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Histoire d’Eau – Water Story

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La semaine qui vient de se terminer était tout à fait atypique car mardi et mercredi étaient des jours fériés et comme les activités de la plantation ne permettent pas d’arrêter les opérations aux champs, pas question de faire le pont. Avec deux jours de moins nous avons été obligés de concentrer les travaux et en particulier la récolte sur quatre jours au lieu de six, ce qui n’est pas évident compte tenu des superficies à couvrir et de l’impossibilité d’augmenter l’effectif des récolteurs du jour au lendemain.

La nature n’a pas voulu nous aider cette semaine car il a systématiquement plu (assez abondamment) chaque jour de travail. Nos travailleurs n’aiment pas travailler sous la pluie, ce qui se comprend même si ici elle est plutôt rafraîchissante et agréable compte tenu de la température, mais ce sont surtout les véhicules qui n’arrivent plus à passer dans les petites routes boueuses avec leur charge. Il n’y a rien de tel que de faire passer un camion ou tracteur chargé sur une route boueuse pour rendre celle-ci quasi impraticable et surtout accélérer l’érosion et la création de crevasses dans lesquelles les véhicules restent coincés.

Il va sans dire que ces conditions météo ne sont pas non plus favorables à la bicyclette car, outre le fait que les routes sont particulièrement glissantes et donc difficiles à négocier sans prendre un billet pour parterre, la fine boue semble immédiatement trouver son chemin vers la chaîne et les pignons du vélo et finissent par tout bloquer, généralement juste à l’attaque d’une forte côte et rien de tel d’avoir son pédalier qui se bloque quand on est debout sur les pédales, la chute est quasi garantie…

Heureusement à la maison nous n’avons pas (ou plus) de fuites et il en va de même pour mon bureau, donc à l’autre bout de la route nous savons qu’un coin sec nous attend. On ne peut pas en dire autant pour Kinshasa où malheureusement, une conséquence d’un urbanisme incontrôlé et surtout l’absence de voies d’évacuation de l’eau, la population a subi de terribles inondations faisant de nombreuses victimes. Lorsqu’il pleut à Kinshasa, même moins abondamment que récemment, la ville est quasi paralysée car les rues se remplissent d’eau, les véhicules (pas très vaillants) se retrouvent en panne au milieu des voies de circulation et en un, deux, trois toutes les artères sont bloquées pendant des heures. Conclusion, quand il pleut il vaut mieux rester là où on est et attendre que les conséquences de la pluie se résorbent.

Une autre conséquence des pluies régulières et généreuses est que le niveau du Kasaï est maintenant à son niveau le plus élevé, ayant fait disparaître les bancs de sable (enfin ils sont toujours là, peut-être pas exactement au même endroit, mais cachés sous le niveau de l’eau). La navigation est théoriquement plus aisée, bien que le courant de la rivière se s’est également renforcé avec pour résultat que je vois (et entend) certains convois qui remontent la rivière sous les fenêtres de mon bureau pendant un quart d’heure voire une demi heure tellement ils peinent à avancer. Il faut dire que, comme le tirant d’eau ne pose pas de problèmes pour le moment (si l’on navigue à côté des bancs de sable), les barges ont tendance à être chargées jusqu’à la limite de l’eau et ont forcément plus de mal à lutter contre le courant.

Pour rester dans le sujet, l’eau de consommation est un réel casse-tête ici car il n’y a pas ou peu de sources d’eau potable et, sauf si comme nous on fait bouillir et filtrer son eau, nous sommes dépendants de l’approvisionnement d’eau en bouteilles venant de Kinshasa. Pour des raisons qui ne sont pas encore éclaircies, notre approvisionnement en bouteilles d’eau du mois n’est pas arrivé et Mapangu se retrouve sans eau en bouteilles… Certains plus fortunés envoient des commis acheter de l’eau à Ilebo, où pour le moment les commerçants disposent encore de stocks, mais sinon nous sommes entièrement tributaires de l’eau de “source” et de rivière. Compte tenu de l’épidémie de choléra qui sévit pour le moment dans la région ce n’est évidemment pas le meilleur timing…

Pour essayer de trouver des solutions plus durables à l’approvisionnement en eau potable, domaine dans lequel les autorités locales, provinciales ou nationales ne font absolument rien, nous avons entrepris de faire faire des forages avec pompe manuelle dans nos villages. Pour le moment il n’y a qu’un seul forage opérationnel, mais nous espérons petit à petit pouvoir remplacer la distribution d’eau (sâle) avec des citernes par des forages qui devraient donner accès à une eau propre et, nous l’espérons, potable. Le comble dans cette histoire est que nous (Brabanta) devons payer des taxes sur l’eau (de rivière) que nous consommons… j’ai essayé de faire valoir le ridicule de cette situation vis-à-vis des autorités, mais malheureusement je n’en suis pas encore sorti vainqueur…

Voilà pour les histoires d’eau.

Merci de votre lecture et à bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Nouvelle terrasse en construction (l’ancienne était minée par les termites) – New terrace being built (the old one was mined by termites)

Table de terrasse – Terrace table

Epuisement – Exhaustion

The week that just ended was rather atypical as Tuesday and Wednesday were public holidays and, given that work on a plantation never stops, it was not an option to take Monday off as well. With two fewer days in the week, we were forced to concentrate operations and in particular harvesting in four days instead of six, which was not obvious given the large areas to cover and the fact that we cannot increase our labour overnight.

Nature did not help us either because it rained (rather heavily) every of the working days. Our workers don’t like working under the rain, which is understandable even though here the rain is rather refreshing and pleasant given the temperature, but it is almost impossible to get through with loaded vehicles through the muddy feeder roads. There is nothing like driving through a muddy road with a truck or tractor with their loads to make a road completely impassable and in particular accelerating the erosion and creation of deep gullies in which the vehicles get stuck.

Needless to stay that under these weather circumstances it is not ideal to go cycling either because, besides the roads that are particularly slippery and difficult to negotiate without regularly going down, the fine mud seems to take a particular liking for the bike’s chain and cogs and end up blocking them completely. The blockage usually happens in the middle of a steep climb while standing on the pedals and the fall is virtually guaranteed…

Fortunately at home we have no (more) leaks and the same goes for my office, therefore at least we know that if we make it to the other end of the road there is a dry safe place awaiting. The same cannot be said of Kinshasa where, unfortunately, mainly as a consequence of uncontrolled developments and especially the absence of any drainage systems, the population was confronted with terrible floods at the origin of many casualties. When it rains in Kinshasa, even less abundantly than recently, the city is almost paralysed because the streets fill up with water, many (not in the best shape) vehicles stall in the middle of the road and in no time the whole city grinds to a halt for hours. Conclusion, when it rains in Kinshasa it is best to stay where you are and wait for the consequences of rain to subside.

Another consequence of the frequent and generous rains is that the Kasai river is now at its highest, with all the sand banks having disappeared (in fact they are still there, perhaps not exactly at the same spot, under the water surface). River traffic is, in theory, easier even though the current is also much stronger which I can notice with some (slightly overloaded barges) spending up to half an hour to get past the office going upstream. I presume that, because the water depth is supposedly not a limiting factor, the barge operators tend to load as much as possible on their convoys and a result they move inch by inch going against the current with the engines going at full steam.

To keep to the subject of this post, drinking water is a real problem here because there are no or very few really drinkable water sources and, except if like us you boil and filter water yourself, many depend on the supply of bottled water coming from Kinshasa for drinking and cooking. For reasons not yet clear, our supply of bottled water has been interrupted and for the past weeks there is not any bottled water to be found in Mapangu. Some more fortunate people send delegates to Ilebo, where it is still possible to find bottled water, but for most of the population the only supply of water comes from (dubious) springs and the river. As we currently have an epidemic of cholera in the region, you can imagine that this shortage could not have come at a worse time…

In an attempt to find more durable solutions to the water supply, area in which the local, provincial and national authorities do absolutely nothing, we have started drilling wells to be fitted with manual pumps in our villages. So far we have only one such wells that is operational, but we hope to gradually replace the distribution of (non drinking) water with tankers with boreholes that should provide clean and, we hope, drinkable water. The uncanny thing in this whole situation is that we (Brabanta) have to pay taxes for the (river) water that we consume… I tried to argue with the authorities how ridiculous it was that we should have to pay taxes for a service that we provide ourselves, but unfortunately so far I was not able to win this battle…

That’s it for these water stories.

Thank you for reading the blog and writing to us,

Marc & Marie-Claude

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Kasaï

Bonjour,

nous voici presque à la troisième semaine de l’année.

Ce matin (samedi) à quatre heures quinze, le thermomètre indiquait 27°C …. J’avais bien cru remarquer cette nuit qu’il faisait plus chaud que depuis mon arrivée !
Nous nous préparions à une journée bien lourde mais un bon petit orage se déclare et les températures devraient retomber vers un agréable 25°. Incroyable comme quelques degrés, de plus ou de moins, peuvent faire une différence dans votre bien-être! J’ai tout ouvert dans la maison pour la faire profiter de l’air qui circule, si ça devient trop, je refermerai, pour le moment c’est tout à fait délicieux !

Hier (vendredi), une équipe du département construction est venue en camion déposer des poutres intermédiaires en vue de reconstruire notre deck de terrasse. Ils sont venus vers neuf heures trente, à six personnes plus le chauffeur. Une heure plus tard (il faut bien qu’ils s’installent) je suis venue leur apporter des gobelets et un bidon d’eau fraîche et constater l’avancement du travail. Tout le monde a pris de l’eau sauf le seul malheureux qui avait le pinceau… Récapitulons: trois  personnes perchées sur le camion, un qui traite les poutrelles amenées contre les attaques de termites, deux qui regardent depuis le sol et le chauffeur qui commente. Devant mes sourcils interrogatifs on m’a donné l’explication: il y a deux peintres, deux menuisiers ( qui ne travailleront pas ce jour-là puisque les poutres doivent sécher, venus pour “la roue libre”?), deux ouvriers pour aider à porter les poutrelles MAIS un seul pinceau. ” hè”… Si l’on ajoute à cela qu’ils sont partis vers 11h. parce qu’il n’y avait plus de produit de traitement et qu’il fallait faire “la réquisition”…
J’ai suggéré qu’ils “réquisitionnent” des pinceaux supplémentaires.

Et mercredi passé un petit serpent de 70cm se baladait sur notre terrasse, nos cuisiniers m’ont appelée, dans un premier temps nous l’avons gentiment balayé hors de la terrasse et il a ondoyé sans discuter mais, une fois dans l’herbe, il a ouvert son capuchon de cobra et je me suis dit que ce n’était pas un voisin sympathique, donc, exit le petit rampant qui ne deviendra pas grand. Un “googelage” plus tard j’ai eu confirmation de mes soupçons notre visiteur était un Naja Melanoleuca ou cobra de forêt, venimeux et pouvant atteindre un mètre cinquante. Eux, au moins, ils se taillent, la palme (!) du danger dans ce domaine revient aux vipères du Gabon pas spécialement agressives si elles ne se sentent pas menacées, mais elles ne bougent pas, et restent indécelables (excellent camouflage) même si elles sont à quelques centimètres et marcher sur une vipère est définitivement ressenti comme une agression…

A part cela Marc met en ce moment un point d’honneur à rentrer bien tôt à la maison (je veux dire, aux heures normales) et ne se laisse plus embusquer par ceux qui le guettent à la sortie des bureaux. Ce qui est fort apprécié comme vous pouvez l’imaginer !

Mercredi midi nous avons déjeuné avec nos voisins, un des agronomes et sa compagne, poulet mafé (aux arachides) avec pour dessert des crêpes à la farine de quinoa et fécule de maïs pour la compagne de notre agronome qui est allergique au gluten. Au moment de préparer le dessert “zut”: plus d’œufs! Qu’à cela ne tienne: lorsque nous en avions beaucoup, j’avais fait l’expérience de geler séparément blanc et jaunes dans des bacs à glaçons. Suite de l’expérience: les réunir dégelés pour les utiliser en entité. Qu’il suffise d’écrire que les crêpes étaient très bonnes! Il faut juste prêter attention à l’étiquetage car rien ne ressemble plus à un sachet de glaçons de jus de citron qu’un sachet de glaçons de blancs d’œufs… Dans un verre, on remarque tout de suite la différence.

Ce dimanche si la météo est complaisante, nous ferons un BBQ près du terrain de tennis avec les expats pour le lunch, je vous laisse ici et cède les mots à Marc pour des nouvelles d’un autre aspect de la vie dans le Kasaï.

Marie-Claude ayant déjà écrit la plus grande partie des nouvelles de la semaine, je n’ai pas grand chose à ajouter. Pour le moment tout est calme sur tous les fronts avec seulement trois expatriés sur la plantation (alors que normalement nous sommes six), la production est très modeste donc peu de jours d’usinage et les autorités doivent se remettre de leurs agapes de fin d’année et nous laissent plus ou moins en paix. Notre seul souci sont nos pistes de plantation qui, suite aux pluies très abondantes de ces dernières semaines, se sont très fort dégradées.

Pour essayer de garder les pistes plus ou moins en état sans pour cela faire appel aux engins lourds (niveleuse, bulldozer, pelle à chenilles) nous avons fait l’essai depuis quelques semaines d’accrocher des vieux pneus derrière un tracteur avec sa remorque pour niveler la surface de la route en profitant d’un transport existant. L’idée vient de système que j’ai vu utiliser dans les champs pour étaler les bouses de vache ou parfois dans les pistes de chevaux ou d’obstacles. Ici nous sommes partis sur des pneus beaucoup plus costauds (nous avons beaucoup de vieux pneus de tracteurs) d’une part pour arriver à casser les bosses de la route et d’autre part pour éviter que l’on ne puisse trop facilement nous voler les éléments lorsque l’attelage est décroché. En effet, il ne se pose pas trop de problèmes de traîner un jeu de pneus sur la route en sable, mais lorsque le tracteur doit traverser un pont il vaut mieux ne pas le faire avec les pneus qui risquent d’arracher les planches de celui-ci. Donc arrivé au pont, le chauffeur décroche les pneus et les reprends au voyage du retour. Le système à l’air de bien fonctionner car sur une des routes ou nous devions passer au moins une fois par mois avec la niveleuse pour garder celle-ci carrossable, depuis deux mois nous ne sommes plus passés avec la niveleuse et la route est plus agréable qu’elle n’a été depuis longtemps… comme quoi il suffit parfois de “pneu” de choses.

Comme indiqué ci-dessus, aujourd’hui (dimanche) nous avons invité les autres expatriés à venir partager un BBQ à la Cathédrale et, loi de la vexation aidant, hier soir notre hydrophore est tombé en panne, donc plus d’eau… Heureusement les besoins du DG sont, semble-t’il, suffisamment prioritaires pour qu’une équipe de techniciens soit à pied d’œuvre  dès l’aube ce matin et nous sommes à nouveau en mesure d’avoir de l’eau pour la maison.
Alain et Guy sont venus donner un coup de main pour allumer le BBQ et transporter de quoi dresser la table sous la paillotte près du tennis que nous avons donc inauguré. c’était très sympathique. Brochettes, salade verte et de quinoa café et mousse au chocolat givrée.

Nous allons en rester là pour les nouvelles de cette semaine en vous remerciant de nous lire et espérant comme d’habitude recevoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

Appel matinal – Morning muster call

Déchargement d’engrais – Fertiliser off-loading

Puzzle

Artisanat – Art work

Hello,

we are almost into the third week of the year.

This morning (Saturday) at four fifteen, the thermometer was giving a temperature of 27°C… I did notice that it felt warmer than since I returned! We were bracing ourselves for a hot day, but fortunately a thunder storm broke out and the temperature dropped to a comfortable 25°C. It is quite amazing how just a few degrees difference can give such a change in the feeling of comfort! I opened everything in the house to make sure that the cool air circulates everywhere and if it becomes too much I will close the doors and windows, but at the moment it is perfectly delicious.

Yesterday (Friday), a team from the construction department came with a truck to deliver the wood that will be used to rebuild our deck terrace (the existing one had to be removed because it was infested with termite ants. They arrived at around nine thirty, six people in all plus a driver. One hour later (they need some time to get themselves organised) I brought them a water container and some glasses and checked on the work in progress. Everybody gratefully took some water except for the sole person who was actually working, putting a wood treatment product on the wood with a brush… so to summarise: three workers sitting in the truck watching from above, two seated on the ground waiting for something to happen and one working with the brush, not to mention the driver commenting on it all while waiting for the work to be finished and to return to base. Given my quizzical look they explained that actually they came with two painters (but only one brush), two carpenters who will not be able to start working until the wood treatment has dried and two helpers who had nothing to help with. Then at eleven they declared the work had to be suspended because there was not enough product to treat all the wood and that they would return another day with more product… I suggested that maybe they also come back with more than one brush?

And last Wednesday our housekeepers found a little snake of about 70cm on our terrace, as we gave instructions not to kill animals (including snakes) if it could be avoided they called me and we shooed it away with a broom. But then the snake turned around and opened its cap in a threatening manner, which was unfortunately its demise because we do not mind snakes around the house, but not one that could potentially harm us or our pets. Some internet google search confirmed my suspicion that this was a Naja Melanoleuca or forest cobra, rather poisonous and which could reach up to one and a half meter in length. At least this type of snake tends to flee when being approached, not like the stocky Gabon viper, which is not particularly aggressive if not feeling threatened, but not easily scared and not easy to detect even a paces away, but definitely not happy when being trodden on…

Otherwise, Marc is doing his best to come home early (I mean at the normal hours) and avoids being ambushed when leaving the office. This is very much appreciated as you can imagine!

Wednesday we had lunch with our neighbours, one of the agronomists and his partner, chicken “mafé” (with peanuts) followed by quinoa pancakes and corn flour because our agronomist’s partner is allergic to gluten. At the moment of preparing the pancakes I realised we were out of eggs… but when our chickens were laying more profusely I had frozen separated yolks and egg whites and so for the first time recomposed eggs from frozen components. It sounds all very scientific but suffice it to say that the pancakes were very good! It is just important to make sure that these are labelled properly because nothing resembles frozen egg whites than frozen lemon juice, except when it starts to thaw… then you immediately see the difference.

This Sunday, weather permitting, we will organise a BBQ next to the tennis court with the expats for lunch, whereby I will leave you and let Marc continue with his words to tell you about the rest of our life in the Kasai.

Marie-Claude having already written most of the news of the week, I do not have too much to add. At the moment everything is quiet here on all fronts as we have only three expatriates present on the plantation (instead of the usual six), production is very modest therefore few days of milling in the week and the authorities must be recovering of their end of year celebrations and seem to leave us in peace for the time being. Our only worry at the moment is the state of our roads, which has suffered immensely from the abundant rains during these past weeks.

In order to keep the main roads in a reasonable shape without having to use heavy machinery (grader, bulldozer, excavator) for the past month we have been trying out a system whereby we attach old tyres at the back of a tractor and trailer to smoothen the surface of the road using the vehicles that are on the road anyway. The idea comes from a system that I saw being used to level the ground in a horse paddock or to spread cow dung after cows have been grazing in a field. Here we use far heavier tyres (we have a lot of used tractor tyres) one one hand to break the crests in the road but also to prevent parts of the system to be stolen when the rig is unhooked. Indeed, while the system works rather well on the main roads, we cannot pull these across the wooden bridges that would probably get dismantled in the process. So, when the driver reaches a bridge, he unhooks the contraption and takes it back on his return voyage. The systems seems to do the job because on one of the test roads we used to have to grade it almost every two weeks to keep it operational and it has been a month now without the need to carry out repair works, while in fact it is even smoother than what it used to be beforehand… sometimes simple solutions do the trick.

As mentioned above, today (Sunday) we invited the other expatriates for a BBQ at the Cathedral and, Murphy’s law, last night our water pump packed up, so no water supply… Fortunately the GM’s requirements are a priority and technicians arrived at the crack of dawn this morning to fix our water problem.

That’s it for this week’s blog. Thank you for reading our tales and as usual please send us some news from your end.

Hoping to hear from you soon,

Marie-Claude and Marc

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DE RETOUR ! / I’M BACK !

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Bonjour vous tous !

Merci de nous lire et si souvent de nous donner de vos nouvelles aussi, cela nous fait chaud au coeur. je rappelle à tous ceux qui n’aiment pas l’idée d’écrire sur un blog que nos adresses e-mail sont restées les mêmes et que nous répondons personnellement aux courriels.
Me voici donc de retour chez nous, sortie de l’hiver européen et de retour dans des températures voisine de 25°C  (++, parfois, mais ici, personne ne s’en plaint!)
J’ai retrouvé la maison “ship shape”, menée de main de maître par le “DG” définitivement “Général” sur ce coup! En plantation, à la maison et en hôte !!!
“Chapeau bas maître van Strydonck”  !

Quel bonheur d’avoir accès aux progrès de la technologie dans notre coin du Kasaï et de pouvoir ainsi avoir des nouvelles instantanées du reste du monde!
Je me souviens de nos expériences précédentes dans ce merveilleux pays et la communication était … Moins aisée.
J’en profite pour remercier de leur soutien famille et amis, ne changez rien: vous êtes nos rocs !
Cinq heures trente, Marc a quitté il y a quinze minutes, le sytème de batterie a pris le relais du groupe electrogène ce qui me permet de ne pas être dans le noir jusqu’à l’aube qui se pointe pour le moment vers six heures trente ( si, si, même ici il y a des variations). Musique, un peu de temps seule avant l’arrivée de mes autres enfants , et oui, à de rares exceptions près qui m’appellent “madame” ou “ma patronne” ( ça, c’est généralement après que j’ai perdu patience, ce qui m’arrive rarement, bien entendu  😉   ) Je suis redevenue ” la maman de tous ” ( God, help me !)
Même si c’est officiellement une marque de respect, les p’tits malins et malignes s’en servent pour des essais de chantage affectif… ou pas 😉
A sept heures, le “personnel cathédrale” arrive, nos empoyés et ceux du duplex car c’est moi qui suis chargée de la feuille de présence justifiant leur paie. Distribution des tâches pour ceux qui travaillent pour nous et de bidons d’eau potable de cinq litres préalablement mis au frais pour rafraîchir leurs heures de travail. Puis la journée se déroulera avec son lot d’impondérables.

J’ai ramené à Marc un puzzle de mille cinq cents pièces pour le changer des mots croisés qu’il pratique assidûment m’attendant à ce que ça tienne jusqu’à nos vacances mais il est “accro.”et ce puzzle ( une copie de carte du monde du XVI ème siècle de Petrus Plancius, born, would you believe it: Pieter Platevoet  😉 ) se construit à une allure impressionnante ! ) 

Voilà, je reconnais que je laisse à Marc la responsabilité d’écrire ce qui est l’équivalent de notre ” livre de bord”, sans lui vous n’auriez sans doute pas de nouvelles aussi régulières!
Je me contente d’ordinaire d’ajouter “mon grain de sel” en changeant ou en complétant, ci ou là, l’une ou l’autre chose; mais j’avais envie de partager ma gratitude pour son travail de fourmi aimante (et tous ceux qui connaissent les moeurs de cet hyménoptère savent les tâches colossales qu’ils sont capables d’accomplir et l’ingéniosité dont ils font preuve !)

        MERCI MARC ! ! !

Bisous & bonne journée à tous
Marie-Claude

Dear you all, hello to you !

Thank you so much for following us and for so often giving us news from your part of the world, it’s highly appreciated, interesting and rewarding! I take the opportunity to remind those of you who dislike the idea of writing publicly in a blog that ” aerophyt.com” is a way for us to give news to everybody in one go but our e-mail addresses didn’t change and we take great pleasure to receive, answer and react personnaly to any mail received !

So, here I am, out of European winter and back in an average 25°C temperature ( sometimes 25 ++ but nobody is complaining here ! )
Back to a home in ” ship shape” condition owing to Marc’s care and attentions! He is a star ! Definitely a “chief general manager” on this one !
Taking care of plantation, home management , guest care organisation and … nobody died !
I bow to this “Master van Strydonck” !
On another front, it is such a blessing to have access to modern technology in our remote corner of Kasaï and be able to get in touch with our beloved in the blink of an eye!
I remember our previous stay in this amazing country and communications with the rest of the world were, let’s say…, less easy.
I also wish to thanks family and friends for their unremitting support, don’t change a thing: you are our rock !
Five thirty in the morning, Marc left home fifteen min. ago and the battery system took over after the generator stopped, so I’m not in the dark till dawn brakes, which happens round six thirty at this time of the year ( yes, yes, even under the tropics, there are variations!). For now, writing to you, some music and some time alone before the arrival of “my other children”. You read well: with the exception of a few who call me “Madam” or “ma patronne” (my boss). The latest usually happens after the, very few, occasions when I loose my legendary patience. I’m again everybody’s mother ( God, help me !)… And them !
Even if it’s supposed to be a mark of respect, it’s also cleverly used for emotionnal blackmail…
At seven’o clock, our staff start to present themselve as I’m the one in charge of the muster call and recording people’s presence on a log book to ensure they get their salary. This is for our staff and our neighbour’s staff. Distribution of duties, of drinking water in five liters ,containers that we put in the fridge during night time. Then the day will roll on with its share of unpredictable events, it’s Congo, after all…

I bought Marc a one thousand five hundreds pieces jigsaw puzzle (a copy from a XVI century world map done by Petrus Plancius, cartographer whose original name was, would you believe it: Pieter Plattevoet ! P.-Flatfeet). I thought it would make a nice change from crosswords, but it seems to be addictive and there is a lot of puzzle doing and proportionally less crossword done! “You can’t win them all”…
“Et voilà”, I acknowledge that I usually let Marc in charge of what’s the equivalent of our African logbook just adding a pinch of salt or a change here and there!
If not for him you probably would not have such regularity; but I felt like sharing with you my gratitude  for his loving ant work (and all who know about the life of this hymenoptera are aware of their herculean capacity of work and their cleverness !)

Thank you Marc !!! 

Take care and lots of love
Marie-Claude

 

 

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Réunis – Reunited

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Cette semaine était la semaine des quatre jours version congolaise car ici, outre le jour de l’an qui est évidemment férié, le jeudi 4 janvier est également un “jour chômé” car c’est le jour des martyrs de l’indépendance. Nous avons donc eu une courte semaine. D’autant plus courte que vendredi je n’ai pas vraiment travaillé car j’ai accompagné deux collègues qui partaient en congé et surtout été accueillir Marie-Claude qui arrivait via Ilebo.

Comme d’habitude maintenant, nous sommes partis tôt le matin en pirogue, heureusement après que la pluie ait cessé mais avec un temps, somme toute, menaçant et par précaution je me suis équipé d’un imperméable et de deux parapluies pour le cas où… mais côté météo nous avons eu un voyage sans encombres. Un peu avant d’atteindre Ilebo notre moteur hors-bord a commencé à faire des misères, mais nous sommes quand même arrivés à notre point d’accostage sans problèmes.

A Ilebo l’accostage ne se fait pas au port lui-même mais un peu plus loin en remontant un affluent de la rivière Kasaï dont la couleur semble noire (mais pas sale pour autant) alors que le Kasaï est plutôt de couleur ocre et fort trouble. C’est d’ailleurs le long de ce cours qu’une grande partie de la population d’Ilebo vient se laver, faire sa lessive et puiser de l’eau pour la maison, tout plus au moins au même endroit. Au point d’accostage il y a généralement une centaine de personnes, principalement des femmes et des enfants, entre lesquels la pirogue doit se frayer un chemin pour arriver jusqu’au point de débarquement.

A l’arrivée nous sommes généralement accueillis par le commissaire fluvial, qui doit nous guetter depuis le port, puis se précipiter jusqu’à notre point de débarquement pour venir réclamer la taxe d’accostage. Pour nous rendre à l’aéroport nous louons les services d’une voiture qui doit négocier les rues de la ville lesquelles sont tout sauf carrossables, même si manifestement il fut un temps où celles-ci étaient asphaltées, mais il y a très longtemps.

En ville la première étape est le bureau de la compagnie aérienne où les bagages sont pesés et enregistrés. Il faut évidemment payer pour le transport des bagages et comme par hasard la balance du bureau affiche toujours un poids qui est de 3-4kg de plus que celui pesé à la maison… Ensuite c’est l’attente de l’avion, en ville parce que l’aéroport d’Ilebo n’est rien de plus qu’une piste herbeuse (pas toujours tondue) et un vague cabanon qui sert d’aérogare. Chaque passager doit s’acquitter d’un “Go Pass”, vignette destinée à l’entretien et la réhabilitation des aéroports du pays qui coûte quand même 25$ par personne, mais dont Ilebo n’est manifestement pas le bénéficiaire…

Nous avons commencé notre attente dans un petit bistrot en bois à côté de la route, mais après une demi heure nous avons compris que si le bar existait d’un point de vue nom, il n’était pas pour autant en mesure de servir ses clients. Nous avons donc envoyé quelqu’un chercher de quoi nous rafraîchir. Pendant notre dégustation de boisson un petit peu fraîche, nous avons eu la visite du patron de la compagnie aérienne pour nous annoncer que suite au désistement d’un nombre de passagers au départ de Kinshasa il avait été obligé d’envoyer une équipe au centre ville pour rassembler du fret à charger dans l’avion. Car sans cette charge supplémentaire le vol ne pouvait pas se justifier économiquement et la conséquence de ce “changement de programme” était qu’il y aurait deux petites heures supplémentaires à patienter, mais qu’il organiserait de quoi manger dans son bar à lui.

Nous avons donc déménagé vers le bar en question ou il n’y avait pas non plus de boissons, mais bien de la musique diffusée à un volume ne permettant pas de conversation et supposée attirer les passants… Nous avons donc décidé de déménager vers un troisième bistro où, miracle, ils avaient des boissons fraîches et de quoi manger.
Pendant que je faisais la tournée des bistrots de Mapangu avant même qu’il soit midi, Marie-Claude de son côté attendait dans la salle d’attente de  l’aéroport de Ndolo depuis 7h pour ne finalement décoller que vers 12h.

L’avion est finalement arrivé avec sa précieuse cargaison, à savoir Marie-Claude, et nous avons découvert que si le vol n’avait pas été annulé c’est aussi parce que la députée nationale d’Ilebo devait y prendre place. Heureusement pour nous car sinon Marie-Claude aurait dû venir par la route qui, compte tenu des pluies abondantes du moment, n’est pas en trop bon état même si le bac est à nouveau opérationnel.

Notre retour vers Mapangu en pirogue a failli se terminer à la pagaie (qui avaient été oubliées à Mapangu…) car les problèmes de moteurs que nous avons eu à la montée se sont aggravés sur le retour, mais avec un peu de retard nous avons fini par rejoindre le port de Mapangu où nous étions heureux de débarquer et de pouvoir rentrer à la maison, toute fleurie grâce à nos cuisiniers et où nous attendait un bon déjeuner. Nous voici donc à nouveau réunis à la Cathédrale, qui est incontestablement plus agréable à deux, même si nos cuisiniers m’ont très bien soigné pendant les deux mois passés en célibataire.

Nous vous souhaitons à tous encore une fois une année de bonheur et de santé,

Marie-Claude & Marc

Cadeau de Noël – Christmas present

Autre pirogue – Another Dugout Canoe

En route pour la maison – On the way home

Au téléphone ave Griezel – Griezel joins the phone call

This week was a Congolese four days’ week because here, besides the first of january which is obviously a public holiday, Thursday 4th of January was also a public holiday as it is the anniversary of the martyrs for the independence. We therefore had a much shorter week than usual, especially because on Friday I did not really work as I joined two of my colleagues who were travelling to Kinshasa and more importantly because Marie-Claude was arriving from Kinshasa via Ilebo.

As usual now, we left early in the morning with the dugout canoe, fortunately after the rain stopped, but with a dubious weather so as a precautionary measure I took a rain coat and two umbrellas. However the weather left us in peace, but shortly before reaching Ilebo our outboard engine started to sputter and it did not seem certain we would make it to our destination. Eventually we did reach our destination without any problem.

In Ilebo the arrival is not at the port itself but some way up a side river of the Kasai, which seems to be pitch black in colour (but not at all dirty), which is in stark contrast with the Kasai river whose colour is rather brownish and trouble. It is on this little river that most people from Ilebo seem to come for washing, bathing and collecting water for home, all more or less at the same location. At our arrival point there were about one hundred people (mostly women and children) between which the dugout canoe has to find a way to reach the shore to disembark.

On arrival we are usually expected by the river authorities, whose representative must be looking out for us on the port and then races to our point of disembarkation to collect his “landing taxes”. To go to the airport we rent the car of one of the local companies, which has to negotiate the streets of Ilebo which are barely accessible to any kind of vehicle between the remnants of what must have been a paved road, but a very long time ago.

In the city the first stop is the airline offices to weigh and check-in the luggage. It is obviously required to pay for any luggage and unsurprisingly the airline office scale always seems to display 3-4kg more than the one we have at home… Then it is just a matter of waiting for the aircraft to arrive, in the city because the airport is no more than a patch of grass (not always cut) and a basic structure that is supposed to be the airport terminal. Every passenger has to purchase a “Go Pass”, which is a levy that should pay for the airport maintenance and upgrade and costs 25$ per passenger, but Ilebo obviously does not benefit from this contribution…

We started our wait in a pub, a wooden structure along the main road, but after half an hour we found out that although it bore the name of a bar it did not actually have anything to offer to its customers. We then sent someone outside to find some refreshments and while we consumed our drinks that were not really all that fresh the manager of the airline dropped by to explain that given the last minute cancellation of passengers that were due to come from Kinshasa he had to delay the flight in order to find some extra freight to load in the aircraft and that we might have to wait an extra couple of hours. But, as the airline manager also has his own bar, he invited us to come and eat something at his place.

So we moved to the other “pub” where there was nothing either available to drink and we were submitted to very loud music making conversations impossible, but probably meant to attract people passing by to come and… sit and “enjoy” the music. We therefore decided to move again and finally found a place where they had a choice of fresh drinks available as well as something to eat. While I was touring all the bars of Ilebo even before it was noon, Marie-Claude was in the waiting lounge of Ndolo airport in Kinshasa since 7 in the morning to finally take off at 12.

The plane finally arrived with its precious cargo, that is Marie-Claude, and we discovered that if the flight had not been cancelled it was because the elected national deputy of Ilebo had to travel back on the same flight. Fortunate for us because otherwise Marie-Claude would have had to travel by road, which is not in the best of shape with the abundant rains we have, even if the ferry is now working again.

Our return trip to Mapangu almost had to be done paddling (which paddles had been forgotten in Mapangu…) because the engine problems that we had on the way up worsened, but with some delay we finally made it to our port in mapangu, where we were happy to set foot on the ground and return home. Home that had been decorated with flowers by our housekeepers and where we had a nice lunch/dinner waiting for us. So here we are reunited in the Cathedral, which is undoubtedly much nicer to share with the two of us, even if our housekeepers took good care of me during the past two months of celibacy.

Once more we wish you a happy and healthy new year,

Marie-Claude & Marc

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2017 Fut – 2017 Was

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Nous voici aux derniers soubresauts de l’an 2017 qui aura été une année pleine d’aventures et d’événements, certains un peu plus compliqués que d’autres, mais dans l’ensemble une année qui nous aura encore une fois permis de découvrir un tas de nouvelles facettes de la vie ici qui continue d’être passionnante. Encore quelques jours et Marie-Claude sera à nouveau avec moi à Mapangu pour démarrer une nouvelle année d’aventures dans notre Toscane congolaise.

A la veille de la nouvelle année il semble approprié de faire un rapide tour des événements les plus marquants des douze mois passés.

En janvier j’ai abandonné Marie-Claude à Mapangu pour participer à une réunion avec tous les directeurs généraux du groupe à Abidjan, que je visitais pour la première fois. A Abidjan j’ai eu l’occasion de passer un moment inoubliable avec des compatriotes rencontrés par hasard en Belgique et que j’ai l’impression d’avoir connu depuis toujours. La réunion était suivi de cinq jours (quatre pour moi) de vélo dans les environs du Grand Béréby. N’ayant plus été assis sur un vélo depuis mon arrivée au Congo, ou presque, la course “Bike for Afrika” organisée avec le personnel de SN Brussels aura surtout été éprouvante pour mon postérieur mais m’a donné l’envie de faire du vélo ici aussi, ce qui est maintenant le cas.

Fin mars, Marie-Claude a pris les devants tandis que je retournais en Côte d’Ivoire pour une autre réunion, concernant les aspects environnementaux de nos plantations, et aurais dû poursuivre avec une visite des plantations du groupe au Nigeria. La situation au Congo et en particulier dans le Kasaï m’a toutefois obligé à retourner en RDC pour gérer une menace d’attaque de la plantation par les milices de Kamuina Nsapu. La décision fut finalement prise d’évacuer toutes les femmes et enfants ainsi que les expatriés, qui avaient été mentionnés comme objectif spécifique des milices. J’ai dû prolonger mon séjour au Congo pour gérer la plantation à distance depuis Kinshasa tandis que les autres expatriés sont partis à l’étranger pour prendre des vacances ou simplement attendre que la situation se calme. Début mai nous avons graduellement pu regagner la plantation et j’ai finalement pu rejoindre Marie-Claude qui attendait en Belgique. Nos vacances ont commencé par 10 jours de découverte du Portugal avec des amis, voyage qui fut absolument féerique.

Dès notre retour à Mapangu, au début du mois de juin, j’ai pu commencer à faire du vélo grâce à une VTT avec assistance électrique qui me permet de faire la route entre la Cathédrale et le bureau en une grosse demi-heure sans être tout à fait mort à l’arrivée. A l’exception des jours de pluie, le vélo est maintenant devenu un rituel de toutes les après-midi qui me permet de faire de l’exercice régulièrement et semble apprécié par les collègues congolais que je croise sur la route pour être plus proche d’eux.

De juin à septembre la situation dans la plantation a été très intense car la production a littéralement explosé et nous avons du tenter le mieux possible de gérer la capacité de notre huilerie pour ne pas perdre trop. Pendant cette période nous avons eu plusieurs visiteurs, dont notre neveu qui est venu passer trois semaines de stage à la Brabanta et que nous avons appris à mieux connaître avec beaucoup de plaisir.

En octobre nous sommes à nouveau rentrés pour des vacances. Cela semble être très proche des vacances précédentes mais il faut savoir qu’ici nous vivons un peu comme sur une île sans possibilité de divertissement autres que les quelques activités que nous organisons entre expatriés. Il est important de rentrer en Europe de manière régulière pour ne pas devenir des broussards asociaux et surtout de voir d’autres têtes que les mêmes expatriés tous les jours, même si certains sont très sympathiques. Nous avons commencé nos vacances avec une croisière en famille à l’occasion des 60 ans de mariage de mes parents, qui fut géniale car nous a permis de nous retrouver tout en découvrant des coins de la Normandie que nous ne connaissions pas. Nous avons ensuite passé la plus grande partie du mois d’octobre dans notre maison en Normandie où nous avons eu le bonheur d’accueillir mes parents ainsi que nos enfants Renaud, Emilie et son compagnon Filip.

Moins d’une semaine après notre retour à Mapangu début novembre, Marie-Claude a dû repartir pour la Belgique pour assister notre fille Emilie, enceinte, qui avait reçu ordre de “la faculté” de rester couchée à cause d’une grossesse difficile. Et puis, le jour de notre anniversaire de mariage, une toute petite fille appelée Lynn est née très fort en avance mais en bonne santé et qui, grâce à beaucoup de soins et d’amour, doit maintenant prendre des forces et du poids pour pouvoir rejoindre ses parents à la maison. Marie-Claude n’ayant plus réellement de rôle à jouer pendant cette période de transition, viendra me rejoindre dans notre coin de brousse à la fin de cette semaine.

Pendant l’absence de Marie-Claude nous avons accueilli plusieurs visiteurs à la maison, heureusement comme mon épouse avait très bien formé nos cuisiniers (qui en ont profité pour porter fièrement les uniformes que nous leur avions ramené de Belgique) nos visiteurs ne sont pas repartis trop affamés ou malades et l’honneur est sauf.

Ce soir nous nous retrouvons une dernière fois pour cette année entre expatriés pour fêter la fin de l’année et célébrer l’année nouvelle, même si j’opterai probablement pour un retrait stratégique avant minuit, mais ça vous ne le saurez que l’année prochaine.

Nous remercions tous ceux qui nous ont aidé à vivre cette année extraordinaire et en particulier nos enfants pour leur gentillesse et la fierté qu’ils nous procurent tous les jours, mes parents qui sont présents à chaque instant dans notre vie même à des milliers de kilomètres, et à nos amis que nous voyons trop peu mais que nous avons tellement de plaisir à retrouver.

Nous vous souhaitons à tous un très “bon Bout d’An” (expression empruntée aux cassidiens) et évidemment tout le meilleur pour l’année nouvelle en espérant comme d’habitude avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude & Marc

We have reached the last stretch of 2017, a year that has been filled with adventures and events, some a little more complicated than others, but overall a year that once again allowed us to discover all kinds of new aspects of life, which makes it all so exciting. A few more days and Marie-Claude will be back with me in Mapangu to start a new year of adventure in Congo’s Tuscany.

At the eve of a new year it seems appropriate to make a quick tour of all the most striking events of the past twelve months.

In January I abandoned Marie-Claude in Mapangu to attend a  meeting with the other general managers of the group in Abidjan, which I visited for the first time. In Abidjan I also had the opportunity to spend some memorable moments with a Belgian family that we met by pure coincidence only a few years ago in Kapellen, but whom I have the impression to have known for ever. The meeting was followed by five days (four for me) of cycling in the Grand Béréby area. Not having cycled much for close to a year, the “Bike for Africa” race organised with staff from SN Brussels has been prticularly memorable for my backside but gave me the desire to start cycling here in Mapangu as well, which is now the case.

End of March, Marie-Claude travelled ahead to Belgium while I went back to Ivory Coast for another meeting, related to environmental aspects of our plantations, after which I was supposed to visit another plantation in Nigeria. However, the situation in Congo and in the Kasai province in particular forced me to abort the trip and return to DRC to manage a security threat for our plantation due to the advancing of Kamuina Nsapu militia. We eventually decided to evacuate all spouses, children and the expatriates as the latter ones were reported to be a specific target of the militia. As a result I extended my stay in Congo to manage the plantation from a distance in Kinshasa, while the other expatriates travelled abroad for some holidays or just wait for the situation to quieten down. Early May it became possible to gradually return to the plantation and I finaly regrouped with Marie-Claude who was waiting in Belgium. Ou holidays started with a 10 day discovery trip to Portugal with friends, which turned out to be a one of the best holidays we had in a very long time.

As soon as we returned to Mapangu in early June I was able to start cycling thanks to an electrically assisted mountain bike, which I use to travel between the Cathedral and the office without being completely dead on arrival. Except for rainy days, cycling has now become a daily ritual every afternoon which is taking me about half an hour each way and ensures I do sufficient exercise and seems to be appreciated by our local staff as it enables a closer contact.

Fron June to September the plantation was extremely busy as production letteraly exploded and we had to do our best to limit the harvest losses due to shortage of milling capacity. During this time we had several visitors, one of which was our nefiew who spent three weeks as a trainee at Brabanta and whom we got to know better with much pleasure.

In October we once again went to Europe for holidays. They may seem very close to the previous holidays but this is because here we live pretty much on an island with no opportunities of distraction except for the few activities we organise with the other expatriates. It is important to go back home once in a while to avoid becoming asocial bush people and more importantly see other people than our colleagues, even if some of them are becoming good friends. We started our holidays with a family cruise on the Seine to celebrate my parents’ sixtiest wedding anniversary, which was great because we could all spend time together while discovering aspects of Normandy that we did not know. We then spent most of October in our house in Normandy where we were fortunate to have my parents and our children Renaud, Emilie and her partner Filip stay with us.

Less than a week after returning to Mapangu early November, Marie-Claude had to return to Belgium to assist our daughter Emilie, who was pregnant, as she was under strict instructions to remain in bed because of pregnancy complications. And then, on our wedding anniversary, a tiny little girl called Lynn was born very much in advance but in good health and who, with a lot of love and care, must now build up her strength and weight before being able to go home with her parents. As Marie-Claude no longer has a role to play during this transition period, she will come back to join me in our corner of wilderness at the end of this week.

During Marie-Claude’s absence we hosted several visitors at home, fortunately because of my wife’s excellent training of our housekeepers (who used the opportunity to proudly wear the cook uniforms we had brought back for them from Belgium) our visitors left without being too hungry or ill, so the honour is safe.

This evening we will meet one last time this year with the expatriates to celebrate the end of the year and the beginning of a new one, even though I will probably opt for a stretegic retreat before midnight, but that is something you will only get to know next year.

We thank all those of you who helped making this year extraordinary and in particular our children for their kindness and making us proud every day, my parents who seem to be present in our lives evry day even when thousands of kilometres away and our friends whom we see not often enough but when we meet it feels as if it was just yesterday.

We wish you a very good “Year End” (expression borrowed from the people in Cassis) and of course all the bast for the year to come, and as usual look forward hearing from you.

Marie-Claude & Marc

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Noël – Christmas

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Nous voilà dans les périodes de fêtes, ce soir c’est le réveillon de Noël et dans une semaine l’année 2017 fera partie de l’histoire. Les fêtes de fin d’année ici se traduisent par une suite incessante de visiteurs qui viennent “présenter leurs vœux de fin d’année” mais en fait viennent s’assurer qu’ils seront sur la liste des personnes recevant une petit cadeau de la société. Pour cela nos frères congolais n’ont absolument aucune honte à quémander, même si quelques semaines auparavant les mêmes personnes nous forçaient à payer des taxes, amendes et autres pénalités généralement accompagnées de dessous de table excessifs, aujourd’hui ils se présentent comme partenaires de la société qu’il ne faut pas oublier dans l’octroi de distribution de bidons d’huile ou autre colis de fin d’année. Mais ici, cela se passe ainsi et nous allons ainsi distribuer pas loin de 50.000 litres d’huile à nos travailleurs et “partenaires” extérieurs, comme chaque année d’ailleurs, ce qui va littéralement inonder le marché local où généralement nous ne vendons pas plus de 5.000 litres d’huile par mois.

Heureusement il n’y a pas que l’huile, c’est une période de fêtes pour laquelle tout le monde se prépare et répète, en particulier les églises (de toutes confessions) qui rivalisent de puissance avec leurs installations sono dont le niveau est tellement poussé à bout que le son n’a plus grand chose de religieux… Pour l’occasion apparaissent des équipements (amplificateurs, hauts-parleurs, guitares électriques, batteries et autres instruments de musique) que je n’aurais sincèrement pas cru exister ici. Ils sont transportés à dos d’homme ou sur des vélos depuis je ne sais où et disparaissent aussi mystérieusement qu’ils sont apparus après les célébrations. Dans certains cas, je présume pour que le “son” porte mieux vers les ouailles qui n’ont pas eu l’occasion de venir à l’église, des gros hauts-parleurs directionnels en forme d’entonnoirs sont placés à l’extérieur des bâtiments religieux. C’est d’ailleurs assez cocasse de les voir arriver car ces cornes qui font souvent près de 1m de longueur sont, comme toutes choses, portées sur la tête et de loin on a l’impression de voir une procession d’extra-terrestres le long de la route.

Parlant de transport, et surtout parce que moi-même je suis régulièrement sur la route avec le mien, je mes suis intéressé à compter les vélos que je croise et surtout de compter ceux qui sont utilisés comme prévu par leur concepteur… Le résultat est intéressant car sur les 60+ vélos que j’ai croisé ou dépassé ces derniers jours moins de 5 avaient une selle et je n’en ai croisé que 4 avec une personne assise sur le vélo (que j’ai compté parmi ceux que je présume être équipé d’une selle) tous les autres étaient utilisé comme “brouette” transportant parfois plus de 200kg de marchandises. Pour le poids, il est possible de l’affirmer parce que les sacs de maïs font 100kg et que je vois régulièrement des vélos sur lesquels deux de ces sacs ont été chargés. Le plus souvent il y a deux, voire trois, personnes pour pousser ou freiner le vélo, dans les montées il y a une personne à l’avant qui tire avec une corde et un autre qui pousse à l’arrière, tandis que dans les descentes c’est à l’arrière qu’une personne retient le vélo avec une corde. Il y a peu de temps j’ai croisé un de ces vélos dont le propriétaire ne parlait pas le français, il m’a expliqué en “portugais” qu’il venait de l’Angola avec ses marchandises, dont la frontière est quand même à 450km d’ici… tout cela pour gagner une poignée de dollars!

En cette saison le Kasaï est à son niveau le plus élevé et la navigation est beaucoup plus aisée parce qu’il n’y a plus tous les bancs de sable et bas-fonds qui ralentissent les barges. Par contre l’économie tourne au ralenti et qui plus est nous ne produisons presque pas d’huile pour le moment, ce qui fait que les transporteurs sont peu enclins à faire monter leurs convois car ils risquent de devoir faire au moins une partie de l’aller-retour à vide. Ainsi, comme c’était du reste le cas l’année dernière, les bars et commerces de Mapangu sont dépourvus de stocks (surtout de bière) au moment où les affaires devraient être les meilleures. Enfin quelques malins qui ont réussi à préserver de petites réserves revendent celles-ci à des prix exorbitants. J’avais suggéré à notre responsable de l’économat de faire des réserves plus conséquentes en octobre ou novembre pour éviter les problèmes qu’il avait eu l’année dernière, mais planifier les choses à l’avance est manifestement une des choses avec laquelle les gens d’ici ont beaucoup de difficultés.

Nous allons bénéficier coup sur coup de deux longs week-ends, ici long veut dire plus d’un jour car le samedi est une journée de travail comme les autres,  demain lundi 25 décembre et le lundi 1er janvier seront fériés, même ici.

Nous vous souhaitons à tous encore une fois d’excellentes fêtes de fin d’année.

Marie-Claude et Marc

Matin brumeux – Misty morning

Pêcheur du Kasaï – Kasai fisherman

Balade sur la Kasaï – Trip on the Kasai

Sanga-Sanga Beach

Here we are again in the festive season, tonight we celebrate Christmas eve and in one week’s time 2017 will be history. Festive season here means an endless series of visitors coming to present their “best wishes” but in fact want to make sure they are on the list of those that will benefit from an end of year present from the company. For these kinds of demands our Congolese brothers have absolutely no shame to ask, even if a few weeks earlier the same people have been forcing us to pay taxes, fines and other penalties usually going with some substantial under the table settlements. Today they come claiming to be our partners that should not be forgotten in our handing out of oil or other end of year goodies.

Here, that’s the way it goes and we will end up distributing close to 50,000 litres of oil to our workers and external “partners”, as it happens every year in fact, which will literally submerge the local market where usually we sell no more tyan 5,000 litres of oil per month.

Fortunately the festive season is not just about oil, it is a time of celebration for which everybody is getting prepared and rehearsing, in particular the churches (of all denominations) that compete with the power of their sound systems of which the level is pushed to such limits that the sounds coming out of the speakers does not have much of a religious tone to it any more…. On these occasions an amazing array of equipment (amplifiers, sound boxes, electric guitars, drum sets and other music instruments) appears from nowhere and I would never have imagined that any of these would even exist here! These arrive from all around on people’s head and bicycles and will disappear as mysteriously after the celebrations as they have come. In some cases, probably to entice those that have not made it to the church, directional loudspeakers in the shape of large cones are installed on the outside of the religious buildings and, yes, they make a lot of noise! It is actually rather funny to see these large speakers arrive because, as most things here, they are usually carried on the head and from a distance people carrying these cones that are sometimes 1m long look like extra-terrestial beings walking along the road.

Talking about transport, and especially because I am regularly on the road riding mine, I got to count the other bicycles that I passed on the way and in particular those that are not used the “conventional” way… The result is quite interesting because out of the 60+ bicycles that I counted these past few days less than 5 actually had a saddle and I only passed 4 with people actually riding them (these are included in the numbers presumably with a saddle). All the other bicycles were used as a kind of wheelbarrows to carry loads sometimes exceeding 200kg. For the weight it is actually possible to tell because bags of maize here weigh 100kg and I regularly see bicycles carrying two of these bags. Most of the time there are two or even three people to a bicycle to help push the bike up the hill or help brake it going down the slope. Going up there is often one person up front pulling on a rope while another one is pushing at the back, while going down hill there would be someone holding back the load with a rope at the back of the bicycle. A short while ago I passed a bike whose owner did not speak French, he told me in “Portuguese” that he was coming with his goods from Angola, whose border is about 450km from here… all for a handful of dollars!

At this time of the year the Kasai river is at its highest and navigation is a lot easier because all the sand banks and shallow waters that usually slow the barges down are no longer a concern. However since the economic slow down and furthermore the fact that we hardly produce any oil at the moment, transporters are not too keen to travel up river because they might have to return with an empty hold. As a consequence, like last year, all the bars and shops of Mapangu have run out of stock and beer in particular, at a time when business should be the most interesting. There are a few who managed to stash small stocks that now sell for unseen prices. I did suggest to our store manager (which is independent from the plantation) to make sure sufficient stocks were ordered in October-November to avoid last year’s problems, but advance planning is clearly something with which the locals are struggling very much.

We are about to enjoy two subsequent long week-ends, here long means more than one day because Saturday is a normal working day, as tomorrow Monday 25th is Christmas Day and next Monday will be New Year’s Day, here also.

Once again we wish you all very fine year end celebrations.

Marie-Claude et Marc

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Nouvelle Génération – New Generation

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Après le silence de la semaine passée, dont vous comprendrez la raison en lisant ces nouvelles, cette semaine la grande nouvelle vient de la Belgique plutôt que du Congo. En effet, il y a quatre jours, le jour de notre 37ième anniversaire de mariage, Emilie a donné le jour une toute petite Lynn avec beaucoup de fracas et de précipitation. Notre première petite-fille est née beaucoup plus tôt que prévu, car elle n’était attendue qu’au mois de mars, et n’est donc pas encore un poids lourd avec moins d’un kilo mais a quand même signalé sa venue au monde avec un cri et a respiré toute seule.

A des milliers de kilomètres de distance je n’ai évidemment pas été en première ligne pour partager les angoisses, joies et émotions qui ont été très fortes, mais heureusement Marie-Claude était là et grâce à la technologie d’aujourd’hui je puis parler tous les jours avec Emilie et suivre l’éclosion de cette merveilleuse petite chose qui lui est arrivée.

Compte tenu de sa venue trop précoce, Lynn est évidemment loin de pouvoir rentrer à la maison avec ses parents et les rares photos que j’ai vu laissent plus de place à l’imagination qu’à une image réelle car la fillette est emmaillotée dans une sorte de cocon et doit porter un petit masque sur le nez pour lui assurer un apport adéquat d’oxygène, mais il n’y a aucun doute que c’est la plus merveilleuse petite créature qui soit. Les autres bonnes nouvelles sont d’une part que dans la chambre de Lynn à la maternité, il y a un lit où Emilie (ou Filip) peuvent, s’ils le souhaitent, passer la nuit avec leur fille (ce qu’Emilie m’a dit avoir la ferme intention de faire le plus souvent possible) et évidemment qu’Emilie n’est plus confinée au lit et va pouvoir reprendre des activités autres que de lire, regarder des films ou dormir.

Ici à Mapangu les journées ont été bien remplies elles aussi avec le travail habituel de la plantation et le passage successifs de visiteurs, dont le dernier groupe est arrivé dimanche passé en fin de matinée. Comme l’un de ces visiteurs était mon « grand » patron et que tout le monde (ils étaient 5 dont 3 médecins)  logeait à la Cathédrale il y avait largement de quoi s’occuper avec les préparatifs, les repas, logistique de transport, etc. Vous comprendrez qu’écrire des nouvelles n’était pas mon immédiate priorité. Mais maintenant que tout le monde est parti et que les choses sont un peu plus calmes, je puis reprendre le récit de nos aventures au Congo, qui pour le moment sont calmes. Plusieurs de mes collègues sont partis en Europe pour les fêtes de fin d’année et nous serons donc un plus petit comité que d’habitude pour la fin de l’année, mais cela a son charme aussi.

Les provisions pour les prochaines 6 semaines (eh oui, nous n’aurons plus de vol venant sur la plantation avant la fin du mois de janvier) sont arrivées avec l’avion qui est venu reprendre nos visiteurs jeudi matin. Comme c’est une période malgré tout spéciale, j’en ai profité pour commander quelques produits inhabituels tels que du saumon fumé, des pommes et des filets de saumon, mais à la réception les choses n’étaient pas exactement telles que demandées… j’ai bien reçu le saumon fumé (hourrah!, même s’il n’était pas dans un frigo box et a eu un peu chaud, mais j’espère que le fait d’être fumé assure sa conservation même un peu “chaud”), mais les pommes se sont révélées êtres des pommes… de terre et le saumon frais n’est pas arrivé (sans doute n’a-t-il pas réussi à remonter le fleuve Congo). Mais il y a des tas de bonnes choses ici que nous n’aurions pas eu si facilement en Belgique telles que ananas frais (j’ai du mal à suivre la production de notre jardin), des papayes, de fruits de la passion, des œufs frais de nos pintades, etc. donc le festin de Noël et nouvel an ne sera pas sans gâteries.

Il y a régulièrement des artistes et/ou marchands qui passent par Mapangu pour proposer des œuvres d’art ou objets traditionnels “anciens” et nouveaux auxquels j’ai beaucoup de mal à résister. Ainsi nous avons constitué une petite collection de masques de toutes sortes, dont certains assez originaux, et d’une variété assez surprenante comme illustré par les photos ci-dessous. Nous ne savons pas trop ce que nous allons en faire car ils ne sont pas toujours faciles à accrocher à un mur, mais la variété des formes et des couleurs est spectaculaire.

Comme le week-end prochain nous serons peut-être fort pris par les préparatifs de nos festins et autres célébrations de Noël , nous vous souhaitons dès à présent d’excellentes fêtes de fin d’année en espérant, comme d’habitude, d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

After last week’s silence, which you will understand from reading on, this week the major news comes from Belgium rather than Congo. Indeed, four days ago, on our 37th wedding anniversary, Emilie gave birth to a tiny Lynn with a lot of commotion and hurry. Our first grand-daughter was born much sooner than anticipated, as she was only due in March, and is therefore far from being a heavy weight with less than one kilogram, but nevertheless announced her arrival in this world with a cry and breathing on her own.

Several thousand kilometres away I have obviously not been on the front line to share the anguishes, joys and emotions which were very strong, but fortunately Marie-Claude was there and thanks to our modern technology I am able to speak with Emilie and Marie-Claude every day to follow the unfolding of this marvellous little thing that has come to us.

Given that she decided to come rather too early, Lynn will not be able to go home with her parents just yet and the few pictures that I have seen leave more to the imagination than a real image of the little girl as she is wrapped in a warm cocoon and has a mask to help her breathe and ensures she gets all the oxygen that she needs, but there is no doubt that she is the most marvellous small creature there can be. The other good news is that Emilie (or Filip) will be able to stay for the night in Lynn’s room if they wish (which I understand Emilie is planning on doing as much as possible) and obviously Emilie is no longer confined to her bed and will be able to do other things than just reading, watching movies or sleep.

Here in Mapangu we have been busy as well with the usual plantation workload and a series of visitors, the last of which arrived here last Sunday morning. As one of these visitors was my “big boss” and that the whole group (there were 5 people including 3 physicians) were  staying at the Cathedral, it was a rather busy time getting everything organised for meals, transport and other needs. You will understand that writing something for the blog was not the most important priority. But, now that everybody has gone and the dust has settled, I can resume my writing about our adventures in Congo, where all is quiet at the moment. Several of my colleagues have gone to Europe for the festive season and we will therefore be a fewer of us to celebrate Christmas and New Year, which is not without its charm.

Our supplies for the next 6 weeks (yes, no more flights planned until the very end of January) arrived with the plane that came to collect our visitors this Thursday morning. As it is after all a special time, I ordered some special treats such as smoked salmon, apples and fresh salmon, but the box did not quite hold the items I was expecting. I did receive some smoked salmon, which was not in a cool-box but let’s assume that since it is smoked it will have withstood the short period at “warmer” temperatures, the apples turned out to be potatoes and the fresh salmon apparently did not make it up the Congo river in time… However here we have things that would be difficult to come by in Belgium such as fresh fruit from the garden (pineapples, pawpaws, passion fruit, etc.), fresh guinea fowl eggs and all the fresh vegetables that will make us very tasty end of year dinners.

I regularly have artists and art merchants knocking on my door to offer “antique” and recent artworks or traditional artefacts that I cannot resist buying once in a while. As it goes we now have quite a collection of masks of all kinds and colors, some of which quite unusual and certainly in a much wider variety than I would have expected as illustrated in the pictures above. I am not too sure what to do with them as they are not that easy to hang on the wall, but I am sure we will find a way to put them to good use.

As next week-end we might be very busy with preparing food and other things for our celebrations, we take this opportunity to wish you a very Merry Christmas and Happy New Year, hoping as usual to hear from you.

Looking forward to reading you,

Marie-Claude and Marc

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Huiles – Big Shots

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Notre premier lot de visiteurs vient de repartir pour l’Europe, satisfaits (je crois) de leur visite et nous ayant permis d’identifier quelques points d’attention qui se perdent un peu dans la masse à force d’avoir le nez dessus tous les jours. C’était très sympa et nous avons bien rigolé, mais ces visites ne sont pas sans conséquences car d’une part on a tendance à manger beaucoup plus que d’habitude (surtout le soir), pour certains peut-être aussi écluser un verre ou deux de plus que d’habitude, et surtout beaucoup moins d’exercice car pas question de faire du vélo quand il faut véhiculer tout ce beau monde.

Nos visiteurs du groupe ont fait place à un autre groupe, le Gouverneur du Kasaï et sa suite, qui sont arrivés hier en plein milieu de notre paie, dont l’organisation est toujours assez prenante. En effet, en quelques heures nous devons payer environ 3.000 personnes en cash en veillant à ce que cela ne tourne pas en pugilat ou émeute lorsque les travailleurs se font embusquer par leur créanciers à la sortie du bureau de paie. La Brabanta a connu des émeutes assez graves vers la fin 2015 (nous n’étions juste pas encore là) où il a fallu faire appel à l’armée pour maîtriser la situation et pendant les mois qui ont suivi nous avons systématiquement fait venir un contingent de militaires pour sécuriser la paie.

Comment se passe la paie:
– il est d’abord nécessaire d’apporter l’argent de la paie depuis Kinshasa, car ici il n’y a ni banque ni autre caisse pouvant nous fournir les billets nécessaires pour payer tout le monde. L’argent est acheminé sous escorte de la banque à l’avion que nous affrétons et sur notre piste de Mapangu il est attendu par une escorte policière qui l’amène jusqu’au coffre de la plantation. Pour transporter de l’argent ainsi en avion nous devons évidemment planifier cela avec la banque pour avoir les billets nécessaires et obtenir une autorisation de la banque centrale (qui n’est autre qu’une forme de taxe). Généralement une paie représente près de 350kg de billets, donc pas quelque chose que l’on charge sur le tape-cul d’une motocyclette.
– le jour précédent la paie, nous faisons venir une demi-douzaine de policiers d’Ilebo pour encadrer la police locale dans leur travail de sécurisation des bureaux de paie qui sont répartis à plusieurs endroits dans la plantation.
– Le jour-même de la paie, une cinquantaine d’employés qui ont été sélectionnés pour leur sérieux et surtout leurs capacités de lecture et d’écriture, sont temporairement employés comme agents payeurs et reçoivent chacun la fiche de paie et l’argent pour le compte d’une soixantaine de travailleurs. Les agents payeurs et policiers sont alors dispatchés, chaque équipe dans un véhicule, vers les bureaux de paie.
– Les bureaux de paie sont en fait des conteneurs dans lesquels nous avons aménagé trois compartiments avec des portes de part et d’autre, chaque compartiment correspondant à une section de la plantation (nous en avons douze au total). Dans le compartiment il y a une table où est installé l’agent payeur assisté du chef de section, du superviseur et du capita de chaque travailleur afin de s’assurer que c’est bien la bonne personne qui vient retirer sa paie. Les travailleurs entrent dans le bureau de paie par la porte d’un côté et ressortent de l’autre.
– Outre les agents payeurs, l’argent et leur escorte policière, il faut également amener tous les travailleurs jusqu’au bureau de paie car certains habitent dans des villages à plusieurs heures de marche de là. Pour cela nous utilisons notre flotte de tracteurs avec remorque et camions, surtout pour ramener tout le monde à la maison après la paie.
– Le jour de la paie il y a un énorme marché qui s’installe à côté des bureaux de paie avec des commerçants qui viennent parfois de plusieurs centaines de kilomètres de là pour ventre vêtements, nourriture (manioc, maïs, sel, viande boucanée, poisson fumé et autres délicatesses), savon, piles, seaux et bassines. Il y a même des petits restaurants qui s’installent ainsi que de agents “financiers”. Depuis quelque temps, certaines aubettes restent en place en permanence et offrent quelques produits de base essentiels tels que savon, concentré de tomate, unités de téléphone ou piles.

La paie rassemble donc des dizaines de milliers de personnes et comme le gouverneur a choisi d’arriver à ce moment-là, les notables m’ont appelé très inquiets me demandant de suspendre la paie pour qu’il y ait plus de monde pour l’accueillir au “stade” de Mapangu. J’ai calmement expliqué qu’il était peut-être préférable d’avoir moins de monde au stade qu’une émeute quasi garantie et ils ont compris sans passer par le guichet n°5 (désolé pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du guichet n°5, mais je ne puis pas l’expliquer ici…).

Ce matin le Gouverneur m’a convoqué à une réunion, puis son service de protocole m’a informé qu’il viendrait à la Cathédrale et là je viens d’apprendre, par un coup de téléphone du Gouverneur, qu’il préférait que je vienne le voir dans sa résidence provisoire (notre maison de passage) lorsqu’il en aura fini avec les notables. J’ai finalement eu mon entretien et pendant près d’une heure et demi nous avons refait le monde. Je suis sorti de notre entretien avec le sentiment que nous allons bien travailler ensemble et qu’il est conscient de l’importance que notre société représente pour sa région, la seule grande société de la province (95.000 km² et 3,2 millions d’habitants). A suivre…

Le prochain lot de visiteurs importants arrive dimanche prochain pour une visite de 4 jours et seront tous logés à la Cathédrale. Le fait d’être sans Marie-Claude ici n’est pas évident, mais seul j’arrive à me débrouiller sans trop de casse, par-contre quand il y a des visiteurs la qualité de la réception n’est évidemment pas la même, malgré le fait que Marie-Claude a très bien formé nos cuisiniers et que ceux-ci préparent des petits plats tout à fait délicieux. J’ai déjà prévenu tout le monde qu’ils ne s’attendent pas à des miracles…

Voila pour les potins de cette semaine. J’espère qu’ils vous trouveront bien et nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Our first batch of visitors have just left for Europe, satisfied (I think) of their visit and helped us identify some attention points that tend to get swamped into the mass of small matters with which we have to deal on a daily basis. It was actually quite fun, but these visits are not without consequences as on one hand we tend to eat more (especially in the evenings), some perhaps also take one or two more drinks than usual, and most importantly I do much less exercise because it is not really possible to drive our visitors around on the back of my bicyle.

Our group visitors have left the space for another group, the Governor of Kasaï and his suit, who arrived yesterday in the middle of our pay, which is a fairly significant organisation. In a few hours’ time we have to pay about 3,000 people in cash, while trying to avoid the operation turning into a general fight or uprising when some of the workers are ambushed by their creditors when coming out of the pay booth. This happened towards the end of 2015 (we were not here yet) and the army had to be called upon to restore order in Mapangu. For a while we have systematically called on the army to come and secure our pay operations, but this is fortunately no longer necessary.

How is the payment of our agents organised:
– first we have to bring the actual cash from Kinshasa as here in Mapangu there is no bank or other saving institution that could supply the money. The money is escorted from the bank in Kinshasa to an airplane that we hire to fly to Mapangu where in turn it is escorted by police to the plantation’s safe. To transport cash like this on a plane requires some planning, first with the bank to make sure the necessary bank notes are available and obtain a permit from the Central Bank (which boils down to another tax) to transport the funds. Usually our monthly pay represents about 350kg of bank notes, thus not something that can casually be lopped on the back of a moped.
– the day preceding pay day, we send transport to Ilebo (usually our dugout canoe) to fetch half a dozen policement who will support the local police force in securing the pay operations that take place in booths around the plantation.
– on the actual day, about 50 employees that have been selected for their seriousness and reading and writing capabilities are temporarily appointed as pay agents and each receive the pay slips and the cash for about 60 workers. The pay agents and police force is then dispatched by car to their respective pay centres.
– the pay centres or booths are in fact converted containers, in which three compartments are made with each a door on each side and each compartment is used as pay both for one section of the plantation (we have twelve of them). In each compartment there is a table for the pay agent, who is assisted by the section head, supervisor and team capita to ensure that the rightful beneficiary is collecting his or her pay. The workers line up and enter through one door and exit through the other.
– besides the pay agents, money and policemen, it is also necessary to bring the workers from their village (sometimes several hours walking) to the pay centre and for this we use tractors with trailers and trucks. This is especially important after the pay has been completed to ensure that our workers reach home before the night.
– on pay day there is a huge market that appears around the booths with traders sometimes coming from several hundred kilometres away to sell clothing, food (cassava, corn, salt, dried meat, smoked fish and other delicacies), soap, batteries, buckets and basins. There are even small restaurants as well as “financial” services who have their store front in the market. For some time now, some of the stall seem to become permanent and offer some basic products such as soap, tomato concentrate, telephone units or batteries to the passer-bys.

On pay day there are probably tens of thousands of people assembling and since the Governor chose to arrive on the very same day, the authorities of Mapangu called me very worriedly asking that we suspend the pay so that more people could come to the Governor’s speech in the Mapangu “stadium”. I quietly explained that it was probably preferable to have fewer people at the Governor’s rally than an almost guaranteed revolution if we were to stop paying our workers and they immediately agreed that this was indeed a better option (probably remembering the problems of 2015).

Early this morning I received an invitation to come and meet the Governor, then one of his field officers informed me that the Governor would rather come and see me at home and finally the Governor called himself asking if I would not mind coming to his temporary residence (our guest house) for a private meeting after he would have dismissed the local dignitaries. I did meet him for about an hour and a half and somehow I got the feeling that for once this is someone with whom we can have a constructive relationship. After all we are the only large company in the whole province (95,000 km², 3.2 million inhabitants) and therefore an important partner.

The next visitor batch arrives on Sunday and will stay 4 days, all will stay at the Cathedral. Being without Marie-Claude is obviously not pleasant, but I somewhat manage on my own without too much damage. But the quality of service is obviously not the same when visitors come, despite the fact that our cooks have been superbly trained by Marie-Claude and that I or my guests will certainly not suffer from unsavoury food. I nevertheless warned them that they should not expect miracles…

That’s it for this week’s gossip. I hope these will find you well and we look forward hearing from you.

Until soon,

Marc & Marie-Claude

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Montagnes Russes – Roller Coaster

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Cette semaine est sans nulle doute la plus pluvieuse cette année et peut-être même depuis que nous sommes arrivés au Congo, il a plu presque tous les jours et certains jours je n’ai pu regagner la maison que grâce aux quatre roues motrices de la voiture, alors que normalement entre le bureau et la Cathédrale la route est “relativement” bonne. Les conséquences pour les routes, et en particulier les petites routes pentues entre les blocs de la plantation, sont assez spectaculaires. Ainsi arrivé près du bureau il faut viser entre deux trous, dont une ravine de plus de 1 m de profondeur qui s’est creusée en quelques heures de pluie “abondante”.

Malgré cela, j’ai (par chance sans nulle doute) pu faire mon aller-retour en vélo presque tous les jours, mis à part un jour où je me suis fait très sérieusement tremper, à la grande hilarité des enfants qui rentraient de l’école et se faisaient arroser eux aussi. Ils avaient l’air de penser qu’il y avait une justice malgré tout. Généralement ici en cas de pluie, d’orage ou de risque d’orage les écoles sont fermées, sans doute à cause du danger de se balader en terrain découvert en cas d’orage plutôt que le manque d’étanchéité des toits de l’école (il y a certaines écoles où les toitures sont effectivement quelque peu “percées”). Toujours est-il que leur prévisions météo ne sont apparemment pas meilleures que les miennes et nous étions tous sous la pluie. Fort de cette expérience, je circule maintenant avec un sac étanche dans mon sac à dos, pouvant ainsi en cas de besoin mettre mon téléphone, portefeuille et autres accessoires sensibles à l’abri de l’eau.

Comme te terrain est très sableux, même après une pluie diluvienne, il ne faut que quelques heures pour que le sol soit à nouveau quasi sec et suffisamment dur pour pouvoir circuler en bicyclette sans trop de problèmes.

Malgré ces pluies généreuses, nos palmiers sont repartis en grève et après quelques mois où nous avons été obligés de jeter des régimes par manque de capacité d’usinage, maintenant c’est l’inverse et l’huilerie est à l’arrêt au moins un jour sur deux. C’est assez frustrant car nous arrivons tout juste à remettre les cycles de coupe de la plantation à jour. Le cycle de coupe est la période entre deux passages dans la plantation pour récolter les régimes murs et généralement cela se fait tous les 7 à 9 jours. Pendant la période de pointe (de juillet à septembre), comme il n’était pas possible d’envoyer tous les régimes récoltés à l’usine, nous avions essayé d’espacer les récoltes en espérant ainsi retarder la maturation et avoir un peu plus de régimes à usiner après la pointe. La récolte dans certaines parties de la plantation a ainsi été espacée d’abord à 15 jours, puis 24, etc. pour en arriver à plus de 60 jours dans certains blocs. Les régimes n’avaient évidemment pas disparus, mais la majorité des fruits étaient soit trop murs soit pourris et non seulement n’y avait-il pas plus de régimes à envoyer à l’usine mais en plus nous avons été confrontés à un travail titanesque de trier des montagnes de fruits pour séparer ceux qui étaient encore plus ou moins usinables de ceux à jeter. Nous avons enfin terminé ce travail de triage et repris un cycle de coupe normal… la semaine dernière (deux mois après la fin de la pointe). Nous en avons évidemment tirés nos leçons et l’année prochaine nous garderons un cycle de coupe normal partout et les régimes en trop pour l’usine seront simplement mis à la poubelle, nous économisant ainsi des mois de main d’œuvre supplémentaire pour des fruits de qualité médiocre.

Le seul avantage d’avoir une activité de récolte moins importante est d’avoir beaucoup de véhicules disponibles pour transporter l’engrais qui est en train d’arriver par barge à notre port, car il y en a plus de 2.000 tonnes soit 40.000 sacs à décharger et distribuer à travers la plantation. A défaut d’avoir un ballet de tracteurs apportant des régimes à l’usine nous avons maintenant une chorégraphie de véhicules chargés de sacs blancs qui partent dans toutes les directions. Enfin sacs blancs qui ne sont pas toujours visibles car nous sommes obligés de jongler avec des bâches pour essayer de protéger tout cela des pluies.

Outre l’engrais, nous nous préparons fébrilement pour toute une série de visites importantes, la première (demain) étant le gouverneur et quatre ministres qui débarquent à Mapangu et ont évidemment besoin d’être véhiculés, logés, nourris, etc. sans compter les autres demandes de dernière minute qui vont sans nul doute être formulées… Le lendemain (mardi) ce sont les CFO et CTO du groupe Socfin qui débarquent pour quelques jours, là au moins nous avons l’avantage de savoir à qui nous avons à faire et quels sont les objectifs de leur visite et surtout qu’ils ne vont pas massacrer nos véhicules en essayant de transporter 25 personnes d’un coup dans une jeep en essayant de battre des records de vitesse. Nos chauffeurs savent qu’ils ne peuvent pas rouler trop vite, mais ils ne sont évidemment pas en mesure de refuser de prendre du monde sur instruction des autorités.

De son côté, Marie-Claude brave le froid, la pluie et la neige fondante en faisant des aller-retour entre son gîte, l’appartement d’Emilie, la clinique et les courses à faire. Heureuse de pouvoir être là pour aider notre fille mais souhaitant (et moi aussi) que nous soyons un peu plus avancé en matière de teleportation.

Sinon ici c’est la routine habituelle, metro-boulot-dodo, ou une variante du genre…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt,

Marie-Claude & Marc

This week was undoubtedly the wettest of the year and maybe even since we arrived in Congo, it rained almost every day and some days if it had not been for my four-wheel drive vehicle I would not have made it home, despite the road between the office and the Cathedral being “relatively” good. The consequences for the roads, more specifically for the small roads within the plantation, are quite spectacular. Near the office one must aim between two large holes, one of which more than 1m deep appeared in just a few hours of “heavy” rain.

Despite all this (probably down to pure luck), I was able to cycle between home and the office almost every day, except for one day when I got thoroughly soaked to the great joy of children who were themselves returning from school under the rain. They seemed to think that there was some justice after all. In general, when it rains, thunders or there is a risk of thunder the schools here are closed, probably more because of the risk of being in open ground (on the way to or from school) with risks of lightning than because of the water tightness of the school buildings (some do indeed have a few “leaks” in the roof). All be it that their weather forecast does not seem to be much more reliable that mine and all of us ended up rather drenched. Given this experience, I now carry a waterproof bag in my back pack, which enables me to keep my phone, wallet and other sensitive accessories safe from getting wet.

As the ground is mainly sand, even after a major rain fall, it taken only a few hours for the ground to be almost dry and sufficiently hard to cycle without too much trouble.

Despite the generous rains, our palm trees have gone on strike again and after a few months of excessive production forcing us to throw away part of the production because of limited processing capacity, now it is the opposite and the pressing factory does not operate at least every second day. It is rather frustrating because we are only just managing to return to a normal harvesting cycle in the plantation. The harvesting cycle is the period of time between two passages in the plantation to harvest the mature fruit bunches and usually this cycle is between 7 and 9 days. During the peak production period (from july to september), as it was not possible to process all the mature fruit bunches, we tried to delay the harvest hoping that this way the fruit bunches would not mature quite as quickly and we might have more left fro after the peak period. The cycle was thus extended first to 15, then 24 days to finally reach more than 60 days in some parts of the plantation. The fruit bunches did not disappear, but when we resumed harvesting these blocs most of the fruits were either over-mature or rotten and we did not have more abundant harvests than in the parts of the plantation where we maintained a normal cycle. In fact it was even worse because we were faced with the enormous task of separating the fruit that was still reasonably good from those that had to be thrown away. We have finally finished this sorting work and resumed a normal harvesting cycle… last week (two months after the end of the peak production period). We have certainly learned our lessons and next year we will keep a normal harvesting cycle everywhere and those fruit bunches that the factory cannot process will be thrown away, this way we will spare months of extra labour to save poor quality fruits.

The only advantage of having little to harvest at the moment is that we have a lot of vehicles at our disposal to transport the fertiliser that started arriving by barge at our port, because there is about 2,000 tonnes or 40,000 bags that need to be off-loaded and distributed throughout the plantation. Instead of having convoys of tractors bringing fruit bunches to the factory we now have a ballet of vehicles loaded with white bags going to all corners of the plantation. The white bags are not always visible of course, because with the rains we have to cover them with tarpaulins in the hope of protecting them from water damage.

Besides the fertilisers, we are frantically busy preparing for a series of important visits, the first (tomorrow) being a visit of the governor and four ministers coming to Mapangu and who need to be transported, housed, fed, etc. plus all other demands that will undoubtedly be formulated by such “important” guests. The following day we have our group’s CFO and CTO arriving for a few days’ visit, but at least for them we know what they expect and how to make their visit fruitful and comfortable. Especially we know that they will not break our vehicles by trying to transport 25 people in one car or attempt to break speed records. Our drivers know they are not supposed to drive too fast, but how can they refuse to load people if the authorities say so…

On her side, Marie-Claude is braving the cold, rain and snow while going back and forth between her current abode, Emilie’s flat, the hospital and the shopping. Happy to be there to help our daughter but wishing (and me also) that tele-portation technology was a little more advanced so we could more easily spend time together.

Otherwise here it is the usual routine, commute-work-sleep, with some variances.

Hoping to hear from you soon,

Marie-Claude & Marc

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Forces Mécaniques – Mechanic Forces

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Cette semaine est passée très rapidement, sans doute parce qu’elle a été fort remplie et je n’ai pas trop eu le temps de faire grand-chose, pourtant j’aurais tendance à vouloir dire que c’était une semaine comme les autres…

Nous avons évidemment une notre quota habituel de petits événements, mais qui semblent être relativement anodins, où alors c’est parce que nous devenons graduellement immunisés contre la manière dont les congolais arrivent à “changer” les choses que nous pensons acquises et immuables.

Nous vous avions décrit dans les nouvelles précédentes comment ici, pour une raison qui m’échappe, nos travailleurs arrivent à tout casser ou endommager, même les objets les plus robustes. Il y moins d’un an, nous étions très fier d’avoir trouvé un petit véhicule (motoculteur) à quatre roues motrices avec un petit moteur diesel mono-cylindre à démarrage manuel, sans électricité, sans suspensions, sans aucun accessoire potentiellement cassable… Eh bien, c’est quand même arrivé et notre « Buffalo » est à présent les quatre fers en l’air parce que le moteur a serré. C’est là que le mystère congolais entre en piste dans toute sa grandeur car tous les matins les chauffeurs doivent vérifier le niveau d’huile de leur véhicule en présence d’un témoin et noter le résultat dans la fiche du véhicule avent de démarrer celui-ci. Dans le cas du motoculteur, le niveau a été vérifié et un manquement d’huile ayant été constaté ils ont rajouté 1 litre d’huile (pas rien pour un moteur dont le carter n’en contient que 1,5l) avant de commencer sa journée de travail. Le moteur n’a aucune fuite d’huile apparente et ne fume absolument pas, donc logiquement il ne devrait pas consommer d’huile. Qui plus est, malgré la simplicité de l’engin, il y a un voyant rouge qui s’allume lorsque le niveau d’huile est trop bas, et pourtant… quelques heures plus tard le moteur s’est définitivement arrêté faute de lubrifiant.

La consommation d’huile est pourtant un sujet que nous connaissons car certains de nos camions consomment jusqu’à 30 litres d’huile par jour… eh oui, presque autant que le carburant. Pourtant cette forte consommation ne semble pas être à cause de vol, contrairement au carburant (gas-oil et essence) qui disparaissent par centaines de litres tous les jours sans que nous n’arrivions à coincer les responsables à chaque fois. Certes l’huile de vidange est très recherchée pour traiter le bois utilisé pour les constructions, mais comme il y en a des quantités importantes disponibles au garage, pourquoi risquer sa place en la volant dans un moteur. Enfin voilà, le motoculteur que nous pensions à l’épreuve des artistes locaux ne l’est pas et n’a pas même résisté un an… heureusement que nous avons un très bon garagiste qui pourra nous remettre cela en état.

Pour rester dans le sujet des véhicules, suite à une réunion avec d’autres directeurs généraux du groupe en Côte d’Ivoire au début de cette année, j’ai voulu commencer à former des chauffeurs féminins, chose inconnue ici à Mapangu. En effet, mon collègue du Liberia m’avait expliqué que depuis qu’il utilisait des femmes pour conduire les engins agricoles il avait beaucoup moins de problèmes de casse, car les femmes seraient moins brutales avec leur machine et surtout plus attentives aux détails lorsque l’engin ne fonctionne pas exactement comme il devrait. Il a été nécessaire d’insister un petit peu, mais maintenant nous avons deux chauffeuses confirmées qui se débrouillent très bien et arborent un sourire jusque derrière les oreilles tellement elles sont fières d’avoir pénétré ce domaine jusqu’à présent réservé à la gente masculine. Quatre autres femmes sont en formation, pas toujours sans petites difficultés, mais avec des résultats spectaculaires compte tenu du fait qu’avant cela elles n’avaient jamais mis le postérieur dans aucun véhicule (pas même sur un vélo). Cette semaine nous avons toutefois évité la catastrophe car un des tracteurs conduit par une des femmes en formation avec son instructeur assis à côté d’elle a visé à côté d’un pont et s’est retrouvé à moitié au-dessus du vide, heureusement retenu par la remorque qu’il tirait. Il n’y a heureusement pas eu de casse, ni mécanique ni humaine, mais une grosse frayeur et il n’est pas clair pourquoi ni le chauffeur en formation ni l’instructeur n’ont pu éviter cette erreur. Je soupçonne qu’ils ont tous deux été distraits par quelque chose qui se passait à côté du pont, une conversation prenante avec un passant peut-être… la formation continue.

Nous sommes passés à côté d’une autre catastrophe au port, lors du déchargement d’une grosse pièce pour l’usine avec la grue. L’opérateur de la grue a fait une fausse manœuvre et actionné la remontée du mauvais câble (notre grue est équipée de deux câbles et deux crochets) dont le crochet n’était pas utilisé et donc déjà complètement remonté. La tension exercée sur le crochet bloqué en haut de la grue a provoqué une tension telle que les écrous de son attache ont lâché et ont été propulsés comme des projectiles dans toutes les directions. Heureusement personne n’a été touché, mais à en juger des impacts sur un des conteneurs situés sur le quai, le résultat aurait pu être fatal si une personne avait été touchée… L’opérateur de la grue a provisoirement été assigné à d’autres tâches et c’est maintenant seulement le chef de garage qui est autorisé à manipuler la grue.

Finalement, petite information domestique, Makala est passée chez le coiffeur aujourd’hui et Griezel trouve cela très peu à son goût. Je n’ai pas réussi à faire une photo de Griezel avec le dos bombé et la queue dressée en brosse à bouteilles.

Voici pour les derniers potins de Mapangu. Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

This week has gone by very quickly, probably because it has been very busy with little time left to do much else, yet I would be tempted to say that it was a week as usual…

We have obviously had our usual quota of small events, but these seem rather benign, or it is because we are gradually becoming immune to the way the Congolese manage to “change” things and to which we are becoming oblivious.

We did describe in previous postings how here, for reasons I am yet to understand, our workers manage to break damage litterally everything, even the most robust items. Less than a year ago, we proudly started using a small all-terrain vehicle, 4-wheel drive with a single cylindre hand-started diesel engine, with no electrics, no suspension, no otentially breakable accessory… Well, despite all this promissing attributes ou “Buffalo” has been slain and is now out of service because it was operated without engine oil. This is where the Congolese mystery steps into full swing because every morning all the drivers have to check the oil level of their engine with a witness and consign the result in the vehicle’s log book before it can be started. In the case of the “Buffalo”, a shortage of oil was noticed  and 1 liter of oil was added (not insignificant for an engine that only has the capacity for 1.5 liters) before the day’s work was started. The engine, which is still rather new, shows no leaks and the engine does not smoke, so it can be reasonable be assumed that it should not consume any oil. Furthermore, despite the very basic design of the machine, there is a red light flashing when the oil level is too low, and yet… a few hours later the engine seized because there was no oil left in it.

Engine oil consumption is a subject that we know very well because some of our trucks consume up to 30 litres of it every day… yes that is almost as much as the fuel they use. Yet this high consumption does not seem to be the result of theft, unlike fuel (gasoil and gasoline) which disappears in hundreds of litres every day despite regularly catching the culprits red-handed and handing them over to the judiciary authorities. Used engine oil is widely used to treat construction wood against termites and rot, but we have this in large quantities at our garage so why put your job on the line by stealing it out of an engine? Nevertheless, this wonderful vehicle, which we thought to be just what we needed to withstand the assaults of our local artists has not even lasted one year… fortunately we have a very good mechanic who will be able to get it on the road again.

To continue on the subject of vehicles, after a meeting with other group general managers in Ivory Coast earlier this year, I wanted to start training women to drive our vehicles, something that was unheard of here in Mapangu. My colleague from Liberia explained that ever since he started using female drivers he experienced much fewer breakages because women are less brutal with their machine and also more attentive to details when the engine does not run the way it should. It has been somewhat of an uphill battle, but now we have two confirmed female tractor operators, who manage rather well and go around with a huge smile, proud to have penetrated a realm that was until then exclusively the domain of men. We have four more women being trained, not always without small difficulties, but with spectacular results given that prior to that they had never handled a mechanical tool, not even a bicycle. This week we did however avoid a catastrophe because one of the tractors, operated by one of our trainee drivers with her instructor seated next to her, missed a bridge and found itself dangling above the void fortunately held back by its trailer. There has fortunately been no damage, neither mechanical nor human, but a serious scare and it is not clear how the trainee driver and the instructor managed to make this mistake. I suspect they were distracted by something happening on the side of the road, a discussion with a bystander maybe… the training continues.

We had another near miss at the port, while offloading a barge with our crane. The crane operator mistakenly pulled on the wrong cable (the crane has two cables and hooks), which was already at its highest position. Because of the tension applied to the already blocked cable, its bolts started to pop one after the other shooting in all directions like bullets. Fortunately nobody was hit, but judging by the impact they made on a nearby container the outcome could have been fatal if someone had been hit by one of the projectiles. The crane operator has temporarily been assigned to other tasks and only the head of the garage is now allowed to operate the crane until further notice.

Finally, Makala had a haircut today and Griezel does not find it to her liking. I did not manage to take a picture of Griezel hissing with a raised back and the tail straight up like a bottle brush.

So far for the Mapangu news. We wish you an excellent week, hoping to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude