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Voyage en Style – Travel in Style

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Cette semaine nous avons été en voyage pendant une semaine au Ghana et le contraste entre le Ghana et le Congo est… impressionnant.
Notre voyage même de Kinshasa à Accra n’avait rien de spécial, nous avons voyagé avec une compagnie togolaise (Asky) qui est plus que correcte avec de beaux avions, un service impeccable et des vols à l’heure voire même en avance sur l’horaire prévu, que demander de plus.
Nous avons commencé notre séjour par deux jours à Takoradi, où nous avons logé au “Planters Lodge” qui est un ancien club de l’armée de l’air britannique construit en 1934 situé dans un écrin de verdure pas trop loin de l’aéroport (forcément) ou de la plage. Le club, maintenant un hôtel, est constitué de petits bungalows dont l’ameublement est dans un style colonial un peu vieillot, sans aucun doute très “British”, mais très agréable avec une grande chambre, une salle de bains dont l’agencement fait très fort penser aux anciennes demeures anglaises et un petit salon dont nous avons finalement très peu profité. Le seul défaut éventuel est que nous aurions aimé dormir sans conditionnement d’air, mais vu l’absence de moustiquaires aux fenêtres nous nous sommes dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Il y a aussi un mystère que nous n’avons pas élucidé c’est la hauteur des poignées de portes qui étaient à 50cm et comme l’accès du bungalow, qui sont sur pilotis, se fait par un petit escalier, ce n’est pas une raison ergonomique pour les personnes à mobilité réduite. Peut-être que la Royal Air Force travaillait de préférence avec de très petites personnes…ou que la “dernière jambe” de leur soirée était tellement raide qu’ils arrivaient à quatre pattes au niveau de leur porte ?
Comme Socfin a une plantation de palmiers à huile et caoutchouc pas très loin de Takoradi, nous en avons profité pour y faire une visite, le premier jour sans Marie-Claude qui a préféré (à juste titre) profiter des embruns de l’Atlantique de la plage proche du lodge, et le deuxième jour ensemble. La visite de mardi était du reste très “officielle” car de nombreux collègues étaient venu de Suisse et de Belgique pour l’inauguration de la nouvelle usine de la plantation. Le tour de l’huilerie fut suivi d’un somptueux buffet à la résidence du DG qui est, elle aussi, construite au sommet d’une colline mais sans la vue que nous avons à la Cathédrale (et avec des poignées de porte à une hauteur normale). Outre la visite obligée de l’huilerie, très impressionnante avec ses chromes rutilants et ses sols encore immaculés, le groupe de visiteurs a eu droit à une rapide visite de la plantation qui, un peu comme une partie de Brabanta, est située en grande partie sur des collines mais dans laquelle palmiers et hévéas se mélangent selon la topographie du terrain. Après cela, il était grand temps, pour les visiteurs, de regagner l’aéroport de Takoradi afin de rejoindre le jet privé devant les ramener à Accra avant la tombée du jour (l’aéroport n’est pas éclairé et n’autorise pas les décollages de nuit) et pour moi, de rejoindre Marie-Claude et découvrir comment elle avait passé sa journée. Pour ce trajet de retour nous avons bénéficié de l’escorte d’un motard de police ouvrant le chemin devant notre convoi toutes sirènes hurlantes. Un peu comme on imagine la mer rouge s’ouvrant devant Moïse, toutes les voitures se rangeaient sagement sur le côté de part et d’autre de la route à l’arrivée du convoi et nous sommes passés ainsi à vive allure aux feux rouges (qui ne l’étaient peut-être pas, mais je n’ai pas eu le temps de vérifier), aux contrôles de police, voire même prendre des sens unique à contre-sens pour ne pas perdre de temps. L’heure de route s’est ainsi réduite à un trajet d’un peu plus de vingt minutes et nos visiteurs de marque ont ainsi pu embarquer dans le jet largement dans les temps pour rejoindre Accra.
Le lendemain, Marie-Claude et moi sommes retournés à la plantation (sans escorte de police cette fois) et nous avons pu faire une visite plus approfondie et fort intéressante nous laissant apprécier pleinement l’équilibre subtil entre les espaces plantés et les forêts naturelles, beaucoup moins décimées par la population locale que chez nous (quoique, malgré tout exploitée mais avec mesure). Le directeur agronomique a dessiné des routes d’accès aux parcelles d’hévéas et de palmiers à huile de façon à encercler des zones de forêts naturelles ce qui permet de contrôler leur propagation en conservant des zones sauvages tout en permettant l’accès pour l’entretien et la récolte des espèces cultivées. Les terres ont beaucoup de latérite ce qui représente aussi une différence marquée avec Brabanta et facilite la maintenance des routes (par opposition aux terrains sableux de chez nous). Notre visite s’est terminée par un déjeuner avec le directeur agronomique dont nous avons découvert des aspects privés fort sympathique: il aime travailler le bois et a recueilli des bébés d’antilopes abandonnés nourri au biberon et devenus grands qui restent dans son jardin, chouette chien aussi ! Puis, retour à Takoradi (sans escorte) d’où nous avons, nous aussi, pris l’avion pour Accra, dans notre cas pas un jet privé, juste un avion de ligne pour un saut de puce de 25 minutes de vol pendant lequel ils arrivent malgré tout à servir une boisson (délicieuse, d’ailleurs: un jus d’ananas frais avec un shot de gingembre) et un petit quelque chose à manger.
A Accra, grand luxe, nous étions logés au Kempinski où se tenait les conseils d’administrations des plantations de la région. Le conseil de Brabanta s’est déroulé sans surprises le lendemain, à la clôture duquel tous les collègues venus d’Europe et les administrateurs ont repris le jet pour rejoindre Genève, cette fois, tandis que Marie-Claude et moi restions deux jours de plus à Accra où Marie-Claude a bien profité des marchés des boutiques, de l’ambiance, rencontré des personnes sympathiques et échangé des adresses, trouvé de chouettes perles ghanéennes, des tissus… tout quoi!

Ce qui nous aura marqué le plus au Kempinski c’est sans doute le petit déjeuner où, sur un buffet qui devait faire au moins 30m de longueur il y avait probablement tout ce qu’il est possible d’imaginer en diversité de nourriture, de fruits, de jus frais prêts ou à faire faire sur commande & autres boissons, de pains & pâtisseries, plats chauds et tout ce que je n’ai pas eu l’occasion de regarder. Mon timing n’était par contre pas parfait car pendant les quelques jours au Ghana mes tripes ont été un peu contraires et je n’ai donc pas pu faire honneur à ce buffet comme il se doit, mais nous ferons mieux la prochaine fois…
Nous voici de retour dans notre petit coin de verdure de l’Elaïs à Kinshasa, peut-être plus adapté à notre style et où nous nous sentons presque à la maison. Nous serons ici jusque mercredi matin où nous prenons l’avion avec deux invités qui viennent visiter la plantation.
Nous espérons que vous aussi avez passé une bonne semaine et attendons très bientôt de vos nouvelles.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

La plage – The beach
Planters Lodge
La plantation – The Plantation

This week we have been travelling for a week in Ghana and the contrast between Ghana and Congo is… impressive.
Our trip from Kinshasa to Accra was nothing special, we travelled with a Togolese company (Asky) that is more than correct with beautiful planes, impeccable service and flights on time or even ahead of schedule, what more to ask for?
We started our visit with two days in Takoradi, where we stayed at the “Planters Lodge” which is a former British Air Force club built in 1934 located in a green setting not too far from the airport (obviously) or the beach. The club, now a hotel, is made up of small bungalows whose furnishings are in a slightly old colonial style, undoubtedly very “British”, but very pleasant with a large bedroom, a bathroom whose layout reminds us very much of the old English residences and a small lounge which we finally made very little use of. The only possible flaw is that we would have liked to sleep without air conditioning, but given the absence of mosquito nets on the windows we thought it might not be a good idea. There is also a mystery we were not able to solve, that is the height of the door handles which were at about 50cm and, given that the access to the bungalows, which are on stilts, is done by a small staircase, it is not an ergonomic reason for people with reduced mobility. Maybe the Royal Air Force preferably worked with very small people… or the “last leg” of their evening was so stiff that they crawled up on all fours at their door?
As Socfin has a palm oil and rubber plantation not far from Takoradi, we took the opportunity to visit it, on the first day without Marie-Claude who preferred (rightly) to enjoy the Atlantic spray from the beach near the lodge, and on the second day together. Tuesday’s visit was very “official” as many colleagues came from Switzerland and Belgium for the inauguration of the plantation’s new factory. The tour of the oil mill was followed by a sumptuous buffet at the DG’s residence, which is also built on top of a hill but without the view we have from the Cathedral (and with door handles at a normal height). In addition to the compulsory visit of the oil mill, very impressive with its gleaming chromes and its still immaculate soils, the group of visitors was given a quick tour of the plantation which, much like part of Brabanta, is located largely on hills but in which palm trees and rubber trees mix according to the topography of the land. After that, it was high time for the visitors to return to Takoradi airport to board the private jet bringing them back to Accra before dark (the airport is not lit and does not allow night take-offs) and for me to join Marie-Claude and discover how she had spent her day. For this return trip we enjoyed the escort of a police motorcyclist opening the way in front of our convoy all sirens screaming. A bit like the red sea opening in front of Moses, all the cars wisely parked on either side of the road when the convoy arrived and we passed at high speed at the red lights (which may not have been red, but I did not have time to check), at the police controls, or even take a one-way street in the opposite direction to avoid wasting time. The driving time was reduced to a journey of just over twenty minutes and our VIP visitors were able to board the jet well in time to reach Accra.
The next day, Marie-Claude and I returned to the plantation (this time without police escort) and we were able to make a more in-depth and very interesting visit, allowing us to fully appreciate the subtle balance between the planted areas and the natural forests, much less decimated by the local population than in Mapangu (although, despite everything, exploited but with restraint). The agronomic director has designed access roads to the rubber and oil palm plots in order to encircle areas of natural forests, which allows their acces to be controlled by conserving wild areas while allowing reach of the planted areas for the maintenance and harvesting. The land has a lot of laterite which also represents a significant difference with Brabanta and facilitates road maintenance (as opposed to the sandy soils of our country).
Our visit ended with a lunch with the agronomic director, who revealed some very pleasant aspects: he likes to work with wood and has taken in abandoned antelope babies who are bottle-fed and once grown up stay in his garden, he has nice large dog too! Then, back to Takoradi (unescorted) from where we too flew to Accra, in our case not a private jet, just an airplane for a 25-minute flight during which they still manage to serve a drink (delicious, by the way: a fresh pineapple juice with a shot of ginger) and a little something to eat.
In Accra, bathing in luxury, we were accommodated at the Kempinski where the board meetings of the region’s plantations were held. The Brabanta board went off without surprises the next day, at the end of which all the colleagues from Europe and the directors resumed their journey by jet, to Geneva this time, while Marie-Claude and I stayed two more days in Accra where Marie-Claude took full advantage of the shops markets, the atmosphere, met friendly people and exchanged addresses, found nice Ghanaian pearls, fabrics… all that!
What will have left its mark on us most at the Kempinski is undoubtedly the breakfast where, on a buffet that was probably at least 30m long, there was everything you could imagine in terms of diversity of food, fruit, fresh juices ready or to be made to order & other drinks, breads & pastries, hot dishes and everything that I didn’t have the opportunity to look at. My timing was not perfect though because during the few days in Ghana my guts were a little out of kilt and I could not do this buffet justice as it should, but we’ll do better next time…
Here we are back in our little corner of greenery of the Elaïs in Kinshasa, perhaps more adapted to our style and where we almost feel at home. We will be here until Wednesday morning when we fly with two guests who come to visit the plantation.
We hope that you too have had a good week and look forward hearing from you very soon.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Troubles en l’Air / in the Air

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Nous sommes arrivés à Kinshasa ce vendredi pour aller passer la semaine qui vient au Ghana où aura lieu de conseil d’administration de Brabanta et afin de profiter de l’occasion pour y visiter une plantation sœur du groupe Socfin.
Grand luxe, le propriétaire de la compagnie d’aviation qui fait la liaison Ilebo-Kinshasa a demandé au pilote de faire escale à Mapangu pour nous embarquer afin de nous éviter de devoir rejoindre Ilebo en pirogue. C’était d’autant plus agréable que vendredi matin le temps était plutôt pluvieux et donc loin d’être les conditions les plus agréables pour rester assis dans une pirogue pendant 3 heures. En fait, il s’avère que le pilote aurait de toutes façons fait escale chez nous à cause d’un problème technique pour lequel quelques explications s’imposent.
L’avion que nous utilisons est un Let 410, avion de fabrication tchèque équipé de deux turbo propulseurs et, dans ce cas-ci, de réservoirs de carburant supplémentaires sous forme de cylindres situés à l’extrémité des ailes. En principe, ces réservoirs extrêmes servent à alimenter les réservoirs principaux situés dans les ailes lorsque le niveau de ceux-ci le nécessite et cela se fait à l’aide d’une pompe électrique située entre les réservoirs. Seulement voilà, pour une raison encore inconnue une des pompes (celle située dans l’aile gauche pour être précis) a cessé de fonctionner et arrivé à Ilebo l’avion s’est retrouvé, d’une part, déséquilibré, d’autre part, avec une quantité insuffisante de carburant dans l’un des réservoirs principaux. Afin de résoudre cette situation il était nécessaire de transférer manuellement le carburant d’un réservoir vers l’autre et le matériel pour faire cela, ainsi que le carburant de réserve si nécessaire, est stocké chez nous à Mapangu. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais vous imaginerez certainement pourquoi la compagnie aérienne préfère ne pas garder du matériel à Ilebo, où les autorités ne sont pas même capable de maintenir l’aéroport dans des conditions de sécurité adéquates.
Bref, pour résoudre ce problème de déséquilibre, l’avion devait faire escale chez nous et utiliser la pompe que nous gardons dans notre magasin pour d’abord essayer de transférer du carburant d’un réservoir à l’autre et ensuite de compléter les réservoirs avec du carburant que nous gardons en réserve pour des cas pareils. C’est donc “un morceau de chance” que le propriétaire de la compagnie ait eu cette gentille attention car imaginez que nous ayons comme prévu été à Ilebo en pirogue (sous la pluie) pour prendre l’avion à Ilebo pour ensuite revenir atterrir à Mapangu pour une escale technique… Cela aurait été pour le moins frustrant!
Le vol c’est ensuite déroulé sans incidents. En fait, malgré la présence de beaucoup de nuages et même de pluie pendant le vol, celui-ci a été particulièrement calme et agréable. Je ne vous cacherai pas que par mesure de prudence je prends malgré tout quelques comprimés de Vertigo pour être 100% certain de ne pas être dérangé par les éventuels soubresauts de l’aéronef.
Arrivés à Kinshasa, où l’un de nos collègues devait immédiatement poursuivre sa route vers l’aéroport international afin d’y prendre l’avion pour Bruxelles, nous avons appris qu’il y avait des manifestants sur les routes et que le trafic (généralement déjà compliqué à Kinshasa) était cauchemardesque. Nous avons effectivement mis près d’une heure et demi pour rejoindre le bureau alors qu’en temps normal ce trajet ne prend guère plus qu’une demi heure même quand il y a beaucoup de monde sur la route, car le bureau n’étant pas très loin de l’aéroport national.
Les troubles en ville trouvaient eux-aussi leur origine dans des problèmes d’avion, plus sérieux et tragiques ceux-ci. En effet le jour précédent l’Antonov transportant la voiture blindée du Président, son chauffeur privé et une partie de sa garde rapprochée c’est écrasé sans survivants, y compris l’équipage de quatre ukrainiens. Les partisans du Président y ont vu une malveillance de la part de l’ancien pouvoir et quoi de plus logique que de bloquer la ville en brûlant des pneus et bloquant la circulation. Il y aurait entre 11 et 18 victimes dans le crash de l’avion présidentiel, le nombre est imprécis car on sait qu’il y avait officiellement 11 passagers et hommes d’équipage, mais comme toujours il y avait certainement des passagers non-officiels (femmes, enfants, amis, etc.) dont le nombre reste très vague. Mais ce que les gens en ville déplorent le plus, apparemment, c’est la perte de la voiture blindée et du chauffeur privé du Président. La voiture, un engin de 7 tonnes, serait trop abimée pour être récupérée… à mon avis c’est un « under-statement », même si ici les épaves automobiles qui seraient à nos yeux totalement irrécupérables finissent quand même par rouler d’une manière ou d’une autre.
Presque toutes les compagnies aériennes opérant en RDC semblent utiliser des pilotes russes ou ukrainiens, d’une part parce que les avions utilisés sont souvent originaires d’Europe de l’est (Let, Antonov, …) et donc connus de ces pilotes et d’autre part parce que leurs prétentions salariales sont plus raisonnables que celles des pilotes d’Europe occidentale. Etonnamment, il y a souvent des copilotes congolais mais pas de pilotes, mystère qu’il nous reste à élucider…
Demain nous voyagerons sur des lignes togolaises et ghanéennes, nous vous raconterons…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

We arrived in Kinshasa on Friday to spend the coming week in Ghana where the Brabanta board meeting will be held and to take the opportunity to visit a sister plantation of the Socfin group.
The owner of the airline operating the flight between Ilebo and Kinshasa kindly asked the pilot to stop in Mapangu to board us so that we would not have to go to Ilebo by dugout canoe. It was all the more pleasant as Friday morning the weather was rather rainy and therefore far from being the most pleasant conditions to be sitting in a canoe for 3 hours. In fact, it turns out that the pilot would have stopped in Mapangu in any case because of a technical problem for which some explanations are necessary.
The aircraft we use is a Let 410, a Czech manufactured aircraft equipped with two turbo propellers and, in this case, additional fuel tanks in the form of cylinders located at the tip of the wings. In principle, these extreme tanks are used to supply the main tanks located in the wings when the level of the wings requires it and this is done by means of an electric pump located between the tanks. However, for a still unknown reason, one of the pumps (the one located in the left wing to be precise) stopped working and when it arrived in Ilebo the plane found itself unbalanced on the one hand and with an insufficient quantity of fuel in one of the main tanks on the other hand. To solve this it was necessary to manually transfer the fuel from one tank to the other and the equipment to do this, as well as the spare fuel if necessary, is stored with us in Mapangu. I will not go into details, but you will certainly imagine why the airline prefers not to keep equipment in Ilebo, where the authorities are not even able to maintain the airport in adequate safety conditions.
In short, to solve the problem of tank imbalance, the aircraft had to stop over at our place and use the pump we keep in our store to first try to transfer fuel from one tank to another and then to supplement the tanks with fuel that we keep in reserve for such cases. Imagine if we had nevertheless been to Ilebo to catch our flight and then land for a technical stopover in Mapangu, we wouldn’t have really found this the most effective solution.
The flight then proceeded without incident, in fact despite the presence of many clouds and even rain during the flight, it was particularly calm and pleasant. I will not hide from you that as a precautionary measure I still take a few Vertigo tablets to be 100% sure that I will not be disturbed by any jolts of the aircraft.
When we arrived in Kinshasa, where one of our colleagues had to immediately continue his journey to the international airport to fly to Brussels, we were told that there were demonstrators on the roads and that the traffic (which is usually already complicated in Kinshasa) was nightmarish. It took us almost an hour and a half to get to the office, whereas normally this journey takes little more than half an hour even when there are a lot of people on the road because the office is not very far away.
The troubles in the city also had their origin in plane problems, which were more serious and tragic. Indeed, the day before, the Antonov carrying the President’s armoured car, his private driver and part of his close guard crashed without survivors, including the crew of four Ukrainians. The President’s supporters saw it as malicious act on the part of the former government and what could be more logical than to block the city by burning tires and blocking traffic. There would be between 11 and 18 victims, the number is imprecise because we know that there were officially 11 passengers and crew, but as always there were certainly unofficial passengers (women, children, friends, etc.) whose number remains very vague. But what people in the city apparently deplore most is the loss of the President’s armoured car and private driver. People are sad to hear that the car, a 7-ton machine, would be too damaged to be recovered… in my opinion it is an “under-statement”, even if here the car wrecks that seem unrecoverable still end up driving one way or another.
Almost all airlines operating in the DRC seem to use Russian or Ukrainian pilots, partly because the aircrafts used are often from Eastern Europe (Let, Antonov,…) and therefore known to these pilots and partly because their salary expectations are more reasonable than those of Western European pilots. Surprisingly, there are often Congolese co-pilots but no pilots, a mystery that remains to be solved.
Tomorrow we will travel on Togolese and Ghanaian lines, we will tell you about it….

We look forward hearing from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Nous – We

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Cette fois, on s’est dit que nous allions être très égocentriques et parler de nous plutôt que de tout ce qui nous entoure, enfin façon de parler car c’est ce qui nous entoure qui nous affecte dans notre vie de tous les jours.
Aujourd’hui c’est dimanche, une journée que nous essayons de réserver pour rester à deux et faire toutes ces choses que nous n’avons pas le temps ou l’occasion de faire pendant la semaine, du moins les choses que nous ne n’avons pas l’occasion de faire à deux ou qui sont plus agréables à faire quand il n’y a pas de monde autour de nous. C’est évidemment un privilège d’avoir un domestique à demeure ou presque (nous n’avons plus qu’une personne qui travaille à la maison, le deuxième domestique travaille maintenant pour notre collègue agronome qui devenait un peu désespérée de ne pas avoir quelqu’un capable de cuisiner correctement), mais c’est aussi une invasion dans sa vie privée car il est toujours à portée d’oreilles et suit de manière plus ou moins constante les faits et gestes de Marie-Claude dans la maison. Le week-end (c’est à dire le dimanche dans notre cas) c’est une occasion pour échapper à l’observation permanente pendant une journée, même s’il y a encore toujours une série de gardiens, mais ceux-ci gardent généralement leurs distances sachant que Makala veille dans la maison.
Le dimanche nous avons évidemment nos routines comme paresser et ne prendre notre petit déjeuner que vers 7h30, faire du pain et écrire les nouvelles que vous lisez en ce moment. Mais à part cela c’est l’occasion de lire, regarder un film, faire des mots croisés, faire une balade, prendre des photos (pas assez, nous devons faire mieux dans ce département), bricoler ou simplement paresser.
Il est vrai que pendant la semaine les moments de relâche sont plutôt limités, nous prenons notre petit déjeuner ensemble, mais c’est souvent limité à une quinzaine de minutes, juste le temps de manger nos fruits et une ou deux tranches de pain. Parfois Marie-Claude se prépare un deuxième café après mon départ et il arrive même que, comble de luxe, elle se fasse un œuf à la coque ou un œuf poché, bien que ce petit extra soit souvent réservé au dimanche.
Nous avons choisi de vivre à la Cathédrale, perchée au sommet d’une colline avec une vue spectaculaire la plupart du temps, mais cela nécessite environ 30 minutes de route pour aller jusqu’au bureau ou en revenir. A midi, même si théoriquement nous avons une pause de deux heures, le plus souvent j’ai tout juste le temps de manger le repas et faire 10 minutes chrono de sieste avant de redescendre de notre perchoir jusqu’au bureau. Pour être certain de pouvoir manger ensemble sans trop de précipitation, je donne un coup de téléphone à Marie-Claude lorsque je quitte le bureau (souvent en retard, c’est vrai…) ainsi elle sait quand le repas peut être servi à table et que nous puissions en profiter au maximum.
Ces derniers temps je n’ai pas pu utiliser mon vélo dont une des roues avait succombé aux assauts du sable et de l’humidité du Kasaï, mais il est maintenant à nouveau opérationnel et a cela de bon que je suis tenu de quitter le bureau à temps en fin de journée pour ne pas me faire surprendre par la tombée du jour (ici la transition entre le jour et la nuit est très courte). Idéalement j’essaye d’être rentré à la maison pour 18h ou 18h30 au plus tard, ce qui nous laisse juste assez de temps pour déguster un yaourt maison et passer un petit moment de calme après des journées qui ont quasi invariablement leur lots de surprises et de problèmes. Il n’est pas rare que nous soyons prêts pour aller au lit vers 20h (parfois même avant) avec tout juste le courage de lire encore quelques pages (plutôt lignes pour moi) avant l’extinction des feux. Cela nous permet d’avoir nos huit heures de sommeil, même si cela ne semble jamais suffisant quand le réveil nous signale qu’il est 4h30 et temps de sortir des plumes.

Il est vrai que tous les dimanches ne sont pas passés en reclus à la Cathédrale, une ou deux fois par mois nous invitons tous les expatriés à venir partager un repas dominical à la maison et profitons parfois de l’occasion pour faire une partie de pétanque ou de billard (nous avons un billard dans le salon du studio des visiteurs de la Cathédrale). Cela fait un bon moment que le terrain de tennis n’a plus été utilisé car, d’une part la clôture s’était affaissée des suites du travail des termites, d’autre part parce que nous n’avons pas (ou plus) beaucoup de joueurs de tennis parmi les expatriés.
Pour le moment nous ne sommes que 5 expatriés de tous poils sur la plantation, 3 ayant profité de la fin de la pointe de production pour prendre quelques semaines de relâche hors du pays. A partir de maintenant c’est d’ailleurs une suite de départs, chacun prenant ses congés plus ou moins à tour de rôle, les nôtres étant prévus pour le mois de décembre.
Je ne sais pas encore quand nous pourrons vous envoyer ces nouvelles car nous venons d’avoir un gros orage (qui a comme d’habitude inondé partiellement la maison) et nous nous retrouvons provisoirement sans connexion internet.
Dans l’attente nous vous envoyons nos salutations humides en espérant très vite avoir de vos nouvelles.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

This time, we thought we were going to be very self-centered and talk about ourselves rather than everything around us, or at least a way of speaking because it is what surrounds us that affects us in our daily lives.
Today is Sunday, a day we try to set aside to stay together and do all those things that we don’t have the time or opportunity to do during the week, at least the things that we don’t have the opportunity to do together or that are more enjoyable to do when there are no people around us. It is obviously a privilege to have a housekeeper permanently or almost permanently (we have only one person working at home now, the second housekeeper now works for our agronomist colleague who was becoming a little desperate not to have someone who could cook properly), but it is also an invasion into our private life because he is always within earshot and follows Marie-Claude’s actions in the house in a more or less constant way. The weekend (i.e. Sunday in our case) is an opportunity to escape the constant observation for a day, even if there is still a series of guards, but they usually keep their distance knowing that Makala is watching in the house.
On Sundays we obviously have our routines like having a lie in and not having breakfast until around 7:30, baking bread and writing the news you are reading right now. But apart from that, it’s an opportunity to read, watch a movie, do crossword puzzles, take a walk, take pictures (not enough, we have to do better in this department), tinker or just hang around.
It is true that during the week the breaks are rather limited, we have breakfast together, but it is often limited to about fifteen minutes, just the time to eat our fruits and one or two slices of bread. Sometimes Marie-Claude makes a second coffee after I leave and sometimes, to top it off, she even makes a boiled or poached egg, although this little extra is often reserved for Sundays.
We chose to live at the Cathedral, perched on top of a hill with a spectacular view most of the time, but it takes about 30 minutes to get to and from the office. At noon, even if theoretically we have a two-hour break, most often I just have time to eat the meal and take a 10 minute nap before going down to the office. To be sure that we can eat together without too much haste, I give Marie-Claude a phone call when I leave the office (often late, it’s true…) so she knows when the meal can be served and that we can enjoy it to the full.
Recently I have not been able to use my bike, one of whose wheels had succumbed to the assaults of the sand and humidity of Kasai, but it is now operational again and it is good to have it usable again because this means I have to leave the office in time at the end of the day so as not to be surprised by the fall of the day (here the transition between day and night is very short). Ideally I try to be home by 6:00 p. m. or 6:30 p. m. at the latest, which gives us just enough time to enjoy a homemade yogurt and spend a little quiet time after days that almost invariably have their share of surprises and problems. It is not uncommon for us to be ready to go to bed around 8pm (sometimes even before) with just the courage to read a few more pages (rather lines for me) before the lights go out. This allows us to get our eight hours of sleep, even if it never seems enough when the alarm clock tells us that it is 4:30 am and time to get out of the feathers.
It is true that not every Sunday has been a seclusion at the Cathedral, once or twice a month we invite all expatriates to come and share a Sunday meal at home and sometimes take the opportunity to play petanque or pool (we have a pool table in the lounge of the Cathedral’s visitors’ studio). The tennis court has not been used for some time now because, on the one hand, the fence had collapsed as a result of the termite work, and on the other hand, because we do not have (or no longer have) many tennis players among the expatriates.
At the moment we are only 5 expatriates of all kinds on the plantation, 3 having taken advantage of the end of the peak production to take a few weeks of break outside the country. From now on, it is a series of departures, each one taking his leave more or less in turn, ours being scheduled for December.
I don’t know yet when we will be able to send you this news because we just had a big storm (which as usual partially flooded the house) and we find ourselves temporarily without an internet connection.
In the meantime we send you our wet greetings and hope to hear from you soon.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Language

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La langue officielle du Congo est le Français, mais aussi un nombre d’autres langues comme le Lingala ou le Swahili sont parlées plus que le français dans des grandes parties du pays. Ici à Mapangu beaucoup de personnes parlent plutôt le Kikongo ou le Kilele et ne comprennent pas nécessairement (bien) le Français ni même le Lingala. De plus, même les personnes qui semblent bien maîtriser le Français ne le comprennent pas nécessairement pour autant et cela nous amène parfois à des situations de confusion ou d’incompréhension tant dans la vie privée que pour le travail. Ce qui arrive aussi de manière assez fréquente est l’usage d’un mot dont la signification peut être diamétralement différente selon les cultures ou qui est utilisé parce qu’il semble bien sonner dans le contexte de la conversation.
Ainsi un mot qui revient fréquemment dans la conversation est “déjà” qui pour nous signifie qu’un acte ou une chose est déjà accomplie comme “je suis déjà arrivé” ou “le carburant est déjà épuisé” ou encore moins plaisant mais fréquent “patron, c’est déjà cassé”. Ici toutefois ce mot “déjà” est utilisé beaucoup plus largement pour indiquer une notion temporelle proche tant dans le passé que dans l’avenir. Ainsi quand nous recevons l’information que “le véhicule est déjà en route”, ce qui pour nous sous-entend que le dit véhicule a effectivement pris son départ, peut vouloir dire que le départ est imminent, le chauffeur est “déjà” présent (ou attendu à tout moment) et sauf imprévu tel que panne, manque de carburant ou autre contre-temps de dernière minute devrait effectivement se mettre en route dans les moments qui suivent. Cette interprétation différente de la nôtre n’est pas limitée aux personnes dont l’éducation est limitée car je me suis entendu dire par un collègue qu’il était déjà en possession de mon passeport avec le nouveau visa, alors qu’en vérité le passeport était encore avec les autorités et que contrairement aux attentes de recevoir dans la même journée il a fallu attendre encore plus d’une semaine pour que le passeport soit effectivement dans les mains de mon collègue.
Une autre expression que nous entendons presque tous les jours est “la prise d’air” qui est l’explication pour tout arrêt brusque d’un moteur que celui-ci soit effectivement le résultat d’une prise d’air au niveau de l’alimentation en carburant, une panne sèche ou un colmatage du filtre à carburant.
Certaines expressions ou utilisations de mots sont plutôt drôles, ainsi notre domestique est venu un jour nous demander de l’aide car il y avait un problème avec la toilette dans une des maisons voisines, en effet lorsqu’il appuyait sur le bouton de chasse celle-ci refusait “d’éjaculer”. A une autre occasion, après avoir reçu un bélier du chef coutumier, le chef du personnel m’a demandé si j’avais l’intention “d’immoler” celui-ci (il parlait du bélier pas du chef coutumier). Une autre expression assez courante est de “faire les pieds” qui veut dire que l’on se déplace à pied plutôt qu’à bord d’un véhicule, moto ou même vélo.
Une autre observation intéressante, qui ne relève toutefois pas de langage proprement dit, concerne les conditions d’écolage ou de présence au travail. L’on peut comprendre qu’en cas d’abondante pluie, orage ou autre événement climatique extrême les travailleurs ou élèves ne se présentent pas à l’heure car ils ne disposent pas toujours d’imperméables ou autre moyen de protection contre la pluie. Mais ici le retard, l’absence ou le non fonctionnement d’une école est fréquemment justifié par le fait que “la pluie menace”, même si pour finir il ne tombe pas une goutte de pluie. Il faut dire que les orages ici peuvent être assez violent et les plus gros dégâts sont souvent le résultat de coups de vents violents plutôt que de précipitations abondantes. Il y a aussi le danger des coups de foudre car, contrairement à ce qui nous a toujours été expliqué, celle-ci ne frappe pas nécessairement les points culminants. Nous avons ainsi eu des dégâts de foudre à des endroits ou les bâtiments et/ou arbres voisins beaucoup plus hauts n’ont pas été touchés. Quelque part c’est une constatation heureuse pour nous car la Cathédrale se trouve au sommet d’une colline et offre une cible parfaite pour les éclairs et pourtant nous avons jusqu’à présent échappé aux gros dégâts alors que le générateur qui se trouve dans une petite cahute entourée d’arbres a déjà été touché. Par précaution les responsables des générateurs ont d’ailleurs pour mission d’arrêter ceux-ci et de débrancher les câbles en cas d’orage proche.
Un dernier terme sur lequel nous interrogeons souvent est celui de “baleinière”, nom que l’on donne aux embarcations en bois fabriquées en planches plutôt que troncs évidés comme les pirogues. Il est évident que dans la rivière Kasaï il n’y a pas et il n’y a jamais eu de baleines, donc on est en droit de se demander d’où vient cette expression dans une contrée fort éloignée des océans ou autres lieux ou sévissent les cétacés.
Sur cette interrogation nous vous laissons en espérant bien entendu avoir de vos nouvelles, y compris des suggestion sur l’origine de la baleinière.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

The official language of Congo is French, but also a number of other languages such as Lingala or Swahili are spoken more than French in large parts of the country. Here in Mapangu many people speak more Kikongo or Kilele and do not necessarily (well) understand French or even Lingala. Moreover, even people who seem to have a good command of French do not necessarily understand it and this sometimes leads us to situations of confusion or misunderstanding both in private life and at work. What also happens quite frequently is the use of a word whose meaning may be diametrically different according to cultures or which is used because it seems to sound good in the context of the conversation.
So a word that comes up frequently in the conversation is “already” which for us means that an act or thing is already done such as “I have already arrived” or “the fuel is already exhausted” or even less pleasant but frequent “boss, it’s already broken”. Here, however, this word “already” is used much more widely to indicate a close temporal notion both in the past and in the future. So when we receive information that “the vehicle is already on the road”, which for us implies that the said vehicle has actually started, may mean that the departure is imminent, the driver is “already” present (or expected at any time) and unless unforeseen events should occur such as breakdown, lack of fuel or other last minute inconvenience, said vehicle should actually start its journey in the following moments. This interpretation, which is different from ours, is not limited to people whose education is limited because I was told by a colleague that he was already in possession of my passport with the new visa, whereas in reality the passport was still with the authorities and that, contrary to expectations of receiving it on the same day, it took more than a week for the passport to be actually in the hands of my colleague.
Another term we hear almost every day is “air intake”, which is the explanation for any sudden stop of an engine whether it is actually the result of an air intake in the fuel supply, a dry run or a clogged fuel filter.
Some expressions or words uses are rather funny, so one day our house keeper came to us for help because there was a problem with the toilet in one of the neighbouring houses, in fact when he pressed the flushing button it refused to “ejaculate”. On another occasion, after receiving a ram from the customary chief, our head of human resources asked me if I intended to “immolate” it (he was talking about the ram not the customary chief). Another fairly common expression is “doing the feet”, which means walking rather than riding a vehicle, motorcycle or even bicycle.
Another interesting observation, which is not strictly speaking a matter of language, concerns the conditions of schooling or presence at work. It is understandable that in the event of heavy rain, storms or other extreme weather events, workers or students do not show up on time because they do not always have raincoats or other means of protection against rain. But here the delay, absence or non-operation of a school is often justified by the fact that “rain threatens”, even if in the end not a drop of rain falls. It must be said that thunderstorms here can be quite violent and the greatest damage is often the result of strong gales rather than heavy rainfall. There is also the danger of lightning strikes because, contrary to what has always been explained to us, it does not necessarily strike the highest points. We have had lightning damage in places where neighbouring buildings and/or trees much higher up have not been affected. Somehow this is a happy observation for us because the Cathedral is on top of a hill and offers a perfect target for lightning and yet we have so far escaped any major damage while the generator in a small hut surrounded by trees has already been hit. As a precaution, the generator managers are responsible for stopping the generators and disconnecting the cables in the event of a nearby storm.
A final term we often question is “whaleboat”, the name given to wooden boats made of planks rather than hollow trunks like the traditional dugout canoes. It is obvious that in the Kasai River there are no whales and there have never been any, so one may wonder where this expression comes from in a country far from the oceans or other places where cetaceans are found.
On this question we leave you hoping of course to hear from you, including suggestions on the origin of the whaleboat terminology.
Until soon,
Marc & Marie-Claude

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Saturation

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A force de ne pas entretenir ou réparer les choses finissent par ne plus fonctionner aussi bien qu’avant ou même ne plus fonctionner du tout. Sur ce dernier point, les congolais ont une énorme qualité, ils arrivent à faire fonctionner, certes parfois seulement à moitié et souvent mal, ce que nous considérerions comme irrémédiablement mort. Il suffit pour cela de regarder certains véhicules qui circulent à Kinshasa que l’on imaginerait plutôt à la casse et même là il n’y aurait peu ou pas de candidats pour y récupérer des pièces. Il en va un peu de même pour certains de nos véhicules qui continuent de fonctionner tant bien que mal avec, pour certains, plus de temps passé au garage que sur la route. L’état de nos véhicules est le résultat de l’âge, certains ont été achetés d’occasion il y a 10 ans, les routes ou plutôt le manque de routes sur lesquelles les véhicules doivent fonctionner, et les chauffeurs qui, souvent, n’avaient jamais vu de véhicule et donc encore moins conduit quoi que ce soit comme engin avant l’arrivée de Brabanta. Les hommes (et femmes) que nous recrutons pour conduire nos tracteurs et camions sont formés par les meilleurs chauffeurs que nous avons (pas toujours des spécialistes eux-mêmes) et une fois capables de se débrouiller nous leur achetons un permis de conduire et le tour est joué…
Vous imaginerez que les résultats n’affichent pas toujours “sans-fautes” et dans certains cas nous devons nous résoudre à la défaite et rechercher de nouveaux candidats chauffeurs, mais en période de pointe (dont nous venons de sortir) le nombre de véhicules dépasse souvent le nombre de chauffeurs disponibles, ce qui nous oblige de faire travailler ceux-ci pendant de longues heures, parfois jusqu’à saturation. En effet il est possible de travailler, exceptionnellement, des journées de 14 voire même 16 heures. Ce n’est bon ni pour les travailleurs (même s’ils sont heureux d’être payés des heures supplémentaires) ni pour les véhicules qui subissent les conséquences d’un chauffeur fatigué.
Et puis il y a les impondérables, ainsi cette semaine un de nos camions a pris feu dans la cabine, probablement un court-circuit ou quelque chose du genre, c’était le soir et le chauffeur était seul et il a essayé d’éteindre le feu en jetant du sable sur le feu, mais avec les plastiques, mousses et autres matières inflammables de la cabine le feu a rapidement pris le dessus. Heureusement nous sommes équipés de gros extincteurs à poudre un peu partout dans la plantation, extincteurs dûment contrôlés tous les ans par un organisme agréé… sauf qu’ils ne marchent pas, sur quatre extincteurs essayés un seul a fini par marcher après que le feu ait détruit entièrement la cabine du camion. Le fournisseur nous a dit qu’il viendrait rapidement faire une enquête…
Il n’y pas que les chauffeurs qui saturent, en effet l’huilerie arrive elle-aussi à ses limites, en particulier en ce qui concerne notre capacité de stockage d’huile. Mais pour cela il faut dépeindre le contexte dans lequel nous travaillons. Notre huile est vendue principalement à Kinshasa à des industriels qui l’utilisent pour faire de l’huile de table, des sauces, mayonnaises, margarines, savons et détergents. L’huile est transportée en vrac dans des barges qui viennent la chercher dans notre port situé juste en-dessous de l’huilerie. Le principe serait que les barges montent depuis Kinshasa avec des marchandises jusqu’à Ilebo, où elles devraient être déchargées dans des wagons à destination de l’est du pays. Seulement voilà, le rail est dans un état de délabrement tel qu’il devient difficile d’y faire circuler des trains, en fait il est dit qu’un train sur deux déraille au moins en partie et comme il n’y a qu’une seule voie le trafic se trouve interrompu jusqu’à plusieurs semaines d’affilée. Les barges qui arrivent à Ilebo sont dans l’incapacité d’être délivrées de leurs marchandises, ce parfois, pendant plusieurs mois et tant que celles-ci n’ont libérées elles ne peuvent évidemment pas venir prendre notre huile. Le problème va plus loin car, compte tenu des temps d’attente interminables au déchargement, une grande partie des transporteurs ne viennent plus avec leurs barges sur le Kasaï. Donc non content de devoir attendre des mois pour que les barges soient déchargées, leur nombre est tellement réduit que nous sommes obligés de, soit doubler notre capacité de stockage, soit, ce que nous faisons pour le moment, faire monter des barges à vide pour éviter l’arrêt de nos activités. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes au Congo et faire monter une barge à vide ne veut pas dire qu’elle arrivera (une des barges que nous avions contracté s’est échoué en route vers Mapangu) ou arrivera dans les temps annoncés (une autre barge que nous avons contracté a maintenant plus de 6 semaines de retard sur le programme prévu). Nous nous sommes donc retrouvés dans une situation où notre capacité de stockage atteinte, enfin presque car nous avons décidé de stocker de l’huile dans une citerne normalement réservée pour de l’huile non-alimentaire et nous avons rempli des bidons en plastique de 5 litres que nous avions encore en stock, 40.000 bidons quand même. Cela nous a permis d’avoir les quelques jours de plus nécessaires pour éviter un arrêt complet des opérations avant que la prochaine possibilité d’évacuation ne se présente.
Comme vous pouvez en juger, nous ne manquons pas de diversité de soucis et de sources de stress, mais grâce à cela nous ne voyons pas le temps passer et, en fait, nous manquons de temps pour faire un tas de choses comme monter la piscine que nous avons acheté et qui est en pièce détachées dans notre remise depuis un mois. Je vais essayer de m’y atteler cet après-midi…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

By not maintaining or repairing things, they end up not working as well as before or even not at all. On this last point, the Congolese have an enormous quality, they manage to make it work, to be honest sometimes only halfway and often badly, but for items which we would consider irremediably dead. All you have to do is look at some of the vehicles that circulate in Kinshasa, which in Europe you would rather imagine being scrapped or shredded and even then there would be few or no candidates to pick up parts. The same is true for some of our own vehicles, which continue to operate as best they can, with some spending more time in the garage than on the road. The condition of our vehicles is the result of age, some were bought second-hand 10 years ago, the roads, or rather the lack of them, on which the vehicles must operate, and drivers who, often, had never seen a vehicle and therefore even less driven anything mechanical before the arrival of Brabanta. The men (and women) we recruit to drive our tractors and trucks are trained by the best drivers we have (not always specialists themselves) and once they are able to handle it, we buy them a driving licence and that’s it…
You will imagine that the results are not always “flawless” and in some cases we have to give in to defeat and look for new candidate drivers, but in peak periods (which we have just had) the number of vehicles often exceeds the number of drivers available, which forces us to make them work for long hours, sometimes until they become saturated. Indeed, it is possible to work, exceptionally, days of 14 or even 16 hours. This is not good for workers (even if they are happy to be paid overtime) or for vehicles that suffer the consequences of a tired driver.
And then there are the imponderables, so this week one of our trucks caught fire in the cabin, probably a short circuit or something like that, it was evening and the driver was alone and he tried to put out the fire by throwing sand on the fire, but with the plastics, foams and other flammable materials in the cabin the fire quickly took over. Fortunately we are equipped with large powder extinguishers all over the plantation, extinguishers duly controlled every year by an approved body… except that they do not work, out of four extinguishers tested only one ended up working after the fire completely destroyed the truck’s cabin. The supplier told us that he would come quickly to investigate….
It is not only the drivers who saturate, the same goes for the oil mill, which is reaching its limits, particularly with regard to its oil storage capacity. But for that to happen, we have to describe the context in which we work. Our oil is mainly sold in Kinshasa to industrialists who use it to make edible oil, sauces, mayonnaises, margarines, soaps and detergents. The oil is transported in bulk in barges that pick it up at our port just below the oil mill. The principle would be that the barges would travel from Kinshasa with goods to Ilebo, where they would have to be unloaded into wagons bound for the east of the country. However, the rail is in such a state of disrepair that it is becoming difficult to operate trains on it, in fact it is said that at least one in two trains derails at least in part and since there is only one track, traffic is interrupted for several weeks in a row. The barges that arrive in Ilebo are unable to be off-load their goods, sometimes for several months and as long as they have not been released they obviously cannot come and take our oil. The problem goes further because, given the endless waiting times at unloading, a large proportion of carriers no longer come with their barges up the Kasai river. So not only do we have to wait months for the barges to be unloaded, their number is also so small that we are forced to either plan to double our storage capacity or, as we are doing at the moment, to contract empty barges from Kinshasa to prevent our activities from stopping. But we must not forget that we are in Congo and contracting an empty barge does not mean that it will arrive (one of the barges we contracted ran aground on the way to Mapangu) or will arrive on time (another barge we contracted is now more than 6 weeks late). So we found ourselves in a situation where our storage capacity was reached, to the point that we decided to store oil in a tank normally reserved for non-food oil and we also filled 5-litre plastic cans that we still had in stock (as illustrated in our post of last week), 40,000 cans that is… This allowed us to have the extra few days needed to avoid a complete shutdown of operations before the next evacuation opportunity presented itself.
As you can see, we don’t lack a diversity of concerns and sources of stress, but because of that we don’t see time passing and, in fact, we don’t have time to do a lot of things like setting up the pool we bought and which has been in parts in our shed for a month. I’m going to try to start working on it this afternoon….

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Merci – Thank You

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Il est difficile d’imaginer un lieu où tout est parfait ou même presque parfait, ce serait probablement un endroit ou l’on doit s’ennuyer. Ce qui est certain c’est qu’à beaucoup de points de vue le Congo est sans conteste à l’autre bout du spectre, ce qui n’est peut-être pas une mauvaise chose pour tout, même si les aspects positifs sont parfois plus difficiles à discerner. Par exemple le fait de ne pas avoir de super marché ou même de petite épicerie dans le coin est certes une complication pour l’ approvisionnement en fruits et légumes, mais lorsque, comme nous, ces produits proviennent majoritairement de notre propre jardin ils sont plus frais, garantis sans produits chimiques et tellement meilleurs que les mêmes produits provenant de contrées distantes et inconnues. Soyons honnêtes, si nous avions un petit épicier pas trop loin de la maison nous ferions probablement moins d’efforts pour faire pousser toutes sortes de légumes et de fruits, en particulier ceux dont les résultats sont parfois frustrants. Certains des légumes que nous récoltons maintenant dans le jardin sont le résultat de plusieurs essais et surtout de longues explication répétées encore et encore à notre jardinier qui semble à chaque fois avoir compris et puis fait exactement le contraire.
L’exemple le plus marquant fut notre souhait de mettre des tuteurs aux plants de tomates et, plus compliqué, de les égourmander. J’ai expliqué longuement au jardinier que je souhaitais qu’il trouve des tuteurs de 2m de hauteur pour mettre au pied de chaque plante afin de pouvoir les attacher. Par sécurité, j’ai demandé au jardinier de me répéter l’instruction afin d’être certain que la procédure soit bien comprise et il m’a répété exactement ce que j’avais demandé de faire, donc tout était clair. Vous imaginerez donc la surprise lorsqu’à la prochaine visite au potager on découvre au pied de chaque plant de tomate un tuteur de 20cm de hauteur… Le jardinier m’a expliqué que, comme demandé, il avait coupé un stick de 2m et avait ensuite coupé celui-ci en dix morceaux pour les dix plants de tomate… Quand je lui ai expliqué encore une fois que l’idée était d’attacher le plant de tomate en hauteur et qu’il fallait donc un stick de 2m pour chaque plant il m’a dit “merci”. Après plusieurs itérations du même genre, nous avons fini par installer un tuteur de démonstration, attaché le plant de tomate et montré comment enlever les gourmands. Nous n’y sommes pas encore tout à fait et il faut répéter l’opération chaque fois que des nouveaux plants de tomate sont mis en terre (avec chaque fois un “merci” pour l’explication), mais dans l’ensemble nous n’avons plus de plants de tomate qui traînent au sol et dans la vaste majorité des cas les gourmands sont enlevés régulièrement. Résultat, nous avons des tomates tout à fait honorables de manière régulière, donc merci au jardinier.
Hors du jardin c’est un peu la même chose, par exemple les chauffeurs de tracteurs ont l’interdiction de prendre des passager sur les ailes de leur tracteur et ils n’ont pas non plus le droit de prendre des non-travailleurs dans leur remorque, en particulier les enfants qui ne demandent évidemment pas mieux. Lorsque nous surprenons un tracteur avec une ou plusieurs personnes sur leur tracteur, la réponse est généralement du style “ce ne sont pas des passager, ce sont des travailleurs…” ou quand il y a des enfants dans la remorque la réponse est souvent dans la veine de “je ne les avais pas vu, ce sont des diables…”. Après avoir expliqué longuement pourquoi ils ne pouvaient prendre personne sur le tracteur et pas d’enfants dans la remorque à cause des risques d’accident, de non-intervention de l’assurance, etc. la réponse est presque toujours “merci!”.
Un exemple récent de “non-compréhension” a eu lieu lorsque notre pirogue est partie chercher un passager à Ilebo ce vendredi. Peu après le départ le piroguier a appelé le chef de garage pour lui signaler que le moteur hors-bord était tombé en panne et qu’il n’arrivait pas à le redémarrer. Le chef de garage a demandé au piroguier s’il avait bien pris le moteur de réserve comme instruit, ce que le piroguier à confirmé. Pas de problèmes donc, il suffit de changer de moteur et de continuer le voyage, sauf que le moteur de réserve est en panne “depuis”… “Pourquoi avez-vous pris le moteur de réserve en panne?” – “Parce que vous nous avez dit de prendre le moteur de réserve, chef!”… La pirogue est rentrée à la pagaie (heureusement avec le courant) et une voiture a été envoyée braver la route (ou ce qu’il en reste) pour accueillir notre voyageur à Ilebo. Quand nous avons expliqué le fond de notre pensée au piroguier, il nous a répondu “merci!”.
Une des choses qui ne tourne pas tout à fait rond chez nous c’est l’évacuation des huiles par barge. Les problèmes sont multiples et nous les avons déjà relatés dans de précédentes lettres, mais nous avons atteint un nouveau sommet car toutes nos cuves sont pleines et il n’y a donc plus de choix sinon d’arrêter l’usine… Pour encore gagner une journée ou deux de production nous avons décidé de remplir des bidons d’huile, mais ce sont des bidons de 5 litres et nous devons libérer au moins 100 tonnes d’huile par journée de production, soit 22.000 bidons à raison de 3.000 bidons par conteneur donc plus de 7 conteneurs et tout cela à la main. Heureusement ici les gens n’ont pas peur de travailler la nuit s’il le faut (ils sont mieux payés) et nous avons donc mis la barre très haut en visant le remplissage de plus de 20.000 bidons par jour… “Merci!”.
En espérant bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

It is difficult to imagine a place where everything is perfect or even almost perfect, it would probably be a place where one must be bored. What is certain is that in many ways Congo is undoubtedly at the other end of the spectrum, which may not be a bad thing for everything, even if the positive aspects are sometimes more difficult to discern. For example, not having a super market or even a small grocery store in the area is certainly a complication for the supply of fruit and vegetables, but when, like us, these products come mainly from our own garden they are fresher, guaranteed without chemicals and so much better than the same products from distant and unknown countries. Let’s be honest, if we had a small grocery store not too far from home we would probably make fewer efforts to grow all kinds of vegetables and fruits, especially those whose results are sometimes frustrating. Some of the vegetables we now harvest in the garden are the result of several trials and especially long explanations repeated over and over again to our gardener who gave the impression of having understood and then done exactly the opposite.
The most striking example was our desire to put stakes on tomato plants and, more complicated, to remove the suckers. I explained at length to the gardener that I wanted him to find 2m stick to put at the foot of each plant so that he could then attach them. For safety’s sake, I asked the gardener to repeat the instruction to make sure that the procedure was well understood and he repeated exactly what I had asked him to do, so everything was clear. You will therefore imagine my surprise when, at the next visit to the vegetable garden, a 20cm stick is discovered at the foot of each tomato plant… The gardener explained to me that, as requested, he had cut a 2m stick and then cut it into ten pieces for the ten tomato plants… When I explained to him again that the idea was to attach the tomato plant to keep it upright and that he needed a 2m stick for each plant, he said “thank you”. After several iterations of the same kind, we finally installed a demonstration stake, tied the tomato plant and showed how to remove the suckers. We are not quite there yet and it is necessary to repeat the operation each time new tomato plants are planted (with each time a “thank you” for our explanation), but on the whole we no longer have tomato plants lying around on the ground and in the vast majority of cases the suckers are removed regularly. As a result, we have quite honourable tomatoes on a regular basis, so thank you to the gardener.
Outside the garden it is a little bit the same thing, for example tractor drivers are forbidden to take passengers on the wings of their tractor and they are also not allowed to take non-workers in their trailer, especially children who obviously love to join for a ride. When we surprise a tractor with one or more people on their tractor, the answer is usually like “they are not passengers, they are workers…” or when there are children in the trailer the answer is often in the vein of “I didn’t see them, they are little devils…”. After explaining at length why they cannot take anyone on the tractor and no children in the trailer because of the risk of accidents, non-intervention by the insurance company, etc. the answer is almost always “thank you!
A recent example of “misunderstanding” occurred when our pirogue went to Ilebo this Friday to pick up a passenger. Shortly after departure, the boatman called the garage manager to inform him that the outboard engine had failed and that he could not restart it. The garage manager asked the boatman if he had taken the spare engine as instructed, which the boatman confirmed. No problem then, just change the engine and continue the trip, except that the spare engine is down “actually has been broken since”…. “Why did you take the spare engine while knowing it was out of order?” – “Because you told us to take the spare engine, sir!”…. The pirogue paddled back (fortunately with the current) and a car was sent to brave the road (or what was left of it) to welcome our traveller in Ilebo. When we explained the substance of our thinking to the piroguer, he replied “thank you!”.
One of the things that is not quite right with us is the evacuation of oils by barge. The problems are many and we have already reported them in previous letters, but we have reached a new peak because all our tanks are full and there is no choice but to stop the mill…. To save another day or two of production we have decided to fill oil cans, but they are 5-litre cans and we must release at least 100 tonnes of oil per day of production, or 22,000 cans at a rate of 3,000 cans per container, so more than 7 containers and all this by hand. Fortunately here people are not afraid to work at night if necessary (they are better paid) and so we have set the bar very high by aiming to fill more than 20,000 cans a day…. “Thank you!”..
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Sorcellerie – Sorcery

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Nous avons tous le souvenir d’histoires avec des sorcières et/ou sorciers aux grands chapeaux et nez crochus qui préparent des potions magiques dans de grands chaudrons avec de la bave de crapaud, des racines de mandragore et d’autres ingrédients extraordinaires. Dans notre histoire nombre de ces sorciers terminent sur des bûchers car ils sont considérés comme maléfiques et que seul le feu peut venir à bout de telles créatures.
Ici dans le Kasaï (comme dans beaucoup d’autres contrées africaines) la sorcellerie est encore une réalité de tous les jours, les gens (même éduqués) croient fermement dans les pouvoirs magiques de certaines personnes, que certains œufs (premier œuf, tout petit, d’une poule) sont pondus par des coqs et ont donc un pouvoir magique et que l’usage des grigris peuvent avoir un effet dramatique sur la vie des hommes, animaux et plantes qui nous entourent. Les sorciers et/ou sorcières d’ici prennent toutes les formes allant du petit enfant qui sait à peine marcher jusqu’aux animaux comme les hiboux ou les caméléons et sont présumés avoir un pouvoir de vie et de mort sur ceux et celles qui les entourent. Tout comme dans les pays occidentaux au temps de nos ancêtres, il n’est pas bon d’être soupçonné de sorcellerie ici car généralement ces personnes n’ont d’autre choix que de fuir ou d’espérer la protection des autorités pour ne pas périr massacrés à coups de pierres, bâtons et/ou machettes.
Nous entendons malheureusement régulièrement des nouvelles de personnes qui ont été retrouvées mortes parce que soupçonnées d’actes magiques malveillants. Il y a quelque temps nous avons trouvé le cadavre d’un jeune homme émacié dans la plantation et après enquête il est apparu que ce garçon avait été tué par des villageois à la demande de la mère de celui-ci car elle le soupçonnait d’être à l’origine maléfique de ses problèmes de santé. Soupçons qui auraient été prouvés par la réaction agressive du garçon lorsque sa mère l’aurait confronté avec ses conclusions. Il va sans dire que la mère et les villageois n’ont pas été réellement inquiétés par la justice car les autorités auraient confirmé le caractère maléfique de la victime.
Un autre exemple est celui d’un couple de personnes âgées qui ont été tués et ensuite brûlés dans leur maison suite au décès suspicieux d’une jeune femme dans une maison voisine. Les proches de la jeune femme ont considéré que la seule explication pour cette mort ne pouvait être que magique et l’indifférence du couple de vieux démontrait leur rôle maléfique dans ce drame. Avant même que la jeune fille ne soit enterrée les deux personnes l’avaient rejointe dans l’au-delà dans des conditions plutôt dramatiques et, ici aussi, ni police ni justice n’ont vraiment trouvé à redire sur les actions de la population locale.
Un troisième exemple plus récent, qui heureusement ne s’est pas terminé de manière aussi dramatique, concerne l’un de nos travailleurs qui nous a appelé à l’aide car il était poursuivi par des villageois pour la mort (par sorcellerie) d’une personne. La personne décédée était partie en forêt pour couper du bois et l’arbre qu’il était en train de couper lui est tombé dessus avec conséquences mortelles. Il est évident que si l’arbre est tombé du mauvais côté c’est forcément parce que quelqu’un a provoqué cela et dans ce cas-ci c’est notre travailleur qui s’est retrouvé accusé. Heureusement ces moments de folies passent assez vite et notre travailleur peut à nouveau se promener au village sans craintes.
Dans un autre registre, ici il est coutumier de faire des sacrifices lors de cérémonies de consécration afin d’assurer le succès ou le bon fonctionnement de l’objet de la consécration. Le type de sacrifice dépend de l’importance de l’objet et sera généralement fait avec un coq ou un bouc. Dernièrement, nous souhaitions réaliser un forage pour alimenter notre hôpital avec de l’eau potable. Pour cela le responsable du forage a demandé au Chef Coutumier de faire une cérémonie traditionnelle afin d’assurer le succès du forage. Le médecin chef de l’hôpital a été invité à participer à la cérémonie mais a refusé car il avait peur (n’étant pas originaire de cette région) que le chef coutumier profite de cette occasion pour lui jeter un mauvais sort. Il m’a d’ailleurs certifié que quelqu’un devait vouloir lui jeter un sort car récemment il avait souffert d’une infection au pied qui ne pouvait s’expliquer que par de la magie…
Lorsque nous avions dû évacuer la plantation à cause des menaces des milices Kamuina Nsapu il y a deux ans, les notables de Mapangu m’avaient contacté à Kinshasa pour me demander de bien vouloir autoriser la sortie de caisse d’un montant assez significatif pour financer une cérémonie traditionnelle afin de protéger Mapangu et les installations de Brabanta. Quand j’ai demandé ce que cela comportait, on m’a affirmé que vu la gravité de la menace ils allaient effectuer un sacrifice humain, mais que l’argent ne servirait que pour la bière et les autres dépenses. Quand j’ai refusé, on m’a expliqué que cela n’avait rien d’inhabituel car pour la consécration de l’huilerie de Brabanta il y avait aussi eu un sacrifice humain et que la preuve de son efficacité était faite puisque l’huilerie produisait de l’huile de bonne qualité…
Il y a probablement beaucoup de choses que nous ne savons pas et que , peut-être, préférons continuer à ne pas savoir, mais pour nos collègues congolais, il n’y a pas de doutes, magie et sorcellerie sont bien réelles et efficaces.

Nous espérons bientôt lire vos expériences occultes.

Marc & Marie-Claude

We all remember stories with witches with big hats and crooked noses preparing magic potions in large cauldrons with toad slime, mandrake roots and other extraordinary ingredients. In our history many of these wizards end up being burned because they are considered evil and only fire can defeat such creatures.
Here in Kasai (as in many other African countries) witchcraft is still a daily reality, people (even educated) firmly believe in the magical powers of some people and that the use of grigris can have a dramatic effect on the lives of the men, animals and plants around us.. For example it is commonly accepted that some eggs (first (very small) egg of a hen) are laid by roosters and therefore have magical power. Wizards and/or witches here take all forms from the little child who barely knows how to walk to animals like owls or chameleons and are presumed to have a power of life and death over those around them. Just as in Western countries in the time of our ancestors, it is not good to be suspected of witchcraft here because generally the suspected people have no choice but to flee or hope for the protection of the authorities in order not to perish massacred with stones, sticks and/or machetes.
Unfortunately, we regularly hear about people who have been found dead because they were suspected of malicious magical acts. Some time ago we found the body of an emaciated young man in the plantation and after investigation it appeared that this boy had been killed by villagers at the request of his mother because she suspected him of being evil cause of her health problems. Suspicions that would have been proven by the boy’s aggressive reaction when his mother confronted him with her belief that he had magical powers. It goes without saying that the mother and the villagers were not really worried by the justice system because the authorities allegedly confirmed the evil nature of the victim.
Another example is that of an elderly couple who were killed and then burned in their homes following the suspicious death of a young woman in a neighbouring house. The young woman’s relatives considered that the only explanation for her death could only be magical and the indifference of the old couple demonstrated their evil role in this tragedy. Even before the girl was buried, the two people had joined her in the afterlife in rather dramatic conditions and, here too, neither the police nor the courts really found fault with the actions of the local population.
A third more recent example, which fortunately did not end so dramatically, concerns one of our workers who called us for help because he was being pursued by villagers for the death (by witchcraft) of a person. The deceased had gone into the forest to cut wood and the tree he was cutting fell on him with deadly consequences. It is obvious that if the tree fell on the wrong side it is necessarily because someone caused this and in this case it was our worker who was accused. Fortunately, these moments of madness pass quickly enough and our worker can walk around the village again without fear.
In another respect, it is customary here to make sacrifices during consecration ceremonies in order to ensure the success or proper functioning of the object of the consecration. The type of sacrifice depends on the importance of the object and will usually be made with a cock or goat. Recently, we wanted to drill a borehole to supply our hospital with drinking water. To this end, the person in charge of drilling asked the Customary Chief to hold a traditional ceremony to ensure the success of the drilling. The hospital’s chief medical officer was invited to attend the ceremony but refused because he was afraid (not being from this region) that the locals would use this opportunity to cast a curse on him. He also assured me that someone must want to cast a spell on him because recently he had suffered from a foot infection that could only be explained by magic…
When we had to evacuate the plantation because of threats from the Kamuina Nsapu militias two years ago, the Mapangu elders contacted me in Kinshasa to ask me for a significant amount of cash to finance a traditional ceremony to protect Mapangu and the Brabanta facilities. When I asked what it meant, I was told that given the seriousness of the threat, they would make a human sacrifice, but that the money would only be used for beer and other expenses. When I refused, it was explained to me that this was not unusual because for the consecration of the Brabanta oil mill there had also been a human sacrifice and that the proof of its effectiveness was made since the oil mill produced good quality oil…
There are probably a lot of things we don’t know and that, perhaps, we prefer not to know anymore, but for our Congolese colleagues, there are no doubts, magic and witchcraft are very real and effective.

We hope to read your occult experiences soon,

Marc & Marie-Claude


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Deforestation

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Quand on parle de d’huile de palme ou de palmiers à huile la question de déforestation est généralement un des sujets qui y est associé avec des images d’orang-outang en détresse et tout et tout. Même ici en Afrique on illustre parfois les messages décriant la déforestation avec celle de ces grands primates attachants alors que, pour ceux qui ne le sauraient pas, l’orang-outang est plutôt rare par ici. Cela ne veut toutefois pas dire que le problème de déforestation n’est pas à l’ordre du jour en Afrique et en particulier dans la province du Kasaï où se trouve implantée notre plantation de Brabanta.
La plantation où nous habitons a été établie par les frères Lever au début des années 1900 et il est plus que probable qu’à l’époque bon nombre d’arbres ou de parties de forêts on fait les frais de la mise en place d’une palmeraie industrielle, même si le palmier à huile est natif de la région. Mais à côté de cela nous sommes aussi à côté d’énormes étendues de “savane” (rien qu’à proximité de la plantation nous estimons qu’il y a plus de 9.000 hectares de zone herbeuse) avec seulement quelques arbustes éparpillés par ci par là, qui selon certains étaient précédemment des forêts qui ont disparu à la suite d’incendies volontaires provoqués par les villageois pour attraper le gibier, mais pas pour y planter quoi que ce soit et certainement pas de palmiers.
Selon les dires des personnes qui connaissent mieux le pays que nous, il y aurait actuellement en RDC pas loin de 100.000 hectares de palmeraies datant du début du siècle dernier qui sont abandonnées où au mieux les palmiers survivants sont utilisées pour la production de petites quantités d’huile artisanale. Avec un tel potentiel de réhabilitation, ce serait un non-sens économique de vouloir remplacer de la forêt avec des plantations compte tenu du coup de défrichement énorme nécessaire.
En revenant de Kinshasa dans notre petit avion, nous survolons à relativement basse altitude une contrée parsemée de petits villages isolés vivant manifestement encore exclusivement d’agriculture extensive pour leur seule consommation (maïs et manioc) avec exceptionnellement des bassins où il y a peut-être un peu de pisciculture ou de riziculture. Toutes ces cultures se font sur brûlis ce qui depuis notre petit avion montre des grandes plages de forêts noircies avec des squelettes d’arbres aux reflets blanchâtres qui jonchent le sol. Au rythme ou cela va, je ne serais pas surpris si le voyageur qui survolera cette contrée dans 4 ou 5 ans ne verra plus ou quasi plus de forêts, les superficies décimées en cette fin de saison sèche sont inquiétantes et sans perspective de changement car les villages concernés sont manifestement isolés et sans alternative.
Il en va de même autour de notre plantation où pas un jour ne passe sans que depuis notre point de vue de la Cathédrale au sommet de la colline nous ne puissions voire des volutes de fumées dans toutes les directions. L’orée de la forêt que nous pouvions voir depuis la Cathédrale lors de notre arrivée il y a un peu plus de 3 ans est maintenant difficile à distinguer sans prendre des jumelles, mais il faut espérer que c’est peut-être notre vue qui baisse et que la forêt est toujours présente…
Nous avons récemment fait faire une étude d’impact environnemental et social de la plantation dans le cadre de notre démarche pour l’obtention d’un certificat de durabilité. Des “experts” environnementaux sont venu sur place pour faire une étude de la faune et de la flore afin de déterminer dans quelle mesure la présence de la plantation pourrait affecter leur développement ou même survie. Nos spécialistes ne sont restés que quelques jours et ont effectué leurs visites selon l’horaire de Kinshasa, c’est à dire sur le terrain dès 9h du matin (s’il ne pleut pas) et de retour à la maison de passage au plus tard à 18h avec une pause de midi de deux heures. Cela leur à toutefois permis d’inventorier toute la faune et la flore présente dans et autour de la plantation et grâce à leur expertise ont pu voir des animaux qu’aucun de nous n’ont pu distinguer depuis toutes les années de présence à Brabanta. Rassurez-vous, ils n’ont pas vu d’orang-outang, mais l’inventaire des animaux observés comporte néanmoins des gorilles, éléphants, jaguars, antilopes et même des autruches. Je ne vais pas énumérer tous les genres d’animaux qui ont été inventoriés, mais sachez que la liste comporte pas moins de 30 mammifères, dont plusieurs espèces rares. Nos “experts” ne veulent pas perdre la face et reconnaître que certaines observations étaient le résultat d’un copié collé d’un autre rapport, à l’exception des autruches qu’ils ont accepté comme erreur, et notre rapport final comporte donc une liste d’animaux que beaucoup payeraient pour venir observer. Plutôt que de développer notre palmeraie nous devrions peut-être organiser des safaris…
En attendant nous nous battons pour essayer d’empêcher les gens de venir faire des feux dans les quelques îlots de verdure qui persistent dans notre concession et qui parfois, surtout quand ils sont allumés en début de soirée pour échapper à la vigilance de nos gardiens, débordent dans la plantation et endommagent les palmiers. Cette année nous n’avons heureusement “perdu” que 500 palmiers, mais ils ne sont pas vraiment perdus car les palmiers sont très résilients et finiront pas reprendre un aspect normal après environ une année.
Afin de combattre la déforestation, nous avons essayé encore une fois de mettre en place une pépinière de reboisement et espérons dans les prochains mois planter pas moins de 10.000 arbres de toutes sortes dans les zones qui doivent être protégées ou qui méritent d’être reboisées.

Nous espérons recevoir de vos nouvelles et vous souhaitons une excellente semaine de rentrée,

Marc & Marie-Claude

When we talk about palm oil or oil palms, the issue of deforestation is usually one of the subjects associated with it, with images of orangutans in distress and all that. Even here in Africa, messages decrying deforestation are sometimes illustrated with those of these great endearing primates, while for those who do not know, orangutans are rather rare here. However, this does not mean that the problem of deforestation is not on the agenda in Africa and in particular in Kasai province where our Brabanta plantation is located.
The plantation where we live was established by the Lever brothers in the early 1900s and it is more than likely that at that time many trees or parts of forests were being damaged by the establishment of an industrial palm grove, even if the oil palm tree was native to the region. But besides that we are also next to huge expanses of “savannah” (just near the plantation we estimate that there are more than 9,000 hectares of grassy area) with only a few shrubs scattered here and there, which according to some were previously forests that disappeared as a result of bush fires organised by the neighbouring villagers to catch game, but not to plant anything and certainly not palm trees.
According to people who know the country better than we do, there are currently in the DRC almost 100,000 hectares of palm groves dating from the beginning of the last century that are abandoned, or where at best the surviving palm trees are used for the production of small quantities of artisanal oil. With such a potential for rehabilitation, it would be an economic nonsense to want to replace forest with plantations given the huge clearing effort and costs involved.
Coming back from Kinshasa in our small plane, we flew at a relatively low altitude over an area dotted with small isolated villages that obviously still live exclusively on subsistance agriculture (based on maize and casava) with exceptionally ponds where there may be a little fish farming or rice growing. All these crops are grown on slash-and-burn, which from the vantage point of our small plane shows large areas of blackened soil with skeletons of trees with whitish reflections strewn all over the ground. At the rate at which it is going, I would not be surprised if the traveller who flies over this region in 4 or 5 years’ time will no longer see any forests, the areas decimated at the end of the dry season are worrying and without any prospect of change because the villages concerned are clearly isolated and without alternatives.
The same is true around our plantation where not a day passes without seeing, from the Cathedral at the top of the hill from volutes of smoke in all directions. The edge of the forest that we could see from the Cathedral when we arrived a little over 3 years ago is now difficult to distinguish without taking binoculars, but we must hope that it is perhaps our view that is declining and that the forest is still present….
We recently had an environmental and social impact study of the plantation carried out as part of our process to obtain a sustainability certificate. Environmental “experts” came to the site to study the fauna and flora in order to determine to what extent the presence of the plantation could affect their development or even survival. Our specialists stayed only a few days and organised their field visits according to Kinshasa’s schedule, i.e. on the ground from 9am (if it did not rain) and back to the guest house by 6pm at the latest with a two-hour lunch break. However, this allowed them to inventory all the fauna and flora present in and around the plantation and thanks to their expertise they were able to see animals that none of us have been able to see or even imagine since all the years of presence in Brabanta. Don’t worry, they haven’t seen an orangutan, but the inventory of animals observed includes gorillas, elephants, jaguars, antelopes and even ostriches. I will not list all the types of animals that have been inventoried, but the list includes no less than 30 mammals, including several rare species. Our “experts”, not wanting to lose face and acknowledge that some observations were the result of a copy and paste of another report, with the exception of ostriches, which they accepted as a mistake, and so our final report includes a list of animals that many would pay to come and observe. Rather than developing our palm grove we should perhaps organize safaris…
In the meantime, we are fighting to try to prevent people from making fires in the few islands of greenery that persist in our concession and that sometimes, especially when they are lit in the early evening to escape the vigilance of our guards, overflow into the plantation and damage the palm trees. This year we have fortunately “lost” only 500 palms, but they are not really lost because the palms are very resilient and will eventually regain a normal appearance after about a year.
In order to combat deforestation, we have once again tried to set up a reforestation nursery and hope in the coming months to plant no less than 10,000 trees of all kinds in areas that need protection or deserve to be reforested.

We look forward to hearing from you and wish you a great start to the new school year,

Marc & Marie-Claude

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Kinshasa

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Après presque trois mois passés en plantation, il était temps de faire une visite à Kinshasa pour rencontrer collègues, clients, fournisseurs, partenaires et autres personnes avec qui nous sommes en contact régulier par téléphone ou mail mais avec qui dans certains cas nous ne nous connaissons pas encore. Pour Marie-Claude aussi c’est une opportunité de sortir de sa cage dorée et pouvoir manger un bon repas sans l’avoir préparé ou programmé elle-même, visiter les magasins pour se rafraîchir la mémoire sur les produits qu’il y a moyen de  commander et surtout échapper pour quelques jours à la présence quasi permanente du personnel de maison, même si charmant et utile.

Nous sommes arrivés à Kinshasa ce vendredi, profitant de notre avion de fin de mois qui nous a permis d’embarquer à Mapangu plutôt que de faire d’abord trois heures de pirogue jusqu’à Ilebo. Nous étions nombreux à voyager dans l’avion car la famille de notre directeur financier (quatre enfants et nounou) devait repartir au Cameroun pour la rentrée scolaire, l’auditeur environnemental qui terminait une mission de deux semaines passée dans la plantation, un de nos divisionnaires devait se rendre à Kinshasa dans l’espoir d’obtenir un visa Shengen pour ses prochaines vacances, plus d’autres enfants de cadres Brabanta qui sont à l’école ici à Kinshasa et devaient repartir après les vacances passées en famille à Mapangu. En plus des passager il y a toujours une quantité non négligeable de bagages et autres colis que les uns et les autres envoient à leur famille à Kinshasa, mais heureusement cette fois pas de viande ou poisson « frais » qui ont tendance à parfumer la carlingue de l’avion et d’attirer des mouches. Ce genre de colis est en principe interdit, mais nos amis sont passés maîtres dans les techniques de dissimulation qui font que parfois ce n’est qu’une fois en l’air que la présence de ces charges odorisées se manifeste.

Nous avons certainement déjà raconté cela, mais on dit que la répétition ne nuit pas (certainement pas ici), il y n’y a qu’un seul opérateur aérien commercial (Kinavia) qui effectue des liaisons ou affrètements entre Kinshasa et Mapangu ou Ilebo avec des avions tchèques (Let 410), bimoteur de une capacité maximale de 18 passagers ou 1.500kg que nous utilisons généralement jusqu’au dernier gramme car le service n’est pas des plus abordables. Cette fois également l’avion était chargé au maximum et dans ces conditions il est nécessaire de rajouter du carburant lors de l’escale à Mapangu. Brabanta ayant la seule piste d’aviation fiable dans la région, Kinavia utilise aussi notre piste pour des vols qui n’ont rien à voir avec Brabanta, justement pour y faire le plein lorsqu’ils font par exemple la liaison de Kinshasa à Goma ou Bukavu dans l’est du pays. A côté de notre piste d’aviation nous avons donc un petit dépôt où Kinavia garde une réserve de kérosène qui nous est envoyé de temps en temps par barge. N’ayant pas d’électricité à la piste d’aviation (qui se trouve à une demi-heure de route de nos installations à Mapangu), le plein se fait à l’aide d’une petite pompe alimentée par une batterie qui est régulièrement rapatriée à Kinshasa pour être rechargée. Quand la batterie est déchargée la pompe est branchée sur la batterie d’une voiture ou alors dans les cas extrêmes le fût est déversé dans des bassines qui sont utilisées pour remplir les réservoirs de l’avion à la main. Les escales à Mapangu durent ainsi généralement entre 30 et 45 minutes, le temps de décharger et de recharger les marchandises, faire le plein et dégager les abords de l’avion. L’équipage de l’avion est presque toujours composé d’un pilote russe et d’un co-pilote et d’une hôtesse congolais. Eh oui, nous avons parfois même deux hôtesses dans notre petit coucou, sans pour autant que cela n’affecte la charge que nous sommes autorisés à mettre dans l’avion, encore un de ces mystères congolais. Le travail de l’hôtesse se limite à faire un (très) bref briefing de sécurité avant le décollage, de servir une bouteille d’eau en cours de vol et de fermer et ouvrir la porte au départ et à l’arrivée. A l’arrivée à Kinshasa, pour parcourir la centaine de mètres entre l’avion et le bâtiment un petit bus (qui doit dater du saint empire à juger de son état) attend au pied de l’avion. Malgré le fait que le vol soit interne au pays, à l’arrivée il y a toute une équipe d’officiels qui doivent enregistrer les passeports (ou cartes d’électeurs pour les locaux, car la majorité des congolais n’ont ni passeport ni carte d’identité), visas, carnets de vaccination, etc. Ces contrôles prennent assez bien de temps car non seulement ils sont multiples mais rien n’est informatisé et tout doit donc être recopié à la main sur des formulaires qui disparaissent certainement dans des montagnes de papiers pour être perdus à jamais. Heureusement, en qualité de cadres Brabanta nous avons un service de protocole qui se charge de faire toutes ces formalités (y compris la récupération des bagages éventuels) et hormis une salutation aux agents de l’immigration et de la santé nous passons directement à l’extérieur où un véhicule nous attend pour nous amener au bureau ou à l’hôtel.

Comme c’est devenu notre habitude, nous logeons au Cercle Elais, un oasis de verdure dans le centre de la ville situé tout près du bureau et proche des commerces ce qui nous convient parfaitement. Nous serons ici pendant une semaine, ce qui nous donne largement le temps de voir toutes les partenaires et faire une provision de quasi-civilisation pour les prochains mois, car nous n’avons plus de visites prévues pour le reste de l’année. A Kinshasa tout le monde est en attente de la nomination d’un nouveau gouvernement, mais sans grands espoirs quant aux changements que cela pourrait apporter au pays. Sinon il fait frais et agréable, au point que la piscine de l’hôtel est beaucoup moins fréquentée qu’habituellement, mais peut-être est-ce parce que c’est encore les vacances scolaires…

Comme à l’habitude nous espérons avoir de vos nouvelles aussi. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

After almost three months in the plantation, it was time to visit Kinshasa to meet colleagues, customers, suppliers, partners and other people with whom we are in regular contact by phone or email but with whom in some cases we do not yet know each other. For Marie-Claude too, it is an opportunity to get out of her golden cage and eat a good meal without having prepared or programmed it herself, to visit the stores to refresh her memory on the products that can be ordered and especially to escape for a few days from the almost permanent presence of the house staff, even if charming and useful.

We arrived in Kinshasa on Friday, taking advantage of our end-of-month flight that allowed us to board in Mapangu instead of first spending three hours in a dugout canoe to Ilebo. There were quite a few of us in the plane, our mill manager’s family (four children and nanny) had to go back to Cameroon for the start of the school year, the environmental auditor who was finishing a two-week mission in the plantation, one of our division heads had to go to Kinshasa in the hope of getting a Shengen visa for his next vacation, plus other Brabanta executive children who are at school here in Kinshasa and had to leave after the family vacation in Mapangu. In addition to the passengers there is always a significant amount of luggage and other packages that some send to their families in Kinshasa, but fortunately this time no “fresh” meat or fish that tend to scent the plane’s cabin and attract flies. This type of package is in principle prohibited, but our friends are masters in concealment techniques that sometimes make their presence known only once in the air and once the presence of these odorized charges becomes apparent it is too late to do something about it.

We have certainly already written about this in previous posts, but it is said that repetition does not harm (certainly not here), there is only one commercial air operator (Kinavia) that operates routes or charters between Kinshasa and Mapangu or Ilebo. This companies flies with Czech made aircrafts (Let 410), twin-engine airplane with a maximum capacity of 18 passengers or 1,500 kg that we generally use until the last gram because the service is not the most affordable. This time too the aircraft was fully loaded and in these conditions it is necessary to add fuel during the stopover in Mapangu. Brabanta having the only reliable airfield in the region, Kinavia also uses our runway for flights that have nothing to do with Brabanta, mainly to refuel when they fly from Kinshasa to Goma or Bukavu in the east of the country. Next to our airfield we have a small depot where Kinavia keeps a supply of kerosene that is sent to us from time to time by barge. Since there is no electricity at the airfield (which is half an hour’s drive from our facilities in Mapangu), the tank is refuelled using a small pump powered by a battery that is regularly repatriated to Kinshasa for recharging. When the battery is discharged the pump is connected to the battery of a car or in extreme cases the drum is poured into basins that are used to fill the aircraft’s tanks by hand. The stops in Mapangu generally last between 30 and 45 minutes, the time it takes to unload and recharge the goods, refuel and clear the area around the plane. The aircraft’s crew is almost always composed of a Russian pilot and a Congolese co-pilot and hostess. Yes, we sometimes even have two hostesses in our little aircraft, without affecting the load we are allowed to put on the plane, another one of those Congolese mysteries. The hostess’ job is limited to providing a (very) brief safety anouncement before take-off, serving a bottle of water during the flight and closing and opening the door on departure and arrival. On arrival in Kinshasa, to travel a hundred meters between the plane and the building, a small bus (which must date from the Holy Empire to judge its condition) awaits at the foot of the plane. Despite the fact that the flight is internal to the country, on arrival there is a whole team of officials who must register passports (or voters’ cards for the locals, as the majority of Congolese have no passport or identity card), visas, vaccination cards, etc. These controls take quite a long time because not only are they multiple but nothing is computerized and everything must therefore be copied by hand on forms that certainly disappear into mountains of paper to be lost forever. Fortunately, as Brabanta executives we have a protocol agent who takes care of all these formalities (including the recovery of any luggage) and apart from a greeting to immigration and health officials we go directly outside where a vehicle is waiting to take us to the office or hotel.

As we have become accustomed to, we stay at the Elais Club, a green oasis in the city centre located very close to the office and close to the shops, which suits us perfectly. We will be here for a week, which gives us plenty of time to see all the partners and make a provision of quasi-civilization for the next few months, as we no longer have any visits planned for the rest of the year. In Kinshasa everyone is waiting for the appointment of a new government, but without much hope for the changes this could bring to the country. Otherwise it is cool and pleasant, to the point that the hotel’s swimming pool is much less frequented than usual, but perhaps it is because school holidays are not yet finished….

As usual we hope to read about your news as well.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Déchets – Rubbish

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Une des choses auxquelles on ne pense généralement pas quand on débarque au milieu de la brousse dans un endroit comme Mapangu est de savoir ce qui se passe avec les déchets. Ce n’est parce que nous produisons une bonne partie de notre nourriture localement (légumes en tout cas) que le problème des déchets domestiques ne se pose pas et quand on commence à regarder au niveau des opérations de la société la liste s’allonge rapidement.
Tout ce qui est “compostable” au sens large, comme les déchets organiques, papiers, cartons et autres restes végétaux se retrouvent soit dans une fosse ou des tas qui avec le temps deviennent du compost. Ainsi nous avons un (deux en fait) tas de compostage dans le potager et dans la plantation nous avons une grande fosse où tous les déchets compostables, qui sont rassemblés dans des poubelles marquées à cet effet, sont acheminés une fois par semaine par un véhicule de collection. Tous les déchets organiques de l’huilerie tels que rafles, fibres, boues et noix sont utilisés directement comme apport de matière organique dans la plantation ou dans les potagers.
Il y a aussi des “déchets” qui sont recyclés plus ou moins efficacement, ainsi les vieux pneus sont utilisés pour délimiter des zones de parking ou utilisés pour lutter contre l’érosion en les plaçant dans les ravines ou ils se remplissent de sable. Les pneus sont aussi “récupérés” par des gens de la cité de Mapangu pour en faire des semelles ou récupérer les armatures pour les utiliser comme fil de fer. Les sacs vides d’engrais sont utilisés eux aussi pour fabriquer des barrières anti-érosives en les remplissant de sable ou pour les transport de diverses choses comme par exemple les fruits des palmiers. Tous les vieux métaux allant de la cannette en aluminium au châssis de camion de plusieurs tonnes sont rassemblés dans ce que nous appelons le “parc à mitrailles” et envoyés vers Kinshasa pour être vendus à des marchands de métaux. Les bidons vides qui ont contenu des produits chimiques sont aussi réutilisés mais uniquement pour y mettre de l’eau ou des mélanges de produits utilisés pour les traitements en plantation, sinon ils sont consignés dans une zone de stockage (qui se remplit de plus en plus) pour éviter qu’ils ne soient utilisés pour de l’eau à usage domestique.
L’huile de vidange est elle aussi utilisée à toutes sortes de fins allant du traitement du bois (pour limiter ou freiner les dégâts provoqués par les termites), la lubrification de certains outils comme les tronçonneuses voire même réutilisée dans certains engins qui ont tendance à consommer beaucoup d’huile.
Et puis il y a tous les déchets qui ne sont ni compostables ni réutilisables comme les vieux filtres à huile et carburant, les plastiques, les vieilles batteries, les aiguilles et emballages médicaux, piles usagées, électriques et électroniques, vieux pots de peinture ou de bitume, etc. pour lesquels la seule option pour le moment est de les stocker. Nous avons ainsi un nombre croissant de conteneurs qui ne servent qu’à ça, stocker des déchets en attendant de trouver une solution pour les recycler ou les détruire de manière fiable, option qui pour le moment n’existe pas ici à Mapangu ou même dans le pays. Les choses vont plus loin car il y a aussi le problèmes des déchets liquides tels que les produits périmés de l’hôpital ou du département phyto, qui parfois sont incompatibles et ne peuvent donc pas être stockés à proximité l’un de l’autre, sans compter qu’après un certain temps les contenants commencent à montrer des signes de fatigue et qu’il faut donc s’assurer que toutes ces choses soient stockés sur ou dans des bacs de rétention en cas de fuites.
Pour les produits phyto périmés, nous avons régulièrement la visite d’inspecteurs du service de quarantaine qui viennent faire l’inventaire de nos magasins et qui proposent leurs “services professionnels” pour éliminer les produits ne pouvant plus être utilisés (contre paiement évidemment). Quand nous cherchons à savoir comment ces “spécialistes” proposent de détruire les dits produits chimiques, ils nous répondent candidement qu’ils vont soit les brûler soit les enfouir dans un trou ou faire les deux et sont fort surpris quand nous refusons cette approche qui pourrait soit créer des gaz toxiques soit polluer la nappe phréatique et que nous ne sommes donc pas disposés à les payer. La loi ne nous empêche pas de stocker les produits périmés pour des durées indéterminées, même si un moment donné se posera le problème de place disponible. Heureusement certains de cse produits ne sont pas inutilisables pour autant, ainsi nous avons des engrais dont la date de péremption est passée depuis plusieurs années, mais dont le seul problème éventuel est qu’ils ont formés des grumeaux sans pour autant être devenus toxiques ou dangereux à utiliser.
Le plus grand problème dans la plantation sont les plastiques qui sont manifestement venus bien plus vite que prévus et pour lesquels la population n’est pas “préparée”. Ainsi dans les villages il est coutumier de balayer les crasses vers les bordures de la parcelle où, quand il s’agit de déchets organiques, ceux-ci finissent par se décomposer et même enrichir le sol et la croissance des plantes qui y poussent. Mais cette tradition persiste avec les plastiques, sachets, morceaux de récipients cassés et emballages plastifiés divers qui s’accumulent petit à petit en bordure des routes et villages sans disparaître. Au mieux ces plastiques sont entraînés par des grosses pluies un peu plus loin et finissent par rester accrochés dans des cuvettes ou autres zones d’accumulation, le plus souvent dans la plantation ou dans le bas des ravines. Au centre de la cité de Mapangu où se concentrent toutes petites boutiques qui vendent des articles venant principalement de Chine et toujours emballés dans des plastiques, la rue s’est petit à petit transformée en tapis de détritus (principalement non décomposables), que personne ne songerait à nettoyer, et qui se répand graduellement dans les zones avoisinantes. Les autorités n’y voient pas de problème car après tout c’est ce qui est fait partout, y compris à la maison…
Chez nous à la maison ne n’est que marginalement mieux car nous jetons tous nos déchets non-compostables dans un trou et y mettons de temps en temps le feu pour décourager les rats (ou le vent) de les éparpiller un peu partout, mais ce n’est pas une solution dont nous sommes fiers, même si pour le moment nous n’avons pas de meilleure alternative. Les suggestions sont évidemment les bienvenues.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Nos fraisiers poussent – Our strawberries are growing

One of the things you don’t usually think about when you land in the middle of the bush in a place like Mapangu is what happens with the waste. Just because we produce a good part of our food locally (vegetables at least) does not mean that the problem of domestic waste does not arise and when we start looking at the operations of the company the list quickly gets longer.
Anything that is “compostable” in the broadest sense, such as organic waste, paper, cardboard and other plant remains, is either accumulated in a pit or on a pile that over time will become compost. At home we have one (actually two) compost heaps in the vegetable garden and in the plantation we have a large pit, where all the compostable waste, which is collected in specially marked bins, is transported once a week by a collection vehicle. All organic waste from the oil mill such as empty fruit bunches, fibres, sludge and nuts are used directly as organic matter in the plantation or vegetable gardens.
There is also “non-compostable waste” that is recycled more or less efficiently. For example old tires are used to delimit parking areas or used to fight against erosion by placing them in gullies where they fill with sand. The tires are also “recovered” by people in the city of Mapangu to make shoe soles or to recover the reinforcements (usually by burning the tire) to use them as wires. Empty fertilizer bags are also used to make anti-erosion barriers by filling them with sand or to transport various items such as palm fruits. All old metals ranging from aluminium cans to multi-ton truck chassis are collected in what we call the “scrap yard” and sent to Kinshasa for sale to metal dealers. Empty containers that have held chemicals are also reused but only to put water or mixtures of products used for plantation treatments, otherwise they are consigned to a storage area (which is increasingly getting filled up) to prevent them from being used for domestic water.
Used oil is also used for all kinds of purposes, from treating wood (to limit or stop termite damage), to lubricating certain tools such as chainsaws and even reusing them in certain machines that tend to consume a lot of oil.
And then there is all the waste that is neither compostable nor reusable, such as old oil and fuel filters, plastics, old batteries, medical needles and packaging, used electric and electronic items, batteries, old paint or bitumen pots, etc., for which the only option at the moment is to store them. We have a growing number of containers that are only used for that purpose, to store waste until a solution is found to recycle or destroy these in a reliable way, an option that does not currently exist here in Mapangu or even in the country. Things go further because there is also the problem of liquid waste such as expired chemicals from the hospital or phyto department, which are sometimes incompatible and therefore cannot be stored close to each other, not to mention that after a while the containers start to show signs of fatigue and that it is therefore necessary to ensure that all these products are stored on or in retention tanks in case of leaks.
For outdated plant treatment products, we regularly have quarantine service inspectors who come to make an inventory of our stores and offer their “professional services” to eliminate products that can no longer be used (against payment, of course). When we ask how these “specialists” propose to destroy these chemicals, they answer us candidly that they will either burn them or bury them in a hole or do both. They are very surprised when we refuse this approach, which could either create toxic gases or pollute the groundwater, and that we are therefore not willing to pay for them. The law does not prevent us from storing expired products for an indefinite period of time, even if at some point there will be a problem of available space. Fortunately, some of these products are not unusable, so we have fertilizers whose expiry date has passed several years ago, but whose only possible problem is that they have formed lumps, but without having become toxic or dangerous to use.
The biggest problem in and around the plantation are plastics, which have obviously come much faster than expected and for which the population is not “prepared”. Thus in villages it is customary to sweep the dirt towards the edges of the plot where, when it comes to organic waste, it eventually decomposes and even enriches the soil and helps the growth of the plants that grow there. But this tradition persists with plastics, sachets, broken container parts and various plastic packaging that gradually accumulate along roads and villages without disappearing. At best, these plastics are carried away by heavy rains a little further away and end up hanging in depressions or other accumulation areas, most often in the plantation or at the bottom of the ravines. In the centre of the city of Mapangu, where a large number of small stalls selling a variety of products are located, items mainly from China and all coming in plastic wrappings, the street has gradually been transformed into a carpet of rubbish (mainly non-decomposable), which no one would think of cleaning up, and which is gradually spreading to the surrounding areas. When discussing about this issue with the local authorities, they do not understand what problem there is in leaving all the stuff on the ground, after all that is what everybody does at home too…
At our home things are only marginally better because we throw all our non-compostable waste in a hole and occasionally set it on fire to discourage rats (or wind) from scattering it everywhere, but this is not a solution we are proud of, even if for the moment we have no better alternative. Suggestions are of course welcome.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude