Le temps passe, beaucoup de choses se passent et du coup nous n’avons pas eu l’occasion de vous envoyer nos nouvelles habituelles la semaine dernière, donc cette fois-ci ce sont les brèves de deux semaines en un seul épitre.
Dans le pays en général et à Mapangu en particulier les choses restent calmes, mais les négociations politiques n’ont pas encore abouti et tout le monde reste donc sur ses gardes, même si le gros de l’orage potentiel semble être passé. A Mapangu nous allons avoir quelques changements dans le paysage des expatriés car depuis vendredi 13 janvier nous avons un nouveau responsable d’usine expatrié, un belge qui a déjà une longue expérience africaine et qui connait aussi la RDC pour y avoir vécu et travaillé dans le passé. Il devrait nous permettre de faire passer notre usine à un niveau de performance supérieur et surtout de veiller à ce que l’huile que nous produisons soit d’une qualité irréprochable avec un minimum de pertes. Dans les mois à venir nous allons également avoir deux nouveaux agronomes qui vont rejoindre l’équipe de Brabanta, eux aussi avec une certaine expérience de l’Afrique. En fait les trois nouveaux expatriés qui nous rejoignent viennent tous du Nigeria et s’en réjouissent, ce qui laisse à penser que la Brabanta et Mapangu est un mieux par rapport au Nigeria, un bon point pour nous.
Vendredi 13 janvier j’ai abandonné Marie-Claude à Mapangu en prenant l’avion qui apportait notre nouvelle recrue pour le retour vers Kinshasa où je ne suis resté que brièvement pour poursuivre mon voyage vers Abidjan. J’y suis allé rejoindre les autres directeurs généraux du groupe Socfin pour une réunion sur la gestion durable des plantations de pamiers à huile et caoutchouc. La réunion, qui rassemblait une trentaine de personnes, était encadrée par une équipe de spécialistes de TFT (Tropical Forest Trust) dont le but est d’accompagner les sociétés de plantation dans leur politique de zéro déforestation, protection de l’environnement et encadrement des villageois, tout en assurant un développement économique durable dans leur zone d’implantation. Nous avons eu des discussions très intéressantes et parfois houleuses, mais surtout cela m’a permis de faire la connaissance de tous les autres collègues venus d’Indonésie, Cambodge, Ghana, Cameroun, Sierra Leone, Liberia, Sao Tome, Côte d’Ivoire et Nigeria ou le groupe est implanté.
J’ai également pu profiter de mon passage par Abidjan pour revoir des voisins de Kapellen rencontrés lorsqu’ils étaient venus visiter notre futur B&B durant leurs vacances et qui travaillent depuis plus de 12 ans pour les Nations Unies ici en Côte d’Ivoire. Ils m’ont permis de découvrir différents coins d’Abidjan et de ses environs avant de terminer la soirée par un délicieux repas, c’était magique.
Après nos réunions formelles sur la production durable, tout notre groupe à pris la route (l’avion en fait) pour San Pedro, où nous avons joint nos forces à deux équipes de cyclistes, l’une de Brussels Airlines faisant partie du projet “Bike for Africa” dans le cadre de la Fondation SN Brussels et l’autre un club de cyclistes vétérans venus des environs de Bruges. Le but étant de tous participer à cette compétition à but caritatif se déroulant en 5 étapes de 45 à 65km chacune dans et autour de la plantation de la SOGB qui fait partie du groupe Socfin. Au total nous étions environ 40 participants au départ de la course en VTT, qui a démarré dans des températures avoisinant les 30°C…
Le paysage de la plantation semble à première vue relativement plat, juste quelques petites ondulations de terrain, jusqu’à ce que l’on se retrouve dans les chemins qui traversent la plantation et quelques côtes où j’ai choisi de pousser mon vélo (ce qui était du reste plus rapide que ceux qui pédalaient) pour arriver en haut de la côte. Le vélo est sinon un moyen idéal pour découvrir une plantation comme celle de la SOGB où les blocs de forêt naturelle, arbres à caoutchouc et palmiers à huile sont entremélés avec généralement des palmiers dans les bas-fonds, la forêt sur les terrains en forte pente ou en bordure des cours d’eau et l’Hévéa sur les parties plus hautes et mieux drainées. Tout est planté selon les courbes de niveau, ce qui donne un aspect très naturel et agréable à la plantation car il n’y a pas de lignes droites ou de blocs tirés au cordeau comme certaines parties de la Brabanta.
Malgré une préparation impeccable, des consignes de sécurité claires, un ravitaillement en eau le long du parcours et un service d’encadrement omniprésent, certains participants ont malgré tout été surpris par les difficultés du terrain et fait des chutes, dont un agent Socfin qui a du être évacué sur Abidjan pour être opéré d’une double fracture au bras, fracture de l’homoplate, fracture de côtes et une sérieuse commotion (il ne se souvient pas de l’accident). Votre humble serviteur a décidé de faire cela à un rythme plus posé avec le seul but de terminer (si possible) chaque course en un seul morceau, ce que j’ai réussi sans même ramasser un coup de soleil mais avec un postérieur qui crie au meurtre…
Entre les courses j’ai évidemment profité le plus possible des occasions pour visiter cette plantation qui comporte deux usines (l’une pour l’huile et l’autre pour le caoutchouc), 1.200km de routes et 10.000 travailleurs, un peu comme la Brabanta mais en plus grand. Nous avons également eu l’occasion de voir et de nous arrêter au bord de l’océan pendant la course, de visiter des villages des alentours de la plantation et de manger un soir au bord de la plage, ce qui est un luxe que nous n’avons malheureusement pas en RDC. Nous avons aussi été accueillis par la population d’un village qui a bénéficié des fonds récoltés par la course pour l’équipement de leur dispensaire avec danses, musique et cérémonies traditionnelles.
Je suis à présent de retour à Abidjan, en route pour Kinshasa ou je passerai quelques jours avant de rejoindre Marie-Claude abandonnée à Mapangu, ou elle a préféré rester pour profiter d’un peu de temps seule plutôt que de se plonger dans le brouaha de Kinshasa (ou elle aurait également été seule pour la plus grande partie de la semaine). Les amis d’Abidjan qui m’avaient invité la semaine dernière m’ont encore une fois invité à partager un repas hier soir et cela m’a permis d’pprendre que pendant que nous étions tranquillement occupés à faire du vélo en plantation, l’école française, ou leurs deux filles sont scolarisées, a été attaquée à la faveur des grèves de la fonction publique. Une bande de jeunes et moins jeunes a investi l’école et dévalisé les élèves et professeurs qui n’avaient pas réussi à se réfugier et se barricader dans les classes de leur téléphones, argent et autres biens. Dans la confusion il était difficile de savoir si l’attaque était le fait d’un groupe de terroristes ou autre chose et a donc été la source de beaucoup d’inquiétude pour les parents informés par sms ou téléphone de la situation par les élèves. L’école est maintenant protégée par une soixantaine de militaires et il n’y a heureusement pas eu de victimes, mais une grande frayeur et probablement encore des cauchemars à venir pour certains. Les deux filles de nos amis avaient heureusement l’air de s’être remises sans problèmes de leur expérience.
Il n’y a donc pas que la RDC où la situation est tendue et cela explique pourquoi nous étions encadrés de militaires chaque fois que notre groupe se déplaçait ou passait près d’endroits stratégiques pendant les courses en vélo. En fait, tout au long de l’évènement il y avait une sécuritée (armée de sulfateuses) très présente, y compris pendant nos repas pris à dans des restaurants à l’extérieur de la plantation, sans doute justifiée par la situation incertaine dans le pays.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude
Time goes by, many things happen and before realising it we lacked time to write our usual posting last week, so this time you get two week’s worth of news in one go.
In the country in general and Mapangu in particular things are quiet, but political negotiations are ongoing and for the time being everybody remains cautious about the outcome, even though the worst of the storm is probaby behind us. In MMapangu we will nevertheless have some changes on the expatriate front as since Friday 13 january we have a new expatriate taking charge of the factory, a Belgian who already has a lot of experience in Africa and already knows DRC as he worked here before. He should help us increase the performance of our factory to the next level and especially ensure that the quality of the oil we produce is of the highest standards with as little losses as possible. In the months to come we will also have to new agonomists joining the Brabanta team, also with prior experience in Africa. In fact these three newcomers come from Nigeria and look forward to their new posting, which suggests that Brabanta and Mapangu is better than Nigeria, a good point for us.
On the same Friday 13 January I abandoned Marie-Claude to travel to Kinshasa on the return flight, where I only stayed briefly before traveling on to Abidjan, where I joined the other GM’s of the group for a meeting on sustainable plantation management. The meeting, which was attended by about thirty people, received the support of TFT (Tropical Forest Trust) whose aim is to assist plantation companies in their zero deforestation policy, environmental protection and support of local populations, while ensuring a sustainable economic development in the area of operation. We had some interesting and even tumultuous discussions, but also gave me the opportunity to get to know all the other Sierra Leone, Liberia, Sao Tome, Ivory Coast and Nigeria where he group is present.
I also used the opportunity of being in Abidjan to meet neighbours from Kapellen, whome we met when they came to visit our future B&B during their holidays. They have been based here for the UN during the past 12 years. They gave me a quick tour of Abidjan and its surroundings finished off by a delicious meal, it was magical.
After our formal meetings on sustainable production, our whole group traveled (by air) to San Pedro, where we were joined by two other teams, one from Brussels Airlines taking part in the “Bike for Africa” event organised under the sponsorship of the SN Brussels Foundation and the other a club of veteran cyclists from the Bruges area. The objective was for all of us to participate in the 5 day race of 45 to 65km each day in and around the SOGB rubber and palm plantation. We had a total of about 40 participants at the start of the mountain bike race with a balmy 30°C temperature to keep us warm and cosy…
The plantation at first gives the impression of being relatively flat, just some rolling hills, until you end up on one of the tracks in the plantation with some hills where I chose to step off and push the bicycle (which was actually faster than those bravely pedalling) up to the top of the hill. The bicycle is otherwise the ideal means to visit a plantation such as SOGB, where the natural forest, rubber trees and palm trees alternate in a seamingly natural manner. The valleys and river sides are natural forest, the low lying and moister areas are planted with palm trees and the higher and drier parts of the hills have rubber trees on them. The whole plantation is planted following contours, with no straight or square blocs such as in Brabanta, which gives a very pleasant and natural feel to this large area.
Despite a perfect preparation, clear security briefings, water supply along the route and support staff at every major crossroad, some participants nevertheless got caught by the difficult terrain, one of which had to be flown to Abidjan with a double fracture of the arm, a broken shoulder blade, two cracked ribs and a severe concussion (he does not remember anything about the accident). Your humble servant decided to go about the race in a more sedate manner with the main aim to finish each race and reach the end (if at all possible) in one single piece, which I managed to do without even a sun burn, except for my backside which was crying for mercy…
In between the races I tried as much as possible to impregnate myself with the various parts of the plantation, which includes two factories (one for rubber and the other for oil), 1,200km of roads and 10,000 workers, somewhat similar to Brabanta but larger. We also had the opportunity to see and stop at the ocean side during the race, visit some villages around the plantation and have dinner on the beach one evening, a luxury we unfortunately do not have in DRC. The event also included a visit of the medical center tha will benefit from the proceeds of the race, all with dances, music and traditional prayers.
I am now back in Abidjan, on the way to Kinshasa where I will spend a few days before flyng back home to Marie-Claude, who stayed on her own in Mapangu preferring to have some time for herself rather than being alone in Kinshasa. Our friends in Abidjan kindly invited me again for dinner last night, where I learned that the French school (where their daughters are studying) had been attacked while we were blissfully cycling in the plantation. A group of young and less young people invested the school relieving teachers and students who were unable to hide in time of their valuables. In the confusion of shots and shouting it was difficult to know exactly what was happening and parents alerted by text messages and phone calls were extremely worried that this might be a terrorist attack. The school is now guarded by 60 military and fortunately there have been no casualties but a major fright and probably a few nightmares to come. The daughters of our friends seemed to have dealt with the event very calmly and were happy to share their experience in detail, including the reaction of some (not so courageous) teachers.
It is not only in DRC that the situation is tense and this explains why we seemed to have so many military present every time our group was moving around or at strategic points in the plantation during the races. In fact, the event had a almost constant presence of security staff armed with automatic rifles, including during the meals taken in restaurants outside the plantation, probably justified given the situation in the country.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude