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Sauvé par un Chien Puant – Saved by a Filthy Dog

See below for an English language version of the text.

Après des vacances partagées entre France, Belgique, Suisse et Allemagne qui nous ont permis de voir famille et amis, généralement trop brièvement, il était temps de revenir à la maison et de reprendre le boulot. Je suis arrivé à Mapangu vendredi en fin de matinée, seul dans un premier temps afin d’évaluer la situation et préparer à fond la pointe de production qui risque de démarrer incessamment. Marie-Claude profite encore un peu de temps de la Normandie et aura peut-être une autre occasion de revoir famille et amis avant de me rejoindre.

Pour le moment nous ne sommes pas nombreux en tant qu’expatriés à Mapangu car plusieurs collègues ont profité de ce que la pointe n’ait pas encore commencé pour prendre quelques semaines de vacances de plus. Pour ceux qui ne le sauraient pas, même si le palmier produit en théorie de manière continue pendant toute l’année, ici à Mapangu les condition climatiques font qu’une grande partie de la récolte (production d’huile) est concentrée sur les mois de juin à septembre, voire même de mi-juin à mi-septembre, avec deux tiers de la production annuelle concentrée sur ces 3 mois. Il va sans dire que ces mois sont cruciaux pour la plantation et que pendant cette période nous travaillons 7 jours sur 7 et, pour l’huilerie certainement, 24 heures sur 24. Il y a donc lieu d’être reposés et prêts à travailler comme des malades pendant ces quelques mois de pointe. Tout cela se passe cette fois-ci dans un contexte politique et économique en déroute, car le pays ne dispose pas encore de gouvernement et les services de l’état n’étant pas payés se retournent vers les sociétés pour assurer leurs revenus (légitimes ou non). Tant que possible nous prenons les devants en constituant des stocks de carburant et en faisant monter des barges à vide pour évacuer les huiles produites avant que nos tanks de stockages ne soient pleins et nous ce qui nous forcerait à suspendre les opérations. Normalement il y a des barges qui remontent le Kasaï pour livrer des marchandises à Ilebo, où celles-ci sont transférées sur des wagons de chemin de fer à destination de l’est du pays. Seulement la voie de chemin de fer reliant Ilebo à Mbuji-Mayi et Lubumbashi est en tellement mauvais état que la circulation des trains n’est possible qu’au compte gouttes et que les barges doivent parfois patienter jusqu’à 3 mois pour pouvoir être déchargées dans des wagons. Dans ces conditions beaucoup de transporteurs préfèrent ne pas envoyer leur barges sur le Kasaï et nous ne pouvons pas bénéficier des barges qui redescendent à vide pour charger notre huile… La voie d’eau étant le seul moyen pour évacuer notre production (les routes ne permettent pas le passage de camions citernes – qui n’existent pas) nous devons payer des transporteurs pour faire monter des barges sans charge.

Pour corser un petit peu les choses, notre pic de production correspond à la saison sèche dans notre région et une des conséquences logiques est que le niveau du Kasaï baisse significativement, au point que les barges ne peuvent pas prendre de charge complète sans risque d’échouer. Non seulement est-il donc nécessaire de faire monter des barges vides, mais en plus nous sommes limités en capacité de chargement par le tirant d’eau du Kasaï. Le fait que la saison sèche commence, devrait me permettre de reprendre le vélo quasi tous les jours, vélo que j’avais ramené avec moi en Belgique pour une révision complète car après plus de 5.000km de piste il y avait quelques éléments qui commençaient à donner des signes de fatigue. Cela m’amène au titre de ces nouvelles car, arrivé à l’aéroport de Bruxelles avec mes bagages, composés d’une grosse valise et de mon vélo proprement emballé dans un sac spécial pour ce genre de choses, je me suis vu refuser l’embarquement du vélo. Alors que cela n’avait pas été le cas à Kinshasa pour l’aller, il semblerait que le transport de vélo en avion au départ de Bruxelles n’est possible que si une réservation spéciale a été faite et un supplément payé en ligne à cette fin. Je n’avais évidemment fait ni l’un ni l’autre et n’étais pas prêt à abandonner ma bicyclette en Belgique. La dame chargée de l’enregistrement de mes bagages a commencé par appeler différents services (qui ne répondaient pas au téléphone) puis consulter collègues et supérieurs pour essayer de trouver une solution. Est alors arrivé au guichet à côté du nôtre un monsieur avec une cage contenant un chien qui, je crois, était un jeune berger allemand. Cela serait resté une simple anecdote s’il n’est que ce chien dégageait une odeur pestilentielle qui incommoda très fort la dame chargée de mon enregistrement, au point qu’elle en avait des nausées. Elle ne pouvait évidemment pas abandonner son poste étant en milieu de l’enregistrement de mes bagages (ma valise était déjà étiquetée et partie), mais manifestement elle n’allait pas tenir beaucoup plus longtemps sans craquer et m’a déclaré les larmes aux yeux qu’elle devait absolument aller aux toilettes pour s’éloigner de cette bombe puante. La seule solution étant de clôturer mon enregistrement, elle a donc promptement enregistré mon vélo, m’a donné ma carte d’embarquement et quitté le guichet avant même que je puisse la remercier de cette faveur. Je l’ai vu courir vers les toilettes tandis que sa collègue au guichet d’à côté me regardait avec une interrogation dans les yeux et quand j’ai pointé vers le chien elle m’a dit avoir le nez bouché à cause d’un rhume et de ne rien sentir (la bienheureuse). Je ne souhaite à aucun chien de sentir de la sorte, mais dans ce cas particulier je ne puis qu’exprimer de la reconnaissance à ce canin qui m’a “sauvé” la mise. Entre temps la bicyclette est bien arrivée à Mapangu et est à présent ré-assemblée et prête à attaquer la piste entre la maison et le bureau.

Notre ménagerie (Makala, Griezel et Théo) m’a accueilli avec beaucoup de bruits de plaisir et même si Makala dégage un certain fumet de canin, cela ne peut se comparer avec l’expérience de Zaventem…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt, j’espère que vous avez apprécié ces nouvelles,

Marc et Marie-Claude

After a holiday shared between France, Belgium, Switzerland and Germany that allowed us to see family and friends, usually too briefly, it was time to come home and get back to work. I arrived in Mapangu on Friday late morning, alone at first to assess the situation and fully prepare for the peak production that may start soon. Marie-Claude is spending some extra time in Normandy and will hopefully be able to see a little more of family and friends before joining me in Mapangu.

For the time being we are not many expatriates in Mapangu, because several colleagues have taken advantage of the peak not having started yet to take another few weeks of vacation. For those who do not know, even if the palm tree produces in theory continuously throughout the year, here in Mapangu the climatic conditions mean that a large part of the harvest (oil production) is concentrated in the months of June to September, or even from mid-June to mid-September, with two thirds of the annual production concentrated over these 3 months. It goes without saying that these months are crucial for the plantation and that during this period we work 7 days a week and, for the oil mill certainly, 24 hours a day. There is therefore a need to be rested and ready to work like mad during these few high production months. All this is obviously happening in a failed political and economic context, because the country does not yet have a government and the state services are not being paid, these turn to companies to ensure their revenues (legitimate or not). Whenever possible, we prepare ourselves as best we can for the rush by building up fuel stocks and bringing empty barges up the river to make sure we can evacuate the oils produced before our storage tanks are full and would force us to suspend operations. Normally there are barges going up the Kasai to deliver goods in Ilebo, where they are transferred to railway cars bound for the east of the country. Only the railway line linking Ilebo to Mbuji May and Lubumbashi is in such poor condition that train traffic is reduced to a trickle and barges sometimes have to wait up to 3 months to be unloaded into wagons. Under these conditions many carriers prefer not to send their barges up the Kasai river and we lack barges that come back empty to load our oil… The waterway being the only way to evacuate our production (roads do not allow the passage of tank trucks – which do not exist) we have to pay carriers to bring their barges up river without a load.

To make things a little more difficult, our peak production corresponds to the dry season in our region and one of the logical consequences is that the level of Kasai river drops significantly, to the point where the barges cannot take full loads at the risk of running aground. Not only is it necessary to pay for empty barges to come all the way from Kinshasa, but we are also limited in loading capacity by the draught of the Kasai. The fact that the dry season is starting should allow me to resumes cycling almost every day. I had brought my mountain bike back with me to Belgium for a complete overhaul because after more than 5,000km of cycling on sandy roads there were some elements that were starting to show signs of fatigue. This brings me to the title of this posting because when I arrived at Brussels airport with my luggage, consisting of a large suitcase and my bike properly packed in a special bag for this kind of thing, I was denied checking in with a bicycle. While this was not the case in Kinshasa for the flight to Brussels, it would seem that transporting a bicycle from Brussels is only possible if a special reservation has been made with an appropriate supplement paid in advance. Of course, I hadn’t done either and I wasn’t ready to leave my bike in Belgium. The lady in charge of checking in my luggage started calling different departments (who were not answering the phone) and consulting her colleagues and superiors to try to find a solution. Then, at the counter next to ours, a gentleman arrived with a cage containing a dog which, I believe, was a young German shepherd. It would have been a simple anecdote, except this dog or its cage produced a pestilential smell that made the lady in charge of my registration very uncomfortable, to the point that she was nauseous. She obviously couldn’t leave her post as she was in the middle of checking in my luggage (my suitcase was already tagged and gone), but obviously she wasn’t going to last much longer without some kind of drame and she told me with tears in her eyes that she absolutely had to go to the bathroom to get away from that stinking bomb. The only solution being to close my check-in, she promptly checked in my bike, gave me my boarding pass and left the counter before I could even thank her for doing me this favor. I saw her running to the toilet while her colleague at the next counter looked at me with a questioning look in her eyes and when I pointed at the dog she told me that her nose was blocked because of a cold and she didn’t smell anything (the blessed one). I do not wish any dog to feel this way, but in this particular case I can only express gratitude to this canine who “saved” my day. Meanwhile the bicycle has arrived in Mapangu and is now reassembled and ready to attack the track between the house and the office.

Our menagerie (Makala, Griezel and Théo) welcomed me with many noises of pleasure and even if Makala gives off a certain canine aroma, this cannot in no way rival with Zaventem’s experience…

I hope to hear from you very soon, and I hope you enjoyed this posting,

Marc and Marie-Claude

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Mendicité – Begging

Il y a probablement différentes manières de définir la mentalité des congolais en ce qui concerne leur capacité à demander de l’aide, qu’elle soit justifiée ou non, mais j’en arrive à conclure qu’ici il est probablement approprié de qualifier cela de mendicité institutionnalisée. Les demandes d’aide financière ou autre concerne toutes les catégories d’age, de sexe et/ou de position sociale et si par hasard la personne rencontrée ne demande rien, c’est généralement parce qu’elle attend un moment plus propice pour formuler sa demande.

De petits enfants qui tiennent à peine debout et savent à peine parler, quand ils voient un blanc passer la seule expression qu’ils clament tous n’est pas bonjour (ou mbote), ni comment allez-vous, mais “donne moi l’argent” (en français, parce qu’ils savent déjà à ce jeune age que tous les blancs ne comprennent pas le lingala). Ces enfants, de 2-3 ans ne vont certainement pas encore à l’école donc cette expression est acquise à la maison et est quasi généralisée chez tous les enfants croisés sur le bord de la route. Je sais que personne ne leur donne quoi que ce soit comme argent, et pourtant cette demande fuse sans relâche à chaque passage. Même si c’est dans la bouche des tout petits enfants que cette demande est la plus surprenant voire même choquante, c’est loin d’être quelque chose qui est limité aux petits, personne ne semble avoir de honte ou de fierté à cet égard, jeunes ou vieux. Les adultes sont certes parfois un peu plus “diplomatiques” et échangent d’abord des salutations, mais très courtes pour être certain d’avoir le temps de placer leur demande de contribution financière.

Parfois j’hésite à saluer les personnes croisées le long de la route parce que j’ai l’impression que le fait de leur adresser la parole est interprété comme une invitation à formuler leurs besoins. Combien de fois je n’ai pas dis bonjour à un homme ou une femme sur la route pour recevoir comme réponse une demande d’argent (pour les adultes souvent en lingala) prétextant qu’ils n’ont pas eu de café le matin ou que leurs enfants (pas eux…) ont faim. Les personnes (travailleurs ou personnes extérieures) qui viennent me voir au bureau sont principalement motivés par une demande d’argent ou de prêt (dans le cas des travailleurs) car ici tout le monde vit à crédit, avec parfois des conséquences désastreuses (lire plus bas).

Ces demandes ne sont toutefois pas le propre des seuls travailleurs ou visiteurs locaux, il en va de même de toutes les autorités jusqu’à l’administrateur du territoire voire même le ministre, mais dans ces cas-là l’on parle généralement de corruption alors que cette mentalité est acquise depuis le plus jeune age. Il est vrai que le ministre n’a pas vraiment besoin de notre aide financière pour vivre et que dans ces situations de demandes il est plus question d’éviter que notre dossier ne finisse au fond d’un tiroir ou dans une poubelle.

Les niveaux de demandes varient aussi énormément en fonction du demandeur, un personne sur le bord de la route ou un policier pourra se satisfaire d’un billet de 500 francs (environ 25 cents), tandis que le ministre ne réagit pas si le montant est en-dessous de quelques dizaines de milliers de dollars. Comme il en va de même pour les autorités judiciaires (chefs de parquet, juges, etc.) qui doivent être “motivés” pour prendre une décision plutôt que de laisser trainer un dossier. La décision favorable ou non dépend plus de la considération accordée à l’autorité que les éléments du dossier. Ainsi même dans des cas ou il n’y a aucun doute possible et que toutes les preuves sont réunies, le jugement est tributaire du montant payé par le plaignant ou l’accusé et, quand c’est possible ce jugement ne sera pas définitif afin de laisser la porte ouverte à une autre “motivation” pour finaliser la chose. Vous comprendrez donc qu’il est impossible (ou suicidaire) de demander à la justice de traiter d’un différent opposant un privé ou une société à un représentant de l’état et comme ce dernier a le pouvoir de bloquer les comptes d’une société (par exemple) à titre de mesure de conservation, ne pas payer quelque chose n’est pas vraiment une option viable…

Comme indiqué ci-dessus, beaucoup de nos travailleurs vivent à crédit, au point que pour certains l’entièreté de leur salaire disparait le jour même de la paie dans la poche de la personne qui l’aurait “aidé”. Nous interdisons la présence de personnes extérieures à la société près de nos bureaux de paie, mais il y a généralement une escouade de motos qui attendent à la sortie pour amener l’agent en dette jusque chez son bailleur de fonds.

Certains travailleurs désespérés font appel à ce qui est appelé la “Banque Lambert” pour une assistance financière. Je ne sais pas si le nom à un quelconque rapport avec la BBL, mais le principe de cette “banque” est que tout prêt est remboursable dans le mois avec un intérêt de 50% (par mois) et faute de remboursement l’usurier n’hésitera pas à faire incarcérer son créditeur avec généralement une saisie de ses biens. Il est difficile de comprendre comment quelqu’un peut espérer rembourser de tels montants, mais les causes de dettes sont parfois tellement farfelues que rien n’est impossible ici. Par exemple, en cas de décès d’un parent, il est normal d’accueillir toute personne qui viendrait assister à la veillée, qu’elle soit une membre de la famille proche ou moins proche ou simplement un voisin. Tout visiteur doit être accueilli dignement ce qui nécessite généralement la location de chaises, d’une installation de musique (généralement plus disco que funèbre) et la mise à disposition de boissons, le tout représentant souvent des multiples du salaire mensuel de la personne concernée, quand celle-ci a un emploi.

Enfin il arrive malheureusement trop fréquemment qu’un personne dépasse toutes ses possibilités de sources financières (salaire, prêts, dons et autres) et se retrouver dans une situation ou un remboursement est tout simplement impossible. Ces personnes se retrouvent soit au cachot (ce qui ne fait qu’aggraver leur situation financière et ne résout rien), soit ils fuient en abandonnant femmes et enfants pour se refaire une vie ailleurs. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas nécessairement nos employés aux plus petits salaires qui disparaissent ainsi dans la nature, probablement parce que ceux qui ont des revenus plus importants pensent peut-être pouvoir prendre plus de risques en matière de prêts et d’engagements financiers.

Rassurez-vous, nous n’avons pas encore été trop influencés par la gestion financière congolaise et ne devrions pas avoir à vous demander “donne moi l’argent”.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

There are probably different ways of defining the mentality of the Congolese with regard to their ability to ask for help, whether justified or not, but I come to the conclusion that here it is probably appropriate to qualify this as institutionalized begging. Requests for financial or other assistance concern all age, gender and/or social position categories and if by chance the person interviewed does not ask for anything, it is generally because he or she waits for a more favourable time to make the request.

Little children who can barely stand up and barely speak, when they see a white person, the only expression they all shout is not “hello” (or “mbote”), nor “how are you”, but “give me the money” (in French, because they already know at this young age that not all white people understand Lingala). These 2-3 year old children certainly do not yet go to school so this expression is acquired at home and is almost universal among all children seen on the roadside. I know that no one gives them any money, and yet this request is relentlessly made every time. Even if it is in the mouths of very young children that this request is the most surprising or even shocking, it is far from being something that is limited to children, no one seems to have shame or pride in this regard, young or old. Adults are certainly sometimes a little more “diplomatic” and first exchange greetings, but very short to be sure to have time to place their request for a financial contribution.

Sometimes I hesitate to greet people along the road because I feel that speaking to them is seen as an invitation to formulate their needs. I cannot recal the number of times I said hello to a man or woman on the road and receive as an answer a request for money (for adults often in Lingala) claiming that they did not have coffee in the morning or that their children (not them…) are hungry. The people (workers or outsiders) who come to see me at the office are mainly motivated by a request for money or a loan (in the case of workers) because everyone here lives on credit, with sometimes disastrous consequences (read below).

However, these requests are not the sole preserve of local workers or visitors, they seem to be normal for any kind of authority, including the territory administrator (direct authority under the governor) or even a minister, but in these cases, these kind of requests are generally referred to as a form of corruption, even though this mentality has been acquired since the earliest age. It is true that the minister does not really need our financial assistance to live and that in these situations the request is more a matter of preventing our file from ending up in a drawer or in a bin. The levels of requests also vary enormously depending on the requester, a person on the roadside or a police officer will be satisfied with a 500-franc note (about 25 cents), while the Minister does not react if the amount is below a few tens of thousands of dollars. The same goes for judicial authorities (heads of prosecution, judges, etc.) who must be “motivated” to take a decision rather than leave a case lying around. Whether or not a decision is favourable depends more on the consideration given to the authority than on the elements of the file. Thus, even in cases where there is no doubt possible and all the evidence is gathered, the judgment depends on the amount paid by the plaintiff or the accused and, when possible, this judgment will not be final in order to leave the door open to another “motivation” to finalize the matter. You will therefore understand that it is impossible (or suicidal) to ask the courts to deal with a matter opposing a private individual or company with a representative of the state and since the latter has the power to block a company’s accounts (for example) as a preventive measure, not paying for something is not really a viable option…

As mentioned above, many of our workers live on credit, to the point that for some of them, see their entire salary disappear on the same day it is paid, into the pocket of the person who “helped” them. We prohibit the presence of outsiders near our payroll offices, but there is usually a squad of motorcycles waiting at the exit to take the agent in debt to the lender.

Some desperate workers are turning to what is called “Banque Lambert” for financial assistance. I don’t know if the name has any connection with the BBL, but the principle of this “bank” is that any loan is repayable within a month with interest of 50% (per month) and failing repayment the loan shark will not hesitate to incarcerate his creditor with usually a seizure of his meagre belongings. It is difficult to understand how anyone can hope to repay such amounts, but the causes of debt are sometimes so far-fetched that nothing is impossible. For example, in the event of the death of a parent, it is normal to welcome anyone who would wish to assist during the vigil, whether they are a close or less close family member or simply a neighbour. All visitors must be welcomed with dignity, which generally requires the rental of chairs, a music installation (generally more disco than funeral) and the provision of drinks, all of which often represent multiples of the person’s monthly salary, provided the person concerned has a job.

Finally, it is unfortunately all too often the case that a person exceeds all his or her possibilities from financial sources (salary, loans, donations and others) and finds himself or herself in a situation where a repayment is simply impossible. These people either end up in jail (which only worsens their financial situation and solves nothing), or they flee, abandoning wife and children to start a new life elsewhere. Contrary to what one might think, it is not necessarily our employees with the lowest salaries who disappear into the wild in this way, probably because those with higher incomes may think they can take more risks with loans and financial commitments.

Don’t worry, we have not yet been too influenced by Congolese financial management and should not have to ask you to “give the money”.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Petites Créatures – Small Creatures

See below for English version

C’est sans doute le propre des pays chauds d’avoir toutes sortes de créatures qui vivent dans le sol, les airs et les maisons, y compris des toutes petites choses qui individuellement ne représentent pas grand chose mais de par leur nombre ont un impact qui peut être spectaculaire. Dans la maison celles qui sont les plus présentes sont des petites fourmis folles, les termites et, un peu moins petits, les cafards.

Les fourmis folles, petites créatures qui font à peine un mm ou deux de longueur, semblent parasitaire de nulle par dès que le moindre reste de nourriture, même quelques miettes, se trouve abandonné sur le sol ou surface de travail et forment une longue colonne disparaissant dans un petit trou qui serait passé totalement inaperçu sinon. Cela laisse supposer que ces petites choses ont présentes par milliers en-dessous du carrelage à l’affût de la moindre odeur qui signale l’abandon d’une particule de matière organique. Parfois on retrouve ainsi une graine de papaye qui est entourée d’une centaine de ces petites fourmis dont l’effort coordonné permet de transporter celle-ci vers un lieu de stockage ou de consommation sous nos pieds. Il en va de même pour les insectes qui, attirés par les lumières après le coucher du soleil, viennent mourir sur la terrasse et sont ensuite transportés après avoir été dépecés par des fourmis qui n’ont même pas un centième de la taille ou du poids du trophée en question. Dans la mesure ou les surfaces sont maintenues propres, le problème de ces petites fourmis reste plutôt limité et elles sont tellement petites que leur présence éventuelle sur la peau est quasi imperceptible, un petit chatouillement au plus.
Il y a évidemment des fourmis beaucoup plus grosses qui elles sont loin d’être agréables quand elles aboutissent sur les bras, la tête ou les jambes, mais jusqu’à présent (excepté une attaque de fourmis sur la maison que nous vous avions relaté dans des nouvelles précédentes) elles sont généralement présentes seulement en plantation, où embusquées sur les palmes elles attendent le passage d’une personne pour s’attaquer à l’impudent en lestant leur acide plutôt agressif. J’ai vu certains collègues se déculotter au milieu de la plantation pour se débarrasser des quelques de ces fourmis qui avaient réussi à pénétrer à l’intérieur de leur linge intime…

Les créatures peut-être les plus spectaculaires sont les termites. Dans le jardin elles ne dérangent pas trop en construisant des vrais châteaux, dont un qui se trouve juste devant la maison et dépasse les 3 m de hauteur. Malgré le fait que les bâtisseurs de ces édifices sont des toutes petites choses de quelques millimètres et que le seul matériel de construction soit du sable, curieusement les structures se construisent plutôt rapidement et résistent aux pluies qui sont loin d’être légères ici. Je présume que c’est le fait de mélanger le sable avec une substance produite par les termites qui fait sa résistance, mais cela fait une sacrée quantité de litres voire de mètres cubes que ces insectes doivent produire pour arriver à construire leurs nids, d’autant plus que la partie aérienne ne représente qu’une fraction du système.
Si les termites se confinaient dans le jardin cela ne poserait pas trop de problèmes, mais elles semblent avoir un faible pour les maisons, même en dur, et sont ainsi omniprésentes aussi dans notre maison. Vous vous rappellerez qu’il y a quelque temps nous avons même du remplacer le plancher d’une des chambres de l’étage parce que les termites avaient miné la poutre maîtresse que soutenait les structures de celui-ci. Le plancher en question est, pour le moment indemne de termites, mais cela ne les empêche pas de prendre les murs voisins d’assaut et ce n’est qu’une question de temps avant que les structures en bois ne soient à nouveau visitées par ces dévoreuses de bois. La où la présence de termites est visible et accessible nous essayons de détruire leurs galeries et éventuellement les traiter avec un insecticide d’une forme ou d’une autre, mais manifestement l’effet de nos interventions est de courte durée et doit être renouvelé constamment si nous souhaitons garder un toit au-dessus de nos têtes.

Enfin, beaucoup plus agréables (sauf quand elles décident de se défendre) sont les abeilles qui, contrairement à l’Europe où elles ont tendance à succomber aux assauts des traitements et autres effets néfastes de la civilisation humaine, semblent prospérer et se développer sans problèmes dans nos contrées d’ici. Il y a peu, Marie-Claude avait repéré un gros essaim qui s’était installé dans un Ylang-ylang près de l’une de nos maisons, mais le temps d’organiser le matériel nécessaire pour le récupérer cet essaim avait disparu. En fait il n’est pas parti très loin et s’est installé dans un coin en-dessous de la toiture de la maison où, entre temps, les abeilles ont construit tout une série de rayons en plein air. Il aurait été plus facile de les récupérer lorsque les abeilles étaient en essaim (d’une part parce qu’elles sont moins agressives lorsqu’elles sont gorgées de miel pour se déplacer en masse et, d’autre part, parce que découper des rayonnages sans les endommager est assez compliqué). Nous allons néanmoins essayer car cela fait déjà un bon moment que j’aurais voulu installer des ruches à la Cathédrale et là nous avons une opportunité idéale pour organiser cela.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Termitière Cathédrale – Cathedral Thermite Hill
Colonie d’abeill

It is probably the characteristic of warm countries to have all kinds of creatures living in the ground, air and houses, including very small things that individually do not represent much but by their number have an impact that can be spectacular. In the house, the most common ones are tiny ants, termites and, a little less small, cockroaches.

Tiny ants, creatures that are barely a mm or two long, seem to appear from nowhere as soon as the slightest remnant of food, even a tiny piece of bread crumb, is left on the ground or work surface and form a long column disappearing into a small hole that would otherwise have gone completely unnoticed. This suggests that these little things are present by the thousands below the kitchen tiles looking for the slightest smell that signals the availability of a particle of organic matter. Sometimes we find a papaya seed surrounded by a hundred or so of these little ants whose coordinated effort makes it possible to transport it to a place of storage or consumption under our feet. The same applies to insects that, attracted by the lights after sunset, die on the terrace and are then transported after being broken down int pieces by ants that are not even one hundredth the size or weight of the trophy in question. As long as the surfaces are kept clean, the problem of these small ants remains rather limited and they are so small that their possible presence on the skin is almost imperceptible, a slight tickling at most.

There are obviously much larger ants that are far from pleasant when they end up on their arms, heads or legs, but so far (except for an ant attack on the house that we told you about in previous news) they are generally only present in plantations, where they are sitting on the palms and wait for a person to pass by to attack the impudent by applying their rather aggressive acid. I saw some colleagues undress in the middle of the plantation to get rid of some of these ants that had managed to get inside their underwear….

Perhaps the most spectacular creatures are termites. In the garden they do not disturb too much by building real castles, one of which is just in front of the house and exceeds 3 m in height. Despite the fact that the builders of these structures are very small things of a few millimetres and that the only building material is sand, curiously the structures are built rather quickly and resist the rains which are far from being light here. I assume that it is the mixing of sand with a substance produced by termites that makes it resistant, but it is a considerable quantity of litres or even cubic metres that these insects must produce to be able to build their nests, especially since the aerial part represents only a fraction of the system.
If termites were confined to the garden it would not pose too many problems, but they seem to have a weakness for houses, even those built from brick and mortar, and are thus omnipresent also in our house. You will remember that some time ago we even had to replace the floor of one of the bedrooms on the first floor because the termites had undermined the master beam supporting its structures. The floor in question is, for the time being, free of termites, but this does not prevent them from colonising the neighbouring walls and it is only a matter of time before the wooden structures will be visited again by these wood-eaters. Where the presence of termites is visible and accessible we try to destroy their galleries and sometimes treat them with an insecticide of one form or another, but obviously the effect of our interventions is short lived and must be constantly renewed if we want to keep a roof over our heads.

Finally, much more pleasant (except when they decide to defend themselves) are the bees which, unlike Europe where they tend to succumb to the onslaught of chemicals and other harmful effects of human civilization, here seem to thrive and develop without problems in our local environment. Not long ago, Marie-Claude had spotted a large swarm that had settled in a Ylang-ylang near one of our houses, but by the time I organised the necessary equipment to recover it, it had disappeared. In fact, the sarw did not go very far and settled in a corner under the roof of the house where, in the meantime, the bees have built a whole series of outdoor combs. It would have been easier to recover them when the bees were in a swarm (on the one hand because they are less aggressive when they are full of honey to move en masse and, on the other hand, because cutting shelves without damaging them is quite complicated). However, we will try because it has been a while since I would have liked to set up hives at the Cathedral and there we have an ideal opportunity to organize it.


We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Feu – Fire

Les congolais ont une relation tout à fait particulière avec le feu, logique pour certains aspects et plus compliquée à comprendre pour nous occidentaux par d’autres. Le feu est omniprésent dans la vie du villageois, même si aujourd’hui l’avènement des systèmes d’éclairage de grande capacité avec des piles au lithium et lampes LED a éliminé la nécessité d’une flamme permanente dans les foyers.

La visibilité de l’impact du feu est visible dès que l’on survole le pays, surtout avec l’avion qui nous amène de Kinshasa à Mapangu ou Ilebo, volant à relativement basse altitude et permettant ainsi de distinguer tous les détails ou presque de la vie au niveau de la terre. Le paysage survolé est bariolé de grandes taches noires, souvent au milieu de nulle part en savane ou à l’orée d’une forêt, qui dénotent des zones récemment brûlées et dont les contours laissent généralement penser qu’ils sont dus au hasard plutôt qu’une volonté de dégager une zone spécifique. Parfois ces zones côtoient des habitations (presque toutes construites en pisé avec des toits en feuilles de palmes), mais je n’ai pas encore vu de constructions brûlées, donc il doit y avoir un certain contrôle de la progression des feux.

La raison de ces feux de brousse n’est pas toujours très claire. L’on pourrait croire que c’est pour préparer des champs ou renouveler l’herbe pour le pâturage des animaux, mais ce sont des zones où il est rare de voir des cultures d’aucune sorte et les zones savanicoles sont presque toutes dépourvues de bétail, quelque soit la sorte. Des anciennes personnes de la région, avec qui nous échangeons de temps en temps, m’ont expliqué que les feux de brousse étaient une tradition au village et que ceux qui habitent en ville ont des regrets principalement parce qu’ils ne peuvent pas participer à ces activités. Je leur ai fait remarquer que souvent, quand nous passons à côté de la savane en feu, nous n’y voyons personne qui pourrait être responsable de la mise à feu ou de son contrôle et encore moins de la raison pour laquelle cette mise à feu est tellement prisée.

L’origine de ces feux de brousse traditionnels est multiple, disent les anciens. D’abord la culture des villageois du Kasaï est de vivre de la chasse et de la cueillette et, lorsqu’il y avait encore un peu de gibier…, il était coutumier pour le village de se rassembler pour mettre le feu d’un côté tandis que de l’autre les chasseurs guettaient le gibier qui aurait tenté de fuir la progression des flammes. Malgré le fait que le gibier d’aujourd’hui soit réduit à quelques rongeurs et petits oiseaux, la tradition de mettre le feu persiste mais seuls les enfants essayent encore de capturer ou trouver les petits animaux qui auraient eu la témérité de survivre dans la savane jusqu’à ce jour. Je n’ai pas retrouvé des preuves ou documents pouvant l’attester, mais je crois que les zones herbeuses qui parsèment la région et que nous appelons savane étaient à l’origine des zones forestières qui ont petit à petit été transformées par le passage répété de feux qui ont graduellement éliminé toute trace de forêt, à l’exception de quelques buissons qui résistent à l’effet de la chaleur des flammes. La base de ma théorie repose sur le fait que les forêts avoisinant la plantation sont graduellement envahies pour faire des champs de maïs et ensuite de manioc. Même si les grands arbres ne sont pas abattus ou autrement éliminés, le simple fait de supprimer le sous-bois fait qu’ils meurent et finissent pas tomber suite à l’assaut combiné des termites et de la collecte de bois. Des zones qui étaient couvertes de forêt intacte quand nous sommes arrivés il y a 3 ans sont maintenant des zones dénudées qui deviendront sans doute de la savane si le feu y sévit régulièrement.

Ensuite il y a des raisons sécuritaires car, lorsque les fauves comme le léopard étaient encore présents dans la région, il était impératif de se protéger (en particulier les enfants) en assurant une aire dégagée autour des villages et le seul moyen disponible pour garder une végétation courte était le feu. Les fauves ont disparu depuis belle lurette mais cette nécessité de dégager les abords des villages et maisons est restée dans les mœurs, aujourd’hui vaguement justifié par le risque que représentent les serpents. C’est probablement pour la même raison, et je disgresse un moment du sujet de ces nouvelles, que les abords des maisons est ici traditionnellement tout à fait dénudé au point que la première chose que tout habitant respectable doit faire c’est balayer sa parcelle. Dans un petit village cette pratique ne porte pas trop à conséquences et lorsque le village est entouré d’une zone sauvage de savane et/ou restes de forêt il est imaginable que cette pratique réduit le nombre de bêtes indésirables venant dans les maisons. Mais dans une cité comme Mapangu, qui compte aujourd’hui plus de 35.000 habitants, les effets de cette habitude est dévastatrice car lors des pluies il n’y a pratiquement pas d’infiltration et donc toute l’eau ruisselle, s’accumule et le flot qui en résulte crée des problèmes d’érosion accentués par le fait qu’il n’y a que du sable…

Revenons à nos moutons, le feu. Il est probable qu’occasionnellement le feu soit le résultat de d‘un éclair « bien » placé, phénomène que nous avons vécu dans l’huilerie il y a quelques jours où la foudre est tombée sur une conduite (d’huile) de l’usine qui a immédiatement pris feu. Il est donc probable que lorsque la foudre tombe sur une herbe un peu sèche en savane le même résultat soit obtenu et que certaines des taches noires observées depuis le ciel sont isolées parce qu’elle ne sont pas le fait de l’homme mais de l’éclair.

Outre les effets du feu sur le paysage, le feu de bois ou indirectement celui du charbon de bois est ici le seul combustible disponible pour faire la cuisine, bouillir de l’eau ou même faire le repassage. Les quelques rares personnes qui sont raccordées au réseau électrique de notre usine peuvent faire un peu de cuisine sur des plaques chauffantes, mais sinon seuls les expatriés (pas tous) ont des cuisinières à gaz dont le combustible doit être importé car la RDC ne produit pas de gaz domestique. L’utilisation du charbon de bois est réservée aux personnes qui ont des moyens financiers pour en acheter tandis que la majorité restante utilise du bois ramassé dans les restes des forêts qui entourent la plantation, parfois à plusieurs heures de marche de leur domicile. Il n’est pas rare de voir hommes et/ou femmes revenant du travail avec un énorme tronc d’arbre sur la tête qui servira à chauffer la soupe pendant les prochains jours. Le bois ramassé est rarement tout à fait sec, mais comme l’approvisionnement est généralement en flux tendu il est utilisé tel quel dans la maison et génère souvent des quantités impressionnantes de fumée. Les premières maisons que nous avons construit pour nos travailleurs avaient des cuisines attachées à la maison. Nous pensions ainsi rendre les choses plus faciles pour nos travailleurs et étions étonnés de voir ces cuisines utilisées comme débarras avec une hutte un peu plus loin de la maison servant de cuisine. La raison est très simple, la fumée du feu de la cuisine, qui brûle en quasi permanence, trouvait son chemin dans le reste de la maison et je passe la description de la cuisine elle-même après seulement quelques semaines d’utilisation… Les maisons que nous construisons maintenant sont dépourvues de cuisine car même celles qui ont été équipées d’une cheminée se sont révélées être un échec.

De même que la distribution de lampes solaires que nous avons mis en place depuis près de 3 ans (lampes Waka-Waka découvertes grâce à mon meilleur ami qui se reconnaîtra) et qui ont permis d’équiper plus de 2.000 foyers à ce jour, nous avons initié la distribution de foyers améliorés. Ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordinaire, il s’agit simplement d’un brasero en tôle dans lequel est placé un réceptacle en céramique qui permet d’économiser jusqu’à 50% de combustible (charbon de bois) et devrait ainsi encourager les travailleurs à utiliser un combustible plus sain qui peut s’utiliser également dans une cuisine moderne (dans la maison).

Il est possible d’acheter des allumettes (de fabrication locale) sur le marché, mais outre le fait que seuls des experts arrivent à les allumer, la population considère que c’est une dépense inutile et qu’il est préférable d’utiliser une braise d’un feu existant. Ainsi il est fréquent de voir une femme au bord de la route avec un panier ou une bassine sur la tête dont émane de la fumée, ce sont en fait quelques braises emballées dans plusieurs couches de feuilles de banane qui sont ainsi véhiculées, parfois sur un trajet de plusieurs heures, afin de pouvoir démarrer un feu facilement à destination.

Je pourrais encore vous parler de nombreux autres aspects du feu au Kasaï, mais il faut garder des choses à narrer dans une prochaine missive et utiliser cette excuse pour clôturer ces nouvelles, en espérant qu’elles vous trouveront bien.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Rien à voir avec le feu, mais je ne pouvais résister à partager cette photo de notre petite-fille – Nothing to do with fire, but I could not resist sharing this picture of our grand-daughter

The Congolese have a very particular relationship with fire, logical for some aspects and more complicated for us Westerners to understand by others. Fire is omnipresent in the villagers’ lives, even if today the advent of high-capacity lighting systems with lithium batteries and LED lamps has eliminated the need for a permanent flame in the homes.

The visibility of the impact of fire is noticeable as soon as you fly over the country, especially with the plane that takes you from Kinshasa to Mapangu or Ilebo, flying at relatively low altitude and thus making it possible to distinguish all or almost all the details of life on the ground. The landscape overflown is variegated with large black areas, often in the middle of nowhere in the savannah or on the edge of a forest, which indicate recently burned areas and whose contours generally suggest that they are due to chance rather than a desire to clear a specific area. Sometimes these areas are next to houses (almost all built of mud with palm leaf roofs), but I have not yet seen any burnt buildings, so there must be some control over the progress of the fires.

The reason for these bushfires is not always very clear. One might think it is to prepare fields or renew grass for animal grazing, but these are areas where it is rare to see crops of any kind and savannah areas are almost all devoid of livestock of any kind. Some elder people from the region, with whom we talk from time to time, explained to me that bushfires were a tradition in the village and that those who live in the city have regrets mainly because they cannot participate in these activities. I pointed out to them that often, when we pass by the burning savannah, we do not see anyone who could be responsible for the fire or its control, let alone why it is so popular.

The origin of these traditional bushfires is multiple, say the elders. First, the culture of the villagers of Kasai is to make a living from hunting and gathering and, when there was still some game…, it was customary for the village to gather to set fire to one side while on the other side the hunters were watching for the game that would have tried to escape the progression of the flames. Despite the fact that today’s game is reduced to a few rodents and small birds, the tradition of setting fires persists but only children still try to capture or find small animals that would have had the temerity to survive in the savannah until now. I have not found any evidence or documents to support this, but I believe that the grassy areas that dot the region and that we call savannah were originally forested areas that were gradually transformed by the repeated passage of fires, with the exception of a few bushes that resist the effect of the heat of the flames. The basis of my theory is that the forests around the plantation are gradually invaded to grow corn and then cassava. Even if large trees are not felled or otherwise removed, the simple fact of removing the undergrowth causes them to die and eventually fall as a result of the combined assault of termites and wood collection. Areas that were covered with intact forest when we arrived 3 years ago are now bare areas that are likely to become savannah if there is regular fire.

Then there are security reasons because, when wild animals such as the leopard were still present in the region, it was imperative for villagers to protect themselves (especially children) by ensuring an open area around villages, and the only way to keep vegetation short was through fire. Wild animals have long since disappeared, but this need to clear the surroundings of villages and houses has remained a common practice, nowadays vaguely justified by the risk posed by snakes. It is probably for the same reason, and I digress for a moment from the subject of this posting, that the surroundings of the houses here are traditionally so bare that the first thing every respectable inhabitant must do is sweep his plot of any debris that could have settled on the ground overnight. In a small village this practice does not have too many consequences and when the village is surrounded by a wild area of savannah and/or forest remains it is conceivable that this practice reduces the number of unwanted animals coming into the houses. But in a city like Mapangu, which now has more than 35,000 inhabitants, the effects of this habit are devastating because during the rains there is practically no infiltration and therefore the water just  accumulates and the resulting flow creates erosion problems accentuated by the fact that there is only sand…

Let’s get back to our business, fire. It is likely that occasionally the fire is also the result of a “well placed” lightning, a phenomenon we experienced in the oil mill a few days ago when the lightning struck a (oil) pipe of the factory that immediately caught fire. It is therefore likely that when lightning strikes a slightly dry grass in the savannah the same result is obtained and that some of the black areas observed from the sky are isolated because they are not the result of man’s doing but of lightning.

In addition to the effects of fire on the landscape, wood or indirectly charcoal is the only fuel available here for cooking, boiling water or even ironing. The few people who are connected to our factory’s power grid can do some cooking on hotplates, but otherwise only expatriates (not all) have gas stoves whose fuel must be imported because the DRC does not produce domestic gas. The use of charcoal is reserved for people who have the financial means to buy it, while the remaining majority use wood collected from the remains of the forests surrounding the plantation, sometimes several hours’ walk from their homes. It is not uncommon to see men and/or women returning from work with a huge tree trunk on their heads that will be used to heat the soup for the next few days. The wood collected is rarely completely dry, but as the supply is generally just-in-time, it is used as it is in the house and often generates impressive amounts of smoke. The first houses we built for our workers had kitchens attached to the house. We thought this would make things easier for our workers and were surprised to see these kitchens used as storage rooms with a hut a little further away from the house used as a kitchen. The reason is very simple, the smoke from the kitchen fire, which burns almost permanently, found its way into the rest of the house and I pass the description of the kitchen itself after only a few weeks of use… The houses we are now building have no kitchen because even those with a chimney have proven to be a failure.

As well as the distribution of solar lamps that we have set up for nearly 3 years (Waka-Waka lamps discovered thanks to my best friend who will recognize himself) and which have made it possible to equip more than 2,000 homes to date, we have initiated the distribution of improved stoves. Don’t expect something extraordinary, these are just a sheet metal brazier with a ceramic receptacle in it, but it saves up to 50% of fuel (charcoal) and should encourage workers to use a healthier fuel in addition to the fact that these stoves can also be used in a modern kitchen (inside the house).

Matches (locally made) can be purchased on the market, but in addition to the fact that only experts can light them, the population considers that this is an unnecessary expense and that it is preferable to use an ember from an existing fire. Thus it is frequent to see someone walking along the side of the road with a basket or basin on his/her head from which smoke emanates, these are in fact a few embers packed in several layers of banana leaves that are thus transported, sometimes over a journey of several hours, in order to start a fire easily at its destination.

I could still talk to you about many other aspects of the fire in Kasai, but one has to keep things in reserve to tell in a future posting and use this excuse to conclude here for this week, hoping that it will find you well.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Valeur de la Vie – Life’s Worth

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En Europe et dans les pays développés en général nous attachons une grande valeur à la vie humaine, la souffrance animale, voire même parfois au traitement de tout être vivant quel qu’il soit. Ici au Congo, les choses sont différentes et, à nos yeux d’occidentaux, la vie est généralement considérée de manière fort différente. Par certains aspects on pourrait être amené à penser qu’elle n’a pas la même valeur…

Ainsi dans les derniers mois il y a eu plusieurs accidents, deux naufrages sur le Kasaï et un déraillement de train qui ont fait au total près d’une centaine de morts. Le nombre de victimes est et restera approximatif parce que, d’une part personne ne sait combien de passagers étaient à bord des pirogues ou baleinières surchargées qui ont chaviré ou du train de marchandise qui a déraillé et s’est retrouvé dans une rivière, d’autre part parce que la plupart des victimes sont emportées par le cours de la rivière et ne sont jamais retrouvées. Quand il est question de pirogues surchargées, c’est un euphémisme lorsque l’on voit certaines grandes embarcations avec des centaines de personnes à bord et à peine quelques centimètres de marge pour empêcher l’eau de couler dans la pirogue. Quand l’eau est calme cela ne devrait pas poser trop de problèmes, mais sachant que par endroits la rivière Kasaï est large de plusieurskilomètres et que la combinaison de courant et de vent peut parfois provoquer la formation de vagues assez impressionnantes le voyage paraît,dès lors, nettement plus précaire. De plus, la vaste majorité des passagers qui prennent place dans les frêles esquifs du Kasaï ne savent pas nager et ne portent évidemment pas de gilets de sauvetage, car il n’y en a pas. Souvent aussi, lorsque nous voyons ces bateaux surchargés quitter le port de Mapangu, nombres de passagers sont déjà fébrilement occupés à écoper de l’eau avec des vestiges de seaux, bidons ou autre récipients.

Lorsque nous prenons notre pirogue motorisée pour aller ou venir d’Ilebo, les gens ne comprennent pas pourquoi nous limitons strictement le nombre de passagers et insistons pour que tous soient munis d’un gilet de sauvetage. Il faut dire qu’en plus du courant d’eau qui est assez puissant, il y a régulièrement des tourbillons où même de bons nageurs auraient du mal à garder la tête hors de l’eau. Deux de nos collègues ont, il y a déjà quelque temps à l’occasion d’un pique-nique sur un banc de sable, décidé d’essayer de rejoindre la rive à la nage. Bien que nageurs accomplis, ils ont sagement décidé de mettre un gilet de sauvetage “à tous hasards” et ont reconnu que, même avec cette précaution, leur taux d’adrénaline avait atteint quelques pics avant d’être à bon port… Plus aucun d’entre nous n’a essayé depuis.

La voie de chemin de fer qui relie Ilebo à Lubumbashi fait un peu moins de 1.600 km et, officiellement, il y aurait une liaison par semaine. Aux dires des autorités de la SNCC qui exploite cette ligne, la voie unique date en grande partie de l’époque coloniale et outre les dégradations liées à l’usure et l’érosion, a aussi beaucoup souffert de vols de ballast, de fixations de rails et autres pièces métalliques. Le résultat est une voie dont le parallélisme des rails est illusoire et où les trains avancent parfois à pas d’homme ou doivent s’arrêter le temps de faire un réalignement de fortune pour que le train ne tombe pas des rails… Nous avons fait quelques essais d’envoi d’huile à Lubumbashi par train et l’essai le plus rapide à pris un peu plus d’un mois… mais toute notre marchandise est arrivée plus ou moins en bon état! Le tout donc est d’être patient et d’avoir un peu de chance, ce qui ne fut pas le cas des 32 victimes du déraillement d’un train de marchandises au niveau d’un pont et qui ont péri, noyées elles aussi.

Parmi les victimes nous avons eu plusieurs membres de famille directe de nos travailleurs, mais les personnes ne semblent pas trop affectées si ce n’est pour venir négocier un maximum de compensation auprès de la société car après tout nous sommes le “papa” de tous et il faut soutenir ses “enfants” dans les moments difficiles. Il en va de même dans tous les cas de maladie ou de décès qui sont prétextes pour solliciter de l’argent pour les soins (nous prenons en charge les soins dans notre hôpital mais pas les soins dits “traditionnels” qui souvent ne font que reculer le moment où le malade est amené, trop tard, à l’hôpital) ou pour offrir de l’alcool aux personnes présentes à la veillée. Malheureusement il y a beaucoup de jeunes enfants qui succombent à la malaria ou d’autres maladies souvent liées à une mauvaise hygiène, alimentation et l’aversion à faire appel aux soins médicaux à temps. Nous essayons d’organiser des campagnes de prévention médicale où les personnes présentes (souvent les femmes et personnes âgées) reçoivent des conseils sur les précautions à prendre avec l’eau, l’hygiène corporelle, le planning familial et la prévention du paludisme. Mais une famille moyenne étant composée de 6-7 enfants, souvent avec en plus des “nièces” ou petites ” sœurs” des parents qui viennent aider dans le ménage, et vivant dans une maison qui souvent ne fait pas plus de 20m², il est difficile d’imaginer comment tout ce monde peut dormir en-dessous d’une moustiquaire, pour ne parler que de cela.

Malgré tous ces obstacles, nous continuons de croire que les choses progressent dans le bon sens avec l’aménagement de sources, la réalisation de forages pour de l’eau potable, la distribution de dalles pour latrines et la mise en place de toilettes sèches, la construction ou réhabilitation d’écoles, la prévention naturelle de la malaria, etc. mais le travail est immense et comme les initiatives des autorités sont… nulles et que nous ne pouvons pas tout faire, il faudra encore un peu de temps et de patience…

Dernière anecdote pour ces nouvelles, notre voyage pour venir à Kinshasa il y a deux jours. Comme de coutume lorsque nous voyageons en en milieu de mois, nous avons fait le voyage de Mapangu à Ilebo en pirogue et malgré le fait que ce voyage nous l’avons déjà fait bon nombre de fois, cela reste toujours aussi extraordinairement beau et hors du temps. Les seules autres embarcations sont des petites pirogues creusées dans des troncs d’arbres qui permettent tout juste à une ou deux personnes de s’y tenir debout avec une pagaie et pour lesquelles il faut un sacré sens de l’équilibre et de temps en temps une baleinière plus imposante avec un moteur que l’on entend venir à des kilomètres. A Ilebo tout était calme car c’est la journée de “Salongo”, c’est-à-dire une journée où la population est supposée aider à nettoyer les lieux publiques mais de fait se résume par un ou deux volontaires désignés qui sont supposés remplir des sacs avec de la terre (sans outil) pour essayer d’enrayer l’érosion qui ici aussi creuse de profondes ravines dans les rues. J’ai envie de dire, comme d’habitude, l’avion que nous devions prendre est arrivé avec 2-3 heures de retard et nous avons passé ce temps sur la terrasse du “Business” un bar un peu plus propre de la ville qui sert des boissons fraîches et même un petit quelque chose à grignoter quand il faut. L’avion est finalement arrivé et une fois les bagages et diverses charges à bord nous sommes partis hoquetant sur la piste en herbe qui sert d’aéroport. Il faut savoir que les abords de la piste de l’aéroport d’Ilebo se sont, petit à petit, retrouvés entourés d’habitations et de champs cultivés de maïs et manioc jusqu’aux limites extrêmes de la piste. Comme l’aéroport n’est pas clôturé le spectacle de l’avion qui atterrit et décolle attire moult spectateurs dont beaucoup d’enfants. Lors du décollage, nous étions assis à l’avant de l’avion et de ma place je pouvais voir la piste devant nous où des enfants s’étaient placés au milieu de la trajectoire de l’avion les bras écartés et se jetant sur le côté au dernier moment. Je n’avais encore jamais remarqué cela, si ce n’est que des policiers courent régulièrement sur la piste pour, nous pensions, chasser les animaux en divagation. Certains jeunes semblent avoir parfait l’art d’esquiver l’avion au point de disparaître de vue sous le nez de l’avion au moment où celui-ci prend son envol, phénomène auquel les pilotes sont, semble-t-il habitués…

Nous vous envoyons un grand bonjour de Kinshasa où nous sommes de passage pour quelques jours,

Marc & Marie-Claude


Baleinière sur le Kasaï – “Whaler” on the Kasai river
Kasaï
Village au bord du Kasaï – Village on the Kasai river
Visiteurs de la plantation – Plantation visitors
Fertlisation de la pépinière – Nursery fertilisation
“Business”

In Europe and in developed countries in general, we attach great value to human life, animal suffering and sometimes even the treatment of any living being. Here in Congo, things are different and in our Westerners’ eyes life is generally considered in a very different way and somehow we could be led to think that it is not very valuable.

Thus in recent months there have been several accidents, two shipwrecks on the Kasai and a train derailment which have resulted in a total of nearly a hundred deaths. The number of victims is and will remain approximate because, on the one hand, no one knows how many passengers were on board the overloaded canoes or whaleboats that capsized or the freight train that derailed and ended up in a river, and on the other hand, most of the victims are swept away by the river’s course and are never found. When it comes to overcrowded canoes, it is a euphemism when you see some large boats with hundreds of people on board and only a few centimetres of margin to prevent water from flowing into the canoe. When the water is calm it should not cause too many problems, but knowing that in some places the Kasai River is several kilometres wide and that the combination of water flow and wind can sometimes generate rather impressive waves, the journey seems much more precarious. In addition, the vast majority of passengers who sit in these frail skiffs cannot swim and obviously do not wear life jackets, as there are none. Often, too, when we see these overloaded boats leaving Mapangu port, many passengers are already feverishly busy scooping up water with the remains of buckets, cans or other containers.

When we take our motorised dugout canoe to and from Ilebo, people do not understand why we strictly limit the number of passengers and insist that everyone be wearing a lifejacket. It must be said that in addition to the water flow, which is quite powerful, there are regularly eddies where even good swimmers would have trouble keeping their heads above water. Two of our colleagues decided, some time ago during a picnic on a sandbank, to try to swim to shore. Although accomplished swimmers, they wisely decided to wear a lifejacket and acknowledged that without this precaution (and even with it), their adrenaline levels had reached a few peaks before they were safe….

The railway line linking Ilebo to Lubumbashi is just under 1,600 km long and officially there is reported to be one passenger train per week. According to the SNCC authorities operating this line, the single track dates largely from colonial times and, in addition to wear and tear and erosion-related damages, it has also suffered greatly from the pilferage of ballast, rail fastenings and other metal parts. The result is a track whose parallelism of the rails is illusory and where trains sometimes advance at a man’s pace or have to stop until they make a temporary realignment so that the train does not fall off the rails… We did some tests sending oil to Lubumbashi by train and the fastest trip took a little over a month… however despite the long journey all our goods arrived more or less in good condition! The important thing is to be patient and have a little luck, which was not the case for the 32 victims of a freight train derailment at a bridge and who drowned.

Among the victims we have had several direct family members of our workers, but the people did not seem too affected by their loss, except to come and negotiate maximum compensation with the company because after all we are everyone’s “father” and we have to support our “children” in difficult times. The same applies in all cases of illness or death, which are excuses to request financial aid for care (we pay for care in our hospital but not for so-called “traditional” care, which often only postpones the moment when the patient is brought to the hospital, too late) or to offer alcohol to people present at the wake of a deceased relative. Unfortunately, many young children die of malaria or other diseases often linked to poor hygiene, nutrition and reluctance to seek medical care in time. We try to organize medical prevention campaigns where those present (often women and the elderly) receive advice on precautions to be taken with water, personal hygiene, family planning and malaria prevention. But an average family being composed of 6-7 children, often with in addition to “nieces” or little “sisters” who come to help in the household, and living in a house that is often no more than 20m², it is difficult to imagine how everyone can sleep under a mosquito net, to name just that, or to maintain adequate personal hygiene.

Despite all these obstacles, we still believe that things are progressing in the right direction with the development of springs, the drilling of wells for drinking water, the distribution of latrine slabs and the installation of dry toilets, the construction or rehabilitation of schools, the prevention of malaria with natural methods, etc. But the work is immense and since the authorities’ initiatives are… non existent, and we cannot do everything, it will still take a little time and patience.

Last anecdote for this blog posting, relates to our trip to Kinshasa two days ago. As usual for the middle of the month, we made the trip from Mapangu to Ilebo by canoe and despite the fact that we have already done it many times, it is still extraordinarily timeless. The only other boats are small pirogues dug into tree trunks that allow just one or two people to stand on them with a paddle and for which you need a great sense of balance, and occasionally a larger whaleboat with a motor that you can hear coming from miles away. In Ilebo everything was quiet because it was the day of “Salongo”, i.e. a day when the population is supposed to help clean public places but in fact it is summed up by one or two designated volunteers who are supposed to fill bags with soil (without tools) to try to stop the erosion that here too digs deep ravines in the streets. I am tempted to say, “as usual”, the plane we were supposed to catch arrived 2-3 hours late and we spent that time on the terrace of the “Business” a somewhat better kept bar in the city that serves cold drinks and even a little something to nibble when needed. The plane finally arrived and once the luggage and various loads were on board we hiccupped on the grassy runway that serves as an airport. It should be noted that Ilebo airport has gradually found itself surrounded by houses and the surroundings of the runway, in addition to the corn and cassava fields that are cultivated there up to the edge of the runway. As the airport is not fenced off, the spectacle of the plane landing and taking off attracts many spectators including many children. During take-off, we were sitting at the front of the plane and from my seat I could see the runway in front of us where children had placed themselves in the middle of the plane’s trajectory with their arms spread and threw themselves to the side at the last moment. I had never noticed this before, except that police officers regularly run on the track to, we thought, chase the animals away. Some young people seem to have perfected the art of dodging the plane to the point of disappearing from view under the nose of the plane as it takes off, a phenomenon to which pilots are, it seems, used to…

We send you a big hello from Kinshasa where we are visiting for a few days,

Marc & Marie-Claude

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Transport

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Comme nous l’avons expliqué dans nos nouvelles précédentes, le transport ou les déplacements ne sont pas aisés dans la plantation et encore moins dès que l’on se déplace en-dehors de celle-ci. De bout en bout la plantation fait environ 60km et, bien que certains villageois parcourent une bonne partie de cette distance à pied de manière assez régulière, pour aller au marché de Mapangu ou de Basongo (une bourgade voisine) par exemple, il est généralement nécessaire de faire appel à un véhicule (voiture, camion, benne de tracteur, moto (taxi) voire même vélo) pour se déplacer.

Nous avons actuellement plus de 2.000 travailleurs actifs dans la plantation et nous avons essayé de les loger à chaque fois au plus près de leur lieu de travail, au plus près cela veut dire à moins de 5km, qui est considéré comme une distance raisonnable à parcourir à pied pour se rendre au boulot. Evidemment, la loi de la vexation universelle étant incontournable, il arrive que les travailleurs soient appelés à intervenir dans une partie de la plantation éloignée de leur lieu de résidence, se pose alors le problème du déplacement. Il y a aussi bon nombre de travailleurs qui préfèrent résider en “ville” dans la cité de Mapangu et pour lesquels nous essayons d’organiser un transport tôt le matin pour qu’ils puissent être à pied d’œuvre pour l’heure de l’appel (5h45 au plus tard). Pour ces déplacements, nous utilisons des tracteurs avec bennes et avons modifié un camion qui permet de transporter une cinquantaine de personnes en toute sécurité et dans lequel nous avons même aménagé un éclairage pour que le transport de nuit (il fait nuit noire jusque peu avant 6h30 le matin) puisse se faire dans les meilleures conditions possibles. Pour l’aller, le matin, le camion est plein car il part à heure fixe afin d’assurer une arrivée dans les temps au lieu d’appel. Mais en fin de journée c’est plus compliqué car les opérations dans les champs se terminant à des heures variables en fonction de la tâche et/ou de la rapidité d’exécution, variant de 11 à 15h voire plus, l’horaire de départ du camion est, dès lors, plus difficile à établir. En général, les travailleurs qui terminent plus tôt préfèrent ne pas attendre et rentrent à la maison à pied, ce qui dans le cas des résidents de Mapangu représente souvent une marche de deux bonnes heures (en espérant qu’il ne pleuve pas). Ne voulant pas abandonner des travailleurs trop tard au champs, il est fréquent que le camion ne retourne vers Mapangu qu’aux alentours de 16 voire 17h, ce qui fait une bien longue journée de présence pour les travailleurs, même s’ils ne sont effectivement actifs que pendant une partie seulement de ce temps.

Quant aux travailleurs qui doivent se déplacer de manière régulière pour les besoins de leur travail, tels que les superviseurs, responsables de départements, etc. par le passé ils avaient l’usage d’une moto de service, mais cela nous a causé beaucoup d’inconvénients car, d’une part nous n’arrivions pas à suivre avec toutes les réparations demandées (généralement juste avant le week-end) et, d’autre part, il y avait un trafic considérable avec les pièces de rechanges qui comme par miracle devaient être changées parfois après seulement une semaine alors que les mêmes motos privées de la cité circulaient avec les mêmes pièces toutes neuves. Pour remédier à cela nous avons privatisé toutes les motos, les agents achètent leur moto par mensualités et reçoivent une allocation mensuelle destinée à couvrir les frais d’entretien et de réparation qu’ils sont libres de faire en-dehors des installations de Brabanta s’ils le souhaitent. Depuis un peu plus de deux ans de fonctionnement de ce système c’est le bonheur car les pannes de motos ont miraculeusement cessé, nous ne devons plus acheter de pièces de rechange car tout le monde semble préférer faire réparer ou entretenir sa moto dans la cité et les travailleurs sont contents car à terme ils deviennent propriétaires de leur engin. Le nombre de travailleurs qui demandent de pouvoir obtenir une moto sous contrat a évidemment également augmenté de manière spectaculaire, mais c’est un moindre mal comparé aux complications que nous avions avant pour assurer un suivi de pièces et de main d’œuvre pour la réparation des motos.

Les cadres de direction se déplacent en voiture, toutes des voitures tous terrains et même comme cela il ne se passe presque pas un jour sans que l’un ou l’autre se trouve coincé soit dans de la boue soit, plus fréquemment, dans une d’ornière trop profonde formée par le passage répétitif de camions et/ou tracteurs. Je me balade en permanence avec deux pelles et une machette dans la voiture pour éviter de me retrouver les quatre roues dans le vide sur des ornières et le plus souvent, en cas de doute, je m’arrête et je diminue la berme centrale avant que la voiture ne soit dessus car il est plus facile de procéder ainsi que de devoir creuser sous la voiture. Cette technique n’est pas encore 100% au point car il m’arrive encore de me retrouver coincé de temps en temps, mais en général, je touche du bois, cela n’arrive pas plus d’une fois par mois. Il faut dire que je me déplace un peu moins en plantation que mes collègues agronomes qui, par contre, ont l’avantage de mieux connaître les routes de la plantation et donc de savoir quels sont les coins à éviter. Certaines de nos voitures ont déjà un age plus que vénérable (la mienne doit avoir environ 10 ans). Comme les conditions de circulation sont loin d’être idéales pour les véhicules (même 4×4) ici, de plus avec des chauffeurs qui ne sont pas toujours des plus tendres avec leurs engins, nos voitures passent régulièrement par les doigts d’or de notre chef mécanicien pour rester opérationnelles.

Certains expatriés ont opté pour des véhicules plus simples, deux ont des motos de cross, un autre se déplace en quad et pour les dépannages et visiteurs nous avons un “viking” qui était supposé être une solution alternative plus économique que les voitures, mais qui, à l’usage, s’est avéré être plus cher à l’achat (car considéré comme un véhicule de luxe et donc taxé en conséquence), consommer relativement beaucoup et être extrêmement bruyant… Finalement il y a le vélo, mais je dois avouer que sans l’assistance électrique je n’utiliserais pas le mien de manière aussi régulière et les vélos locaux (originaires de Chine) ne disposant pas de vitesse et étant plutôt lourds ne sont réellement utiles que dans les descentes ou terrain plat lorsque il n’est pas trop sableux. Alors pour finir les déplacements à pied ne sont pas si mal… Sauf s’il faut aller d’un bout à l’autre de la plantation.

En espérant que ces nouvelles vous trouveront bien, nous vous envoyons nos chaudes salutations,

Marc & Marie-Claude

Motivations des troupes – Troup motivation
Quad
Viking
Papillons – Butterflies

As explained in some of our previous postings, transportation or travel is not easy in the plantation and even less so when you wander outside it. From one end to another the plantation is about 60km long and, although some villagers walk a good part of this distance on foot on a fairly regular basis, to get to the market in Mapangu or Basongo (a neighbouring town) for example, it is usually necessary to use a vehicle (car, truck, tractor trailer, motorcycle (taxi) or even bicycle) to get around.

We currently have more than 2,000 active workers in the plantation and we have tried to provide accomodation for most of them as close to their workplace as possible, closer means less than 5km from home to muster point, which is considered a reasonable distance to walk to and from work. Obviously, as here also sod’s law applies, workers are regularly required to work in a part of the plantation far from their place of residence, and the problem of transportation arises. There are also many workers who prefer to reside in the “city” of Mapangu and for whom we try to arrange early morning transport so that they can be on the job by the time muster is organised (5:45 at the latest). For these trips, we use trucks, tractors with trailers and have a modified truck that can safely transport about 50 people and in which we have even provided lighting so that night transport (it is dark until just before 6:30 in the morning) can be done under the best possible circumstances. On the way to work, in the morning, the truck is full because it leaves at a fixed time to ensure a timely arrival at the place of work. But at the end of the day it is more complicated because operations in the fields end at variable times depending on the task and/or the speed of execution, staff will be finishing at varying times ranging from 11 to 15 hours or even later, the truck’s departure time is therefore more difficult to establish. In general, workers who finish early prefer not to wait and walk home, which in the case of Mapangu residents often represents at least a two-hour walk (hopefully without rain). Not wanting to late finishing workers in the field, it is common for the truck to return to Mapangu only around 4 or 5 p.m., which makes for a very long day’s presence, even if staff are only active for a part of that time.

As for workers who have to travel regularly for work purposes, such as supervisors, department heads, etc., they must be able to do so on a regular basis. In the past they had the use of a service motorcycle, but this caused us a lot of inconvenience because, on the one hand we could not keep up with all the repairs requested (usually just before the weekend) and, on the other hand, there was considerable traffic with spare parts which as a miracle had to be changed sometimes after only a week while the same private bikes of the city were going around with the same brand new parts. To remedy this, we have privatized all motorcycles, the agents buy their motorcycles in monthly instalments and receive a monthly allowance to cover the maintenance and repair costs that they are free to do outside the Brabanta facilities if they so wish. For a little over two years since this system has been operating, it is all happiness because the breakdowns of motorcycles have miraculously stopped, we no longer have to buy spare parts because everyone seems to prefer to have their motorcycle repaired or maintained in the city and the workers are happy because in the end they become owners of their machine. The number of workers who ask to be able to obtain a motorcycle under contract has also increased dramatically, but this is a lesser evil compared to the complications we had before to keep up with the ordering of spare parts and the labour involved in motorcycle repairs.

The executives travel by car, all off-road cars and even so hardly a day goes by without one or the other getting stuck either in mud or, more frequently, in a deep rut formed by the repetitive passage of trucks and/or tractors. I always drive around with two shovels and a machete in the car to avoid finding myself with all four wheels hanging in the air and more often, in case of doubt, I stop and use my shovel to reduce the central berm before getting stuck on it, because it is easier to proceed like that rather than having to dig under the car. This technique is not yet 100% perfect because I still get stuck from time to time, but in general, touch wood, it doesn’t happen more than once a month. I must admit that I am not as often in the plantations as my agronomist colleagues who, on the other hand, have the advantage of knowing better the roads of the plantation and therefore to know which parts to avoid. Some of our cars are already quite old (mine must be about 10 years old) and have not always been driven with tender love and care. As the local driving conditions are far from ideal for any kind of vehicles (including four wheel drive), and with drivers who are not always the most qualified or caring for their vehicles, our cars regularly have to get the attention of the golden fingers of our chief mechanic to remain operational.

Some expatriates have opted for simpler vehicles, two have acquired their own motor bikes, another one uses a quad and for replacements and (longer term) visitors we have a “Viking” (see picture above), which was supposed to be a more economical alternative to cars, but turned out to be more expensive to buy (as it is considered a luxury vehicle and therefore taxed accordingly), consume relatively much fuel and is extremely loud… Finally there is the bicycle, but I must admit that without the electric assistance I have on mine I would not use it as regularly and the local bikes (made in China) not having any gears and being rather heavy are really only useful downhill or on flat stretches of the road if not too sandy. So, in the end, walking is not so bad…. Unless you have to go from one end of the plantation to the other.

We hope that this news will find you well, we send you our warmest greetings,

Marc & Marie-Claude

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Seulement Ici – Only Here

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Après plus de trois années passées ici il y a certaines choses qui nous paraissent normales, alors que nouveaux venus auraient les yeux sortant de la tête. Certaines choses sont drôles (parfois) et d’autres beaucoup moins, mais elle sont toutes des caractéristiques de notre milieu actuel et donc méritent d’être notées.

Une anecdote pas vraiment dramatique concerne un événement qui s’est passé dans mon bureau il y a quelques semaines. Mon bureau, outre le fait qu’il offre une magnifique vue sur le Kasaï est aussi plutôt spacieux et nécessite deux climatiseurs pour obtenir une bonne fraîcheur quand il fait très chaud. Il est rare que j’utilise les deux climatiseurs car l’un des deux est situé juste au-dessus de mon bureau et j’évite donc de l’allumer pour éviter d’aggraver le rhume quasi permanent que je trimballe depuis perpette. Peu importe, les deux doivent régulièrement être entretenus pour les débarrasser de la poussière et des diverses créatures (araignées, lézards et parfois même souris) qui y élisent domicile.
Pour l’entretien de nos climatiseurs nous avons engagé une entreprise extérieure qui fait le tour de la plantation (y compris des résidences) tous les 2-3 mois. Ici, le nettoyage des climatiseurs (y compris la partie intérieure) se fait avec un jet d’eau sous pression et nécessite donc la mise en place de protections pour les meubles aux alentours.
Dans le cas de mon bureau, il se fait que le climatiseur se trouve juste au-dessus d’une carte ancienne de la plantation qui date des années 1930 et qui a été encadrée et vissée au mur, donc pas facile à enlever pour une opération d’entretien.
Nos spécialistes des climatiseurs ont prudemment installé une bâche pour protéger le cadre des coulées d’eau qui allaient venir de juste au-dessus. Dire que j’étais rassuré aurait été un grand mot, mais je me suis résigné en espérant que l’eau qui ruissellerait forcément entre la bâche et le mur ne trouverait pas son chemin jusqu’à la carte.
Deuxième problème, les plafonds du bureau sont très hauts (3,5 ou 4m) et le climatiseur a été installé bien haut pour assurer une portée maximale de l’air frais pulsé. Seulement voilà, nos spécialistes de la climatisation ne disposent que d’une escabelle (qui est trop petite pour arriver à l’appareil) ou une échelle de 5m (qui est trop haute pour la pièce). Mais nos spécialistes ont immédiatement trouvé une solution, placer l’échelle à 45° contre le mur en-dessous du climatiseur et comme ils sont deux, l’un des techniciens peut se mettre au bien de l’échelle pour l’empêcher de glisser. A première vue le système fonctionne et le démontage du climatiseur semble se dérouler sans problèmes, jusqu’au moment ou l’homme en haut de l’échelle se rend compte qu’il à oublié son tourne vis sur la table et demande à son collègue de lui passer…
Je n’ai probablement pas besoin de vous décrire ce qui s’est passé, le résultat fut d’une part deux rainures verticales dans le mur, une carte ancienne déchirée (assez proprement) en deux morceaux, un technicien sautillant sur un pied parce qu’il s’était fait mal à l’autre (mais cela aurait pu être beaucoup plus grave) et l’autre technicien debout à regarder avec un tournevis en main en se demandant ce qu’il devait faire.
Conclusion, ma carte n’a effectivement pas été abîmée par l’eau de nettoyage (n’étant pas arrivé jusqu’à ce stade et maintenant elle n’est plus accrochée au mur), mais je ne suis pas certain que l’alternative soit tellement préférable.
Les techniciens ont repris le travail en abandonnant l’idée de la grande échelle et mettant plutôt l’escabelle sur la table, qui leur permet de travailler à la hauteur parfaite, en protégeant celle-ci avec la bâche et j’ai réussi à recoller la carte sans que cela ne soit trop visible… Au prochain entretien il a été convenu que les techniciens apporteront un tournevis pour détacher la carte du mur avant de faire leurs opérations.

Hier, à l’occasion de la journée de la femme, Marie-Claude et moi avons été invités à rehausser de notre présence un match de foot féminin, où l’équipe des gardiennes de Brabanta (baptisée équipe Sainte Marie-Claude Marc) affrontait une équipe féminine de l’une des écoles techniques de Mapangu. Nous étions pour cela installés dans la tribune d’honneur aux côtés du chef de secteur, du commandant de la police et du chef de l’ANR, mais aussi juste à côté du seul haut parleur dont le volume était poussé au maximum pour que les commentaires puissent être entendus par tous les spectateurs, qui devaient être de milliers, massés en périphérie du terrain. Le terrain de foot doit avoir des dimensions plus ou moins réglementaires, mais l’herbe est parfois tellement haute que le ballon y disparaît et les goals sont dépourvus de filets (ce qui permet aux spectateurs de s’y amasser également). Les joueuses sont dotées de “vareuses” assorties, mais jouent pieds nus (ou exceptionnellement en chaussettes). Comme les congolaises en général, presque toutes avaient des coiffures assez sophistiquées, mais certaines avaient manifestement essayé d’émuler la coiffure de joueurs masculins populaires avec des chevelures en iroquois, inhabituelles pour les femmes ici. L’arbitre, une dame un peu plus âgée, avait, elle aussi, une tenue réglementaire avec en plus un sac à main coincé sous le coude ce qui nuisait un peu à sa liberté de mouvements.
Mais venons-en aux aspects plus “exotiques”:
– Ce n’est qu’en fin de première mi-temps que l’organisateur a réalisé qu’il y avait des joueuses en trop sur le terrain (elles n’ont pas réussi à marquer de but pour autant).
– Les commentaires nous semblaient d’abord incompréhensibles ce que nous avions mis sur le compte du fait que le volume était tellement haut que le son était totalement déformé. Après un moment nous avons réalisé que les commentaires étaient faits dans un sabir d’anglais et de français, enfin un anglais comme ils savent le parler ici donc très rudimentaire. Par curiosité j’ai demandé au chef de secteur assis à côté de moi s’il parlait l’anglais, il m’a dit que non et qu’il doutait fort que qui que se soit dans l’assemblée ne puisse comprendre les commentaires, mais cela fait plus “international” de faire les commentaires d’un match en anglais… Si cela suffit à faire plaisir, pourquoi pas, mais dans ce cas il n’était peut-être pas nécessaire de mettre nos tympans à l’épreuve de manière aussi drastique.
– L’arbitre, sans doute fatiguée d’avoir arbitré d’autres matches avant celui-ci s’est à plusieurs reprises assise au milieu du terrain et fait son travail depuis cette position certes centrale mais peu orthodoxe.
– Enfin, mais ça c’est peut-être moins exceptionnel, chaque fois que l’arbitre siffle un arrêt de jeu la quasi totalité des spectateurs envahissent le terrain et se font pourchasser par des policiers armés d’une chicote essayant de ramener la discipline parmi les hommes, femmes et enfants qui courent en zig-zag à travers le terrain avec de hurlements de joie (ou autre chose).
L’événement aurait du être clôturé par la fanfare de Mapangu, mais ceux-ci avaient décidé que les choses avaient assez duré et étaient rentrés à la maison et c’est donc une maîtresse d’école qui a chanté l’hymne national avant que tout le monde ne rentre à la maison.

Dans notre cas la soirée s’est prolongée par un passage par la Cerclette, le cercle récréatif de Brabanta, dont le nouvel emplacement était inauguré et où le DG et sa dame étaient évidemment également attendus. Nous avons rapidement partagé un verre avec les autres convives en observant avec une certaine circonspection les danses “modernes” de nos collègues féminines qui se résume principalement par un dandinement du croupion, au besoin en s’appuyant sur les dossiers d’une chaise pour projeter son popotin le plus en arrière possible et en veillant à être en cadence avec les autres… surprenant!

Ce sera tout pour les potins de cette semaine. Nous espérons évidemment entendre vos anecdotes prochainement,

Marc & Marie-Claude

Football à Mapangu – Football in Mapanu

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Nouveau Cercle – New Club

After more than three years here there are some things that seem normal to us, while newcomers would have their eyes out of their sockets. Some things are funny (sometimes) and others much less so, but they are all characteristics of our current environment and therefore worth noting.

A not so dramatic anecdote concerns an event that happened in my office a few weeks ago. My office, in addition to the fact that it offers a magnificent view of the Kasai is also quite spacious and requires two air conditioners to get a reasonable cooling when it is very hot. I rarely use both air conditioners because one of them is located just above my desk and I therefore prefer not turning it on to avoid aggravating the almost permanent cold I seem to have since… Whatever the case, both must be regularly maintained to rid them of dust and the various creatures (spiders, lizards and sometimes even mice) that decide to live in them.
For the maintenance of our air conditioners we have hired an outside company that tours the plantation (including residences) every 2-3 months. Here, the cleaning of the air conditioners (including the interior) is done with a pressurized water jet and therefore requires the installation of protections for the furniture in the surroundings.
In the case of my office, one of the air conditioners is located just above an old map of the plantation that dates back to the 1930s and that has been framed and screwed to the wall, so it is not easy to remove for maintenance.
Our air conditioning specialists carefully installed a tarpaulin to protect the frame from the waterflows that would come from just above. To say that I was reassured would have been a exageration, but I resigned myself to it in the hope that the water that would inevitably run between the tarpaulin and the wall would not find its way to the map.
Second problem, the office ceilings are very high (3.5 or 4m) and the air conditioner has been installed high to ensure maximum reach of fresh air. However, our air conditioning specialists only have either a step ladder (which is too small to reach the unit) or a 5m ladder (which is too high for the room). But our technicians immediately found a solution, place the ladder at a 45° angle against the wall under the air conditioner and as there are two of them, one of the technicians can stand on the base of the ladder to prevent it from slipping. At first sight the system works and the dismantling of the air conditioner seems to be going smoothly, until the man at the top of the ladder realizes that he has forgotten his screwdriver on the table and asks his colleague to pass it on to him….
I probably don’t need to describe what happened next, the result was two vertical grooves in the wall, a vintage map torn (quite cleanly) into two pieces, a technician jumping on one foot because he had hurt the other (but it could have been much more serious) and the other technician standing there with a screwdriver in his hand and wondering what he should do.
Conclusion, my map has indeed not been damaged by the cleaning water (not having reached this stage and now it is no longer hung on the wall), but I am not sure that the alternative is so much better.
The technicians went back to work by abandoning the idea of the large ladder and instead putting the stepladder on the table, which allows them to work at the perfect height, protecting the table with the tarpaulin and I managed to put the map back together without it being too visible… At the next servicing it has been agreed that the technicians will bring a screwdriver to remove the map from the wall before doing their cleaning operations.

Yesterday, on the occasion of Women’s Day, Marie-Claude and I were invited to enhance a women’s football game with our presence. The female Brabanta security team (going by the name of Sainte Marie-Claude Marc) was playing against a women’s team from one of Mapangu’s technical schools. We were ceremoniously seated in the grandstand alongside the sector chief (kind of mayor), the police commander and the chief of ANR (local CIA), but also just next to the only loudspeaker whose volume was pushed to the maximum so that the comments could be heard by all the spectators, who had to be thousands, gathered on the periphery of the field. The football field must have more or less the official dimensions, but the grass is sometimes so high that the ball disappears in it and the goals are devoid of nets (which allows spectators to assemble themselves in there as well). The players are equipped with matching outfits, but play barefoot (or exceptionally in socks). Like Congolese women in general, almost all had fairly sophisticated hairstyles, but some had obviously tried to emulate the hairstyle of popular male players with styles unusual for women here. The referee, an older woman, also wore a regular referee outfit but also with a handbag stuck under her elbow, which was a little detrimental to her freedom of movement.
But now to the more “exotic” aspects:

  • It was only at the end of the first half that the organiser realised that there were too many players on the pitch (but they failed to score a goal none the less).
  • The comments seemed at first incomprehensible to us, which we initially put on the account of the fact that the volume was so high that the sound was totally distorted. After a while we realized that the comments were made in a colourful if not limited English, while people here speak some French but mostly local languages. Out of curiosity I asked the sector chief sitting next to me if he spoke English, he told me that he didn’t and that he doubted very much that anyone in the assembly could understand the comments, but it feels more “international” to have the commenting of a match in English… If this is enough to please, why not, but in this case it may not have been necessary to test our eardrums so drastically.
  • The referee, probably tired of having refereed other matches before this one, has sat in the middle of the field several times and did her job from this central but unorthodox position.
  • Finally, but that may be less exceptional, every time the referee whistles a stoppage of play, almost all the spectators invade the field and are chased by police officers armed with a stick trying to bring discipline back among the men, women and children who run zig-zag across the field with screams of joy (or something else).
    The event should have been closed by the Mapangu brass band (an event and sight in itself), but they had decided that things had gone on long enough and had gone home, so a school mistress was requested to sing the national anthem before everyone went home.


In our case, the evening continued with a visit to the “Cerclette”, the Brabanta Recreational Club, whose new location was inaugurated and where the GM and his lady were of course also expected. We quickly shared a drink with the other guests while observing with some caution the “modern” dances of our female colleagues, which can be summed up as a shaking of the bottom, if necessary by leaning on the backs of a chair to project one’s behind as far back as possible and (of course) by making sure to be in step with the others… surprising!

That’s all for this week’s gossip. We look forward to hearing your anecdotes soon,
Marc & Marie-Claude


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Pas de Nouvelles – No News

See below for English version Bonjour vous tous, la semaine passée vous n’avez pas eu de nos nouvelles car le temps nous a manqué. Malgré la vie en brousse et le fait que nous n’avons ni embouteillage ni autres inconvénients liés à la vie des grandes villes, les journées sont parfois plus remplies que prévu et nous n’arrivons pas à faire tout ce qui était au programme… Ainsi le w-e passé, outre les activités habituelles de préparation du pain de la semaine, (tentative de) réparation de vélo et quelques urgences professionnelles, nous avions également programmé une après-midi très sympathique entre expatriés, chacun amenant “un petit quelque chose”, longues “papotes” avant et après le repas puis encore quelques préparatifs avant que “l’école” ne reprenne le lendemain . En plus, il a fait correct donc nous pouvions profiter de la terrasse et de la vue, mais même pour une petite partie de pétanque ou autre distraction sportive le temps à manqué.
Par contre “pas de repos pour la racaille”: à peine nos hôtes s’étaient ils égaillés que Marc se faisait réquisitionner par téléphone et solliciter pour aider à résoudre un souci de frottement entre tribus à Mapangu. Il semblerait qu’une personne, issue de la tribu des Leles, ait été tuée par la chute d’un arbre alors qu’elle travaillait dans le champ d’un Tetela (autre tribu), mais d’autres prétendent qu’il a été assassiné voire même aurait été victime d’un sort de sorcier, bref juste les ingrédients qu’il faut pour voir s’affronter différents groupes de la population de Mapangu. Cet incident étant arrivé aux oreilles des autorités provinciales, elles ont été décidé de dépêcher une unité de police d’Ilebo pour venir renforcer les forces de l’ordre locale. Seulement voilà, les autorités ne disposent pas de moyens de transport et donc c’est à la Brabanta que l’on fait appel le dimanche après-midi pour organiser un transport… Entre ce genre d’incident et la reprise normale des préparatifs pour la saison de pointe prochaine “la pression monte” mais c’est normal.

Nous n’avons plus été à la capitale depuis un bout de temps, plus depuis notre retrour en novembre, en fait. Entre l’insécurité attendue due à la situation politique fin 2018, le fait que le gros du travail et les efforts à fournir sont plutôt ici à Mapangu et l’état des routes, l’occasion ne s’est pas présentée. Cela semble perturber assez fort quelques personnalités résidant à Kinshasa et très désireuses de rencontrer Marc… Quand même pas au point pour elles de tenter le voyage jusqu’à Mapangu… Il faut une sérieuse motivation car la route est à nouveau totalement impraticable, sauf peut-être en moto pour les courageux, cette fois pas seulement à cause du bac mais aussi l’un des ponts qui donnait des signes de fatigue depuis quelque temps et qui à fini par déclarer forfait. A part cela, nous sommes raisonnablement bien, fatigués par de longues journées de travail avec une propension à générer un nombre impressionnants de petits problèmes et de défis allant des vols (régimes, carburant, etc.) parfois avec violence, des conflits entre les résidents des camps pour non respect de priorité d’accès à l’eau, non paiement de dettes, etc., éviction d’élèves de l’école pour non paiement des frais académiques, maladies et j’en passe. Nous sommes néanmoins très reconnaissants de l’évolution des moyens de communications permettant tous ces petits échanges instantanés, messages, vidéos “papotes” avec nos amis et aimés dès que l’occasion se présente. Le jardin produit relativement peu, assez pour nos besoins mais, malgré un agenda où Marie-Claude avait noté quand et ce que nous avons réussi à faire pousser les année précédentes, il ne semble pas possible d’organiser des rotations correctes et “ça m’agace” dit Marie-Claude. La production de fenouils entre autres s’avère très fantasque… alors que nous avions profité d’une abondante production jusqu’à maintenant. Peut-être nos semences ne sont plus aussi bonnes, que nous avons sans y faire attention changé de variété, où simplement que le moment de semis et de plantation a été moins propice. Nous avons heureusement encore notre production régulière de fruits (papayes, ananas, fruits de la passion, goyaves, bananes) pour le petit déjeuner et les jus, surtout que pour le moment il y a également des oranges et mandarines sur le marché et donc la possibilité de faire des jus délicieux et variés. Nous n’en avons pas dans le jardin, mais autour du bureau de Marc il y a plusieurs citronniers et cédrats qui produisent quasi toute l’année et donc assurent nos besoins de manière ininterrompue de ce côté là sans devoir faire venir des produits de Kinshasa. Depuis ce vendredi notre équipe d’expatriés s’est renforcée avec l’arrivée d’une collègue agronome bretonne, qui était déjà venue ici brièvement il y a un an et demi et qui revient maintenant de manière plus permanente pour nous aider à maximiser la performance de la plantation. Cela va nous permettre de réorganiser un peu la façon dont travaille le département agronomique car, outre toutes les activités de production, nous devons également mettre en place tout un processus de certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) qui nécessite un gros travail de mise en place de procédures, politiques et pratiques dans toutes les activités de la plantation que ce soit agronomique, technique, financier ou social. Chose qui n’est déjà pas aisée à mettre en place dans un environnement dont les infrastructures sont vaguement opérationnelles, mais dans un contexte comme le nôtre où il est par exemple impossible de trouver un opérateur pour recycler des vieux filtres ou de produits périmés, les tâches sont d’autant plus complexes et consommatrices de temps et d’énergie. Cet après-midi c’est un peu plus calme, les tâches du week-end sont finies, il fait beau et nous profitons de notre superbe vue sans appels téléphoniques intempestifs (croisons les doigts pour que cela dure). Ce midi nous avons dégusté un déjeuner hors du commun (pour ici en tous les cas) en amoureux avec des chicons, des pommes de terre et du foie. Tout cela agrémenté des babillages de notre ami Théo, dont le répertoire ne cesse de s’étendre avec des chants, sifflements, ricanements, bruits de porte que grince, monologues pas toujours compréhensibles et depuis peu même une imitation de coucou d’horloge suisse (qu’il n’y a pas ici, donc mystère pour savoir d’où provient ce bruitage). Nous vous laissons ici en vous souhaitant une excellente semaine et espérant comme d’habitude recevoir de vos nouvelles, Marie-Claude et Marc
Travaux de construction – Construction works
Les crasses de Mapangu arrivent chez nous – Mapangu rubbish reaching our place
Gardes observant le départ de notre avion – Security observing the departure of our plane
Constructions à l’huilerie – Building works at the mill

Babillages de notre ami Théo – The babbling of our friend Théo
Hello all of you, last week you didn’t hear from us because we didn’t have enough time. Despite living in the bush and the fact that we have no traffic jams or other inconveniences related to life in big cities, the days are sometimes busier than expected and we can’t do everything that was on the agenda…. So last week, in addition to the usual activities of preparing the bread of the week, (attempting) bicycle repairs and some professional emergencies, we had also scheduled a very friendly afternoon between expatriates, each bringing “a little something”, long “chats” before and after the meal and then some more preparations before going back to “school” the next day. In addition, the weather was gorgeous so we could enjoy the terrace and the view, but even for a small game of petanque or other sporting entertainment the time was too short.
On the other hand, “no rest for the scum”: as soon as our hosts were on their way, Marc was requisitioned by phone and asked to help solve a problem of friction between tribes in Mapangu. It seems that a person, from the Lele tribe, was killed by the fall of a tree while working in the field of a Tetela (another tribe), but others claim that he was murdered or even suffered a witchcraft spell, in short just the ingredients needed to see different groups of the Mapangu population fight each other. As this incident came to the attention of the provincial authorities, they decided to send a police unit from Ilebo to reinforce the local authorities. However, the authorities do not have any means of transport and so it is Brabanta that gets called upon on Sunday afternoons to solve the problem… Between this kind of incident and the normal resumption of preparations for the upcoming peak season “the pressure is rising” but this is normal. We haven’t been to the capital in a while, not since we came back in November, actually. Between the expected insecurity due to the political situation at the end of 2018, the fact that most of the work and efforts to be made are here in Mapangu and the state of the roads, the opportunity did not present itself. This seems to disturb some of the authorities residing in Kinshasa who are supposedly very eager to meet Marc…. Still not eager to the point of risking the trip to Mapangu…. It takes a serious motivation because the road is totally impassable again, except maybe by motorbike for the brave, this time not only because of a breakdown of the ferry but also because one of the bridges that had been showing signs of fatigue for some time has finally collapsed. Apart from that, we are reasonably well, tired by long working days with a propensity to generate an impressive number of small problems and challenges ranging from theft (regimes, fuel, etc.) sometimes with violence, conflicts between camp residents for not respecting priority access to water, not paying debts, etc., eviction of students from school for not paying academic fees, diseases and so on. We are nevertheless very grateful for the evolution of the means of communication allowing all the small instantaneous exchanges, messages, video chats with our friends and loved ones when the opportunity arises. The garden produces relatively little, enough for our needs but, despite an agenda where Marie-Claude had noted when and what we managed to grow in the previous years, it doesn’t seem possible to organize correct rotations and “it annoys me” says Marie-Claude. The production of fennels, among other things, is very whimsical… whereas we had enjoyed abundant production until now. Perhaps our seeds are no longer as good, or we have carelessly changed varieties, or simply that the time for sowing and planting has been less favourable. Fortunately, we still have our regular production of fruits (papayas, pineapples, passion fruit, guavas, bananas) for breakfast and juices, especially since at the moment there are also oranges and mandarins on the market and therefore the possibility to make delicious and varied juices. We don’t have any in the garden, but around Marc’s office there are several lemon trees and citrates that produce almost all year round and therefore meet our needs uninterruptedly without having to bring products from Kinshasa Since this Friday our team of expatriates has been strengthened with the arrival of a Breton agronomist colleague, who came here briefly a year and a half ago and who is now coming back more permanently to help us maximize the performance of the plantation. This will allow us to reorganize the way the agronomic department works because, in addition to all the production activities, we must also set up a whole RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) certification process that requires a lot of work to set up procedures, policies and practices in all the plantation’s activities, whether agronomic, technical, financial or social. This is not easy to implement in an environment where the infrastructure is vaguely operational, but in a context like ours where it is impossible to find an operator to recycle old filters or obsolete chemicals, for example, the tasks are all the more complex and time- and energy-consuming. This afternoon it’s a little quieter, the weekend tasks are over, the weather is fine and we enjoy our superb view without unwanted phone calls (let’s cross our fingers to make it last). This lunch we enjoyed an extraordinary lunch (for here in any case) just the two of us, with chicory, potatoes and liver. All this is embellished by the babbling of our friend Théo, whose repertoire is constantly expanding with songs, whistles, giggles, door noises that squeak, monologues that are not always comprehensible and recently even an imitation of a Swiss cuckoo clock (which is not here, so mystery to know where this noise comes from). We leave you here wishing you an excellent week and hoping as usual to hear from you, Marie-Claude and Marc
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Creatures

See below for English version Dans notre Toscane congolaise nous avons de superbes paysages de vallées, forêts, savanes et évidemment palmeraies dont certaines, qui n’ont pas été replantées, avec de grands palmiers entourés d’une recrue forestière là ou les villageois n’ont pas brûlé la végétation pour faire leurs champs. C’est plus par obligation que par tradition que la population locale cultive principalement du maïs et du manioc pour se nourrir, car la tradition ici serait plutôt basée sur la chasse et la cueillette, mais à force de chasser et de cueillir sans limites il ne reste plus grand chose pour ne pas dire rien. Nous sommes entourés d’énormes espaces de savane qui s’étendent sur des milliers d’hectares avec par ci par là un petit bosquet d’arbres qui ont survécu et quelques zones plus ou moins marécageuses en bordure de cours d’eau où la végétation naturelle a plus ou moins persisté, probablement parce qu’elle est plus difficile à brûler et/ou cultiver. Quand on découvre pour la première fois ces espaces gigantesques, la première image qui surgit est celle de troupeaux d’antilopes, zèbres et autres animaux sauvages ou, à défaut, d’élevages de bovidés, de chèvres ou divers animaux domestiques. Mais non, ces espaces sont presque totalement vides et quand, par miracle, une petite antilope est repérée, les villageois organisent des battues ou mettent le feu à la brousse dans l’espoir d’attraper la pauvre créature pour en faire un bon repas. Dire qu’il n’y a absolument pas de vie sauvage serait un mensonge car nous apercevons occasionnellement des outardes, perdrix ou pintades, une civette de temps à autres et à deux reprises j’ai aperçu des coyotes qui doivent forcément se nourrir de quelque chose. Même en l’absence de (grand) gibier, les villageois mettent régulièrement le feu à la savane dans l’espoir d’y attraper quelques rongeurs, serpents ou autres petits animaux qui pourraient agrémenter la farine de maïs ou de manioc qui constitue l’aliment de base de tous les jours. Près de notre plantation il y a un petit troupeau d’une dizaine de têtes de bétail, mais il se cantonne aux environs du village ou dans la plantation même pour y manger les légumineuses que nous y plantons comme couvre-sol. Curieusement, il n’y a quasi pas de cultures en savane, car tous les champs sont faits en forêt sur des sols fraîchement défrichés et donc de plus en plus éloignés compte tenu de la destruction graduelle des zones boisées. Il est vrai que les pluies sont imprévisibles et que les terrains forestiers paraissent plus humides, mais nous avons observé une augmentation de la pluviométrie aux abords de notre plantation, comme si la présence d’une végétation verte permanente (palmiers et plantes de couverture) avait créé un micro-climat plus humide. Dans les abords immédiats nous avons d’ailleurs fait des essais de culture de haricots qui ont très bien donnés malgré le fait qu’ils avaient été semés en début de saison sèche. La culture des palmiers a également augmenté la présence de certains insectes typiques des palmiers dont les larves sont très prisées par la population locale. Heureusement nous n’avons pas trop de palmiers attaqués, car certains sont capables de tuer le palmier soit par le creusement de nombreuses galeries qui finissent par toucher le méristème apical, soit parce qu’ayant repéré la présence de ces larves (qui émettent une sorte de couinement très audible) les consommateurs de celles-ci n’hésitent pas à tailler le palmier pour en retirer les larves, qui sont, il est vrai, bien grosses et nourrissantes. Parlant de créatures inhabituelles, il y a quelques jours nous avions une petite bête dans la maison qui devait être une sorte de limace mais non baveuse et qui ne semblait pas toucher le sol lorsqu’elle se déplace. Nous avons essayé de faire une petite vidéo pour vous montrer comment elle lévite. Une autre sorte de “créature” assez fréquente sur nos routes sont des grosses boules de feuilles qui sautillent et s’enfuient à l’approche des véhicules. En fait se sont des petits enfants qui viennent cueillir des lianes de Mucuna ou Pueraria (plante que nous utilisons comme couvre-sol dans la plantation) pour nourrir leurs cochons d’inde ou lapins et qui s’enfuient avec un grosse boule de lianes accrochées à un bâton qu’ils portent sur l’épaule et qui de derrière ressemble à une grosse boule de branches et de feuilles sur des petites jambes. Outre les plantes pour nourrir les petits animaux de la maison, à certaines saisons la plantation est envahie par les enfants qui viennent récolter de petits champignons blancs qui foisonnent sur les rafles (restes des régimes après usinage) que nous étalons dans la plantation comme matière organique. Lorsque les véhicules transportent les rafles vers la plantation il arrive évidemment qu’une de ces rafle tombe sur la route et de nuit cela ressemble furieusement à un hérisson, mais malheureusement nous n’avons encore jamais vu de hérisson ou porc-épic vivant ou même mort par ici. Les seules créatures sauvages qu’il y a encore parfois dans les zones boisées sont quelques pangolins dont la chair est très prisée (malheureusement, le seul que nous avons vu de nos yeux a été repêché dans notre citerne d’eau de pluie), des civettes (dont celle près de la Cathédrale, croisée par notre stagiaire à deux reprises lors de son retour pour le déjeuner) et de petits singes, mais ceux-ci aussi sont très convoités comme nourriture et se font de plus en plus rares. C’est tout pour cette semaine, mais comme d’habitude nous espérons bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
In our Congolese Tuscany we have superb landscapes of valleys, forests, savannahs and obviously palm groves, some of which have not been replanted, with large palm trees surrounded by a forest regrowth when the villagers did not burn the vegetation to make their fields. It is more by obligation than by tradition that the local population cultivates mainly corn and cassava for food, because the tradition here would rather be based on hunting and gathering, but as a result of hunting and gathering without limits there is not much left to gather or hunt, that is not to say nothing. We are surrounded by huge areas of savannah that extend over thousands of hectares, with here and there a small grove of trees that have survived and some more or less marshy areas along rivers where natural vegetation has somewhat persisted, probably because it is more difficult to burn and/or cultivate. When one first discovers these gigantic spaces, the first image that emerges is that of herds of antelopes, zebras and other wild animals or, failing that, of cattle, goats or other domestic animals. But no, these spaces are almost completely empty and when, by miracle, a small antelope is spotted, the villagers organize drives or set fire to the bush in the hope of catching the poor creature to make a good meal of it. To say that there is absolutely no wildlife would be a lie because we occasionally see bustards, partridges or guinea fowls, a civet from time to time and twice I have seen coyotes that have to eat something. Even in the absence of (large) game, villagers regularly set fire to the savannah in the hope of catching a few rodents, snakes or other small animals that could flavour the corn or cassava flour that is the staple food of daily life Near our plantation there are some small herds of cattle, but these are confined in the vicinity of the village or in the plantation itself, where these consume the cover crop that grows below the palm trees. Curiously, they never venture in the savannah, where people neither cultivate any crops, prefering to make their fields in the forest on freshly cleared land and therefore further and further away due to the gradual destruction of forested areas. It is true that rains are unpredictable and forest lands appear moister, but we have observed an increase in rainfall around our plantation in the savannah, as if the presence of permanent green vegetation (palm trees and cover plants) had created a more favourable microclimate. In the immediate vicinity of our savannah plantation we also tried to grow beans, which worked very well despite the fact that they had been sown close to the start of the dry season. Palm cultivation has also increased the presence of some palm-specific insects, whose larvae are highly prized by the local population. Fortunately we do not have too many palm trees attacked by insects because some are able to kill the palm tree either by digging many galleries that eventually affect the apical meristem, or because having detected the presence of these larvae (which emit a kind of very audible squeaking) consumers of these do not hesitate to cut the tree open to remove the larvae. Speaking of unusual creatures, a few days ago we had a little beast in the house that must have been a kind of slug but not drooling and that didn’t seem to touch the ground when it moved. We tried to make a short video to show you how it levitates. Another kind of “creature” that is quite common on our roads are large balls of leaves that jump and run away as the vehicles approach. In fact, they are small children who come to pick vines from Mucuna or Pueraria (a plant that we use as ground cover in the plantation) to feed their guinea pigs or rabbits and run away with a large ball of vines hung on a stick that they carry on their shoulders and that looks like a large ball of branches and leaves on small legs from behind. In addition to the plants to feed the small animals at home, at some periods of the year the plantation is invaded by children who come to harvest small white mushrooms that abound on the empty fruit bunches (remains of the fruit bunches after milling) that we spread in the plantation as organic matter. When the vehicles transport these empty fruit bunches into the plantation, it is obvious that some of these fall on the road and at night it looks furiously like a hedgehog, but unfortunately we have never seen anything like a hedgehog or porcupine around here before. The only wild creatures that are still sometimes found in the woodlands are a few pangolins whose flesh is highly prized (unfortunately, the only one we have seen with our own eyes was fished out of our rainwater tank), civets (including one near the Cathedral, seen by our trainee twice on his return for lunch) and small monkeys, but these too are highly prized food produce and are becoming increasingly rare. This is it for this week, as usual hoping to hear from you soon, Marc & Marie-Claude
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Un autre jour… Another day…

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Bonjour les amis,
une nouvelle semaine qui commence. La semaine passée a vu la remise de la paie de janvier et, subséquemment, avec l’avion qui amène les fonds de Kinshasa, la reception de la commande de “vivres frais”… Et, pour moi, la réalisation qu’en fait, je ne suis jamais contente, ou déjà blasée.
Je m’explique: lorsque nous habitions à Kanyama avec les enfants en bas âge, nous n’avions PAS de camion (à fortiori, pas d’avion !) qui nous amenait des vivres frais. Et nous n’y pensions même pas, nous étions résignés, je suppose.
Et maintenant que nous avons ce luxe, je me suis retrouvée extrêmement dépitée parce que, malgré un email que j’avais essayé de rédiger de manière extrêmement précise, les produits congelés avaient de nouveau été mis dans une boîte isotherme en même temps que la viande fraîche… Avec le résultat que, les morceaux de viande frais (je découpe les morceaux commandés moi-même après réception pour avoir des portions présentables, puis congèle une fois conditionnés) étaient, certes, encore plus frais. Mais que les sachets de légumes “p’tites gâteries” que nous ne savons pas faire pousser chez nous (genre florettes de chou-fleur, petits cubes de céleri rave, champignons de Paris émincés …) déjà conditionnés, étaient devenus une masse assez molle. Alors, quand c’est possible, je déballe les sachets et étale le contenu sur des plateaux couverts de papier cuisson et remet au congélateur avant de reconditionner au congélateur. Mais je vous laisse deviner ce qui se passe quand la viande fraîche voisine avec le poisson congelé.
Tout cela m’empêchant de bénir le fait que nous POUVONS avoir accès à cette possibillité! Parce que l’arbre cachait la forêt. Que maintenant nous pouvons, une fois par mois commander d’exotiques pommes fraîches (qu’il faut penser à renommer “pommes fruits” sinon on se retrouve avec des patates) ou oranges, du chocolat noir, DU BEURRE, pour changer des papayes, ananas bananes. DONC: MERCI SOCFIN !

A part cela: notre version de “métro-boulot-dodo”a démarré: lever à 4:25h, départ Marc 5:15h, extinction du générateur 5:30h, café et livre pour moi jusqu’à 7:00h (Sauf que j’ai décidé de vous écrire, ce matin). Enregistrement des présences (tick) et distribution des tâches si nécessaire (tick), nourrir notre zoo (re-tick). Le groupe vient de se remettre en route: il est 8:00h et il fait jour depuis 6:20h à peu près. C’est très mignon parce que depuis que nous partageons la maison avec “Théo the perro”, on sait exactement quand le jour se lève car son “doux babil” commence!
En ce moment j’ai la maison pour moi toute seule après l’appel jusque 9h30, ce qui me permet de n’avoir personne qui me respire dans le cou pendant un petit peu plus de temps. Après, j’avoue que je me sens un peu traquée dans ma propre maison et me réfugie souvent dans le quartier “couture-bricolage”, espace privé, ou dans le jardin (potager ou non).

Vendredi soir passé, nous avons été prendre un verre chez notre voisin et samedi soir, mangé chez un autre expatrié au camp directeur, tout le monde (ou presque) était là et c’était très convivial . Le nouveau dirceteur d’usine est un jeune côte d’ivoirien, géant et très sympathique.
En ce moment nous sommes en cure d’Artemisia (que nous commencons tous les premiers du mois) durant une semaine. Nous la faisons pousser nous-même (dans le jardin) et la conditionnons, une fois sèche, dans des sachets kraft au congélateur, ce qui la garde bien fraîche. Ci-jointes quelques photos du processus: plants frais, sècheuse faite-maison avec des ampoules dans un caisson en bois, sachets et thé frais.

Voilà, je vous laisse pour “vaquer à mes occupations” (les envahisseurs sont là).
Je vous retrouve en début d’après-midi, Marc est revenu vers une heure pour le déjeûner et vient de repartir; nous aurons encore le courant pour une demi heure puis nos cuisiniers partent jusqu’à demain sept heures. (YESSSS !!!)
Je ferai sans doute un peu de couture cet après-midi, j’aimerais confectionner quelques coussins en tapis du Kasaï et toile de jute et prends mon temps pour les confectionner. Un orage se prépare et un vent frais circule dans la maison, cela fait plusieurs jours qu’il fait très lourd ici, cela nous fera du bien … Du coup, pas de vélo pour Marc, aujourdh’hui. . . Ce qui veut aussi dire qu’il rentrera certainement passé six heures trente puisqu’il n’y a pas l’impératif “rentrer avant la nuit”.
Je dois aussi faire un plan du jardin potager pour améliorer mes rotations de légumes.
De toutes façons, il y a toujours mille et une petites choses à faire, c’est le momentum pour passer à l’action qui manque souvent ;). Ce qui est chouette, aussi c’est que nous bénéficions généralement du WiFi toute la journée ce qui me permet d’écouter des radios internationales et d’ainsi varier mon programme musical et écouter des musiciens récents.
Presque six heures du soir, l’après-midi a filé à toute allure et je n’ai pas fait le quart de ce que je comptais faire! Pour finir, il n’a pas (encore?) plu.
Notre tisane-palu infuse, nous la dégusterons ensemble quand Marc revient.
Pas de coussins avec les tapis du Kassaï en construction cet après-midi mais du tri dans les congélateurs, des plats cuisinés conditionnés pour être congelés et en cours de congélation, je les enfermerai, étiquerai et rangerai demain quand ils seront bien durs. Taillé les bougainvillées qui commencaient à bloquer notre splendide vue (ce qui est évidemment innacceptable), huilé avec de l’huile pour bois tropicaux nos tables de terrasses, fait un tour au potager et, oui, fait des croquis pour un plan des plates bandes potagères comme prévu. Croquis encore à mettre au net. Fait un tour avec Makala, réaccroché un des jouets de Théo qu’il avait réussi à faire tomber; Il est en train de s’attaquer férocement au nouveau montage qu’il prend comme un affront personnel tout en émettant plein de sons pour s’encourager, un perroquet est, définitivement une compagnie aussi!Tant que nous en sommes à parler zoologie, un mot: “sérénade”.
Vous êtes là, tranquillement en train de glisser dans les bras de Morphée, bercé par les derniers ronronnements du groupe qui s’éteint. Dehors les crissements des crickets, prennent le relais et vous sombrez…Quand, soudain, un coup d’archet vous réveille en sursaut, en direct de votre tympan. Et oui, cela n’arrive pas souvent, mais un soliste impromptu vient s’immiscer dans votre rituel. Plus de lumière, évidemment, vous bougez, le vol de l’archet se suspend, réconforté, vous tapotez votre oreiller, retrouvez la bonne position pour glisser à nouveau dans vos songes. Quelques “bis repetitum” des mêmes scenari plus loin, vous n’avez plus du tout envie de dormir et traquez de l’oreille votre insaisissable tortionnaire, le doigt sur la gachette de votre torche. Peine perdue, au moindre mouvement le musicien s’interrompt pour reprendre de plus belle dès que la côte est claire.
Lorsque, épuisé, mais vainqueur, vous avez attrappé le soliste pour lui faire rejoindre l’orchestre dehors (non, on ne zigouille pas: c’est mauvais pour le karma) un coup d’oeil au réveil vous confirme qu’il est grand temps de les fermer tous les deux, ce que vous faite, vaguement inquiet et l’oreille en alerte… non , tout est bien jusqu’…

Voilà, nos très chers lecteurs, c’est sur cette note que nous vous laissons, bonne semaine et . . .

Faites de doux rêves !

Marie-Claude et Marc

P.S. Pour ceux qui se demandent: le coupable est un petit criquet d’à peine un centimètre avec le “coffre” d’une alerte anti-incendie!

Hello friends,
a new week is beginning. Last week saw the organisation of the January pay and, subsequently, with the plane bringing the funds from Kinshasa, the arrival of our order of “fresh food”… And, for me, the realization that in fact, I am never happy, or already blasé.
Let me explain: when we lived in Kanyama with young children, we did NOT have a truck (let alone a plane!) that brought us fresh food. And we didn’t even think about it, we were resigned, I guess.
And now that we have this luxury, I found myself extremely disappointed because, despite an email that I had tried to write extremely precisely, the frozen products had once again been put in the same cool box along with the fresh meat… As a result, the fresh meat pieces (I cut the meat to size myself to make sure we have the right portions, then freeze them once packaged) were certainly even fresher. But that the “little treats” of frozen vegetables that we are not able to grow here (cauliflower, small celery cubes, sliced mushrooms…) already packaged, had become a rather soft mass instead. So, when possible, I unpack the bags and spread the contents on trays covered with baking paper and put them back in the freezer before reconditioning them in bags to be kept in the freezer. But I let you guess what happens when fresh meat is next to frozen fish.
All this prevents me from blessing the fact that we CAN have access to this opportunity! Because the tree was hiding the forest. That now we can, once a month, order exotic fresh apples (that we must think of renaming “fruit apples” otherwise we find ourselves with potatoes) or oranges, dark chocolate, BUTTER, to change from our home grown papayas, banana and pineapples. SO: THANK YOU SOCFIN!

Apart from that: our version of “work-life routine” started: getting up at 4:25am, Marc leaving at 5:15am, the generator turning off at 5:30am, coffee and freedom for me until 7:00am (except that I decided to write to you this morning). Recording of attendance (tick) and distribution of tasks if necessary (tick), feeding our zoo (re-tick). The generator has just started again: it is 8:00 am and it has been daylight since about 6:20 am. It is very cute because since we share the house with “Theo the parrot”, we know exactly when the day is coming up because his “sweet babbling” begins!
Right now I have the house to myself after the roll call until 9:30, which allows me to have no one breathing in my neck for a little while longer. Afterwards, I admit that I feel somewhat stalked in my own house and often take refuge in the “sewing-crafts” quarters, one of our private spaces, or in the garden (vegetable garden or not).

Last Friday evening, we had a drink at our neighbour’s house and Saturday evening, dinner at another expatriate’s house at the management camp, everyone (or almost everyone) was there and it was very friendly. The new plant manager is a young giant and very friendly Ivorian.
At the moment we are in our Artemisia cure (which we start every first of the month) for a week. We grow it ourselves (in the garden) and pack it, once dry, in kraft bags in the freezer, which keeps it fresh. Attached are some photos of the process: fresh plants, homemade dryer with bulbs in a wooden box, fresh bags and tea.

Here, I leave you to “go about my business” (the invaders are here).
I resume my writing in the early afternoon, Marc came back around one o’clock for lunch and has just left; we’ll still have power for half an hour and then our housekeepers leave until tomorrow at seven o’clock. (YESSSS!!!!)
I will probably do some sewing this afternoon, I would like to make some cushions out of Kasai carpet and jute canvas and take my time to make them. A storm is brewing and a cool breeze is blowing through the house, it has been very heavy here for several days and we could have some rain, which will do us good… So, no bike for Marc today…. . Which also means that he will certainly be back after six thirty since there is no need to “return before dark”.
I also have to make a plan of the vegetable garden to improve my vegetable rotations.
Anyway, there are always a thousand and one little things to do, it is the momentum to take action that is often missing;). What’s great, too, is that we generally enjoy WiFi all day long, which allows me to listen to international radio stations and thus vary my musical program and listen to recent musicians.
Almost six o’clock in the evening, the afternoon went by at full speed and I didn’t make a quarter of what I was planning to do! Finally, it did not (yet?) rain as expected.
Our Artemisia (anti-malaria) tea is infusing, we will have it together when Marc comes back.
No cushions with the Kassaï rugs manufactured this afternoon but sorting out the freezers, ready meals packaged to be frozen and in the process of freezing, I will seal them in plastic bags, label them and put them away tomorrow when they are frozen hard enough. I trimmed the bougainvilleas that were starting to block our splendid view (which is obviously unacceptable), oiled with tropical wood oil our terrace tables, went for a walk in the vegetable garden and, yes, sketched for a plan of the vegetable beds as planned. Sketch still to be put in its final form. Took a walk with Makala, hung up again one of Theo’s toys that he had managed to bring down; he was fiercely attacking the new montage that he took as a personal affront while emitting a lot of sounds to encourage himself, a parrot is, definitely a company too!

While we’re talking about zoology, one word: “serenade”.
You are there, quietly slipping into a comfortable sleep, rocked by the last purring of the generator that is dying. Outside the cricket squeals take over and you sink… When, suddenly, a shot wakes you up with a start, directly into your eardrum. And yes, it doesn’t happen very often, but an impromptu soloist has managed to make its way into the room and comes to interfere in your ritual. Switch on a light, of course, you move, the flight of the bow is suspended, comforted, you tap your pillow, find the right position to slip back into your dreams. A few “bis repetitum” of the same scenarios further on, you no longer want to sleep at all and hunt down your elusive torturer with your finger on the trigger of your torch. Forget it, at the slightest movement the musician stops and starts again as soon as the coast is clear.
When, exhausted, but victorious, you caught the soloist to make him join the orchestra outside (no, we don’t kill: it’s bad for karma) a glance at the clock up confirms that it’s high time to close your eyes, which you do, vaguely worried and ear alert… no, everything is fine until…

Here, our dear readers, it is on this note that we leave you, good week and….

Have sweet dreams!

Marie-Claude & Marc

P.S. for those who wonder: the culprit is a small cricket, less than one inch long but able to produce the sound and volume of a fire alarm !