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Et Nous Voici Dimanche / Sunday, Here We Are

Commencé par une “grasse-mat” : lever passé 4:25h le groupe ne se mettant en marche que vers 7:00h le dimanche. Mais, de fait, comme l’aube se pointe plus tôt en ce moment (même si ce n’est que léger, nous sommes dans l’autre hémisphère) nous sommes levés un peu avant cela. Par contre : quel plaisir de s’éveiller en même temps que le jour et pas avant!
En plus, cela va durer une semaine (hi, hi, hi!). Comme nous n’avons pas pu prendre nos vacances comme prévu et que les prochaines sont fin-janvier, cela devenait un peu “longuet” et, ne soyons pas timide, je commençait à perdre patience et bonhomie, pourtant légendaires… (Si, si : légendaires 😉 ) . Donc “DG mon DG” a eu un trait de génie : nous prenons une semaine de congé, à la Cathédrale. Une semaine durant laquelle on s’éveille “quand on s’éveille”, une semaine durant laquelle SON téléphone est éteint et, en cas d’urgence, l’initié de service appelle MON téléphone. Une semaine pour faire les trucs que l’on ne prend pas le temps de faire parce que, autrement, cela dévore la seule journée de pause hebdomadaire accordée. Une semaine aussi où nous allons essayer d’avoir le moins d’interférences extérieures possible. Donc, jusqu’à vendredi prochain nous allons vivre à notre rythme.
En ce moment, la saison des pluies est vraiment là ce qui nous donne des ciels de tempêtes absolument extraordinaires… et un chien complètement stressé. Nous avons dès lors décidé de fermer la porte de communication entre le salon où se trouve le panier du chien et nos quartiers car Makala avait tendance à essayer de se coucher sous notre lit, trop bas pour sa taille, ce qui, même avec Boules Quies dans les oreilles, perturbe assez fort nos nuits. Autre avantage : le chat qui avait pris l’habitude de nous offrir une cantate et de contribuer à notre lever dès qu’un murmure laissait présager notre éveil, est aussi coincé derrière la porte jusqu’à ce que nous décidions de l’ouvrir. Cela n’a l’air de rien mais nos réveils sont beaucoup plus zen dans ces conditions.
Par contre nous profitons moins de la piscine car la météo n’a pas toujours le même horaire que nous et il faut surveiller le niveau. Piscine dont l’équilibre est à présent bon et qui est d’un bleu azur fort plaisant. Le deck bénéficie d’une paillote pour procurer un ombrage aux heures chaudes et nous allons peut-être maintenant en profiter car durant la semaine c’est “un peu trop de tintouin” de déménager tout ce qu’il faut pour pique-niquer au bord de l’eau.
Sur une note nettement moins positive, nous avons eu un choc avec le décès prématuré par crise cardiaque du Secrétaire Général de la Brabanta ce lundi. Nous aurions dû assister à ses funérailles à Kinshasa la semaine prochaine mais l’avion qui fait la liaison hebdomadaire Ilebo/Kinshasa a été supprimé cette semaine. Une cérémonie sera effectuée à Mapangu avec collègues et amis durant la semaine à venir, après son enterrement officiel à Kinshasa.
C’est lui qui s’occupait, entre autres, des dossiers expatriés et vu la pandémie et l’approche des vacances de Noël pour nos collègues (nous gardons le fort à Mapangu ces fêtes de fin d’année-ci). Il faudra trouver un “plan B” assez rapidement.
Nous sommes très curieux de voir comment cette semaine va se dérouler et si nous allons devoir nous battre pour faire respecter ces vacances ou pas. Marc a confiance, je suis suspicieuse ( comme d’habitude :-> ). De toutes façons, ce début est fort agréable et je me réjouis très fort du premier lundi sans réveille-matin !
Au jardin potager, la renaissance des asperges n’a pas vraiment eu lieu, j’avais de grands espoirs car l’amie du stagiaire agro (démissionnaire) qui était venue lui rendre visite et, maraîchère de son état, avait ré-installé toutes les griffes d’asperges, nous devions attendre la prochaine saison des pluies. Ben, nous ne voyons toujours rien venir. Mais nous avons notre lot de papayes et ananas frais, d’aubergines, laitues, rucola, basilic grec, gingembre, curcuma, haricots verts (en diminution). les fenouils sont un “flop” si on est intéressé par les bulbes et les carottes ont des formes psychédéliques (non, ce ne sont pas les champignons locaux, ils ne sont pas hallucinogènes… pas ceux que nous avons consommés jusqu’à présent du moins). Températures beaucoup plus agréables que les années précédentes, j’ai l’impression et, pour le moment, les nuits restent fraîches ce qui est vraiment plaisant!
Marc profite aussi de ce temps de pause pour faire des petits bricolages, ainsi, après avoir finalisé un puzzle de 5.000 pièces dont le montage a pris de petits moments étalés sur plusieurs mois, dès le début de ce congé il s’est attelé à l’assemblage d’un dirigeable en 3D reçu pour la Noël 2019, cela a pris un peu de temps mais deux heures seulement par rapport aux septs annoncées sur la boîte. C’est fait et le résultat est assez joli même si totalement inutile et impossible à démonter… C’est aussi l’occasion de passer un peu plus de temps au jardin car, même si nous avons une escouade de jardiniers pour s’en occuper, il y a toujours des petites choses qui ne sont jamais aussi bien faites que par soi-même comme tailler les fleurs devant ou soigner les arbres et plantes que nous avons planté près de la maison. Outre les Jacaranda que nous avons planté grâce aux semences reçues de l’un de nos visiteurs et les arbres du voyageur pour lesquels nous avons un faible, nous avons un arbre qui doit encore être planté et comme il s’agit d’un exemplaire unique nous devrons très soigneusement choisir sa place. L’arbre est issu d’une seule graine reçue du Bhoutan et qui s’est développée en un petit arbre qui semble bien s’accommoder des conditions de Mapangu. Nous avons eu très peur car, à un moment donné toutes les feuilles ont roussi et sont tombées et nous pensions que c’était la fin de notre immigré de l’Himalaya, mais après une petite pause il a refait de vigoureuses pousses toutes vertes comme si de rien n’était. Il y a donc largement de quoi nous occuper sans compter l’occasionnelle trempette dans notre bassin olympique ou une petite balade dans les environs de la Cathédrale, et nous nous réjouissons très fort de cette semaine de pause.
Nous allons vous quitter ici, prenez soin de vous et de vos aimés, ménagez les autres
Bises de Mapangu
Marc & Marie-Claude

Started with a “lie-in”: getting up after 4:25am the generator only starts around 7:00am on Sundays. But, in fact, as the dawn comes earlier at the moment (even if it is only slight, we are in the other hemisphere) we got up a little before that. On the other hand: what a pleasure it is to wake up at the same time as the day and not before!
Besides, it will last a week (hi, hi, hi!). As we could not take our holidays as planned and the next ones are not before the end of January, it was getting a bit “long” and, let’s not be shy, I was starting to lose my patience and my bonhomie, which are legendary… (Yes, yes : legendary 😉 ). So “GM my GM” had a stroke of genius: we take a week off, at the Cathedral. A week during which we wake up “when we wake up”, a week during which HIS phone is switched off and, in case of emergency, the service insider call MY phone. A week to do the things we do not take time to do because otherwise it devours THE single day of weekly break that we are granted. A week also where we will try to have as little outside interference as possible. So until next Friday we will live at our own pace.
At the moment, the rainy season is really here which gives us absolutely extraordinary storm skies… and a completely stressed dog. We have therefore decided to close the communication door between the living room where the dog’s basket is and our quarters because Makala had a tendency to try to lie under our bed, too low for her size, which, even with earplugs in her ears, disrupts our nights quite a lot. Another advantage: the cat who used to offer us a cantata and help us get up as soon as a whisper hinted that we were awake, is also stuck behind the door until we decide to open it. It doesn’t sound like anything but our awakenings are much more zen in these conditions.
On the other hand, we don’t enjoy the pool as much as we could because the weather (read the sun) does not always have the same schedule as ours and swimming when there is a thunder storm is not recommended and we also have to watch the water level (however it is easier to drain the pool than top it up). The swimming pool has a balance now and has a very pleasant azure blue colour. The deck benefits from a thatched roof to provide shade in the hot hours and we may now enjoy it because during the week it’s “a bit too much of a hassle” to move everything we need to picnic by the waterside.
On a much less positive note, we had a shock with the premature death due to heart failure of Brabanta’s Secretary General on Monday. We should have attended his funeral in Kinshasa next week but the weekly Ilebo/Kinshasa flight was cancelled and we are therefore unable to attend, which is not all bad because attending a large gathering in the current pandemic is, maybe not, the wisest idea. A ceremony will be held in Mapangu with colleagues and friends during the coming week after his official burial in Kinshasa.
He was in charge, among other things, of the expatriate files such as visas and working permits and with the pandemic and the approach of the Christmas holidays for the other expatriate colleagues (we are staying put in Mapangu this festive season), we are scrambling to find a “plan B” fairly quickly.
We are very curious to see how this week will pan out and whether we will have to fight of calls and other attempts to get Marc’s attention to have these holidays respected, or not. Marc is confident, I am suspicious (as usual :->). In any case, it is a very pleasant start and I am really looking forward to the first Monday in Mapangu without an alarm clock at 4h25 !
In the vegetable garden, the asparagus rebirth didn’t really take place, I had high hopes because the girlfriend of a trainee (who has since resigned), who came to visit him, being a market gardener profession, had re-installed all our asparagus claws, and all we had to do was wait for the next rainy season. Well, we still don’t see anything coming up, so chances are termites or other pests got the better of them. But we do have our share of fresh papayas and pineapples, aubergines, lettuce, rucola, Greek basil, ginger, turmeric, green beans (decreasing). Fennels are a “flop” if you are interested in bulbs and carrots have psychedelic forms (no, it is not due to the consumption of local mushrooms, they are not hallucinogenic… not the ones we have eaten so far at least). We have the impression that temperatures are much more pleasant than in previous years and, for the time being, the nights remain cool which is really pleasant!
Marc also takes advantage of this break to do some small crafts, so after having finalized a puzzle of 5,000 pieces that took a many short spells spread over several months, from the beginning of this holiday he set about assembling a 3D airship received for Christmas 2019, it took a little time but it’s done and the result is quite nice even if totally useless and impossible to dismantle … It is also an opportunity to spend a little more time in the garden because, even though we have a squad of gardeners to take care of it, there are always little things that are never done as well as by oneself such as pruning the flowers in front of the house or taking care of the trees and plants that we have planted around the house. Apart from the Jacaranda trees we planted thanks to the seeds we received from one of our visitors and the “traveller’s” trees for which we have a weakness, we have one tree that still needs to be planted and as it is a unique specimen we will have to choose its place very carefully. The tree is from a single seed received from Bhutan and has developed into a small tree that seems to cope well with the conditions in Mapangu. We have been very concerned, because at one point all the leaves scorched and fell off and we thought it was the end of our Himalayan immigrant, but after a short break it grew new vigorous green shoots as if nothing had happened. So there is plenty to keep us busy not to mention the occasional dip in our Olympic pool or a short walk around the Cathedral and we are looking forward to the week-long break.
We’ll leave you here, take care of yourself and your loved ones, watch for of other ones as well
Kisses from Mapangu
Marc & Marie-Claude

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Calme – Calm

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La pointe de production, où tout le monde est sur le pont presque 24/24, est passée. C’est un peu comme un soufflé qui retombe d’un coup ou une bougie que l’on souffle car en pleine pointe nous récoltons parfois plus de 600 tonnes par jour. Il y a quelques semaines à peine nous récoltions encore jusqu’à 300 tonnes de régimes par jour et maintenant nous avons des journées où il y a à peine 25 tonnes qui sont livrées à l’huilerie. En pointe notre huilerie fonctionne sans arrêt jour et nuit, y compris le dimanche, pour essayer de perdre le moins possible de production, tandis que maintenant en maximum deux petites journées toute la production est absorbée. Au lieu de 60-70 véhicules qui passent sur le pont bascule chaque journée de pointe, maintenant ce sont 4-5 chargements qui arrivent et, souvent même, à peine des charges complètes, plus besoin de suivre les opérations jusqu’aux petites heures. Les difficultés actuelles sont d’un autre ordre car, si en théorie nous n’avons besoin que d’un quart ou moins de nos véhicules pour réaliser les opérations, d’une part il semble toujours y avoir des excuses pour sortir un véhicule (aller déposer de la main d’œuvre, livrer des matériaux ou outils, etc.) peu importe, d’ailleurs, s’il est question d’une seule brouette ou d’une charge complète d’engrais : les véhicules semblent en permanence sollicités. D’autre part, le retour de la saison des pluies nécessite constamment d’aller faire des dépannages de véhicules embourbés ou autrement immobilisés. Cette utilisation moins intense des véhicules est aussi une opportunité pour une recrudescence des vols de carburant facilités par la présence de véhicules non-essentiels dans différents coins de la plantation. Nous avons évidemment des chauffeurs en surnombre compte tenu des besoins de la pointe et ceux-ci trouveront une multitude de prétextes pour faire quelque chose avec leur engin plutôt que de donner un coup de main dans les travaux des champs qu’ils trouvent désormais indignes de leur statut…
La situation est la même à l’huilerie où nous nous retrouvons tout d’un coup avec deux fois trop de main d’œuvre, une partie de celle-ci est utilisée pour des travaux “d’entretien” tels que nettoyer les zones vertes, planter des fleurs ou des arbres ou aider à la réparation des routes, ces travaux sont réalisés avec peu d’enthousiasme et nous n’avons donc malheureusement pas d’autre choix que de mettre fin (ou ne pas renouveler) le contrat de travail d’une partie de nos employés en espérant qu’ils accepteront de revenir lors de la prochaine pointe.
On observe toutefois un certain calme dans la plantation avec un trafic fortement réduit, moins de bruit émanant de l’huilerie et des journées de travail qui se terminent à des heures normales, même si le travail d’entretien en plantation (qui est généralement négligé pendant la pointe) ne diminue pas. C’est aussi la période où beaucoup de monde prend ses congés (bien mérités), y compris les expatriés ce qui a fait que pendant un mois nous n’étions que deux (trois avec Marie-Claude) expatriés en plantation et en décembre-janvier nous serons même les seuls Marie-Claude et moi.
Nous pensions profiter de cette période de calme pour, Marie-Claude et moi, aller passer quelques jours à Kinshasa afin de changer de biotope et nous changer les idées, mais nous avons décidé de renoncer à cette escapade car, d’une part, nous devons être présent ici en plantation pour la visite d’une consultante qui vient nous aider dans notre démarche de certification RSPO et ensuite nous devrons garder le fort pendant que les autres expatriés prennent leur vacances et, d’autre part, parce que même si le Covid ne semble pas faire de ravages à Kinshasa nous sommes un petit peu inquiets de nous retrouver exposés à un manifeste manque de rigueur dans les mesures de précautions prises et il serait bête de se retrouver bloqués dans un centre de quarantaine à Kinshasa en cas de test positif avant notre retour à Mapangu.
Il est vrai que nous attendons la visite d’une consultante ce mois-ci, mais, en fait, les visites ont été fort limitées cette année comparé aux années précédentes (coronavirus oblige) et les choses ont donc été particulièrement calmes pour nos maisons de passage et les studios/chambre d’amis à la Cathédrale. Je présume que lorsque les choses vont se normaliser un petit peu il y aura tout d’un coup une vague de visiteurs/consultants qui vont essayer de rattraper le temps perdu.
En plantation et à Mapangu les choses sont aussi plutôt calmes, les travailleurs semblent relativement satisfaits de leur sort et nous essayons d’améliorer les choses tant que possible avec des actions sociales telles que fourniture de produits alimentaires de première nécessité, des matelas, des lampes solaires, des vélos, etc. à des prix subsidiés. Tous ces articles disparaissent en un clin d’œil malgré le fait qu’ils représentent parfois tout un mois de salaire . . . Il est vrai que les alternatives localement disponibles sont significativement plus onéreuses et que la société permet aux agents d’acheter ces articles à crédit (sans intérêt) les rendant ainsi accessibles à presque tout le monde.
A Kinshasa les choses sont un peu moins calmes car il semble que le modus vivendi conclu entre le Président et le clan de son prédécesseur ne soit plus aussi cordial qu’au début et les escarmouches politiques qui s’ensuivent ne rendent malheureusement pas la vie plus facile ni au point de vue social, ni au point de vue de décisions politiques et financières au niveau national et international. Ainsi l’obtention d’un passeport pour les congolais est devenu quasi impossible, toutes les demandes d’exonérations fiscales sont en stand-by et obtenir des visas pour les étrangers relève également du parcours des combattants (avec évidemment les motivations nécessaires à la clef). Pour cela Marie-Claude et moi bénissons le fait que nous avons réussi à obtenir un visa permanent il y a quelques années et donc échapper à toutes ces tracasseries. Ces troubles au sommet du pouvoir n’empêchent pas les autorités locales de continuer leurs pratiques, comme la récente demande de paiement de frais techniques de maintenance des voies fluviales avec évidemment des pénalités pour les arriérés, alors qu’il n’y a aucune loi ou texte réglementaire qui valide un telle taxe, mais qui n’essaye pas n’a pas… Les édiles locaux essayent également de détrôner l’actuel gouverneur de la province du Kasaï en prétextant que celui-ci aurait utilisé des deniers publiques pour son propre intérêt. Surprenante démarche compte tenu du fait que la corruption et les détournements de fonds sont un sport national ici en RDC à tous les niveaux, tous les officiels qui nous rendent visite s’attendent à recevoir un petit quelque chose (parfois pas si petit que cela) en-dessous de la table… Il paraît qu’ils ont appris cela des belges, mais ils sont certainement passés maîtres dans le développement de cet art qui ne connait manifestement pas de limites ici.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous serons heureux de recevoir des vôtres,
Marie-Claude et Marc

Souvenirs, mon bureau avant rafraîchissement – Souvenirs, my office before redecoration

The peak of production, where everyone is on deck almost 24 hours a day, has passed. It’s a bit like a soufflé coming down or a candle being blown out, because at peak time we sometimes harvest more than 600 tonnes a day. Only a few weeks ago we were still harvesting up to 300 tons per day and now we have days when only 25 tons are delivered to the oil mill. At peak our oil mill is working non-stop day and night, including Sundays, to try to lose as little production as possible, while now in a maximum of two short days all the production is absorbed. Instead of 60-70 vehicles passing on the weighbridge every peak day, now 4-5 loads arrive and often only a few full loads, so there is no need to follow the operations until the early hours into the night. The current difficulties are of a different order because, although in theory we only need a quarter or less of our vehicles to carry out the operations, on the one hand there always seem to be excuses to take a vehicle out (to go and drop off labour, deliver materials or tools, etc.) no matter, moreover, whether it’s a single wheelbarrow or a full load of fertiliser: the vehicles seem to be under constant strain. On the other hand, the return of the rainy season means that vehicles that are stuck in the mud or otherwise immobilised have to be constantly towed. This less intense use of vehicles is also an opportunity for a resurgence in fuel theft, facilitated by the presence of non-essential vehicles in different corners of the plantation. We obviously have a surplus of drivers given the needs during the peak and they will find a multitude of pretexts to do something with their vehicles rather than helping out in the fields which they now find unworthy of their status…
The situation is the same at the oil mill where we suddenly find ourselves with twice too much labour, part of it is used for “maintenance” work such as cleaning green areas, planting flowers or trees or helping to repair roads, this work is carried out with little enthusiasm and we therefore unfortunately have no choice but to terminate (or not renew) the employment contracts of some of our employees in the hope that they will agree to come back at the next peak.
There is, however, a certain calm in the plantation with much reduced traffic, less noise from the oil mill and working days that end at normal hours, even if the maintenance work on the plantation (which is generally neglected during the peak period) does not diminish. This is also the period when many people take their (well-deserved) leave, including expatriates, which meant that for a month we were only two (three with Marie-Claude) expatriates on the plantation and in December-January we will even be the only ones with Marie-Claude and me.
We thought we would take advantage of this period of calm, Marie-Claude and I, to go and spend a few days in Kinshasa for a change of scenery and take our minds off things, but we decided to give up this escapade because, on the one hand, we have to be here at the plantation for the visit of a consultant who is coming to help us with our RSPO certification process and then we will have to hold down the fort while the other expatriates take their holidays, on the other hand, because even if the Covid does not seem to be wreaking havoc in Kinshasa we are a little worried that we are exposed to a manifest lack of rigour in the precautionary measures taken and it would be silly to find ourselves stuck in a quarantine centre in Kinshasa in case we test positive before we return to Mapangu.
It is true that we are expecting a visit from a consultant this month but, in fact, visits have been very limited this year compared to previous years (due to coronavirus) so things have been particularly quiet for our guest houses and the studios/friends’ room at the Cathedral. I assume that when things normalise a little bit there will suddenly be a wave of visitors/consultants trying to make up for lost time.
On the plantation and in Mapangu things are also rather calm, the workers seem relatively satisfied with their lot and we try to improve things as much as possible with social actions such as providing basic food items, mattresses, solar lamps, bicycles, etc. at subsidised prices. All these items disappear in the blink of an eye despite the fact that they sometimes represent a whole month’s wages … It is true that locally available alternatives are significantly more expensive and that the company allows agents to buy these items on credit (without interest) making them accessible to almost everyone.
In Kinshasa things are a little less calm because it seems that the modus vivendi concluded between the President and his predecessor’s clan is no longer as cordial as it was at the beginning, and the political skirmishes that follow unfortunately do not make life any easier either from a social point of view or for political and financial decisions at national and international level. Obtaining a passport for Congolese citizens has become almost impossible, all applications for tax exemptions are on stand-by, and obtaining visas for foreigners is also part of the combatants’ journey (with the necessary motivation to do so, of course). For this Marie-Claude and I bless the fact that we managed to obtain a permanent visa a few years ago and thus escape all this hassle. These troubles at the top of power do not prevent the local authorities from continuing their practices, such as the recent request for payment of technical fees for the maintenance of the waterways with obviously penalties for arrears, whereas there is no law or regulatory text that validates such a tax, but who doesn’t try has no chance of getting something. Local councillors are also trying to dethrone the current governor of the Kasai province on the pretext that he used public money for his own interest. Surprisingly, given that corruption and embezzlement are a national sport here in the DRC at all levels, all the officials who visit us expect to receive a little something (sometimes not so little) under the table? It seems that they learned this from the Belgians, but they are certainly masters in the development of this art which obviously knows no limits here.
We hope this news finds you well and we look forward to hearing from you,
Marie-Claude and Marc

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Mystère – Mystery

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Comme tous, je présume, nous sommes inquiets de voir que les autorités décident les unes après les autres de réimposer des formes de confinement de plus en plus sévères alors que beaucoup ne se sont même pas remis des conséquences de la première vague de ce redoutable virus qui a paralysé le monde. Ce qui est inquiétant est de voir que personne ne sait réellement comment venir à bout de la pandémie, à moins d’être sur une île comme la Nouvelle Zélande, l’Ile Maurice ou Taïwan où il est possible de contrôler strictement les entrées et sorties du territoire. C’est un petit peu notre cas à Mapangu, même si les allées et venues ne sont pas réellement contrôlées, car peu de monde s’aventure sur les routes délabrées pour venir jusqu’ici et ceux qui voyagent par barge ont largement le temps de “virer leur cuti” compte tenu d’un périple qui dure au minimum trois semaines. Avec un maximum de quinze passagers arrivant chaque mois par avion et l’obligation d’avoir un test covid négatif à l’embarquement, les risques venant de ces passagers est également relativement bénin.
Il y a toutefois des aspects qui sont difficiles à comprendre, voire, qui relèvent du mystère: comment expliquer que, dans une ville comme Kinshasa où 14,5 millions de personnes vivent les unes sur les autres souvent avec 30 personnes logeant dans une maison de 50m², les consignes de prudence ne sont pas respectées (le port du masque est tout sauf appliqué, les gens s’embrassent et se saluent normalement et les possibilités de se laver les mains ou de désinfecter les objets sont quasi nulles dans la cité) et où les mouvements de masse sont énormes, le taux de progression des infections est minime et les décès (un peu plus de 300 à ce jour) dérisoires par rapport aux autres causes (malaria, accidents de la route, criminalité). Une grande partie des victimes sont du reste des personnes qui ont été en vacance ou mission en Europe où plus généralement en dehors de l’Afrique.
Plusieurs théories sont avancées, la première étant que le climat chaud est défavorable au développement du virus, mais que dire alors des pays comme le Brésil, la Floride et même l’Australie qui ne sont pas exactement des contrées froides. La deuxième est une soi-disant résistance des africains au virus, mais cela ne semble pas être le cas pour les africains vivant en Europe qui, selon les dires de leur famille restée ici en RDC, ont également attrapé le coronavirus et certains n’y ont pas survécu. La troisième hypothèse est de remettre en question les chiffres avancés par les autorités congolaises, mais les hôpitaux ne semblent pas plus sollicités qu’auparavant et nos travailleurs qui ont de la famille à Kinshasa ne font pas état d’un problème sanitaire apparent dans la mégapole.
Une collègue qui est revenue d’Europe il y a moins d’une semaine nous à fait part de son inquiétude concernant l’envolée du virus en Europe, mais paradoxalement était consternée par le contraste entre les mesures prises dans les aéroport européens comparé aux mesures mises en place ici à Kinshasa. A Paris, tant à l’arrivée qu’au départ, hormis le port du masque obligatoire, il n’y a aucune forme de contrôle et il est difficile de trouver un endroit ou se laver/désinfecter les mains en-dehors des installations sanitaires habituelles. A l’arrivée à Kinshasa, il est d’abord interdit de débarquer de l’avion si l’on ne peut pas démontrer un résultat de test covid négatif, ensuite chaque passager doit passer dans un tunnel désinfectant et doit subir une prise de température. A tous les points d’entrée où de contrôle il y a des stations de désinfection des mains avec du gel et des essuies jetables et depuis cette semaine tout les passager doivent subir un test covid rapide dans l’aéroport avant de pouvoir poursuivre leur voyage. Toute personne testée positive est immédiatement prise en charge par l’INRB et mise en quarantaine dans un centre dédié à cet effet. Ces mesures contrastent très fort avec l’image d’un pays d’ordinaire considéré comme très désorganisé, mais il faut se souvenir que la RDC a dû faire face à des épidémies bien plus redoutables telle Ebola et qui ont été contrôlées de manière efficace avec relativement peu d’assistance extérieure.
Toutes ces mesures sont certes impressionnantes, mais cela n’explique par pourquoi le virus, qui est malgré tout présent dans le pays, ne se répand pas d’avantage en particulier dans une ville comme Kinshasa où la distanciation sociale est impossible. La réponse serait-elle à chercher dans la malaria, ou plutôt le fait que la très vaste proportion de la population est régulièrement sujette à des crises de malaria qui sont traitées avec des produits divers (quinine, artémisine, chloroquine, etc.) qui pourrait avoir un effet modérateur sur le virus ? Si cette théorie était vérifiée, notre traitement au thé d’Artemisia qui semble particulièrement efficace contre la malaria pourrait également nous protéger, au moins en partie, contre les méfaits du coronavirus. C’est une théorie avancée par le chef d’état malgache qui en a fait son arme de protection sanitaire nationale en distribuant des boissons et des gélules à base d’Artemisia. Mais les conséquences positives (le pays n’a plus beaucoup de cas de covid) pourraient également être dues au fait qu’il est plus facile de contrôler les allées et venues de personnes extérieures compte tenu du caractère insulaire du pays.
Quelles que soient les explications, Marie-Claude et moi continuons de prendre religieusement notre tisane d’Artemisia pendant une semaine tous les mois et, même si ce n’est que pour la malaria, nous sommes convaincus que ce traitement nous a permis d’éviter pas mal de problèmes sanitaires que tous nos autres collègues, y compris les expatriés, ont connu pendant le temps où nous avons été ici. Pour ceux que cela intéresse nous vous conseillons de regarder le fim “malaria business“, probablement un peu biaisé mais néanmoins très intéressant.
Il y a évidemment beaucoup d’autres mystères dans ce vaste pays comme la maladie qui affecte les palmiers de Brabanta (dont il était déjà fait rapport dans des documents de la PLZ datant de la première moitié du vingtième siècle) et qui ne se retrouve nulle part ailleurs, y compris dans les plantations voisines de notre plantation. Mais ce mystère là nous en parlerons dans une autre missive.
Nous espérons recevoir de vos nouvelles et éventuellement vos idées sur ce mystère du covid.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Appel sous la pluie – Muster while raining
Carottes du jardin (repiquées) – Carots from the garden (replanted)
Nouvelle école – New school

