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Sécurité – Security

Notre silence ces derniers temps est évidemment inacceptable, mais bon les circonstances ont fait que nous avons eu la tête ailleurs et beaucoup de choses à régler et du coup nous avons perdu de vue ceux qui peut-être attendent de nos nouvelles via ce blog.

Tout a commencé assez calmement à la fin de la semaine dernière avec mon départ pour Abidjan via Kinshasa pour présenter les résultats de fin d’année au conseil d’administration de la Brabanta. Et puis les choses ont pris une tournure plus compliquée avec une avancée des rebelles vers la plantation un peu trop rapide à notre goût. Je suis donc retourné en catastrophe à Mapangu, au lieu de poursuivre ma mission au Nigeria, non sans au préalable avoir fait évacuer les épouses et enfants des expatriés et cadres nationaux.

A Mapangu, ou je me suis quand même rendu accompagné de gros bras pour plus de sécurité, l’atmosphère était extrêmement tendue et la psychose d’une possible attaque de rebelles telle que tous les expatriés s’étaient regroupés dans quelques maisons près de l’usine où un générateur tournait 24 heures sur 24 et des policiers positionnés pour renforcer nos agents de sécurité internes. J’ai été récupérer nos poilues (Makala et Griezel) à la Cathédrale où il était clairement difficile de rester loger dans les circonstances actuelles vu son isolement et le fait que notre maison est sur la route d’accès pour les milices si elles devaient arriver jusqu’à la plantation.

Après beaucoup de discussions, repérages et évaluations avec notre consultant spécialisé en sécurité il a été décidé que la sécurité des expatriés ne pouvait pas être garantie sur la plantation et qu’il était nécessaire de partir le plus rapidement et le plus discrètement possible. Ainsi nous sommes tous partis pour la piste d’aviation dimanche matin pour attendre un avion que nous avons affrété pour venir nous chercher avec nos bagages et nos animaux. Une fois dans les airs le soulagement était palpable, même si nous étions plutôt tristes de quitter cette superbe contrée pour une période indéterminée.

Depuis, nous sommes installés dans différents hôtels de la ville et organisons petit à petit le départ des uns et des autres vers soit des missions temporaires dans d’autres plantations, des congés imprévus ou des zones d’attente. Si la décision de faire partir tout le monde de la plantation a été difficile, celle qui nous attend de décider quand les conditions sécuritaires permettront un retour à Mapangu ne sera pas plus aisée.

Depuis notre départ les milices ne sont pas arrivées jusqu’à la plantation, mais occupent encore toujours les dernières villes avant d’arriver chez nous et attirent un nombre croissant de militaires qui, s’ils viennent s’installer dans la plantation, nous inquiètent encore plus car ils ont la réputation de tout se permettre sous le couvert de leur mission. Ainsi nous ne savons pas si nous retrouverons nos véhicules, notre réserve de carburant, le contenu des maisons, etc. Espérons donc que nous arriverons à dissuader les autorités de positionner l’armée à la Brabanta dans les jours ou semaines à venir.

A cause de tout cela je devrai attendre un petit peu plus longtemps avant de pouvoir rejoindre Marie-Claude pour notre congé en Europe, mais celui-ci sera d’autant plus agréable j’en suis persuadé.

A très bientôt vous lire,

Marc et Marie-Claude


Our silence of the past weeks is obviously unacceptable, but circumstances have somehow distracted us as many things had to be organised and as a consequence we somehow forgot about those expecting news through this blog.

Everything started rather calmly at the end of last month with my departure for Abidjan via Kinshasa to attend Brabanta’s board meeting to discuss the close of the year. Then things suddenly started becoming more complicated with rebels progressing rather too quickly to our liking towards the plantation. I therefore cancelled my planned trip to Nigeria and returned to Mapangu, from where we already evacuated expatriate and local staff’s spouses and children.

In Mapangu, where I travelled together with a few experienced and strong “consultants” for added security, the atmosphere was extremely tense and the fear of a possible rebel attack forced all expatriates to regroup in a small group of houses close to the factory, where the generator was left on 24 hours and we posted a few policemen in addition to our internal surveillance staff. I went to fetch our hairy companions (Makala and Griezel) from the Cathedral, where il was obviously difficult to stay because of the isolation and because it is located on the road that the militia would use to enter the plantation.

After numerous discussions, observation trips and evaluations with our security expert, it was decided that we could not guarantee the security of the expatriates on the plantation and that we should leave as quickly and as discreetly as possible. Sunday morning we all travelled to the airstrip where we were met with a small aircraft that took us all to Kinshasa with our few belongings and animals. Once in the air the relief was palpable, even though most of us were sad to leave this beautiful place for an unknown period of time.

We are since all settled in various hotels of the capital while organising the departure of one for a temporary mission in another plantation, another for some unplanned holidays or a waiting area. If the decision to evacuate all of us was difficult, it will be even more difficult to decide when it will be safe enough to return.

Since our departure the rebels have not reached the plantation, but still control the nearest towns before the plantation and attract a growing number of military whom, if they come to the plantation, worry us even more because of their belief that they can legitimately do everything they want. So we do not know whether on our return something will be left of our vehicles, fuel, house contents, etc. Let’s hope we manage to convince the authorities that it is no use to station troops in the plantation during the coming days or weeks.

Because of all this, I will have to wait a little longer before joining Marie-Claude for our holidays in Europe, but these will be all the more pleasant, I am sure.

We hope to hear from you soon,

Marc et Marie-Claude

 

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Logements – Dwellings

Compte tenu de l’abondance et de la force avec laquelle il pleut ici, on est content d’avoir un toit au-dessus de la tête, quel qu’il soit, car il ne faut pas deux secondes à l’extérieur pour être totalement détrempé. Entre les différentes formes de toits allant des tuiles (quasi inconnues ici) aux toits de paille de manufactures variables, la solution la plus prisée sont les tôles galvanisées, mais encore faut-il qu’elles soient bien placées…

La Cathédrale, notre modeste demeure, est équipée d’un toit en tôles, mais est-ce à cause de l’âge, du vent ou d’une installation pas tout à fait dans les règles de l’art, une fois sur deux notre salon est inondé malgré les marquises récemment placées aux fenêtres. Ce n’est pas dramatique, car les lits sont bien au sec et le soleil qui suit généralement a tôt fait de sécher ce que nous n’aurions pas réussi à racler dehors ou à éponger.

Sachant que malgré notre gigantesque toit il y a quand même de l’eau qui se fraie un chemin jusque dans la maison, l’on est en droit de se demander comment cela se passe dans les petites maisons villageoises en torchis et toits de paille où habitent parfois une dizaine de personnes (bébés compris) sur à peine 18m2. Là, quand il y a une fuite, il doit être difficile de changer de place et rester dans un coin sec. Il faut dire aussi que, étonnamment, les toits sont généralement assez plats et donc plus facilement perméables à l’eau, alors que des toits plus pentus devraient mieux résister et aussi durer plus longtemps car séchant plus vite.

La construction de maisons est une de nos préoccupations permanentes car beaucoup de familles de travailleurs sont venues de l’extérieur et n’ont donc pas de logement où s’installer. Pour faire vite nous construisons des maisons temporaires en torchis, similaires aux maisons des villages, voire parfois même loger les travailleurs dans des tentes militaires (dont nous avons plusieurs centaines d’exemplaires en stock), mais la solution idéale sont les maisons en dur.

Au départ la Brabanta s’était lancée dans la construction de maisons en blocs de ciment, solution couteuse et pas vraiment agréable à vivre car ces maisons ont tendance à devenir très chaudes et offrent une acoustique qui n’est pas super, surtout pour les maisons jumelées. Il y a environ deux ans, nous nous sommes converti à la construction de maisons en brique adobe, qui ont l’avantage de pouvoir être élaborées sur place avec de la terre rouge, d’être beaucoup moins onéreuses et surtout d’offrir un confort de vie bien meilleur grâce à leur fraîcheur et acoustique. Le gros désavantage est que les briques adobes ne résistent pas à la pluie, donc nous sommes obligés de monter les charpentes et toitures avant de pouvoir commencer l’élévation des murs. En plus, les murs doivent être enduits avec de la chaux ou du ciment pour les protéger de la pluie battante. Malgré ces précautions les maisons doivent régulièrement être réparées car ici les pluies sont souvent accompagnées de violents coups de vent et les murs donc facilement mouillés.

Depuis quelques mois nous avons démarré un nouveau type de maisons, en briques cuites cette fois. C’est un entrepreneur venu de Kikwit, au départ pour une toute autre affaire, qui nous a persuadé d’essayer et surtout ses maisons ne coutent pas plus cher qu’une maison en brique adobe. Nous lui avons commandé une maison modèle pour évaluer le résultat et non seulement la maison est exactement comme il l’avait annoncée, quelques fioritures en plus, mais en plus il a réalisé le tout en-dessous du budget annoncé, ce qui relève du miracle dans la construction et ici en particulier. Le seul hic, il faut de la terre argileuse pour faire les briques et celle-ci ne se trouve qu’à quelques endroits en bordure du Kasaï, donc pour les maisons à construire dans les sections plus reculées de la plantation le transport de l’argile ou des briques pose problèmes.

L’étape suivante concerne les sanitaires, problème majeur dans tous les camps car il n’y a pas ou peu d’eau disponible, donc pas de systèmes avec chasses, et les trous dans le sol ne tiennent pas à cause du terrain très sableux qui fait qu’ils s’effondrent aux premières pluies à moins de les ceinturer de béton. Alors la solution idéale seraient de toilettes sèches, qui apporteraient l’avantage de matière organique pour les jardins et nous permettraient de valoriser les montagnes de sciures et copeaux de bois que nous accumulons tous les jours à côté de l’atelier de menuiserie. Mais jusqu’à présent le concept des toilettes sèches ne passe pas.

Nous avions installé des toilettes sèches à l’usine, juste à côté de la menuiserie, mais les travailleurs ont refusé de les utiliser en arguant que ce n’était pas digne de leur personne. Nous avons fait un deuxième essai dans une des écoles de Mapangu, qui semblait avoir démarré de manière prometteuse mais qui a été annulé à la demande des parents et professeurs. Enfin la seule toilette sèche encore en opération est celle installé à la piste d’aviation et qui est fermée à clef pour n’être utilisée que par les passagers arrivant ou partant sur l’un des avions faisant escale chez nous. J’ai naïvement l’intention de recommencer un essai dans un camp avec une campagne de formation et d’explication pour essayer de montrer qu’ils auraient tout à gagner avec une telle solution comparé à leur feuillée traditionnelle ou les champs de mines dans la plantation avoisinante.

Ce sont les dernières nouvelles depuis Mapangu avant les vacances, qui ne commencent toutefois pas tout de suite car avant de rentrer en Belgique pour rejoindre Marie-Claude je dois encore passer par la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Maison adobe toitureMaison adobe élévation des mursMaison adobe pre-enduit

Stades maison adobe – Adobe house stages

Carreau et tête de stérilisateursTêtes de stérilisateurs

Usine têtes de stérilisateurs – Mill heads of sterilisators

Casque de soudure

Casque de soudure ? – Welding helmet ?

Port de Sanga-SangaPort de Kadima

Ports de Sanga-Sanga et Kadima – Ports of Sanga-Sanga and Kadima

 

Given the abundance and strength of rains here, you are gratefull to have a roof over your head, whichever shape or form, because it takes less than a few seconds to be completely drenched if staying exposed outside. Between the different roof types going from tiles or slates (virtually unknown here) to thatched shelters, the most common and sought after solution are roofing sheets made from galvanised steel, provided they have been installed properly.

The Cathedral, our modest dwelling, has one of those metal sheet roofs, but be it because of its age, wind or positioning that is not absolutely according to the rules of the trade, every second rain our living room turns into a pool despite the recently installed canopies. It is nothing dramatic because the beds are not exposed and the sun that usually follows the rain is quick to dry out whichever water has not been mopped away.

Knowing that despite our large modern roof the rain still finds its way into our house, we cannot but wonder what happens in the tiny village houses made out of sticks and mud, where on average about ten people (babies included) shelter in less than 18m2. Also, when the roof starts leaking somewhere, it must be difficult to change places to sty in a dry corner of the construction. Surprisingly, thatched roof here are generally quite flat and therefore more likely to let water through, whereas if they were given a steeper slope they would resist better and last longer because of a much quicker drying.

Building houses is one of our permanent issues because quite a few workers and their families have come from outside and therefore have no house to move into. As an emergency solution, we have built several hundred mud and stick houses with thatched roofs like the ones built by the villagers, and sometimes we even house them in tents (of which we have several hundreds in stock), but the best solution are houses built with durable materials.

At the beginning, Brabanta had launched the construction of houses with concrete blocks, which turned out to be an expensive solution and the houses not particularly comfortable to live in because of the heath and poor acoustics, especially for attached houses. About two years ago, we switched to building houses with adobe bricks, which are easy to make locally with red earth, are much less expensive and in particular are much more comfortable because they stay cool and do not suffer from noise transmission. The main disadvantage is that the bricks do not withstand direct rain and therefore require that the roof structure and sheeting is laid first to raise the walls underneath. Furthermore, walls must be rendered with lime or cement to protect them from water projections. Despite these precautionary measures, the houses must regularly be repared because rains are usually associated to heavy winds and walls therefore permanently exposed to water despite the roof overhangs.

A few months ago we started building a new type of house, with backed bricks this time. This was initiated by a contractor who came from Kikwit on another business altogether and convinced us to build at least one model house because he guarateed that it would not cost us more than adobe constructions. The result is very positive because the house turned out to be exactly if not better than what he promised and, surprising if not miraculous for the construction world and even more so here in Congo, he completed the construction below the agreed budget. The only flip side, there always seem to be one, is that the clay material needed for making the bricks can only be found in a few spots along the Kasai river, therefore not ideal for houses to be built further inside the plantation because where transporting the bricks or the clay is difficult.

The next step are sanitary installations or loos, major problem in our camps as there is no or not enough water available to install flushing toilets and holes in the very sandy ground tend to collapse with the first rain unless it is lined with concrete. Therefore the ideal solution would be dry or compost toilets, which would absorb the heaps of would shavings that we produce with our workshop and have the added  advantage of providing organic matter for the gardens. Alas until today the concept of dry toilets has been categorically refused by our workers.

We had installed a series of compost toilets in the mill, thinking that the more educated workers there would understand the concept and cope with it, but they have decided it was below their dignity to use such type of WC. We made a second trial in one of the schools and while initially it seemed to catch on with the students, the parents and teachers decided to do away with it and revert to the traditional hole in the ground solution. We have one left standing at the airfield, it is locked and used only for those passengers arriving or departing from our airstrip. I naïvely intend to try again with a better informed and explained set of compost toilets in one of our camps, making sure that we go through numerous demonstrations to show that it is more comfortable (no smells or flying insects), healthier and beneficial that the usual long drop or mine laying in the surrounding plantation. After all Marie-Claude and I have used this sytem for two and a half years in our gypsy caravan with no problems.

Thiswill be the last posting from Mapangu before our holidays,which do not start just yet as I will be traveling to Ivory Coast and Nigeria before joining Marie-Claude in Belgium in a few weeks’ time.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Isolés – Isolated

Cette semaine nous avons deux convois qui sont arrivés par barge. Des engrais, des fûts de lubrifiants, des pièces de rechange et un conteneur scellé qui n’était repris sur aucun manifeste mais que le capitaine a insisté être pour la Brabanta. Nous n’allions pas enlever les scellés d’un conteneur qui n’était peut-être pas pour nous, donc vérification avec nos collègues de Kinshasa, qui ne se souviennent pas l’avoir chargé sur la barge, notre acheteur qui ne semble au courant de rien, etc.

Nous n’allions pas laisser ce conteneur fermé sur le quai de notre port sans au moins vérifier son contenu, ce qui a finalement été fait et nous y avons trouvé… une presse à huile et ses pièces de rechange. Après de nombreuses recherches, nous avons finalement découvert que cette presse avait été commandée il y a plus d’un an, avant notre arrivée en RDC et qu’elle a fait son petit bonhomme de chemin pour finalement arriver quand personne ne s’y attendait. Il faut dire que ce n’est pas la commande que nous attendons avec la plus grande impatience car c’est une des parties de l’usine qui marche sans trop de problèmes. Il n’en va pas de même pour d’autres commandes, ainsi nous attendons avec impatience (quand même depuis plus de 10 mois) des pièces pour nous permettre de réparer les centrifugeuses qui séparent l’huile et le sable. Nous avons appris cette semaine que le bateau qui transportait ces pièces avait brûlé au large de l’Afrique du Sud, que les pièces sont perdues et qu’il nous faut recommencer le processus de commande… no comment!

Cette semaine est aussi quelque peu la catastrophe pour les déplacements par route. Il y a d’abord la voiture des pères Oblats de Mwembe qui est partie de Mapangu jusque Kikwit pour y déposer un travailleur et sa famille qui ont quitté Mapangu et assister le père supérieur, en retraite à Kikwit, pour faire quelques courses et visiter des communautés en-dehors de la ville. La voiture est arrivée sans trop de misères en une (longue) journée à Kikwit, mais pour le retour il n’en est pas de même… Après de multiples embourbements qui ont nécessité l’enrôlement de villageois le long de la route pour dégager la voiture et parfois créer de nouvelles pistes parallèles, la voiture est finalement arrivée au bac de Katembo, normalement à moins de deux heures de Mapangu. Le bac n’est plus vraiment opérationnel, mais ces derniers mois nous avons réussi à le faire fonctionner suffisamment pour permettre à une véhicule léger de traverser de temps en temps. Cette fois ce n’est pas le cas, il est tout à fait à l’arrêt et nous avons donc décidé d’envoyer une voiture avec mécanicien et pièces depuis Mapangu pour aller les dépanner, mais eux aussi ont du renoncer car la route est … coupée, selon le mécanicien même un vélo ne passe plus. Nous avons donc engagé des équipes de cantonniers pour faire des réparations de fortune dans l’espoir de pouvoir passer avec l’équipe mécanique avec ensuite l’espoir qu’ils arriveront à remettre le bac en mouvement pour permettre à la voiture de traverser et enfin dans l’espoir que tout ce monde puisse revenir à Mapangu sans trop de casse. Cela fera trois jours… et ils ne sont pas encore de retour!

Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation car un conseiller (expatrié) d’une des banques de la place nous a demandé de pouvoir loger dans notre maison de passage en route de Ilebo à Tshikapa pour de la prospection. J’ai informé le monsieur que la route risquait d’être pénible, surtout suite aux abondantes pluies récentes, mais qu’il était le bienvenu. Ils ont mis quatre fois plus longtemps que le temps habituel pour arriver de Ilebo, mais ils sont passés et arrivés dans notre maison de passage tard dans la nuit. Ce matin ils ont décidé de poursuivre la route vers le sud pour rejoindre Tshikapa, le chef-lieu de la province, par la route nationale. En blaguant, j’ai dit au conseiller qu’il était le bienvenu pour une deuxième nuit dans notre maison de passage s’il n’arrivait pas à passer sur la route et il y a un moment il m’a appelé avec son téléphone satellite pour dire qu’ils faisaient demi-tour car la route est impraticable. Il faut dire que la voiture qui a été mise à leur disposition par la banque centrale est dans un état disons… vétuste, les portières ne ferment plus tout à fait, il n’y a plus de démarreur et les pneus sont manifestement en fin de vie… pas idéal pour des déplacements sur des routes moins aisées.

Conclusion, les trois routes d’accès reliant Mapangu vers les autres villes, celle vers Ilebo à l’est, celle vers Kikwit et Kinshasa à l’ouest et celle vers Tshikapa au sud sont inutilisables pour le moment. Heureusement nous avons encore notre piste d’aviation et la possibilité de voyager sur le Kasaï avec un pirogue, donc pas vraiment tout à fait isolés.

La grande dépendance à la voie aérienne nous fait réfléchir à la possibilité d’acquérir notre propre petit avion ou d’en partager un avec les autres plantations se trouvant dans la même situation que nous, pour avoir un peu plus de flexibilité en cas de nécessité de déplacement urgent. C’est évidemment une chose plus facile à dire qu’à faire car il est certain que les autorités locales et autres se feront une joie de trouver toutes sortes de raisons pour demander des paiements de licences, permis, taxes, redevances, pénalités et autres inventions qui risquent fort de rendre cette idée beaucoup moins attrayante.

Voilà pour le récit des aventures au Congo de cette semaine. N’hésitez-pas à nous faire signe,

Marc & Marie-Claude

Trous dans la route 2Trous dans la route 3Trous dans la route 5Trous dans la route 6Trous dans la route 7Trous dans la route 8Trous dans la routeCanyonLever de jour au Grand Mamelon

This week, two boat convoys arrived in Mapangu. Fertilisers, barrels of lubricants, spare parts and a sealed container, which was not mentioned on any of the load documents, but which the captain insisted on off-loading in our port. We were not going to open a sealed container without being certain it was ours and therefore checked with our colleagues in Kinshasa, none of whom knew about loading the container on the barge or even less what could be inside.

As we were not going to leave an unopened container on our quay, without knowing its content, after a few days we finally opened it and found… a complete oil press and its spare parts. After further research we eventually discovered that this press had been ordered more than a year ago (before we arrived in DRC) and somehow got forgotten while slowly progressing towards its destination without any of us being aware of it. It must be said that this is not the most urgent piece of equipment that we need, the presses actually work fine. The same cannot be said about the centrifugal separators, which have been ordered some 10 months ago, and last week we were informed that the vessel transporting our cargo had caught fire somewhere off the coast of South Africa and all had been lost. All we have to do now is start the order process all over… no comment!

This week has also been a disastrous week in road travel. First the vehicle of the catholic mission of Mwembe, which left for Kikwit at the beginning of the week to bring a worker and his family back home and assist the head abbot, currently on retreat in Kikwit, in some errands he had to do visiting communities outside the city. The car arrived without too much misery after a (long) day, but for the return trip the same cannot be said… After battling with numerous times getting stuck in the mud, which required the enrolment of nearby villagers to get the car moving again and sometimes even creating a new track to circumvent the unpassable areas. The vehicle finally made it to the ferry of Katembo, which we somehow manage to get working once in a while to cross with a light vehicle, but this time even our magic mechanic has not yet manage to get the engine running. Getting the mechanic there in the first place was an adventure, because recent rains have completely cut off the road between Mapangu and the ferry and required major repair works to be done. So far the car has been stuck at the ferry crossing for three days… and we have no idea when they will be able to cross, notwithstanding the fact that it is rainy mightily again today!

We are not the only ones suffering from this situation because an (European) consultant of one of the main banks here in Congo requested the possibility to stay in our guest house on his way (by road) from Ilebo to Tshikapa, while on an exploratory mission. I informed the gentleman that he may find the road somewhat challenging, especially given the generous rains of late, but that he was of course welcome. They spent four times longer than usual on the road from Ilebo to Mapangu but finally made it and arrived late last night at Brabanta. This morning they decided to pursue their journey south towards Tshikapa, the main capital of the province, via the national road. Jokingly I told our visitor that he was welcome back, should the road prove to be too much of a challenge and just a moment ago he called with his satellite phone to inform me that they were heading back to Mapangu as the road was unpassable. It must be said that the car they are travelling in, generously lent by the Central Bank, is in a, let’s say,… poor condition, doors do not close properly any more, there is no started and the tires are obviously into their last weeks or days of service… not ideal for trips in areas where roads are not perfect.

As a conclusion, the three access roads to Mapangu are now cut off, the one going east towards Ilebo is passable with a lot of carriers, but only just, the one going west towards Kikwit and Kinshasa and the one going south towards Tshikapa are cut off. Fortunately we still have our runway or, if need be, a dugout canoe on the Kasai river, therefore we cannot claim to be completely isolated.

Our dependence on flights in and out of here has brought us to think about the idea of acquiring our own air plane or to share one with other plantations in the same situation as us, to have slightly more flexibility in case of urgent travel needs. It is obviously much easier said than done because it is almost certain that local authorities will be swarming with all sorts of payment requests, taxes, duties, licences, penalties and other inventions making the whole idea a lot less attractive.

This is it for this week’s adventures in Congo. Feel free to give us a sign,

Marc & Marie-Claude

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Ecoles – Schools

A peu de choses près, ici c’est le train train du metro-boulot-dodo habituel, lever avant le jour, rapide petit déjeuner, appel en plantation, bureau (ou usine, ou plantation, ou surprise), déjeuner (et parfois rapide sieste), bureau (ou usine, ou plantation, ou surprise) et enfin courte soirée avant le dodo. Il est vrai que presque tous les jours il y a des surprises ou des légers changements au programme et donc pas trop de monotonie dans la routine.

Pour le moment c’est la pluie ou plutôt les eaux de ruissellement qui continuent de nous jouer des tours. Mapangu s’étend de jour en jour et lorsque les gens construisent des cases la végétation tout autour des habitations est scrupuleusement éliminée car les gens veulent une surface propre facile à balayer, un peu comme nos cours en pavés ou asphalte, qui ne laissent pénétrer que peu ou pas d’eau lors de pluies. A l’origine cette préférence pour une terre nue plutôt que de l’herbe ou un jardin est sans doute motivée par la crainte de serpents, mais dans une cité comme Mapangu avec 35.000 habitants cela fait beaucoup d’eau qui s’accumule et se retrouve autour ou à côté de notre usine en contre-bas.

Ces flots d’eau ne seraient rien avec nos crachins européens, mais ici quand il pleut “IL PLEUT” et ce sont de milliers de mètres cubes d’eau qui dévalent la pente emportant tout sur leur passage, y compris des tonnes de sable, creusant des ravins impressionnants. Ainsi nous avons récemment dû évacuer plusieurs maisons de travailleurs qui ont été englouties dans le ravin, nous avons un pont sur la route principale vers l’ouest de la plantation dont les fondations ont été minées et qui risque de s’écrouler et enfin la passerelle que nous avons aménagée entre les nouveaux bureaux et l’usine est déjà partie deux fois avec les pluies.

Quand je dis passerelle, certaines précisions sont nécessaires, il ne s’agit pas de quelques planches placées au-dessus d’un fossé. Le “fossé” en question est plutôt un mini canyon de 10-15m de profondeur dans lequel s’engouffrent des milliers de mètres cubes d’eau provenant de la cité et des surfaces au-dessus de l’usine. La première passerelle que nous avoins construite était composée de pylônes en acier enfoncés à plus de 8m de profondeur de part et d’autre du ravin et sur lesquels nous avions posé un conteneur de 40′ (12m) dont les deux extrémités avaient été ouvertes pour créer une sorte de pont couvert. Une structure qui pèse quand même plus de 4 tonnes et que nous avons dû positionner avec une grue. Deux jours plus tard, suite à une “petite” pluie, nous avions retrouvé le conteneur 20m plus loin dans le fond de la ravine…

Forts de cette expérience, nous avons changé d’approche et placé un tube en acier de 1,5m de diamètre (en fait une ancienne chaudière) sur un lit de grosses pierres et blocs de béton et recouvert le tout avec environ 50 camions de terre (250 tonnes de terre) que nous avons tassée avec un engin à chenilles de 20 tonnes. Notre nouveau pont a tenu… 24 heures, le tube s’est retrouvé dans le fond de la ravine et TOUTE la terre était partie en une seule pluie, en fait le trou est devenu plus grand que ce qu’il était au départ… Notre directeur technique me dit avoir pensé à une solution alternative mais tout cela commence à devenir un peu trop coûteux à mon goût.

A la maison les pluies ne nous laissent pas toujours tranquilles non plus. Surtout lorsqu’il y a un peu de vent, ce qui est plutôt la norme avec les pluies d’ici, l’eau pénètre par les fenêtres, mais surtout provoque la pourriture des châssis, dont plusieurs ont déjà dû être remplacés ou réparés depuis que nous sommes là. Pour parer à cela nous avons fait  placer de petits auvents (appelés pompeusement “marquises” par les gens de Mapangu) pas des plus élégants mais assez efficaces et qui, nous l’espérons, nous éviterons des inondations à chaque “ondée”.

Mais revenons à nos moutons ou plutôt au sujet de ces nouvelles, les écoles. L’éducation et les écoles de la région sont très très élémentaires et l’un des sujets sur lesquels j’essaye de progresser presque tous les jours. Nous avons 17 écoles dans la plantation, dont deux que nous avons construites et équipées, deux écoles de village que nous avons remises en état grâce à l’aide de personnes qui se reconnaîtront dans ce message et plusieurs que nous aidons d’une manière ou d’une autre avec du matériel, de petites réparations, etc. Nous accueillons des stagiaires dans tous nos départements, également en provenance d’écoles de villes voisines comme Ilebo et Idiofa et mettons des locaux électrifiés à la disposition des classes d’informatique. Mais pour le moment cela reste une goutte dans l’océan des besoins et nous devons faire plus. Bientôt nous recevrons des manuels scolaires et du matériel qui a été rassemblé grâce à vous en continuant à faire des actions ponctuelles comme sponsoriser des étudiants qui décrochent parce qu’ils ne sont plus en mesure de payer leur minerval ou frais de dossiers, ce qui nous permet dans une certaine mesure de limiter les abus des professeurs (mal payés) qui utilisent les élèves pour travailler dans leur jardin, puiser de l’eau à la source ou transporter du matériel de construction sur des kilomètres.

Pour faire un peu plus en soutenant d’autres aspects de la vie locale, il nous est venu l’idée de vendre des produits d’artisanat local à ceux que cela pourrait intéresser et utiliser la recette de ces ventes intégralement pour les écoles sous forme de matériel scolaire, réparations et soutien d’élèves en difficulté. L’artisanat local se sont des tapis (voir message précédent), masques, boîtes et autres objets de décoration que nous pourrions ramener lors de nos retours de congé. Si vous êtes intéressé par ces objets pour vous ou comme cadeaux originaux, faites-nous signe. Si vous souhaitez voir des exemples de boîtes ou tapis, demandez-nous quand nous serons en Belgique.

Le départ de l’avion ce vendredi depuis Mapangu est lui aussi une illustration de l’organisation congolaise. L’avion en provenance de Kinshasa devait faire escale à Ilebo après avoir pris les passagers à Mapangu, seul petit hic… pour les quatre passagers il restait un seul siège… Pas de problèmes, nous dit le pilote, nous allons mettre les enfants ensemble sur le même siège. Les trois enfants en question, arrivés de Kinshasa, étaient en fait des adolescents taiile “basketteurs”. Je présume que certains passagers étaient assis dans le couloir… rien de tel pour bouleverser un petit peu la routine!

A très bientôt vous lire,

Marc et Marie-Claude

Mapangu earth

Cité de Mapangu – Mapangu township

Masque 1Masque 2Masque 3

Masques – Masks

Pipe

Pipe

Petit déjeuner de luxe

Petit déjeuner de lux – Luxurious breakfast

Nouvelle table basse

Nouvelle table basse – New coffee table

Nouveaux rideaux 3

Rideaux de l’atelier – Workshop curtains

Auvents 2Auvents

Auvents – Canopies

Except for a few details, here things are very much the usual routine, up well before sun rise, quick breakfast, roll call in the plantation, office (or factory, or plantation, or surprise), lunch (sometimes with a short nap), office (or factory, or plantation, or surprise) and finaly short evening before bed time. It is true that most days we have surprises or slight changes to the program and therefore no monotony in the routine.

At the moment rains or rather the accumulated water thereof that continue to keep us on our toes. Mapangu is extending almost daily and when people build the dwelling the vegetation around the house must disappear because people want a clean surface that is easy to sweep, somewhat like our yards that are paved or surfaced with concrete, and where hardly any water can seep through when it rains. At the start, this preference for bare earth was probably needed to protect the house against snakes and other creeping creatures, but in a township such as Mapangu with 35,000 inhabitants, it means a lot of water that accumulates and needs to find a way, naturally towards our factory located below on the river bank.

These water flows would be nothing with our European drizzles, but here when it rains “IT RAINS” and thousands of cubic metres of water rush down the hill taking everything with it, including tonnes of sand, creating impressive ravines. As a result we recently had to evacuate a number of worker houses, which disappeared into the ravine, one of the bridges on the main road to the west of the plantation has been undermined to the point of collapse and the passage we created between the new offices and the factory has been swept away twice already because of the rain.

The “passage” needs some explanations, this is not just a few pieces of wooden board laid across a ditch. The “ditch” has rather become a mini canyon some 10-15m deep in which thousands of cubic metres of water coming from the township and areas above the factory come roaring down. The first “passage” we created was composed of steel pillars that we drove about 8m into the ground on either side of the ravine and on which we placed a 40′ (12m) container of which both ends had been opened, creating a kind of covered bridge. Two days later, after a “small” rain, the container was found 20m further in the bottom of the ravine…

Based on this first (unsuccessful) experience, we changed tack and placed a large steel tube with a diameter of 1.5m (and old boiler) on a bed of rocks and concrete blocks and covered it all with about 50 truck loads of earth (250 tonnes of earth), which was then compacted with a 20 tonne crane on tracks. A beautiful piece of engineering. Our new “passage” held for… 24 hours, the tube was found in the bottom of the ravine and the WHOLE VOLUME of compacted earth had gone, in fact I believe the hole became larger than it was when we started… Our technical director told me he had a new plan, we shall see but this “passage” is starting to cost us slightly too much to my liking.

At home the rains do not leave us alone either. Especially when there is some wind, which is the case on most rainy days, water is blown through the cracks of the windows and the wet wood tends to rot away very quickly under our climate. We had to repair or replace several window frames since we got here. To prevent this as much as possible we placed small canopies above the windows, not the most elegant but quite efficient and, we hope, will avoid the puddles of water inside the house every time it rains.

But let’s come back to our business or rather the title of this posting, schools. Education and schools in the region are very very basic and one of the areas where I am trying to make a difference almost every day. We have 17 schools in the plantation, two which were built and furnished by Brabanta, two village schools that we renovated with the help of people who will recognise themselves in this posting and several others where we have helped in various ways with equipment and small repairs. We take in quite large numbers of trainees, including students from neighbouring towns such as Ilebo and Idiofa and provide access to rooms with power for the computer training classes. But this all is still a drop in the ocean of needs and we need to do more. Soon we will receive school manuals and material which was collected with your help, on top of which we have provided some specific help to students about to quit because they are no longer able to pay their school fees, which also helps prevent to some extent the corruption of (poorly paid) teachers who use the students to work in their fields, fetch water from the river or carry building materials for many kilometres.

To do more, while supporting other local activities, we have come to the idea of selling local art products to those of you who would be interested and use all the proceeds to acquire school material, repairs and support of students without financial means. Local art includes carpets (see previous posting), masks, boxes and other artefacts that we could bring back with us when going on holidays. If you are interested by these kind of objects as decoration, gifts or other purposes, let us know. If you want to see some examples of boxes, ask us when we are back in Belgium!

The plane’s departure from Mapangu last Friday was an adventure in itself. The plane, coming from Kinshasa and due to make a stop in Ilebo after picking up the Mapangu passangers, however there was a small kink in the cable… for the 4 passengers due to travel from Mapangu there was only 1 seat… No problem, says the pilot, the children will share one same seat. The three children where in fact teenagers of my size… I assume that some passengers ended up sitting in the aisle, but it arrived safe and sound at destination… nothing better to give some spice to the routine!

Marie-Claude has finished the terrace cushions, made curtains for the workshop and placed the new coffee table that she had made out of a slice of wood, thus the house is becoming nicer and welcoming every day, to persuade you to come and visit…

We hope to read from you soon,

Marc et Marie-Claude

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Poulettes – Chicks

L’un de nos travailleurs et quelques de ses collègues ont décidé de se lancer dans l’élevage avec un grand “E”. Ils se sont dit qu’ils allaient concocter un plan d’affaires, que Brabanta financerait le tout et que bientôt grâce à ce projet ambitieux ils entreraient dans la classe des personnes aisées de Mapangu. L’idée de départ est excellente car ici à Mapangu il est difficile de trouver des protéines animales de manière fiable et régulière, la semaine dernière Marie-Claude a acheté tous les 8 œufs qui étaient proposés par la seule vendeuse du marché et nous ne pensons même pas à essayer de trouver de la viande, à moins d’acheter une chèvre, un cochon ou un mouton sur pied, ce qui est (encore) un peu extrême à notre goût.

Les dits travailleurs donc, qui n’ont pas le premier sous à mettre dans leur aventure, ont donc l’ambition d’investir dans une élevage de poules pondeuses de race améliorée, production de poulets de chair et une porcherie, où les animaux seraient nourris de manière contrôlée et soumis à un contrôle vétérinaire (effectué par un des travailleurs ayant étudié ce sujet à l’école secondaire). J’ai suggéré que plutôt que d’investir l’équivalent de 20 mois de salaire sur des bases de rentabilité des plus fantasques, pourquoi ne pas démarrer à petite échelle (avec par exemple une cinquantaine de poules) dans un enclos existant et de voir si la vente d’œufs permet de couvrir les frais de nourriture, achat de poulets et produits vétérinaires, taxes dont ils vont immanquablement devoir s’acquitter. Après de nombreuses discussions la machine est en route et l’installation prête à accueillir ses premiers pensionnaires qui doivent venir par avion de Kinshasa. D’après les calculs savants de notre “vétérinaire” le marché de Mapangu sera bientôt inondé d’œufs “améliorés” qu’il espère vendre au double du prix des rares et petits œufs de poules locales, à suivre donc.

Parlant de poules et d’œufs, les nôtres ont décidé de suspendre la grève, évidemment pas avant que Marie-Claude soit partie en chasse pour en trouver au marché de Mapangu, et nous avons maintenant 3 ou 4 petits œufs tous les jours, plus qu’il nous en faut pour nos besoins et délicieux. Nos poules sont logées dans un petit cabanon fabriqué avec des palmes tressées qui a quand même presque la taille de certaines maisons dans les villages voisins (j’exagère évidemment un tout petit peu), mais ce qui est plus surprenant est l’aménagement intérieur que nous avons laissé à l’initiative de nos aides. Pas de perchoir mais une espèce de sommier où les poules sont supposées s’installer et dans un coin une petite banquette dont l’usage nous échappe tout à fait. S’il n’y avait pas les poules, on pourrait penser que c’était une petite maison avec lit et siège pour humain. Le plus important est que les poules ne rechignent pas à s’y installer pour la nuit et qu’elles y sont à l’abri des prédateurs nocturnes, chats et chiens sauvages, civettes ou chacals (que nous n’avons pas encore vu rôder autour de la maison), pour l’éventuel boa rescapé des marmites, il n’y a pas grand chose à faire…

Encore un petit mot sur les bêtes, un petit mot encore sur le plasmodium responsable de la malaria. Pour traiter la crise de malaria qui s’était déclarée il y a près de deux semaines je n’ai pris que des infusions d’Artemisia (3 fois par jour pendant 9 jours) et hier j’ai été faire un test à l’hôpital et le verdict est “négatif” donc notre infusion (faite en grande partie avec les petits plants que nous avions réussi à faire pousser dans le potager) est tout à fait efficace pour soigner la malaria, une excellente nouvelle. Ne reste plus qu’à trouver des semences de variétés mieux adaptées au climat du Kasaï et de disséminer la plante, car les alternatives (quartem, malarone, lariam, quinine, flavoquine, etc.) sont des produits coûteux, pas toujours efficaces et surtout avec généralement des effets secondaires désagréables. Vu le résultat de goutte épaisse numéro 2, il va sans dire que tous, à commencer par le médecin de l’hôpital, souhaitent au plus vite recevoir des semences ou plants d’Artemisia pour l’utiliser eux aussi.

Nous avons récemment fait un nouveau semis de 4 variétés de semences, l’une démarre de manière plus que prometteuse et les autres… sont moins enthousiastes, pourtant c’est surtout sur les autres que je compte car celle qui réussissent sont des semences de Belgique, donc probablement pas trop adaptées au climat d’ici. Nous verrons et du moment que quelques plants réussissent la production de semences devrait permettre une diffusion plus large dans pas trop longtemps.

En ce qui concerne le temps, nous continuons à avoir des bonnes pluies régulièrement et l’effet sur les routes est dévastateur. Cette semaine nous avons envoyé un véhicule à Ilebo pour chercher les policiers qui encadrent notre paie et au lieu de mettre un peu moins de deux heures pour arriver, nos collègues ont passé 6 heures sur la route et surtout beaucoup de temps à creuser et désembourber la voiture, heureusement avec une escouade de policiers pour aider lors du voyage de retour. Avant hier j’ai également envoyé une voiture braver la route de Kinshasa car nous avons beaucoup de travailleurs qui doivent soit aller à la capitale ou revenir à Mapangu et il n’y a pas assez de place dans les avions. La voiture est arrivée à Kinshasa, mais à entendre le récit de nos collègues c’était une route plus que pénible avec beaucoup de temps passé à creuser et dégager la voiture quand elle n’était pas coincée derrière un camion lui-même embourbé. Il en va de même dans la plantation, mais ici nous avons nos engins sous la main (bulldozer, pelle à chenille, niveleuse, etc.) qui nous permettent d’y remédier assez rapidement et efficacement. Ce qui est plus ennuyeux par contre, ce sont les ponts dont les soubassements sont dans certains cas fortement érodés par les pluies et qui vont nous obliger à faire des travaux de consolidation en béton “un petit coup de bull” ne suffisant plus…

Finalement, un petit mot sur l’artisanat local. La région était connue à l’époque coloniale pour sa production de sisal et c’est d’ailleurs pour acheter cette matière première que notre cher et disparu Tonton Guy était basé ici à Port Franky (maintenant Ilebo). Aujourd’hui le sisal ne se retrouve que dans des produits d’artisanat et seulement par l’intermédiaire de commerçants itinérants car il n’est utilisé que dans certains villages. Un des produits que nous trouvons assez chouette et qui peut être utilisé en décoration, pour faire des coussins ou simplement comme petit tapis sont des carrés aux motifs divers dont deux exemple dans les photos ci-jointes. Les artisans sont évidemment attirés par la présences des blancs à Mapangu et je dois dire que j’ai du mal à refuser de leur acheter quelque chose car la seule alternative est d’aller jusque Kinshasa ce qui leur coûte plusieurs centaines de dollars de voyage, sans certitude d’arriver à vendre leur marchandise.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Poulailler “industriel” – “Industrial” chicken run

Semis d’Artemisia – Artemisia seedlings

Plantes d’Artemisia – Artemisia plants

Vue de la Cathédrale – View of the Cathedral

Lunch time

Lunch is to be served!

D’autres coussins suivront, mais cela donne une idée – Other cushions to follow, but it gives an idea

Tapis de sisal – Sisal carpets

Vie sur le Kasaï – Life on the Kasai

English version

One of our workers and some of his colleagues have decided to go into animal production big time. They assumed that with some kind of business plan Brabanta would provide the funds and that soon, thanks to their ambitious project, they would count themselves among the wealthy of the place. The idea at the start is excellent because here in Mapangu it is near impossible to find reliable animal proteins on a regular basis. Last week Marie-Claude bought the whole eight eggs that were on offer in the market and we do not even think of finding any other animal products, unless one wishes to buy a live goat, pig or sheep, which is not (yet) something that we envision.

The above mentioned workers thus, not having one cent saved between themselves, have plans to invest in improved laying hens, meat chicken and porc, where the animals would receive balanced food and be subject to veterinarian supervision (one of the workers says he studied animal science at high school, surely equivalent to a vet degree?). I suggested that instead of instead of investing about 20 months worth of their combined salaries on the basis of a very wishful profitability, why not start on a more modest scale (for example 50 laying hens) in an existing chicken run and see if the sale of eggs covers the cost of feed, veterinarian products and taxes that I am sure will have to be paid. After numerous discussions the machine is now ready to roll and the set-up ready to host its first residents to be flow in from Kinshasa. According to the “veterinarian”, whose detailed analysis leaves little doubt (???) the Mapangu market should soon be swamped with “improved” eggs that are to be sold at about twice the price of the current rare small eggs to be found (sometimes) on the market, to be followed.

Talking about chickens and eggs, ours have suddenly decided that the strike was over, obviously not before Marie-Claude went hunting for eggs in the Mapangu market, and we now have 3-4 little eggs every day, more than we need and delicious. Our poultry is housed in a little hut made from woven leaves, which is almost the size of some of the houses we see in the neighbouring villages (I obviously overstate matters very slightly), but what is more surprising is the inside layout, which we left to the initiative of our workers. No perches but rather a kind of bed structure, on which the chickens are supposed to roost and in the corner a little seat the use of which escapes me altogether. If it was not for the chicks, one could think it was a little house with bed and seat for humans. However, the only thing that matters is that the chickens are quite happy to settle into the place for the night, where they are protected from night predators, wild cats and dogs, civets or jackals (which we have not yet seen around the house), for the unlikely boa having escaped being eaten there is little we can do…

Following up on animals, one more word on the plasmodium responsible for malaria. To treat the malaria that I got about two weeks ago I have taken nothing but Artemisia tea (3 times per day during 9 days) and yesterday a test at the hospital confirmed that I was disease free, confirming that our tea (mostly made from Artemisia plants harvested here in the garden) is totally sufficient to treat malaria, a very good news. Now the remaining challenge is to find seeds better adapted to the local climate and distribute seeds and plants as much as possible because the alternative (quartem, malarone, lariam, quinine, flavoquine, etc.) are costly, not always efficient and often with unpleasant side effects. Given the result of this second test, it goes without saying that all, starting with our doctor, are eager to lay their hands on Artemisia seeds or plants to use it themselves also.

We have recently started a new seedling trial with 4 seed varieties, one is more promising and the others… less so, however the other seeds are the ones that matter because the successful ones are seeds collected in Belgium, which I doubt will grow very well under local weather conditions. We will see and as long as we manage to get one or two local seeds growing it should not be too difficult to multiply and distribute them more widely.

Weather wise, we continue to have regular and heavy rains with a devastating result on our roads. This week we sent a vehicle to Ilebo to collect the policemen that secure our pay and instead of spending a little under two hours it took them more than 6 go make it back, most of the time spent digging the car out of the mud, but luckily with the help of a bunch of police officers. The day before yesterday we sent a car the other way to Kinshasa because we have quite a few workers in need to travel to or from Kinshasa and there are not enough seats in the air plane. According to our colleagues the road was horrendous, with a lot of time spent digging and or waiting behind trucks themselves stuck in the mud. Things are not better in the plantation, but here we have bulldozers, diggers and graders to help us out. What is less comforting is the fact that several of our bridges have been mined by the excess run-off water and we will have quite some work stabilising the structures with concrete and masonry, as it is no longer sufficient to go in with the bulldozer…

Finally, a short note on local craft. The region was known for its sisal production during colonial times and it is for this raw material that our dear and departed Tonton Guy was based in Port Franky (now Ilebo). Today the only form of sisal that we see is in the form of craftwork and only thanks to traders travelling around the region because the material is only processed in specific villages. One of the products that we find quite nice and that can be used in decoration, to make cushions or just used as carpets are squares or rectangles of woven sisal with a variety of patterns as illustrated in the pictures of this blog. The craftsmen and traders are obviously attracted by the presence of foreigners in Mapangu and I must admit that I find it difficult not to purchase something when they come to show their wares as their only alternative is to travel to Kinshasa, which would cost them several hundred dollars with no certainty of selling their wares.

We hope to read from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Malaria

A la maison nous avons des moustiquaires à toutes les fenêtre et Marie-Claude a ramené des portes souples en toile moustiquaire qui permettent de garder les portes ouvertes pour bénéficier de la circulation d’air, mais garder les bêtes volantes hors de la maison. Grâce à cela nous pouvons dormir sans toile au-dessus du lit, ce qui est malgré tout plus agréable car permet une meilleure circulation de l’air. Il arrive de temps en temps que nous entendions un intrus ailé passer près de nos têtes, mais en général seule Marie-Claude en fait les frais (jusqu’à présent).

Il n’en va pas de même dès que nous sommes à l’extérieur, profitant du coucher du soleil sur la terrasse ou à l’appel des travailleurs le matin, si nous ne prenons pas la précaution de mettre de l’anti-moustique. J’essaye de toujours m’équiper de pantalons longs et de chemises à longues manches, mais il y a toujours des petits coins que les insectes piqueurs trouvent avec une aisance déconcertante et quand rien n’est exposé piquer à travers un vêtement ne leur pose pas un grand problème.

Les conditions de salubrité (eaux stagnantes et immondices abandonnés un peu partout) combinées au climat chaud et humide sont évidemment le terrain idéal pour la propagation de la malaria ou paludisme, qui sévit de manière fréquente et sévère. A notre hôpital, certains mois 80% des patients qui se présentent sont diagnostiqués positifs pour la malaria et malheureusement la mortalité liée au paludisme, surtout chez les jeunes enfants, est elle aussi élevée. Une petite parenthèse au sujet du paludisme, il faut savoir que cette maladie parasitaire du sang est la cause de près de 600.000 décès par an, loin devant le sida, Ebola et autre maladies qui font ou faisaient la une de la presse. Nous essayons tant que faire se peut de faire de la prévention dans les camps et villages de nos travailleurs en les encourageant à éliminer les points de multiplication (eau croupissante et immondices) et en distribuant des moustiquaires imprégnées, mais allez convaincre tout le monde de s’y mettre dès la tombée du jour vers 19h…

Pendant notre première année ici, nous avons réussi à échapper à la vilaine bête, principalement en prenant régulièrement des infusions d’Artemisia annua, que nous avons découvert à l’initiative de I-Day. Mais est-ce parce que nous l’utilisons trop parcimonieusement ou parce qu’elle n’a pas été conservée dans des conditions idéales, le plasmodium a malgré tout réussi à se faufiler entre les mailles du filet et depuis le début de cette semaine je suis moi aussi entré dans les statistiques des personnes testant positif à la crasse. Ne vous tracassez pas, je suis loin d’être terrassé par la maladie et mis à part des moments un peu moins agréables j’ai pu travailler toute la semaine de manière normale, quoi que peut-être un moins dynamique.

L’Artemisia que nous utilisons pour le moment provient de plantes récoltées à Kapellen et/ou fournies par I-Day, car nos essais de culture ici se sont jusqu’à présent révélés plutôt maigres. Pourtant, en plus de prévenir ou de guérir la malaria, cette plante a aussi la réputation d’être un répulsif puissant contre les insectes et nous en aurions donc volontiers planté tout autour de la maison. Nous ne renonçons pas pour autant et un nouvel essai de semis avec des semences de 4 origines différentes est en cours, espérant que nous arriverons finalement à trouver la bonne.

En ce qui concerne la plantation, la production reprend doucement et l’usine tourne donc de manière plus régulière. Cela nous a permis de conclure notre première vente d’huile pour l’année avec deux industriels de Kinshasa. Le chargement de l’huile se fait avec la grue du port et lors d’une visite d’inspection j’ai fait remarquer au responsable du port que ce n’était pas une bonne idée de rester en-dessous du bras de la grue pendant que celle-ci déplaçait des charges. Pendant qu’il m’expliquait que c’était pour profiter de l’ombre de la grue parce qu’il faisait chaud, ce qui ne devrait pas arriver arriva: une cuve contenant 1 tonne d’huile s’est décrochée et est tombée quasi à l’endroit où le responsable se trouvait quelques minutes plus tôt.  Il a soudainement beaucoup mieux compris mon explication…

Cette semaine j’ai découvert que nous devions payer deux nouvelles taxes, pourtant je pensais que nous en avions fait le tour… Erreur! La première concerne les routes, qui se sont fort dégradées avec les pluies récentes et dont l’état nous a obligé à engager des équipes de cantonniers pour réparer certains passages en plus du travail que nous faisons avec nos engins lourds, cela concerne principalement la route nationale mais comme l’office des routes ne fait rien et que nous avons besoin de passer nous n’avons pas vraiment le choix et faisons les travaux nous-même à nos frais. Quelques jours plus tard arrive un percepteur des taxes nationales ayant, soit disant, mission de collecter des taxes sur la valeur des travaux routiers réalisés… attendez… oui c’est bien cela!. Pour une raison qui m’échappe, j’ai eu beaucoup de mal à le convaincre qu’il n’était pas question que nous prenions en charge la réparation de la route nationale, pour laquelle nous payons une taxe de roulage pour nos véhicules qui utilisent la portion de route nationale traversant la plantation et payer en sus une taxe sur les travaux de remise en état de leur route réalisés par nos soins. L’agent percepteur est reparti très contrit, les poches vides et ne comprenant pas pourquoi nous n’avons pas accepté de payer une taxe qui lui paraissait pourtant évidente, “allez comprendre les blancs…”

La deuxième taxe concerne les instruments de mesure, non pas celle que je vous ai déjà relaté, une autre. En effet il semblerait que lorsque l’on importe des instruments de mesure tels que manomètres, cuves (?), niveaux (?), thermomètres il y a lieu de payer une taxe sur étalonnage de ces dits instruments. Les autorités ont découvert que nous avions importé ce genre d’instruments lors de la construction de l’usine sans payer la taxe, qui est maintenant assortie de pénalités de non déclaration, paiement en retard et tutti quanti. Je ne sais pas exactement comment l’on quantifie la valeur d’un étalonnage, mais je m’attend à une surprise… (pas bonne…)!

Marie-Claude continue vaillamment à faire des travaux de couture, rideaux, coussins et autres décorations pour la terrasse et les chambres de visiteurs, dont les résultats sont spectaculaires et vous seront dévoilés dans une prochaine missive. Tout cela en plus des tâches primordiales de gestion du personnel de la Cathédrale, qui ne se limite pas à nos cuisiniers et les jardiniers mais comprend aussi le personnel des autres maisons du site (pour le moment pas occupées) et les gardes de sécurité qui ne manquent pas de venir demander de l’eau ou d’autres petits services.

Depuis hier je suis à nouveau en mesure de faire un petit peu d’apiculture car nous avons lancé un projet d’implantation de ruches dans la plantation dans le but de favoriser la pollinisation des palmiers et arbres fruitiers, et produire du miel à commercialiser à Kinshasa. Dans un premier temps nous allons installer 100 ruches, et les premières 10 colonies viennent d’être installées juste à côté de nos bureaux. Contrairement à ce que l’on a tendance à croire au sujet des races d’abeilles africaines, celles installées chez nous ne sont pas agressives. Ici le problème de disparition des abeilles n’existe pas, il y a des essaims partout et les abeilles africaines ne sont pas sensible à la varroa. Par contre il faut protéger les ruches contre les colonnes de fourmis soldat, qui sont des fourmis très agressives se déplaçant par milliers en colonne compacte à la recherche de proies et les larves d’abeilles sont fort appréciées. Je vous en dirai plus lors d’une prochaine missive.

N’hésitez-pas à nous écrire,

Marc & Marie-Claude (qui a décidé qu’elle n’avait rien de plus à ajouter cette semaine 🙂 , pas de grain de sel !)

Chargement d'huile

Chargement d’huile au port – Oil loading at the port

Moustiquaire 2

Dormir protégé – Protected sleep

Travaux de route 2Travaux de route

Travaux de route – Road works

RuchesRuches 2

Ruches – Beehives

Gardes à l'ombre

Gardes Cathedrale – Cathedral security

At home, we have mosquito nets on all our windows and Marie-Claude brought flexible net gates, which enable to keep the doors open to benefit from the air draft but keep flying monsters outside. This also allows us to sleep without mosquito net on our bed, which we find much more comfortable with a better air circulation. It does happen that we hear the odd flying intruder around our heads, but (until now) they zoom in on Marie-Claude as a favourite target.

The same cannot be said of times when we sit on the terrace to enjoy the sunset or attending the role call in the morning, if we do not take precautionary measures such as insect repellent. I usually wear long trousers and long-sleeved shirts, but there always seem to be tiny spots that these blood suckers find with amazing ease and when nothing is exposed they do not seem to mind stinging through the clothing.

Hygiene conditions (standing water, rubbish scattered everywhere) combined to the warm and moist climate are an ideal ground to spread malaria, which is frequent and severe in our area. In our hospital, some months we have as much as 80% of the patients testing positive for malaria and unfortunately the deaths caused by malaria, especially among young children, is also high. A small side-step regarding malaria, for those who are not aware this blood parasite is responsible for just under 600.000 deaths every year, way ahead of Ebola, HIV and those other diseases that regularly hit the front pages of our newspapers. We try as much as we can to prevent the spread of malaria in our camps and villages by explaining how to reduce the breeding grounds for the carrier mosquito (avoiding standing water and rubbish in open spaces) and through the distribution of impregnated mosquito nets, but it is not possible to ask people to stay under their nets as soon as the sun goes down around 7pm.

During our first year here, we seem to be among the few that escaped the disease, mainly through the regular consumption of Artemisia annua tea, which was brought to our attention by I-Day. But, is it because we are not using enough of it or because we are not storing the dried leaf in good conditions, despite our precautionary measures some plasmodium parasites managed to slip through the net and this week I increased the statistics of positive tests for malaria. However do not worry, I am a long way from being incapacitated by the affection and, except for a few less pleasant episodes, I was able to work normally throughout the week, albeit a little less dynamic at times.

The Artemisia tea that we use at the moment comes from our garden in Belgium and/or supplied by I-Day because our growth trials here are proving rather limited in their results. Besides its preventive and curative virtues against malaria, the plant is also said to be a powerful repellent against insects and we therefore would very much like to plant these all around the house. We have not given up and a new trial with 4 different types of seeds is ongoing, hoping that we will finally identify a suitable variety.

In the plantation production is slowly picking up and the factory is now operating on a more regular basis. This enabled us to conclude our first oil sale of the year with two Kinshasa-based processors who will produce cooking oils and fats, soap and cosmetic products with the crude palm oil. The oil is being loaded in our harbour using a large crane and during an inspection visit I told the colleague in charge of harbour operations not to sit under the crane while in operation. While he tried to explain that he was standing there to stay out of the sun, what should not happen did happen… and a 1 tonne oil container that the crane was moving crashed to the ground, almost where my colleague was standing a few minutes earlier. He suddenly understood my explanation much better…

This week I discovered that we are supposed to pay two new taxes, despite being almost certain that we had covered every possible one of them… Not so! The first one relates to the roads, which are in very poor condition due to the recent heavy rains and forced us to hire external labour in addition to our heavy machinery, to repair mainly some sections of the national road crossing our plantation. We need the road and the road authorities are not doing anything, so we have little choice but to pay for these works ourselves. A few days later we have the visit of a tax inspector informing us that we have to pay a tax on road works carried out on the national network… I was not sure whether the information was correct, but yes, despite the fact that we do the work and pay for the external labourers fixing the national road and that we have nevertheless to pay a road tax for our vehicles using the section of the national road crossing our plantation, we should also pay a tax on the value of the work we have done. I had much more trouble explaining to the tax inspector that there was no way we would pay such tax, even if he was the nicest guy in the world. He went home empty handed and very upset, not understanding why we would not pay such an obvious tax, “go and figure how those foreigners think…”. 

The second tax relates to our measuring instruments, not the one I already told you about in a prior posting, another one. It appears that when importing a measuring instrument such as a pressure gauge, an oil tank (?), a level (?), a thermometer, one has to pay a tax on the calibration of such instruments. The national tax office has discovered that we imported such instruments when the factory was built without paying the said tax, which is now added with penalties for non disclosure, late payment and “tutti quanti”. I am not sure how one puts a value to the calibration of an instrument, but I expect to be surprised… (not in a good way…)!

Marie-Claude continues to slave away on sewing curtains, cushions and other decorations for the terrace and visitor rooms and the results of which, that are spectacular, will be disclosed in a future posting. This all in addition to the management of the Cathedral staff, not just our housekeepers and gardeners, but also the staff of the other houses of the site (temporarily empty) and the security staff (we have three) who regularly come to the house for cooled water or other small services.

Since yesterday I am again able to have some involvement in bee keeping because we launched a project to establish bee hives in the plantation to improve pollination of the palm trees and other fruit trees, and produce honey to be sold in Kinshasa. In a first stage we will establish one hundred hives and the first 10 colonies have just arrived and been housed close to our offices. Despite what is commonly thought about African bees, those installed close to our office are not aggressive. Here we do not seem to have problems with dying of bees or sudden colony collapse such as experienced in temperate areas, bee swarms are present everywhere and do not seem to be bothered by Varroa. On the other hand, here bees have to be protected against soldier ants, these are very aggressive ants that go hunting in impressively large and compact moving columns for prey and bee larva are much appreciated. I will tell you more about it all in a future posting.

In case you wonder,  a few words from your part of the world are always appreciated …

Marc & Marie-Claude (who decided she had nothing to add this week :), no pinch of salt!)

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53ième Anniversaire – 53rd Birthday

Cela fait un peu plus d’un an que nous avons débarqué au Congo et que nous avons essayé de vous raconter semaine par semaine comment se déroule notre vie de brousse, mis à part les périodes de vacances où nous nous réservons le privilège de nous déconnecter tant que se peut de l’internet et des téléphones mobiles qui ont tendance à dicter notre vie même ici.

C’est peut-être difficile à imaginer dans le cadre où nous vivons, mais notre dépendance à la connexion internet et à la téléphonie mobile est aussi forte, si pas plus, ici qu’elle ne l’était en Europe pour diverses raisons. Nous avons un système de radio avec notre propre fréquence qui permet de communiquer à travers presque toute la plantation et dont l’antenne principale se trouve sur le toit de notre “Cathédrale”, mais cela ne permet évidemment pas des communications trop “personnelles” et seules les personnes occupant des postes clefs sont équipées d’un tel appareil. Quand le réseau de téléphonie mobile est opérationnel (ce qui n’est pas toujours le cas car les générateurs des antennes relais sont fréquemment en panne de carburant), cela permet de communiquer dans une bonne moitié de la plantation couverte par le réseau et surtout d’être en contact avec nos collègues de Kinshasa et personnes extérieures à la plantation.

Notre ligne de vie est la connexion internet qui, à défaut de réseau de téléphonie, permet de communiquer par courriel, skype, whatsapp et autres moyens que je ne maîtrise pas nécessairement. Pour cela nous avons notre propre antenne satellite et ne dépendons donc pas d’un fournisseur local… Notre connexion internet est en fait vitale car (bien ou mal) nous avons centralisé tous nos fichiers sur un serveur central qui nous permet de gérer les présences, la paie, les commandes, les stocks, etc. et quand le système ne fonctionne pas nous sommes dans la m…, difficile à concilier avec un monde où la majorité de nos travailleurs n’ont pas d’électricité à la maison et dans un pays où le concept de téléphone à ligne fixe n’existe pas. Pourtant, il y a de ça deux ans selon mes collègues, une société chinoise est venue installer une fibre optique qui traverse la plantation le long de la route nationale. Mis à part le fait que nos engins l’ont déjà coupée une ou deux fois parce qu’elle n’est pas enterrée à plus de 30cm, personne ne sait exactement à quoi elle est destinée et si elle fonctionne, mais potentiellement il y a de la communication haut débit qui passe sous nos pieds ici à Mapangu.

Tout comme en Belgique, cette dépendance à l’internet est selon moi une énorme vulnérabilité, car même ici en brousse nos activités seraient affectées en cas de panne. Evidemment cela ne nous empêcherait pas de récolter, usiner ou généralement d’exécuter les opérations de production, mais nous serions dans l’impossibilité de suivre nos commandes (déjà bien compliquées sans cela), gérer la paie de nos travailleurs, ou plus important, vous envoyer ces nouvelles hebdomadaires.

Cela nous ramène au titre de cette semaine, car vous devez vous demander de qui est-ce le 53ième anniversaire et la réponse est “de nous” mais peut-être pas exactement comme vous le pensez. En effet, technologie (encore une fois) aidant, ceci est la 53ième fois que nous envoyons de nos nouvelles par ce canal, donc un peu plus d’un an. En fait, nous sommes arrivés au Congo le 2 février, donc il y a plus de 54 semaines, mais nous avions commencé à écrire un peu avant cela, nous avions fait grève pendant les vacances, ce qui fait que ce n’est que maintenant que nous dépassons le cap des 52 nouvelles. Que cela ne vous empêche pas de dormir, c’était juste une opportunité d’utiliser un titre un peu original parce qu’à force d’écrire toutes les semaines l’inspiration manque parfois.

La semaine dernière nous écrivions qu’il pleuvait, et cela a continué, au point que certaines parties de la plantation sont inaccessibles aux tracteurs et camions pour le moment et ne nous permettent plus d’évacuer la production (qui n’est déjà pas énorme), ce qui n’est pas génial. Le niveau des cours d’eau (Kasaï et affluents) a soudainement fortement monté et emporté les quelques cabanes qui étaient restées sur les bancs de sable les plus gros, qui ont maintenant quasi entièrement disparu. Dans le jardin tout pousse évidemment très bien (chaleur et humidité optimale) et pour le moment nous faisons des orgies d’ananas de notre potager, y compris des délicieux jus frais avec des mélanges de papayes, pamplemousses et goyaves que Marie-Claude nous prépare avec son engin magique.

Depuis quelques jours nous avons enfin nos premières poules, installées dans un superbe et vaste poulailler à côté du jardin potager, mais qui ne sont pas encore très productives en matière d’œufs, elles doivent probablement encore s’habituer à leur nouveau biotope. Nous avons eu un œuf les deux premiers jours mais depuis “que dalle”

Que vous raconter de plus ?

La délégation de norvégiens annoncée m’a boostée pour aménager mieux les chambres d’amis, principalement l’ex-studio du directeur commercial, lorsqu’il vivait à Mapangu, dans lequel j’ai posé des rideaux de pagne (doublés car le soleil ronge les tissus à une allure inhabituelle sous nos tropiques).  J’ai “débourré” des oreillers trop dodus pour qu’on ne se réveille pas avec un torticolis, et en ai composé d’autres avec la “bourre” récupérée, cousu des couvre-lits. Et suis à présent occupée à de nouvelles housses pour les coussins de canapés de terrasse.
Pour finir, les norvégiens ne sont pas venus mais “ce qui est fait n’est plus à faire” ! La visite de la délégation a dû être reportée car une fois de plus les choses ont chauffé à Kinshasa et les membres d’équipage n’a pas osé quitter leur domicile (proche de la zone de troubles) pour s’occuper de leur avion.

Je me suis aussi amusée à fabriquer des contenants à “tripote-oreilles” avec des boîtes de pilchards locales et en-dessous, de petites boîtes de lait condensé sucré, boutons à pois et paille pour ôter et mettre l’une sur l’autre, ludique! (voir photo). “Un rien m’amuse” … Ce qui est probablement “un morceau de chance”! Il y a un tas d’autres projets qui me trottent en tête mais je veux d’abord terminer les coussins de la terrasse avant de m’y atteler!

Dans un autre registre, comme certains d’entre vous le savent, nous préparons nous même notre Kombucha (boisson détoxifiante à base de thé sucré transformé par un champignon)
L’inconvénient est que, compte tenu du taux de théine, si on en consomme passé dix-sept heures, on se transforme en oiseau nocturne, ce qui, si “demain il y a école” est plutôt un handicap. Hors, nous avons découvert tout à fait par hasard que cela marche très bien avec du thé d’hibiscus, ce qui lui donne une très jolie couleur rose indien et ne contient pas d’excitant, à consommer n’importe quand donc. Ce que nous ne nous privons pas de faire car c’est vraiment délicieux! 

A part cela, Marc est devenu notre boulanger officiel, c’est un de ses plaisirs du dimanche avec le loisir de faire une grande promenade le matin, une journée entière à vivre à notre  rythme et une grasse matinée (objectif rapidement atteint quand le lever six jours sur sept est à au plus tard quatre heures trente 🙂 ).

Voilà les amis, je vous quitte ici et retourne à mes travaux de décoration d’intérieur, en espérant que ces lignes vous trouvent en bonne forme.

Marc & Marie-Claude

Balade en plantation

Vue de la plantation en terrasses – View of the plantation terraces

Germoir

Le Germoir – The Germoir

Il pleut

Route rivière – River road

Makala en plantation 2Makala en plantation

Balade en plantation avec Makala – Walk with Makala in the plantation

Poulailler 2Poulailler

Poulailler – Chicken run

Boîte à tripote oreilles

Boîte à tripotes oreilles – Ear tip box

Canards avec Kombucha

Verre de Kombucha “Hibiscus” – “Hibiscus” Kombucha glass

Nouveaux rideaux

Nouveaux rideaux – New curtains

Plantes en pots

Plantes à la cuisine – Kitchen plants

 

It has been a little over one year since we disembarked in Congo and that we endeavoured to tell you about our life in the bush week by week, except during our holidays, when we tried to disconnect ourselves from internet and phones, that tend to master our lives, even here.

It may be difficult to imagine in the context where we live, but our internet and mobile phone dependency is as great if not greater than it was in Europe for various reasons. We have a two-way radio system to communicate throughout most of the plantation, thank to an antenna located on the roof of our “Cathedral”, but it does not allow for more “personal” communication and is limited to the people holding key positions on the plantation. When the mobile telephone network is operational (which is not always the case because the generator used to power the relay antenna frequently runs out of fuel), we manage to communicate across about half the plantation, but more importantly enables us to communicate with the colleagues in Kinshasa and those outside the plantation.

Our life line is the internet connection, which enables us to communicate by e-mail, whatsapp, skype and other means that I do not quite master. We have our own satellite connection to avoid being dependent on a local provider… Our internet connection is actually essential for the plantation because (good or bad) we have centralised all our files on a main server that allows management of staff, pay, orders, stocks, etc. and when the system does not work we are in the sh…, difficult to reconcile with a world wheremost of our workers do not have electricity at home and a country where fixed phone lines do not exist. Having said that, a Chinese company has installed an optic fibre across the plantation (along the national road) about two years ago. Except for the fact that we already snapped the fibre a couple of times with our road maintenance engines (the cable is less than 30cm deep in some places), none of us know exactly what it is used for and whether it works, but potentially we have a large band-width of data passing under our feet here in Mapangu.

Just as in Belgium, I believe this internet dependency is extremely vulnerable, because even here in the middle of the bush our activities would be seriously impaired in case of breakdown. Obviously this would not stop the field activities or operating the mill, but we would be unable to follow up on our orders (already rather difficult to organise remotely), manage the staff pay or, more importantly, send you our weekly news.

This brings us back to the title of this weekly posting, because you must be wondering whose 53rd birthday we are talking about and the answer is “ours” but perhaps not exactly the way you might think. In fact, with the help of technology once again, we know this is our 53rd posting, which means we have past the one year mark. Not quite actually, because we arrived here on the 2nd of February and started writing this blog before we left, and we stopped writing during our holidays, but today passed the 52 weeks of writing. There is no more to it, but we thought it would make for a catching title, for which we are sometimes short of inspiration.

Last week we wrote that it was raining, and it has continued to do so, to the point that some parts of the plantation are no longer accessible for tractors or trucks to take the harvest to the factory, which does not help given that our production is rather low to start with. The water level in the rivers (Kasai and tributaries) has suddenly risen significantly, taking down the last remaining huts that were built on the sand banks, which have now almost completely disappeared. In the garden everything obviously grows very well (moisture and warm weather helping) and at the moment we are having orgies of pineapples from our vegetable garden, including delicious fresh juices mixed with papaya, grapefruit and guava made with Marie-Claude’s magic machine.

Since a few days we finally have our first chickens, settled in a superb and large chicken run next to our vegetable garden, but which are not yet producing too many eggs, probably because they have to get used to their new environment. In fact we had one egg each of the two first days and since then “nothing”.

What else to tell you?

The coming of the Norwegian delegation has boosted me in embellishing the guest rooms, in particular the studio that was used by our commercial director when living on the plantation, in which I have made new curtains (with lining because the sun is eating away fabric at an amazing speed here). I have softened some of the pillows that were too hard, to avoid waking up with neck aches, and used the surplus to make new ones, and made bed spreads. Now I am busy making new covers for the cushions of the terrace seats.

In the end the Norwegians did not come, but “what is done is done”! The visit was postponed because once again the situation in Kinshasa became “hot” and the air crew did not deem it safe to leave their respective homes (near the troubled area) to take care of the aircraft.

I also made containers for ear tips using local tins of fish and condensed milk, button and straw to make the handle, fun! (see picture). “Getting pleasure out of small things”… which is probably lucky living here! I have loads of other projects in my head, but first task is to finish the cushions of the terrace sofas.

On another subject, as some of you know, we are preparing our Kombucha (detox drink made with sweetened tea fermented by a mushroom). The problem with tea (for us) is that if you drink too much of it in the afternoon because of the excitant it transforms you in a night bird and because we have to get up early “to go to school” it can be a problem. We discovered by coincidence that it also works very well with Hibiscus tea, of which you can drink as much as you like without the risking of lying awake at night, and is very delicious!

Apart from that, Marc has become our official baker, it is one of the pleasures of Sunday with the pleasure of a long walk in the morning, a whole day living at our own rythm and not having to jump out of bed at 4h30 latest.

There you are my friends, I am going back to my interior decoration work, hoping that these lines will find you well.

Marc & Marie-Claude

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Il Pleut – It’s Raining

Pas d’internet dimanche, donc un peu de retard dans la publication de ces nouvelles.

La dernière fois nous parlions d’une petite saison sèche, eh bien quelqu’un a du oublié de passer le message aux organisateurs car depuis nous nous sommes ramassés des pluies plutôt abondantes, au point qu’il n’est plus possible de circuler en voiture dans Mapangu village à cause des dégâts subis par les routes. Il en va évidemment de même pour les routes de la plantation que nous essayons de maintenir au fur et à mesure à coup de bulldozer, pelle mécanique et niveleuse, mais surtout être très prudents avant de s’engager dans un chemin en voiture car tout à coup on peut se retrouver devant un trou d’un mètre de profondeur creusé par l’eau de ruissellement.

Je vous écris sous la pluie, pourtant la matinée avait bien commencé. Nous avons évidemment fait la grâce matinée, euh non Marie-Claude était levée à 5h du matin, habitude aidant je suppose, mais j’ai quand même réussi à traîner au lit jusque 7h, après tout c’est dimanche et hier soir nous avions fait la fête jusqu’aux petites heures au cercle avec tous les cadres et agents de maîtrise de Brabanta, il était bien 21h quand nous sommes rentrés à la maison !
Le temps de faire sortir Mirza et de se brosser les dents il était surement 21h30 passé quand nous avons finalement pu nous mettre au lit… bref un petit extra le matin n’était pas abusif.

Après un petit déjeuner pantagruélique, pain aux noix, omelette au fromage, jus de mandarine et tout et tout, je suis parti faire une promenade en plantation avec Makala et Marie-Claude a été taper des balles sur le terrain de tennis avec l’épouse de notre directeur agronomique et la compagne de notre chef de garage, qui elle jouait pour la première fois. La balade avec Makala nous a entraîné dans différents coins de la plantation et presque à chaque fois nous débusquons des perdrix, quoi que celles-ci semblent s’habituer au fait que Makala n’est intéressée par le volatiles que quand ceux-ci s’envolent en faisant beaucoup de bruit. Cette fois nous sommes passés à côté d’un couple de perdrix qui étaient juste sur le bord du chemin et qui nous ont regardé passer l’air de dire: “c’est dimanche et nous avons bien le droit d’être là aussi!”, Makala ne les a même pas regardées. Les passants que nous croisons, quant à eux, restent beaucoup plus méfiants de cet animal “au manteau” comme ils l’appellent et se tiennent respectueusement du côté opposé de la route lorsque nous les croisons. Makala les ignore également, mais je suppose qu’ils pensent que c’est une ruse.

Rentré de balade, j’ai été embrigadé pour venir moi-aussi taper des balles, mais mon niveau de tennis est assez basique et en chaussures de marche de surplus le résultat n’était pas à la hauteur des expectatives, mais bon c’est de l’exercice quand même et nous avons besoin de bouger un peu plus que ce que je ne fais pour le moment. Vive le vélo quand il sera là!

Et puis, à peine rentrés dans la maison nous nous sommes fait la réflexion qu’il y avait comme une montagne au fond du jardin, en fait un nuage noir anthracite aux contours très nets, tout à fait extraordinaire. Le résultat ne s’est pas fait attendre, en quelques minutes nous étions plongés dans l’obscurité et le chargé de fonction a ouvert toutes les vannes en même temps avec quelques bons coups de vent en prime pour être certain qu’une quantité appréciable du flux céleste vienne également arroser l’intérieur de la maison. Une bonne excuse pour laver la maison à l’eau, même le dimanche.

Pour le moment Marie-Claude met les bouchées doubles pour préparer des coussins et autres accessoires pour agrémenter les chambres et terrasses de nos chambres de visiteurs, en préparation de la visite d’une délégation officielle de la Norvège (Ambassade, Ministère du climat et d’environnement et Fondation pour le développement durable). Ils viennent pour voir comment aider l’industrie de l’huile de palme congolaise à se développer de manière durable tout en assurant la croissance économique dont le pays a urgemment besoin. Nous sommes curieux de voir quelles seront leurs recommandations et surtout leurs impressions de cette première visite d’une plantation en RDC.

Sinon pas de grands changements à Mapangu ou la Cathédrale, si ce n’est que nous avons finalement aménagé un poulailler et si tout va bien nous aurons nos première poules cette semaine et donc des œufs frais, touts petits mais tellement bons. Ce sont des poules de troisième main, si l’on peut les décrire ainsi, car nous les recevons de notre collègue qui a repris la direction commerciale à Kinshasa, qui les avait lui-même hérité de l’ancien directeur technique quand il est parti pour d’autres horizons.

Voilà pour les brèves de cette semaine, n’hésitez-pas à nous écrire ou nous faire part de vos commentaires.

Marc & Marie-Claude

 Makala sur la route nationale 2

Makala sur la route nationale – Makala on the national highway

Makala sur la route nationaleMontagne au fond du jardin

Montagne dans le fond du jardin – Mountain in the back of the garden

Pangolin

Pangolin trouvé dans notre citerne – Pangolin found in our water tank

 No internet on Sunday, hence the delay in publishing this post.

In our previous post we spoke about the short dry season, well someone must have forgotten to pass on the message to the organisers up there, because since then we have had rather heavy rains, to the point that it is no longer possible to drive inside the village of Mapangu because of the degradation of the roads. It is obviously also the case for the roads within the plantation, which we try to maintain or repair step by step with bulldozer, excavator or grader, but also drive very cautiously as suddenly we may find ourselves in front of a one meter deep hole created overnight by the runoff rain water.

I am writing under the rain (well not literally as I am inside) and yet the morning started off rather well. As it is Sunday we slept late, well not for Marie-Claude who got up at 5h, probably out of habit, but I managed to stayed tucked in for a little longer as yesterday we partied like beasts at the company’s club house with all the management and supervisory staff, it must have been close to 21h J !  when we finally got home.
Counting the time it took to walk the dog one last time, brush teeth, etc. I am sure it was well past 21h30 when we finally managed to crawl into bed… so a little extra time in bed in the morning is not abusive.

After a Gargantuan breakfast, walnut bread, cheese omelette, freshly pressed tangerine juice and all the rest I went for a walk in the plantation with Makala and Marie-Claude joined the wife of our agronomic director and the partner of the garage head to play tennis. For one of them it was the first time ever she tried her skills at hitting a tennis ball with a racket, so there is still some way to go but you have to start somewhere. The walks with Makala take us to various parts of the plantation and almost every time we encounter some partridges, to the great joy of Makala, although the birds seem to get used to the fact that Makala is only interested when they fly off with a lot of noise. This time we passed a couple of partridges on the side of the road and they just watched us pass without moving and seeming to say: “it is Sunday for us as well, so we are also entitled to a leisurely stroll”. Makala did not even spare them a look. The people we cross along the way are much more cautious about this animal “with a fur coat” as they call her, and usually stay respectfully on the other side of the road until we are past them. Makala does not give them any attention, but I am sure they must think it is a ploy.

When returning from the walk, I also had to come and hit some balls on the tennis court, but my skills in this game are rather basic and playing with walking boots did not quite match the expected performance, but it is an opportunity to get some exercise done and I am surely not doing as much of it as I should. I look forward to the bicycle being here!

When we got back inside the house, it was as if a mountain had appeared at the back of the garden, in fact a huge black cloud with very sharp edges, most extraordinary. We did not have to wait long before the outcome revealed itself, in a few minutes time we found ourselves in the dark and whoever was in charge opened everything in terms of water flow in one go, with some serious gusts of wind to top it up to make sure that some of it flowed right into the middle of the house despite closed doors and windows. A good excuse to give the house a thorough wash, even on a Sunday.

At the moment Marie-Claude is working flat out making cushions and other accessories to improve the comfort of our guest rooms for a Norwegian delegation (Norwegian embassy, Ministry of climate and environment and Foundation for sustainable development) that is coming to visit the plantation. They are coming to assess how to help develop the Congolese palm oil industry in a sustainable manner, while ensuring the economic development that the country desperately needs. We are curious to find out what they will recommend and particularly what they think of the first oil palm plantation they visit in DRC.

Otherwise no important changes in Mapangu or at the Cathedral, except for the fact that we have finally built a chicken run of our own and should have our first chickens this week for our home supply of fresh eggs, very small but so nice. The chicken are “third hand”, if one can describe them like that, because we receive them from our colleague who has moved to Kinshasa to take over the commercial direction of the company and he had himself received them from the previous technical director when he left for new horizons.

So much for this week’s news update, please write or send us your comments.

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Small Dry Season

Cela fait  quelques jours que les feux foisonnent à nouveau dans toutes les directions depuis notre poste d’observation à la Cathédrale. Dans les quelques coins restés verts de la plantation ou aux abords de la plantation les gens sont à nouveau occupés à préparer des champs pour replanter du maïs dont la première récolte se termine. On nous dit qu’ils profitent de la “petite” saison sèche, mais cette saison est toute relative car il a plu abondamment il y a à peine quatre jours, certains drains sont même encore remplis d’eau boueuse qui font le bonheur des cochons dont on voit des familles entières se prélasser dans la fraîcheur des ces mares.

Rien à voir avec la vraie saison sèche ou la végétation prend une tournure brunâtre et pendant laquelle il y a une brume quasi permanente qui nous empêche de voir le Kasaï dans la vallée en contre-bas, ici la vue reste claire, mais il y a les feux. Le danger pour nos plantations est donc beaucoup moindre car la végétation est luxuriante et peu sensible au feu si elle n’a pas été coupée et “séchée” au préalable. Nous avons du mal à maintenir l’herbe devant la maison à une hauteur raisonnable, au point que j’envisage sérieusement d’investir dans une tondeuse pour remplacer nos coupes-coupes (espèce de longue machette au bout recourbé que l’on balance un peu comme un club de golf au ras du sol pour couper une petite touffe d’herbe à chaque passage) qui demandent beaucoup d’énergie, de patience et de dextérité pour arriver à une pelouse digne de ce nom.

Depuis le début de cette semaine je suis installé dans mon nouveau bureau et quel bonheur de passer d’une pièce assez sombre aux murs de couleur jaune malade avec pour seule vue une série de conteneurs peints en vert menthe à l’eau pour essayer de les faire fondre dans le paysage, à un bureau plein de lumière avec une vue imprenable sur le Kasaï et juste à côté de l’usine ou je puis maintenant me rendre en quelques minutes à pied. Nous devons encore terminer le périmètre clôturé afin d’inclure les bureaux dans celui de l’usine et créer un chemin d’accès direct du bureau à l’usine. Ce dernier point est peut-être le moins évident à régler car entre les deux il y a une ravine qui s’est formée avec le ruissellement des eaux des pluies et doit avoir entre 10 et 15m de profondeur, un mini canyon quoi. Pour faire simple nous avions décidé de poser un conteneur open top de 40 pieds (12m) au travers de la ravine dont les deux bouts sont ouverts. Un conteneur open top est, comme le nom l’indique, un conteneur qui n’est pas fermé au-dessus et comme la ravine ne fait pas plus de 4-5m de largeur un conteneur de ce type devrait être amplement suffisant pour nous permettre de passer d’un côté à l’autre sans trop de risques. La solution simple s’est révélée être plus compliquée que prévu, je vous passerai les détails car ils vous paraîtront exagérés, mais nous avions oublié le facteur “congolais” dans notre raisonnement et le résultat est que nous avons dû trouver une deuxième conteneur pour réaliser notre projet…

Un autre projet “simple” que notre nouveau responsable d’usine envisage de réaliser est d’amener un jetski ici pour pouvoir profiter de l’énorme étendue du Kasaï pendant ses heures de loisir. Il est vrai que ce serait génial de pouvoir aller d’ici à Ilebo en moins d’une demi-heure (nos derniers visiteurs ont mis plus de 5 heures par la route, sans compter la traversée en pirogue), mais je redoute l’aubaine que cela va représenter pour toutes nos autorités locales qui vont inventer des nouveaux droits, taxes et autres redevances avant même que l’engin n’ai fait ses premiers mètres dans l’eau. Ne soyons toutefois pas trop pessimistes, il suffira peut-être d’expliquer qu’il s’agit seulement d’une moto dont on a retiré les roues…

Les routes, eh oui cela ne s’arrange pas…
La route vers Kinshasa est comme vous le savez déjà difficile pour dire les choses de manière adoucies, mais jusqu’à présent nous arrivions à  utiliser la route vers Ilebo de manière plus ou moins fiable. Cela ne semble plus le cas malgré les gros efforts d’entretien que nous faisons avec des cantonniers et nous devrons peut-être nous résoudre à envoyer bulldozer et niveleuse pour maintenir cette voie en état. Heureusement il reste la pirogue et depuis peu il y aurait une vedette “rapide” qui permet de rallier Ilebo depuis Mapangu en un peu moins de deux heures. La solution sera peut-être encore plus simple car je continue d’espérer que bientôt nous aurons notre liaison hebdomadaire par avion sur Mapangu, j’y travaille!

“Maman est occupée !” me suis-je surprise à répondre irritée au jardinier qui criait “maman, maman” de façon de plus en plus insistante pendant que je faisais sauter nos crêpes de Chandeleur, provoquant ainsi l’hilarité immédiate de l’un de nos lutins de maison.
Il faut dire qu’ici, même “papa Ambara” (Ambroise en fait) ancêtre cacochyme aux jambes arquées m’appelle “maman”, c’est une marque de déférence m’a t’on expliqué, instituée du temps de Mobutu. Je soupçonne, à l’heure actuelle, plus une façon de tenter de nous orienter vers un paternalisme, maternalisme en l’occurrence, principalement d’ordre pécunier, mais c’est peut être pure médisance de ma part…

Hier nous avons passé une agréable soirée entre “expatriés de tous poils” ( le consultant usine est camerounais et notre futur secrétaire général vient d’arriver de Kinshasa, très sympathique) chez le directeur Agro dans sa maison en bordure du Kasaï avec vue rapprochée de cette rivière magnifique encore éclairée de bancs de sable, les derniers piroguiers puis le crépuscule et le ballet des lucioles au son du concerto en grillons et grenouilles mineur, pas mal…
Et aujourd’hui, lunch sur la terrasse de la cathédrale avec une partie des mêmes participants. Agréables moments un peu perturbés par le spectacle des feux éclosant un peu partout dans la vue sur la plantation. “Feux pour préparer les cultures” m’a énoncé placidement un autre des lutins de maison…

Maintenant, c’est l’heure chaude, même les grillons semblent las, les coqs sont muets, les animaux affalés, il n’y a pas un souffle de vent et la terre attend la pluie.
Marc lit tranquillement et je vais aller le rejoindre, à bientôt vous de l’autre bout du monde!

Marie-Claude et Marc


For some days we see fires appearing again in all directions from our observation post in the Cathedral. In the few remaining slivers of forest of the plantation and around our concession people are again slashing and burning land in preparation of a new maize crop as the previous one is almost fully harvested. We are told that people take benefit of the “small” dry season, but this seems very relative as it rained rather heavily only four days ago and the road drains are still filled with muddy water, which are the delight of pigs with entire families indulging in the freshness of these ponds.

Nothing to compare with the “real” dry season, when most plants take a uniform brown hue and a permanent mist blocks the view of the Kasai river in the valley below, now the view is clear, but there are fires. The danger for our plantation is therefore much smaller because the plants are luxuriant and less likely to burn if they have not previously been slashed and partly “dried”. We struggle to keep the grass in front of the house under control, almost to the point that I am seriously thinking of purchasing a lawn mower to replace our “slashers” (using a kind of long curved machete that is swung back and forth just above ground level somewhat like a golf club to cut a small tuft of grass with each swing) that require a lot of energy, patience and skill to achieve a reasonably even surface.

Since the beginning of this week I have invested my new office and what a pleasure to have moved from a rather dark room with walls painted in a sick yellow colour with a view on a series of containers painted mint green to blend in the scenery to a brightly lit office overlooking the Kasai river and a few minutes walking distance from the factory. We still have to complete the fence that will enclose both offices and the factory and create a path linking both sites. This latter point is proving less obvious than it sounds because between the two sites run-off water has dug a 10-15m deep trench, a mini canyon of sorts. To make things simple we decided to lay a 40 foot (12m) open-top container across the ravine with both ends open. An open-top container is, as the name implies, a container without a top closure and because the trench is only about 4-5m wide it should be sufficiently long to make a safe pedestrian crossing. The “simple” solution turned out to be much more complicated than expected, I will leave the details for another time because they will sound a little extreme, but we had forgotten about the “Congolese” factor in our reasoning and as a consequence we had to find a second container to complete our project…

Another “simple” project being considered by our new factory head is to bring a jet-ski to the plantation to make use of the huge potential offered by the Kasai river during his leisure time. It is true that with such machine it would be possible to go from Mapangu to Ilebo in less than half an hour (our last visitors spent 5 hours on the road, not counting the time required to cross the river on a dugout canoe), but I fear the bonanza our local authorities will see in this to invent new taxes, rights or other duties to be paid event before the machine hits the water. Let’s not be too pessimistic, maybe it will be a matter of explaining that it is no more than a motorbike of which the wheels have been taken off…

The road, well things are not getting better…
The road to Kinshasa is as you already know “difficult” to say things mildly, but until now we could take the road towards Ilebo with the reasonable expectation of getting there without too much trouble. It is no longer the case, despite our efforts to employ workers from the neighbouring villages to maintain the road, and the only solution will probably be to send our bulldozer and grader to keep this national road passable. Fortunately we still have the option of going to Ilebo with a dugout canoe and recently there is reportedly a new “fast” boat linking Mapangu and Ilebo in a little under two hours. The solution will maybe be even simpler as I continue to hope that we will soon have a weekly flight between Mapangu and Kinshasa, I am working on it!

“Maman is busy!” I responded, surprising myself, to the gardener who kept calling me “maman, maman” while I was busy baking pancakes for Candlemas, to the great joy of one of our house leprechauns.
I must admit that even “papa Ambara” (Ambroisus in fact) who must be close to his nineties and walks as if he has just dismounted his pony also calls me “maman”, which is apparently a sign of respect that was instated by Mobutu, I am told.
I suspect, nowadays, more a way to point us towards paternalism, mothernalism rather and mainly for financial purposes, but I may be judging matters too harshly…

Yesterday we had a pleasant evening with the various “expatriates” (our consultant factory manager comes from Cameroun and our future secretary general just arrived from Kinshasa, very sympathetic) at the Agronomic Director’s house on the edge of the Kasai with a close view of this magnificent river lit by a few remaining sand banks, the last dugout canoes making their way home and then sunset with a ballet of fireflies and its concerto in minor of crickets and frogs, not bad…

Today, lunch on the terrace of the Cathedral with some of the same colleagues. Pleasant moments somewhat disturbed by the scene of fires being started here and there in our view of the plantation. “Fires to start the crops” the other Leprechaun of the house told me placidly…

Now it is the hottest time of the day, even the crickets seem subdued, the cockerels are mute, our animals spread out on the floor and there is no air movement whatsoever, the earth is waiting for the rain to come.

Marc is reading quietly and I am about to join him. Until soon you at the other end of the world!

Marie-Claude et Marc

 

 

 

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Aussi des Chats – Also Kats

De retour à Mapangu après le périple en Côte d’Ivoire et Kinshasa, reprise de la routine de plantation (pas tout à fait comme expliqué plus loin) et changement de décor pour certaines choses.

Pas vraiment la routine car, est-ce à cause d’El Niño, du changement climatique ou autre chose, notre plantation se met en grève de production. Il n’y a presque rien à récolter dans les palmiers et les quelques régimes qui sont récoltables sont souvent d’une taille minuscule. Pas de régimes veut dire pas de matière première pour l’usine, donc pas de production d’huile et donc pas de ventes… Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation, nos collègues du Sierra Leone ont carrément arrêté l’usine et la récolte et mon homologue du Cameroun fait part de chutes de production similaire à la nôtre. Cela ne nous arrange pas, mais au moins nous ne sommes pas les seuls et ce n’est pas parce que nous n’avons pas soigné la plantation comme il faut.

Nous avons profité de cette “basse saison” pour refaire le carreau de l’usine qui se dégradait fortement par manque de ciment dans le béton… Le “carreau” est l’aire bétonnée qui se trouve devant l’usine où sont réceptionnés les régimes provenant de la récolte. Une fois déchargés sur cette aire de réception, nous utilisons un engin appelé “pelle chargeuse” pour pousser les régimes dans les stérilisateurs où ceux-ci seront cuits avant d’être usinés pour en extraire l’huile. Ce béton, donc, avait été fait avec un mélange trop maigre en ciment avec le résultat que des trous se formaient, laissant apparaître des fers à béton qui avaient la fâcheuse tendance de crever les pneus de la dite pelle chargeuse. Refaire tout le carreau aurait prit des mois, ce qui n’est évidemment pas compatible avec une usine qui doit (théoriquement) fonctionne tous les jours, et nous avons donc décidé de préfabriquer des grandes dalles en béton qui ont été posées en quelques jours sur le carreau existant et ont ainsi évité de devoir arrêter l’usine trop longtemps. Le résultat est superbe et nous pourrons maintenant travailler sans soucis (quand nous aurons des régimes…).

Autre changement, les nouveaux bureaux qui sont maintenant prêts et que j’ai du reste investi hier (samedi) car pendant mon absence le service technique a démonté la climatisation de mon ancien bureau et je me rends compte que travailler à l’ordinateur ou sur des documents avec 30° et 100% d’humidité comporte certains désagréments, principalement a cause de la sueur qui à tendance à “goutter” là où il ne faut pas. Les nouveaux locaux sont superbes et permettront à toute la direction générale (que j’ai rapatrié de Kinshasa) de pouvoir s’installer confortablement. Sans trop y croire, j’avais demandé au service d’entretien de planter du gazon et des fleurs autour du bureau pendant mon absence et miraculeusement c’est fait et de manière très propre, comme quoi les miracles sont possibles. Il ne reste plus qu’à raccorder l’eau pour les WC et nettoyer un peu les sols qui témoignent du passage de nombreux corps de métier, mais c’est un détail qui n’empêche pas de s’y installer.

L’avion qui m’a ramené à Mapangu était aussi celui que plusieurs collègues prenaient dans l’autre sens pour partir en vacances (pour le directeur technique et sa compagne) ou un départ définitif (pour un de nos jeunes agronomes, son épouse et ses deux chiens). Nous avons assez bien d’allées et venues entre Kinshasa et Mapangu avec les départs et retours de congé, collègues allant en mission à Kinshasa et visiteurs qui commencent à revenir après la période incertaine de fin décembre. Aussi sommes-nous en négociation avec un des transporteurs aériens pour la mise en place d’une liaison régulière (toutes les semaines) entre Kinshasa et Mapangu, ce qui nous rendrait la vie beaucoup plus agréable, permettrait de nous approvisionner plus régulièrement et offrirait plus de possibilités pour voyager vers et de Kinshasa. A suivre donc.

Notre collègue agronome n’est toutefois pas parti sans nous laisser une surprise… à savoir 14 chats et chatons dans sa maison. Il est bon d’avoir un chat dans la maison (comme nous l’avons fait aussi) pour tenir à carreau souris, rats et éventuels serpents indésirables, mais abandonner 14 créatures du genre dans sa maison est pour le moins inhabituel. Nous allons donc procéder avec une grande distribution de chats parmi les collègues dans la plantation et en particulier à Sanga-Sanga où notre infestation de rongeurs est maintenant bien chiffrée car le mois dernier nous avons piégé pas moins de 22.000 rats (oui vint deux mille, il n’y a pas de zéro de trop), pas étonnant qu’ils s’attaquent aux régimes de palme pour se nourrir…

Dernière innovation à laquelle nous travaillons pour le moment concerne le paiement de nos agents. Pour le moment nous sommes obligés de transférer des malles d’argent de Kinshasa à Mapangu, mobiliser des escortes de police et organiser le comptage de billets qui nous prend des journées entières. La nouvelle solution, que nous allons tester prochainement, consiste à payer les agents sur leur téléphone portable, qu’ils peuvent ensuite utiliser pour faire des transferts, paiements ou retirer de l’argent chez les agents des opérateurs mobiles. Le système est déjà très largement utilisé dans d’autres pays africains et offre une alternative intéressante aux transferts bancaires, impossibles chez nous puisque nous n’avons pas de banques ou d’agences de banque à Mapangu.

Voila pour les dernières nouvelles de notre petit coin de “Toscane” congolaise.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Mise en place carreauDalles de carreauJonction de carreauVisiteur indésirableBureau vue extérieureBureau vue extérieure 2Bureau Table de réunionBureau Table de travailBureau vue Veranda

Back in Mapangu after the trip in Ivory Coast and Kinshasa, back into the plantation routine (not quite as explained further on) and change of scenery for certain things.

Not really business as usual because, is it because of El Niño, climatic change or other causes, our plantation has gone on strike. There is hardly anything to harvest in the palm trees and the few harvestable fruit bunches are often minuscule in size. No fruit bunches means no raw material for the factory, thus no oil production and therefore no sales… We are not the only ones in this predicament, our colleagues from Sierra Leone have stopped harvesting and processing altogether and my fellow general manager from Cameroun reports drops in production similar to ours. This does not help us, but at least we are not the only ones and it is not because of something we have done incorrectly in the plantation.

We took advantage of the “low season” to repair the reception area of the factory, which was becoming difficult to use because of an apparent lack of cement used in the concrete. The reception area is a large slab of concrete where the fruit bunches are being off-loaded after harvesting. Once on the reception area the fruit bunches are “pushed” with a loader into the sterilisation bins, where they are cooked before the oil extraction process can take place. This concrete had thus been poured with a low percentage of concrete and as a result was breaking up with iron bars being laid bare and with the unpleasant consequence of puncturing the tires of the “loader”. Replacing the whole reception area would have taken months and is obviously not an option for a factory that (theoretically) runs every day. We therefore decided to produce large prefab slabs of concrete that could be put in place in a few days’ time and avoid having to stop the factory for too long. The result is superb and we are now able to work without worries (when we will have fruit bunches…).

Other change, the new offices that are now finished and in which I moved my stuff yesterday (Saturday) because during my absence the technical department removed the air conditioning from my former office and I found out that working with a laptop and/or paper with 30°C and 100% moisture has some disadvantages, mainly because of the sweat tending to drip in undesirable spots. The new offices are very nice and will enable the whole management staff (which I relocated from Kinshasa) to operate in comfort. Without believing much in the result, I asked maintenance to plant grass and flowers around the new buildings during my absence and amazingly it has been done, very well, so miracles are possible here! The last details still require to be sorted such as connecting the water tank to the WC and cleaning the floors of which the state clearly shows how many craftsmen have been going in and out of the building.

The plane that brought me back to Mapangu took several colleagues back to Kinshasa, some going on holidays (our technical director and his partner) or leaving for good (one of our young agronomists, his wife and their two dogs). We have quite a few people travelling back and forth between Kinshasa and Mapangu with people going on holidays, missions to Kinshasa and visitors starting to come again after the uncertain period of end-December. In order to improve things we are in negotiation with the airline operators to have a weekly flight between Kinshasa and Mapangu, which would be a huge plus for us, allowing regular supply of fresh products and spares and enable easier travel to and from Kinshasa. To be followed.

Our agronomist colleague however did not leave without a surprise… in the form of 14 cats and kittens found in his former house. It is good to have a cat in house (as we have also done) to keep mice, rats and possible undesirable snakes under control, but leaving 14 of these creatures behind is somewhat unusual. We will therefore organise a large cat distribution among the colleagues of the plantation and in particular around Sanga-Sanga where we know that rodents are abundant as last month we trapped 22,000 animals (yes, twenty two thousand, there is no extra naught), not surprising that they are having a nibble at the palm fruits…

Last development we are working on relates to the pay of our workers. At the moment we are forced to ship cantines full of bank notes from Kinshasa, mobilise police escorts and organise the counting of the bank notes over several days. The new solution, which we are due to test shortly,  would be to establish mobile payments using the workers’ mobile phones, which they can in turn use themselves for payments, transfers or cash withdrawals with one of the mobile operator agent’s. This system is already widely used in other African countries and is an attractive alternative to bank transfers, which are not possible in our case for lack of banks or financial agencies in Mapangu.

These are the latest news items from our Congolese “Tuscany”.

We hope to read from you soon,

Marc & Marie-Claude