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Rapaces – Birds of Prey

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Les rapaces les plus fréquents dans les environs de Mapangu sont les milans, on en trouve un peu partout dans la plantation où ces oiseaux se nourrissent probablement de petits rongeurs, eux, attirés par les fruits et noix de palme qui sont disponibles en grande quantité dans toute la région. Il y a d’autres sortes de rapaces aussi mais moins fréquents dont de petits faucons et une espèce d’aigle huppé parfois mêlé à un groupe de milans.
Il m’arrive régulièrement de déranger un milan posé sur le bord de la route qui parfois précède tout juste la voiture l’accompagnant en planant avant de finir par bifurquer et disparaître dans la palmeraie pour se percher ou poursuivre sa chasse.
Une autre sorte de rapaces tout aussi présente à Mapangu sont les agents de l’état qui essayent de faire payer la plantation pour toutes sortes de taxes, amendes, participations et collations diverses. Du fait que le pays est toujours sans gouvernement beaucoup si pas tous les services de l’état se retrouvent sans budget et doivent donc se débrouiller pour trouver des moyens de fonctionnement, alors quelle meilleure proie que la Brabanta qui doit forcément regorger de moyens financiers cachés.
Peu importe que nous soyons localisés au milieu du pays, nous (Mapangu) avons depuis peu été dotés de deux nouveaux services de l’état (payants), l’un étant le service de quarantaine animale et végétale (donc rien àvoir avec une éventuelle crainte de voir Ebola se propager dans le pays), et l’autre étant le service de contrôle des visas et carnets de vaccination des étrangers. Peu importe si à l’arrivée en RDC le visiteur doit présenter un visa et carnet de vaccination en ordre pour pouvoir entrer dans le pays, service du reste gratuit, ici à Mapangu il y a un agent de l’état chargé de vérifier ces documents contre paiement (évidemment).
La justification de ces services est assez vague. Au départ tout ce qui concerne les contrôles frontaliers était de la responsabilité de l’état, mais vu la taille du pays et le nombre incalculable de zones potentielles où les gens peuvent entrer et sortir de celui-ci, l’état a décidé de déléguer les responsabilités frontalières aux provinces. Évidemment certaines provinces n’ont pas de frontières avec des pays voisins et pour ne pas perdre l’opportunité de bénéficier de ressources potentielles liées aux taxes frontalières, rien de plus simple que de décréter qu’à partir de maintenant la frontière n’est plus nationale mais provinciale ouvrant ainsi la porte à une multitude de taxes potentielles telles que taxes d’importation et d’exportation, taxe de transport transfrontalier, taxe de contrôle sanitaire frontalier, taxe de quarantaine (même sur des engrais et produits phyto, puisqu’ils relèvent du ministère de l’agriculture) et évidemment (comme nous l’avons découvert la semaine passée) taxe sur le contrôle des visas et carnets de vaccination des étrangers.
Les prétentions des autorités locales ne se limitent bien évidemment pas aux aspects transfrontaliers, ce sont juste des petites opportunités supplémentaires pour arrondir les fins de mois. Ainsi nous payons évidemment des taxes de production, de chargement, de déchargement, de pollution, de contrôle de qualité, de certification de conformité, et la longue liste continue. Évidemment ce serait trop simple de limiter cela à la seule perception des taxes car celles-ci sont “officielles” et donc payées par voie bancaire sans opportunité pour les agents locaux de prendre leur dîme. Alors ils essayent de déceler des prétendues irrégularités telles un paiement qui aurait été perçu en retard ou dont le montant n’est pas tout à fait correct, etc. pour pouvoir réclamer des pénalités qui, selon les grilles nationales, peuvent aller jusqu’à 320% par mois de retard. Ainsi on nous réclame actuellement l’équivalent de 5 millions de dollars de soi-disant amendes, négociables bien entendu, avec à la clef le paiement d’une somme plus ou moins conséquente comme frais de “mission” pour l’agent responsable afin de fermer les yeux sur nos prétendues “fautes”.
Le seul réel avantage que nous avons par rapport aux sociétés basées dans des grandes villes est le fait que nous sommes fort isolés et qu’il est donc difficile d’arriver jusqu’à Mapangu sans être certain de pouvoir repartir avec quelque chose en poche. Nos concurrents, dont la direction est basée à Kinshasa, nous disent qu’il ne se passe pas un jour sans qu’ils soient harassés pour de prétendues irrégularités et où parfois on finit par payer quelque chose pour pouvoir faire du vrai travail plutôt que d’avoir un dialogue de sourds avec des rapaces de l’administration. Dans mon cas j’essaye de déléguer le plus possible ce genre de problèmes au secrétaire général, directeur financier ou directeur des relations publiques de la société et, peut-être le plus important, aller le moins souvent possible à Kinshasa.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

The most frequent birds of prey in the vicinity of Mapangu are kites, which are found just about everywhere in the plantation, where these birds probably feed on small rodents, attracted by the fruits and palm nuts that are available in large quantities throughout the region. There are other kinds of birds of prey as well, but less frequent, including small falcons and a species of crested eagle sometimes mixed with a group of kites.
I regularly disturb kites on the side of the road, which sometimes glides just in front of the car for a while, before eventually veering off and disappearing into the palm grove to perch or continue hunting.
Another kind of raptors also present in Mapangu are state agents who try to make the plantation pay for all kinds of taxes, fines, fees and other claims. Because the country is still without a government, many if not all state services are without a budget and must therefore manage to find other financial means to operate, then what better prey than Brabanta, which must necessarily be overflowing with hidden financial resources.
Regardless of whether we are located in the middle of the country, we (Mapangu) have recently been equipped with two new state services (fee based, of course), one being the animal and plant quarantine service (therefore nothing to do with a possible fear of Ebola spreading in the country), even though we neither import nor export any kind of animals or plants. The other being the control service for foreigners’ visa and vaccination certificates. It does not matter if on arrival in the DRC the visitor must present a visa and vaccination booklet in order to enter the country, a service that is free of charge, here in Mapangu there is a state agent in charge of checking these documents against payment (obviously) of a fee that seems to be based on a rather creative interpretation of some state law.
The justification for these services is rather vague. Initially everything related to border controls was the responsibility of the state, but given the size of the country and the countless potential areas where people can enter and leave it, the state decided to delegate border responsibilities to the provinces. Obviously, some provinces do not have borders with neighbouring countries and in order not to lose the opportunity to benefit from potential resources related to border taxes. Nothing could be simpler than to decide that, from now on, the border is no longer national but provincial, thus opening the door to a multitude of potential taxes such as import and export taxes, cross-border transport tax, border health control tax, quarantine tax (even on fertilizers and phyto products, since they fall under the Ministry of Agriculture) and of course (as we discovered last week) tax on the control of visas and vaccination records for foreigners.
The claims from local authorities are obviously not limited to cross-border aspects, they are just small additional opportunities to make ends meet. Thus we cannot avoid paying taxes for production, loading, unloading, pollution, quality control, conformity certification, and the long list goes on. Obviously, it would be too simple to limit this to the collection of taxes alone, because they are “official” and therefore paid by bank transfer without any opportunity for local agents to take their fair share. So they try to detect alleged irregularities such as a payment that has been received late or whose amount is not quite correct, etc. in order to be able to claim penalties which, according to national grids, can go up to 320% per month in case of delayed payment of the penalties. Thus, we are currently being asked to pay the equivalent of $5 million in so-called fines, negotiable of course, with the payment of a more or less substantial sum as “mission” costs for the agent in charge in order for them to close their eyes regarding our alleged “faults”.
The only real advantage we have over companies based in large cities is the fact that we are very isolated and it is therefore difficult to get to Mapangu. Agents therefore think twice before coming here without being sure that we can leave with something in their pockets, but that does obviously not bear on those that are stationed here. Our competitors, whose management is based in Kinshasa, tell us that not a day goes by without them being harassed for alleged irregularities and where often they end up paying something to be able to do real work rather than having a dialogue of the deaf with raptors in the administration. In my case, I try to delegate as many of these problems as possible to the company’s secretary general, CFO or public relations director and, perhaps most importantly, I go to Kinshasa as little as possible.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Les Visiteurs – The Visitors

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Parfois on pourrait avoir l’impression d’être comme les visiteurs, non pas du moyen age vers les temps modernes mais l’inverse, c’est évidemment tout à fait exagéré car le Congo et le Kasaï ne sont certainement pas restés isolés des développements du monde, mais certaines choses, assez fondamentales, sont manifestement restées inchangées depuis très longtemps.

Les exemples les plus frappants sont les moyens de navigation fluviaux, les habitations et les croyances magiques.
Sur le Kasaï la navigation se fait quasi exclusivement avec des pirogues creusées dans des troncs d’arbres mus au moyen de pagaies elles aussi façonnées à partir d’une seule pièce en bois. Les pirogues sont parfois tellement étroites qu’il est seulement possible de s’y tenir debout un pied devant l’autre et exigent un sens de l’équilibre assez extraordinaire car le centre de gravité de ces embarcations avec une personne debout est nécessairement bien au-dessus du niveau de l’eau. Il est assez facile d’imaginer qu’il y a des centaines voire milliers d’années le moyen de locomotion sur l’eau était absolument identique, la seule différence étant que maintenant il y a aussi des pirogues équipées de moteurs hors-bord, mais cela reste des exceptions. Il est aussi probable que dans le passé il y avait des pirogues qui étaient beaucoup plus grandes fabriquées au départ d’arbres gigantesques, alors qu’aujourd’hui les plus grandes embarcations sont assemblées avec des planches et du goudron, même si heureusement les grands arbres n’ont pas encore tout à fait disparus. Ces pirogues ne sont pas des reliques du passé car dans les villages au bord des cours d’eau la fabrication de pirogues continue et il n’est pas difficile de trouver un artisan pour fabriquer une embarcation selon les dimensions souhaitées (et la disponibilité d’un arbre répondant aux besoins).

Dans les villages, la population habite dans des cases fabriquées avec des sticks de bois entre lesquels on tresse de plus petites branches qui sont ensuite enduites de boue pour faire les murs. La construction est chapeautée par une structure couverte de rameaux de palme dont les couches superposées assurent une relative étanchéité en cas d’averses. Le sol est de terre battue et les meubles (couches en particulier) sont fabriquées avec des rameaux de palmes assemblés au moyen de pointes en bois (“chevilles”) ou grosses épines. De même que les pirogues, il est difficile d’imaginer qu’à l’époque des premiers explorateurs voire même avant les habitations aient été fort différentes car même aujourd’hui la majorité des maisons n’ont ni eau ni électricité, la cuisine est le plus souvent faite sur un feu de bois sous un abris ou une petite construction séparée dont la couleur noircie suggère la présence prolongée de fumée. Certes de nos jours certaines maisons dans les villages plus affluents sont dotées de toits en tôles et sont parfois construites avec des briques en terre pressée, on y voit également l’un ou l’autre panneau solaire et exceptionnellement même une parabole de télévision, mais à la base les villages ont très peu changé et certains petits villages en brousse pourraient être transposés au moyen age sans que personne ne se rende compte qu’il a en fait été construit au 21ième siècle.

Le troisième thème qui nous parait médiéval est la magie, ici beaucoup de choses telles que maladie, décès, panne, problème technique, etc. trouve son explication dans un acte de magie, généralement malicieux. Certaines croyances sont assez banales comme par exemple l’organisation d’une cérémonie traditionnelle avant de réaliser un forage pour assurer que celui-ci produira de l’eau en abondance ou consacrer une nouvelle construction aux ancêtres de la communauté. Mais ces croyances vont beaucoup plus loin, ainsi lorsque nous avons dû évacuer la plantation à cause des menaces de milices Kamuina Nsapu, les notables de Mapangu envisageaient très sérieusement de réaliser un sacrifice humain pour la protection de la contrée. Leur argument étant que c’est ce qui avait été fait pour la consécration de l’huilerie et son bon fonctionnement est la preuve qu’une telle mesure est justifiée et effective… Il y a peu notre médecin avait une infection au pied, mais malgré le fait que c’est un homme de science il était convaincu que son infection était le résultat d’un sortilège et qu’il ne servait à rien de soigner cela avec des antibiotiques. Plus dramatique encore est le sort des personnes accusées de sorcellerie, soit parce qu’un membre de sa famille est mort d’une maladie inconnue ou parce que son voisin a été tué par la chute d’un arbre, car celles-ci sont généralement tuées par la communauté si elles n’arrivent pas à se réfugier quelque part avant cela. La justice dans tout cela? Trop souvent ils prennent le parti des tortionnaires parce que, disent-ils, il n’y a pas de fumée sans feu et tout le monde sait qu’ici il y a vraiment des sorciers…

Nous avons aussi des visiteurs plus traditionnels et cela semble être la période car après une courte visite du directeur technique du groupe au mois de juin, nous venons d’avoir la visite de notre directeur agronomique du groupe avec un spécialiste mondial du palmier. Ensuite au mois d’août nous aurons la visite pendant deux semaines d’une auditrice pour tout ce qui concerne la certification environnementale de la plantation. Cette visite sera suivie par celle du responsable “durabilité” du groupe pendant une semaine. En octobre on nous annonce la possible visite des grands patrons du groupe, seulement pour un jour ou deux mais qui demande une préparation logistique sans failles. Bref tout un petit monde qu’il faut loger, nourrir, balader, etc., mais heureusement pas tous à la Cathédrale car nous avons une maison de passage tout à fait correcte et certains visiteurs ne sont pas aussi agréables à avoir à la maison que d’autres…

Outre la maison de passage VIP où nous logeons certains de nos visiteurs du groupe, nous avons également aménagé une maison de passage beaucoup plus basique disposant de 5 chambres que nous mettons à la disposition des visiteurs locaux contre une petite participation financière. Ils ont la possibilité d’y manger si nécessaire et comme elle n’est pas trop éloignée de l’huilerie il y a de l’électricité presque tout le temps, plus que chez nous à la Cathédrale en tous les cas. L’endroit semble être devenu assez populaire car il y a des chambres occupées et des réservations presque tous les jours. Il faut dire que mis à part notre “Maison de Passage Brabanta” Mapangu ne dispose pas de logement digne de ce nom pour des visiteurs, sauf pour ceux qui connaissent l’un de nos employés et peuvent utiliser ou louer une chambre d’amis chez celui ou celle-ci.

Nous espérons que vous recevrez ces nouvelles en bonne forme et espérons vous lire très bientôt,

Marc & Marie-Claude

Sometimes we could have the impression of being like The Visitors, not from the Middle Ages to modern times but the other way around, it is obviously quite exaggerated because Congo and Kasai have certainly not remained isolated from the developments of the world, but some things, quite fundamental, have obviously remained unchanged for a very long time. The most striking examples are the means of river navigation, dwellings and magical beliefs.

On the Kasai, navigation is almost exclusively by dugout canoes made out of hollowed tree trunks powered by paddles, which are also made from a single piece of wood. Canoes are sometimes so narrow that it is only possible to stand with one foot in front of the other and require an extraordinary sense of balance because the centre of gravity of these boats with one person standing is necessarily well above the water level. It is quite easy to imagine that hundreds or even thousands of years ago the means of locomotion on the water was absolutely identical, the only difference being that nowadays there are also dugouts equipped with outboard motors, but these are still exceptions. It is also likely that in the past there were dugout canoes that were much larger made from gigantic trees, whereas today the larger boats are assembled with boards and tar, although fortunately the large trees have not yet completely disappeared. These canoes are not relics of the past because in villages along the banks of rivers the manufacture of canoes continues and it is not difficult to find a craftsman to manufacture a boat according to the desired dimensions (and the availability of a tree to meet the needs).

In the villages, the population lives in huts made of wooden sticks between which smaller branches are braided and then coated with mud to make the walls. The construction is covered by a structure covered with palm branches whose superposed layers ensure relative watertightness in the event of showers. The floor is made of clay and the furniture (beds in particular) is made of palm branches assembled with wooden spikes or large thorns. Like dugout canoes, it is difficult to imagine that during the time of the first explorers or even before, the dwellings would have been very different. Even today the majority of houses have no water or electricity, the kitchen is most often made on a wood fire under a shelter or a small separate building whose blackened colour suggests the prolonged presence of smoke. Nowadays, some houses in the more affluent villages are equipped with sheet metal roofs and are sometimes built with pressed clay bricks, occasionally a solar panel and exceptionally even a television dish, but at the base the villages have changed very little and some small bush villages could be transposed to the Middle Ages without anyone realizing that they were actually built in the 21st century.

The third theme that seems medieval to us is magic, here many things such as illness, death, breakdown, technical problem, etc. find their explanation in an act of magic, usually malicious. Some beliefs are quite common, such as organizing a traditional ceremony before drilling a well to ensure that it will produce abundant water or dedicate a new construction to the community’s ancestors. But these beliefs go much further, so when we had to evacuate the plantation because of threats from Kamuina Nsapu militias, the Mapangu elders were very seriously considering making a human sacrifice for the protection of the area. Their argument being that this is what had been done for the consecration of the oil mill and its proper functioning is proof that such a measure is justified and effective… Not long ago our doctor had an infection on his foot, but despite the fact that he is a medically trained scientist, he was convinced that his infection was the result of a spell and that it was useless to cure it with antibiotics. Even more dramatic is the fate of those accused of witchcraft, either because a member of his family died of an unknown disease or because his neighbour was killed by the fall of a tree, as these people are often killed by the community if they cannot take refuge somewhere before that. Justice in all this? Too often they take the torturers’ side because, they say, there is no smoke without fire and everyone knows that there are really witches here….

We also have more traditional visitors and this seems to be the period because after a short visit by the group’s technical director in June, we have just had the visit of our group’s agronomic director with a world renown palm specialist. Then in August we will have a two-week visit from an auditor for all aspects of the environmental certification of the plantation. This visit will be followed by a one-week visit by the group’s sustainability manager. In October we are informed of the possible visit of the group’s big bosses, only for a day or two but which requires flawless logistical preparation. In short, a whole small world that needs to be housed, fed, walked, etc., but fortunately not all of them stay at the Cathedral because we have a very comfortable guest house close to the river and some visitors are not as pleasant to have at home as others…

In addition to the VIP guest house where we accommodate some of our group visitors, we have also set up a much more basic guest house with 5 rooms that we make available to local visitors for a small financial contribution. They have the possibility to eat there if necessary and as it is not too far from the oil mill there is electricity almost all the time, more than at home at the Cathedral in any case. The place seems to have become quite popular as there are occupied rooms and reservations almost every day. It must be said that apart from our “Brabanta Guest House” Mapangu does not have any decent accommodation for visitors, except for those who know one of our employees and can use or rent a guest room in their home.

We hope this news will find you well and hope to read you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Un peu de tout . . .

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Bonjour,

la semaine passée, j’ai eu la surprise de voir Marc m’ apporter la manche à air de notre aéroport à raccommoder. . . Il avait d’abord été confié à une couturière locale qui s’était hâtée de fermer cet énorme trou au bout de ce sac rouge et blanc. J’ai donc décousu la couture de l’extrémité pour en refaire une manche comme il se doit, y ai ajouté un ourlet, retourné la manche pour que les couleurs délavées par le soleil soient à l’intérieur et les plus vives à l’extérieur, remplacé quelques œillets “et voilà”. Elle n’est pas comme neuve mais survivra peut-être à la prochaine inspection.
L’aéroport est pour nous un peu comme le cordon ombilical d’un futur nouveau-né, sans possibilité d’avion pas de vivres frais ou d’évacuation d’urgence, mais aussi et plus important pas de possibilité d’approvisionnement en fonds pour la paie, ce qui est totalement impossible à envisager. Donc ne pas obtenir l’homologation de notre piste serait un peu comme si on coupait ce cordon avant la naissance. Ici il y a évidemment toujours la possibilité d’invoquer l’article “congolais” (négocier une solution avec petit pécule à la clef), mais nous préférons éviter de nous lancer dans cette voie un peu incertaine, donc mieux vaut une manche à air fonctionnelle. Lors d’une inspection précédente, l’agent de la régie des voies aériennes nous avait pénalisé parce que notre manche à air n’était pas aux dimensions internationales mais que heureusement et de manière tout à fait fortuite il avait amené une manche à air aux dimensions officielles dans son sac qu’il était prêt à nous céder pour un prix d’amis et ainsi nous éviter une lourde amende… Après d’âpres négociations nous avons pu obtenir la manche à air pour la modeste somme de 800 dollars (720 euros) et vous conviendrez qu’il serait regrettable de ne pas utiliser celle-ci le plus longtemps possible afin de justifier cet investissement. Outre les vents parfois assez violents et les assauts du soleil, nous soupçonnons que la qualité de la dite manche à air n’était peut-être pas aussi extraordinaire que ce qui avait été annoncé ou que le prix aurait pu laisser supposer et ce superbe tube conique s’est rapidement retrouvé déchiré et troué à plusieurs endroits, mais peut-être pas au point de fermer l’embout pour en faire un sac comme cela avait été fait pas notre couturière locale dont c’était sans nul doute la première manche à air qu’elle a été amenée à réparer en se demandant pourquoi diables ces blancs laissent ainsi se déchirer le fond de leur sac…
La manche à air flotte à nouveau fièrement et il ne reste plus qu’à expliquer aux pilotes qu’en principe ils doivent atterrir contre le vent, mais cela nécessiterait de faire un survol de la piste avant d’atterrir et donc perdre du temps. Au moins le décollage se fait généralement contre le vent, bien que nous soupçonnons que cela soit un fait du hasard car les vents dominants viennent généralement de l’ouest et c’est dans cette direction que l’avion doit partir pour rejoindre Kinshasa.

Ici il faut aussi être un peu plombier, électricien, savoir se servir d’une foreuse, scie, etc. Le “multi-tasking” de Marc va bien plus loin comme vous avez eu l’occasion d’apprécier tout au long de nos lettres de nouvelles hebdomadaires. La tâche la plus surprenante restant probablement la gestion du bon fonctionnement de l’hôpital, maternités et dispensaires Brabanta. Les choses n’en sont heureusement pas encore à gérer des épidémies comme l’Ebola qui sévit dans l’est du pays, mais nous avons récemment une épidémie de rougeole qui s’est déclarée et comme peu de personnes sont vaccinées cela provoque malheureusement assez bien de fatalités, surtout parmi les enfants et personnes plus âgées. A l’hôpital nous avons un pavillon d’isolement qui a été fortement sollicité lors de l’épidémie de Choléra que nous avions eu l’année passée et qui maintenant sert à mettre les cas de rougeole en quarantaine. Ce week-end on a également appelé Marc pour organiser l’évacuation d’un Père flamand qui est basé à Mwembe (à environ 1h30 de Mapangu) qui est ici depuis plus de 50 ans mais souffre régulièrement de crises de malaria et dont le cœur n’est plus très vaillant. Il a toutefois refusé de prendre place dans le véhicule que nous avions envoyé avec un infirmier car il prétend que s’il a survécu ici au Congo depuis 50 ans il pourra certainement gérer sa “petite” crise de malaria sans problèmes…

Depuis vendredi nous avons quelques visiteurs à la maison qui sont ici pour 5 jours et, comme c’est souvent le cas lors de telles visites, cela veut dire courtes nuits, programmes constamment variables et des discussions interminables sur les différents aspects du palmier. Outre notre directeur agronomique groupe, nous avons également la compagnie d’un des grands spécialistes mondiaux du palmier à huile qui est venu mettre le doigt sur tout ce que nous ne faisons pas aussi bien que cela pourrait être fait et dont l’objectif principal est de nous démontrer qu’en appliquant les techniques culturales adéquates nous devrions pouvoir augmenter nos rendements de 25 à 30%. Le potentiel est donc énorme et les discussions très animées car ce genre d’amélioration n’est pas possible sans faire de très sérieux efforts sur le long terme et il est toujours difficile de changer les (parfois mauvaises) habitudes qui sont bien ancrées. Passionnant donc mais aussi épuisant et comme tout cela se passe en même temps que la pointe de production et plein d’autres problèmes qui ne peuvent pas attendre les journées sont bien remplies. Ce midi nous avons quand même pris le temps de nous retrouver avec tous les expatriés (nous étions 15 à table) et c’est en devinant le coucher du soleil (car il fait très brumeux en cette saison sèche) que nous vous écrivons ces quelques lignes).

Nous vous souhaitons une excellente semaine,

Marie-Claude et Marc

last week, I was surprised to see Marc bring me the windsock from our airport to mend… . It had first been entrusted to a local seamstress who had hastened to close the huge hole at the end of this red and white bag. So I sewed the seam from the end to make a new sleeve as it should be, added a hem, turned the sleeve over so that the colours faded by the sun were inside and the brightest on the outside, replaced a few “rings” and voila. It is not as good as new but may survive the next inspection.
For us, the airport is a bit like the umbilical cord of a future newborn baby, without the possibility of an airplane, no fresh food or emergency evacuation, but also and most importantly no possibility of providing funds for the payroll, which is totally impossible to envisage. So not getting the certification of our air strip would be a bit like cutting that cord before birth. Here there is obviously always the possibility of invoking the “Congolese” article (negotiating a solution with a “small” financial settlement), but we prefer to avoid embarking on this somewhat uncertain path, so it is better to have a functional windsock. During a previous inspection, the airway control agent penalized us because our windsock did not meet the international standards but fortunately and completely fortuitously he brought an windsock meeting the official standards in his bag that he was willing to let us have it for a friendly price and thus avoid paying a heavy fine… After tough negotiations we were able to get the windsockg for the modest sum of 800 dollars (720 euros) and you will agree that it would be regrettable not to use it as long as possible to justify this investment. In addition to the sometimes rather violent winds and the assaults of the sun, we suspect that the quality of the said windsock was perhaps not as extraordinary as what had been announced or that the price could have suggested and this superb conical tube was quickly torn and punctured in several places, but maybe not to the point of closing the tip of the tube to make a look like a bag. This work had however been given to a local seamstress, who probably never repaired one of those open ended tubes before and must have wondered why the hell these whites let the bottom of their bag tear…
The windsock now floats proudly again and all that remains is to explain to the pilots that in principle they should land against the wind, but this would require flying over the runway before landing and therefore wasting time. At least the takeoff is generally against the wind, although we suspect that this is a coincidence because the prevailing winds generally come from the west and it is in this direction that the plane must leave for Kinshasa.

Here you also have to be a bit of a plumber, electrician, know how to use a drill, saw, etc. Marc’s “multi-tasking” goes much further as you have had the opportunity to enjoy weekly news throughout our letters. The most surprising task probably remaining the management of the proper functioning of the hospital, maternity hospitals and Brabanta dispensaries. Fortunately, things are not yet as critical as managing epidemics such as Ebola, which is currently an issue in the east of the country, but we recently had a measles outbreak and since few people are vaccinated, this unfortunately causes quite a few fatalities, especially among children and older people. At the hospital we have an isolation ward that was heavily used during the Cholera outbreak we had last year and which is now used to quarantine measles cases. This weekend Marc was also called to organize the evacuation of a Flemish Father who is based in Mwembe (about 1h30 from Mapangu) who has been here for over 50 years but regularly suffers from malaria attacks and whose heart is no longer very strong. However, he refused to take a seat in the vehicle we sent with a nurse because he claims that if he has survived here in Congo for 50 years he will certainly be able to manage his “small” malaria crisis without problems…

Since Friday we have had some visitors at home who are here for 5 days and, as is often the case during such visits, this means short nights, constantly changing schedules and endless discussions on the different aspects of the palm tree. In addition to our group agronomic director, we also have the company of one of the world’s leading oil palm specialists who has come to highlight everything we are not doing as well as it could be done and whose main objective is to demonstrate to us that by applying the right cultivation techniques we should be able to increase our yields by 25 to 30%. The potential is therefore enormous and the discussions very lively because this kind of improvement is not possible without making very serious efforts in the long term and it is always difficult to change (sometimes bad) habits that are well established. So exciting but also exhausting and as all this happens at the same time as the peak production and many other problems that can’t wait, thus ensuring that the days are well filled. This lunchtime we still took the time to meet all the expatriates (we were 15 at the table) and it is by guessing the sunset (because it is very misty in this dry season) that we write these few lines to you).

We wish you an excellent week,

Marie-Claude and Marc




Bonjour,

la semaine passée, j’ai eu la surprise de voir Marc m’ apporter la manche à air de notre aéroport à raccommoder. . . Il avait d’abord été confié à une couturière locale qui s’était hâtée de fermer cet énorme trou au bout de ce sac rouge et blanc. J’ai donc décousu la couture de l’extrémité pour en refaire une manche comme il se doit, y ai ajouté un ourlet, retourné la manche pour que les couleurs délavées par le soleil soient à l’intérieur et les plus vives à l’extérieur, remplacé quelques œillets "et voilà". Elle n’est pas comme neuve mais survivra peut-être à la prochaine inspection.
L’aéroport est pour nous un peu comme le cordon ombilical d’un future nouveau-né, sans possibilité d’avion pas de vivres frais ou d’évacuation d’urgence, mais aussi et plus important pas de possibilité d’approvisionnement en fonds pour la paie, ce qui est totalement impossible à envisager. Donc ne pas obtenir l’homologation de notre piste serait un peu comme si on coupait ce cordon avant la naissance. Ici il y a évidemment toujours la possibilité d’invoquer l’article "congolais" (négocier une solution avec petit pécule à la clef), mais nous préférons éviter de nous lancer dans cette voie un peu incertaine, donc mieux vaut une manche à air fonctionnelle. Lors d’une inspection précédente, l’agent de la régie des voies aériennes nous avait pénalisé parce que notre manche à air n’était pas aux dimensions internationales mais que heureusement et de manière tout à fait fortuite il avait amené une manche à air aux dimensions officielles dans son sac qu’il était prêt à nous céder pour un prix d’amis et ainsi nous éviter une lourde amende… Après de âpres négociations nous avons pu obtenir la manche à air pour la modeste somme de 800 dollars (720 euros) et vous conviendrez qu’il serait regrettable de ne pas utiliser celle-ci le plus longtemps possible afin de justifier cet investissement. Outre les vents parfois assez violents et les assauts du soleil, nous soupçonnons que la qualité de la dite manche à air n’était peut-être pas aussi extraordinaire que ce qui avait été annoncé ou que le prix aurait pu laisser supposer et ce superbe tube conique s’est rapidement retrouvé déchiré et troué à plusieurs endroits, mais peut-être pas au point de fermer l’embout pour en faire un sac comme cela avait été fait pas notre couturière locale dont c’était sans nul doute la première manche à air qu’elle a été amenée à réparer en se demandant pourquoi diables ces blancs laissent ainsi se déchirer le fond de leur sac…
La manche à air flotte à nouveau fièrement et il ne reste plus qu’à explique aux pilotes qu’en principe ils doivent atterrir contre le vent, mais cela nécessiterait de faire un survol de la piste avant d’atterrir et donc perdre du temps. Au moins le décollage se fait généralement contre le vent, bien que nous soupçonnons que cela soit un fait du hasard car les vents dominants viennent généralement de l’ouest et c’est dans cette direction que l’avion doit partir pour rejoindre Kinshasa.

Il faut aussi être un peu plombier, électricien, savoir se servir d’une foreuse, scie, etc.
Le "multi-tasking" de Marc va bien plus loin comme vous avez eu l’occasion d’apprécier tout au long de nos lettres de nouvelles hebdomadaires. La tâche la plus surprenante restant probablement la gestion du bon fonctionnement de l’hôpital, maternités et dispensaires Brabanta. Les choses n’en sont heureusement pas encore à gérer des épidémies comme l’Ebola qui sévit dans l’est du pays, mais nous avons récemment une épidémie de rougeole qui s’est déclarée et comme peu de personnes sont vaccinées cela provoque malheureusement assez bien de fatalités, surtout parmi les enfants et personnes plus âgées. A l’hôpital nous avons un pavillon d’isolement

Fin de cette semaine, nous avons quelques visiteurs

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Sable – Sand

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A quelques très petites exceptions près, toute la plantation se trouve sur du sable de couleur dorée qui, lorsqu’il est sec et poudreux donne la parfaite illusion de dunes au bord de la mer ou dans le désert. Heureusement il ne fait jamais vraiment sec ici, car même en saison sèche les matinées sont brumeuses et humides et l’alimentation assez régulière en eau de pluie permet malgré tout le développement d’une végétation assez luxuriante si laissée en paix. Tout comme la plage, le sable se retrouve partout dans la maison, les chaussures, la voiture, le bureau, ce n’est pas parce qu’il y est soufflé par le vent mais plutôt insidieusement accroché aux semelles des chaussures, bas de pantalon ou pattes des chiens. Je suis surpris par la quantité de sable qu’il faut balayer hors de mon bureau tous les jours, mais cela s’explique sans doute par les nombreux visiteurs qui entrent et sortent lorsque je suis présent.

Cette abondance de sable implique de nombreux défis, dont un plutôt important qui concerne l’alimentation hydrique et minérale des palmiers. Les sols étant relativement pauvres en matière organique, l’eau et les éléments nutritifs ont tendance à rapidement percoler vers les couches profondes et être difficiles d’accès surtout pour les jeunes palmiers. Pour compenser cela, nous essayons de maximiser la matière organique dans la plantation en faisant d’une part, pousser diverses sortes de plantes de couverture (principalement des légumineuses pour leur apport en azote) d’autre part, en redistribuant les sous-produits de l’huilerie tels que les rafles (régimes de fruits qui ont été débarrassés de leurs fruits) et fibres (restant après avoir pressé les fruits) dans la plantation. Comme nous utilisons également une partie des fibres pour alimenter les chaudières de l’huilerie afin d’assurer son alimentation en vapeur, il n’y a évidemment pas assez de matière organique pour alimenter toute la plantation donc seule une petite partie (environ 7%) bénéficie de ces rafles et fibres.
Compenser le manque d’eau est beaucoup plus difficile car il n’est économiquement pas envisageable d’irriguer la plantation dont le déficit hydrique n’est problématique que certaines années. Nous essayons de limiter l’évaporation en veillant à ce que le sol soit le moins exposé possible de plus les palmiers ont tendance à développer un enracinement profond qui permet d’aller puiser de l’eau et des éléments nutritifs assez loin.
Pour essayer de limiter le lessivage des éléments nutritifs, même si cela demande plus de mains d’œuvre, nous appliquons de l’engrais dans les parties de la plantation qui ne reçoivent pas assez de matière organique en fractionnant les applications le plus possible. Nous faisons également des essais avec des engrais enrobés qui se diffusent lentement dans le sol et devraient ainsi mieux profiter aux palmiers, mais cela ne se fait pas encore de manière généralisée car c’est une option plus coûteuse.

Une autre influence du sable est son effet sur la mécanique car étant assez fin il a tendance à pénétrer partout provquant ainsi l’usure des pièces en mouvement façon papier émeri. Malheureusement la solution n’est pas d’augmenter la lubrification car les petits grains de sable viennent alors se coller dans l’huile ou la graisse et accélérant ainsi leur travail d’usure. J’en ai fait les frais avec mon vélo qui après quelques semaines a commencé à faire des grincements et craquements sinistres, d’abord attribué à un mauvais réglage du changement de vitesse. En fait, j’ai découvert que le sable a trouvé son chemin à l’intérieur de l’axe de la roue et complètement rongé celui-ci ainsi que les roulements à billes avec le résultat que la roue ne peut plus tourner sans ballotter d’un côté à l’autre. Cette situation me frustre un petit peu car lors de nos derniers congés j’avais ramené le vélo en Belgique justement pour faire vérifier toutes les pièces mobiles et les techniciens ont effectivement remplacé la chaîne et les pignons qui s’étaient eux aussi fortement usés à cause du sable, mais semblent avoir oublié de vérifier l’état des axes et en particulier celui de la roue arrière, chose que je ne pourrai malheureusement pas faire arranger ici. Je vais donc devoir profiter du passage de l’un de nos visiteurs pour renvoyer la roue en Belgique en espérant que cette fois elle sera réparée correctement car malheureusement je vais devoir suspendre à nouveau mes déplacements en bicyclette sous peine de détruire irrévocablement l’axe.

L’on pourrait espérer qu’avec tout ce sable, au moins pour la construction nous n’avons pas trop de difficultés, mais ce serait oublier qu’au Congo le sous-sol appartient au gouvernement (et leur interprétation du sous-sol commence dès la surface du sol), donc pas question de ramasser du sable sans, d’une part, s’acquitter des taxes et droits appropriés et, d’autre part, payer le prix officiel fixé par l’autorité des mines. Heureusement jusqu’à présent nous ne devons pas payer de taxe sur le sable que nos cantonniers enlèvent des drains et autres zones d’accumulation sur les routes, dans la mesure ou celui-ci est laissé sur place sur un tas que les prochaines pluies auront tôt fait de disperser. Pour consolider les routes, mais aussi pour les surfaces du terrain de tennis ou de volley, nous utilisons des petites termitières qui poussent un peu partout comme des champignons. La matière de ces termitières a l’avantage de se compacter assez bien lorsqu’elle est humide, mais surtout comme elle poussent au-dessus du niveau du sol celles-ci ne sont pas taxables…

Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant recevoir de vos nouvelles aussi,

Marc & Marie-Claude

With a few very small exceptions, the entire plantation is on golden sand which, when dry and powdery, gives the perfect illusion of dunes by the sea or in the desert. Fortunately it is never really dry here, because even in the dry season the mornings are foggy and humid and the fairly regular supply of rainwater still allows the development of a rather lush vegetation if left in peace. Just like the beach, sand is found everywhere in the house, shoes, car, office, it is not because it is blown by the wind but rather insidiously attached to the soles of shoes, trousers or dogs’ paws. I am surprised by the amount of sand that has to be swept out of my office every day, but this is probably due to the many visitors who come in and out when I am present.

