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Asio otus

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Malgré le fait que nous sommes au milieu de nulle part entourés de kilomètres de forêts et de savanes, il n’y a malheureusement pas ou peu de vie sauvage encore visible. Il y a certes toutes sortes d’oiseaux qui échappent encore un petit peu à la chasse continuelle menée contre tout ce qui bouge, ainsi nous voyons ou entendons régulièrement des perroquets gris, des calaos, des perdrix, des pintades et toutes sortes de passereaux, mais les créatures à quatre pattes se font très rares.
Il y a des exceptions et récemment il y a au moins un hippopotame qui est venu s’établir dans le Kasaï devant la plantation, je n’ai pas encore eu l’occasion de l’apercevoir car il faut aller se positionner sur les bords de la rivière en fin d’après-midi pour espérer voir cette imposante créature faire des apparitions dans l’eau, mais mes collègues confirment qu’il est bien là et aurait même renversé une pirogue qui s’était approchée de trop près de son territoire.
Sinon les animaux que nous avons l’occasion de voir sont malheureusement les créatures (rarement vivantes) que l’on voit passer sur la route comme des singes, crocodiles, tortues, etc. où celles que l’on nous propose d’acheter (généralement des perroquets). Dernièrement toutefois on est venu nous déposer deux jeunes rapaces nocturnes qui avaient été abandonnés après que des enfants aient tué la mère dans la savane. Après enquête (de Marie-Claude) il s’avère que les deux jeunes en question sont des Hiboux Moyen-Ducs (Asio otus), arrivés en très mauvais état, au point où Marie-Claude se demandait s’il ne serait pas plus humain des les euthanasier. Mais nous (Marie-Claude surtout) avons décidé d’essayer de les sauver et pour le moment le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont repris du poil (de la plume dans ce cas-ci) de la bête. N’étant pas des spécialistes nous ne saurions dire s’il s’agit de mâles ou de femelles et nous avons donc décidé que le plus petit des deux était un mâle, que nous avons surnommé “Sarkozy” tandis que l’autre un peu plus grand serait une femelle qui a été baptisée “Dame Ginette”. Nos deux volatiles ont incroyablement récupérés pendant les quelques jours de soins intensifs prodigués par Marie-Claude et mangent maintenant avec appétit leur ration individuelle de plus de 100 grammes de viande rouge par jour. Nous bénéficions évidemment de l’expérience acquise avec le sauvetage de notre chouette “Hedwige” qui semble continuer à hanter les environs de la Cathédrale avec une préférence pour la terrasse de notre collègue directeur agronomique.
Dans un premier temps les jeunes rapaces avaient été apportés chez notre cusinier Guy qui a la réputation de bien aimer et soigner les animaux, mais c’était sans compter sur la superstition qu’il y a ici concernant tout ce qui est oiseaux de nuit et il a donc poliment décliné de s’en occuper. Les deux hiboux sont encore juvéniles avec une grande partie du corps couvert de duvet plutôt que de plumes, mais les plumes sont en train de sortir et je ne serais pas surpris si d’ici une semaine ou deux ils soient capable de faire leurs premiers décollages, étape que nous ne savons pas encore comment gérer car nous avons quand même un félin qui rode aussi dans la maison et que nous n’allons pas bannir pour autant.
Hormis les activités d’élevage à la maison, les défis en plantation ne manquent pas car nous sommes dans la dernière ligne droite pour obtenir notre certification de production durable d’huile de palme, ce qui nécessite la mise en ordre de beaucoup de choses, certaines plus faciles que d’autres. Par exemple toutes nos activités doivent être décrites dans des procédures, mais doivent aussi faire l’objet de formations et autant la rédaction des procédures ne présente pas un obstacle insurmontable, faire comprendre les raisons derrière les étapes à suivre à notre personnel relève du quasi-impossible. Il y a aussi des réalisations physiques à faire telles que mettre en place des bacs de rétention pour éviter le déversement (accidentel) de lubrifiants et autres produits chimiques, la construction de logements, la construction d’écoles, l’amélioration de notre hôpital, l’équipement d’une ambulance, l’équipement des travailleurs, etc. qui sont toutes plus ou moins sous contrôle. Le seul défi majeur qui nous reste à résoudre concerne l’amélioration du traitement des effluents de l’huilerie pour éviter de rejeter des restes d’huile dans la nature. Pour cela nous avons une série de bassins (appelés lagunes), mais qui ont été mal conçus et se révèlent être trop petits et donc incapables de traiter les effluents comme prévu. Pour résoudre cela nous avons décidé, entre-autres, d’aménager un grand bassin supplémentaire en contre-bas des lagunes existantes, travail confié à un sous-traitant local qui semble faire du bon boulot. Pour aller plus vite dans son travail, le sous-traitant nous a demandé de pouvoir louer notre seul bulldozer encore opérationnel. Trop confiants (peut-être) nous avons mis le bulldozer à la disposition de l’ingénieur en charge du chantier et il n’a pas fallu un jour pour que le bulldozer se retrouve totalement enlisé dans de la boue après avoir essayé de passer par un “raccourci” pour accéder au chantier. Comme il s’agit d’une bête qui pèse plus de 25 tonnes, bien enfoncée dans de la boue de surcroit, ce n’est pas une mince affaire de le sortir de cette situation, d’autant plus que l’opérateur ne trouve rien de mieux que de démarrer l’engin de temps en temps pour essayer de sortir (et de s’enfoncer d’avantage) et qu’en parallèle les pluies sont revenues avec “gusto”.
Si ce n’était que ça, mais en plus tous nos véhicules semblent s’être donné le mot et tombent en panne les uns après les autres, ainsi nous n’avons que deux camions sur sept qui sont opérationnels, nous avons une petite dizaine de tracteurs immobilisés pour des raisons diverses et même les véhicules légers nous font des caprices en série (à l’exception de ma voiture qui, malgré le fait qu’elle est la doyenne de notre flotte, démarre fidèlement tous les jours – je touche du bois).
Le fait que notre directeur technique part en congé à la fin de la semaine ne me réjouit pas énormément, mais heureusement nous avons maintenant un chef de garage qui semble bien se débrouiller et la pointe de production devrait tout doucement diminuer et donc soulager un petit peu la pression sur le charroi de la plantation.
Comme vous pouvez le lire, nous ne manquons pas de quoi nous occuper, mais nous aurons quand même le temps de lire de vos nouvelles, donc n’hésitez-pas à nous écrire.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc


Despite the fact that we are in the middle of nowhere surrounded by miles of forest and savannah, there is unfortunately little or no wildlife still visible. There are certainly all kinds of birds that still escape the constant hunt against everything that moves, so we regularly see or hear grey parrots, hornbills, partridges, guinea fowls and all kinds of passerines, but four-legged creatures are very rare.
There are exceptions and recently there is at least one hippopotamus that has come to settle in the Kasaï in front of the plantation, I haven’t had the opportunity to see it yet because one has to go and stand on the river banks at the end of the afternoon to hope to see this imposing creature making an appearances in the water, but my colleagues confirm that it is indeed there and would even have knocked over a dugout canoe that came too close to its territory.
Otherwise the animals that we have the opportunity to see are unfortunately the creatures (rarely alive) that we see passing by on the road like monkeys, crocodiles, turtles, etc. or those that we are offered to buy (usually parrots). Recently, however, two young nocturnal birds of prey were brought to us, which had been abandoned after children had killed the mother in the savannah. After investigation (by Marie-Claude) it turns out that the two youngsters in question are Long-eared Owls (Asio otus), which had arrived in very bad condition, to the point where Marie-Claude wondered if it would not be more humane to euthanise them. But we (Marie-Claude especially) decided to try to save them and for the moment the least we can say is that they have regained some strength. Not being specialists we couldn’t tell if they were males or females so we decided that the smaller of the two would be a male, whom we nicknamed “Sarkozy” while the slightly larger one would be a female who was named “Dame Ginette”. Our two birds have recovered incredibly well during the few days of intensive care provided by Marie-Claude and are now eating their individual ration of over 100 grams of red meat per day with appetite. We obviously benefit from the experience gained with the rescue of our Barn Owl “Hedwige” which seems to continue to haunt the area around the Cathedral with a preference for the terrace of our agronomical director colleague.
Initially the young birds of prey had been brought to our cook Guy, who has a reputation for loving and caring for animals, but there given the local superstition about anything to do with night birds he politely declines and redirected the creatures to us. The two owls are still juveniles with a big part of their body covered with down rather than feathers, but the feathers are coming out and I wouldn’t be surprised if within a week or two they will be able to make their first take-offs, a step we don’t know how to handle yet because we still have a feline that is also roaming around the house and that we are not willing banish.
Aside from the breeding activities at home, there is no shortage of challenges in the plantation as we are in the final stretch of getting our certification for sustainable palm oil production, which requires putting many things in order, some easier than others. For example, all of our activities must be described in procedures, but they also require training, and while writing procedures is not an insurmountable obstacle, getting our staff to understand the reasons behind the steps to be taken is almost impossible. There are also physical things to be done such as setting up retention bins to prevent (accidental) spills of lubricants and other chemicals, building houses, building schools, improving our hospital, equipping an ambulance, equipping workers, etc., all of which are more or less under control. The only major challenge we still have to solve is to improve the treatment of oil mill effluent in order to avoid discharging oil residues into the environment. To do this we have a series of ponds, but they have been poorly designed and have proved to be too small and therefore unable to treat the effluents as planned. To solve this we decided, among other things, to build a large additional pond below the existing ones, a job that was entrusted to a local sub-contractor who seems to be doing a good job. In order to get the job done faster, the subcontractor asked us to rent our only bulldozer that is still operational. Overconfident (perhaps) we put the bulldozer at the disposal of the engineer in charge of the site and it didn’t take a day for the bulldozer to get totally stuck in mud after trying to take a “shortcut” to the site. As the bulldozer weighs more than 25 tons, and is well embedded in mud, it is no easy task to get it out of this situation, especially as the operator finds nothing better than to start the machine from time to time to try to get it out (and actually digs it deeper into the mud) and at the same time the rains have come back with “gusto”.
If it was only that, but on top of that all our vehicles seem to have been given the word and break down one after the other, so we only have two trucks out of seven that are operational, we have about ten tractors immobilised for various reasons and even the light vehicles are giving us a series of whims (with the exception of my car which, despite the fact that it is the oldest in our fleet, starts faithfully every day – I’m touching wood).
The fact that our technical director is going on leave at the end of the week doesn’t make me very happy, but fortunately we now have a garage manager who seems to be doing well and the peak production should slowly decrease and thus relieve a little bit of the pressure on the plantation’s fleet.
As you can read, we have plenty to keep us busy, but we will still have time to read your news, so don’t hesitate to write to us.
We look forward to hearing from you soon,
Marie-Claude and Marc

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Education

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Malgré le fait que les écoles aient été fermées pendant six mois et qu’ici les alternatives pour l’éducation à distance sont, disons-le, quasi nulles, les autorités ont décidé de procéder malgré tout à l’organisation des examens d’état et les dissertations pour les étudiants de sixième année, examens qui ont pris fin cette semaine. L’organisation des examens d’état n’est pas une mince affaire ici car pour cette opération il y a toute une escouade d’inspecteurs qui sont envoyés dans les centres d’examens à travers le pays et le tout est encadré par les autorités politico-administratives comme s’il était question d’élections nationales. Tout le monde est mobilisé, allant des encadreurs du ministère de l’éducation à l’ANR (agence de renseignements) et la police, pendant toute la durée des épreuves. Il faut dire que cette opération n’est pas gratuite car outre les “frais” auxquels je reviendrai plus tard, l’état a fixé le montant à payer pour la participation à la dissertation et l’examen d’état à la modique somme de 80.000 francs, soit l’équivalent de presque tout un mois de salaire pour l’ouvrier ordinaire. Comme ici il n’est pas rare que deux enfants de la même famille soient en classe terminale en même temps, vous imaginez la charge financière que cela représente pour un travailleur, sans compter les frais scolaires qu’il a fallu payer pour en arriver là.
Peu importe si les cours ont été suspendus depuis le mois de mars, ce qui a quand même représenté un manque à gagner pour le corps enseignant qui n’a souvent que les participations des parents d’élèves pour vivre, la plupart des établissements scolaires n’ont rien trouvé de mieux que d’exiger également le paiement des frais scolaires de l’année passée, sachant que les parents ne voudront pas prendre le risque de voir leur progéniture refusée aux examens d’état. Ces “frais” supplémentaires sont parfois l’équivalent de 150% du coût officiel des examens d’état et finissent dans la poche des enseignants, inspecteurs et évidemment aussi l’ANR et la police, voire parfois même l’armée qui estime sa présence nécessaire.
Le “pompon” dans tout cela reste ce qui est pudiquement appelé frais de “labo” qui est, soit payé à un “professeur” pour qu’il remplisse lui-même les questions d’examen que l’élève pourra ensuite copier, soit pour payer une autre personne qui passera l’examen en lieu et place de l’élève. Ce qui est inquiétant est que même lorsque l’épreuve a été faite par un professeur, le résultat des examens est souvent à peine au-dessus du minimum de 51% pour la réussite.
Tout le monde sait que la qualité de l’enseignement dans le pays va du médiocre à l’exécrable, surtout dans une zone reculée comme la nôtre, et que le “diplôme” est donc une farce que Brabanta, par exemple, ne prendra jamais en compte comme critère de sélection lors du recrutement. Pour tous nos recrutements, quel que soit le niveau, nous faisons passer des tests aux candidats afin d’établir au minimum s’il sont capables de lire, écrire et compter. C’est édifiant, ainsi nous avons eu un professeur de sciences qui a postulé pour un poste au laboratoire de notre huilerie et quelle surprise de découvrir qu’il était totalement incapable de faire une règle de trois et nous avons eu un professeur d’anglais qui a postulé pour un poste au secrétariat qui était incapable d’écrire une simple lettre de remerciements en anglais… pauvres élèves.
Malgré le fait que le diplôme n’a aucune valeur comme preuve de connaissances et que sont coût est exorbitant, aucun parent ne peut se résoudre à ce que ses enfants n’obtiennent pas un diplôme pour des études qui leur ont coûté sang et eau. Nos travailleurs sont donc tous prêts à s’endetter pour payer les frais officiels, les frais “supplémentaires” et même le “labo” si nécessaire pour avoir le fameux bout de papier. Cela va tellement loin qu’une de nos employées, dont la fille s’est récemment mariée et est partie (enceinte) vivre avec son mari dans une autre province, a payé une fille pour faire la dissertation et l’examen d’état en lieu et place de sa fille. Comble de malchance, la fille en question est tombée malade (après avoir payé les frais de dissertation et d’examen évidemment) et n’a pas pu passer les épreuves, mais elle à quand même exigé que notre employée lui paie le montant convenu pour son “service” ainsi que les frais médicaux, puisqu’elle travaillait pour son compte.
Outre les déficiences du système d’éducation, les capacités intellectuelles de la majorité de la population locale sont aussi le résultat d’une alimentation carencée (basée principalement sur la farine et les feuilles de manioc) qui d’une part est déficiente en un certain nombre d’acides aminés essentiels pour le développement cérébral et d’autre part probablement toxique à cause des restes de cyanure qui ne sont pas toujours bien éliminés lors du rouissage. Non contents d’avoir une alimentation qui est loin d’être optimale, la prévalence de la malaria est aussi un facteur connu pour son effet néfaste sur le développement neurologique et donc des capacités intellectuelles de la population en général et des enfants en particulier.
Une solution idéale est difficile à concevoir car celle-ci devrait tenir compte de ces facteurs interdépendants et être appuyée par un gouvernement fort et investi. Ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle.
J’ai eu l’occasion de rencontrer le ministre norvégien de l’environnement lors de l’une de ses visites à Kinshasa et, même si son mandat concerne principalement l’environnement, son analyse concernant les moyens à mettre en œuvre pour arriver à protéger l’environnement n’était pas seulement de créer des parcs ou des zones protégées :
– Pour protéger l’environnement il faut diminuer la pression démographique
– Pour protéger l’environnement il faut améliorer l’éducation de la population, ce qui est plus facile à faire si les familles sont moins nombreuses
– Pour protéger l’environnement il faut passer d’un mode de chasse, de cueillette et de culture itinérante vers un système de production agricole intégré, qui permet d’assurer une alimentation plus équilibrée et régulière.
Ici à Mapangu il n’y a pas d’agent du ministère de l’agriculture pour promouvoir ou encadrer la production alimentaire, excepté dans le but de perception de taxes diverses, et les agents de la zone de santé ne sont pas équipés pour faire de la sensibilisation sur le planning familial. De plus, le nombre de femmes et d’enfants est encore considéré comme preuve de richesse dans la mentalité autochtone et la mortalité infantile très élevée fait que la tendance est de faire beaucoup d’enfants afin que quelques uns au moins survivent et puissent aider les parents aux champs ou pour des tâches ménagères, à défaut d’aller à l’école qui n’est financièrement pas accessibles à tous.
Désolé pour ce tableau pas très réjouissant, espérons que les choses puissent un jour évoluer vers une situation plus positive qui permettrait au pays de réaliser son potentiel, qui est, d’autre part, gigantesque.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Jacaranda
Pourquoi pousser quand on peut porter? – Why push when you can carry?
Piscine – Swimming pool
Visiteurs de la semaine – Visitors of the week

Despite the fact that schools have been closed for six months and that here the alternatives for distance education are, it must be said, almost nil, the authorities have decided to proceed nevertheless with the organisation of state examinations and essays for sixth grade students, examinations that ended this week. The organisation of the state examinations is no small matter here because for this operation there is a whole squad of inspectors who are sent to examination centres throughout the country and the whole thing is supervised by the political-administrative authorities as if it were a question of national elections. Everyone is mobilised, from the Ministry of Education’s supervisors to the ANR (intelligence agency) and the police, for the duration of the exams. It has to be said that this operation is not free of charge because, in addition to the “costs” to which I will return later, the state has set the amount to be paid for taking part in the dissertation and the state examination at the modest sum of 80,000 francs, the equivalent of almost a whole month’s salary for an ordinary worker. As here it is not uncommon for two children from the same family to be in the final year of secondary school at the same time, you can imagine the financial burden this represents for a worker, not to mention the school fees that had to be paid to get to this point.
Regardless of whether classes have been suspended since March, which has meant a loss of income for the teaching staff (who often have only the parents’ contributions to live on), most schools have found nothing better than to demand payment of last year’s school fees as well, knowing that the parents will not want to take the risk of having their offspring refused state examinations. These additional “fees” are sometimes equivalent to 150% of the official cost of the state exams and end up in the pockets of teachers, inspectors, and of course also the ANR and the police, and sometimes even the army, which considers its presence necessary.
The “culmination” in all this remains, what is modestly called “lab” fees, which are either paid to a “teacher” to fill in the examination form himself, which the student can then copy, or to another person to take the examination in place of the student. What is worrying is that even when the test has been taken by a teacher, the exam result is often barely above the minimum 51% pass mark.
Everyone knows that the quality of education in the country ranges from mediocre to abysmal, especially in a remote area like ours, and that the “diploma” is therefore a farce that Brabanta, for example, will never take into account as a selection criterion when recruiting. For all our recruitments, whatever the level, we test candidates to establish at least whether they are able to read, write and count. It is edifying, so we had a science teacher who applied for a job in the laboratory of our oil mill and what a surprise to discover that he was totally unable to make a rule of three and we had an English teacher who applied for a job in the secretariat who was unable to write a simple thank you letter in English – poor students.
Despite the fact that the diploma has no value as proof of knowledge and its cost is exorbitant, no parent can bring himself to the point where his children do not get a document to prove that they have gone through studies that have cost them a pound of flesh. Our workers are therefore all too ready to accumulate significant debts to pay the official fees, the “extra” costs and even the “lab” if necessary to get the famous piece of paper. This has gone so far that one of our workers, whose daughter recently got married and left (pregnant) to live with her husband in another province, paid another girl to do the dissertation and the state exam in place of her daughter. To make matters worse, the girl in question became ill (after paying the essay and exam fees, of course) and was unable to take the exams, but she still demanded that our employee pay her the agreed amount for her “service” as well as the medical expenses, since she was working on her account.
In addition to the deficiencies of the education system, the intellectual capacities of the majority of the local population are also the result of a deficient diet (based mainly on casava flour and leaves) which on the one hand is deficient in a number of amino acids essential for brain development and on the other hand is probably toxic because of the cyanide residues which are not always well eliminated during retting. In addition to a diet that is far from optimal, the prevalence of malaria is also a factor known for its harmful effect on the neurological development and therefore the intellectual capacities of the population in general and of children in particular.
An ideal solution is difficult to conceive as it should take into account these interrelated factors and be supported by a strong and invested government. This is not yet the case at present.
I had the opportunity to meet the Norwegian Minister of Environment during one of his visits to Kinshasa and although his mandate is mainly about the environment, his analysis on how to achieve environmental protection was not only about creating parks or protected areas:
– In order to protect the environment, demographic pressure must be reduced.
– In order to protect the environment it is necessary to improve the education of the population, which is easier to do with smaller families.
– In order to protect the environment, it is necessary to move from hunting, gathering and shifting cultivation to an integrated agricultural production system that ensures a more balanced and regular diet.
Here in Mapangu there is no extension service from the Ministry of Agriculture to promote or supervise food production, except for the purpose of collecting various taxes, and health zone agents are not equipped to raise awareness about family planning. Moreover, the number of women and children is still considered proof of wealth in the indigenous mentality and the very high infant mortality rate means that the tendency is to have many children so that at least some survive and can help parents in the fields or with household chores, failing to go to school, which is not financially accessible to all.
Sorry for this not very happy picture, let’s hope that one day things can evolve towards a more positive situation that would allow the country to realise its potential, which is, on the other hand, gigantic.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Recyclage – Recycling

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A l’exception de certains pays comme le Rwanda et plus récemment le Kenya et l’Ouganda qui ont eu le courage de bannir tous les plastiques et de pénaliser sévèrement les contrevenants, beaucoup de pays africains souffrent du fléau des déchets en plastique sous toutes ses formes et malheureusement même dans notre coin reculé de Mapangu nous n’y échappons pas. Compte tenu des moyens financiers limités de la majorité de la population, quand il s’agit de se doter ustensiles pour la maison la solution la plus économique est d’opter pour des seaux, bassines, passoires et autres objets en plastique, généralement de qualité très médiocre et qui doivent donc être remplacés trop régulièrement et dont les débris sont abandonnés dans la nature aux environs des habitations. Malheureusement, ici il n’y a quasi pas d’artisanat local telle que de la poterie, vannerie ou travail du bois qui permettrait de remplacer ces objets en plastique et les alternatives et métal (émaillé ou non) sont beaucoup plus coûteuses et donc quasi absentes dans nos marchés et rares boutiques locales.
Outre les objets utilitaires en plastique, ici tout objet (généralement importé de Chine) est vendu dans un emballage en plastique et il en va de même pour beaucoup de produits locaux comme les arachides, sucre ou féculents qui sont vendus dans des sachets en plastique évidemment pas réutilisables. Tous ces plastiques se retrouvent par terre, dans les champs aux alentours des habitations ou concentrés dans les zones de ruissellement des eaux des pluies. Nous avons notre part de responsabilité dans la présence de plastiques dans la nature car, lors de la plantation des palmiers, les sachets de pépinière ont généralement été abandonnés sur place et dix ans plus tard ils sont toujours là à nous narguer. Afin d’essayer de résoudre ce problème, nous avons offert de payer une prime pour chaque sachet récolté et livré dans un centre de collecte, ce qui nous a permis de récolter près d’un demi million de sachets en quelques mois, comme quoi rien de tel qu’une motivation financière pour faire bouger les choses. Nous envisageons d’essayer de faire la même chose pour tous les autres plastiques qui traînent dans la plantation tels que sachets, flacons vides, morceaux de seaux et bassines, etc. et ainsi nettoyer un petit peu les alentours des camps, abords des routes et zones de concentration.
Tout cela représente évidemment des gros volumes que nous ne pouvons pas stocker indéfiniment et ce serait malheureux de mettre tout cela dans un grand trou avec le risque qu’un jour le tout se retrouve à nouveau dans la nature à cause des effets de l’érosion ou autre modification de topographie du terrain. Il n’y a pas d’entreprise qui est en mesure de reprendre nos déchets et nous ne souhaitons pas non plus les brûler car, même si relativement limitée, cela provoquerait une pollution atmosphérique dont nous ne voulons pas être responsables. Pour le moment la meilleure solution que nous avons trouvée est de faire fondre le plastique et de le mélanger à du sable pour ensuite couler le mélange dans des moules pour en faire des dalles. Nous fabriquons ainsi tous les jours un lot de dalles (octogonales ou carrées) qui semblent assez résistantes et que nous pouvons utiliser comme revêtement de sol dans les douches et/ou parking de motos. Outre les sachets, nous utilisons les ustensiles en plastique déclassés (pulvérisateurs, seaux, etc.) dont le résultat est invariablement de la même couleur noire.
Pour certains des autres déchets comme le papier ou le carton nous avons moins de problèmes car ceux-ci sont mélangés à d’autres matières organiques pour être compostés, même si pour le moment nous avons beaucoup de mal à faire comprendre que le compost peut par la suite être utilisé pour améliorer la croissance des plantes.
Pour certains de nos “déchets” comme les batteries déclassées et le métal nous n’avons pas de problèmes de recyclage car il y a plutôt plus de demandes (même payantes) que de stock. Le métal est généralement envoyé à Kinshasa pour être vendu à des prix qui peuvent aller jusqu’à 350 USD par tonne, tandis que les batteries sont utilisées pour en tirer le tout petit peu de courant qu’elles peuvent encore fournir pour l’éclairage domestique. Par contre une fois que les batteries sont tout à fait mortes nous ne savons pas ce qu’il en advient, si ce n’est que l’acide est probablement récupéré pour des usages divers et le plomb utilisé pour lester les filets de pêche (et empoisonner les poissons par la même occasion).
Les articles de notre déchetterie qui nous posent le plus gros problèmes sont les filtres moteurs usagés qui commencent tout doucement à occuper un volume assez impressionnant et que nous sommes obligés de stocker dans des bacs étanches pour éviter une contamination du sol avec des fuites éventuelles d’huile. Pour les filtres contenus dans des enveloppes en métal nous pouvons parfois encore trouver des usages tels que fabrication de petits récipients pour mesurer le carburant ou le lubrifiant ou des chapeaux pour les piquets, mais la matière filtrante elle-même imbibée d’huile ou de carburant sale est inutilisable et ici aussi la destruction par le feu n’est pas une solution compatible avec les règles environnementales.
Il n’y a pas qu’au niveau de la plantation que les déchets posent problème car à la maison aussi, contrairement à ce que l’on pourrait croire pour un coin reculé comme le nôtre, nous accumulons une quantité surprenante de déchets en plastique avec les quelques produits achetés à Kinshasa. Dans notre usage quotidien, Marie-Claude à remplacé, lorsque c’est possible, les contenants en plastique avec des contenants en verre et/ou des sachets en papier que nous avons ramené en grande quantité de Belgique. Ce serait toutefois mentir de dire que nous n’utilisons pas de plastique car pour certains produits, surtout ceux qui doivent aller au congélateur, nous utilisons des sachets en plastique étanches, mais ceux-ci sont réutilisés le plus longtemps possible et seulement éliminés lorsqu’ils sont réellement au bout du rouleau. Il va sans dire que tout ce qui est biodégradable va au compost (qui dans notre cas est utilisé intégralement dans le potager), mais il reste néanmoins des déchets comme les boîtes de conserve, emballages plastique et autre objets non dégradables qu’il faut éliminer d’une manière ou d’une autre et pour le moment la seule alternative est de les enfouir dans un grand trou… un peu comme faisaient mes grands-parents avant qu’un système de ramassage des ordures soit mis en place par les autorités communales (probablement initialement pour aller les mettre dans un autre plus grand trou).
Même si toutes ces matières finissent par trouver leur chemin dans la nature et probablement dans les cours d’eau pour finalement aboutir dans l’océan, le seul avantage local est que tout est utilisé et réutilisé jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de la faire. Ainsi que ce soit une bouteille en plastique vide, un vieux bidon d’huile ou une boîte en frigolite, tant que cet objet peut vaguement servir à quelque chose il sera précieusement gardé et utilisé et, à juger des la couleur de certaines bouteilles utilisées pour amener de l’eau en plantation par nos travailleurs, cette vie est parfois surprenamment longue.
Finalement sachez que, mis à part les problèmes de déchets, notre province du Kasaï est officiellement toujours indemne du coronavirus. Les autorités locales semblent même penser que le risque est passé car plus aucune mesure préventive n’est prise à l’encontre de voyageurs venant de l’extérieur. Nous continuons toutefois à prendre toutes les précautions possibles comme port de masques, lavage des mains et contrôle de température à l’entrée des installations.
Prenez soins de vous et à bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Fabrication de dalles en plastique – Manufacture of plastic tiles
Construction d’école – Scholl building
Masque Elephant – Elephant mask
Reunion / Présentation – Meeting / Presentation

With the exception of some countries like Rwanda and more recently Kenya and Uganda who have had the courage to ban all plastics and severely penalise offenders, many African countries suffer from the scourge of plastic waste in all its forms and unfortunately even in our remote corner of Mapangu we are not immune to it. Given the limited financial means of the majority of the population, when it comes to acquiring utensils for the home the most economical solution is to opt for buckets, basins, sieves and other plastic objects, which are generally of very poor quality and therefore need to be replaced too regularly and whose debris are left in the wild in the vicinity of the homes. Unfortunately, here there is almost no local handicraft such as pottery, basketry or woodwork that would allow to replace these plastic objects and the metal alternatives (enamelled or not) are much more expensive and therefore almost absent in our markets and rare local stores.
In addition to the utilitarian plastic objects, here any object (usually imported from China) is sold in plastic packaging and the same is true for many local products such as peanuts, sugar or starchy foods which are sold in plastic bags obviously not reusable. All these plastics end up on the ground, in the fields around houses or concentrated in rainwater run-off areas. We have our share of responsibility for the presence of plastics in nature because, when the palm trees were planted, the nursery bags were generally left on the spot and ten years later they are still there taunting us. To try to solve this problem, we offered to pay a premium for each bag collected and delivered to a collection center, which allowed us to collect almost half a million bags in a few months, hence there is nothing like a financial incentive to make things happen. We plan to try to do the same for all the other plastics that are lying around the plantation such as bags, empty bottles, pieces of buckets and basins, etc. and thus clean up a little bit the surroundings of the camps, roadsides and areas of concentration.
All this obviously represents large volumes that we cannot store indefinitely and it would be unfortunate to put all this in a big hole with the risk that one day it will all end up back in nature because of the effects of erosion or other changes in the topography of the land. There is no company that is able to take back our waste, nor do we want to burn it because, even if relatively small, it would cause air pollution for which we do not want to be responsible. At the moment the best solution we have found is to melt the plastic and mix it with sand and then pour the mixture into moulds to make tiles. This way we make every day a batch of slabs (octagonal or square) that look strong enough and that we can use as flooring for example in showers and/or motorcycle parking lots. In addition to the bags, we also use downgraded plastic utensils (sprays, buckets, etc.), with the resulting tiles coming invariably come in the same black color.
For some of the other waste such as paper or cardboard we have fewer problems because these are mixed with other organic materials to be composted, although at the moment we have a lot of trouble getting people to understand that the compost can later be used to improve plant growth.
For some of our “waste” such as old batteries and metal we do not have problems with recycling because there is more demand (even paying for it) than stock. The metal is usually sent to Kinshasa to be sold at prices as high as US$350 per ton, while the batteries are used to draw the very little power they can still provide for household lighting. However, once the batteries are completely dead we do not know what happens to them, except that the acid is probably recovered for various uses and the lead used to ballast the fishing nets (and poison the fish at the same time).
The items in our recycling center that we have the biggest problems with are the used engine filters that are slowly starting to take up quite a lot of space and that we have to store in leak-proof bins to avoid soil contamination with possible oil leaks. For filters contained in metal envelopes we can sometimes still find uses such as making small containers for measuring fuel or lubricant or caps for stakes, but the filter material itself soaked with oil or dirty fuel is unusable and here too destruction by fire is not an environmentally compatible solution.
It is not only at the plantation level that waste is a problem because at home too, contrary to what one might think for a remote corner like ours, we accumulate a surprising amount of plastic waste with the few products we buy in Kinshasa. In our daily use, Marie-Claude has replaced, when possible, the plastic containers with glass containers and/or paper bags that we brought back in large quantities from Belgium. However, it would be a lie to say that we don’t use plastic because for some products, especially those that have to go to the freezer, we use waterproof plastic bags, but these are reused as long as possible and only disposed of when they are really at the end of their roll. It goes without saying that everything that is biodegradable goes to compost (which in our case is used entirely in the vegetable garden), but there is still waste such as cans, plastic packaging and other non-degradable objects that must be disposed of in one way or another and for the moment the only alternative is to bury them in a big hole… a bit like my grandparents used to do before a garbage collection system was set up by the communal authorities (probably initially to go and put them in another bigger hole).
Even if all this material eventually finds its way into nature and probably into the streams that end up into the ocean, the only local advantage is that everything is used and reused until it is no longer possible to do so. So whether it is an empty plastic bottle, an old oil can or a polystyrene box, as long as that object can serve some purpose it will be preciously kept and used and, judging by the color of some of the bottles used to bring water to the plantation by our workers, this life is sometimes surprisingly long.
Finally, you should know that, apart from the waste problems, our province of Kasai is officially still free of coronavirus. The local authorities even seem to think that the risk is over because no more preventive measures are taken against travelers coming from outside. However, we continue to take all possible precautions such as wearing masks, hand washing and temperature control at the entrance of the facilities.
Take care and see you soon,
Marc & Marie-Claude

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Rongeurs – Rodents

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Nous avons déjà évoqué le fait que nous avons un parc mécanique assez important en plantation, dont toute une flotte de “grosses machines” (engins jaunes), même si pour le moment une majorité de celles-ci sont en panne ou fonctionnant de manière suboptimale. Cela nécessite évidemment un support mécanique que nous devons fournir nous-mêmes puisqu’il n’y a pas de garages ou autres ateliers mécaniques à Mapangu, or depuis le début de l’année nous n’avons plus de chef de garage. En effet, d’abord à cause de problèmes de santé puis du Covid, notre chef de garage s’est retrouvé bloqué au Portugal et nous nous sommes débrouillés avec notre équipe de mécaniciens sous la supervision du directeur de l’huilerie (qui est aussi un ingénieur mécanicien). Mais toute chose a ses limites et s’occuper en même temps d’une huilerie en pleine pointe et d’un garage qui compte plus de quarante mécaniciens, aide mécaniciens, etc., n’est pas une solution optimale.
Lorsque la possibilité de voyager entre Kinshasa et la province du Kasaï s’est assouplie un petit peu, nous en avons profité pour faire venir un nouveau candidat chef de garage, le précédent n’étant pour finir plus en mesure de continuer son travail ici. Notre nouveau chef de garage, un congolais qui a fait ses armes en partie dans des entreprises minières et donc familier avec toutes sortes d’engins, est en place depuis quelques semaines et semble avoir pris les choses en main de manière efficace, car les pannes sont rapidement réparées de manière correcte et le personnel du garage bien organisé. Il est clair que son expertise est en grande partie dans les engins lourds, ce qui nous arrange très bien puisque c’est ceux-ci qui nous causent le plus de problèmes, mais, à mon grand désespoir, toutes ces machines fonctionnent avec des modules de commande électroniques et il est difficile de réparer autre chose qu’une roue crevée ou une pièce manifestement cassée sans avoir un ordinateur pour brancher la bête afin de faire un diagnostic du problème. Dans le passé j’ai fréquemment eu à valider la commande de nouveaux panels pour dépanner les engins (pas toujours avec succès) parce que nos mécaniciens n’étaient pas en mesure de déterminer le réel problème et assumaient donc que le boîtier de commande devait forcément être une partie du problème. La première étape dans la mise en place de la nouvelle organisation du garage a donc été d’acquérir un ordinateur et une licence nous permettant de faire le point et d’établir des diagnostiques sur nos engins. Ainsi il semblerait que quand une machine s’arrête, chauffe ou refuse d’avancer ce n’est pas nécessairement à cause d’une défaillance mécanique mais souvent par conséquence de l’effet de la poussière, de la pluie ou de rongeurs qui affectent le “cerveau” de la machine ou du moins sa communication avec les différents organes de celle-ci. Oh que je regrette le temps ou un moteur était un moteur et une boîte de vitesse un système mécanique, alors que maintenant tout dépend de sondes, circuits électroniques et programmes que nous sommes évidemment incapables de réparer ou corriger sur place.
Pour donner un simple exemple, l’un des générateurs de l’usine avait tendance à chauffer et puis finalement refusait de tourner au-delà d’une heure ou deux. Les techniciens Caterpilar venus à grands frais sur place (avec leur ordinateur) ont décrété que le panneau était défectueux et devait être reprogrammé. Nous avons donc envoyé le dit panneau à Kinshasa par avion pour le récupérer deux semaines plus tard, soit-disant “reprogrammé” mais donnant exactement les mêmes problèmes. Verdict c’est la pièce elle-même qui est défectueuse et qu’il faut remplacer, nous commandons donc un nouveau panneau, programmé par les “spécialistes” de Kinshasa et qui est, derechef, expédié par avion, mais celui-ci fonctionne encore moins bien que l’ancien défectueux… Une erreur de programmation nous dit-on, donc renvoi du “nouveau” panneau à Kinshasa pour une deuxième programmation (entre temps plus d’un mois s’est écoulé durant lequel nous n’avons pas eu l’usage du générateur). Le panneau nouvellement programmé qui nous est expédié après quelque temps ne fonctionne toujours pas, donc nous décidons de faire revenir le technicien Caterpilar pour une nouvelle expertise. Verdict du spécialiste (sur base de son diagnostic informatique) : il faut changer tous les injecteurs, la pompe d’injection et un régulateur dont j’ai oublié le nom, qui doivent évidemment être importés car non-disponible en RDC. Après le départ du spécialiste, qui a dû rester une semaine de plus que prévu car, outre le diagnostic ordinateur, il avait jugé bon de démonter toutes sortes d’éléments qu’il s’apprêtait à abandonner dans un coin et nous avons donc insisté à ce qu’il ré-assemble tout ce qu’il avait démonté avant de le laisser repartir. Dans l’attente des pièces (pour les importations il faut compter plusieurs mois entre le moment de la commande et l’arrivée en plantation), nous demandons à un mécanicien de nettoyer le générateur à fond (y compris le réservoir de carburant qui avait accumulé 5 années de dépôts) et ce faisant il découvre qu’un tout petit fil a dû être rongé par une souris ou un rat, que nous décidons donc de remplacer… Du coup le générateur remarche normalement, avec l’ancien panneau sans aucun problème de chauffe ou d’arrêt. Lorsque nous interrogeons le spécialiste Caterpilar à ce sujet, et surtout remettant en cause sa facture assez salée, il nous dira que malheureusement son ordinateur ne permet pas d’identifier si des fils sont endommagés… Toute cette histoire nous à pris pas loin de 3 mois et nous sommes maintenant les heureux propriétaires de tout un lot de pièces de rechange supplémentaires non-essentielles (mais qui finiront certainement par être utilisées).
Ce n’est pas la première fois que de petits mammifères sont la cause de problèmes de fonctionnement ce qui nous rappelle que la chasse aux rats et aux souris est au moins aussi importante que d’avoir un mécanicien capable de réparer les engins.
Il y a trois ans nous avons eu un problème similaire avec notre pont bascule qui nous donnait des pesées pour le moins fantasques. Le directeur technique de l’époque à commencé par refuser de reconnaître le problème, en partie parce que les pesées sous-estimaient les quantités de régimes et de fruits réceptionnées et lui donnait donc de très bons résultats d’extraction dans l’huilerie, un des critères d’évaluation de la performance de l’huilerie. Lorsque nous avons finalement réussi à convaincre le directeur technique que son pont bascule ne fonctionnait pas correctement (pour le convaincre j’ai fait peser ma voiture en la positionnant à trois endroits différents du pont et alors que normalement la pesée devrait être identique il y avait jusqu’à 500kg de différence entre les pesées) la conclusion était qu’il fallait changer les senseurs du pont bascule (il y en a six et c’est évidemment un système électronique). Nous avons donc passé commande pour six senseurs, qui devaient, bien entendu, être importés et n’arriveraient donc que dans x mois. Dans l’attente nous avons décidé de faire un nettoyage approfondi de tous les espaces et circuits du pont bascule et avons découvert que dans l’un des boîtiers une famille de souris s’était installée et avait grignoté tous les fils venant des senseurs. Sans surprise, après délogement des souris et remplacement des fils le pont bascule fonctionnait à nouveau tout à fait correctement et nous disposons donc de six senseurs de réserve en magasin, pour le cas où…
Morale de l’histoire, même pour les très gros engins, l’ennemi numéro un ici sont les souris et les rats.
Nous espérons bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Avant et après élagage – Before and after pruning
Creusement manuel de lagune – Manual digging of effluent pond
lever de soleil ce matin – Sunrise this morning
Dur labeur du gardien – Hard work of security
La piscine – The pool

We have already mentioned the fact that we have a rather important machine collection on the plantation, including a whole fleet of “big engines” (yellow machines), even if for the moment a majority of them are broken down or working in a suboptimal way. This obviously requires mechanical support that we have to provide ourselves since there are no garages or other mechanical workshops in Mapangu. However, since the beginning of the year, we no longer had a garage manager. Indeed, first because of health problems and then because of Covid, our garage manager got stuck in Portugal and we managed to get by with our team of mechanics under the supervision of the oil mill manager (who is also a mechanical engineer). But everything has its limits, and taking care at the same time of an oil mill in full peak production and a garage with more than forty mechanics, helpers, etc., is not an optimal solution.
When the possibility of traveling between Kinshasa and the Kasai province became a little more flexible, we took advantage of the opportunity to bring in a new candidate to head of the garage, as the previous one was no longer able to continue his work here. Our new garage foreman, a Congolese who has worked partly in mining companies and is therefore familiar with all kinds of machinery, has been in place for a few weeks and seems to have taken things in hand effectively, as breakdowns are quickly and properly repaired and the garage staff is well organized. It is clear that his expertise is largely in heavy machinery, which suits us very well since these are the ones that cause us the most problems, but, to my great despair, all these machines work with electronic control modules and it is difficult to repair anything other than a punctured wheel or a clearly broken part without having a computer to plug in to diagnose the problem. In the past I have had to validate the purchase of control of new panels to repair the machines (not always successfully) because our mechanics were not able to determine the real problem and therefore assumed that the control panel had to be part of the problem. The first step in the implementation of the new garage organization was to acquire a computer and a license allowing us to take stock and establish diagnostics on our machines. Thus it would seem that when a machine stops, heats up or refuses to move forward it is not necessarily due to a mechanical failure but often as a consequence of the effect of dust, rain or rodents that affect the “brain” of the machine or at least its communication with the different organs of the machine. Oh, I regret the time when an engine was an engine and a gearbox a mechanical system, whereas now everything depends on sensors, electronic circuits and programs that we are obviously unable to repair or correct on the spot.
To give a simple example, one of the generators at the plant tended to heat up and then finally refused to run for more than an hour or two. The Caterpilar technicians who came at great expense on site (with their computer) determined that the panel was defective and needed to be reprogrammed. So we sent the panel to Kinshasa by plane to pick it up two weeks later, supposedly “reprogrammed” but with exactly the same problems. Verdict it is the part itself that is defective and needs to be replaced, so we order a new panel, programmed by the “specialists” in Kinshasa and which is, again, sent by plane, but this one is even less performant than the old defective one… We are told that there is a programming error, so we send the “new” panel back to Kinshasa for a second programming (in the meantime more than a month has passed during which we have not had the use of the generator). The newly programmed panel sent to us after some time still does not work, so we decide to send the Caterpilar technician back for a new expertise. Verdict of the specialist (based on his computer diagnosis): we have to change all the injectors, the injection pump and a regulator whose name I forgot, which obviously have to be imported because not available in DRC. After the departure of the specialist, who had to stay one week longer than planned because, in addition to the computer diagnosis, he had seen fit to dismantle all sorts of elements that he was about to leave in a corner and we therefore insisted that he reassembled everything he had dismantled before letting him go. While waiting for the parts (for imports it takes several months from the time of order to the arrival in the plantation), we assigned a mechanic to clean the generator thoroughly (including the fuel tank which had accumulated 5 years of deposits) and in doing so he discovers that a very small wire must have been gnawed by a mouse or a rat, so we decide to replace it … Since then the generator works normally, with the old panel and without any heating or shutdown problems. When we ask the Caterpilar specialist about this, and especially questioning his rather hefty bill, he tells us that unfortunately his computer does not enable him to identify if wires are damaged… This whole process took us not far from 3 months and we are now the happy owners of a whole lot of additional non-essential spare parts (but which will certainly end up being used).
This is not the first time that rodents are the cause of operating problems, which reminds us that hunting rats and mice is at least as important as having a mechanic capable of repairing them.
Three years ago we had a similar problem with our weighbridge that was giving us erratic weigh-ins, to say the least. The technical director at the time initially refused to acknowledge the problem, partly because the weights were underestimating the quantities of bunches and fruit received and therefore gave him very good extraction results in the oil mill, one of the criteria for evaluating the performance of the oil mill. When we finally managed to convince the technical director that his weighbridge was not working properly (to convince him I had my car weighed by positioning it in three different places on the bridge and while normally the weighing should be the same there was up to 500kg difference between the weighs) the conclusion was that the weighbridge sensors had to be changed (there are six of them and it is obviously an electronic system). So we placed an order for six sensors, which of course had to be imported and would only arrive in x months. In the meantime we decided to do a thorough cleaning of all the spaces and circuits of the weighbridge and discovered that in one of the boxes a family of mice had settled and nibbled all the wires coming from the sensors. Unsurprisingly, after dislodging the mice and replacing the wires, the weighbridge was working perfectly well again and we have six spare sensors in stock, in case we need them…
Moral of the story, even for very large machines, the number one enemy here are mice and rats.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mucuna, etc.

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Comme pour beaucoup de cultures agricoles et en particulier (mais pas seulement) sous les tropiques, la protection du sol est facteur important pour lutter contre l’érosion, la dégradation trop rapide de la matière organique et pour conserver l’humidité et les éléments nutritifs. C’est aussi le cas dans une plantation de palmiers à huile où, surtout lorsque celle-ci vient d’être plantée, il n’est pas bon d’avoir un sol dénudé. Chez nous c’est d’autant plus crucial que notre sol est principalement composé de sable et donc facilement emporté par l’eau de ruissellement et/ou lessivable si celui-ci reste dépourvu d’une couche protectrice de matière organique vivante ou non.
Pour protéger au mieux le sol exposé aux intempéries, nous avons opté pour l’utilisation de légumineuses comme plante de couverture, principalement le Mucuna bracteata et le Pueraria phaseoloides, plus des petits essais de Flemingia macrophylla. Le Mucuna est une liane originaire du nord-est de l’Inde qui a l’avantage de pousser très rapidement (en saison des pluies jusqu’à un mètre par jour), de résister à la saison sèche et de générer une quantité importante de matière organique riche en azote grâce aux nodules typiquement présentes sur les racines de la plupart des légumineuses. Le Mucuna n’est toutefois pas tout à fait adapté à notre climat de Mapangu, car ici il ne fleurit que très difficilement et ne produit donc pas de graines, par contre il est facile à multiplier par marcottage. Une fois installée, la plante se développe très/trop rapidement, y compris sur les palmiers si nous ne faisons pas attention. La vigueur de la plante est un bien et un mal en même temps car sur les jeunes palmiers nous sommes obligés de passer environ toutes les deux semaines pour retirer les lianes. Celles-ci, laissées sans contrôle, peuvent en très peu de temps recouvrir entièrement les palmiers. Malgré le fait que le Mucuna reste vert et continue de pousser en saison sèche (même si la croissance est moins vigoureuse en l’absence de pluies), la couche importante de matière sèche qui s’accumule en-dessous de la couverture verte peut facilement prendre feu et ne protège donc malheureusement pas la plantation contre les incendies. En fait même les parties vertes de la plante sont inflammables, heureusement dans une moindre mesure, et peuvent donc, malgré tout, favoriser l’incendie dans les plantations.
Cette couche de matière organique est aussi un refuge apprécié par une faune diverse: lézards, souris, oiseaux ainsi qu’évidemment de leurs prédateurs les serpents. Il vaut donc mieux être attentif lorsque l’on marche à travers les champs couverts de cette plante de couverture à travers laquelle il est difficile de voir. Heureusement ces animaux (y compris les serpents) sont généralement peureux et fuient à l’approche des bruits et vibrations produits par notre avancée.
Le Pueraria, comme le Mucuna, est originaire de l’Asie mais nous en observons également des espèces locales. C’est une liane qui couvre le sol assez rapidement bien que de manière un petit peu moins vigoureuse que la Mucuna et surtout qui se dessèche lorsque les pluies se font plus rares (sans toutefois disparaître complètement). Une autre grande différence est aussi que le Pueraria fleurit et produit d’abondantes graines sous notre climat. Sa repoussée après la saison sèche est donc probablement aussi partiellement due aux semences tombées au sol. Le Pueraria est aussi fort prisé par la population locale comme fourrage pour lapins et cochons d’inde et se trouve donc contrôlé de manière “automatique” par les enfants qui viennent en récolter de grosses brassées dans la plantation… Ce qui accélère probablement sa disparition pendant la saison sèche.
Le Flemingia, pour terminer, est une plante avec laquelle nous avons seulement fait quelques essais. C’est aussi une légumineuse, mais arbustive celle-ci, et qui reste donc beaucoup plus localisée même si tout comme le Pueraria cette plante fleurit et fructifie bien dans notre climat local. Nous avons fait quelques essais dans lesquels le Flemingia a été semé/planté entre les rangs des palmiers pour y apporter de la matière organique, mais dès qu’il se retrouve à l’ombre des palmiers sa croissance est fortement freinée et ne génère donc pas vraiment assez de matière organique pour couvrir le sol entre les palmiers.
Suite à la maladie qui a atteint certaines parties de la plantation, nous avons dû abandonner certaines parcelles où la densité des palmiers affectés et la production des quelques palmiers survivant n’était plus rentable. Ces parcelles avaient été plantées avec du Mucuna comme plante de couverture. Mucuna qui n’a pas tardé à se développer de manière spectaculaire à la faveur d’une lumière soudain fort abondante et surtout l’arrêt des opérations de “délianage”. Le résultat est impressionnant car ces zones abandonnées ont maintenant une allure de paysage fantastique constitué d’un tapis vert continu parsemé ça et là de “bosses” où se trouvaient les palmiers. Il n’a évidemment pas fallu longtemps avant que quelqu’un, comme décrit lors d’une de nos nouvelles précédentes, décide d’y mettre le feu pour probablement y planter du maïs ou du manioc, en ignorant que, même si le Mucuna brûle bien, le feu ne le détruit pas. Il ne faudra donc pas longtemps pour que celui-ci repousse avec encore plus de vigueur ne laissant pas beaucoup de chance aux cultures qui y seraient installées à moins d’arracher les racines de la liane (mais, ça, c’est du travail…).
Il arrive même parfois que cette liane traverse les routes (eh oui, malgré le fait que des véhicules roulent dessus de temps en temps) et s’installe dans la savane ou dans les (résidus de) forêts situées en périphérie de la plantation. Peu importe si les anciens palmiers qui s’y trouvent ont vingt mètres de haut ou plus, le Mucuna aura tôt fait de monter jusqu’au sommet. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience avec les quelques Hévéas plantés à côté de la Cathédrale. Par contre, c’est assez facile à contrôler: il suffit de couper les tiges et de dégager la base de l’arbre pour que les lianes se dessèchent et disparaissent rapidement.
Dernier petit commentaire concernant ce Mucuna qui, comme mentionné plus haut, ne fleurit que difficilement dans nos contrées. De temps en temps, des fleurs apparaissent malgré tout : un panicule de petites fleurs violettes, qui se sent plus que ne se voit (les fleurs sont généralement cachées sous le feuillage). Il s’agit, malheureusement, d’une odeur peu agréable qui ressemblerait un peu à celle d’une soupe aux légumes. C’est peut-être à cause de cette fragrance particulière que la plante ne fructifie pas car les insectes d’ici ne semblent pas attirés par cette odeur.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et espérons de vous lire très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Le Mucuna reprend déjà – Mucuna already grows back
Mucuna à l’assaut de Héveas – Mucuna assaulting the Rubber trees
Point du jour – Dawn
Fleurs sauvages à la Cathédrale – Wild flowers at the Cathedral
Port de Mapangu – Mapangu port

As with many agricultural crops, particularly (but not only) in the tropics, soil protection is important to control erosion, the rapid degradation of organic matter and to conserve moisture and nutrients. This is also the case in an oil palm plantation where, especially when the oil palm has just been planted, it is not good to have bare soil. For us, this is all the more crucial since our soil is mainly composed of sand and therefore easily washed away by runoff water and/or leachable if it remains devoid of a protective layer of living or non-living organic matter.
To best protect the soil exposed to the weather, we have opted for the use of legumes as cover plants, mainly Mucuna bracteata and Pueraria phaseoloides, plus small trials of Flemingia macrophylla.
Mucuna is a creeper native to northeast India that has the advantage of growing very quickly (in the rainy season up to one meter per day), staying green during the dry season and generating a significant amount of nitrogen-rich organic matter thanks to the nodules typically present on the roots of most legumes. However, Mucuna is not entirely adapted to our climate in Mapangu, as here it flowers only with great difficulty and therefore does not produce seeds, but it is easy to multiply by layering. Once installed, the plant grows very/too fast, even on palm trees if we are not careful. The vigour of the plant is good and bad at the same time because on young palms we have to remove the vines about every two weeks. If left unchecked, the vines can completely cover the palm trees in a very short period of time. Despite the fact that the Mucuna remains green and continues to grow in the dry season (even though growth is less vigorous in the absence of rain), the large layer of dry matter that accumulates under the green cover can easily catch fire and therefore unfortunately does not protect the plantation from fire. In fact, even the green parts of the plant are flammable, fortunately to a lesser extent, and can therefore still promote fire in plantations.
This layer of organic matter is also a refuge appreciated by a diverse fauna: lizards, mice, birds and of course their predators, snakes. It is therefore best to be careful when walking through the fields covered with this cover plant through which it is difficult to see. Fortunately these animals (including snakes) are generally shy and flee when hearing the approaching noises and vibrations produced by our advance.
Pueraria, like Mucuna, is native to Asia, but we also observe local species. It is a creeper that covers the ground quite quickly, although a little less vigorously than Mucuna, and especially dries out when the rains become scarcer (without disappearing completely). Another big difference is also that Pueraria flowers and produces abundant seeds in our climate. Its regrowth after the dry season is therefore probably also partly due to the seeds that have fallen to the ground. Pueraria is also highly valued by the local population as fodder for rabbits and guinea pigs and is therefore “automatically” controlled by the children who come to the plantation to collect large quantities of the vines… while this probably also accelerates its disappearance during the dry season.
Finally, Flemingia is a plant with which we have only done a few tests. It is also a leguminous, but shrubby one, and therefore remains much more localized, even though like Pueraria it flowers and bears fruit well in our local climate. We have done a few trials in which Flemingia was sown/planted between the rows of palm trees to provide organic matter, but as soon as it is in the shade of the palm trees its growth is severely stunted and therefore does not really generate enough organic matter to cover the soil between the palms.
As a result of the disease that affected parts of the plantation, we had to abandon some plots where the density of affected palms and the production of the few surviving palms was no longer profitable. These plots had been planted with Mucuna as a cover crop. Mucuna, which soon grew spectacularly under the sudden abundant light and, above all, the suspension of clearing operations. The result is impressive because these abandoned areas now look like a fantastic landscape consisting of a continuous green carpet dotted here and there with “bumps” where the palm trees used to be. It was obviously not long before someone, as described in one of our previous news stories, decided to set fire to it, probably to plant maize or cassava, ignoring the fact that, even if the Mucuna burns well, fire does not destroy it. So it won’t take long for it to grow back with even more vigour, leaving little chance for the crops that would be planted there unless the roots of the creeper are pulled out (but that’s a lot of work…).
Sometimes this vine even crosses roads (yes, despite the fact that vehicles drive over it from time to time) and settles in the savannah or in the (remnants of) forests located on the periphery of the plantation. It doesn’t matter if the old palm trees there are twenty meters or more high, the Mucuna vines will soon have climbed to the top. We have experienced this with the few rubber trees planted next to the Cathedral. On the other hand, it’s quite easy to control: just cut the stems and clear the base of the tree so that the vines dry out and disappear quickly.
Last little comment about Mucuna which, as mentioned above, flowers with difficulty in our region. From time to time, flowers appear in spite of everything: a panicle of small purple flowers, which can be smelt more than seen (the flowers are usually hidden under the foliage). Unfortunately, they have a rather unpleasant odour that smells somewhat like a vegetable soup. It is perhaps because of this particular fragrance that the plant does not bear fruit because the insects here do not seem to be attracted to this smell.
We hope this news finds you well and hope to read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Contamination