Like all of us, I presume, you are concerned that one after another the authorities are deciding to reimpose increasingly severe forms of containment when many have not even recovered from the consequences of the first wave of this dreadful virus. What is worrying is that no one really knows how to overcome the pandemic, unless they are on an island like New Zealand, Mauritius or Taiwan, where it is possible to strictly control entry and exit from the territory. This is somewhat our case, even if the comings and goings are not really controlled, because few people venture on the dilapidated roads to get here and those who travel by barge have plenty of time to witness the effects of the disease given a journey that lasts at least three weeks. With a maximum of fifteen passengers arriving by air each month and the requirement to have a negative covid test before being able to board, the risks from these passengers is also relatively benign.
There are, however, aspects that are difficult to understand, if not mysterious: how to explain that, in a city like Kinshasa where 14.5 million people live one on top of the other, often with 30 people living in a 50m² house, precautionary instructions are not respected (the wearing of masks is anything but enforced, the city is a place where people do not refrains from kissing and hugging each other and a place where there is almost no opportunity to wash hands or disinfect objects) and where mass movement are enormous. Despite all that, the rate of progression of infections is minimal and deaths (a little over 300 to-date) derisory compared to other causes (malaria, road accidents, crime). A large proportion of the victims are people who have been on a trip or mission in Europe or, more generally, outside Africa.
Several theories have been put forward, the first being that the hot climate is unfavourable to the development of the virus, but what can be said about countries such as Brazil, Florida and even Australia, which are not exactly cold countries. The second is that Africans are supposedly resistant to the virus, but this does not seem to be the case for Africans living in Europe who, according to their families who stayed here in the DRC, have also caught the coronavirus and some have not survived. The third hypothesis is to question the figures put forward by the Congolese authorities, but the hospitals do not seem to be in greater demand than before and our workers with families in Kinshasa do not report any apparent exceptional health problem in the megalopolis.
A colleague who returned from Europe less than a week ago told us of her concern about the surge of the virus in Europe, but paradoxically was dismayed by the contrast between the measures taken at European airports compared to those put in place here in Kinshasa. In Paris, both on arrival and departure, apart from the compulsory wearing of masks, there is no form of control and it is difficult to find a place to wash/disinfect hands outside the usual toilet facilities. On arrival in Kinshasa however, it is first forbidden to disembark from the plane if a negative covid test result cannot be demonstrated, then each passenger must pass through a disinfectant tunnel and have their temperature taken. At all checkpoints there are hand disinfection stations with gel and disposable wipes and since this week all passengers must undergo a rapid covid test in the airport before they can continue their journey. Any person who tests positive is immediately taken care of by the INRB and quarantined in a dedicated centre. These measures are in stark contrast to the image of a country usually considered very disorganised, but it should be remembered that the DRC has had to deal with much more dreadful epidemics such as Ebola, which have been effectively controlled with relatively little outside assistance.
All these measures are certainly impressive, but this does not explain why the virus, which is nevertheless present in the country, does not spread further, especially in a city like Kinshasa where social distancing is impossible. Is the answer to be found in malaria, or rather the fact that the very large proportion of the population is regularly subject to malaria attacks which are treated with various products (quinine, artemisinin, chloroquine, etc.) which could have a moderating effect on the virus? If this idea were to be verified, our treatment with Artemisia tea, which seems to be particularly effective against malaria, could also protect us, at least in part, against the harmful effects of the coronavirus. It is a theory put forward by the Malagasy head of state who has made it his national health protection weapon by distributing Artemisia-based drinks and capsules. But the positive consequences (the country no longer has many cases of covid) could also be due to the fact that it is easier to control the comings and goings of outsiders given the insular nature of the country.
Whatever the explanations, Marie-Claude and I continue to take our Artemisia tea religiously for a week every month and, even if only against malaria, we are convinced that this treatment has enabled us to avoid many of the health problems that all our other colleagues, including expatriates, have experienced during our time here. By the way, for those interested, please watch the film “Malaria Business“, which is probably biaised but yet interesting to have a better understanding of what is at stake with this devastatting ailment.
There are of course many other mysteries in this vast country, such as the disease affecting the Brabanta palms (already reported in PLZ documents dating back to the first half of the twentieth century), which is found nowhere else, including in the neighbouring plantations. But we will discuss this mystery in another letter.
We look forward to hearing from you and possibly receiving your ideas about this covid mystery.
Until soon,
Marie-Claude and Marc

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Répétition – Repetition

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Une des leçons que nous avons apprises depuis les quelques années que nous sommes ici à Mapangu est que les choses ne sont jamais acquises et que même quand nos interlocuteurs nous disent avoir compris ce qui vient d’être discuté, il y a de fortes chances que ce ne soit pas le cas, voire, juste le contraire.
Prenons l’exemple de nos coupeurs qui, tous les jours, récoltent les régimes de palme mûrs pour les envoyer à l’huilerie où ils seront traités. Le travail est toujours le même à savoir de faire le tour de chaque palmier pour vérifier s’il y a des régimes mûrs, la maturité se vérifie si un fruit se détache et que la loge de celui-ci est jaune, couper les palmes soutenant le régime dans le sens de la spirale des palmes (les palmiers développent leurs palmes en spirale, gauche ou droite, à raison de 8 palmes par tour de palmier), couper le régime mûr, vérifier s’il n’y a pas de fruits détachés dans les poches des palmes, couper en andainer les palmes coupées, couper le pédoncule du régime et nettoyer le rond autour du palmier pour facilement pouvoir ramasser les fruits. Certes toute une série d’étapes mais qui sont finalement plutôt simples et logiques. Pour aider les coupeurs à mémoriser la procédure, tous les matins avant de commencer le travail, l’équipe est rassemblée par leur chef d’équipe (appelé capita) pour faire une démonstration de chaque opération. Le but premier est de rafraîchir la mémoire des travailleurs sur la manière de travailler, mais cela permet aussi de vérifier si le capita, lui-même, a bien compris comment faire le travail. En plus, pendant la durée du travail le capita et son superviseur font des rondes dans les chantiers de récolte pour s’assurer que le travail est fait correctement. Et pourtant… A chaque visite en plantation le constat est fait qu’un bon nombre de coupeurs ne font pas le travail correctement, le plus souvent parce qu’ils n’ont pas compris ou disent avoir oublié. Il arrive même que les capitas eux-mêmes ne se souviennent plus exactement des recommandations, même si c’est le même travail qu’ils font tous les jours depuis des années. Il est certain que la langue peut parfois être à l’origine de mauvaises compréhensions et c’est pour cela que nous avons opté de faire des démonstrations pratiques tous les matins, mais même cela ne semble pas être aussi efficace que l’on aurait pu espérer.
L’exemple ici a été donné pour les coupeurs, mais il en va de même pour quasi toutes les opérations, y compris les maçons, les domestiques ou les chauffeurs et l’excuse est quasi invariablement: “Merci patron, j’avais oublié…”.
Sans vouloir tirer des conclusions générales, il pourrait y avoir plusieurs explications au fait que tant de personnes ont des problèmes de compréhension ou de mémoire. L’une est le fait d’une alimentation déséquilibrée dès le premier âge qui doit nécessairement avoir un impact sur le développement physique et intellectuel des personnes. L’alimentation de base ici est la farine de manioc et la farine de maïs, parfois agrémentée de légumes (feuilles de manioc) et d’une sauce à base d’huile de palme. Mis à part le fait que la farine de manioc ne contient certainement pas tous les éléments nécessaires pour une alimentation équilibrée, le rouissage des racines de manioc n’est pas toujours parfait et des traces de cyanure restent probablement présentes dans les bouillies données aux enfants dès leur jeune age. Les préparations à base de manioc sont nourrissantes dans le sens ou elles donnent l’impression d’être rassasié assez rapidement et ainsi masquer la faim, mais elles sont pauvres en protéines et autres éléments essentiels pour la croissance.
L’alimentation est un problème majeur ici car même s’il y a un peu de pêche dans la rivière Kasaï, la majorité de la population locale se contente de très peu de protéines animales (il n’y a plus rien à chasser) qui viennent soit sous forme de poisson boucané, d’oiseaux piégés ou d’insectes divers. Peu de personnes sont impliquées dans la production agricole ou l’élevage, le premier parce que les villages sont très territoriaux et ne permettent pas aux personnes intéressées de faire des champs et le deuxième parce que les taxes prélevées sur les éleveurs sont telles que les gens préfèrent laisser vagabonder quelques animaux en espérant qu’ils ne seront pas volés avant d’avoir pu les vendre ou les manger.
Une autre explication pour cet aspect de répétition continue est probablement aussi le système d’éducation. Comme vous le savez de par nos lettres de nouvelles précédentes, les écoles ici sont tout sauf excellentes, les bâtiments et infrastructures sont peu ou mal entretenus et les enseignants sont généralement peu formés avec des lacunes énormes (un professeur d’anglais qui ne sait pas parler l’anglais, un prof de math qui ne sait pas faire une règle de trois, ou un professeur de français qui ne maîtrise pas l’orthographe) qu’ils compensent en lisant ou copiant mot pour mot ce qui est inscrit dans leur manuel à défaut de pouvoir l’expliquer. Les élèves doivent, à longueur de journée, recopier ce que le professeur a écrit au tableau (quand il y en a un) ou répéter tous ensemble ce qui leur est dit (y compris les fautes de lectures de l’enseignant…). Les enseignants ont un diplôme officiel qui démontre avoir terminé des études, mais de plus en plus de ces diplômes sont délivrés non pas sur base de réelles compétences mais suite à un paiement qui représente parfois des sommes astronomiques par rapport aux salaires moyens.
Il y a peu, malgré que les écoles aient été fermées pendant plus de six mois, l’état a décidé d’organiser malgré tout les dissertations et examens d’état (payants évidemment) dans tout le pays. Nos travailleurs se sont endettés de manière effrayante pour s’assurer que leurs enfants puissent faire et surtout réussir leurs examens d’état et le résultat est à la hauteur des espoirs car quasi aucun élève de Mapangu n’a échoué cette année. Il faut dire que la présence de Brabanta assure une économie locale assez stable et qu’une grande partie des “inspecteurs” de l’état ont opté pour venir à Mapangu pour cette période de fin d’année scolaire.
Cette situation est désolante car il est clair que les diplômes n’ont absolument aucune valeur et on est en droit de se demander pourquoi les gens acceptent de se saigner à blanc pour quelque chose qui manifestement ne donnera aucune garantie d’avenir. J’en ai parlé avec certains de nos travailleurs, dont certains sont même allé jusqu’à payer des personnes pour faire les examens en lieu et place de leurs enfants (dans un cas parce que la fille de 16 ans, enceinte, est partie vivre avec son “mari” dans une autre province), qui me disent que, c’est vrai que le diplôme n’a pas de valeur, mais ayant payé tellement pour l’étude de leurs enfants ils ne veulent pas que cela ne soit pas consacré par un document…
Lorsque nous recrutons du personnel, les candidats viennent invariablement avec une batterie de documents officiels dont nous ignorons l’exacte valeur, et nous sommes obligés de faire passer des tests pour évaluer les compétences réelles. Nous constatons que quand il ne s’agit pas de répéter une information acquise précédemment les candidats sont perdus. Quand on demande combien de litres il y a dans un mètre cube ou comment écrire “huile de vidange”, la majorité nous répond avoir besoin d’une calculatrice ou un dictionnaire… Et puis il y a ceux que l’appelle les miraculés, ainsi nous avions un jeune laborantin, issu du collège local, que nous pouvions sans crainte laisser en charge de toutes les présentations et qui était capable mieux que nous d’expliquer toutes opérations et manipulations aux visiteurs même internationaux. Un autre exemple est un jeune agronome recruté localement dont les compétences sont surprenantes et qui est même plus compétent (de mon point de vue) que certains agronomes expatriés que nous avons eu ici à Mapangu. Ce sont des exemples trop rares mais qui montrent que le potentiel est là si les conditions sont réunies pour lui permettre de s’exprimer. Mais pour cela il faudra un changement drastique dans des aspects élémentaires tels que l’alimentation, l’éducation et l’encadrement, choses qui ne semblent malheureusement pas faire partie des priorités du gouvernement et hors de portée d’une société comme la nôtre.
A bientôt vous lire,
Marie-Claude et Marc

Lever du jour – Sunrise
Oups, on avait oublié la présence de la toiture… – Oops, we forgot there was a roof…
Le moteur ne tournait pas rond… – The engine did not run smoothly…
Bassin de 3ha en chantier – Pond of 3ha in construction

One of the lessons we have learned in the few years we have been here in Mapangu is that things should never be taken for granted and that even when people tell us that they understand what has just been discussed, chances are that this is not the case, or even just the opposite.
Take the example of our cutters who every day harvest the ripe palm bunches to send them to the oil mill for processing. The work is always the same, i.e. to go around each palm tree to check if there are ripe bunches, maturity is checked if a fruit falls out and the hole is yellow, cut the palms supporting the bunch in the direction of the spiral of the palms (the palms develop their palms in a spiral, right or left, with eith palms to a full circle). Cut the ripe bunch, check for loose fruit in the pockets of the palms, cut the stem of the bunch and clean the circle around the palm so that the fruit can be picked up easily. These are a whole series of steps, but in the end they are rather simple and logical. To help the cutters memorise the procedure, every morning before starting work, the team is assembled by their team leader (called a capita) to demonstrate each operation. The main aim is to refresh the workers’ memory of how to work, but it also helps to check whether the capita him(her)self has understood how to do the job. In addition, during the work shift, the capita and his supervisor make rounds in the harvesting areas to make sure that the work is done correctly. And yet… Every time we visit a plantation, we find that a good number of cutters do not do the work correctly, most often because they have not understood or say they have forgotten. It even happens that the capitas themselves don’t exactly remember the recommendations, even though it is the same work they have been doing every day for years. Certainly language can sometimes be the cause of misunderstandings and that is why we have opted to give practical demonstrations every morning, but even this does not seem to be as effective as one might have hoped.
The example here was given for the cutters, but the same is true for almost all operations, including the masons, the servants or the drivers, and the excuse is almost invariably: “Thanks boss, I forgot…”.
Without wishing to draw general conclusions, there could be several explanations for the fact that so many people have problems of understanding or memory. One is the fact that unbalanced nutrition from an early age must necessarily have an impact on people’s physical and intellectual development. The staple food here is cassava flour and maize flour, sometimes with vegetables (cassava leaves) and a palm oil-based sauce. Apart from the fact that cassava flour certainly does not contain all the elements necessary for a balanced diet, the retting of the cassava roots is not always perfect and traces of cyanide probably remain in the porridge given to children from an early age. Cassava-based formulas are nutritious in the sense that they give the impression of being satiated fairly quickly and thus mask hunger, but they are low in protein and other elements essential for growth.
Food is a major problem here because even though there is some fishing in the Kasai River, the majority of the local population is content with very little animal protein (there is nothing left to hunt) which comes either in the form of smoked fish, trapped birds or various insects. Few people are involved in agricultural or livestock production, the first because the villages are very territorial and do not allow interested people to make fields, and the second because the taxes levied on livestock farmers are such that people prefer to let some animals roam around in the hope that they will not be stolen before they can be sold or eaten.
Another explanation for this aspect of continuous repetition is probably also the education system. As you know from our previous newsletters, the schools here are anything but excellent, the buildings and infrastructure are poorly or badly maintained, and the teachers are generally poorly trained with huge gaps (an English teacher who cannot speak English, a maths teacher who cannot make a rule of three, or a French teacher who cannot master spelling) which they make up for by reading or copying word for word what is written in their textbooks if they cannot explain it. Throughout the day, students must copy what the teacher has written on the blackboard (when there is one) or repeat all together what they are told (including the teacher’s reading mistakes). Teachers have an official diploma that shows that they have completed their studies, but more and more of these diplomas are awarded not on the basis of real skills but following a payment that sometimes represents astronomical sums in relation to average salaries.
Recently, despite the fact that schools have been closed for more than six months, the state has decided to organise state dissertations and examinations (for a fee, of course) throughout the country. Our workers have gone into debt in a frightening way to ensure that their children can sit and above all pass their state exams and the result has lived up to expectations because almost no Mapangu students have failed this year. It must be said that the presence of Brabanta ensures a fairly stable local economy and that a large number of the state “inspectors” have opted to come to Mapangu for the end of the school year.
This situation is distressing because it is clear that diplomas have absolutely no value, and one has the right to wonder why people accept to bleed themselves dry for something that will obviously give no guarantee for the future. I’ve talked about this with some of our workers, some of whom have even gone so far as to pay people to take the exams in place of their children (in one case because the 16-year-old girl, who is pregnant, has gone to live with her “husband” in another province), who tell me that, it’s true that the diploma has no value, but having paid so much for their children’s studies they want it to be enshrined in a document, even if it is worthless.
When we recruit staff, candidates invariably come with a battery of official documents whose exact value we don’t know, and we are obliged to administer tests to assess the actual skills. We find that when it is not a question of repeating previously acquired information, candidates are lost. When we ask how many litres there are in a cubic metre or how to write “used oil”, the majority answer that we need a calculator or a dictionary? And then there are those whom I call the miraculous ones, so we had a young laboratory assistant, from a local college, who we could fearlessly leave in charge of all the presentations and who was better able than us to explain all the lab operations and manipulations to the visitors, even international ones. Another example is a young locally recruited agronomist whose skills are surprising and who is even more competent (from my point of view) than some of the expatriate agronomists we had here in Mapangu. These are all too rare examples, but they show that the potential is there if the conditions are right to allow it to express itself. But this will require a drastic change in basic aspects such as food, education and supervision, which unfortunately does not seem to be part of the government’s priorities and out of reach for a company like ours.
We look forward hearing from you soon,
Marie-Claude and Marc

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32,5°C – 32.5°C

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Bien que nous vivions sous les tropiques, il est rare d’avoir une température supérieure à 30°C ici à Mapangu, où alors en plein soleil, mais pas besoin de venir jusqu’ici pour avoir une telle canicule car nous avons cru comprendre que certaines journées en Europe cet été furent bien plus chaudes que cela. Ce n’est pas de la canicule que nous allons vous parler.
Depuis que nous sommes confrontés au risque du coronavirus, nous avons mis en place un certain nombre de mesures préventives déjà décrites dans nos messages précédents, mais ce que j’ai omis de raconter précédemment est que nous avons également doté tous nos postes de garde de thermomètres pour contrôler la température de toutes les personnes qui entrent à l’usine, aux bureaux de la direction générale, au service du personnel ou à l’hôpital. Depuis quelques semaines je suis donc informé de ma température corporelle au moins une fois pas jour (sauf le dimanche) prise par un agent formé par notre médecin chef.
Il est vrai que le matin il fait un peu plus frais (23-24°C) que le reste de la journée, mais il ne fait jamais froid au point de devoir mettre une petite laine. Enfin, il est vrai que nos collègues congolais ne voient pas les choses de la même façon et il n’est pas rare de voir nos travailleurs avec des doudounes et bonnets de laine comme s’ils étaient au pôle nord.
Bref, le matin en arrivant au bureau la première chose que je dois faire est de me soumettre à un contrôle de température, heureusement nous avons dotés nos agents de thermomètre non-invasifs, c’est à dire des thermomètres médicaux à infrarouge qui ne nécessite même pas de sortir de la voiture. La consigne est de renvoyer toute personne ayant une température supérieure à 37,5°C pour un contrôle à l’hôpital, sinon on est bon pour le service. Hier matin, alors que cela ne peut pas être imputé à une source de froid puisque la climatisation de ma voiture n’a jamais fonctionné depuis que je suis à Mapangu, l’agent à déclaré que ma température était de 32,5°C et que j’étais bon pour le service. Il est vrai que les jours précédents les mesures sont généralement de l’ordre de 35°C, ce qui me semble très bas mais probablement du à une erreur de calibrage ou de manipulation, tandis que 32,5°C est proche de l’hypothermie sévère. Après plusieurs vérifications, l’agent a confirmé que la mesure était correcte et qu’il n’y avait pas de soucis à se faire. Avec une telle marge d’erreur je ne puis que me demander à quel point il faut être fiévreux pour que le seuil critique des 37,5°C soit atteint et par acquis de conscience j’ai demandé à l’agent de mesurer sa propre température qui s’est révélée être à un niveau plus normal de 36,4°C, ce à quoi il m’a répondu que ma température plus basse était l’effet de la peau blanche… Il faut quand même que je vous explique que l’agent en question n’est pas un infirmier mais un agent de sécurité, qui a certes été formé par l’hôpital pour le contrôle des températures, mais dont la formation est sinon au mieux du niveau secondaire. Rassurez-vous, je ne crois absolument pas avoir un problème d’hypothermie, mais je ne puis pas non plus expliquer pourquoi ce contrôle matinal donne systématiquement une température aussi basse.
Le but de ces nouvelles n’étant pas de vous donner mon bilan médical, passons à autre chose, mais en restant malgré tout dans le domaine de la température et en particulier des fièvres provoquées non pas par le Covid-19 mais par la malaria qui fait des ravages chez nous. Comme vous le savez, depuis que nous sommes ici Marie-Claude et moi nous prémunissons contre la malaria en prenant des tisanes d’Artemisia annua cultivées dans notre jardin et, je touche du bois, jusqu’à ce jour nous sommes plus ou moins les seuls (certainement parmi les expatriés) à ne pas avoir eu de paludisme. Nous avons essayé de promouvoir l’utilisation de l’Artemisia en distribuant des semences, des feuilles séchées, des notices explicatives, etc. mais les résultats de nos efforts de vulgarisation sont restés sans succès. Le problème est d’une part culturel, nos collègues congolais ne conçoivent pas de pouvoir être soignés sans recevoir au moins une piqûre qui, de préférence, aura des effets secondaires suffisamment forts pour prouver qu’ils n’ont pas été dupés par une injection de simple sérum physiologique. L’Artemisia étant totalement dépourvue d’effets secondaires, le simple fait d’être soigné ne suffit pas si on a pas eu les oreilles qui bourdonnent ou des étourdissements qui prouvent que le remède fait de l’effet. D’autre part, les gens ici ont peu ou pas de patience et semer une graine minuscule qu’il faut arroser pendant des mois avant de pouvoir récolter une plante dont les vertus sont difficiles à démontrer n’est pas quelque chose qu’ils sont prêts à faire alors que sur la même parcelle ils peuvent cultiver du maïs, du manioc ou des épices (oignons). J’ai également essayé de démarrer des projets scolaires en distribuant des semences et des notices explicatives pour la culture et l’utilisation de l’Artemisia, mais n’ayant pas le temps d’aller encadrer les élèves dans ce projet et vu le désintérêt du corps professoral à qui cela ne rapporte rien, ces initiatives n’ont jusqu’à présent pas abouti. Pourtant les quelques personnes à qui nous avons donné du thé d’Artemisia pour se soigner pour une malaria qui traînait ont confirmé que le traitement avait fonctionné, mais qu’ils avaient malgré tout continué à prendre des injections d’autres produits qui avaient probablement aussi aidé… J’ai pensé un moment donné avoir franchi une étape importante en ayant persuadé notre médecin de prendre l’Artemisia en considération comme moyen de prévention ou même de soin contre la malaria, mais finalement son verdict était que cela marche pour les femmes mais pas les hommes et que préventivement le mieux était de distribuer des moustiquaires… l'(in)efficacité de ces mesures est démontrée dans les statistiques de notre hôpital qui enregistre chaque mois près de 850 cas de paludisme nécessitant un traitement médical (sans compter les nombreuses personnes qui préfèrent aller chez des soigneurs traditionnels, qui sont souvent plus chers et n’utilisent pas non plus l’Artemisia) et plusieurs décès (surtout de jeunes enfants) enregistrés dans les familles de nos travailleurs chaque semaine.
Bref, nos mesures anti-covid sont peut-être nécessaires, même si pour le moment la maladie ne semble pas avoir atteint nos contrées isolées, mais il serait bien plus efficace de mettre des moyens en œuvre pour essayer d’éliminer la malaria qui est bien plus dévastatrice et dont il est à peine question dans les préoccupations des autorités locales et nationales. Si vous connaissez quelqu’un qui a la volonté de lancer et d’encadrer des projets scolaires pour la promotion de la culture et de l’utilisation préventive et curative de l’Artemisia contre la malaria, je suis certain que même si nous ne pouvons pas prendre en charge le projet, nous pourrons assister en fournissant logement et support logistique pour sa réalisation.
Merci à ceux qui nous écrivent et nous tiennent informés de la situation sanitaire dans votre coin du monde.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Chantier huilerie – Mill works
Construction de maison – House building
Village flottant… – Floating village…

Although we live in the tropics, it is rare to have a temperature above 30°C here in Mapangu, unless in the sun if one really wants to get hot, but you don’t have to come all the way here to have such a heat wave because we understand that some days in Europe this summer were much hotter than that. It’s not the heat wave we’re going to talk about in this newsletter.
Since we have been facing the risk of coronavirus, we have put in place a number of preventive measures already described in our previous messages, but what I omitted to tell you earlier is that we have also equipped all our guard posts with thermometers to monitor the temperature of everyone entering the factory, the general management offices, the human resources department or the hospital. For some weeks now I have therefore been informed of my body temperature at least once a day (except Sundays) taken by an agent trained by our head doctor.
It is true that the morning is a little cooler (23-24°C) than the rest of the day, but it is never so cold that I have to put on warm clothing. Having saisd that, it is true that our Congolese colleagues do not see things the same way and it is not unusual to see our workers with warm jackets and woolen hats as if they were at the North Pole.
In short, the first thing I have to do when I arrive at the office in the morning is to submit to a temperature check, fortunately we have equipped our agents with non-invasive thermometers, i.e. infrared medical thermometers that don’t even require getting out of the car. The instruction is to send anyone with a temperature above 37.5°C back to the hospital for a check-up, otherwise we are good for the service. Yesterday morning, although this cannot be attributed to a cold source as the air conditioning in my car has never worked since I have been in Mapangu, the officer said my temperature was 32.5°C and that all was normal. It is true that the days before my temperature measurements were usually around 35°C, which seems very low to me but probably due to a calibration or handling error, while 32.5°C is close to severe hypothermia. After several checks, the officer confirmed that the measurement was correct and that there was nothing to worry about. With such a large margin of error I can only wonder how feverish you have to be for the critical threshold of 37.5°C to be reached, and out of curiosity I asked the agent to measure his own temperature which turned out to be a more normal level of 36.4°C, to which he replied that my lower temperature was the effect of my white skin… I must explain to you that the agent in question is not a nurse but a security guard, who has been trained by the hospital for temperature control, but whose education is otherwise at best secondary level. Rest assured, I absolutely do not believe that I have a problem with hypothermia, but neither can I explain why this morning check-up systematically gives such a low temperature.
The purpose of this news is not to give you an account of my medical check-up, so let us move on to something else, but staying within the realm of temperature and in particular fevers caused not by Covid-19 but by malaria which is wreaking havoc in our country. As you know, since we have been here Marie-Claude and I have been protecting ourselves against malaria by taking Artemisia annua herbal teas grown in our garden and, touching wood, to this day we are more or less the only ones (certainly among the expatriates) who have not had malaria. We have tried to promote the use of Artemisia by distributing seeds, dried leaves, leaflets, etc. but the results of our extension efforts have been unsuccessful even with the other expatriates. The problem is partly cultural, our Congolese colleagues do not conceive of being treated properly without receiving at least one injection which, preferably, will have side effects strong enough to prove that they have not been duped by an injection of simple saline. Since Artemisia is completely devoid of side effects, the simple fact of being treated is not enough if one has not had the ears ringing or dizziness that proves that the remedy is working. On the other hand, people here have little or no patience, and sowing a tiny seed that has to be watered for months before they can harvest a plant whose virtues are difficult to demonstrate is not something they are willing to do when on the same plot they can grow maize, cassava or spices (onions). I have also tried to start school projects by distributing seeds and explanatory leaflets for the cultivation and use of Artemisia, but as I did not have the time to go and supervise the students in this project and given the lack of interest of the teaching staff, to whom it does not bring any profit, these initiatives have so far not been successful. However, the few people to whom we gave Artemisia tea to treat themselves for malaria that was lingering, confirmed that the treatment had worked, but that they had nevertheless continued to take injections of other products that had probably also helped… I thought at one point I had taken an important step in persuading our doctor to consider Artemisia as a means of prevention or even care against malaria, but in the end his verdict was that it works for women but not men and that preventively the best thing to do was to distribute mosquito nets… The (in)effectiveness of these measures is demonstrated in the statistics of our hospital which registers every month almost 850 cases of malaria requiring medical treatment (not counting the many people who prefer to go to traditional caretakers, who are often more expensive and do not use Artemisia either) and several deaths (especially young children) registered in the families of our workers every week.
In short, our anti-covid measures may be necessary, even if for the time being the disease does not seem to have reached our isolated regions, but it would be much more effective to implement means to try and eliminate malaria, which is much more devastating and barely mentioned in the concerns of local and national authorities. If you know someone who is willing to initiate and supervise school projects to promote the cultivation and the preventive and curative use of Artemisia against malaria, I am sure that even if we cannot take responsibility for the project, we will be able to assist by providing accommodation and logistical support for its realisation.
Thank you to those who write to us and keep us informed of the health situation in your part of the world.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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202 ou/or 2020

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Nous essayons de vous raconter un petit peu de nos aventures congolaises chaque semaine, mais parfois il est plus difficile de ne pas se répéter que d’autres et en passant rapidement en revue quelques uns des titres de nos nouvelles précédentes nous avons constaté qu’aujourd’hui c’est la nouvelle numéro 202. Comme il ne manque qu’un zéro pour correspondre avec l’année qui est en grande partie derrière le dos, c’est peut-être l’occasion de faire une petite rétrospective des tous les points saillants de cette année, qui est loin d’avoir été ordinaire pour nous tous.
Ici l’année à plutôt bien commencé, notre production a été meilleure que prévue dès le premier mois et nous avions une chouette équipe tant au niveau des expatriés que des cadres locaux. Je dis que nous avions car les choses ont assez rapidement changé, en grande partie à cause du coronavirus qui a, d’une part, empêché certains de nos expatriés de revenir sur le projet après leurs congés et, d’autre part, fait peur à d’autres qui étaient ici et voulaient à tout prix rentrer en Europe où ils pensaient être plus en sécurité. Le résultat des courses est que des sept expatriés qui étaient sur le projet en début d’année, nous ne sommes plus que quatre (plus Marie-Claude évidemment), deux ayant démissionné et un troisième ayant quitté pour des raisons de santé. Curieusement, même si cela demande plus de travail à ceux qui sont restés, les choses ont continué à tourner plutôt bien et il a été conclu que le remplacement des démissionnaires n’était donc peut-être pas indispensable. Ce changement n’est toutefois pas sans conséquences car outre la vie sociale, déjà assez limitée mais permettait de temps en temps de se retrouver tous pour un repas, un jeu de pétanque ou une excursion sur un banc de sable, qui est encore plus restreinte, nous avons à présent toute une série de maisons vides que nous devons garder en état pour le cas où l’équipe devait être renforcée dans l’avenir. Garder une maison en état ici veut dire qu’il faut un domestique qui veille à la propreté, l’entretien des appareils et installations (hydrophore, installations électriques, “climatiseurs”, etc.) et à l’entretien du jardin. D’un autre côté, nous avons soudain plus de véhicules à notre disposition, véhicules que nous essayons, à la fois de garder en bonne état de marche en les faisant “tourner” de temps en temps, tout en tentant de les préserver en les sortant uniquement en cas de nécessité absolue car ici “sortie” est souvent synonyme de casses et de pannes garanties…
Pour le moment nous ne sommes que deux employés expatriés sur la plantation, le directeur financier (qui a finalement pu revenir en RDC après avoir été bloqué six mois en Belgique à cause de la pandémie) et moi-même. Les deux autres, le directeur agronomique (ou doit-on dire la directrice agronomique) et le directeur technique, sont partis en congé jusqu’à la fin du mois, en espérant que la reprise du Covid-19 ne va pas les empêcher de revenir au pays comme prévu. Cela implique évidemment un surcroit de travail car, outre mon travail habituel, je dois également faire le suivi des activités agronomiques et superviser les opérations de l’huilerie, garage et construction, tandis que j’essaye de déléguer au maximum les activités liées aux approvisionnements et suivi des relations avec nos clients au directeur administratif et financier. A la fin de l’année ce sera encore plus intense (même si heureusement à cette période-là les activités de la plantation sont plutôt calmes) car il n’y aura que Marie-Claude et moi présents à Mapangu.
Cette année nous avions comme objectif d’obtenir notre certification de plantation durable, mais ici aussi le coronavirus a quelque peu perturbé les choses car les différents experts et auditeurs qui devaient venir à Mapangu n’ont évidemment pas pu suivre le programme prévu et vu que nous ne sommes pas la seule plantation qui doit être certifiée ce n’est pas évident à réorganiser. Dans l’attente nous avons continué à faire beaucoup de travaux d’amélioration qui vont de l’aménagement de zones pour le lavage des véhicules et station de carburant à la construction de nouvelles maisons et points de forages pour eau potable en passant par l’aménagement d’un bassin supplémentaire pour recueillir les effluents de l’huilerie (essentiellement de l’eau avec quelques traces d’huile de palme). Nous avons aussi équipé et surtout sensibilisé nos employés sur l’utilisation des EPI (équipements de protection individuelle), ce qui est peut-être l’aspect le plus difficile de toute la démarche. Nos employés reçoivent, selon les travaux qu’ils font, des bottes, gants, lunettes, casques, tabliers, etc., qu’ils réclament d’ailleurs dès qu’ils voient que d’autres ont été équipés, mais leur utilisation est une autre histoire car pour cela il y a toujours une excuse : il fait trop chaud, les lunettes ont de la buée, le casque tombe quand on se penche, les gants sont trop grands, trop petits, difficile à utiliser pour tenir un outil… Et puis, il y ceux qui ont besoin d’argent et revendent leur EPI à la cité. Ainsi on voit passer des chauffeurs de taxi motos avec des gants de nos herbicideurs, des casques de nos chargeurs, des bottes de nos coupeurs,…
Quand des auditeurs viennent faire des contrôles dans la plantation, nous en avons eu deux qui sont venus la semaine passée, ils repèrent évidemment le seul employé dont la botte est déchirée, ou les gants sont “oubliés” à la maison et cela figure en première ligne de leur rapport…
Un des gros chantiers en cours pour le moment est la construction d’un grand bassin d’une capacité d’environ 90.000 m3 près de l’huilerie qui doit nous servir de lagune supplémentaire. Le bassin est aménagé dans une zone semi-marécageuse où il est quasi impossible de travailler avec des engins, nous en avons d’ailleurs fait l’expérience car un bulldozer s’y est enlisé, nous avons heureusement enfin pu le récupérer. Pour la petite histoire nous ne sommes pas les premiers à avoir eu cette mésaventure, car dans une autre plantation ils ont eu le même problème il y a plusieurs années et le bulldozer y est toujours… Donc, tous les travaux doivent être faits à la main et le chantier ressemble un petit peu à ce à quoi devaient ressembler les chantiers pharaoniques, si ce n’est que dans notre cas se sont des centaines plutôt que des milliers d’ouvriers qui sont sur le chantier, cela reste impressionnant malgré tout. Les digues, qui font quand même 15m de largeur à la base, sont construites avec des sacs remplis de terre et de sable et entassés les uns sur les autres jusqu’à atteindre 3 ou 4 mètres de hauteur. Aux derniers calculs il nous faudra près de 300.000 sacs pour compléter la construction, chacun rempli à la main, cousu et ensuite transporté à dos d’homme jusqu’à son emplacement dans la digue. Par la suite, pour protéger ces sacs contre la dégradation des rayons de soleil, divers végétaux (paspalum, vetiver, bambou, etc.) sont plantés dans les interstices, et par la même occasion ceux-ci aident aussi à consolider la construction. Il va sans dire que c’est un chantier impressionnant et qui, malgré les retards de progression qui étaient quasi garantis dans notre environnement, évolue de manière assez positive.
Cette année la production de la plantation a été meilleure que durant toutes les années précédentes et, sans doute à cause des restrictions liées au Covid, nos dépenses ont été plus raisonnables qu’anticipé, ce qui fait que contrairement à beaucoup de sociétés qui ont souffert de la pandémie nos résultats sont plutôt positifs.
Malheureusement une moins bonne nouvelle est que nous n’avons pas réussi à sauver les deux jeunes hiboux qui sont morts tous les deux à quelques jours d’intervalle. Manifestement nous avons du manquer des connaissances nécessaires et l’expérience fructueuse de la chouette n’a pas pu être renouvelée.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous sommes toujours enchantés de recevoir des vôtres…
Marc & Marie-Claude

La lagune – The effluent pond
Griezel adore les torroirs – Griezel loves drawers

We try to tell you a little bit about our Congolese adventures every week, but sometimes it is harder not to repeat ourselves than others and by quickly going through some of the titles of our previous stories we found that today is the 202th posting since the start of our adventures. With only a zero missing to correspond with the year that is largely behind our back, it is perhaps an opportunity to do a little retrospective of some the highlights of this year, which has been far from ordinary for all of us.
Here the year started off rather well, our production was better than expected from the first month onwards nd we had a great team both at expatriate and local management level. I say we had because things changed quite quickly, largely due to the coronavirus which, on the one hand, prevented some of our expatriates from returning to the project after their holidays and, on the other hand, frightened others who were here and wanted to return to Europe at all costs, where they thought they would be safer. The result of all this is that of the seven expatriates who were on the project at the beginning of the year, we are now only four (plus Marie-Claude of course), two having resigned and a third having left for health reasons. Curiously, even if it requires more work for those who remained, things have continued to go rather well and it was concluded that the replacement of the ones that resigned was perhaps not necessary. However, this change is not without consequences, because in addition to the social life, which was already quite limited but allowed everyone to get together from time to time for a meal, a game of petanque or an excursion on a sandbank, is now even more restricted, we have a whole series of empty houses that we have to keepup in order in case the team needs to be reinforced in the future. Keeping a house in good condition here means that we need a housekeeper who looks after cleanliness, the maintenance of the appliances and installations (hydrophore, electrical installations, “air conditioners”, etc.) and the upkeep of the garden. On the other hand, we suddenly have more vehicles at our disposal, vehicles that we try to keep in good working order by “going for a short drive” from time to time, while trying to preserve them by using them only when absolutely necessary, because here “using” is often synonymous with guaranteed breakdowns and breakages…
At the moment we are only two expatriate employees on the plantation, the financial manager (who finally managed to return to the DRC after being stuck for six months in Belgium because of the pandemic) and myself. The other two, the agronomy manager and the technical manager, have gone on leave until the end of the month, hoping that the resurgence of Covid-19 will not prevent them from returning to the country as planned. This obviously implies an extra workload because, in addition to my usual work, I also have to follow up on agronomic activities and supervise the operations of the oil mill, garage and construction, while I try to delegate as much as possible the activities related to supplies and monitoring of relations with our customers to the administrative and financial director. At the end of the year it will be even more intense (although fortunately at that time the plantation activities are rather quiet) as only Marie-Claude and I will be present in Mapangu.
This year we were aiming to obtain our sustainable plantation certification, but here too the coronavirus has somewhat disrupted things because the various experts and auditors who were supposed to come to Mapangu were obviously not able to follow the planned programme and since we are not the only plantation that has to be certified it is not easy to reorganise things. In the meantime, we have continued to bring a lot of improvements, ranging from the creation of areas for washing vehicles and fuel stations, to the construction of new houses, boreholes for drinking water and the construction of an additional pond to collect the oil mill effluents (mainly water with some traces of palm oil). We have also equipped and, above all, made our employees aware of the use of PPE (personal protective equipment), which is perhaps the most difficult aspect of the whole process. Depending on the work they do, our employees receive boots, gloves, goggles, helmets, aprons, etc., which they ask for as soon as they see that others have been equipped, but their use is a different story because there is always an excuse: it is too hot, the goggles fog up, the helmet falls off when you bend down, the gloves are too big, too small, difficult to use for the work, etc. Then there are those who need money and sell their PPE on the market. As a result we see motorbike taxi drivers passing by with gloves from our weeding team, helmets from our loaders, boots from our cutters,…
When auditors come to do checks in the plantation, we had two of them on the plantation last week, they obviously spot the only employee whose boot is torn, or the gloves are “forgotten” at home and this is what ends up on the front paragraph of their report …
One of the big projects underway at the moment is the construction of a large pond with a capacity of about 90,000 m3 near the oil mill which is to serve as an additional effluent treatment area. The pond is set up in a semi marshy area where it is almost impossible to work with heavy machinery, we have experienced this because a bulldozer got stuck in it, fortunately we were finally able to recover it. For the record, we are not the first ones to have had this misadventure, because in another plantation they had the same problem several years ago and the bulldozer is still there… So, all the work has to be done by hand and the site looks a little bit like what the pharaonic building sites must have looked like, except that in our case there are hundreds rather than thousands of workers on the site, which is still impressive. The dikes, which are about 15m wide at the base, are built with bags filled with earth and sand and piled one on top of the other until they reach a height of 3 or 4 metres. According to the latest calculations, we will need around 300,000 bags to complete the construction, each filled by hand, sewn closed and then transported by hand (or rather by back) to its location in the dyke. Subsequently, to protect these bags from the degradation of the sun’s rays, various plants (paspalum, vetiver, bamboo, etc.) are planted in the interstices, and at the same time they also help to consolidate the construction. It goes without saying that this is an impressive construction site which, despite the delays in progress that were almost guaranteed in our environment, is evolving in a fairly positive manner.
This year the plantation’s production was better than in all previous years and, undoubtedly due to the restrictions linked to Covid, our expenses were more reasonable than anticipated, which means that, unlike many companies that have suffered from the pandemic, our results are rather positive.
Sadly, on a less positive note, we were not able to save the two young owls in our care as both died at a few day’s interval. Clearly our knowledge of these animals was not sufficient, despite the positive outcome of the barn owl that Marie-Claude rescued from Kinshasa.
We hope this news finds you well and we are always delighted to receive some of yours…
Marc & Marie-Claude

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Vistas

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Un de nos souvenirs lors de notre première visite, de ce qui était alors le Zaïre, est un petit voyage que nous avons fait dans le Shaba (maintenant Katanga) entre Kaniama, où nous étions basé, et Kamina où il était (parfois) possible de trouver des produits spéciaux comme du fromage (Vache-qui-rit), du riz, de l’huile, de la levure, du lait en poudre, etc. qui n’était pas ou rarement disponible à Kaniama, durant lequel nous avons fait étape chez l’épouse d’un des expatriés qui s’occupait d’un élevage extensif de bovins. A Kaniama nous avions une petite maison tout à fait correcte avec une petite parcelle juste assez grande pour que les enfants puissent y jouer, mais pas beaucoup plus que cela. La résidence du responsable de l’élevage était par contre une ancienne maison coloniales construite au sommet d’une colline avec une visibilité à perte de vue tout autour de la maison. A cette époque les téléphones mobiles n’existaient pas et il n’y avait pas de lignes de téléphone terrestre, donc hormis ce qui était appelé la “phonie”, un poste émetteur / récepteur qui permettait d’échanger des messages (pas très privés) sur quelques centaines de kilomètres, il n’était pas possible de prévenir les personnes chez qui l’on débarquait pour faire escale en route. Tout le monde savait que des visiteurs pouvaient débarquer sans prévenir et nous étions donc toujours prêts avec une maison de passage et quelques vivres essentiels pour le cas où. Que ce soit chez des privés, dans des missions ou des maisons de passage officielles, nous avons chaque fois été accueillis royalement lors de nos étapes, même quand nous débarquions à deux adultes, deux bambins et deux gros chiens en plus dans les bagages.
Lors de cette étape dans la station d’élevage, nous avons été reçus sans discuter, comme de coutume, mais sans savoir que seule l’épouse de l’expatrié était à la maison et la première chose qu’elle nous a dit est littéralement : “Ne me parlez pas de la vue!” qui était, il est vrai spectaculaire. Mais à force d’être seule dans son coin isolé et manifestement en manque de civilisation depuis un moment, je crois que le fait de s’entendre dire par chaque visiteur qu’elle était enviée pour sa vue à fini par arriver à saturation. Il est vrai que la maison était TRES isolée.
Quand je suis venu visiter Mapangu, avant que nous ne nous décidions à nous relancer dans une aventure congolaise, j’ai brièvement visité la Cathédrale qui à ce moment-là n’était pas la résidence du DG mais une maison de passage et j’ai été fort impressionné par la vue. Rentré en Belgique, j’en ai évidemment parlé avec Marie-Claude et nous avons tous les deux immédiatement pensé à notre visite trente ans plus tôt et décidé, malgré tout, de venir nous installer à la Cathédrale. Eh bien, même si, ici aussi, nous sommes très isolés et que cela va bientôt faire cinq ans que nous sommes ici, ni Marie-Claude ni moi sommes lassé de la vue magnifique dont nous profitons presque tous les jours. Chaque fois que nous devons faire un travail dans la cuisine nous avons un panorama spectaculaire dur la vallée du Kasaï et maintenant nous pouvons même profiter de la vue des terrasses pendant que nous nageons dans notre bassin olympique. Je crois que le jour où nous quitterons Mapangu pour d’autres cieux, c’est certainement un des aspects de notre vie d’ici qui nous manquera.
La maison où résidait mon prédécesseur, maintenant appelée “Villa Kasaï” n’est pas en reste pour autant, située en bordure de la rivière Kasaï elle permet de voir toute l’activité qui se déroule sur l’eau, chose que nous ne pouvons que deviner depuis notre nid d’aigle. Mais, même si la vue du Kasaï est très belle, la villa se trouve coincée entre la plantation et la route principale où, jour et nuit (en période de pointe) passent de gros camions plus toute une série d’autres véhicules, ce qui est évidemment un aspect moins plaisant et difficile à concilier avec le fait que nous sommes totalement isolés, alors pourquoi subir les inconvénient du trafic à côté de la maison, ce qui n’est absolument pas le cas à la Cathédrale. Il est vrai que, par contre, la Cathédrale est loin des bureaux et que compte tenu l’état des routes il faut environ une demi heure (en voiture ou à vélo) pour faire le trajet, à raison de deux aller-retours par jour cela fait, mine de rien, quand même deux heures de navette par jour, mais c’est aussi une occasion de traverser une bonne partie de la plantation et ainsi de suivre un petit peu ce qui s’y passe. Et puis notre vue… nous ne nous en lassons pas.
Excepté dans les parties de la plantation plus âgée où la taille des palmiers ne permet pas de voir très loin, il y a beaucoup d’endroits où les panoramas sont impressionnants, évidemment presque tous avec des palmiers (plantés ou sauvages), mais néanmoins très beaux, surtout tôt le matin quand les collines sont enveloppées de brumes et que le soleil commence son ascension dans le ciel. A la maison nous gardons une paire de jumelles (souvenir de notre résidence sur la péniche) qui nous permet de regarder de plus près ce qui se passe aux alentours de la Cathédrale ou d’observer les oiseaux (parfois assez extraordinaires) qui viennent aux abords de la maison. Les alentours de la Cathédrale ont d’ailleurs fort changés depuis que nous nous y sommes installés car, outre bon nombre d’arbres fruitiers (dont nous ne verrons probablement pas ou peu la production), Marie-Claude a planté et fait planter une multitude de fleurs et d’arbustes qui permettent de toujours avoir des bouquets dans la maison. Il est fort probable que toute cette végétation attire assez bien de créatures, dont beaucoup d’oiseaux.
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

One of our memories from our first visit, from what was then Zaire, is a short trip we made in Shaba (now Katanga) between Kaniama, where we were based, and Kamina where it was (sometimes) possible to find special products like processed cheese (Vache-qui-rit), rice, oil, yeast, powdered milk, etc. which was not or rarely available in Kaniama. During this trip we made a stop at the home of one of the expatriates who ran an extensive cattle farm. In Kaniama we had a quite decent little house with a small plot of land just big enough for the children to play on, but not much more than that. The residence of the person in charge of the cattle ranch, on the other hand, was an old colonial house built on top of a hill with a view as far as the eye could see all around the house. At that time mobile phones did not exist and there were no land lines, so apart from what was called the “phonie”, a transmitter/receiver that allowed messages (not very private) to be exchanged over a few hundred kilometres, it was not possible to warn people at whose homes one would visit for a stopover on the way. Everybody knew that visitors could arrive without warning, so we were always ready with a guest house or a spare bedroom and some essential food supplies in case. Whether at private homes, missions or official guest houses, we were always given a royal welcome during our stopovers, even when arriving with two adults, two toddlers and two large dogs in our luggage.
During this stage in the cattle ranch, we were received without discussion, as usual, but without knowing that only the expatriate’s wife was at home and the first thing she said to us was literally: “Don’t tell me about the view” which was, it is true, spectacular. But being alone in her isolated corner and obviously in need of civilization, I think that hearing every visitor tell her that she was envied for her view finally reached saturation point. It is true that the house was VERY isolated.
When I came to visit Mapangu, before we decided to embark on a new Congolese adventure, I briefly visited the Cathedral, which at the time was not the residence of the GM but a guest house and I was very impressed by the view. Back in Belgium, I obviously talked about it with Marie-Claude and we both immediately thought about our visit thirty years earlier and decided, despite everything, to come and live in the Cathedral. Well, even though we are also very isolated here and we have been here for five years now, neither Marie-Claude nor I are tired of the magnificent view we enjoy almost every day. Every time we have to do a job in the kitchen we have a spectacular view over the Kasai valley and now we can even enjoy the view from the terraces while we swim in our Olympic pool. I believe that the day we leave Mapangu for new horisons, this is certainly one of the aspects of our life here that we will miss.
The house where my predecessor lived, now called “Villa Kasai” is not to be belittled either, located on the banks of the Kasai River it allows one to see all the activity that takes place on the water, while we can only guess what is happening on the river from our eagle’s nest. But even though the view of the river is very beautiful at the Villa Kasaï, the house is stuck between the plantation and the main road where, day and night (during peak periods) large trucks plus a whole series of other vehicles pass by. This is obviously a less pleasant aspect and difficult to reconcile with the fact that we are totally isolated, so why suffer the inconvenience of traffic next to the house, which is absolutely not the case at the Cathedral. It is true that the Cathedral is long way from the offices, and given the state of the roads it takes about half an hour (by car or bicycle) to get there, at the rate of two return trips a day, which nevertheless adds to two hours of commute every day. However it is also an opportunity to drive through a sizeable part of the plantation and thus to follow a little bit what is going on there. And then our view… we never get tired of it.
Except in the parts of the older plantation where the size of the palm trees does not allow one to see very far, there are many places where the panoramas are impressive, obviously almost all with palm trees (planted or wild), but nevertheless very beautiful, especially in the early morning when the hills are shrouded in mist and the sun begins its ascent in the sky. At home we keep a pair of binoculars (a souvenir of our residence on the barge) which allows us to take a closer look at what is happening around the Cathedral or to observe the birds (sometimes quite extraordinary) that come to the surroundings of the house. The grounds of the Cathedral have changed a lot since we moved here because, in addition to a good number of fruit trees (produce of which we will probably not see much of if anything), Marie-Claude has planted a multitude of flowers and shrubs which allow us to always have bouquets in the house. It is very likely that all this vegetation attracts quite a few creatures, including many birds, which were not around before.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Aerophyt

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Fréquemment on nous demande “c’est quoi encore le nom de votre site?” et évidemment bon nombre d’entre-vous se demandent pour quoi avoir opté pour un tel nom, aerophyt, alors qu’il aurait été plus facile de retenir quelque chose comme “aventures au Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” ou même simplement “Blog de Marie-Claude et Marc”. Après tout ce temps nous nous sommes dit qu’il serait peut-être utile d’expliquer d’où vient ce nom de site difficile à retenir et qui n’a rien à voir avec les contexte du Congo, du Kasaï, de Mapangu ou du palmier à huile.
En fait il faut retourner quelques années en arrière, six pour être exact, période durant laquelle nous n’avions aucune intention ou projet de repartir habiter en Afrique et où, dans le cadre des activités de construction écologiques et durables dans lesquelles je m’étais lancé, l’idée m’était venue d’essayer de créer des “armoires à plantes”. Le concept était (et est toujours lorsque j’en aurai le temps et les moyens) de créer des armoires vitrées dans lesquelles seraient plantées des végétaux pour améliorer la qualité de l’air. Ces “armoires” pourraient être utilisées dans des bureaux, classes, ateliers, pièces de vie ou autres lieux fermés. Dans ma tête il fallait donner un nom à ce projet et “Aerophyt” était la meilleure idée du moment car combinant les éléments “aero” pour l’air et “phyt” pour les plantes. Vous me direz que même pour un tel projet ce nom est un peu tiré par les cheveux, toujours est-il que dans un moment de grand enthousiasme j’ai réservé le nom de site “www.aerophyt.com” et voilà.
Ensuite s’est présentée l’opportunité puis la décision de partir habiter en Afrique et, forts de l’expérience des suites de l’incendie de notre chez-nous dans lequel nous avons perdu toutes nos notes et photos de nos voyages précédents, nous nous sommes dits que ce serait intéressant de tenir un journal électronique de nos aventures. De plus, sachant que nous serions probablement confrontés à des demandes de nouvelles, le choix de faire cela sous forme de “newsletter” dans un blog nous éviterait de devoir écrire individuellement à chacun, avec le risque d’oublier certains trop réservés et ainsi de perdre le contact.
Entre le moment où nous avons décidé de partir en Afrique et le départ à proprement parler, les choses sont allées très vite, terminer la reconstruction de la maison en Belgique, déménager nos affaires et/ou organiser la mise en réserve de celles-ci et évidemment préparer les malles avec les affaires dont nous aurions besoin dans notre coin de brousse. J’avais heureusement eu l’opportunité de me rendre à Mapangu avant notre départ et nous avions donc une relativement bonne idée des choses essentielles à empaqueter.
N’ayant pas les compétences nécessaires pour créer un blog nous-même, nous avons profité d’un bref séjour de notre fils Renaud en Belgique pour lui demander son assistance dans ce domaine et il nous a dit qu’idéalement il faudrait avoir un site internet pour faire cela, parfait nous avions un site prêt à être utilisé. N’ayant pas beaucoup de temps nous avons décidé de “provisoirement” utiliser le site que j’avais déjà (aerophyt) avec la ferme intention de migrer le blog vers un autre site dont le nom serait plus approprié dès que possible. Le provisoire est devenu “définitif” pour toutes sortes de raisons et vous voilà dont coincé avec ce nom qui n’a pas de sens par rapport à notre aventure, mais qui fonctionne, merci Renaud.
Ici, en fait, malgré le fait que nous avons des engins qui ressemblent parfois plus à des fumigènes qu’autre chose et que nous avons des feux un peu partout (surtout en saison sèche), la qualité de l’air est probablement meilleure que dans la plupart des autres pays où nous avons vécu et ne justifie pas de construire une “armoire à plantes”. Cela se remarque à notre peau qui reste propre (sauf évidemment en cas de jardinage ou bricolage de quelque chose dans la voiture, et encore se sont alors principalement les mains qui sont moins propres) et les nuits étoilées ou (aussi parce qu’il n’y a pas de pollution lumineuse) il est possible de voir la voie lactée et une quantité beaucoup plus dense d’étoiles que dans nos pays “industrialisés”. Il est vrai qu’en saison sèche nous sommes privés de ce spectacle à cause d’un brouillard et/ou brume persistante, mais là aussi on réalise que l’air est propre car la condensation du brouillard ne laisse aucune trace.
De manière générale il en va de même pour les cours d’eau, avec certaines réserves toutefois car si les cours d’eau ne sont pas pollués avec des produits chimiques ou autres détritus non dégradables, ce sont souvent les seules sources d’eau pour la population qui y puise de l’eau mais utilise également ceux-ci pour faire leurs ablutions, lessive et faire abreuver leurs animaux. A l’exception des sources, les cours d’eau sont naturellement troubles, mais, sur base d’échantillons prélevés en amont des activités humaines, les analyses révèlent que la potabilité de l’eau n’est pas trop compromise. La turpitude de grands cours d’eau est probablement liée aux fines particules qui restent en suspension dans l’eau, dont la couleur est généralement ocrée excepté après de fortes pluies où l’eau prend une teinte qui s’approche de l’orange assez vif. Si l’origine de cette couleur est simplement de l’oxyde ou de l’hydroxyde de fer, les risques pour la santé sont probablement limités, mais parfois cette couleur est tellement vive que l’on pourrait se demander s’il n’y a pas une autre cause qui serait peut-être plus nocive.
Pour pallier à la qualité de l’eau, qui est de plus en plus menacée par les activités de déboisement liées à l’agriculture itinérante pratiquée ici, nous sommes en train d’aménager des forages un peu partout dans la plantation et il va sans dire qu’il n’y a absolument pas de comparaison entre cette eau pompée et même les “meilleures” sources, qualité qui est confirmée par des analyses que nous avons fait faire dans un laboratoire spécialisé à Kinshasa. A la Cathédrale notre eau domestique (non-potable) est pompée dans un petit cours d’eau à quelques kilomètres de la maison et acheminée par citerne jusque chez nous. J’ai visité le cours d’eau régulièrement et il est certain que cette eau n’est absolument pas potable (pour nous) car en amont du point de pompage il y a régulièrement des femmes et des enfants qui viennent y puiser de l’eau, faire des lessives et plus… Pour notre eau de consommation nous avons deux porteuses d’eau qui viennent tous les jours nous apporter des bidons d’eau puisée dans une source non loin de la Cathédrale. J’ai également été visiter cette source à plusieurs reprises, elle est relativement propre, sauf après des grosses pluies car le défrichement en amont provoque alors des ruissellements d’eau en surface qui viennent contaminer la source. Même propre, nous ne prenons aucun risque avec notre eau pour la boisson, cuisine et même pour se brosser les dents et la faisons bouillir au moins 20 minutes pour ensuite la filtrer une première fois dans un filtre gravitaire (Katadyn) et puis une deuxième fois dans un filtre à triple action. Jusqu’à présent notre système doit être bon car nous n’avons pas de problèmes de ce côté là.
Il est prévu de réaliser un forage pas trop loin de la Cathédrale, principalement destiné au camps des travailleurs situés dans les environs, mais probablement que nous aussi irons y puiser notre eau de consommation, sans pour autant renoncer au traitement actuel car on est jamais trop prudent quand il s’agit d’eau en Afrique.
Comme d’habitude, nous terminons en vous rappelant que nous sommes TOUJOURS heureux de recevoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Ecole en construction – School unde construction
Repose tête – headrest
Lever de soleil ce matin – Sunrise this morning

We are often asked “what is the name of your site again?” and of course many of you wonder why we chose such a name, aerophyt, when it would have been easier to remember something like “Adventures in Congo”, “Mapangu”, “Brabanta” or even simply “Marie-Claude and Marc’s Blog”. After all this time we thought it might be useful to explain where this difficult-to-remember site namecame from, which has nothing to do with the context of Congo, Kasai, Mapangu or oil palm.
In fact we have to go back a few years, six to be exact, to a time when we had no intention or project to move back to Africa and when, as part of the ecological and sustainable building activities I had embarked on, the idea came to try and create “plant cabinets”. The concept was (and still is when I have the time and the means) to create glass cabinets in which plants would be planted to improve air quality. These “cabinets” could be used in offices, classrooms, workshops, living rooms or other enclosed spaces. In my mind I had to give this project a name and “Aerophyt” was the best idea at the time because it combined the elements “aero” for air and “phyt” for plants. You will probably think that even for such a project this name is a bit far-fetched and not very customer friendly, but in a moment of great enthusiasm I reserved the “www.aerophyt.com” site name and that was it.
Then came the opportunity and the decision to go and live in Africa and, with the experience of the aftermath of the fire in our home in which we lost all our notes and photos from our previous travels, we thought it would be good to keep an electronic diary of our adventures. Moreover, knowing that we would probably be confronted with requests for news, the choice to do this in the form of a “newsletter” in a blog would avoid having to write individually to each one, with the risk of forgetting some more reserved friends and thus losing contact.
Between the moment we decided to go to Africa and the actual departure, things moved very quickly, completing the reconstruction of the house in Belgium, moving our belongings and/or organising the storage of them and of course preparing the trunks with the things we would need in our remote bush location. Luckily, I was given the opportunity to travel to Mapangu before we left, so we had a relatively good idea of the essentials to pack.
Not having the skills to create a blog ourselves, we took advantage of a brief stay in Belgium of our son Renaud to ask him for his assistance in this area and he told us that ideally we would need to have a website to do this, perfect we had a site ready to use… Not having much time we decided to “temporarily” use the site we already had (aerophyt) with the firm intention of migrating the blog to another site with a more appropriate name as soon as possible. The provisional became “definitive” for all sorts of reasons and here you are stuck with this name which makes no sense in relation to our adventure and is difficult to remember, but which works, thank you Renaud.
Here, in fact, despite the fact that we have machinery that sometimes looks more like fumigators than anything else and that we have fires everywhere (especially in the dry season), the air quality is probably better than in most of the other countries where we have lived and does not justify building a “plant cabinet”. This is noticeable on our skin, which stays clean (except of course when gardening or tinkering with something in the car, in which case it is mainly our hands that are less clean) and on starry nights (also because there is no light pollution) it is possible to see the Milky Way and a much denser quantity of stars than in our “industrialised” countries. It is true that in the dry season we are deprived of this spectacle because of persistent fog and/or mist, but here too we realise that the air is clean because the condensation of the fog leaves no trace.
In general, the same applies to watercourses, with certain reservations however, because if the watercourses are not polluted with chemicals or other non-degradable detritus, they are often the only sources of water for the population, who not only draw water from them but also use it to bathe, wash clothes and water their animals. With the exception of springs, watercourses are naturally turbid, but on the basis of samples taken upstream from human activities, analyses reveal that the potability of the water is not too compromised. The turpitude of large watercourses is probably linked to the fine particles that remain suspended in the water, whose colour is generally ochre except after heavy rainfall where the water takes on a hue approaching a fairly bright orange. If the origin of this colour is simply iron oxide or hydroxide, the health risks are probably limited, but sometimes this colour is so bright that one might wonder if there is not another cause which might be more harmful.
To compensate for the quality of the water, which is increasingly threatened by the deforestation activities linked to the itinerant agriculture practiced here, we are in the process of installing boreholes throughout the plantation and it goes without saying that there is absolutely no comparison between the quality of pumped water and even the “best” springs, a quality which is confirmed by analyses which we had performed in a specialised laboratory in Kinshasa. At the Cathedral our domestic water (non-potable) is pumped from a small stream a few kilometres away from the house and brought to us by cistern. I have visited the stream regularly and it is certain that this water is absolutely not drinkable (for us) because upstream from the pumping point there are regularly women and children who come to draw water, do laundry and more… For our drinking water we have two water carriers (ladies) who come every day to bring us cans of water drawn from a spring not far from the Cathedral. I have also visited this spring on several occasions, it is relatively clean, except after heavy rains because the clearing upstream causes surface runoffs which contaminate the spring. Even if it is clean, we don’t take any risk with our water for drinking, cooking and even for brushing our teeth. We boil it for at least 20 minutes and then filter it a first time in a gravity filter (Katadyn) and then a second time in a triple action filter. So far our system must be good because we have no problems with it.
There are plans to drill a borehole not too far from the Cathedral, mainly for the workers’ camps in the vicinity, but we will probably also go there to draw our drinking water, without giving up the current treatment, as one can never be too careful when it comes to water in Africa.
As usual, we conclude by reminding you that we are ALWAYS happy to hear from you,
Marc & Marie-Claude

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Asio otus

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Malgré le fait que nous sommes au milieu de nulle part entourés de kilomètres de forêts et de savanes, il n’y a malheureusement pas ou peu de vie sauvage encore visible. Il y a certes toutes sortes d’oiseaux qui échappent encore un petit peu à la chasse continuelle menée contre tout ce qui bouge, ainsi nous voyons ou entendons régulièrement des perroquets gris, des calaos, des perdrix, des pintades et toutes sortes de passereaux, mais les créatures à quatre pattes se font très rares.
Il y a des exceptions et récemment il y a au moins un hippopotame qui est venu s’établir dans le Kasaï devant la plantation, je n’ai pas encore eu l’occasion de l’apercevoir car il faut aller se positionner sur les bords de la rivière en fin d’après-midi pour espérer voir cette imposante créature faire des apparitions dans l’eau, mais mes collègues confirment qu’il est bien là et aurait même renversé une pirogue qui s’était approchée de trop près de son territoire.
Sinon les animaux que nous avons l’occasion de voir sont malheureusement les créatures (rarement vivantes) que l’on voit passer sur la route comme des singes, crocodiles, tortues, etc. où celles que l’on nous propose d’acheter (généralement des perroquets). Dernièrement toutefois on est venu nous déposer deux jeunes rapaces nocturnes qui avaient été abandonnés après que des enfants aient tué la mère dans la savane. Après enquête (de Marie-Claude) il s’avère que les deux jeunes en question sont des Hiboux Moyen-Ducs (Asio otus), arrivés en très mauvais état, au point où Marie-Claude se demandait s’il ne serait pas plus humain des les euthanasier. Mais nous (Marie-Claude surtout) avons décidé d’essayer de les sauver et pour le moment le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont repris du poil (de la plume dans ce cas-ci) de la bête. N’étant pas des spécialistes nous ne saurions dire s’il s’agit de mâles ou de femelles et nous avons donc décidé que le plus petit des deux était un mâle, que nous avons surnommé “Sarkozy” tandis que l’autre un peu plus grand serait une femelle qui a été baptisée “Dame Ginette”. Nos deux volatiles ont incroyablement récupérés pendant les quelques jours de soins intensifs prodigués par Marie-Claude et mangent maintenant avec appétit leur ration individuelle de plus de 100 grammes de viande rouge par jour. Nous bénéficions évidemment de l’expérience acquise avec le sauvetage de notre chouette “Hedwige” qui semble continuer à hanter les environs de la Cathédrale avec une préférence pour la terrasse de notre collègue directeur agronomique.
Dans un premier temps les jeunes rapaces avaient été apportés chez notre cusinier Guy qui a la réputation de bien aimer et soigner les animaux, mais c’était sans compter sur la superstition qu’il y a ici concernant tout ce qui est oiseaux de nuit et il a donc poliment décliné de s’en occuper. Les deux hiboux sont encore juvéniles avec une grande partie du corps couvert de duvet plutôt que de plumes, mais les plumes sont en train de sortir et je ne serais pas surpris si d’ici une semaine ou deux ils soient capable de faire leurs premiers décollages, étape que nous ne savons pas encore comment gérer car nous avons quand même un félin qui rode aussi dans la maison et que nous n’allons pas bannir pour autant.
Hormis les activités d’élevage à la maison, les défis en plantation ne manquent pas car nous sommes dans la dernière ligne droite pour obtenir notre certification de production durable d’huile de palme, ce qui nécessite la mise en ordre de beaucoup de choses, certaines plus faciles que d’autres. Par exemple toutes nos activités doivent être décrites dans des procédures, mais doivent aussi faire l’objet de formations et autant la rédaction des procédures ne présente pas un obstacle insurmontable, faire comprendre les raisons derrière les étapes à suivre à notre personnel relève du quasi-impossible. Il y a aussi des réalisations physiques à faire telles que mettre en place des bacs de rétention pour éviter le déversement (accidentel) de lubrifiants et autres produits chimiques, la construction de logements, la construction d’écoles, l’amélioration de notre hôpital, l’équipement d’une ambulance, l’équipement des travailleurs, etc. qui sont toutes plus ou moins sous contrôle. Le seul défi majeur qui nous reste à résoudre concerne l’amélioration du traitement des effluents de l’huilerie pour éviter de rejeter des restes d’huile dans la nature. Pour cela nous avons une série de bassins (appelés lagunes), mais qui ont été mal conçus et se révèlent être trop petits et donc incapables de traiter les effluents comme prévu. Pour résoudre cela nous avons décidé, entre-autres, d’aménager un grand bassin supplémentaire en contre-bas des lagunes existantes, travail confié à un sous-traitant local qui semble faire du bon boulot. Pour aller plus vite dans son travail, le sous-traitant nous a demandé de pouvoir louer notre seul bulldozer encore opérationnel. Trop confiants (peut-être) nous avons mis le bulldozer à la disposition de l’ingénieur en charge du chantier et il n’a pas fallu un jour pour que le bulldozer se retrouve totalement enlisé dans de la boue après avoir essayé de passer par un “raccourci” pour accéder au chantier. Comme il s’agit d’une bête qui pèse plus de 25 tonnes, bien enfoncée dans de la boue de surcroit, ce n’est pas une mince affaire de le sortir de cette situation, d’autant plus que l’opérateur ne trouve rien de mieux que de démarrer l’engin de temps en temps pour essayer de sortir (et de s’enfoncer d’avantage) et qu’en parallèle les pluies sont revenues avec “gusto”.
Si ce n’était que ça, mais en plus tous nos véhicules semblent s’être donné le mot et tombent en panne les uns après les autres, ainsi nous n’avons que deux camions sur sept qui sont opérationnels, nous avons une petite dizaine de tracteurs immobilisés pour des raisons diverses et même les véhicules légers nous font des caprices en série (à l’exception de ma voiture qui, malgré le fait qu’elle est la doyenne de notre flotte, démarre fidèlement tous les jours – je touche du bois).
Le fait que notre directeur technique part en congé à la fin de la semaine ne me réjouit pas énormément, mais heureusement nous avons maintenant un chef de garage qui semble bien se débrouiller et la pointe de production devrait tout doucement diminuer et donc soulager un petit peu la pression sur le charroi de la plantation.
Comme vous pouvez le lire, nous ne manquons pas de quoi nous occuper, mais nous aurons quand même le temps de lire de vos nouvelles, donc n’hésitez-pas à nous écrire.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc


Despite the fact that we are in the middle of nowhere surrounded by miles of forest and savannah, there is unfortunately little or no wildlife still visible. There are certainly all kinds of birds that still escape the constant hunt against everything that moves, so we regularly see or hear grey parrots, hornbills, partridges, guinea fowls and all kinds of passerines, but four-legged creatures are very rare.
There are exceptions and recently there is at least one hippopotamus that has come to settle in the Kasaï in front of the plantation, I haven’t had the opportunity to see it yet because one has to go and stand on the river banks at the end of the afternoon to hope to see this imposing creature making an appearances in the water, but my colleagues confirm that it is indeed there and would even have knocked over a dugout canoe that came too close to its territory.
Otherwise the animals that we have the opportunity to see are unfortunately the creatures (rarely alive) that we see passing by on the road like monkeys, crocodiles, turtles, etc. or those that we are offered to buy (usually parrots). Recently, however, two young nocturnal birds of prey were brought to us, which had been abandoned after children had killed the mother in the savannah. After investigation (by Marie-Claude) it turns out that the two youngsters in question are Long-eared Owls (Asio otus), which had arrived in very bad condition, to the point where Marie-Claude wondered if it would not be more humane to euthanise them. But we (Marie-Claude especially) decided to try to save them and for the moment the least we can say is that they have regained some strength. Not being specialists we couldn’t tell if they were males or females so we decided that the smaller of the two would be a male, whom we nicknamed “Sarkozy” while the slightly larger one would be a female who was named “Dame Ginette”. Our two birds have recovered incredibly well during the few days of intensive care provided by Marie-Claude and are now eating their individual ration of over 100 grams of red meat per day with appetite. We obviously benefit from the experience gained with the rescue of our Barn Owl “Hedwige” which seems to continue to haunt the area around the Cathedral with a preference for the terrace of our agronomical director colleague.
Initially the young birds of prey had been brought to our cook Guy, who has a reputation for loving and caring for animals, but there given the local superstition about anything to do with night birds he politely declines and redirected the creatures to us. The two owls are still juveniles with a big part of their body covered with down rather than feathers, but the feathers are coming out and I wouldn’t be surprised if within a week or two they will be able to make their first take-offs, a step we don’t know how to handle yet because we still have a feline that is also roaming around the house and that we are not willing banish.
Aside from the breeding activities at home, there is no shortage of challenges in the plantation as we are in the final stretch of getting our certification for sustainable palm oil production, which requires putting many things in order, some easier than others. For example, all of our activities must be described in procedures, but they also require training, and while writing procedures is not an insurmountable obstacle, getting our staff to understand the reasons behind the steps to be taken is almost impossible. There are also physical things to be done such as setting up retention bins to prevent (accidental) spills of lubricants and other chemicals, building houses, building schools, improving our hospital, equipping an ambulance, equipping workers, etc., all of which are more or less under control. The only major challenge we still have to solve is to improve the treatment of oil mill effluent in order to avoid discharging oil residues into the environment. To do this we have a series of ponds, but they have been poorly designed and have proved to be too small and therefore unable to treat the effluents as planned. To solve this we decided, among other things, to build a large additional pond below the existing ones, a job that was entrusted to a local sub-contractor who seems to be doing a good job. In order to get the job done faster, the subcontractor asked us to rent our only bulldozer that is still operational. Overconfident (perhaps) we put the bulldozer at the disposal of the engineer in charge of the site and it didn’t take a day for the bulldozer to get totally stuck in mud after trying to take a “shortcut” to the site. As the bulldozer weighs more than 25 tons, and is well embedded in mud, it is no easy task to get it out of this situation, especially as the operator finds nothing better than to start the machine from time to time to try to get it out (and actually digs it deeper into the mud) and at the same time the rains have come back with “gusto”.
If it was only that, but on top of that all our vehicles seem to have been given the word and break down one after the other, so we only have two trucks out of seven that are operational, we have about ten tractors immobilised for various reasons and even the light vehicles are giving us a series of whims (with the exception of my car which, despite the fact that it is the oldest in our fleet, starts faithfully every day – I’m touching wood).
The fact that our technical director is going on leave at the end of the week doesn’t make me very happy, but fortunately we now have a garage manager who seems to be doing well and the peak production should slowly decrease and thus relieve a little bit of the pressure on the plantation’s fleet.
As you can read, we have plenty to keep us busy, but we will still have time to read your news, so don’t hesitate to write to us.
We look forward to hearing from you soon,
Marie-Claude and Marc

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Education

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Malgré le fait que les écoles aient été fermées pendant six mois et qu’ici les alternatives pour l’éducation à distance sont, disons-le, quasi nulles, les autorités ont décidé de procéder malgré tout à l’organisation des examens d’état et les dissertations pour les étudiants de sixième année, examens qui ont pris fin cette semaine. L’organisation des examens d’état n’est pas une mince affaire ici car pour cette opération il y a toute une escouade d’inspecteurs qui sont envoyés dans les centres d’examens à travers le pays et le tout est encadré par les autorités politico-administratives comme s’il était question d’élections nationales. Tout le monde est mobilisé, allant des encadreurs du ministère de l’éducation à l’ANR (agence de renseignements) et la police, pendant toute la durée des épreuves. Il faut dire que cette opération n’est pas gratuite car outre les “frais” auxquels je reviendrai plus tard, l’état a fixé le montant à payer pour la participation à la dissertation et l’examen d’état à la modique somme de 80.000 francs, soit l’équivalent de presque tout un mois de salaire pour l’ouvrier ordinaire. Comme ici il n’est pas rare que deux enfants de la même famille soient en classe terminale en même temps, vous imaginez la charge financière que cela représente pour un travailleur, sans compter les frais scolaires qu’il a fallu payer pour en arriver là.
Peu importe si les cours ont été suspendus depuis le mois de mars, ce qui a quand même représenté un manque à gagner pour le corps enseignant qui n’a souvent que les participations des parents d’élèves pour vivre, la plupart des établissements scolaires n’ont rien trouvé de mieux que d’exiger également le paiement des frais scolaires de l’année passée, sachant que les parents ne voudront pas prendre le risque de voir leur progéniture refusée aux examens d’état. Ces “frais” supplémentaires sont parfois l’équivalent de 150% du coût officiel des examens d’état et finissent dans la poche des enseignants, inspecteurs et évidemment aussi l’ANR et la police, voire parfois même l’armée qui estime sa présence nécessaire.
Le “pompon” dans tout cela reste ce qui est pudiquement appelé frais de “labo” qui est, soit payé à un “professeur” pour qu’il remplisse lui-même les questions d’examen que l’élève pourra ensuite copier, soit pour payer une autre personne qui passera l’examen en lieu et place de l’élève. Ce qui est inquiétant est que même lorsque l’épreuve a été faite par un professeur, le résultat des examens est souvent à peine au-dessus du minimum de 51% pour la réussite.
Tout le monde sait que la qualité de l’enseignement dans le pays va du médiocre à l’exécrable, surtout dans une zone reculée comme la nôtre, et que le “diplôme” est donc une farce que Brabanta, par exemple, ne prendra jamais en compte comme critère de sélection lors du recrutement. Pour tous nos recrutements, quel que soit le niveau, nous faisons passer des tests aux candidats afin d’établir au minimum s’il sont capables de lire, écrire et compter. C’est édifiant, ainsi nous avons eu un professeur de sciences qui a postulé pour un poste au laboratoire de notre huilerie et quelle surprise de découvrir qu’il était totalement incapable de faire une règle de trois et nous avons eu un professeur d’anglais qui a postulé pour un poste au secrétariat qui était incapable d’écrire une simple lettre de remerciements en anglais… pauvres élèves.
Malgré le fait que le diplôme n’a aucune valeur comme preuve de connaissances et que sont coût est exorbitant, aucun parent ne peut se résoudre à ce que ses enfants n’obtiennent pas un diplôme pour des études qui leur ont coûté sang et eau. Nos travailleurs sont donc tous prêts à s’endetter pour payer les frais officiels, les frais “supplémentaires” et même le “labo” si nécessaire pour avoir le fameux bout de papier. Cela va tellement loin qu’une de nos employées, dont la fille s’est récemment mariée et est partie (enceinte) vivre avec son mari dans une autre province, a payé une fille pour faire la dissertation et l’examen d’état en lieu et place de sa fille. Comble de malchance, la fille en question est tombée malade (après avoir payé les frais de dissertation et d’examen évidemment) et n’a pas pu passer les épreuves, mais elle à quand même exigé que notre employée lui paie le montant convenu pour son “service” ainsi que les frais médicaux, puisqu’elle travaillait pour son compte.
Outre les déficiences du système d’éducation, les capacités intellectuelles de la majorité de la population locale sont aussi le résultat d’une alimentation carencée (basée principalement sur la farine et les feuilles de manioc) qui d’une part est déficiente en un certain nombre d’acides aminés essentiels pour le développement cérébral et d’autre part probablement toxique à cause des restes de cyanure qui ne sont pas toujours bien éliminés lors du rouissage. Non contents d’avoir une alimentation qui est loin d’être optimale, la prévalence de la malaria est aussi un facteur connu pour son effet néfaste sur le développement neurologique et donc des capacités intellectuelles de la population en général et des enfants en particulier.
Une solution idéale est difficile à concevoir car celle-ci devrait tenir compte de ces facteurs interdépendants et être appuyée par un gouvernement fort et investi. Ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle.
J’ai eu l’occasion de rencontrer le ministre norvégien de l’environnement lors de l’une de ses visites à Kinshasa et, même si son mandat concerne principalement l’environnement, son analyse concernant les moyens à mettre en œuvre pour arriver à protéger l’environnement n’était pas seulement de créer des parcs ou des zones protégées :
– Pour protéger l’environnement il faut diminuer la pression démographique
– Pour protéger l’environnement il faut améliorer l’éducation de la population, ce qui est plus facile à faire si les familles sont moins nombreuses
– Pour protéger l’environnement il faut passer d’un mode de chasse, de cueillette et de culture itinérante vers un système de production agricole intégré, qui permet d’assurer une alimentation plus équilibrée et régulière.
Ici à Mapangu il n’y a pas d’agent du ministère de l’agriculture pour promouvoir ou encadrer la production alimentaire, excepté dans le but de perception de taxes diverses, et les agents de la zone de santé ne sont pas équipés pour faire de la sensibilisation sur le planning familial. De plus, le nombre de femmes et d’enfants est encore considéré comme preuve de richesse dans la mentalité autochtone et la mortalité infantile très élevée fait que la tendance est de faire beaucoup d’enfants afin que quelques uns au moins survivent et puissent aider les parents aux champs ou pour des tâches ménagères, à défaut d’aller à l’école qui n’est financièrement pas accessibles à tous.
Désolé pour ce tableau pas très réjouissant, espérons que les choses puissent un jour évoluer vers une situation plus positive qui permettrait au pays de réaliser son potentiel, qui est, d’autre part, gigantesque.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Jacaranda
Pourquoi pousser quand on peut porter? – Why push when you can carry?
Piscine – Swimming pool
Visiteurs de la semaine – Visitors of the week

Despite the fact that schools have been closed for six months and that here the alternatives for distance education are, it must be said, almost nil, the authorities have decided to proceed nevertheless with the organisation of state examinations and essays for sixth grade students, examinations that ended this week. The organisation of the state examinations is no small matter here because for this operation there is a whole squad of inspectors who are sent to examination centres throughout the country and the whole thing is supervised by the political-administrative authorities as if it were a question of national elections. Everyone is mobilised, from the Ministry of Education’s supervisors to the ANR (intelligence agency) and the police, for the duration of the exams. It has to be said that this operation is not free of charge because, in addition to the “costs” to which I will return later, the state has set the amount to be paid for taking part in the dissertation and the state examination at the modest sum of 80,000 francs, the equivalent of almost a whole month’s salary for an ordinary worker. As here it is not uncommon for two children from the same family to be in the final year of secondary school at the same time, you can imagine the financial burden this represents for a worker, not to mention the school fees that had to be paid to get to this point.
Regardless of whether classes have been suspended since March, which has meant a loss of income for the teaching staff (who often have only the parents’ contributions to live on), most schools have found nothing better than to demand payment of last year’s school fees as well, knowing that the parents will not want to take the risk of having their offspring refused state examinations. These additional “fees” are sometimes equivalent to 150% of the official cost of the state exams and end up in the pockets of teachers, inspectors, and of course also the ANR and the police, and sometimes even the army, which considers its presence necessary.
The “culmination” in all this remains, what is modestly called “lab” fees, which are either paid to a “teacher” to fill in the examination form himself, which the student can then copy, or to another person to take the examination in place of the student. What is worrying is that even when the test has been taken by a teacher, the exam result is often barely above the minimum 51% pass mark.
Everyone knows that the quality of education in the country ranges from mediocre to abysmal, especially in a remote area like ours, and that the “diploma” is therefore a farce that Brabanta, for example, will never take into account as a selection criterion when recruiting. For all our recruitments, whatever the level, we test candidates to establish at least whether they are able to read, write and count. It is edifying, so we had a science teacher who applied for a job in the laboratory of our oil mill and what a surprise to discover that he was totally unable to make a rule of three and we had an English teacher who applied for a job in the secretariat who was unable to write a simple thank you letter in English – poor students.
Despite the fact that the diploma has no value as proof of knowledge and its cost is exorbitant, no parent can bring himself to the point where his children do not get a document to prove that they have gone through studies that have cost them a pound of flesh. Our workers are therefore all too ready to accumulate significant debts to pay the official fees, the “extra” costs and even the “lab” if necessary to get the famous piece of paper. This has gone so far that one of our workers, whose daughter recently got married and left (pregnant) to live with her husband in another province, paid another girl to do the dissertation and the state exam in place of her daughter. To make matters worse, the girl in question became ill (after paying the essay and exam fees, of course) and was unable to take the exams, but she still demanded that our employee pay her the agreed amount for her “service” as well as the medical expenses, since she was working on her account.
In addition to the deficiencies of the education system, the intellectual capacities of the majority of the local population are also the result of a deficient diet (based mainly on casava flour and leaves) which on the one hand is deficient in a number of amino acids essential for brain development and on the other hand is probably toxic because of the cyanide residues which are not always well eliminated during retting. In addition to a diet that is far from optimal, the prevalence of malaria is also a factor known for its harmful effect on the neurological development and therefore the intellectual capacities of the population in general and of children in particular.
An ideal solution is difficult to conceive as it should take into account these interrelated factors and be supported by a strong and invested government. This is not yet the case at present.
I had the opportunity to meet the Norwegian Minister of Environment during one of his visits to Kinshasa and although his mandate is mainly about the environment, his analysis on how to achieve environmental protection was not only about creating parks or protected areas:
– In order to protect the environment, demographic pressure must be reduced.
– In order to protect the environment it is necessary to improve the education of the population, which is easier to do with smaller families.
– In order to protect the environment, it is necessary to move from hunting, gathering and shifting cultivation to an integrated agricultural production system that ensures a more balanced and regular diet.
Here in Mapangu there is no extension service from the Ministry of Agriculture to promote or supervise food production, except for the purpose of collecting various taxes, and health zone agents are not equipped to raise awareness about family planning. Moreover, the number of women and children is still considered proof of wealth in the indigenous mentality and the very high infant mortality rate means that the tendency is to have many children so that at least some survive and can help parents in the fields or with household chores, failing to go to school, which is not financially accessible to all.
Sorry for this not very happy picture, let’s hope that one day things can evolve towards a more positive situation that would allow the country to realise its potential, which is, on the other hand, gigantic.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude