, entre nos différents déménagements entre les années 80 et maintenant et l’incendie de Heidehof résultant dans l’empaquetage sauvage de nos effets, ben, je n’ai pas retrouvé nos passeports de l’époque… Heureusement, Marie-Claude étant née au Congo (belge à l’époque), nous avons droit à un visa permanent, raison pour laquelle nos passeports étaient restés à Kinshasa. Il était prévu de les remettre au pilote de l’avion qui venait chercher Marie-Claude à Ilebo, ce qui est maintenant partie remise pour quelques jours.

Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront en bonne forme et n’hésitez-pas à nous donner des vôtres,

Marc & Marie-Claude

Mante bien dodue – Fat Praying Mantis

Masque traditionnel en bois et cuivre – Traditional mask in wood and copper

Grâce à Marie-Claude mon bureau a des rideaux –
Thanks to Marie-Claude my office has curtains

Vue du bureau – View from the office

 

As you know, other than the Kasai river and a lot of patience, the only ways to travel between Mapangu and Kinshasa is either by road (rather by track for a significant part) or by air.

The road (track) no longer reaches Mapangu, in fact the track has not disappeared (even though its state defies even the best drivers) but the ferry that allows the track to reach Mapangu has been out of service for the better of 6 months. It is however not totally impossible to link Mapangu and Kinshasa by road, if you are willing to travel part of the way in a dugout canoe. A vehicle can reach a little river port on the Kasai called Dibaya after about a day and a half of driving and from there it takes about 6 hours to reach Mapangu with a motorised dugout canoe. The track to Dibaya is said to be in reasonable condition according to some of our colleagues who were forced to travel that way to avoid being stuck in Kinshasa. One said he did not suffer too much, while the other (who has little experience in travelling on dirt roads) said he would never travel that way again. Travelling via Dibaya requires some organisation because the car coming from Kinshasa has to meet the dugout canoe in Dibaya early enough to allow for the canoe to reach Mapangu during day time, otherwise there is no choice but spending the night in Dibaya (which may be a worse experience that the actual dirt road trip). We have already organised a number of trips via Dibaya to enable people to come or go to Kinshasa (including expatriates) and so far the coordination has been rather good.

The other alternative, much more comfortable and faster, is obviously to travel by air, either directly from our air strip in Mapangu or via Ilebo, which is only 2h1/2 bu dugout canoe from Mapangu. It is by air, via Ilebo, that Marie-Claude was supposed to travel last Friday to Kinshasa to continue the same evening with a flight to Brussels. Thursday (thus the day before), as a last minute decision, the partner of one of our colleagues decided to travel on the same flight to Kinshasa in order to solve some visa problems in South Africa. I therefore called the aircraft operator to make sure that an extra seat would be available on the air-plane to Kinshasa. He said he would call me back in the afternoon… to announce that the flight was cancelled due to a lack of passengers.

The alternative would have been to organise a trip by road, but there is a slight hiccup because, besides the fact that the car has to come from Kinshasa (which takes 2 days remember), Marie-Claude does not have her passport, which was sent to Kinshasa in order to obtain a permanent visa. Travelling across the country without a passport is not an option, especially not during these uncertain political times and therefore not really recommended in this case.

That’s Africa, or rather “that’s Congo”! Things never happen as planned and Marie-Claude’s trip to Belgium is therefore postponed for a week. I am certainly not complaining, even though because of this she will miss a week-end in Bordeaux with Emilie and will have to reschedule a number of appointments made well in advance. That’s the price to pay when you live in a place that is somewhat more remote than others.

Talking about visas, expatriates in Congo generally obtain a so-called “establishment” visa valid for two years in addition to which one requires an exit and entry visa (valid for no more than 7 months) to make it possible to leave and come back without losing the establishment visa. On the one hand these kind of visas are tedious because every so often they need to be renewed and this can only be done in Kinshasa, so during that time we are without travel documents on the plantation. On the other hand these processes are also rather costly because beside the “cost” of the visas the employees need to be given some encouragement to avoid having a passport stuck for months with the local authorities. In addition to all this, an establishment visa needs to be approved by a “committee” and published in the official journal, because expatriates are not supposed to fill positions that could be taken by locals with the same qualifications.

Expatriates with a long living and/or working experience in Congo may get a “permanent” visa, which has no expiry date and therefore does not need to be renewed every two years, does not require an exit and entry visa and allows in fact the bearer to work in Congo without extra permits.

Having lived and worked in Congo (Zaïre then) in the 80ies, I assumed it would be no problem for us, but between our multiple moves and the fire of Heidehof requiring urgent boxing of our belongings… I was not able to lay my hands on my old passports. Fortunately, Marie-Claude being born in Congo (Belgian back then), we are entitled to our permanent visas, reason why our passports are in Kinshasa. The plan was to give the passports to the pilot of the plane that was due to come last Friday to Ilebo, which is now postponed for a few days.

We hope this news finds you well and look forward hearing yours,

Marc & Marie-Claude