Cela fait un peu plus d’un an que nous avons débarqué au Congo et que nous avons essayé de vous raconter semaine par semaine comment se déroule notre vie de brousse, mis à part les périodes de vacances où nous nous réservons le privilège de nous déconnecter tant que se peut de l’internet et des téléphones mobiles qui ont tendance à dicter notre vie même ici.
C’est peut-être difficile à imaginer dans le cadre où nous vivons, mais notre dépendance à la connexion internet et à la téléphonie mobile est aussi forte, si pas plus, ici qu’elle ne l’était en Europe pour diverses raisons. Nous avons un système de radio avec notre propre fréquence qui permet de communiquer à travers presque toute la plantation et dont l’antenne principale se trouve sur le toit de notre “Cathédrale”, mais cela ne permet évidemment pas des communications trop “personnelles” et seules les personnes occupant des postes clefs sont équipées d’un tel appareil. Quand le réseau de téléphonie mobile est opérationnel (ce qui n’est pas toujours le cas car les générateurs des antennes relais sont fréquemment en panne de carburant), cela permet de communiquer dans une bonne moitié de la plantation couverte par le réseau et surtout d’être en contact avec nos collègues de Kinshasa et personnes extérieures à la plantation.
Notre ligne de vie est la connexion internet qui, à défaut de réseau de téléphonie, permet de communiquer par courriel, skype, whatsapp et autres moyens que je ne maîtrise pas nécessairement. Pour cela nous avons notre propre antenne satellite et ne dépendons donc pas d’un fournisseur local… Notre connexion internet est en fait vitale car (bien ou mal) nous avons centralisé tous nos fichiers sur un serveur central qui nous permet de gérer les présences, la paie, les commandes, les stocks, etc. et quand le système ne fonctionne pas nous sommes dans la m…, difficile à concilier avec un monde où la majorité de nos travailleurs n’ont pas d’électricité à la maison et dans un pays où le concept de téléphone à ligne fixe n’existe pas. Pourtant, il y a de ça deux ans selon mes collègues, une société chinoise est venue installer une fibre optique qui traverse la plantation le long de la route nationale. Mis à part le fait que nos engins l’ont déjà coupée une ou deux fois parce qu’elle n’est pas enterrée à plus de 30cm, personne ne sait exactement à quoi elle est destinée et si elle fonctionne, mais potentiellement il y a de la communication haut débit qui passe sous nos pieds ici à Mapangu.
Tout comme en Belgique, cette dépendance à l’internet est selon moi une énorme vulnérabilité, car même ici en brousse nos activités seraient affectées en cas de panne. Evidemment cela ne nous empêcherait pas de récolter, usiner ou généralement d’exécuter les opérations de production, mais nous serions dans l’impossibilité de suivre nos commandes (déjà bien compliquées sans cela), gérer la paie de nos travailleurs, ou plus important, vous envoyer ces nouvelles hebdomadaires.
Cela nous ramène au titre de cette semaine, car vous devez vous demander de qui est-ce le 53ième anniversaire et la réponse est “de nous” mais peut-être pas exactement comme vous le pensez. En effet, technologie (encore une fois) aidant, ceci est la 53ième fois que nous envoyons de nos nouvelles par ce canal, donc un peu plus d’un an. En fait, nous sommes arrivés au Congo le 2 février, donc il y a plus de 54 semaines, mais nous avions commencé à écrire un peu avant cela, nous avions fait grève pendant les vacances, ce qui fait que ce n’est que maintenant que nous dépassons le cap des 52 nouvelles. Que cela ne vous empêche pas de dormir, c’était juste une opportunité d’utiliser un titre un peu original parce qu’à force d’écrire toutes les semaines l’inspiration manque parfois.
La semaine dernière nous écrivions qu’il pleuvait, et cela a continué, au point que certaines parties de la plantation sont inaccessibles aux tracteurs et camions pour le moment et ne nous permettent plus d’évacuer la production (qui n’est déjà pas énorme), ce qui n’est pas génial. Le niveau des cours d’eau (Kasaï et affluents) a soudainement fortement monté et emporté les quelques cabanes qui étaient restées sur les bancs de sable les plus gros, qui ont maintenant quasi entièrement disparu. Dans le jardin tout pousse évidemment très bien (chaleur et humidité optimale) et pour le moment nous faisons des orgies d’ananas de notre potager, y compris des délicieux jus frais avec des mélanges de papayes, pamplemousses et goyaves que Marie-Claude nous prépare avec son engin magique.
Depuis quelques jours nous avons enfin nos premières poules, installées dans un superbe et vaste poulailler à côté du jardin potager, mais qui ne sont pas encore très productives en matière d’œufs, elles doivent probablement encore s’habituer à leur nouveau biotope. Nous avons eu un œuf les deux premiers jours mais depuis “que dalle”
Que vous raconter de plus ?
La délégation de norvégiens annoncée m’a boostée pour aménager mieux les chambres d’amis, principalement l’ex-studio du directeur commercial, lorsqu’il vivait à Mapangu, dans lequel j’ai posé des rideaux de pagne (doublés car le soleil ronge les tissus à une allure inhabituelle sous nos tropiques). J’ai “débourré” des oreillers trop dodus pour qu’on ne se réveille pas avec un torticolis, et en ai composé d’autres avec la “bourre” récupérée, cousu des couvre-lits. Et suis à présent occupée à de nouvelles housses pour les coussins de canapés de terrasse.
Pour finir, les norvégiens ne sont pas venus mais “ce qui est fait n’est plus à faire” ! La visite de la délégation a dû être reportée car une fois de plus les choses ont chauffé à Kinshasa et les membres d’équipage n’a pas osé quitter leur domicile (proche de la zone de troubles) pour s’occuper de leur avion.
Je me suis aussi amusée à fabriquer des contenants à “tripote-oreilles” avec des boîtes de pilchards locales et en-dessous, de petites boîtes de lait condensé sucré, boutons à pois et paille pour ôter et mettre l’une sur l’autre, ludique! (voir photo). “Un rien m’amuse” … Ce qui est probablement “un morceau de chance”! Il y a un tas d’autres projets qui me trottent en tête mais je veux d’abord terminer les coussins de la terrasse avant de m’y atteler!
Dans un autre registre, comme certains d’entre vous le savent, nous préparons nous même notre Kombucha (boisson détoxifiante à base de thé sucré transformé par un champignon)
L’inconvénient est que, compte tenu du taux de théine, si on en consomme passé dix-sept heures, on se transforme en oiseau nocturne, ce qui, si “demain il y a école” est plutôt un handicap. Hors, nous avons découvert tout à fait par hasard que cela marche très bien avec du thé d’hibiscus, ce qui lui donne une très jolie couleur rose indien et ne contient pas d’excitant, à consommer n’importe quand donc. Ce que nous ne nous privons pas de faire car c’est vraiment délicieux!
A part cela, Marc est devenu notre boulanger officiel, c’est un de ses plaisirs du dimanche avec le loisir de faire une grande promenade le matin, une journée entière à vivre à notre rythme et une grasse matinée (objectif rapidement atteint quand le lever six jours sur sept est à au plus tard quatre heures trente 🙂 ).
Voilà les amis, je vous quitte ici et retourne à mes travaux de décoration d’intérieur, en espérant que ces lignes vous trouvent en bonne forme.
Marc & Marie-Claude
Vue de la plantation en terrasses – View of the plantation terraces
Le Germoir – The Germoir
Route rivière – River road
Balade en plantation avec Makala – Walk with Makala in the plantation
Poulailler – Chicken run
Boîte à tripotes oreilles – Ear tip box
Verre de Kombucha “Hibiscus” – “Hibiscus” Kombucha glass
Nouveaux rideaux – New curtains
Plantes à la cuisine – Kitchen plants
It has been a little over one year since we disembarked in Congo and that we endeavoured to tell you about our life in the bush week by week, except during our holidays, when we tried to disconnect ourselves from internet and phones, that tend to master our lives, even here.
It may be difficult to imagine in the context where we live, but our internet and mobile phone dependency is as great if not greater than it was in Europe for various reasons. We have a two-way radio system to communicate throughout most of the plantation, thank to an antenna located on the roof of our “Cathedral”, but it does not allow for more “personal” communication and is limited to the people holding key positions on the plantation. When the mobile telephone network is operational (which is not always the case because the generator used to power the relay antenna frequently runs out of fuel), we manage to communicate across about half the plantation, but more importantly enables us to communicate with the colleagues in Kinshasa and those outside the plantation.
Our life line is the internet connection, which enables us to communicate by e-mail, whatsapp, skype and other means that I do not quite master. We have our own satellite connection to avoid being dependent on a local provider… Our internet connection is actually essential for the plantation because (good or bad) we have centralised all our files on a main server that allows management of staff, pay, orders, stocks, etc. and when the system does not work we are in the sh…, difficult to reconcile with a world wheremost of our workers do not have electricity at home and a country where fixed phone lines do not exist. Having said that, a Chinese company has installed an optic fibre across the plantation (along the national road) about two years ago. Except for the fact that we already snapped the fibre a couple of times with our road maintenance engines (the cable is less than 30cm deep in some places), none of us know exactly what it is used for and whether it works, but potentially we have a large band-width of data passing under our feet here in Mapangu.
Just as in Belgium, I believe this internet dependency is extremely vulnerable, because even here in the middle of the bush our activities would be seriously impaired in case of breakdown. Obviously this would not stop the field activities or operating the mill, but we would be unable to follow up on our orders (already rather difficult to organise remotely), manage the staff pay or, more importantly, send you our weekly news.
This brings us back to the title of this weekly posting, because you must be wondering whose 53rd birthday we are talking about and the answer is “ours” but perhaps not exactly the way you might think. In fact, with the help of technology once again, we know this is our 53rd posting, which means we have past the one year mark. Not quite actually, because we arrived here on the 2nd of February and started writing this blog before we left, and we stopped writing during our holidays, but today passed the 52 weeks of writing. There is no more to it, but we thought it would make for a catching title, for which we are sometimes short of inspiration.
Last week we wrote that it was raining, and it has continued to do so, to the point that some parts of the plantation are no longer accessible for tractors or trucks to take the harvest to the factory, which does not help given that our production is rather low to start with. The water level in the rivers (Kasai and tributaries) has suddenly risen significantly, taking down the last remaining huts that were built on the sand banks, which have now almost completely disappeared. In the garden everything obviously grows very well (moisture and warm weather helping) and at the moment we are having orgies of pineapples from our vegetable garden, including delicious fresh juices mixed with papaya, grapefruit and guava made with Marie-Claude’s magic machine.
Since a few days we finally have our first chickens, settled in a superb and large chicken run next to our vegetable garden, but which are not yet producing too many eggs, probably because they have to get used to their new environment. In fact we had one egg each of the two first days and since then “nothing”.
What else to tell you?
The coming of the Norwegian delegation has boosted me in embellishing the guest rooms, in particular the studio that was used by our commercial director when living on the plantation, in which I have made new curtains (with lining because the sun is eating away fabric at an amazing speed here). I have softened some of the pillows that were too hard, to avoid waking up with neck aches, and used the surplus to make new ones, and made bed spreads. Now I am busy making new covers for the cushions of the terrace seats.
In the end the Norwegians did not come, but “what is done is done”! The visit was postponed because once again the situation in Kinshasa became “hot” and the air crew did not deem it safe to leave their respective homes (near the troubled area) to take care of the aircraft.
I also made containers for ear tips using local tins of fish and condensed milk, button and straw to make the handle, fun! (see picture). “Getting pleasure out of small things”… which is probably lucky living here! I have loads of other projects in my head, but first task is to finish the cushions of the terrace sofas.
On another subject, as some of you know, we are preparing our Kombucha (detox drink made with sweetened tea fermented by a mushroom). The problem with tea (for us) is that if you drink too much of it in the afternoon because of the excitant it transforms you in a night bird and because we have to get up early “to go to school” it can be a problem. We discovered by coincidence that it also works very well with Hibiscus tea, of which you can drink as much as you like without the risking of lying awake at night, and is very delicious!
Apart from that, Marc has become our official baker, it is one of the pleasures of Sunday with the pleasure of a long walk in the morning, a whole day living at our own rythm and not having to jump out of bed at 4h30 latest.
There you are my friends, I am going back to my interior decoration work, hoping that these lines will find you well.
Marc & Marie-Claude