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4.000 ou Presque – 4,000 or Thereabouts

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Cette semaine a été une semaine de soulagements, du moins professionnellement, et pour le moment cela permet de dormir un peu plus calmement.

Soulagement d’abord parce que, à un jour près, nous aurions dû arrêter l’huilerie par manque de capacité de stockage car nous avions pas loin de 4.000 tonnes d’huile de palme en stock et avec toutes nos cuves nous avons très exactement 3.975 tonnes de capacité en utilisant tout ce qui est disponible (tanks, cuves et fûts) pour mettre de l’huile. Heureusement, comme Zorro, une barge est arrivée. Juste à temps et nous a permis de charger 800 tonnes d’huile, soit l’équivalent d’une petite semaine de production en cette période de pointe. Rassurez-vous, entre temps deux autres barges ont suivi (dont une que nous avons fait monter à vide de Kinshasa) et nous devrions avoir au moins trois semaines de bon avant d’avoir à nouveau une saturation des stocks.

Deuxièmement parce que notre trésorerie était quasi à sec et nous commencions à nous demander comment payer nos quelques 3.000 travailleurs à la fin du mois. Mais là aussi l’arrivée in extremis de la barge nous a sauvé! En effet vu que nous vendons notre huile au départ de Mapangu, dès qu’elle est chargée nous sommes payés,… Ouf, juste à temps ici aussi.

Enfin troisièmement, nous arrivions au bout de nos réserves de carburant nécessaire pour faire fonctionner tous les véhicules (camions et tracteurs)  acheminant les régimes vers l’usine et pour les générateurs de l’usine et des habitations. Notre carburant arrive en principe par barge depuis Kinshasa, mais à cause des problèmes de navigation l’approvisionnement qui met normalement trois semaines pour arriver à Mapangu a traîne près de deux mois en route… une des barges qui est arrivée nous a également apporté le carburant tant attendu, donc nous ne sommes pas dans le noir et pouvons continuer à produire.

4.000 ou presque, c’est aussi le nombre de kilomètres parcourus à vélo depuis l’année dernière, 100% sur des pistes puisque nous n’avons pas un mètre de route en dur dans toute la plantation, à l’exception évidemment des (petites) parties de route où le sable est fortement tassé et dur, mais la grande majorité des pistes sont en sable plus ou moins mou. Il faut reconnaître que tous ces kilomètres ont également bénéficié du coup de pouce du petit moteur électrique dont est équipé mon VTT, jamais à plus de 50% de sa puissance mais qui fait une différence énorme dans les fortes côtes et dans les “bacs” à sable où je serais probablement incapable de progresser avec un vélo normal, en fait même avec une assistance électrique il n’est pas rare que je doive mettre le pied à terre (ou dans le sable) lorsque je n’ai pas pris assez d’élan pour traverser la zone difficile.

Pendant la saison sèche, il est indispensable d’arroser régulièrement le potager et pour cela nous avons deux jardiniers qui se relaient et le résultat est plutôt encourageant. En plus, il semble que nos jardiniers commencent à comprendre certaines notions fondamentales d’horticulture (il n’aura fallu que deux ans de répétitions) ainsi ils ont réalisé combien le composte faisait des miracles dans notre sol sableux plutôt que de systématiquement brûler ou jeter les déchets organiques, comme il était utile de faire des rotations de légumes et puis quelques trucs comme les tuteurs pour les plants de tomate, ne pas planter trop serré, etc. Il faut dire que lorsque le jardinage se fait sans compost, sur des sols archi-nus (sans mulch) et de manière répétitive sur le même parterre, les résultats maigres sont la cible de nombreux insectes qui ravagent plus de la moitié des plants, donc on compense en plantant de manière plus dense.

Dans notre potager nous utilisons zéro produits chimiques, le seul apport extérieur étant des fibres de palme que nous récupérons à l’usine et l’eau d’arrosage en saison sèche, et le résultat est excellent avec très peu de maladies et/ou dommages liés aux insectes. Pour le moment nous avons toutes sortes de salades, roquette, chou chinois et épinards, fenouils, carottes, betteraves rouges, haricots verts, oignons, aubergines et tomates. Nos plans de poivrons (qui poussent très bien ici aussi) ont 10 cm de haut et doivent donc encore faire leurs preuves et puis nous avons quelques plantes spéciales qui servent pour des tisanes ou herbes comme le gingembre de pauvres, artémisia, basilique, brisée (verveine citronnée) sans oublier curcuma et  gingembre et ignames, patates douces, ananas, papayes, les fruits de la passion sont discrets en ce moment et nous attendons quelques beaux fruits d’arbre à pain

Nos poules et pintades par contre sont en grève et la production d’œufs est très modeste pour dire le moins, alors nous nous posons la question de savoir si c’est réellement parce que la volaille ne pond pas ou parce que les œufs profitent à d’autres (serpents, gardiens, …). Les œufs à la coque du matin ne sont donc pas garantis.

Vendredi, un nouvel expatrié est arrivé avec notre avion à Mapangu, il vient remplacer le directeur agronomique qui part, lui, au Sierra Leone pour s’occuper d’une autre plantation. Notre nouveau collègue est arrivé seul, mais son épouse et bébé de 6 mois doivent suivre très prochainement, ce qui nous changera un peu des autres expatriés qui sont quasi tous célibataires ou sans compagnes à Mapangu.

Nous vous laissons ici pour les nouvelles de cette semaine en espérant avoir des vôtres très bientôt,

Marc & Marie-Claude

 

Ylang-Ylang

Bananes – Bananas

Tomatoes

Pépinière – Nursery

Potager – Vegetable garden

Herbe brûlée – Scorched grass

This week has been a week of relief, at least professionally, and for the moment it helps us to sleep a little more serenely.

Relief first because, with about a day to spare, we would have had to stop the oil mill for lack of storage capacity because we had nearly 4,000 tons of palm oil in stock and with all our tanks we have very exactly 3,975 tons of capacity using everything available (tanks, vats and drums) to put oil. Fortunately, like Zorro, a barge arrived. Just in time and allowed us to load 800 tons of oil, the equivalent of one small week of production in this peak period. Rest assured, in the meantime two other barges have followed (one of which we have taken up empty from Kinshasa) and we should have at least three weeks of respite before we have stock saturation again.

Secondly because our cash was down to nothing and we were beginning to wonder how to pay our some 3,000 workers at the end of the month. But there also the arrival in extremis of the barge saved us! Indeed since we sell our oil from Mapangu, as soon as it is loaded we are paid,… Whew, just in time here too.

Third, we were running out of fuel to run all the vehicles (trucks and tractors) carrying the fruit bunches to the plant and for the plant and home generators. Our fuel arrives in principle by barge from Kinshasa, but because of navigation problems on the Kasai river the supply that normally takes three weeks to arrive in Mapangu has taken almost two months en route… one of the barges that has arrived has also brought us the fuel we have been waiting for, so we are not in the dark and can continue to produce.

4.000 or almost,  is also the number of kilometres covered by bike since last year, 100% on dirt tracks since we do not have one meter of surfaced road in the whole plantation, with the obvious exception of the (small) parts of the road where the sand is very  compressed and hard, but the great majority of the tracks are more or less soft sand. I must concede that all these kilometres have also benefited from the help of the small electric motor that my mountain bike is equipped with, never more than 50% of its power but which makes a huge difference on steep climbs and in sandboxes where I would probably be unable to progress with a normal bike. In fact even with electric assistance it happens quite often that I have to put my foot on the ground (or in the sand) when I have not gained enough momentum to cross the difficult area.

During the dry season, it is essential to water the vegetable garden regularly and for that we have two gardeners who take turns and the result is rather encouraging. In addition, it seems that our gardeners are beginning to understand some basic notions of horticulture (it only took two years of rehearsals) so they realized how much compost worked miracles in our sandy soil rather than systematically burning or throwing away organic waste, that it is useful to do apply vegetable rotations and then some tricks like tutors for tomato plants, not planting too tight, etc.. It must be said that when gardening is done their way, without compost, on archi-naked soils (without mulch) and repeatedly on the same spot, the meagre results are the target of many insects that ravage more than half of the plants, so people tend to compensate by planting denser.

In our vegetable garden we use zero chemicals, the only outside input being palm fibres that we collect from the mill and watering water in the dry season, and the result is excellent with very little disease and/or damage related to insects. At the moment we have all kinds of salads, arugula, Chinese cabbage and spinach, fennels, carrots, red beets, green beans, onions, aubergines and tomatoes. Our plants of peppers (which grow very well here too) are 10 cm high and therefore still have to prove themselves and then we have some special plants that serve for herbal teas or spices like ginger of the poor, artemisia, basil, lemon verbena, without forgetting turmeric, ginger, yams, sweet potatoes, pineapple, papaya, passion fruit (which are rarer at this time) and we are waiting for some beautiful bread tree fruits

Our hens and guinea fowl on the other hand are on strike and egg production is very modest to say the least, so we wonder if it is really because the poultry does not lay or because the eggs benefit others (snakes, guards,…). Morning hard-boiled eggs are therefore not guaranteed.

On Friday, a new expatriate arrived with our flight to Mapangu, he will replace the agronomic director who is leaving for Sierra Leone to take care of another plantation. Our new colleague has arrived alone, but his wife and 6-month-old baby will follow very soon, which will change us a bit from the other expatriates who are almost all single or without companions in Mapangu.

We leave you here for this week’s news and hope to have some from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Pas de Nouvelles – No News

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Un peu fatigués, peut-être, mais nous allons bien. Fatigués parce que pour le moment avec la pointe de production tout fonctionne à fond, sept jours sur sept et 24 heures sur 24 (en tout cas pour l’huilerie). Alors DG aidant il faut être joignable en permanence et surtout il y a plein de “petites” (et moins petites) choses qui nous gardent éveillés (rupture de fourniture de carburant, limite de capacité de stockage, épuisement de pièces de rechange et trésorerie vide, pour ne citer que ceux-là).

La semaine passée vous n’avez pas eu de nouvelles, d’une part parce que pour le moment il y a tellement de choses à régler et qui trottent en tête que le temps nous a manqué et puis cela fait un petit temps que nous non plus n’avons pas reçu de nouvelles. Ce n’est pas tout à fait vrai car nous avons parfois un message de nos amis suisses ou belges, et sommes en contact régulier avec nos enfants. Grâce à quoi nous savons que notre petite fille progresse à pas de géants malgré les conditions difficiles de son entrée dans le monde. Et que notre fils trouve sa place dans la nouvelle compagnie et la nouvelle ville (La Haye) dans laquelle il travaille. De même, nous avons régulièrement un contact avec les parents de Marc que nous suivons dans leurs déplacements divers, mais mis à part cela nous supposons que tout le monde est en vacances et sans accès internet.

Notre pointe de production est en fait une explosion de production avec presque 900 tonnes de régimes récoltables tous les jours, tandis que notre huilerie peut en absorber seulement 550 tonnes. Le reste… nous sommes obligés de le jeter car les régimes de palme ne se conservent pas au-delà de quelques jours et quand ils sont murs il faut les cueillir. C’est extrêmement frustrant car le reste de l’année ces arbres ont reçu les mêmes soins (engrais, nettoyage, élagage, etc.) pour finalement devoir renoncer au résultat.

Tout le monde n’est pas malheureux car avec tous ces régimes qui restent aux champs, même s’ils sont rassemblés dans des “poubelles”, les voleurs se frottent les mains. Cela peut paraître paradoxal de se plaindre de voleurs alors que les régimes sont quand même perdus, mais c’est plus compliqué que cela: premièrement cela représente une quantité importante de matière organique qui réduit les besoins d’engrais; deuxièmement les régimes et fruits volés sont transformés dans des malaxeurs villageois qui coûtent cher et qui doivent donc fonctionner plus que pendant les deux mois de production excédentaire, les vols continuent ainsi même si nous ne jetons pas de régimes; et enfin troisièmement les voleurs de régimes préfèrent prendre les gros régimes proches de chez eux plutôt que ceux plus petits que nous jetons et viennent ainsi se servir dans ceux qui doivent partir à l’usine.

Un autre aspect qui rend nos régimes et fruits très attractifs vient du fait que les variétés sélectionnées que nous avons planté contiennent deux fois plus d’huile que ceux des palmiers villageois, alors, sachant que la récolte des fruits villageois nécessite de monter aux arbres car ils sont généralement assez hauts tandis que les nôtres sont plus petits et qu’à poids égal de fruits il y a le double d’huile, la production de Brabanta intéresse beaucoup de monde…

Comme si nous n’avions pas déjà assez de choses à régler avec les vols, la pénurie de transport, le risque de rupture de carburant, les difficultés de transport des régimes et tout le reste, les “autorités” locales viennent ajouter leur grain de sel… Ainsi notre véhicule qui revenait de Kinshasa avec des médicaments urgents a été bloqué au bac pendant 24 heures sous prétexte que nous ne fournissions pas assez de carburant et d’huile moteur. Il faut savoir que la plantation était jusqu’il y a peu de temps le gestionnaire officiel du bac et que dans ce cadre nous fournissions des milliers de litres de carburant et de lubrifiant, le service de nos mécaniciens et des pièces de rechange pour les réparations en échange des recettes du bac. Les recettes qui nous étaient reversées à la fin de chaque mois étaient souvent inexistantes, soit-disant parce qu’il n’y avait pas de passage, alors que les demandes en carburant et lubrifiant ne cessaient pas. Nous avons donc décidé d’annuler notre contrat de gestion avec l’office des routes, supprimant par la même occasion leur source principale pour le trafic de carburant et de lubrifiant. Résultat, ils bloquent nos véhicules sous les prétextes les plus futiles, même quand il s’agit d’évacuer en urgence un blessé ou, comme cette semaine, nous transportons des médicaments urgents pour notre hôpital…

La saison sèche bat son plein et, mis à part un petit crachin en milieu de semaine passée, cela fait maintenant plus d’un mois et demi que nous n’avons pas eu de pluie. Au début, les routes sableuses étaient plutôt difficiles à négocier à vélo car j’avais l’impression de rouler dans des dunes à certains endroits, mais de manière assez surprenante maintenant j’éprouve beaucoup mois de difficultés ce qui est soit dû au fait que le sable a fini par durcir avec les multiples passages de véhicules ou que tout est une question d’expérience et de savoir faire du cycliste…

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Avant/Après la brume – Before/After the mist

A little tired, maybe, but we’re fine. Tired because at the moment with the peak production everything works at full speed, seven days a week and 24 hours a day (at least for the oil mill). So GM helping you need to be reachable all the time and especially because there are plenty of “small” (and less small) things that keep one awake (fuel supply disruption, storage capacity limit, spare parts exhaustion and lack of cash, to name just a few).

Last week you didn’t get any news, on the one hand because at the moment there are so many things to sort out that we’ve run out of time and then it’s been a while since we’ve received much news ourselves either. This is not quite true because we sometimes get a message from our Swiss or Belgian friends, and are in regular contact with our children. Thanks to this we know that our garnd-daughter is progressing in giant steps despite the difficult conditions of her entry into the world. And that our son finds his place in the new company and the new city (The Hague) in which he works. Similarly, we have regular contact with Marc’s parents whom we follow in their various travels, but apart from that we assume that everyone else is on holiday and without internet access.

Our peak production is in fact an explosion of production with almost 900 tons of fruit bunches that can be harvested every day, while our oil mill can absorb only 550 tons. The rest… we have to throw  away because palm bunches and fruit don’t last more than a few days and when they are ripe they have to be picked. It is extremely frustrating because the rest of the year these palm trees received the same care (fertilizer, cleaning, pruning, etc.) to finally have to give up the result.

Not everyone is unhappy because with all these bunches that remain in the fields, even if they are gathered in “garbage areas”, thieves rub their hands. It may seem paradoxical to complain about thieves when the bunches and fruits are thrown away anyway, but it is more complicated than that: First, this represents a significant amount of organic matter that reduces fertilizer needs, when applied to the fields; second, stolen bunches and fruits are processed with relatively expensive village mills that must be working more than just during the two months of excess production to be economical, so thefts continue even if we do not throw our production away; and third, palm fruit thieves prefer to take large bunches close to home rather than the smaller ones we throw away and thus come to serve themselves in those who have put aside for our mill.

Another aspect that makes our bunches and fruits very attractive comes from the fact that the selected varieties that we have planted contain twice as much oil as those of the village palm trees, so, knowing that the harvest of the village fruits requires to climb up  the trees because they are generally rather high whereas ours are smaller and that with equal weight of fruits there is the double of oil, the production of Brabanta interests many people…

As if we don’t already have enough to deal with the thefts, the shortage of transport, the risk of fuel breaks, the difficulties of transporting the production to the mill and all the rest, the local “authorities” add their grain of salt… For example our vehicle which returned from Kinshasa with urgent medicines was blocked at the ferry during 24 hours under pretext that we did not provide enough fuel and engine oil. Until recently, the plantation was the official ferry manager and in this context we supplied thousands of litres of fuel and lubricant, the service of our mechanics and spare parts for repairs in exchange for the ferry income (even if not profitable). However, the revenues that were returned to us at the end of each month were often non-existent, supposedly because there was no passage, whereas the requests for fuel and lubricant did not cease. We have therefore decided to cancel our management contract with the road authority, thereby removing their main source for fuel and lubricant traffic. As a result, they block our vehicles under the most futile pretexts, even when it is a question of evacuating an injured person in an emergency or, as this week, we transport urgent medicines for our hospital…

The dry season is in full swing and, apart from a little drizzle in the middle of last week, we haven’t had rain for over a month and a half now. At the beginning, the sandy roads were rather difficult to negotiate with a bicycle, giving the impression to ride in dunes in certain places, but in a rather surprising way now I feel much less difficulties negotiating the road between home and the office, either due to the fact that the sand ended up hardening with the multiple passages of vehicles or that everything is a question of experience and know-how of the cyclist…

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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C comme Cathédrale – C as in Cathedral

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Non, nous n’allons probablement pas parcourir tout l’alphabet pour les titres (après le D de la semaine passée), encore que cela serait une manière aisée d’imaginer un titre pour chaque nouvelle.

La Cathédrale que vous connaissez déjà via nos nouvelles précédente sert, comme vous le savez, de résidence pour le DG et Madame, mais aussi de maison de passage pour les visiteurs importants. Mais peut-être vous demandez-vous à quoi ressemble cette soit-disant cathédrale et comment est-elle organisée (pour le cas où vous auriez l’idée de venir visiter Mapangu un jour).

Le nom de la Cathédrale n’a rien de religieux, la maison a en fait été dénommée ainsi à cause de la maison de passage d’une autre société du groupe, en Côte d’Ivoire à laquelle on se réfère comme étant la Basilique (probablement un clin d’œil à la “petite” construction de l’ex président Houphouet Boigny). Alors voila, Brabanta ne voulant pas être en reste, notre maison a modestement été appelée la Cathédrale et même les missionaires belges de Mwembe s’y réfèrent sous ce nom.

La Cathédrale est divisée en trois parties indépendantes, deux studios consistant chacun d’une chambre + salle de bain, un salon et une cuisine. Les cuisines ne sont provisoirement plus opérationnelles car lorsque des visiteurs viennent il est plus facile de leur organiser leurs repas dans le bâtiment principal. C’est dans le bâtiment principal que nous avons nos quartiers composés d’une grande chambre à coucher, un grand atelier dans lequel se trouvent également nos réserves alimentaires, deux salles de bains et deux petits vestibules qui servent pour le filtre à eau et petit coin de travail. Nos quartier sont connectés via un petit office à la cuisine, mais il est également possible d’y accéder par l’extérieur car les chambres que nous occupons étaient à l’origine également des logements indépendants uniquement accessibles par l’extérieur.

La cuisine est très grande et spacieuse, plutôt bien pensée et surtout avec une vue spectaculaire qui donne presque l’envie de s’y installer. Pour bénéficier un maximum des petites brises qui soufflent régulièrement sur la Cathédrale, nous avons enlevé une bonne partie des fenêtres qui sont de toutes les façons munies de moustiquaires.

Depuis l’office il est également possible d’accéder au “hall” de la Cathédrale, une grande pièce aux plafonds très hauts qui sert de séjour et salle à manger et d’où il est possible d’accéder à l’étage par un grand escalier central. C’est d’ailleurs depuis cette pièce que nous vous écrivons, car nous y avons également installé un bureau pour l’ordinateur, imprimante, etc. C’est aussi dans cette pièce que Makala et Griezel ont leurs quartiers, Makala dispose d’une paillasse locale (qu’elle a mis un certain temps à adopter) mais Griezel se contente de l’une ou l’autre chaise où d’un des coussins du salon. Finalement nous y avons installé une “vogel pik” que nous essayons une fois toutes les six lunes.

A l’étage il y a deux grandes chambres, chacune avec une terrasse qui donne l’une sur la vallée du Kasaï et l’autre vers la plantation en terrasse et la forêt. Chacune de ces chambres dispose d’une grande salle de bain, dont une a même une baignoire. Nous avons fait placer des portes moustiquaires aux terrasses ce qui permet de garder un courant d’air frais la nuit quand il n’y a plus de courant pour alimenter les conditionnements d’air.

Outre le logement, la Cathédrale étant le bâtiment le plus élevé de la plantation, nous y avons également installé le relais radio, qui permet de communiquer dans pratiquement toute la plantation avec des radios réglées sur notre fréquence propre (donc en principe à l’abri des interférences extérieures). Il y évidemment également les générateurs qui assurent notre approvisionnement en électricité, situés dans un petit bâtiment à l’écart des maisons et qui tournent environ 12 heures par jour pour assurer le maintient du froid dans les congélateurs.

De Cathédrale, il n’y a pas que notre résidence. En effet, dans le parc nous avons également une “jeune” termitière cathédrale. Ce sont des termitières qui peuvent atteindre 3-4 mètres de hauteur et une envergure telle que dans certains cas on y installe les postes d’observations des agents de sécurité. La nôtre est jeune car elle ne fait pas plus de 2m de hauteur, mais reste une construction impressionnante compte tenu du fait que c’est le résultat du travail de termites qui ne font même pas 1cm de grandeur. Les tonnes de terre que représente une termitière cathédrale provient d’un réseau de galeries creusées à divers niveaux de profondeur dans le sol et dans lesquelles circule de l’air appelé par l’effet cheminé de la tour. Cette circulation d’air assure une température (fraîche) et humidité constante qui est idéale pour la croissance des mycélium et autres cultures dont se nourrissent les termites. A Mapangu nous n’avons pas beaucoup de ces termitières cathédrale, mais plutôt des petites termitières noires qui ne font généralement pas plus de 50cm de hauteur et prennent la forme de champignons. Ces petites termitières noires sont idéales pour faire des routes ou surfaces dures et c’est d’ailleurs celles-ci qui ont servi à aménager notre piste d’aviation et le terrain de tennis.

Sinon, nous allons bien, extrêmement occupés mais bien et espérons que ces nouvelles vous trouveront bien aussi.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Griezel à la pêche – Griezel fishing

Griezel au repos – Griezel resting

Notre chambre – Our bedroom

La pièce à filtre – Filter room

L’atelier – The workshop

La cuisine – The kitchen

Studio

Salles de bain – Bathrooms

Vue terrasse du haut – Upstairs terrace view

Chambre étage – Upstairs bedrooms

Coin bureau – Office corner

Cathédrales

Termitière noir – Black termite knobble

Makala sur sa paillasse – Makala on her bed

No, we probably won’t go through the whole alphabet for titles (after last week’s D), although that would be an easy way to imagine a title for every story.

The Cathedral that you already know through our previous posts, is as you know the GM’s residence, but also as a guest house for important visitors. But perhaps you wonder what this so-called cathedral looks like and how it is organised (in case you are planning to visit Mapangu one day).

The name of the Cathedral has nothing religious, the house was in fact so named because of the guest house of another company of the group, in Ivory Coast, is called the Basilica (probably because of the “small” construction of the former president Houphouet Boigny). So, Brabanta not wanting not to be left out, our house was modestly called the Cathedral and even the Belgian missionaries of Mwembe refer to it under this name.

The Cathedral is divided into three independent parts, two studios each consisting of a bedroom + bathroom, a living room and a kitchen. The studio kitchens are temporarily no longer operational because when visitors come it is easier to organize their meals in the main building. It is in the main building that we have our quarters, composed of a large bedroom, a large workshop in which we also store our food reserves, two bathrooms and two small vestibules which are used for the water filter and small working area. Our quarters are connected via a small storage area to the kitchen, but it is also possible to access it from the outside because the rooms we occupy were originally designed as independent accommodation accessible only from the outside.

The kitchen is very large and spacious, rather well thought out and especially with a spectacular view that almost gives the desire to settle down there. To make the most of the small breezes that blow regularly on the Cathedral, we have removed a good part of the windows, which are equipped with mosquito nets anyway.

From the small working area between our quarters and the kitchen it is also possible to access the “hall” of the Cathedral, a large room with very high ceilings that serves as living and dining room and from where it is possible to access the upper level by a large central staircase. It is from this “hall” that we are writing to you, because we have also installed an desk for the computer, printer, etc. in one of the corners. It is also in this room that Makala and Griezel have their quarters, Makala has a local made bench (which she took some time to adopt) but Griezel is satisfied with one or the other chair or one of the cushions of the living room. Finally we installed a board of darts that we try once every six moons.

On the first floor there are two large bedrooms, each with a terrace, one overlooking the Kasai valley and the other overlooking the terrace plantation and the forest. Each of these rooms has its own large bathroom, one of which even has a bathtub. We have had mosquito netting doors placed on the terrace doors to keep the air cool at night when there is no power to supply the air conditioning.

Besides the accommodation, the Cathedral being the highest building of the plantation, we also installed the radio relay, which allows to communicate in practically the whole plantation with radios set on our own frequency (thus in principle protected from external interferences). Of course, there are also the generators that provide our electricity supply, located in a small building away from the houses and running about 12 hours a day to keep the freezers cold.

Cathedral, is not just the name of our residence. Indeed, in the park we also have a “young” cathedral termite mound. They are termite mounds that can reach 3-4 metres in height and of such a scale that in certain cases the observation posts of security guards are installed on top of them. Ours is young because it is not more than 2m high, but remains an impressive construction considering the fact that it is the result of the work of termites that are not even 1cm in size. The tons of earth that a cathedral termite mound represents comes from a network of galleries dug at various levels of depth in the ground and in which air circulates as a result of the draft created by the chimney effect of the tower. This air circulation ensures a constant (cool) temperature and humidity which is ideal for the growth of mycelium and other crops on which termites feed. In Mapangu we do not have many of these cathedral termite mounds, but rather mainly small black termite knobs that are generally no more than 50cm high and take the form of mushrooms. These small black termite knobs are ideal for making roads or hard surfaces and it was these that were used to build our airfield and tennis court.

Otherwise, we are well, extremely busy but well, and hope that this news will find you well too.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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D Comme Dollars – D as in Dollars

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Nous sommes assez satisfaits en ce moment: la plantation produit plus qu’assez pour alimenter l’huilerie et nous arrivons à presque tout évacuer dans les délais. Qui plus est l’huilerie tourne vraiment bien et absorbe environ 25% de production de plus que l’année passée grâce à des petits (et moins petits) réglages faits par notre directeur d’huilerie, en plus les taux d’extractions sont nettement meilleurs que ce que nous avions prévu.

Bref, tout devrait être  pour le mieux… ou presque, jugez-en par vous-même:
Le rail, qui assure la liaison entre Ilebo et Lubumbashi ne fonctionne plus ou quasi plus et ne peut donc plus acheminer les marchandises qui viennent par barge depuis Kinshasa sur le Kasaï. En fait il y a plusieurs barges qui sont à quai à Ilebo en attente de déchargement depuis plusieurs mois car les entrepôts sont pleins et il n’y a pas de wagons. Evidemment dans ces conditions les transporteurs ne remontent plus le Kasaï et, de ce fait, nous n’avons pas de barges pour évacuer l’huile que nous produisons. Les deux conséquences immédiates sont que, d’une part nous n’avons plus d’argent car nos clients ne paient qu’au moment du chargement des barges et, d’autre part, plus préoccupant, nous n’aurons bientôt plus de place pour stocker notre huile (nous en produisons 120 tonnes par jour pour le moment)… Ce qui pourrait nous obliger d’arrêter l’huilerie et de devoir jeter la production… Pour ne pas nous retrouver dans une situation d’arrêt forcé, nous faisons monter des barges à vide (et à grands frais) depuis Kinshasa en espérant ainsi retarder l’échéance d’un arrêt. Encore faut-il que ces barges arrivent jusqu’à nous car en pleine saison sèche les convois ont du mal à naviguer.

Comme si ces tracasseries logistiques n’étaient pas suffisantes pour nous occuper à plus que plein temps, les autorités congolaises ont décidé de choisir cette même  période pour revoir les obligations financières des opérateurs économiques; certaines sous le couvert de souci du “bien-être social” et d’autres clairement pour renflouer le trésor de plus en plus démuni. Ainsi récemment le gouvernement a publié un décret annonçant l’augmentation des salaires minimum, un compromis avec les syndicats disent-ils car l’augmentation n’est que de… 320%. Eh oui, avec effet rétroactif encore bien, nous devrions donc multiplier les salaires de quasi tous nos employés par 4,2. Interrogé sur la viabilité d’une telle mesure le ministre du travail aurait dit “ah, mais ces sociétés sont pleines d’argent”. La mesure ne s’applique toutefois pas au secteur publique, les fonctionnaires (qui ne sont souvent, de toutes façons, pas payés) restent eux sur l’ancien SMIG…

Pour ne pas être de reste, le Gouverneur du Kasaï a, lui aussi, publié le nouveau canevas des taxes provinciales et là non plus les décisions ne sont pas tristes. Ainsi il y a maintenant une nouvelle taxe de passage frontalier (de province à province) pour l’huile de palme industrielle. Sachant que nous sommes le seul producteur de la province ils auraient pu l’appeler taxe Brabanta… mais le Gouverneur, que j’ai appelé à se sujet, me certifie que la taxe ne vise pas particulièrement notre société… Le gouverneur a également décidé que pour le chargement et déchargement de marchandises dans notre port (privé) il y avait lieu de payer une taxe plus conséquente (car la précédente n’était que de 5x le coût de manutention), qui a maintenant été fixée à 3 euros/kg. Sachant que nous importons pas loin de 2.000 tonnes d’engrais et de nombreuses autres marchandises, cela représente un coût de plus de 6 millions d’euros en plus des taxes existantes qui sont déjà plus que conséquentes. Nous allons donc devoir négocier, mais en cette période pré-électorale ou les élus ne sont pas certains de garder leur poste et donc de pouvoir bénéficier de la manne des taxes, c’est la dernière ligne droite pour nous plumer. Espérons quand même ne pas devoir fermer boutique, car avec les nouveaux salaires minimum et les nouvelles taxes la viabilité de la société serait plus que compromise.

Ce ne serait rien si les autres organes de l’état n’étaient pas eux aussi en chasse pour des sources de paiements divers, ainsi les douanes nous sont tombées dessus en prétendant que nous avions illégalement importé du matériel en 2013 et qu’outre les amendes pour infraction au code douanier les pénalités pour paiement en retard (depuis 2013), qui sont de l’ordre de 300% par an, notre facture de quelques millions de dollars était payable avec effet immédiat. Comme toutes ces questions d’argent, ici tout est négociable et donc les douanes ont immédiatement proposé qu’un compromis soit trouvé (compte tenu évidemment d’un dessous de table “généreux”). Avant de faire cela nous nous sommes plongés dans nos archives et retrouvé quasi tous les dossiers incriminés qui se sont révélés être… tout à fait en ordre. La réaction des douanes? Eh bien il est de leur devoir de faire des contrôles pour le cas où et, compte tenu du travail qu’ils ont fait pour amener ces dossiers à notre attention il faut quand même payer les frais de mission des agents qui se sont consacrés à notre société… bienvenu au Congo!

Je ne vous parlerai pas des autres “services” qui viennent avec des attentes ou objectifs similaires, il y en a beaucoup et nous avons l’impression de passer plus de temps à discuter le bien fondé de toutes ces demandes que de faire produire la plantation qui est la base des ressources financières tant convoitées…

Au moins, nous ne pouvons pas prétendre nous ennuyer dans notre Toscane congolaise où l’ambiance reste bonne et où chaque jour apporte son lot de surprises agréables et parfois moins agréables, mais” il faut de tout pour faire un monde”. Nous profitons aussi des bons moments, entre autres en faisant des petites choses spéciales à la maison comme des crèmes glaces aux fruits de la passion ou des crêpes aux pommes (ce matin au petit déjeuner) ou encore des petits plats comme Marie-Claude sait les faire, même au milieu de la brousse. Cette après-midi nous irons également rejoindre nos collègues pour faire quelques passes de volley-ball pour quand même aussi faire un peu d’exercice.

Nous espérons très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Griezel aime les odeurs fortes – Griezel likes strong smells

Automne? – Autumn?

Coucher brumeux – Hazy sunset

We are quite satisfied at the moment: the plantation produces more than enough to feed the oil mill and we manage to transport most of the harvest on time to the mill. What’s more, the oil mill runs really well and absorbs about 25% more production than last year thanks to small (and less small) adjustments made by our oil mill manager, and the extraction rates are much better than we expected.

In short, everything should be for the best… or almost, judge for yourself:
The rail, which is the only transport link between Ilebo and Lubumbashi no longer or almost no longer transports goods that come by barge from Kinshasa on the Kasai river. In fact there have been several barges waiting to be unloaded at the port of Ilebo for several months, because the warehouses are full and there are no wagons. Obviously in these conditions the carriers do not venture up the Kasaï river any more and, as a result, we do not have barges to evacuate the oil we produce. The two immediate consequences are that, on the one hand we no longer have any money because our customers only pay when the barges are loaded and, on the other hand, more worryingly, we will soon have no room to store our oil (we produce 120 tons a day for the moment)… This could force us to stop the oil mill and have to throw away the harvest… In order not to find ourselves in a situation of forced stoppage, we are chartering empty barges (at great expense) from Kinshasa in the hope of delaying the deadline of a stoppage. These barges still have to reach us because in the middle of the dry season the convoys have trouble making their way on the river.

As if these logistical hassles were not enough to keep us busy more than full time, the Congolese authorities decided to choose the same period to review the financial obligations of economic operators; some under the guise of “social welfare” and others clearly to bail out the increasingly deprived treasury. Thus recently the government issued a decree announcing the increase of minimum wages, a compromise with the unions, they say, because the increase is only of… 320%. Yes, with retroactive effect as well, we might therefore have to multiply the salaries of almost all our employees by 4.2. When asked about the viability of such a measure, the Minister of Labour would have said “ah, but these companies are full of money”. However, the measure does not apply to the public sector; civil servants (who are often not paid anyway) remain on the old minimum wage…

Not to be left out, the Governor of the Kasai province has also published the new outline of provincial taxes and there again the decisions are… mind boggling. Thus there is now a new border crossing tax (province to province) for industrial palm oil. Knowing that we are the only producer in the province they could have called it Brabanta tax… but the Governor, whom I called on this subject, assured me that the tax does not specifically target our company… The governor also decided that for the loading and unloading of goods in our (private) port it was necessary to pay a more substantial tax (because the previous one was only 5x the cost of handling), which has now been fixed at 3 euros/kg. Knowing that we import not far from 2.000 tons of fertilizer and many other goods, this represents a cost of more than 6 million euros in addition to the existing taxes which are already more than significant. We will therefore have to negotiate, but in this pre-election period when elected representatives are not sure whether they will keep their positions and therefore stay in a position where they can “use” the taxes, this is the last straight line to pluck private companies like ours. Let us hope that we do not have to close the shop, because with the new minimum wages and the new taxes the viability of the company would be more than compromised.

It would of less relevance if the other departments of the state were not also on the hunt for various sources of payments. So, for example, the customs authorities came upon us claiming that we had illegally imported goods in 2013 and that in addition to fines for customs code violations we would have to pay late payment penalties (since 2013), which are in the order of 300% per year. Our invoice for this infringement is only a few million dollars, obviously payable with immediate effect. Like all these money issues, everything here is negotiable and therefore the customs officer immediately proposed that a compromise be found (obviously taking into account a “generous” bribe). Before starting any kind of discussion, we went into our archives and found almost all the incriminated files that turned out to be… quite in order. Customs reaction? Well, it is their duty to carry out controls just in case and, given the work they have done to bring these files to our attention, we still have to pay the expenses incurred by the agents, who have devoted themselves to our company… welcome to Congo!

I will not talk to you about other “services” that come with similar expectations or objectives, there are many of them and we feel that we spend more time discussing the merits of all these demands than making sure the plantation produces as well as possible, which after all is the basis for the coveted financial resources…

At least we can’t pretend to be bored in our Congolese Tuscany where the atmosphere remains good and where each day brings its share of pleasant and sometimes less pleasant surprises, but “it takes everything to make a world”. We also enjoy the good times, among other things by doing special things at home like ice creams with passion fruit or apple pancakes (this morning for breakfast) or other small dishes for which Marie-Claude knows has the secret, even in the middle of the bush. This afternoon we will also join our colleagues to do some volleyball to make sure we get some exercise done.

We hope hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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2 en/in 1

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“Bonjour, bonjour” …

Et bien, NON.
Comment ça, NON ?

La semaine passée vous avez été privés de nouvelles parce que, ici aussi, il y a des jours “avec” et des jours “sans”, ou, du moins, des jours où l’on se laisse agacer plus vite par des bêtises, pourquoi? Allez savoir! Allons, n’essayez pas de me faire croire que vous n’en n’avez jamais, vous, des jours qui peuvent commencer bien mais dérapent vers une situation irritante. Et puis, ici aussi, parfois, il y a tellement de choses qui se passent que nous n’avons pas une minute pour faire les autres choses habituellement prévues pour le week-end et le week-end passé était un de ceux-là. Alors voila, cette fois ces nouvelles couvrent les deux dernières semaines, donc vous recevez l’équivalent de deux récits en un, c’est un peu comme les offres spéciales du supermarché!

Les dérapages, ça commence avec le chat qui vous ramène une superbe grenouille, morte, pendant que vous vous apprêtez à savourer votre tasse de café réconfort post-départ pour “l’appel du matin” de votre chéri à cinq heures quart du matin. Continue avec le nouveau gardien de nuit qui, lorsque, à peine plus tard, l’aube se pointe et que vous mettez la journée en route (comme verser l’eau bouillie la veille dans le filtre gravitaire, remplir la grande casserole maintenant vide avec de l’eau de source pour la faire bouillir à son tour, et ainsi libérer le bidon de 25 litres pour pouvoir aller chrcher la puisée suivante à la source, etc.), il vous regarde fixement, suivant le moindre de vos mouvements, depuis le milieu du chemin (alors que vous ne portez même pas une nuisette affriolante). Jusqu’à ce que, intriguée, vous lui demandiez si il a besoin de quelque chose et que “non, non, il vous regarde, simplement…”. La tentation est forte de dire: “circulez, il n’y a rien à voir!”. Mais je me contente d’un “vous ne croyez pas que c’est la parcelle et ce qui s’y passe qu’il faut surveiller, pas moi ?”

Et puis c’est le premier des cuisiniers des maisons twin d’à côté (dont je suis chargée de noter les présences) qui se pointe en disant “Madame,  je ne sais pas, mais…” (ce n’est jamais une bonne entrée en matière ça, car présage de difficulté à surmonter).

Ensuite, la machine à laver qui se met en grève et dont il faut démonter un des filtres pour espérer une réaction positive de la mécanique (parce que côté réparation, si nous n’y arrivons pas nous mêmes c’est généralement mauvais signe car nos “techniciens” risquent de l’achever définitivement…), suivi du jardinier, à qui vous avez expliqué (longuement) la veille comment accrocher des poids aux branches du bougainvillée pour qu’elle courbent leurs têtes fleuries harmonieusement au lieu de les dresser férocement vers le ciel, chose qu’il a bien compris… sauf pour les trois branches les plus imposantes du milieu dressées fièrement vers les nuages et définitivement en bonne voie de camoufler tout ce qui se passe derrière. “Oui, oui, celles-là aussi, pas la peine de dire celles-là SURTOUT.” C’est toutefois moins frustrant que d’essayer de faire planter les semences en lignes et pas “à la volée” (après presque deux ans et demi, cette bataille-là n’est pas encore gagnée).

Je ne vous parlerai pas des rats qui ont décidés de tenter une co-location de nos dessous de toit avec les chauve-souris et qui font la fête (bruyante) au-dessus de nos têtes pendant la nuit. Mais ceux-là sont en voie d’expulsion car nous en avons déjà piégé quatre, grâce à quoi les fiestas du grenier sont nettement moins enthousiastes.

Tout ça pour que vous sachiez (au cas où vous en doutiez)  que, nous ne sommes pas des “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil” et que, oui, oui, parfois je râle 😉 Mais ça passe!

Voila, maintenant que j’ai vidé mon sac, passons aux choses sérieuses: nous avons un début de saison sèche fabuleux avec des températures plus fraîches, même si la vue est rapidement en train de céder la place à un voile brumeux et le brouillard du matin. Certains matins nous avons l’impression qu’il pleut, tellement la condensation qui coule du toit fait du bruit et, si nous n’avons pas pensé à les protéger la veille, les coussins des sièges de la terrasse sont détrempés.

Notre hôte, une consultante venue nous aider à progresser vers une certiffication ISO 14001 (gestion de l’environnement) et qui à passé deux semaines avec nous à la Cathédrale est très sympathique et pas envahissante du tout, en fait c’était plutôt le genre de visiteur qui donne l’impression de faire partie de la famille habituée de la maison, à l’aise et sans complications. A son arrivée, nous avions demandé (comme à tous les visiteurs) quel était son horaire et si elle souhaitait participer à certains appels du matin, ce à quoi elle nous avait dit “je viendrai volontiers à l’un ou l’autre appel pour voir comment cela se passe, mais pas tous les matins”. Pour finir, elle a partagé nos horaires, même quand il fallait se lever à 3h50 pour aller à Sanga Sanga et est venue à tous les appels, ce qui lui a permis de voir les 12 sections pendant son séjour.

Comme nous devions passer quelques jours à Kinshasa, d’où nous vous écrivons ces quelques lignes, nous avons voyagé ensemble avec la pirogue jusqu’à Ilebo et puis l’avion sur Kinshasa ce vendredi 22. Nous retournerons à Mapangu avec l’avion de que nous affretons pour transporter la paie et les vivres frais mercedi directement jusque Mapangu.

Pour ma sanité morale, nous avons apporté des aménagements d’horaires pour nos cuisiniers, qui ne viennent plus le samedi et nous permet d’avoir la maison “toute à nous” un weekend complet . C’est tout bête mais cela me fait un bien fou! Pendant la semaine, j’ai aussi décidé de faire prendre l’eau pour les besoins ménagers au robinet situé dehors et non plus dans la cuisine (comme c’était le cas jusqu’à présent, sous prétexte d’avoir besoin d’eau chaude pour laver le sol???) ce qui me permet de pouvoir profiter un peu de la cuisine pour y faire des trucs le matin quand il fait plus frais et qu’il y a du courant sans être envahie. Car après 14h30 quand nos hommes sont partis, il n’y a plus de courant et ce sont les heures les plus chaudes de la journée… Ils m’ont quand même demandé “s’ils étaient punis?” … No comment!

Bref, comme vous voyez, nous ne nous laissons pas abattre et ne sommes pas à bout de nos ressources de créativité et d’énergie!

Dimanche dernier, nous avons organisé une “après-midi Cathédrale” avec tous les expats disponibles où tous ont amené un p’tit quelque chose à manger ou à boire et c’était très sympa. Au départ, nous voulions nous installer au bout de la parcelle près du terrain tennis où nous avons fait ériger une pailotte, mais, après un test, nous avons conclu que c’était une journée à mouchettes qui rendent la consommation de quoi que ce soit à ciel ouvert très sportive et peu plaisante. Nous nous sommes donc repliés sur la maison et c’était très chouette aussi!

Ici à Kinshasa, outres les emplettes pour refaire nos stocks de vivres frais à ramener en avion mercredi prochain, Marc a une série de rendez-vous avec des fournisseurs, clients et autres contacts qui ne se déplacent pas jusque Mapangu. Nous logeons dans notre habituel studio au Cercle Elaïs qui reste un endroit féérique dans son écrin de verdure au milieu de la ville et ou, autre luxe, il est possible de bien manger, qui plus est des produits que nous n’avons pas facilement à la maison (Mapangu).

A très bientôt vous lire ou vous parler,

Marie-Claude et Marc

“Hello, hello”…

Well, NO.
What do you mean, NO?

Last week you were deprived of news because here too there are days “with” and days “without”, or at least days when you allow yourself to be annoyed more quickly by nonsense, why? Who knows! Come on, don’t try to make me think that you never have any days that can start well but slip into an irritating situation. And then, here too, sometimes, there are so many things going on that we don’t have a minute to do the other things usually planned for the weekend and last weekend was one of them. So here it is, this time the news covers the last two weeks, so you get the equivalent of two stories in one, it’s a bit like special offers from the supermarket!

The frustration starts with the cat bringing home a beautiful frog, dead of course, while you get ready to enjoy your cup of comfort coffee after your darling’s “muster call” departure at 5:15 in the morning. It then continues with the new watchman who, as soon as dawn arrives and you start the day chores in the kitchen (like pouring the water, boiled the day before, into the gravity filter, filling the now empty large pan with spring water to boil it in turn, and thus freeing up the 25-litre container so that it can be filled again at the spring, etc.), he stares at you, following the slightest of your movements, from the middle of the path (while you’re not even dressed in any unusual manner such as your nighties). Until, intrigued, you ask him if he needs something and that “no, no, he’s just looking at you…”. The temptation is strong to say: “move on, there is nothing to see! But I’m content with a “don’t you think it’s the plot and what’s going on there that needs to be monitored, do you?”

And then it is one of the cooks of the twin houses next door (for whome, as for all the other staff working on the Cathedral site, I have to note his presence) who shows up saying “Madam, I don’t know, but…”. (this is never a good introduction to the subject, because it usually is the opening phrase for a difficulty to come).

Then, the washing machine goes on strike and I need to dismantle one of the filters in the hope of a positive reaction from the mechanics (because on the repair side, if we can’t do it ourselves, it’s generally a bad sign because our “technicians” risk killing it off definitively…), followed by the gardener, to whom you explained (at length) the day before how to hang weights on the branches of the bougainvillea so that they bend their flowering heads harmoniously instead of raising them ferociously towards the sky, something he understood well… except for the three most imposing branches of the middle proudly erected towards the clouds and definitively on the way to camouflage all that happens behind. “Yes, yes, those too, don’t say those ESPECIALLY.” However, it is less frustrating than trying to get the seeds planted in rows and not “broadcast” (after almost two and a half years, this battle has not yet been won).

I won’t tell you about the rats that have decided to try to share our rooftops with bats and party (loudly) above our heads at night. But those are being evicted because we’ve already trapped four of them, so the attic fiestas are getting much less enthusiastic of last.

All this so that you know (in case you doubt it) that, we are not “everyone is beautiful, everyone is nice” and that, yes yes, sometimes I grumble;) But it passes!

Now that I’ve offloaded my complaints, let’s get serious: we have a fabulous start to the dry season with cooler temperatures, even if the view is quickly giving way to a hazy veil and morning fog. Some mornings we have the impression that it rains, because of the noise made by the condensation which runs from the roof  and, if we did not think to protect them the day before, the cushions of the terrace seats get all soaked.

Our visitor, a consultant who came to help us progress towards the ISO 14001 certification (environmental management) and who spent two weeks with us at the Cathedral is very friendly and not invasive at all, in fact it was more the kind of visitor who gives the impression of being part of the family used to the house, at ease and without complications. When she arrived, we had asked her (as with all visitors) what her schedule was and if she wanted to participate in any morning muster calls. She told us “I will gladly come to one or two morning calls to see how it goes, but not every morning”. However, she ended up sharing our schedule every morning, even when we had to get up at 3:50 to go to Sanga Sanga and attended all the muster calls, which allowed her to see all 12 sections during her stay.

As we had to spend a few days in Kinshasa, from where we are writing these few lines, we travelled together with her on the dugout canoe to Ilebo and then by plane to Kinshasa on Friday 22nd. We will return to Mapangu with the plane we are chartering to transport payroll and fresh food on Wednesday directly to Mapangu.

For my moral sanity, we have made some changes to the working hours of our cooks, who no longer come on Saturdays and allow us to have the house “all to ourselves” a full two day weekend… It is rather silly but it does me a lot of good! During the week, I also decided to have the water taken for household needs from the tap outside and no longer in the kitchen (as was the case until now, under the pretext of needing hot water to wash the floor???) which allows me to take advantage of the kitchen to do things there in the morning when it is cooler and there is electricity without being invaded. Because after 14h30 when our men have left, there is no power and these are the hottest hours of the day… They did ask me “Are we punished?”… No comment!

In short, as you can see, we do not let ourselves down and are not at the end of our creativity and energy resources!

Last Sunday, we organized a “Cathedral afternoon” with all the available expats where everyone brought something to eat or drink and it was very nice. Initially, we wanted to set a table up at the end of the plot near the tennis court, where we have built a small tached shelter, but, after a test, we concluded that it was a day with too many flies, that would have made the consumption of anything in the open air very sporty and unpleasant. So we withdrew to the house and it was very nice too!

Here in Kinshasa, in addition to the shopping to replenish our stocks of fresh food to bring back by plane next Wednesday, Marc has a series of meetings with suppliers, customers and other contacts who do not travel to Mapangu. We stay in our usual studio at the Cercle Elaïs which remains a magical place in its green setting in the middle of the city and where, other luxury, it is possible to eat well and in poarticular things that we do not have easily at home.

We look forward to hearing from you,

Marie-Claude and Marc

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And so it goes / Et on continue

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Hello everybody!

As previously written, the dry season, or “hivernage”, is there. It was not obvious the first week because it was quite warm and clammy, while during the dry season we should have fresher temperature during nights and mornings, ensuring better sleep and so on, which is always nice! But now it has really begun, 22°C this morning! Natives wear hats, duvets and gloves when they have them, Marc went away with his wind breaker  for muster call this morning (combination of fresh weather, barely awake , breeze, mist…).

We also have to put covers on the terrace cushions at night and take them away after the dew and mist have gone to avoid sitting in a wet sponge later on. On another hand, the morning dew is not sufficient for the veggies to grow, so they have to be watered also in the late afternoon. Therefore, from now on, we are on dry season schedule for the gardeners: one of them comes in the morning, and the other in the afternoon on alternative weeks.
We also have a change in our garden staff, the guest house garden in Mapangu was really neglected and needed a firmer hand so one of our well seasoned gardeners was promoted there and, as the Cathedral grounds are really big to maintain, we had to find some reliable body to help the remaining gardner.
You might remember from previous blogs reading about the chicken production trial set up by one of the factory worker. He had asked Marc if he could use the fenced area previously used as a “kraal” for goats to raise his poultry as a first step in his project)… Unfortunately the production never took off, partly because of neglect and irregular feeding, but the poor guy who was put in charge of the project and was there every day to feed and water the hens was never paid, while dutifully continuing to take care of the animals. With the poultry project now officially brought to an end, the caretaker was generously offered to be paid with part of the few remaining chickens (for, at least, one year work !). Given his dedication to work, we have decided to hire him ourselves to help in the garden and so far the trial seems to confirm that we have another hard worker among our staff.

We might have mentioned that we are building two more houses in the boys quarters, which will total four houses, quite a little village! Specially since our housekeepers are now both married and one has had a baby girl in January while the other is expecting for October. The two new houses will be: one, for our neighbour’s house keeper, who needs to be close by because he looks after our neighbour’s menagerie (two dogs and a cat), the other for the yet to be appointed GM’s driver because for security reason it has been decided that everybody should have an appointed chauffeur, especially for the GM and there is little point having one if he does not live close by. Which also means I can go “window shopping” in Mapangu  in the afternoon when Marc cycles to the office and leaves the car at home…  ha ha ha 😉 😉 😉 

Actually, I have not been to the Thursday’s morning market in Mapangu for a while, in fact, since we grow our own fresh fruits and vegetables we probably have more on offer than in the village market, more of what we appreciate anyway. We still have not developed a particular taste for “chikwang” (a kind of translucent paste made from cassava flour, which (some say) requires more energy to chew than what it actually provides to the body and/or locally smoked food (fish, monkey or other bush meat) which is not really attractive even when it is no longer possible to identify what animal it has been…Better or worse ?  The road leading to the market is a mixture of mud, waste of all kinds (mainly a deep layer of plastic bags mixed with organic refuse) among deep gutters created by the rains, a “wee” bit too challenging when you have to manage this with wobbly knees! Mind you, it might change during the dry season, or not ?

Following the reconstruction of our deck terrace, the Gloriosa lilium vine I had planted disappeared, but I had the nice surprise to spot one trying it’s best to grow back which I encouraged as best I could and “hurray” its first flower bloomed this morning! Not to copy a well known advert: “every little helps” ! To stay on the topic of plants, in addition to the usual passion fruit (called maragoudja here) we also grow a giant species of granadilla (see pictures), both are very different but very nice we just have to watch the biggest one because we have to beat rats to it!

Also, right now, we have plethora of banana bunches, of course all ripening at the same time. So, in addition to distributing some of them to our colleagues, I have tried a recipe of ice cream made with ripe bananas as the main ingredient, sliced then frozen, and (after a night in the freezer) blended with your choice flavour. I have tried granadillas for one batch and frozen raspberries I had in the freezer for a while (from the garden, of course !) for the other.  Marc has tried both and has become a big fan!

Since Friday we have a guest staying with us for two weeks. She is a consultant helping us with the ISO14001 certification of the plantation, which is an environmental management certification that all the plantations in the Socfin group should obtain within the next few years. She is going to stay in the adjacent studio so as to have both independence and company when wished for. Our neighbour agronomist came back to his work, house and menagerie on the same dugout canoe, sadly without his partner, but life goes on.

We are now approaching the peak production season but I will let Marc take over again for this part of the blog! I hope to read you soon!

As mentioned above, the plantation should indeed soon enter into its production peak, which means that the mill will operate 24-7 and trucks and tractors will be going back and forth between the plantation and the mill from early morning until late at night. Our workers are very much looking forward to this time of the year because most of them will be paid for over time and/or working on Sundays, which, surprisingly, they are always asking for even when there is no need.

The dry season is well and truly there and the speed at which it has changed our roads is amazing. Last week I struggled through rain and mud with my bicycle and this week it is in the soft dry sand that I have to fight with my pedals. Fortunately the trucks and tractors seem to mind the crazy guy on his bicycle and stop on the side of the road, when they see me to avoid making too much dust. Needles to say that I am very appreciative of their attention.

We hope you have a lovely week-end or whichever day it is when you read this letter. And as usual, we very much look forward hearing from you,

Marie-Claude & Marc

Chenille de Sphinx – Sphinx caterpillar

Vue du bureau – View from the office

Grand Mamelon

Fleur de fruit de la passion – Passion fruit flower

 

Fruits de la passion et Grenadille – Passion fruit and Granadila

Gloriosa

Protection des coussins – Cushion protection

Bonjour à tous!

Comme nous l’avons déjà écrit, la saison sèche, ou “hivernage”, est là. Ce n’était pas évident la première semaine parce qu’il faisait assez chaud et moite, alors que pendant la saison sèche nous devrions avoir une température plus fraîche pendant les nuits et les matins, assurant un meilleur sommeil et ainsi de suite, ce qui est toujours agréable ! Mais maintenant ça a vraiment commencé, 22°C ce matin ! Les autochtones portent des chapeaux, des duvets et des gants quand ils en ont, Marc est parti avec son brise-vent pour l’appel de ce matin (combinaison de temps frais, à peine réveillé, brise, brume….).

Il faut aussi mettre des housses sur les coussins de terrasse la nuit et les enlever après que la rosée et le brouillard soient partis pour éviter de s’asseoir dans une éponge mouillée plus tard. D’autre part, la rosée du matin n’est pas suffisante pour que les légumes poussent, il faut donc les arroser aussi en fin d’après-midi. C’est pourquoi, à partir de maintenant, nous sommes en mode saison sèche pour les jardiniers : l’un d’entre eux vient le matin, et l’autre l’après-midi en semaines alternatives.
Nous avons aussi un changement dans notre personnel “entretien vert”, le jardin de la maison de passage à Mapangu a été vraiment négligé et avait besoin d’une main plus ferme, donc un de nos jardiniers bien formé y a été promu et, comme le site de la cathédrale est vraiment grand à entretenir, nous avons dû trouver un autre travailleur fiable pour aider le jardinier restant. Vous vous souvenez peut-être des blogs précédents concernant l’essai de production de poulets mis en place par l’un des ouvriers de l’usine. Il avait demandé à Marc s’il pouvait utiliser l’espace clôturé précédemment utilisé comme “kraal” pour les chèvres, pour y élever sa volaille comme première étape de son projet… Malheureusement, la production n’a jamais décollé, en partie à cause de négligence et d’une alimentation irrégulière, mais le pauvre gars qui était chargé du projet et qui était là tous les jours pour nourrir et abreuver les poules n’a jamais été payé, tout en continuant consciencieusement à s’occuper des animaux. Avec la fin officielle du projet avicole, le gardien a généreusement reçu une partie des quelques poulets restants (pour au moins un an de travail !). Étant donné son dévouement au travail, nous avons décidé de l’engager nous-mêmes pour aider dans le jardin et jusqu’à présent, l’essai semble confirmer que nous avons un autre travailleur consciencieux parmi notre personnel.

Nous avons peut-être mentionné que nous construisons deux autres maisons dans le quartier des employés de la Cathédrale, ce qui fera un total de quatre maisons, tout un petit village ! D’autant plus que nos cuisiniers sont maintenant tous les deux mariés et que l’un a eu une petite fille en janvier et l’épouse de l’autre attend famille pour octobre. Les deux nouvelles maisons seront : l’une pour le cuisinier de notre voisin agronome, qui doit habiter à proximité parce qu’il s’occupe de la ménagerie de notre voisin (deux chiens et un chat), l’autre maison étant pour le chauffeur du DG qui doit encore être nommé, parce que pour des raisons de sécurité, il a été décidé que tous les expatriés devraient avoir un chauffeur attitré, surtout pour le DG et il est inutile d’en avoir un s’il n’habite pas à proximité. Ce qui signifie aussi que je pourrai aller faire du “lèche-vitrine” à Mapangu l’après-midi quand Marc se rend au bureau à vélo et laisse la voiture à la maison…. ha ha ha 😉 😉 😉

En fait, je ne suis pas allée au marché du jeudi matin à Mapangu depuis un certain temps: puisque nous cultivons nos propres fruits et légumes frais, nous avons probablement plus à offrir que sur le marché du village, plus de ce que nous apprécions de toute façon. Nous n’avons pas encore développé un goût particulier pour le “chikwang” (une sorte de pâte translucide faite de farine de manioc, qui (certains disent) demande plus d’énergie à mâcher que ce qu’il fournit réellement au corps et/ou de la nourriture fumée localement (poisson, singe ou autre viande de brousse) qui n’est pas vraiment attirant même lorsqu’il n’est plus possible d’identifier quel animal il a été….meilleur ou pire ? La route menant au marché est un mélange de boue, de déchets de toutes sortes (principalement une couche profonde de sacs plastiques mélangés à des déchets organiques) parmi les ornières profondes créées par les pluies, un “petit” peu trop difficile quand il faut y arriver avec des genoux qui flanchent ! Attention, cela peut changer pendant la saison sèche, ou non ?

Après la reconstruction de notre terrasse en bois, les lianes de Gloriosa lilium que j’avais plantée ont disparus, mais j’ai eu la belle surprise d’en apercevoir une qui faisait de son mieux pour reprendre, ce que j’ai encouragé et “hourra” la première fleur est sortie ce matin ! Pour rester sur le thème des plantes, en plus du fruit de la passion commun (appelé maragoudja ici) nous cultivons aussi une espèce de passiflore géante (voir photos), les deux fruits sont très différents mais tout aussi goûteux nous devons juste surveiller de près la croissance du plus gros parce que nous devons battre les rats au poteau pour en profiter!

 A l’heure actuelle, nous avons aussi pléthore de régimes de bananes, qui mûrissent tous en même temps. Donc, en plus de distribuer certains d’entre eux à nos collègues, j’ai essayé une recette de crème glacée faite avec des bananes mûres comme ingrédient principal, tranchées puis congelées, et (après une nuit au congélateur) mixéees avec un ingrédient savoureux au choix. J’ai essayé des fruits de la passion pour un lot et des framboises congelées que j’avais dans le congélateur depuis un certain temps (du jardin, bien sûr !) pour l’autre. Marc a testé les deux a approuvé !

Depuis vendredi, nous avons une invitée qui séjournera avec nous pour deux semaines. Elle est consultante et nous aide avec la certification ISO14001 de la plantation, qui est une certification de gestion environnementale que toutes les plantations du groupe Socfin devraient obtenir dans les prochaines années. Elle va rester dans le studio adjacent afin d’avoir à la fois indépendance et compagnie quand souhaité.
Notre voisin agronome est revenu par le même avion, malheureusement sans sa partenaire restée en Afrique du Sud, et a rejoint bercail et ménagerie. A temps pour la période de pointe.

Nous approchons maintenant de la haute saison de production mais je vais laisser Marc prendre le relais pour cette partie du blog ! J’espère vous lire bientôt !

Comme mentionné ci-dessus, la plantation devrait en effet entrer bientôt dans son pic de production, ce qui signifie que l’huilerie fonctionnera 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et que les camions et tracteurs feront la navette entre la plantation et le moulin du matin jusqu’à tard dans la nuit. Nos travailleurs attendent avec impatience cette période de l’année parce que la plupart d’entre eux seront payés en heures supplémentaires et/ou travailleront le dimanche, ce qu’ils demandent toujours, même quand il n’y a pas de justification.

La saison sèche est bel et bien là et la vitesse à laquelle elle a changé nos routes est étonnante. La semaine dernière, j’ai lutté contre la pluie et la boue avec mon vélo et cette semaine, c’est dans le sable mou et sec que je dois me battre avec mes pédales. Heureusement, les camions et les tracteurs semblent respecter le fou sur son vélo et s’arrêtent sur le bord de la route quand ils me voient pour éviter de faire trop de poussière. Je dois dire que j’apprécie beaucoup leur attention.

Nous espérons que vous passerez un week-end agréable ou quel que soit le jour où vous lirez cette lettre. Et comme d’habitude, nous sommes impatients d’avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude & Marc

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Brouillard – Mist

See below for English version

Il y a deux semaines nous vous parlions des papillons qui avaient débarqué en masse et étaient le signe habituel du début de saison sèche. Ils sont maintenant partis, du moins la masse est partie et restent les résidents habituels. Les migrants n’avaient manifestement pas bien calculé leur venue, car il a continué de pleuvoir abondamment jusqu’au milieu de la semaine. Et donc, ce mois-ci, qui est généralement un mois plutôt sec avec une moyenne de 50-70mm de précipitations (sur base des relevés des 8 années précédentes), est cette année, largement au-dessus des 300mm donc cinq à six fois les précipitations normales.
Ce qui en fait un record pour les dernières années tous mois confondus…

Depuis le milieu de la semaine, un deuxième phénomène propre à la saison sèche est apparu, le brouillard du matin. Depuis trois jours nous nous réveillons tous les matins dans un brouillard épais qui détrempe les moustiquaires et rend les départs du matin un peu plus périlleux car dans le noir une visibilité à 10m combinée avec des routes tout sauf lisses demande une attention totale, donc mieux vaut être bien éveillé. Nous profitons encore, tant qu’il est encore possible de le faire, de notre vue du Kasaï et de ses bancs de sable qui réapparaissent à toute vitesse. Mais le voile brumeux est déjà perceptible et probablement dans une semaine ou deux nous serons privés entièrement de la vue jusqu’au mois de septembre.

Compte tenu de ce brouillard quasi quotidien et souvent assez dense, nous pensons que les palmiers arrivent malgré tout à capter une partie de leurs besoins hydriques grâce à l’humidité qui se condense sur les feuilles. En tant qu’ingénieurs qui se respectent, nous voudrions essayer de quantifier la quantité d’eau apportée par le brouillard et avons conçu un grand carré de 1x1m dans lequel est tendue  une toile moustiquaire sous laquelle se trouve une gouttière de réception. Le principe est de permettre à la brume condensée sur la toile moustiquaire d’ y être récoltée et quantifiée. Cela était sans compter sur le fait que nous avons régulièrement des coups de vents violents, qui ont déjà plusieurs fois arrachés la toile moustiquaire et que ce même vent a tendance à souffler les gouttelettes à côté de la gouttière ou à accélérer leur évaporation. Résultat, malgré le fait que tout et tous sont imbibés jusqu’à la moelle à cause du brouillard et de la rosée durant l’appel du matin, aucune mesure significative de l’apport en eau généré par les brumes matinales n’a pu être quantifiée jusqu’à présent … Si quelqu’un a une idée de génie pour mesurer la quantité d’eau apportée par le brouillard, de préférence avec les moyens du bord, n’hésitez-pas à nous faire signe.

Il y a déjà quelques mois, nous avons fait appel à un ingénieur congolais spécialisé dans les forages pour essayer de mettre en place une solution alternative aux longues marches que doivent faire les femmes (principalement) jusqu’aux “sources” ou rivières pour s’approvisionner en eau. Le premier forage aurait dû être opérationnel il y a déjà deux mois, mais à cause d’un problème technique avec la pompe, la quantité d’eau qui sort est dérisoire. L’ingénieur est venu m’expliquer que certes il y avait un problème technique avec la pompe, mais aussi que le grand chef coutumier lui créait des difficultés. J’ai donc demandé à rencontrer le grand chef avec l’ingénieur, pensant qu’il me suffirait d’expliquer que le forage était pour le bénéfice de tous et que le soutient du chef coutumier coulait donc …”de source” . Lors de ma rencontre, j’ai été surpris d’apprendre que (selon le grand chef) si le forage ne fonctionnait pas c’est parce que celui-ci n’avait pas été consacré selon les rites ancestraux et qu’il suffirait de faire la cérémonie coutumière adéquate pour que l’eau coule à flots.

Comme nous souhaitons également réaliser un forage à l’hôpital où il est évidemment essentiel d’avoir de l’eau propre, le grand chef et sa suite sont allés effectuer les rites à l’hôpital (car, semble-t-il, il n’est pas nécessaire de faire une telle consécration pour chaque forage individuel, une cérémonie coutumière unique est suffisamment puissante pour affecter tous les forages existants et futurs dans la chefferie). Peu de temps après, j’ai reçu un appel affolé de notre médecin me disant qu’il avait été invité à assister à la cérémonie qui avait lieu dans l’enceinte de son hôpital. Il m’a expliqué qu’il n’était pas en mesure de se présenter à la cérémonie, non pas parce qu’il avait des patients nécessitant sa présence, mais parce qu’il avait peur qu’un sort lui soit jeté par la même occasion… il est originaire du nord du pays et les étrangers (surtout ceux d’autres tribus congolaises) ne se sentent apparemment pas toujours les bienvenus ici. Nous avions déjà entendu dire que le médecin s’enfermait chez lui quand il entendait les hiboux lui parler, mais de là à craindre un sort lors d’une cérémonie de consécration d’un forage…

Nous sommes de plus en plus convaincus qu’en cas d’urgence médicale il est probablement préférable de ne pas faire appel à notre médecin et d’opter pour une évacuation immédiate. Récemment un de nos chefs de secteur a eu une crise d’appendicite et a été admis d’urgence à l’hôpital, mais le médecin a préféré ne pas l’opérer tout de suite car le patient ne souffrait pas d’aérophagie… et qu’il était donc aussi peut-être question d’une occlusion intestinale. En attendant notre chef de secteur avait des douleurs de plus en plus aiguës que le médecin essayait de soigner à coups d’antibiotiques sans énormément de succès. Il a ensuite prétendu qu’en cas de rupture de l’appendice,  les intestins formeraient un nœud autour de la plaie pour empêcher l’infection de la cavité abdominale. Nous avons rapidement décidé d’évacuer le malade sur Kinshasa, où il a été opéré pour une péritonite, est maintenant à nouveau sur pied et pourrait revenir à Mapangu la semaine prochaine. Je ne suis pas médecin et mon jugement est peut-être injuste, mais la combinaison de peur de sortilèges et ses théories fumeuses sur l’anatomie humaine ne me convainquent pas totalement, donc si j’ai le choix…

Cette semaine nous avons eu la visite de deux expatriés venus d’une autre plantation congolaise pour échanger sur nos expériences, idées, solutions éventuelles et réflexions sur l’état du pays. Visite extrêmement agréable et intéressante car elle nous a permis de comparer beaucoup de nos “problèmes” avec ceux qu’ils rencontrent chez eux dans l’équateur et la manière dont ceux-ci sont gérés. Pour leur retour, via Ilebo, notre chef d’usine à proposé de les véhiculer sur son jet ski au lieu de prendre la pirogue, voyage qui leur a pris un peu moins de 45 minutes au lieu de 3 heures… mais évidemment sans bagages et il faut bien s’accrocher car sa bombe fait des pointes de plus de 100km/h, même à trois!

Sur ces exploits mécaniques et aquatiques, nous vous laissons en espérant vous lire très bientôt,

Marc & Marie-Claude

Two weeks ago we were telling you about the butterflies that had landed “en masse” and were usually signaling the beginning of the dry season. They are now gone, at least the large numbers are, leaving the usual residents of the garden. The migrants had obviously not calculated their arrival correctly, as it continued to rain heavily until the middle of this week. As a consequence, this month, which is usually a rather dry month with an average of 50-70mm of rainfall (based on records from the previous 8 years), this year is well above 300mm so five to six times the normal rainfall.
Which makes it a record for the last few years, all months combined…

Since the middle of the week, a second phenomenon specific to dry season has appeared: the morning fog. For the past three days we wake up every morning in a thick fog which soaks the mosquito nets and makes the morning departures a little more dangerous because  the darkness and a visibility reduced to 10m combined with roads everything but smooth requires a rather high level of concentration, therefore better to be well awake. We still enjoy, while it is still possible to do so, our view of the Kasai and its sandbanks, which are reappearing surprisingly quickly. But the hazy veil is already perceptible and probably in a week or two we will be completely deprived of our vista until September.

Given this almost daily and often quite dense fog, we think that the palm trees manage to capture some of their water needs thanks to the moisture that condenses on the leaves. As a self-respecting engineer, we would like to try to quantify the amount of water brought by the fog and have designed a large 1x1m square in which a mosquito net is stretched and under which we have installed a small gutter. The principle is to allow the fog condensed on the net to be collected in the gutter and quantified. This was without counting on the fact that we regularly have violent gusts of wind, which have already ripped the mosquito net several times and that this same wind tends to blow the droplets beyond the gutter or accelerate their evaporation. As a result, despite the fact that everything and everyone is soaked to the core because of the fog and dew during the morning muster, no significant measure of the water supply generated by the morning mists could be quantified so far… If anyone has a clever idea on how to measure the amount of water brought by the fog, preferably with locally available means, please let us know.

A few months ago, we contracted a Congolese drilling engineer to try to put in place an alternative solution to the long walks that women (mainly) have to make to the “springs” or rivers to get water. The first borehole should have been operational two months ago, but due to a technical problem with the pump, the amount of water that comes out is negligible. The engineer explained that there was a technical problem with the pump, but also that the local chief was making things difficult for him. So I asked to meet the grand chief with the engineer, thinking that it would be enough for me to explain that the drilling was for the benefit of all and that the chief’s support was therefore very much required. When we met, I was surprised to learn that (according to the Grand Chief) if the well did not work it was because it had not been consecrated according to ancestral rites and that it would suffice to perform the proper customary ceremony for the water to flow.

As we also wish to drill a borehole at our hospital, where it is obviously essential to have clean water, the Grand Chief and his suite decided to perform the rites in the hospital (for, it seems, it is not necessary to make such a consecration for each individual well, a unique customary ceremony is powerful enough to affect all existing and future wells in the chiefdom). Shortly afterwards, I received a panic call from our doctor telling me that he had been invited to attend the ceremony that was taking place on his hospital grounds. He explained to me that he was not able to attend the ceremony, not because he had patients requiring his presence, but because he was afraid that a spell would be cast on him at the same time… he is from the north of the country and foreigners (especially those from other Congolese tribes) apparently do not always feel welcome here. We had already heard that the doctor would lock himself in his house when he heard the owls talking to him, but I was far from imagining that he would fear for his soul during a ceremony of consecration of a borehole…

We are increasingly convinced that in case of a medical emergency it is probably better not to call our doctor and to opt for an immediate evacuation. Recently one of our area managers had an appendicitis and was admitted to hospital as a matter of urgency, but the doctor preferred not to operate immediately because the patient did not suffer from aerophagia… and that there was therefore perhaps also a question of intestinal obstruction. In the meantime our sector manager was experiencing increasing pain, which the doctor was trying to treat with antibiotics without much success. He then claimed that if the appendix ruptured, the intestines would form a knot around the wound to prevent infection of the abdominal cavity and that a surgical intervention was therefore not an emergency. We quickly decided to evacuate the patient to Kinshasa, where he was operated for a ruptured apendicitis within a few hours. He is now back on his feet and may return to Mapangu next week. I am not a doctor and my judgment may be unfair, but the combination of fear of spells and his smoky theories about human anatomy do not totally convince me, so if I have the choice…

This week we had the visit of two expatriates from another Congolese plantation to exchange on our experiences, ideas, possible solutions and reflections on the state of the country. Extremely pleasant and interesting visit because it allowed us to compare many of our “problems” with those they encounter at home in the equator and the way they are managed. For their return, via Ilebo, our factory manager offered to bring them on his jet ski instead of taking the dugout canoe, a trip that took them a little less than 45 minutes instead of 3 hours… but obviously without luggage and it is recommended to hang on because his bomb peaks over 100km / h, even with three adults on board!

On these mechanical and aquatic exploits, we leave you hoping to hear from you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Angolan Air Force – Forces Armées Angolaises

Voir plus bas pour la version française

Going through my notes, I rediscovered a story written about a trip made thirty years ago, while we were living here in Congo (named Zaïre at the time). It is again a story about air travel (see Night Cargo), but in a much smaller craft this time and when there were no GPS or other satellite tools to pinpoint one’s location.

We are flying somewhere around the border between Zaïre (now Democratic Republic of Congo) and Angola in a twin turboprop aircraft, a King Air. Our pilot, Ferdinand, is an African veteran who has been flying all over the continent in small aircrafts and considers this trip as a kind of routine flight. It is a first for me though and that is only the start of it.

Normally I would find it quite cool to be flying in such an aircraft, especially because I am sitting in the co-pilot seat and besides the excellent view I have of the surroundings, it is a bit like a flying lesson. It is not an overly complicated aircraft, in fact there is not even a separation between the cockpit and the rest of the aircraft where my two colleagues, Jacques and André, are sitting, each riveted to the window scrutinising the horizon for the telltale black smoke.

There are a lot of clouds so we are forced to fly rather low in order to see where we are heading on the ground. No beacons here, flying must be done on sight. Flying just under a canopy of clouds is rather turbulent and I am not good at this, in fact I am starting to feel nauseous, but there is nothing looking remotely like a air sickness bag in sight and because of the tenseness I guess the sickness is somewhat controlled.

Then suddenly we see two fighter jets appearing out of nowhere. The pilot turns very pale and says “Shit, those are Migs from the Angolan air force, we are in trouble!”.

So, why did we end up anywhere near an area where Angolan Migs would turn up? It all started in Lubumbashi a few days earlier, with what should have been a purely professional and informative trip to Kisenge, not too far from the Angolan border in Zaïre. We are four colleagues working for a local company producing leaf tobacco and cigarettes for the local market. Actually all four of us are involved in the production of tobacco leaves and we know little or nothing about the cigarette business and none of us actually smoke…

One of us, Michel, is in charge of the production of “dark fired” tobacco in Kisenge, where he lives with his partner, two horses, dogs and a series of other animals I cannot remember. For those not familiar with tobacco, it is the produce of a plant (Nicotiana tabacum), of which the leaves are plucked and dried in a variety of fashions. For dark fired tobacco (mostly used for chewing, pipe and cigar manufacture) the leaves are actually dried with an open fire, which gives the tobacco a dark colour and typical smoke flavour.

Anyway, the point is that we are in Lubumbashi and Jacques, André and I are to visit the farming operations in Kisenge to help Michel with some teething problems he is encountering with the growth of his crop. Besides Michel, I am actually the only other agronomist in the group, but Jacques and André have a long practical farming experience in Zaïre.

Kisenge is about two days driving from Lubumbashi, the copper capital of Zaïre, along a dirt track that turns into a mud bath during the rain season. Fortunately we are still in the dry season and the drive should not be a major problem.

The problem is that in Kisenge (as in Kaniama) there are no places where one can get basic supplies such as flour, dairy products, etc. an in particular none of the feed and veterinary products needed for Michel’s menagerie. So Michel planned on using this trip to load up with the zillion items that he had on the list prepared by his partner. Once all purchased, it appeared that we would have to make our two day trip squeezed between bags of horse supplements, flour, tinned sardines and other bulky items, which was something that none of us were looking forward to endure.

That is how the suggestion came to let Michel get on the road with his supplies and that we would follow a couple of days later by light aircraft. This options seemed to offer numerous advantages, we would be able to spend a couple of days in Lubumbashi, a pleasant change from our posting in the bush in Kaniama (from which we had to drive 3 days to get to Lubumbashi) and we would be able to bring some fresh supplies such as yogurts, fresh fruit and other stuff that would not have survived the two day journey to Kisenge. Last but not least, it would save us the four day return journey to Kisenge, where we did not intend to spend much time anyway.

So off goes Michel, with even the front passenger seat occupied with bags of goodies. We agreed to communicate through our wireless as soon as he arrives in Kisenge to prepare for our arrival in Kisenge by plane.

Almost every location in Zaïre has an airstrip of sorts, usually a flat dirt area about long enough for a small plane to land and take off. The thing is that these strips are only used occasionally and that in the meantime it can quickly get invaded by grass (not a problem), small bushes (a bit more of a problem, but visible and easy to remove) and termite hills (a major problem, because hidden in the grass and often no larger than a football ball but hard as concrete).

It is therefore crucial that a properly supervised team combs the landing strip the day before any potential landing (before some termites manage to raise their knobble, which can happen in just a couple of days), to make sure that all potential hurdles are removed.

Michel needed to be back in Kisenge and give us the all clear before we would take off from Lubumbashi.

While Michel is crossing the bush by road towards Kisenge, we enjoy a little luxury in Lubumbashi playing some tennis, enjoying foods we do not have back in Kaniama and meeting other people than the few expatriates residing in Kaniama.

A few days later we get confirmation from Michel, over the crackling radio, that the airstrip has been checked, the goal posts have been removed (yes the airstrip, or at least parts of it, doubles as a football field) and they have prepared a couple of old tires to set alight to guide us towards the airstrip. In addition they will also come with small mirrors, just in case it is sunny enough, to help guide the aircraft to the airstrip, and two drums of kerosene to refuel the aircraft for its return journey.

In all our posting locations we stock some kerosene in case of emergencies (medical evacuations, political trouble, etc.), because most small aircrafts do not have enough fuel autonomy to make a return flight to our locations.

These preparations are necessary, also because we are well into the dry season and as a result everything has a similar light brown colour, making it difficult to distinguish an airstrip from the surrounding bush. With the black smoke of a burning tire (not very ecological I must admit) it is much easier to spot the landing area from above.

Jacques, André and myself get an early start the following morning to the Lubumbashi airport, where we meet our pilot Ferdinand. We do not have much luggage, but somehow Michel has managed to load us with quite a few additional items ordered at the last moment over the radio.

Our aircraft is a twin turboprop King Air from Beechcraft, it can seat 6 people (including pilot) with some additional space aft for light cargo. There is only one crew, our pilot Ferdinand, as this is a relatively short flight of an hour and a half and kind of routine for Ferdinand, who has criss-crossed the skies of Zaïre and beyond for more years than he can remember.

As we get ready for the flight, Ferdinand tells us half jokingly that one of his “less experienced” pilot colleagues recently flew to Kisenge, however he miscalculated his flying time and ended up being in the Angolan airspace. The unpleasant consequence of crossing the border without due authorisation is that eventually he was met by Angolan fighter jets, which threatened to open fire unless he followed their instructions. Eventually the airforce escorted him to a military airport in the region, where he spent a somewhat unpleasant time being questioned about his presence in Angola without the necessary paperwork.

Ferdinand explains how easy it is to calculate the distance flown by knowing the speed of your aircraft, the strength of wind and the time that has elapsed, plus some experience, that he has a plenty and that such a mishap should never happen.

So off we go towards Kisenge, taking off from the Lubumbashi airport, where we look so tiny compared to the size and the length of the runway. The only other times we have flown in or out of Lubumbashi was as passengers in a large bodied aircraft and the view is definitely different this time.

Although we are still in the dry season, the sky is very overcast with low clouds. We are flying above the clouds, not very high because the aircraft cannot (or can no longer?) be pressurised, but we will have to come down nearer our destination to locate our landing strip by sight. After little over an hour and a quarter of flying, time has come to descend and yes the trip becomes a lot more bumpy once we are just below the ceiling of dark grey clouds. Compared to Lubumbashi, where the runway was clearly marked and the contours of the city could be used as a good landmark, here our view seems to be an endless expanse of brownish landscape with scattered trees and the occasional cluster of huts, but for me it all looks the same, no road, railway line, towns or villages that would help pinpoint our location. Also, for some technical reason, the short-wave radio on the plantation cannot communicate with the aircraft’s communication equipment as it uses a different system. Anyway the short-wave radio is located in the plantation office and is of little use for communication with the crew at the airstrip.

Ferdinand tells us that because of the turbulent weather it has been difficult to make a precise estimate of the distance travelled, he thinks we are still some distance short of Kisenge, but not one hundred percent sure. We are all assigned a direction to look out for the tell-tale plume of black smoke from the burning tyres that will guide us to the airstrip. It all looks so hazy that I wonder how we are to distinguish the smoke, if any, from the overall smog that seems to permeate the space between the clouds and the ground.

The ride is getting really bumpy and being very sensitive to motion sickness I begin to feel increasingly clammy and uncomfortable, which is probably also due to the stress of not seeing anything that could tell us where we are. Aside the possibility of being either short or overshot our target, we could also have drifted left or right.

After flying for more than a quarter of an hour, which normally should certainly have brought us above Kisenge, Ferdinand decides to start flying in ever wider circles until we can distinguish our destination. How he decides that it is best to turn right or left, I do not know, but it does not make me feel better as it seems to make the flying even more turbulent.

After circling for what seems an eternity with no success, Jacques suggests that perhaps it would be safer to fly back to Lubumbashi (he is also getting very nervous). To our astonishment Ferdinand tells us this is not an option as he does not have enough fuel left. Apparently flying around at low altitude consumes quite a lot and he was confident that we would hit the airstrip first time around. We have about one hour of fuel left to find a landing strip of some sorts, which seems to be plenty, or is it?

After another quarter of an hour of fruitless circling, all on board are clearly getting freaked out and thinking the worst. That is when suddenly we see two fighter jets appearing out of the clouds, most probably the infamous Migs from the Angolan air force, although I would be hard pressed to tell the difference between a Mig and any other kind of fighter jet, they all look unpleasant same to me. The two jets are still some distance from us, so naïvely I think that they might not see us and will soon disappear. Is it telepathy or another reason, but no sooner did I wish to get unnoticed that the two “birds of prey” seem to veer towards us and it takes only a few seconds before they seem to heading straight for us.

What should we do? I am expecting Ferdinand to veer away and try to escape, or maybe we should go down and fly close to ground level, where the Migs surely cannot follow us. The tension in our aircraft is palpable but none of us dare to speak up, not daring to be the one starting the panic or say something stupid. The radio also is dead silent.

The Migs, or whatever they are, coming straight at us and approach very quickly, I can see them very clearly now as I am sitting on the side they are approaching, not daring to look at our pilot. What if they are trying to contact us on the radio and it does not work, is broken down or on the wrong channel, are they just going to shoot us down?

As I am about to scream, or at least let know in some way or other that I am not at all comfortable with what is happening, the jets suddenly change course and briefly they are flying parallel to us, but much faster and soon all we can see is the burn of their engine.

Finally our pilot, Ferdinand, lets out a sigh of relief and says that the good thing is he now knows with much more accuracy that we are close but not across the Angolan border and we can resume our search for the airstrip… oh yes, this briefly distracted us from the fact that we are still desperate to find somewhere to land, lest we run out of fuel. After another endless period of flying around in circles and all of us starting to get seriously anxious and me seriously sick, Ferdinand says he thinks he has seen something. We all scrutinise the spot he is trying to point out, but all I can see is the endless brown bush and judging by the silence from Jacques and André in the back, they see nothing either, certainly no black smoke. Ferdinand’s experience is unquestionable at this point, if he says he has seen something, then surely it must be right, no?

Then, as a miracle, suddenly the clouds open up and the sun manages to shine through the opening, not a large area but enough to see the ground ahead of us in a much clearer way. And then it happens, a flicker of light in the distance and then again, could it be the signal we are looking for, but there is no black smoke…

It only takes us a few minutes to approach the area where we have seen the light and yes it is the landing strip we have desperately been looking for during the past hour, we can now see the waiting vehicles and people signalling with mirrors or pieces of glass. Soon we have landed and none too soon because as soon as we stand still I have to rush out of the plane as I can no longer contain the motion sickness.

After we all get our feet back on the ground and we have gone through the greetings with Michel and his partner, the inevitable question is raised: “why did you not light the tyre?”

Well, hum”, says Michel, “we had forgotten to take matches and because we heard the noise of the airplane soon after getting here we thought there was no time or need to go back to Kisenge (some 10 minutes drive from the strip) to get the matches”. “So, how long have you been here then?” I ask. “Just over an hour” says Michel

I cannot help think that we could have been on the ground an hour ago if we had been given a smoke signal. It would have saved us from the stress of meeting the Angolan air force and maybe I would not have spilled my guts on arrival… just because of forgotten matches. Maybe we should have been smokers after all?

I do not think of myself as a violent person, but just then I must have been close to thinking about revising my philosophy, well not just then because I still felt very nauseous from the trip. Later maybe, but now we all laugh about the experience.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

En fouillant dans mes notes, j’ai retrouvé une histoire que j’avais écrite concernant un voyage effectué il y a 30 ans, alors que nous vivions ici au Congo (qui était alors le Zaïre). C’est à nouveau une histoire d’avion (voir Cargo de Nuit), mais beaucoup plus petit cette fois et à une époque où il n’y avait pas le GPS et autres instruments permettant de voir exactement où on était.

Nous volons quelque part aux environs de la frontière entre le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo) et l’Angola dans un avion à double turbopropulseur, un King Air. Notre pilote, Ferdinand, est un vétéran de l’Afrique de 50 ans qui a survolé tout le continent en petits avions et considère ce voyage comme un vol de routine. C’est une première pour moi et ce n’est que le début.

Normalement, je trouverais plutôt cool de voler dans un tel avion, surtout parce que je suis assis dans le siège du copilote et qu’en plus d’avoir une excellente vue sur les environs, c’est un peu comme une leçon de pilotage. Ce n’est pas un avion trop compliqué, en fait il n’y a même pas de séparation entre le cockpit et le reste de l’avion où mes deux collègues, Jacques et André, sont assis, chacun riveté à la fenêtre, scrutant l’horizon à la recherche de fumée noire.

Il y a beaucoup de nuages et nous sommes obligés de voler assez bas pour voir où nous nous dirigeons au sol. Pas de balises ici, le vol doit se faire à vue. Voler juste sous une canopée de nuages est plutôt turbulent cela ne me réussit pas, en fait je commence à me sentir nauséeux, mais à portée de main il n’y a rien qui ressemble à un sachet de mal de l’air en cas de nécessité et, sans doute à cause de la tension, mon état n’est pas encore désespéré.

Puis, tout à coup, nous voyons deux avions de combat surgir de nulle part. Le pilote devient très pâle et dit : “Merde (en français dans le texte), ce sont des migs de l’armée de l’air angolaise, nous sommes dans le pétrin !

Alors, pourquoi nous sommes-nous retrouvés près d’une zone où des migs angolais sont apparus ? Tout a commencé à Lubumbashi quelques jours plus tôt, avec ce qui aurait dû être un voyage purement professionnel et informatif jusque Kisenge, qui se trouve pas trop loin de la frontière angolaise au Zaïre. Nous sommes quatre collègues travaillant pour une entreprise locale produisant du tabac et des cigarettes pour le marché local. En fait, nous sommes tous les quatre impliqués dans la production de feuilles de tabac et nous savons peu ou rien sur la fabrication ou le commerce des cigarettes et aucun d’entre nous ne fume réellement….. mais ça c’est une autre histoire.

L’un d’entre nous, Michel, est responsable de la production de tabac “dark fired” à Kisenge, où il vit avec sa partenaire, deux chevaux, des chiens et une série d’autres animaux dont je ne me souviens pas. Pour ceux qui ne connaissent pas le tabac, c’est le produit d’une plante (Nicotiana tabacum), dont les feuilles sont cueillies et séchées de différentes manières. Pour le tabac noir (principalement utilisé pour le tabac à chiquer de pipes et de cigares), les feuilles sont en fait séchées avec de la fumée, ce qui donne au tabac une couleur sombre et une saveur typique.

Quoi qu’il en soit, le fait est que nous sommes à Lubumbashi et Jacques, André et moi allons visiter la plantation de Kisenge pour aider Michel à résoudre quelques problèmes de mise en place des champs. Outre Michel, je suis en fait le seul autre agronome du groupe, mais Jacques et André ont une longue expérience pratique de l’agriculture au Zaïre.
Kisenge est à environ deux jours de route de Lubumbashi, la capitale du cuivre du Zaïre, par une piste qui se transforme en bain de boue pendant la saison des pluies. Heureusement, nous sommes encore en saison sèche et la route ne devrait pas être un problème majeur.

Le problème, c’est qu’à Kisenge (comme à Kaniama, d’ailleurs), il n’y a pas d’endroits où l’on peut se procurer des produits de base comme la farine, les produits laitiers, etc. Michel a donc prévu d’utiliser ce voyage pour charger les millions d’articles qu’il a sur la liste préparée par sa partenaire. Une fois tous achetés, il semble que nous devrons faire notre voyage de deux jours serré entre des sacs de suppléments pour chevaux, des sacs de farine, des conserves de sardines et d’autres articles encombrants, ce qui est loin de nous réjouir…

C’est ainsi qu’il a été suggéré de laisser Michel prendre la route avec son ravitaillement et que nous suivrions quelques jours plus tard avec un petit avion. Cette option semblait offrir de nombreux avantages, nous pouvions passer quelques jours à Lubumbashi, un agréable changement de notre affectation dans la brousse à Kaniama (d’où nous avions parcouru 3 jours de piste pour nous rendre à Lubumbashi) et nous pouvions apporter du matériel frais comme des yaourts, des fruits frais et d’autres choses qui n’auraient pas survécu au voyage de deux jours à Kisenge. Enfin, cela nous éviterait les quatre jours de de piste pour l’aller-retour jusque Kisenge, où nous n’avions pas l’intention de passer beaucoup de temps.

Ainsi Michel nous laisse, avec même le siège passager avant occupé par des sacs de vivres. Nous avons convenu de communiquer par radio (appelée phonie) dès son arrivée à Kisenge pour préparer notre arrivée par avion.

Presque tous les endroits du Zaïre ont une piste d’atterrissage d’une forme ou d’une autre, généralement une zone de terre plate assez longue pour qu’un petit avion puisse s’y poser et redécoller. Toutefois ces pistes ne sont utilisées qu’occasionnellement et entre-temps elles peuvent rapidement être envahies par l’herbe (pas un problème), les petits buissons (un peu plus un problème, mais visible et facile à enlever) et des petites termitières (un problème majeur, parce que cachées dans l’herbe, souvent pas plus grandes qu’un ballon de football mais dures comme du béton).
Il est donc crucial qu’une équipe correctement supervisée passe la piste d’atterrissage au peigne fin la veille de tout atterrissage potentiel (avant que les termites ne parviennent à fabriquer un nouveau “champignon”, ce qui peut se produire en quelques jours seulement), afin de s’assurer que tous les obstacles potentiels sont éliminés.
Michel devra être de retour à Kisenge et nous donner le feu vert avant de décoller de Lubumbashi.

Pendant que Michel traverse la brousse par la route en direction de Kisenge, nous profitons d’un peu de luxe à Lubumbashi en jouant au tennis, en appréciant la nourriture que nous n’avons pas à Kaniama et en rencontrant d’autres personnes que les quelques résidents de notre brousse à nous.

Quelques jours plus tard, Michel nous confirme, par la phonie pas toujours très claire, que la piste d’atterrissage a été vérifiée, que les buts ont été enlevés (oui, la piste d’atterrissage, ou du moins une partie de celle-ci, fait aussi office de terrain de football) et qu’ils ont préparé quelques vieux pneus à brûler pour nous guider vers la piste d’atterrissage. De plus, ils viendront avec de petits miroirs, juste au cas où il fait assez beau, pour aider à guider l’avion jusqu’à la piste d’atterrissage, et deux futs de kérosène pour ravitailler l’avion pour son voyage de retour.
Dans tous nos lieux d’affectation, nous stockons du kérosène en cas d’urgence (évacuations médicales, problèmes politiques, etc.), car la plupart des petits avions n’ont pas assez d’autonomie en carburant pour effectuer un vol de retour vers nos lieux d’affectation.

Ces préparations sont nécessaires, également parce que nous sommes en pleine saison sèche et que, par conséquent, tout a une couleur brun clair uniforme, ce qui complique la tâche de distinguer une piste d’atterrissage de la brousse environnante. Avec la fumée noire d’un pneu en feu (pas très écologique, je dois l’admettre, mais supposé efficace) il est beaucoup plus facile de repérer la zone d’atterrissage par le haut.

Jacques, André et moi-même partons tôt le lendemain matin à l’aéroport de Lubumbashi, où nous rencontrons notre pilote Ferdinand. Nous n’avons pas beaucoup de bagages, mais Michel a réussi à nous fourguer quelques articles supplémentaires commandés au dernier moment par radio.
Notre avion est un King Air Twin Turboprop de Beechcraft, il peut accueillir 6 personnes (y compris le pilote) avec un espace supplémentaire à l’arrière pour les cargaisons légères.
Il n’y a qu’un seul membre d’équipage, notre pilote Ferdinand, car c’est un vol relativement court d’une heure et demie et une sorte de routine pour Ferdinand, qui sillonne le ciel du Zaïre et au-delà depuis plus d’années qu’il ne s’en souvient.

Alors que nous nous préparons pour le vol, Ferdinand nous raconte en plaisantant que l’un de ses collègues pilote “moins expérimenté” s’est récemment rendu à Kisenge, mais il a mal calculé son temps de vol et s’est retrouvé dans l’espace aérien angolais. La conséquence désagréable du franchissement de la frontière sans autorisation est qu’il a finalement été accueilli par des avions de combat angolais, qui ont menacé d’ouvrir le feu à moins qu’il ne suive leurs instructions. Finalement, l’armée de l’air l’a escorté jusqu’à un aéroport militaire de la région, où il a passé un moment peu agréable à être interrogé sur sa présence en Angola sans les papiers nécessaires.
Ferdinand explique combien il est facile de calculer la distance parcourue en connaissant la vitesse de votre avion, la force du vent et le temps qui s’est écoulé, plus une certaine expérience, dont il ne manque pas, et qu’une telle erreur ne devrait jamais se produire…

Nous nous dirigeons donc vers Kisenge, en partant de l’aéroport de Lubumbashi, où nous avons l’air si petit par rapport à la taille et à la longueur de la piste. Les seules autres fois où nous avons pris l’avion pour entrer ou sortir de Lubumbashi était en tant que passager dans un gros porteur et la vue est sans conteste différente cette fois.

Bien que nous soyons encore en saison sèche, le ciel est très couvert avec des nuages bas. Nous volons au-dessus des nuages, pas très haut car l’avion n’est pas (plus?) pressurisé, mais nous devrons descendre en-dessous du couvert nuageux plus près de notre destination pour localiser notre piste d’atterrissage à vue. Après un peu plus d’une heure et quart de vol, le moment est venu de descendre et le voyage devient beaucoup plus mouvementé une fois que nous sommes juste en dessous du plafond de nuages gris foncé. Comparé à Lubumbashi, où la piste était clairement marquée et où les contours de la ville pouvaient être utilisés comme un bon repère, notre vue ici semble être une étendue infinie d’un paysage brunâtre avec des arbres éparpillés et un groupe occasionnel de huttes, mais pour moi, tout se ressemble, aucune route, ligne de chemin de fer, ville ou village qui aiderait à localiser notre emplacement. De plus, pour des raisons techniques, la radio à ondes courtes de la plantation ne peut correspondre avec l’équipement de communication de l’avion, car elle utilise un système différent. Quoi qu’il en soit, le poste de phonie est situé dans le bureau en plantation et donc peu utile pour communiquer avec l’équipage sur la piste d’atterrissage.

Ferdinand nous dit qu’en raison du temps turbulent, il a été difficile de faire une estimation précise de la distance parcourue, il pense que nous sommes encore loin de Kisenge, mais pas sûr à cent pour cent. Nous avons tous une direction à observer pour détecter le fameux panache de fumée noire provenant des pneus en flammes qui nous guidera jusqu’à la piste d’atterrissage. Tout a l’air si brumeux que je me demande comment nous pourrons distinguer la fumée, s’il y en a une, du smog global qui semble imprégner l’espace entre les nuages et le sol.
Je commence à me sentir de plus en plus moite et mal à l’aise, ce qui est probablement aussi dû au stress de ne voir aucun signe qui pourrait nous dire où nous sommes. Outre la possibilité de ne pas encore être arrivés sur Kisenge ou de dépasser notre cible, nous aurions peut-être aussi pu dériver à gauche ou à droite.

Après avoir volé pendant environ une heure et demie, ce qui normalement aurait dû nous amener au-dessus de Kisenge, Ferdinand décide de commencer à voler dans des cercles de plus en plus larges jusqu’à ce que nous puissions distinguer notre destination. Comment il décide s’il vaut mieux tourner à droite ou à gauche, je ne sais pas, mais cela ne me réconforte pas car le vol devient encore plus turbulent.
Après avoir tourné en rond pendant environ ce qui parait être une éternité sans succès, Jacques suggère qu’il serait peut-être plus sûr de retourner à Lubumbashi (il devient aussi très nerveux). A notre grande surprise, Ferdinand nous dit que ce n’est pas une option car il n’a plus assez de carburant. Apparemment, voler à basse altitude consomme beaucoup et il était tout à fait confiant que nous pourrions trouver la piste d’atterrissage du premier coup. Il nous reste environ une heure de carburant pour trouver une piste d’atterrissage quelle qu’elle soit, ce qui semble être suffisant, ou pas ?

Après un autre quart d’heure de vol en cercle infructueux, tous ceux qui sont à bord sont clairement en train de paniquer et de penser au pire. C’est alors que soudain nous voyons deux avions de combat sortir des nuages, probablement les fameux migs de l’armée de l’air angolaise, bien que j’aurais du mal à faire la différence entre un mig et n’importe quel autre type d’avion de combat, ils me paraissent tous désagréables. Les deux jets sont encore loin de nous, donc naïvement je pense qu’ils ne nous verront peut-être pas et vont bientôt disparaître. Est-ce de la télépathie ou une autre raison, mais à peine ai-je pensé “passer inaperçu” que les deux “oiseaux de proie” virent dans notre direction et il ne faut que quelques secondes avant qu’ils ne semblent arriver droit vers nous.
Que devrions-nous faire ? Je m’attends à ce que Ferdinand s’éloigne et tente de s’échapper, ou peut-être devrions-nous descendre et voler près du sol, là où les Migs ne peuvent sûrement pas nous suivre. La tension dans notre avion est palpable, mais aucun d’entre nous n’ose parler, n’osant pas être celui qui déclenche la panique ou dire quelque chose de stupide. La radio est aussi silencieuse.
Les Migs, ou peu importe ce qu’ils sont, viennent droit sur nous et très rapidement, je peux les voir très clairement car c’est vers le flanc que j’occupe qu’ils approchent. N’osant pas regarder notre pilote, mes pensées tourbillonnent: s’ils essaient de nous contacter à la radio et que ça ne fonctionne pas, que notre radio est en panne ou sur la mauvaise fréquence, vont-ils simplement nous abattre ?
Comme je suis sur le point de crier, ou du moins de faire savoir d’une façon ou d’une autre que je ne suis pas du tout à l’aise avec ce qui se passe, les jets changent soudainement de cap et volent brièvement parallèlement à nous, mais beaucoup plus vite et bientôt tout ce que nous pouvons voir est le rougoiement de leur moteur.

Finalement, notre pilote, Ferdinand, pousse un soupir de soulagement et dit que la bonne chose est qu’il sait maintenant avec beaucoup plus de précision que nous sommes proches mais pas au-delà de la frontière angolaise et que nous pouvons reprendre nos recherches pour la piste d’atterrissage… oh oui, cela nous a distrait brièvement du fait que nous sommes toujours désespérés de trouver un endroit pour atterrir, avant de tomber en panne de carburant. Après une autre éternité de vol en cercle durant lequel nous commençons tous à devenir sérieusement anxieux et moi sérieusement nauséeux, Ferdinand dit qu’il pense avoir vu quelque chose. Nous scrutons tous l’endroit qu’il essaie de montrer, mais tout ce que je vois, c’est le terrain brun sans fin et à en juger par le silence de Jacques et André à l’arrière, ils ne voient rien non plus, certainement pas de fumée noire. Nous voulons l’expérience de Ferdinand incontestable à ce stade: s’il dit qu’il a vu quelque chose, alors ce doit être juste, non ?
Puis, comme par miracle, les nuages s’ouvrent soudainement, le soleil parvient à briller à travers l’ouverture, non pas sur une grande surface, mais assez pour voir le sol devant nous d’une manière beaucoup plus claire. Et, pour un bref instant, un scintillement de lumière au loin et puis un deuxième, ça pourrait être le signal que l’on cherche, mais il n’y a pas de fumée noire….

Il ne nous faut que quelques minutes pour nous approcher de la zone où nous avons vu la lumière et oui, c’est la piste d’atterrissage que nous recherchions désespérément depuis une heure, nous pouvons maintenant voir les véhicules en attente et la signalisation avec des miroirs ou des morceaux de verre. Nous atterissons peu de temps après et pas une minute trop tôt, car dès que nous sommes immobiles, je dois me précipiter hors de l’avion, le mal du voyage a eu raison de moi…
Une fois tous sur le plancher des vaches et salutations avec Michel et sa partenaire accomplies, la question inévitable est soulevée : “Pourquoi n’avez-vous pas allumé le pneu ?”

“Eh bien, hum”, dit Michel, “nous avions oublié de prendre des allumettes et comme nous avons entendu le bruit de l’avion peu après être arrivés ici, nous avons pensé qu’il n’y avait pas le temps ou le besoin de retourner à Kisenge (à environ 10 minutes de route de la piste) pour récupérer les allumettes”. “Alors, depuis combien de temps êtes-vous ici ?” Je demande. “Un peu plus d’une heure” dit Michel…..
Je ne peux m’empêcher de penser que nous aurions pu être sur le sol il y a une heure , une éternité, si nous avions reçu un signal de fumée. Cela nous aurait évité le stress de rencontrer l’armée de l’air angolaise et peut-être que je n’aurais pas vidé mes tripes à l’arrivée…. juste à cause d’allumettes oubliées. Peut-être aurions-nous du être fumeurs après tout ?

Je ne me considère pas comme une personne violente, mais j’ai peut-être, brièvement, été à deux doigts de déroger à mes principes une fois les effets du mal de voyage estompés, heureusement pour mon Karma, à ce moment-là nous en étions à rire de l’expérience…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Papillons – Butterflies

English version below

Chaque année, à cette saison-ci nous sommes envahis par des milliers de papillons qui annoncent le début de la saison sèche. Les papillons sont arrivés en masse, principalement des papillons dont les ailes ont une couleur bleu-vert très pâle avec des bords et quelques taches brun foncé presque noir, mais il y a aussi quelques papillons un peu plus petits dont les ailes ont une couleur orange vive bordées de noir.

Les années précédentes nous voyions passer les papillons par milliers dans le ciel pour une destination connue d’eux seuls, mais cette fois-ci ils sont beaucoup moins nombreux dans le ciel et viennent se poser u peu partout, y compris sur notre terrasse et sur le pas de notre porte.  Il faut dire que cette année est atypique car les “pluies de séparation” comme les locaux nomment les dernières pluies avant la saison sèche sont particulièrement abondantes et fréquentes, ce qui empêche peut-être les lépidoptères de poursuivre leur migration habituelle.

Grâce à toutes les fleurs dans le jardin nous avons de papillons toute l’année, mais en petite quantité comparé au déluge qui affecte la plantation en ce moment. Gros ou petits il y a des papillons de toutes les sortes, dont certains assez gros qui ressemblent très fortement à des oiseaux mouches (bien que beaucoup moins colorés) et comme ces oiseaux vont de fleur en fleur où ils sucent le nectar en faisant du vol stationnaire devant chaque fleur.

Les pluies abondantes persistantes ont du bon et du moins bon. Le côté positif est que le palmier est avant tout une plante qui aime un apport d’eau fréquent et abondant, ce qui fait que les pluies généreuses qui baignent la plantation pour le moment sont très positive pour la croissance et la production des palmiers et pour preuve nous arrivons à extraire plus de 25% d’huile de nos régimes. Dés l’entrée en saison sèche cette teneur en huile va baisser significativement, pouvant même frôler les 18-19%, mais la productivité moyenne reste très honorable et supérieure à toutes les autres cultures oléifères.

Le côté moins positif concerne nos routes, car il est impossible de faire des travaux de remise en état car cela ameublit le sol qui est alors encore plus sensible à l’érosion si une pluie se manifeste peu de temps après. Nous attendons donc patiemment que la saison sèche s’installe vraiment pour remettre nos routes en état, dont certaines ne sont actuellement plus praticables, même avec nos gros camions russes 4×4 ou même 6×6 et certainement pas avec des tracteurs remorquant 6-7 tonnes de régimes. En voiture il faut choisir son itinéraire de manière judicieuse pour ne pas se retrouver coincé, mais parfois malgré les précautions il faut sortir la pelle et dégager la voiture qui se retrouve généralement coincée au niveau du chassis à cause des ornières trop profondes. Par prudence j’ai deux pelles et une machette dans ma voiture et je puis confirmer qu’elles ont déjà beaucoup servi.

L’avantage du sol sableux qui prévaut dans notre concession est que le sol se ressuie assez rapidement et généralement il n’y a pas de problèmes d’eau et de boue qui perdure au-delà d’un jour sur les routes. Le lendemain d’une pluie je peux donc circuler à vélo sans trop de problèmes, même si quelques passages un peu plus riches en limon ou argile peuvent créer des grandes mares plus persistantes où j’espère chaque fois qu’il n’y a pas un grand trou au milieu dont j’aurais oublié l’existence.

Malgré les précipitations significatives, le niveau du Kasaï commence à baisser, ce qui laisse supposer que si la saison sèche tarde à s’installer chez nous, dans les bassins versants des affluents du Kasaï et en amont de Mapangu les pluies se font moins abondantes. La loi de la vexation fait que dans les mois qui viennent notre production va plus que quadrupler car 60% de la production est récoltée entre mi-juin et mi-septembre, justement quand le Kasaï est au plus bas et que les barges ont du mal à naviguer à cause du manque de tirant d’eau…

Les barges qui viennent charger notre huile ne montent évidement pas le Kasaï juste pour venir charger notre huile, en fait nous profitons plutôt des barges qui redescendent du port d’Ilebo (en amont de Mapangu) après avoir déchargé leur fret sur des wagons du chemin de fer qui va ensuite les transporter vers l’est en direction du Katanga et de Lubumashi. Alors voilà, pour compliquer la donne, pour le moment il n’y a presque pas de convois de trains qui circulent, probablement à cause de l’état de la voie de chemin de fer et du matériel roulant et de la situation économique moins florissante que précédemment, ce qui veut dire qu’il n’y a pas non plus beaucoup de barges qui redescendent à vide pour charger notre huile…

Evidemment le jardin, maintenant agrémenté en plus de la multitude de papillons, est luxuriant avec toute l’eau qu’il reçoit, nous devons juste le protéger contre les troupeaux de vaches qui divaguent aux environs de la Cathédrale en attendant que la baisse des eaux leur permettent de regagner les pâturages qui poussent sur les bancs de sable pendant la saison sèche.

Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant, comme d’habitude,  recevoir de vos nouvelles aussi,

Marc & Marie-Claude

Every year around this time of the year we are invaded by thousands of butterflies announcing the beginning of the dry season. The butterflies have arrived en masse, mainly butterflies with very pale blue-green wings with dark brown to almost black spots and edges, but there are also a few smaller butterflies with bright orange wings bordered by black.

In previous years we saw thousands of butterflies passing through the sky for a destination known only to them, but this time they are much less numerous in the sky and come to land everywhere, including on our terrace and on our doorstep. It must be said that this year is atypical because the “separation rains” as the locals call the last rains before the dry season are particularly abundant and frequent, which perhaps prevents the lepidopterans from continuing their usual migration.

Thanks to all the flowers in the garden we have butterflies all year round, but in small quantities compared to the flood that is affecting the plantation at the moment. Large or small there are butterflies of all kinds, some of which are quite large and strongly resemble hummingbirds (although much less colourful) and like these birds go from flower to flower where they suck nectar by hovering in front of them.

The persistent heavy rains have good and not so good consequences. The positive side is that the palm tree is above all a plant that likes a frequent and abundant water supply, therefor the generous rains, that bathe the plantation for the moment, are very positive for the growth and production of palm trees and as proof we manage to extract more than 25% of oil from our fruit bunches. However, as soon as the dry season starts, this oil content will drop significantly, even approaching 18-19%, but average productivity remains very honourable and higher than all other oil crops.

The less positive side concerns our roads, because it is almost impossible to do any significant repair works as these loosen the soil which is then even more sensitive to erosion if rain comes soon after. We are therefore patiently waiting for the dry season to really set in, in order to rehabilitate our roads, some of which are no longer practicable, even with our large Russian 4×4 or even 6×6 trucks and certainly not with tractors towing 6-7 tons of fruit bunches. In a car you have to choose your route wisely so as not to get stuck, but sometimes despite precautions you have to take out the shovel and free the car which usually gets stuck because of too deep ruts. As a precaution I have two shovels and a machete in my car and I can confirm that they have already been used a lot.

The advantage of the sandy soil that prevails in our concession is that the soil dries up fairly quickly and generally there are no water and mud problems that persist on the roads a day later. The day after a rain I can ride a bike without too many problems, even if a few passages, a little richer in silt or clay, can create large more persistent water pools, where I hope every time there is not a big hole in the middle.

Despite the significant rainfall, the Kasai level is beginning to fall, which suggests that if the dry season is slow to settle here, in the watersheds of the Kasai tributaries and upstream from Mapangu the rains are less abundant. The Murphy’s law means that while in the coming months our production will more than quadruple because 60% of the production is harvested between mid-June and mid-September, this is precisely when the Kasai is at its lowest and the barges have trouble cruising because of the lack of draught.

The barges that come to load our oil obviously do not go up the Kasaï just to come to load our oil, in fact we rather take advantage of the barges that come down from the port of Ilebo (upstream from Mapangu) after having unloaded their freight on railway wagons which will then transport them towards the east towards Katanga and Lubumashi. So, to complicate things, at the moment there are hardly any train convoys running, probably because of the state of the tracks and the rolling stock and the less flourishing economic situation than before, which means that there are not many barges coming down to take our oil either…

Of course the garden, now adorned with the multitude of butterflies, is lush with all the water it receives, we just have to protect it from the herds of cows wandering around the Cathedral until the river water level drops to allow them to return to the pastures that grow on the sandbanks during the dry season.

We wish you a very good week and hope, as usual, to hear from you also,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Différents Tons d’Afrique – Various Shades of Africa

Version française plus bas

Here we are, back in Mapangu, after a very busy holiday that took us to Belgium, London, Belgium again, France (Normandy, Cassis and Normandy again), Belgium again, Switzerland and finally Belgium again. Before starting our tour of Europe, Marc spent a week in Nigeria to visit another plantation in order to share best practices between Brabanta and Okomu.

In total we have been away from our home for almost 6 weeks, during which time we did not find the time or inspiration to write much on this site. Although we have only returned yesterday to Mapangu, we though you might be interested to read about some observations from Nigeria and key happenings during the past month and a bit.

Of course the highlight of our holidays was to see and hold our grand-daughter for the first time, catch up with the happy parents and uncle (i.e. our lovely children) and see our parents, siblings and close friends, albeit for a much too short time.

Getting back to the start of our holidays, although not quite as complicated as getting in and out of Mapangu, travelling to the Okomu plantation, which is located next to the national park of Okomu in the Edo State, takes a rather impressive number of flights:
– Mapangu to Kinshasa
– Kinshasa to Lome
– Lome to Lagos
– Lagos to Benin City
The rest being covered in a few hours by car on rather good roads (compared to the Congolese ones that is).

The Okomu plantation is much larger than Brabanta’s (about 5 times the size) and includes both oil palm and rubber, but being mostly on flatter land it does not have the amazing vistas that we get at Brabanta. The drive from Benin City to the plantation is itself an eye opener because the road took us through one of the market areas of the city where stalls seem to be grouped by corporations going from clothing and textiles, to pots and pans, electronics (probably from China) and food. The food stalls offer a mixture of dry and fresh foods, including large cages filled with chicken, ducks, goats and … dogs, leaving no doubt that the 10-15 dogs packed in a cage are there to be bought for food rather than company.

Along the tarred road taking us towards the plantation we cross a lot of traffic and see a lot of cars parked near the houses along the way, suggesting a much wealthier state than our part of Africa. All but a very few of the cars are Audis from various ages, but generally well maintained (again, in comparison with the cars seen on the roads of Congo). Because of a potential risk of kidnapping, all expats and visitors in particular have to be escorted by an armed guard whenever they travel outside the residential areas of the plantation. At the airport of Benin City we (there were other visitors in the plane going to Okomu) were expected by a driver and armed guard (in fact an army red beret) to take us to the plantation. The presence of a guard includes the walking visits through the plantation, which obviously gives an odd feeling when walking through the quietness of a plantation and having a military armed with a machine gun following a few paces behind.

Many of the expatriates on the plantation come from Zimbabwe or South Africa, which means that besides English, the prevailing common language, at social events there are groups discussing matters in Afrikaans, not unfamiliar and quite understandable for someone coming from Antwerp. In fact for security reasons the plantation employs a group of South African “security” staff whose curriculum is rather interesting with some having worked alongside Bob Denaere, Charles Taylor, done time in Afganistan and Iraq, etc., definitely not the standard expat that we have in Congo.

Okomu sees quite a number of visitors coming by and is organised in consequence. In fact during my visit there was a consultant from a major tire manufacturer touring the plantation to advise on rubber quality issues, there was an IT specialist dealing with the CCTV and security set-up of the compounds and a commercial officer from the head quarters in Switzerland, plus some visitors I was not introduced to or cannot remember precisely. All the visitors are accommodated in two guest houses located across from a club house with swimming pool and gym (in addition to a bar of course). A staff of cooks and house keepers makes sure that every visitor is housed and fed according to his specific needs, which means that the meals served where adapted to the preference of the individual visitor.

Being located next to a national park, it is not unusual to see a lot more wild life in the plantation than we have at Brabanta, although during my short stay I only got to see a few monkeys crossing the road in front of us.

The plantation is huge and in order to reach some of the more recent extensions it takes about two and a half hours driving, in part on busy highways, which means that staff working there only come to the main part of the plantation once every week or two and otherwise live in relative isolation, although the facilities are rather impressive with all the amenities that are required to live comfortably. In terms of housing I was surprised to see that the housing of workers are much smaller than those we provide to our staff, but on the other hand are much more luxurious with fully equipped kitchen, bathroom, etc. A key difference is also in the fact that all housing estates are connected to the national power grid and people are used to have (even though not very reliable) electric power at home, compared to a flash light or at best a small solar panel in most houses in Mapangu.

The return flight to Belgium, via Kinshasa, took one more leg as I had to make a stop over in Accra in addition to the ones listed above, but rather than flying back to Mapangu took a slightly longer flight to Brussels.

During our holidays in Europe, activities and events in Mapangu did not stop. One spectacular event was a crane falling of the low loader in the middle of a village, but fortunately without any casualties, because the driver had forgotten to secure the crane on the truck with the usual chains. To add an additional layer of stupidity (sorry for the strong word) the driver returned to the garage with his truck to load a bulldozer in order to put the crane back on its tracks and… did not secure the bulldozer on the truck either… fortunately it did not quite fall off the truck this time, but had to be pulled back to safety by another bulldozer…

Another spectacular event was provoked by my driver, who decided to take the car from the mission that (for security reasons) remains parked in our facilities and somehow managed to flip it over twice on a straight line in the middle of a village. There again we were fortunate because the car stopped just short of a toddler that was playing on the side of the road, although the driver had to be taken to hospital to stitch some bad cuts. Needles to say that due to a combination of unauthorised use of the car and excessive speed the driver is no longer in service of the company…

Otherwise all is well at home, we have found our staff and animals all in good health and spirit and fortunately (in part thanks to the abundant rains of the past months) plenty of vegetables in the garden.

We look forward hearing from you and wish you well until next week.

Warm regards,

Marc & Marie-Claude

Nous voici de retour à Mapangu après des vacances très occupées qui nous ont menées en Belgique, à Londres, en Belgique, en France (Normandie, Cassis et Normandie), en Belgique, en Suisse et enfin à nouveau en Belgique après un court sejour en Normandie pour fermer la maison.
Avant de commencer notre tour d’Europe, Marc a passé une semaine au Nigeria pour visiter une autre plantation afin de partager les meilleures solutions pratiquées entre Brabanta et Okomu.

Au total, nous avons été loin de chez nous pendant près de 6 semaines, période pendant laquelle nous n’avons pas trouvé le temps ou l’inspiration pour écrire beaucoup sur ce site. Bien que nous ne soyons revenus qu’hier à Mapangu, nous avons pensé que vous seriez intéressés à lire quelques observations du Nigeria et des événements clés du mois et quelques jours passés.

Bien sûr, le point culminant de nos vacances a été de voir et de tenir notre petite-fille pour la première fois, de passer du temps avec les heureux parents et oncle (c’est-à-dire nos adorables enfants) et de voir nos parents et le plus de frères sœurs et amis proches posssible, même pour un temps beaucoup trop court…

Pour en revenir au début de nos vacances, bien que cela ne soit pas aussi compliqué que d’entrer et de sortir de Mapangu, se rendre à la plantation d’Okomu, qui est située à côté du parc national d’Okomu dans l’État d’Edo, prend un nombre non négligeable de vols :
De Mapangu à Kinshasa,
De Kinshasa à Lomé,
De Lomé à Lagos,
De Lagos à Benin City
Le reste du voyage étant effectué en quelques heures de voiture sur des routes plutôt bonnes (par rapport aux routes congolaises).

La plantation d’Okomu est beaucoup plus grande que Brabanta (environ 5 fois la taille) et comprend à la fois du palmier à huile et du caoutchouc, mais étant surtout sur des terres plus plates, elle n’a pas les vues spectaculaires dont nous jouissons à Brabanta. Le trajet de Benin City à la plantation est assez intéressant parce que la route nous fait traverser l’un des marchés de la ville où les étals semblent être regroupés par corporations allant de l’habillement et du textile, aux casseroles et poêles, à l’électronique (probablement de Chine) et à la nourriture. Les stands de nourriture offrent un mélange d’aliments secs et frais, y compris de grandes cages remplies de poulets, de canards, de chèvres et de… chiens, ne laissant aucun doute que les 10-15 chiens regroupés dans une cage sont là pour être achetés pour la consommation plutôt que pour la compagnie.

Le long de la route goudronnée qui nous emmène vers la plantation, nous croisons beaucoup de trafic et voyons beaucoup de voitures garées près des maisons le long du chemin, ce qui suggère un état beaucoup plus riche que dans notre partie de l’Afrique. Presque toutes les voitures sont des Audis d’âges différents, mais généralement bien entretenues (encore une fois, en comparaison avec les voitures vues sur les routes du Congo). En raison d’un risque potentiel d’enlèvement, tous les expatriés et visiteurs en particulier doivent être escortés par un garde armé lorsqu’ils se déplacent en dehors des zones résidentielles de la plantation. A l’aéroport de Benin City nous (il y avait d’autres visiteurs dansl’avion venant de Lagos) étions attendus par un chauffeur et un garde armé (en fait un béret rouge de l’armée) pour nous emmener à la plantation. Les visites à pied sur le terrain recquièrent aussi la présence d’un militaire armé d’une mitrailleuse à l’arrière garde, ce qui donne évidemment un sentiment étrange lors d’une marche dans le calme d’une plantation.

Beaucoup d’expatriés à Okomu viennent du Zimbabwe ou d’Afrique du Sud, ce qui signifie qu’en plus de l’anglais, la langue commune dominante, lors d’événements sociaux, il y a des groupes de discussion en afrikaans, ce qui n’est pas surprenant et tout à fait compréhensible pour quelqu’un venant d’Anvers. En fait, pour des raisons de sécurité, la plantation emploie un groupe de personnel de “sécurité” sud-africain dont le curriculum est plutôt intéressant, certains ayant travaillé aux côtés de Bob Denaere, Charles Taylor, fait du temps en Afghanistan et en Irak, etc, certainement pas l’expat standard que nous avons au Congo.

Okomu voit passer un grand nombre de visiteurs et s’organise en conséquence. En fait, lors de ma visite, il y avait un consultant d’un grand fabricant de pneus qui faisait le tour de la plantation pour donner des conseils sur les questions de qualité du caoutchouc, il y avait un spécialiste informatique qui s’occupait de la vidéo-surveillance et de l’installation de sécurité des complexes et un agent commercial du siège social en Suisse, plus quelques visiteurs auxquels je n’ai pas été présenté ou dont je ne me souviens pas précisément. Tous les visiteurs sont logés dans deux maisons d’hôtes situées en face d’un cercle avec piscine et salle de gym (en plus d’un bar bien sûr). Une équipe de cuisiniers et d’intendants veille à ce que chaque visiteur soit logé et nourri selon ses besoins spécifiques, ce qui signifie que les repas servis ont été adaptés aux préférences de chaque visiteur.

Etant situé à côté d’un parc national, il n’est pas inhabituel de voir beaucoup plus de vie sauvage dans la plantation qu’à Brabanta, bien que pendant mon court séjour je n’ai pu voir que quelques singes traverser la route devant nous.

La plantation est immense et pour atteindre certaines des extensions les plus récentes, il faut environ deux heures et demie de route, en partie sur des autoroutes très fréquentées, ce qui signifie que le personnel qui y travaille ne vient à la partie principale de la plantation qu’une fois par semaine au mieux et vit dans un isolement relatif, bien que les installations soient plutôt impressionnantes avec toutes les commodités nécessaires pour vivre confortablement. En termes de logement, j’ai été surpris de voir que les logements des travailleurs sont beaucoup plus petits que ceux que nous fournissons à notre personnel, mais d’autre part sont beaucoup plus luxueux avec cuisine entièrement équipée, salle de bain, etc. Une différence essentielle réside également dans le fait que tous les lotissements sont raccordés au réseau électrique national et que les gens ont l’habitude d’avoir (même si ce n’est pas très fiable) de l’électricité à la maison, par rapport à une lampe de poche ou au mieux un petit panneau solaire dans la plupart des maisons de Mapangu.

Le vol de retour vers la Belgique, via Kinshasa, comportait une étape de plus car j’ai dû faire une escale à Accra en plus de celles énumérées ci-dessus, mais plutôt qu’un vol de retour vers Mapangu j’ai pris un vol légèrement plus long vers Bruxelles.

Pendant nos vacances en Europe, les activités et événements à Mapangu ne se sont pas arrêtés. Un événement spectaculaire a été la chute d’une grue du porte char au milieu d’un village, mais heureusement sans victimes, parce que le conducteur avait oublié de fixer la grue sur le camion avec les chaînes habituelles. Pour ajouter une couche supplémentaire de stupidité (désolé pour le mot fort), le conducteur est retourné au garage avec son camion pour charger un bulldozer afin de remettre la grue sur ses chenilles et…. n’a pas fixé le bulldozer sur le camion non plus… heureusement, il n’est pas tout à fait tombé du camion cette fois, mais a dû être remis en bonne position avec un autre bulldozer…..

Un autre événement spectaculaire a été provoqué par mon chauffeur, qui a décidé de prendre la jeep de la mission qui (pour des raisons de sécurité) reste garée dans nos installations et a réussi à lui faire subir un double tonneau dans une ligne droite au milieu d’un village. Là encore, nous avons eu de la chance parce que la voiture s’est arrêtée juste à côté d’un petit enfant qui jouait sur le côté de la route, bien que le conducteur ait dû être emmené à l’hôpital pour recoudre quelques mauvaises plaies. La combinaison d’une utilisation non autorisée de la voiture et d’une vitesse excessive, fait que ce chauffeur n’est plus au service de l’entreprise…..

Sinon, tout est bien à la maison, nous avons trouvé notre personnel et les animaux en bonne santé et bonne forme et heureusement (en partie grâce aux pluies abondantes des derniers mois) beaucoup de légumes dans le jardin.

Nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles et vous souhaitons bonne chance jusqu’à la semaine prochaine.

Meilleures salutations,

Marc et Marie-Claude