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Par les temps qui courent la contamination est un sujet chaud et même si le fameux virus n’est pas arrivé jusque chez nous jusqu’à présent il n’en reste pas moins que nous prenons des mesures préventives, qui ne sont pas toujours faciles à faire accepter et encore moins à faire respecter ou simplement à faire comprendre, ce n’est pas avec cette contamination virale potentielle (ici à Mapangu) que je voulais commencer ces nouvelles, mais nous y reviendrons.
Comme vous le savez, dans notre coin il n’y a pas de réseau d’électricité et nous sommes donc totalement dépendant de l’électricité produite par nos générateurs et/ou quelques installations solaires. L’usine en particulier, grosse consommatrice de courant, est alimentée par trois générateurs de 810 kVA chacun qui consomment un “petit” 3.000 litres de gasoil par jour. Ajoutez à cela une flotte de tracteurs, camions, voitures et engins lourds (bulldozer, pelle à chenille, niveleuse, etc.) et vous comprendrez que nos besoins en carburant sont… conséquents, probablement l’aspect le moins “écologique” de la plantation, mais ça, c’est un sujet pour une autre lettre de nouvelles. Il va sans dire que nous n’avons pas de fournisseur de carburant (ou de lubrifiants car ceux-là aussi sont en demande de façon non négligeable) sur place, le dépôt le plus proche étant à Ilebo où nous pouvons faire remplir des fûts, mais à raison d’une consommation de 15-20 fûts par jour je vous laisse deviner les problèmes logistiques sans compter qu’il est nécessaire de faire plusieurs transbordements avant d’arriver jusque chez nous. En effet, les fûts sont remplis au dépôt de carburant et chargés sur un camion (à la main parce qu’il n’y a pas de chariot élévateur en état de marche), le camion transporte ensuite les fûts jusqu’à la rivière où ceux-ci sont transbordés du camion (ils sont déchargés en les faisant tomber sur un pneu pour éviter de trop les endommager) sur une pirogue. La pirogue amène ensuite les fûts (une demi-douzaine à la fois) jusqu’à notre baleinière qui doit rester en attente à l’embouchure de la rivière, là encore une fois les fûts sont débarqués sur la rive pour être ensuite chargés dans la baleinière. La baleinière peut charger jusqu’à 80 fûts, je vous laisse donc évaluer le nombre d’allées et de venues que doit faire la pirogue. La baleinière descend ensuite jusqu’à Mapangu où, une fois de plus, les fûts sont déchargés pour être enfin chargés (avec une grue cette fois) sur un camion qui achemine les fûts jusqu’à la zone de remplissage de nos tanks de carburant. Ajoutons qu’entre voyages et manutentions il n’est pas possible de faire plus de deux approvisionnement par semaine et qu’il suffit d’un petit couac pour que le flux tendu se rompe et rende notre bon fonctionnement stressant. De plus à chaque voyage il faut déclasser près de 10% des fûts qui, suite aux “manipulations” sont trop cabossés et ou troués, il y a toujours des “matières étrangères” qui se mêlent au carburant et c’est une opération où (tout à fait par hasard) il y a toujours des manquants à l’arrivée.
Pour éviter les sus-nommées manipulations, nous préférons nous approvisionner avec du carburant en vrac qui est pompé directement dans les cales d’une barge à Kinshasa et que nous transférons par pompe depuis la barge dans nos tanks une fois arrivé à Mapangu, évitant ainsi en principe les risques de contamination et de pertes, je dis bien en principe. Nous recevons ainsi des lots de 200.000 litres de gasoil par bateau toutes les 5-6 semaines (quand le transporteur ne prend pas trop de retard) ce qui nous permet de ne pas trop stresser pour nos besoins de fonctionnement. Le dernier lot de carburant ainsi venu par barge la semaine passée n’a, cependant, pas répondu à nos attentes car nous avons découvert à l’ouverture des cales qu’il était mélangé avec de grandes quantités d’eau et contenait aussi beaucoup de boue, pas idéal pour être utilisé dans des machines. Après contrôle de la barge il n’y a pas de raison de croire que celle-ci ait des fuites et comme nous sommes en saison sèche ce n’est pas non-plus l’eau des pluies qui aurait pu s’infiltrer dans les cales de la barge, donc malheureusement il semblerait que le pétrolier qui a chargé le carburant nous a servi un fond de cuve avec de l’eau et de la boue qui se sont retrouvés dans notre barge. Vu les délais de livraison d’un mois ou plus pour en réceptionner une autre et la nécessité pour nous de continuer à fonctionner, nous n’avons pas d’autre choix que d’utiliser tant bien que mal ce carburant “sale” en essayant de le nettoyer au mieux pour ne pas trop endommager nos machines. Heureusement nous disposons d’une centrifugeuse qui permet de nettoyer assez bien le carburant et nous avons un lot de filtres qui devrait nous permettre d’éviter des catastrophes avant l’arrivée de carburant propre (attendu dans trois semaines). Le lubrifiant est, lui, livré dans des fûts scéllés et (touchons du bois) jusqu’à présent n’a pas été la source de problèmes similaires au carburant.
Revenons à la contamination “coronavirus”, une bonne nouvelle est, qu’à partir d’aujourd’hui, les frontières du pays sont à nouveau ouvertes et il en va de même pour les frontières provinciales. Les conséquences pratiques de ces nouvelles mesures restent toutefois à être déterminées et vérifiées car, selon le ministère des affaires étrangère belge, les voyages non-essentiels vers la RDC restent interdits et les personnes arrivant de la RDC en Belgique doivent obligatoirement faire un test de dépistage et en principe observer deux semaines de quarantaine. Les règles appliquées par d’autres pays Européens ne sont pas les mêmes, rien de surprenant dans cette approche à vitesse variable de l’union européenne. Pour les voyages entre les provinces du Congo, qui sont maintenant autorisés, la seule contrainte (aussi valable pour quitter le territoire national) est que les passagers doivent être munis d’un test Covid-19 négatif datant de moins de 3 jours. Au départ de Kinshasa c’est compliqué mais pas impossible puisqu’il existe des centres de dépistage, mais nous ne savons pas trop comment cela sera géré pour nos voyages au départ de Mapangu et/ou Ilebo car ici (dans la province) il n’y a aucune capacité de dépistage, ce qui nécessiterait donc d’envoyer les échantillons à Kinshasa, mais comme il n’y a qu’un seul vol par semaine il est difficile de voir comment la règle des 3 jours peut être respectée… il y aura certainement une solution à la congolaise (probablement moyennant le paiement de l’une ou l’autre “contribution” pour aider à contenir la contamination).
Nous espérons que les mesures imposées chez vous ne sont pas trop contraignantes et espérons comme d’habitude vous lire bientôt.
A très bientôt ici ou ailleurs,
Marc & Marie-Claude

Bananes du jardin – Garden bananas
Plantation après incendie – Plantation after fire

In these times, contamination is a hot topic and even if the famous virus has not reached us here in the Congolese Tuscany so far, the fact remains that we are taking preventive measures, which are not always easy to get accepted and even less to have respected or simply to make them understood, however it is not with this potential viral contamination (here at least) that I wanted to start this news, but we will come back to it further on.
As you know, in our area there is no electricity grid and therefore we are totally dependent on the electricity produced by our generators and/or some solar installations. The mill in particular, which consumes a lot of electricity, is powered by three generators of 810 kVA each that consume a “modest” 3,000 litres of diesel per day. Add to this a fleet of tractors, trucks, cars and heavy machinery (bulldozer, crawler excavator, grader, etc.) and you will understand that our fuel needs are … substantial, probably the least “ecological” aspect of the plantation, but that is a subject for another newsletter. It goes without saying that we do not have a local fuel (or lubricant supplier, as these too are in considerable demand) on site, the nearest depot being in Ilebo where we can have drums filled, but at a consumption rate of 15-20 drums per day, you can guess the kind of logistical issues to have sufficient stock on hand, not to mention the fact that we have to make several transhipments before reaching our premises. Indeed, the drums are filled at the fuel depot and loaded onto a truck (by hand because there is no working forklift truck), the lorry then transports the drums to the river where they are transferred from the truck (they are unloaded by dropping them onto a tyre to avoid damaging them too much) onto a dugout canoe. The dugout canoe then takes the drums (half a dozen at a time) to our larger wooden vessel, which must remain on standby at the mouth of the river. Once again, the drums are unloaded on the shore and then loaded into the boat. Our boat can load up to 80 barrels, so I’ll leave you to estimate the number of trips the canoe must make. The vessel then travels down to Mapangu where, once again, the drums are unloaded and finally loaded (this time with a crane) onto a truck that takes the drums to the area where we fill our fuel tanks. It should be added that between trips and handling it is not possible to make more than two supply trips per week and therefore it only takes a small hiccup for the tight flow to break and make our smooth operation stressful. Moreover, after each trip we have to downgrade about 10% of the barrels which, due to “handling”, are too dented and/or punctured, there are always “foreign materials” mixed in with the fuel and it is an operation where (quite by chance) there are always shortages on arrival.
In order to avoid the aforementioned manipulations, we prefer to have fuel shipped in bulk, pumped directly into the holds of a barge in Kinshasa and which we transfer by pump from the barge into our tanks once it arrives in Mapangu, thus avoiding in principle the risks of contamination and loss, I say in principle. We thus receive batches of 200,000 litres of diesel per boat every 5-6 weeks (when the transporter is not delayed for some reason or other, which seems to be the rule rather than the exception), which in theory allows us not to be too stressed for our operating needs. The last batch of fuel that came by barge last week, however, did not meet our expectations as we discovered when we opened the holds that it was mixed with large amounts of water and also contained a lot of mud, not ideal for use in machinery. After checking the barge there is no reason to believe that the barge is leaking and as we are in the dry season it is not the rainwater that could have leaked into the holds of the barge either, so unfortunately it seems that the supplier that loaded the fuel must have pumped the remnants of a tank with water and mud that ended up in our barge. Given the delivery time of a month or more to receive another load and the need for us to continue to operate, we have no choice but to use this “dirty” fuel as best we can, trying to clean it as well as possible so as not to damage our machines too much… Luckily we have a centrifugal separator that cleans the fuel fairly well and we have a set of filters that should allow us to avoid disasters before the arrival of clean fuel (expected in three weeks). The lubricants, on the other hand, are delivered in sealed drums and (touching wood) so far has not been the source of problems similar to fuel.
Coming back to the “coronavirus” contamination, the good news is that, as of today, the country’s borders are open again and so are the provincial borders. However, the practical consequences of these new measures have yet to be determined and verified because, according to the Belgian Ministry of Foreign Affairs, non-essential travel to the DRC is still prohibited and people arriving from the DRC in Belgium must undergo a screening test and, in principle, observe two weeks of quarantine. The rules applied by other European countries are not the same, which is not surprising in this variable-speed approach of the European Union. For travel between the provinces of Congo, which are now allowed, the only constraint (also valid for leaving the national territory) is that passengers must have a negative Covid-19 test that is less than 3 days old. From Kinshasa it is complicated but not impossible as there are testing centres, but we are not sure how this will be managed for our trips from Mapangu and/or Ilebo as here (in the province) there is no testing capacity, so samples would have to be sent to Kinshasa, but as there is only one flight per week it is difficult to see how the 3 day rule can be respected. … there will certainly be a Congolese-style solution (probably with payment of some kind of “contribution” to help contain the contamination).
We hope that the measures imposed on you are not too restrictive and hope as usual to read you soon.
See you soon here or elsewhere,
Marc & Marie-Claude

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Feu – Fire

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La saison sèche est bien installée, mis à part la brume matinale qui donne une impression de fraîcheur humide et une petite pluie de 20mm au début du mois de juillet, l’absence de pluies commence à se marquer sur notre environnement avec une végétation qui jaunit, des régimes de palmes qui commencent à avorter et les routes de plus en plus difficiles à négocier de par le sable fin et sec qui s’accumule. Une des autres caractéristique de la saison sèche est, évidemment, les feux qui sont déclenchés soit pour préparer les champs, soit pour essayer d’attraper les quelques petits animaux qui survivent encore dans la nature avoisinant la plantation.
Suite à la maladie qui touche nos palmiers, nous avons dû abandonner certaines parties de la plantation qui n’étaient plus rentables à exploiter et se sont donc rapidement retrouvées envahies par des plantes diverses, dont la plante de couverture qui a même recouvert les quelques palmiers qui avaient survécu. Comme nous n’avons pas de programme pour replanter ces zones dans un future immédiat, notre intention était de morceler ces zones en petites parcelles de 0,5 à 1 ha et de les attribuer à nos travailleurs pour y faire leurs cultures vivrières, moyennant toutefois un contrat pour bien cadrer ces opérations. Peu ou pas de travailleurs ont manifesté leur intérêt et aucun n’a finalement signé de contrat (qui aurait juste limité les cultures autorisées et la durée d’utilisation du terrain, sans aucune charge financière). Cela n’a toutefois pas empêché certaines personnes de venir y mettre le feu (détruisant ainsi définitivement les quelques palmiers qui avaient survécu) pour planter du maïs ou d’autres cultures en catimini. Il faut savoir qu’ici, même si c’est fait sur le terrain d’autrui, la loi ne permet pas au propriétaire de détruire les plantes semées sous peine d’être condamné pour “destruction méchante” (texte littéral). Cette règle est d’autant plus applicable à une société comme Brabanta dont les moyens financiers permettront au juge d’infliger une grosse amende et au propriétaire des plantes d’être compensé pour la récolte perdue (évidemment estimée de manière très optimiste…). Ceci même si, au départ, l’utilisation du terrain étai illégale.
Nous sommes donc obligés de mettre des gardes forestiers un peu partout dans la plantation pour essayer d’empêcher les gens (y compris nos travailleurs) de venir défricher, brûler ou cultiver des zones de la plantation qui doivent être protégées ou préservées. Mais évidemment ils sont parfois partie prenante eux-même et n’interviennent donc pas toujours de manière aussi diligente que nous l’aurions souhaité. La protection des zones non-cultivées dans notre concession est d’autant plus importante du fait que c’est un critère important dans la certification RSPO (Round Table for Sustainable Palm Oil) que nous espérons obtenir cette année.
Même lorsque ce sont des villageois qui mettent le feu dans des zone extérieures à notre concession, nous ne sommes pas à l’abri car souvent les feux sont allumés en fin de journée puis laissés sans surveillance avec le résultat fréquent d’une propagation dans la plantation ce qui a des conséquences peu favorables pour les palmiers.
En général nous veillons à ce que les ronds autour des palmiers soient bien dégagés et propres, ainsi, même quand le feu “déborde” il ne fait que brûler les palmes extérieures sans atteindre le stipe du palmier. Lorsque le feu arrive jusqu’au cœur du palmier, les fruits riches en huile sont évidemment un combustible idéal qui brûle longtemps et provoque ainsi la destruction totale de celui-ci, tandis qu’autrement, nous observons, au pire, un ralentissement de la production pendant un an ou deux à cause des palmes qui ne sont plus en mesure de faire leur travail photosynthétique normal.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le danger ne diminue pas avec la taille des palmiers, sans doute parce que le tronc couvert de chicots de palmes secs permet plus facilement au feu d’avoir prise sur le palmier. Il n’est pas inhabituel de voir des palmiers (sauvages) brûler comme des torchères pendant plusieurs heures alors qu’aucune trace de feu n’est visible sur le tronc de palmiers qui font parfois 20 mètres de hauteur. Il va sans dire qu’après un tel traitement l’arbre ne survit pas, les palmes séchées finissent par tomber et il ne reste plus qu’un tronc, généralement bien droit, qui finit par tomber après quelques mois.
Depuis notre “perchoir” de la Cathédrale, nous avons une vue qui, lorsqu’il n’y a pas de brouillard, nous permet de voir la forêt au-delà de la plantation ou de l’autre côté de la rivière Kasaï et immanquablement en cette saison ce sont des colonnes de fumée ou de grandes flammes qui se dégagent tous azimuts.
Il n’y a pas que dans la plantation que le feu est un souci, mais aussi dans notre huilerie où en cette période de pointe nous sommes obligés d’accumuler des quantités de plus en plus grandes de fibres et de rafles issues du traitement des régimes et fruits de palme. Cette montagne de fibres et rafles bien sèche contient malgré tout encore un petit peu d’humidité ce qui favorise une décomposition exothermique un peu comme un tas de compost. Seulement ici il est question d’une montagne de fibres de plusieurs milliers de tonnes qu’il est impossible de remuer pour empêcher la température d’être excessive. Ma plus grande crainte est que la chaleur dégagée soit telle que les fibres finissent par prendre feu et, comme nous en avons déjà fait l’expérience il y a quelques années sur une autre zone de stockage, se mette à brûler pendant des mois d’affilée. J’ai beau expliquer que nous courrons un risque énorme à mes collègues (congolais en particulier), mon langage doit certainement être peu adapté à leur oreille car il y a deux jours j’ai découvert que, non-contents de ne pas comprendre le risque liée à l’auto-combustion de notre tas de fibres, ils n’avaient rien trouvé de mieux que de mettre feu à un tas de rafles à moins de deux mètres de sus-nommé stock de fibres “pour fabriquer de la cendre” me disent-ils en toute candeur… Je n’ai tué personne mais j’avoue que mes nerfs ont été sur le point de lâcher… Malheureusement le retour des pluies vers la fin de ce mois n’est pas nécessairement une bonne nouvelle, car l’apport d’humidité risque d’accélérer le processus de décomposition et par conséquence d’augmenter le risque de surchauffe sans que la quantité d’eau soit suffisante pour refroidir la montagne de fibres et/ou humidifier celle-ci suffisamment pour l’empêcher de brûler. La seule solution serait d’évacuer tout cela le plus rapidement possible, mais avec la panne de nos engins et de nos camions ce n’est malheureusement pas une option pour le moment. Bref, croisons les doigts…
Nous vous souhaitons une excellente semaine et n’hésitez pas à nous donner de vos nouvelles, cela nous fait plaisir de vous lire aussi.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Viser le pont bascule n’est pas toujours facile – Aiming for the weighbridge is not always easy
Reparation du pont – Bridge repair
Feux – Fires
Retour du jardin – Back from the garden
Cocons – Cocoons
J’ai eu droit à une étoile – I was given a star

The dry season is well established, apart from the morning fog that gives an impression of moist freshness and a small rain of 20mm at the beginning of July, the absence of rain is beginning to mark our environment with vegetation that is turning yellow, palm bunches that are beginning to abort and roads that are increasingly difficult to negotiate due to the fine dry sand that is accumulating. One of the other characteristics of the dry season is, of course, the fires that are set either to prepare the fields or to try to catch the few small animals that still survive in the wild around the plantation.
As a result of the disease that affects our palm trees, we had to abandon parts of the plantation that was no longer profitable to exploit and therefore quickly found ourselves invaded by various plants, including the cover plant, which eventually covered the few palm trees that survived. As we do not have a programme to replant these areas in the immediate future, our intention was to divide these areas into small plots of 0.5 to 1 ha and allocate these to our workers to grow food crops, albeit under contract to keep these operations under control. Few or no workers showed interest and none eventually signed a contract (which would have just limited the crops allowed and the length of time the land could be used, without any financial burden). However, this did not prevent some people from setting fire to the land (thus permanently destroying the few palm trees that had survived) to plant maize or other crops on the sly. It should be noted that here, even if it is done on someone else’s land, the law does not allow the owner to destroy the crops sown, under penalty of being condemned for “wicked destruction” (literal text). This rule is all the more applicable to a company like Brabanta whose financial means will allow the judge to impose a large fine and the owner of the plants to be compensated for the lost harvest (obviously estimated in a very optimistic way). This even if the use of the land was initially illegal.
We are therefore obliged to put rangers all over the plantation to try to prevent people (including our workers) from clearing, burn or cultivate areas of the plantation that need to be protected or preserved. But of course the rangers are sometimes themselves interested and therefore do not always intervene as diligently as we would have liked. The protection of the non-cultivated areas in our concession is all the more important because it is an important criterion in the RSPO (Round Table for Sustainable Palm Oil) certification that we hope to obtain this year.
Even when villagers set fires in areas outside of our concession, we are not safe because often fires are set at the end of the day and then left unattended with the frequent result of spreading into the plantation with unfavorable consequences for the palm trees.
In general we make sure that the rings around the palms are clear and clean, so that even when the fire “overflows” in the plantation, it only burns the outer palms without reaching the palm’s stem. When the fire reaches the heart of the palm tree, the oil-rich fruit is obviously an ideal fuel that burns for a long time and thus causes the total destruction of the palm tree, while otherwise we observe, at worst, a slowing down of production for a year or two because the palms are no longer able to do their normal photosynthetic work.
Contrary to what one might think, the danger does not diminish with the size of the palm trees, probably because the trunk covered with dry palm stubs makes it easier for the fire to take hold of the palm. It is not unusual to see (wild) palm trees burning like torches for several hours, while no trace of fire is visible on the trunk of the palm trees, which can be as much as 20 metres high. It goes without saying that after such a treatment the tree does not survive, the dried palms eventually fall off and only a trunk, usually straight, remains, which eventually falls down after a few months.
From our “perch” in the Cathedral we have a view which, when there is no fog, allows us to see the forest beyond the plantation or across the Kasai River and inevitably in this season there are columns of smoke or great flames coming out all around.
It is not only in the plantation that fire is a concern, but also in our oil mill where in this peak period we are obliged to accumulate increasing quantities of fibre and empty fruit bunches remaining after processing the palm crop. This mountain of dry fibres and empty fruit bunches still contains a little bit of moisture, which encourages a process of exothermic decomposition, a bit like a compost heap. Only here we are talking about a mountain of fibres of several thousand tons that cannot be stirred to prevent the temperature from being excessive. My greatest fear is that the heat released is such that the fibres will eventually catch fire and, as we already experienced a few years ago in another storage area, start to burn for months at a time. I may explain that we run a huge risk to my colleagues (Congolese in particular), but my language must certainly not be adapted to their ears because two days ago I discovered that, not content with not understanding the risk linked to the self-combustion of our pile of fibres, they had found nothing better than to set fire to a pile of empty fruit bunches less than two metres away from the above-mentioned stockpile of fibres “to produce ashes”, they tell me in all candour… I didn’t kill anyone, but I admit that my nerves were about to snap… Unfortunately, the return of the rains towards the end of this month is not necessarily good news, because the addition of humidity may accelerate the decomposition process and consequently increase the risk of overheating without the quantity of water being sufficient to cool the mountain of fibers and/or moisten it enough to prevent it from burning. The only solution would be to evacuate all this as quickly as possible, but with the breakdown of our machines and trucks this is unfortunately not an option at the moment. In short, fingers crossed…
We wish you an excellent week and don’t hesitate to give us your news, it’s a pleasure to read you too.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Dilemme – Dilemma

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Nous sommes en saison sèche depuis près de deux mois maintenant et contrairement aux années précédentes, nous n’avons même pas eu quelques petites pluies éparses pour donner un semblant d’eau aux plantes, excepté pour le brouillard bien présent qui mouille un petit peu les feuilles, mais n’est pas suffisant pour empêcher la poussière au passage d’un véhicule. Le résultat est parfois assez désagréable car la combinaison des deux rend les choses compliquées, le brouillard est suffisant pour humidifier le pare-brise (et les autres surfaces de la voiture) et quand cela se combine avec le croisement d’un autre véhicule (tôt le matin ce sont généralement les gros camions en route pour les quais de chargement), la poussière vient se coller sur toutes les surfaces humides avec une efficacité redoutable. En théorie au moins, les lave-glace et essuie-glace permettent de diminuer l’opacité des vitres, mais c’est sans compter avec la buée qui a tendance à se développer côté intérieur car la fraîcheur extérieure est assez marquée tôt le matin. Une solution pour éviter la formation de buée est de mettre un petit coup de climatisation, mais sans être frileux pour autant j’avoue que ce n’est pas le moment de la journée ou la température nécessite ce genre de traitement et je préfère donc la solution plus basique de chiffon pour garder une certaine visibilité. Cette solution est d’autant plus “agréable” que la vétusté de ma voiture fait que je ne sais plus fermer la bouche qui me souffle de l’air froid droit sur la face. Une autre parade contre l’accumulation de poussière, préventive celle-là, est d’emprunter (quand c’est possible) des pistes qui sont moins prisées par les camions, soit parce que la distance est un peu plus longue ou parce que l’état de ces routes est un peu moins bon. Je quitte donc la maison de bonne heure pour essayer de devancer le passage des camions ou d’avoir le temps de faire un petit détour moins “poussiéreux” pour aller à mon point d’appel.
L’effet de la saison sèche est aussi très marqué sur les routes, qui sont principalement composées de sable. A l’opposé de la saison des pluies où nous devons continuellement réparer les routes qui se ravinent et/ou se dégradent à cause des abondantes quantités d’eau qui transforment les routes en rivières, en saison sèche le sable devient friable et mou, mais pas partout. Pour des raisons pas toujours évidentes, sur certaines parties de la route le sable compacté devient dur comme de la pierre et offre un surface de circulation idéale, tandis que d’autres se désagrègent complètement et se transforment en bac à sable dans lesquels il est difficile d’avancer.
Sur certains tronçons de route le sable meuble devient tellement profond que les véhicules (chargés) se retrouvent régulièrement bloqués. La solution est soit de recharger ces routes avec de la terre rouge (un peu plus argileuse) qui se compacte mieux, mais qui ne se trouve que dans quelques rares endroits de la plantation et pour le transport de laquelle nous ne disposons pas de véhicules en période de pointe, soit de dégager le sable mou par arriver à une surface plus dure. Cette dernière solution fonctionne assez bien, mais gare aux prochaines pluies car nous aurons ainsi créé un chenal idéal pour collecter les eaux de ruissellement avec des conséquences désastreuses sur la route.
un autre dilemme concerne les tronçons de route ou la surface généralement durcie est parsemée de trous de sable mou, qui n’empêchent pas les véhicules de passer mais obligent à rouler très lentement car tout comme des nids de poule ces trous ont tendance à se creuser. Une solution est de passer la niveleuse sur la route pour essayer d’araser un petit peu les surfaces sures et de remplir les trous, toutefois cela résulte généralement dans la création d’une plus grande zone de sable mou où il devient difficile de passer et où se créent des grosses ornières avec le passage de nos gros camions, rendant le passage ultérieur de voitures difficile voire impossible.
L’année dernière j’avais fait une expérimentation en versant des boues huileuses récupérées dans les lagunes sur le surfaces sableuses en espérant que cela “fixerait” un peu le sable et permettrait ainsi de réduire les problèmes d’ensablement et/ou d’érosion. Non seulement l’effet n’a pas été spectaculairement efficace (peut-être que je n’ai pas appliqué assez de boues…) mais en plus cela dégage une odeur pestilentielle qui s’incruste très efficacement sur les roues et structures des véhicules et n’a donc pas rencontré un énorme succès auprès des utilisateurs et encore moins des riverains.
Une autre situation qui nous affecte durant la saison sèche est le fait que cela correspond avec notre pic de production, tandis que le niveau de la rivière Kasaï est au plus bas. Pendant cette saison d’étiage les transporteurs fluviaux préfèrent éviter notre rivière, alors que c’est le moment où nous devons impérativement évacuer le plus d’huile. Une solution est de “payer” des transporteurs pour monter avec des barges vides depuis Kinshasa, mais cela demande à être programmé à l’avance alors que nous ne savons pas si des transporteurs sont déjà en route avec des marchandises et pourraient donc venir charger notre huile à la descente sans devoir les payer pour la montée. Malheureusement, même lorsque nous savons que des barges sont montées avec de la charge jusqu’à Ilebo, nous ne savons pas combien de temps il leur faudra pour décharger leurs marchandises car pour cela ils sont tributaires de la disponibilité de wagons qui sont souvent retardés à cause de problèmes sur la voie ferrée qui n’a plus été renouvelée depuis au moins 60 ans. Certains transporteurs voient ainsi leurs barges coincées à Ilebo pendant 2-3 mois, alors que le déchargement pourrait se faire en une ou deux semaines. Comme notre capacité de stockage correspond à environ un mois de production en période de pointe nous ne pouvons évidemment pas prendre le risque d’attendre une hypothétique barge qui doit descendre d’Ilebo.
Nous essayons malgré tout de mettre un peu de charge sur les barges qui montent “à vide” pour essayer de rentabiliser le coût, mais vous aurez deviné que la “Loi de la vexation universelle” (seule loi qui est toujours vérifiée…) fait que nos barges qui montent à vide arrivent presque toujours à des moments où nos cuves sont presque vides… Pour l’avenir j’ai toutefois bon espoir d’avoir trouvé une meilleure solution car nous avons maintenant un partenaire qui dispose d’un grand nombre de barges qui sont utilisées principalement pendant des périodes qui tombent en-dehors de notre pointe de production et qu’il est heureux de rentabiliser en les faisant monter à vide (sans surcharge) pour charger de l’huile et ainsi éliminer l’élément d’incertitude concernant la durée de déchargement à Ilebo. Pour l’avenir donc potentiellement un dilemme de moins, mais gardons les doigts croisés car nous sommes après tout au Congo…
A part cela, le premier août étant un jour férié ici, nous avons eu un samedi ET un dimanche complet de congé, ce qui est fort agréable.
Marc en a profité pour s’occuper monter le nouveau filtre pour la piscine (celui qui avait été livré était défaillant depuis le début et nous avons dû en commander un autre qui nécessitait des adaptations entre la pomper et les différents tutaux) opération qui semble réussie.
Makala a de nouveau sa coupe courte ce qui, comme d’ordinaire, a très fort perturbé le chat qui met toujours un certain temps à accepter que c’est bien le même chien. C’est beaucoup plus agréable pour elle et pour nous qui n’avons plus les yeux qui pleurent quand elle passe trop près ! Je ne sais plus si nous avons déjà mentionné cela, mais c’est assez amusant: Griezel (et parfois Makala mais elle préfère de plus en plus paresser un peu plus longtemps sur sa paillasse) attendent le démarrage du générateur annonçant un réveil imminent pour venir nous chercher en “chantant” leurs salutations jusqu’à devant la chambre pour Makala et au pied du lit pour Griezel. C’est assez folklorique! Sur cette touche animalière, nous vous quittons 😉
En espérant recevoir de vos nouvelles bientôt, et merci à ceux et celles qui se manifestent,
Marc & Marie-Claude

Oups

We’ve been in the dry season for almost two months now and unlike previous years, we haven’t even had a few scattered rains to give the plants a semblance of water, except for the fog that is present and that wets the leaves a little bit, but is not enough to prevent the dust when a vehicle passes by. The result is sometimes quite unpleasant because the combination of the two makes things complicated, the fog is enough to wet the windshield (and other surfaces of the car) and when this is combined with the passing of another vehicle (early in the morning it is usually the big trucks on their way to the loading docks), the dust sticks on all wet surfaces with a formidable efficiency. In theory at least, windshield washers and wipers can reduce the opacity of the windows, but that’s not counting with the mist that tends to develop on the inside of the windshield because the outside is quite cool early in the morning. A solution to avoid fogging is to put a little air conditioning on, but without being too sensitive to cold, I admit that it is not the time of day when the temperature needs this kind of treatment and I prefer the more basic solution of a cloth to keep some visibility. This solution is all the more “unpleasant” because of the age of my car makes me unable to close the vent which blows cold air right in my face. Another preventive measure against dust accumulation is to take (when possible) tracks that are less popular with trucks, either because the distance is a little longer or because the condition of the roads is somewhat worse. So I leave home early to try to anticipate the passage of trucks or to have time to make a small detour less “dusty” to get to the muster point.
The effect of the dry season is also very marked on the roads, which are mainly made of sand. In contrast to the rainy season when we have to continually repair roads that becomes riddles with gullies and/or degraded due to the abundant amounts of water that turn roads into rivers, in the dry season the sand becomes brittle and soft, but not everywhere. For reasons that are not always obvious, on some parts of the road the compacted sand becomes as hard as stone and provides an ideal traffic surface, while others disintegrate completely and turn into sandboxes in which it is difficult to move forward.
On some stretches of road the loose sand becomes so deep that (loaded) vehicles regularly get stuck. The solution is either to reload these roads with red soil (a little more clayey) which compacts better, but which is only found in a limited number of places in the plantation and for whose transport we do not have vehicles at peak periods, or to clear the soft sand and so reaching a harder surface. This last solution works quite well, but beware of the next rains as we will have created an ideal channel to collect runoff water with disastrous consequences on the road.
Another dilemma concerns the sections of road where the generally hardened surface is strewn with holes of soft sand, which do not prevent vehicles from passing but force them to drive very slowly because like potholes, these holes tend to become bigger and deeper. One solution is to pass the grader on the road to try to smooth out the hard surfaces a little bit and fill the holes, however this usually results in the creation of a larger area of soft sand where it becomes difficult to pass and where big ruts are created with the passage of our big trucks, making the subsequent passage of cars difficult or even impossible.
Last year I experimented with pouring oily sludge from the effluent ponds onto the sandy surface in the hope that this would “fix” the sand a bit and thus reduce silting and/or erosion problems. Not only was the effect not spectacularly effective (maybe I didn’t apply enough sludge…) but it also gave off a pestilential odour that was very effective at sticking to vehicle wheels and structures and was therefore not very popular with users and even less so with local residents.
Another situation that affects us during the dry season is the fact that it corresponds with our peak production, while the level of the Kasaï river is at its lowest. During this low-water season the river carriers prefer to avoid our river, while it is the time when we must imperatively evacuate the most oil. One solution is to “pay” transporters to come up with empty barges from Kinshasa, but this needs to be planned in advance as we don not know at that time if transporters are already on their way with goods and could therefore come and load our oil on the way down without having to pay them for the way up. Unfortunately, even when we know that barges are on their way to Ilebo, we do not know how long it will take them to unload their goods because for this they depend on the availability of wagons which are often delayed due to problems on the railway, whose tracks have not been renewed for at least 60 years. Thus, some carriers see their barges stuck in Ilebo for 2-3 months, whereas unloading could be done in one or two weeks. As our storage capacity corresponds to about one month of production at peak periods, we obviously cannot take the risk of waiting for a hypothetical barge that has to leave Ilebo.
We do try to put some load on the barges that come up “empty” to try to make the cost less penalising, but you will have guessed that “Murphy’s law” (the only law that is always verified…) result in the barges that come up empty almost always arrive at times when our tanks are almost empty… For the future I am however hopeful that we have found a better solution as we now have a partner who has a large number of barges that are used mainly during periods that fall outside our peak production and that he is happy to have them come up empty (without surcharge) to load oil and thus eliminate the element of uncertainty regarding the unloading time at Ilebo. So potentially one less dilemma for the future, but let’s keep our fingers crossed as we are after all in Congo …
Apart from that, the first of August being a holiday here, we had a Saturday AND a full Sunday off, which is very nice.
Marc took the opportunity to install the new filter for the pool (the one that was delivered was faulty from the beginning and we had to order another one that needed some adjustments to connect the tubes), which seems to be a successful operation.
Makala has her hair cuts short again, which, as usual, very much disturbed the cat who always takes a while to accept that it is the same dog. It’s much more pleasant for her and for us who don’t have tears in our eyes when she comes too close! I don’t know if we already mentioned it, but it is quite amusing: Griezel (and sometimes Makala but she prefers to laze a little longer on her mattress) wait for the generator to start announcing an imminent alarm clock to come on and come to us “singing” their greetings all the way to the front of the room for Makala and at the foot of the bed for Griezel. It’s quite folkloric! With this animal touch, we leave you 😉
Hoping to hear from you soon, and thanks to those who keep in touch,
Marc & Marie-Claude

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Confinement

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Après plus de 16 semaines de confinement à cause du petit virus global (pour rappel outre les frontières nationales de la RDC qui ont été fermées, nous sommes coupés de Kinshasa qui a été isolé du reste du pays), une petite lumière apparait au bout du tunnel. En effet, l’état d’urgence sanitaire a été levé par le Président congolais dans son allocution du 21 juillet, qui a également brossé les grandes lignes des étapes d’ouverture du pays vers une “normalité” qui reste toutefois prudente car la pandémie est loin d’être finie. Cette annonce arrive juste au moment où le premier cas de Covid-19 a été confirmé dans la province du Kasaï, malade originaire de Kinshasa (oui, je sais, normalement Kinshasa est isolé, mais dans ce pays il suffit généralement de sortir un billet ou deux de sa poche pour que les règles soient “adaptées”), qui s’est toutefois évadé du centre de santé où il avait été confiné et pourrait donc répandre la bonne parole, euh je voulais dire le virus, aux personnes rencontrées dans sa balade illégale.
Malgré ce couac, l’horizon s’est donc éclairci un peu, mais les étapes du déconfinement peuvent faire lever les sourcils car les priorités sont manifestement non conformes et pourraient compromettre le plan d’attaque des autorités. Les premières étapes du déconfinement concernent dans l’immédiat les commerces, banques, entreprises (jusque là, OK), rassemblements, cafés, bars, restaurants, réunions et célébrations (il n’y a plus de limites du nombre de participants), ainsi que la reprise des transports en commun. Il n’est plus question de distanciation ou de port de masques, mais comme ces mesures n’étaient pas respectées même lorsqu’elles étaient obligatoires je présume que les autorités ont renoncé à imposer celles-ci maintenant que les contraintes sont relâchées.
A partir du 3 août ce sont les écoles et universités qui peuvent reprendre, certainement quelque chose qui devenait urgent, car après 4 mois de “vacances” dans un pays ou la qualité de l’éducation est généralement médiocre dans le meilleur des cas et ou l’éducation à distance n’est pas une option à quelques exceptions près, il est crucial de ramener les enfants sur les bancs de l’école et surtout de permettre aux enseignants d’être à nouveau rémunérés.
La troisième et dernière étape est programmée à partir du 15 août avec la réouverture des frontières provinciales et nationales, des églises et autres lieux de culte, et des discothèques. Pour le moment il est prévu d’encourager les personnes arrivant de l’étranger d’observer un quarantaine volontaire à la maison et de se faire contrôler, mais ce n’est pas obligatoire comme en Belgique où, si nous rentrons pour des congés, nous serons obligés de rester en quarantaine pendant deux semaines. Certes une telle quarantaine n’est pas la fin du monde dans la mesure ou nous pourrons effectuer celle-ci à une adresse de notre choix, mais cela veut quand même dire que nous devrons patienter encore deux semaines avant de pouvoir retrouver nos proches et amis.
Pour une raisons que nous ignorons, les seules restrictions qui restent d’application ici en RDC après la levée des mesures d’urgence sont les funérailles, où le nombre de personnes pouvant être présentes reste strictement limité. Cette mesure a dû être copiée de celles prises dans le cadre des épidémies d’Ebola où effectivement les dépouilles des personnes décédées restent hautement contagieuses, mais dans le cadre du Covid-19 j’aurais plutôt mis des limites dans les bars et discothèques.
Généralement se sont plutôt des bonnes nouvelles car cela nous donnera un peu plus de liberté de mouvement, dans la mesure où il n’y a pas une flambée d’infections qui amènerait les autorités à revoir leur copie. Ce ne serait pas la première fois car on nous avait annoncé la reprise des vols internationaux à partir du 22 juin, ensuite à partir de début juillet et maintenant le 15 août, donc tout peut encore changer.
Ce qui est certain c’est qu’ici les autorités ont déjà bien levé le pied, alors qu’en mars une souris n’aurais pas pu mettre le pied dans la province sans avoir été appréhendée par les autorités, qui avaient sollicité toutes sortes d’aide chez nous pour mettre en place les mesures nécessaires (tentes pour camps d’isolement, carburant pour les patrouilles fluviales et terrestres, matériels de protection individuel, etc.), maintenant les villages flottants arrivant de Kinshasa ne font même plus l’objet de contrôles et nous voyons des visiteurs arriver de Kinshasa qui circulent sans être inquiétés. Il est vrai que le nombre de visiteurs est limité et que les passagers arrivant en barge ont de fait déjà fait une quarantaine puisque les barges mettent au moins deux semaines pour faire le voyage de Kinshasa à Mapangu.
Il n’en reste pas moins que nous avons décidé de maintenir, voire renforcer nos mesures préventives dans la plantation, car l’arrivée du virus ici nous obligerait probablement de fermer les opérations, ce qui serait un désastre tant économique que social. Tous les travailleurs sont maintenant dotés de masques qu’ils sont supposés porter lorsqu’ils ne sont pas en mesure de respecter les distances de sécurité comme dans les véhicules (dans lesquels nous avons limité le nombre de passagers), lors de réunions dans les bureaux où à certains appels. Le travail de sensibilisation sur l’utilisation des masques est toutefois encore long car si la majorité des travailleurs portent leur masque pendant le travail aux champs (où ce n’est absolument pas nécessaire ou même utile), dans les véhicules ils ne le portent souvent pas parce que c’est plus facile de parler avec ses voisins sans le masque… Même nos cadres portent souvent le masque juste devant la bouche ou accroché au menton avec le nez à l’air parce que “c’est plus facile de respirer comme cela”… Bref, sans parler de l’état de propreté des masques qui est souvent très douteux, il y a encore beaucoup de travail à faire et la levée des mesures annoncées par le Président ne va pas rendre notre tâche plus facile. Nous exigeons aussi que nos travailleurs se lavent les mains avant d’entrer dans les lieux d’appel, les bureaux, etc., mais là aussi il reste un gros travail de sensibilisation à faire car quand le patron n’est pas là pour leur rappeler ils “oublient”, alors que les lave-mains sont positionnés de manière bien visible à l’entrée de chaque site. Dans les bureaux nous avons disposés des flacons de gel hydro-alcoolique pour assurer une désinfection régulière des mains après avoir manipulé des documents, billets de banque ou autre objets touchés par d’autres personnes. Je ne sais pas si c’est parce que les personnes travaillant dans les bureaux sont généralement plus éduqués, mais ce système semble être bien assimilé à juger du nombre de personnes qui viennent faire remplir leur flacon de gel.
La seule chose que nous n’avons pas encore généralisé est le contrôle de la température, car les thermomètres à infrarouge que nous avons commandés sont encore “en route”. Mais comme il semble que la fièvre ne soit pas nécessairement le symptôme le plus important pour dépister les cas suspects, nous essayons de mettre l’accent principalement sur les mesures préventives, d’autant plus qu’ici la fièvre plus fréquemment le signe d’une malaria ou d’une infection mal soignée.
Finalement, parlant de malaria, au cours de l’année 2019 la RDC a connu 330.000 décès imputés au paludisme, alors qu’à ce jour le Covid-19 a fait moins de 200 victimes (principalement des personnes ayant séjourné en Europe). Cela pousse à se demander si toutes les aides et collectes de fonds qui font la une de la presse pour la lutte contre le coronavirus ne seraient pas mieux consacrées à mettre en place une réelle politique de prévention et de lutte contre la malaria ? Marie-Claude et moi prenons des tisanes d’Artemisia annua (produits dans notre jardin) pour nous prémunir contre le paludisme depuis que nous sommes ici (et même avant cela lorsque je faisais de missions en Afrique) et nous sommes les seuls expatriés qui n’ont pas eu de malaria. Il est vrai que les autorités sanitaires (surtout les sociétés pharmaceutiques) crient au loup contre l’utilisation de cette plante sous forme de tisane, mais vu les conséquences dramatiques de cette maladie en RDC il y a quand même lieu de se demander pourquoi ne pas consacrer plus de moyens à sa vulgarisation. Nous le faisons à petite échelle ici à Mapangu avec les personnes intéressées, mais avec prudence car d’une part il est difficile de s’assurer que les personnes respectent la posologie conseillée et, d’autre part, parce que ce n’est pas un moyen de prévention ou de lutte reconnu par les autorités sanitaires locales et/ou internationales.
Hormis ceux d’entre vous qui nous lisent dans les pays tropicaux, ce problème vous paraîtra secondaire comparé au risque que représente le coronavirus, mais quelle que soit votre situation nous vous souhaitons prudence et une bonne santé.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Nouvelle addition dans nos moutons – Newcomer in our sheep’s herd
Jour spécial – Special day
Grappe de pamplemousses – Bunch of grapefruit

After more than 16 weeks of containment because of the tiny global virus (as a reminder, in addition to the national borders of the DRC which have been closed, we are cut off from Kinshasa which has been isolated from the rest of the country), a small light appears at the end of the tunnel. Indeed, the state of health emergency was lifted by the Congolese President in his speech of 21 July, which also outlined the steps to open up the country towards “normality”, which nevertheless remains cautious as the pandemic is far from over. This announcement comes just as the first case of Covid-19 has been confirmed in the province of Kasai, a sick man from Kinshasa (yes, I know, normally Kinshasa is isolated, but in this country it is usually enough to take some small change out of one’s pocket for the rules to be “adapted”), who has, however, escaped from the health centre where he had been confined and could therefore spread the good word, uh I meant the virus, to the people he meets during his illegal wander.
In spite of this blunder, the horizon has thus cleared up a little, but the steps of deconfinement may raise eyebrows because the priorities are clearly not what we would logically expect and could compromise the authorities’ plan of attack. The first stages of deconfinement with immediate effect are the opening of shops, banks, businesses (so far, OK), authorisation of rallies, cafés, bars, restaurants, meetings and celebrations, as well as the resumption of public transport. There is no longer any question of distancing or the wearing of masks, but as these measures were not respected even when they were compulsory, I assume that the authorities have given up imposing them now that the constraints have been relaxed.
From 3 August schools and universities will reopen, certainly something that was becoming urgent, because after 4 months of “holidays” in a country where the quality of education is generally poor at best and where distance education is not an option with a few exceptions, it is crucial to get children back to school and allow teachers to be paid again.
The third and final stage is scheduled to begin on 15 August with the reopening of provincial and national borders, churches and other places of worship, and discotheques. For the time being it is planned to encourage people arriving from abroad to observe a voluntary quarantine at home and to be checked, but this is not obligatory as in Belgium where, if we return for holidays, we will be obliged to stay in quarantine for two weeks. Of course, such a quarantine is not the end of the world, as we will be able to carry out the quarantine at an address of our choice, but it still means that we will have to wait another two weeks before we can be reunited with our relatives and friends.
For reasons unknown to us, the only restrictions that remain in force here in the DRC after the lifting of the emergency measures are funerals, where the number of people who can attend remains strictly limited. This measure must have been copied from those taken in the context of the Ebola epidemics, where indeed the remains of the deceased remain highly contagious, but in the context of Covid-19 I would have rather put limits on bars and discos.
Generally speaking, this is rather good news because it will give us a little more freedom of movement, as long as there is not an outbreak of infections that would lead the authorities to review their decision. It wouldn’t be the first time because we were told that international flights would resume on June 22nd, then at the beginning of July and now on August 15th, so everything can still change.
What is certain is that here in Mapangu the authorities have already relaxed their approach, whereas in March a mouse could not have set foot in the province without being apprehended by the authorities, who had requested all kinds of help from us to put in place the necessary measures (tents for isolation camps, fuel for river and land patrols, personal protective equipment, etc.), now the floating villages arriving from Kinshasa are no longer even checked and we see visitors arriving from Kinshasa who move around without being disturbed. It is true that the number of travelers is limited (because of the state of the roads) and that the passengers arriving by barge have in fact already made a quarantine since the barges take at least two weeks to make the trip from Kinshasa to Mapangu.
Nevertheless, we have decided to maintain and even strengthen our preventive measures in the plantation, because the arrival of the virus here would probably force us to close down operations, which would be an economic and social disaster. All workers are now equipped with masks that they are supposed to wear when they are unable to keep safe distances, such as in vehicles (in which we have limited the number of passengers), during meetings in the offices or at certain muster calls. However, there is still a long way to go in raising awareness about the use of masks, because although the majority of workers wear their masks while working in the fields (where it is absolutely not necessary or even useful), in vehicles they often do not wear them because it is easier to talk to neighbours without the mask. Even our managers often wear the mask hanging in front of their mouth or on their chin with their nose in the air because “it’s easier to breathe that way”… In short, not to mention the state of cleanliness of the masks, which is often very doubtful, there is still a lot of work to be done and the lifting of the measures announced by the President is not going to make our task any easier. We also demand that our workers wash their hands before entering muster sites, offices, etc., but here too there still is a lot of awareness-raising work to be done, because when the boss is not there to remind them, they “forget”, whereas the hand washing stations are positioned in a highly visible position at the entrance to each site. In the offices we have placed bottles of hydro-alcoholic gel to ensure regular disinfection of hands after handling documents, banknotes or other objects touched by other people. I don’t know if it’s because the people working in the offices are generally more educated, but this system seems to be well assimilated in judging the number of people who come in to have their bottles of gel refilled.
The only thing we haven’t generalized yet is temperature control, because the infrared thermometers we’ve ordered are still “on the way”. But as it seems that fever is not necessarily the most important symptom for detecting suspicious cases, we are trying to focus mainly on preventive measures, especially as here fever is more frequently a sign of malaria or a poorly treated infection.
Finally, speaking of malaria, during the year 2019 the DRC has had 330,000 deaths attributed to malaria, while to date Covid-19 has caused less than 200 victims (mainly people who have come from Europe). This leads one to wonder if all the aid and fundraising that makes the headlines for the fight against coronavirus would not be better spent on setting up a real policy of prevention and fight against malaria? Marie-Claude and I have been taking Artemisia annua herbal tea (produced in our garden) to protect us against malaria since we have been here (and even before that when I was on missions in Africa) and we are the only expatriates who have not had malaria. It is true that the health authorities (especially the pharmaceutical companies) are crying wolf against the use of this plant in the form of herbal tea, but given the dramatic consequences of this disease in the DRC there is still reason to wonder why not devote more resources to its extension. We are doing it on a small scale here in Mapangu with interested people, but with caution because, on the one hand, it is difficult to ensure that people respect the recommended dosage and, on the other hand, because it is not a means of prevention or control recognized by the local and/or international health authorities.
Except for those of you who read us in tropical countries, this problem will seem secondary compared to the risk represented by the coronavirus, but whatever your situation, we wish you caution and good health.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Excès – Excess

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Les journées de travail sont généralement longues en plantation, debout à 4h30 et de retour à la maison généralement entre 18h30 et 19h, mais quand même avec une petite pause (généralement 1/2h voire 3/4h) pour prendre le déjeuner à la maison et quand le timing le permet une petite sieste de 10 minutes (juste ce qu’il faut pour un peu recharger les batteries pour l’après-midi). Mais en période de pointe c’est encore plus intense parce que les évacuations de production se prolongent souvent jusqu’en soirée, exceptionnellement même jusqu’aux petites heures du matin, car nous essayons de livrer tout ce que l’huilerie peut absorber et ainsi perdre le moins possible. Eh oui, malheureusement pour le moment la production de la plantation explose et dépasse largement la capacité de notre huilerie, même si celle-ci fonctionne à fond 24h sur 24 et 7 jours sur 7 avec toutes les contraintes liées aux machines défaillantes que nous avons décrit dans les nouvelles précédentes.
Le grand dilemme est de décider quoi faire avec l’excédent de production de la plantation car les régimes récoltés doivent être usinés dès que possible, de préférence dans les 24 heures et au maximum 48 heures après la récolte car sinon les fruits deviennent mous et difficiles à presser. Pour le moment nous avons un excès de plusieurs centaines de tonnes de régimes et de fruits tous les jours et comme il n’est pas possible de les usiner dans les environs, notre seule solution est d’en faire du compost, il est évidemment éminemment frustrant de devoir jeter une partie de la production alors que nous avons soigné, “engraissé”, entretenu, etc. les palmiers toute l’année dans le seul but de maximiser leur production.
La population voisine de la plantation, qui le reste de l’année n’hésite pas à venir voler des régimes et des fruits dans la plantation, car nos fruits sont beaucoup plus riches en huile que ceux récoltés dans les palmiers sauvages, voit dans ces montagnes de production délaissée une aubaine car ils estiment que si nous ne les utilisons pas ils sont évidemment à la disposition du public. Ils n’ont pas tout à fait tort, car pourquoi gaspiller une ressource abondante et immédiatement disponible, mais le problème est que les malaxeurs (presses traditionnelles) qui s’établissent pendant cette période de pointe prennent goût aux fruits juteux de la plantation et qu’après la pointe de production ils ne veulent pas suspendre leurs activités, donc les vols prennent des proportions ingérables… Une alternative est de mettre des gardiens à côté de nos tas de régimes et de fruits surnuméraires pour empêcher les gens de venir se servir, mais outre le gaspillage que cela représente, les gardiens voient rapidement une opportunité dans cette manne pour arrondir leur fin de mois et vont donc monnayer l’accès à ces régimes et fruits.
La solution que nous essayons de mettre en place est un compromis entre les deux alternatives ci-dessus, en mettant les régimes et fruits à la disposition de malaxeurs identifiés sur base d’un contrat où, d’une part, ils nous paient une participation symbolique au coût de récolte et d’évacuation des régimes vers un point de collecte agréé en périphérie de la plantation et, d’autre part, ils s’engagent à démonter le malaxeur dès la fin de la pointe de production. Cette “solution” permet de contrôler l’utilisation de notre production excédentaire, de récupérer une petite partie des coûts liés à leur production et de permettre à la population voisine de profiter de cette occasion pour avoir des revenus supplémentaires. Il faut savoir qu’en dehors de la période de pointe de production (soit environ 9 mois de l’année) nous achetons les fruits de palmes provenant des palmiers sauvages et anciennes palmeraies des alentours de la plantation pour justement permettre aux villageois d’avoir des revenus réguliers. Mais en période de pointe, lorsque notre huilerie est saturée, nous ne sommes évidemment pas en mesure d’acheter des fruits à l’extérieur vu que nous sommes dans l’incapacité de traiter l’entièreté de notre propre production.
Certains diront, “pourquoi ne pas augmenter la capacité de transformation propre ?” pour éviter le problème à la base. C’est une question qui revient sur le tapis à chaque conseil d’administration et qui malheureusement n’est pas simple. En effet il faut savoir que même si sur papier ce serait théoriquement envisageable avec un budget assez conséquent, en pratique, il est peu faisable d’agrandir notre huilerie actuelle, qui se trouve entourée de la cité de Mapangu d’un côté et de la rivière Kasaï de l’autre. Pour augmenter notre capacité d’usinage il faudrait idéalement construire une deuxième huilerie sur un autre site, mais cela ne se limite pas à l’huilerie à proprement parler car celle-ci doit être alimentée en électricité, en eau et stockage d’huile. De plus il faut mettre en place un système pour l’évacuation des huiles vers le port (si pas aménager un nouveau port), des lagunes pour le traitement des effluents et toutes les infrastructures de maintenance (stockage de pièces, consommables, bureaux, etc.). In fino, même petite, une huilerie doit être gérée et nécessite donc une équipe technique de production, de maintenance et de laboratoire qui n’auront théoriquement du travail que pendant quelques mois de l’année.
Vous aurez deviné qu’un tel investissement est plus que conséquent et ne se justifie que si la production est suffisante pour optimiser son utilisation, or nos excédents se chiffrent en quelques milliers de tonnes par an, ce qui n’est pas suffisant pour valoriser la construction d’une huilerie d’une taille économique. Il faudrait donc également augmenter la taille de la plantation, qui ne portera ses fruits que 4-5 ans plus tard et qui représente aussi un investissement considérable… Le contexte politique et économique du Congo restant malgré tout fortement instable et le futur pour le moins opaque, le moment n’est probablement pas opportun pour envisager de gros investissements dans le pays, sauf peut-être pour les téméraires et courageux…
Dans cette dernière catégorie, nous avons cette semaine eu la visite d’un couple de suisses qui sont au Congo depuis presque 10 ans et qui envisagent d’établir une plantation de palmiers à huile dans la région. Ils ont déjà mis en place un projet de maraîchage qui semble fonctionner de manière satisfaisante et connaissent donc bien les rouages des affaires congolaises. Leur projet vise la mise en place d’une petite plantation de palmier à huile, essentiellement orientée vers la production d’huile pour le marché local (dans les environs immédiats de la plantation) ce qui intéresse évidemment fortement les autorités locales, mais reste néanmoins une aventure courageuse.
Finalement, pour revenir à notre plantation, la semaine dernière nous vous faisions part du fait que notre production approchait la saturation de nos cuves de stockage et qu’il était urgent d’avoir des barges pour pouvoir évacuer l’huile, sans quoi nous serions dans l’obligation d’arrêter nos opérations. Eh bien, maintenant c’est l’inverse, car en quelques jours nous avons réceptionné plusieurs convois de barges dont la capacité de chargement excède la quantité d’huile dont nous disposons, encore une fois le pendule est passé d’un excès à un autre en quelques jours, une caractéristique du Congo?
Espérant recevoir de vos nouvelles, aussi anodines soient-elles,
Marc & Marie-Claude

Ravenala devant la cuisine – Ravinala in front of the kitchen
Forage avec pompe “maison” – Borehole with “home made” pump
Stations de lavage et de carburant en construction – Fuel and cleaning stations in construction
Masque Elephant – Elephant mask
Convoi sur le Kasaï – Convoy on the Kasai

Working days are generally long on the plantation, up at 4:30am and back home usually between 6:30pm and 7pm, but still with a short break (usually 1/2h or even 3/4h) to have lunch at home and when the timing allows it a short power nap of 10 minutes (just enough to recharge the batteries for the afternoon). But in peak periods it is even more intense because production evacuations often extend into the evening, exceptionally even into the early hours of the morning, as we try to deliver everything the oil mill can absorb and thus lose as little as possible. Yes, unfortunately at the moment the production of the plantation is exploding and significantly exceeds the capacity of our oil mill, even though it is working at full capacity 24/7 with all the constraints linked to the faulty machinery that we described in the previous postings.
The big dilemma is to decide what to do with the plantation’s surplus production, because the harvested bunches must be processed as soon as possible, preferably within 24 hours and at most 48 hours after harvest, otherwise the fruit becomes soft and difficult to press. At the moment we have an excess of several hundred tons of bunches and fruit every day and as it is not possible to process them in the surrounding area, our only solution is to compost them, it is obviously very frustrating to have to throw away part of the production when we have cared for, fertilised, maintained, etc. the palm trees all year round with the sole aim of maximising their production.
The people living around the plantation, who the rest of the year do not hesitate to come and steal bunches and fruit from the plantation (because our fruit is much richer in oil than that harvested from wild palm trees), see these mountains of neglected production as a godsend because they feel that if we do not use them they are obviously available to the public. They are not entirely wrong, because why waste an abundant and immediately available resource, but the problem is that the traditional presses set up during this peak period get a taste for the juicy fruits of the plantation, and after the peak of production they do not want to stop their activities, so the thefts take on unmanageable proportions. An alternative is to put guards next to our heaps of surplus bunches and fruits to prevent people from coming to help themselves, but apart from the waste this represents, the guards quickly see an opportunity in this manna to round off their end of the month and will end up monetising the access to these discarede bunches and fruits.
The solution we are trying to implement is a compromise between the two alternatives above, by making the bunches and fruit available to identified traditional presses on the basis of a contract where, on the one hand, they pay us a symbolic contribution to cover the cost of harvesting and evacuating the bunches to an approved collection point on the outskirts of the plantation and, on the other hand, they undertake to dismantle the presses at the end of the production peak. This “solution” makes it possible to control the use of our surplus production, to recover a small part of the costs linked to their production and to allow the neighbouring population to take advantage of this opportunity to obtains some additional income. It is important to know that outside the peak production period (i.e. about 9 months of the year) we buy the palm fruits from the wild and old palm groves around the plantation precisely to allow the villagers to have regular incomes. But in peak periods, when our oil mill is saturated, we are obviously not able to buy fruit from outside since we are unable to process all of our own production.
Some will say, “why not increase our own processing capacity?” to avoid the problem in the first place. This is a question that comes up at every board meeting and is unfortunately not a simple one. In fact, even if on paper it would be theoretically possible, with a fairly significant budget, in practice it is not really feasible to expand our current oil mill, which is surrounded by the city of Mapangu on one side and the Kasai River on the other. In order to increase our processing capacity we would ideally have to build a second oil mill on another site, but this is not limited to the oil mill itself, as it needs to be supplied with electricity, water and oil storage. In addition, a system must be put in place for the evacuation of oil to the port (if not to develop a new port), ponds for the treatment of effluents and all maintenance infrastructures (storage of parts, consumables, offices, etc.). Finally, even a small oil mill has to be managed and therefore requires a technical team for production, maintenance and laboratory that will theoretically only have work for a few months of the year.
You will have guessed that such an investment is more than consequent and is justified only if the production is sufficient to optimize its use, but our surpluses amount to a few thousand tons per year, which is not enough to valorize the construction of an oil mill of an economic size. It would therefore also be necessary to increase the size of the plantation, which will only bear fruit 4-5 years later and which also represents a considerable investment. The political and economic context of the Congo remains highly unstable and the future is opaque to say the least, so this is probably not the right time to consider major investments in the country, except perhaps for the bold and courageous ones .
In the latter category, this week we had the visit of a Swiss couple who have been in Congo for almost 10 years and who are considering establishing an oil palm plantation in the region. They have already set up a market gardening project that seems to be working satisfactorily and are therefore familiar with the workings of Congolese business. Their project aims to set up a small oil palm plantation, mainly oriented towards the production of oil for the local market (in the immediate vicinity of the plantation) which is obviously of great interest to the local authorities, but nevertheless remains a courageous adventure.
Finally, to come back to our plantation, last week we informed you that our production was approaching saturation of our storage tanks and that it was urgent to have barges to evacuate the oil, otherwise we would have to stop our operations. Well, now it is the opposite, because in a few days we have received several convoys of barges whose loading capacity exceeds the amount of oil we have, once again the pendulum has swung from one excess to another in a few days, a characteristic of the Congo?
Hoping to hear from you, no matter how significant your adventures may be,
Marc & Marie-Claude