This abundance of sand presents many challenges, including a rather important one concerning the water and mineral supply of palm trees. As soils are relatively low in organic matter, water and nutrients tend to percolate rapidly to the deep layers and are difficult to access, especially for young palm trees. To compensate for this, we try to maximize organic matter in the plantation by growing various kinds of cover crops (mainly legumes for their nitrogen supply) on the one hand, and by redistributing oil mill by-products such as empty fruit bunches and fibre (remaining after pressing the fruit) in the plantation on the other hand. As we also use part of the fibres to feed the oil mill’s boilers to ensure its steam supply, there is obviously not enough organic matter to feed the whole plantation, so only a small part (about 7%) benefits from these empty fruit bunches and fibres.
Compensating for the lack of water is much more difficult because it is not economically feasible to irrigate the plantation, whose water deficit is only problematic in certain years. We try to limit evaporation by ensuring that the soil is as little exposed as possible, and palm trees tend to develop deep roots that allow them to draw water and nutrients from the deeper layers in the ground.
To try to limit nutrient leaching, even if it requires more labour, we apply fertilizer to those parts of the plantation that do not receive enough organic matter by splitting applications as much as possible. We are also testing with coated fertilizers that release the nutrients slowly through the soil and should thus better benefit palm trees, but this is not yet widespread because it is a more expensive option.

Another influence of sand is its effect on the mechanics because being quite fine it tends to penetrate everywhere causing wear and tear of moving parts like emery paper. Unfortunately, the solution is not to increase lubrication because the small grains of sand then stick to the oil or grease and accelerate their wear work. I know firts hand what it can do with my bike, which after a few weeks started squeaking and creaking sinisterly. I first assumed this was due to a bad gear shift setting. In fact, I discovered that the sand had found its way inside the wheel axle and completely eaten away at it as well as the ball bearings with the result that the wheel can no longer rotate without tossing from one side to the other. This situation frustrates me a little bit because during our last holidays I brought the bike back to Belgium precisely to have all the moving parts checked and the technicians actually replaced the chain and sprockets which had also worn out badly because of the sand, but seem to have forgotten to check the condition of the axles and in particular that of the rear wheel, something that I unfortunately could not have fixed here. I will therefore have to take advantage of the passage of one of our visitors to send the wheel back to Belgium in the hope that this time it will be repaired correctly and unfortunately I will have to suspend my bicycle trips for the time being as otherwise it will irrevocably destroy the axle.

One could hope that with all this sand, at least for construction we do not have too many difficulties, but that would be forgetting that in Congo the subsoil belongs to the government (and their interpretation of the subsoil starts from the surface of the ground), so there is no question of collecting sand without, on the one hand, paying the appropriate taxes and fees and, on the other hand, paying the official price set by the mining authority. Fortunately so far we do not have to pay any sand tax that our roadmen remove from drains and other accumulation areas on the roads, as long as it is left on site on a pile that the next rains will soon disperse. To consolidate the roads, but also for the surfaces of the tennis or volleyball court, we use small termite mounds that grow everywhere like mushrooms. The material of these termite mounds has the advantage of compacting quite well when it is wet, but especially as they grow above ground level they are not taxable….

We wish you an excellent week and hope to hear from you too,

Marc & Marie-Claude

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Hivernage / Dry season

Bonjour vous tous,

dimanche 14 juillet, déjà plus de quinze jours que nous sommes de nouveau ensemble à Mapangu et je n’ai (presque) pas vu le temps passer! Par contre, changer, oui: aujourd’hui est l’un des premiers jours que nous n’avons pas commencé dans une purée de pois très romantique, soit, mais un peu oppressante. Je pense n’avoir jamais autant vécu de jours de brouillard l’un à la suite de l’autre à Londres que durant ces quinze derniers jours en Toscane congolaise!
D’ordinaire, le voile se lève vers onze heures, midi mais ces derniers jours la luminosité était la même jusqu’au coucher du soleil réduit à un halo orange avant de se fondre dans les ombres nocturnes jusqu’à son prochain essai d’aube. C’est donc avec grand plaisir que nous nous sommes,
1° levés plus tard que 4:20h.
2° réveillés avec une belle lumière dorée et, presque, une vue jusqu’au Kasaï!
Pour parfaire ce début de journée magnifique, Marc nous a préparé une délicieuse assiette de fruits frais du jardin (comme tous les matins !) suivie d’une remarquable omelette au fromage, toasts avec du pain aux noix fait maison et même des tranches de saumon fumé! Vous voyez, on ne se laisse pas aller !

A part cela, toujours pas de signe de Théo, notre psittacidé que nous espérons heureux avec des congénères en forêt.
Des personnes se sont présentées pour nous proposer d’autres gris du Gabon. Et, bien que le doux babil de Théo nous manque le matin, nous avons de nouveau expliqué que nous étions contre la capture de perroquets sauvages et que si l’un revenait, ce ne serait que Théo et parce qu’il avait été capturé depuis longtemps et que nous ne savions pas si il pouvait se débrouiller seul. S’il revient hanter le jardin, notre intention est de laisser la cage ouverte pour le laisser aller à sa guise et/ou de le nourrir à l’extérieur. Avec l’idée d’un retour à la vie sauvage, bien sûr. J’avoue que cela me ferait très plaisir d’apprendre que quelqu’un l’a entendu…
Pour rester dans le chapitre des familiers je dois absolument laver Makala qui dégage des essences très personnelles et peu à mon goût mais c’est une entreprise de grande envergure et j’aimerais tant avoir le nez bouché ce jour-là! Et Griezel importe des souris dans la maison ! Elle les ramène de l’extérieur puis les perds et les oublie! Donc, dorénavant, lorsqu’elle revient avec le produit de sa chasse, de grand matin, il me faut fermer la porte de correspondance entre le salon et nos quartiers jusqu’à ce que je sois certaine que la proie est passée de vie à trépas ou repartie dans la nature. Ce, pour éviter une infestation! Si vous ajoutez à cela une invasion de la nouvelle génération de cafards, il ne manque que quelques serpents pour parachever le chapitre faune. je vais essayer la terre de diatomées pour ma prochaine campagne de lutte anti-vermine.

En plantation, les agronomes et Marc sont un peu concernés car le nombre de régimes de palme est nettement inférieurs aux périodes de pointes des autres années. Il semblerait que d’autres plantations au Congo sont dans la même situation, ce serait “une année sans”. Cela implique une gestion encore plus prudente pour les différent DG… Et un peu plus de stress, il y a des impondérables partout… Mais à part cela, le calme est revenu et Marc va de nouveau au bureau en deux roues et cela lui fait du bien. La piscine hors-sol commandée par nos soins est enfin arrivée à destination après un périple en avion, camion et finalement baleinière. Les paris sont ouverts quant à quand elle sera montée et opérationnelle. Nous l’avons ici à la cathédrale depuis mercredi 10/07/2019, mais sans notice de montage… Heureusement il y a YouTube avec toutes sortes de vidéos qui montrent comment d’autres ont fait pour assembler leur bassin et s’assurer que l’eau reste dedans. N’oublions-pas que nous sommes au Congo et ici tout est possible.

Outre les activités de la plantation, Brabanta se doit aussi de mener des actions à caractère “social”. Ainsi nous distribuons des lampes solaires, des foyers améliorés pour la cuisine, du manioc, du maïs (contre participation financière) et de l’huile (gratuitement) à titre individuel pour nos employés, mais nous avons aussi des actions “communautaires”. Il y a peu nous avons finalisé le premier forage pour la distribution d’eau dans les campements de Mapangu, il faut savoir que les forages précédents (certains jusqu’à 200m de profondeur) avaient tous échoués, donc celui-ci est une réelle première. Au niveau communautaire nous construisons également des écoles et dans ce cadre se pose la question des bancs pour les élèves. Le prix des bancs varie de 12 à 40 dollars pièce, mais nous sommes arrivés à la conclusion que la durée de vie des bancs était la même quelque soit son prix et/ou sa qualité au départ, ici le label “Congo proof” n’a pas encore été inventé. Espérons que notre piscine survivra assez longtemps pour en profiter un peu, c’est la deuxième tentative et la précédente n’a pas même tenu assez longtemps pour être remplie avec de l’eau…

Sur cette note, nous vous quittons, bonnes vacances à ceux qui profitent de l’été et excellente semaine à venir à tous,

Marie-Claude et Marc

Good morning, all of you,

Sunday July 14th, already more than two weeks that we are together again in Mapangu and I (almost) didn’t see the time pass! On the other hand, changes, yes! Today is one of the first days that we did not start in a very dense fog, romantic yes, but a little oppressive. I think I have never experienced so many days of fog in a row while living in London as I have in the last two weeks in our Congolese Tuscany!
Usually, the veil rises around eleven o’clock or noon, but in recent days the lack of brightness has been the same until sunset, with the sun reduced to an orange halo before melting into the night shadows until its next dawn test. So it was a great pleasure for us to
1° get out of bed later than 4:20h.
2° wake up with a beautiful golden light and, almost, a view to Kasai!
To complete this wonderful start to the day, Marc prepared a delicious plate of fresh fruit from the garden (as he does every morning!) followed by a remarkable cheese omelette, toast with home made walnut bread and even a few slices of smoked salmon! You see, we don’t let ourselves drift into despair!

Apart from that, still no sign of Theo, our feathered friend, we hope it to be happy with fellow forest dwellers.
Some people came forward to offer us other Grays (as these parrots are known). Although we miss Theo’s sweet babbling in the morning, we explained again that we were against catching wild parrots and we only agreed to keep this one because we were otherwise unsure of its fate when its previous “owner” departed, but that if one came were to come back at home, it would only be Theo and because he had been caught a long time ago and we didn’t know if he could do it alone in the wild. If he comes back to haunt the garden, our intention is to leave the cage open to let him go as he pleases and/or to feed him outside. With the idea of a return to wildlife, of course. I must admit that I would be very happy to know that someone heard it somewhere around the plantation…

To stay in the chapter of the company animals, I must absolutely wash Makala which gives off very personal fragrance that is not really to my taste, but this is a large-scale enterprise and I would like so much to have my nose blocked that day! And Griezel, our feline companion, imports mice into the house! She brings them back from the outside and then loses them and/or forgets them! So from now on, when she comes back with the product of her hunt, in the early morning, I have to close the connecting door between the living room and our quarters until I am sure that the prey has either been eaten or returned to the wild. This is to avoid an infestation! If you add to that an invasion of the new generation of cockroaches, the omnipresence of termites in various parts of the house, only a few snakes are missing to complete the wildlife chapter of our home. I will try diatomaceous earth for my next vermin control campaign.

In the plantation, the agronomists and Marc are a little concerned because the number of palm bunches are much lower than the peak periods of other years. It seems that other plantations in Congo are in the same situation, it would be “a year without”. This implies even more prudent management for the different plantation managers…. And a little more stress, there are imponderables everywhere…. But apart from that, the calm has returned and Marc goes back to the office on two wheels and it seems to do him good.

The above-ground pool we ordered finally arrived at its destination after a trip by plane, truck and finally canoe. The bets are open as to when it will be assembled and operational. We have it here at the cathedral since Wednesday, but without assembly instructions… Fortunately there is YouTube with all kinds of videos that show how others have done to assemble their pool and make sure the water stays in. Let us not forget that we are in Congo and here everything is possible.

In addition to the plantation activities, Brabanta must also carry out “social” actions. For example, we distribute solar lamps, improved cooking stoves, cassava, maize (for a financial contribution) and oil (free of charge) individually for our employees, but we also have “community” actions. Recently we finalized the first borehole for water distribution in the Mapangu camps, it should be known that the previous boreholes (some up to 200m deep) had all failed, so this is a real first. At the community level we are also building schools and in this context the question of benches for students arises. The price of the benches varies from 12 to 40 dollars each, but we have come to the conclusion that the life span of the benches was the same regardless of its price and/or quality at the beginning, here the label “Congo proof” has not yet been invented. Hopefully our pool will survive long enough to enjoy it a little, this is the second attempt and the previous one didn’t even last long enough to be filled with water…

On this note, we leave you, have a good holiday for those who are enjoying summer and an excellent week ahead for all of you,

Marie-Claude and Marc

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Houdini

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Comme vous le savez, outre nos deux compagnons poilus, Makala la chienne et Griezel la chatte, nous avions également hérité d’un volatile, un perroquet gris, répondant au nom de Théo. Théo, un perroquet gris qui avait été capturé dans la nature environnante et vendu à l’un des expatriés qui travaillait et vivait ici à Mapangu, vivait depuis les 5 dernières années dans une cage alors que ses congénères passaient régulièrement au-dessus de la maison en poussant leurs cris très caractéristiques mais bien moins spectaculaires que le large répertoire de Théo.
L’avenir de Théo était une question qui nous tourmentait l’esprit car d’une part comme il avait été capturé dans la nature il ne pourrait en aucun cas être admis à voyager car il fait partie d’une espèce protégée, même si ici le nombre de perroquets de son espèce ne manquent pas. D’autre part, si nous quittons Mapangu, ce qui finira par arriver tôt ou tard, qu’adviendra-t-il de Théo si les nouveaux occupant de la maison ne veulent pas prendre en charge un tel volatile.
L’alternative à laquelle nous avons également pensé serait de relâcher Théo dans la nature, mais un perroquet ayant vécu autant d’années en captivité serait-il capable de subvenir à ses besoins de nourriture et d’eau sans avoir un approvisionnement régulier dans sa mangeoire? Nous avons néanmoins préféré lui laisser pousser les plumes (que notre prédécesseur faisait couper régulièrement) en estimant que si d’une part il serait plus difficile de le rattraper s’il sortait de sa cage, d’autre part il aurait plus de chances d’échapper aux chiens, chats et autres prédateurs qui errent dans le coin.
Hier, à la faveur d’une distraction de notre cuisinier qui n’a pas correctement refermé la cage après avoir nourri Théo, celui-ci a décidé de se faire la belle et a disparu dans la nature. Soit le fait de se retrouver dans la nature lui a cloué le bec et même si pas trop éloigné il a décidé de ne donner aucun signe auditif de présence, soit il a décidé de prendre ses distances de manière radicale, et, où qu’il se trouve, ses manifestations ne sont pas audibles jusqu’à la Cathédrale. Nous avons gardé la cage ouverte avec de la nourriture et de l’eau dans son bol pour le cas où il déciderait de revenir nous rendre visite, mais il n’est pas impossible qu’il ait profité du passage de congénères pour se joindre à ses pareils et redécouvrir la vie sans barreaux et humains qui viennent lui apprendre des paroles insensées et lui gratter la tête. En principe, vu son jeune age, il (ou elle car nous ne savons en fait pas si notre volatile est mâle ou femelle) a encore de longues années de vie devant lui et même si sa présence bruyante fait tout à coup défaut, nous sommes soulagés de ne pas avoir à prendre la décision de le lâcher dans la nature ou de le laisser à une personne qui n’en prendrait peut-être pas bien soin lorsque nous bougerons. Qui sait, un de ces jours nous serons peut-être surpris par un “Cracoucas”, “Alerte Rouge”, “Makala pfiuuu!”, “Rise & shine” tonitruant dans la plantation et rien ne nous ferait plus plaisir.

Changeons de sujet, beaucoup plus technique cette fois, à savoir le principe de JIT (Just in Time ou Juste à Temps) utilisé par maintes entreprises pour gérer de manière optimale leurs stocks et éviter ainsi l’immobilisation de moyens financiers importants. C’est un concept éminemment difficile à appliquer ici puisque nos commandes peuvent prendre entre 12 et 18 mois pour arriver sur plantation à cause des délais d’expédition, de dédouanement et d’acheminement jusqu’à chez nous. De fait c’est souvent juste à temps que nous recevons les fournitures (carburant, lubrifiants, outillage, pièces de rechange), malgré le fait de les avoir commandées avec des délais difficiles à imaginer en Europe.
Il n’y a pas que pour les approvisionnements qu’ici à Mapangu nous appliquons le JIT, mais il s’agit d’une variante à la congolaise qui n’est pas exactement favorable à nos besoins de trésorerie et qui me garde parfois éveillé la nuit. Il faut savoir que nos cuves de stockage d’huile sont actuellement quasi pleines ce qui” , faute de barge nous permettant de charger de l’huile pour l’un de nos clients, nous obligerait de suspendre nos activités de production dès le début de semaine prochaine, dans deux jours. Nous avons fait monter des barges à vide depuis Kinshasa qui auraient dû nous parvenir il y a près d’un mois, mais c’est sans compter avec les aléas de la navigation en saison sèche, les pannes, le vent (eh oui, apparemment même sur le Kasaï le vent peut obliger les convois à s’arrêter) avec le résultat que la première barge ne nous est parvenue qu’aujourd’hui, juste à temps pour nous permettre de la nettoyer, la faire inspecter par l’office de contrôle congolais (OCC) et commencer à charger mardi, juste au moment où nous aurions été obligés de suspendre nos activités de production. Si ça n’est pas du Just in Time il faudra redéfinir la notion, même si dans ce cas-ci c’est exactement l’opposé de la solution optimale recherchée…

Comme vous voyez, il y a toujours quelque chose pour nous tenir occupés et éviter que l’on se morfonde de lassitude sur notre île virtuelle.

Nous espérons entendre ou lire de vos nouvelles également, même s’il ne s’agit pas d’animaux sauvages qui reprennent leur liberté ou de stress de livraisons hors délais,
bises à tous,

Marc & Marie-Claude

As you know, in addition to our two hairy companions, Makala the dog and Griezel the cat, we also inherited a bird, a grey parrot, named Theo. Theo, a protected parrot that had been captured in the surrounding wilderness and sold to one of the expatriates who worked and lived here in Mapangu, had been living in a cage for the past 5 years while his fellow creatures regularly passed over the house shouting their very characteristic but much less spectacular cries than Theo’s wide repertoire.
Theo’s future was a question that tormented our minds because on the one hand, as he had been captured in the wild, he could never be allowed to travel because he was part of a protected species, even if there is no shortage of parrots of his species here. On the other hand, if we leave Mapangu, which will eventually happen sooner or later, what will happen to Theo if the new occupants of the house do not want to take care of such a bird?
The alternative we also thought about would be to release Theo into the wild, but would a parrot that had lived so many years in captivity be able to provide for its food and water needs without having a regular supply in its feeder? Whatever the option, we decided to let him grow back his feathers (which our predecessor had cut regularly), considering that while it would be more difficult to catch him if he got out of his cage, he would also have a better chance of escaping from the dogs, cats and other predators that roam the area.
Yesterday, as a result of a distraction from our cook, who did not properly close the cage after feeding Theo, he (Theo) decided to make the best out of it and disappeared into the wild. Either the fact of being out in the open has shut his beak and even if not too far away he has decided not to give any auditory sign of presence, or he has decided to distance himself radically, and, wherever he is, his manifestations are not audible up to the Cathedral. We kept the cage open with food and water in his bowl in case he decided to come back to visit us, but it is not impossible that he took advantage of the passage of a other parrots to join them and rediscover life without bars and humans who come to teach him crazy words and scratch his head. In principle, given his young age, he (or she because we don’t actually know if our bird is male or female) still has many years of life ahead of him and even if his noisy presence is suddenly missing, we are relieved not to have to make the decision to release him into the wild or leave him to someone who might not take good care of him when we move. Who knows, one of these days we may be surprised by a thundering “Krakoukas”, “Red Alert”, “Makala pfiuuuu!”, “Rise & shine” in the plantation and nothing would please us more.

Let’s change the subject, much more technical this time, namely the principle of JIT (Just in Time) used by many companies to optimally manage their stocks and thus avoid the immobilization of significant financial resources. This is an extremely difficult concept to apply here since our orders can take between 12 and 18 months to arrive on the plantation because of the delays in shipping, customs clearance and local delivery difficulties to reach us. In fact, it is often just in time that we receive the supplies (fuel, lubricants, tools, spare parts), despite the fact that we ordered them with lead times that are difficult to imagine in Europe.
It is not only for supplies that here in Mapangu we apply the JIT, but latter I am about to describe is a Congolese variant that is not exactly favourable to our cash flow needs and that sometimes keeps me awake at night. It should be noted that our oil storage tanks are currently almost full, and without a barge to load oil for one of our customers, we would have to suspend our production activities early next week, in fact as sson as within two days. We have paid for empty barges to be brought from Kinshasa, which should have reached us almost a month ago, but that is without taking into account the hazards of navigation in the dry season, breakdowns, wind (yes, apparently even on Kasai the wind can force convoys to stop) with the result that the first barge has only reached us today, just in time to allow us to clean it, have it inspected by the Congolese Control Authority (OCC) and start loading on Tuesday, just when we would have been forced to suspend our production activities. If it is not Just in Time, it will be necessary to redefine the notion, even if in this case it is exactly the opposite of the optimal solution sought…

As you can see, there is always something to keep us busy and avoid being bored from life on our virtual island.

We hope to hear or read your news as well, even if they are not wild animals being returning to their freedom or the stress of late deliveries.
Kisses to all of you,

Marc & Marie-Claude

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Mondanités – Socialising

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Mardi, avec notre avion du mois, Marie-Claude a rejoint la plantation après plus de deux mois d’absence. Cet exil prolongé n’était pas prévu, mais vu l’incertitude sur l’état de sécurité à Mapangu nous avions choisi de revenir en différé. Avec le recul ce n’était probablement pas nécessaire mais comme il se dit “avec si on peut mettre Paris en bouteille”.
Dans le même avion, nous avons également accueilli le directeur technique du groupe Socfin qui est venu passer quelques jours à Mapangu pour faire le point sur nos installations (huilerie, garage, etc.). Pendant sa courte visite, il est resté seulement deux jours sur place avant de repartir à Kinshasa via Ilebo ce vendredi, les déjeuners et dîners se sont succédé et nous avons probablement mangé et bu plus en deux jours que toute une semaine normale.
Cela ne nous a pas empêché de retrouver tous les expatriés pour un déjeuner à la Cathédrale hier midi, car exceptionnellement nous avoins un long week-end à l’occasion de la fête nationale de la RDC. Au-delà du plat principal qui était délicieux, Marie-Claude nous a gâté avec une tarte tatin aux pommes et noix qui était particulièrement réussie et bonne. Tout le monde ayant été très raisonnable, il en reste même quelques morceaux pour faire une deuxième dégustation pour me permettre de confirmer si réellement cette tarte est aussi exceptionnelle que lors du déjeuner de hier.

Aujourd’hui c’est le cinquante neuvième anniversaire de l’indépendance du Congo, mais, à l’instar des trois années précédentes, les autorités ont décidé qu’il n’était pas approprié d’organiser de défilé ou de manifestation publique pour des raisons de sécurité. Il faut dire que la semaine dernière était consacrée aux examens d’état qui mobilisent toutes les autorités locales (policières, renseignement, administratives et même militaires), officiellement, pour s’assurer que les examens se déroulent en toute impartialité, pratiquement, parce que tous veulent leur part du gâteau… Officiellement les élèves doivent s’acquitter d’une inscription aux examens de 35.000 francs, mais certaines écoles et inspecteurs de Mapangu n’hésitent pas à demander jusqu’à 150.000 francs sous prétexte de devoir couvrir des frais de mission et de logistique, la différence étant pour la poche des “autorités” locales. Ce racket se déroule chaque année et personne ne semble pouvoir ou vouloir dénoncer le processus de peur de voir leurs enfants refoulés aux examens, probablement aussi car “le gâteau” est partagé jusqu’aux plus hauts échelons de l’administration. Beaucoup de travailleurs (et non-travailleurs) sont obligés de s’endetter fortement pour que leur(s) enfant(s) puisse(nt) être admis aux examens. Quand j’appelle les préfets des écoles de Mapangu pour comprendre ce qui se passe, ils me jurent les grands dieux que le tarif officiel est strictement appliqué, mais quand je propose de venir payer moi-même ce montant contre réception d’un reçu officiel toutes sortes de complications sont avancées pour expliquer que c’est aux élèves de venir régler cela eux-même parce que parfois ils ont des dettes pour du matériel ou d’autres services non-payés.

Une autre raison, officieuse celle-là, pour laquelle les manifestations de célébration de la fête nationale ont été supprimée est beaucoup plus typique d’ici, à savoir le risque pour les hommes de perdre leur sexe. Je devine que cela demande quelques lignes d’explications car, moi non plus, je n’ai pas bien compris le problème. A la base, il circule une rumeur comme quoi certaines personnes seraient dotées de pouvoirs magiques qui leur permettent de dérober le sexe d’un homme en lui serrant simplement la main. Ce ne serait rien si les autorités, y compris notre médecin, le chef de secteur et d’autres notables, n’étaient pas convaincus de la véracité de ces allégations, au point d’émettre une recommandation officielle d’éviter de serrer la main des personnes rencontrées. Cela va jusqu’au point ou lors des célébrations à l’église, lorsque vient le moment pour la congrégation de se serrer la main avec ses voisins, les recommandations sont de simplement faire un petit geste mais d’éviter le contact physique. Il va sans dire que personne n’est en mesure de témoigner avoir vu de ses propres yeux une personne ayant été dérobée de ses attributs masculins et encore moins d’avoir vu l’effective absence des attributs. En attendant, dans l’ignorance de ce grave fléau, je continuais à serrer la main de mes collaborateurs et travailleurs. Mon directeur des relations publiques m’a entre-temps informé que compte tenu des circonstances (auxquelles il ne donne évidemment aucune crédibilité…???) il serait préférable que je ne serre plus la main des gens….

Ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière fois que des rumeurs farfelues circulent dans le coin. La dernière fois l’histoire était que le chef de secteur et notre directeur des relations publiques étaient impliqués avec les expatriés dans un trafic d’organes humains. Ici la frontière entre la réalité et le mystique est très vague et tout ce qui ne s’explique pas tout à fait clairement dans la tête des gens est forcément lié à de la magie. Ainsi notre médecin a eu une inflammation du pied qui a gonflé et était fort douloureux, probablement le résultat d’une infection, mais selon le médecin (et là, les choses deviennent quand même inquiétantes) c’était le résultat d’un sort qui lui avait été jeté… Il n’est donc pas nécessaire d’expliquer en détail pourquoi, en cas de problème médical, nous préférons nous rendre à Kinshasa ou en Europe.

En espérant que ces quelques lignes vous trouveront bien et dans l’attente de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

On Tuesday, with our monthly plane to Mapangu, Marie-Claude rejoined me on the plantation after more than two months of absence. This prolonged exile was not planned, but given the uncertainty about the security situation in Mapangu, we chose to return in a staggered manner. With hindsight this was probably not necessary but with hindsight everything is possible.

In the same plane, we also welcomed the technical director of the Socfin group who came to Mapangu for a few days to review our facilities (oil mill, garage, etc.). During his short visit, he stayed only two days here before leaving for Kinshasa via Ilebo on Friday, lunches and dinners followed one another and we probably ate and drank more in two days than in a normal week.

This did not prevent us from meeting all the expatriates for a lunch at the Cathedral yesterday, because exceptionally we are having a long weekend on the occasion of the DRC’s national holiday. Beyond the main course which was delicious, Marie-Claude spoiled us with a particularly successful and delicious apple and walnut tatin pie. Everyone having been very reasonable, there are even a few pieces left to make a second tasting, which may enable me to confirm if really this pie is as exceptional as it was during yesterday’s lunch.

Today is the fifty-ninth anniversary of Congo’s independence, but, as for the previous three years, the authorities have decided that it is not appropriate to hold a parade or public demonstration for security reasons. It must be said that last week was devoted to the school’s state exams that involve all local authorities (police, intelligence, administrative and even military), officially, to ensure that the reviews are conducted in complete impartiality, practically, because everyone wants their share of the cake… Officially, students must pay 35,000 francs for exam registration, but some schools and inspectors in Mapangu do not hesitate to ask up to 150,000 francs on the pretext of having to cover mission and logistics costs, the difference being for the pocket of the local “authorities”. This racket takes place every year and no one seems to be able or willing to denounce the process for fear of having their children turned away for exams, probably also because the “cake” is shared up to the highest levels of the administration. Many workers (and non-workers) are forced to incur significant debt in order for their child(ren) to be admitted to the examinations. When I call the heads of the Mapangu schools to understand what is going on, they swear to the gods that the official rate is strictly applied, but when I propose to come and pay this amount myself against receipt of an official receipt, all kinds of complications are put forward to explain that it is up to the students to come and pay for it themselves because sometimes they have debts for unpaid equipment or other services accrued during the school year.

Another reason, unofficial that one, for which the parade and other events celebrating the national holiday have been suppressed is much more typical of here, namely the risk for men to lose their sex. I guess this statement requires a few lines of explanation because I didn’t understand the problem either. Basically, there is a rumour that some people have magical powers that allow them to steal a man’s sex by simply shaking his hand. It would be nothing if the authorities, including our doctor, the sector head (mayor) and other notables, were not convinced of the truth of these allegations, to the point of issuing an official recommendation to avoid shaking hands when meeting people, whether known or not. This goes to the point that during church celebrations, when it comes time for the congregation to shake hands with its neighbours, the priest recommendations are to simply make a small gesture but avoid physical contact. It goes without saying that no one is able to testify that they have seen with their own eyes a person who has been robbed of their male attributes, let alone that they have seen the actual absence of the attributes. In the meantime, in ignorance of this serious scourge, I continued to shake hands with my collaborators and workers. In the meantime, my Director of Public Relations has informed me that given the circumstances (to which he obviously gives no credibility…???) it would be better if I no longer shake hands with people….

This is not the first time and certainly not the last time that crazy rumours are circulating in the area. The last time the story was that the local mayor and our public relations director were involved with expatriates in human organ trafficking. Here in Mapangu the boundary between reality and mysticism is very vague and everything that is not quite clearly explained in people’s minds is necessarily linked to magic. Even our doctor, who had an inflammation of the foot that swelled and was very painful, probably the result of an infection, was convinced (and things are getting worrying anyway) that it was the result of a spell that had been cast on him… It is therefore not necessary to explain in detail why, in the event of a medical problem, we prefer to travel to Kinshasa or Europe.

We hope that these few lines will find you well and waiting for your news,

Marc & Marie-Claude

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Relax ?!

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Quand on vit en brousse comme nous, sur notre île du Kasaï, loin du stress de la ville, du trafic, du bruit, de la lumière omniprésente, de la pollution, il est aisé de penser que l’on vit dans un endroit qui doit être reposant. Ce serait peut-être encore plus le cas si nous étions réellement sur une île avec la mer et la plage où l’on pourrait s’installer sous les cocotiers pour profiter de la quiétude des lieux.
Ici il n’y a pas la plage à proprement parler, mais depuis la reprise de la saison sèche le niveau de l’eau de la rivière Kasaï a rapidement baissé révélant des bancs de sable où il est possible d’aller s’installer pour un barbecue et où les plus courageux vont se baigner dans la rivière en évitant les zones de fort courant et tourbillons. Aller jusqu’au bancs de sable nécessite toutefois toute une logistique et n’est pas quelque chose que nous pouvons faire de manière impulsive ou seuls. Outre le piroguier et matelot qui sont nécessaires pour nous amener à bon port, le banc de sable est dénué de toute forme d’abris (il est sous l’eau pendant plus de six mois de l’année) et il faut donc aussi y construire une paillote pour ne pas être grillés vifs par le haut (le soleil) et le bas (le sable devient extrêmement chaud).
Pour palier à cela, nous avons investi dans une petite piscine surélevée que nous allons installer près de la Cathédrale. A défaut de sable cela nous permettra de faire quelques brasses en rentrant du travail ou durant le week-end. La piscine doit toutefois encore arriver, elle était supposée être chargée sur une barge qui est arrivée chez nous la semaine passée, mais c’est sans compter sur le fait que nous sommes au Congo et que le transporteur à oublié de la mettre à bord…
Il est indéniable que le fait de ne pas avoir d’artère routière fonctionnelle et/ou importante dans les environs (même éloignés), pas d’électricité généralisée, pas d’industrie polluante et un paysage généralement sauvage assure un environnement où les seuls bruits sont ceux du vent, des oiseaux, des insectes et occasionnellement les cris, chants ou autres bruits humains dans la distance. Nous bénéficions d’un air qui ne pourrait être plus propre puisque nous sommes entourés de plantes, arbres et autre végétaux qui éliminent les rares petites particules indésirables qu’il pourrait y avoir dans l’air. Cela ne veut pas dire que nos véhicules ne génèrent pas des crasses dans l’air, certains de nos camions sont de vrais fumigènes dont les émanations gazeuses échoueraient sans aucun doute tout test de contrôle technique en Europe, mais compte tenu de leur nombre limité sur une étendue gigantesque leur impact est imperceptible dans notre environnement.
Un autre bénéfice de notre région est le fait d’avoir des ciels étoilés comme il n’est plus possible de voir en Europe, à quelques rares exceptions près (quand il ne fait pas nuageux évidemment). Je me souviens de la magie de la voie lactée lors de nos premières vacances en Espagne, époque où il n’y avait que les petits villages qui avaient de l’électricité et le reste de la vallée devant la maison était sinon plongée dans l’obscurité quasi totale avec un ciel exceptionnel de clarté. En Espagne, du moins dans les environs où nous allions en vacances, cette magie n’existe plus, mais ici les ciels resteront probablement encore longtemps indemnes de la pollution de lumière.
Quand je pars à l’appel le matin ou je me déplace dans la plantation à n’importe quelle heure de la journée, le seul trafic que je risque de croiser est un tracteur ou camion qui transporte la récolte entre la plantation et l’huilerie. Le risque d’embouteillage est une illusion que les gens d’ici ont du mal à imaginer, d’autant plus qu’ici tous les chauffeurs et moi nous nous connaissons, donc le retard éventuel serait plus lié à un arrêt pour discuter plutôt que de faire la file derrière d’autres véhicules. En plus quand les autres véhicules voient ma voiture arriver, privilège de DG obligeant, ils se mettent de côté pour me laisser passer.
Donc on est en droit de s’imaginer que la vie ici est assez relax, pas de stress et tout et tout. Pour certains aspects c’est vrai, mais pour d’autres c’est tout du contraire à commencer par les heures de travail qui frisent souvent avec 13 ou 14 heures par jour, certes avec une pause d’une petite heure à midi. Heureusement il y a le dimanche pour souffler un peu et s’occuper des choses qui n’ont pas un lien direct avec le travail, comme par exemple écrire ces nouvelles.
De même, le fait de vivre en quelque sorte sur une “île”, il n’est pas question de filer rapidement chez un fournisseur pour aller chercher le produit qui nous manque. Pour la maison nous sommes organisés et planifier nos achats de manière mensuelle ne pose pas trop de problèmes, mais quand il s’agit des pièces de rechange pour l’huilerie ou les véhicules c’est une autre histoire. Beaucoup de nos pièces doivent être importées et quand il s’agit de blocs moteur, pièces d’usine, etc. qui pèsent individuellement plusieurs centaines de kilos, cela doit venir par bateau. Ainsi certaines de nos commandes arrivent plus de 12 mois après les avoir passées à cause de tous les délais et points d’attente en cours de route. Je puis vous assurer que prévoir plus de 12 mois à l’avance quelles pièces de rechange nous aurons besoin n’est pas une science exacte et il y a des moments où cette incertitude est tout sauf relaxante. Dans certains cas extrêmes nous en arrivons à fabriquer nous-mêmes des pièces mécaniques (roue dentée pour boite de vitesse, axes de transmission, etc.) pour ne pas être bloqués et puis dans d’autre cas les pièces commandées, quand elles nous arrivent finalement, ne correspondent pas à ce que nous avons besoin. C’est le cas en particulier des pièces pour nos camions Kamaz (russes) qui semblent changer de références de manière fréquente mais sans réelle possibilité de contrôle, ce qui ne nous aide pas.
Finalement, la saison sèche et les bancs de sable n’aident pas à la navigation fluviale et, combinant cela avec de sérieux problèmes logistiques au port d’Ilebo où les barges doivent parfois attendre 4 mois pour être déchargées, les barges qui sont supposées évacuer notre huile ne viennent pas ou ne peuvent charger qu’une infime partie de leur capacité. Entre temps nos cuves se remplissent et on voit le moment où nous serons obligés de tout mettre à l’arrêt à cause d’une capacité d’évacuation insuffisante, ce qui n’est pas exactement relaxant ! Jusqu’à présent nous avons chaque fois réussi à éviter ce genre de désastre, nous devrions arriver à encore une fois contourner le problème, mais je croise quand même les doigts.

Nous espérons avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

When one lives in the bush like us, on our Kasai “island”, far from the stress of the city, the traffic, the noise, the omnipresent light, the pollution, it is easy to think that we live in a place that must be relaxing. This would perhaps be even more the case if we were really on an island with the sea and the beach where we could settle under the coconut trees to enjoy the tranquility of the place.
There is no beach here strictly speaking, but since the dry season resumed, the water level of the Kasai River has quickly dropped, revealing sandbanks where it is possible to go for a barbecue and where the most courageous go swimming in the river avoiding areas of strong currents and whirlpools. However, going to the sandbanks requires a whole logistic setup and is not something we can do on impulse or alone. In addition to the dugout canoe and sailor who are necessary to get us to our destination, the sandbank is devoid of any form of shelter (it is under water for more than six months of the year) and it is therefore also necessary to build a straw hut so as not to be grilled alive from the top (the sun) and the bottom (the sand becomes extremely hot).
To compensate for this, we have invested in a small raised swimming pool that we will install near the Cathedral. Even thought there will be no sand or beach, it will allow us to swim a few strokes when we get home from work or during the weekend. However, the pool still has to arrive, it was supposed to be loaded on a barge that arrived here last week, but that’s without counting on the fact that we are in Congo and that the carrier forgot to put it on board…
It is undeniable that the fact of not having a functional and/or important road artery in the surroundings (even far away), no generalized electricity, no polluting industry and a generally wild landscape all around us ensures an environment where the only noises are those of the wind, birds, insects and occasionally screams, songs or other human noises in the distance. We enjoy an air that couldn’t be cleaner since we are surrounded by plants, trees and other plants that remove the rare small unwanted particles that may be in the air. This does not mean that our vehicles do not generate dirt in the air, some of our trucks are real smoke generators whose gaseous emissions would undoubtedly fail any roadworthiness test in Europe, but given their limited number over a huge area their impact is imperceptible in our environment.
Another benefit of our region is the fact that it has starry skies like it is no longer possible to see in Europe, with a few rare exceptions (when it is not cloudy of course). I remember the magic of the Milky Way during our first holidays in Spain, when there were only the small villages with electricity and the rest of the valley in front of the house was otherwise almost completely dark with an exceptional skylight. In Spain, at least in the surroundings where we used to go on holiday, this magic no longer exists, but here the skies will probably remain free of light pollution for a long time to come.
When I leave for muster in the morning or move around the plantation at any time of the day, the only traffic I may encounter is a tractor or truck that transports the crop between the plantation and the oil mill. The risk of traffic jams is an illusion that people here have a hard time imagining, especially since here all the drivers know each other, so the possible delay would be more related to a stop to chat rather than queuing up behind other vehicles. In addition, when the other vehicles see my car arrive, GM privilege obliging, they put themselves aside to let me pass.
So we are entitled to imagine that life here is quite relaxed, no stress and all that. For some aspects this is true, but for others it is quite the opposite, starting with working hours, which are often close to 13 or 14 hours a day, even though with a break of about one hour at noon. Fortunately, there is Sunday to take a break and take care of things that are not directly related to work, such as writing this posting
Likewise, living on an “island” of sorts, there is no question of rushing to a supplier to get the product we need. For the house we are organized and planning our purchases on a monthly basis does not pose too many problems, but when it comes to spare parts for the oil mill or vehicles it is another story. Many of our parts have to be imported and when it comes to engine blocks, factory parts, etc. that individually weigh several hundred kilos, it has to come by boat. Thus some of our orders arrive more than 12 months after having placed the order, because of all the delays and waiting points along the way. I can assure you that predicting more than 12 months in advance what spare parts we will need is not an exact science and there are times when this uncertainty is anything but relaxing. In some extreme cases we manage to manufacture mechanical parts ourselves (gearwheel for gearboxes, transmission axles, etc.) so as not to be blocked and then in other cases the parts ordered, when they finally arrive, do not correspond to what we need. This is particularly the case for parts for our Kamaz (Russian) trucks, which seem to change references frequently but without any real possibility of control, which does not help us.
Finally, the dry season and the sandbanks do not help inland navigation and, combined with serious logistical problems at the port of Ilebo where barges sometimes have to wait 4 months to be unloaded, the barges that are supposed to transport our oil do not come or can only load a small part of their intended capacity. In the meantime our tanks are filling up and we see the moment when we will have to shut down everything because of insufficient storage capacity, which is not exactly relaxing! So far we have managed to avoid this kind of disaster every time, we should be able to get around the problem again, but I am keeping my fingers crossed.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Boum! – Bang!

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Depuis mon retour de congé j’ai été bien occupé principalement avec des tâches administratives et des visites de toutes sortes de personnes dont beaucoup venaient exprimer leur surprise et satisfaction de mon retour car une rumeur circulait dans Mapangu que nous étions parti définitivement, certains prétendant même que j’en aurais profité pour vider la caisse de la société (c’est pour cela que vous m’avez peut-être vu circuler dans une voiture de luxe pendant mes congés)… Mais le soulagement des travailleurs était surtout de savoir que comme j’étais de retour il leur serait possible d’acheter encore des lampes Waka-waka. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la lampe Wake-waka, il s’agit d’un petit boîtier dont une des faces est munie d’un panneau solaire et l’autre de deux lampes LED ainsi que d’une prise USB permettant de charger un téléphone par exemple. Comme ici la région est démunie d’électricité ces lampes permettent à nos travailleurs de s’éclairer (il y a une autonomie allant jusqu’à 150 heures d’éclairage) et de recharger leur téléphone sans devoir acheter des piles (chinoises) qui ne durent que quelques heures ou de payer quelqu’un pour charger leur téléphone via un panneau solaire. A ce jour nous avons déjà distribué plus de 2.500 de ces lampes qui commencent à se retrouver également via des marchés parallèles dans les villes voisines comme Ilebo, Idiofa et Kikwit. Je crois aussi que bon nombre aboutissent à Kinshasa qui, malgré le fait d’être électrifié, souffre de fréquentes coupures de courant durant lesquelles une lampe de poche est la bienvenue. Etant fort prisées, ces lampes sont la convoitise de voleurs qui savent qu’elles devront tôt ou tard être laissées au soleil pour être rechargées, et ils profitent de ces moments pour les dérober. Bref, la seule raison qui fait que les travailleurs de Brabanta auraient regretté mon départ était l’éventuelle suspension de l’approvisionnement en lampes Waka-waka. Au moins je sais quelles sont les priorités et puis nous ne sommes pas encore parti!

Mais ce n’est pas cela l’objet du titre car, non, les lampes Waka-waka permettent de faire beaucoup de choses mais pas vraiment de boum. En fait, le boum dont je voulais parler est celui de la production de la plantation. A la fin de la semaine dernière nous étions à spéculer combien il serait nécessaire de revoir nos budgets de production à la baisse vu le faible nombre de régimes et de fruits de palme sortant de la plantation. Et puis cette semaine BOUM! la production a explosé passant de 150 tonnes de récolte par jour à 600 tonnes par jour, le pourquoi et le comment restant un de ces mystères de la nature car durant les mois précédents nous avons maintes fois pensé que la production devait augmenter au vu des régimes sur les palmiers et rien ne se passait et maintenant, alors que nous nous étions résignés à attendre encore un peu, sans crier gare les palmiers commencent à cracher leurs régimes et fruits plus vite que nous ne pouvons les récolter. Heureusement nous avons tout un lot d’outillage qui arrive avec une barge aujourd’hui ou demain (brouettes, ciseaux de récolte, etc.) et nous sommes, à part cela, fin prêts pour fonctionner à plein pots pendant les mois de pointe qui viennent.

Tout est prêt, ou presque car par acquis de conscience j’ai demandé au directeur de l’huilerie de s’assurer que notre deuxième générateur était tout à fait opérationnel car, en période de pointe, nous devons fonctionner 24h sur 24 . Si par hasard le premier générateur s’arrête pour une raisons ou une autre je préfère savoir qu’il suffit d’allumer l’autre. Eh bien non, le deuxième générateur refusait de s’allumer, ce qui fait que nous avons fait venir d’urgence un technicien de Kinshasa (car le générateur en question est encore sous garantie) et, ouf, les choses sont maintenant opérationnelles. Il semblerait que c’était une petite chose (une alarme à désactiver) mais qui était quand même assez sérieuse pour que la venue du technicien en personne soit nécessaire. Heureusement, ayant fait ce contrôle jeudi, nous avons encore eu juste le temps d’organiser la venue du technicien avec l’avion hebdomadaire d’Ilebo.

Pour pouvoir évacuer tous les régimes de la plantation vers l’huilerie, nous avons mis en place quatre points de collecte munis d’un quai sec où il est possible de charger de gros camions et éviter ainsi que les tracteurs doivent aller déposer leur charge jusqu’à l’usine (car cela prend beaucoup de temps). Il ne restait qu’un seul quai à compléter et, naïvement, nous nous sommes dits que fort de l’expérience des trois quais précédents celui-ci serait un jeu d’enfant. Comme expliqué la semaine passée les débuts ont été difficiles et nous pensions sincèrement que les problèmes avaient été résolus, malheureusement c’est sans compter avec “l’ingéniosité” de nos hommes qui ont encore une fois réussi à plier le conteneur. J’ai envie de dire “boum” ici aussi car je soupçonne la nouvelle déformation d’être le résultat d’une manœuvre malencontreuse avec la pelle mécanique, mais je n’y étais pas donc c’est peut-être, comme ils disent, “un fait de Dieu”. Étant, maintenant, acculés à la pointe de production et vu que le quai est utilisable malgré le vilain ballonnement de celui-ci. Nous allons travailler avec ce que nous avons, mais ce ne sera certainement pas le plus beau quai et mon illusion de bénéfice de l’expérience n’est manifestement pas d’application ici. Après la pointe nous verrons s’il y lieu de défaire la construction et de refaire les choses correctement, mais pour le moment espérons qu’il tienne les prochains mois.

Le matin, nous aimons prendre des fruits pour le petit déjeuner. En général c’est un choix de papaye, ananas et fruits de la passion, mais depuis que j’étais rentré il n’y avait guère plus qu’une papaye ratatinée de temps en temps. Après avoir signalé que je trouvais la production de notre jardin décevante il y a eu comme une explosion et je me retrouve maintenant avec 2-3 ananas et papayes tous les jours, les fruits de la passion restant encore modestes. Vu cette explosion soudaine, je suis “présentement” le pourvoyeur de fruits pour les autres expatriés en particulier notre directeur d’usine qui est un grand amateur de fruits en tout genres.

Pendant que j’écris ces lignes il y a Théo qui me fait une démonstration de son répertoire avec des appels de Makala et Griezel, des grincements de porte, des rires, des sifflements, appels de gardiens, aboiements, couinements (la chienne de notre voisin a eu des chiots), chants, miaulements, mots divers comme Cracoucas, Alerte Rouge, Bonjour Théo et monologues auxquels je ne comprends pas grand chose. Ce volatile n’arrête pas de nous surprendre par l’étendue de son répertoire, dont les interventions sont souvent très à propos ce qui fait parfois bien rire.

J’espère que ces lignes vous trouveront bien. N’hésitez-pas à nous faire part de vos nouvelles.

A bientôt,

Marc & Marie-Claude

Qai de chargement – Loading bay
Graines d’hévéa en germination – Germinating Hevea seeds

Since my return from leave I have been very busy mainly with administrative tasks and visits from all kinds of people, many of whom came to express their surprise and satisfaction with my return because there was a rumour in Mapangu that we had left for good, some of them even claiming I would have taken the opportunity to empty the company’s cash register (that’s why you may have seen me drive in a luxury car during my holidays)… But the relief of the workers was above all to know that since I was back it would be possible for them to buy more Waka-waka lamps. For those who are not familiar with the Wake-waka lamp, it is a small flat box with a solar panel on one side and two LED lamps on the other side, as well as a USB socket for charging a phone for example. As the region here is without electricity, these lamps allow our workers to have a source of light (there is an autonomy of up to 150 hours of lighting) and to recharge their phones without having to buy (Chinese) batteries that only last a few hours or to pay someone to charge their phones via a solar panel. To date we have already distributed more than 2,500 of these lamps, which are also starting to appear via parallel markets in neighbouring cities such as Ilebo, Idiofa and Kikwit. I also believe that many end up in Kinshasa which, despite being electrified, suffers from frequent power outages during which a flashlight is welcome. Being highly prized, these lamps are the envy of thieves who know that sooner or later they will have to be left in the sun to be recharged, and they take advantage of these moments to steal them. In short, the only reason the Brabanta workers would have regretted my departure was the possible suspension of the supply of Waka-waka lamps. At least I know what the priorities are and after all we are not gone yet!

But that was not the purpose of the title because, no, Waka-waka lamps allow you to do many things but I am not sure you would get a noisy BANG out of them. In fact, the bang I wanted to talk about is the one about the production of the plantation. At the end of last week we were speculating how wise it would be to revise our production budgets downwards given the low number of palm bunches and fruits leaving the plantation. And then this week BANG! production exploded from 150 tons of harvest per day to 600 tons per day, the why and how remaining one of nature’s mysteries, because during the previous months we repeatedly thought that production should increase in view of the bunches on the palm trees and nothing was happening and now, when we had resigned ourselves to waiting a little longer, without warning the palm trees start to spit out their bunches and fruits faster than we can harvest them. Fortunately we have a whole lot of tools coming in with a barge today or tomorrow (wheelbarrows, harvest scissors, etc.) and we are otherwise ready to operate at full capacity during the coming peak months.

Everything is ready, or almost ready because to be absolutely certain I asked the director of the oil mill to make sure that our second generator was fully operational. This is because in peak periods we have to operate 24 hours a day and if by chance the first generator stops for one reason or another I prefer to know that all we have to do is turning on the other one. Well no, the second generator refused to start despite all the efforts of our mechanics, so we urgently brought in a technician from Kinshasa (because the generator in question is still under warranty) and, I can breathe again, things are now operational. It seemed like a small thing (an alarm that neede to be disabled or something of the sort) but it was still serious enough that a specialist needed to come in person and, fortunately, having done this check on Thursday, we had just enough time to organize the technician’s visit with the weekly plane from Ilebo the following day.

To be able to evacuate all the fruit bunches from the plantation to the oil mill, we have set up four collection points equipped with a dry dock where it is possible to load large trucks and thus avoid that tractors having to drop off their loads at the factory, as this takes a long time going there and back. There was only one dock left to complete and, naively, we thought that with the experience of the three previous docks, it would be child’s play. As explained last week the beginnings were difficult and we sincerely thought that the problems had been solved, unfortunately this is without counting on the “ingenuity” of our men, who once again managed to fold the container. I want to say “boom” here too because I suspect the new deformation to be the result of an unfortunate manoeuvre with the excavator, but I was not there so it may have been, as they say, a act of God… Since we are now at the peak of production and the dock is usable despite its ugly bloat, we will work with what we have, but it will certainly not be the most beautiful dock and my illusion that we were going to benefit from the experience is clearly not applicable here. After the peak we will see if it is necessary to undo the construction and redo things properly, but for the moment let’s hope it will last for the next few months.

In the morning, we like to have fruit for breakfast. In general it is a choice of papaya, pineapple and passion fruit, but since I came home there has been little more than a shrivelled papaya from time to time. After letting our staff know that I found the production of our garden disappointing there was like an explosion and I now find myself with 2-3 pineapples and papayas every day, the passion fruit still remaining modest. Given this sudden explosion, I am currently the fruit supplier for the other expatriates and in particular our plant manager who is a great lover of all kinds of fruit.

As I write these lines, Theo shows off his repertoire with calls for Makala and Griezel, noise of a door squeaking, laughter, whistles, guard calls, barking, squealing (our neighbour had puppies), songs, meows, miscellaneous words like Cracoucas, Red Alert, Hello Theo and monologues of which I don’t understand much. This bird does not stop surprising us by the extent of its repertoire, whose interventions are often very appropriate and which sometimes make us laugh.

I hope these lines will find you well. Feel free to share your news with us.

Until soon,

Marc & Marie-Claude



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Ratées – Failures

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Les choses ne marchent pas toujours comme on le souhaite, parfois c’est anodin et dans d’autres cas les conséquences sont plus dramatiques. Cette semaine a été caractérisée par pas mal d’événements qui pourraient figurer dans la catégorie des ratées, allez savoir pourquoi, mais il y a des semaines comme cela.
Aujourd’hui c’est le pain qui m’a fait un pied de nez et pourtant ce n’est pas faute de faire du pain de manière régulière avec une recette que l’on pourrait décrire comme standard car mis à part l’adjonction variable de noix, noisettes ou graines de potirons, la quantité de farine, de levure, d’eau, de sel, etc. est la même chaque fois. Cette fois il est possible que ce que j’ai utilisé comme farine (blanc, poudreux et semblable en toute apparence à de la farine) ne l’était pas car la pâte était cassante au lieu d’être élastique, le pain n’a pas vraiment monté et pis encore le goût est… pas bon. Heureusement, comme cette première fournée avait été faite ce matin, j’ai eu le temps de faire un deuxième lot qui semble cette fois plus prometteur. A voir toutefois car pour le moment les pains sont supposer lever. J’espère quand même que cette fois sera la bonne car sinon demain matin il n’y aura pas de toast au petit déjeuner.
Cette semaine a commencé du mauvais pied car au niveau des activités de la plantation il y a aussi eu quelques problèmes. Tout a commencé par un de nos employés qui a fait un accident vasculaire cérébral dimanche dernier et qui, malheureusement, après quelques jours de coma profond nous a quitté. Il est peu probable que même dans d’autres circonstances on aurait pu le sauver, mais il n’en reste pas moins que c’est dans ces cas que l’on se rend encore plus compte combien nous sommes isolés. Même si nous avions fait venir un avion médicalisé de l’Afrique du Sud, il est peu probable que l’issue aurait été différente.
En même temps, les premiers jours de la semaine ont été marqués par des débuts de grève sauvage. Ceux-ci étaient très localisés et ne se sont pas prolongés les jours suivants, ce qui est du reste très déconcertant car un jour nos travailleurs crient et réclament toutes sortes de choses que nous ne sommes pas en mesure de leur donner et le lendemain ils sont tout sourires comme si rien ne s’était passé.
Hier, samedi, soir nous avions prévu une réunion au cercle avec tous les agents d’encadrement de la société, soit une petite cinquantaine de personnes. J’essaie d’organiser de telles rencontres pour nous donner une occasion de se retrouver en expatriés et collègues nationaux dans un cadre social et parler d’autre chose que de palmiers et d’huile. Seulement avec le décès de notre collègue il ne semblait pas approprié de se retrouver autour d’un verre alors que la famille pleure la perte de leur papa. Nous avons donc décidé de reporter cette rencontre à une date ultérieure et tout le monde est resté tranquillement chez soi pour le week-end.
Au niveau de la construction nous avons également eu nos ratées. D’une part la clôture du terrain de tennis s’était écroulée car minée par les termites et pour éviter que cela ne se reproduise j’ai suggéré de faire des socles en béton sur lesquels fixer les poteaux de la clôture. Nous avons testé cette solution pour la construction de nos abris et toilettes sèches en plantation et cela semble donner de bons résultats car les termites n’ont plus d’accès direct au bois. Dans le cas du terrain de tennis, croyant sans doute bien faire, l’équipe de construction a fabriqué des touts petits socles en béton qui sont tout à fait sous-dimensionnés pour supporter des poteaux de 3-4m de hauteur avec le résultat qu’ils sont tous tombés, à nouveau…
L’autre chantier qui pose problème concerne la construction d’un quai sec pour le chargement de régimes. Il s’agit d’une structure où d’un côté il y a une rampe qui permet aux tracteurs de reculer avec les remorques pleines de régimes tandis que de l’autre côté en contre-bas du quai il y a de la place pour stationner un gros camion qui se charge ensuite d’acheminer les régimes jusqu’à l’huilerie. Nous avons quatre quais de la sorte, en fait trois seulement car le quatrième a connu des problèmes lors de sa construction. La base de la structure du quai consiste en deux conteneurs de 40 pieds (12m) superposés et remplis de terre. Lors de la première pose des conteneurs, celui du bas s’est complètement plié en le remplissant de terre et pour le remplacer a d’abord du être vidé à la main (ce qui fait quand même plus de 50 tonnes de terre à bouger). Lors de la deuxième tentative, le conteneur du bas n’a pas plié mais une fois plein de terre s’est incliné, ce qui n’est pas non plus idéal. Cette fois, plutôt que de vider encore une fois le conteneur à la main, nous avons décidé de placer une cale entre les deux conteneurs pour que celui du dessus ne soit plus (trop) incliné. Une solution qui est loin d’être idéale mais permet d’économiser beaucoup de temps et d’argent, surtout parce que la pointe de production commence.
Certes il y a des choses qui ne marchent pas comme prévu, mais il y a aussi des surprises agréables et l’une de celles-ci, même si cela paraît anodin, est le développement des petits arbres du voyageur (Ravenala madagascariensis) que nous avons planté dans le jardin. Pour ceux qui ne le connaissent pas, l’arbre du voyageur, dont les feuilles ressemblent un peu à celles d’un bananier, a la particularité d’avoir des feuilles parfaitement opposées et ainsi de se développer en forme de grand éventail. Les nôtres sont encore petits mais prometteurs

Voilà pour les nouvelles de cette semaine, n’hésitez-pas à nous faire part des vôtres.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Quai de chargement – Loading quay
Chargeurs – Loaders
Cale de redressement – Straightening blocs
Ravenala – Arbre du voyageur – Traveller’s tree
Fleurs devant la porte – Flowers in fron of the door
Potager – Vegetable garden

Things do not always work as we would like, sometimes it is harmless and in other cases the consequences are more dramatic. This week has been characterized by quite a few events that could fall into the category of failures, who knows why, but there are weeks like this.
Today it is the bread that has given me headaches and yet it is not for lack of making bread on a regular basis with a recipe that could be described as standard because apart from the variable addition of nuts, hazelnuts or pumpkin seeds, the quantity of flour, yeast, water, salt, etc. is the same every time. This time it is possible that what I used as flour (white, powdery and similar in appearance to flour) was not, because the dough was brittle instead of elastic, the bread did not really rise and worse still the taste is… not good. Fortunately, since this first batch was made this morning, I had time to make a second batch, which this time seems more promising. It remains to be seen however, because right now the bread loaves are supposed to rise. I hope this time it will be OK because otherwise tomorrow morning there will be no breakfast toast.
This week started off on the wrong foot because there were also some problems with the planting activities. It started with one of our employees who suffered a stroke last Sunday and unfortunately, after a few days of deep coma, left us. It is unlikely that even in other circumstances he could have been saved, but it is in these cases that we become even more aware of how isolated we are. Even if we had brought a medical plane from South Africa, it is unlikely that the outcome would have been different.
At the same time, the first days of the week were marked by the beginning of a wildcat strike. These were very localized and did not last for the next few days, which is very disconcerting because one day our workers are screaming and demanding all kinds of things that we are not able to give them and the next day they are all smiling as if nothing had happened.
Yesterday, Saturday, evening we had planned a meeting at the circle with all the company’s management staff, i.e. a group of about fifty people. I try to organize such meetings to give us an opportunity to meet between expatriates and national colleagues in a social setting and talk about something other than palm trees and oil. Only with the death of our colleague it didn’t seem appropriate to have a drink while the family mourned the loss of their father. So we decided to postpone this meeting to a later date and everyone stayed home quietly for the weekend.
In terms of construction, we also had our failures. On the one hand, the tennis court fence had collapsed because it was undermined by termites and to prevent this from happening again, I suggested making concrete bases on which to attach the fence posts. We have tested this solution for the construction of our shelters and dry toilets in plantations and it seems to give good results because termites no longer have direct access to the wood. In the case of the tennis court, probably believing they were doing the right thing, the construction team made very small concrete bases that were completely undersized to support 3-4m high poles with the result that they all fell, again….
The other problematic site relates to the construction of a dry dock for loading regimes. It is a structure where on one side there is a ramp that allows tractors to back up with trailers full of fruit bunches while on the other side below the dock there is space to park a large truck that then takes care of transporting the fruit bunches to the oil mill. We have four docks of this kind, actually only three because the fourth had problems during its construction. The base of the wharf structure consists of two 40-foot (12m) containers stacked one above the other and filled with soil. During the first installation of the containers, the bottom one was completely folded while filling it with soil and to replace it had to be emptied by hand first (which represents more than 50 tons of soil to move with shovels out of a confined space). On the second attempt, the bottom container did not bend, but once full of soil, it tilted, which is not ideal either. This time, rather than emptying the container by hand again, we decided to place a bloc between the two containers so that the top one would no longer be (too) inclined. A solution that is far from ideal but saves a lot of time and money, especially because the peak production is about to start.
Certainly there are things that do not work as expected, but there are also pleasant surprises and one of them, even if it seems meaningless to some, is the development of the little traveller’s trees (Ravenala madagascariensis) that we planted in the garden. For those who do not know it, the traveller’s tree, whose leaves resemble those of a banana tree, has the particularity of having perfectly opposite leaves and thus developing into a large fan. Ours are still small but promising.

So much for this week’s news, don’t hesitate to let us know yours.

Looking forward to hear from you,

Marc & Marie-Claude