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Diverses Choses – Various Items

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Il est indéniable que le temps passe à toute vitesse dans notre coin de brousse et cela est certainement en partie la conséquence du fait qu’ici il y a toujours quelque chose qui se passe, généralement surprenant ou inattendu, encore que maintenant nous commençons à prendre les choses avec un certain degré de fatalisme en sachant qu’ici c’est “normal”.
Cette semaine a encore une fois été pleine de surprises, de sourires (parfois un peu jaunes) et de stress, mais en réalité nous ne sommes plus vraiment étonnés car ici tout est possible…
Comme vous le savez par nos nouvelles précédentes, pour le moment nous avons de gros soucis avec nos engins “jaunes” et en particulier avec la pelle chargeuse qui est une machine essentielle pour le bon fonctionnement de l’huilerie. Outre la commande en urgence de pièces de rechange, nous avons profité de l’affrètement d’un avion pour faire venir deux techniciens spécialisés dans les engins Caterpillar, pensant (naïvement) que de cette manière les réparations seraient faites plus rapidement et dans les règles de l’art, et que notre machine pourrait au moins fonctionner sans souci jusqu’à la fin de la pointe de production (en septembre). Ces messieurs sont bien arrivés il y a un peu plus d’une semaine et ont passé le plus clair de leur temps derrière un ordinateur pour faire, ce qu’ils appellent, un diagnostic de la machine. Le rapport de ce travail se fait toujours attendre et laisse présumer qu’ils ne savent pas vraiment comment résoudre le problème, car ils ont suggéré de ramener l’engin à Kinshasa pour bien le réparer une fois pour toutes. Pour rappel, envoyer cet engin jusqu’à Kinshasa implique un voyage en barge de 3 semaines pour aller, un temps de réparation qu’ils estiment être “de maximum” 1 mois… et le voyage de retour en barge de 3-4 semaines. Ils nous proposent donc de prendre notre machine jusqu’à ce que notre pointe soit largement terminée, comme si c’était la solution la plus évidente. Ils ont été passablement choqués quand je leur ai expliqué qu’ils ont été payés pour venir réparer notre engin sur place et que, compte tenu de l’urgence, je ne prévoyais pas de mettre un moyen de transport à leur disposition pour rentrer à Kinshasa tant que cela n’était pas fait. Les techniciens ont laissé entendre qu’il serait peut-être souhaitable de faire venir une troisième personne mieux équipée pour faire les travaux (qui ne sont pas encore identifiés)… Rassurez-vous je n’ai encore tué ou même tapé personne, mais je ne vous cacherai pas que je suis en train de perdre mon calme.
Nous pensions avoir trouvé une autre pelle chargeuse qui pourrait nous dépanner sur un chantier minier près du chef-lieu de la province (Tshikapa), mais après plus de trois semaines d’excuses et d’explications variées pour justifier pourquoi cette machine n’a pas encore réussi à prendre la route, il est clair que ce n’est pas sur cette solution que nous devons compter.
Pour éviter ce genre de désagréments pour l’année prochaine, j’ai décidé de commander une nouvelle pelle chargeuse, mais qui ne pourra malheureusement pas être sur site dans les temps cette fois-ci car, évidemment, elle n’est pas disponible de stock en RDC.
Dans l’attente nous avons une nuée de personnes munies de pics et de pelles qui se chargent de manutentionner les régimes et les fruits que la plantation livre à l’huilerie et, de manière assez surprenante, permet à l’huilerie de fonctionner à plein régime avec des records de près de 600 tonnes de régimes traités en 24 heures et au moins 500 tonnes de moyenne sur les 7 jours de la semaine, alors que l’huilerie a été conçue pour une capacité nominale d’à peine 430 tonnes (ce qui aurait été généralement considéré comme une bonne performance). Comme quoi même dans les situations les plus extrêmes il est possible de trouver des solutions et d’atteindre des résultats surprenants.
A côté de cela nous continuons d’avoir nos petites anecdotes qui font sourire quand elles n’ont pas des conséquences trop graves. Ainsi cette semaine, l’un de nos chauffeurs de camion a décidé de démarrer son camion le matin en restant debout à l’extérieur, sous prétexte que le moteur devait chauffer tranquillement avant de pouvoir prendre la route. Cela était sans compter sur le fait que le camion était en vitesse (marche arrière) et qu’il s’est donc mis à reculer sans personne à bord dès que le moteur s’est mis en marche. Le camion a ainsi traversé la clôture du parking pour se retrouver avec les roues arrières pendant dans le vide de la ravine qui longe la clôture. Heureusement il n’y a pas eu de victime, le camion s’est arrêté à temps sans trop de casse (mis à part la clôture) et il a été assez facile de le repousser en place avec notre pelle à chenilles (qui heureusement fonctionne encore).
Un évènement que je trouve beaucoup moins “drôle” et que je n’arrive pas à comprendre concerne l’un des forages que nous avons réalisé dans la cité de Mapangu. Pour rappel, à Mapangu il n’y a pas d’eau et les seules possibilités pour avoir de l’eau est d’aller puiser celle-ci dans le Kasaï ou dans l’un de ces affluents (la rivière Mubende) où les gens se retrouvent par centaines debout dans l’eau qu’ils puisent pour ramener à la maison pour la cuisine et leurs autres besoins… La réalisation de forages permettant d’avoir de l’eau propre et potable (nous l’avons fait analyser dans un laboratoire spécialisé à Kinshasa) devrait donc être quelque chose de magnifique pour la population, du moins dans notre esprit. C’est donc avec désolation que nous avons découvert un matin que la clôture du forage avait été volée et la pompe endommagée au point qu’il n’est plus possible de puiser l’eau. Les gens se sont dit que Brabanta viendra réparer cela et ont été fort surpris quand je leur ai annoncé que nous envisagerions de réparer la pompe que lorsque la population aura refait la clôture et remis les lieux du forage en état. Malheureusement je ne suis pas du tout certain que cela permettra de résoudre la situation et je ne serai pas surpris si la population se contente d’utiliser l’un des deux autres forages que nous avons réalisé dans la cité de Mapangu ou simplement de continuer à puiser l’eau à la rivière.
Un des éléments de stress pour le moment est lié à la bonne performance de l’huilerie car cela veut aussi dire que nous produisons beaucoup d’huile et que nous devons évacuer celle-ci pour ne pas nous retrouver en manque de place de stockage. Sur papier, les barges qui sont programmées ont une capacité largement supérieure à la quantité d’huile que nous avons en stock ou à produire, mais en pratique… notre port est vide. Les transporteurs me promettent l’arrivée de leur barges demain ou après-demain au plus tard depuis plusieurs semaines, mais tout comme sœur Anne “Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie” (en fait, même pas car en saison sèche, elle “brunoie”) mais pas de barge à l’horizon. Nous avons jusqu’à lundi soir avant que nos cuves ne soient pleines et comme ici c’est le pays des surprises, je continue d’espérer que, comme par miracle, nos barges seront au port d’ici lundi matin (chose dûment promise par les armateurs).
A part cela, Mapangu a l’ambition d’être reconnu en tant que commune et pour cela tous les quartier et les rues doivent être marquées et nommées, ainsi je viens de découvrir qu’une des “rues” de Mapangu a été baptisée “avenue du Palmier Marc Van” (eh oui, ici le reste de mon nom est trop “compliqué”…) car il paraît que je fais maintenant partie de l’histoire de Mapangu (j’ai immédiatement ouvert un bouton de plus de ma chemise pour ne pas m’étouffer à cause de mon “dikke nek”).
N’hésitez pas à nous faire part de votre quotidien, même si différent il nous intéresse!
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Gardes au travail – Security at work
Pépinière de reboisement et ornementale – Reforestation and ornamental nursery
Appel des coupeurs – Harvester’s muster
Essai d’hévéa – Rubber tree trial
Arrivée de convoi à Mapangu – Convoy arrival in Mapangu
Parking de la Cathédrale – Cathedral parking lot

It is undeniable that time is flying by in our corner of the bush and this is certainly partly the consequence of the fact that here there is always something going on, usually surprising or unexpected, although now we are beginning to take things with a certain degree of fatalism knowing that here it is “normal”.
This week has once again been full of surprises, smiles (sometimes a bit sour) and stress, but in reality we are not really surprised anymore because here everything is possible…
As you know from our previous news, at the moment we have serious problems with our “heavy” machines and in particular with the front loader which is an essential equipment for the good functioning of the oil mill. Apart from the emergency order of spare parts, we took advantage of the plane we chartered to bring two technicians specialized in Caterpillar machines to Mapangu, thinking (naively) that in this way repairs would be done more quickly, according to the rules of the trade, and that our machine could at least run without any worries until the end of the production peak (in September). These gentlemen arrived well over a week ago and spent most of their time behind a computer to do what they call a diagnosis of the machine. The report of this work is still pending and suggests that they don’t really know how to solve the problem, this seems to be confirmed by their suggestion to ship the machine back to Kinshasa to get it fixed once and for all. As a reminder, sending this machine to Kinshasa implies a barge trip of 3 weeks to go, a repair time they estimate to be “maximum” 1 month… and the return barge trip of 3-4 weeks. So they basically suggest to take our machine until our peak season is largely completed, as if it was the most obvious solution. They were quite shocked when I explained to them that they were paid to come and repair our machine here and that, given the urgency, I did not plan to put a means of transport at their disposal to return to Kinshasa until it was done. The technicians suggested that it might be advisable to bring in a third person better equipped to do the work (not yet identified). Don’t worry, I have not killed or even hit anyone yet, but I will not hide the fact that I am slowly reaching the end of my tether.
We thought we had found another front loader that could help us out at a mining site near the provincial capital (Tshikapa), but after more than three weeks of excuses and various explanations as to why this machine has not yet managed to hit the road, it is clear that this is not the solution we should rely on.
To avoid this kind of inconvenience for next year, I have decided to order a new front loader, but unfortunately it will not be available on site in time because, obviously, it is not available from stock in the DRC.
In the meantime we have a swarm of people with picks and shovels handling the bunches and fruit that the plantation delivers to the oil mill and, surprisingly enough, the oil mill is running at full capacity with records of nearly 600 tonnes of bunches processed in 24 hours and at least 500 tonnes averaged over the 7 days of the week, whereas the oil mill was designed for a nominal capacity of just 430 tonnes (which would have been generally considered a good performance). This means that even in the most extreme situations it is possible to find solutions and achieve surprising results.
Meanwhile, we continue to have our little anecdotes that make us smile as long as they don’t have too serious consequences. For example, this week one of our truck drivers decided to start his truck in the morning while standing outside, under the pretext that the engine had to warm up quietly before he could take to the road. This was without taking into account the fact that the truck was in gear (reverse) and so it started backing up without anyone on board as soon as the engine started. The truck then drove through the parking lot fence and found itself with the rear wheels hanging down in the gully along the fence. Luckily there were no casualties, the truck stopped in time without too much breakage (apart from the fence) and it was quite easy to push it back into place with our excavator (which fortunately still works).
An event that I find much less “funny” and that I can’t understand relates to one of the boreholes we established in the city of Mapangu. As a reminder, in Mapangu there is no water and the only possibility to get water is to go and draw it from the Kasai or from one of its tributaries (the Mubende river) where people find themselves by the hundreds standing in the water they draw to bring back home for cooking and other needs? The drilling of boreholes for clean, drinkable water (we had it analysed in a specialised laboratory in Kinshasa) should therefore be something wonderful for the population, at least in our minds. So it was with desolation that we discovered one morning that the fence of one of the boreholes had been stolen and the pump damaged to the point that it was no longer possible to draw water. People thought that Brabanta would come to repair this and were very surprised when I told them that we would not consider repairing the pump until the beneficiaries had rebuilt the fence and restored the drilling site. Unfortunately, I am not at all sure that this will solve the situation and I would not be surprised if the population just uses one of the other two boreholes we have made in the city of Mapangu or simply continues to draw water from the river.
One of the stresses at the moment is related to the good performance of the oil mill because it also means that we are producing a lot of oil and we have to evacuate it so we do not run out of storage space. On paper, the barges that are scheduled to come have a capacity far greater than the amount of oil we have in stock or plan to produce, but in practice… our port is empty. The transporters have been promising the arrival of their barges tomorrow or the day after tomorrow at the latest for the past several weeks, but just like Sister Anne “I see nothing but the sun, which makes a dust, and the grass, which looks green” (in fact, not even because in the dry season the grass looks brownish) but no barge on the horizon. We have until Monday evening before our tanks are full and as this is the land of surprises, I keep hoping that, as if by some miracle, our barges will be in port by Monday morning (something duly promised by the shipowners).
Apart from that, Mapangu has the ambition to be recognized as a commune and this requires all the quarters and streets to be marked and named, so I have just discovered that one of the “streets” of Mapangu has been named “avenue du Palmier Marc Van” (yes, here the rest of my full name is too “complicated”). …) because it seems that I am now part of Mapangu’s history (I immediately opened one more button on my shirt so I wouldn’t choke on my “dikke nek” – Flemish expression for pretentious people).
Don’t hesitate to tell us about your daily life, even if it’s different!
Hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Logique – Logic

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Comme déjà expliqué dans nos nouvelles précédentes, nous avons quelques problèmes avec nos engins et véhicules et compte tenu des contraintes logistiques l’approvisionnement en pièces détachées n’est pas des plus aisé. Mais nous avons commandé en urgence les pièces essentielles et les avons fait envoyer par avion jusqu’au Congo, car même si les frontières sont encore fermées pour les passagers il y a régulièrement des vols cargo qui font la liaison Bruxelles – Kinshasa. Évidemment après il faut encore les faire arriver jusqu’en plantation et cette fois nous avons décidé, qu’exceptionnellement, nous allions affréter un avion spécialement pour cela. En fait ce n’est pas tout à fait exact car comme il y a toujours des tas de choses plus ou moins urgentes à envoyer, cette fois-ci aussi, l’avion était chargé au maximum.
Pour le moment nous n’avons pas de responsable pour le garage, car notre collègue portugais était d’une part bloqué au Portugal où il était parti en vacances depuis la fin de l’année dernière et d’autre part avait des problèmes de santé qui rendaient son retour ici peut-être risqué. Nous avons donc essayé de trouver quelqu’un localement qui pourrait épauler notre directeur huilerie qui pour le moment supervise aussi bien la production d’huile que le garage et l’équipe de construction, ce qui est évidemment trop pour une seule personne surtout en cette période. En parallèle, nous avions contacté le fournisseur d’engins Caterpillar ici en RDC pour leur demander de venir nous assister dans le diagnostic des pannes de nos engins et l’identification des pièces de rechange que nous devrions éventuellement commander.
Afin de profiter de notre avion “spécial” nous avons demandé une dérogation pour permettre à notre “nouveau” responsable de garage de voyager de Kinshasa à Mapangu, en garantissant qu’il ferait d’abord deux semaines de quarantaine et demandé s’il serait possible de permettre aux techniciens de Caterpillar de venir en mission chez nous pendant une semaine. Dans ma logique à moi, l’arrivée de notre responsable de garage ne devrait pas poser trop de problèmes puisqu’il serait mis en quarantaine sous le contrôle des infirmiers de la zone de santé. J’avais de sérieux doutes quant à la possibilité de faire venir les techniciens en mission, puisque ceux-ci seraient forcément en contact avec le personnel du garage et représentant donc un risque plus grand de contamination éventuelle.
A notre grande surprise, au départ de Kinshasa, et ce malgré toutes les autorisations et tous les certificats que nous avions préalablement obtenu, les autorités ont décidé de débarquer le futur responsable du garage et autorisé seulement les techniciens à voyager pour une mission d’une semaine à Mapangu, sans aucune contrainte sanitaire au point qu’ils n’ont même pas du porter de masque alors que ceux-ci sont officiellement obligatoires à Kinshasa… Allez comprendre.
Dans le même avion, au retour, nous avons embarqué toute une série de passagers voyageant “officiellement” pour des raisons de santé, pour lesquels il n’y a pas eu de questions à l’arrivée à Kinshasa. J’avais précédemment sollicité l’autorisation de l’Administrateur du Territoire (AT) pour faire voyager une personne vers Kinshasa par la route, demande qui avait été fermement refusée sous prétexte que l’AT ne pouvait aller à l’encontre des directives du chef de l’état qui stipulent clairement que Kinshasa est isolé et inaccessible. L’une des passagères “malade” qui voyageait vers Kinshasa avec ses deux jeunes enfants dans notre avion avait été recommandée par l’AT, qui à même payé personnellement leur participation aux frais de voyage, j’en ai donc profité pour demander l’autorisation de voyage pour d’autres personnes, ce qui n’a évidemment pas été refusé cette fois-ci. Je présume donc que nos deux techniciens Caterpillar ont les connexions qu’il faut pour voyager malgré les interdictions car pour leur retour, qui se fera par route, des assurances m’ont été données qu’ils n’auraient aucun problème pour quitter le Kasaï et entrer dans la province de Kinshasa.
Ici, en fin de compte les problèmes ne doivent pas être abordés d’un point de vue logique car il n’y en a pas, tout est une question de forme et de connexions (où de motivation adéquate). Comme je suis assez hermétique aux “motivations” les résultats ne sont pas toujours aisés à obtenir, mais j’ai découvert qu’à défaut de payer une motivation ce qui marche assez bien aussi est de suggérer que nous serons obligés de supprimer certains services à cause de notre manque de moyens (il est difficile de refaire les routes sans engins, il est difficile de distribuer de l’eau si les tracteurs n’ont pas les pièces nécessaires, ou encore nous pourrions être obligés de réduire notre personnel si les barges ne sont pas autorisées à accoster pour charger de l’huile). Comme par enchantement beaucoup de blocages disparaissent ou trouvent des solutions immédiates.
Nous avons récemment eu la visite d’une délégation provinciale qui venait contrôler si Brabanta paye correctement les taxes dues à la province. Il faut dire que c’est un sujet épineux car l’autorité centrale a décentralisé un certain nombre de taxes et puis réalisé que le manque à gagner était trop important et ré-accaparé ces mêmes taxes. Évidemment, comme il se doit dans un pays comme la RDC, d’une part le fait d’avoir déjà payé les taxes au niveau provincial n’est pas reconnu par le pouvoir central et d’autre part les autorités provinciales trouvent toutes sortes de prétextes pour malgré tout trouver un moyen de faire payer les dites taxes. Bref, notre délégation provinciale est arrivée avec comme principal leitmotiv le fait que nous ne déclarons pas correctement notre production et faisons donc de l’évasion fiscale. Il faut dire que dans notre huilerie nous avons un bureau de l’Office Congolais de Contrôle dont les trois agents n’ont rien d’autre à faire que de contrôler les quantités d’huile que nous produisons et que nous chargeons dans des barges, service pour lequel ils nous font évidemment payer toutes sortes de droits. Nous avons donc fait valoir que nos chiffres de production, outre le fait qu’ils reflètent la réalité sont contrôlés par un service de l’état présent en permanence dans le site de production (enfin permanent est tout relatif car ces messieurs étant des fonctionnaires, ils ne travaillent donc qu’aux heures officielles et encore). Toujours est-il que manifestement les autorités provinciales ne font pas confiance à leurs collègues de l’OCC qu’ils estiment trop bien payés pour être honnêtes… Ils veulent donc avoir leurs propres experts dans l’huilerie pour vérifier nos dires et nous allons donc avoir un nombre croissant de représentants de l’état dans nos installations qui estiment évidemment avoir besoin d’un bureau, d’accès privilégiés, d’équipements, etc.
Non contents de nous soupçonner de “fausses” déclarations, les autorités provinciales veulent évidemment profiter au maximum de la manne que représente Brabanta, et ici le potentiel de ressources fiscales est basé sur la taille de la plantation et non sur les performances économiques qu’ils ne cherchent même pas à comprendre.
Heureusement toutes ces interférences ne perturbent pas trop les opérations en cours et nous espérons que cela ne fera que s’améliorer avec l’arrivée de nos techniciens.
Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et nous espérons aussi, comme d’habitude, recevoir de vos nouvelles déconfinées,
Marc & Marie-Claude

Brouette accidentée – Damaged wheelbarrow
Et un camion accidenté – And a damaged truck
Mapangu Airport
Barge accidentée – Sunken barge

As already explained in our previous postings, we have some problems with our machines and vehicles and given the logistical constraints, the supply of spare parts is not easy. But we have ordered the essential parts urgently and had them flown to Congo, because even though the borders are still closed for passengers there are regular cargo flights from Brussels to Kinshasa. Of course, afterwards they still have to reach the plantation and this time we decided that, exceptionally, we would charter a plane especially for this purpose. In fact, this is not quite right, because as there are always lots of more or less urgent things to send, this time too the plane was fully loaded.
At the moment we do not have a person responsible for the workshop, because our Portuguese colleague was, on the one hand, stuck in Portugal where he had been on holiday since the end of last year and, on the other hand, had health problems which made it perhaps risky for him to return here. We therefore tried to find someone locally who could provide support to our oil mill manager, who for the time being is supervising both the oil production, the garage and construction team, which is obviously too much for one person especially at this time of the year. At the same time, we had contacted the Caterpillar equipment supplier here in the DRC to ask them to come and assist us in diagnosing the breakdowns of our equipment and identifying the spare parts that we should eventually order.
In order to take advantage of our “special” aircraft, we requested an exemption from the authorities to allow our “new” workshop manager to travel from Kinshasa to Mapangu, guaranteeing that he would first undergo a two-week quarantine and also requested the possibility for Caterpillar technicians to come on mission to our premises for one week. In my logic, the arrival of our garage manager should not pose too many problems since he would be quarantined under the control of the local health zone. I had serious doubts, on the other hand, about the possibility of bringing the technicians on mission, since they would necessarily be in contact with the workshop staff and would therefore represent a greater risk of possible contamination.
To our great surprise, when our aircraft was to leave Kinshasa, despite all the authorisations and certificates we had previously obtained, the authorities decided to disembark the future garage manager and only authorised the technicians to travel for a week’s mission to Mapangu, without any health constraints, to the point that they did not even have to wear masks even though these are officially obligatory in Kinshasa . Go figure.
On the same plane, on the way back, we picked up a whole series of passengers travelling “officially” for health reasons, for whom there were no questions asked on arrival in Kinshasa. I had previously requested permission from the Administrator of the Territory (AT) to have someone travel to Kinshasa by road, a request that was firmly refused on the pretext that the AT could not go against the directives of the Head of State, which clearly stipulate that Kinshasa is isolated and inaccessible. One of the “sick” passengers travelling to Kinshasa with her two young children on our plane had been recommended by the AT, who even paid their participation for the travel expenses personally, so I took the opportunity to request travel authorisation for other people, which was obviously not refused this time. I therefore assume that our two Caterpillar technicians have the connections needed to travel despite the official restrictions, because for their return, which will be by road, I have been given assurances that they will have no problem leaving Kasai and entering the province of Kinshasa.
Here, in the end the problems should not be approached from a logical point of view because there are none, it is all a question of form and connections (or adequate motivation). As I am quite impervious to “motivations” (read bribes) the results are not always easy to obtain, but I have discovered that if we don’t pay motivations, what works quite well too is to suggest that we will be forced to cut some services because of our lack of means (it is difficult to rebuild roads without machinery, it is difficult to distribute water if the tractors don’t have the necessary parts, or we might be forced to reduce our staff if barges are not allowed to dock to load oil). As if by magic many blockages disappear or find immediate solutions.
We recently had the visit of a provincial delegation that came to check whether Brabanta was paying the taxes due to the province correctly. It must be said that this is a thorny issue because the central authority decentralized a number of taxes and then realized that the shortfall was too great and reappropriated these same taxes. Of course, as it should be in a country like the DRC, on the one hand, the fact of having already paid the taxes at the provincial level is not recognized by the central authority and, on the other hand, the provincial authorities find all sorts of pretexts to find a way to make us these taxes to the province. In short, our provincial delegation arrived with the main leitmotif being that we do not declare our production correctly and therefore evade taxes. It must be said that in our oil mill we have an office of the Congolese Control Office whose three agents have nothing else to do but to control the quantities of oil that we produce and that we load into barges, a service for which they obviously make us pay all sorts of fees. We have therefore argued that our production figures, apart from the fact that they reflect reality, are controlled by a state service permanently present at the production site (well, permanent is relative because these gentlemen are civil servants, so they only work during official hours and so on). Still, the provincial authorities obviously do not trust their CCO colleagues whom they consider too well paid to be honest… So they want to have their own experts in the oil mill to verify what we are saying, as a consequence we are going to have a growing number of government officials in our facilities who obviously feel they need an office, privileged access, equipment, etc.
Not content with suspecting us of “false” declarations, the provincial authorities obviously want to make the most of the manna that Brabanta represents, and here the potential for fiscal resources is based on the size of the plantation and not on the economic performance that they don’t even try to understand.
Fortunately all this interference does not disrupt the ongoing operations too much and we hope that this will only improve with the arrival of our technicians…
We hope that this news will find you well and we also hope, as usual, to receive news from your easing lockdown,
Marc & Marie-Claude

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Hello, Hello

Nous sommes toujours là, au poste et en pleine créativité pour trouver des systèmes D afin de pallier aux conséquences dues à un matériel de récolte ou de traitement de récolte un peu passé leur période optimale, dénicher à temps les rumeurs et les prouver inexactes avant qu’elles ne partent en vrilles dans la société de travailleurs provoquant ainsi grève et autres joyeusetés pas vraiment utiles. Un peu plus de tournées d’inspection pour affirmer un soutien aux cadres et travailleurs qui donnent leur maximum maintenant que la période de pic de production se développe dans toute son industrieuse gloire. Après un délicieux petit déjeuner, Marc est parti faire une ronde et n’en n’est pas encore revenu à 13:15h., pas de sms ni de coup de fil, donc je suppose que c’est juste du zèle, j’en saurais plus quand il reviendra mais je me suis dit qu’au train où vont les choses dans ce dimanche, j’allais prendre de l’avance dans notre lettre de nouvelles hebdomadaires.
Pour le moment nos nuits sont bien fraîches (24-25°C à la maison) donc, plus frais dehors ce que nous apprécions beaucoup, nous avons même mis une couverture en fleece léger sur notre lit. Par contre, les habitants des environs apprécient beaucoup moins ce qui nous permet de voir un échantillonnage impressionnant de bonnets de laine, manteaux d’hiver, chaussures fourrées dans les tendances vestimentaires actuelles chez nos congénères autochtones.
Comme chaque année, la visibilité est de nouveau très réduite passé le seuil de la maison, mais, certains jours, nous pouvons encore deviner les bancs de sable qui vont s’élargissant dans le lit du Kasaï depuis la terrasse de la maison. Il y a, d’ailleurs une des barges transportant de l’huile Brabanta qui a heurté des rochers et a coulé, heureusement, pas de pertes humaines à déplorer mais une bonne quantité de notre bonne huile est partie dans les eaux du Kasaï. La rivière reste cependant navigable moyennant une attention accrue. Ce matin deux barges ont été réceptionnées avec du carburant pour faire tourner l’usine, une épine hors du pied car nous étions à la limite de la rupture de stock.
Hier était le jour de paye, qui est chaque fois toute une opération car, suite à des émeutes il y a quelques années où nous avions dû faire intervenir l’armée, par sécurité nous faisons venir un contingent de policiers d’Ilebo pour encadrer nos agents payeurs, les policiers locaux étant trop “intégrés” dans la population locale, et heureusement tout s’est bien déroulé. Depuis quelques mois nous avons commencé à payer nos travailleurs par voie bancaire, le seul hic étant qu’ici il n’y a pas de guichet de banque ou même d’ATM et donc la banque envoie des agents payeurs avec des fonds (et une escorte policière) pour permettre aux bénéficiaires de retirer de l’argent de leur compte. Comme ces agents payeurs ne viennent qu’une fois pas mois, les travailleurs retirent l’intégralité de leur paie et la seule différence entre notre paie et le paiement bancaire est que ce n’est plus nous qui convoyons les fonds.
Pour ceux d’entre-vous qui se demandent quand nous allons rentrer cette année, il est probable que ce ne soit pas avant novembre, entre les mesures de confinements et vols internationaux limités, les vacances nécessaires de nos expatriés combinés avec la nécessité de garder un œil sur la place il est peu probable que Marc puisse se libérer plus tôt. Heureusement, grâce aux moyens de communications nous pouvons continuer à recevoir et envoyer photos, vidéos, nouvelles et tout et tout, donc nous nous sentons très proches de vous malgré tout.
Voilà, je (Marc) suis rentré et il est à peine un peu passé 13h30, vraiment rien d’extraordinaire d’autant plus que ce matin je ne suis pas parti à 5 heures… En fait, après notre petit déjeuner, j’ai d’abord été faire un tour au port pour suivre les opérations de déchargement de notre carburant. Avant de pouvoir faire cela il fallait décharger 4 voitures qui étaient placées au-dessus des cales contenant le carburant. En effet nous avons acheté quelques “nouvelles” voitures d’occasion car certains de nos véhicules étaient tellement délabrés qu’ils passaient plus de temps au garage que sur la route ce qui n’était ni économique ni très utile. Le déchargement des voitures s’est fait avec notre grue, mais malgré le fait que la technique d’arrimage des voitures ne me semblait pas la plus sûre, je me suis abstenu de me mêler des opérations et je m’en suis remis aux choix opérationnels faits par notre directeur technique… j’aurais peut-être du insister car une de nos “nouvelles” voitures à presque terminé sa course dans la rivière, heureusement sans casse mis à part une grande fêlure dans le pare-brise, de ce qui sera ma nouvelle voiture :(.
Eh oui ma voiture actuelle a déjà plus de 200.000km de pistes au compteur et commence à grincer de tous les côtés, même si elle reste très confortable et sans problèmes majeurs, en fait plus fiable que la plupart des autres carosses de la plantation. Mais bon, on voit qu’elle est ici depuis longtemps et a parcouru de longues distances, la notion de “prestige” n’étant pas un vain mot ici, l’avis général était que le DG devait avoir un véhicule plus en rapport avec l’importance du poste…
Après ces opérations portuaires, j’ai été inspecter les travaux d’aménagement de notre nouvelle station de carburant au garage agro. Station qui comporte une surface bétonnée dont les écoulements sont recueillis dans un bac de décantation pour éviter que les débordements d’hydrocarbures ne se retrouvent dans le sol ou la nature. Le seul hic est que cette dalles a, contrairement aux plans, été coulée parfaitement horizontalement et donc sans écoulement vers le bac… Comme il est impossible d’être présent pour contrôler tous les travaux je me suis contenté de coller une sérieuse sanction au responsable, qui me dit qu’il avait “oublié” qu’il fallait prévoir une pente, et exigé que pour tous les prochains travaux je puisse valider des plans détaillés avant leur mise en œuvre, juste ce qu’il me manquait pour avoir de quoi m’occuper pendant les temps morts.
Comme indiqué ci-dessus, nous sommes maintenant en pleine pointe de production et cela veut dire que le dimanche nous sommes obligés de récolter, évacuer la production et traiter celle-ci dans l’huilerie. Comme les dimanches précédents, ce matin j’ai été visiter les opérations de récolte, cette fois, dans l’une des sections les plus difficiles (parce qu’ils ont du mal à recruter suffisamment de main d’œuvre) dont j’avais récemment remonté les bretelles du responsable et qui méritait donc d’être encouragé. Manifestement ma visite fut fort appréciée et a pris beaucoup plus de temps que prévu car le chef de section et son superviseur ont voulu me montrer combien les travaux de récolte étaient bien menés, ce qui était d’ailleurs le cas.
Mais voilà, maintenant de retour à la maison où nous venons de terminer notre déjeuner dominical très européen cette fois (vive les livraisons de produits frais différents qui arrivent de Kinshasa avec les fonds) car composé de stump (pommes de terre et choux fleur), compote de pommes, salade de choux vert et foie, terminé par une délicieuse mousse au chocolat, donc vous voyez que nous ne nous laissons pas dépérir. Après de telles agapes ce soir ce sera juste le petit yaourt (fait maison) habituel et aux plumes de bonne heure car demain “il y a école” et donc réveil à 4h25…
Dernière petite nouvelle concernant la faune locale, d’une part nous avons eu la visite surprise d’un petit écureuil qui est entré dans la cuisine, s’est rendu compte que les lieux étaient occupés et est reparti aussi vite. La bonne nouvelle est que nous avons donc des écureuils dans les environs de la Cathédrale, même si nous ne les voyons pas gambader dans la nature et que hormis cette visite impromptue nous ignorions leur présence. Une autre créature qui s’est installée sous les fenêtres de la cuisine est une gigantesque araignée de couleur jaune et noir dont le corps doit faire au moins 5 cm. Nos amis locaux prétendent qu’elle arrive à attraper des petits oiseaux mouches dans ce toiles, mais les oiseaux mouches semblent contourner ce piège avec beaucoup d’adresse et même s’ils sont très petits j’ai quand même du mal à croire que la toile est assez robuste pour résister aux ébats d’un oiseau aussi petit soit il.
On vous embrasse et à bientôt,
Marie-Claude & Marc

Dalles en plastique recyclé – Recycled plastic tiles
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We are still there, on the job and creatively looking for D-systems to deal with the consequences of failing harvesting tools or crop processing equipment that is a little past its optimum period of use, rooting out rumours in time and proving them wrong before they get out of hand in the workers’ mind causing strikes and other unhelpful joyfulness. A few more inspection tours to affirm support for the supervisors and workers who are giving their best now that the peak production period is ramping up in all its industrious glory. After a delicious breakfast, Marc went out for a round and hasn’t come back yet at 1:15pm, no text messages or phone calls, so I guess it’s just zeal, I’ll know more when he comes back but I figured at the rate things are going this Sunday, I’ll get a head start on our weekly newsletter.
At the moment our nights are quite cool (24-25°C inside home) so, cooler outside which we appreciate a lot, we even put a light fleece blanket on our bed. On the other hand, the inhabitants of the surroundings appreciate the cold much less, which allows us to see an impressive sampling of woolen hats, winter coats, winter boots and other surprising garments in the current clothing trends among our local neighbours.
As every year, the visibility is again very reduced past the threshold of the house, but, some days, we can still guess the sandbanks that widen in the bed of the Kasaï as seen from the terrace of the house. One of the barges carrying Brabanta oil hit rocks and sank, fortunately no loss of life, but a good amount of our good oil has gone into the waters of the Kasai. The river remains navigable however with increased attention. This morning two barges arrived in our port with fuel to run the plant, a thorn out of the side as we were on the verge of running out of stock.
Yesterday was payday, which is always quite an operation because, following riots a few years ago when we had to call in the army, for security reasons we brought in a contingent of policemen from Ilebo to supervise our paying agents, the local policemen being too “integrated” into the local population. Fortunately everything went smoothly, not really surprising as this month there has been a significant increase in salaries. Since a few months we started to pay our workers by bank transfer, the only problem being that here there is no bank counter or even ATM on site and so the bank sends paying agents with funds (and a police escort) to allow the beneficiaries to withdraw money from their account. Since these paying agents only come once a month, the workers withdraw their entire pay and the only difference between our pay and the bank payment is that we are no longer the ones carrying the funds.
For those of you who are wondering when we will be returning this year, it will probably not be before November, between the confinement measures and limited international flights, the necessary holidays of the other expatriates combined with the need to keep an eye on the place it is unlikely that Marc will be able to get away early. Fortunately, thanks to the means of communication we can continue to receive and send photos, videos, news and everything, so we feel very close to you despite the distance.
Well, I (Marc) am back and it’s barely past 1:30 pm, really nothing extraordinary, especially as this morning I didn’t leave at 5 o’clock… In fact, after our breakfast, I first went for a trip to the port to follow the unloading of our fuel. Before we could do that we had to unload 4 cars which were placed above the holds containing the fuel. Indeed we bought some “new” used cars because some of our vehicles were so dilapidated that they spent more time in the garage than on the road which was neither economical nor very useful. The unloading of the cars was done with our crane, but despite the fact that the technique of securing the cars did not seem to be the safest, I refrained from interfering in the operations and relied on the operational choices made by our technical director… I should perhaps have insisted because one of our “new” cars almost finished its race in the river, fortunately without any breakage apart from a big crack in the windshield, of what will be my new car :(.
Yes, my current car already has more than 200.000km of dirt roads on the odometer and is starting to squeak from all sides, even thoughit remains very comfortable and without major problems, in fact more reliable than most of the other cars on the plantation. But, well, we can see that it has been here for a long time and has travelled long distances and the general opinion is that the GM should have a more “representative” vehicle…
After these port operations, I went to inspect the work on our new fuel station at the agric garage. This station has a concrete surface whose run-off is collected in a settling tank to prevent fule and oil spills from ending up in the ground or in nature. The only snag is that this slab has, contrary to the plans, been poured perfectly horizontally and therefore without any run-off to the tank… As it is impossible to be present to control all the work, I gave a serious earful to the person in charge, who told me that he had “forgotten” that a slope had to be planned, which lead me to demand that for all the next works I was to validate detailed plans before their implementation, just to have something to keep me busy during all this idle time I suffer from.
As mentioned above, we are now in full production peak and this means that on Sundays we have to harvest, evacuate the production and process it in the oil mill. As on previous Sundays, this morning I went to visit the harvesting operations in one of the most difficult sections (because they have difficulty recruiting enough manpower), whose section leader had been warned to improve the quality of his work and who therefore deserved some encouragement. Obviously my visit was much appreciated and took much longer than expected as the section chief and his supervisor wanted to show me how well the harvesting work was being done, which was in fact the case.
But here we are, now back home where we have just finished our very European Sunday lunch (“horray” for the monthly plane which can bring us fresh products we can’t grow) because it consisted of stump (potatoes and cauliflower), applesauce, coleslaw and liver, finished with a delicious chocolate mousse, so you can see that we are not letting ourselves go to waste. After such plentiful lunch, tonight it will be just the usual small (home made) yoghurt and then early bed time because tomorrow it is “school day” so the usual program with alarm clock at 4:25 am…
Last little news concerning the local fauna, one was the surprise visit of a small squirrel who entered the kitchen, realized that the place was busy and left as quickly as it went. The good news is that we now know they are squirrels in the vicinity of the Cathedral, even though we don’t see them roaming around in the wild and apart from this impromptu visit we were unaware of their presence. Another creature that has settled under the kitchen windows is a gigantic yellow and black spider with a body of at least 5 cm. Our local friends claim that it manages to catch small humming birds in its web, but humming birds seem to get around this trap with great skill and even though they are very small I still find it hard to believe that the web is strong enough to resist the strength of a bird as small as it is.
We send you a big hug and hope to see you soon,
Marie-Claude & Marc

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S comme Séries – S as in Series

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La loi des séries ou l’effet domino, d’autres diront simplement la fatalité, toujours est-il que non-contents d’avoir des problèmes avec nos tracteurs, comme expliqué longuement dans nos nouvelles précédentes, la série des surprises continue et évidemment cela tombe au moment le moins propice puisque nous sommes maintenant en pleine pointe de production.
Pour rafraîchir la mémoire de ceux qui seraient moins familiers avec le processus de fabrication d’huile de palme, tout commence par la réception des régimes provenant de la plantation sur le carreau de l’huilerie. Le carreau étant une grande surface bétonnée qui peut contenir près de 500 tonnes de régimes si ceux-ci sont entassés correctement et qui est adjacente aux stérilisateurs, des grandes cocotes minutes d’une capacité individuelle de 3 tonnes de régimes, dont le couvercle supérieur se trouve au niveau du dit carreau. Ces stérilisateurs se trouvent sur le côté du carreau et il est donc nécessaire de transporter ou de pousser les régimes jusque dans les stérilisateurs chaque fois qu’il y a lieu de les remplir. Les régimes sont cuits sous pression dans les stérilisateurs et ensuite extraits par une porte en bas de la machine pour être acheminés vers un grand tambour qui sépare les fruits des rafles et finalement les fruits sont acheminés vers des presses pour en extraire l’huile.
Le cœur de nos problèmes est toutefois au niveau du carreau car déplacer 500 tonnes de régimes vers l’entrée des stérilisateurs en moins de 24 heures n’est pas une mince affaire et pour cela nous utilisons une pelle chargeuse, une grosse machine avec un godet à l’avant qui sert à déplacer les régimes soit pour en faire des gros tas de stockage, soit pour les transporter ou pousser vers les stérilisateurs. Cette pelle chargeuse est un élément essentiel de l’huilerie car sans elle il devient très difficile de manipuler la grande quantité de régimes qui arrivent principalement pendant la journée et qui doit donc être stockés sur le carreau. En cas d’indisponibilité temporaire (pour faire des entretiens, petites réparations comme un flexible ou une roue crevée, etc.) nous disposons d’un tractopelle, beaucoup plus petit et moins puissant, mais qui permet quand même de faire une partie du travail que fait normalement la pelle chargeuse. Et puis, en cas de défaillance de notre plan B, nous avons un manitou, engins que nombreux d’entre vous auront aperçu dans les exploitations agricoles pour transporter des bottes de paille ou manipuler du fumier. Cet engin est encore moins puissant et de plus le nôtre est une récupération de la casse avec donc beaucoup de pièces vétustes ou fonctionnant de manière plus tout à fait optimale (imaginez la voiture de Gaston Lagaffe).
Bref, vous l’aurez deviné, notre pelle chargeuse est tombée en panne et, suite au diagnostic fait par nos mécaniciens, les pièces nécessaires à sa réparation doivent être importées or, même si celles-ci sont disponibles de stock chez notre fournisseur en Europe, il faut au minimum un mois avant que celles-ci ne puissent nous parvenir ici en plantation à cause du Covid-19 (eh oui, il y a beaucoup moins d’avions cargo entre l’Europe et la RDC pour le moment), les problèmes de dédouanement (comme il y a beaucoup moins de fret qui arrive dans le pays, les douaniers doivent gagner leur vie sur un plus petit nombre de victimes) et finalement l’acheminement de Kinshasa à Mapangu qui prend un mois par bateau si nous ne voulons pas affréter un avion rien que pour ces pièces.
Pas de problèmes, me direz-vous, il y a le tractopelle, si ce n’est que par malchance celui-ci aussi est tombé en panne et, tout comme la pelle chargeuse, le hasard fait que les pièces de rechange nécessaires doivent être importées avec les mêmes contraintes que décrites ci-dessus.
Finalement le Manitou, qui nous a aidé vaillamment pendant quelques jours a décidé que lui aussi était mûr pour la retraites et cassé quelques pièces maitresses. Notre tourneur devrait pouvoir fabriquer les pièces cassées, mais ce ne sera que partie remise car cette machine est tellement usée que ce n’est pas une question de savoir si elle va tomber en panne mais seulement quelle partie va lâcher en premier. Il est prévu de la remplacer, mais ce ne sera jamais un substitut pour la pelle chargeuse et de toutes les façons pour cela il y a aussi quelques mois de délai.
La seule solution immédiate est de mettre du monde muni de pics et de brouettes pour essayer de déplacer les montagnes de fruits et de régimes d’un côté à l’autre du carreau, c’est possible mais évidemment pas au même rythme qu’un engin et cela retarde donc le déchargement des camions, ce qui retarde le chargement en plantation, etc.
Avec les moyens du bord, autre que la main d’œuvre, nous avons essayé de trouver des solutions. Dans un premier temps nous avons utilisé une pelle à chenilles pour essayer de faire un peu de place, mais les chenilles ont tendance à fortement dégrader la dalle en béton, malgré les longerons en bois que nous mettons en-dessous de la machine pour essayer de protéger le dit carreau. A court terme cela nous dépanne, mais c’est loin d’être idéal. Une autre solution que nous sommes en train de tester est avec une lame que nous avons monté devant un tracteur, façon chasse-neige. Nos tracteurs n’ayant pas de système de levage hydraulique à l’avant, la lame a été fixée à une hauteur telle qu’elle ne touche tout juste pas le béton, mais cela veut dire que tous les fruits qui se trouvent en-dessous des régimes sont laissés en fine couche sur le carreau et donc écrasés (pressés) par les roues du tracteur, huile que nous ne pouvons évidemment pas récupérer.
La meilleure solution serait évidemment une pelle chargeuse et nous pensons en avoir trouvé une dans une exploitation minière en faillite à 350 km de piste de Mapangu, pour laquelle nous avons dépêché un mécanicien pour vérifier si elle est en état de marche et nous la ramener ici à Mapangu (si tout va bien elle pourrait être ici en fin de semaine prochaine)…
Il n’y a pas que pour les machines que la loi des séries s’applique, nous avons les mêmes problèmes avec notre matériel de récolte. L’année dernière nous avions groupé nos commandes d’importation de matériel de récolte avec une autre plantation congolaise pour minimiser les coûts d’importation et obtenir des meilleurs prix auprès de nos fournisseurs. Nous avions reçu la moitié de notre commande avec des délais de livraison largement au-delà de ce qui était prévu, mais l’essentiel est arrivé, le prix était intéressant et il faut tenir compte du facteur congolais… Nous avons décidé (il est possible que, vu les délais de la première expérience, ce n’était peut-être pas une bonne idée) de refaire une commande groupée, bien à l’avance, en prenant la précaution de bien préciser nos besoins et surtout parce que la personne qui s’occupait de cela chez nos partenaires était un ancien collègue de Socfin, familier avec nos besoins et les contraintes de la plantation. Cette commande aurait dû nous parvenir au plus tard au mois de janvier 2020, largement dans les temps pour nous préparer pour la pointe qui commence ce mois-ci.
En février nous recevons enfin ce que nous croyons être notre commande pour découvrir qu’il s’agit en fait de cartouches d’encre pour imprimantes, serpettes et houes destinées aux entretiens des jardins, et toute une série d’autres fournitures pour bureaux, mais pas de matériel de récolte. Plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous expliquent que leur magasinier n’est pas une flèche et qu’il a dû confondre les commandes… Une nouvelle expédition est faite promptement avec quelques photos pour montrer que le matériel expédié est maintenant le bon, nous reconnaissons effectivement une partie du matériel commandé et assumons que le reste est contenu dans les cartons et caisses dont nous avons vu les photos. A notre grande surprise, au déballage des caisses nous découvrons une collection importante (500 pièces) de poignards (très beaux et dans des belles housses en cuir, mais totalement inutiles en plantation), des paires ciseaux (idéaux pour un atelier de couture) et des accessoires en plastique dont nous n’avons aucune idée de l’utilité, mais pas notre matériel de récolte essentiel. Re-plates excuses de nos collègues de l’autre plantation qui nous assurent que les bons outils nous seront envoyés dans les plus brefs délais, qu’ils ont été trouvés (re-photos à l’appui, etc.).
Nous sommes alors vers la mi-mars et les barrières anti-corona se mettent en place à travers le monde, y compris en RDC. Par souci de prudence, je décide de commander en urgence par avion depuis la Malaisie ces outils essentiels dont nous avons besoin en me disant que dans le pire des cas nous aurons quelques outils de réserve. L’expédition depuis la Malaisie est un peu difficile à cause de toutes les mesures de confinement en place, mais finalement nos outils sont envoyés, réceptionnés à Kinshasa et envoyés en plantation juste à temps pour le début de la pointe de production. Des outils qui arrivent depuis la plantation de nos concurrents, nous n’avons plus de nouvelles depuis plus de deux mois, je présume qu’ils sont soit volés, soit perdus, toujours est-il que même s’ils devaient arriver à Kinshasa ils arriveraient en plantation après la bataille, comme les carabiniers d’Offenbach…
Vous voyez que nous continuons à être stimulés par le quotidien en RDC et ne manquons pas de choses à faire.
A part cela, le paysage continue à disparaître progressivement dans les brumes d’hivernage. Chien et félin sont en mode hivernage aussi et se reposent beaucoup, les gardiens et indigènes divers ont ressorti les bonnets de laine, manteaux de fourrure et moon-boots quand ils en ont car les nuits sont fraîches durant cette période de l’année. Beaucoup plus de poussières qui volent aussi avec une conséquence positive, c’est plus facile d’imposer les masques covid-19 fabriqués par des brigades de couturières locales selon un modèle trouvé sur internet et prêts à être distribués aux travailleurs acheminés sur leurs lieux de travail en camions.
Ce dimanche nous avons reçu les expatriés présents pour un lunch et l’occasion de se séparer, avec libations et petit cadeau d’adieu, du comptable qui a démissionné pour incompatibilité avec la vie de brousse (encore un) qui rentre avec un vol spécial de Ethiopian via Addis Abeba.
Voilà, nos nouvelles pour le moment en espérant qu’elles vous trouveront en bonne forme et que vous jetterez bientôt quelques pensées écrites vers nous.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Pelle chargeuse en panne – Front loader out of order

The law of series or the domino effect, others will simply say fatality, is striking again. Not content with having problems with our tractors, as explained at length in our previous news, the series of surprises continues and obviously it comes at the least propitious moment since we are now in full production peak.
To refresh the memory of those who are less familiar with the palm oil manufacturing process, it all starts with the reception of the bunches coming from the plantation on the reception area of the oil mill. The reception area is a large concrete surface that can hold almost 500 tonnes of fruit bunches if piled correctly and is adjacent to the sterilizers, large pressure cookers with an individual capacity of 3 tonnes, the top cover of which is at the same level as the reception area. These sterilizers are located on the side of the reception surface and it is therefore necessary to transport or push the fruit and bunches into the sterilizers each time it is necessary to fill them. The bunches are cooked under pressure in the sterilizers and then extracted through a door at the bottom of the cookers to be conveyed to a large drum that separates the fruit from the stalks and finally the fruit is conveyed to presses to extract the oil.
However, the heart of our problems is at the reception level because moving 500 tons of bunches to the entrance of the sterilizers in less than 24 hours is no easy task and for this we use a front loader, a big machine with a bucket at the front, which is used to move the bunches either to make large storage piles or to transport or push them to the sterilizers. This front loader is an essential part of the oil mill because without it it becomes very difficult to handle the large quantity of bunches that arrive mainly during the day and which must therefore be stored on the reception area. In case of temporary unavailability (for maintenance, small repairs such as a hose or a punctured wheel, etc.) we have a tractor with backhoe and front loader, which is much smaller and less powerful, but which still allows us to do some of the work that the front loader normally does. And then, in case our plan B fails, we have a Manitou, which many of you will have seen on farms to haul bales of straw or handle manure. This machine is even less powerful and moreover, ours is a scrap salvage machine with a lot of obsolete parts which makes it unreliable at best (imagine Gaston Lagaffe’s car).
In short, you will have guessed, our front-loader broke down and, according to the diagnostics made by our mechanics, the parts needed to repair it must be imported and, even if they are available in stock from our supplier in Europe, it takes at least a month before they can reach us here in the plantation. This delay is due to Covid-19 (yes, there are far fewer cargo planes between Europe and the DRC at the moment), customs clearance problems (as there is far less cargo coming into the country, customs officers have to make a living from fewer victims) and finally the journey from Kinshasa to Mapangu which takes a month by boat if we don’t want to charter a plane just for these parts.
No problem, you will tell me, there is the backhoe tractor, however Murphy’s las has it that this one too has broken down and, just like the front-loader, chance has it that the necessary spare parts have to be imported with the same constraints as described above.
Finally the Manitou, who valiantly helped us for a few days, decided that he too was ripe for retirement and broke a few master parts. Our workshop should be able to re-manufacture the broken parts, but it will only be short-lived because this machine is so worn that it is not a question of whether it will break down but only which part will fail first. There are plans to replace it, but it will never be a substitute for the front-loader and in any case there are also a few months delay in getting such a machine delivered.
The only immediate solution is to put people with picks and wheelbarrows to try to move the mountains of fruit and bunches from one side of the reception area to the other, this is possible but obviously not at the same rate as a machine and therefore it delays the unloading of the trucks, which delays the loading from the plantation, etc.
With the available means, other than manpower, we tried to find solutions. At first we used a digger to try to make some space, but the tracks tend to seriously degrade the concrete slab of the reception area, despite the wooden beams that we put under the machine to try to protect the said concrete. In the short term it helps us, but it’s far from ideal. Another solution that we are testing is with a blade that we have mounted in front of a tractor, like a snowplow. As our tractors do not have a hydraulic lifting system at the front, the blade has been fixed at such a height that it barely touches the concrete, but this means that all the fruits that are below the bunches are left in a thin layer on the floor and therefore crushed (pressed) by the tractor wheels, oil that we obviously cannot recover.
The best solution would obviously be a front-loader and we think we have found one lying idle at a bankrupt mining operation 350 km from Mapangu. As we may be able to rent it, we sent a mechanic to check if it is in working order and bring it back here to Mapangu (hopefully it could be here next weekend) .
It’s not only for the machines that the law of series applies, we have the same problems with our harvesting equipment. Last year we grouped our import orders for harvesting equipment with another Congolese plantation to minimize import costs and get better prices from our suppliers. We had received half of our order with delivery times well beyond what was expected, but most of it arrived, the price was interesting and all that is taking into account the Congolese factor . We decided (it is possible that, given the delays of the first experience, it might not have been a good idea) to redo a grouped order, well in advance, taking the precaution of clearly specifying our needs. Especially given that the person who was in charge of this order on our partner’s side was a former colleague of Socfin, familiar with our needs and the constraints of the plantation. This order should have reached us by January 2020 at the latest, well in time to prepare for the spike that starts this month.
In February we finally received what we thought was our order only to discover that it was actually ink cartridges for printers, mops and hoes for garden maintenance, and a range of other office supplies, but not harvesting equipment. Apologies from our colleagues at the other plantation who explain that their stock keeper is not the brightest of the litter and that he must have confused the orders. A new shipment was promptly made from our partner’s plantation with a few photos to show that the material shipped is now the right one, we do indeed recognize some of the material ordered and assume that the rest is contained in the boxes and crates whose photos we saw. To our great surprise, on unpacking the crates we discover a large collection (500 pieces) of daggers (very beautiful and in beautiful leather covers, but totally useless in a plantation), pairs of scissors (ideal for a sewing workshop) and plastic accessories of which we have no idea how they should be used, but not our essential harvesting equipment. Apologies again from our colleagues at the other plantation who assure us that the right tools will be sent to us as soon as possible, that they have been found (re-photographs, etc.).
We are then around mid-March and the corona barriers are being put in place all over the world, including in DRC. As a precautionary measure, I decide to order urgently by plane from Malaysia these essential tools that we need, thinking that in the worst case we will have a few spare tools. Shipping from Malaysia is a bit difficult because of all the containment measures in place, but in the end our tools are sent, received in Kinshasa and sent to the plantation just in time for the start of the production peak. Of the tools that arrive from our competitors’ plantation, we have not heard for more than two months, I presume they are either stolen or lost, still, even if they were to arrive in Kinshasa they would arrive at the plantation after the battle, like Offenbach’s carabinieri…
You can see that we continue to be stimulated by the daily life in the DRC and we have no shortage of things to do.
Apart from that, the landscape continues to gradually disappear in the “winter” mists. Dogs and felines are in wintering mode too and rest a lot, the security guards and various natives have brought out woolen hats, fur coats and moon boots when they have them because the nights are cool during this time of the year (down to 19°C). There is also much more dust flying around, with a positive consequence as it is easier to impose the covid-19 masks made by local brigades of seamstresses according to a model found on the internet and ready to be distributed to the workers who travel to their workplaces by truck.
This Sunday we had lunch with the other few expatriates still present on the plantation and the opportunity to part, with libations and a small farewell gift, from the accountant who resigned for incompatibility with bush life (another one). He is going home with a special flight from Ethiopian via Addis Ababa.
That’s our news for the moment, hoping that it will find you in good health and that you will share some of your experiences with us.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Technicité – Technicity

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Comme nous en avions l’impression la semaine passée, notre pointe de production a effectivement commencé, nous travaillons maintenant 7 jours sur 7 et l’huilerie fonctionne 24 heures sur 24 ou presque, un peu plus tôt que l’année dernière et donc se terminera peut-être aussi avant la fin du mois de septembre. Ce qui nous permettrait de finalement prendre quelques jours de vacances.
En pratique “la pointe” veut dire que les régimes mûrissent tout d’un coup beaucoup plus vite et, alors qu’il y a quelques mois un palmier pouvait produire un régime mûr toutes les 2-3 semaines, maintenant il n’est pas rare d’avoir jusqu’à 8 régimes mûrs en même temps sur le même palmier. Si on décale un tout petit peu la récolte (qui se fait théoriquement une fois pas semaine sur chaque palmier) les régimes ont tendance à devenir trop mûrs et tous les fruits tombent par terre ce qui rend le travail de récolte beaucoup plus difficile. Nous essayons donc de maintenir un cycle de récolte de 7 jours quoi qu’il advienne pour éviter de se faire dépasser par les fruits détachés qu’il faut ensuite récolter un-à-un, tamiser pour éliminer la terre et les autre détritus et puis les charger vers l’huilerie.
Le problème des fruits détachés est que ceux-ci sont aussi très prisés par les opérateurs de malaxeurs (sorte d’huilerie artisanale) qui sont installés dans tous les villages autour de la plantation pour (théoriquement) produire de l’huile avec les fruits récoltés dans les palmiers sauvages. Seulement la récolte des palmiers sauvages est nettement plus difficiles car la plus grande partie d’entre eux ont plus de 20 ans en moyenne et donc les régimes sont à 15-20 mètres de hauteur, donc difficiles à atteindre. Qui plus est, les palmiers “sauvages” sont généralement de type “dura” ce qui veut dire qu’ils contiennent une grosse noix et relativement peu de pulpe autour de celle-ci, or l’huile artisanale est celle extraite de la pulpe. Nos fruits et régimes sont issus de variétés sélectionnées de type “tenera” qui contiennent une relativement petite noix et une couche pulpeuse très épaisse. Nos fruits sont donc beaucoup plus intéressants que les fruits sauvages. Donc plus nous avons de fruits détachés, plus il est difficile et lent de les récolter et plus les vols sont importants. Nous faisons appel aux autorités pour interdire les malaxeurs utilisant des fruits volés (facilement identifiables) mais il y a une certaine réticence à nous aider car les malaxeurs seraient un élément essentiel de l’économie villageoise et si nous détruisons les malaxeurs, qui transforment nos fruits, toute la population souffrirait car le prix de l’huile de palme augmenterait sur le marché…
Bon, revenons à nos moutons et au titre de ces nouvelles, en effet en pointe nous devons évacuer entre 500 et 600 tonnes de fruits et régimes de la plantation vers l’huilerie, à raison de 5-6 tonnes par tracteur cela nous fait pas loin de 100 voyages à faire tous les jours. Comme l’huilerie est décentrée par rapport à la plus grande partie de la plantation, il était difficile d’envoyer toute cette production avec les tracteurs jusqu’à l’huilerie car un aller-retour prend en moyenne 5 heures sans compter le temps de charger les régimes au champ, je vous laisse faire le calcul du nombre de tracteurs nécessaires. Les tracteurs se limitent donc à des quais secs où la production est transférée dans des gros camions de sous-traitants qui se chargent d’amener le tout à l’huilerie. Pour rendre les opérations encore plus compliquées, la grande majorité de nos tracteurs sont en panne, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus en mesure de faire marcher le système hydraulique permettant de vider la remorque à la station de déchargement, travail qui doit donc se faire à la main ou en branchant un des rares tracteurs en état de marche sur sa prise hydraulique. Comme le nombre de tracteurs ainsi tombés en panne est plutôt incroyable (au dernier tout de vérification je crois qu’il y avait 27 tracteurs dont la pompe hydraulique ne marche plus), j’ai demandé au responsable du garage d’essayer d’expliquer pourquoi à Brabanta les pompes hydrauliques lâchent plus vite que nous ne pouvons les commander et remplacer alors que dans d’autres plantations du groupe c’est exceptionnel d’avoir à remplacer une de ces pompes. Une des causes probables pourrait être un manque d’huile dans la boîte qui fait que les pompes tournent à sec et se grillent, par curiosité nous avons donc fait un test où chaque membre du personnel du garage devait à tour de rôle vérifier le niveau d’huile de la boîte d’un tracteur, il y avait 25 personnes présentes lors du test, tous des supposés mécaniciens ou aide-mécaniciens et le résultat… 25/25 ont été incapables de vérifier correctement le niveau d’huile de la boîte du tracteur. Si les mécaniciens (certains munis de diplômes supérieurs) sont incapables de faire un contrôle aussi basique, il n’est même pas nécessaire de se demander si les chauffeurs sont capables de le faire, d’autant plus que les tracteurs doivent être démarrés quand il fait encore nuit et que les systèmes d’éclairage utilisés (généralement des téléphones) ne permettent probablement pas toujours de voir très clair.
Une autre découverte technique surprenante concerne les démarreurs des tracteurs, dont beaucoup sont aussi en panne et nécessitent de tracter les engins pour les démarrer. Plutôt que de laisser les démarreurs défectueux en place, les mécaniciens ont pris l’habitude de retirer la pièce défectueuse et d’obturer l’ouverture (en contact direct avec la partie interne du moteur) avec un morceau de carton. Je vous laisse deviner combien de temps cela prend pour que le carton se désagrège (surtout en période de pluies) et permet à toutes sortes de “choses” de pénétrer dans le moteur.
Voilà déjà deux causes probables de dégradation des pompes hydrauliques qui, soit tournent à vide, soit ramassent de l’huile mélangée à de l’eau et autres impuretés et ne survivent donc plus très longtemps. Nous avons dès lors décidé de mettre en place des séances de formation pour nos mécaniciens et nos chauffeurs dans le vague espoir d’endiguer ce genre de problèmes, mais nous sommes en droit de nous demander si cela suffira, car les concepts élémentaires de technicité sont rares, voire inexistants, pour la plus grande partie de la population locale.
Non contents des problèmes techniques liés à l’évacuation des régimes vers l’huilerie, au début de cette semaine notre pelle chargeuse, engin utilisé à l’huilerie pour pousser les régimes et les fruits vers les stérilisateurs, est tombée en panne. Nous avons heureusement une engin de réserve, un peu plus petit mais qui permet de dépanner, si ce n’est que lui aussi est tombé en panne… La seule solution pour ne pas arrêter les opérations est manuelle, nous avons lancé un avis de recrutement pour 60 personnes qui, munies de pics, vont devoir se relayer 24h/24 pour pousser les régimes et fruits dans les stérilisateurs. A peine 30 minutes après avoir diffusé l’avis d’appel aux candidats pour nous aider sur le “carreau” de l’huilerie, nous avions des centaines de personnes massées aux grilles de l’huilerie souhaitant être embauchées. N’ayant pas vraiment le temps de faire passer des tests d’aptitude vu l’urgence, nous avons sélectionné les personnes sur base d’un critère essentiel, être en possession d’une paire de chaussures… je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je choisirais d’engager quelqu’un selon ses chausses, mais travailler sur une zone de stockage de régimes qui sont munis d’épines redoutables, il vaut mieux avoir autre chose aux pieds que des sandalettes.
La petite histoire technique qui suit pourrait paraître incroyable et exagérée, pourtant c’est une réalité à laquelle je fais face tous les jours. En retournant au bureau, si je fais le voyage en voiture, j’ai l’habitude de prendre quelques travailleurs ayant terminé leur tâche pour les ramener à Mapangu, je fais cela depuis mon arrivée ici à Mapangu il y a maintenant plus de 4 ans et ce sont, la plupart du temps, toujours le mêmes travailleurs qui profitent de cette “roue libre” comme on appelait cela en Haïti. Jusqu’ici rien d’extraordinaire me direz-vous, si ce n’est que bon nombre de ces personnes, après des centaines de voyages dans la même voiture, sont encore et toujours incapables d’ouvrir les portières quand ils veulent descendre. Ils poussent, tirent, actionnent tous les boutons à leur portée, essayent de forcer la porte et restent incapables de l’ouvrir sans assistance. Presque chaque fois je leur montre de la manière la plus didactique possible comment il suffit d’actionner la petite manette tout en douceur pour que la portière s’ouvre presque d’elle-même, démonstration qui est immanquablement accompagnée d’un “merci patron” et d’un grand sourire d’émerveillement (“vous, vous avez la technique DG”) mais le lendemain la même histoire recommence. Au début je ne comprenais pas pourquoi les poignées des portières de ma voiture étaient régulièrement cassées, c’est en fait parce que dans la tête de la plupart des travailleurs la méthode est de forcer coûte que coûte car ça finit par s’ouvrir, même si en fin de compte c’est “le patron” qui le fait de sa touche magique…
Les exemples ne manquent pas et le résultat est presque toujours le même, une casse prématurée de l’objet en question que ce soit un outil, un téléphone, une serrure, un appareil électroménager, etc. et la seule solution est d’en interdire l’accès (pour les choses auxquelles nous tenons en tout cas). Certains objets résistent mieux que d’autres et l’un de ceux-ci est la lampe Waka-waka, dont nous avons distribué plusieurs milliers d’exemplaires à nos travailleurs et dont les premières (distribuées il y a maintenant 4 ans) sont encore toujours fonctionnelles même si leur aspect n’est plus vraiment comme avant. Il n’est donc pas surprenant que ces lampes soient extrêmement populaires auprès de nos travailleurs et, malheureusement, aussi des voleurs qui n’hésitent pas à dérober même les autorités locales.
Comme à l’accoutumée nous espérons recevoir de vos nouvelles.
A bientôt vous lire ou vous parler,
Marc & Marie-Claude

Nouveau forage à Mapangu – New borehole in Mapangu
Petite araignée dans le jardin – Small spider in the garden
Python
Déchetterie – Waste collection point

Ou impression of last week is confirmed, the peak production period has indeed begun, we are now working 7 days a week and the oil mill is operating 24 hours a day or so, a little earlier than last year and therefore may also end before the end of September. This would allow us to take some holidays in a few months’ time, which will be most welcome.
In practice “the peak” means that the bunches suddenly ripen much faster and, whereas a few months ago a palm tree could produce a mature bunch every 2-3 weeks, now it is not uncommon to have up to 8 mature bunches at the same time on the same palm tree. If we shift the harvest a little bit (theoretically once a week on each palm tree) the bunches tend to become overripe and all the fruit falls on the ground, making harvesting much more difficult. So we try to maintain a 7 day harvest cycle no matter what happens, to avoid being overtaken by loose fruit which must then be collected one by one, sieved to remove soil and other detritus and then loaded for transport to the oil mill.
The problem with loose fruit is that it is also highly prized by the operators of mixers (a kind of artisanal oil mill) that are installed in all the villages around the plantation to (theoretically) produce oil from the fruit harvested from the wild palm trees. Only the harvesting of the wild palms is much more difficult because most of them are more than 20 years old on average and therefore the bunches are 15-20 meters high and therefore difficult to reach. What’s more, “wild” palms are generally of the “dura” type, which means that they contain a large nut and relatively little pulp around it, but the artisanal oil is the one extracted from the pulp. Our fruits and bunches come from selected “tenera” type varieties which contain a relatively small nut and a very thick pulpy layer. Our fruits are therefore much more interesting than wild fruits to produce oil. So the more loose fruit we have, the more difficult and slower it is to collect them and the more thefts we have. We are appealing to the authorities to ban the mixers using stolen (easily identifiable) fruits but there is a certain reluctance to help us because they claim that the mixers are an essential part of the village economy and if we destroy the mixers, which process our fruits, the whole population would suffer because the price of palm oil would rise on the local market… In short, we should accept thefts to help maintain accessibility of oil to the local population… No comment!
Well, let’s get back to the title of this news. During the peak production period we have to evacuate between 500 and 600 tons of fruit and bunches from the plantation to the oil mill, at a rate of 5-6 tons per tractor that requires not far from 100 trips every day. As the mill is off-centre in relation to the main part of the plantation, it was difficult to send all this production with the tractors to the oil mill because a round trip takes on average 5 hours without counting the time to load the bunches in the field, I let you do the calculation of the number of tractors needed. We are trherefore using loading bays at different points in the plantation, from where large contractor trucks take the production to the mill. To make the operations even more complicated, the vast majority of our tractors are broken down, i.e. they are no longer able to operate the hydraulic system that allows the trailer to be emptied at the unloading station, a job that must therefore be done by hand or by connecting one of the few working tractors to its hydraulic socket. As the number of tractors that have broken down in this way is quite incredible (at the last check I think there were 27 tractors with faulty hydraulic pumps), I asked the garage manager to try to explain why in Brabanta the hydraulic pumps break down faster than we can order and replace them, when in other plantations of the group it is exceptional to have to replace one of these pumps. One of the probable causes could be a lack of oil in the gearbox which makes the pumps run dry and burn out, so out of curiosity we made a test where each member of the garage staff had to check the oil level in the gearbox of a tractor in turn, there were 25 people present during the test, all supposed mechanics or mechanic’s helpers and the result? 25/25 were unable to properly check the oil level in the tractor’s gearbox.
If mechanics (some with higher degrees) are unable to do such a basic check, it is not even necessary to ask whether drivers are capable of doing it, especially since tractors have to be started while it is still dark and the lighting systems used (usually telephones) probably do not always allow you to see very clearly.
Another surprising technical discovery concerns tractor starters, many of which are also broken down and the tractor needs to be push started. Rather than leave the faulty starters in place, mechanics have got into the habit of removing the faulty part and sealing the opening (in direct contact with the inner part of the engine) with a piece of cardboard. I’ll let you guess how long it takes for the cardboard to disintegrate (especially during rainy periods) and allow all sorts of “things” to enter the engine.
These are already two probable causes of degradation of hydraulic pumps that either run empty or pick up oil mixed with water and other impurities and therefore do not survive very long. We have therefore decided to set up training sessions for our mechanics and drivers in the vague hope of stemming these kinds of problems, but we have every right to wonder whether this will be enough, as basic technical concepts are rare, if not non-existent, for most of the local population.
In addition to the technical problems related to the evacuation of the bunches to the oil mill, at the beginning of this week our front loader, the machine used at the oil mill to push the bunches and fruit into the sterilizers, broke down. Luckily we have a spare machine, a little smaller but which allows us to help out, except that it also broke down… The only solution not to stop the operations is manual, we have launched a recruitment notice for 60 people who, equipped with spikes, will have to take turns 24 hours a day to push the bunches and fruit into the sterilizers. Barely 30 minutes after we put out the call for candidates to help us on the reception platform of the oil mill, we had hundreds of people massed at the oil mill’s gates wanting to be hired. Not really having time to do aptitude tests given the urgency, we selected people on the basis of an essential criterion, being in possession of a pair of shoes… I would never have imagined that one day I would choose to hire someone according to their shoes, but working on a bunch storage area with dreadful thorns, it is better to have something else on your feet than sandals.
The little technical story that follows might seem incredible and exaggerated, yet it is a reality that I face every day. On the way back to the office, if I make the trip by car, I usually take a few workers who have finished their work to bring them back to Mapangu, I have been doing this since I arrived here in Mapangu more than 4 years ago and it is, most of the time, always the same workers who take advantage of this “free wheel” as it was called in Haiti. So far nothing extraordinary, you might say, except that many of these people, after hundreds of trips in the same car, are still unable to open the doors when they want to get out. They push, pull, press all the buttons within their reach, try to force the door open and are still unable to open it without assistance. Almost every time I show them in the most didactic way possible how to operate the little handle gently so that the door almost opens by itself, a demonstration that is inevitably accompanied by a “thank you boss” and a big smile of wonder (“you, you have the Master technique”) but the next day the same story begins again. At first I didn’t understand why the door handles of my car were regularly broken, it’s actually because in the minds of most workers the method is to force it open at all costs because eventually it will open, even if in the end it is “the boss” who does it with his magic touch…
There is no shortage of examples and the result is almost always the same, a premature breakage of the object in question whether it is a tool, a telephone, a lock, a household appliance, etc. and the only solution is to forbid access to it (for things we care about anyway). Some objects resist better than others, and one of these is the Waka-waka lamp, of which we have distributed several thousands to our workers and the first ones (distributed 4 years ago) are still functional even if their appearance is not really the same as before. It is therefore not surprising that these lamps are extremely popular with our workers and, unfortunately, also with thieves who do not hesitate to steal even from local authorities.
As usual, we look forward to hearing from you.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Dimanche – Sunday

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En plantation la vie suit les cycles des palmiers, mais de manière générale les activités ne s’arrêtent jamais tout à fait, y compris le dimanche. C’est une évidence pour certaines fonctions telles que la sécurité, l’hôpital et la distribution d’eau.
La distribution d’eau nécessite un ballet continu de tracteurs qui voyagent entre les points de puisage (petits cours d’eau plus ou moins propres) et les résidences, car comme vous le savez ici il n’y a pas d’eau courante et nous sommes tous alimentés par des petites citernes attachées à chaque maison. En fait à la Cathédrale nous disposons d’une grosse citerne qui doit faire pas loin de 3.000 litres, largement suffisant pour répondre à nos besoins pendant plusieurs jours quand nous ne sommes que nous deux, mais nécessaire quand nous avons toute une délégation qui loge dans les chambres d’amis. La plupart des autres maisons sont équipées de cubitainers de 1.000 litres, qui permettent de tenir une journée mais pas plus et doivent donc être approvisionnées tous les jours. Ceci est d’autant plus vrai que nos domestiques, aussi bien drillés soient-ils, ont tendance à laisser couler l’eau de manière généreuse et de l’utiliser pour laver la voiture, arroser le potager, etc. pour généralement signaler qu’il faut programmer un approvisionnement quand la cuve est vide. Bref, tout cela pour dire que même le dimanche nous avons des tracteurs qui font la tournée des maisons pour les approvisionner en eau.
En temps normal, c’est-à-dire quand nous ne sommes pas en pointe de production, le travail est suspendu le dimanche, mais le samedi le département agricole et les services d’assistance (garage principalement) travaillent toute la journée, il n’y a que les services administratifs qui s’arrêtent en début d’après-midi du samedi pour le week-end. De mon côté, comme il n’y a généralement personne au bureau le samedi après-midi j’ai pris l’habitude de travailler depuis la maison, c’est l’occasion de travailler calmement aux rapports en cours et de répondre aux messages qui se sont accumulés pendant la semaine.
Depuis ce lundi nous sommes officiellement entrés dans la pointe de production qui devrait durer jusque vers la fin du mois de septembre. La pointe est due au fait que tout à coup les régimes de fruits de palme commencent à mûrir beaucoup plus vite et au lieu d’avoir 100 ou 150 tonnes de régimes à couper et livrer à l’huilerie chaque jour, cette quantité passe à plus de 600 tonnes et il est quasi impossible de tout récolter et surtout de tout évacuer durant la semaine seulement. Donc nous sommes obligés de continuer à travailler 7 jours sur 7 pendant cette période. Aujourd’hui est le premier dimanche de ce genre, nous avons non seulement des équipes qui évacuent les régimes récoltés la veille, mais aussi des coupeurs qui continuent de récolter car sinon nous allons être confrontés à une quantité croissante de régimes trop mûrs (donc tous les fruits se détachent et c’est plus long et difficile à ramasser) voire pourris (et alors perdus pour la production). Même si le travail du dimanche est à éviter car il faut que tout le monde trouve un peu de temps pour se reposer, les travailleurs ne se plaignent pas vraiment car les journées de travail du dimanche sont payées au double du tarif habituel et comme pour le moment à cause du confinement les églises sont fermées il n’y a pas vraiment d’autres activités.
Ce matin j’ai été faire un tour en plantation pour voir comment les choses se déroulent, évidemment comme c’est la première de ces journées pour cette pointe, tout le monde est encore relativement frais et enthousiaste, mais il est certain que dans deux mois tout le monde aspirera à ce que la pointe se termine et à pouvoir se reposer un petit peu. Il en va de même pour les expatriés et en particulier le directeur agronomique et le directeur technique qui devront être sur le pont de manière quasi ininterrompue pendant plusieurs mois. Généralement nous veillons à ce que ces personnes puissent prendre des congés avant la pointe pour pouvoir aborder cette période bien reposés, mais cette année, pandémie et confinement oblige, impliquent qu’ils n’ont pu quitter la plantation depuis le début de l’année… Les mois à venir vont donc peser un peu plus que d’habitude.
La même pandémie a fait que nos rencontres du dimanche entre expatriés ont également été suspendues, car il nous incombe de montrer l’exemple aux autres employés de la plantation. Toutefois comme notre nombre est fortement réduit (deux expatriés sont bloqués en Europe et un autre a été évacué de la plantation la semaine dernière car la vie ici n’était pas faite pour lui), nous avons décidé de faire un petit repas ensemble aujourd’hui en veillant toutefois à garder nos distances, même si aucun de nous n’a été en contact avec l’extérieur et qu’il est donc fort peu probable que nous soyons même seulement porteurs du fameux coronavirus.
Outre les rencontres éventuelles entre expatriés, pour nous le dimanche est une occasion de faire la grasse matinée (nous ne sortons des plumes qu’à 7 heures), de prendre un petit déjeuner sans précipitation et de nous occuper des différentes activités telles qu’écrire ces nouvelles, faire le pain de la semaine, nettoyer notre piscine olympique et faire une balade avec Makala.
Sinon, nous profitons des dernières vues de la vallée du Kasaï car la saison sèche est en train de s’installer et cela amène une brume permanente qui peu à peu va totalement occulter la vue pendant les prochains mois. Outre la brume, on voit que la saison sèche arrive en force car tous les bancs de sable émergent de la rivière à une vitesse spectaculaire ce qui va rendre la navigation fluviale beaucoup plus difficile avec toutes la problématique de logistique que cela entraîne et vient s’ajouter aux joies de la pointe de production.
La conclusion est que, même si les vols entre l’Europe et la RDC devaient reprendre, il est peu probable que nous puissions nous échapper d’ici pour des congés avant la fin du mois de septembre, mais nous ne manquons de rien et compte tenu du travail qui ne manque pas le temps passe très vite.
Nous espérons évidemment voir le plus d’entre vous que possible à ce moment-là, mais dans l’attente donnez-nous de vos nouvelles car cela nous fait toujours plaisir de recevoir des petits mots, aussi brefs soient-ils.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Brume du matin – Morning mist
Arbre du Bhoutan à identifier – Bhutanese tree to be identified
Site de construction – Construction site

On the plantation, life follows the cycles of the palm trees, but generally speaking activities never quite stop, even on Sundays. This is obvious for certain functions such as for example security, hospital and water supply.
Water distribution requires a continuous ballet of tractors that travel between the drawing points (small streams that are more or less clean) and the residences, because as you know here there is no running water and we are all supplied by small cisterns attached to each house. In fact at the Cathedral we have a large cistern which must be close to 3,000 litres, more than enough to meet our needs for several days when there are only the two of us, but necessary when we have a whole delegation staying in the guest rooms. Most of the other houses are equipped with 1,000-litre cubitainers, which are sufficient for one day but no more, and therefore need to be replenished every day. This is all the more true since our house keepers, however well drilled they may be, tend to let the water run generously and use it to wash the car, water the vegetable garden, etc., generally signalling that a supply must be scheduled when the tank is empty. In short, all this to say that even on Sundays we have tractors that go around the houses to supply them with water.
In normal times, that is to say when we are not at peak production, work is suspended on Sunday, but on Saturday the agricultural department and the support services (mainly the garage) work all day long, only the administrative services stop at the beginning of the Saturday afternoon for the weekend. For my part, as there is usually no one in the office on Saturday afternoons, I have taken to working from home, this is an opportunity to work calmly on reports in progress and to answer the messages that have accumulated during the week.
Since this Monday we officially entered the peak production period, which should last until the end of September. The peak is due to the fact that all of a sudden the palm fruit bunches are starting to ripen much faster and instead of having 100 or 150 tons of bunches to be cut and delivered to the oil mill every day, this quantity increases to more than 600 tons and it is almost impossible to harvest everything and especially to evacuate everything during the week only. So we are forced to continue working 7 days a week during this period. Today is the first Sunday of this kind, we not only have teams that evacuate the bunches harvested the day before, but also cutters that continue to harvest because otherwise we will be faced with an increasing amount of over-ripe bunches (of which all the fruits detach and are longer and harder to pick) or even rotten bunches (and then lost to production). Even if Sunday work is to be avoided because everyone has to find some time to rest, the workers do not really complain because Sunday work days are paid at double the usual rate and as for the moment because of the confinement the churches are closed there are not really any other activities.
This morning I went to the plantation to see how things are going, obviously as this is the first of these days for this year’s peak, everyone is still relatively fresh and enthusiastic, but it is certain that in two months time everyone will be looking forward to the end of the peak and being able to rest a little bit. The same goes for the expatriates and in particular the agronomy director and the technical director who will have to be on deck almost continuously for several months. Generally we make sure that these people can take time off before the peak so that they can start this period well rested, but this year, pandemic and containment oblige, mean that they have not been able to leave the plantation since the beginning of the year . The coming months will therefore weigh a little more than usual.
The same pandemic has meant that our Sunday meetings between expatriates have also been suspended, as it is our responsibility to set an example for the other employees of the plantation. However, as our numbers are greatly reduced (two expatriates are stuck in Europe and another was evacuated from the plantation last week because life here was not made for him), we decided to have a small meal together today, but we will be careful to keep our distance, even though none of us has been in contact with the outside world and it is therefore highly unlikely that we are even carriers of the famous coronavirus.
Apart from the possible meetings between expatriates, for us Sunday is an opportunity to sleep in (we don’t get out of bed until 7 o’clock), to have breakfast without rushing and to take care of the different activities such as writing this blog, making the bread of the week, cleaning our Olympic swimming pool and going for a walk with Makala.
Otherwise, we enjoy the last views of the Kasai Valley as the dry season is setting in and this brings a permanent mist that will gradually obscure the view for the next few months. Apart from the fog, we can see that the dry season is coming in force as all the sandbanks are emerging from the river at a spectacular speed, which will make river navigation much more difficult with all the logistical problems that this entails and adds to the joys of peak production.
The conclusion is that, even if flights between Europe and the DRC were to resume, it is unlikely that we would be able to escape from here for holidays before the end of September, but we are not short of anything and given the work that is not lacking time passes very quickly.
We obviously hope to see as many of you as possible at that time, but in the meantime please let us know how you are doing, as we are always happy to receive messages, however brief they may be.
See you soon,
Marie-Claude and Marc

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Termites

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L’ennemi numéro un des bâtiments en Afrique tropicale, surtout les constructions en bois, est la termite ou plutôt la colonie de termites car individuellement elles ne présentent pas réellement un problème, mais comme elles sont des dizaines de milliers voire des millions dans une colonie les conséquences sont loin d’être anodines.
En principe les termites se nourrissent de matières organiques, bois, matière végétale en décomposition ou champignons qu’elles cultivent dans la termitière, mais pour arriver à leur source nutritive elles élaborent parfois des tunnels de terre (fermés, car les termites vivent dans l’obscurité) sur des longues distances pour relier leur nid aux sources potentielles de nourriture.
Les maisons construites en bois et torchis résistent généralement au mieux deux années avant de s’écrouler suite à l’assaut de ces petits insectes qui rongent l’intérieur des structures en bois pour n’en laisser qu’une fine couche à peine plus épaisse que du papier à l’extérieur. Parfois on trouve des morceaux de bois qui en apparence sont intacts mais se pulvérisent au toucher parce que totalement creux à l’intérieur.
Notre maison, qui pourtant est construite avec des briques et du mortier, n’est pas épargnée par les termites qui l’attaquent de tous les côtés et malgré les efforts que nous faisons pour régulièrement détruire les tunnels de terre qui parsèment les murs, elles reviennent à l’assaut sans relâche en faisant un nouveau parcours. Cela finit par laisser tout un réseau de traces brunes sur les murs qu’il est pratiquement impossible d’éliminer sans remettre une couche de peinture, et même repeint, le tracé des chemins transparait après peu de temps.
Nous avons essayé de diminuer leur ardeur en mettant du biokill, du gasoil et d’autres crasses plus ou moins toxiques, qui ne fait que ralentir un petit peu leur enthousiasme mais ne les arrêtent certainement pas. Vous vous souvenez d’une de nos nouvelles où nous vous avions décris comment nous avons dû remplacer le plancher d’une des chambres de la Cathédrale parce que les termites avaient mangé la poutre maîtresse, eh bien nous craignons qu’insidieusement elles aient trouvé un moyen de revenir à la charge et nous surveillons cela de près.
Dans la nature les termitières et surtout les “champignonnières” sont plutôt impressionnantes par leur taille mais aussi par le fait que ces structures résistent aux assauts des fortes pluies alors qu’elles sont élaborées avec du sable. La résistance de ces termitières est probablement le résultat d’un mélange sable et “sucs” de termites. Il est donc d’autant plus incroyable que ces petites créatures de moins d’un demi cm arrivent à construire des édifices de plusieurs tonnes et de 2-3 mètres de hauteur. Nous avons une de ces “termitières cathédrales” qui se trouve justement pas loin de la Cathédrale (chez nous) et que nous essayons de préserver. En effet, ici, la population est friande de ces insectes et n’hésite pas à détruire une colonie entière pour piller les larves et enrichir leur ordinaire par ces protéines supplémentaires.
Le début de ces termitières est tout à fait anodin, un petit monticule de terre brune ressemblant à une taupinière en Europe, mais qui est nettement plus solide et dans laquelle il est fortement déconseillé de donner un coup de pied, aussi tentant que ce soit, les conséquences pour le dit appendice pouvant être désastreuses. C’est, d’ailleurs, un souci constant pour les pistes d’aviation, la rencontre d’un de ces débuts de termitière à l’atterrissage n’étant pas vraiment auspicieux.
Certains bois noirs, extrêmement durs, sont paraît-t-il plus résistants aux assauts des termites, mais ne les empêche pas d’y aménager leurs “tunnels” de terre pour accéder à d’autres parties plus tendres d’une construction. Pour ralentir la progression des termites dans nos constructions nous essayons toutes sortes de techniques avec plus ou moins de succès. Ainsi au lieu d’enterrer un poteau, même traité avec de l’huile de vidange et/ou encastré dans un bloc de ciment, nous avons choisi de poser toutes nos constructions sur des socles en béton dans lequel est coulé une attache en acier permettant de fixer la pièce de bois. Cela marche relativement bien, toutefois, guidées pas un sens très développé sans doute, les termites ne tardent pas à construire des tunnels sur le socle pour arriver jusqu’au bois et y commencer leur travail de sape. Nous en faisons l’expérience sur le ponton de la piscine où, à plusieurs endroits, les termites ont déjà lancé leurs offensives d’approche et où nous devons régulièrement détruire les voies d’accès, petits tunnels, aménagés sur les blocs en ciment pour atteindre les parties en bois.
Il semblerait que l’ennemi principal des termites, hormis les fourmiliers, pangolins et autres insectivores qui n’existent pas ou plus ici, sont les fourmis, qui, elles, ne manquent pas non plus dans notre coin. C’est d’ailleurs également avec les fourmis que nous avons le plus de problèmes dans nos ruches car il suffit d’une attaque organisée d’une colonne de fourmis pour dépouiller une ruche en une seule nuit.
De cela aussi nous vous avions déjà parlé, ces colonnes de fourmis qui prennent d’assaut la Cathédrale, mais réflexion faite peut-être aurions-nous du laisser les fourmis faire leur travail et de nous débarrasser de nos termites. Cela étant, hormis leur travail de sape des bâtiments les termites ne sont pas agressives (du moins les ouvrières qui se retrouvent dans la maison), tandis que les fourmis elles sont vicieuses et nous savons tous de quoi nous parlons, y compris Makala qui évitera pendant des semaines un endroit où elle a été molestée par une ou des fourmis.
En plantation les fourmis fabriquent parfois leur nids dans les palmiers, où elles tissent les folioles ensemble pour créer une grosse boule qu’elles protègent avec ardeur et malheur à celui qui passe en-dessous sans faire attention. Ce sont généralement de grosses fourmis rouges qui font 1-2cm de longueur et qui sournoisement se dispersent un peu partout sur le corps et à l’intérieur des vêtements avant de signaler leur présence en lâchant une goutte d’acide qui donne une impression de morsure fort désagréable mais heureusement passagère.
Lorsque plusieurs de ces créatures arrivent à trouver leur chemin jusque dans les coins les plus intimes de notre vêture, il ne suffit malheureusement pas de frotter ou de taper pour essayer de les écraser car ce sont des petites bêtes fort coriaces et la seule solution est de les enlever une par une avec la pointe des doigts. Parfois la cela nécessite de baisser son pantalon, ce qui n’est pas toujours évident lorsqu’on est avec toute une équipe au champs et qu’ici la pudeur a été ancrée très fortement dans les mœurs par les successions de missionnaires. Enlever une pièce de vêtement, même pour cause de fourmis, peut être considéré comme un outrage à la pudeur et opportunité pour une plainte à la justice dont ils sont si friands ici. Donc, avant de pouvoir supprimer l’assaut des petites bêtes rouges qui se seraient immiscées dans un endroit qui devrait rester caché, il faut commencer par trouver un lieu un peu isolé où il est possible de se dévêtir partiellement sans par la suite se retrouver “au poste” avec la police pour les raisons évoquées ci-dessus.
Pour clore ces nouvelles sur le sujet des insectes, cette semaine nous avons également eu la visite d’un scolopendre, dont il existe apparemment plusieurs sortes ici dont une qui tout comme les lucioles serait fluorescente mais fortement toxique. Celui qui s’est retrouvé à la maison ne semblait pas être du type luminescent, mais par prudence Marie-Claude l’a quand même évincé de la maison.
Nous espérons que vous allez bien et que vous pourrez graduellement sortir de votre confinement.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

The number one enemy of buildings in tropical Africa, especially wooden constructions, is the termite, or rather the termite colony, because individually they do not really present a problem, but as there are tens of thousands or even millions of them in a colony the consequences are far from insignificant.
In principle termites feed on organic matter, wood, decaying plant matter or fungi that they grow in the termite mound, but to reach their nutrient source they sometimes build earth tunnels (closed, as termites live in the dark) over long distances to connect their nests to potential food sources.
Houses made of wood and cob usually last at best two years before collapsing under the onslaught of these small insects, which gnaw at the inside of wooden structures to leave a thin layer only slightly thicker than paper on the outside. Sometimes we find pieces of wood that appear intact but are pulverized to the touch because they are completely hollow inside.
Our house, which is built with bricks and mortar, is not spared by termites that attack it from all sides and despite our efforts to regularly destroy the earth tunnels that dot the walls, they keep coming back relentlessly on a new route. This ends up leaving a whole network of brown marks on the walls that it are practically impossible to remove without a coat of paint, and even repainted, the paths become again visible after a short time.
We tried to reduce their enthusiasm by putting biokill, diesel and other more or less toxic stuf on the various entry points, but to no avail as it only slows down their enthusiasm a little but certainly does not stop them. You remember one of our previous stories where we described how we had to replace the floor of one of the rooms in the Cathedral because termites had eaten the main beam, well we’re afraid that insidiously they’ve found a way to get back at it and we’re watching that closely.
In nature termite mounds and especially the “mushroom houses” are rather impressive by their size but also by the fact that these structures resist the assaults of heavy rains whereas they are made of sand. The resistance of these termite mounds is probably the result of a mixture of sand and termite “juices”. It is therefore all the more incredible that these small creatures of less than half a centimetre in size manage to build structures weighing several tons and 2-3 metres high. We have one of these “cathedral termite mounds”, which is not far from the Cathedral (home) and which we are trying to preserve. Indeed, here, the population is fond of these insects and does not hesitate to destroy an entire colony in order to plunder the larvae and enrich their ordinary with these extra proteins.
The beginning of these termite mounds is quite harmless, a small brown mound of earth resembling a molehill in Europe, but which is much more solid and in which it is strongly advised not to kick, however tempting it may be, as the consequences for can be disastrous. It is, moreover, a constant concern for the aircraft runways, as the encounter of one of these early termite mounds on landing is not really auspicious.
Some extremely hard black woods are said to be more resistant to termite attacks, but this does not prevent them from building their earth “tunnels” on them to access other softer parts of a construction. To slow down the progression of termites in our constructions we try all sorts of techniques with varying degrees of success. So instead of burying a wooden post, even if it has been treated with used engine oil and/or embedded in a cement block, we have chosen to put all our constructions on top of concrete bases, in which a piece of steel is fastened to fix the piece of wood. This works relatively well, however, guided by highly developed senses, termites soon build tunnels on the concrete base to reach the wood and begin their mining work. We experience this on the pool pontoon where, in several places, termites have already launched their offensive and where we regularly have to destroy the access roads, small tunnels, built on the cement blocks to reach the wooden parts.
It would seem that the main enemy of termites, apart from anteaters, pangolins and other insectivores which do not or no longer exist here, are ants, which are not lacking in our area either. It is also with the ants that we have the most problems in our beehives because it only takes one organized attack of a column of ants to strip a hive in a single night.
We already wrote about our dealings with ants, such as the columns of ants invading the Cathedral, but on reflection perhaps we should have let the ants do their work and get rid of our termites. That being said, apart from the fact that they are undermining buildings, termites are not aggressive (at least the workers who end up in the house), while ants are vicious and we all know what we are talking about, including Makala who will avoid for weeks a place where she has been molested by one or more ants.
In the plantation, ants sometimes make their nests in the palm trees, where they weave the leaflets together to create a big ball that they protect with ardour and misfortune to whoever passes underneath without paying attention. They are usually large red ants that are 1-2cm long and sneakily scatter all over the body and inside clothing before signalling their presence by releasing a drop of acid that gives the impression of a very unpleasant but fortunately temporary bite.
When several of these creatures manage to find their way into the most intimate corners of our clothing, it is unfortunately not enough to rub or tap to try to crush them because they are very tough little beasts and the only solution is to remove them one by one with the tips of your fingers. Sometimes this requires lowering one’s trousers, which is not always easy when one is with a whole team in the field, especially given that here modesty has been anchored very strongly in morals by the succession of missionaries. Taking off a piece of clothing, even because of ants, can be considered an outrage to modesty and an opportunity for a complaint to the police, which they are so fond of here. Therefore, before being able to suppress the assault of the little red beasts that would have intruded in a place that should remain hidden, one must first find a slightly isolated place where it is possible to partially undress without subsequently finding oneself “at the station” with the police for the reasons mentioned above.
To close this news on the subject of insects, this week we also had the visit of a centipede, of which there are apparently several kinds here, one of which, like fireflies, is fluorescent but highly toxic. The one that ended up in the house did not seem to be the luminescent type, but out of caution Marie-Claude still evicted it from the house.
We hope that you are well and that you can gradually come out of your confinement.
Read you soon,
Marc & Marie-Claude

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6 000

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La saison sèche est tout doucement en train de s’installer, ce qui amène pas mal de changements dans la plantation. Les palmiers ne sont pas vraiment heureux car ils ont besoin de beaucoup d’eau et, dans nos sols sableux, dès que les pluies cessent les palmiers ont plus de mal à trouver de quoi s’hydrater. D’un autre côté, les pluies moins abondantes impliquent aussi que la dégradation des routes va se ralentir, et donc que la formation soudaine de ravines au travers des routes va diminuer. Les difficultés ne sont pas résolues pour autant, c’est à présent l’ensablement qui nous guette. En effet, beaucoup de passages sur nos routes sont composés de sable fin qui, une fois sec, a tendance à se pulvériser et former de grands bacs à sable ou il est difficile de rouler voire même de marcher.
L’arrivée de la saison sèche se marque de manière quasi instantanée car en quelques semaines le niveau de la rivière Kasaï a baissé drastiquement de plus d’un mètre. Et donc les routes inondées où il était nécessaire de louer les services d’une pirogue pour traverser sont maintenant tout a fait sèches, à se demander si toute cette eau était un mirage. La pluviométrie en baisse signifie aussi des opérations de désherbage et de nettoyage en-dessous des palmiers moins astreignantes car toute croissance végétative ralentie.
La baisse de niveau de la rivière Kasaï est bienvenue pour les pêcheurs qui ont, semble-t-il, plus de succès pour attraper les gros poissons lorsque le niveau de l’eau est plus bas. C’est aussi le moment ou bon nombre de nos travailleurs disparaissent pour aller pêcher au risque de perdre leur travail en plantation où, après six jours d’absence consécutifs, ils sont déclarés déserteurs et retirés des listes des employés.
Par contre, pour les transporteurs fluviaux, la baisse du niveau d’eau de la rivière Kasaï n’est pas une bonne nouvelle car, non contents, d’être freinés par les difficultés de déchargement suite au manque de wagons à Ilebo, ils doivent aussi réduire leur charge pour négocier le passage des barges dans des zones rocheuses. Un malencontreux concours de circonstances fait que que la saison sèche et les difficultés de transport correspondent précisément à la période de pointe de production de la plantation où nous dépendons plus que jamais de transports pour évacuer l’huile et éviter de saturer nos cuves de stockage. Pour le moment, je croise les doigts, nous arrivons à évacuer toute notre production sans trop de problèmes, mais la décrue ne fait que commencer…
La saison sèche rend aussi plus difficile mes trajets en vélo entre la maison et le bureau, même si les risques de se faire doucher sont moindres. Le problème des pluies n’est pas tellement le fait de se faire mouiller car il ne fait pas vraiment froid, mais parce que les fines particules de sable semblent aimer se coller à la chaîne du vélo et en très peu de temps bloquer celle-ci au point de ne plus pouvoir avancer. J’ai essayé toutes sortes de formes de nettoyage et de lubrifiants différents, mais sans succès et dès que la route est mouillée il ne faut pas plus de quelques centaines de mètres avant d’être bloqué. La seule solution est de rouler tout doucement et ainsi éviter que l’eau ne soit éclaboussée sur la chaîne, mais cela ne marche que si je roule vraiment très doucement.
En saison sèche je n’ai donc pas ce problème, mais par contre même avec l’assistance électrique passer au travers des zones de sable fin sans me retrouver par terre ou simplement devoir mettre les pieds à terre (et donc ne plus pouvoir pédaler) n’est pas évident. La solution la plus efficace semble être d’essayer de garder le plus possible de vitesse, mettre un maximum de poids sur la roue arrière du vélo et garder la trajectoire la plus droite possible. Tout cela est généralement possible quand il n’y a pas un cochon ou une chèvre qui décide de traverser en dernière minute juste devant moi. Peu importe, faire du vélo reste une excellente façon de continuer à faire un peu d’exercice, si ce n’est que lors de mon dernier trajet j’ai peut-être un peu trop forcé et le dos ne semble pas avoir aimé les contorsions faites pour ne pas se retrouver par terre. Le dernier trajet de cette semaine a malgré tout été marqué par le franchissement de 6.000 km parcourus sur les pistes de Mapangu, cela peut paraître peu exceptionnel si ce n’est que ce sont des kilomètres parcourus exclusivement sur des pistes sableuses avec quelques bonnes côtes, ornières et autres obstacles à la clé, donc malgré tout un cap qui vaut la peine d’être noté.
Depuis que nous avons notre bassin olympique, le grand luxe est de pouvoir aller y faire un plongeon après avoir gravi la route jusqu’à la Cathédrale. Jusqu’à présent Marie-Claude et moi sommes les seuls à profiter de la piscine, les autres expatriés n’étant apparemment pas intéressés où ne veulent peut-être pas déranger (même si le bassin à justement été placé à l’écart de la maison pour que cela ne nous dérange pas).
L’arrivée de la saison sèche correspond également, assez surprenamment, avec l’arrivée de brouillards épais, surtout le matin, et la disparition de notre vue sur le Kasaï lointain qui se retrouve dans un voile de brume permanent jusqu’à la fin du mois d’août ou début septembre. Pour le moment la rivière est encore visible, mais ce n’est plus la même clarté et on devine que la brume prend ses quartiers d’hiver. Ce brouillard très dense aide probablement les palmiers à résister mieux à la saison sèche. De grand matin, le brouillard imbibe bien les feuilles, au point qu’à la maison nous nous éveillons au bruit de ce qui semble être une pluie mais résulte en fait de gouttes de condensations tombant sur le toit et les auvents.
La saison sèche fait aussi sortir les rares serpents qui survivent encore dans les environs à la recherche d’un peu de fraîcheur. L’un de ces malheureux n’a pas échappé à l’œil vigilant de notre jardinier et a terminé sa course vers la casserole de celui-ci qui s’en léchait encore les babines le lendemain. Une sorte de serpent appelée ici “ceinture noire”, assez grand et ressemblant de couleur à un cobra, mais apparemment non venimeux et bon à manger (même si très gras, encore mieux, selon les critères locaux).
Voilà pour les nouvelles de cette semaine qui, nous l’espérons, vous trouveront bien. N’hésitez pas à nous envoyer de vos nouvelles, même si brèves, cela nous fait toujours plaisir.
A bientôt vous lire donc,
Marc & Marie-Claude

The dry season is slowly settling in, which is bringing a lot of changes to the plantation. The palm trees are not really happy because they need a lot of water, and in our sandy soils, as soon as the rains stop the palm trees find it harder to find the moisture they need. On the other hand, less rain also means that the degradation of the roads will slow down, and therefore the sudden formation of gullies across the roads will decrease. The difficulties are not solved, however, and it is now the problems with vehicles getting stuck in loose sand that is looming. Indeed, many passages on our roads are composed of fine sand which, once dry, tends to pulverize and form large sandboxes where it is difficult to drive or even walk.
The arrival of the dry season is marked almost instantly because in a few weeks’ time the level of the Kasaï river has dropped drastically by more than a meter. And so the flooded roads where it was necessary to hire the services of a dugout canoe to cross are now completely dry, wondering if all this water was a mirage. Decreasing rainfall also means weeding and cleaning operations under the palm trees are less strenuous as most vegetative growth slows down.
The lower water level of the Kasai River is welcome for fishermen who seem to be more successful in catching big fish when the water level is lower. It is also the time when many of our workers disappear to go fishing at the risk of losing their jobs on the plantation where, after six consecutive days of absence, they are declared deserters and removed from the employee lists.
On the other hand, for the river transporters, the drop in the water level of the Kasai River is not good news because, not content with being slowed down by the difficulties of unloading due to the lack of wagons in Ilebo, they also have to reduce their load to negotiate the passage of barges in rocky areas. An unfortunate combination of circumstances means that the dry season and transport difficulties correspond precisely to the plantation’s peak production period, when we depend more than ever on transport to evacuate the oil and avoid saturating our storage tanks. At the moment, I keep my fingers crossed, we are managing to evacuate all our production without too many problems, but the receding water level has only just begun…
The dry season also makes it more difficult for me to ride my bike between home and work, even though the risk of being drenched by a rain shower is lower. The problem with the rains is not so much getting wet because it’s not really cold, but because the fine sand particles seem to like to stick to the bike’s chain and in a very short time block it to the point that I can no longer move forward. I have tried all sorts of different forms of cleaning and lubricants, but without success and as soon as the road is wet it doesn’t take more than a few hundred meters before it gets blocked. The only solution is to ride very slowly in a way to prevent water from splashing on the chain, but that only works if I ride really, really slowly.
In the dry season I don’t have this problem, but even with the electric assistance it’s not easy to get through the fine sand areas without ending up on the ground or simply having to put my feet on the ground (and therefore not being able to pedal). The most efficient solution seems to be to try to keep as much speed as possible, put as much weight as possible on the rear wheel of the bike and keep the trajectory as straight as possible. All this is usually possible when there isn’t a pig or a goat that decides to cross at the last minute just in front of me. Anyway, riding a bike is still a great way to keep exercising, except that on my last ride I may have overexerted myself a bit and my back didn’t seem to like the contortions I had to make to avoid ending up on the ground. The last trip of this week was nevertheless marked by a milestone as 6,000 km have so far been covered on the Mapangu tracks, this may not seem very exceptional except that these are kilometres covered exclusively on sandy tracks with some good climbs, ruts and other obstacles, so despite everything a number that is worth noting.
Since we have our Olympic pool, the great luxury is to be able to take a dip after climbing the road to the Cathedral. So far, Marie-Claude and I are the only ones to enjoy the pool, the other expatriates are apparently not interested or perhaps don not want to disturb us (even though the pool has been placed away from the house so that it doesn’t bother us).
The arrival of the dry season also corresponds, rather surprisingly, with the arrival of thick fog, especially in the morning, and the disappearance of our view of the distant Kasai, which is in a permanent veil of mist until the end of August or early September. At the moment the river is still visible, but it is no longer the same clarity and we can guess that the fog is slowly taking over. This very dense fog probably helps the palm trees to resist better during the dry season. Early in the morning, the fog soaks the leaves with water, so much so that at home we wake up to the sound of what seems to be rain, but is in fact the result of condensation dripping off the roof on the awnings.
The dry season also brings out the rare snakes that still survive in the vicinity in search of a little freshness. One of these unfortunate snakes did not escape the watchful eye of our gardener and ended up in his pot, for which he was still licking its lips the next day. A kind of snake called here “black belt”, quite big and resembling a cobra in colour, but apparently non venomous and good to eat (even if very fat, even better, according to local criteria).
So much for this week’s news, which we hope will find you well. Don’t hesitate to send us your news, even if it’s brief, it’s always a pleasure to hear from you.
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Justice

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Mapangu est de loin l’endroit où, de tous les coins du monde où nous avons vécu, la rumeur règne, incontestée. Peu importe l’extravagance des idées, elles trouvent ici un terrain des plus fertiles pour se propager et s’embellir à une vitesse inimaginable. En fait, compte tenu des moyens de communication limités, la rapidité de la propagation d’informations vraies ou fausses est extraordinaire. Je suis parfois surpris de recevoir des demandes pour une place dans l’avion de Kinshasa ou le droit d’envoyer un colis avec la pirogue qui va à Ilebo avant même que le voyage ait été programmé. Il en va de même pour des choses moins prévisibles (tout le monde sait que nous organisons des transports de temps en temps), comme par exemple la discussion que nous avons eue en comité de direction concernant la vente éventuelle de véhicules déclassés, pour lesquels j’ai reçu des demandes le jour même, y compris de personnes à l’extérieur de Mapangu.
Curieusement pour d’autres choses le retour d’information est particulièrement vague, ainsi il est difficile de savoir où, exactement, se trouve la barge qui doit nous apporter notre carburant, en route depuis plusieurs mois, ou ce qu’il en est de la progression des camions que nous avons loué en vue du pic de production, qui auraient dû être rendus il y a plusieurs semaines déjà et sont probablement embourbés quelque part pas loin d’ici.
Ces rumeurs, vérifiées ou non, sont également une cause suffisante pour faire appel à la “justice”, dont les responsables sont particulièrement friands car, quel que soit le motif et la raison (valable ou non), c’est généralement une opportunité de se faire un peu d’argent. Le principe est généralement très simple, on dépose une plainte au parquet ici à Mapangu, ou pour ceux qui ont un peu plus de moyens au tribunal de paix à Ilebo et le magistrat va convoquer “l’accusé” généralement sans vérifier si la plainte est fondée ou si l’instance judiciaire est même compétente en la matière. Les plaintes vont de petites choses anodines comme le non-paiement d’une dette, en passant par l’insulte ou encore la mort par sorcellerie. Il y a aussi bon nombre de ceux qui vont porter plainte parce qu’ils estiment qu’il y a eu une erreur dans le calcul de leur salaire ou parce que la fin d’un contrat à durée indéterminée est illégitime.
Normalement tout ce qui relève du travail est de la seule compétence de l’inspecteur ou du tribunal du travail, mais notre inspecteur du travail n’est pas une fusée stratosphérique et va parfois lui-même embrouiller les choses en portant plainte pour des questions qui relèvent en fait de sa propre compétence.
Dans toutes ces démarches ce sont nos avocats qui sont les plus enthousiastes car, outre le fait qu’ils sont évidemment payés pour défendre les intérêts de la société, et plus il y a de dossiers mieux ils se portent, d’autre part parce que tout acte, allant du dépôt d’une invitation par le greffier au retrait d’un jugement, est payant et les tarifs applicables sont (comme tout ici) négociables, ce qui permet donc chaque fois à l’avocat de prendre sa dîme…
Généralement ce sont des dossiers concernant nos travailleurs qui nous occupent le plus. Ainsi dernièrement nous avons du négocier l’abandon d’une poursuite judiciaire contre l’un de nos cadres qui aurait proclamé que les agents de renseignements n’avaient pas leur place dans la société. L’agence de renseignement étant un service secret, par extension il n’est pas légal d’en parler ouvertement, à fortiori de porter plainte “à l’encontre de”, même si c’est de manière générale sans parler d’un individu en particulier, donc le simple fait de dire que ces agents n’ont pas leur place dans Brabanta est un acte répréhensible. Un autre cas concerne un agent qui aurait accumulé des dettes et dont le créancier a décidé de porter plainte (avec évidemment une arrestation immédiate) en oubliant que le peu d’argent qui pourra sortir de l’opération ira aux magistrats plutôt que de servir au remboursement de son prêt. Un autre cas, encore, concerne un de nos agents qui a été arrêté parce que son fils et la fille d’un autre agent ont eu une relation “fructueuse” et que ni le fils (ni le père) n’étaient en mesure de payer une dot. Le père de la jeune fille a donc jugé bon de porter la question devant la justice et au moins tout le monde sait maintenant qu’elle a un polichinel dans le tiroir. Je ne vais pas dire qu’il y a quelque chose chaque jour, mais nous n’en sommes pas loin car toutes les excuses sont bonnes pour alimenter les affaires des magistrats locaux.
Parfois, des personnes extérieures à la société viennent aussi me trouver pour demander de l’aide (financière) pour résoudre un problème de justice. Le dernier en date, qui m’a laissé sans voix, concerne un notable du coin dont le fils avait été arrêté pour avoir violé une fille à Kinshasa et comme le “malheur” fait que c’était justement la fille d’un général, les frais de sortie de prison étaient au-dessus de ses moyens. De manière très candide le notable est venu me demander une aide financière pour faire libérer son pauvre petit…
Les expatriés n’échappent pas à ces tracasseries, il y a quelques mois c’est un de nos agronomes qui a été accusé d’avoir arraché les vêtements et violé une femme dans la plantation au vu et au su de tous (selon l’accusateur). Peu importe le fait que notre agronome était accompagné de trois travailleurs qui étaient prêts à témoigner en sa faveur (mais que le magistrat considérait comme biaisés car travaillant aussi pour Brabanta) et que la “dame” en question n’avait comme témoin que les personnes qui l’auraient vue revenir au village dévêtue, c’était une raison suffisante pour une incarcération immédiate. En fait, le seul échange qui avait eu lieu entre notre agronome et la plaignante concerne une demande (par personne interposée car elle ne parlait pas le français) d’expliquer pourquoi elle se promenait avec un sac marqué Brabanta dans la plantation, alors qu’elle n’était même pas employée de la société. Après de longues discussions et finalement une audition d’un des chauffeurs de tracteurs qui était présent lors de cet échange, le chef du parquet a indiqué être prêt à clore le dossier moyennant un paiement de 3.000 dollars pour couvrir ses frais… A ce point là j’ai fait intervenir la hiérarchie de Kinshasa et le monsieur est reparti sans un kopek en promettant une prochaine revanche.
La revanche (peut-être) est arrivée cette semaine avec un invitation personnelle à me présenter au tribunal de paix à Ilebo. Vu le confinement et les restrictions de déplacement je n’allais pas aller faire le pied de grue à Ilebo sans savoir le pourquoi de cette convocation. Après investigation il s’avère que la plainte émane d’un ancien travailleur arrivé en fin de contrat en 2012 et qui n’aurait pas été payé pour les 18 mois de travail précédent son départ. Outre le fait qu’il est peu probable que le monsieur ait travaillé au-delà de quelques mois sans être payé et qu’il ait attendu plus de 7 ans avant de réclamer son dû, selon la loi il y a prescription et le tribunal de paix n’est pas compétent en la matière. Mais le président du tribunal espérait qu’une convocation du DG ferait peur et encouragerait la société à proposer une négociation (financière toujours) pour mettre fin à ce dossier, “qui n’essaye pas n’a pas”…
Ce n’est pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière fois, mais en attendant nous essayons de respecter scrupuleusement les règles, de refuser toute “négociation” de solution qui ne serait pas sanctionnée par un document officiel et de sevrer tant que ce peu les différentes autorités habituées à recevoir des “motivations” pour faire leur travail (correctement ou pas). Tout cela nous garde occupés et alertes et, heureusement, il y quand même une certaine réserve sachant que sans Brabanta tous ces services étatiques n’existeraient pas ici ou seraient en tout cas sans ressources. Il faut donc ménager la poule pour que la ponte continue…
Nous espérons, comme toujours, avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Huilerie – Mill
Happy Birthday
Bureau DG – GM Office
Oups
Kasaï le matin – Kasai in the morning
Arbre mystère du Bhoutan – Mystery tree from Bhutan
Ouvrez la porte ! – Open the door!

Mapangu is by far the place where, of all the corners of the world where we have lived, rumour reigns unchallenged. No matter how extravagant the ideas are, they find here a most fertile ground to spread and beautify themselves at an unimaginable speed. In fact, given the limited means of communication, the speed of propagation of true or false information is extraordinary. I am sometimes surprised to receive requests for a seat on the plane from Kinshasa or the right to send a parcel with the dugout canoe going to Ilebo even before the trip has been scheduled. The same goes for less predictable things (everyone knows that we organise transport from time to time), such as the discussion we had in the steering committee about the possible sale of decommissioned vehicles, for which I received requests the same day, including from people outside Mapangu.
Curiously for other things the feedback is particularly vague, so it is difficult to know exactly where the barge that is to bring us our fuel is located, knowing it has been on the way for several months now, or what is happening with the progress of the trucks that we have rented for the production peak, which should have arrived several weeks ago and are probably stuck somewhere not far from here.
These rumours, whether verified or not, are also sufficient cause for the legal system to be involved, which is always welcomed by those in charge, because, whatever the motive and reason (valid or not), it is usually an opportunity to make some money. The principle is generally very simple, one files a complaint with the public prosecutor’s office here in Mapangu, or for those who have a little more means, with the court in Ilebo, and the magistrate will summon “the accused” generally without checking whether the complaint is well-founded or whether the judicial body even has jurisdiction in the matter. The complaints range from small, trivial things like non-payment of a debt, to insults or death by witchcraft. There are also many who will file a complaint because they believe that there has been an error in the calculation of their salary or because the end of their defined term contract is illegitimate.
Normally everything that is labour-related is within the sole jurisdiction of the labour inspector or the labour court, but our labour inspector is not a stratospheric rocket and will sometimes confuse things himself by filing complaints on matters that are in fact within his own jurisdiction.
In all these proceedings it is our lawyers who are the most enthusiastic because, apart from the fact that they are obviously paid to defend the interests of the company, and the more cases there are, the better off they are, and because every act, from the filing of an invitation by the clerk to the withdrawal of a judgment, is paid for and the applicable rates are (like everything else here) negotiable, which therefore allows the lawyer to take his own fee each time…
Usually the files concerning our workers are the ones that that keep us mostly busy. For example, recently we had to negotiate the abandonment of a lawsuit against one of our executives who allegedly proclaimed that intelligence officers had no place in the company. Since the intelligence agency is a secret service, by extension it is not legal to talk about it openly, let alone file a complaint “against” it, even if it is in a general way without mentioning any particular individual, so simply saying that these agents have no place in Brabanta is a reprehensible act. Another case concerns an agent who has allegedly accumulated debts and whose creditor has decided to file a complaint (obviously with an immediate arrest) forgetting that the little money that may come out of the operation will go to the magistrates rather than be used to repay his loan. Yet another case concerns one of our agents who was arrested because his son and the daughter of another agent had a “fruitful” relationship and neither the son (nor the father) was able to pay a dowry. The girl’s father therefore saw fit to bring the matter to court and at least everyone now knows that his daughter has a bun in the oven. I’m not going to say that there is something every day, but we are not far from it because any excuse is good to fuel the affairs of the local magistrates.
Sometimes people from outside company also come to me to ask for (financial) help to solve a justice problem. The most recent one, which left me speechless, concerns a local notable whose son had been arrested for raping a girl in Kinshasa and since the “misfortune” was that it was the daughter of a general, the costs of getting the son out of prison were beyond this person’s means. In a very candid way, the notable came to ask me for financial help to free his poor little boy…
Expatriates do not escape these worries, a few months ago it was one of our agronomists who was accused of having torn off the clothes and raped a woman on the plantation in full view of everyone (according to the accuser). Regardless of the fact that our agronomist was accompanied by three workers who were willing to testify in his favour (but whom the magistrate considered biased because they also worked for Brabanta) and that the “lady” in question had fled to her village, supposedly scantily dressed, this was reason enough for immediate incarceration of our colleague. In fact, the only exchange that had taken place between our agronomist and the complainant concerned a request (by an intermediary as she did not speak French) to explain why she was walking around with a bag marked Brabanta on the plantation when she was not even an employee of the company. After lengthy discussions and finally a hearing of one of the tractor drivers who was present at the exchange, the head of the public prosecutor’s office indicated that he was ready to close the file in return for a payment of $3,000 to cover his expenses. At this point I called in the Kinshasa hierarchy and the man left without a kopek, promising a future revenge.
The revenge (perhaps) arrived this week with a personal invitation for me to appear at the court in Ilebo. Given the confinement and travel restrictions I was not going to go to Ilebo without knowing the reason for this invitation. After investigation it turns out that the complaint comes from a former worker who had reached the end of his contract in 2012 and who claimes he has not been paid for the 18 months of work prior to his departure. Apart from the fact that it is unlikely that the gentleman worked even a few months without being paid and that he waited more than 7 years before claiming his due, according to the law there is a statute of limitations and the court is not competent in this matter. But the president of the court hoped that a summons from the GM would frighten and encourage the company to propose a negotiation (always financial) to put an end to this case, “who doesn’t try has no hope of getting anything” …
This is not the first time and it will certainly not be the last time, but in the meantime we are trying to scrupulously respect the rules, to refuse any “negotiation” of a solution that would not be sanctioned by an official document and to wean the various authorities of the fact that they are used to receiving “motivations” to do their job (correctly or not). All this keeps us busy and alert and, fortunately, there is still a certain reserve from the authorities knowing that without Brabanta all these state services would not exist here or would in any case be without resources. So they have to spare the hen so that the egg-laying continues…
We hope, as always, to hear from you,
Marc & Marie-Claude

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Mécanique – Mechanics

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Nous avons une flotte de véhicules et d’engins assez conséquente, composée de 20 véhicules légers, 17 camions, 43 tracteurs, 10 engins légers, 8 engins lourds et 12 générateurs. Cela n’inclut pas les générateurs, pompes et postes à souder portables, les motos et véhicules assimilés comme les motoculteurs et quads, qui eux aussi passent par le garage pour des entretiens et réparations. Pour gérer tout cela nous avons une équipe de plus de 40 mécaniciens, électriciens, quados (réparateurs de pneus), machinistes et autres fonctions liées à l’entretien et réparation de notre matériel. Dire que nous avons des spécialistes en mécanique serait une grande exagération, mais nous avons quand même des personnes capables d’ouvrir et de remettre en “état” des moteurs de toutes sortes de véhicules, remettre la chenille d’éraillée d’un bulldozer ou simplement trouver un système-D pour solutionner un problème pour lequel nous n’avons pas toujours les pièces d’origine. Le système-D a toutefois ses limites et la conséquence en est que beaucoup de véhicules et engins sont à l’arrêt en attente de pièces ou d’une autre intervention (divine?) pour être remis sur pied. Ainsi nous avons 5 véhicules légers à l’arrêt depuis des mois, 7 camions en réparation, 5 tracteurs dans des stades divers de démantèlement, 5 sur les 10 engins légers sont immobilisés pour des raisons diverses et seulement 3 des 7 engins lourds fonctionnent plus ou moins. Malheureusement nous ne pouvons même pas prétendre que le reste du matériel est en état car beaucoup de véhicules qui circulent n’ont soit plus de démarreur (et doivent être tirés pour la mise en marche), n’ont plus de pompes hydrauliques pour benner ou, plus grave, n’ont pas des freins qui marchent correctement.
Les solutions, qui ont le mérite de dépanner certains véhicules, doivent faire faire des cauchemars aux mécaniciens sérieux et ça c’est sans avoir connaissance tous les trucs utilisés par nos mécaniciens. Ainsi j’ai découvert un matin à l’appel que le mécanicien venait dépanner un tracteur avec un démarreur. Naïvement je pensais que c’était pour réparer le tracteur, mais non, c’est juste pour le démarrer pour ensuite enlever le démarreur et fermer le trou avec un bout de papier pour “empêcher” des crasses d’entrer dans le carter du moteur. Je n’ai pas besoin de vous expliquer qu’il ne faut pas longtemps pour que le “papier” devienne humide ou imbibé d’huile et se déforme pour permettre à toute impureté de se retrouver dans le moteur. A côté de cela les mécaniciens vont religieusement nettoyer (souffler comme ils disent) le filtre à huile pour préserver le moteur lors de l’entretien hebdomadaire. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi nous devons changer les segments, chemises de cylindres ou coussinets de bielles à une fréquence aussi élevée, mais maintenant je sais… En principe cette pratique est maintenant interdite et en cas de situation extrême la fermeture doit se faire avec une plaque métallique et un joint, nous verrons si le message est passé.
Dernièrement, le seul de nos bulldozer qui était encore en état de marche est tombé en panne tandis qu’il essayait de réparer une route fortement dégradée par les fortes pluies que nous avons eu récemment. Le mécanicien a ouvert le moteur pour découvrir que l’une des têtes de soupapes s’était cassée et avait tout à fait creusé la tête de cylindre, mais cela n’empêchait pas le moteur de tourner. Ce qui a bloqué le moteur est une clef de 7 que l’on a retrouvé dans le moteur, oubliée lors d’une intervention précédente. Heureusement l’outil abandonné dans le moteur ne semble pas avoir trop endommagé celui-ci et nous espérons pouvoir au moins le redémarrer assez longtemps pour pouvoir le charger sur notre porte-chars et le ramener au garage.
Les casses et pannes ne sont pas toujours dues aux mécaniciens, nos chauffeurs ont leur part de responsabilité dans les problèmes mécaniques. A leur décharge, nombre de nos chauffeurs, issus de villages voisins, n’avaient jamais vu de véhicule dans leur vie et encore moins eu l’occasion de s’asseoir derrière le volant de ceux-ci. Ils ont été formés sur le terrain par les meilleurs chauffeurs que nous avons, mais eux-même pas toujours des experts en la matière. Les problèmes émanent souvent du fait que les chauffeurs (et cela inclut certains de nos expatriés) ne font pas attention aux bruits inhabituels que font leur véhicule et ne font appel au garage que lorsque le moteur s’arrête, qu’ils perdent une roue ou ont une autre panne ou casse qui rend la conduite trop difficile ou impossible. Parfois je croise des véhicules qui font des bruits tout à fait anormaux voire même inquiétants et lorsque je pose la question au chauffeur pour savoir ce qui se passe il semble tomber de la lune en disant que tout va bien.
La situation la plus grave dont je me souvienne est l’arrivée de l’un de mes collègues avec sa Land Cruiser (qui, il faut l’avouer, aurait probablement du être mise à la retraite depuis longtemps) avec une des roues avant faisant de longues trainées dans le sable parce qu’elle ne tournait presque plus. Demandant à mon collègue s’il était en route pour le garage, il a eu l’air étonné et me répondit que non, même s’il était vrai qu’il avait du mal à garder une trajectoire correcte car le volant avait tendance à tirer très fort d’un côté… Sincèrement je n’arrive toujours pas à comprendre comment il arrivait à rouler et je n’ose même pas imaginer l’état du pneu et les conséquences sur la direction de la voiture.
Il est inévitable d’avoir des accidents de conduite,et, avec autant de véhicules et des routes particulièrement difficiles ce serait un miracle si de temps en temps il n’y avait pas un couac. J’en ai fait les frais avec ma voiture que j’avais confié à un chauffeur pour aller la laver, elle est revenue avec la porte arrière défoncée parce qu’il a reculé contre une remorque de tracteur qu’il n’avait pas vu. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce genre de casse car j’ai fait exactement la même chose avec notre camionnette lorsque nous étions à Londres où j’ai joyeusement reculé contre un poteau qui a totalement détruit la porte arrière.
Certains des accidents sont parfois un peu moins justifiables, ainsi récemment un de nos chauffeur s’est fait défoncer le capot par une remorque de tracteur qui lui a reculé dessus. Lorsque nous lui avons demandé d’expliquer les circonstances de l’accident, il nous a dit que le tracteur était en train de faire des manœuvres et qu’il a voulu passer rapidement derrière celui-ci alors que le chauffeur du tracteur ne pouvait pas savoir qu’une voiture se trouvait derrière lui. L’excuse du chauffeur était qu’il n’avait pas de klaxon et que le chauffeur n’a pas entendu son appel. Nous lui avons demandé pourquoi ne pas avoir reculé et il nous a dit qu’il n’y a pas pensé car il pensait que le chauffeur du tracteur réagirait à ses cris… Heureusement la voiture en question est l’une de celles que nous avons l’intention de déclasser et ici, comme expliqué plus haut, du moment que le moteur tourne le reste n’a pas beaucoup d’importance, donc nous devrions malgré tout pouvoir revendre la voiture pour un “prix raisonnable”.
Un autre incident récent concerne le camion de l’un de nos sous-traitants dont le chauffeur (probablement sous l’influence d’alcool ou de chanvre) s’est trompé dans les manœuvres et s’est retrouvé sur le flanc. La bonne chose ici est qu’il y a toujours une solution pour remédier aux situations les plus critiques et, ne voulant pas attendre la disponibilité d’un engin, ils ont réussi à redresser le camion (qui pèse quand même 15 tonnes à vide) avec les moyens du bord. N’étant pas là, je n’ai pas pu voir comment ils ont fait, mais le lendemain le camion était à nouveau opérationnel avec un autre chauffeur.
Certaines “pannes” ne sont pas nécessairement dues au chauffeur ou mécanicien. Nous vous avons raconté dans nos nouvelles précédentes que suite aux fortes pluies l’une des routes de la plantation est inondée avec près d’un mètre d’eau pas endroits. Pour que les camions et tracteurs puissent malgré tout passer avec leur cargaison de régimes de fruits, nous avons versé et dispersé des moellons sur la route submergée pour éviter que les véhicules ne s’embourbent à cet endroit. Cela était toutefois sans compter sur le fait que les villageois voisins viennent nuitamment récupérer les moellons sous l’eau, probablement pour nous les revendre une deuxième fois… Le résultat est que, sans surprise, l’un de nos camions s’est retrouvé bloqué dans un trou au milieu de l’eau et qu’il a fallu le décharger pour permettre ensuite à un autre camion de le tirer de là.
Comme vous pouvez le constater par ces quelques anecdotes, tous les jours il y a de nouvelles surprises et nous sommes loin de nous ennuyer dans le département mécanique non plus…
Nous espérons toujours très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Piscine – Swimming pool
Fabrication de dalles en plastique et sable – production of tiles with plastic and sand
Protection en carton – Cardboard protection
Inondations (le début) – Flooding (the beginning)
oups, fausse manoeuvre – Oops, wrong operation
Repos des guerriers – Rest of the warriors
Aide aux mots croisés – Help with cross words

We have a fairly large fleet of vehicles and machinery, consisting of 20 light vehicles, 17 trucks, 43 tractors, 10 light machines, 8 heavy machines and 12 generators. This does not include portable generators, pumps and welding sets, motorcycles and similar vehicles such as tillers and quads, which also come through the garage for maintenance and repairs. To manage all this we have a team of more than 40 mechanics, electricians, quados (tire repairers), operators and other functions related to the maintenance and repair of our equipment. To say that we have mechanical specialists would be somewhat of an overstatement, but we still have people who can open and “fix” engines of all kinds of vehicles, put back the track of a bulldozer that has come off or resourcefulness to solve a problem for which we don’t always have the correct spare parts. However, resourcefulness has its limits and the consequence is that many vehicles and machines are at a standstill waiting for parts or some other (divine?) intervention to get back on their feet. Thus we have 5 light vehicles that have been out of use for months, 7 trucks in repair, 5 tractors in various stages of dismantling, 5 of the 10 light engines are immobilized for various reasons and only 3 of the 7 heavy machines are working more or less. Unfortunately we cannot even pretend that the rest of the equipment is in good working order because many of the vehicles on the road either have no starter (and have to be pulled for starting), no hydraulic pumps for tipping or, more seriously, do not have brakes that work properly.
The solutions, which have the merit of putting some of the vehicles on the road, must give serious mechanics nightmares and that is without knowing all the tricks used by our mechanics. Thus I discovered one morning, when I attended muster, that the mechanic came to repair a tractor with a starter. Naively I thought it was to replace it on the tractor, but no, it was just to start it and then remove the starter and close the hole with a piece of paper to “prevent” dirt from entering the engine crankcase. I don’t need to explain to you that it doesn’t take long for the “paper” to get wet or soaked in oil and deform to allow any dirt to get into the engine. Ironically, on the other hand the mechanics will religiously clean (blow as they say) the oil filter to preserve the engine during the weekly maintenance. I couldn’t understand why we have to change the rings, cylinder liners or connecting rod bearings so often, but now I know… In principle this practice is now forbidden and in extreme situations the closing must be done with a metal plate and a gasket, we’ll see if the message is well understood and applied.
Recently, the single bulldozer that was still in working order broke down while trying to repair a road that had been badly damaged by the heavy rains we had recently. The mechanic opened the engine to find that one of the valve heads had broken off and had completely dug into the cylinder head, but that didn’t stop the engine from running. What stopped the engine was a 7-key that was found in the engine, forgotten during a previous intervention. Luckily the tool left in the engine does not seem to have damaged it too much and we hope to at least be able to restart it long enough to load it on our carrier and bring it back to the garage.
Breakdowns are not always due to the mechanics, our drivers have their share of responsibility for mechanical problems. As an excuse, many of our drivers, from neighbouring villages, had never seen a vehicle in their lives, let alone had the opportunity to sit behind the wheel of one. They have been trained on the job by the better drivers we have, who themselves are not always experts in the field. Problems often arise because the drivers (and this includes some of our expatriates) do not pay attention to the unusual noises their vehicle makes and only call the garage when the engine stops, they lose a wheel or have another breakdown or breakage that makes driving too difficult or impossible. Sometimes I come across vehicles that make completely abnormal or even worrying noises and when I ask the driver what is going on, he would seem surprised and say that everything is fine.
The most serious situation I can remember is the arrival of one of my colleagues with his Land Cruiser (which, it must be said, probably should have been retired long ago) with one of the front wheels making long drags in the sand because it was not turning properly anymore. Asking my colleague if he was on his way to the garage, he looked astonished and replied that he wasn’t, although it was true that he was having trouble keeping a correct trajectory because the steering wheel tended to pull very hard to one side? Honestly I still can’t understand how he managed to drive and I don’t even dare to imagine the state of the tire and the consequences on the car’s steering.
Driving accidents are inevitable, and with so many vehicles and particularly difficult roads it would be a miracle if from time to time there wasn’t a crash. I experienced it with my car, which I had given to a driver to go and wash it, it came back with the back door smashed because he backed up against a tractor trailer that he hadn’t seen. I’m not going to go into too much detail about this kind of breakage because I did exactly the same thing with our van when we were in London, where I happily reversed into a pole, which totally destroyed the back door.
Some of the accidents are a little less justifiable, so recently one of our drivers got his bonnet crushed by a tractor trailer that literally climbed on top of the car. When we asked him to explain the circumstances of the accident, he told us that the tractor was manoeuvring and that he wanted to pass quickly behind it when the tractor driver could not know that a car was behind him. The driver’s excuse was that he did not have a horn and the driver did not hear his call. We asked him why he didn’t back up and he told us that he didn’t think about it because he thought the tractor driver would react to his screams. Luckily the driver is unscathed and the car in question is one of those we intend to downgrade and sell and since here, as explained above, as long as the engine is running the rest doesn’t matter much, we should still be able to get a “reasonable price” for the car.
Another recent incident concerns the truck of one of our subcontractors whose driver (probably under the influence of alcohol or hemp) made a mistake during manoeuvring and ended up on the side. The good thing here is that there is always a solution to remedy the most critical situations and, not wanting to wait for a machine to be available, they managed to straighten the truck (which weighs about 15 tons when empty) with the means at hand. Not being there, I couldn’t see how they managed it, but the next day the truck was operational again with another driver.
Some “breakdowns” are not necessarily due to the driver or mechanic. We told you in our previous news that due to the heavy rains one of the plantation’s roads was flooded with almost a meter of water in some places. In order to allow trucks and tractors to pass with their load of fruit bunches, we poured and scattered stones on the submerged road to prevent vehicles from getting stuck there. However, this did not take into account the fact that the neighbouring villagers come at night to collect the stones under water, probably to sell these to us a second time… The result is that, unsurprisingly, one of our trucks got stuck in a hole in the middle of the water and had to be unloaded to allow another truck to pull it out.
As you can see from these few anecdotes, every day there are new surprises and we are far from being bored in the mechanical department either…
We always hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude