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Reprise des Activités / Back to Work

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Ça y est, nous avons repris le cours normal des choses, d’une part d’un point de vue professionnel en étant à nouveau sur le terrain, mais d’autre part également d’un point de vue personnel puisque Marie-Claude est de retour à Sao Tomé elle aussi, arrivée hier soir de la Belgique via le Portugal après presque deux mois de séparation.
Même si je ne suis resté à la maison qu’une dizaine de jours, j’ai été surpris par le nombre de choses qui demandaient mon attention immédiate lors de mon retour au “bureau” ce qui montre malgré tout les limitations du travail à distance, probablement exacerbé par le fait que je ne maîtrise pas encore toutes les finesses de la langue lusophone.
Une des premières activités qui a marqué mon retour à la vie active de la plantation était en fait non-professionnelle car c’était un BBQ organisé à Praia Grande pour avoir une dernier échange social avec un des collègues qui est muté sur une plantation au Sierra Leone. Nous n’avons pas réellement profité de la plage, si ce n’est après le repas où mes collègues m’ont entraîné dans un match de foot sur le bord de mer. Mais la combinaison du fait que je ne joue jamais au foot, que je venais de passer près de deux semaines à la maison et que nous jouions sur du sable mou, je ne puis pas prétendre avoir fait des éclats et ai constaté qu’il était nécessaire de se remettre en forme.
Cette sensation s’est confirmée cette semaine quand j’ai accompagné notre directeur agronomique en plantation, dans une partie assez escarpée de la concession, et après à peine une heure de marche je me serais jeté sur un lit s’il s’était présenté. Comme il ne pleut pas trop pour le moment, il n’y a pas d’excuses pour ne pas reprendre le vélo et essayer de remettre toute la mécanique en marche. De la maison au bureau il n’y a que 15-20 minutes, ce qui est un temps juste suffisant pour faire de l’exercice sans forcer. Je ne sais pas si c’est un hasard, mais depuis quelque temps il y a beaucoup d’autres collègues (sao toméens) qui se sont mis à la bicyclette et je suis donc régulièrement accompagné par d’autres cyclistes lors de mes trajets. Quand je vais vers le bureau, qui est en montée, souvent l’après-midi il y a des enfants qui reviennent de l’école et qui décident de courir à côté de moi sur les quelques kilomètres de route. Il est vrai que je ne vais pas très vite, mais malgré cela il sont généralement plusieurs à suivre jusqu’au bout avec leur sac à dos et faire la conversation en même temps, alors que moi je suis juste content d’arriver au sommet de la côte sans devoir mettre pied à terre.
Le retour vers la maison ne pose pas de problèmes car c’est presque tout en descente et hormis les zones où il y a des gros cailloux et où il faut faire un peu plus attention, c’est juste une question d’avoir des freins qui fonctionnent correctement. Cela étant dit, beaucoup de mes co-cyclistes semblent rouler sur des montures dépourvues de freins et je me demande comment ils font dans les descentes où je ne m’imagine pas essayer de freiner avec les pieds vu toutes les pierres anguleuses qu’il y a sur le chemin.
Lorsque je suis revenu de congé la dernière fois, j’ai hésité à prendre un deuxième vélo avec moi pour que, lorsque nous aurons de visiteurs, je puisse faire découvrir la plantation à bicyclette. Mais pour une raison que j’ignore (probablement l’affluence de touristes… encore que nous ne voyons pas vraiment une quantité importante d’étrangers passer dans notre coin) la compagnie aérienne a suspendu tout transport autre que des bagages ordinaires. Ainsi des personnes qui pensaient venir jusque Sao Tomé pour faire du surf (il paraît que certaines plages ont des vagues idéales pour cela) ont dû renoncer à venir avec leur matériel et se contenter des planches de surf disponibles localement dans les clubs. Bref, si vous envisagez de visiter Sao Tomé, ne prévoyez pas de venir avec des objets qui n’entrent pas dans une valise car ceux-ci pourraient bien être refusés à l’enregistrement.
Ce matin, avec Marie-Claude nous avons fait le tour du jardin pour voir comment se développent nos diverses plantations et constaté que les arbres fruitiers autour de la maison préparaient de belles récoltes d’agrumes (oranges, pamplemousses), de goyaves et corossols. Nous avons également essayé de trouver les caches où nos poules vont pondre, après tout si nous devons endurer les chants des coqs toute la nuit, ayons au moins le bénéfice des œufs, mais il semblerait que nous soyons devancés par d’autres amateurs d’œufs (rats, serpents, …) car ce sont surtout des coquilles vides qui jonchent les nids. Enfin nous avons quand même pu récupérer tout un œuf!
Comme indiqué plus haut, pour le moment nous avons beaucoup de journées sans pluie, ce qui est très agréable, mais la quantité de pluie n’en est pas diminuée pour autant et mercredi dernier il est tombé 112mm en quelques heures. Je vous laisse deviner ce que cela peut avoir comme effet sur nos routes en terre… Mais le plus grand nombre de journées ensoleillées fait aussi que la température est un peu plus élevée que d’habitude et même si le ventilateur est suffisant pour maintenir une température supportable au bureau, dès que l’on s’active un petit peu l’impact est immédiat. C’est là que le moto de Sao Tomé “leve-leve” prend toute sa signification, tout le monde se déplace très calmement, sans se presser et quelque part nous sommes forcés de faire de même. Il paraît que cette sensation de chaleur est propre à la période de fin d’année et que les choses vont se rafraîchir (tout est relatif) d’ici quelques semaines, cela étant dit les températures sont loin d’être insupportables…
En espérant vous lire très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Now we are back to normal, both professionally by being back in the field and personally as Marie-Claude is back in Sao Tomé too, arriving yesterday evening from Belgium via Portugal after almost two months away.
Even though I was only stuck home for about ten days, I was surprised by the number of things that required my immediate attention when I returned to the “office”, which nevertheless shows the limitations of working at a distance, probably exacerbated by the fact that I have not yet mastered all the finer points of the Portuguese language.
One of the first activities that marked my return to the active life of the plantation was actually non-professional as it was a BBQ organised in Praia Grande to have a last social exchange with one of the colleagues who is transferred to a plantation in Sierra Leone. We didn’t really enjoy the beach, except after the meal when my colleagues dragged me into a football match on the seafront. But the combination of the fact that I never play football, that I had just spent nearly two weeks at home and that we were playing on soft sand, I cannot claim to have excelled and realised that it was necessary to get back into shape.
This feeling was confirmed this week when I accompanied our agronomic director on the plantation, in a rather hilly part of the concession, and after barely an hour’s walk I would have thrown myself on a bed if it had presented itself. As it is not raining too much at the moment, there is no excuse for not getting back on the bike and trying to get my whole organism back into shape. It is only 15-20 minutes from home to the office, which is just enough time to get some exercise without straining. I don not know if it is a coincidence, but for some time now there have been many other (Sao Tomean) colleagues who have taken up cycling and so I am regularly accompanied by other cyclists on my journeys. When I go to the office, which is uphill, often in the afternoon there are children coming back from school and they decide to run alongside me on the few kilometres of road. It is true that I do not cycle very fast, but even so there are usually several of them who follow me all the way with their rucksacks and make small talk at the same time, while I am just happy to make it to the top of the hill without having to stop and rest.
The ride home is not a problem as it is almost all downhill and apart from the areas where there are big rocks and one has to be a bit more careful, it is just a matter of having brakes that work properly. That being said, many of my fellow riders seem to be riding bikes without brakes and I wonder how they do it on the downhills where I cannot imagine trying to brake with my feet given all the angular rocks on the road surface.
When I came back from leave last time, I hesitated to take a second bike with me so that when we have visitors I can show them around the plantation by bike. But for some reason (probably the influx of tourists… although we don’t really see a lot of foreigners passing through our area) the airline has suspended all transport other than ordinary luggage. So some people who were thinking of coming to Sao Tome to surf (I heard that some beaches have ideal waves for that) had to give up coming with their equipment and make do with surfboards available locally in the clubs. In short, if you plan to visit Sao Tome, don’t plan to come with items that do not fit in a suitcase as these may well be refused at check-in.
This morning Marie-Claude and I went around the garden to see how our various plantations were developing and found that the fruit trees around the house were producing a good crop of citrus fruits (oranges, grapefruit), guavas and soursops. We also tried to find the caches where our hens lay their eggs, after all if we have to endure roosters crowing all night, it is only justice at least to have the benefit of the eggs, but it seems that we are outnumbered by other egg-lovers (rats, snakes, …) as it is mostly empty shells that litter the nests. Finally we were able to recover a whole egg!
As mentioned above, at the moment we have a lot of days without rain, which is very nice, but the amount of rain has not decreased and last Wednesday, for example, it fell 112mm in a few hours. I’ll let you guess what that does to our dirt roads… But the greater number of sunny days also means that the temperature is a little higher than usual and even if the fan is sufficient to maintain a bearable temperature in the office, as soon as you get a little active it almost immediately results in being very hot and sweaty. This is where the Sao Tome moto “leve-leve” comes into its full sense, everyone moves very quietly, without hurrying and somehow we are forced to do the same. It seems that this feeling of heat is specific to the end of the year period and that things will cool down (everything is relative) in a few weeks, that being said the temperatures are far from being unbearable…
Hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Caraïbes – Caribbean

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Vous l’aurez deviné, ou peut-être pas, mais ayant été confiné pendant une semaine supplémentaire, c’est à nouveau une semaine qui sera consacrée à des souvenirs plus anciens.
J’avais espéré sortir de mon confinement en milieu de semaine et me suis rendu à la capitale pour confirmer mon impression que tout allait bien. Dans un premier temps le résultat était bon (test négatif), mais en route pour la maison, prêt à reprendre une activité normale, la clinique m’a rappelé me demandant de revenir… Ils s’étaient trompés dans l’interprétation du test et au lieu de pouvoir retourner au travail je devais continuer à m’isoler à la maison encore pour un peu de temps… parlez d’une douche écossaise sous les tropiques!
J’ai refait une tentative en fin de semaine et cette fois c’est bon, je suis apte au service. Sur la route de retour vers Ribeira Peixe, peu de temps après avoir quitté la capitale, j’ai été arrêté par une patrouille de police qui m’a demandé de présenter mes papiers. J’ai sorti tout ce que je trouvais comme documents paraissant semi-officiels de la boîte à gants et remis ceux-ci au policier pour qu’il fasse le tri lui-même. Il est ainsi tombé sur une lettre adressée à Pedro, notre directeur industriel qui utilisait la voiture avant moi, et le policier m’a donc demandé si je m’appelais Pedro. Je lui ai expliqué que non, c’était le nom de mon collègue qui utilisait la voiture avant moi et que mon nom était Marc. Entendant cela le policier m’a dit (en portugais évidemment) “Ah c’est vous le fameux Marc!” et il s’est empressé d’appeler sa collègue pour lui dire que j’étais “Marc”. Compte tenu du fait qu’il m’a immédiatement rendu tous les papiers et m’a dit de circuler avec un grand sourire, j’ose espérer que le “fameux – famoso” n’était pas parce que j’étais un dangereux criminel recherché… enfin j’espère.
Revenons à nos souvenirs plus anciens, également des îles, mais dans les Caraïbes celles-ci. Comme expliqué la semaine passée, pour circuler dans le cadre de mon travail (là où c’était possible) nous avions à notre disposition une vieille Land Rover qui démarrait une fois sur deux (ou trois) après quelques interventions sous le capot et dont la boîte de vitesse était tellement usée qu’il fallait tenir le levier en position pour éviter que les vitesses ne sautent. Je puis vous assurer que c’est la dernière chose que l’on veut avoir lorsque la voiture descend une piste escarpée à flanc de ravine avec des freins qui demandent de pomper une ou deux fois avant de réagir, mais on s’habitue.
Haïti est malheureusement devenu une île quasi déserte où le manque de végétation permanent fait que les pluies ne font qu’emporter la maigre couche de terre arable au point qu’en Haïti on nous a expliqué que dans les champs il n’y a que les pierres qui poussent. Ceci à ajouter au fait que les pluies emmenant la terre, polluent les environs immédiats de l’ île, les transformant en mangroves peu propices à la pêche. Le pêcheur haïtien n’ayant pas les moyens pour un moteur il ne peut vivre de pêche non plus…
Cette situation dramatique est liée à de nombreux facteurs dont la surpopulation est évidemment l’un des principaux. Mais malheureusement les “experts” internationaux ont également une part de responsabilité importante dans le déclin de l’île qui dans le passé était réputée pour son café et son rhum. Dans les années 70 (je crois), le marché mondial du café s’est effondré au point que la meilleure utilisation pour celui-ci était de l’utiliser pour alimenter les chaudières des locomotives (au Brésil entre autres). Dans le but louable d’encourager la population (d’Haïti entre autres) à cultiver des produits alimentaires plutôt que des produits d’exportation, les “agronomes” ont recommandé de cultiver des légumineuses, riches en protéines, pour ainsi combattre la malnutrition omniprésente en Haïti. Seulement, à la différence du caféier, les haricots sont des cultures annuelles qui ne poussent pas bien à l’ombre et même si leur consommation est bénéfique pour la santé, il est difficile d’en produire assez pour également avoir les ressources financières nécessaires pour payer ce qui ne peut être produit localement. Ainsi a commencé une nouvelle grande vague de déboisement (loin d’être la première car déjà à l’époque coloniale les arbres avaient été coupés en grande quantité pour la construction entre autres des navires utilisés pour le transport). Dans un premier temps, l’abatage des arbres a permis de produire du bois et du charbon de bois assurant des revenus immédiats aux bénéficiaires et assuré l’ensoleillement des champs nouvellement plantés avec des légumineuses. Par contre, le sol ainsi dénudé et régulièrement sarclé, a été exposé aux pluies tropicales et au lieu de s’infiltrer dans le sol à la faveur des racines des arbres et cultures pérennes, l’eau a ruisselé emportant avec elle la fine couche de terre fertile. Les terres ainsi dépourvues de leur capacité de produire étaient abandonnées au profit de celles encore vierges et de moins en moins planes, accélérant ainsi le processus de désertification. Heureusement certains coins ont été plus ou moins préservés et généralement les arbres fruitiers (manguiers principalement) étaient épargnés car assurant un revenu régulier.
Peu de temps avant notre arrivée en Haïti, une nouvelle vague de déboisement (si c’était encore possible) a frappé le pays, cette fois à cause de mesures prises par les autorités américaines, dont les financements assuraient une grande part du budget de fonctionnement de l’état haïtien. La raison de cette nouvelle vague de déboisement s’explique par la peur, des États-Unis, de voir débarquer des immigrants clandestins (c’était l’époque des boat-people essayant de regagner la Floride) mais surtout que ceux-ci n’amènent avec eux la peste porcine endémique dans l’île et potentiellement créer des ravages dans les élevages industriels américains. En effet, les cochons haïtiens étaient plus ou moins résistants à la maladie et si la croissance était peut-être affectée par la prévalence de la peste, rares étaient les cochons qui en mouraient. Il faut savoir que le cochon haïtien (un petit cochon rustique vivant principalement de restes, déchets ménagers, fruits pourris et crasses autour des habitations) était l’exemple même de la tirelire des haïtiens. Même si leur croissance était lente et limitée, ils ne coûtaient pas grand chose à élever et assuraient un petit revenu pour faire face aux dépenses essentielles telles que les frais de scolarisation, mariage, enterrement et autres évènements de la vie.
Je passerai sur les différentes étapes qui ont été envisagées et testées pour arriver à la conclusion tirée par les autorités américaines qui ont décidé d’éradiquer tous les cochons de l’île avec l’idée de repeupler Haïti avec des cochons sains après une période de vide sanitaire de 6 mois. Quasi du jour au lendemain les haïtiens se sont retrouvés sans leur tirelire car beaucoup n’ont pas bénéficié des soi-disant compensations payées par les autorités américaines, probablement restées collées dans les poches des édiles locaux. Le résultat ne s’est pas fait attendre, pour subvenir à leurs besoins financiers l’abatage d’arbres pour la production de planches, charbon ou autres usages a repris, dénudant encore un peu plus une île déjà largement dépourvue de couvert végétal permanent…
Peu de temps après notre arrivée en Haïti, les premiers efforts de repeuplement porcins ont commencé, mais c’était des races issues d’élevages industriels américains (Large White, Duroc, Hampshire) peu ou pas du tout adaptées au climat tropical de l’île et faute de soins adéquats les premiers cochons ont rapidement dépéri à cause d’une combinaison d’alimentation inadaptée, coups de soleil et déshydratation. Les autorités américaines ont par la suite envoyé des techniciens pour former les éleveurs de cochons haïtiens et veiller à ce que les animaux soient logés dans des conditions adéquates. Ainsi les règles des techniciens étaient simples, les animaux devaient de préférence être élevés sur des surfaces dures (ciment) nettoyées et désinfectées régulièrement pour éviter les parasites, ils devaient être sous toit pour ne pas être exposés à des risque d’insolation, disposer en permanence d’eau fraîche et avoir une alimentation équilibrée riche en protéines… L’haïtien moyen (en fait la grande majorité de la population) vit dans des cases dont le sol est en terre battue, doit généralement faire plusieurs heures de marche pour trouver une source d’eau potable et ne mange certainement pas une alimentation équilibrée ou à leur faim tous les jours. A l’exception de quelques privilégiés, l’haïtien moyen avait définitivement perdu sa tirelire!
L’une de nos activités dans le cadre du projet de développement agricole était d’essayer de faire du reboisement, tant que possible avec des arbres fruitiers, mais de manière plus générale pour essayer de retenir le peu de matière organique encore présente dans le sol. Pour être effectif, les conditions ne sont pas toutes simples car il faut d’abord protéger la zone à reboiser contre les chèvres et autres animaux friands de jeunes pousses, protéger la zone contre les feux et surtout donner le temps à la nature de faire son travail, plus facile à dire qu’à faire dans un pays surpeuplé. En utilisant une combinaison de graminées, légumineuses pérennes et arbres fruitiers en courbes de niveau (car il n’y a pas de terrain plat en Haïti) nous avons réussi à démontrer qu’en moins de deux ans il est possible de reverdir un flanc de colline, sans irrigation, mais au prix d’une protection rigoureuse contre les animaux et humains, ce qui n’est malheureusement pas réaliste pour la majorité des gens.
L’effet du déboisement fait que, comme expliqué plus haut, l’eau ne peut plus s’infiltrer dans le sol et dévale donc les pentes avec une force grandissante le laissant rien sur son chemin. Ainsi lorsqu’il faut traverser le lit d’une rivière (généralement sec) il faut surveiller les mornes (collines) avoisinantes pour s’assurer qu’il n’y pleut pas car l’eau arrive littéralement comme un mur de manière quasi instantanée et nous avons vu l’effet que cela peut avoir sur un véhicule qui traverse au mauvais moment, il n’en reste rien.
Nous avons eu de nombreux visiteurs en Haïti, famille et amis, à qui nous avons fait visiter différents coins de l’île ou découvert certains coins que nous ne connaissions pas. Lors de l’une de ces visites, de mes parents je crois, nous avons décidé d’aller visiter le centre de l’île et plus particulièrement Hinche, la Citadelle et le Palais du Roi sans Souci. A ce moment-là nous avions toujours notre “poubelle” (Land Rover) et lors de la traversée d’une rivière est arrivé ce que tout le monde redoute, la panne. Dans notre cas c’est le croisillon de la transmission arrière qui a cassé et l’arbre de transmission est tombé bloquant la voiture au milieu du lit de la rivière. Heureusement nous avions un outillage complet dans la voiture (mais pas de croisillon de réserve) et nous avons pu démonter l’arbre de transmission nous permettant de continuer notre voyage avec la seule transmission avant et sans se faire emporter par une crue de la rivière. Peu de temps après cela nous avons reçu une nouvelle voiture (d’occasion) avec laquelle nous n’avons eu aucun problème malgré les routes impossibles dans lesquelles nous l’avons amené. Mais ça sera pour un prochain épisode car je ne voudrais pas abuser de votre temps.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

You may or may not have guessed it, but having been confined for another week, it is once again a time for older memories.
I had hoped to be out of confinement by midweek and went to the capital to confirm my impression that all was well. At first the result was good (negative test), but on the way home, ready to resume normal activity, the clinic called me asking me to come back… They had misinterpreted the test and instead of being able to go back to work I had to continue to isolate myself at home for a little while longer… talk about a cold shower in the tropics!
I tried again at the end of the week and this time I was fit for duty. On the way back to Ribeira Peixe, shortly after leaving the capital, I was stopped by a police patrol who asked me to show my papers. I took out all the semi-official-looking documents I could find from the glove compartment and handed them to the policeman to sort out. He came across a letter addressed to Pedro, our industrial manager who used the car before me, so the policeman asked me if my name was Pedro. I told him no, that was the name of my colleague who used the car before me and that my name was Marc. Hearing this, the policeman said (in Portuguese of course) “Ah, you’re the famous Marc!” and he hurriedly called his colleague to tell him that I was “Marc”. Considering that he immediately gave me back all the papers and told me to move on with a big smile, I hope that the “famous – famoso” was not because I was a dangerous wanted criminal… well, I hope.
Let’s go back to our earlier memories, also of the islands, but in the Caribbean this time. As explained last week, to get around for my job (where possible) we had an old Land Rover that would start every other day (although generally not) after some under-bonnet work and whose gearbox was so worn that you had to hold the lever in position to prevent the gears from jumping. I can assure you that this is the last thing you want to have when the car is going down a steep gully-sided track with brakes that require pumping once or twice before responding, but you get used to it.
Haiti has unfortunately become an almost deserted island where the permanent lack of vegetation means that the rains wash away the thin layer of arable soil that is left to the point that in Haiti we were told that in the fields only stones grow. This is in addition to the fact that the soil being thus washed away pollutes the immediate surroundings of the island, turning them into mangroves that are not very suitable for fishing. The Haitian fisherman does not have the means for a motor and cannot live from fishing either…
This dramatic situation is linked to many factors of which overpopulation is obviously one of the main ones. But unfortunately the international “experts” also have an important share of responsibility in the decline of the island which in the past was famous for its coffee and rum. In the 1970s (I think) the world market for coffee collapsed to the point where the best use for it was to fuel locomotive boilers (in Brazil, among other places). With the laudable aim of encouraging the population (in Haiti, among others) to grow food rather than export products, “agronomists” recommended growing protein-rich legumes to combat the widespread malnutrition in Haiti. However, unlike coffee, beans are annual crops that do not grow well in the shade, and even if their consumption is beneficial to health, it is difficult to produce enough to also have the financial resources to pay for what cannot be produced locally. Thus began a new wave of deforestation (far from being the first, as already in colonial times trees had been cut down in large quantities for the construction of, among other things, the ships used for transport). Initially, the felling of trees made it possible to produce wood and charcoal, which provided immediate income for the beneficiaries, and ensured that the newly planted fields with leguminous plants received sunlight. On the other hand, the bare and regularly weeded soil was exposed to tropical rains and instead of infiltrating the soil through the roots of the trees and perennial crops, the water ran off carrying with it the thin layer of fertile soil. The land thus deprived of its capacity to produce was abandoned in favour of that which was still virgin and less and less flat, thus accelerating the process of desertification. Fortunately, some areas were more or less preserved and generally fruit trees (mainly mango) were spared as they provided a regular income.
Shortly before our arrival in Haiti, a new wave of deforestation (if it was still possible) hit the country, this time due to measures taken by the American authorities, whose funding ensured a large part of the Haitian state’s operating budget. The reason for this new wave of deforestation is explained by the United States’ fear of seeing illegal immigrants disembark (it was the time of the boat people trying to reach Florida) but above all that they would bring with them the swine fever which was endemic in the island and potentially create havoc in American industrial farms. Indeed, Haitian pigs were more or less resistant to the disease and while growth may have been affected by the prevalence of the disease, few pigs died from it. It is worth noting that the Haitian pig (a small, hardy pig living mainly on scraps, household waste, rotten fruit and dirt around the house) was the epitome of the Haitian piggy bank. Although they were slow and limited in growth, they did not cost much to raise and provided a small income to meet essential expenses such as school fees, weddings, funerals and other life events.
I will pass over the different steps that were considered and tested to arrive at the conclusion drawn by the American authorities who decided to eradicate all pigs from the island with the idea of repopulating Haiti with healthy pigs after a 6-month sanitary vacuum period. Almost overnight, Haitians found themselves without their piggy banks as many did not benefit from the so-called compensation paid by the US authorities, which probably remained stuck in the pockets of local officials. The result was not long in coming: to meet their financial needs, the felling of trees for the production of planks, charcoal or other uses resumed, denuding a little more an island already largely devoid of permanent vegetation cover…
Shortly after our arrival in Haiti, the first pig repopulation efforts began, but these were breeds from American industrial farms (Large White, Duroc, Hampshire) that were little or not at all adapted to the island’s tropical climate and, due to a lack of adequate care, the first pigs quickly withered away because of a combination of inadequate feeding, sunburn and dehydration. The US authorities subsequently sent technicians to train Haitian pig farmers and ensure that the animals were housed in proper conditions. The technicians’ rules were simple: the animals should preferably be raised on hard surfaces (cement) that are regularly cleaned and disinfected to avoid parasites, they should be under a roof to avoid the risk of sunstroke, they should have fresh water available at all times, and they should have a balanced diet rich in protein… The average Haitian (in fact the vast majority of the population) lives in huts with dirt floors, usually has to walk several hours to find a source of drinking water and certainly does not eat a balanced diet or enough every day. With the exception of a privileged few, the average Haitian had definitely lost his piggy bank!
One of our activities in the agricultural development project was to try to do reforestation, as much as possible with fruit trees, but more generally to try to retain the little organic matter still present in the soil. To be effective, the conditions are not all simple, as the area to be reforested must first be protected from goats and other animals that are fond of young shoots, the area must be protected from fires and, above all, nature must be given time to do its work, which is easier said than done in an overpopulated country. By using a combination of grasses, perennial legumes and fruit trees in a contour (because there is no flat land in Haiti) we have managed to demonstrate that in less than two years it is possible to regreen a hillside, without irrigation, but at the cost of rigorous protection against animals and humans, which is unfortunately not realistic for most people.
The effect of deforestation is that, as explained above, the water can no longer infiltrate the soil and therefore runs down the slopes with increasing force leaving nothing in its path. So when you have to cross a river bed (usually dry) you have to watch the surrounding mornes (hills) to make sure it doesn’t rain because the water literally comes in like a wall almost instantly and we have seen the effect this can have on a vehicle that crosses at the wrong time, there is nothing left.
We have had many visitors to Haiti, family and friends, to whom we have shown different parts of the island or discovered some areas we did not know. On one of these visits, I think from my parents, we decided to go and visit the centre of the island and in particular Hinche, the Citadel and the Palace of the King Sans Souci. At that time we still had our “bin” (Land Rover) and while crossing a river we had what everyone dreads, the breakdown. In our case it was the rear transmission cross that broke and the driveshaft fell out, blocking the car in the middle of the river bed. Fortunately we had a full set of tools in the car (but no spare cross) and we were able to dismantle the driveshaft allowing us to continue our journey with the front drive alone and without being swept away by a river flood. Shortly after that we received a new (used) car with which we had no problems despite the impossible roads we took it on. But that’s for a future episode as I don’t want to take up too much of your time.
Hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Haïti – Haiti

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Il y a des semaines où l’inspiration est un peu moins abondante et je crois que pour ces nouvelles-ci c’est vraiment une question de savoir quoi raconter car je ne suis pas sorti de la maison et je n’ai pas eu de visiteurs. Alors encore une fois je vais creuser dans les souvenirs plus anciens et essayer de rassembler des images de notre vie en Haïti, aussi une île mais beaucoup moins verte celle-là.
Haïti fut notre première affectation en tant qu’expatriés, la première fois pour moi de partir dans un pays tropical et la première aventure aussi pour notre fils qui avait tout juste 7 mois quand il est arrivé avec Marie-Claude dans les Antilles.
Nous sommes partis en Haïti pour monter un projet de développement agricole dans la zone d’Ennery, une petite bourgade dans les mornes au-dessus dans la province des Gonaïves. J’y étais parti un petit peu à l’avance pour préparer le terrain et surtout trouver un logement pour notre petite famille. Arrivé en Haïti j’ai été accueilli par le médecin de l’organisation qui nous employait et qui m’a aimablement logé dans sa maison, construite par lui-même, dans la zone de Passe-Reine. Passe-Reine n’étant pas vraiment un village mais plutôt une zone résidentielle dans une vallée plutôt verdoyante et plus fraîche où les haïtiens plus aisés avaient des résidences secondaires utilisées pour les week-ends ou vacances.
Mes souvenirs du séjour dans la maison du médecin français (qui avait “épousé” une haïtienne du coin) ne sont pas tous excellents. Pour commencer la maison était construite à la sortie d’un virage de la route nationale allant vers le Cap Haïtien au nord et sur laquelle circulait entre-autres de gros camions “Mack” transformés en bus faisant la liaison entre la capitale et le nord du pays. Ces camions circulaient principalement la nuit et à vive allure me donnant chaque fois l’impression qu’ils allaient entrer directement dans la chambre où je dormais avant de virer au dernier moment sur la route. Je n’ai logé que quelques semaines dans cette maison, mais il m’a fallu des mois pour ne pas me réveiller en sueurs la nuit chaque fois que j’entendais un camion approcher. La maison du médecin était très élémentaire avec un sol en terre battue, de grands espaces ouverts entre la toiture et les murs (pour l’aération) et un simple toit en tôle qui transformait la maison en fournaise pendant la journée. Les ouvertures permettaient évidemment à tous les moustiques de la créature de venir à l’intérieur de la maison et il était donc indispensable de dormir sous une tente moustiquaire. Il y avait aussi des cavalcades de rats la nuit, de très gros rats appelés “rats norvégiens” par les locaux, qui se promenaient au sommet des murs à la recherche de restes alimentaires. L’eau “potable” était stocké dans une grande jarre en terre cuite qui lui donnait une relative fraîcheur mais surtout un goût crayeux pas particulièrement agréable.
Pour l’arrivée de Marie-Claude et Renaud nous avions trouvé une belle villa un peu plus loin dans Passe-Reine avec un petit jardin plein d’arbres fruitiers et surtout, grand luxe, une citerne d’eau. Malgré le fait que cette villa était très “belle” avec plusieurs chambres, salle de bain et énorme terrasse couverte, nous ne nous y sentions pas bien au point de décider de chercher autre chose à peine quelques mois plus tard. Nous avons visité quelques autres “belles” maisons dans Passe-Reine mais pour finir nous avons opté pour une toute petite maison dans le bourg d’Ennery, juste à côté de l’église catholique. En fait la maison appartenait à l’église mais était inoccupée pour une raison que j’ai oublié. La maison était toute petite (environ 30m²) avec 3 portes donnant directement sur la rue, un trou dans le jardin comme seule toilette et un robinet d’eau dans le fond du jardin. Pour une raison qui défie le bon sens, nous avons décidé que cette maison répondait mieux à nos besoins et nous avons déménagé nos quelques possessions peu de temps après.
Peu de temps avant l’arrivée de Marie-Claude j’avais accompagné le médecin dans une de ses visites à Port-de-Paix dans le nord de l’île où un couple de français s’occupait d’un projet de couture. Port-de-Paix est une ville un peu plus importante qui bénéficiait d’un réseau électrique encore fonctionnel et nos collègues avaient donc chez eux un réfrigérateur. Ils m’ont proposé un verre d’eau et jusqu’à ce jour je puis vous garantir que c’était le meilleur verre d’eau fraîche que j’ai jamais bu, c’était comme du nectar. J’ai donc décidé que quoi qu’il advienne, si ce n’est pour conserver les produits alimentaires pour notre jeune enfant, il nous serait indispensable d’avoir un réfrigérateur (à pétrole dans notre cas) dans notre maison. Outre cela nous avons investi dans un réchaud à gaz, même si nous avions une cuisinière “Bibi” qui préférait faire ses préparations sur le charbon de bois. Il n’y avait pas d’électricité à Ennery, mais j’avais installé des petits tubes néon que nous branchions sur la batterie de la voiture parquée à côté de la maison et nous avions des lampes à pétrole “hyppolito” qui donnaient une lumière spectaculaire, même s’il fallait garder ses distances car la chaleur dégagée par ces lampes est impressionnante.
Avec le temps nous avons amélioré quelque peu la maison en ajoutant une douche et un “wc” à l’intérieur d’une extension de la maison, construit une petite chambre supplémentaire pour les enfants et aménagé une terrasse au-dessus de l’extension de la maison pour y profiter un petit peu du soleil à l’abri des regards.
Nous étions en Haïti à l’époque de Baby Doc qui avait repris les rênes de son père (Papa Doc) dont la réputation avait fait trembler plus d’un. Baby Doc était lui plus intéressé par les voitures et le bon temps que par l’exercice du pouvoir qui semblait plus faire l’affaire de son épouse, Michelle Bennet, et de sa belle-famille. C’était aussi l’époque des Tontons Macoutes (nom populaire donne aux VSN – Volontaires pour la Sécurité National) dont l’uniforme était un pantalon et veste en jeans et qui représentaient de fait le service de police du pays. Certains Tontons Macoutes s’étaient fait une réputation de violence et d’abus, mais la majorité des VSN étaient des haïtiens ordinaires qui avaient rejoint les rangs de l’organisation pour qu’on les laisse en paix. Beaucoup de personnes avec lesquelles je serais amené à travailler étaient des porteurs de carte VSN, mais je ne les ai jamais vu porter leur uniforme ou abuser de leur pouvoir.
Au début de notre mission en Haïti nous disposions d’une vieille Land Rover comme véhicule de déplacement, cette voiture était vieille mais surtout en panne de manière quasi journalière et m’a permis de faire mes armes en mécanique. Nous ne faisions aucun déplacement avec cette voiture, surnommée “la poubelle” sans embarquer un outillage complet, qui a beaucoup servi. Cette voiture nous a causé quelques soucis et aussi des souvenirs qui font sourire, mais généralement son avantage était que “tout” était réparable localement, si besoin avec des bouts de fil et de bois.
Un jour, suite à une visite effectuée dans un des mornes, où notre fils Renaud m’avait accompagné trônant dans son siège enfant à côté du chauffeur, la route à flanc de colline s’est dérobée et la voiture s’est retrouvée surplombant à moitié le vide. Heureusement elle est restée accrochée et nous avons pu sortir tous les passagers sains et saufs, mais nous étions trop loin de la route pour prendre le risque de rentrer à pied, surtout avec un enfant de moins d’un an. Utilisant des bouts de bois trouvés dans les environs et des lanières que j’avais dans la voiture, nous avons réussi d’une manière ou d’une autre à extraire la voiture de sa situation précaire et rentrer à la maison sans autres problèmes.
Lors d’un voyage vers la capitale, un jour où il y avait eu des pluies assez abondantes, l’évêque des Gonaives nous a dépassé à vive allure sur la route allant vers Saint-Marc. Un peu plus loin nous l’avons retrouvé arrêté sur le bord de la route son moteur semble-t-il noyé pour être passé trop vite dans une grande flaque d’eau. Monseigneur nous a expliqué qu’il était dans une impasse car il était attendu pour célébrer une messe à Saint-Marc et qu’il avait peur de ne pas y arriver dans les temps. L’évêque est donc monté dans notre “poubelle” à côté de notre fiston à qui Monseigneur a généreusement offert un bonbon au chocolat. Vous savez comment cela se passe avec les jeunes enfants, pour une raison mystérieuse le chocolat ne reste pas en bouche et finit sur les joues, mains et généralement tout ce qui est plus ou moins à distance touchable. Dans ce rayon d’action il y avait également l’évêque habillé tout de blanc pour sa célébration. Lorsque nous avons déposé Monseigneur devant les marches de l’église de Saint-Marc, sa soutane était toute bariolée de chocolat mais il nous a laissé avec un sourire radieux en disant qu’il avait adoré ce voyage.
En écrivant ces lignes je me rends compte que toutes sortes d’autres souvenirs reviennent à la surface, mais cela deviendrait un récit bien trop long pour cette occasion, il y aura donc probablement une épisode supplémentaire sur Haïti à l’occasion.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

There are weeks when inspiration is a little less abundant and I think that for this week’s blog it is really a question of knowing what to say because I haven’t been out of the house and I haven’t had any visitors. So again I’m going to dig into the older memories and try to gather images of our life in Haiti, also an island but much less green.
Haiti was our first expatriate posting, the first time for me to go to a tropical country and the first adventure for our son who was just 7 months old when he arrived with Marie-Claude in the Caribbean.
We went to Haiti to set up an agricultural development project in the area of Ennery, a small town in the Mornes in the province of Gonaïves. I had gone there a little in advance to prepare things and especially to find accommodation for our little family. When I arrived in Haiti, I was welcomed by the doctor of the organisation that employed us, who kindly put me up in his house, built by himself, in the Passe-Reine area. Passe-Reine is not really a village but rather a residential area in a rather green and cooler valley where wealthier Haitians had second homes used for weekends or holidays.
My memories of the stay in the house of the French doctor (who had “married” a local Haitian) are not all excellent. To begin with, the house was built at the end of a bend in the national road leading to Cap Haitien in the north and on which, among other things, large “Mack” trucks transformed into buses made the connection between the capital and the north of the country. These trucks travelled mainly at night and at high speed, giving me the impression each time that they were going to enter directly into the room where I was sleeping before turning at the last moment onto the road. I only stayed in this house for a few weeks, but it took me months not to wake up in a sweat at night every time I heard a truck approaching. The doctor’s house was very basic with a dirt floor, large open spaces between the roof and walls (for ventilation) and a simple tin roof that turned the house into a furnace during the day. The openings obviously allowed all the creature’s mosquitoes to come inside the house, so sleeping under a mosquito net tent was essential. There were also cavalcades of rats at night, very large rats called “Norwegian rats” by the locals, who would wander around on top of the walls looking for food scraps. The “drinking” water was stored in a large earthenware jar which gave it a relative freshness but above all a not particularly pleasant chalky taste.
For the arrival of Marie-Claude and Renaud we had found a beautiful villa a little further on in Passe-Reine with a small garden full of fruit trees and above all, a great luxury, a water tank. Despite the fact that this villa was very “beautiful” with several bedrooms, bathroom and a huge covered terrace, we did not feel comfortable there and decided to look for something else only a few months later. We visited a few other “beautiful” houses in Passe-Reine but finally we decided on a very small house in the village of Ennery, right next to the Catholic church. In fact the house belonged to the church but was unoccupied for some reason I forget. The house was very small (about 30m²) with 3 doors directly onto the street, a hole in the garden as the only toilet and a water tap at the back of the garden. For some reason, we decided that this house was more suitable for our needs and moved our few possessions out soon after.
Shortly before Marie-Claude’s arrival I had accompanied the doctor on one of his visits to Port-de-Paix in the north of the island where a French couple were running a sewing project. Port-de-Paix is a slightly larger town with a still functioning electricity network, so our colleagues had a refrigerator at home. They offered me a glass of water and to this day I can guarantee you that it was the best glass of fresh water I have ever drunk, it was like nectar. So I decided that no matter what, other than to store food for our young child, it would be essential for us to have a fridge (working on paraffin in our case) in our house. Apart from that we invested in a gas stove, although we had “Bibi” our housekeeper who preferred to cook on charcoal. There was no electricity in Ennery, but I had installed small neon tubes which we plugged into the battery of the car parked next to the house and we had “Hyppolito” petrol lamps which gave a spectacular light, even if one had to keep one’s distance because the heat given off by these lamps is impressive.
Over time we improved the house a bit by adding a shower and a “wc” inside an extension of the house, built a small extra room for the children and built a terrace above the extension of the house to enjoy a little sunshine out of sight.
We were in Haiti at the time of Baby Doc, who had taken over from his father (Papa Doc) whose reputation had shaken many. Baby Doc was more interested in cars and having a good time than in exercising power, which seemed to suit his wife, Michelle Bennet, and his in-laws better. It was also the time of the Tontons Macoutes (the popular name for the VSN – Volontaires pour la Sécurité National) whose uniform was jeans trousers and jacket and who were in effect the country’s police force. Some of the Tontons Macoutes had earned a reputation for violence and abuse, but the majority of the VSN were ordinary Haitians who had joined the organisation to be left alone. Many of the people I would work with were VSN cardholders, but I never saw them wear their uniforms or abuse their power.
At the beginning of our mission in Haiti we had an old Land Rover as a vehicle for travel, this car was old but above all it broke down almost daily and allowed me to learn about mechanics. We never made a trip with this car, nicknamed “the bin”, without carrying a complete set of tools, which was very useful. This car caused us some problems and also some memories that make us smile, but generally its advantage was that “everything” could be repaired locally, if necessary with bits of wire and wood.
One day, following a visit to one of the mornes, where our son Renaud had accompanied me, sitting in his child seat next to the driver, the road on the hillside gave way and the car found itself halfway over the void. Luckily it stayed put and we were able to get all the passengers out safely, but we were too far from the road to risk walking back, especially with a child under a year old. Using bits of wood found in the area and some straps I had in the car, we somehow managed to get the car out of its precarious situation and back home without further problems.
On a trip to the capital, on a day when there had been quite heavy rain, the bishop of Gonaives passed us at high speed on the road to Saint-Marc. A little further on we found him stopped on the side of the road, his engine apparently drowned because he had driven too fast into a large puddle. The bishop explained that he had reached a dead end because he was expected to celebrate mass at Saint Marc and that he was afraid of not getting there in time. The bishop therefore climbed into our “dustbin” next to our son, to whom the bishop generously offered a chocolate sweet. You know how it is with young children, for some mysterious reason the chocolate doesn’t stay in the mouth and ends up on the cheeks, hands and generally everything that is more or less within reach. Within this range there was also the bishop dressed all in white for his celebration. When we dropped the Bishop off at the steps of St Mark’s church, his cassock was all streaked with chocolate but he left us with a beaming smile and said that he had loved the trip.
As I write this I realise that all sorts of other memories are coming to the surface, but this would be far too long a story for this occasion, so there will probably be an extra episode on Haiti sometime.
Hoping to read from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Projets – Projects

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A l’échelle des plantations industrielles de palmiers à huile, Agripalma est une toute petite plantation avec seulement 2.100 hectares plantés, mais à l’échelle de Sao Tomé la plantation est un des acteurs économiques majeurs occupant 2,5% du territoire national, le plus gros employeur avec une main d’œuvre qui représente plus de 1% de la population active du pays et qui assure plus de 50% des volumes d’exportations de la nation. C’est donc une petite plantation qui compte localement et qui est donc dans la mire de tout le monde, autorités comme ONGs, qui veulent s’assurer que nous restions dans le droit chemin.
Les conditions du pays faisant que, de fait, quasi toute l’agriculture s’accomplit sans apport d’engrais chimiques ou de pesticides, quasi tous les produits émanant de Sao Tomé et Principe peuvent être considérés comme “bio” et c’est un aspect sur lequel le gouvernement actuel voudrait capitaliser en faisant de Sao Tomé l’île “bio” par excellence. Cette approche a énormément de sens puisque, d’une part, les productions sont limitées à quelques cultures qu’il faut valoriser au maximum parce que le potentiel de production est limité et ce, sans compromettre le caractère écologique du pays et, d’autre part, parce que les infrastructures portuaires du pays sont limitées et ne permettent donc pas d’exporter des volumes énormes. Vous direz qu’un port cela peut s’agrandir, et c’est vrai, mais bien au-delà du port cela veut dire (re)développer le tissu routier, les zones de stockage, etc. Ce qui nécessite des investissements colossaux qui sont au-dessus des capacités financières du pays. Par contre, sans entrer dans des projets d’infrastructure énormes, le pays pourrait déjà prendre des mesures qui auraient un impact immédiat sur son image écologique, entre autres en se libérant de sa dépendance aux hydrocarbures et en redynamisant les infrastructures hydroélectriques ou construisant des petites installations hydroélectriques sur les nombreux cours d’eau qui existent dans le pays. Il ne s’agit pas ici de construire d’énormes barrages qui engloutiraient des vallées dont la flore et la faune doivent être préservées, mais plutôt de multiples petites installations profitant des zones à fort dénivelés pour desservir en priorité les communautés locales.
A l’échelle d’Agripalma nous étudions également des possibilités pour réduire notre dépendance au gasoil, qui représente pour le moment une part importante de notre budget de fonctionnement (comme pour la plus grande partie des plantations comme les nôtres). Notre huilerie nécessite de la vapeur qui est produite par une chaudière alimentée exclusivement avec les sous-produits de l’usinage, à savoir des fibres qui restent après avoir pressé les noix de palmes. Mais l’huilerie nécessite également de l’électricité pour alimenter les moteurs des machines et celle-ci est pour le moment produite par des générateurs. Nous disposons également d’une turbine qui pourrait théoriquement produire l’électricité nécessaire en utilisant également de la vapeur, seulement (eh oui il y a malheureusement un, même deux, hics)…
D’une part pour cela il faut produire de la vapeur à haute pression de manière constante ce qui est pour le moment impossible car l’alimentation de la chaudière est irrégulière du fait que notre huilerie ne dispose que d’une seule presse (qui fournit les fibres) dont le fonctionnement est variable. En effet la presse est alimentée manuellement et les opérateurs font des pauses de temps en temps (surtout quand il n’y a personne pour les “encourager”). La pression de vapeur varie également en fonction des besoins des autres machines (stérilisateurs et clarification principalement) qui fluctuent en permanence. Nous sommes en train de réfléchir à des solutions qui permettraient de régulariser l’apport en fibres dans le foyer de la chaudière et créant une zone de stockage intermédiaire et ainsi régulariser la pression de la vapeur.
D’autre part, la turbine ne peut fonctionner que lorsque l’huilerie est en pleine production, cela veut dire pas durant la mise en marche de l’huilerie (qui ne tourne généralement pas plus de 12h par jour) et/ou pendant la période de mise en arrêt. Il est donc nécessaire d’avoir un générateur pour assurer les besoins en courant en-dehors des heures de pleine production, qui parfois représente près de 50% du temps.
Outre la turbine, il y a une rivière assez importante qui passe pas trop loin des installations industrielles qui pourrait être utilisée pour la production d’électricité en utilisant la force de l’eau. C’est un projet qui est également à l’étude et qui aurait l’avantage de fournir du courant 24h sur 24, y compris aux communautés voisines et ainsi réaliser plusieurs objectifs en une seule fois. A ce stade nous en sommes encore aux études préliminaires, mais j’ai bon espoir que nous puissions au moins partiellement éliminer notre dépendance aux générateurs de la plantation.
Revenons brièvement à Sao Tomé en général et cette idée d’en faire une île “bio”. Sans doute parce que la population est assez limitée et que des efforts de propreté sont menés par les autorités, la pollution de l’île est assez limitée. Toutefois quand on se ballade sur les plages il y a invariablement une accumulation de détritus divers, y compris la présence des universels objets et sacs en plastique de toutes sortes. Pour moi, une des premières mesures que le gouvernement du pays devrait prendre est d’interdire toute forme de plastique jetable dans le pays. Cette mesure n’a rien d’utopique, cela fait près de 15 ans que les plastiques sont interdits dans un pays comme le Rwanda, pays qui ne peut certainement pas être qualifié de riche, et qui n’a pas l’avantage de pouvoir contrôler ses frontières aussi facilement que Sao Tomé et Principe. L’impact environnemental pour le pays serait énorme et la suppression des plastiques ne nuira certainement pas au tourisme qui se veut avant tout écologique. J’avais la vague idée de lancer une telle idée à l’échelle d’Agripalma pour commencer, mais avec toutes les personnes qui vont et qui viennent depuis l’extérieur de la plantation et le manque de contrôle que nous avons sur cela rend cette idée tout à fait utopique… Pour le moment.
Une grosse part de la consommation de carburants de la plantation provient également des véhicules et principalement les tracteurs et camions utilisés pour le transport de la production et du personnel. Au-delà du transport lui-même, il faut entretenir les routes d’accès ce qui nécessite également le transport de latérite et de machines excavatrices, compresseurs, etc. Une idée à plus long terme serait d’exploiter les ressources hydriques de la plantation pour produire de l’hydrogène et utiliser celle-ci pour faire fonctionner nos véhicules avec des piles à combustible. Technologiquement tout cela est possible, mais ce n’est pas une solution immédiate et probablement pas quelque chose qui se fera de mon temps à Agripalma. Par contre, une idée que j’aimerais poursuivre, serait d’installer un “cable-way” ou système de transport par câble un peu comme un téléférique qui nous éviterait d’entretenir les routes et les ponts, réduirait l’impact sur le sol (surtout aux abords des petits cours d’eau ou zones protégées) et devrait théoriquement être beaucoup plus économique en carburant. Ce système existe dans diverses sortes de plantations à travers le monde, mais n’a pas encore été testé dans les plantations de Socfin et nécessite donc un gros travail d’étude préliminaire avant de décider si un tel projet a du sens. Cela devrait toutefois pouvoir se faire assez vite et j’espère donc avoir la chance de voir cela ici à Agripalma durant mon mandat, si le projet à du sens évidemment.
Ceci sont loin d’être les seuls projets sur lesquels nous travaillons, mais je voudrais en garder un peu pour d’autres nouvelles, donc si cela vous intéresse restez à l’écoute.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

On the scale of industrial oil palm plantations, Agripalma is a very small plantation with only 2,100 hectares planted, but on the scale of Sao Tome the plantation is one of the major economic players occupying 2.5% of the national territory, the largest employer with a workforce that represents more than 1% of the country’s active population and which provides more than 50% of the nation’s export volumes. It is therefore a small plantation that counts locally and is in the sights of everyone, authorities and NGOs alike, who want to ensure that we stay on the right track.
The conditions of the country mean that, in fact, almost all agriculture is carried out without the use of chemical fertilisers or pesticides, so almost all products from Sao Tome and Principe can be considered “organic” and this is an aspect that the current government would like to capitalise on by making Sao Tome the “organic” island par excellence. This approach makes a lot of sense because, on the one hand, production is limited to a few crops that must be developed as much as possible because the production potential is limited, without compromising the ecological character of the country. And, on the other hand, because the country’s port infrastructures are limited and therefore do not allow for the export of huge volumes. You will say that a port can be expanded, and this is true, but well beyond the port it means (re)developing the road network, storage areas, etc. This requires colossal investments that are beyond the financial capacity of the country. On the other hand, without entering into huge infrastructure projects, the country could already take measures that would have an immediate impact on its ecological image, among other things by freeing itself from its dependence on hydrocarbons and by revitalising the hydroelectric infrastructures or building small hydroelectric installations on the many rivers that exist in the country. The idea is not to build huge dams that would swallow up valleys whose flora and fauna must be preserved, but rather to build many small facilities that take advantage of areas with high gradients to serve local communities.
At the Agripalma level, we are also looking at ways to reduce our dependence on diesel, which currently represents a large part of our operating budget (as it does for most plantations like ours). Our oil mill requires steam, which is produced by a boiler that is fuelled exclusively by the by-products of the milling process, i.e. the fibres that remain after pressing the palm fruits. But the oil mill also requires electricity to power the motors of the machines and this is currently produced by generators. We also have a turbine that could theoretically produce the necessary electricity using steam as well, but (yes, there is unfortunately one, even two, snags)…
On the one hand, this requires constant high-pressure steam production, which is impossible at the moment because the boiler supply is irregular due to the fact that our oil mill has only one press (which supplies the fibres) whose operation is variable. Indeed, the press is fed manually and the operators take breaks from time to time (especially when there is no one around to “encourage” them). The steam pressure also varies according to the needs of the other machines (mainly sterilisers and clarification) which fluctuate constantly. We are currently considering solutions that would allow us to regulate the fibre supply in the boiler furnace and create an intermediate storage area and thus regulate the steam pressure, but while that would help the process it may not be sufficient to have a sufficiently steady steam pressure for the turbine.
On the other hand, the turbine can only operate when the oil mill is in full production, i.e. not during the start-up of the oil mill (which generally does not run for more than 12 hours a day) and/or during the shut-down period. It is therefore necessary to have a generator to ensure the power needs outside the hours of full production, which sometimes represents almost 50% of the time.
In addition to the turbine option, there is a fairly large river that runs not too far from the industrial facilities that could be used for electricity generation using the power of water. This is a project that is also being studied and would have the advantage of providing power 24 hours a day, including to neighbouring communities, and thus achieve several objectives in one step. At this stage we are still in preliminary studies, but I am confident that we will be able to, at least partially, eliminate our dependence on the plantation’s generators.
Let’s come back briefly to Sao Tome in general and this idea of making it an “organic” island. Probably because the population is quite small and the authorities are making efforts to keep the island clean, pollution is quite limited. However, when you walk on the beaches there is invariably an accumulation of various kinds of rubbish, including the presence of the universal plastic objects and bags of all kinds. For me, one of the first steps the country’s government should take is to ban all forms of disposable plastic in the country. This is not a utopian measure, as plastics have been banned for almost 15 years in a country like Rwanda, which certainly cannot be called rich, and which does not have the advantage of being able to control its borders as easily as Sao Tome and Principe. The environmental impact for the country would be enormous and the removal of plastics will certainly not harm tourism, which is primarily ecological. I had a vague idea of starting such an idea on an Agripalma scale to begin with, but with all the people coming and going from outside the plantation and the lack of control we have over this makes it quite utopian… for the time being.
A large part of the plantation’s fuel consumption also comes from vehicles, mainly the tractors and trucks used to transport production and staff. In addition to the transport itself, the access roads have to be maintained, which also requires the transport of laterite and excavating machinery, compressors, etc. A longer term idea would be to exploit the plantation’s water resources to produce hydrogen and use this to power our vehicles with fuel cells. Technologically all this is possible, but it is not an immediate solution and probably not something that will happen in my time at Agripalma. One idea I would like to pursue, however, is to install a “cable-way” or cable transport system much like a cable car, which would save us from maintaining roads and bridges, reduce the impact on the land (especially around small streams or protected areas) and should theoretically be much more fuel efficient. This system exists in various kinds of plantations around the world, but has not yet been tested on Socfin’s plantations and therefore requires a lot of preliminary work before deciding whether such a project makes sense. However, it should be possible to do this relatively quickly, so I hope to have the chance to see it here at Agripalma during my term of office, if it makes sense of course.
These are far from the only projects we are working on, but I would like to keep some of them for future newsletters, so if you are interested stay tuned.
Looking forward to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Nouvelle Année – New Year

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Ça y est, nous sommes en 2022 et nous nous réjouissons de toutes les découvertes et nouvelles aventures que cette année va nous apporter. Ici à Sao Tomé la Nouvelle Année n’est pas une mince affaire et à juger des préparatifs et de la fête qui continue alors que je vous écris ces lignes, c’est sans aucun doute un de moments les plus importants de l’année pour nos collègues locaux.
Déjà bien avant la fin de l’année, j’ai été inondé de demandes d’assistance de toutes sortes pour l’organisation du passage à la nouvelle année allant de fourniture de carburant pour les générateurs, transport pour amener des villages entiers à la plage, aide alimentaire pour les repas de fête, etc., etc.
La fin de l’année ne c’est toutefois pas passée en toute quiétude car la semaine dernière une pluie diluvienne nous a attrapé (pas seulement dans notre coin comme d’habitude) provoquant de sérieux dégâts et des victimes du nord au sud de l’île. Ici à la plantation, nous avons, de fait, été relativement préservés, même si certaines parties de la plantation sont devenues tout à fait inaccessibles à cause des inondations, destruction des routes et arbres renversés. La route entre la plantation et la capitale a été coupée par des glissements de terrain, la capitale elle-même a été inondée et dans le nord un des ponts sur la route nationale a été emporté.
J’ai dû me rendre à la capitale pour une réunion et heureusement la route avait déjà été dégagée (il faut dire que pour le moment c’est la haute saison du tourisme et il serait malvenu d’avoir des visiteurs bloqués sur la route), mais dans la capitale même (où l’eau s’est retirée) il y a 10cm de boue partout dans les rues voire même à l’intérieur de certaines échoppes. Des escouades de travailleurs municipaux, policiers et militaires ont été appelés pour essayer de charger la boue (très liquide) dans des camions pour nettoyer tant que possible la ville avant les festivités de fin d’année. Ce ne sera pas parfait, mais la circulation (prudente) dans les rues devrait être possible pour la St Sylvestre. La route vers l’aéroport aurait également subi des dommages importants, mais il n’y a pas eu d’écho de personnes bloquées.
Dans le nord de l’île les conséquences des pluies ont été plus dramatiques car elles ont emporté un des ponts principaux sur la route nationale longeant la côte ouest de l’île et plusieurs personnes sont portées disparues.
Tous ces événements n’ont toutefois absolument pas tempéré l’effervescence des préparatifs des fêtes, dont l’un des points d’orgue est semble-t-il un exode en masse vers les plages avec nourriture, costumes de bain tout neufs, bouées et autres moyens de flottage (car beaucoup d’enfants et adultes ne savent, semble-t-il, pas vraiment nager). En revenant de la ville je m’étais posé la question pourquoi tant d’échoppes vendaient des ballons, bouées et autre contraptions gonflables, alors que je ne me souvenais pas avoir vu quoi que ce soit du genre précédemment. C’est parce que pour la nouvelle année tout le monde va à la plage, même si ce n’est que pour cette seule journée.
Les contributions de la plantation aux préparatifs des fêtes ne se limitent pas à une prime de fin d’année, tous les travailleurs (y compris les expatriés comme moi) reçoivent en outre un “panier” de fin d’année avec une assortiment de produits tels que riz, sucre, haricots, biscuits, limonade, etc.
Comme ici le 4 janvier est également un jour férié, beaucoup de travailleurs en profitent pour prendre un congé “de fêtes” et ne réapparaîtront le pas avant le milieu de la semaine prochaine.
La veille des fêtes de nouvel an tout le monde fait le grand nettoyage et comme il avait cessé de pleuvoir tout le linge du pays était étalé le long des routes pour sécher. Nous voyons régulièrement du linge étalé sur le bord des routes, mais là c’est partout, sur les arbres, les clôtures, les haies, partout où il est vaguement possible d’accrocher ou de pendre du linge il y en a et cela sur des kilomètres.
Pensant qu’aujourd’hui les choses se seraient calmées, j’ai été faire un tour en vélo dans la plantation et effectivement aujourd’hui je n’ai pas vu de linge (peut-être parce que la pluie menaçait) mais par contre dans chaque ruisseau ou rivière il y avait une foule de jeunes et moins jeunes exhibant leur (nouveaux) maillots et batifolant dans l’eau avec un petit BBQ qui se préparait sur le côté. Il est clair que la fête est loin d’être terminée et je suis curieux de voir combien de personnes seront présentes à l’appel demain matin…
Je ne sais pas si vous avez une rivière près de chez vous où vous devez aller vous baigner, mais je vous laisse ici avec ces nouvelles un peu plus courtes que d’habitude (pour compenser la tartine de la semaine passée).
Nous vous souhaitons une nouvelle année de bonheur, santé et prospérité en espérant (comme d’habitude) de recevoir de vos nouvelles très bientôt,
Marc & Marie-Claude

STP-PRESS – Ville de Sao Tomé – City of Sao Tomé
STP-PRESS – Ville de Sao Tomé – City of Sao Tomé
STP-PRESS – Pont dans le district de Lemba – Bridge in the district of Lemba
STP-PRESS – Route de l’aéroport – Road to the airport
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Porto Alegre – Un coup de peinture et c’est bon – A lick of paint and the job is done

That’s it, we are now in 2022 and we are looking forward to all the new discoveries and adventures this year will bring. Here in Sao Tome the New Year is no mean feat and judging by the preparations and the ongoing parties as I write this, it is without doubt one of the most important moments of the year for our local colleagues.
Already long before the end of the year, I have been inundated with requests for all kinds of assistance in organising the transition to the new year, from supplying fuel for generators, transport to bring entire villages to the beach, food aid for festive meals, etc., etc.
The end of the year did not go smoothly, however, as last week a torrential downpour hit the island (not just in our area as usual) causing serious damage and casualties from the north to the south of the island. Here at the plantation we were actually relatively unscathed, although some parts of the plantation became quite inaccessible due to flooding, road destruction and toppled trees. The road between the plantation and the capital was cut off by landslides, the capital itself was flooded and in the north one of the bridges on the national road was washed away.
I had to go to the capital for a meeting and fortunately the road had already been cleared (it is the high season for tourism at the moment and it would be unwise to have visitors stuck on the road), but in the capital itself (where the water has receded) there is 10cm of mud everywhere in the streets and even inside some shops. Squads of municipal workers, police and military have been called in to try to load the (very liquid) mud into trucks to clean up as much of the city as possible before the end of year festivities. It won’t be perfect, but (careful) traffic on the streets should be possible for New Year’s Eve. The road to the airport was also reportedly badly damaged, but there were no reports of people being stranded.
In the north of the island the consequences of the rains were more dramatic as they washed away one of the main bridges on the national road along the west coast of the island and several people are missing.
However, all these events have not in any way dampened the excitement of the preparations for the celebrations, one of the highlights of which seems to be a mass exodus to the beaches with food, brand new swimming costumes, buoys and other means of floating (as many children and adults do not, it seems, really know how to swim). On my way back from the city I wondered why there were so many stalls selling balloons, buoys and other inflatable contraptions, when I didn’t remember seeing anything like that before. It’s because in the New Year everyone goes to the beach, even if it’s only for that one day.
The plantation’s contribution to the festive preparations is not limited to an end-of-year bonus, all workers (including expats like me) also receive an end-of-year “basket” with an assortment of products such as rice, sugar, beans, biscuits, lemonade, etc.
As 4 January is also a public holiday here, many workers take the opportunity to take a ‘holiday’ break and will not be back until the middle of next week.
On New Year’s Eve everyone is cleaning up and as it had stopped raining all the laundry in the country was spread out along the roads to dry. We regularly see laundry spread out along the roadside, but nothing like this with laundry everywhere, on trees, fences, hedges, anywhere you can vaguely hang laundry, and it goes on for miles.
Thinking that today things would have calmed down, I went for a bike ride around the plantation and indeed today I didn’t see any washing (maybe because the rain was threatening) but on the other hand in every stream or river there were crowds of young and not so young people showing off their (new) swimming costumes and frolicking in the water with a little BBQ being prepared on the side. Clearly the party is far from over and I’m curious to see how many people will be at muster tomorrow morning…
I don’t know if you have a river near you to go swimming in, but I’ll leave you here with this slightly shorter news than usual (to compensate for last week’s tirade).
We wish you a happy, healthy and prosperous new year and hope (as usual) to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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La Traversée – The Crossing

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Encore une fois je vais vous embêter avec des histoires passées, pour ceux qui les connaissent déjà je promet de faire mieux la semaine (l’année) prochaine. Cette semaine nous retournons de presque vingt ans en arrière pour essayer de rassembler les souvenirs que nous avons gardé de la (grande) traversée. Il s’agit du voyage que nous avons fait, Marie-Claude et moi sur une période d’un peu plus de trois mois à travers la France pour finalement traverser la Manche jusqu’à Londres sur notre péniche. Le voyage de la péniche a commencé à Aigues-Mortes, mais Marie-Claude et moi n’avons effectivement repris les commandes du bateau qu’à partir de Chalon-sur-Saône où le propriétaire précédent est venu nous déposer la péniche pour qu’il puisse faire encore un dernier voyage avec elle.
N’ayant jamais navigué seuls avec une aussi grosse embarcation et surtout n’ayant aucune idée de l’itinéraire à suivre pour rejoindre Calais ou Dunkerque (point de départ de notre traversée de la Manche), nous avons demandé conseil aux seules personnes « du milieu » que nous connaissions à ce moment-là (l’ancien propriétaire de Weatherlight – Hoop) qui nous a dit que le mieux était de traverser vers le bassin de la Loire via le canal du Centre et ensuite emprunter le canal latéral à la Loire, le canal de Briare, le canal du Loing, suivre la Seine pour traverser Paris, ensuite naviguer sur l’Oise pour remonter le canal du Nord ou “canal à Grand Gabarit” et finalement arriver à Dunkerque via le canal de Valenciennes à Dunkerque.
Renseignements pris, il semblerait que le canal du Centre comporte un certain nombre de ponts relativement bas et en-dessous desquels notre péniche ne peut passer avec la superstructure en bois du poste de pilotage. Heureusement, la péniche est équipée d’un poste de pilotage « d’été », à savoir une structure en tubes métalliques avec un toit et des parois bâchées qu’il est possible de baisser aisément pour passer en-dessous de ponts bas. Il faut toutefois savoir que la proue de Weatherlight est déjà à une hauteur de 2,15m au-dessus du niveau de l’eau et que le poste de pilotage d’été (monté) fait 2,4m de hauteur. À l’extrémité de la proue, il y a un petit drapeau monté sur un support en caoutchouc souple, si le drapeau devait « toucher » quelque chose, cela nous donne (plus ou moins) le temps de baisser le poste de pilotage grâce aux vis papillon des quatre coins de la structure.
Il faut aussi savoir que notre péniche fait 28,5m de longueur, ce qui est largement inférieur au gabarit des écluses qui permet à des péniches de type Freysinet de 38m de passer. Mais plus important, pour nous, est de savoir que notre péniche fait 5m de largeur et que les écluses et ponts du canal du Centre ont une largeur de 5,1m. Dix centimètres de marge, soit 5cm de chaque côté, cela paraît suffisant mais… c’est quand même très très juste.
Finalement, ce que le propriétaire précédent semble avoir omis dans ses recommandations, c’est de signaler que le canal du Centre n’est pas très long (112km) mais comporte 61 écluses (soit en moyenne moins de 2km entre chaque écluse). Même si le dénivelé des écluses n’est pas énorme, c’est malgré tout une opération non négligeable d’y entrer avec un bateau tout juste assez étroit, fermer les portes, poser les amarres, écluser, ouvrir les portes, “désammarrer” etc. car toutes ces opérations sont manuelles (avec l’aide d’un éclusier évidemment). Notre record fut de 20 écluses en un jour, mais je crois qu’il n’aurait pas été approprié de tenter de battre celui-ci si Marie-Claude et moi souhaitions continuer de vivre sur le même bateau. Une particularité du canal du Centre est que le passage du versant Méditerranéen au versant « océanique » se fait au travers d’un tunnel de 3,3 km et je puis vous assurer que naviguer dans le noir absolu sans voir même une toute petite lueur à l’autre bout du tunnel est une expérience intéressante. Le tunnel est franchi en deux étapes, car la largeur ne permet pas à deux bateaux de se croiser à l’exception d’une zone « d’attente » au milieu du tunnel où il y a juste assez de place pour deux péniches de passer côte à côte. Le trafic est réglé avec des feux de signalisation à l’entrée du tunnel et à mi-chemin dans la zone de croisement, opérés par un agent que l’on ne connaîtra que par radio. Le seul moyen de communication avec « le contôleur » se fait par radio à l’entrée ou à la sortie du tunnel, mais une fois qu’on est sous terre il n’y a plus moyen de communiquer et il faut donc espérer ne pas avoir de panne… Le long des parois du tunnel il y a des grosses poutres en bois qui permettent de guider le bateau sans risquer de foncer dans un mur de part et d’autre, quoi que la largeur du tunnel ne permet pas vraiment beaucoup de marge de manœuvre.
Tandis que nous nous lancions dans cette nouvelle aventure, j’avais déjà commencé à travailler à Londres où nous avions temporairement loué un petit appartement proche de la marina de Staines, qui nous servira de premier port d’attache à Londres. Nous avions donc le temps de naviguer pendant le week-end, trouver un amarrage approprié pour la semaine (de préférence avec un accès à de l’eau et de l’électricité) pour que Marie-Claude (qui est restée sur le bateau pendant tout ce temps avec les chiens en quarantaine) puisse vivre dans des conditions pas trop désagréables. J’arrivais généralement de Londres le vendredi soir pour naviguer le samedi et dimanche et ensuite retourner à Londres (le plus souvent le dimanche soir) après avoir été récupérer notre voiture au dernier amarrage. Il faut savoir aussi, que même après deux journées de bonne navigation, par la route il ne fallait généralement pas plus d’une heure pour retourner à notre point de départ.
Ce périple a commencé au mois de mars 2002, période où les journées commençaient à être assez longues et les températures plus clementes mais surtout une période où la nature explose et où les canaux sont pour ainsi dire déserts nous laissant ample choix pour nos lieux d’amarrage. Je ne vais pas vous énumérer tous les amarrages, car beaucoup se ressemblent si ce n’est que c’est un voyage extraordinaire qui nous a amené à découvrir des coins de France que nous n’aurions probablement jamais visités autrement. Il y a malgré tout quelques étapes notoires qui méritent d’être narrées pour leur site ou les personnes que nous y avons rencontré.
A la sortie du canal du Centre, nous nous sommes arrêtés à côté de l’atelier d’un potier que j’avais rencontré l’année précédente lorsque nous étions à la recherche de notre péniche. Car à ce moment-là il avait une péniche à vendre, partiellement aménagée avec ses propres céramiques. La péniche était très belle, mais beaucoup trop grande pour nos besoins (38m), ce qui nous a donné l’envie de visiter son atelier (où nous avons acheté les deux éviers bleus actuellement installés dans les salles de bain de notre maison à Kapellen). Très heureux de nous voir et de faire des affaires avec nous, nous avons sympathisé et lorsqu’il a entendu que nous venions de faire le canal du Centre avec notre péniche il en a conclu que nous étions des mariniers expérimentés car c’est un des canaux les plus difficiles qu’il connaisse. Quand il a appris que c’était notre première expérience il nous a assuré que la suite allait nous paraître vraiment aisée et je crois qu’il avait raison.
Une autre étape intéressante est Nevers, dont le port fluvial avait récemment été aménagé pour accueillir les bateaux de plaisance, mais pas des péniches comme la nôtre car il s’agissait de petits pontons flottants d’à peine 10m de long et qui auraient probablement été arrachés par la seule inertie de nos 120 tonnes de métal flottant. Nous avons donc opté pour un accostage le long de la berge en-dessous de grands platanes en pleine floraison. Ni Marie-Claude ni moi ne sommes allergiques à beaucoup de choses, mais la quantité de pollen qui nous est tombé dessus était telle que nous avons cru y rester. Nous avons rapidement déplacé la péniche (enfin quand on dit rapidement, avec un bateau comme cela c’est plutôt du ralenti) et opté de nous amarrer un peu plus loin où toutefois il n’était pas possible de s’approcher à moins de 2m de la berge. Heureusement notre bateau était équipé d’une longue passerelle avec garde fous pour que nous (et surtout les chiens) puissions atteindre la terre ferme, entre autre pour leur balade sanitaire. Une fois remis de notre crise allergique, nous y avons fait connaissance d’un autre batelier, un fermier du mid-West américain qui avait baptisé son bateau « Floating Dheere «  pour explorer la France en solitaire.
Faisons un grand pas en avant le long de la Loire et le canal de Briare avec son pont canal impressionnant de 662m de longueur et 6m de large, donc pas question de se croiser, que nous avions déjà exploré avec un bateau de location, mais qui reste un ouvrage qui vaut le détour.
Continuant notre route, nous avons traversé Montargis sur le canal du Loing et finalement rejoint la Seine pour descendre vers Paris. Alors que partout ailleurs les amarrages sont libres, à Paris, c’est évidemment une autre histoire et j’ai donc téléphoné aux responsables portuaires de la ville pour savoir où nous pourrions passer la nuit dans la ville lumière. Le port de la Bastille est un peu petit pour une péniche comme la nôtre, mais nous avons obtenu l’autorisation de nous amarrer dans le port de Grenelle en face de l’île aux Cygnes. Mais n’ayant jamais navigué dans Paris, nous ne savions pas exactement où aller et puis nous avons repéré un bel amarrage avec un bâtiment derrière ressemblant furieusement à une capitainerie, des branchements pour l’eau et l’électricité et tout et tout, et en plus situé au pied de la Tour Eiffel. Nous nous sommes installés et je suis monté à la Capitainerie pour régler notre nuitée pour apprendre que, non, ce n’était pas le port de Grenelle mais un port privé réservé aux croisières fluviales. Toutefois comme le bateau de croisière était en déplacement, nous pouvions rester là pendant deux nuits et ce, gracieusement… Donc nous avons annulé notre réservation dans le port « officiel » et bien profité de cet amarrage exceptionnel 😉
Mis à part la traversée de Paris qui est spectaculaire, la suite du voyage sur la Seine, l’Oise et le canal à grand gabarit est moins bucolique avec beaucoup de très grosses péniches de 100m, des écluses dans lesquelles nous aurions pu mettre 20 bateaux comme le nôtre et des paysages beaucoup plus industriels. Dans une de ces gigantesques écluses, dont les dénivelés sont parfois très importants, l’éclusier est derrière un pupitre dans une espèce de tour de contrôle et toutes les communications se font par radio. Dans l’une d’elles l’éclusier a demandé à la personne de la « pénichette » (un peu vexant d’entendre notre Weatherlight qualifiée de pénichette) de se présenter au poste de contrôle. J’imaginais que finalement quelqu’un allait demander à voir mon permis de navigation, mais non c’était juste pour vérifier si nous avions bien payé notre vignette VNF (Voies Navigables de France)…
Nous sommes finalement arrivés à Dunkerque vers la mi-juillet après 35 jours de navigation répartis sur environ 3 mois et demi et pas mal de rencontres intéressantes et surtout la découverte de la communauté des mariniers où l’on s’entraide et qui est très ouverte, même si nous n’étions pas des professionnels. Nous avons ainsi rencontré un marinier néerlandais qui naviguait seul avec deux chats de garde pour protéger son bateau (nous pouvons confirmer qu’ils étaient très efficaces). Lors d’une escale où il n’y avait pas de prise de courant disponible un marinier sur un bateau voisin nous a proposé de nous brancher sur son bateau. Un autre marinier nous a donné des conseils sur la manière de traiter notre coque pour protéger celle-ci à long terme. Et puis nous avons reçu des conseils et petits trucs pour naviguer et surtout manœuvrer au mieux avec notre bateau.
La dernière partie de notre voyage, et non la moins importante, fut la traversée de la Manche. Quand j’ai annoncé à la capitainerie du port de Dunkerque que nous avions l’intention de prendre la mer avec notre péniche pour rejoindre l’Angleterre, ils nous ont traité de fous et fortement déconseillé un tel voyage. J’ai appelé mon assureur (spécialisé en péniches) qui m’a dit que la traversée de la Manche n’était pas un problème à la condition de le faire par temps calme et avec un « skipper » expérimenté et approuvé par l’assurance. Le skipper recommandé par l’assureur est arrivé avec la malle un samedi après-midi afin de profiter d’une prévision météo favorable. Toutefois, le week-end en France est sacré et l’écluse qui devait nous permettre de sortir en mer était fermée jusqu’au lendemain dimanche vers 10h, nous obligeant à retarder notre départ de plus de 15h. Lorsque nous sommes sortis du port dans la matinée de dimanche, le temps s’était dégradé et en route le long de la côte vers Calais nous avons commencé à faire face à des grosses vagues, certaines passant au-dessus de la proue du bateau, pas idéal pour une péniche… A ce stade-là le mécanicien qui accompagnait le skipper avait totalement succombé au mal de mer (moi j’avais pris de pilules Van Bosch) et nous avons eu notre première avarie avec de la fumée (plutôt abondante) sortant de la salle des machines. Heureusement c’était juste un tuyau qui s’était détaché avec un peu d’huile qui coulait sur le moteur très chaud et qu’il a suffi de remettre en place (sans le mécanicien qui agonisait entre une des cabines et la toilette).
La mer devenant vraiment houleuse, le skipper a décidé qu’il serait plus prudent de se mettre à l’ancre plutôt que de continuer et nous avons donc largué notre ancre (de 250kg) avec une belle longueur de chaine et attendu en étant balloté encore plus fort qu’avant. Finalement, le skipper a jugé préférable de remonter l’ancre et de continuer notre chemin vers le port de Calais, et c’est là que nous avons découvert que le moteur permettant de remonter l’ancre était en panne. Il a donc été nécessaire de remonter la chaine et l’ancre à la main, avec un treuil certes mais quand même pas une mince affaire en étant secoués dans tous les sens.
Nous y sommes finalement arrivés et avons fait route tant bien que mal jusque dans le port de Calais où nous sommes arrivés sains et saufs. Echaudé par cette aventure, le skipper et son mécanicien un peu moins vert s’apprêtaient à plier bagages et reprendre un ferry vers la Grande Bretagne, me laissant en plan dans le port extérieur de Calais. Heureusement c’était marée basse, donc pas moyen d’entrer dans le port intérieur et il fallait donc qu’ils attendent avec moi la possibilité d’entrer le bateau avant de partir. Et puis en début de soirée la météo s’est calmée et nous avons pu reprendre la mer pour une traversée de nuit qui s’est passée sans problèmes. Nous sommes entrés dans l’estuaire de la Tamise peu après le lever du soleil, découvrant des tours métalliques dispersées dans l’estuaire, vestiges de la seconde guerre mondiale et finalement à l’abri des vagues.
Hormis une descente de police durant laquelle ils ont fouillé le bateau de fond en comble pendant que nous remontions vers Londres et le fait que le skipper et son mécanicien m’ont abandonné après la première écluse (m’obligeant à terminer le voyage jusque Staines tout seul) c’était à nouveau magique de traverser Londres en bateau et de découvrir la Tamise. Nous ferons encore de nombreuses excursions sur la Tamise par la suite, mais ce premier voyage était évidemment tout à fait spécial, surtout après une nuit blanche à traverser la Manche.
Voilà une histoire un peu plus longue que d’habitude, mais c’était un long week-end donc j’ai eu plus de temps à meubler. Malgré cela il y a beaucoup d’anecdotes qui ne sont pas relatées ici, mais je n’allais pas non plus écrire un livre.
Encore un très Joyeux Noël et à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Pont canal de Briare – Canal bridge of Briare
Prêt pour un pont bas – Ready for a low bridge
Les écluses deviennent plus grandes – Locks get bigger
Entrée dans Paris – Entrace of Paris
Arrivée à notre amarrage – Arriving at our mooring
La Capitaine – The Captain
Ecluse vers le nord – Lock going north
En mer – At sea
Estuaire de la Tamise – Thames estuary
Arrivée à Londres – Arriving in London

Once again I am going to bore you with stories from the past, for those who already know it I promise to do better next week (year). This week we are going back almost twenty years to try and put together the memories we have of the (great) crossing. This is the journey that Marie-Claude and I made over a period of just over three months across France and finally across the Channel to London on our barge. The barge’s journey began in Aigues-Mortes, but Marie-Claude and I did not actually take control of the boat until Chalon-sur-Saône, where the previous owner came to drop the barge off so that he could make one more trip with her.
Having never sailed alone with such a big boat and especially not having any idea of the route to follow to reach Calais or Dunkirk (the starting point of our Channel crossing), we asked for advice from the only people “in the know” at that time (the former owner of Weatherlight – Hoop) who told us that the best way was to cross to the Loire basin via the Canal du Centre and then take the Canal Latéral à la Loire, the canal de Briare, the canal du Loing, follow the Seine to cross Paris, then sail on the Oise to then take the canal du Nord or canal à Grand Gabarit to finally arrive in Dunkirk by the canal de Valenciennes à Dunkerque.
On enquiry, it seems that the Canal du Centre has a number of relatively low bridges which our barge cannot pass under with the wooden superstructure of the wheelhouse. Fortunately, our barge is equipped with a “summer” wheelhouse, i.e. a metal tube structure with a roof and tarpaulin walls that can be lowered easily to pass under low bridges. It should be noted, however, that the bow of our barge is 2.15m above water level and the summer wheelhouse (mounted) is 2.4m high. On the bow is mounted a small flag on a rubber support, so if the flag should “touch” something, it gives (more or less) time to lower the wheelhouse with the butterfly screws mounted on the four corners of the structure.
It should also be noted that our barge is 28.5m long, which is well below the lock gauge that allows 38m Freysinet type barges to pass. But more importantly, for us, our barge is 5m wide and the locks and bridges of the Canal du Centre are 5.1m wide. Ten centimetres of margin, or 5cm on each side, sounds like enough but… only just.
Finally, what the previous owner seems to have omitted in his recommendations is to point out that the Canal du Centre is not very long (112km) but has 61 locks (on average less than 2km between each lock). Even if the difference in height of the locks is not enormous, it is still a significant operation to enter them with a boat that is just narrow enough, close the gates, lock, open the gates, etc. as all these operations are done manually (with the help of a lock keeper of course). Our record was 20 locks in one day, but I do not think it would have been appropriate to try to beat this record if Marie-Claude and I wanted to continue living on the same boat. A particularity of the Canal du Centre is that the passage from the Mediterranean side to the “ocean” side is through a 3.3 km tunnel and I can assure you that sailing in absolute darkness without seeing even a tiny glimmer of light at the other end of the tunnel is an interesting experience. The tunnel is crossed in two stages, as the width does not allow two boats to pass each other except for a “waiting” area in the middle of the tunnel where there is just enough room for two barges to pass side by side. The traffic is regulated with traffic lights at the entrance to the tunnel and halfway through the crossing zone, operated by an agent whom we will not see. The only means of communication with the “controller” is by radio at the entrance or exit of the tunnel, but once you are underground there is no way to communicate and you have to hope not to have a breakdown… Along the walls of the tunnel there are large wooden beams that allow you to guide the boat without the risk of running into a wall on either side, although the width of the tunnel doesn’t really allow much room for manoeuvre.
While we were embarking on this new adventure, I had already started working in London where we had temporarily rented a small flat near the Staines Marina, which would serve as our first home port in London. This gave us time to sail over the weekend, find a suitable mooring for the week (preferably with access to water and electricity) so that Marie-Claude (who stayed on the boat all this time with the quarantined dogs) could live in not too unpleasant conditions. I usually arrived from London on Friday evening, sailed on Saturday and Sunday and then returned to London (usually on Sunday evening) after picking up our car from the last mooring. It is worth noting that even after two days of good sailing, by road it usually took no more than an hour to return to our starting point.
This trip started in March 2002, a period when the days were getting longer and the temperatures were not too bad, but above all a period when nature was exploding and the canals were almost deserted, leaving us ample choice for our mooring places. I’m not going to list all the moorings, as many of them are similar, except that it was an extraordinary trip that led us to discover corners of France that we would probably never have visited otherwise. But there are a few notable stops that are worth noting for their location or the people we met there.
On the way out of the Canal du Centre, we stopped next to the workshop of a potter I had met the year before when we were looking for our barge, as at that time he had a barge for sale partially fitted out with much of his own ceramics. The barge was very nice, but far too big for our needs (38m). Passing there made us want to visit his workshop (where we bought the two blue sinks currently installed in the bathrooms of our house in Kapellen). Very happy to see us and to do business with us, when the potter heard that we had just done the Centre Canal with our barge he concluded that we were experienced boatmen as it is one of the most difficult canals he knows. When he heard that this was our first experience he reassured us that the rest would be so easy and I think he was right.
Another interesting stop was Nevers, whose river port had recently been fitted out to accommodate leisure boats, but not barges like ours as they were small floating pontoons barely 10m long and would probably have been torn off by the sheer inertia of our 120 tonnes of floating metal. We therefore opted for a mooring along the bank underneath the large plane trees in full bloom. Neither Marie-Claude nor I are allergic to many things, but the amount of pollen that fell on us was so great that we thought we would die. We quickly moved the barge (well, when you say quickly, with a boat like that it’s more like slow motion) and opted to moor a little further away where, however, it was not possible to get within 2m of the bank. Fortunately our boat was equipped with a long walkway with a guardrail so that we (and especially the dogs) could go ashore for their constitutional. Once we had recovered from our allergy attack, we met another boatman there, a farmer from the American mid-West who had named his boat “Floating Dheere” to explore France on his own.
Let’s take a big step forward along the Loire and the Briare canal with its impressive 662m long and 6m wide canal bridge, so no way to pass each other, which we had already explored with a hire boat, but which is still a structure worth a visit.
Continuing our journey, we crossed Montargis on the Canal du Loing and finally joined the Seine to head down to Paris. While everywhere else moorings are free, in Paris it is obviously a different story and so I phoned the city’s port officials to find out where we could spend the night in the City of Light. The port of Bastille is a bit small for a barge like ours, but we got permission to moor in the port of Grenelle opposite the Ile aux Cygnes. But having never sailed in Paris, we didn’t know exactly where to go and then we spotted a nice mooring with a building behind that looked an awful lot like a harbour master’s office, water and electricity connections and all that at the foot of the Eiffel Tower. We settled in and I went up to the Capitainerie to pay for our overnight stay only to learn that, no, this was not the port of Grenelle but a private port reserved for river cruises. However, as the cruise ship was on the move, we could stay there for two nights for free with a view of the Eiffel Tower… and we cancelled our booking in the “official” port.
Apart from the Paris crossing which is spectacular, the rest of the trip on the Seine, Oise and Grand Canal is less bucolic with lots of very large 100m plus barges and locks that could accomodate 20 boats like ours and a much more industrial scenery. In one of these gigantic locks, where the gradients are sometimes very great, the lock keeper is behind a desk in a sort of control tower and all communications are by radio. In one of them the lock keeper asked the person in the “tiny boat” (a bit vexing to hear our Weatherlight referred to as a tiny boat) to report to the control post. I thought that finally someone was asking to see my navigation permit, but no, it was just to check if we had paid our VNF (Voies Navigables de France) sticker…
We finally arrived in Dunkerque in mid-July after 35 days of sailing spread over a little more than 3 and a half months and a lot of interesting encounters and above all the discovery that the waterways community is a supportive and open group, even if we were not professionals. We met a Dutch boater who was sailing alone with two guard cats to protect his boat (we can confirm that they were very efficient). At a stopover where there were no power outlets available, a commercial boater on a neighbouring boat offered to connect us to his boat. Another boater gave us advice on how to treat our hull to protect it in the long term. And then we got some tips and tricks on how to sail and especially manoeuvre our boat in the best possible way.
The last but not least part of our trip was the Channel crossing. When I announced to the harbour master’s office in Dunkirk that we intended to take our barge to England, they called us crazy and strongly advised against such a trip. I called my insurer (who specialises in barges) who told me that crossing the Channel was not a problem as long as it was done in calm weather and with an experienced, insurance-approved “skipper”. The skipper recommended by the insurer arrived with the ferry on a Saturday afternoon to take advantage of a favourable weather forecast. However, the weekend in France is sacred and the lock that was supposed to allow us to go out to sea was closed until around 10am on Sunday, forcing us to delay our departure by over 15 hours. By the time we left the harbour on Sunday morning the weather had deteriorated and as we sailed along the coast towards Calais we started to face big waves, some of them passing over the bow of the boat, not ideal for a barge… By this stage the mechanic who accompanied the skipper had totally succumbed to seasickness (I had taken very effective pills) and we had our first breakdown with smoke (quite a lot of it) coming out of the engine room. Fortunately it was just a pipe that had come loose with a bit of oil dripping onto the very hot engine and that we just had to put back in place (without the mechanic who was dying between one of the cabins and the toilet).
With the sea getting really rough, the skipper decided it would be safer to drop anchor rather than to continue and so we let our anchor (250kg) go with a good length of chain and waited, being tossed around even harder than before. Eventually the skipper decided it was best to pull up the anchor and continue on to the port of Calais, where we discovered that the winch engine to pull up the anchor had failed. It was therefore necessary to pull up the chain and anchor by hand, with a hand winch of course, but it was no mean feat, being shaken about in all directions.
We finally made it and made our way as best we could to the port of Calais where we arrived safely. Exhausted by this adventure, the skipper and his slightly less green mechanic were about to pack up and take a ferry back to the UK, leaving me stranded in the outer harbour of Calais. Fortunately it was low tide, so there was no way to get into the inner harbour and I was definitely not going to this alone, so they had to wait with me for the opportunity to get the boat in before leaving. As in the early evening the weather calmed down and we were able to set sail again for an overnight crossing which went smoothly. We entered the Thames Estuary shortly after sunrise, discovering metal towers scattered across the estuary, remnants of the Second World War and finally safe from the waves.
Apart from a police raid that searched the boat from top to bottom as we sailed up to London and the fact that the skipper and his mechanic abandoned me after the first lock (forcing me to finish the journey to Staines on my own) it was once again magical to sail across London and discover the Thames. We would do many more trips on the Thames later, but this first trip was obviously quite special, especially after a sleepless night crossing the Channel.
This is a slightly longer story than usual, but it was a long weekend so I had more time to fill. Despite this there are many anecdotes that are not told here, but I wasn’t going to write a book either.
Again, a very Merry Christmas and see you soon,
Marc & Marie-Claude

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Ces nouvelles que nous écrivons toutes les semaines sont évidemment destinées à informer, ceux qui le souhaitent, sur les choses que nous découvrons dans le cadres de notre vie d’expatriés dans des coins du monde que tous n’auront peut-être pas l’occasion de visiter. Mais nous faisons également cela pour essayer de garder un registre de ce que nous avons vécu pour ne pas oublier nous-mêmes. Cette lettre-ci est plus personnelle et écrite dans le but de retracer certaines étapes de notre vie, pas nécessairement ici à Sao Tomé.
Les chiffres 13 et 26 sont un peu des nombres fétiche pour Marie-Claude et moi car le hasard a fait qu’il s’est trouvé, de diverses manières, dans notre vie jusqu’à ce jour. Pour commencer, lorsque nous nous sommes rencontrés, le domicile de Marie-Claude était au numéro 26 et le mien au numéro 13 et nous nous sommes mariés un 13. Ce(s) chiffre(s) sont réapparus sous diverses formes durant notre parcours, que ce soit le numéro de maisons où nous avons habité, la date de naissance de notre petite-fille et d’autres dont je ne me souviens plus.
Le hasard fait qu’à ce jour 26 c’est également le nombre de logements ou adresses où Marie-Claude et moi avons habité depuis que nous nous connaissons et 13 pays dans lesquels nous avons habité. Notre maison à Sao Tomé est donc le 26ième logement dans le 13ième pays où Marie-Claude et moi avons habité, cela mérite d’y faire une pause et de refaire un voyage en arrière pour ne pas oublier ces expériences. Je ne vais pas citer tous les logements ou tous les pays, je vous laisse faire un peu de travail de recherche, mais je vais quand même en citer certains, car parmi ceux-ci il y a quelques “logements” atypiques, qui ont certainement fait lever le sourcil de certains, mais qui, curieusement, ont aussi contribués à m’aider à trouver du boulot.
Quand nous sommes revenus de notre expérience en Haïti (où pour information nous en étions à notre score de 5 logements (eh oui, déjà!)) nous avons habité pendant un temps dans un bus. Le bus était parqué dans le jardin de mes parents et je dois profiter de cet écrit pour encore une fois remercier ceux-ci de ne pas m’avoir déshérité pour avoir laissé ce bus (de ligne) d’une horrible couleur orange dans leur jardin pendant plus d’un an… Nous n’habitions pas vraiment uniquement dans le bus, celui-ci était adossé à une cabane dans laquelle nous avions aménagé une salle de bains et une pièce de séjour avec cuisine, le bus ne servant en fait que de chambre à coucher. L’intention était de sillonner les routes d’Europe avec lui, ce pour quoi j’avais passé mon permis poids lourds mais l’expatriation a fait que l’aménagement du bus est resté un projet incomplet et nous avons fini par revendre notre rêve à une autre personne souhaitant faire la même chose. Curieusement, le fait d’habiter dans un bus a titillé l’intérêt de mon futur employeur à ce moment-là, pensant probablement que si nous étions assez fous pour habiter dans une telle habitation en Belgique nous devrions pouvoir nous adapter à la vie de brousse au Zaïre et c’est ainsi que peu de temps plus tard nous nous sommes envolés pour le centre du continent africain.
Notre deuxième maison ” atypique ” a vu le jour lorsque nous vivions à Singapour (où nous en étions à notre 18ème maison) et que nous voulions avoir une maison à nous pour nos vacances et surtout pour nos enfants qui étaient en pension au Royaume-Uni à l’époque. Décider où acheter un pied à terre était un casse-tête car si nous achetions une maison en Belgique, pourquoi ne pas passer nos vacances chez nos parents que nous ne voyons que tous les 6 mois au mieux. L’alternative d’acheter une propriété dans le sud ensoleillé de la France, par exemple, n’était pas meilleure, car nous n’aurions pas l’occasion de voir notre famille et nos amis si nous nous exilions aussi pendant nos vacances. C’est finalement notre fils Renaud qui a eu l’idée de génie, pourquoi ne pas acheter un bateau, ainsi nous ne serions pas coincés dans un endroit particulier et l’originalité du logement ferait que les gens qui voulaient nous voir viendraient, ne serait-ce que par curiosité, nous rendre visite. Nous avons donc acheté une péniche de 28,5 m entièrement équipée pour la grande croisière, avec un mouillage à côté des remparts d’Aigues-Mortes en France, et pour laquelle nos enfants ont choisi le nom de “Weatherlight” car son nom était “Hoop” ce qui n’était pas très sexy en anglais. Alors que Weatherlight ne devait être qu’une maison de vacances, peu après son achat, nous avons été mutés à Londres. Plutôt que de chercher un appartement abordable à proximité de Londres, nous avons décidé d’y emmener notre péniche et de trouver un amarrage résidentiel. Le voyage en péniche à travers la France et la traversée de la Manche est une histoire en soi que nous raconterons une autre fois, mais l’important est que nous avons trouvé un amarrage sur la Tamise (en fait, il y aura 3 adresses différentes sur une période de 7 ans) et nous avons aimé notre vie sur l’eau au Royaume-Uni. Il faut noter que la péniche était un logement de luxe, beaucoup plus spacieux que n’importe quel logement que nous aurions pu nous offrir et avec tout le confort nécessaire, chauffage central, internet, chambres d’amis, atelier, immense terrasse, etc. Le plus beau, c’est que nous pouvions à tout moment larguer les amarres (puisque j’ai obtenu un permis de navigation) et partir en week-end sur la Tamise sans avoir à faire de bagages ni même à vider le réfrigérateur, tout voyageait avec nous de manière autonome car nous avions notre générateur en cas de besoin. Une péniche demande cependant une attention constante car il y a des pompes, des batteries, des moteurs (3 dans le cas de Weatherlight) et d’autres accessoires qui nécessitent un entretien régulier, après tout Weatherlight était une dame de plus de 100 ans. Lorsque nous avons quitté Londres, nous avons décidé de vendre la péniche avec l’amarrage que nous avions achetée entre-temps avec vue sur le Tower Bridge, car il aurait été impossible de faire les allers-retours nécessaires depuis la Belgique pour s’en occuper correctement.
Notre troisième logement atypique est le résultat d’une expérience moins agréable, puisque nous y sommes arrivés après l’incendie de notre maison (à l’époque notre 23ième adresse). Notre maison étant devenue totalement inhabitable, plutôt que d’accepter la location d’une autre maison qui nous était proposée par l’assureur, nous avons préféré rester sur place pour suivre les travaux de réparation et pouvoir nous occuper du jardin et des animaux (poules, cheval, âne, chat et chiens). Nous avons remplacé la location d’une maison par l’achat de (deux, car une autre personne vivait avec nous dans la maison au moment de l’incendie) roulottes en bois, fabriquées sur mesure en Ukraine. Les roulottes étaient équipées d’une cuisine, d’une salle de bain (douche), de toilettes, du chauffage central, etc. (nous devions évidemment nous raccorder à l’eau et à l’électricité), mais elles étaient petites… Nous avons vécu dans une maison de 12m² pendant deux ans et demi (deux hivers) et nous avons réussi à rester ensemble (même si nous avions déjà quelques années d’expérience, pas toujours facile non plus). Lorsque la reconstruction de la maison a été terminée, nous avions initialement pensé garder les roulottes comme “gîtes”, mais une fois de plus, les circonstances ont fait que nous nous sommes expatriés et nous avons décidé qu’il valait mieux vendre les roulottes plutôt que de courir le risque qu’elles pourrissent pendant notre absence prolongée.
Voilà qui conclut les nouvelles de cette semaine, nous espérons comme d’habitude recevoir les vôtres très bientôt et nous profitons de l’occasion pour souhaiter à tous un très joyeux (mais prudent) Noël,
Marc et Marie-Claude

Il n’y a malheureusement pas de photos car celles-ci datent d’avant l’ere digitale et ont été perdues dans l’incendie de la maison.
There are unfortunately no photos of the bus, as these predate the digital era and were lost in the fire of the house.

Imagine
Weatherlight
Roulottes – Gypsy caravans

These news items that we write every week are obviously meant to inform, for those interested, about the things we discover in our expatriate life in corners of the world that not everyone may have the opportunity to visit. But we also do this to try and keep a record of the things we have experienced so we do not forget ourselves. This week’s story is more personal and is written to trace certain stages of our lives, not necessarily here in Sao Tome.
The numbers 13 and 26 are a bit of a fetish for Marie-Claude and me as they have been repeated in various ways in our lives to date. To begin with, when we met, Marie-Claude’s home was number 26 and mine was number 13 and we were married on a 13th. These numbers have reappeared in various forms during our journey, whether it be the number of the houses where we lived, the date of birth of our granddaughter and others that I can’t remember.
As luck would have it, 26 is also the number of homes or addresses Marie-Claude and I have lived in since we met and 13 countries we have lived in. Our house in Sao Tome is the 26th accommodation in the 13th country where Marie-Claude and I have lived, so it is worth pausing and taking a trip back in time to remember these experiences. I’m not going to mention all the accommodations or all the countries, I will let you do some research, but I will mention some of them anyway, because among them there are some atypical “accommodations”, which certainly made some people raise their eyebrows, but which curiously also helped me to find a job.
When we came back from our experience in Haiti (where for information we were at our score of 5 accommodations, yes already!) we lived for a while in a bus. The bus was parked in my parents’ garden and I must take the opportunity of writing this to thank my parents once again for not disowning me for leaving that horrible orange bus in their garden for over a year… We did not really only live in the bus, it was attached to a hut in which we had built a bathroom and a living room with kitchen, the bus being used only as a bedroom. The intention was to travel the roads of Europe with our bus, for which I had taken my licence, but expatriation meant that the bus remained an incomplete project and we ended up selling our dream to someone else who wanted to do the same thing. Strangely enough, the fact that we were living in a bus titillated the interest of my future employer at that time, probably thinking that if we were crazy enough to live in such a dwelling in Belgium we should be able to adapt to life in the bush in Zaire and so shortly afterwards we flew to the centre of the African continent.
Our second ‘atypical’ home came into being when we were living in Singapore (where we were on our 18th home) and wanted to have a home of our own for our holidays and especially for our children who were boarding in the UK at the time. Deciding where to buy a pied à terre was a headache because if we bought a house in Belgium, why not spend our holidays with our parents who we only see every 6 months at best. The alternative of buying a property in the sunny south of France, for example, was no better, as we would not have the opportunity to see our family and friends if we also went into exile during our holidays. It was finally our son Renaud who had the genius idea, why not buy a boat, so we wouldn’t be stuck in one particular place and the originality of the accommodation would make people who wanted to see us come, if only out of curiosity, to visit us. So we bought a 28.5m barge fully equipped for long distance cruising, with a mooring next to the ramparts of Aigues-Mortes in France, and for which our children chose the name “Weatherlight” as its current name “Hoop” was not very sexy in English. While Weatherlight was only meant to be a holiday home, shortly after its purchase we were transferred to London. Rather than look for an affordable flat within easy reach of London, we decided to take our barge there and find a residential mooring. The journey by barge through France and across the Channel is a story in itself which we will tell another time, but the important thing is that we have found a home on the Thames (in fact there will be 3 different addresses over a period of 7 years) and we have loved our life on the water in the UK. It should be noted that the barge was a luxury accommodation, much more spacious than any accommodation we could have afforded and with all the necessary comforts, central heating, internet, guest rooms, workshop, huge terrace etc. The best part was that we could at any time let go of the moorings (as I got a mariner’s licence) and go for a weekend up the Thames without having to pack anything or even empty the fridge, everything travelled with us autonomously as we had our generator in case of need. A barge does however require constant attention as there are pumps, batteries, engines (3 in Weatherlight’s case) and other accessories that require regular maintenance, after all Weatherlight was a 100+ year old lady. When we left London we decided to sell the barge with the mooring we had bought in the meantime with a view of Tower Bridge, as it would have been impossible to make the necessary trips back and forth to look after her properly.
Our third atypical accommodation was the result of a less pleasant experience, as we arrived there after our house (at that time our 23rd address) burnt down. Our house having become totally uninhabitable, rather than accept the rental of another house which was proposed to us by the insurer, we preferred to stay on the spot to follow the repair work and to be able to take care of the garden and the animals (hens, horse, donkey, cat and dogs). We substituted the rental of a house with the purchase of (two, as we had another person living with us in the house at the time of the fire) wooden trailers, custom made in Ukraine. The caravans were equipped with kitchen, bathroom (shower), toilet, central heating, etc. (we still had to connect to water and electricity), but small… We lived in a 12m² house for two and a half years (two winters) and we managed to stay together (although we had already had a few years of experience, not always easy either). When the rebuilding of the house was finished, we had initially thought of keeping the caravans as “gîtes”, but once again the circumstances meant that we went back on expatriation and we decided that it was better to sell the caravans rather than run the risk of them rotting during our prolonged absence.
So that concludes this week’s news, we hope as usual to receive some of yours very soon and we take this opportunity to wish everyone a very Merry (but careful) Christmas,
Marc and Marie-Claude

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Histoire – History

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Sao Tomé est une jeune nation, indépendante seulement depuis 1975 et qui jusqu’alors était un des plus gros producteurs de cacao dans le monde. Les colons portugais ont construit des infrastructures impressionnantes qui perdurent encore ça et là à travers le pays, mais de la plus grande partie de celles-ci (grandes fermes, chemin de fer, installations portuaires, hôpitaux, etc.) il ne reste plus que des ruines.
Selon les explications reçues, au moment de l’indépendance le gouvernement communiste a nationalisé toutes les fermes et structures coloniales et attribué celles-ci à des personnes “méritantes” qui n’avaient ni les moyens ni les connaissances pour en reprendre la gestion. N’ayant pas d’autres ressources, peu à peu les éléments mobiles des ces installations (machines, rails, boiseries, etc.) ont été démontées pour être revendues, réutilisées à d’autres fins, et tout et tout. Quelques constructions ont survécu et/ou ont été (re)privatisées et réhabilitées, certaines sont encore ou à nouveau utilisées comme exploitations agricoles, d’autres sont devenues des hôtels ou “ecolodge” (ici c’est ce qui se vend le mieux aux touristes, même si le “lodge” n’a rien d’écologique) ou les deux.
Autour de la plantation il y a ainsi un grand nombre de structures plus ou moins en ruines qui donnent une idée de l’ampleur des activités agricoles à l’époque coloniale, principalement basées sur la production de cacao, mais aussi de noix de coco et café. Aujourd’hui la production de cacao représente à peu près 6-7% de ce qui était produit durant la première moitié du vingtième siècle, mais plusieurs investisseurs essayent de redynamiser cette culture car le terroir de Sao Tomé est (parait-il) unique en ce qui concerne la qualité du cacao qui y est produit.
Ainsi ce dimanche, nous avons décidé de mettre nos chaussures de marche et d’aller explorer une ancienne “Roça” (ferme) appelée Novo Brazil située sur les hauteurs au-dessus de la plantation et d’un petit village côtier appelé Monte Mario. Pour l’histoire (du moins ce que j’ai pu trouver) Novo Brazil a été aménagé vers la fin du XIX° siècle pour la production de café et était composé de nombreux bâtiments et résidences sur une zone plane à environ 250m au-dessus du niveau de la mer. A juger des ruines, car il ne reste malheureusement que des pans de mur des constructions, les résidences étaient somptueuses avec une vue sur la mer et un grand jardin clos dans lequel poussaient diverses sortes d’arbres fruitiers, une fontaine avec des bassins dans lesquels il y avait probablement des plantes aquatiques et poissons. Un peu plus loin il y a les restes de trois structures qui étaient apparemment un hôpital et les logements du personnel médical. Il est peu probable que cet hôpital ait été là pour le seul bénéfice des propriétaires et de leur personnel, mais il n’est pas clair où la main d’œuvre de la plantation était logée, probablement dans des maisons en bois dont il ne reste rien.
Les structures de Novo Brazil ont été utilisées jusqu’aux environs de l’indépendance, mais il est probable que le déclin avait déjà commencé car vers les années ’70 le prix du café (et du cacao) se sont effondrés et il est donc probable que les propriétaires n’étaient plus en mesure de maintenir ces palais.
Il nous a fallu environ 1h30 de marche pour arriver jusqu’aux ruines par une route qui fut jadis pavée, mais néanmoins très pentue et donc pas aisément accessible. Une grande partie des matériaux de construction ont été acheminé par cette route, ce qui a du être une entreprise très conséquente. Comme dans beaucoup d’autres exploitations du genre, celle-ci disposait d’un chemin de fer pour évacuer la production de café vers la côte, où elle était évacuée par bateau. Il est possible que le chemin de fer fut installé en premier et que celui-ci aurait pu servir à acheminer les matériaux et biens des propriétaires jusque là-haut.
Surprenamment il y avait peu d’oiseaux dans les environs des ruines, mais peut-être est-ce lié à l’heure de la journée car en commençant notre marche nous étions assourdis par tous les oiseaux qui nous entouraient. Nous avons entendu mais pas vu quelques singes, qui devaient signaler notre présence, et observé des traces de repas de ceux-ci dans les ruines des maisons (du moins c’est ce que notre guide nous a affirmé).
Autour des ruines il y a toutes sortes de plantes, décoratives principalement, qui montrent que les jardins étaient d’agrément autant que productifs. Ainsi à l’entrée des résidences il y avait un arbre (semble-t-il importé par les colons du Brésil) qui porte des grappes de petits fruits tout au long de son tronc. Nous avons également testé une liane (de l’épaisseur d’un doigt) qui goute le poivre (sans le piquant) et qui serait utilisée comme remède contre les maux de ventre. J’en ai ramené un morceau que je vais essayer de bouturer, on ne sait jamais.
Les murs d’enceinte de la propriété sont envahis de philodendrons qui sont parfois devenus presque comme des arbres et qui cachent des murs en pierre secs de 5-6m de hauteur derrière lesquels de la terre a été accumulée pour que le parc des résidences soit tout à fait plane.
Malheureusement je n’ai pas trouvé d’images de ce complexe avant qu’il ne soit repris par la nature, sauf une photo de pas trop bonne qualité que j’ai beaucoup de mal à situer sur base des ruines visitées.
Il y a beaucoup d’autres sites historiques du genre, certains en bien meilleur état malgré leur abandon. Ainsi à Ribeira Peixe même, le patelin où nous vivons, il y a un hôpital et des résidences abandonnées mais encore plus ou moins en état. J’irai y faire un tour et prendre quelques photos à la prochaine occasion.
En vous souhaitant une bonne semaine et à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Vue de la Roça Novo Brazil en ??? – View of the Novo Brazil Roça in ???
Monte Mario
La route – The road
Liane medicinale – Medicinal vine

Sao Tome is a young nation, independent only since 1975 and until then one of the largest cocoa producers in the world. The Portuguese colonists built impressive infrastructures that still exist here and there throughout the country, but most of these (large farms, railways, port facilities, hospitals, etc.) are now in ruins.
According to the explanations received, at the time of independence the communist government nationalised all the colonial farms and structures and assigned them to “deserving” people who had neither the means nor the knowledge to take over their management. Having no other resources, little by little the movable parts of these facilities (machines, rails, woodwork, etc.) were dismantled to be sold, reused for other purposes, and so on. Some buildings have survived and/or been (re)privatised and rehabilitated, some are still or again used as farms, others have become hotels or “ecolodges” (here this is what sells best to tourists, even if the “lodge” is not ecological) or both.
Around the plantation there are a large number of more or less ruined structures that give an idea of the extent of agricultural activities in colonial times, mainly based on the production of cocoa, but also coconuts and coffee. Today the production of cocoa represents about 6-7% of what was produced during the first half of the twentieth century, but several investors are trying to revitalize this culture because the environment of Sao Tome is (it seems) unique in terms of the quality of the cocoa produced there.
So this Sunday we decided to put on our walking shoes and go explore an old “Roça” (farm) called Novo Brazil located on the heights above the plantation and a small coastal village called Monte Mario. As far as history goes (at least what I could find) Novo Brazil was developed in the late 19th century for coffee production and consisted of many buildings and residences on a flat area about 250m above sea level. Judging from the ruins, as unfortunately only parts of the walls of the buildings remain, the residences were sumptuous with a view of the sea and a large enclosed garden in which various kinds of fruit trees grew, a fountain with pools in which there were probably aquatic plants and fish. A little further on there are the remains of three structures that were apparently a hospital and accommodation for medical staff. It is unlikely that this hospital was there for the sole benefit of the owners and their staff, but it is not clear where the plantation workforce was housed, probably in wooden houses of which nothing remains.
The structures at Novo Brazil were used until around independence, but it is likely that the decline had already begun as by the 1970s the price of coffee (and cocoa) had collapsed and so it is likely that the owners were no longer able to maintain these palaces.
It took us about an hour and a half to walk to the ruins via a road that was once paved, but was nevertheless very steep and therefore not easily accessible. Much of the building material was transported by this road, which must have been a very substantial undertaking. As with many other such farms, this one had a railway to transport the coffee production to the coast, where it was evacuated by boat. It is possible that the railway was installed first and could have been used to transport the owners’ materials and goods up there.
Surprisingly there were few birds in the vicinity of the ruins, but perhaps this was related to the time of day as as we started our walk we were deafened by all the birds around us. We heard but did not see some monkeys, which must have signalled our presence, and observed traces of their meals in the ruins of the houses (at least that is what our guide told us).
Around the ruins there are all sorts of plants, mainly decorative, which show that the gardens were for pleasure as well as for production. For example, at the entrance to the residences there was a large tree (apparently imported by settlers from Brazil) which bears clusters of small fruits all along its trunk. We also tested a liana (about the thickness of a finger) that tastes like pepper (without the spiciness) and is said to be used as a remedy for stomach aches. I brought back a piece that I will to cut grow as a cutting, you never know.
The property’s boundary walls are overgrown with philodendrons which have sometimes become almost like trees and hide dry stone walls 5-6m high behind which soil has been piled up to make the grounds of the residences quite flat.
Unfortunately I could not find any pictures of this complex before it was taken over by nature, except for one not too good picture which I find very difficult to locate based on the ruins I visited.
There are many other such historical sites, some in much better condition despite their abandonment. For example, in Ribeira Peixe itself, the town where we live, there is a hospital and some abandoned residences, but still more or less in good condition. I will go there and take some photos next time I get the chance.
Wishing you a good week and hoping to read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Vacances – Holidays

Bonjour ! Voilà plusieurs semaines que nous n’avons pas posté de nouvelles pour la simple (si pas bonne) raison que nous étions en vacances en Europe et donc pas grand chose de plus à raconter que vous.
Ces nouvelles-ci seront assez brèves car je viens de rentrer à Sao Tomé, je suis arrivé hier soir après presque 1 mois de vacances, dont une bonne partie (deux semaines) passée en “quarantaine” en Normandie. Eh oui, même si Sao Tomé est largement épargnée par la pandémie (ceci sans doute lié au fait que l’île n’est accessible que par avion et que tous les passagers doivent avoir un test négatif pour pouvoir entrer dans le pays). Mais, aux yeux des autorités sanitaires belges, Sao Tomé faisant partie de l’Afrique est considérée comme une zone ROUGE et donc pas question de circuler librement, même si nos tests sont négatifs. L’Europe et ses législations “variables” étant ce qu’elle est, nous avons opté pour une “quarantaine” hors de la Belgique, durant laquelle nous sommes restés largement confinés dans notre petit coin, excepté pour les courses essentielles faites en respectant toutes les règles et précautions.
Dans le jardin il y avait une série d’arbres poussant en bordure de rivière qui devenaient plutôt menaçants pour notre lavoir juste en face car, l’érosion des berges aidant, certains commençaient à pencher dangereusement et ce ne serait pas la première fois que l’un de ceux-ci finisse par tomber avec les conséquences que vous pouvez imaginer. Nous en avons déjà fait l’expérience une fois avec la grange et nous souhaitons pas recommencer, d’autant plus que notre assurance n’est pas des plus performantes. Bref, nous avons trouvé un professionnel qui nous a coupé ces arbres de manière sécurisée et a débité le bois en tronçons de 1m. L’idée étant de faire sécher ces grandes bûches et de les débiter en plus petits morceaux au fur et à mesure de nos besoins pour chauffer la maison. J’ai donc profité de notre confinement pour ranger le- dit bois dans l’appentis du jardin. J’avais perdu de vue le fait qu’ il y avait près de 20 stères de bois dont certaines pièces assez lourdes. Après avoir transporté et rangé à peu près 15 stères dans notre appentis, mon dos m’a fait savoir que c’était trop et je me suis retrouvé passablement coincé… Ce qui a limité d’autres travaux que j’avais l’intention de faire.
Nous avons quand même pu faire les choses essentielles telles que nettoyer les gouttières (ou du moins celles facilement accessibles), trier certaines malles venues du Congo qui étaient encore en attente et faire quelques travaux d’amélioration dans l’atelier. Ce n’est pas vraiment habituel, mais nous y avons mis un grand tapis et accroché quelques décorations aux murs en plus d’une nouvelle installation électrique tout à fait dans les normes (plutôt qu’une rallonge kilométrique qui aurait fini par créer des problèmes). Nous avons aussi eu la visite d’un ami, que nous n’avions plus vu depuis quelques années, rassurez-vous il est venu vers la fin de notre confinement, donc avec peu de risques d’être contaminé par nos potentiels germes saotoméens.
Nous avons également profité de nos vacances pour aller rendre visite à notre fils Renaud et sa fiancée Fee à Aarhus au Danemark. Pour ne pas prendre de risques inutiles, et pouvoir profiter des restaurants et musées de la place, nous avons fait un test PCR avant de prendre la route. Nous avons été un peu troublés par ce que nous avons trouvé sur place. Après avoir été habitué depuis un an et demi à garder ses distances, porter des masques, se laver ou se désinfecter les mains chaque fois que c’est possible, nous sommes arrivés dans une ville qui était comme avant, quasi personne ne portant de masque (pas même dans les magasins ou lieux publiques), des attroupements de personnes sur les trottoirs devant les bistrots et certainement pas de distanciation (il fallait se frayer un chemin dans la foule pour aller d’un bout de la rue à l’autre). Officiellement il est nécessaire de présenter un passe sanitaire ou test PCR à l’entrée des restaurants ou musées, mais à moins qu’un scanner de codes barres n’ait été incorporé dans les yeux des préposés aux contrôles, je n’ai jamais vu de contrôle aussi relax et futile. Les enfants avaient organisé une soirée restaurant avec les parents de Fée pour faire connaissance et, même si la nourriture était très bonne, ce fut pour moi une expérience assez stressante. Le restaurant était bondé, sans aération et pour se rendre à notre table (coincée dans un coin inaccessible sans faire bouger les voisins) il fallait passer dans un étroit couloir devant la cuisine où tous les plats en attente d’être servis était exposés juste à la bonne hauteur pour les goûter sans se baisser. Evidemment personne en cuisine ne portait de masques ou de gants, le bon vieux temps quoi…
Par contre, les règles ont changé pendant que nous étions là et lorsque j’ai voulu entrer dans l’épicerie lundi matin pour acheter quelques produits manquants pour notre petit déjeuner pas question d’entrer sans masque et tout et tout, on ne badine pas avec les mesures de sécurité (quand elles sont jugées nécessaires par les autorités à partir du lundi matin).
Me voici de retour à Sao Tomé où les contrôles sanitaires sont très stricts à l’entrée du territoire, mais une fois dans le pays il n’y a plus trop de restrictions si ce n’est de porter un masque dans les supermarchés. Il faut dire qu’à Sao Tomé il n’y a plus qu’un seul cas testé positif durant la dernière semaine, alors il est normal que la vigilance se relâche un petit peu.
Dans l’attente de vous lire, nous vous souhaitons une bonne santé,
Marc & Marie-Claude

Hello! It has been several weeks since we’ve posted any news for the simple (if not good) reason that we were on holiday in Europe and therefore not much more to tell than you.
This news will be quite short because I just got back to Sao Tomé, I arrived yesterday evening after almost a month of holidays, of which a good part (two weeks) was spent in “quarantine” in Normandy. Yes, even if Sao Tome is largely spared from the pandemic (probably due to the fact that the island is only accessible by plane and that all passengers must have a negative test to enter the country). But, in the eyes of the Belgian health authorities, Sao Tome is part of Africa, which is considered a RED zone, so there is no question of travelling freely, even if our tests are negative. Europe and its “variable” rules being what it is, we opted for a “quarantine” outside Belgium, where we remained largely confined to our little corner, except for essential shopping done in accordance with all the rules and precautions.
In the garden there were a series of trees growing along the river which were becoming rather threatening to our wash house opposite as, with the erosion of the river, some of them were beginning to lean dangerously towards the wash house and it would not be the first time that one of these ended up falling with consequences you can imagine. We have already experienced this once with the barn and we do not want to go through that again, especially as our insurance is not the best. Anyway, we found a professional who cut the trees safely and cut the wood into 1m sections. The idea was to dry these large logs and cut them into smaller pieces when we needed them to heat the house. I took advantage of our confinement to store the wood in the garden shed, but there are nearly 20 m3 of wood and some pieces are quite heavy. After carrying and storing about 15 m3 in our shed, my back signalled that it was too much and I got rather stuck… which limited the other work I intended to do.
We were still able to do the essentials such as cleaning the gutters (or at least the easily accessible ones), sorting out some trunks from the Congo that were still waiting to be picked up and doing some improvement work in the workshop. It’s not really usual, but we put in a big carpet and hung some decorations on the walls as well as a new electrical installation that is quite up to standard (better than a mile-long extension cord that would have ended up creating problems). We also had a visit from a friend, whom we had not seen for a few years, but he came towards the end of our confinement, so there was little risk of being contaminated by our potential Saotomean germs.
We also took advantage of our holiday to visit our son Renaud and his fiancée Fee in Aarhus, Denmark. In order not to take any unnecessary risks, and to be able to enjoy the restaurants and museums there, we did a PCR test before setting off, but we were still shocked by what we found there. After a year and a half of being used to keeping your distance, wearing masks, washing or disinfecting your hands whenever possible, we arrived in a city that was just like before, with hardly anyone wearing masks (not even in shops or public places), crowds of people on the pavements in front of the bars and certainly no distancing (you had to fight your way through the crowd to get from one end of the street to the other). Officially it is necessary to present a health pass or PCR test at the entrance of restaurants or museums, but unless a barcode scanner has been incorporated into the eyes of the checkers, I have never seen such a relaxed and futile check…
We went to the restaurant with our children and future in-laws and although the food was very good, it was a rather stressful experience for me. The restaurant was crowded, unventilated and to get to our table (stuck in an inaccessible corner without making the neighbours move) we had to pass through a narrow corridor in front of the kitchen where all the dishes waiting to be served were displayed at just the right height to taste them without bending down. Of course, no one in the kitchen wore masks or gloves, just the good old days…
However, the rules changed while we were there and when I wanted to enter the grocery shop on Monday morning to buy some missing products for our breakfast, no way to enter without a mask and everything, they don’t mess around with security measures (when they are deemed necessary by the authorities from Monday morning on).
Here I am, back in Sao Tome where the sanitary controls are very strict at the entrance of the territory, but once in the country there are no more restrictions except to wear a mask in the supermarkets. It must be said that in Sao Tome there has only been one positive case in the last week, so it is normal that vigilance has relaxed a little.
We look forward to hearing from you and wish you good health,
Marc & Marie-Claude

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Routes – Roads

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Dans nos nouvelles de la semaine passée nous avons décrit combien les paysages et la vie le long de la route étaient fascinants parce que changeant à chaque virage avec constamment des perspectives différentes sur la mer toute proche.
La route qui relie la capitale à la plantation est probablement la meilleure de l’île, asphaltée tout du long, avec bien entendu l’un ou l’autre nid de poule, mais généralement en bon état. Cette route, Nationale N°2, continue au-delà de la plantation jusqu’à Porto Alegre, dans le sud de l’île, mais une fois passé la plantation elle se dégrade (très) fort et personne n’est à l’abri d’une crevaison à cause d’une pierre plus anguleuse.
Outre l’état de la chaussée elle-même, les abords sont généralement bien entretenus avec les bas-côtés maintenus par des équipes de cantonniers, un marquage au sol généralement visible, des rails de protection dans les zones les plus dangereuses et des panneaux de signalisation annonçant les passages difficiles (rétrécissements, virages ou passages pour piétons). Il est à noter que, si une plante, branche ou autre obstacle végétal se dresse au milieu de la route, cela signifie généralement qu’il y a un obstacle en amont (glissement de terrain, arbre renversé, véhicule en panne, etc), donc aborder les mètres suivants avec prudence. Il est donc plus que nécessaire d’être très vigilant car, mis à part les obstacles ci-dessus et les animaux énumérés dans nos notre lettre précédente, il est d’usage courant d’arrêter son véhicule au milieu de la route, de préférence quand il y en a un autre déjà à l’arrêt, juste en vis-à-vis, que ce soit pour embarquer ou débarquer un passager ou simplement le garer pour aller faire un tour… Ceci est vrai pour tous les moyens de transport, camions, voitures ou motos (généralement avec le casque sur un rétroviseur). Les motos en particulier sont un mystère, car il serait tellement aisé de les garer plus à l’abri sur le bas-côté plutôt que sur l’asphalte où elles courent le risque de se faire toucher par un véhicule passant. La route serpente le long de la côte avec quasi aucune ligne droite de plus de 100m et de sérieuses côtes lorsque la topographie ne permet pas à la voie de longer la mer. La distance entre la capitale et la plantation n’est que de 50km, mais il faut au moins une heure pour faire la route compte tenu des taxis locaux à dépasser seulement quand la visibilité est suffisante, des épingles à cheveux et autres zigzags qui limitent la vitesse de conduite. La distance entre la plantation et Porto Alegre est nettement moindre, mais l’état de la route fait qu’en plus de virages serrés il faut environ une heure pour parcourir cette distance
Excepté aux abords de la capitale, le trafic n’est pas très intense et il nous est déjà arrivé de faire une grande partie de la route sans croiser un autre véhicule. Il faut dire que le sud de l’île est considéré comme la zone “pauvre” du pays et j’ai même rencontré des personnes de la capitale qui n’ont jamais été jusqu’au sud de l’île. Mais, malgré le peu de trafic, ce qui frappe immédiatement le visiteur de Sao Tomé est que généralement personne n’est pressé sur la route et dans beaucoup de cas on est en droit de se demander si la voiture devant nous a un problème (technique) tellement elle progresse doucement. La devise de Sao Tomé est “leve-leve” (ce qui se traduit par doucement, sans se presser) et elle s’applique autant au trafic qu’à toutes autres activités.
Hormis les routes nationales, il y a une multitude de routes secondaires qui pénètrent plus ou moins loin vers le centre de l’île. La majorité de ces routes datent de l’époque coloniale et ont été construites avec des pierres et pavés (ce qui ne manque pas ici, il y a des pierres partout), y compris des murs de soutènement et des ponts dont l’envergure est parfois impressionnante. Les colons ont choisi de planter des arbres à pain le long de quasi toutes les routes, ainsi même lorsque la route elle-même à disparu (généralement suite à l’assaut des abondantes pluies et un manque d’entretien) le tracé reste visible à cause des rangs d’arbres à pain. Il n’y avait pas que les routes qui étaient bordées d’arbres à pain, c’était également le cas des voies ferrées qui avaient été aménagées pour acheminer le cacao depuis l’intérieur du pays vers les zones de traitement et de chargement côtiers. Ces voies de chemin de fer ont totalement disparu, excepté quelques fragments que nous trouvons ça et là dans la plantation, mais les ouvrages d’art (ponts et tranchées) ont perduré au moins en partie en plus des rangs d’arbres caractéristiques. Bon nombre de routes de la plantation font partie de cet ancien réseau colonial, avec certains passages remarquablement préservés avec des pavés disposés de manière à parfois même former un dessin, mais l’érosion provoquée par les pluies abondantes combinées avec le passage régulier de véhicules chargés (de régimes de palmier) fait que celles-ci se dégradent très rapidement et nécessitent des travaux de réparation permanents, parfois bien au-delà de nos capacités lorsque ce sont des grands ponts ou murs de soutènement qui s’effondrent. Nos moyens nous permettent d’entretenir les drains ou fossés le long des routes, recharger celles-ci avec des pierres et/ou de la latérite et réparer les petits ponts. La plantation dispose d’une seule carrière de latérite où une pelle à chenilles (très poussive) charge la latérite dans les remorques et camions. Le trou à latérite devient de plus en plus profond et il viendra un moment où nous devrons chercher une autre solution le trou devient trop dangereux ou trop profond à exploiter.
Certaines parties de la plantation sont accessibles avec un bon véhicule 4×4 (pas une voiture tout-terrains de ville comme j’avais au début), d’autres seulement avec un tracteur et certaines parties de la plantation sont accessibles à pied, mais pas toujours. Nous avons ainsi du abandonner la récolte pour le moment dans certaines parties de la plantation qui sont devenues trop difficiles d’accès et ne permettent pas d’évacuer les régimes, même si les travailleurs peuvent encore y arriver (en traversant un gué avec de l’eau jusqu’à la taille). Il y a lieu de se demander pourquoi ces zones ont été plantées et parfois je me demande s’il ne serait pas préférable d’y laisser la nature reprendre ses droits.
Certaines des routes de la plantation sont un peu “extrêmes” et il n’est pas toujours possible de bien évaluer l’état de progression de l’érosion. Ainsi cette semaine nous avons eu la désagréable expérience de voir un tracteur et sa remorque dégringoler de la route et aboutir au bas de la falaise dans la mer. Je ne vous raconte pas l’état du tracteur, qui a littéralement explosé, mais la remorque paraît avoir survécu à la chute, même s’il est peu probable que nous puissions la récupérer là où elle est (dans la mer). Le dernier point, mais aussi le plus important, est que le chauffeur a pu sauter à temps et est indemne!
Pour ceux qui prévoient une visite de Sao Tomé, nous recommandons de penser à prendre une bonne paire de chaussures de marche que vous n’avez pas peur de mouiller…
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

In last week’s post we described how fascinating the scenery and life along the road was because it changed at every turn with constantly getting new perspectives on the nearby sea.
The road from the capital to the plantation is probably the best on the island, paved all the way, with of course the odd pothole, but generally in good condition. This road, National N°2, continues past the plantation to Porto Alegre, in the south of the island, but once past the plantation it deteriorates (very) badly and no one is safe from a puncture due to the numerous angular stones on the road surface.
Apart from the condition of the road itself, the roadside is generally well maintained with roadside crews keeping the growth and drains under control, road markings that are generally visible, guard rails in the most dangerous areas and signs to indicate difficult crossings (narrowings, bends or pedestrian crossings). It should be noted that if a plant, branch or other vegetal obstacle stands in the middle of the road, this generally means that there is an obstacle further along (landslide, overturned tree, broken down vehicle, etc.), so approach the following metres with caution. It is therefore more than necessary to be very vigilant because, apart from the obstacles listed above and the animals listed in our previous letter, it is common practice to stop one’s vehicle in the middle of the road, preferably when there is another vehicle already at a standstill, just opposite, whether it is to pick up or drop off a passenger or simply to park it for a walk… This is true for all means of transport, trucks, cars or motorbikes (usually with the helmet on a mirror). Motorbikes in particular are a mystery, as it would be so easy to park them more safely on the side of the road rather than on the tarmac where they run the risk of being hit by a passing vehicle. The road winds along the coast with almost no straight lines longer than 100m and some serious hills when the topography does not allow the road to run along the sea. The distance between the capital and the plantation is only 50km, but it takes at least an hour to drive the route given the local taxis that are only to be overtaken when visibility is good, the hairpins and other zigzags that limit driving speed. The distance between the plantation and Porto Alegre is much less, but the state of the road means that in addition to the sharp bends it takes about an hour to cover this distance as well.
Except for the outskirts of the capital, the traffic is not very heavy and we have already been able to drive most of the way without passing another vehicle. It must be said that the south of the island is considered as the “poor” area of the country and I even met people from the capital who had never been to the south of the island. But, despite the low traffic, what immediately strikes the visitor to Sao Tome is that generally no one is in a hurry on the road and in many cases you have to wonder if the car in front of you has a (technical) problem because it is moving so slowly. The motto of Sao Tome is “leve-leve” (which translates into slow, unhurried) and it applies to traffic as much as to any other activity.
Apart from the national roads, there are a multitude of secondary roads that penetrate more or less far into the centre of the island. The majority of these roads date from the colonial era and were built with stones (which there is no shortage of here, there are stones everywhere), including retaining walls and bridges which are sometimes impressive in scale. The settlers chose to plant breadfruit trees along almost all the roads (to feed the workers), so even when the road itself has disappeared (usually due to the onslaught of heavy rains and lack of maintenance) the route remains visible because of the rows of breadfruit trees. It was not only the roads that were lined with breadfruit trees, but also the railways that were built to transport cocoa from the interior to the coastal processing and loading areas. These railways have completely disappeared, except for a few fragments that we find here and there on the plantation, but the engineering structures (bridges and trenches) have survived at least in part in addition to the characteristic tree rows. Many of the roads on the plantation are part of this old colonial network, with some passages remarkably well preserved with cobblestones sometimes even forming a pattern, but erosion caused by heavy rains combined with the regular passage of loaded vehicles (with palm bunches) means that these are deteriorating very quickly and require constant repair work, sometimes well beyond our capacity when large bridges or retaining walls collapse. Our resources allow us to maintain drains or ditches along the roads, to recharge them with stones and/or laterite and to repair small bridges. The plantation has only one laterite quarry where a (very dusty) excavator loads the laterite into trailers and trucks. The laterite hole is getting deeper and deeper and there will come a time when we will have to look for another solution when the hole becomes too dangerous or too deep to mine.
Some of the roads on the plantation are a bit “extreme” and it is not always possible to properly assess the state of erosion progression. So this week we had the unpleasant experience of seeing a tractor and its trailer tumble off the road and end up at the bottom of the cliff into the sea. I won’t describe the condition of the tractor, which literally exploded, but the trailer seems to have survived the fall, although it is unlikely that we will be able to recover it from where it is (in the sea). Last but not least, the driver is unharmed!Some parts of the plantation are accessible with a good 4×4 vehicle (not a city off-roader like the one I had when I first started here), others only with a tractor and some parts of the plantation are accessible only by foot, but not always. So we had to give up harvesting for the time being in some parts of the plantation that have become too difficult to access and do not allow the bunches to be evacuated, even though the workers can still get there (by crossing a ford with water up to the waist). One has to wonder why these areas were planted and sometimes I wonder if it would not be better to let nature take these over.
Some of the roads on the plantation are a bit “extreme” and it is not always possible to properly assess the state of erosion progression. So this week we had the unpleasant experience of seeing a tractor and its trailer tumble off the road and end up at the bottom of the cliff into the sea. I won’t describe the condition of the tractor, which literally exploded, but the trailer seems to have survived the fall, although it is unlikely that we will be able to recover it from where it is (in the sea). Last but not least, the driver is unharmed!
For those who are planning a visit to Sao Tome, we recommend that you take a good pair of walking shoes that you don’t mind getting wet…
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude