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Nuit de Jour – Night Day

La saison des pluies est supposée avoir commencé, mais les pluies sont encore très espacées et le niveau des rivières est toujours au plus bas avec toutes les difficultés de navigation que cela comporte.

Ainsi, pas plus tard que cette semaine nous avons failli devoir arrêter notre usine à cause du manque de place de stockage, et puis, un peu comme Zorro, à la dernière minute, une barge a réussi à rejoindre notre port et nous avons pu la charger in extremis. Cela n’a malheureusement pas duré car peu de temps après les autorités s’en sont mêlées, sous prétexte d’une “taxe” que nous n’aurions pas payée, bloquant purement et simplement toutes les barges en attendant l’issue de prétendues négociations. Je vous passe les détails, mais le résultat est qu’en moins d’une semaine nous en étions à nouveau au même point… prêts à mettre les opérations à l’arrêt.

Je vous rassure, finalement nous avons réussi à résoudre nos différents avec les autorités, libéré les barges et pu continuer à récolter et usiner nos régimes. Mais n’oublions pas que nous sommes au Congo et que les choses ne s’arrêtent pas là, ainsi, à peine deux jours après le départ des barges chargées avec notre huile, nous avons été informé que le convoi de barges avait heurté des rochers et que pour sauver les barges il était nécessaire de vider une partie de l’huile dans le Kasaï… rien n’est parfait.

Ce n’est pas parce qu’il ne pleut pas encore beaucoup que nous n’avons pas les prémisses de sérieuses précipitations. Ainsi cette semaine nous avons eu une expérience extraordinaire , à la limite de l’incroyable!
Jugez-en donc: vers 9h30 du matin, alors que normalement le jour est bien engagé, il a fait soudainement nuit noire. Noire au point d’avoir besoin d’une lampe de poche pour trouver son chemin à l’extérieur… Mis à part une vague lueur à l’horizon, on m’aurait à ce moment-là annoncé que nous étions témoins d’une éclipse totale que je ne l’aurais pas mis en doute. Cela n’a duré que quelques minutes et bien entendu a été suivi d’une sérieuse averse, mais rien comparativement à cette obscurité profonde qui laissait présager une sorte de catastrophe climatique.

Aujourd’hui (dimanche) nous avons eu tous les expatriés à la maison pour un lunch, suivi de tennis, quilles finlandaises et pétanque pour les “courageux”, certains ayant préféré aller faire la sieste après ce qui était un déjeuner plutôt pantagruélique (poulet aux arachides, salade de quinoa, cochon de lait à la portugaise, riz, bananes plantain, etc. suivi d’un choix de trois desserts), le tout arrosé d’une rouge du Douro et/ou de bière angolaise. Bref c’était un choix entre s’écrouler ou faire de l’exercice pour éliminer tout cela.

Ci-dessous quelques photos, dont celles d’insectes extraordinaires observés dans le jardin et la maison, et une opération de sauvetage d’un serpent tombé dans notre citerne à eau de pluie que Marie-Claude a repêché avec un seau au bout de la corde.

C’est la dernière semaine pour Marie-Claude avant son retour en Europe, deux semaines avant moi pour passer quelques jours avec nos petiots et compléter l’une ou l’autre démarche avant de passer des vacances paresseuses à Montreuil l’Argillé où nous espérons avoir la visite de nos amis et famille.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

The rain season is supposed to have started, however rains are still unfrequent and the level of the river is still at its lowest with all the problems that this entails for navigation.

As a result, no later than this week we were almost forced to stop the mill because we ran out of storage space, when at the very last moment, somewhat like Zorro, a barge managed to reach our port and we were able to load oil during the night. However this did not last very long because the local authorities then decided that, because of some tax that they decided we should pay, the barges should be put on the chain and prevented from moving until we could come to an agreement. Without going into details, this meant that within the week we were again at the same point… ready to stop the mill because we could not offload our oil.

Rest assured that we finally managed to settle the matter, the barges were freed and we could resume our harvest and milling operations. However don’t forget that we are in Congo and matters are not done as easily, so only a couple of days after the barges left with our oil the convoy hit some rocks and two of the barges almost sunk, which was avoided at the cost of “some” quantity of oil being offloaded in the river… nothing is perfect.

It is not because it does not rain much yet that we do not have the foreplay of serious downpours. This week we had an extraordinary experience, almost unbelievable! Imagine that at 9h30 in the morning, when the day is bright and shiny, it suddenly became pitch black outside. Dark to the point that you would need a torch to find your way outside… Save for the very vague outline of the horizon to the west, if someone had told me then that we had a total eclipse I would have believed it without any doubt. It only lasted a few minutes and was of course followed by a serious amount of rain, but nothing compared to the climatic catastrophe that this deep darkness could have announced.

Today (Sunday) we invited all the expatriates home for a lunch, followed by tennis, finish bowling and pétanque for the “brave”, others having decided that an afternoon nap was called for after a rather abundant amount of food (peanut sauce chicken, quinoa salad, roasted piglet Portuguese wise, rice, plantain bananas, etc followed by no less than three different desserts) moistened by a nice Douro red wine and/or beer from Angola. It was therefore a choice of collapsing there and then or doing some exercise to work it all off.

Above you will see pictures of some extraordinary insects found in the garden or at home and a salvage operation conducted by Marie-Claude for a snake that fell into our rain water tank, which she lifted to safety with a bucket and a piece of rope.

It is Marie-Claude’s last week before returning to Europe, two weeks ahead of me, to spend some days with our little ones and deal with some administrative matters before spending lazy holidays in Montreuil l’Argillé, where we hope to have the visit of family and friends.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Lele

Nous sortons d’une série ininterrompue de visiteurs et la dernière semaine, durant laquelle nous avons eu la visite de l’un de nos administrateurs, responsable des plantations de palmiers du groupe, a été particulièrement intense et passionnante, mais nous a empêché de nous consacrer à nos nouvelles de la semaine… Nous voici donc de retour avec les derniers potins de Mapangu.

La visite de notre Boss fut très intéressante et utile car nous faisons face à plusieurs problèmes qui, pour être proprement analysés, exigent des connaissances et/ou apports extérieurs et nécessitent de prendre des décisions et actions qui ne seront pas sans conséquences pour la plantation.

L’un de ces obstacles est évidemment la capacité de notre huilerie car, si nous avons dû jeter des régimes cette année ce n’est rien comparé au pronostic pour les prochaines années quand une bonne partie de la jeune plantation va entrer en pleine production. L’extension de notre usine va demander des investissements importants dépassant largement notre capacité d’autofinancement et pour lesquels nous allons donc devoir nous battre car le climat politico-économique de la RDC n’est pas exactement favorable pour attirer des investisseurs extérieurs.

Un autre problème auquel nous devons faire face est une maladie qui semble affecter des parties de la plantation. Des mesures d’intervention sont nécessaires et il était important de mettre les procédures au point avec les experts du groupe car nous allons devoir arracher des palmiers… snif!

Et puis il y a le terrorisme fiscal qui ne semble pas vouloir perdre de son enthousiasme, maintenant les autorités en sont à bloquer nos barges si nous ne payons pas les montants de taxes et pénalités, inventées de toute pièce, voire bloquer nos comptes à la banque. Nous consacrons plus de 50% de notre temps à essayer de réfuter ces notes de perception illégales plutôt que de gérer la société qui n’est pas sans ses difficultés propres. Jugez-en plutôt: outre la production que nous avons dû jeter, les cuves de stockage sont à présent pleines et à force de bloquer les barges nous risquons de devoir arrêter l’huilerie dans les prochains jours.

Au cours de la dernière semaine nous avons bien évidemment fait le tour de la plantation, rencontré tous de manière formelle et moins formelle et pour faire quelque chose d’original nous avons pris l’un des derniers petits déjeuners en admirant le lever du soleil depuis la plateforme d’observation construite dans un des grands arbres de la plantation, c’était magique car la journée était bien dégagée et le lever du soleil magnifique!

Dans notre dernier message nous vous avions parlé du livre de l’anthropologue Mary Douglas qui a vécu près de 3 ans dans un village “Lele”, qui est la tribu qui vit dans la partie du Kasaï où nous sommes basés. Son séjour date de la période coloniale et les choses ont probablement évolué depuis, mais l’étude reste néanmoins fort intéressante et semble se confirmer dans certains des évènements que nous vivons ici.
Ainsi  peut on lire que dans le village Lele  il y a un strict respect de l’ancienneté pour déterminer qui sera le chef du village: c’est l’homme le plus âgé quel que soit sa lignée et/ou ses capacités intellectuelles. Le pouvoir repose également sur le contrôle sur les femmes et généralement l’homme le plus âgé du village est aussi celui qui contrôle le plus de femmes car outre ses épouses privées (les siennes et celles héritées de son père), il a un contrôle absolu sur ses filles, petites-filles et arrières-petites-filles matrilinéaires, ainsi que des femmes communautaires.
Le contrôle de l’homme sur sa descendance matrilinéaire est tel que lui seul décide à qui vendre une femme de sa descendance et même choisir de garder une ou plusieurs de ses petites-filles pour son propre “usage” de femme. Les filles sont généralement mariées dès 15 ans tandis que les hommes ne peuvent acheter une femme privée que vers 35 ans pour limiter la concurrence à la tête du village.
Le prix d’une femme est tel que les jeunes hommes n’ont pas les moyens de payer le prix demandé sans l’aide du village et sont ainsi contraints d’attendre d’avoir l’âge requis à moins d’aller voler une femme dans un village voisin (ce qui est du reste encouragé pour accroître la richesse du village).
Pour limiter la convoitise des jeunes hommes et/ou les adultères, le village met des femmes communautaires à la disposition des jeunes. Les femmes communautaires sont dispensées des tâches ménagères telles que par exemple la cuisine, la collecte de combustible ou d’eau et sont prises en charge par leur mère et d’autres femmes du village qui lui apportent sa nourriture et l’eau dont elle à besoin. Les hommes de son groupe communautaire doivent lui offrir un tapis de sisal à chaque visite, dont elle pourra garder environ la moitié, le reste étant donné au village. La femme communautaire peut devenir femme “privée” à un moment donné et dispose pour cela d’un atout puisqu’elle peut payer une partie de son “prix” avec les tapis qu’elle aura accumulé pendant son service communautaire.

Les fils vivent généralement écartés de leur père, car concurrence potentielle dans l’usage des femmes de la maison ou de l’autorité, et cherchent généralement à vivre à l’écart avec un groupe de jeunes du même âge qui deviennent ainsi presque plus importants que ses frères de sang. Ils choisissent souvent de migrer vers un autre village où ils seront admis dans un groupe correspondant à son âge et moyennant une paiement (en tapis de sisal) au village pourra bénéficier des services de la femme communautaire de son groupe.
Quand une personne devient trop “concurrentielle” elle risque d’être perçue comme responsable des maux du village, maladies, perte de bétail, mauvaise chasse, etc. voire accusée de sorcellerie et si son comportement ne change pas peut même être soumise au test du poison (si la personne survit c’est un sorcier et il/elle est tué(e) et sinon il/elle était innocent(e)… ça ne vous rappelle rien ? )

Tout cela, c’était il y a 50 ans, mais nous avons quand même perdu un de nos travailleurs cette semaine tué par les gens de son village parce qu’accusé de sorcellerie et la “vente” des femmes est encore d’actualité (outre les tapis il faut maintenant payer en monnaie sonnante et trébuchante), même si les femmes ont un peu plus leur mot à dire dans le choix du partenaire. Pour ce qui est des femmes communautaires… Certains disent que la tradition perdure. Il est certain que les femmes sont généralement beaucoup plus jeunes que leur mari car se marier reste encore le privilège des hommes “mûrs”, entre autre à cause du prix de la dote.

Voilà pour les nouvelles de cette semaine. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Our uninterrupted series of visitors has come to an end with the departure of one of our board members, in charge of the groups palm oil plantations, whose visit was particularly intense and enlightening, but left us no time to write our blog last week. Here we are back with the latest gossip from Mapangu.

Our Boss’ visit was very interesting and fruitful because we are facing several problems that require outside expertise and decisions to be made that will not be benign for the plantation.

One of our major hurdles is the capacity of the mill because the amount of fruit bunches that we had to throw away is nothing compared to what will happen next year, when large parts of the young plantation will enter into significant production. The expansion of our mill will require significant investments that are way beyond our own financing capacity and for which we therefore require external financing that will be tough to get given the current political and economic standing of the DRC.

Another problem that we have to manage is a disease that affects  parts of the plantation. We will need to take corrective measures, which might require destroying some of our palm trees after all these years of tender love and care… snif!

And then we have fiscal terrorism that does not seem to abate, now authorities have come to put our barges on the chain unless we pay the taxes and penalties that they have created and even threaten to seize our bank accounts. We must be spending more than 50% of our time trying to fend off illegal claims from all kinds of state services rather tan manage the company. After being forced to throw part of our production away due to insufficient milling capacity, now we might have to stop the mill altogether in a few days because of blocked barges and no storage capacity.

During the past week we have obviously been touring the plantation, met with most of the staff in a formal or less formal manner and to conclude with something unusual we had one of our last breakfasts on a platform built in a tree on the top of a hill. It was magical because we were fortunate enough to have a clear day and a magnificent sunrise.

In our last posting, we mentioned a book by an anthropologist, Mary Douglas, who spent about three years in a local “Lele” village, which is the tribe present in the Kasai area where we are also located. Her stay here dates back to the colonial times and things have most certainly evolved since, however some aspects somehow seem to coincide with our own observations and makes it a very interesting read.

The author explains that in a Lele village there is an absolute respect of age and the eldest man of the village, whichever his lineage or mental capabilities, will be the head of the village. The village chiefdom is also linked to the control over women and generally the eldest man of the village is also the one who has the most women under his control because besides his private wives (his and those inherited from his elders), he has absolute control over his daughters, grand-daughters and great-grand-daughters, as well as the communal women.
Control of a man over his matrilineal his female offspring is such that he only will decide to whom the women will be “sold” and may even choose one or several of his grand-daughters for his own “use” as wife. Girls are generally married at the age of fifteen, while men tend to marry when they reach the mature age of 35 to limit competition for the village chiefdom.
The cost of a woman is such that young men cannot afford to pay the requested price without the help of the village and must therefore wait, unless they “steal” a girl from a neighbouring village (which is actually encouraged to enrich the village).
To limit the lust of young men and/or adultery, the village has communal women that are at the disposal of a given age group of young men of the village. The communal women are given a special statute where they are not required to execute household chores such as cooking, collecting fire wood or water and are taken care of by their mother and/or other women of the village. Men of her “group” have to pay her with a woven sisal carpet every time they “visit” her, of which she can keep about half, the rest being given to the village (head). The communal women can eventually become a private wife and has an advantage over other women in that she can pay part of her “price” with the carpets she has collected during her communal service.

Sons usually live away from their father from a young age, to avoid competition in the use of the women of the household or power, and generally live with other young men of the same age group, which therefore become more important than their own blood relatives. They would also choose to move to another village, where they will join a group of their age and benefit the use of the communal women after paying a kind of entry fee.

When a person becomes a potential threat to the authority of the village or an elder of a family, he/she may be accused of being responsible of all the evil befalling on the village such as sickness, loss of animals, unsuccessful hunt, etc. and sometimes accused of sorcery. In case the behaviour of the person does not improve he/she may be given the poison test (if he/she survives he/she is a sorcerer and is killed and if not he/she was innocent)… does it remind you of anything?

All this was written 50 years ago, but we have lost one of our workers, killed by his fellow village people on the grounds that he was a sorcerer and the “sale” of women is still going on (although in addition to carpets money is now also required), even though women seem to have a greater say in the choice of their partner. As to communal women, some say it is still the case in some villages. It is obvious that women are generally much younger than their husbands as marrying remains very expensive and only more mature men can afford the cost.

That’s it for this week. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Congés – Leave

Nous profitons encore une semaine de la présence de Grégoire qui continue sa découverte du Congo en général et de Mapangu en particulier. Je laisse à Grégoire la liberté de décrire son expérience, mais dans l’ensemble il semble plutôt satisfait de l’aventure. Nous sommes maintenant à nouveau “en famille” à la Cathédrale car notre autre visiteur est reparti pour la Belgique après six semaines de présence à la Brabanta. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était content de rentrer à la maison, mais j’ai l’impression que, malgré son expérience d’autres pays africains, il ne se sent pas une âme d’expatrié ou d’agronome dans le Kasaï.

De mon côté, d’une part parce qu’il y a plein de petites choses que je voudrais faire dans la maison, d’autre part parce que j’ai bien plus de jours de congé que je ne pourrai prendre lors de notre prochain retour en Europe, et finalement parce que la perspective de profiter de quelques jours complets et d’affilées ensemble dans “notre maison” (sans devoir courir dès 4h30 du matin) j’ai décidé de prendre quelques jours de vacances locales depuis samedi.

Ce “congé” sera un test car tout le monde sait évidemment que nous sommes présents sur la plantation et ils auront sans doute du mal à ne pas faire appel au DG pour l’une ou l’autre chose, malgré le fait qu’un intérimaire a officiellement été désigné. Jusqu’à présent cela ne s’est pas trop mal passé, mais c’était relativement plus facile pendant le week-end, reste à voir comment cela se passera durant la semaine.

Nous continuons à recevoir des petites pluies éparses qui donnent un coup de vert à la nature et nous économise les besoins d’arrosage du jardin.
Jardin potager qui se développe avec abondance, même si certaines de nos expérimentations ne portent pas toujours leurs fruits. Ainsi nous avons semé des plants de courgettes qui sont absolument débordants de vie avec des feuilles et des fleurs qui se développent dans tous les sens, mais de courgette (même toute petite) pas une trace. Les trois plants d’asperges qui ont daigné pointer le bout de leur nez ( sur les 13 griffes plantées) se développent tranquillement, mais il faudra sans doute attendre l’année prochaine avant de pouvoir déguster les premières pousses. Par contre nous sommes inondés d’épinards (tétragone et variété locale), de salades diverses (y compris de la roquette) et les fenouils se développent de manière spectaculaire.

Il en va de même pour l’artémisia, notre remède contre la malaria, dont nous avons finalement pu faire croître des semences (originaires du Kenya et du Sénégal, donc mieux adaptées au climat d’ici) dont le développement est sans comparaison avec celui des semences que nous avions ramenées de Belgique. Non seulement nous devrions avoir largement de quoi nous prémunir nous-mêmes, mais probablement nous aurons assez de feuilles et semences pour en distribuer à d’autres personnes intéressées.

Ce matin, nous avons invité nos voisins de la Cathédrale et un de nos collègues vivant à Mapangu à venir partager un petit déjeuner aux crêpes. Pour l’occasion Marie-Claude a expérimenté une version à la farine de quinoa et fécule de maïs (quinoa moulu maison) car l’une de nos voisines ne tolère pas le gluten. Malheureusement pour elle la quantité de crêpes au quinoa était limitée, car elles étaient absolument délicieuses aussi et beaucoup ont voulu y goûter!  Pour agrémenter les crêpes, en plus du yaourt fait maison, crottes de souris ramenées par Grégoire et confitures diverses; nous avons également préparé du guacamole, que Marie-Claude a relevé avec une toute petite quantité de pâte de piments du jardin. Après l’avoir goûté, Marie-Claude s’est rendue compte que même le petit peu de piment était peut-être de trop et nous avons essayé de l’adoucir avec du yaourt. J’ai goûté une petite pointe de couteau du guacamole “adouci” et j’en ai eu les larmes aux yeux (pas seulement parce que c’était bon 😉 )

Depuis que Grégoire est arrivé il n’arrête pas de s’entendre dire combien la vue depuis la Cathédrale est spectaculaire une fois que la brume de saison sèche s’est dissipée. Du coup chaque matin il scrute l’horizon en espérant pouvoir profiter de cette fameuse vue avant de devoir quitter la plantation. Les petites pluies n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à dégager suffisamment l’horizon.

Mis à part toutes les activités “habituelles” de Marie-Claude, elle a commencé à apprendre le Kikongo de manière plus systématique avec un livre qui nous a été prêté par le Père Léon, car c’est la langue la plus courante ici.
De mon côté, également grâce au Père Léon mais aussi de part le temps qui se libère suite à mon essai de “congé sur place”, j’ai commencé à lire un livre écrit par une anthropologue qui a vécu pendant 3 ans dans un village local. C’est un récit d’une expérience d’il y a près de 60 ans, néanmoins cela permet d’avoir une meilleure idée sur les us et coutumes locaux, jusqu’à présent c’est plutôt édifiant… Je vous en dirai plus dans une prochaine édition.

Voici pour nos dernières nouvelles, que nous espérons vous trouver bien. A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Régimes jetés – Discarded fruit bunches

Ecole de Shanga – Shanga school

Grégoire dans son engin – Grégoire in his vehicle

Grégoire & Griezel

 

We have one more week of Grégoire’s presence to enjoy. He continues his discovery of Congo in General and Mapangu in particular. I leave it to Grégoire to describe his experience, but overall he seems to enjoy the adventure. We are once again just “family” at home as our other guest returned to Belgium last Friday after six weeks of presence at Brabanta. I will not go as far as saying that he was happy to go home, but he gave the impression that, despite his prior experience living in Africa, that he did not feel the Kasaï to be his destiny as an expatriate.

On our side, first because there are so many little things that need to be done in the house, secondly because I have more holidays than I will be able to take during our next trip to Europe and, finally, because the idea of spending a few days “at home” (without having to get up at 4h30 in the morning) sounds quite appealing, I decided to take a few daus of locally starting yesterday (Saturday).

This local “leave” will be a test because everybody obviously knows that we are present in the plantation and it will probably be difficult not to call on de GM for one matter or another, despite the fact that interim GM has been officially assigned. Until now we have not had too many calls, but being the week-end the real test will start on Monday, so let’s keep our fingers crossed and hope that we will be able to have some peace and quiet at home.

We continue to have the odd showers, which green up our surroundings and reduce the need to water the garden in general. The vegetable garden is bursting with plants of all kinds, even though our trials do not all bear fruit as expected. For example we have sown some courgettes and the plants do wonderfully producing more leaves and flowers than we have ever seen in our garden in Belgium, but we are yet to see the first little bit of harvestable fruit. The three asparagus plants that have finally decided to grow (out of 13 planted) are growing quietly, but we will probably have to wait another year before being able to taste the first shoots. On the other hand we are swamped with spinach (Tetragone and local), all kinds of salads (including Rucola) and the fennels are developing in a spectacular manner.

The same goes for the Artemisia, our cure against malaria, for which we have finally been able to obtain suitable seeds (from Kenya and Senegal, thus better adapted to the local climate) which are growing with no comparison to the seeds we originally brought back from our garden in Belgium. Not only should we have more than enough leaves to protect and or treat ourselves, but also we should have plenty of leaves and seeds to distribute to other interested people.

This morning we invited our neighbours and one of our colleagues living in Mapangu to share a pancake breakfast. On this occasion, Marie-Claude experimented pancakes made with a mix of quinoa flour (grains that she milled for the occasion) and corn starch because one of our neighbours can only eat gluten-free products. Unfortunately for her there was only a limited quantity of quinoa pancakes because they were absolutely delicious and everybody wanted to try them, even though the “normal” ones were scrumptious as well! To go with the pancakes, in addition to home-made yoghurt, chocolate granules brought by Grégoire and home-made jams, there also was guacamole that Marie-Claude spiced with a tiny quantity of peppers from the garde. After tasting it, Marie-Claude realised that the pepper addition was maybe too much and we tried to soften it with some yoghurt. I tasted a small quantity of the softened guacamole and it brought tears to my eyes (not only because it was tasty:)).

Since Grégoire arrived, he keeps on hearing how wonderful the view from the Cathedral is spectacular when the dry season mist has lifted. As a result, he scrutinises the horizon on every occasion hoping that he will be able to see this famous panorama before having to go back home. The small rains have until now not been sufficient to dissipate the haze, but we keep our fingers crossed.

Besides Marie-Claude’s “usual” activities, she started to learn Kikongo in a more systematic manner with a book that we got on loan from Father Léon, as it is the most common language used here. On my side, also thanks to Father Léon and because I have some free time as a result of my “local holidays”, I have started to read a book written by an anthropologist who lived for three years in a local village. It is based on an experience dating back about 60 years ago, however it gives a better understanding of the local ways and traditions and until now it is rather breathtaking… I will tell you more in another posting.

So far our news for this time, which I hope will find you well. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Second Week in Congo – Deuxième Semaine au Congo

Hi, it is Grégoire writing. It is my second week in Congo now, two weeks full of surprises and good moments. To be totally honest I have only discovered a fraction of what is left to see and learn here. Every day I am confronted with new things, some very surprising and totally illogical, but like I hear from most of the Expats here: “Everything is possible in Congo.” I have heard a lot of stories confirming this line. During my daily morning ride to the office with Marc we often chat about different kinds of topics. Often I hear stories I would never have believed If I wouldn’t have come here. A good example that Marc explained me a couple of days ago was about a woman who was transporting a wheelbarrow, we would expect the woman to push it like its made for, but apparently, the woman was carrying it on her head. Go figure!

Although, here on the plantation it is a very common thing to do. Everything is carried on the head, I have rarely seen people with things in their hands. What is most extraordinary is that it’s not only wood or bowls filled with cassava but also 25-liter cans filled with water, and the other extreme would be the workers carrying their boots on their heads. A totally different way of living.

During the last couple of days, I have been in contact with the local executives for most of the time. I have seen and learned how they function within the working of the plantation. I started off with HR, I have spent some time with the Accounting department, later on, I have also seen the “HSE” responsible called Héritier. HSE, which is the abbreviation of Hygiene, Security, and Environment. I found that part the most interesting, probably because the so called Héritier was very motivated, almost passionate about his function. It was interesting to see how he tried to make the plantation better in a way. What was very interesting too and who is related to HSE, was the hospital. I found it very impressive to see the extent of its capacity in this very remote place. It is equipped of an operation block, possibility’s for anaesthesia, there is a building for maternal care (apparently with almost 2 new-borns every day)… well in short, a very impressive department of the plantation, although I rather not be treated there.

I am really looking forward to the time I have left here and am curious for all the new surprises I will encounter.

Taking over from Grégoire, a few additions from our perspective. Aside from his assignment, for which we try to give Grégoire all the assistance possible and make the experience worthwhile for him, it is a great visitor to have at home. Grégoire seems to be always good humoured, interested, helpful and at the same time discreet. Besides the “work” related visits of the plantation, Grégoire also had the opportunity to discover Mapangu’s night life by joining some of the colleagues to one or the other of the two only “bars” of the place, where besides a sometimes cooled drink there is music blaring too loudly from a speaker that has seen better times and, if you are lucky, some kind of snack (fried bananas or peanuts) to nibble on.

We have had a few small rains, seeming to announce the end of the dry season, which has of course a beneficial impact on the plantation, but for us also means that the haze is clearing up and that we have spectacular views again on the Kasaï river and also less dust on the road when driving behind a truck or a tractor.

We had mentioned that just over a week ago there was a bush fire at the Cathedral that destroyed part of the flowers planted by Marie-Claude, well this seems to have been an erroneous information (“fake news” in the words of some US president) because on further inspection it seems that most if not all the flowers are making new leaves, probably helped by the light rains. Likewise the grass has lost no time to grow back and the whole area is looking green again, at least from a distance.

That’s it for this post, we look forward hearing from you,

Grégoire, Marie-Claude & Marc

Bonjour, c’est Grégoire qui écrit. C’est ma deuxième semaine au Congo maintenant, deux semaines pleines de surprises et de bons moments. Pour être tout à fait honnête, je n’ai découvert qu’une fraction de ce qui reste à voir et apprendre ici. Chaque jour je suis confronté à des nouvelles choses, certaines très surprenantes et totalement illogiques, mais comme la plupart des expats ici semblent dire « tout est possible au Congo ! ». J’ai entendu de nombreuses anecdotes qui confirment cette impression. Pendant mon trajet du matin vers le bureau avec Marc, nous parlons souvent de différents sujets. J’entends souvent des histoires que je n’aurais jamais crues possibles si je n’étais pas venu ici. Un exemple que Marc m’a raconté il y quelques jours concerne une femme transportant une brouette, nous imaginons tout à fait la dame poussant devant elle la brouette sur la piste, mais non elle la portait sur la tête, allez comprendre !

Même si c’est la chose la plus naturelle à faire ici, tout est porté sur la tête, en fait je vois rarement des personnes portant quelque chose dans les mains. Ce qui est le plus extraordinaire est qu’il ne s’agit pas juste de bois ou de bassines remplies de carottes de manioc, mais aussi des bidons de 25 litres remplis d’eau avec à l’autre extrême des travailleurs portant leurs bottes sur la tête. Une façon complètement différente de vivre et de faire.

Ces derniers jours, j’ai passé la plus grande partie de mon temps avec les responsables des différents départements. J’ai ainsi vu et appris comment ils fonctionnent dans une plantation. J’ai commencé avec le département des Ressources Humaines, j’ai passé quelque temps avec l’équipe des finances et comptabilité et ensuite avec le département HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) dont le responsable s’appelle Héritier. J’ai trouvé cette partie la plus intéressante, probablement parce que le dénommé Héritier est très motivé, même passionné par son travail. C’était intéressant de voir comment il essaye d’améliorer la plantation d’une manière ou d’une autre. Ce qui fut également très intéressant et en relation avec les activités HSE était la visite de l’hôpital. J’ai été fort impressionné par l’étendue de sa capacité dans cet endroit isolé. Il est équipé d’un bloc opératoire avec un service d’anesthésie, il y a également un bâtiment de maternité avec pour le moment près de 2 naissances par jour… En bref un département très impressionnant de la plantation, même si je préfèrerais ne pas être hospitalisé ici.

Je me réjouis très fort du temps qu’il me reste à passer ici et je suis curieux de voir quelles nouvelles surprises je vais rencontrer.

Prenant le relais de Grégoire, voici quelques ajoutes de notre point de vue. Mis à part sa mission, pour laquelle nous donnons toute l’assistance possible et essayons de rendre son expérience la plus intéressante possible, Grégoire est un visiteur très agréable à avoir à la maison. En plus de donner l’impression d’être toujours de bonne humeur, Grégoire est intéressé, serviable et en même temps discret, bref le visiteur idéal. Outre les visites de « travail », Grégoire a également eu l’occasion de découvrir la vie nocturne de Mapangu en accompagnant d’autres collègues dans un des deux seuls « bars » de la cité. Endroits où il est parfois possible d’avoir une boisson « fraîche » au son d’un haut-parleur ayant vu des jours meilleurs et, si vous avez de la chance, un petit quelque chose à grignoter comme des bananes frites ou des cacahouètes.

Nous avons été gratifies de quelques petites pluies qui semblent annoncer la fin de la saison sèche et, outre l’impact bénéfique pour la plantation, dissipent graduellement la brume qui nous a entouré ces derniers mois pour révéler les vues spectaculaires du Kasaï. Elles diminuent également la poussière générées par les camions et tracteurs sur la route, fort agréable quand on les suit, surtout en quad ou buggy comme Grégoire le fait.

Nous avions mentionné qu’il y a un peu plus d’une semaine un feu de brousse avait ravage une partie des fleurs plantées par Marie-Claude autour de la Cathédrale, eh bien cette information était erronée (« fausses nouvelles » comme dirait un certain président des Etats-Unis) car après inspection plus approfondie il semble que la plus grande partie si pas toutes les fleurs ont fait de nouvelles feuilles, probablement aidées par les pluies légères dont nous avons bénéficié. De même l’herbe n’a pas perdu de temps et toute la zone brûlée est à nouveau verte, du moins depuis une certaine distance.

C’est tout pour les nouvelles de cette semaine, à bientôt vous lire,,

Grégoire, Marie-Claude & Marc

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First time in Congo – Première fois au Congo

First time in Congo, first time on a plantation.

I am Grégoire, Marc and Marie-Claude’s nephew, and I am spending the next three weeks on the wonderful plantation of Brabanta. Marc asked me to write part of the blog of this week. So, I will give you my view on the way things are over here.

I arrived on the Congolese soil on the night of Wednesday the 26th, one night in Kinshasa, and the next morning I accompanied Marc and Marie-Claude on a small airplane with the destination of, somewhere in the middle of the bush.  I am currently here to work on the plantation’s business plan, so Marc first introduced me to all the different executives and we discussed on how my stay will be organised. We agreed that it is important to have an overview of the plantation and its activity’s, so I will cover all the different activities in the following days. Starting off with the Agronomic part, which is situated at the very beginning of the chain.

My first day as an agro was very exciting, something totally new for me. Starting of at 4:30 am (something I still have to get used to), first a solid breakfast to be able to get through the morning, usually we eat delicious fruits from the garden with some bread. I have noticed that for Marc, a slice of bread with chocolate sprinkles really is his moment of joy in his day. Usually I take a slice too, so it should be a family thing.  After breakfast we head to the call where the workday starts off, after which everybody goes to the field. On the field, different tasks are executed and are monitored by the executives. It is very impressive and interesting to see the workers chop off the fruit bunches and carry them around to the so called “stations” where they will be picked up later by the trucks. The morning usually consists of checking on the tasks and making sure they are executed properly. This will go on until around 12:30 when everybody goes home for lunch. Lunch is the main meal of the day and, mostly consisting of products of the garden making it even more special. The afternoon is more relaxed, the agro’s go to their office to discuss the tasks of the next day with the people responsible for the different plots. Yesterday was a little different, Saturday was the day where all the employees received their wages. This was nice to watch, a certain chaos was present and people came from everywhere to witness it. Even local tradespeople build up a small market with the hope to attract the workers who just received their payroll.  A market where a smell of smoked fish made me only stay for a couple of minutes. All different types of clothes, smoked animals, soap…… were available and attracted lots of people. We observed it from a distance since local police are hired to keep everything smooth. In the evening usually I spend some time on the terrace to enjoy the sunset, although being in the dry season there isn’t really a lot to look at, but I love the silence and the dark red colour behind the thick mist. 

These are what my day looks like for now, next week I will start off with the more technical stuff. Beginning with the factory, which I really am looking forward to. Many thanks to Marc and Marie-Claude for this wonderful experience and hopefully you will hear from me again.

As you can read above, we have some company in house for the next few weeks. In fact, besides Grégoire, we have another trainee staying with us since the end of June, although for the first four weeks of his stay at Brabanta he was with another expatriate. It is nice to have some visitors, even though unfortunately Marie-Claude is not her own self at the moment having fallen and hurt her face which is all swollen and displaying most of the rainbows colours from her eye down to the neck. It does not seem to hurt too much, but it will take a while before Marie-Claude will be her old self again. Which does not stop us from organizing a lunch for 14 people on the first of August which is a national holiday here in DRC

While we were in Kinshasa, people set fire to the bush next to the Cathedral, probably to prepare some gardens, although the security guard believes it was someone trying to catch some bees ??? However the result is that the fire spread right across the bush towards the houses and unfortunately took quite a few of Marie-Claude’s flowers in its stride. Let’s hope that the roots have survived and that the flowers will re-sprout, otherwise we will do some new plantings.

We look forward hearing from you all,

Marie-Claude, Grégoire & Marc

Martin pêcheur – Kingfisher

Avion vers Mapangu – Plane to Mapangu

Feu à la Cathédrale – Fire at the Cathedral

Première fois au Congo, première fois dans une plantation.

Je m’appelle Grégoire, je suis le neveu de Marie-Claude et Marc, et je vais passer les trois prochaines semaines sur la merveilleuse plantation de Brabanta. Marc m’a demandé d’écrire une partie des nouvelles cette semaine. Je vais donc vous donner mon point de vue sur ce qui se passe ici.

Je suis arrivé sur le sol congolais le mercredi 26 en soirée, passé une nuit à Kinshasa et le lendemain j’ai accompagné Marc et Marie-Claude dans un petit avion à destination de quelque part au milieu de la brousse. Je suis ici pour travailler sur le plan d’affaires de la plantation, ainsi Marc m’a d’abord introduit auprès de tous les responsables de la plantation et nous avons discuté de la manière dont mon séjour serait organisé. Nous avons conclu qu’il était important que je puisse avoir un aperçu global de la plantation et de ses activités, je vais donc couvrir tous les aspects de la plantation durant les prochains jours. A commencer par la partie agronomique, qui est le tout début de la chaine de production.

Mon premier jour comme agro fut très intéressant, quelque chose de totalement neuf pour moi. Debout à 4h30 (ce à quoi je dois encore m’habituer), commencé par un solide petit déjeuner pour tenir le coup pendant toute la matinée, généralement nous mangeons de délicieux fruits du jardin ainsi que du pain. J’ai remarqué que pour Marc, une tranche de pain avec des granulés de chocolat est un moment de joie dans sa journée. Généralement j’en prends une tranche aussi, cela doit donc être un trait familial. Après le petit déjeuner nous allons à l’appel où la journée démarre et après quoi tout le monde rejoint son poste en plantation. Dans les champs les différentes tâches sont exécutées sous la supervision des responsables. C’est très impressionnant et intéressant de voir les travailleurs couper et évacuer les régimes des palmiers vers des “gares” où ils seront collectés plus tard par des camions. La matinée consiste principalement dans le suivi des tâches aux champs en s’assurant que celles-ci sont exécutées correctement. Cela se poursuit jusqu’aux environs de 12h30, quand tout le monde prend un pause pour déjeuner (à la maison pour nous). Le déjeuner est le repas principal de la journée, composé principalement de produits du jardin, ce qui le rend encore plus spécial. L’après-midi est plus relax, les agros vont au bureau pour discuter des tâches du jour suivant avec les responsables des différentes sections de la plantation. Hier c’était une journée un petit peu différente, samedi était le jour où tous les travailleurs reçoivent leur salaire. C’était intéressant à observer, il y avait un certain chaos avec des personnes venues d’un peu partout pour y assister. Même les vendeurs locaux avaient construits des petits étals dans l’espoir d’attirer les travailleurs venant de toucher leur paie. Un marché où l’odeur de poisson “fumé” ne m’a pas encouragé à rester plus de quelques minutes. Toutes sortes de vêtements, animaux fumés, savon, … étaient offerts et attiraient beaucoup de monde. Nous l’avons observé à distance car la police locale avait été enrôlée pour maintenir un certain ordre. Le soir je m’installe généralement un certain temps sur la terrasse pour observer le coucher du soleil, bien qu’en saison sèche on ne voit pas grand-chose à cause de la brume, mais j’adore le silence et la couleur rouge foncé présente derrière la brume épaisse.

Voilà à quoi ressemblent mes journées pour le moment, la semaine prochaine je vais découvrir les aspects techniques. Je vais commencer par l’usine et je me réjouis très fort de découvrir cela. Merci beaucoup à Marc et Marie-Claude (et Socfin ndtr) pour cette merveilleuse expérience et espérons que vous entendrez encore de mes nouvelles.

Comme vous pouvez le lire ci-dessus, nous avons de la compagnie dans la maison pour les prochaines semaines. En fait, mis à part Grégoire, nous avons un autre stagiaire qui est avec nous depuis la fin du mois de juin, même si pendant les quatre premières semaines il a été logé par un autre expatrié. C’est chouette d’avoir des visiteurs, même si malheureusement Marie-Claude n’est pas au mieux d’elle-même pour le moment car elle a fait une chute juste après notre retour à la maison et s’est blessée la figure qui est toute gonflée et arbore toutes les couleurs de l’arc en ciel de l’œil jusqu’au cou. Cela ne semble pas être trop douloureux, mais il faudra un moment avant que Marie-Claude ne recouvre son aspect normal.
Ceci ne nous empêchera pas d’organiser un lunch à “la cathédrale” pour 14 personnes après-demain qui est un jour férié en RDC .

Pendant que nous étions à Kinshasa, des gens ont mis le feu à la brousse en-dessous de la Cathédrale, probablement pour préparer un jardin, quoi que nos gardes disent que ce serait un apiculteur essayant d’attraper des abeilles ??? Le résultat est que le feu a traversé vers les maisons et a malheureusement emporté bon nombre de fleurs que Marie-Claude avait planté dans cette partie du jardin. Espérons que les racines aient survécu et que les plantes vont refaire de rejets, sinon nous ferons de nouvelles plantations.

Nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude, Grégoire & Marc

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“Civilisation”

Après deux mois de brousse, nous voici de retour à Kinshasa pour quelques jours de « civilisation ». Côté boulot cela permet de voir l’équipe de notre succursale et gérer les petits problèmes administratifs et autres qui ne manquent jamais, rencontrer les clients et fournisseurs pour s’assurer que les contacts fonctionnent comme il se doit et puis immanquablement il y a des autorités d’une sorte ou d’une autre qui profitent de l’occasion pour venir présenter leurs doléances et surtout voir ce qu’il est possible de soutirer comme contribution, officielle ou non, pour leur escarcelle.

Une visite à la ville de temps en temps permet également à Marie-Claude de réapprovisionner la maison avec ces petites choses alimentaires et autres qui rendent la vie tellement plus agréable dans notre coin de paradis isolé et puis cela permet d’aller manger autre chose que notre cuisine de la maison, même si ce n’est pas nécessairement meilleur, sans devoir s’occuper de quoi que ce soit.

Enfin cette fois c’était l’occasion d’accompagner un visiteur qui était venu en plantation du siège à Fribourg pour mettre en ordre notre système informatique et de venir accueillir d’autres visiteurs qui viennent soit pour une visite de courte durée, comme notre neveu qui vient passer 3 semaines à Mapangu et la compagne d’un de nos agronomes qui vient vivre ici.

A l’occasion de ce passage à Kinshasa nous aurions également pu faire acte de présence à la réception organisée par l’ambassade de Belgique à l’occasion de la fête nationale, mais nous étions, Marie-Claude et moi, tellement crevés après notre voyage en pirogue et avion jusqu’ici que nous avons décidé de nous mettre aux plumes à l’heure de la plantation et nous étions dans les bras de Morphée bien avant que la réception n’aurait commencé. Qui plus est, la situation sécuritaire de Kinshasa est peu favorable à des déplacements nocturnes, alors pourquoi prendre des risques inutiles pour le seul privilège d’aller boire un verre aux frais du contribuable belge (…).

Nous repartons jeudi à Mapangu, avec un avion direct pour la plantation cette fois, ce qui nous laisse juste assez de temps pour faire tout ce qui est nécessaire ici, mais pas trop, même si notre lieu de villégiature à Kinshasa est loin d’être désagréable dans un petit studio au milieu du parc du Cercle Elais avec sa multitude d’arbres, d’oiseaux (même des perroquets gris) et de fleurs. Marie-Claude en profite également pour prendre quelques cours de tennis, ce qui veut dire que j’aurai encore moins de chances de la battre lors de nos échanges de balles à Mapangu. L’exercice est sans doute ce qui manque un peu ici car j’ai maintenant pris l’habitude de faire mon aller-retour quotidien en vélo à Mapangu alors qu’ici je ne résiste pas à l’occasion de grignoter un biscuit ou d’autres « friandises » (que nous avons plus ou moins banni de  la maison à ma demande) sans avoir l’occasion de les dépenser aussi facilement.

Nous avons laissé, comme d’habitude, la charge de Makala et de Griezel à nos cuisiniers, mais cette fois également un visiteur venu de France qui loge à la maison en notre absence et qui, nous l’espérons, sera soigné comme il se doit par le staff de la Cathédrale. Il faut dire que ces mois-ci les visiteurs se suivent les uns après les autres car hormis un stagiaire arrivé il y a 4 semaines et qui sera avec nous jusque début août, nous avons eu notre technicien informatique la semaine passée, notre visiteur de France cette semaine, à partir de la fin de cette semaine ce sera le tour de notre neveu et d’un représentant de l’un de fournisseurs étrangers à venir en plantation l’un pour quelques semaines et l’autre pour quelques jours, et à la mi-août c’est un autre collègue du siège qui vient passer une semaine en plantation. Bref nous aurons des visiteurs à la Cathédrale non-stop pendant plus d’un mois, raison de plus pour Marie-Claude de venir faire des provisions en conséquence à la capitale.

Nous avons quitté Mapangu vendredi matin dans le brouillard, espérant que cette fois notre piroguier n’aurait pas la même mauvaise expérience de faire demi-tour sans le savoir et de repasser devant notre port de Mapangu une heure plus tard. Une autre pirogue privée qui avait quitté Mapangu quelques instants avant la nôtre en direction de la rive opposée s’est retrouvée bloquée sur un banc de sable quelques minutes plus tard, nous ne pouvions pas la voir mais nous entendions les cris des passagers qui signalaient leur désappointement… Finalement nous n’avons eu aucun problème à cause du brouillard, qui a fini par se lever partiellement une demi-heure plus tard, juste un petit moment d’hésitation lorsque nous sommes arrivés sur un bas-fond et que le matelot a dû pousser la pirogue un bref instant avec sa pagaie.

A la plantation les opérations tournent à plein régime, enfin parlant de régimes nous en avons en fait trop et pour la première fois nous sommes obligés de jeter une partie de notre récolte que l’usine n’arrive pas à absorber. Nous espérons que cette situation ne va pas se prolonger trop longtemps, tout en gardant une production suffisante pour permettre à l’usine de tourner à pleine capacité, un équilibre qu’il n’est pas toujours possible d’atteindre. En attendant nous faisons au mieux avec les moyens que nous avons.

Espérant vous lire très bientôt,

Marc & Marie-Claude

Fin de réunion – End of meeting

Voyage sur le Kasaï – Trip on the Kasai

After two months in the bush, we are back in Kinshasa for a few days of “civilisation”. Work wise it allows to meet with the colleagues of our office here and manage the small admin and other problems that are almost unavoidable, meet clients and suppliers to ensure that everything goes smoothly. Unavoidably there are also officials of one sort or another that take the opportunity to present their issues and above all see if there is any chance of getting some official or other (financial) support for their “kitty”.

A visit of the city once in a while also helps Marie-Claude to restock the house with the small things (food or other) that make life so much more pleasant in our middle of nowhere paradise. It also gives us a chance to go out for a meal, even though it is not necessarily better than at home, but does not require any preparation or organisation other than to sit down and enjoy.

Finally it was an opportunity to travel together with a visitor who came from our head office in Fribourg to the plantation for a week to work on our IT infrastructure and welcome other visitors coming for a short visit or to settle on the plantation, such as our nephew coming for three weeks or the companion of one of our agronomists coming to live here.

On this occasion we could also have been present at the reception organised by the Belgian embassy for the national day, however Marie-Claude and I were so tired after the trip in dugout canoe and small plane, followed by a few hours of work at the office, that we decided to go to bed early and were probably asleep by the time the reception got underway. Furthermore, given the security situation in Kinshasa it is better to avoid travelling after sundown, so why take any avoidable risks just to be able to take a few drinks at the expense of our fellow taxpayers (…).

We are heading back to Mapangu on Thursday, with a direct flight this time, which leaves us just enough time to do all that is necessary here, but not too long as, even though we are comfortably established in a studio in the middle of the park of the « Elais Club » surrounded by trees, flowers and all kinds of birds (including African Greys). Marie-Claude takes the opportunity to have a few tennis lessons while she is here, which means I will have even less a chance to beat her when we will next have a go on the court in Mapangu. Exercise is probably what I miss somewhat here because I have now adopted my routine of daily cycling trip to the office in Mapangu, while here I find it difficult to resist nibbling biscuits and other sweet treats (that we more or less banned from Mapangu at my request) without a chance to spend it as easily through exercise.

As usual, we left Makala and Griezel to the care of our housekeepers, however this time they will also have to look after a visitor from France, who is staying at the Cathedral in our absence and, we hope, will be treated as well as possible despite our being away. This period is a very busy period in terms of visitors, which are coming one after another with the first one having arrived 4 weeks ago for a 6 week stay on the plantation, then we had our IT specialist last week, the current visitor from France for a week, next week our nephew and one of our supplier’s representative are joining us on the plantation for a few weeks and mid-August we have another colleague from head office coming on a weeklong visit. In short, we will have visitors staying at the Cathedral for more than a month on a row, reason why it is important for Marie-Claude to stock up adequately while being in the capital.

We left Mapangu Friday morning in a dense fog, hoping that this time our skipper would not again mistakenly make a u-turn and find ourselves back in Mapangu after one hour. Another dugout canoe that left shortly before we did to cross the river, disappeared in the fog but then from the shouts and noises we heard shortly afterwards must have got stuck on a sand bank. In the end we had no problem on our trip as the fog became less dense some thirty minutes later, except for a short spell when the water was too shallow for the outboard to operate adequately and we had to take out a paddle.

In the plantation, operations are running full steam ahead, although for the first time we have to discard part of our harvest because it exceeds the capacity of the mill. We hope this situation will not last for too long, while keeping a sufficient production to operate the mill at full capacity, a balance that is obviously difficult if not unlikely to achieve. Meanwhile we do our best with the means that we have at our disposal.

We hope to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Plié Comme une Banane – Folded Like a Banana

English version below

Cette semaine nous avons eu quelques petites pluies qui sont venues couper la saison sèche qui s’était installée depuis un mois et cela fait beaucoup de bien. Cela fait du bien aux palmiers qui ont ainsi un stress hydrique un petit peu amoindri et qui, espérons-le, grâce à cela ne vont peut-être pas nous faire le même coup que l’année dernière et arrêter de produire pendant presque 7 mois. Cela fait du bien aussi aux pistes où les zones de sable fin sont à nouveau affermies et moins pénibles à traverser pour les véhicules ou les vélos… Ces petites pluies ont d’avantage rafraîchi l’atmosphère et la nuit nous en arrivons presque à mettre une petite couverture pour se protéger du courant d’air frais qui traverse la maison.

Cette semaine nous avons aussi commencé à charger de l’huile sur les barges de nos clients, ce qui devenait assez urgent car nos cuves devenaient fort pleines, mais il ne faut pas oublier que nous sommes au Congo et que les choses ne se passent pas toujours comme prévu… Pour commencer, pas question de trop charger les barges  car le niveau d’eau dans le Kasaï continue de baisser et il y a quelques passages ou elles risquent de toucher des rochers, donc nous suivons scrupuleusement les instructions de chargement du capitaine. Alors surprise, tandis que le chargement de la barge était presque terminé, celle-ci s’est “pliée comme une banane” et commencé à déverser sa cargaison d’huile dans la rivière. Heureusement il y avait deux autres barges accostées à côté de la « banane » dans lesquelles nous avons pu transborder l’huile avant que celle-ci ne colore le Kasaï en orange.

A part ça pour le moment, au niveau de la plantation, nous mettons les bouchées doubles pour essayer d’absorber toute la production, mais devons nous résigner au fait qu’il ne sera pas possible de transformer tous les régimes… C’est évidemment frustrant d’avoir eu des mois pendant lesquels l’usine fonctionnait un jour sur deux ou trois et maintenant de ne pas arriver à tout usiner même en fonctionnant nuit et jour, mais ce sont les aleas de la production agricole et même sous les tropiques les effets saisonniers sont marqués, très marqués même ! Du coup, pour détendre un petit peu l’atmosphère et la pression pour les employés, qui sont parfois jusqu’à 22h aux champs et/ou toute la nuit dans l’usine, nous avons organisé un drink et BBQ pour tous les cadres et agents de maîtrise hier soir, nous étions une petite cinquantaine et avons bien rigolé.

Ce matin, j’ai été faire une balade dans la plantation avec Makala, pour qui c’est la fête totale lorsqu’elle voit  laisse et  gros godillots apparaître, et en chemin j’ai croisé un phénomène assez fascinant, une colonne de fourmis qui traverse la route mais où les fourmis avaient l’air d’être figées. En fait sur le dessus de la colonne les fourmis avaient formé une sorte de tissu avec des milliers d’insectes accrochés les uns aux autres, sur lesquels patrouillaient des fourmis soldats, tandis qu’en dessous il y avait un trafic transportant œufs, larves et autres proies, sans doute vers un nid enterré quelque part. Ce qui est aussi extraordinaire est que cette colonne passe malgré le fait que des véhicules sont passés dessus, laissant penser que cet enchevêtrement de fourmis a une force suffisante pour résister à la pression d’un pneu qui roule par-dessus. Je suis retourné regarder il y a un instant pour constater qu’il y a encore quelques petites fourmis qui passent dans le « couloir » gardés par des fourmis soldats beaucoup plus grandes, mais le tissu de fourmis a disparu.

Du côté social, nous avons lancé la construction de deux nouvelles écoles, une école primaire de 6 classes pour les enfants des travailleurs qui vivent dans les camps de la plantation au milieu des terrasses, dont les travaux ont déjà bien avancé, et une deuxième école dans Mapangu même pour faire face à l’augmentation spectaculaire de la population et surtout des jeunes enfants qui sont sinon entassés à plus de 40 dans chaque classe. En finançant la construction de ces écoles (en partie grâce à vos contributions) nous espérons pouvoir éviter la perception d’un minerval abusif, même si les enseignants seront mis en place, payés et suivis par l’éducation nationale congolaise. A côté de l’école des terrasses, appelée « Ecole de Kalembe Rivière », nous avons également aménagé un terrain de foot, pas vraiment aux dimensions réglementaires, qui permettra aux jeunes des environs de se défouler « sportivement ».

Le bois pour reconstruire l’étage écroulé sèche tranquillement sur la terrasse et en attendant nous restons réfugiés dans notre petit coin à l’abri des moustiques qui profitent (lâchement) des grandes ouvertures pour envahir le salon.

Nous vous souhaitons une excellente semaine, merci de suivre notre blog.

Marc & Marie-Claude

Barge pliée – Folded Barge

Ecole de Kalembe Rivière School

Fourmis – Ants

Séchage du Bois – Wood Drying

Nos Pintades – Our Guinea Fowls

This week we had some rain, which were a welcome break after more than a month of drought. It was good for the palm trees, which reduced their water deficiency stress and, we hope, may prevent the catastrophic decline in production we experienced during about 7 months as a result of last year’s dry period. It was also beneficial for the roads, where the dry sand pockets have temporarily been firmed up and will make it less difficult to cross with vehicles and bicycles in particular… These small rains have also further freshened the atmosphere and at night it is almost necessary to use a blanket to protect ourselves against the chilly breeze that crosses the house.

This week we also started loading oil on our client’s barges, which was becoming rather urgent as our storage tanks were getting close to full, but let’s not forget that we are in Congo and everything does not always happen as expected… To start with, we cannot load the barges too much because the water level of the Kasai river keeps getting lower and at some passages there is a risk of getting struck by rocks, therefore we scrupulously followed the load plan of the captain. Surprise, while we were almost finished with the loading of the barge, the barge folded in two taking the shape of a banana and started spilling oil into the river. Fortunately there were two other barges moored alongside the “banana” in which we were able to transfer the oil before it turned the river into an orange pool.

Other than that, at the moment we are more than busy in the plantation trying to keep up with the production that far exceeds the capacity of our mill, and we have to resign ourselves that some of the fruit bunches will not make it into oil… It is obviously frustrating to have had the mill idle, running one out of two or three days, for months in a row and now not being able to process everything despite operating day and night. These are the realities of agricultural production where even under our tropical climes seasonality is applicable, very applicable even! Therefore, to give a chance to all staff to relax a little from working hard, some of them in the fields until 22h and throughout the night in the mill, we organised a drink and BBQ for all management and supervisory staff last night, we were close to fifty and had a good time.

This morning I went for a walk in the plantation with Makala, who is getting completely out of control when she sees the walking boots and leash coming out, and under way I passed a rather extraordinary phenomenon, a column of ants crossing the road, but where the ants seemed to be frozen. In fact, on closer inspection, the ants formed like a thickly woven net on top of the channel that had been dug in the ground, on top of which soldier ants were patrolling and underneath which their was a huge traffic of eggs, larvae and other prey being transported towards some underground nest. What was also extraordinary is the fact that this column did not seem to be affected by passing vehicles, suggesting that the interwoven insects were strong enough to withstand the pressure of a car tire. I returned a moment ago to take a few more pictures, but the woven ants had gone and only a few small ants were still travelling under the guard of huge soldier ants.

On the social side, we have launched the construction of two new primary schools, one located in the middle of the terraces for the children of the workers living in the surrounding camps, which is already well advanced, and a second one in Mapangu where the fast growing population is exceeding the capacity of the existing schools and pupils can be at 40 or more in one classroom. By funding the school construction, in part with your contributions, we hope to avoid the problem of excessive school fees being charged, even though the schools will be staffed and run by the ministry of education. Next to the school in the terraces, called “Kalembe Rivière School” we have also organised a sport field, maybe not exactly to the official standards, which will enable the youth of the camps to spend their energy in a sportive manner.

The wood for the reconstruction of our floor is drying quietly on our terrace and meanwhile we stay put in our refuge to escape the mosquitoes which have invaded our living room through the wide open doorways.

We wish you an excellent week, thank you for reading our blog.

Marc & Marie-Claude

 

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Saturation

Pour le moment tout à l’air de se passer à toute vitesse, sans doute parce que les journées sont bien remplies et nous laissent peu de temps pour faire autre chose que travailler, manger et dormir. En fait le mot qui caractérise cette semaine c’est la saturation car à de nombreux niveaux nous sommes quelque peu submergés par les évènements, voyez plutôt :

  • La production de la plantation a pris des proportions telles que notre usine, même en fonctionnant 24 heures sur 24 n’arrive plus à absorber tous les régimes qui arrivent, au point que nous avons dû arrêter la récolte pour permettre à l’usine de digérer la montagne accumulée qui commençait à fermenter sur la surface de réception…
    Malgré cet arrêt de récolte, il y avait tellement de régimes déjà coupés en plantation que tous les véhicules (il y en avait 30 au total, soit environ 250 tonnes de régimes – voir photos ci-dessous) étaient bloqués au pont bascule en attente de pouvoir déverser leur cargaison.
    Nous espérons pouvoir reprendre la récolte plus ou moins normalement ce lundi matin, mais cela risque d’être la même chose au fur et à mesure que la semaine progresse car les palmiers ne comprennent pas que le pied doit être levé, et il n’est pas impossible que nous soyons obligés d’abandonner une partie de notre récolte pendant les semaines qui viennent…
  • En parallèle de la production d’huile, nous avons des produits secondaires tels que rafles et fibres qui doivent être évacués comme engrais organique vers les champs, mais comme nous sommes à court de moyens de transport, en particulier pendant l’usinage de nuit, il y a maintenant d’autres montagnes, de rafles et de fibres cette fois, qui s’accumulent dans l’enceinte de l’usine et commencent tout doucement à déborder de l’espace disponible…
  • Le niveau du Kasaï est extraordinairement bas (on nous dit que c’est un record sur les 10 dernières années) et comme il n’y a absolument aucun travail de dragage ou de balisage, les barges ont beaucoup de mal à naviguer jusque Mapangu. En outre la situation économique a fortement ralenti le commerce ce qui implique moins de demandes de marchandises vers l’amont et donc peu de transporteurs remontent le Kasaï en ce moment.
    Cela tombe évidemment très mal puisque c’est maintenant notre “pic” de production d’huile, nos citernes se remplissent à vue d’œil et nous risquons de nous retrouver avec un manque de capacité de stockage…
  • Et tout ceci n’est qu’à l’échelle de notre plantation. D’autre part, le pays est pour le moment dans une situation de crise où les ressources sont manifestement insuffisantes pour couvrir les besoins de l’état et c’est donc vers les entreprises un peu plus importantes que les différents services fiscaux (il y en a beaucoup) se tournent pour essayer de soutirer des fonds. Ainsi pour le moment on ne nous réclame pas moins de 400% de notre chiffre d’affaires en taxes, amendes et autres droits, chose qui est évidemment totalement impossible pour une plantation qui du reste n’est même pas encore profitable même d’un point de vue opérationnel…

Je vais arrêter ici la liste, car sinon vous allez croire que nous broyons du noir, ce qui n’est pas le cas, l’ambiance dans la plantation est très bonne avec une super équipe et nous essayons de nous détendre comme nous pouvons entre les coups, moi en faisant du vélo tous les jours pour aller au bureau et le week-end nous faisons des balades, du tennis ou, comme plus tard cet après-midi, une partie de volley avec les amateurs expatriés et locaux. De temps en temps nous nous retrouvons tous pour un verre ou un repas, même si pour le moment ces rencontres ont été un peu plus difficiles car il n’y a plus de bière (boisson de prédilection pour ces rencontres) à trouver depuis près de 2 mois faute d’approvisionnement (voir ci-dessus), mais un arrivage est annoncé très prochainement.

Notre jardin potager continue de se développer de manière prometteuse et nous fournit déjà régulièrement en salades, haricots, épinards et aubergines, donc pas de raisons de se lamenter.
Côté volailles c’est la grève, nous n’avons plus eu un seul œuf depuis plusieurs semaines, mais nous avons deux poussins que se partagent deux poules prétendant toute les deux êtres les couveuses attitrées. Espérons que certaines d’entre elles décideront de se remettre à pondre car un petit œuf frais de temps en temps est quand même agréable. Ce matin, pour changer de notre omelette dominicale Marie-Claude nous a préparé des crêpes qui étaient fort mangeables et un substitut de fête tout à fait acceptable pour ce seul jour où nous avons le temps de profiter du petit déjeuner ensemble.

Voici pour les nouvelles de cette semaine. N’hésitez-pas de nous envoyer les vôtres,

Marc et Marie-Claude

Files à l’usine – Trafic jam at the mill

Papillons – Butterflies

Perroquets – Parrots

Premier Gloriosa – First Gloriosa

” crêpe lune” à quelqu’un qui se reconnaîtra 😉

Petit déjeuner – Breakfast

At the moment everything seems to fly past at an amazing pace, probably because our days are very full and leave little time besides working eating and sleeping. In fact the word that best summarises this week is saturation because at various levels we are somewhat submerged with events, see for yourself:

  • The production of the plantation has reached such levels that the mill, even when operating 24 hours a day including Sundays, can no longer process. This has come to a point where we had to decide to suspend the harvest to enable the mill to process the mountain of fruit bunches that had accumulated and started to ferment on the reception area.
    Despite this stop, there was already such a harvest already cut that all our vehicles (about 30 in total, which accounts for about 250 tonnes of fruit bunches – see photos above) were waiting at the weighing bridge to be allowed to discharge their load.
    We hope to be able to resume our harvest more or less normally this Monday morning, however we will gradually end up in the same situation as the week progresses because the palm trees do not understand that they should slow down, and it is not impossible that we will be left with no choice but abandon part of our production during the weeks to come…
  • In parallel of the oil production, the factory also has by-products such as empty fruit bunches and fibres which should be returned to the plantation as organic fertiliser, but as we are short of means of transport, in particular when the mill operates at night, there are now mountains of empty fruit bunches and fibres accumulating in the factory premises and starting to exceed the space available…
  • The water level of the Kasai River is extremely low (according to locals it has not been as low for at least 10 years) and since there is absolutely no dredging or channel markings, barges have a lot of trouble navigating up to Mapangu. Added to that is the economic situation, which has seriously slowed down most of the local trade and therefore the need for upriver transport, therefore fewer barges traveling with goods on the river for the time being.
    It is obviously a very poor timing as we are now in the peak of our production and our oil tanks are filling up very quickly with the risk of reaching a point where we will no longer be able to stock the oil being produced…
  • It is not only at the plantation level that matters are reaching difficult to imagine limits, the country is going through a period of crisis, where resources are obviously insufficient to meet the needs of the state and it is therefore towards the larger companies that the various fiscal services (there are many) are going in search of funding. At the moment we are subject to payments that add to no less than 400% of our turnover in taxes, penalties and other rights, something that is obviously totally impossible for any company, let alone a plantation that is not yet even operationally breaking even…

I will stop the list here, because otherwise you will think that we are getting depressed, which is not the case, the atmosphere on the plantation is very good with a super team. We try to distract ourselves as we can in between our tasks, me cycling every day to the office and during the week-end walks, games of tennis or, as we will have later this afternoon, playing volleyball with the interested expatriates and local colleagues. Once in a while we all gather for a drink or a meal, although this has been more difficult of late because Mapangu has been without beer (the preferred drink for most) for the past two months because of supply problems (see above), however an arrival has been announced shortly.

Our vegetable garden continues to grow promisingly and we already have our regular harvests of salads, green beans, spinach and aubergines, thus no reason to complain.
On the poultry side however, there is zero production with not a single egg for the past two weeks, but we have two chicks being claimed by two chickens, both claiming to have been the one brooding them to maturity. Let’s hope that some of them will resume laying eggs as a fresh little egg once in a while is rather pleasant. This morning, not having our usual supply to prepare the Sunday omelette, Marie-Claude made us delicious pancakes that were a perfectly suitable alternative for this only day when we are not in a rush to finish breakfast and can enjoy it leisurely together.

That’s it for this week. Please send us your news,

Marc and Marie-Claude

 

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560

Cette semaine nous avons eu un semblant de long week-end grâce à la fête nationale qui avait lieu vendredi. Mais plantation oblige, pas question de faire le pont samedi car la récolte n’attend pas et c’est déjà assez difficile comme ça d’arriver à tout récolter à temps, alors un jour de moins c’est gérable, mais deux jours de récolte en moins en plein milieu de la pointe de production n’est pas envisageable. Cela n’empêche que nous avons pu faire la grasse matinée deux fois cette semaine et nous ne nous en sommes pas privés en nous levant un peu avant 7h au lieu des 4h30 habituels.

La même récolte devant être réalisée en 5 jours au lieu de 6, nous avons dû mettre les bouchées doubles en plantation pour ne pas prendre trop de retard et jeudi nous avons battu notre record de production journalière avec 560 tonnes de régimes livrées à l’usine. La récolte était en fait plus importante car nous avions encore 85 tonnes de régimes qui étaient restés soit dans des remorques soit au champ par manque de moyens de transport ou de temps. L’évacuation des régimes est notre plus gros problème pour le moment car notre flotte souffre des mauvaises routes et des longues distances à parcourir avec des chauffeurs qui fatiguent à cause des longues journées.

Pendant près de 7 mois la plantation n’a presque rien produit et nos cuves de stockage restaient désespérément dépourvues d’huile et maintenant que le niveau d’eau du Kasaï est au plus bas rendant la navigation des barges difficiles, nos cuves sont sur le point de déborder et les barges tardent à venir chercher l’huile. C’est la loi de la vexation universelle qui frappe encore une fois… Nous avons encore de quoi stocker la production de 2 semaines et puis fini, lors croisons les doigts pour que nos transporteurs arrivent à passer malgré les divers bancs de sable et autres obstacles entre Kinshasa et Mapangu.

Ces quelques jours de relâche nous ont permis de faire des menus bricolages (cadres pour des imprimés et tapis du Kasaï à accrocher aux murs et installation de moustiquaires dans les portes pour limiter l’accès des vampires volants (lisez moustiques) qui peuvent entrer par les ouvertures du plafond en réparation), un peu de jardinage (curcuma, tomates et autres cucurbitacées poussent bien, mais seule une griffe d’asperges sur 12 nous a fait une petite pousse…), et du sport (parties de tennis, vélo dans la plantation y compris quelques essais dans les terrasses…). Pendant notre partie de tennis ce matin, il y a avait de nouveau des milliers de papillons dans le ciel, j’ai essayé de les filmer mais il faut savoir ce que c’est pour ne pas penser que c’est juste une vidéo du ciel.

Pour le moment le jardin est assez généreux en fruits, nous récoltons régulièrement des fruits de la passion qui nous régalent au petit déjeuner, nos papayers produisent également des fruits assez régulièrement, nous avons régulièrement des bananes de différentes sortes qui murissent et puis (grande différence comparé à la même période de l’année dernière) notre plantation d’ananas produit de manière régulière ce qui fait que nous régalons presque tous les jours d’un morceau d’ananas tout frais du jardin. Près du bureau il y a un arbre qui produit son lot régulier de cédrats (sorte de citron qui serait l’ancêtre de nos citrons cultivés habituels) que nous consommons tous les jours dans un jus du matin. La production en légumes est encore assez limitée car la plus grande partie des semis ont été réalisés juste après notre retour de congé et sont donc encore de taille très modeste malgré le climat. Nos semis d’artémisia se développent bien et nous espérons enfin avoir des plants qui se développent un peu mieux que les misérables petites choses qui avaient poussé jusqu’à présent.

Finalement, profitant du semi-long week-end, hier tous les expatriés se sont retrouvés à la Cathédrale pour un verre, petits grignotages et parties de billard pour les amateurs. C’était fort sympa et c’est terminé aux petites heures (nos derniers invités sont partis vers 22h…), heureusement que nous pouvions dormir plus tard ce matin !

A très bientôt vous lire,

Marc et Marie-Claude

Ananas – Pineapples

Fruits de la passion – Passion fruit

Bananier – Banana tree

Cathedral party

Cédrat

Makala poils en moins – minus hairs

Papayer – Papaya tree

Semis d’artémisia – Artemisia seedlings

Lien pour la video des papillons – Link for the butterflies video

This week we have some kind of long week-end as a result of the national day on Friday. However as with any plantation, the plants do not stop and in particular right now during the peak of the season, therefore it was not an option to take Saturday off as well. Losing one day in the week is more or less manageable, but taking two days out of the harvest was not an option. This still gave us the opportunity to have a late morning twice this week, which we took full advantage of by staying in bed until close to 7.00 instead of the usual 4.30.

The same harvest had to be collected in 5 days instead of 6, so we had to step on it to avoid running too much behind on the cycle and Thursday we broke our record by delivering 560 tonnes of fresh fruit bunches to the mill. In fact we harvested more as about 85 tonnes were left in trailers or in the field due to lack of transport or time. Getting the fruit from the field to the mill is our greatest challenge at the moment because our transport fleet suffers from the poor tracks, long distances and drivers getting tired of long working hours.

During almost 7 months the plantation produced hardly anything and our storage tanks stayed desperately empty, but now the level of the Kasai river is at its lowest, making it difficult for barges to reach us from Kinshasa, our storage tanks are filled to the brim and the barges fail to arrive to ship it away. This is Murphy’s Law making its point once again… We still have space to store about 2 weeks of production and then finished, thus we are crossing our fingers hoping that the sand banks and other obstacles will not delay our transporters much longer.

This extra day of leisure has enabled us to do some DIY jobs in the house (making frames to hang prints and Kasai carpets on the walls, and setting up mosquito nets to keep the mini vampires that have temporarily free access to the house because of the works out of our bedroom), some gardening (Curcuma, tomatoes and other Cucurbita are growing nicely, however only one of our 12 asparagus plants that we brought back has sprouted…) and some sport (tennis, mountain bike in the plantation including some trials in the terraces). During our game of tennis this morning, there were again thousands of butterflies flying overhead, I tried to film them and will attempt to upload the video… however you have to know that it is butterflies to look for, it is not just the empty sky.

At the moment the garden is rather generous in various fruits, we have our regular treats of passion fruit, papaya, bananas and (major difference from last year) our pineapples provide us with a regular harvest of delicious fruits that we enjoy for breakfast or juices later in the day. Close to the office there is a citrus tree producing its regular load of “Cédrat” (Citron?), which is a large type of lemon (ancestor of the lemon commonly cultivated) and makes a delicious juice that we also have every morning, yes all this before leaving the house at 5.15 in the morning. Our vegetable production is still modest has most of them have been sown after we returned from holidays about a month ago, despite the favourable climate. Our Artemisia seedlings come on nicely and we hope that this time the variety will be better adapted to the local climate and the plants will grow beyond the miserable size we achieved so far.

Finally, making use of the semi long week-end, yesterday we invited all the expatriates at the Cathedral for a drink, some nibbles and a game or two of pool for those claiming to master the technique (I don’t). It was a very nice gathering that lasted until the small hours (our last guests left at 22h00…), fortunately we did not have to get up very early this morning!

We look forward hearing from you,

Marc et Marie-Claude

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Serpents – Snakes

Depuis le début de cette semaine Marie-Claude a aménagé un camp retranché, dans la pièce qui sert d’atelier à côté de notre chambre, pour échapper au bruit, poussière et présence de toute une horde de travailleurs dans la maison. Outre l’équipe de menuisiers qui est venue démonter les poutres vermoulues, nous avons une équipe de peintres sur le toit qui met une couche d’antirouille sur les tôles. Notre petit coin isolé nous permet  un peu d’intimité et, surtout à Marie-Claude, de garder une relative sérénité, entre les travailleurs dans la maison toute la journée et la surveillance de la sécurité des loustics  dont on craint à chaque moment qu’ils emboutissent la porte-fenêtre parce qu’ils essayent de descendre une poutre de 100kg sans trop la tenir, les peintre qui crapahutent sur le toit en bottes de caoutchouc (prestige oblige) et sans harnais de sécurité et qui pourraient dégringoler dans l’action…  La peinture antirouille est d’un joli rouge …rouille ! Et sera de plus très esthétique.
Les peintres viennent avec tout un équipement de sécurité (harnais, cordes, etc.) pour éviter les chutes, mais comme ils prétendent qu’il n’est pas possible d’accrocher les cordes, le harnais est fixé à l’échelle parfois sécurisée par une personne en bas. Il faut dire que leur technique d’accrochage des cordes laisse à désirer, la dernière fois ils l’avaient fixé au tuyau en plastique de la sortie d’eau de l’évier de la cuisine… Alors Marie-Claude préfère parfois ne pas être témoin de la suite des opérations hasardeuses et va s’occuper dans notre zone d’isolement. Sans oublier l’abreuvage régulier des troupes.

Est-ce la saison sèche ou parce qu’à vélo je vois plus de choses sur la route (je fais un aller-retour en vélo jusqu’au bureau à Mapangu tous les jours), toujours est-il que depuis quelques semaines j’ai vu beaucoup plus de serpents que pendant les 15 mois précédents. Chaque fois à vélo, et presque tous différents.  Le premier a failli passer sous mes roues, un serpent gris de taille moyenne (environ 1m) avec la tête caractéristique des vipères qui, selon les informations locales, serait extrêmement venimeux, donc heureux de ne pas avoir fait une chute à cet endroit-là. Le deuxième était juste à côté du potager sur le chemin du retour en fin de journée, un serpent vert assez fin qui, à nouveau selon mes sources locales, serait un serpent danseur parce qu’il se tortille dans tous les sens et qui aime bien monter dans les arbres et arbustes. Nous le soupçonnons d’avoir volé deux des œufs que l’une de nos poules est en train de couver juste à côté, et quelques jours plus tard notre jardinier nous a informé l’avoir tué parce qu’il traînait dans le potager. Le troisième est un grand serpent noir (j’estime qu’il faisait bien 2m) qui a traversé comme un éclair devant moi sur la route. Il s’agirait d’une « ceinture noire » qui, toujours selon mes sources locales, est très prisé par certains fin becs locaux et réputé peu agressif, en fait il n’a pas la réputation de mordre et ne serait pas venimeux. Enfin il y à a peine deux jours j’ai croisé deux serpents identiques, vert foncés de taille moyenne, qui se dirigeaient tranquillement dans les taillis sur le bord du chemin. Selon le garde qui se trouvait pas loin il s’agit d’une espèce venimeuse et qui n’est pas bonne à manger (pas que je sois réellement tenté par ce choix de gibier). Il y a donc beaucoup de variétés de serpents car les seuls autres que j’avais vu jusqu’à présent étaient différents, un mamba noir (réputé très rapide et dangereux) vu près des lagunes de l’usine, un boa que l’on nous proposait à la vente à Mapangu un soir, les petits serpents (probablement jeunes) débusqués par Griezel dans la maison, et une vipère du Gabon (morte celle-là) qui est un serpent assez trapu avec la fâcheuse tendance de ne pas fuir et de mordre le malencontreux qui marche dessus.

Pour revenir aux travaux de la maison, il y a deux jours les nouvelles poutres pour le plafond ont été livrées à la maison. Elles ont été sciées dans une grume de bois rouge qui est réputé mieux résister aux termites et autres insectes xylophages, mais pèse « un âne mort » ce qui fait que nous nous demandons comment nous allons réussir à hisser ce monstre jusqu’à 4m de hauteur et arriver à l’insérer dans les encoches dans le mur de part et d’autre… De plus, comme il s’agit d’une grume fraîchement coupée, le bois doit encore sécher et va probablement rétrécir et/ou se déformer, ce qui fait que nous préférons ne pas nous précipiter… à suivre donc.

Pour les autres nouvelles « domestiques », aujourd’hui nous avons décidé de passer Makala à la coupe parce que ses longs poils étaient un piège à graines de toutes sortes et une réserve impressionnante de sable à chaque retour de promenade. Le sable finit par tomber en séchant, mais les graines restent irrémédiablement enchevêtrées dans les poils au point où nous nous demandions si nous n’allions pas retrouver Makala remplie de petites pousses vertes. La coupe s’est relativement bien passée (mis à part un coup de ciseaux malencontreux dans un bout d’oreille) et Makala semble plutôt satisfaite d’être débarrassée de sa collection botanique, mais Griezel ne semble pas être du même avis et fait le gros dos dès qu’elle voit le chien (alors que juste avant elle faisait ses griffes sur les moustaches de Makala chaque fois qu’elle passait près d’elle). Allez comprendre les animaux…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Since the beginning of this week, Marie-Claude has organised a safe haven in the room that we use as a « workshop » next to our bedroom to escape from the noise, dust and presence of a troop of workers in the house. Besides the team of carpenters that came to dismantle the wooden beams full of vermin, we have a team of painters applying a layer of anti-rust paint on the roofing sheets. Our little “isolation” room allows us some privacy and, above all for Marie-Claude, some peace and quiet between the constant presence of workers in the house all day and making sure the guys work safely. Because we are concerned about their technique to dislodge a 100kg wooden beam from the ceiling without securing it (and potentially smashing the terrace doors), or the painters walking on the roof in their wellies without safety harness.

The anti-rust paint has a nice “rusty” colour…! But will be nicer than the patches of rust on the silver metal sheets. The painters come with all their safety equipment (harnesses, ropes, etc.) to avoid falls, but because they pretend there is no proper way to secure the ropes, the harness is tied to the ladder, which is sometimes secured by one of them on the ground. It must be said that their technique to secure the ropes leaves room for improvement, last time they had tied the rope to the plastic pipe coming out of the kitchen sink… Therefore sometimes Marie-Claude prefers to be elsewhere during these hazardous operations and busies herself in our isolation quarters, without forgetting to provide everybody with water first.

Is it because of the dry season or because I see much more what happens on the road when cycling (one return trip to the office in Mapangu every day), but I have seen a lot more snakes these past few weeks than the previous 15 months. Each time on my bicycle and different kinds almost every time. The first one I almost passed over with my bike, was a medium sized (about 1m) grey snake with a typical viper head. According to local knowledge this one is highly venomous and I was therefore relieved not to have fallen just there. The second one was just next to our vegetable garden while returning home, a rather thin and green snake, which is called dancing snake because of its undulating movements and tendency to climb into trees and bushes. We suspect that this is the snake who stole two of the eggs that one of our chickens is brooding and a few days later our gardener informed us that he killed the snake because it kept coming into the vegetable garden.

The third snake was a large black snake (I think it must have been about 2m long) that crossed the road in a flash in front of me. This one would be called “black belt” and is quite popular with connoisseurs for its flesh, also because it is apparently non-aggressive and would rarely bite.

Finally, just two days ago, I came across two identical medium sized deep green snakes that were slowly making their way into the bushes next to the road. According to the security agent not far away, these are quite venomous and no good to eat (not that we are particularly interested). So the variety of snakes here is quite large because the previous ones I had seen were all different, a black mamba at the lagoons near the mill, a boa that someone was selling at the club one evening, the small (probably young) snakes that Griezel found in the house, and a (dead) Gabon viper, a fairly fat and short type of snake, which are quite dangerous because they are not afraid and tend to bite whoever is unfortunate enough to step on them.

Returning to the works taking place at home, two days ago the new beams for the ceiling were delivered. These have been sawn in a heavy local redwood, which is said to be very resistant to termites, ants and other wood eating insects, but weighs a ton. We are slightly worried about the process of heisting this monster up to 4m height and slotting it into the wall openings on either side… Furthermore, because it is freshly sawn timber, the wood still needs to dry and will probably retract as well as move, so we prefer to wait a little… to be followed thus.

On the domestic front, today we decided to give Makala a haircut because the long hairs were becoming a nest for seeds of all sorts and sand collected during the walks. The sand would eventually dry and disperse itself around the house, but the seeds are almost impossible to remove even with a comb, to the point that we were wondering if one day we would see Makala walking around with green sprouts in her hair. The haircut happened without major problems, except for a small cut in one of her ears, but Griezel the cat does not seem to share this point of view and raises all her hairs whenever the dog comes near her (while just before that she would be the one trying to play with Makala whenever she came close). Go and figure what goes on in the heads of animals…

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude