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Transit

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Cette semaine s’est principalement déroulée dans des hôtels et/ou logements temporaires car depuis mardi nous avons quitté la plantation pour vaquer à d’autres occupations avant de nous retrouver en Europe pour les vacances. Nous avons profité de notre avion mensuel pour voyager de Mapangu à Kinshasa où nous avons, comme d’habitude maintenant, élu résidence au Cercle Elais qui nous réserve le même studio à chacun de nos passages.

La semaine a été consacrée en grande partie à rendre visite à divers fournisseurs et clients dans la recherche continue de solutions plus efficaces à nos multiples problèmes de logistique, approvisionnements, vols, et tout le reste. La solution idéale n’est pas encore trouvée et généralement chaque pas en avant fait découvrir d’autres écueils auxquels nous n’avions pas (encore) pensé, mais au moins cela nous garde bien occupés. Le grand souci pour le moment est l’importation frauduleuse d’huile de mauvaise qualité en provenance de l’Asie qui, même si elles ont le mérite d’offrir des produits à des prix plus abordables à la population, menacent l’existence des raffineurs locaux. Evidemment s’il n’y a plus de raffineurs locaux nous perdons la possibilité de vendre notre huile en gros et devrions développer toute une nouvelle activité de commercialisation pour arriver à écouler notre production.

Nous avons, dans le passé, fait des essais de vente d’huile en bidons directement aux ménagères, pensant ainsi obtenir des revenus plus intéressants. Mais c’est sans compter toute la logistique que cela implique car il faut d’abord acheminer les bidons vides jusqu’à la plantation et puis une fois que ceux-ci sont remplis et étiquetés il faut les acheminer vers les marchés et les vendre, donc développer tout un réseau de grossistes et détaillants qui doivent chacun faire leur marge. Certains petits malins ont du reste profité de l’arrêt de nos activités de détaillants (qui nous coûtaient plus qu’ils nous rapportaient) pour reprendre le réseau de distribution et surtout la marque que nous avions créé. Le fait d’avoir repris notre marque ne pose pas un réel problème, si ce n’est qu’ils ont également gardé l’origine (Mapangu) alors que l’huile utilisée ne vient pas de chez nous et surtout est de qualité bien inférieure… Enfin juste pour illustrer que nous ne manquons pas d’occupations même dans des domaines que nous pensions avoir mis de côté.

En transit donc.

Marie-Claude a passé deux jours avec moi à Kinshasa en attendant la possibilité de prendre un vol sur Bruxelles (ah oui, les autorités congolaises ont réduit la fréquence des vols sur Bruxelles de 7 à 4 comme mesure punitive contre les sanctions politiques. Quelqu’un à juste oublié de leur dire que SN Brussels était maintenant entièrement aux mains de Lufthansa et de plus la fréquence de 4 vols par semaine permet de mieux remplir les avions, rendant la destination donc plus rentable…). Donc Marie-Claude a dû patienter jusque jeudi soir avant de pouvoir rentre à Bruxelles et voir tout le monde et en particulier notre petite fille Lynn.

De mon côté, ce matin j’ai voyagé de Kinshasa à Lagos (via Lomé au Togo) pour continuer ma route demain sur Benin City afin d’aller visiter une autre plantation du groupe, Okomu, et y glaner des choses que nous pourrions faire à Brabanta pour fonctionner plus efficacement. C’est donc depuis un hôtel à Lagos (Nigeria) que je vous écris ces quelques nouvelles. L’aéroport de Kinshasa est un paradis comparé à celui de Lagos, où il y a des files et des contrôles de tous les côtés, des indications erronées (ou parfois pas) mais qu’il faut respecter pour ne pas se faire remettre à sa place. Je suis arrivé ici sans visa (enfin avec un visa à retirer à l’arrivée) et dans la salle où le visa est donné il devait y avoir un avion entier de chinois dans la même situation que moi… Il y avait une montagne de passeports sur le bureau du préposé qui avait beaucoup de mal à retrouver le propriétaire des différents documents amassés devant lui, mais par miracle un moment donné il y a un officier qui s’est mis à appeler « Michael », « Michael », ne voyant personne réagir et comme il était peu probable qu’un des milliers de chinois dans la salle réponde à ce nom, je me suis avancé et « oh surprise » c’était bien mon passeport que le préposé essayait de réunir avec son propriétaire. Il avait décidé d’ignorer « Marc » ou « van Strydonck » pour se concentrer sur mon deuxième prénom « Michel », l’important est que j’ai pu récupérer mon passeport avec un visa dedans !

Après une petite semaine dans la plantation d’Okomu je ferai le voyage dans le sens inverse, mais un collègue rencontré à l’aéroport en arrivant m’a rassuré qu’au retour c’était parfois moins compliqué. Je me réjouis !

Je vous raconterai, peut-être, comment se sera passée ma visite nigériane, mais en attendant nous vous souhaitons de très joyeuses fêtes de Pâques.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Gingembre des pauvres – Poor men’s ginger

Mapangu airport

This week took place mainly in hotels and/or temporary lodgings because since Tuesday we left the plantation to go to other occupations before finding ourselves in Europe for the holidays. We took advantage of our monthly plane to travel from Mapangu to Kinshasa where we have, as usual now, elected residence at the Cercle Elais which reserves the same studio for us each time we visit.

Much of the week was spent visiting various suppliers and customers in the ongoing search for more effective solutions to our multiple problems of logistics, supplies, flights, and everything else. The ideal solution has not yet been found and generally every step forward reveals other pitfalls that we hadn’t (yet) thought of, but at least it keeps us busy. The great concern at the moment is the fraudulent importation of poor quality oil from Asia which, although they have the merit of offering products at more affordable prices to the population, threaten the existence of local refiners. Obviously if there are no more local refiners we lose the possibility to sell our oil in bulk and should develop a whole new marketing activity to be able to sell our production.

In the past, we have tried to sell oil in cans directly to housewives, thinking in this way of obtaining more interesting incomes. But that doesn’t include all the logistics involved because you first have to get the empty cans to the plantation and then once they are filled and labelled you have to get them to the markets and sell them, so you have to develop a whole network of wholesalers and retailers who each have to make their own margin. Some smart guys took advantage of the cessation of our retail activities (which cost us more than they brought us back) to take over the distribution network and especially the brand we had created. The fact of having taken back our brand does not pose a real problem, if it is not that they also kept the origin (Mapangu) whereas the oil used does not come from home and especially is of much inferior quality… Finally just to illustrate that we do not lack occupations even in fields that we thought to have put aside.

About transit then.

Marie-Claude spent two days with me in Kinshasa while waiting for the possibility of taking a flight to Brussels (yes, the Congolese authorities have reduced the frequency of flights to Brussels from 7 to 4 as a punitive measure against political sanctions. Someone just forgot to tell them that SN Brussels was now entirely in Lufthansa’s hands and moreover the frequency of 4 flights a week makes it easier to fill the planes, thus making the destination more profitable…). So Marie-Claude had to wait until Thursday evening before she could return to Brussels and see everyone and in particular our grand-daughter Lynn.

For my part, this (Sunday) morning I travelled from Kinshasa to Lagos (via Lomé in Togo) to continue tomorrow to Benin City to visit another plantation of the group, Okomu, and glean things we could do in Brabanta to function more efficiently. So it is from a hotel in Lagos (Nigeria) that I write these few short notess. Kinshasa airport is a paradise compared to Lagos airport, where there are queues and controls everywhere, erroneous indications (or sometimes not) but that you have to respect to avoid being told off. I arrived here without a visa (in fact with a visa to be collected on arrival) and in the room where the visa is given there must have been a whole plane of Chinese in the same situation as me… There was a mountain of passports on the desk of the attendant who had great difficulty finding the owner of the various documents collected in front of him, but miraculously at one point there was an officer who started calling “Michael”, “Michael”, seeing no one reacted and as it was unlikely that one of the thousands of Chinese in the room would respond to this name, I stepped forward and “oh surprise” it was my passport that the attendant was trying to reunite with its owner. He had decided to ignore “Marc” or “van Strydonck” to focus on my middle name “Michel”, the important thing is that I was able to get my passport back with a visa in it!

After a short week in the Okomu plantation I will make the trip in the opposite direction, but a colleague I met at the airport when I arrived, reassured me that goind the other way (out of the country) it was sometimes less complicated. I’m looking forward to it!

I will tell you, perhaps, how my Nigerian visit went, but in the meantime we wish you very happy Easter holidays.

See you soon,

Marc & Marie-Claude

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Espace Bleu Entre les Nuages – Blue Area Between the Clouds

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Pour changer un peu le format, nous commençons ces nouvelles par une photo qui nous fait très fort penser à la BD “Espace Bleu Entre les Nuages” de Cosey.

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Pour ceux qui ne connaissent pas cet album des aventures de Jonathan, nous vous invitons à le lire, même si cela n’a absolument rien à voir avec l’Afrique ou une plantation.

Cette dernière semaine nous avons eu des ciels absolument extraordinaires avec des couleurs des toutes les sortes entre des nuages dont les tons variaient du blanc le plus pur au noir sombre. Cette semaine nous avons même eu droit à deux superbes arcs en ciel, phénomène que curieusement nous ne voyons pas très souvent ici, probablement parce que quand il pleut, IL PLEUT et ne laisse pas trop de place aux rayons de soleil aussi vaillants soient-ils.

Les récentes pluies ont eu raison d’un des principaux ponts de la plantation que nous avons été obligés de bloquer pour éviter tout risque d’accident, mais cela nous empêche également d’évacuer la production de toute la partie de la plantation à l’ouest de Mapangu. En catastrophe nous avons donc construit un nouveau pont (provisoire) qui permet aux tracteurs et camions de traverser une ravine de 4-5m de profondeur où s’évacuent toutes les eaux de ruissellement (et toutes les ordures) de la cité de Mapangu. Une cité de 35.000 habitants cela génère beaucoup d’eau et beaucoup de crasses.

Pour essayer de palier à ce problème qui ne fait que s’accentuer, hier nous avons eu une réunion avec le chef de secteur (l’équivalent du Maire de Mapangu) pour essayer de résoudre le problème à sa source en créant des déviations et des drains en amont de la cité et ainsi, d’une part, préserver les rues de la cité qui deviennent sinon impraticables à cause des crevasses qui font parfois plusieurs mètres de profondeur et, d’autre part, protéger notre pont et lagunes qui se trouvent en contre-bas de la cité. Nous essayons également de convaincre nos travailleurs et la population de Mapangu de ne pas jeter leurs détritus n’importe où, mais de faire un tri entre les matières compostables et le reste et d’essayer de brûler les détritus non compostables dans une fosse à défaut de pouvoir les recycler ou traiter. Ce n’est pas idéal mais cela a le mérite de ne pas envoyer tous les plastiques dans la rivière et donc vers l’océan, mais c’est loin d’être une bataille gagnée car même au niveau de nos bureaux et usine il n’est pas rare que je doive faire remarquer aux travailleurs que les plastiques jetés au sol ne sont pas acceptables et si je ne fais pas attention ils vont simplement les jeter dans la ravine pour en être débarrassé.

Parlant de déchets, il y a un mystère que nous n’avons pas encore élucidé et qui concerne les piles. La consommation de piles de toutes sortes, mais surtout les grosses piles pour lampes de poche, est énorme car outre le fait que c’est la seule source de lumière pour la majorité de la population locale, elles sont de qualité très médiocre et ont une durée de vie qui dépasse guère les quelques jours. Il y a donc des milliers de piles (non rechargeables) qui sont jetées tous les jours et pourtant je n’ai encore jamais vu une pile abandonnée parmi les déchets et il est certain qu’ici il n’y a aucun service de recyclage. Où sont donc toutes les piles usagées? Lorsque nous posons la question à nos travailleurs ils nous disent qu’ils les jettent, mais contrairement à toutes les autres crasses qui jonchent les chemins, bords de plantation et ravines, pas de piles… peut-être que leur poids fait qu’elles s’enfoncent tout de suite dans le sable?

Outre les ciels particulièrement beaux ces jours-ci, c’est aussi la semaine des sorties de route de nos engins, un de nos chauffeurs à réussi à dévier son tracteur et sa charge de 10 tonnes de régimes dans les marais alors qu’il se trouvait sur une route en ligne droite bien plane… soit-disant un problème de direction. Un autre chauffeur, ne voulant pas rouler dans une petite flaque d’eau (peut-être parce que les chauffeurs sont responsables de la propreté de leurs engins) s’est retrouvé avec une roue dans le vide dans les terrasses, mais heureusement il n’est pas descendu plus bas… Enfin un des nos camions a décidé des descendre dans une petite route en pente alors que ses freins ne marchaient pas bien en faisant confiance à son frein moteur… et a fini dans le décor. Heureusement il n’y a pas eu de blessés ou de casse donc nous devons avoir une très bonne étoile qui veille sur nous.

Après-demain nous quittons Mapangu pour près d’un mois et demi, dont environ un mois de vacances en Europe pour Marc qui doit d’abord faire une mission au Nigeria et qui devra également consacrer quelques jours au conseil d’administration de Brabanta qui risque de tomber au milieu des vacances. En prévision de notre départ nous avons fait passer Makala au coupe-tifs et avons donné vaccins et traitements anti-parasitaires à nos poilues.

Vous aurez donc peut-être encore un ou deux compte-rendus de nos aventures hors Mapangu les semaines qui viennent, mais après cela il y aura une pause jusqu’à la mi-mai, sauf évidemment si nous ne trouvons rien à faire pour nous occuper pendant les congés. Nous espérons malgré tout continuer à recevoir de vos nouvelles.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

To change the format a somewhat, we start this posting with a photo that reminds us very much of Cosey’s “The Blue Space Between the Clouds” comic strip.

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For those who don’t know this album of Jonathan’s adventures, we invite you to read it, even if it has absolutely nothing to do with Africa or a plantation.

This last week we had absolutely extraordinary skies with colors of all kinds between clouds whose tones varied from the purest white to dark black. This week we even had two superb rainbows, a phenomenon that curiously we do not see very often here, probably because when it rains, IT FLOWS and does not leave too much room for the rays of sun however valiant they may be.

The recent rains have wiped out one of the plantation’s main bridges, which we have had to block to avoid any risk of accidents, but this also prevents us from evacuating production from the entire part of the plantation west of Mapangu. As an emergency solution we built a new bridge (temporary) that allows tractors and trucks to cross a ravine that is 4-5m deep, where all runoff water (and garbage) from the city of Mapangu seems to concentrate. A city of 35,000 inhabitants generates a lot of water and a lot of dirt.

In an attempt to address this growing problem, yesterday we had a meeting with the area chief (the equivalent of the Mayor of Mapangu) to try to solve the problem at its source by creating diversions and drains upstream from the city, on the one hand, to preserve the streets of the city which otherwise become impassable because of the crevasses which are sometimes several meters deep and, on the other hand, to protect our bridge and lagoons which are below the city. We are also trying to convince our workers and the people of Mapangu not to dump their garbage just anywhere, but to sort out the compostable materials and try to burn the non-compostable garbage in a pit because we cannot recycle or treat it. It is not ideal, but it has the merit of not sending all the plastics into the river and therefore towards the ocean. It is far from being a won battle because even around our offices and factory it is not unusual to have to point out to workers that plastics thrown on the ground are not acceptable, however if I am paying attention they will simply throw them into the ravine to be rid of them.

Speaking of waste, there is a mystery about batteries that we have not yet solved. The consumption of batteries of all kinds, but especially large batteries for flashlights, is enormous because besides the fact that it is the only source of light for the majority of the local population, they are of very poor quality and have a life span that hardly exceeds a few days. So there are thousands of batteries (non-rechargeable) that are thrown away every day and yet I have never seen a battery abandoned among the waste and there is no recycling service here for sure. Where are all the used batteries? When we ask our workers the question, they tell us that they throw them away, but unlike all the other dirt that litters the paths, plantation edges and ravines, no batteries… maybe their weight makes them sink immediately into the sand?

In addition to the particularly beautiful skies these days, it is also the week for our vehicles to veer off the road, one of our drivers succeeded in diverting his tractor and his load of 10 tons of regimes in the swamps whereas he was on a road in a very plane straight line… supposedly a problem with his steering…. Another driver, not wanting to drive in a small puddle of water (perhaps because the drivers are responsible for the cleanliness of their machines) found himself with a wheel in the void above the terraces, but fortunately he did not go lower… Finally one of our trucks decided to go down a small sloping road while its brakes were not working well by trusting its engine brake… and ended up in the scenery. Fortunately there were no injuries or irreparable damage so we must have a very good star watching over us.

The day after tomorrow we leave Mapangu for nearly a month and a half, including about a month’s vacation in Europe for Marc, who must first go on a mission in Nigeria and who will also devote a few days to the board of directors of Brabanta which is likely to happen in the middle of the holidays. In preparation for our departure we gave Makala a good hair cut and gave vaccines and anti-parasite treatments to both our hairy friends.

So, you may still have one or two reports of our adventures outside Mapangu in the coming weeks, but after that there will be a break until mid-May, unless of course we can’t find anything to do during the holidays. Nevertheless, we hope to continue to hear from you.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Qu’est-ce qu’on Mange? – What are we Eating?

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En théorie, pour peu qu’il y ait l’eau nécessaire, ici il est possible de faire pousser presque tout pendant toute l’année. Enfin tout ce qui ne demande pas une saison froide comme les choux-fleurs, pois mange-tout, pommes de terre, fruits rouges ou pommes et poires, mais il y a d’autres plantes qui poussent ici que nous n’aurions pas dans les contrées tempérées, donc cela se compense.

Vous pourriez vous demander de quoi est fait notre alimentation quotidienne et en fait il n’y a pas une énorme différence avec ce que nous aurions sur notre assiette en Europe, avec toutefois des petites variances.

Tous nos petits déjeuners commencent par des fruits frais, généralement papaye, ananas ou fruits de la passion qui sortent tous de notre jardin. Il n’y a pas toujours les trois et parfois nous avons aussi de goyaves, des pamplemousses ou des avocats et nous avons aussi une bonne production de bananes dans le jardin, dont des bananes rouges (favorites de Marie-Claude) qui goûtent un petit peu la framboise.

Les œufs, généralement mangés à la coque ou (le dimanche en particulier) en omelette ou pochés (technique que Marie-Claude maîtrise parfaitement depuis quelque temps) proviennent généralement de nos poules ou de nos pintades (selon la production du moment). Ce matin c’étaient des œufs pochés sur un lit d’épinards étuvés (aussi du jardin) avec un petit reste de saumon fumé (pas du jardin celui-là). Comme vous le savez de nos récits précédents, le pain est fait maison avec de la farine bise d’une minoterie locale (qui importe le blé) et de la levure séchée, dans lequel nous rajoutons généralement soit des graines de coucourdes, des noix ou des noisettes. Pour ceux qui le souhaitent il y a aussi du yaourt fait maison, mais à base d’ingrédients (poudre de lait) importée car nos vaches locales ne produisent rien, juste ce qu’il faut pour nourrir leur veau. Il est possible de traire les vaches d’ici, mais il ne faut pas espérer beaucoup plus qu’un litre de lait et pour l’obtenir il faut tromper la vache en s’assurant que le veau soit perçu comme étant le consommateur (il doit donc être à côté de la vache traite) sinon il ne sort absolument rien du pis. Enfin, petit luxe occasionnel, nous faisons des croissants (certains au chocolat évidemment) pour ne pas oublier à quoi cela ressemble…

Le café est originaire du Congo (de l’est du pays) mais pour lui donner un goût encore meilleur Marie-Claude fait des mélanges savants avec des cafés importés et, à en croire les papilles gustatives de Marie-Claude et des invités, le résultat est plutôt satisfaisant. Ne me demandez pas à moi car autant je trouve l’odeur du café torréfié délicieuse, une fois passé je trouve le breuvage nettement moins attrayant…

Sur place il est possible de trouver du poisson (pêché dans le Kasaï ou l’un de ses tributaires), surtout en saison sèche et de la chèvre, mouton, cochon, poulet, etc. mais à l’exception du poisson il est généralement fourni sur pied et nous préférons (lâchement) acheter la viande déjà découpée chez un boucher (à Kinshasa), sauf quand il s’agit d’inviter tous les collègues locaux, auquel cas nous demandons au cuisinier de trouver une victime qu’il se chargera de dépecer et cuire selon les goûts du crû. Exceptionnellement nous nous faisons des petites gâteries en faisant venir par exemple du saumon (frais ou fumé) ou des crevettes géantes que nous gardons précieusement au congélateur pour une occasion spéciale.

Pour les desserts il y a évidemment des solutions à base de produits locaux (fruits, œufs, etc.) et nous (c’est un “nous” majestatif car c’est généralement le fruit du travail de Marie-Claude ou les cuisiniers et non le mien) faisons régulièrement du flan au caramel, des salades de fruits et des cakes ou tartes aux fruits, mais pour des occasions spéciales (ou non) c’est le brownie ou (comme ce midi) une tarte tatin aux pommes “astublief” qui agrémente notre quotidien.

Pour les boissons, nous consommons une grande quantité d’eau qui provient d’une source en contre-bas de la Cathédrale et qui nous vient par porteuse d’eau (nous en avons deux qui travaillent pour les maisons de la Cathédrale). L’eau doit être bouillie et nous la filtrons ensuite deux fois pour être 100% surs de ne pas ramasser une crasse par ce biais là. C’est cette même eau filtrée qui servira pour rincer les fruits et légumes (salades en particulier) après les avoir lavé avec une solution de permanganate de potassium, faire les préparations culinaires (y compris thé et café) et pour se rincer la bouche après s’être lavé les dents. Nous fabriquons également du Kombucha, dont la “mère” semble particulièrement apprécier les conditions de Mapangu et dont le résultat est fort apprécié (y compris de nos visiteurs qui souvent ne connaissent pas cette boisson). Et puis il y a les boissons achetées telles que bière (qui vient de diverses brasseries de la RDC ou importées d’Angola), vin (généralement portugais) et les boissons sucrées habituelles (que nous ne gardons que pour les visiteurs).

Le réel luxe ‘importé) que nous nous accordons tous les jours est le chocolat, pur de préférence (surtout pour Marie-Claude), dont nous thésaurisons un stock important et qui fait partie de chaque commande de vivres acheminées avec l’avion affrété tous les mois pour apporter la paie et autres besoins essentiels.

Makala et Griezel partagent la même nourriture, à savoir des croquettes (pour chien) agrémentées de quelques sardines en boîte ou (les jours fastes) d’une partie de boîte de corned beef. Nous en sommes arrivés à la conclusion que c’était la solution la plus économique et surtout que leur nourriture ne serait pas détournée à d’autres “faims” comme cela pourrait être le cas pour du riz quand nous sommes absents. Aucun des deux ne font pitié, donc le système semble fonctionner.

Voilà, ainsi vous savez plus ou moins à quoi vous attendre à table si et quand vous venez nous rendre visite et vous comprendrez que d’un point de vue alimentaire nous ne souffrons pas trop.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

In theory, if there is enough water, almost everything can be grown here all year round. In fact everything that doesn’t require a cold season like cauliflowers, snow peas, potatoes, red fruits or apples and pears, but there are other plants that grow here that we wouldn’t have in temperate regions, which compensates for the missing things

You might wonder what our daily diet is made of and in fact there is not a huge difference with what we would have on our plate in Europe, with however small variances.

All our breakfasts start with fresh fruit, usually papaya, pineapple or passion fruit, which all come from our garden. There are not always all three and sometimes we also have guavas, grapefruits or avocados and we also have good banana production in the garden, including red bananas (Marie-Claude’s favourites) that taste a little like raspberry.

The eggs, usually boiled or (especially on Sundays) in omelets or poached (a technique that Marie-Claude has mastered perfectly for some time) generally come from our hens or guinea fowl (depending on the production of the moment). This morning they were poached eggs on a bed of steamed spinach (also from the garden) with a small remnant of smoked salmon (not from the garden this one). As you know from our previous stories, the bread is homemade from a local flour mill (which imports the wheat) and dried yeast, in which we usually add either pumpkin seeds, nuts or hazelnuts. For those who wish, there is also home-made yoghurt, but made with imported ingredients (milk powder) because our local cows produce nothing, just what they need to feed their calves. You can milk the cows here, but you can’t expect much more than a litre of milk and to get it you have to fool the cow by making sure the calf is perceived as the consumer (so it has to be next to the cow being milked) otherwise nothing comes out of the udder at all. Finally, as an occasional luxury, we make ourselves croissants (some with chocolate) not to forget how they look (and taste) like…

The coffee comes from the Congo (east of the country) but to give it an even better taste Marie-Claude makes clever blends with imported coffees and, according to the taste buds of Marie-Claude and guests, the result is rather satisfying. Don’t ask me because as much as I find the smell of roasted coffee delicious, once brewed I find the beverage much less attractive…

Locally it is possible to find fish (caught in Kasai or one of its tributaries), especially during the dry season and goat, sheep, pig, chicken, etc.. but with the exception of fish it is generally provided on foot and we prefer (cowardly) to buy the meat already cut in a butcher (in Kinshasa). That is, except when we are inviting all the local colleagues, in which case we ask the cook to find a victim whom he will take care of cutting up and cooking according to the tastes of the local consumers. Exceptionally we give ourselves small treats by bringing for example salmon (fresh or smoked) or giant shrimp that we keep carefully in the freezer for a special occasion.

For desserts there are obviously solutions based on local products (fruit, eggs, etc.) and we (it’s a majestic “we” because it’s usually the fruit of Marie-Claude’s work or the cooks and not mine) regularly make caramel flan, fruit salads and fruit cakes or tarts, but for special occasions (or not) it’s the brownie or (like this lunchtime) an apple tatin pie that embellishes our daily menu.

For the drinks, we consume large quantities of water which comes from a spring below the Cathedral and which comes to us by water carrier (we have two ladies working for the houses of the Cathedral). The water must be boiled and we then filter it twice to be 100% sure not to pick up any undesirable something by consuming it. It is this same filtered water that will be used to rinse fruits and vegetables (salads in particular) after washing them with a potassium permanganate solution, to make culinary preparations (including tea and coffee) and to rinse your mouth after brushing your teeth. We also make Kombucha, whose “base” seems to particularly appreciate the conditions in Mapangu and the result of which is greatly appreciated (including by our visitors who often do not know this drink). And then there are the purchased drinks such as beer (which comes from various breweries in the DRC or imported from Angola), wine (usually Portuguese) and the usual sweetened drinks (which we keep only for visitors).

The real (imported) luxury that we grant ourselves every day is chocolate, preferably pure (especially for Marie-Claude), of which we keep a large stock and comes with each order of food transported with the plane chartered every month to bring the pay and other essential needs.

Makala and Griezel share the same food, namely croquettes (for dogs) with a few canned sardines or (on good days) a part of a can of corned beef. We came to the conclusion that this was the most economical solution and especially that their food would not be diverted to other “needs” as could be the case for rice when we are absent. Neither one of them looks pitiful, so the system seems to work.

Now you know more or less what to expect at the table if and when you come to visit us and you will understand that from a food point of view we do not suffer too much.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Small Dry Season

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La petite saison sèche est… très petite. Elle aurait commencé il y a une dizaine de jours, justifiée par le fait qu’il n’était plus tombé de pluies réellement significatives et que la surface du sol était relativement sèche. Tout est relatif car par endroits il y avait encore des vestiges de flaques d’eau sur la route, mais depuis cette nuit il est clair que la période sèche est terminée car nous avons et sommes encore copieusement arrosés au moment où nous rédigeons ces nouvelles et il est donc évident que la sécheresse fut de courte durée.

La période d’accalmie des pluies, même si elle fut courte, nous a quand même permis de remettre certaines routes principales plus ou moins en état, espérons qu’elles auront résisté au déluge de cette nuit et matinée.

Selon les enregistrement des trois dernières années, le mois de mars est généralement le mois le plus pluvieux de l’année, mais ce ne sera peut-être pas le cas cette année car (comme vous le savez de nos récits précédents) depuis le début de cette année nous sommes littéralement inondés avec toutes les conséquences que cela a pour les routes et les ponts. Certains diront que ce sont les effets du réchauffement climatique qui provoquent ces perturbations avec des pluies plus abondantes que normal et surtout des sortes de tornades qui arrachent arbres et toitures. Une partie de la toiture de la Cathédrale a ainsi été arrachée (et remplacée depuis) et même le mât de transmission radio qui se trouve sur notre maison a été malmené (il en a gardé des séquelles car il est maintenant un peu tordu et penché) mais fonctionne à nouveau comme il faut.

En principe toute cette pluie doit être appréciée par nos palmiers car ce sont des plantes qui demandent un apport régulier d’eau et de chaleur et dans certaines plantations on favorise les bas-fonds pour la plantation de palmiers justement pour cela. Le seul bémol, quand il pleut il fait évidemment plus frais, pour le moment nous avons une agréable température de 25° dans la maison, et ça c’est moins favorable pour le palmier à huile. Ceci étant, pour le moment les palmiers sont généralement presque tous chargés de nombreux régimes qui devraient arriver à maturité dans les 4 mois qui viennent et donc nous assurer une belle production si cela continue comme cela.

Pour le moment c’est aussi la saison d’un plus grand choix de fruits, ainsi outre les ananas, bananes et fruits de la passion que nous avons en quasi permanence, pour le moment il y a des pamplemousses, citrons, barbadines et pommes cannelles (pour être honnête, nous avons eu toute une pomme cannelle cette semaine…).

Pour le moment nous avons deux visiteurs à la maison, une experte en génétique du palmier et une autre spécialiste en phytopathologie (maladies des plantes) pour essayer de nous aider à identifier et gérer la maladie qui semble se propager dans notre plantation. Nous espérons que, grâce à leur expertise et aide, nous trouverons le moyen de soigner et de prévenir la maladie, qui affecte quand même déjà une partie importante de la plantation. Cette semaine il y a beaucoup de balades prévues dans les différentes parties de la plantation pour voir les différents stades d’évolution de la maladie qui provoque la pourriture du cœur des palmiers et, si pas soignée à temps, la mort de ceux-ci.

Cette semaine nous avons également accueilli un nouveau collègue, originaire de Madagascar, qui vient épauler notre équipe technique. Cela fait à peine deux ans que nous sommes ici à Mapangu et plus de la moitié des expatriés sont arrivés depuis, les choses changent vite ici!

Quand nous avons des visiteurs, j’ai tendance à négliger un petit peu le vélo car il faut souvent véhiculer tout ce petit monde dans la plantation et ce n’est pas aussi facile et rapide non plus de rejoindre les visiteurs en cours de journée à un endroit précis sans voiture. Il faut dire que ces derniers jours, la petite saison sèche aidant, certains passages de la route étaient devenus très difficiles car le sable fin avait séché suffisamment pour s’y enfoncer et rendre le pédalage assez difficile. Heureusement que j’ai une assistance électrique dans ces cas-là car sinon je crois que je serais obligé de faire une partie de la route à pied, le vélo à la main, pour franchir les zones très sableuses. Dès que j’arrête de faire du vélo quelques jours, la reprise est nettement plus difficile, pas tellement pendant le trajet, mais une fois à destination j’ai l’impression de continuer à perdre des litres d’eau pendant plus d’une heure, ce qui n’est pas toujours très pratique après être arrivé au bureau.

Nous espérons que de votre côté tout va bien et, comme d’habitude, espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

Port de Mapangu – Mapangu Port

Huilerie au démarrage – Mill at start-up

Lunch at th

The short dry season is… very short. It would have started about ten days ago, justified by the fact that there have been no really significant rains since and that the soil surface was relatively dry. Everything is relative because in some places there were still remnants of water puddles on the road. However, as from this night it is clear that the dry period is over because we have and are still watered copiously at the time we write this news and it is obvious that the drought was short-lived.

The period of calm of the rains, even if it was short, still allowed us to put some of the main roads back into more or less in good condition, hopefully they will have withstood the flood of this night and morning.

According to the records of the last three years, March is generally the wettest month of the year, but this may not be the case this year because (as you know from our previous accounts) since the beginning of this year we have literally been flooded with all the consequences for roads and bridges. Some will say that it is the effects of global warming that causes these disturbances, with rains more abundant than normal and especially localised tornadoes tearing up trees and roofs. Part of the roof of the Cathedral has been torn off (now replaced) and even the radio transmission mast on our house has been mishandled (it has kept some after-effects because it is now a little twisted and bent) but is functioning properly again.

In principle all this rain is beneficial for our palm trees because they are plants that require a regular supply of water and warm weather and in some plantations the lowlands are favoured for the planting of palm trees precisely for this reason. The only downside, when it rains it is obviously cooler, for the moment we have a pleasant temperature of 25° in the house, and that is less favorable for the oil palm. That being said, currently the palm trees are generally all endowed with many fruit bunches which should reach maturity in the next 4 months and thus ensure us a good production if it continues like that.

Now it is also the season of a greater choice of fruits, so besides pineapples, bananas and passion fruit that we have almost permanently, at the moment there are grapefruit, lemons, barbadines and cinnamon apples (to be honnest, we had a whole cinnamon apple this week…).

For the moment we have two visitors at home, an expert in palm genetics and another specialist in plant pathology (plant diseases) to try to help us identify and manage the disease that seems to be spreading in our plantation. We hope that, thanks to their expertise and help, we will find a way to cure and prevent the disease, which is already affecting an important part of the plantation. This week there are many walks planned in the different parts of the plantation to see the different stages of evolution of the disease that causes rotting of the spear or bud of palm trees and, if not treated in time, the death of them.

This week we also welcomed a new colleague from Madagascar who is joining our technical team. We’ve been here in Mapangu for barely two years now and more than half of the expatriates have arrived since then, things are changing fast here!

When we have visitors, I tend to neglect the bike a little bit because it’s often necessary to carry all these people in the plantation and it’s not as easy and quick to reach the visitors during the day in a specific place without a car. It must be said that in the last few days, with the small dry season helping, some passages of the road had become very difficult because the fine sand had dried up enough to sink in and make pedalling rather difficult. Fortunately, I have an electric assistance in these cases, because otherwise I think I would have to walk part of the road, with the bike in my hand, to cross the very sandy areas. As soon as I stop riding my bike for a few days, when I resume cycling it takes more time to recover, not so much during the journey, but once I get to my destination I feel like I’m still losing litres of water for more than an hour, which is not always very practical after arriving at the office.

We hope that on your side everything is going well and, as usual, we hope to hear from you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Short Dry Season

See below for English version

De manière assez incroyable, il suffit de quelques jours moins pluvieux pour que les choses changent de manière très marquée.  Ainsi il y a à peine une semaine il fallait rouler doucement pour éviter d’envoyer des gerbes d’eau ou de boue sur les piétons le long de la piste et maintenant c’est pour éviter de créer d’immenses nuages de poussière qu’il y a lieu de modérer sa vitesse.

De même, malgré les petites pluies qui timidement humectent encore le sol de temps en temps, à voir le nombre de feux qui sont allumés de tous les côtés pour faire des jardins, il est clair que la population estime que l’heure de la petite saison sèche (qui ne dure que 2-3 semaines) est bien là et qu’il faut en profiter pour faire les cultures sur brûlis. Jardins qui devront être bien établis, voire même pouvoir être récoltés à l’entrée de la grande saison sèche qui démarre généralement durant la deuxième moitié du mois de mai et qui, celle-là, peut durer jusqu’à trois mois sans pluies significatives.

A quelques centaines de kilomètres, les choses peuvent être très différentes. Par exemple à Kinshasa, qui se trouve plus au sud et donc plus éloigné de l’équateur, la petite saison sèche a démarré plus tôt (fin janvier) et a duré près de 6 semaines, non sans être précédé par des pluies diluviennes qui ont fait de nombreuses victimes.

Contrairement aux pays tempérés où l’on vit au rythme des saisons chaudes et froides, ici la vie est conditionnée par les saisons des pluies et sèches qui déterminent quand semer et quand récolter, sauf pour le palmier à huile qui, en théorie, produit toute l’année. En théorie, car notre plantation se trouve dans une zone limite pour le palmier, qui est plutôt une plante équatoriale nécessitant des pluies abondantes et régulières et une température chaude en permanence. Du fait de notre situation un peu plus éloignée de l’équateur, nous avons une saison sèche un peu plus marquée et des périodes un peu plus fraîches ou le mercure peut descendre jusqu’à 19°C pendant la nuit. Tout cela est très agréable pour nous mais n’est pas l’idéal pour le palmier à huile.

Dans le cas de notre plantation, cette saisonnalité plus marquée a pour conséquence qu’environ la moitié de la production annuelle est concentrée sur 2-3 mois entre mi-juin et mi-septembre, que nous appelons sans surprise la période de pointe, alors que le reste de l’année la production est beaucoup plus modeste. Cette pointe de production n’est pas sans conséquences car elle nécessite une grande capacité d’usinage et de transport, qui n’est de fait utilisée que 2-3 mois par an…

Cette semaine nous l’avons passé, Marie-Claude et moi, en partie à Kinshasa, où je devais m’atteler à quelques tâches administratives et réunions tandis que Marie-Claude s’est occupée de deux ou trois tâches domestiques dont quelques approvisionnements de dernière minute en vue de l’arrivée de deux visiteurs la semaine prochaine à Mapangu. Nous avons résidé, comme c’est devenu une habitude à présent, au Cercle Elais, où nous avons un petit studio à notre disposition nous permettant de faire notre popote pour ne pas avoir à prendre tous les repas au restaurant. Le séjour était court car nous ne sommes restés que deux jours en ville, ce qui est plus qu’assez pour moi et juste assez pour Marie-Claude pour voir autre chose que sa prison dorée de la Cathédrale.

Notre voyage de retour via Ilebo et pirogue sur le Kasaï s’est passé sans encombre, si ce n’est que pour la première fois, sans doute à cause d’un vent assez fort soufflant contre le courant, nous avons navigué sur une eau tourmentée avec des vagues non négligeables obligeant le piroguier à s’arrêter régulièrement ou traverser la rivière pour trouver des eaux plus calmes. Même si notre pirogue est assez grande et équipée d’un moteur hors-bord, cela reste une embarcation qui n’est pas énormément stable et la combinaison de vent et de vagues peut rendre les choses plus compliquées. Nous sommes toutefois arrivés à bon port sans encombres et avons retrouvé tout notre petit monde à la Cathédrale contents de nous avoir de retour à la maison.

Cette semaine l’équipe des “Indos” (qui, comme expliqué précédemment, ne sont pas indonésiens pour autant) a terminé l’installation d’une troisième presse dans notre huilerie que nous avons testé avec succès hier. Ainsi, pendant la période de pointe, nous devrions être en mesure d’absorber un tout petit peu plus de régimes car même si l’une des presses (nous en avons maintenant 3 installées) devait être arrêtée pour des besoins d’entretien ou de réparation, l’usine pourrait continuer à fonctionner a pleine capacité. Cela n’arrive pas très souvent, mais ce sont des petites différences qui vont nous aider à perdre moins de régimes pendant la pointe.

Pour le moment nous avons un temps superbe, grand soleil et de très beaux ciels surtout en fin de journée, tout cela avec une température plutôt agréable de l’ordre de 25°C. Comme certains le prétendent, c’est presque mieux que la Toscane…

Nous espérons, comme d’habitude, avoir de vos nouvelles. A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Vagues sur le Kasaï – Waves on the Kasai

Journée nuageuse – Cloudy day

Griezel relax

Petit déjeuner du dimanche – Sunday breakfast

Unbelievably, it only takes a few less rainy days for things to change dramatically. So barely a week ago it was necessary to drive slowly to avoid throwing water or mud on the pedestrians along the track and now it is to avoid creating huge clouds of dust that it is necessary to moderate its speed.

Similarly, in spite of the small rains that still barely moisten the soil from time to time, seeing the number of fires that are lit all over to make gardens, it is clear that the population believes that the time of the short dry season (which lasts only 2-3 weeks) is well and truly there and that it is necessary to take advantage of it to prepare the traditionnal slash and burn gardens. Gardens that will have to be well established, or even capable of being harvested at the start of the main dry season, which usually starts in the second half of May and which can last up to three months without significant rainfall.

A few hundred kilometres away, things can be very different. For example in Kinshasa, which is further south and therefore farther from the equator, the short dry season started earlier (end of January) and lasted almost 6 weeks, not without being preceded by torrential rains which caused many victims.

Contrary to temperate countries where life is regulated by the rhythm of the warm and cold seasons, life here is conditioned by the rainy and dry seasons which determine when to sow and when to harvest. That is except for the oil palm which, in theory, produces all year round. In theory, because our plantation is located in a climate zone that is on the border for the growth of the palm tree, which is typically an equatorial plant requiring abundant and regular rains and a constant warm temperature. Because of our situation a little further away from the equator, we have a dry season that is more marked and periods of cooler weather during which the mercury can drop to 19°C at night. All this is very pleasant for us but not ideal for oil palm.

In the case of our plantation, this greater seasonality means that about half of our annual production is concentrated over 2-3 months between mid-June and mid-September, which we call the peak season, while the rest of the year production is much more modest. This peak of production is not without consequences because it requires a great pressing and transport capacity, which is in fact used only 2-3 months a year…

This week, Marie-Claude and I spent part of it in Kinshasa, where I had to deal with some administrative tasks and meetings, while Marie-Claude took care of two or three household chores, including the purchase of a few last-minute supplies in preparation for the arrival of two visitors next week in Mapangu. We resided, as it has become a habit now, at the Cercle Elais, where we have a small studio at our disposal allowing us to make our own food if we wish, so that we don’t have to take all our meals at the restaurant. The stay was short because we only spent two days in the city, which is more than enough for me and just enough for Marie-Claude to see something other than her gilded prison of the Cathedral.

Our trip back via Ilebo and dugout canoe on the Kasaï went smoothly, although for the first time, probably because of a fairly strong wind blowing against the current, we sailed on choppy water with some impressive waves, forcing our helmsman to stop regularly or go across the river to find calmer waters. Even though our dugout canoe is quite large and equipped with an outboard motor, it is still a not very stable craft and the combination of wind and waves can make things more complicated. However, we arrived safely at the Cathedral and where everybody was happy to have us back home.

This week the “Indonesians” team (which, as explained previously, are not Indonesian at all)  finished the installation of a third press in our oil mill, which we tested with success yesterday. Thus, during the peak period, we should be able to absorb a little bit more production because even if one of the presses (we now have 3 installed) were to be shut down for maintenance or repair, the plant could continue to operate at full capacity. It doesn’t happen very often, but these are small differences that will help us lose less of our crop during the peak period.

At the moment we have superb weather, great sunshine and very beautiful skies especially at the end of the day, all this with a rather pleasant temperature of about 25°C. As some people say, it is almost better than Tuscany…

We hope to hear from you as usual,

Marc & Marie-Claude

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Cargo de Nuit – Night Cargo

Voir plus bas pour la version française

Matters are very quiet on the plantation at the moment, production is low right now requiring no more than two or three days of milling per week and save for a team of filipinos, burmese, vietnamese and indonesians working at the installation of a third press in our factory, there are only three expatriates present at the moment.

Except for those, like us, that have their own satellite connection for internet, since last night the country’s internet connections have been suspended, officially because of required maintenance works. It just happens to coincide with marches that have been announced in the country’s large cities.

The story below was written a few years ago and is not directly related to Congo, but it is part of our African experiences and we thought that some of you might enjoy reading it. Exceptionally thus here is a story called “Night Cargo” that some readers might recognise for maybe having shared similar experiences.

NIGHT CARGO

I have flown more times than I can remember and in all kinds of aeroplanes, ranging from small single engine cuckoos to double deck jumbo jets and even in a small helicopter on a farm once, but always as a passenger. The only pilot experience I can claim, and that with more crashes than safe landings, is that of a flight simulator on our home computer. I blame the crashes on the poor resolution of our computer screen, but then that is only an excuse I come up for explaining why my aeroplane ends up in water, upside down or safely on the ground but way off the landing strip.

So on this particular night, somewhere above the North African continent, where you are lucky to spot one tiny light down below even when it is a clear night, probably because we were flying above the desert, I find myself sitting alone in the cockpit of a DC8. Of course I am not flying this aircraft, it is on automatic pilot and as long as I keep my hands off any buttons or switches things should be absolutely fine.

I am sitting in the co-pilot seat and the pilot seat is empty, I am on my own on the flight deck of this aircraft.

A pair of headsets is on my ears, just in case someone would call our aircraft. I am not sure why anyone would contact us, except perhaps another aircraft that his heading, like us, towards Europe in the middle of the night. I can actually see the beacon of another aircraft some long distance ahead of us, so at least we are not the only one flying above the desert, but why would they call us? It is not as if they could see who is flying behind them, or maybe they could actually on one of the zillion little screens they have in front of them.

Outside it is total darkness, except for the odd lightning in the far distance, suggesting that there must be some clouds after all. That reminds me that I was told that one of the screens in front of me is actually to detect clouds and storms so as not to fly into them. Not that I would know how to fly around a storm if one came to appear on the screen right now. As if responding to my thoughts, a pale yellow coloured blob appears on the “storm” detector in front of me. Not to worry, I remember that the pale yellow colour is just some light clouds, it is only when it goes darker, orange, red and then black that you need to worry. Black is really bad, because you might end up flying in the middle of a ball of hail, high centrifugal winds, and… well a tornado of some sort.

Sh..! The yellow blob on the screen has grown and there is an orange blob in the middle of it now. I am not sure I like this, how fast is this moving towards us anyway. I was told to listen for anyone calling us, but nothing was said about keeping an eye on the “storm” screen. The beacon of the aircraft in front of us has disappeared. Thoughts race through my head, maybe the guys flying in front of us have wisely veered off course to avoid this huge storm and we are going straight into it. Maybe it is nothing and they have just gone through some light clouds that are temporarily masking them from us. What if those poor guys did not have a “storm” detector like us and they went straight into the eye of a tornado without knowing it, would they have called for help? I did not hear anything.

Oh God, I am sure I just saw some lightning right in front of us, although the “storm” screen is still only orange. Oh no! The centre of the orange blob has now definitely turned red, I need to do something. Hello!… Hello!… HELLO!… HELLO!… HELLO!… Can anybody hear me? How the hell did I end up in this situation?

Twelve hours earlier I was safely on the ground in the capital of Ghana, Accra, enjoying a nice pizza at the Shangri La Hotel. The culinary taste may sound odd, but the pizzas at the Shangri La were truly amazing, probably the best I ever tasted. But this story is not about pizzas, so let us move on. Later that evening I was to fly back home to Belgium and because my family’s business included pineapple export from Ghana, it sounded quite fun to fly back on board one of the cargo planes heading to Ostende via Abuja in Nigeria. Flying on a cargo sounds a lot more adventurous than taking a regular commercial flight with hundreds of other people.

I had agreed to meet the pilots at the home of our business agent in Accra in the early evening and that should probably have been a first warning sign that I was about to embark on an adventure. I knocked at the door of our agent but got no answer. I had met our agent a couple of times previously and had been at his house before, although I was myself not involved in the business. I knew someone must be home because there were several cars parked in front of the house, so I decided to try the back door. All I could hear was very loud music as if a party was going on, which explained why none would hear my knock on the door. There was not much else to do but to try the door and when I opened it I could not see anything, it was pitch black inside with the music of the Phantom of the Opera playing at full volume.

Someone must have seen the door opening because suddenly the lights came on and I found myself standing in front of the pilot and the co-pilot each with a girl in their arms and a huge grin on their face. We are preparing ourselves for the flight was the explanation after the music was turned down. Judging by the amount of empty bottles of beer, wine and some stronger alcohol scattered around, this must have been some kind of refuelling exercise as well. I felt embarrassed for having spoiled the party and also slightly nervous at the prospect of flying back home with those guys. They promptly reassured me that this was the usual routine and that I should not worry. Anyway, it was time to head for the airport, not before a last cuddle and kiss though.

At the airport, we drove straight to the aircraft with very little security control. This was in 1989, so no serious terrorist threat at the time and the security guys clearly knew our pilots because they hardly checked their passports, or mine for that matter. It was decided that I would be considered as a member of the crew and therefore there was no need to go through the immigration process for normal passengers in the airport building, so we just went straight on board the aircraft. I thought that even crew had to have their passports checked, but apparently not so for cargo crew.

While the captain and his co-pilot were “preparing” themselves for the flight, the aircraft had been loaded under supervision of the load master, with the engineer already on board preparing for the flight in the cockpit. The payload of fresh pineapples would go straight after landing the following morning to the market in Rungis in France. Every space in the hold seemed to have been filled with boxes full of pineapples, about 40,000 kg of pineapples I was told.

We had about one hour to spare before take-off, scheduled for around midnight. Apparently around midnight the air cools down and gives the aircraft some extra lift at take-off, which can make a significant difference for a cargo plane. The captain and co-pilot joined the engineer in the cockpit, where I was allocated the loadmaster’s seat, as he would not be joining on this flight. It was my first time in such kind of cockpit and I could not understand how any human being is able to remember what all the knobs and switches are to be used for, maybe that is why they have to be at least three of them in the cockpit. I also notice that they have massive manuals tucked in special holders, so in case of emergency or memory failure you could read a book that looks thicker than Tolstoy’s “Crime and Punishment”, surely you do not want to wait for an emergency to start reading the stuff.

The hour of pre-flight tasks went by very quickly, even though I had nothing to do. The autopilot got programmed, paperwork finalised, and pre flight checklist completed. Then finally it is time to go.

Doors closed and one by one the four engines are started. As we taxi towards the runway, I am surprised to see that the co-pilot unscrews the auto pilot unit and takes it out of its housing, disconnecting it from the instruments??? He must have seen my disconcerted face and explains that they have a small problem with the unit and it tends to overheat during taxi and take-off and even caught fire once. So, as a precautionary measure, he takes it out until we are at a safe altitude…

I am starting to think that flying on a commercial flight might cost me more money, but would definitely be less stressful. We have reached the end of the runway and I hear the captain requesting permission to take off. There is a moment of silence, with the engines just idling in the background and I am thinking that this is the last moment to get off this plane, but it is already to late, the engines are gradually being revved up and the aircraft is slowly (very slowly I have the impression) gaining speed on the runway.

The aircraft gradually goes faster, but I cannot help thinking that my car accelerates much faster and that the commercial aircraft surely also gains speed much faster than this one. It feels very heavy too and somehow the pilot and co-pilot both have their hand on the throttle pushing it forward as far as they can.

I can see the end of the runway now, not that far away. I am thinking, “guys, maybe we still have just enough runway to stop”, but I just hold tight to my seat and feel very sweaty. Eventually the end of the runway is there and the aircraft slowly lifts off the ground, but I am sure we might have touched the lights at the end of the runway had we been a couple of centimetres lower. As we gradually gain altitude, everyone in the cockpit relaxes and to my surprise I see the captain and his co-pilot cheering and hitting a high five, “YES!” we did it. We did what exactly, I ask? We’ve broken our record and took off with 44,000 kg, our last record was 42,000 kg… I should have jumped off this plane while I still could.

As we gain altitude, the co-pilot reinserts the autopilot and fastens it in its space between the pilot and co-pilot seat, apparently the danger of over-heating is now over. Somehow I kind of understand why this thing might be overheating once in a while, I hope this is the only piece of equipment that has this kind of problem because with the load we have on board I am sure this plane would drop like a stone if anything goes wrong.

We are now heading for Abuja in Nigeria. By the way, why do we need to go to Abuja, there is no space for any kind of extra cargo in the hold, unless we each eat a few pineapples? The stop in Abuja is actually to refuel, because it is much cheaper in Nigeria. In the aircraft we only have just enough fuel to get us to Abuja without much to spare. But? That means we will have to take off with an even heavier aircraft in Abuja??? Is this possible?

Yes, no problem”, the captain tells me, “because the runway in Abuja is a bit longer than in Accra and the time of the night will be optimal for a good lift.” What is a bit longer anyway? I do not want a bit longer, I want miles of extra runway, just in case.

What if one of the engines fails? Oh, that can be a problem. We lost one of our engines just after take-off in Accra once and almost hit the “Castle” (nickname for the presidential palace) but somehow managed to get the aircraft safely on the ground, says the captain. I cannot help thinking that this was not with a record-breaking payload of pineapples, was it?

The flight to Abuja is otherwise uneventful. I make use of the lavatories and the engineer shows me their stack of food and drinks (mostly beer from what I can see) in the tiny galley just behind the cockpit. There is just a net separating us from the boxes of pineapples and the smell of ripe pineapples is a very pleasant change from the fumes of kerosene on the tarmac.

Next to the galley are a few foldable seats, not very comfortable, but otherwise the space is minimal. Clearly what matters here is the cargo. I did not spend much time outside the cockpit, this is where things happen and I do not want to miss anything from the operations. After all nothing disastrous has happened until now and now that we are high in the air my prior nervousness has faded away.

After about one hour flying we are approaching Abuja, this is quite exciting as it is the first time I am actually sitting in the cockpit of such a large aircraft, let alone during the approach and landing. The air is very still tonight and the aircraft lines up perfectly with the runway, clearly market with flashing red lights. The crew goes through a routine aided with a checklist:
Flaps down 1/3, check
Landing lights on, check
Altitude, check
Descent rate, check
Flaps down 2/3, check
Revs down, check
Altitude, check
Flaps full down, check
Gear down, check

And there is the runway, we touch down very smoothly, amazing actually given that we have 44,000 kg of pineapples in our boot. A marshalling car guides the aircraft to its refuelling bay and we stop the engines plus a whole series of checks I cannot remember.

While the engineer goes out of the cockpit to open the door and I am about to follow him, the captain calls me back and says: “Hem, if you don’t mind, please stay out of view in the cockpit, it would be better”. Ah, ok. But what is the problem? I then find out that I should in fact not be on board, at least officially there is only three crew members on board and Nigerian authorities could be a little difficult about this. Usually they do not come on board, have no reason to, but best is to stay out of view…

While the captain was giving me recommendations about what I should do, I saw the co-pilot counting out a huge wad of dollars. This is to pay for the fuel, we get it cheap, but we have to pay cash up front. The whole operation is expected to take less than one hour, just a matter of paying and getting the refuelling truck to our stand. From the cockpit I can see that the aircraft has also been connected to an engine on a trailer. I am told this is in fact an power supply and air blower, which will be used to help start the engines because the batteries only are not sufficient as they are a bit old. Why am I not surprised?

I suppose a similar device had been used in Accra, only I did not see it or was ushered into the aircraft too quickly. While we are connected to the generator, the co-pilot starts programming the autopilot for the next leg of our journey. It saves the batteries (which I guess must indeed be really old if even the autopilot is better programmed with the generator, either that or an autopilot uses masses of power). Actually this may explain why the unit has to be disconnected during take off.

The refuelling has been completed, in fact much quicker than anticipated (I guess cash is king here as well) and we can prepare for take-off. The co-pilot is finishing the programming of the autopilot, when suddenly the power goes off. We see the power/air unit being towed away from our aircraft, before we had time to start the engines. The co-pilot is unhappy because this also means he has to restart the programming of the autopilot from the beginning. It appears that the Abuja airport is short of these kind of (working) power units and there was an urgent request for one for a commercial flight. We had to wait for about 40 minutes before the unit is returned and we can finally start the engines.

The door has been closed and I have not been forcibly removed from the aircraft by the Nigerian authorities, so I suppose some things work out well. Engines started, autopilot programmed and dismounted, we are ready to taxi. I am slightly nervous at the prospect of taking off with an even heavier load now that we have tanked some 20,000 litres of fuel. Do we really need that much? I hope the runway is miles longer than in Accra.

Take-off happens without a hitch; in fact I think there might even have been a good 100m spare runway when the aircraft lifted off the ground. Maybe that is because of the cooler temperature? Anyway I feel a lot more relaxed now, only one landing to go in Ostend and that should be routine, no?

As we reach our cruising altitude, with the autopilot back in its normal slot and switched on, the co-pilot stands up to go for a snack and offers me to take his seat behind the controls. I should be careful not to touch anything while moving into the seat, of course, but I realise there is not that much space to move in and out. Once you are seated it is absolutely fine and actually quite comfy with a sheepskin like cover on the seat. The co-pilot gives me a crash course on the main instruments in front of me, some of which I recognise from my home computer flight simulator. He tells me that in flight one of the key pieces of equipment is the “storm” detector, so useful to avoid nasty bumps on the road, ha ha ha.

This is fun, I feel like I am almost flying this monster, of course the captain is there to do that, but hey this is something new. The co-pilot and the engineer have left the cockpit and I can see them through the door both with a beer in one hand and a sandwich in the other. I can understand that the engineer goes for a beer, he did not have the flight “preparation” session that the co-pilot had in Accra and after all he is not flying the aircraft, but I would have thought that the co-pilot might be careful with drinking while flying. Well right now he is not, but will be back in his seat shortly and I do not want him to press any wrong buttons.

A while later, the captain gets out of his seat and tells me that he is briefly going to the toilet and getting himself something to eat and drink. Do I want something? No, I’ll wait until you come back. Just give me a shout if someone calls our aircraft” he tells me pointing to the headphones hanging next to me and pointing to the calling code of the aircraft on the dashboard. OK, no problems.

With the headphones on I no longer hear the discussion going on between the crew members. In fact I just realise that they have closed the door, probably to have a little more space around the galley to have their food and drink. That is fine; captain said he would be back in a minute… That is, until this storm appeared in front of us. With the door closed and the engine noise in the cargo hold, they cannot hear my calls. Should I get up and get them, what if I knock any switch or the autopilot that is right next to my seat when I get up, none would be there to save the plane from its deadly spiral. Surely they (pilots) will not stay away much longer, they know I am on my own here.

Is there a microphone or something I was to use to call them, like the captain uses to male announcements for passengers? I have a microphone attached to my headphones, but I am not sure how it works. What if I am calling for help and another aircraft or ground control instead of the crew behind hears it. This is a cargo plane, so probably there is no way to make announcements. Meanwhile the red blob on the “storm” detector has grown, but it seems to have moved slightly to the side. So maybe we will fly past it without any problem and I should not worry. The beacon of the aircraft in front of us, clearly visible just after the crew left the cockpit, has not reappeared. Maybe they hit the storm before it started moving sideways, but I would have heard their call for help.

As I am thinking that we may have more luck than the aircraft in front of us had, I see a series of lightning just in front of our aircraft. At about the same moment I see a black dot appearing in the middle of the red blob on the “storm” detector. The red blob seems to be drifting sideways, but the black dot is almost in front of us, this is not good.

I call the crew again, HELLO!… HELLO!… but get no answer. I do not dare moving out of my seat for fear of touching anything, imagine that as I move out of my seat we hit the first turbulence and I accidentally switch off the autopilot… I cannot bear to think of it. As I am about to cry and call for help in the microphone for lack of a better idea, or no this is silly, I will just get out of my seat and get the pilots to come back to the cockpit to deal with the looming disaster.

As I squeeze myself out of the seat, the aircraft suddenly veers to the left…, sh.. what did I touch? Oh my god, now not only are we flying straight into a major storm but also I managed to knock the aircraft off course, maybe the start of a deadly spin? As I suddenly realise I still have my headphones screwed on my head, the captain comes into the cockpit with a big grin and looks at me with startled eyes. I am all sweaty, certainly bright red in the face and probably looking so stupid standing between the seats with my head still connected to the dashboard, expecting to be told off for inadvertently touching some command. But no, he just grins at me. Oh my, he must have been on the beer with his crew and does not realise the desperate situation we are in, because of me.

As I take off my headphones to explain how we got into this situation, the aircraft straightens its course all on its own??? We must have reached our way point (Algerian border), because the autopilot has just taken a new course”, says the captain.

Oh, so it is not me that knocked something I think, pfew!  But there is still that massive storm and the pilot seems to be oblivious to the fact that he needs to act quickly. Has he been “refuelling” again with the rest of the crew? I errr…, I wanted to call you because…, It is this storm…, I mean…

Why don’t you go and get yourself something to eat and drink?” says captain. But I need to tell him that we are heading for a storm, but then I look at the “storm” detector just behind me, the screen is all blank…

Yes, I think I will go and get myself a drink. And next time I will stick to commercial flights, no need to know what happens in the cockpit.

We landed safely in Ostend and I cannot remember for sure, but I think I must have slept 12 hours straight after this experience. I have not flown on such kind of cargo aeroplanes since, but we had a few other interesting flight experiences that I might write about on another occasion.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

Don’t Ask – Ne posez pas de questions

Empty spot – Zone dégarnie

Road erosion – Erosion de route

Day end at the mill – Fin de journée à l’huilerie

Les choses sont très calmes en plantation pour le moment, la production traverse un creux et l’usine ne fonctionne donc que deux ou trois jours par semaine et mis à part une équipe de philippins, birmans, vietnamiens et indonésiens qui travaille à l’installation d’une troisième presse pour notre huilerie, nous ne sommes que 3 expatriés actuellement sur site.

Mis à part ceux qui, comme nous, avons une liaison internet par satellite, depuis hier soir les communications internet du pays ont été coupées, officiellement pour des raisons indépendantes de la volonté des autorités pour cause de travaux… mais cela coïncide par hasard avec l’annonce de marches dans les grandes villes du pays.

Le récit ci-dessous date d’il y a quelques années et ne concerne pas directement le Congo, mais il fait partie de nos expériences africaines et nous avons pensé que peut-être vous prendriez plaisir à le lire. Exceptionnellement donc, voici une petite histoire appelée “Cargo de Nuit”:

CARGO DE NUIT

J’ai volé  dans toutes sortes d’avions sans pouvoir me souvenir de tous, allant de petits coucous monomoteurs jusqu’aux gros porteurs à deux étages et même dans un petit hélicoptère dans une ferme, mais toujours comme passager. La seule expérience de pilote que je peux prétendre avoir, et avec plus d’accidents que d’ atterrissages réussis, est celle d’un simulateur de vol sur notre ordinateur à la maison. Je rejette le blâme sur la mauvaise résolution de notre écran d’ordinateur, mais ce n’est qu’une excuse pour expliquer pourquoi mon avion se retrouvait chaque fois dans l’eau, à l’envers ou en toute sécurité au sol, mais bien loin de la piste d’atterrissage.

Donc, cette nuit-là, quelque part au-dessus du continent nord-africain, où avec de la chance il est parfois possible d’entrevoir une petite lumière en dessous, même quand il fait clair, probablement parce que nous survolions le désert, je me retrouve seul dans le cockpit d’un DC8. Bien sûr, je ne pilote pas cet avion, il est sur pilote automatique et tant que je garde mes mains loin de tous les boutons ou interrupteurs, les choses devraient être absolument sans problèmes.

Je suis assis dans le siège du copilote et le siège du pilote est vide, je suis seul dans le cockpit de cet avion bien réel à 10.000m au-dessus du continent africain.

J’ai un casque sur les oreilles, au cas où quelqu’un appellerait notre avion. Je ne sais pas trop pourquoi quelqu’un nous contacterait, sauf peut-être un autre avion qui, comme nous, vole vers l’Europe au milieu de la nuit. En fait, je peux voir la balise d’un autre avion qui nous précède loin devant, donc au moins nous ne sommes pas les seuls à survoler le désert, mais pourquoi nous appelleraient-ils? Ce n’est pas comme s’ils pouvaient voir qui vole derrière eux, ou peut-être qu’ils le peuvent sur un des millions de petits écrans qu’ils ont devant eux.

A l’extérieur, il y a une obscurité totale, à l’exception de quelques éclairs au loin, ce qui suggère qu’il doit y avoir quelques nuages après tout. Cela me rappelle que l’on m’a expliqué que l’un des écrans devant moi est en fait un détecteur d’orages pour aider à les éviter. Ce n’est pas que je saurais comment contourner une tempête si l’un d’eux apparaissait à l’écran en ce moment. Comme si en réponse à mes pensées, une tâche jaune pâle apparaît sur le détecteur “tempête” devant moi. Ne vous inquiétez pas, je me souviens que la couleur jaune pâle ne représente que quelques nuages légers, c’est seulement quand il devient plus foncé, orange, rouge et puis noir qu’il faut s’inquiéter. Le noir, c’est vraiment mauvais, parce qu’on peut finir par voler au milieu d’une tempête de grêle, des vents tourbillonants violents ou même… d’une tornade.

M…..! La tache jaune sur l’écran grandi et il y a une tache orange au milieu de l’écran. Je ne suis pas sûr d’aimer ça, mais je ne sais pas à quelle vitesse cela avance vers nous. On m’ a dit d’écouter pour le cas où il y aurait un appel à la radio, mais on ne m’ a pas dit de garder un oeil sur l’écran “tempête”. La balise de l’avion devant nous a disparu. Les pensées me traversent la tête, peut-être que les gars qui volent devant nous ont dévié sagement pour éviter cette énorme tempête et que nous allons droit à la catastrophe. Peut-être que ce n’est rien et qu’ils viennent de traverser des nuages légers qui les masquent temporairement de nous. Et si ces pauvres gars n’avaient pas un détecteur de tempête comme nous et qu’ils allaient directement dans l’œil d’une tornade sans le savoir, auraient-ils appelé à l’aide? Je n’ai rien entendu.

Oh mon Dieu, je suis sûr que je viens de voir des éclairs juste devant nous, bien que l’écran “tempête” ne soit encore que orange. Oh non! Le centre de la tâche orange est devenu rouge, je dois faire quelque chose. Hello…! Hello…! HELLO!… HELLO!… HELLO!… Quelqu’un m’entend-il ? Comment ai-je pu aboutir dans cette situation ?

Douze heures plus tôt, j’étais en sécurité sur la terre ferme dans la capitale du Ghana, Accra, en train de déguster une bonne pizza à l’hôtel Shangri La. Le goût culinaire peut sembler étrange, mais les pizzas du Shangri La étaient vraiment excellentes, probablement les meilleures que j’ai jamais goûtées. Mais cette histoire ne concerne pas les pizzas, alors passons à autre chose. Plus tard dans la soirée, je devais rentrer chez moi en Belgique et comme mon entreprise familiale faisait de l’exportation d’ananas à partir du Ghana, il m’ a semblé assez amusant de retourner à bord d’un avion cargo en direction d’Ostende via Abuja au Nigeria. Voler à bord d’un cargo semblait beaucoup plus aventureux que de prendre un vol commercial régulier avec des centaines d’autres personnes.

J’avais accepté de rencontrer les pilotes au domicile de notre agent d’affaires à Accra en début de soirée et cela aurait probablement dû être un premier signe annonciateur que j’allais me lancer dans une aventure. J’ai frappé à la porte de notre agent, mais je n’ai pas eu de réponse. J’avais rencontré notre agent à quelques reprises auparavant et j’étais déjà allé chez lui, même si je n’étais pas moi-même impliqué dans l’entreprise. Je savais que quelqu’un devait être à la maison parce qu’il y avait plusieurs voitures garées devant la maison, alors j’ai décidé d’essayer la porte de derrière. Tout ce que j’entendais, c’était de la musique très forte comme s’il y avait une fête, ce qui expliquait pourquoi personne ne m’entendait frapper à la porte. Il n’ y avait pas grand-chose d’autre à faire que d’essayer la porte et quand je l’ai ouverte je ne voyais rien, il faisait nuit noire à l’intérieur avec la musique du Fantôme de l’Opéra qui jouait à plein volume.

Quelqu’un a dû voir la porte s’ouvrir parce que soudainement les lumières se sont allumées et je me suis retrouvé devant le pilote et le copilote, chacun avec une fille dans les bras et un énorme sourire sur le visage. Nous nous préparons pour le vol était l’explication après que la musique a été diminuée. À en juger par la quantité de bouteilles vides de bière, de vin et d’alcool plus fort dispersées, cela devait aussi être une sorte d’exercice de ravitaillement. Je me sentais gêné d’avoir gâché la fête et un peu nerveux à l’idée de rentrer chez moi avec ces gars. Ils m’ont rapidement rassuré que c’était la routine habituelle et que je ne devais pas m’inquiéter. Quoi qu’il en soit, il était temps de se diriger vers l’aéroport, pas avant un dernier câlin aux gentes dames.

À l’aéroport, nous sommes allés directement à l’avion avec très peu de contrôles de sécurité. C’était en 1989, donc il n’ y avait pas de menace terroriste grave à l’époque et les agents de sécurité connaissaient clairement nos pilotes parce qu’ils ne vérifiaient guère leurs passeports, ni le miens d’ailleurs. Il a été décidé que je serais considéré comme un membre de l’équipage et qu’il n’était donc pas nécessaire de passer par le processus d’immigration pour les passagers normaux dans le bâtiment de l’aéroport. Je pensais que même les membres d’équipage devaient faire vérifier leurs passeports, mais apparemment pas pour les membres d’équipage des vols cargo.

Pendant que le commandant de bord et son copilote “se préparaient” pour le vol, l’avion avait été chargé sous la supervision du “load master”, le mécanicien étant déjà à bord pour préparer le vol dans le poste de pilotage. La cargaison d’ananas frais irait directement après l’atterrissage, le lendemain matin, au marché de Rungis en France. Tous les recoins de l’avion semblaient remplis de cartons d’ananas, on m’ a dit qu’il y avait environ 40 000 kg d’ananas.

Il nous restait environ une heure avant le décollage, prévu vers minuit. Apparemment vers minuit, l’air refroidit et donne à l’avion une portance supplémentaire au décollage, ce qui peut faire une différence significative pour un avion cargo. Le commandant de bord et le copilote se sont joints au mécanicien dans le poste de pilotage, où on m’ a attribué un strapontin parfois utilisé par le “load master”, qui ne participerait pas au vol cette fois-ci. C’était ma première expérience dans un cockpit de ce genre et je ne comprenais pas comment un être humain pouvait se rappeler à quoi servent tous les boutons et interrupteurs, c’est peut-être pour cela qu’ils doivent être au moins trois dans le cockpit. J’ai aussi remarqué qu’ils ont des manuels massifs rangés dans des supports spéciaux, donc en cas d’urgence ou de perte de mémoire, vous pourriez lire un livre qui semble plus épais que “Crime et châtiment” de Tolstoy, il me semble prudent de ne pas attendre une urgence pour commencer à lire une telle bible.

Les tâches de préparation du vol sont passé très vite, même si je n’avais rien à faire. Le pilote automatique a été programmé, les formalités administratives ont été finalisées et la liste de vérifications avant vol a été complétée. Il est enfin temps d’ y aller. Les portes sont fermées et les moteurs démarrent un à un. Alors que nous roulons vers la piste, je suis surpris de voir que le copilote dévisse l’unité de pilotage automatique et la sort de son boîtier, la déconnectant des instruments? Il a dû voir mon visage déconcerté et m’expliquer qu’ils ont un petit problème avec l’unité et qu’elle a tendance à surchauffer pendant le taxi et le décollage et même pris feu une fois. Donc, par mesure de précaution, il le retire jusqu’ à ce que nous soyons à une altitude suffisante…

Je commence à penser qu’un vol commercial me coûterait plus cher, mais serait certainement moins stressant mais bon, je voulais de l’aventure, non?. Nous sommes au bout de la piste et j’entends le capitaine demander la permission de décoller. Il y a un moment de silence, avec les moteurs qui tournent au ralenti en arrière-plan et je pense que c’est le dernier moment pour descendre de cet avion, mais il est déjà trop tard, les moteurs montent progressivement en puissance et l’avion est lentement (très lentement j’ai l’impression) en train de prendre de la vitesse sur la piste. Je ne peux m’empêcher de penser que ma voiture accélère beaucoup plus vite que cela et que les avions de ligne accélèrent eaucoup plus vite aussi. Le pilote et le copilote ont tous les deux la main sur la manette des gaz poussée vers l’avant aussi loin que possible.

Je peux voir le bout de la piste qui n’est plus si loin. Je me dis:”Les gars, on a peut-être encore juste assez de piste pour s’arrêter”, mais je me suis juste agrippé à mon siège et transpire beaucoup… Finalement, l’extrémité de la piste est là et l’avion décolle lentement du sol, mon impression est que nous aurions pu toucher les feux à l’extrémité de la piste si nous avions été  quelques centimètres plus bas. Au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude, tout le monde dans le cockpit se détend et, à ma grande surprise, je vois le capitaine et son copilote applaudir et frapper un high five,”YES! on l’ a fait. On a fait quoi exactement? Nous avons battu notre record et nous avons décollé avec 44 000 kg, notre dernier record était de 42 000 kg… J’aurais dû sauter de cet avion pendant qu’il en était encore temps.

Pendant que nous prenons de l’altitude, le copilote réinstalle le pilote automatique et l’attache dans son espace entre le siège du pilote et celui du copilote, apparemment le danger de surchauffe est maintenant terminé. J’espère que c’est la seule pièce d’équipement qui a ce genre de problème parce qu’avec la charge que nous avons à bord, je suis sûr que cet avion tomberait comme une pierre si quelque chose tournait mal.

Nous nous dirigeons maintenant vers Abuja, au Nigeria. Soit dit en passant, pourquoi devons-nous nous rendre à Abuja, il n’ y a pas de place pour une cargaison supplémentaire, à moins que nous mangions chacun quelques ananas? L’arrêt à Abuja est en fait pour faire le plein, car le carburant est beaucoup moins cher au Nigeria. Dans l’avion, nous n’avons juste assez de carburant pour nous amener à Abuja sans trop de réserves. Mais? Ça veut dire qu’on devra décoller avec un avion encore plus lourd à Abuja. Est-ce possible?

“Oui, pas de problème”, me dit le capitaine, “parce que la piste d’Abuja est un peu plus longue qu’ à Accra et que l’heure de la nuit sera optimale pour une bonne portance.” Qu’est-ce qui est un peu plus long? Je ne veux pas un peu plus longtemps, je veux des kilomètres de piste supplémentaire, au cas où.

Et si l’un des moteurs tombe en panne? Oh, ça peut être un problème. Nous avons perdu l’un de nos moteurs juste après le décollage d’Accra une fois et nous avons failli heurter le “Castle” (surnom du palais présidentiel), mais nous avons réussi à mettre l’avion en sécurité au sol, explique le capitaine. Je ne peux m’empêcher de penser que ce n’était pas avec une charge utile record d’ananas, n’est-ce pas?

Le vol à destination d’Abuja se passe sans incident. En allant aux toilettes l’ingénieur me montre leur pile de nourriture et de boissons (essentiellement de la bière il me semble) dans la petite cuisine juste derrière le cockpit. Il y a juste un filet qui nous sépare des caisses d’ananas et l’odeur des ananas mûrs est un changement très agréable des vapeurs de kérosène sur le tarmac.

À côté de la cuisine, il y a quelques sièges pliants, pas très confortables, mais l’espace est minimal. Ce qui importe ici, c’est la cargaison. Je n’ai pas passé beaucoup de temps en dehors du cockpit, c’est là que les choses se passent et je ne veux rien rater des opérations. Après tout, rien de désastreux ne s’est produit jusqu’ à présent et maintenant que nous sommes dans les airs, ma nervosité initiale s’est dissipée.

Après environ une heure de vol, nous approchons d’Abuja, c’est assez excitant car c’est la première fois que je suis assis dans le cockpit d’un avion de cette taille, sans parler de l’approche et de l’atterrissage. L’air est très calme ce soir et l’avion s’aligne parfaitement avec la piste, clairement marquée avec des feux clignotants rouges. L’équipage passe par une routine aidée d’une liste de vérifications:
Baisse des flaps 1/3, check
Allumage des feux d’atterrissage, check
Altitude, check
Taux de descente, check
Baisse des flaps 2/3, check
Revs down, check
Altitude, check
Flaps tout à fait descendus, check
Train d’atterrissage descendu, check

Et voici la piste, nous atterrissons en toute douceur, ce qui est étonnant, étant donné que nous avons 44 000 kg d’ananas dans” notre coffre”. Une voiture “marshal” guide l’avion jusqu’ à son aire de ravitaillement en carburant et nous arrêtons les moteurs plus toute une série de vérifications dont je ne me souviens pas.

Pendant que le mécanicien sort du cockpit pour ouvrir la porte et que je m’apprête à le suivre, le capitaine me rappelle et me dit:”Hem, si ça ne te dérange pas, s’il te plaît, reste hors de vue dans le cockpit, ce serait mieux”. Ah, ok. Mais quel est le problème? Je découvre alors que je ne devrais pas être à bord, au moins officiellement il n’ y a que trois membres d’équipage à bord et les autorités nigérianes pourraient être un peu difficiles à ce sujet. Habituellement, ils ne montent pas à bord, n’ont aucune raison de le faire, mais le mieux est de rester à l’écart…

Pendant que le commandant de bord me faisait des recommandations sur ce que je devais faire, je remarque le copilote compter un énorme liasse de dollars. C’est pour payer le carburant, nous l’obtenons bon marché, mais nous devons payer comptant à l’avance. Toute l’opération devrait prendre moins d’une heure, juste une question de payer et d’amener le camion de ravitaillement à notre stand. Du cockpit, je peux voir que l’avion a également été relié à un moteur sur une remorque. On me dit qu’il s’agit en fait d’une alimentation électrique et d’un ventilateur, qui sera utilisé pour aider au démarrage des moteurs parce que les batteries ne sont pas suffisantes car elles sont un peu vieilles. Pourquoi ne suis-je pas surpris?

Je suppose qu’un dispositif similaire avait été utilisé à Accra, mais je ne l’ai pas vu ou j’ai été introduit trop rapidement dans l’avion. Pendant que nous sommes connectés à la génératrice, le copilote commence à programmer le pilote automatique pour la prochaine étape de notre voyage. Cela permet d’économiser les batteries (qui, je suppose, doivent en effet être vraiment vieilles si même le pilote automatique est à programmer avec la générateur, ou alors un pilote automatique utilise des masses d’énergie). Cela peut expliquer pourquoi l’appareil doit être débranché pendant le décollage.

Le ravitaillement est terminé, en fait beaucoup plus rapide que prévu (je suppose que l’argent comptant est roi ici aussi) et nous pouvons nous préparer au décollage. Le copilote termine la programmation du pilote automatique lorsque soudainement l’alimentation électrique est coupée. Nous voyons l’unité de puissance/air être remorquée loin de notre avion, avant que nous ayons eu le temps de démarrer les moteurs. Le co-pilote est mécontent car cela signifie aussi qu’il doit redémarrer la programmation du pilote automatique depuis le début. Il semble que l’aéroport d’Abuja est à court de ce type de groupes motopropulseurs et il y a eu une demande urgente pour un vol commercial. Nous avons dû attendre environ 40 minutes avant que l’unité ne revienne et nous pouvons enfin démarrer les moteurs.

La porte a été fermée et les autorités nigérianes ne m’ont pas retiré de force de l’avion. Moteurs démarrés, pilote automatique programmé et démonté, nous sommes prêts à rouler. Je suis un peu nerveux à l’idée de décoller avec une charge encore plus lourde maintenant que nous avons fait le plein de 20 000 litres de carburant. Avons-nous vraiment besoin de ça? J’espère que la piste est plus longue qu’ à Accra.

Le décollage se fait sans accroc; en fait, je pense même qu’il y a peut-être eu une réserve de 100 m lorsque l’avion a décollé du sol. C’est peut-être à cause de la température plus fraîche? De toute façon, je me sens beaucoup plus détendu maintenant, un seul atterrissage à Ostende et ça aussi devrait être” la routine”, non?

En arrivant à notre altitude de croisière, avec le pilote automatique de retour dans son emplacement normal et allumé, le copilote se lève pour aller grignoter et me propose de prendre sa place derrière les commandes. Bien sûr, je devrais faire attention à ne rien toucher lorsque j’entre dans le siège, et je me rends compte qu’il n’ y a pas beaucoup d’espace pour entrer et sortir. Une fois assis, c’est tout à fait bien et confortable avec une couverture en peau de mouton sur le siège. Le copilote me donne un cours accéléré sur les principaux instruments devant moi, dont certains sont reconnaissables à mon simulateur de vol. Il me dit qu’en vol, l’un des éléments clés de l’équipement est le détecteur “tempête”, si utile pour éviter les bosses désagréables sur la route, ha ha ha ha.

C’est amusant, j’ai presque l’impression de piloter ce monstre, bien sûr le capitaine est là pour le faire, mais bon, c’est quelque chose de nouveau. Le copilote et l’ingénieur ont quitté le cockpit et je peux les voir à travers la porte avec une bière dans une main et un sandwich dans l’autre. Je peux comprendre que le mécanicien prend une bière, qu’il n’ a pas grand chose à faire pendant le vol, mais j’aurais pensé que le copilote pourrait être prudent en buvant de l’alcool pendant qu’il volait. Eh bien, il ne l’est pas pour l’instant, mais il sera bientôt de retour à sa place et je ne veux pas qu’il appuie sur de mauvais boutons.

Un peu plus tard, le capitaine sort de son siège et me dit qu’il va brièvement aux toilettes pour aller se chercher à manger et à boire. Je veux quelque chose? Non, j’attendrai qu’il revienne. Il me dit de lui faire signe si quelqu’un appelle en pointant du doigt les écouteurs accrochés à côté de moi et en m’indiquant le code d’appel de l’avion sur le tableau de bord. OK, pas de problème.

Avec les écouteurs sur les oreilles, je n’entends plus les discussions entre les membres de l’équipage. En fait, je viens de me rendre compte qu’ils ont fermé la porte, probablement pour avoir un peu plus d’espace autour de la cuisine pour manger et boire. C’est très bien; le capitaine a dit qu’il serait de retour dans une minute… Ca c’était jusqu’ à ce que la tempête apparaisse sur l’écran devant moi et personne qui ne soit revenu dans le cockpit. Avec la porte fermée et le bruit du moteur dans la soute, ils ne peuvent pas entendre mes appels. Si je me levais et que malencontreusement je touche n’importe quel interrupteur ou le pilote automatique qui est juste à côté de mon siège, personne ne serait là pour sauver l’avion de sa spirale mortelle. Ils ne resteront pas longtemps loin, ils savent que je suis tout seul ici.

Est-ce qu’il y a un microphone ou quelque chose que je pourrais utiliser pour les appeler, comme le commandant de bord l’utilise pour les annonces destinées aux passagers? J’ai un microphone attaché à mes écouteurs, mais je ne sais pas comment cela fonctionne. C’est un avion cargo, donc il n’ y a probablement aucun moyen de faire des annonces. Pendant ce temps, la tâche rouge sur le détecteur de “tempête” a grossi, mais elle semble s’être légèrement déplacée sur le côté. Alors peut-être qu’on va le dépasser sans problème et je ne devrais pas m’inquiéter.

La balise de l’avion devant nous, clairement visible juste après que l’équipage soit sorti du poste de pilotage, n’est pas réapparu. Peut-être qu’ils ont été pris dans la tempête avant qu’elle ne se déplace sur le côté, mais j’aurais entendu leur appel à l’aide.

Alors que nous aurons peut-être plus de chance que l’avion devant nous, je vois une série d’éclairs juste devant notre avion. À peu près au même moment, je vois un point noir apparaissant au milieu de la tâche rouge sur le détecteur d’orage. La tache rouge semble dériver latéralement, mais le point noir est lui juste devant nous, ce n’est pas bon…

J’appelle de nouveau l’équipage, HELLO!….. HELLO!… mais pas de réponse. Je n’ose pas sortir de mon siège par peur de toucher quoi que ce soit, imaginez qu’en sortant de mon siège, nous heurtons la première turbulence et qu’accidentellement j’éteint le pilote automatique… Je n’ai pas envie d’ y penser. Prêt à pleurer et appeler à l’aide dans le microphone faute d’une meilleure idée, je me résoud à prendre le risque de sortir de mon siège et demander aux pilotes de revenir dans le cockpit pour faire face à la catastrophe imminente.

Lorsque que je me hisse hors du siège, l’avion tourne soudainement à gauche…, qu’est-ce que j’ai touché? Oh mon dieu, maintenant non seulement nous sommes en plein milieu d’une grosse tempête, mais j’ai aussi réussi à faire dévier l’avion, peut-être le début d’une vrille mortelle? Alors que je me rends soudainement compte que j’ai encore mes écouteurs vissés sur la tête, le capitaine entre dans le cockpit avec un grand sourire et me regarde avec des yeux surpris. Je suis tout en sueur, certainement tout rouge de stress et l’air tellement stupide debout entre les sièges avec mes écouteurs toujours connectés au tableau de bord. Je m’attends à une remarque pour avoir touché par inadvertance l’un ou autre interrupteur. Mais non, il me sourit. Oh mon dieu, il doit avoir bu plus de bière que de raison avec son équipage et ne se rend pas compte de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons, à cause de moi.

 J’enlève mes écouteurs pour expliquer comment nous sommes arrivés à cette situation au moment où l’avion se redresse tout seul ?! “Nous avons dû atteindre notre point de passage (frontière algérienne), car le pilote automatique vient de prendre une nouvelle route “, dit le capitaine.

Oh, donc ce n’est pas moi qui ai heurté quelque chose que je pense, pfew! Mais il y a toujours cette tempête massive et le pilote semble oublier qu’il doit agir rapidement. Je voulais vous appeler parce que…, c’est cette tempête…, je veux dire….

“Va donc te chercher à manger et à boire.” dit le capitaine. Mais j’ai besoin de lui dire qu’on se dirige vers une tempête, mais alors je regarde le détecteur de “tempête” juste derrière moi, l’écran est vide…

Oui, je vais aller me chercher un verre. Et la prochaine fois je m’en tiendrai aux vols commerciaux, pas besoin de savoir ce qui se passe dans le cockpit.

Nous avons atterri en toute sécurité à Ostende et je ne me souviens pas exactement, mais je pense que j’ai dû dormir 12 heures tout de suite après cette expérience. Je n’ai pas volé sur de tels avions cargo depuis, mais nous avons eu d’autres expériences de vols intéressants dont je pourrais écrire à une autre occasion.

Espérant vous lire très bientôt,

Marc & Marie-Claude

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Agrhhh ! DG… – GM…

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Good evening,

here we are, Saturday evening, Marc came back home round 13’o clock. We had lunch with a colleague, then we both have done some reading (Marc’s related to work plus some phone calls), Portuguese lessons for Marc and getting organised to host an unknown visitor from Europe, who finally did not arrive.
Later in the afternoon, we settle down for a drink on the terrace in front of the sunset, then back inside (mosquito time), watch a movie, have some home made yoghurt, and then time to go to bed, brushing teeth, when…

KABUM!

It is almost ten in the evening, way past our normal bed time and Marc decides to drive to Mapangu to give (moral and supervisory) support to the mill’s team, who will be working late into the night. Which is very good and considerate of him…  as after all he is acting as technical director in addition of his normal work since both the technical director and the mill manager are on leave at the moment. So this gives me some time to start writing to you. Luckily tomorrow the generator will only kick in at 7 in the morning, so we will be able to have a lie in, because Marc won’t be back home before 23 hours or so as it takes almost an hour to drive to the mill and back again.

We had a good week, the construction team finalised the construction of our terrace (the previous one was inhabited with termites because it had been installed in contact with the ground), which is now built on concrete posts to keep it off the ground and therefore protected from termites (in theory) and rotting (although the wood used should be weather resistant). We have doubled the thatched roof with metal sheeting in the hope that it will last longer and enable us to use it even when it rains (not too heavily).

Marc found some ways to defuse interesting situations at work, some of the factory troubles have found some sort of solution, others…, not yet, I will leave it to Marc to explain further down. He gets the usual loads of demands, request and whatever our local colleagues and neighbours manage to invest in terms of extravagant or not so extravagant ways to get their way… which keeps us busy in a variety of ways.

Our vegetable garden is evolving with what I can grow, hrmmm, interesting. Although we cannot complain because we have some greens at all times, it is just that sometimes the choice is more limited, but we are working on it!
I have started training
the helpers of the other houses of the Cathedral in the art of cooking as their skills were not the most spectacular and when we have guests staying in one of the neighbouring houses it is convenient to have an independent staff rather than having to supervise everything from here.  Starting early March we will again have a series of visitors, so it will be a good test to see if the housekeepers are remembering the essentials from their training…

During the last couple of days we have cattle wandering around the house, no one seems to know where they come from or whom they belong to and we are seriously considering penning them in to avoid having our flowers and other plants eaten, plus the risk of our dogs (our neighbour also has a large dog Rhodesian Ridgeback) having an encounter with the sharp horns of the strays. We also have a ram in the garden, that one is fully legit as I received as a gift from our customary chief and we have not yet decided what to do with it, either find an ewe to keep it company and start breeding sheep or have it on the BBQ. Once in a while Makala and the ram come across each other and some kind of chase ensues, but it usually does not last very long because Makala knows she is not supposed to run after other animals (which she scrupulously respects for the chicken and guinea fowl, but finds much harder to do with four legged creatures).

Some of you might have read in the press that DRC in general and Kasai in particular are the scene of huge numbers of refugees, a major problem of malnutrition and a population displacement that would exceed those of Syria, Yemen or Iraq. We know that things were bad a little less than a year ago because of militia and fighting that got very close to the plantation, but it only lasted a month or two and since then we hear nothing untoward here in Mapangu. I am sure that the stories are not made up and that in some parts of the province there are problems of malnutrition and disease, after all even here in Mapangu we had an outbreak of cholera, but the scale of the problem is difficult to understand. Brabanta is the only sizeable company in the province and the only company of any size that pays its workers on the dot every end of the month with close to 5 million dollars being poured into the local economy every year. So, if the rest of the province suffers from such extreme poverty, we would have expected to see at least some refugees heading our way, but there are none. We see trades people coming with their bicycles overloaded with all sorts of foods (maize, cassava, dried or smoked meat) from as far as Angola heading for the port of Mapangu to send their wares to Kinshasa. They must have passed through the regions reported to be affected by extreme hunger but the few I spoke to seem to know nothing of the sort. We have seen some trucks hired by the UN World Food Program pass through Mapangu heading towards the south east of the province, but there have not been many and they struggle to make it through the disastrous roads. In parallel we see a constant flow of commercial barges overloaded with all sorts of products heading the same way, some of them stopping over at our port (we had three at the same time in Mapangu last week) so why struggle with much more expensive truck transport, some of which have been stuck from several weeks in Mapangu because of breakages (these are local trucks hired by the UN…)?

That is not to say that we do not have our own little problems, at the moment the major one being thefts of (1) palm fruits in the plantation (mainly to sell to small village mills producing oil), (2) oil in the lagoons (with the danger of someone falling into the oily mixture and drowning), and (3) fuel. The latter problem is a whole organisation because the presence of Brabanta attracts an increasing number of local businesses including generators and grain mills that need fuel to operate and besides Brabanta there are no other “suppliers”… Our fuel comes in bulk in a barge 100.000 litres at a time, so people thing that a few hundred litres siphoned off here and there will not make a difference… But then you need containers to put the fuel that has been “borrowed” so (4) we have to watch out for our empty drums and containers that are also prized targets. Judging from my tour at the mill last night, it is not too difficult to get away with “borrowing” things because I found at least three security guards so fast asleep that I had to shake them to get a response…

We will leave it at that for this week’s news bulletin, hoping it finds you well and as always hoping to hear from you very soon.

Warm regards,

Marie-Claude & Marc

Un visiteur du jardin – A garden visitor

Makala se repose sur la terrasse – Makala at rest on the terrace

Des plus gros visiteurs – Bigger visitors

Cathedral vista

Départ de la pirogue – Dugout canoe departure

Fin de journée – Day’s end

Nouvelle terrasse en bois – New deck

Click here to see how it is when the rain comes – Cliquez ici pour voir comment c’est quand il vente

Bonsoir, bonsoir,

nous y voilà, samedi soir!
Marc est rentré à la maison vers 13h. Nous avons déjeuné avec un collègue, puis nous avons tous les deux fait quelques lectures (Marc en rapport avec le travail et quelques coups de fil), des cours de portugais pour Marc et nous nous sommes organisés pour accueillir un visiteur inconnu d’Europe, qui n’est finalement pas arrivé.

Plus tard dans l’après-midi, nous nous installons pour boire un verre sur la terrasse devant le coucher du soleil, puis retournons à l’intérieur (heure des moustiques), regardons un film, prenons un yaourt fait maison, et ensuite le temps d’aller au lit, de se brosser les dents, quand….

KABOUM!

Il est presque dix heures du soir, bien au-delà de notre heure normale du coucher, et Marc décide de se rendre à Mapangu pour apporter son soutien moral et de supervision à l’équipe de l’usine, qui travaillera tard dans la nuit. Ce qui est très gentil et attentionné de sa part… car après tout, il agit comme directeur technique en plus de son travail habituel puisque le directeur technique et le responsable d’usine sont tous deux en congé pour le moment. Cela me donne donc le temps de commencer à vous écrire.
Heureusement demain, le groupe électrogène ne démarrera qu’ à 7 heures, donc on pourra faire la grasse matinée, Marc ne sera pas de retour à la maison avant 23 heures étant donné qu’il lui faut  presque une heure rien que pour faire l’aller-retour jusqu’à l’huilerie.

Nous avons eu une bonne semaine, l’équipe de construction a finalisé lare- construction de notre terrasse (la précédente était infestée de termites car elle avait été installée en contact avec le sol), celle-ci est maintenant construite sur des poteaux en béton pour l’éloigner du sol et doncla  protéger des termites (en théorie) et de la pourriture (même si le bois utilisé devrait être résistant aux intempéries). Nous avons doublé le toit de chaume avec des tôles dans l’espoir qu’il durera plus longtemps et nous permettra de l’utiliser même quand il pleut (pas trop fort).

Marc a trouvé des façons de désamorcer des situations intéressantes au travail, certains problèmes d’usine ont trouvé une solution, d’autres…, pas encore. Je vais laisser Marc vous expliquer tout cela plus loin. Il reçoit les demandes et requêtes habituelles et tout ce que nos collègues et voisins locaux parviennent à inventer comme moyens extravagants ou moins extravagants pour arriver à leurs fins… ce qui nous tient occupés de diverses façons.

Notre potager évolue avec ce que je peux cultiver, hrmmm, intéressant. Bien que nous ne pouvons pas nous plaindre parce que nous avons des légumes frais en permanence, c’est juste que parfois le choix est plus limité, mais nous y travaillons!
J’ai commencé à former les aides des autres maisons de la Cathédrale à l’art culinaire car leurs compétences n’étaient pas les plus spectaculaires et quand nous avons des hôtes dans l’une des maisons voisines, il est commode d’avoir un personnel indépendant plutôt que de devoir tout superviser d’ici. A partir de début mars, nous aurons à nouveau une série de visiteurs, donc ce sera un bon test pour voir si nos cuisiniers se souviennent de l’essentiel de leur formation….

Au cours des derniers jours, nous avons eu du bétail errant autour de la maison, personne ne semble savoir d’où ils viennent ou à qui ils appartiennent et nponseous songeons sérieusement à les enfermer pour éviter que les bêtes ne mangent nos fleurs et d’autres plantes, plus le risque que nos chiens (notre voisin a aussi un grand chien Rhodesian Ridgeback) aient une rencontre avec les cornes aiguisées du bétail errant. Nous avons aussi un bélier dans le jardin, celui-là est tout à fait légitime car je l’ai reçu en cadeau de notre chef coutumier et nous n’avons pas encore décidé quoi en faire, soit trouver une brebis pour lui tenir compagnie et commencer à élever des moutons ou le passer au barbecue. De temps à autre, Makala et le bélier se croisent et une sorte de chasse s’ensuit, mais elle ne dure généralement pas très longtemps parce que Makala sait qu’elle n’est pas censée courir après d’autres animaux (ce qu’elle respecte scrupuleusement pour les poules et pintades, mais trouve beaucoup plus difficile à faire avec des créatures à quatre pattes).

Certains d’entre vous ont peut-être lu dans la presse que la RDC en général et le Kasaï en particulier sont la scène d’un grand nombre de réfugiés, un problème majeur de malnutrition et un déplacement de population qui dépasserait celui de la Syrie, du Yémen ou de l’Irak. Nous savons que les choses étaient mauvaises il y a un peu moins d’un an à cause de la milice et des combats qui ont eu lieu tout près de la plantation, mais cela n’ a duré qu’un mois ou deux et depuis lors, nous n’entendons plus rien ici à Mapangu. Je suis sûr que les histoires ne sont pas inventées et que dans certaines régions de la province, il y a des problèmes de malnutrition et de maladies, après tout, même ici à Mapangu, nous avons eu une épidémie de choléra, mais l’ampleur du problème est difficile à comprendre. Brabanta est la seule entreprise d’envergure de la province et la seule entreprise de toute taille qui paie ses travailleurs sans faillir à la fin de chaque mois, avec près de 5 millions de dollars investis dans l’économie locale chaque année. Donc, si le reste de la province souffre d’une telle pauvreté extrême, nous nous serions attendus à voir au moins quelques réfugiés se diriger vers nous, mais il n’ y en a pas.

Nous voyons des commerçants arriver avec leurs vélos surchargés de toutes sortes d’aliments (maïs, manioc, viande séchée ou fumée) en provenance d’aussi loin que l’Angola et se dirigeant vers le port de Mapangu pour expédier leurs marchandises à Kinshasa. Ils ont dû passer par les régions qui seraient touchées par la faim extrême, mais les quelques commerçants avec qui j’ai parlé ne semblent rien savoir de la sorte. Nous avons vu des camions loués par le Programme alimentaire mondial de l’ONU traverser Mapangu en direction du sud-est de la province, mais il n’ y en a pas eu beaucoup et ils ont eu du mal à passer par les routes désastreuses de la province. En parallèle, nous voyons un flux constant de barges commerciales surchargées avec toutes sortes de produits se dirigeant dans la même direction, certaines d’entre elles faisant escale à notre port (nous en avons eu trois à Mapangu la semaine dernière) alors pourquoi lutter avec un transport par camion beaucoup plus cher, dont certains ont été bloqués pendant plusieurs semaines à Mapangu à cause de pannes (ces camions sont des camions locaux loués par l’ONU…)?

Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas nos propres petits problèmes, pour l’instant le plus important étant les vols de (1) fruits de palmiers dans la plantation (principalement pour les vendre à de petits moulins de village produisant de l’huile), (2) d’huile dans les lagunes (avec le risque que quelqu’un tombe dans le mélange huileux et se noie), et (3) de carburant. Ce dernier problème, c’est toute une organisation car la présence de Brabanta attire un nombre croissant d’entreprises locales, y compris des générateurs et des moulins à grains qui ont besoin de carburant pour fonctionner. Mis à part Brabanta, il n’ y a pas d’autres “fournisseurs” de carburant… Notre carburant arrive en vrac dans une barge de 100.000 litres à la fois, de sorte que les gens pensent que quelques centaines de litres siphonnés ici et là ne feront pas de différence…. Mais ensuite, il faut des conteneurs pour mettre le carburant qui a été “emprunté” donc (4) nous devons faire attention à nos fûts et bidons vides qui sont aussi des cibles prisées. À en juger par ma visite à l’usine hier soir, il n’est pas trop difficile de s’en tirer en empruntant des choses parce que j’ai trouvé au moins trois gardiens de sécurité si profondément endormis que j’ai dû les secouer pour avoir une réaction…

Nous en resterons là pour le bulletin d’information de cette semaine, en espérant qu’il vous trouvera bien et comme toujours en espérant avoir de vos nouvelles très bientôt.

Un grand bonjour de la Toscane congolaise,

Marie-Claude & Marc

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Huilerie – Oil Mill

A force d’être entourés en permanence par des centaines de milliers de palmiers et d’organiser nos journées, semaines, mois et même années en fonction des besoins de nos palmiers, tout ce qui a trait à l’huile de palme devient de la routine pour tous à Mapangu, mais pas nécessairement évident pour les personnes extérieures.

Ainsi quand nous parlons du K10, S8 ou V13, vous penserez à une référence de variété ou un jeu de combat naval alors qu’en fait il s’agit de l’identification des  blocs de la plantation, qui sont eux-même subdivisés en parcelles identifiées par les lettres a, b, c, etc. C’est ainsi que sont identifiées les lieux où sont envoyées les équipes de travailleurs tous les matins. Le principe est que la plantation a été quadrillée avec des divisions d’Ouest en Est désignées par les lettres A, B, C, etc. et les divisions du Nord vers le Sud désignées par les chiffres 1, 2, 3, etc. donc même quelqu’un qui ne connaît pas trop la plantation peut deviner que le Y13 sera plutôt dans l’extrême sud-est de la plantation, tandis que le bloc A3 sera inversement dans le nord-ouest. Cela marche très bien sur le terrain plus ou moins plat, mais dans les terrasses… l’orientation dépend essentiellement de l’expérience ou d’une bonne carte. Ainsi nous avons tous sur notre téléphone une carte avec géolocalisation qui nous permet de ne pas se perdre dans les terrasses, ce qui est rare, mais même après plusieurs années on s’y réfère quand même de temps en temps pour retrouver son chemin.

Il y a beaucoup d’autres expressions qui pourraient dérouter un visiteur non averti, par exemple si l’on vous dit de prendre la prochaine 250, il s’agit en fait de la prochaine route car les blocs (hors terrasses) sont tous plantés sur des largeurs de 250m. D’autres expressions sont plus techniques, par exemple voler un régime ne se réfère pas au vol (larcin), même si c’est un phénomène de plus en plus fréquent dans la plantation, mais à la coupe d’un régime sans couper sa palme soutenante. Les palmes sont en effet importantes pour la croissance et la production du palmier et si l’on devait chaque fois couper la palme derrière laquelle se trouve le régime à récolter le palmier ne pourrait pas avoir les ressources nécessaires pour une croissance et production optimale. Il y a aussi le critère de fruit détaché ou détachable qui est utilisé pour déterminer la maturité d’un régime, où la présence d’un tel fruit est un signe que le régime est prêt à être récolté. Toutes les semaines les coupeurs passent dans toutes les parcelles et examinent chaque palmier pour identifier et couper les régimes murs.

Mais tout ce travail ne serait rien sans pouvoir ensuite traiter tous les régimes récoltés pour en extraire de l’huile. Le principe d’extraction de l’huile est assez simple à la base, il suffit de presser les fruits pour faire sortir l’huile de la pulpe du fruit et ensuite la filtrer et la stocker. Les villageois utilisent pour cela ce qui est communément appelé un malaxeur, généralement fabriqué avec un fût qui est chauffé avec un feu en-dessous et une structure en bois qui permet de malaxer et presser les fruits pour recueillir l’huile dans le bas du fût. Au niveau industriel c’est évidemment un peu plus sophistiqué car nous traitons jusqu’à 500 tonnes de régimes par jour dont il faut d’abord séparer les fruits du régime avant de pouvoir les presser, suivi par le processus de clarification de l’huile (éliminer les impuretés, l’eau, etc.) avant de pouvoir stocker l’huile dans des grands tanks. Les caractéristiques principales pour la qualité d’une huile sont sa teneur en eau et son acidité, cette dernière étant généralement causée par des fruits trop mûrs ou un délai trop important entre le moment de la récolte et l’usinage.

Malgré les efforts de récupération et de recyclage d’huile dans l’usine, une petite partie de l’huile reste dans les eaux de condensation et autres effluents qui sont stockés dans de grands bassins ou lagunes. Cette huile finit par remonter à la surface, donc nous récupérons aussi des quantités non négligeables d’huile dans les lagunes. Mais  celle-ci n’est pas contrôlée d’un point de vue de qualité donc nous la considérons comme une huile non-alimentaire qui est utilisée exclusivement pour la production de savons ou autres utilisation industrielles.

Pour le moment la capacité de notre huilerie est insuffisante pour absorber toute la production de la plantation, car malgré le fait que la production des palmiers se poursuit toute l’année, celle-ci est fortement concentrée sur quelques mois : de juin à septembre et tout ce qui ne peut pas être usiné durant ces mois de forte production doit être jeté car il n’est pas possible de conserver les régimes au-delà d’un jour ou deux après que ceux-ci aient été coupés. Une extension de l’huilerie est donc nécessaire et va être mise en œuvre prochainement, mais sachant qu’il faut un minimum de deux ans et demi (ici au Congo en tout les cas) pour réaliser de tels travaux, nous aurons encore trois saisons de pointe où une partie de notre récolte servira à fabriquer du compost, car ne pas récolter les palmiers n’est pas une option…

Nous venons de préparer tout un lot d’huile de palme brute en bidons destinée aux marchés de Bruxelles et de Paris, donc peut-être aurez-vous l’occasion de goûter l’huile de Brabanta même si vous n’avez pas l’occasion de venir jusqu’ici.

Petite note de Marie-Claude: elle peut tout à fait remplacer l’huile de friture (pas plus de 180°C). C’est ce que nous employons à la maison et, mine de rien, c’est une des huiles les plus durables surtout quand on a pas déboisé pour la produire comme dans les pays sous la loupe de lobbys divers. C’est une plante pérenne pour commencer, donc sa durée de vie productive dure 25 à 30 ans et non une seule saison comme pour les autres plantes oléagineuses, elle utilise moins d’engrais (substitués en partie par les sous-produits de l’usinage, rafles débarrassées des noix et fibres post-extraction) et pas de pesticides (cela zigouillerait l’insecte pollinisateur).

Pour le moment les températures sont très agréables, un peu comme quand on a un été en Belgique 🙂 mais beaucoup plus humide. Bon il y a, quand même 27°C dans le salon au moment où je vous écrit, mais c’est l’heure la plus chaude de la journée et toute la semaine, au réveil nous avions maximum 24°, souvent moins, ce matin 22,3°C.

Ce matin nous avons petit déjeuné sur la terrasse sur “une île “car, nous, n’étions pas dans la brume mais tout le reste du paysage l’était, ce qui laissait libre cours à notre imagination quant à ce qu’il y avait derrière le blanc: montagne, mer … ;). Malheureusement à midi c’est rarement possible car de toutes petites mouchettes convoitent nourriture, boisson, humidité sur la peau,etc.  Rendant ce moment de détente supposé nettement moins plaisant donc nous nous replions sur notre salon salle à manger abrité de portes moustiquaires magnétiques très efficaces.

Sur ce nous vous quittons, merci de nous lire et à bientôt,

Marc et Marie-Claude

Carte de la Plantation

By constantly being surrounded by hundreds of thousands of palm trees and organising our days, weeks, months and even years according to the needs of our palm trees, everything about palm oil becomes routine for everyone in Mapangu, but not necessarily obvious to outsiders.

So when we talk about K10, S8 or V13, you will think of a plant variety or a naval combat game, when in fact it is the identification of the plantation blocks, which are themselves subdivided into plots identified by the letters a, b, c, etc…. This is how the different parts of the plantation are identified and enables us to direct workers every morning to their assigned field. The numbering is based on a mesh with divisions from west to east designated by the letters A, B, C, etc. and divisions from north to south designated by the numbers 1,2,3, etc. so even someone who is not familiar with the plantation can guess that the Y13 will rather be in the extreme southeast of the plantation, while block A3 will be inversely in the northwest. It works very well on flat terrain, but in the terraces… finding one’s way depends essentially on experience or a good map. So we all have  a map with geolocation on our phone which helps not getting lost in the terraces, which is rare, but even after two years I am still happy to refer to it from time to time.

There are many other expressions that could confuse an uninformed visitor, for example if you are told to take the next 250, it is in fact the next road because the blocks (excluding terraces) are all planted on widths of 250m. Other expressions are more technical, for example stealing a fruit bunch does not refer to theft, even though it is increasingly becoming a problem in the plantation, but harvesting a fruit bunch without cutting its supporting palm. Palms are indeed important for the growth and production of the palm tree, and if the supporting palm is cut every time a fruit bunch is harvested it would not have the necessary resources for optimal growth and production. There is also the detached or detachable fruit criterion that is used to determine the maturity of a fruit bunch, where the presence of such fruit is a sign that the fruit bunch is ready to be harvested. Every week the cutters pass through all the plots and examine each palm tree to identify and cut the ripe fruit bunches.

But all this work would be nothing without then being able to process the harvested fruit bunches to extract oil. The basic principle of oil extraction is quite simple, just squeeze the fruit to remove the oil from the pulp of the fruit and then filter and store it. To this end villagers use what is commonly called a “malaxeur”, usually made with a drum that is heated with a fire underneath and a wooden structure that allows the fruits to be mashed and pressed to collect the oil in the bottom of the drum. At an industrial level it is obviously a little more sophisticated because we treat up to 500 tons of fruit bunches per day, the fruits of which must first be separated from the bunch before they can be pressed, then  clarifying the oil (eliminating impurities, water, etc.) before the oil can be stored in large tanks. The main characteristics for the quality of crude palm oil are its water content and acidity, which is usually caused by overripe fruits or too much time between harvesting and processing.

Despite efforts to recover and recycle every drop of oil in the mill, a small portion of it remains in condensate water and other effluents that are stored in large ponds or lagoons. This oil eventually rises to the surface where we are able recover significant quantities. But as it is not controlled from a quality point of view, so we consider it as a non-food oil that is used exclusively for the production of soaps or other industrial uses.

For the time being, the capacity of our oil mill is insufficient to absorb all the plantation’s production, because despite the fact that palm trees continue to produce all year round, production is highly concentrated over a few months: from June to September and anything that cannot be milled during these months of high production must be discarded because it is not possible to keep the fruits for more than a day or two after they have been cut. An extension of the oil mill is therefore necessary and will be implemented soon, but knowing that it takes a minimum of two and a half years (here in Congo in any case) to carry out such work, we will have three more peak seasons where part of our harvest will be used to make compost, because not harvesting palm trees is not an option…

We have just prepared a whole batch of palm oil in containers for the markets in Brussels and Paris, so maybe you will have the opportunity to taste Brabanta oil even if you don’t have the opportunity to come here.

Marie-Claude’s little note: palm oil can be used as frying oil (no more than 180°C). That’s what we use at home and, well, it’s one of the most durable oils, especially when its plantation does not require any deforestation, as is the case here, despite the negative magnifying glass of various lobbies. It is a perennial plant to begin with, so its productive lifespan lasts 25 to 30 years and not a single season as for other oilseed plants, it uses less fertilizer (partly substituted by the by-products of the milling process, such as empty fruit bunches and fibres) and no pesticides (this would destroy the pollinating insect).

At the moment the temperatures are very pleasant, a bit like when you have a warm summer in Belgium:) but much more humid. Well, it is 27°C in the living room as I am writing to you, but it’s the hottest hour of the day and all week long, when we wake up we had a maximum of 24°C, often less, this morning 22.3°C.

This morning we had breakfast on the terrace on “an island “because we were not in the mist but the rest of the landscape was, which gave free rein to our imagination as to what was behind the white screen: mountains, sea…;). Unfortunately at noon it is rarely possible to use the terrace because tiny little flies covet food, drink, moisture on the skin, etc…. Making this supposedly pleasant moment of relaxation much less enjoyable, we therefore take refuge inside the house, sheltered from the insects with very effective magnetic screen doors.

On this we leave you, please read us and see you soon,

Marc and Marie-Claude

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Electricité – Electricity

Vivre ici à Mapangu, dans le confort de la maison du DG, permet néanmoins de réaliser combien de choses que nous considérons essentielles et normales en Europe prennent une toute autre signification en brousse. J’ai du mal à imaginer le tollé que cela ferait si pour une raison ou une autre notre alimentation en eau, gaz ou électricité était coupée pour plus de quelques heures en Belgique. Ici, nous vous avons déjà fait le point sur l’eau dans des nouvelles précédentes et le gaz n’en parlons pas, même si nous avons le privilège d’avoir une cuisinière avec du gaz en bouteille pour nous permettre de cuire quand il n’y a pas de courant.

Mapangu est une cité où il n’y a ni électricité, ni eau, ni égouts, ni ramassage d’immondices, ni rien du tout en fait, ce sont juste des maisons (la plupart construites en pisé avec un toit de paille) avec un trou servant de latrine à l’écart dans la parcelle. Les parcelles sont petites de 100 à 200m² et ne permettent pas d’y cultiver grand chose à part quelques épices. Même les maisons avec un toit en tôles ne disposent pas de gouttières qui auraient permis de récolter les eaux de pluie et comme les parcelles sont soigneusement balayées plusieurs fois par jour, la surface du sol ne permet pas à l’eau de pénétrer avec les conséquences d’érosion que cela engendre.

Mais nous nous écartons car le sujet du jour est l’électricité. A Mapangu il n’y a pas et il n’y a jamais eu de réseau électrique, mis à part quelques lignes qui avaient été installées jadis par Unilever pour alimenter les maisons de ses cadres. Pourtant la technologie ne s’est pas arrêtée pour autant et rares sont les personnes qui n’ont pas un téléphone portable (qui doit être chargé) ou même un petit téléviseur avec une antenne satellite pour regarder les informations (?) ou un film. Quelques personnes un peu mieux nanties ont investi dans un ou deux panneaux solaires plus une batterie et offrent ainsi un service payant pour recharger les téléphones ou venir voir une émission ou un film. Les affaires doivent être assez lucratives car ceux qui se sont lancés dans ce business ont maintenant souvent un arsenal de panneaux solaires et plusieurs batteries. Toutefois ces solutions n’apportent pas une réponse au besoin d’éclairage à la maison qui est généralement résolu avec des lampes de poches dont il faut renouveler les piles à un rythme effréné car les piles (d’origine chinoise)  durent rarement plus d’une nuit. Compte tenu du nombre de piles et de la population, il doit y avoir une montagne de piles usagées qui sont probablement abandonnées par ci par là et vont un jour se révéler être un gros problème de pollution… mais je m’écarte du sujet encore une fois!

Pour aider nos travailleurs, nous avons commencé à distribuer des lampes solaires Wakawaka, dont j’avais fais la découverte grâce à mon meilleur ami en Belgique, et qui ont changé la vie des gens ici. La lampe Wakawaka, pour ceux qui ne la connaissent pas, est une petite lampe de la taille d’un gros gsm équipée d’un panneau solaire de deux spots leds et de deux prises USB. Non seulement elle éclaire particulièrement bien et pendant longtemps avec une charge solaire gratuite, mais en plus elle permet de charger un téléphone ou autre petit appareil avec un câble USB. Au total nous avons maintenant distribué plus d’un millier de ces lampes à des prix subsidiés et même nos travailleurs dont les capacités de calcul sont limitées ont découvert qu’en peu de temps les économies faites sur l’achat de piles ou la recharge de leur téléphone remboursent l’achat d’une telle lampe. Nous ne fournissons ces lampes qu’à nos employés, mais vous pouvez imaginer que le commerce parallèle n’a pas traîné et on en trouve maintenant à Ilebo, Idiofa, Kikwit et même Kinshasa, associé au nom de Brabanta car curieusement nous sommes (encore) les seuls à les importer.

Lors de sa visite à Mapangu, le gouverneur du Kasaï, ayant entendu parler de la fameuse lampe, n’a pas tardé à demander lui aussi de pouvoir en acheter (soit-disant pour que sa femme ne soit pas dans l’obscurité pendant la nuit).

Ces lampes ne sont évidemment pas une solution universelle et pour nos maisons c’est utile pour faire un besoin la nuit, mais cela ne fait pas tourner le congélateur ou la bouilloire. Pour le moment nous avons à la maison notre source principale de courant venant d’un générateur avec une batterie qui prend le relais pendant la nuit. Il en va de même à Mapangu ou le générateur de l’usine alimente aussi toutes les maisons des agents de cadre et de maîtrise qui habitent aux alentours. Seulement voilà, avoir de l’électricité à la maison permet de faire des petits commerces tels que service de froid (certains agents ont 3-4 congélateurs à la maison), friture (il y a un nombre assez impressionnant de vendeurs de beignets autour de l’usine), et évidemment la charge d’appareils de toutes sortes. Bref, ce qui devait arriver arriva et malgré les précautions de fusibles et autres sécurités (que nos amis congolais sont maîtres à contourner) le générateur de service de l’usine a été surchargé et faute d’intervention du machiniste qui était “en promenade” le générateur et le moteur ont grillé… Nous essayons de trouver d’urgence un nouveau générateur, mais même si nous en trouvons un à Kinshasa il faudra près d’un mois pour qu’il puisse être acheminé ici par barge (ce sont des bêtes de 5-6 tonnes) et installé. En attendant nous avons prêté un des générateurs de la Cathédrale (nous en avons encore un petit qui permet de faire tourner le strict minimum d’appareils nécessaires) qui pourra alimenter les postes d’urgence (hôpital, serveur, ordinateurs, pont bascule et laboratoire) jusqu’à l’arrivée du remplaçant. Espérons quand même que celui-ci va survivre car après cela nous n’avons plus de solution de dépannage…

Nous continuons d’espérer que nous trouverons un fournisseur capable d’installer et d’entretenir une installation solaire pour la maison, ce serait tellement mieux que de dépendre d’une machine buveuse de gasoil.

Oh, dernière chose, nous ne pouvons pas nous empêcher de partager une photo de notre petite-fille Lynn qui devient très mignonne et qui n’a plus besoin de son aide respiratoire.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Générateur, gros mais pas infaillible – Generator, big but not unbreakable

Lynn!

Nouvelle terrasse – New terrace

Vue le matin – Morning view

Living here in Mapangu, in the comfort of the DG’s home, nonetheless makes it possible to realise how many things that we consider essential and normal in Europe take on a completely different meaning in the bush. I can hardly imagine the uproar that this would cause if for some reason our water, gas or electricity supply were cut off for more than a few hours in Belgium. Here, we’ve already reported on water in previous news stories and don’t mention gas, even though we have the privilege of having a cooker with bottled gas to allow us to cook when there’s no electricity.

Mapangu is a city where there is no electricity, no water, no sewers, no garbage collection, and nothing at all in fact, there are just houses (mostly built in adobe with a straw roof) with a hole serving as a latrine some distance from the house in the plot. The plots are small from 100 to 200m² and do not allow to cultivate much except some spices. Even houses with sheet metal roofs do not have gutters that would have made it possible to collect rainwater and since the plots are carefully swept several times a day, the soil surface does not allow water to penetrate with the resulting erosional consequences.

But we disgress because the subject of the day is electricity. In Mapangu there is no and never has been a power grid, except for a few lines that were installed by Unilever to supply the houses of its managers. Yet the technology has not stopped, and few people don’t have a mobile phone (which has to be charged) or even a small TV with a satellite antenna to watch the news (?) or a film. Some somewhat better-off people have invested in one or two solar panels plus a battery and offer a paid service to recharge phones or to watch a program or film. The business must be quite lucrative because those who have started this venture now often have an arsenal of solar panels and several batteries. However, these solutions do not provide an answer to the need for lighting at home, which is usually solved with flashlights whose batteries have to be replaced at a frenetic pace, because batteries (of Chinese origin) rarely last more than one night. Given the number of batteries and the population, there must be a mountain of used batteries that are probably abandoned here and there and will one day turn out to be a big pollution problem… but I’m off the topic again!

To help our workers, we started to distribute Wakawaka solar lamps, which I discovered thanks to my best friend in Belgium, and which changed the lives of people here. The Wakawaka lamp, for those who don’t know it, is a small lamp the size of a large mobile phone equipped with a solar panel with two LED spotlights and two USB sockets. Not only does it light up particularly well and for a long time with a free solar charge, but it also allows you to charge a phone or other small device with a USB cable. All in all, we have now distributed more than a thousand of these lamps at subsidized prices, and even our workers with limited computing capabilities have discovered that in a short period of time, savings on battery purchases or the recharging of their phones, such a lamp quickly pays for itself. We only supply these lamps to our employees, but you can imagine that parallel trade has not lingered and we now find them in Ilebo, Idiofa, Kikwit and even Kinshasa, associated with the name of Brabanta because curiously we are (still) the only ones to import them.

During his visit to Mapangu, the governor of Kasai, having heard about the famous lamp, was quick to ask if he could purchase one himself (so that his wife would not be in the dark at night).

These lamps are obviously not a universal solution and for our homes it is useful to make a pit stop at night, but it does not run the freezer or kettle. At the moment our main source of power comes from a generator with a battery that takes over during the night. The same goes for Mapangu, where the factory generator also supplies power to all the houses of the management and supervisory staff who live nearby. However, having electricity at home makes it possible to run some private businesses such as cold storage service (some agents have 3-4 freezers at home), frying (there are quite an impressive number of doughnut vendors around the factory), and of course the loading of all kinds of appliances. In short, what was supposed to happen happened and despite the precautions of fuses and other safety hurdles (that our Congolese friends are masters to circumvent) the service generator of the factory was overloaded and for lack of intervention of the operator who was “temporarily away” the generator and the engine packed up and are beyond repair… We are trying to find a new generator as a matter of urgency, but even if we find one in Kinshasa, it will take almost a month for it to be transported here by barge (5-6 tons) and installed. In the meantime, we lent one of the generators of the Cathedral (we still have a small one that allows us to run the bare minimum of equipment needed) which will be able to power the emergency stations (hospital, server, computers, weighbridge and laboratory) until the replacement arrives. Let’s hope that this one will survive because after that we don’t have any more stand-by solution…

We continue to hope that we will find a supplier who is able to install and maintain a solar system for the house, it would be so much better than depending on a diesel engine.

We hope to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Animaux – Animals

Nous, Marie-Claude et moi, passons cette fin de semaine à Kinshasa, où nous sommes arrivés via Ilebo vendredi après-midi. Nous ne restons ici que quelques jours, le temps pour moi de rencontrer quelques uns de nos clients et fournisseurs et faire acte de présence auprès de nos collègues kinois, tandis que Marie-Claude assure notre ravitaillement pour le mois à venir. Nous repartirons à Mapangu avec notre avion de fin de mois ce mardi matin.

Nous avons laissé nos poilues aux bons soins de nos cuisiniers, mais sans les oublier: Marie-Claude a pour mission de ramener leurs vaccins annuels car il est évident qu’à Mapangu il n’y a pas de vétérinaire digne de ce nom et encore moins de possibilité d’y acheter des produits fiables vu le manque de réfrigération faute de courant. Lorsque l’on parle de vaccins, c’est évidemment au vaccin contre la rage auquel on pense en premier lieu, même si le risque de transmission est plutôt faible car il n’y a quasi pas d’animaux potentiellement porteurs dans les environs de la Cathédrale. En fait, parlant d’animaux, malgré les énormes étendues inhabitées qui entourent la plantation et au-delà, il n’y a pratiquement plus de faune sauvage dans notre région, à l’exception d’oiseaux.

En remontant le Kasaï vers Ilebo, nous longeons des zones forestières inhabitées sur de nombreux kilomètres, mais jusqu’à présent aucun de nous n’a jamais vu autre chose que quelques oiseaux et même ceux-ci sont plutôt rares compte tenu des étendues sauvages que l’on traverse. Il faut dire qu’ici tout ce qui bouge est un repas potentiel et même si cela ne se mange pas la tendance est plutôt d’attraper et de tuer d’abord et puis de décider si la proie a une utilité quelconque. Certains animaux commes les perroquets gris et certains petits singes, ont la chance d’être attrapés vivants car, malheureusement, il y a un marché pour ce genre d’animaux à Kinshasa et pour l’exportation (illégale).

Les perroquets doivent être plus difficiles à attraper car il n’est pas rare de les voir dans la plantation, par contre les seuls singes que nous avons vu sont ceux qui ont encore pu être attrapés quelque part dans la forêt et qui sont baladés au bout d’une corde attachée autour de la taille ou boucanés pour la cuisine. Les singes qui sont tués mais pas encore boucanés sont généralement transportés d’une manière assez horrible avec le bout de la queue passée à travers du cou du singe pour former une sorte d’anse par laquelle le tenir. Les seuls singes que nous avons ainsi vu passer sont de petite taille, mais à Kinshasa il y aurait un sanctuaire pour les bonobonos sauvés du commerce de contrebande qui est, semble-t-il, encore florissant malgré tout ce qui peut se lire à ce sujet dans la presse.

A la Cathédrale, malgré le fait que nous occupons un ilôt de nature de 20 hectares entouré de la plantation, les seuls mamifères que nous avons autour de la maison sont des chauve-souris et rongeurs (souris et rats), mis à part notre chien et chat évidemment. Il y a de temps en temps un serpent qui s’égare près de la maison, mais sinon la faune sauvage est exclusivement composée d’oiseaux dont la quantité et la variété semble avoir augmenté depuis que nous sommes installés dans la maison (peut-être parce que nous avons interdit les collets et autres pièges). Il y a toute une serie des petits passereaux dont des petits oiseaux avec une queue kilométrique qui rend leur vol bien compliqué, des oiseaux mouches, des hirondelles, des perdrix, des pintades, des gardes-boeufs, des rapaces, des corbeaux et nous avons même eu la visite occasionelle de marabouts et de cigognes noires.

Le long des berges du Kasaï, y compris près du bureau, je vois régulièrement des calaos et des martins pêcheurs, mais à part cela, même lorsque nous traversons la savane qui compte des dizaines de milliers d’hectares inoccupés, il n’y a pas une antilope ou autre forme d’occupation animale à voir. Il faut dire que cette “savane” était autrefois de la forêt qui a été défrichée et brûlée par les villageois pour y faire des cultures (maïs et manioc) pour être ensuite abandonné une fois que le sol était épuisé. Cela n’empêche pas les populations voisines d’y mettre le feu plusieurs fois par an pour essayer ainsi de capturer les quelques animaux qui auraient réussi à y survivre et ainsi perpétuer la végétation herbeuse parsemée de quelques arbustes plus résistants aux feux. Outre la chasse impitoyable, c’est sans doute les feux généralisés en saison sèche qui ont conduit à l’élimination quasi totale de la faune sauvage dans la région, les oiseaux ayant eux seuls la possibilité d’y échapper.

Paradoxalement, dans les zones limitrophes de la plantation (dont l’existance est souvent décriée comme facteur de destruction de la biodiversité) nous observons une plus grande variété d’animaux et de plantes, sans doute grace au fait que nous protégeons celles-ci contre les feux pour préserver nos palmiers. Dans certaines parties de la plantation où les grands arbres sont trop espacés, nous avons installé des nichoirs et perchoirs destinés aux rapaces car dans les zones protégées de la plantation les rongeurs ont trouvé un refuge idéal qui, de plus, regorge de nourriture bien grasse…

A défaut d’animaux sauvages, nous avons des cochons, chèvres, moutons et bovidés qui vagabondent à travers la plantation, pas vraiment la même chose mais une source de protéines renouvelable plus facile à gérer.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

We, Marie-Claude and I, are spending the week-end in Kinshasa, where we arrivfed on Friday afternoon via Ilebo. We are staying just a few days, for me to meet some of our customers and suppliers and show that I still exist (and care) for the employees of our small office here. Meanwhile Marie-Claude is restocking our supplies for the coming month. We will return to Mapangu with our monthly Mapangu flight on Tuesday morning.

We left our hairy friends in the good hands of our housekeepers, but not forgotten because Marie-Claude has been assigned the task of bringing back their annual jabs as obviously in Mapangu there is neither a vet nor a trustworthy supplier of veterinary supplies given the lack of power and thus refrigeration. Talking about vaccines, it is obviously the rabies one that matters most, even though the risk is relatively low given that our pets hardly go anywhere near any other animals that could transmit the disease. Indeed, despite the huge inhabited areas surrounding the plantation and beyond there is hardly any wildlife left, except for birds.

Travelling upriver on the Kasai towards Ilebo, we pass large forested areas spreading for several kilometres with no population, but until now none of us has ever seen any kind of animals other than a few birds and even these animals are rather scarce for such a wild looking area. It must be said that here anything that moves is a potential meal and even if it is not edible the trend is to capture or kill first and then decide if it is of ny use. Certain animals such as grey parrots and some kinds of small monkeys are “lucky” enough to be caught alive because, unfortunately, there is a market for these kind of animals in Kinshasa and for (illegal) export.

The parrots are clearly harder to catch because we can often see or hear them flying in the plantation, whereas the only monkeys I have seen are either those that were caught somewhere in the forest and taken to their final destination with a leash tight around there waste, while most of the monkeys we see are either in the form of dried bush meat or dead animals with the end of the tail passed through the neck to form a kind of handle to carry them. In Mapangu we have ony seen rather small kinds of monkeys come by, while in Kinshasa there is a sanctuary where Bonobos caught from smugglers are brought to be taken care of and presumably released in the wild at some point. Despite the efforts to stop the illegal trade of wild animals, here the business seems to be flourishing.

At the Cathedral, despite being in the middle of a 20 hectare reserve surrounded by the plantation, the only mammals that we have around the house are bats and rodents (mice and rats), besides our dog and cat of course. Once in a while there will be a snake venturing in or around the house, but otherwise all we gat to see are birds, whose quantity and variety seems to have increased since we got here (maybe because we have stopped people from hunting or trapping them). There is a variety of small birds, some with a huge tail that makes it difficult for them to fly, humming birds, swallows, partridges, guinea fowl, inyange, birds of prey, crows and the occasional visit of a marabout or black crane.

Along the Kasai river, including close to the office, I regularly see hornbills and kingfishers, but other then that, even when going through the vast expanses of the savana which must be tens of thousands of hectares, there is not an antilope or any other kind of animal to be seen. This “savana” is man-made, it used to be forest that was felled and burned to enable local village people to grow their crops (corn and cassava) and subsequently abandonned when the soil was exhausted. This however does not stop neighbouring populations to set fire to the whole area several times a year with the purpose to catch whatever few animals might still have survived and in doing so maintain just a grass cover sprinkled with a few bushes that are resisting the fires. Besides the unrelenting hunting of any living creature, the systematic fires during the dry season have led to the complete disappearance of wild life, with only the birds having a chance to escape.

Paradoxically, in the nature areas that have been preserved on the border of the plantation (whose responsibility is often decried in the erosion of biodiversity), because fires are not allowed in order to protect the nearby palm trees, there is a much grater variety of plants and animals to be found. In some parts of the plantation where the number of remaining large trees is too small, we have installed nesting boxes and perches in order to attract birds of prey because these areas protected from fire have become the refuge for all sorts of rodents which have taken a liking in the oil-rich palm fruits and kernels…

The lack of wild life is compensated by porcs, goats, sheep and cattle that roam the plantation, not quite the same thing but a renewable source of protein that is easier to manage.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude