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Sable – Sand

See below for English language version Sable n.m. (lat. sabulum) – Roche sédimentaire meuble, formée de grains, souvent quartzeux. Comme nous l’avons déjà expliqué dans d’autres nouvelles, le sol de la plantation de Mapangu est principalement composé de sable avec ici et là des poches un peu plus limoneuse (que nous appelons ici terre rouge) dont nous nous servons pour fabriquer des briques adobes (briques de terre crue pressée et séchée) pour les constructions et parfois aussi dans les trous avec l’espoir de durcir un petit peu la route. Pour les routes, dans de bonnes conditions (humidité, inclinaison, etc.) le sable finit par former une croûte assez dure qui résiste un peu mieux au passage des véhicules et surtout plus facile à naviguer en vélo. Mais évidemment il serait illusoire d’espérer que ce durcissement soit, d’une part, uniforme et est donc entrecoupé de “trous” de sable mou qui ont la fâcheuse tendance à s’agrandir au fur et à mesure des passages ou, d’autre part, lisse et donc parfois plutôt comparable à de la tôle ondulée. J’ai d’ailleurs essayé de faire un petit film avec une caméra sur mon casque de vélo, afin de pouvoir vous montrer à quoi ressemble mon itinéraire entre la maison et le bureau, mais l’image vibre tellement (à cause des inégalités du terrain) que j’en devenais presque malade à regarder le film et j’ai donc jugé plus sympa de ne pas vous soumettre à une demi heure de vibro-image. A vélo je ne reste évidemment pas assis sur la selle lorsque je passe dans des trous plus importants, mais je ne vais pas non plus en danseuse tout du long et cela a pour conséquence (malgré le fait qu’elle est serrée à fond) que je doive régulièrement remonter la selle du vélo qui descend graduellement avec l’effet des vibrations. Malheureusement les zones durcies sont loin de représenter la plus grande partie des pistes et il y a des grandes zones qui ressemblent plus aux dunes de la mer du nord qu’à une route. Grâce à l’assistance électrique j’arrive le plus souvent à continuer de pédaler et d’avancer, mais il n’est pas rare que le vélo finisse pas s’arrêter et dans ces cas-là impossible de redémarrer avant d’avoir atteint une zone un peu plus dure. J’ai aussi essayé d’aborder les bacs de sable à plus grande vitesse en espérant que le vélo s’enfonce un peu moins, mais cela m’a valu quelques bonnes pelles (heureusement sans conséquences au-delà de quelques bleus) ce qui fait que maintenant je préfère me résigner et pousser le vélo sur quelques mètres à la main plutôt que de risquer un vol-plané pas toujours très élégant. Même durci, le sable de la piste n’est pas insensible aux effets de ruissellement de la pluie et quand celle-ci arrive à former une petite rigole il ne faut pas plus de quelques minutes pour que celle-ci se transforme en mini-fossé où les roues des véhicules restent parfois coincées. La grande difficulté est de trouver le meilleur moment pour essayer de remettre les routes dans un état adéquat car s’il fait trop sec le passage de la niveleuse va seulement casser les quelques zones durcies et transformer le tout en bac à sable quasi infranchissable et s’il fait trop humide le terrain ameubli devient boueux et encore plus sensible à l’érosion. Dans les endroits vraiment difficiles nous essayons de boucher les trous avec des sacs remplis de terre, que nous devons néanmoins trouer pour éviter qu’ils ne soient volés, nous essayons également de planter du vétiver (qui a la réputation d’avoir un enracinement très profond) pour fixer les bordures et j’envisage de faire l’essai de mélanger des restes d’huile de palme (trop acides pour être vendus) avec le sable pour le stabiliser et peut-être le rendre moins sensible à l’érosion. Nous avons également toute une brigade de cantonniers qui sont chargés de boucher les trous, dégager les drains et faire des petits andains pour dévier l’eau de ruissellement. Dans certains cas nous n’avons pas d’autre alternative que de dévier l’eau de ruissellement vers la palmeraie et comme celle-ci est généralement fortement chargée en sable il y a des endroits où les palmiers se retrouvent à moitié enfoncés dans des profondes couches de sable quasi pur. Le sable n’est évidemment pas le substrat de préférence pour les palmiers car il ne retient pas très bien l’eau (en saison sèche) et les éléments nutritifs ont tendance à être lessivés assez rapidement. Pour palier à cela, nous essayons de favoriser au maximum le développement de plantes de couverture (légumineuses de préférence pour leur apport d’azote), d’appliquer les sous-produits de l’usinage (rafles et fibres) et évidemment de compenser les besoins des palmiers avec l’application d’engrais de manière aussi fractionnée que possible. Dans certaines parties de la plantation cela marche mieux que d’autres, mais dans l’ensemble cela n’empêche pas les palmiers d’assurer une production plus qu’honorable. Nous avons également fait un essai de plantation de palmiers dans une zone de savane, qui à priori est moins adaptée aux palmiers car serait plus sèche, sols plus pauvres, exposé au vent, etc. mais curieusement ce sont les palmiers qui produisent le mieux et le plus régulièrement, malgré le fait que eux aussi poussent dans du sable quasi pur, allez comprendre. D’aucuns pourraient penser qu’avec tout ce sable autour de nous au moins nous n’avons pas de problèmes pour la réalisation des constructions en ciment et béton, mais ce serait sans compter sur le ministère des mines qui doit percevoir son écot sur toute exploitation minière, y compris bien évidemment l’extraction de sable, graviers ou moellons. Le prélèvement du sable doit se faire dans des zones autorisées et une taxe payée sur base du nombre de bassines (une mesure universellement reconnue pour la quantification des matériaux, comme vous le savez tous). Comme nous chargeons souvent le sable avec un engin directement dans une remorque (c’est plus facile de charger 10 tonnes de sable comme cela qu’avec des bassines qu’il faut compter de surcroît) nous avons du négocier une table de conversion pour agréer la méthode de calcul du nombre de bassines dans une tonne de sable selon notre pont bascule. Cela aurait été plus aisé d’agréer un taux de taxe par tonne de sable, mais le canevas des mines définit l’unité taxable comme étant une bassine… Prélever du sable en dehors des zones autorisées ou de la supervision de l’agent des mines peut entraîner le paiement d’amendes en plus des taxes car nous pourrions évidemment user le prétexte de fabrication de ciment ou de béton pour en réalité faire de la prospection illicite de diamants ou autres minerais prisés… Comme d’habitude, à bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
Sand (noun) – A loose granular substance, typically pale yellowish brown, resulting from the erosion of siliceous and other rocks and forming a major constituent of beaches, river beds, the seabed, and deserts. As we have already explained in other news, the soil of the Mapangu plantation is mainly composed of sand with a few slightly more silty pockets (which we call red soil) that we use to make adobe bricks (pressed and dried mud bricks) for construction and sometimes also to fill the holes in the road with the hope of hardening it a little bit. For roads, in good conditions (humidity, inclination, etc.) the sand ends up forming a fairly hard crust that resists a little better to the passage of vehicles and especially easier to navigate by bike. But obviously it would be illusory to hope that this hardening would be, on the one hand, uniform as it tends to be interspersed with “holes” of soft sand which have the unfortunate tendency to increase in size withe the passage of vehicles of all sorts or, on the other hand, that it would be smooth as generally the surface is more akin to corrugated iron. I tried to make a short film with a camera on my bike helmet, in order to show you what my itinerary between home and office looks like, but the image vibrates so much (because of the unevenness of the terrain) that I almost got sick watching the film and so I thought it was nicer not to submit you to half an hour of vibro-image. On the bike I obviously don’t stay seated on the saddle when I pass through larger holes, but I don’t go dancing all the way either and this has the consequence (despite the fact that it is tightened to the limit) that I have to regularly raise the saddle of the bike which gradually drops with the effect of vibrations. Unfortunately, the hardened areas are far from representing the majority of the tracks and there are large areas that look more like the dunes of the North Sea than a road. Thanks to the electric assistance of my bike most of the time I manage to keep pedalling and moving forward, but it is not uncommon for the bike to stop and in these cases it is impossible to restart before reaching a slightly harder area. I also tried to approach the sandboxes at a higher speed and hope that the bike would sink a little less, but that resulted in some serious falls (fortunately without consequences beyond a few bruises) so now I prefer to resign myself and push the bike a few meters by hand rather than risk a not always very elegant glide from my bicycle to the ground. Even when hardened, the sand of the track is not insensitive to the effects of water runoff and once the flowing water manages to form a small gutter, it does not take more than a few minutes for it to turn into a mini-ditch where the wheels of the vehicles sometimes get stuck. The great difficulty is to find the best time to try to restore the roads to an adequate state because if it is too dry the passage of the grader will only break the few hardened areas and transform the whole into an almost impassable sandbox and if it is too wet the loosened ground becomes muddy and even more susceptible to erosion. In really difficult places we try to plug the holes with bags filled with soil, which we have to make holes to prevent them from being stolen, we also try to plant vetiver (which has the reputation of having very deep roots) to fix the edges, and I plan to try to mix palm oil remains (too acidic to be sold) with the sand to stabilize it and perhaps make it less susceptible to erosion. We also have a whole brigade of roadmenders who are responsible for plugging holes, clearing drains and making small swaths to divert runoff water. In some cases we have no alternative but to divert the runoff water to the palm grove and as the water is generally heavily loaded with sand there are places where the palm trees are half sunk into deep layers of almost pure sand. Sand is obviously not the preferred substrate for palm trees because it does not retain water very well (in the dry season) and nutrients tend to leach out fairly quickly. To compensate for this, we try to encourage the development of cover crops (legumes preferably for their nitrogen supply), to apply the by-products of the mill (empty fruit bunches and fibres) and obviously to compensate the needs of palm trees with the application of fertilizer in as fractionated a way as possible. In some parts of the plantation it works better than others, but on the whole it does not prevent the palm trees from ensuring a more than honourable production. We also tried to plant palm trees in a savannah area, which is theoretically less suitable for palm trees because it is supposedly drier, poorer soils, exposed to the wind, etc. but strangely enough, it is these palm trees that produce best and most regularly, despite the fact that they too grow in almost pure sand, go figure.Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals… Some might think that with all this sand around us at least we have no problems for the construction of cement and concrete structures, but that would be counting without the Ministry of Mines, who is there to collect its share on any mining operation, including of course the extraction of sand, gravel or rubble. The sand must be collected in authorised areas and a tax paid on the basis of the number of basins (a universally recognised measure for the quantification of materials, as you all know). As we often load sand with a machine directly into a trailer (it is easier to load 10 tons of sand like that than with basins that have to be counted) we had to negotiate a conversion table to approve the method of calculating the number of basins in a ton of sand according to our scale bridge. It would have been easier to approve a tax rate per tonne of sand, but the mining canvas defines the taxable unit as a basin… Taking sand out of authorized areas or without the supervision of the mining agent can result in fines in addition to taxes because we could obviously use the pretext of making cement or concrete illegally searching for diamonds or other valuable minerals… As usual we look forward hearing from you, Marc & Marie-Claude
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Villages

See below for English text Nous essayons de fournir un logement à tous nos travailleurs et à ce jour nous avons plus de 1.000 maisons disponibles dans la plantation, ce qui est malgré tout encore loin du compte puisque nous avons environ 2.700 travailleurs. Heureusement une bonne partie de nos travailleurs sont originaires des villages qui se trouvent en bordure de la plantation où ils disposent de leur propre maison. A l’exception des cadres et de certains agents de maîtrise qui disposent de maisons équipées d’eau et d’électricité, la majorité des maisons sont des constructions simples en briques adobes (terre crue pressée et séchée) enduites de ciment et toit en tôles d’environ 10m², ce qui est considéré comme vaste comparé aux maisons des villages qui ne font souvent pas plus de 5-6m². Mis à part les jours de pluie, la maison sert principalement pour dormir et toute autre activité (cuisine, repas, toilette, etc.) se passe à l’extérieur, mais même ainsi il est difficile d’imaginer comment ces maisons sont souvent occupées par 8-9 personnes qui, pour des raisons de “sécurité” (superstition entre autres) dorment toutes portes et fenêtres fermées. A l’extérieur de la maison la cuisine est généralement aménagée dans une paillote dont les murs et le toit prennent rapidement une couleur noirâtre à cause de la fumée permanente qui est dégagée par le bois, pas toujours sec, utilisé pour la cuisine. Initialement nous avions construit des maisons avec une petite cuisine intégrée, mais nous nous sommes rapidement rendu compte que celle-ci n’était pas utilisée, si ce n’est pour y stocker du bois et des aliments, car elle enfumait toute la maison et son contenu. Les maisons sont également équipées d’une latrine extérieure, parfois commune pour plusieurs habitations. Ici aussi nous avons initialement essayé d’installer des toilettes avec fosse septique mais le manque d’eau et la non-compréhension de leur mode de fonctionnement fait que celles-ci devaient être débouchées presque chaque semaine. J’ai le vague espoir de convaincre les gens d’utiliser des toilettes sèches, qui ont l’avantage de ne pas générer d’odeurs et de ne pas attirer les mouches comme c’est le cas pour les latrines, mais nous faisons face à un blocage culturel que je n’ai pas encore réussi à surmonter, sauf peut-être au bureau où l’utilisation de toilettes sèches semble finalement avoir été acceptée. Dans les villages, la majorité des maisons sont en fait des huttes qui doivent être reconstruites chaque année ou presque. Les maisons sont construites avec des sticks de bois plantés dans le sol entre lesquels sont tissés des branches plus fines et les espaces restants sont colmatés avec de la boue. Le toit de ces maisons est confectionné avec des palmes qui sont tissées en panneaux que les gens ici appellent des rameaux et qui sont relativement étanches si plusieurs couches sont superposées. Le sol est évidemment en terre battue et quand la maison est construite sur une légère pente il n’est pas rare que l’eau de ruissellement passe à travers la maison. Les portes et volets des maisons sont faits avec des pétioles de palmiers attachés les uns aux autres avec des lianes qui sont aussi utilisées comme charnières. Certaines maisons dans les villages sont un petit peu plus grandes et composées de deux pièces, mais même dans ces cas-là il est difficile d’imaginer une famille nombreuse passant la nuit confortablement dans un aussi petit espace. Il n’y a évidemment pas de “salle d’eau” et pour tout ce qui concerne les ablutions, collecte d’eau et lessives les filles et femmes du ménage se déplacent jusqu’au cours d’eau le plus proche (parfois à une heure de marche) d’où elles reviennent avec des bidons de 25 litres d’eau sur la tête dès qu’elles ont 12-13 ans, les plus jeunes ont des charges plus petites, mais malgré tout disproportionnées compte tenu de leur âge. Dans les camps ou villages à l’intérieur de la plantation il y a généralement une grande citerne que nous approvisionnons tous les jours avec un tracteur, mais celle-ci est généralement vide après quelques heures et l’eau qu’elle contient n’est pas potable sans être bouillie ou traitée. Curieusement, les hommes portent rarement leur charge sur la tête. Lorsqu’ils portent un bidon d’eau c’est généralement sur l’épaule ou, par exemple lorsque nous déchargeons des sacs d’engrais (qui font généralement 50 kg) ils sont portés sur les épaules, mais rarement sur la tête. Selon certains de nos collègues que j’ai interrogé à ce sujet, c’est une question de physionomie ou de volonté de Dieu qui fait que depuis la nuit des temps les femmes peuvent porter des charges sur la tête, mais pas les hommes qui sont trop “faibles” pour cela. Cette croyance justifie sans doute le fait que souvent lorsque l’on croise un couple sur la route, la femme porte une charge sur la tête, un bébé dans le dos et parfois même encore un enfant en bas âge dans les bras marchant derrière un homme qui ne porte rien du tout, c’est la volonté du tout puissant que les choses soient ainsi… Mais revenons au sujet des villages, principalement ceux qui entourent la plantation. Les villages sont strictement mono-ethniques, c-à-d que seuls des personnes de la même tribu peuvent y construire une maison. Cela n’empêche évidemment pas “d’acheter” une femme dans un village voisin, ce qui du reste est considéré favorablement car cela resserre les liens entre deux tribus différentes. Ainsi autour de la plantation nous avons des villages “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. qui soit disant sont connus pour être paresseux pour les uns, et agressifs ou entrepreneurs pour les autres. Dans la plantation les choses sont différentes car les villages ou camps que nous avons construit sont occupés par les travailleurs en fonction de leur lieu de travail et non leur origine ethnique. Comme dans les villages traditionnels, chaque village ou camp de la plantation désigne son chef de camp qui est chargé d’y maintenir l’ordre et la propreté, bien que sur ce dernier point il y ait encore beaucoup de travail à faire, mais sera le sujet d’un autre récit car c’est matière à saga… Finalement il y a les sites sur lesquels nous habitons, composés de quelques maisons seulement sur une plus grande étendue de terrain et évidemment organisés différemment, mais nos collègues congolais parlent du camp Cathédrale, camp directeur, camp usine ou camp assistants pour désigner les maisons où sont installées les expatriés car nous sommes effectivement éparpillés sur 4 locations différentes, quoi que pour le moment il n’y a pas d’expatrié résidant au camp directeur (où les DG précédents avaient choisi de résider). Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et vous souhaitons une bonne semaine en espérant avoir de vos nouvelles très bientôt. Bien à vous, Marc & Marie-Claude
Cité de Mapangu – Mapangu township
We are trying to provide housing for all our workers and to date we have more than 1,000 houses available in the plantation, which is still far from enough since we have about 2,700 workers. Fortunately, a good part of our workers come from the villages on the edge of the plantation where they have their own house. With the exception of managers and some supervisors who have houses equipped with water and electricity, the majority of houses are simple constructions made of adobe bricks (pressed and dried mud) coated with cement and a sheet metal roof of about 10m², which is considered vast compared to village houses which often do not exceed 5-6m². Apart from rainy days, the house is mainly used for sleeping and all other activities (cooking, eating, washing, etc.) take place outside, but even so it is difficult to imagine how these houses are often occupied by 8-9 people who, for reasons of “security” (superstition among others) sleep with all doors and windows closed. Outside the house the kitchen is usually set up in a straw hut whose walls and roof quickly turn blackish because of the permanent smoke released by the wood, not always dry, used for cooking. Initially we had built houses with a small fitted kitchen, but we quickly realized that it was not used, except to store wood and food, because it smoked the whole house and its contents. The houses are also equipped with an outdoor latrine, sometimes common for several houses. Here too we initially tried to install toilets with septic tanks, but the lack of water and the lack of understanding of how they work meant that they had to be unblocked almost every week. I have vague hopes of convincing people to use dry toilets, which have the advantage of not generating odours and attracting flies as is the case with latrines, but we are facing a cultural blockage that I have not yet managed to overcome, except perhaps in the office where the use of dry toilets seems to have finally been accepted. In the villages, the majority of the houses are actually huts that have to be rebuilt almost every year. The houses are built with wooden sticks planted in the ground between which thinner branches are woven and the remaining spaces are filled with mud. The roofs of these houses are made of palms that are woven into panels, which are relatively waterproof if several layers are superimposed. The ground is obviously of hardened soil and when the house is built on a slight slope it is not uncommon for runoff water to pass through the house. The doors and shutters of the houses are made with palm stems attached to each other with vines,which are also used as hinges. Some houses in the villages are a little larger and have two rooms, but even in these cases it is difficult to imagine a large family spending the night comfortably in such a small space. There is obviously no “bathroom” and for all matters relating to ablutions, water collection and washing, the girls and women in the household move to the nearest water point (sometimes within an hour’s walk) from where they return with 25-litre water cans on their heads as soon as they are 12-13 years old, the youngest ones have smaller charges, but despite this are disproportionate for their age. Most of the villages or camps inside the plantation are equiped with a large tank that we fill with water every day with a mobile cistern, but is water is usually used up in a matter of a few hours and is not suitable for consumption without being boiled first. Strangely enough, men rarely carry their loads on their heads. When they carry a can of water it is usually on their shoulders or, for example, when we unload bags of fertilizer (which usually weigh 50 kg) they are carried on their shoulders, but rarely on their heads. According to some of our colleagues I have asked about this, it is a question of God’s will and that since time immemorial women can carry loads on their heads, but not men who are too “weak” for that. This belief probably justifies the fact that often when we meet a couple on the road, the woman carries a load on her head, a baby on her back and sometimes even a small child in her arms walking behind a man who carries nothing at all, it is the will of the almighty that things should be like this… But let’s come back to the villages, mainly those around the plantation. The villages are strictly mono-ethnic, i.e. only people of the same tribe can build a house there. This obviously does not prevent men from “buying” a woman in a neighbouring village, which is considered positively because it strengthens the ties between two different tribes. Thus around the plantation we have villages that are “Lele”, “Shokwe”, “Luba”, etc. which, according to the tribe are supposedly known to be lazy for some, and aggressive or entrepreneurial for others. In the plantation things are different because the villages or camps we have built are occupied by the workers according to their place of work and not their ethnic origin. As in traditional villages, each village or camp on the plantation designates its camp chief who is responsible for maintaining order and cleanliness, although on the latter point there is still a lot of work to do, but will be the subject of another story because it is a matter of a saga… Finally there are the sites where we live, composed of only a few houses on a larger area of land and obviously organized differently, but our Congolese colleagues speak of the Cathedral camp, director camp, factory camp or assistant camp to designate the houses where expatriates and senior staff are residing because we are indeed scattered over 4 different locations, although for the time being there is no expatriate residing at the director’s camp (where the previous GMs had chosen to reside). We hope these words will find you well and we wish you a very pleasant week, looking forward to hear from you. Best regards, Marc & Marie-Claude
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Nouveau Commencement – New Begining

See below for English version C’est la fin des vacances pour la plus grande partie du personnel de Brabanta, donc les activités vont reprendre.
Nous avons commencé par le social hier en lancant un “lunch-brunch-pour-certains” avec les expatriés maintenant tous de retour à la base. Du coup, nous sommes un peu en retard pour notre newsletter hebdomadaire! Nous avions aussi en visite le père Gérard (résidant d’ordinaire à Muembe, plus ou moins une heure de très mauvaise piste d’ici), il était un peu faible mais espère repartir chez ses ouailles dès ce matin: il “n’aime pas la ville” (Mapangu ). . .
Ceci dit, entre les repas de fêtes de fin d’année et le pot pour le départ de notre directeur d’usine et l’accueil de son successeur, l’intense vie sociale de la Brabanta n’était pas si plate que cela.
Marc est vaillamment reparti à l’aube ce matin 05:15h. pour être à 05:30h. à l’appel de Kabala. Appelez-moi “petite nature” si vous voulez, mais, je dois avouer, que je suis assez reconnaissante quand l’appel choisi pour le lundi n’est pas un de ceux qui nous fait nous éveiller à 04h. !
A part cela, c’est très sympa et très exotique de voir toutes ces photos de temps hivernal que vous nous envoyez, merci beaucoup à tous ceux qui partagent, c’est comme un bon bol de chocolat chaud ;).
Il est 07:00h. à présent, j’ai déjà nourri nos familiers, poilus et ailés, pris les présences du personnel Cathédrale, fait un tour au jardin potager et distribué des semences et des instructions pour nos légumes ainsi que des tâches pour la matinée de travail.
08:00h. et le groupe vient de se ré-allumer, je vais mettre une machine à laver en route puis vous rejoint. Voilà, ça tourne.
Vous vous demandez peut-être pourquoi c’est moi qui met la machine à laver en marche alors que j’ai deux types qui hantent la maison toute les matinées? . . . Légitime, bien: c’est qu’ils sont encore moins techniques que moi et très créatifs dans les différentes façons de mettre en panne tout appareil, mécanique ou électrique, d’ailleurs… Hrmmmm, avec une prédilection certaine pour les électriques ou les jolies choses. Alors, pour conserver un semblant de “zenitude” et préférant m’énerver sur moi plutôt que sur quelqu’un d’autre, je m’occupe des machines moi-même (les nôtres plus celles du stagiaire-de-26-ans…machine commune oblige) mais refuse de prendre en charge le repassage (je voue une haine féroce au repassage)… Avec le résultat que nous en sommes à notre quatrième (ou cinquième peut-être?) fer à repasser en juste trois ans. La fonction vapeur du dernier en date ayant rendû l’âme après une malencontrueuse chute deux semaines après son changement de main. C’était MON fer à repasser à couture les trois premières années. Je me suis offert un fer à repasser de voyage, tout petit et amplement suffisant pour la couture.
Et nous mettons sous clé toutes les autres quand nous partons en vacances pour éviter les expérimentations impromptues. La semaine précédente était atypique dans le sens où nous avons eu deux jours de congé (mercredi et jeudi) au milieu de la semaine et la météo a été très peu clémente. Dommage car nous comptions faire un tour dans un coin de brousse un peu sympa et pas trop loin; entre autres parce que j’avais envie de quitter la maison et le jardin. Depuis notre dernier retour j’ai quitté la maison et le jardin deux fois… L’autarcie, c’est bien, mais, même au Moyen Âge, il y avait moyen d’aller au marché ou à la foire de la ville d’à côté de temps à autres, ou, une fête. Les amis, pensez à moi quand vous faites quelque chose d’aussi fou que de prendre votre caba pour aller faire des courses ou chercher les pistolets du dimanche ;).
Cette option étant tombée à l’eau (au propre comme au figuré) nous avons bricolé et c’était très chouette aussi. J’ai terminé une blouse en tissu local puis ai prêté ma machine à Marc en vue de la création d’une housse de voyage pour sa “Rossinante” qu’il ramène en Belgique la fois prochaine pour une inspection (Il n’y a pas que les humains qui font un check up!) Voir photos de l’action en milieu de lettre.
Et maintenant, nous y voilà, reprise tranquille des activités de l’usine en vue de la nouvelle saison, visiteurs prévus pour les mois prochains.
Marc a quand même eu le temps de nous faire des pains et nous avons cuisiné à quatre mains pour confectionner une succulente (sans fausse modestie) lasagne pour onze personnes faisant même les feuilles de pâtes nous même! Plus salade du jardin et “disgustingly rich chocolate brownie”. On n’a que le bien qu’on se donne !
Une barge est arrivée avec des croquettes pour le chien et une machine à coudre à pédalier démontée que Marc a pris le temps d’assembler (sans mode d’emploi) hier soir. Ce matin je la huile, la teste puis la prête à notre voisine la femme du nouveau directeur agro, maman d’une petite fille de un an. “Souvenirs, souvenirs”: c’est sur une machine de ce genre que j’avais fait mes premières armes en couture à Haïti il y a plus de “ouuuuuh” !!! Voici, les amis, une lettre “popotte” de vie quotidienne à la place des trépidations de la vie d’usine, je vous laisse ici pour continuer notre journée et vous envoie toute nos pensées affectueuses, A très bientôt, Bises Marie-Claude & Marc
It is the end of the holidays for most of Brabanta’s staff, so activities will resume.
We started with social yesterday by launching a “lunch-brunch-for-some” with the expatriates now all back at the base. As a result, we are a little late for our weekly newsletter! We also had Father Gérard (usually residing in Muembe, more or less an hour of very bad track from here), he was a little weak but hopes to go back to his flock this morning: he “doesn’t like the city” (Mapangu)…
That being said, between the Christmas and New Year’s Eve meals and the potluck for the departure of our plant manager and the welcome of his successor, the intense social life in Brabanta was not that flat.
Marc valiantly left at dawn this morning at 05:15h. to be at 05:30h. at the call of Kabala. Call me “little nature” if you want, but, I must admit, I’m quite grateful when the call chosen for Monday is not one of those that makes us wake up at 04h. !
Apart from that, it’s very nice and exotic to see all these pictures of winter weather you send us, thanks a lot to all those who share, it’s like a good bowl of hot chocolate ;).
It is 07:00h. Now, I have already fed our pets, hairy and winged, taken the presence of the Cathedral staff, made a tour of the vegetable garden and distributed seeds and instructions for our vegetables as well as tasks for the morning’s work.
08:00h. and the generator just turned on again, I’ll get a washing machine started and then join you again. There, it’s rolling and I’m back.
You may be wondering why I am the one who turns on the washing machine when I have two guys who haunt the house every morning? .. . legitimate question, well: it is that they are even less technical than I am and very creative in the different ways of breaking down any device, mechanical or electrical, by the way…. Hrmmmmmm, with a definite predilection for electrics or pretty things. So, to keep a semblance of “zenitude” and preferring to get angry at myself rather than at someone else, I take care of the machines myself (ours plus those of the 26-year-old trainee who lives next door… common machine obliges) but I refuse to take charge of the ironing (I have a fierce hatred for ironing)… With the result that we are now on our fourth (or fifth perhaps?) iron in just three years. The steam function of the latest one died after an unfortunate fall less than two weeks after changing hands. It was MY sewing iron for the first three years. As a replacement I bought a travel iron , very small and more than enough for sewing, which I keep all to myself.
And we lock up all the other household appliances when we go on holiday to avoid impromptu experiments.
The past week was atypical in the sense that we had two days off (Wednesday and Thursday) in the middle of the week but unfortunately the weather was very bad, a typical Belgian rainy weather although maybe not as cold as it can be in Belgium. Too bad because we were planning to go for a walk in a nice corner of the bush and not too far away; among other things because I wanted to leave the house and the garden. Since our last holiday I have left home and garden twice… Autarchy is good, but even in the Middle Ages, there was a way to go to the market or the city fair next door from time to time, or, a celebration. Guys, think of me when you do something as crazy as taking your “basket” to go shopping or picking up Sunday rolls ;).
This option having fallen through (literally and figuratively) we used the time to tinker in the house and it was very nice too. I finished a blouse made of local fabric and then lent Marc use my sewing machine to create a travel bag for his “Two-wheeler” which he will bring back to Belgium next time for an “MOT” (It’s not only humans who need a check up!) See pictures of the action above.
And now, here we are, quietly resuming the plant’s activities in preparation for the new season, with visitors expected in the coming months.
Marc still had time to make us some bread and we cooked with four hands to make a succulent (without false modesty) lasagna for eleven people, for which we obviously made the pasta ourselves! Plus garden salad and “disgustingly rich chocolate brownie”. “We only have the good we give ourselves”!
A barge arrived with dog food and a dismantled pedal powered sewing machine that Marc took the time to assemble (without instructions) last night. This morning I will oil it, test it and then lend it to our neighbour, the wife of our new agri-department manager, mother of a one-year-old girl. “Memories, memories”: it is on a machine of this kind that I first started sewing in Haiti, which is “ouuuuuh”!!! Long time ago 😉
Here, my friends, is a “mixture” letter of daily life instead of the hustle and bustle of factory life, I leave you here to continue our day and send you all our loving thoughts, until soon, Marie-Claude & Marc
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Calme – Quiet

See below for English version Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Malgré les craintes et les précautions pour une situation difficile, la situation dans le pays et à Mapangu en particulier est restée calme. Certes certains crient “au loup!” parce que le résultat des élections n’est pas conforme aux attentes, mais la majorité de la population semble pousser un “ouf” de soulagement à l’issue de cette période électorale dont les résultats auraient pu déclencher de vives contestations et violences. La prudence reste néanmoins de mise les résultats n’étant que provisoires et la cour constitutionnelle devra se prononcer sur les contestations éventuelles des candidats se sentant spoliés dans la proclamation des vainqueurs et des vaincus. Nous avons quand même préféré rester loin des grandes villes et endroits où la population en liesse pourrait se laisser aller un peu trop et rien de tel qu’une plantation quasi inaccessible au milieu du Kasaï pour être oublié et laissé tranquille.
Ici la proclamation des résultats provisoires a laissé la majorité des gens indifférents se disant que, quoi qu’il advienne, il y a peu de chance que les choses changent beaucoup. Le fait que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y a comme par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs y est probablement pour quelque chose aussi. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire des petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. Les choses sont calmes aussi parce que la majorité de nos travailleurs sont encore en congé et qu’aux appels du matin au lieu d’avoir près de 200 travailleurs alignés il y avait par exemple ce matin royalement 10 personnes y compris les superviseurs. Il y a peu ou pas de véhicules qui circulent, l’huilerie est à l’arrêt avec juste deux ou trois travailleurs qui viennent faire les petits entretiens et quatre perdrix qui se baladent en essayant de trouver une noix de palme abandonnée dans un coin de l’usine. C’est calme aussi en dehors de Brabanta, car aujourd’hui l’un de nos expatriés devait reprendre l’avion pour Bruxelles mais a été informé que le vol avait été annulé car il n’y aurait que 5 passagers enregistrés pour le vol de Kinshasa à Bruxelles (j’aurais cru que ce serait plutôt l’inverse et que les personnes voudraient plutôt quitter le pays, mais ici les choses ne sont jamais logiques). Il en va de même pour la situation économique, depuis plusieurs mois l’économie est quasi à l’arrêt, les magasins sont vides ou presque et tous les investissements sont à l’arrêt en attendant de voir ce qui va se passer. Curieusement, contrairement à la logique, suite à l’annonce du résultat des présidentielles le taux de change du franc congolais a gagné (oui gagné!) plus de 20% alors qu’il n’avait presque pas varié pendant plus d’un an, c’est ça le Congo rien n’est logique ou prévisible. C’est aussi calme d’un point de vue climatique, nous avons régulièrement de gros orages, c’est-à-dire des éclairs et des coups de tonnerre, mais pas trop de pluies ou en tout cas au point de m’empêcher de faire mes trajets en vélo presque tous les jours. Pour le moment il pleut juste ce qu’il faut pour que la route soit un peu dure sans être ni boueuse (sauf quelques endroits mal drainés ou trop ombragés) ni sèches au point d’avoir un grand bac à sable dans lequel il est quasi impossible de progresser à la force des pédales. De temps en temps il y a des jeunes qui circulent à vélo sans charges (la majorité des vélos servent prioritairement à transporter 200kg ou plus de charges et n’ont plus de pédales, chaînes où autre accessoires essentiels permettant de les utiliser tels qu’initialement prévu) et qui sur des courtes distances font la course avec moi. Mais voilà, leurs vélos sont des vélos chinois sans vitesses et pesant nettement plus lourd que le mien, avec des petits pneus qui s’enfoncent dans le sable et ne sont donc pas en mesure de faire concurrence à un VTT qui bénéficie en plus d’une assistance électrique (dont l’utilisation est en fait limitée aux montées).La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralenti et à cause de l’incertitude politique installée dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. La circulation sur la rivière Kasaï est aussi très limitée, il y a évidemment toujours les pêcheurs et autres navigants sur les petites pirogues qui font leur ballet sur la rivière, mais il n’y a quasi pas de barges qui passent ni à Mapangu ni en direction d’Ilebo, sans doute parce que l’économie tourne au ralentit et à cause de l’incertitude politique qui a régné dans le pays depuis quelque temps. Notre collègue qui était passionné de jet-ski et qui allait régulièrement régaler les riverains avec des démonstrations de virages et autres manœuvres créant de spectaculaires gerbes d’eau est lui aussi parti et son engin emballé dans une caisse pour être expédié vers son nouveau poste d’affectation. Bref le Kasaï est calme lui aussi. Finalement, les circonstances font que nous avons évité de programmer des visites pendant la période électorale et nos maisons de passage, y compris les chambres d’amis à la Cathédrale, sont vides et le seront encore certainement jusqu’à la fin du mois de février. Mais ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose de ne pas avoir à s’occuper de personnes extérieures, surtout si ce sont des visiteurs qui viennent pour la première fois et à qui il faut tout expliquer sur le mode de vie en plantation pour que les choses se passent sans incidents. Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant comme chaque fois recevoir de vos nouvelles. A bientôt vous lire, Marc et Marie-Claude
Brume du matin – Morning mis
Où est la route? – Where is the road?
Village
Déjeuner? – Lunch?
Kasaï le matin – Kasai in the morning
Despite fears and precautions for a difficult situation, the mood in the country and in Mapangu in particular remained calm. While some people cry “wolf” because the election result is not in line with expectations, the majority of the population seems to be relieved at the end of this election period, the results of which could have triggered strong protests and violence. Nevertheless, caution should be exercised, as the results are only provisional and the Constitutional Court will have to rule on any claims filed by candidates who feel the results are not in line with the expected poll outcome. We felt it was better to stay away from the big cities and places where the jubilant population could get a little too much excited and nothing beats a plantation that is almost inaccessible in the middle of Kasai to be forgotten and left alone. Here the proclamation of the provisional results has left the majority of people indifferent, thinking that, whatever happens, things are unlikely to change much here. The fact that the majority of our workers are still on leave and that instead of having nearly 200 workers lined up this morning there were only 10 people including supervisors, probably has something to do with it too. There are few or no vehicles on the road, the oil mill is at a standstill with just two or three workers coming to do small maintenance work and besides the security guards the only other presence are four partridges wandering around trying to find an abandoned palm nut in a corner of the factory. It is also quiet outside Brabanta, today one of our expatriates was supposed to fly back to Brussels but was informed that the flight had been cancelled because there would only be 5 passengers registered for the flight from Kinshasa to Brussels (I would have thought it would be the opposite and that people would rather leave the country, but here things never make sense). The same is true for the economic situation, for several months the economy has been almost at a standstill, the shops are empty or almost empty and all investments are at a standstill waiting for the outcome of the political change. Strangely, contrary to logic, following the announcement of the presidential result, the exchange rate of the Congolese franc has gained (yes gained!) more than 20% while it had hardly changed for more than a year, that is Congo nothing is logical or predictable. It’s also calm from a climatic point of view, we regularly have big storms, that is to say lightning and thunderclaps, but not too much rain or at least not to the point of preventing me from cycling almost every day. For the moment it is raining just enough to make the road surface somewhat hard without being muddy (except for a few poorly drained or shaded areas) and not dry enough to create large sandboxes in which it is almost impossible to progress with the force of the pedals. From time to time there are young people who ride bicycles without loads (the majority of bicycles are primarily used to carry 200kg of cargo or more and no longer have pedals, chains or other essential accessories to use them as initially planned) and who over short distances race with me. But they cannot really compete, their bicycles are Chinese bicycles without gears and weighing much more than mine, with small tires that sink into the sand and are therefore not able to compete with a mountain bike that has gears and also benefits from electric assistance (whose use is actually limited to climbs). Traffic on the Kasai River is also very limited, there are of course still fishermen and other navigators on the small dugout canoes doing their ballet on the river, but there are almost no barges passing through either Mapangu or Ilebo, probably because the economy is at such a low and because of the political uncertainty that has prevailed in the country for some time. Our colleague who was passionate about jet skiing and who would regularly delight the residents with demonstrations of turns and other manoeuvres creating spectacular sprays of water also left and his device packed in a box to be shipped to his new home. In short, Kasai is calm too. Finally, circumstances have prevented us from scheduling visits during the election period and our guest houses, including the guest rooms at the Cathedral, are empty and will certainly remain so until the end of February. But it’s not necessarily a bad thing not having to care for outsiders, especially if these are visitors coming for the first time and to whom you have to explain everything about the way of life in the plantation so that things happen without incidents. We wish you a very good week, hoping as usual to hear from you. Kind regards, Marc & Marie-Claude
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One Day in the Life of… – Un Jour dans la Vie de…

See below for English version. Pour le moment les choses sont calmes en plantation, et pourtant les journées restent bien remplies avec toutes sortes de tâches, réunions, demandes, rapports, suivis, etc. Alors cette fois je vais essayer de raconter le déroulement d’une journée plus ou moins habituelle. Ce matin d’un jour de semaine, j’ai rendez-vous avec le directeur agronomique et le divisionnaire de la division 1 à Sanga-Sanga qui se trouve à plus d’une heure de route de la maison, donc réveil à 4 heures. C’est une demi heure plus tôt que d’habitude, mais comme nous avons été au lit bien tôt hier soir (avant 20h) le réveil n’est pas trop pénible. Après une rapide toilette et un coup de rasoir, pour moi ;), nous préparons notre petit déjeuner plus ou moins standard composé d’une grande assiette de fruits frais du jardin (généralement papaye, ananas et fruits de la passion), un jus de citron chaud, quelques toasts avec du fromage, de la pâte d’arachide faite maison et parfois même le grand luxe d’un peu de saumon fumé avec un peu de raifort et un café bien fort pour Marie-Claude. A 4h30 c’est le départ pour une bonne heure de route dans le noir avec quelques passages de piste assez difficiles, surtout juste après une pluie, à cause de grosses ornières et de beaucoup de boue. La route est en fait assez belle car elle traverse quelques restes de forêt et longe la rivière Kasaï, mais ça, c’est surtout au retour (quand il fait clair) que l’on peut s’en rendre compte. Premier passage devant l’huilerie où tout est encore sombre car en saison creuse l’usine ne tourne pas toute la nuit. Mais, un peu plus tard, à mi-chemin vers Sanga-Sanga, il y a un passage où, miraculeusement, on a l’impression d’être juste en face de l’usine alors en activité, et dont les illuminations se reflètent dans l’eau de la rivière. Pourtant, vu l’éloignement, lorsque le jour se lève, depuis la même place, il est difficile de la distinguer dans l’une des courbes du Kasaï. Si le trajet se passe sans encombre (une fois j’ai été bloqué par un arbre qui était tombé en travers de la route et une autre fois c’était un camion qui s’était embourbé en la bloquant), j’arrive un peu avant l’appel de 5h45 à Sanga-Sanga. A l’appel, tous les travailleurs sont alignés par équipe en face de leur chef d’équipe (appelé capita) dans le silence le plus complet. En quelques minutes les capitas appellent les noms de leurs équipiers et marquent leur présence (ou absence). Toute personne qui arrive après 5h45 est considérée comme absente et rentre à la maison. Une fois l’appel terminé et selon le nombre de présences, le chef de section compose les équipes de travail en fonction des tâches à réaliser (récolte, élagage, extirpation générale, élimination de ligneux, délianage, etc.). Tous les travailleurs qui sont amenés à travailler sur les palmiers avec des machettes, ciseaux de récolte ou autre instrument tranchant passent tour à tour avec leurs outils pour désinfecter ceux-ci sur un feu de charbon de bois. Enfin toutes équipes partent vers leurs parcelles de travail respectives pour commencer à y travailler dès que le soleil se lève, soit vers 6h30. Sauf lorsque je passe la matinée en plantation avec l’équipe agro, c’est généralement le moment où je reprends la voiture pour aller au bureau, pour y arriver un peu avant 7h30. Lorsque je vais à des appels moins éloignés, je me débrouille pour être à l’huilerie avant 7h ce qui me permet d’assister à l’appel de l’équipe technique qui commence un peu plus tard parce que la récolte ne commencera pas à arriver avant 8-9 heures du matin. Après l’appel de l’équipe technique, qui se passe de la même manière qu’en plantation avec toutes les équipes alignées, je profite de ma présence dans l’usine pour faire le tour de tous les départements et constater comment démarre leur journée. Nous avons un département de construction avec des menuisiers, maçons, électriciens, plombiers, etc. Qui font, selon les cas, des constructions, de la maintenance ou des réparations. Les menuisiers fabriquent également des meubles sur commande pour les employés de la plantation (lits, tables, chaises, fauteuils, armoires, etc.) dont certains sont ornés de sculptures et autres ornements assez spectaculaires. Ensuite nous avons un atelier mécanique où sont tournées les pièces nécessaires aux réparations des véhicules ou machines que nous n’avons pas en stock, les travaux de soudure et autres réalisations métalliques telles que braseros, chariots, armoires, etc. Il y a également une station service où les véhicules viennent faire le plein et qui s’occupe de la gestion des lubrifiants dans le magasin central où sont stockés toutes les pièces de rechange, les outils de réserve, les filtres et autres consommables, soit plus de 15.000 articles de toutes sortes. Après cela je fais généralement un tour par le port où les barges à décharger (engrais, carburant, lubrifiants) le sont soit à la main, soit à l’aide d’une grue de 60 tonnes qui est même tombée dans le Kasaï (mais ça c’est une autre histoire) et où nous disposons de magasins permettant de stocker environ 1.000 tonnes de marchandises. C’est aussi au port que nous chargeons notre huile dans les barges. Dans l’huilerie les opérations les plus spectaculaires sont le chargement et déchargement des stérilisateurs, qui se fait entièrement à la main à raison de 550 tonnes par jour en période de pointe. Mais tout aussi intéressants sont l’égrappoir, les malaxeurs, les presses, les chaudières, etc. qui permettent de produire une huile aussi pure que possible et 100% naturelle. Je termine mon tour du service technique par une visite du garage où nous avons une trentaine de mécaniciens, électriciens,”quados” (c’est le nom donné ici aux personnes qui réparent les pneus) et autres techniciens chargés de l’entretien et la réparation de nos tracteurs, camions, véhicules légers, bulldozers, niveleuses, générateurs et autres engins (y compris motos et vélos). Il est généralement 8h30 quand j’arrive au bureau où m’attendent les premiers visiteurs. Avant de commencer les “audiences”, je passe un moment avec notre directeur des relations publiques pour avoir les informations concernant l’humeur de la population et les problèmes (ou bonnes nouvelles, plus rares) auxquels nous devrons faire face. A Mapangu les gens adorent donner vie aux moindres ragots, ainsi récemment une information circulait qu’avec la complicité de notre directeur des relations publiques et le chef de secteur de Mapangu (deux congolais originaires du coin) les expatriés achetaient des organes humains pour les revendre à vil prix en Europe. En soi ce genre de rumeurs serait assez drôle si certaines personnes ne prenaient pas ces choses très au sérieux avec des conséquences parfois inattendues. Si on ne fait pas attention une âme bien intentionnée peut porter plainte au parquet pour tout et n’importe quoi, ce qui est du pain béni pour le dit chef du parquet qui voit là une occasion pour soutirer un peu d’argent (surtout si des expatriés ou hauts placés de la société sont concernés), mais ça aussi sera pour une autre histoire. Les visiteurs qui m’attendent sont, par exemple, l’employé qui a besoin d’aide pour payer la dot de sa femme, l’officiel sollicitant une intervention de la société pour réhabiliter une école ou fournir un peu de carburant pour amener un prisonnier jusqu’à Ilebo, un agent qui souhaite profiter d’un véhicule ou de la pirogue pour voyager ou encore quelqu’un qui cherche du boulot. Généralement tous ceux qui attendent devant mon bureau sont là pour demander une aide d’une forme ou d’une autre et il est parfois difficile de filtrer les demandes légitimes, où notre intervention est possible, de celles tout à fait farfelues (qui prennent souvent le plus de temps). Entre les coups il y a toutes les demandes de sorties de caisse à valider, je dois également approuver toutes les demandes d’achat allant de la boîte de piles pour les torches des gardiens à la commande d’un nouveau générateur de 150.000 dollars et le courrier auquel il faut répondre. Ayant mon bureau au bord du Kasaï, je peux malgré tout me reposer les yeux de temps en temps et profiter ainsi de la vue sur la rivière avec le balai incessant des gens qui passent d’une rive à l’autre sur de frêles esquifs creusés dans un tronc unique où il n’est souvent possible de ne se tenir que debout, les pêcheurs qui récoltent leurs filets en pirogue, les baleinières qui passent avec leurs passager pour Ilebo ou le Sankuru et parfois des convois plus spectaculaires comme ce matin lorsqu’un énorme convoi de véhicules des Nations Unies est passé devant ma fenêtre. Généralement j’essaie de quitter le bureau vers 12 heures pour être à la maison pour le déjeuner à 12h30, mais je dois avouer que souvent je suis coincé et je n’arrive pas à la maison avant 13 heures, mais c’est l’intention qui compte, non ? Je quitte souvent la maison un peu avant 14 heures (même un peu avant cela si je vais en vélo, ce qui est la règle s’il ne pleut pas), après avoir partagé un délicieux repas avec Marie-Claude et parfois même une petite sieste de 10 minutes. Après tout cela fait déjà 10 heures que nous sommes debout et pendant tout ce temps Marie-Claude n’est pas en reste non plus car elle doit s’occuper de mettre le personnel en route (cuisiniers, jardiniers, porteuses d’eau), gérer l’intendance (nous gardons toutes les réserves de vivres frais, congelés et secs sous notre contrôle pour éviter les fuites) mettre la machine à laver en route pour limiter les risques de panne (nos amis n’étant pas très techniques et plein d’idées innovantes pour détraquer tout outil, électronique ou non), certaines pannes sont plus embêtantes que d’autres… et trouver le temps de faire quelques trucs pour elle-même tels que bricolage autre que par nécessité, élagage de nos buissons, couture, balade avec le chien ou lecture. L’après-midi est généralement consacrée à des travaux de bureau, car j’ai rarement le temps de m’occuper des messages, rapports et autres obligations administratives le matin. C’est également l’occasion pour faire le point avec mon directeur financier qui partage certes un bureau adjacent au mien mais qui est lui aussi fort pris toute la matinée avec le suivi des sorties de magasin, rapports comptables, transactions bancaires, etc. L’après-midi a généralement aussi son lot de visiteurs que j’ai toutefois tendance à ignorer jusqu’au lendemain suivant, sauf évidemment si ce sont des “autorités” qui pourraient le prendre mal. Mais les quelques heures de cette deuxième moitié de la journée passent très vite et (surtout si je suis venu à vélo) j’essaye d’être à la maison avant le coucher du soleil (vers 18h30) pour malgré tout profiter de quelques moments avec Marie-Claude en dégustant un yaourt maison avec un peu de müesli avant de songer à se mettre aux plumes avant 20h…
Bonne nuit ! Nous espérons, comme d’habitude, recevoir très bientôt de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude
At the moment things are quiet in the plantation, and yet the days remain busy with all kinds of tasks, meetings, requests, reports, follow-ups, etc. So this time I will take you through a more or less usual day. This weekday morning, I have an appointment with the agronomic director and the divisional manager of division 1 in Sanga-Sanga, which is more than an hour’s drive from the house, so we wake up at 4 a.m. It’s half an hour earlier than usual, but since we were in bed early last night (before 8pm) the awakening is not too painful. After a quick cleansing and a razor blow, for me;), we prepare our more or less standard breakfast composed of a large plate of fresh garden fruits (usually papaya, pineapple and passion fruit), a hot lemon juice, some toast with cheese, homemade peanut paste and sometimes even the great luxury of a little smoked salmon with some horseradish and a very strong coffee for Marie-Claude. If the journey goes smoothly (once I was blocked by a tree that had fallen across the road and another time it was a truck that got stuck in the mud and blocked the road), I arrive a little before the 5:45 muster in Sanga-Sanga. During muster, all the workers are lined up in teams in front of their team leader (called captain) in complete silence. In a few minutes the capitas call out the names of their team members and mark their presence (or absence). Anyone who arrives after 5:45 a.m. is considered absent and returns home. Once the call is completed and depending on the number of people present, the section head sets up the work teams according to the tasks to be performed (harvesting, pruning, general extirpation, removal of woody growth, pulling back of creepers, etc.). All workers who work on palm trees with machetes, harvest scissors or other sharp instruments take turns to disinfect their tools on a charcoal fire. Finally, all teams leave for their respective work plots to start their tasks as soon as the sun rises, around 6:30 am. Except when I spend the morning in the plantation with the plantation team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to musters that are closer by, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s muster which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the roll call for the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit the various departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. whose work, as the case may be, includes construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are manufactured on a lathe to repair vehicles or machines when we do not have the needed spare parts in stock, they also take care of the welding and other metal work such as making braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and whose staff also manages the stock of lubricants in the central warehouse, where we also have a stock spare parts, spare tools, filters and other consumables, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges are unloaded (fertilizer, fuel, lubricants) either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores with a capacity of about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the fruit separator, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles).It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was news that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a vile price in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is a blessed bread for the so-called chief prosecutor who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. Except when I spend the morning in the plantation with the farm team, it’s usually the time when I take the car back to the office, to get there a little before 7:30. When I go to shorter calls, I manage to be at the oil mill before 7am, which allows me to attend the technical team’s call which starts a little later because the harvest will not start arriving until 8-9am. After the call from the technical team, which is done in the same way as in the plantation with all the teams in line, I take advantage of my presence in the factory to visit all the departments and see how their day starts. We have a construction department with carpenters, masons, electricians, plumbers, etc. Who do, as the case may be, construction, maintenance or repairs. Carpenters also make custom furniture for plantation employees (beds, tables, chairs, armchairs, cabinets, etc.), some of which are decorated with sculptures and other quite spectacular ornaments. Then we have a mechanical workshop where the necessary parts are turned to repair vehicles or machines that we do not have in stock, welding work and other metal work such as braziers, trolleys, cabinets, etc. There is also a service station where vehicles refuel and which manages lubricants in the central warehouse where all spare parts, spare tools, filters and other consumables are stored, i.e. more than 15,000 items of all kinds. After that I usually take a tour through the port where the barges to unload (fertilizer, fuel, lubricants) are unloaded either by hand or with a 60-ton crane that has even fallen into Kasai (but that’s another story) and where we have stores to store about 1,000 tons of goods. It is also at the port that we load our oil into the barges. In the oil mill, the most spectacular operations are the loading and unloading of sterilizers, which is done entirely by hand at a rate of 550 tons per day during peak periods. But just as interesting are the destemmer, mixers, presses, boilers, etc. that produce an oil as pure as possible and 100% natural. I end my tour of the technical service with a visit to the garage where we have about thirty mechanics, electricians, “quados” (this is the name given here to people who repair tires) and other technicians responsible for the maintenance and repair of our tractors, trucks, light vehicles, bulldozers, graders, generators and other equipment (including motorcycles and bicycles). It is usually 8:30 am when I arrive at the office where the first visitors are waiting for me. Before starting the “hearings”, I spend a moment with our public relations director to get information about the mood of the population and the problems (or good news, rarer) we will have to face. In Mapangu people love to bring the slightest gossip to life, so recently there was a rumour that with the complicity of our public relations director and the Mapangu area chief (two local Congolese) expatriates were buying human organs to sell them at a high profit in Europe. In itself this kind of rumour would be quite funny if some people did not take these things very seriously with sometimes unexpected consequences. If we are not careful, a well-meaning soul can file a complaint with the public prosecutor for everything and anything, which is usually welcomed by the chief prosecutor, who sees this as an opportunity to get some money (especially if expatriates or high-ranking members of society are involved), but that will also be for another story. The visitors waiting for me are, for example, the employee who needs help to pay his wife’s dowry, the official asking the company to intervene to rehabilitate a school or provide some fuel to bring a prisoner to Ilebo, an agent who wants to take advantage of a vehicle or a pirogue to travel or someone who is looking for work. Usually everyone who waits outside my office is there to ask for help of one kind or another and it is sometimes difficult to filter legitimate requests, where our intervention is possible, from those that are quite far-fetched (which often take the longest time). Between these meetings there are all the requests for cash payments to validate, I also have to approve all the purchase requests ranging from a box of batteries for the guards’ torches to the order of a new $150,000 generator, not forgetting the mail that needs to be answered. Having my office on the banks of the Kasai, I can still rest my eyes from time to time and enjoy the view of the river with the incessant display of people passing from one bank to the other on frail skiffs dug into a single trunk where it is often only possible to stand, fishermen who harvest their nets using these same dugout canoes, larger wooden boats who pass with their passengers to Ilebo or Sankuru and sometimes more spectacular convoys like this morning when a huge convoy of United Nations vehicles passed just below my office window. Usually I try to leave the office around noon to be home for lunch at 12:30, but I have to admit that often I’m stuck and I don’t get home until 1:00, but it’s the thought that counts, right? I often leave home a little before 2pm (even earlier if I ride my bike, which is the rule if it doesn’t rain), after sharing a delicious meal with Marie-Claude and sometimes even a little nap of 10 minutes. After all, we have already been up for 10 hours and during all this time Marie-Claude has not been inactive either because she has to take care of starting up the staff (cooks, gardeners, water carriers), managing the house stores (we keep all the food reserves fresh, frozen and dry under our control to avoid leaks) start the washing machine to limit the risk of breakdown (our friends are not very technical and full of innovative ideas to disrupt any tool, electronic or not), some failures are more annoying than others…. and find time to do some things for herself such as DIY other than by necessity, pruning our bushes, sewing, walking with the dog or reading. The afternoon is usually devoted to office work, as I rarely have time to deal with messages, reports and other administrative obligations in the morning. It is also an opportunity to review the situation with my CFO, who shares an office adjacent to mine but who is also busy all morning with the follow-up of store movements, accounting reports, banking transactions, etc. The afternoon usually also has its share of visitors, but I tend to ignore them until the next day, unless of course it is some “official” who could take it badly. But the few hours of this second half of the day go by very quickly and (especially if I came by bike) I try to be home before sunset (around 6:30 pm) to enjoy a few moments with Marie-Claude while sampling a home made yogurt with a little müesli before thinking about getting into bed before 8 pm…
Good night!
As usual, we look forward hearing from you, Marc & Marie-Claude
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Bout d’An – Year End

Nous y sommes presque, encore un jour et nous sauterons dans la nouvelle année avec toutes les attentes et espérances que cela implique, mais aussi un paquet d’inconnues en ce qui concerne notre plantation et son pays hôte, le Congo. En effet, aujourd’hui les congolais sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et leurs députés provinciaux et nationaux. Malgré le fait que ces élections sont attendues depuis deux ans, à Mapangu les candidats et électeurs ne semblent pas déborder d’enthousiasme, pourtant c’est un événement qui pourrait changer bien des choses pour le pays. Organiser des élections dans un pays de la taille du Congo n’est pas une mince affaire car ce pays de 2,345 millions de km² (à peu près l’équivalent de 77 fois la Belgique, 3,6 fois la France ou 11,2 fois la Grande Bretagne) est largement dépourvu de routes carrossables et ne dispose de fait que d’une voie de communication nord-sud via le fleuve Congo. Pour voyager d’est en ouest, il y a la rivière Kasaï qui permet d’arriver jusqu’à Ilebo et ensuite il y a le rail (ou ce qu’il en reste) pour voyager jusque Lubumbashi. Dans un cas comme dans l’autre, il faut compter un mois ou plus pour voyager d’un bout à l’autre du pays si tout se passe sans encombre. Il y a évidemment la voie des airs, mais beaucoup de coins du pays ne disposent que de relativement petites pistes d’aviation dont l’état ne permet pas à tous les avions d’atterrir et est évidemment très coûteux.
Qui plus est, cette fois les élections se font au moyen de machines à voter électroniques, alimentées par des batteries, certes, mais qui nécessitent une alimentation électrique, or même dans les grandes villes le courant n’est pas garanti et dans l’intérieur du pays (comme à Mapangu) inexistant. De petits problèmes seront donc inévitables ça et là mais espérons que dans l’ensemble ce choix technologique permettra au processus électoral de se dérouler sans encombres. A part ça, la fin de 2018 est calme ici à Mapangu car, compte tenu de la faible production de la plantation pendant cette période de l’année, une grande partie du personnel est en congé pendant près de 3 semaines et tous les transports et l’huilerie sont à l’arrêt. C’est l’occasion idéale pour mettre tous les rapports à jour, faire les petites et grandes réparations aux machines et véhicules et surtout faire de considérables économies en carburant. J’essaye de profiter de cette période de calme relatif pour être à la maison à des heures un peu plus civiles, mais ce n’est pas encore gagné… Cette semaine nous avons fêté la Noël avec tous les expatriés et leur famille (il y a deux épouses, dont Marie-Claude, et un bébé qui sont présents en plantation) à la Cathédrale le jour de Noël. Marie-Claude avait mis les petits plats dans les grands avec un menu à faire saliver même si nous n’avions pas été en brousse. En entrée un pâté de foie de volailles sur des petits toasts de pain aux raisins et des crevettes marinées au wok. Ensuite nous avons eu droit à un délicieux “Fishli”, tourte au poisson (saumon et capitaine), pommes de terre, chicons et fenouils, accompagnée d’une salade mixte. Comme dessert Marie-Claude avait réalisé une bûche en biscuit roulé nappée de chocolat au Turon de Jijona… Nous avons évidemment trop mangé, mais c’était délicieux! Je ne peux pas non plus oublier de mentionner que pour la loterie des cadeaux Marie-Claude avait fourrés des boîtes en bois de fabrication locale de sablés (short bread) au zeste de citron dont j’ai pu goûter quelques pièces surnuméraires qui auraient du être enfermées dans un coffre fort. Ce mardi nous allons remettre cela pour fêter le jour de l’an, mais cette fois ce sont d’autres collègues qui se chargent de l’organisation du repas et des festivités, ce sera donc une surprise dont nous vous raconterons les détails dans une prochaine missive. Ce sont des moments où nous oublions un peu que nous sommes loin de tout… A part pour ce qui est de la prévision à long terme des matières premières pour la confection des agapes. Pas question de “retourner vite chercher quelque chose qui manque” !) En cette fin d’année nous avons fait (faire) quelques aménagements pour limiter le nombre d’insectes qui viennent nous rendre visite dans la maison. Toutes les fenêtres sont équipées de toiles moustiquaires, mais les toiles souples que Marie-Claude avait ramenées de Belgique pour les portes (que nous aimons laisser ouvertes pour avoir de l’air) avaient fini par céder (après deux ans et demi de bons et loyaux services) aux assauts combinés de chien, chat et autres usagers armés ou pas. Nous avons maintenant des portes moustiquaires en bois superbes mais complètement étanches aux poilues aussi. Pour remédier à cela et ne pas être corvéables à merci comme portiers sous peine de représailles. Nous avons équipé la porte de la cuisine d’une trappe qui devrait en théorie permettre à nos familiers de passer (quand elles en auront compris le fonctionnement). Notre perroquet (surnommé “l’ami Théo ou “Théo the Péo) est de plus en plus familier et améliore son vocabulaire de manière spectaculaire, ce qui est très chouette, mais a aussi découvert comment dévisser son bol d’eau pour le renverser (ce qui est moins agréable), d’autant plus que c’est un bol conçu spécialement pour que les perroquets n’arrivent pas à le renverser… Je continue de faire mes trajets réguliers entre la maison et le bureau en vélo, mais après près de 5.000 km de trajets dans du sable, mouillé ou pas, il y a manifestement des composantes de la bicyclette qui commencent à montrer des signes d’usure et pour lesquelles je n’ai pas nécessairement les outils ou pièces nécessaires. J’envisage donc très sérieusement de ramener le vélo en Belgique à l’occasion de nos prochains congés pour lui donner un check-up complet par des professionnels. Nous vous souhaitons à tous une année 2019 pleine de bonheur, de santé et de prospérité. A très bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude We are almost there, one more day and we will jump into the New Year with all the expectations and hopes that this implies, but also a lot of unknowns regarding our plantation and its host country, Congo. Indeed, today the Congolese are called to the polls to elect their new president and their provincial and national representatives. Despite the fact that these elections have been expected for two years, in Mapangu the candidates and voters do not seem to be overwhelmed with enthusiasm, yet it is an event that could change many things for the country. Organizing elections in a country the size of Congo is not an easy task because this 2.345 million km² country (approximately 77 times the size of Belgium, 3.6 times the size of France or 11.2 times the size of Great Britain) is largely devoid of roads and has only one north-south communication route via the Congo River. To travel from east to west, there is the Kasai River which allows you to reach Ilebo and from there by rail (or what remains of it) to travel to Lubumbashi. In either case, it takes a month or more to travel across the country if everything goes smoothly. There is of course the airway, but many parts of the country have only relatively small airfields that are in a state that does not allow all aircrafts to land and is obviously very expensive. Moreover, this time the elections are held using electronic voting machines, powered by batteries, but which require electricity, yet even in large cities electricity is not guaranteed and in the interior of the country (as in Mapangu) there is no electricity. Small problems will therefore be inevitable here and there, but let us hope that, overall, this technological choice will allow the electoral process to run smoothly. Otherwise, the end of 2018 is quiet here in Mapangu because, given the plantation’s low production during this time of year, a large part of the staff is on leave for nearly 3 weeks and all transport and oil production is at a standstill. It is the ideal opportunity to update all reports, make small and large repairs to machines and vehicles and, above all, save considerable amounts of fuel. I’m trying to take advantage of this period of relative calm to be home at more civilised hours, but it is not a succes evey time… This week we celebrated Christmas with all the expatriates and their families (there are two spouses, including Marie-Claude, and a baby who are present in the plantation) at the Cathedral on Christmas Day. Marie-Claude prepared a menu that would have been impressive even if we hadn’t been in the bush. As a starter, a chicken liver pâté on small toasts of raisin bread and shrimp marinated in a wok. Then we had a delicious “Fishli”, fish pie (salmon and captain), potatoes, chicory and fennel, accompanied by a mixed salad. As a dessert, Marie-Claude had made a rolled biscuit log covered with chocolate and crumbs of Turon de Jijona… We obviously ate too much, but it was delicious! I cannot forget to mention either that for the lottery gifts Marie-Claude had filled locally made wooden boxes with lemon flavoured short breads from which I was able to taste some extra pieces, but should have been locked in a safe. This Tuesday we will have a rerun to celebrate New Year’s Day, but this time other colleagues are in charge of organizing the meal and festivities, so it will be a surprise and we will tell you the details in a future letter. These are moments when we forget somewhat that we are far from everything… Except for the advance ordering of raw materials and ingredients needed to make all thes delicious food products. There is no question of “going back quickly to find something that is missing”! Over the past days we had some work done to protect our home from the invading insects. All the windows are equipped with mosquito nets, but the soft nets that Marie-Claude had brought back from Belgium for the doors (which we like to leave open to get some air) had finally given in (after two and a half years of good and loyal service) to the combined attacks of dogs, cats and other users, armed or not. We now have beautiful wooden mosquito net doors that are also hermetic to our hairy companions. To remedy this and not to be used at will as doormen or risk retaliation. We have equipped the kitchen door with a hatch that should in theory allow our pets to pass through (once they understand how it works). Our parrot (nicknamed “friend Theo or “Theo the Peo”) is more and more familiar and improves his vocabulary in a spectacular way, which is very nice, but he has also discovered how to unscrew his water bowl and turn it over (which is less pleasant), especially given that the bowl is supposedly specially designed so that the parrots can’t spill it… I continue to make my regular trips between home and work by bike, but after nearly 5,000 km of cycling in sand, wet or not, there are obviously components of the bicycle that are beginning to show signs of wear and tear and for which I do not necessarily have the necessary tools or parts. I am therefore seriously considering bringing the bike back to Belgium on our next holidays to give it a complete check-up by professionals. We wish you all a happy, healthy and prosperous 2019. Hoping to hear from you very soon, Marc & Marie-Claude
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Vacances Scolaires – School Holidays

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Non, nous ne partons pas en vacances, même si nous aurions beaucoup aimé être avec la famille pour les fêtes de fin d’année… L’année prochaine peut-être?
Mais cela n’empêche qu’ici aussi les écoles ont fermé leurs portes après les examens clôturant le premier trimestre de l’année académique.

Même si c’est très basique comparé à nos écoles en Europe, certaines écoles ont malgré tout la réputation d’être meilleures que d’autres et attirent donc des élèves venant parfois de loin, jusqu’à plusieurs journées de marche. Pendant le trimestre, ceux-ci logent à l’école dans des pensionnats où ils sont chargés de toutes les tâches ménagères (cuisine, collecte d’eau, lessive, etc.) en plus de leurs études et doivent malgré tout, bien évidemment, payer pour ce privilège.
Même en étant considérées meilleures, ces bonnes écoles sont souvent obligées de se débrouiller avec des moyens limités et de se montrer, donc, extrêmement créatives. Par exemple, j’ai visité une classe où se donnent des cours d’informatique aux élèves de l’enseignement secondaire, école qui ne dispose pas d’électricité et plus grave encore pas d’ordinateur… Le professeur est, par contre, un artiste talentueux (en plus, espérons-le, de maîtriser les questions informatiques) car au tableau il y a une énorme image d’un écran d’ordinateur avec les différents icônes que nous sommes habitués de voir sur notre machine. En guise d’ordinateur, les élèves disposent d’un clavier en bois qui illustre les différentes touches et pour le reste … De beaucoup d’imagination. Ces élèves ne sont pas totalement coupés du monde informatique car nombreux sont ceux qui disposent d’un téléphone portable, parfois même un “smart phone” avec lequel ils peuvent se familiariser avec toute une série de fonctions, mais il n’en reste pas moins que les cours d’informatique restent très théoriques.

Chaque année nous accueillons une centaine de stagiaires de tous bords (menuiserie, électricité, mécanique, santé, etc.) y compris une vingtaine de candidat(e)s informaticien(ne)s que nous installons un peu partout à côté des secrétaires, comptables, magasiniers et autres employés dotés d’un ordinateur. Imaginez les premiers jours lorsque ces futurs informaticiens sont confrontés à un clavier dont les touches ne sont pas statiques et dont l’actionnement provoque des changements à l’écran de l’ordinateur. La première fois qu’ ils ou elles découvrent l’utilisation d’une souris, l’utilisation d’une feuille de calcul, le traitement d’images et le miracle de l’impression d’un document. En quelques semaines de stage le monde de ces élèves est bouleversé car ils ont enfin pu mettre en pratique ce qui jusque là s’était résumé à quelques captures d’écrans statiques sur le tableau noir. De façon assez surprenante (ou peut-être pas) la plupart des stagiaires en informatique arrivent très rapidement à maîtriser le maniement d’un ordinateur sans aide et nous sommes en droit de nous demander comment ils pourront accepter de reprendre les cours sans machine le trimestre suivant.
Depuis quelque temps nous avons aménagé deux salles “informatiques” pour des écoles de Mapangu dans le but principal de leur donner un accès à une source de courant où ils peuvent brancher les rares ordinateurs que les écoles arrivent à obtenir, via l’éducation nationale, des sources privées ou des machines cédées par la société. N’allez pas imaginer des salles informatiques extraordinaires, nos moyens étant limités ce sont des conteneurs dans lesquels nous installons des points d’éclairage et des prises, et au-dessus desquels sont placées des toitures en paille ou en tôles pour limiter la chaleur à l’intérieur.

Mais revenons à nos moutons, les vacances scolaires. A la fin du trimestre, les quelques semaines de vacances sont une occasion pour les élèves pensionnaires de retourner dans leurs foyers, à pied avec généralement une valise sur la tête. Ainsi en cette période de fin d’année nous croisons de nombreux groupes d’adolescents qui partent bagages sur la tête pour plusieurs journées de marche afin de rejoindre leur village et y aider aux tâches ménagères et dans les champs en échange des lourds efforts financiers que les parents doivent faire pour payer les frais de scolarisation de leur progéniture. De fait, outre les frais de nourriture du pensionnat, chaque élève doit payer des frais d’inscription et de minerval chaque trimestre en plus du matériel scolaire, ce qui correspond à peu près à l’équivalent d’un salaire mensuel minimum. Donc le parent qui a trois enfants à l’école dépense l’entièreté de son salaire en frais scolaires et quand il a six ou sept enfants (comme c’est la moyenne ici) il n’y a généralement qu’une partie des enfants qui vont à l’école et les autres (les filles généralement) restent à la maison pour aider aux champs, chercher de l’eau et participer aux tâches ménagères.

Les enfants qui vont à l’école ne sont pas dispensés pour autant des travaux “d’intérêt publique” et doivent puiser de l’eau pour les professeurs, faire les travaux d’entretien dans le jardin des professeurs ou de l’école et participer aux travaux de construction et d’entretien des bâtiments. La punition officielle pour une arrivée tardive en classe est de 20 briques adobes par jour, que l’élève doit façonner, sécher et livrer au stock de l’école. Ces briques sont généralement destinées à la construction ou réfection des salles de classe, mais certains professeurs n’hésitent pas à les vendre à des personnes extérieures avec de surcroît la livraison assurée par les élèves.

A la fin des vacances, c’est le trafic inverse qui se voit sur les routes, avec les élèves qui reviennent sac sur la tête vers l’école. Une différence majeure toutefois est que les filles ont le crâne rasé, une exigence surtout des écoles catholiques qui aurait été introduite par les ecclésiastes blancs pour des raisons variables selon les sources. Certains disent que c’est pour s’assurer que les élèves ne reviennent pas avec des poux, ce qui n’est pas trop un risque avec les garçons qui ont presque d’office le crane rasé à tout age, d’autres disent que c’est pour éviter la rivalité entre les coiffures parfois extravagantes dont les filles et femmes congolaises aiment se parer composées de mèches, perles et autres éléments qui s’attachent aux vrais cheveux. Toujours est-il que quand les vacances sont finies la plus grande partie des jeunes filles qui vont à l’école n’ont plus un poil sur le caillou. Comme elles ont en général un port de reine (grâce entre autres, aux bidons d’eau balancés sur le sommet du crâne dès qu’un enfant sait marcher) cela nuit en rien à leur élégance naturelle.

Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes de fin d’année, assorties de vacances ou non, en espérant, comme d’habitude, recevoir de vos nouvelles.

A très bientôt,

Marc & Marie-Claude

On se prepare – We are getting ready


Non, ce n’est pas un BBQ mais la désinfection des outils de coupe.
No, it is not a BBQ, but desinfection of cutting tools.

Départ pour le bureau – Leaving for the office

Griezel se repose sous l’oeil bienveillant d’un masque barbu.
Griezel resting under the watchful eye of a bearded mask.

Palmier biscornu – Odd palm tree

C’est Noël – It’s Christmas

Cliquez ici pour nos Vœux – Click here for our Wishes

No, we are not going on holiday, even though we would have liked to be with our family for Christmas and New Year… Maybe next year?
But this does not prevent schools here from closing too after the first end of term exams of this academic year.

Even if very basic compared to our schools in Europe, some of the local schools still have a reputation for being better than others and therefore attract students from far away, up to several days’ walk. During the term, they stay at school in boarding houses where they are responsible for all household tasks (cooking, water collection, laundry, etc.) in addition to their studies and must, despite everything, of course, pay for this privilege.
Even if they are considered better, these good schools are often forced to get by with limited resources and therefore need to be extremely creative. For example, I visited a computer class for secondary school students, a school that does not have electricity and, even more importantly, no computer… The teacher is, on the other hand, a talented artist (in addition, let’s hope, to mastering computer knowledge) because on the board he drew a huge image of a computer screen with the different icons that we are used seeing on our machines. Instead of a computer, the students have a wooden keyboard that illustrates the different keys and for the rest… a lot of imagination. These students are not totally cut off from the IT world because many have a mobile phone, sometimes even a “smart phone” with which they can familiarize themselves with a whole series of functions, but the fact is that computer courses remain very theoretical.

Every year we welcome about a hundred trainees from all walks of life (carpentry, electricity, mechanics, health, etc.) including about twenty computer candidates that we install everywhere we can, next to secretaries, accountants, warehouse workers and other employees equipped with a computer. Imagine the first few days when these future computer “experts” are confronted with a keyboard whose keys are not static and whose operation causes changes to the computer screen. The first time they discover the use of a mouse, the use of a spreadsheet, image processing and the miracle of printing a document. In a few weeks of internship the world of these students is turned upside down because they have finally been able to put into practice what had until then been reduced to a few static screenshots on the blackboard. Surprisingly enough (or perhaps not) most computer trainees very quickly master the use of a computer without help and we are entitled to wonder how they will be able to accept to resume classes without a machine the following term.
Recently we have set up two “computer” rooms for schools in Mapangu with the main aim of giving them access to a power source where they can connect the few computers that schools can obtain, via national education, from private sources or machines donated by the company. Don’t imagine extraordinary computer rooms, our means being limited they are set up containers in which we install lighting points and sockets, and above which roofs made of straw or sheet metal are placed to limit the heat inside.

But let’s get back to our business, the school holidays. At the end of the term, the few weeks of holidays are an opportunity for the boarding students to return to their homes, usually on foot with a suitcase on their heads. Thus in this end-of-year period we meet many groups of teenagers who leave with their belongings on their heads for several days of walking to reach their village and help with household chores and in the fields in exchange for the heavy financial efforts that parents must make to pay the school fees of their offspring. In fact, in addition to the boarding school food costs, each student must pay tuition fees each term in addition to the cost of school supplies, which is roughly equivalent to a minimum monthly salary. So a parent with three children in school spends all of his salary on school fees and when he has six or seven children (as is the average here) only part of the children can attend school and the others (usually girls) stay at home to help in the fields, fetch water and participate in household tasks.

Children who go to school are not exempt from “public service” work and must collect water for teachers, do maintenance work in the teachers’ or school’s garden and participate in the construction and maintenance of buildings. The official punishment for a late arrival in class is 20 adobe bricks per day, which the student must shape, dry and deliver to the school stock. These bricks are generally intended for the construction or renovation of classrooms, but some teachers do not hesitate to sell them to outsiders with the additional delivery service provided by the students, in order to earn a little extra.

At the end of the holidays, the traffic on the roads goes the opposite way, with students returning with bags on their heads to school. A major difference, however, is that girls have shaved heads, a requirement especially of Catholic schools that would have been introduced by white clergymen for reasons that vary according to sources. Some say it’s to make sure that students don’t come back with lice, which isn’t too much of a risk with boys who almost automatically have their heads shaved at any age, others say it’s to avoid the rivalry between the sometimes extravagant hairstyles that Congolese girls and women like to have with with wicks, pearls and other elements that attach themselves to real hair. However, when the holidays are over, most of the girls who go to school no longer have any hair and save for a hat or a scarve cannot attach any adornments to their head. As they usually have a queen’s port (thanks in part to the burdens that are carried on the head as soon as a child, and especially girls, can walk) this does not affect their natural elegance.

We wish you a Merry Christmas and a Happy New Year, with or without holidays, and we look forward to hearing from you as usual.

See you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Île – Island

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Définition d’une île – bout de terre entouré d’eau, ou une chose considérée comme ressemblant à une île, en particulier isolée, détachée ou entourée.

En général, le seul moyen d’accéder à une île est par voie des eaux ou des airs, bien que certaines îles soient reliées à la terre continentale par un pont. Mapangu répond plutôt bien à cette définition, surtout en ce moment avec toutes ses routes d’accès quasi impraticables. Les seuls moyens d’accès sont soit par les airs, soit par l’eau (la rivière Kasaï dans notre cas).

Comme pour le moment le gouvernement est supposé déployer tout le matériel pour les élections prévues dans une semaine et que (j’oserais dire comme d’habitude) les choses n’ont pas réellement été planifiées d’avance, on est en droit de se demander comment cela va se dérouler vu les routes coupées. Une grande partie du matériel électoral est dispatché à travers le pays au moyen de camions militaires, mais il semblerait que ces camions et surtout leurs chauffeurs aient rarement eu à circuler sur autre chose que des routes plus ou moins asphaltées. Les forces armées congolaises, tout comme Brabanta, sont équipées de camions russes Kamaz, ce qui fait que, tout naturellement, quand un des camions militaires est tombé en panne pas loin de la plantation, ils sont venus “pleurer” chez nous pour être dépannés. Plus surprenante fut la demande de fournir un chauffeur pour reprendre le volant du camion, car il semblerait que le chauffeur (militaire) attitré en était à sa première expérience de roulage sur une (mauvaise) piste et que les autorités étaient inquiètes de ne pas voir arriver le camion à bon port dans les temps. Nous avons dépanné le camion, mais j’ai toutefois poliment décliné de fournir un chauffeur car il est certain qu’en cas de moindre problème (accident ou autre) notre pauvre chauffeur se retrouverait au cachot pour avoir pris les commandes d’un engin militaire (ce qui est bien entendu strictement illégal).

Pour circonvenir les problème des routes, nous essayons de temps en temps d’envoyer des marchandises par route jusqu’au port de Dibaya, situé en aval sur la rivière Kasaï, d’où une baleinière amène les colis jusque Mapangu. Mais même la route jusque Dibaya semble s’être détériorée au point de rendre cette solution peu praticable, car certaines commandes envoyées par camion mettent plus longtemps qu’une barge au départ de Kinshasa pour nous atteindre. Comme l’envoi par camion coûte près de dix fois plus cher que le fret fluvial, il y a peu d’intérêt de risquer le voyage par la route.

Mis à part les voyageurs qui n’ont pas le choix et qui sont prêts à affronter de longues heures assis à l’arrière d’une moto ou à l’arrière d’un véhicule surchargé et de passer plusieurs nuits en brousse, le seul moyen un petit peu fiable pour arriver ou partir d’ici est l’avion. Celui que nous affrétons chaque mois est extrêmement sollicité, par des agents de la société qui doivent aller à ou venir de Kinshasa, des personnes extérieures qui n’ont pas le courage d’affronter l’aventure via la piste et surtout le fret (fonds et vivres) nécessaires pour alimenter la plantation. En cette période de fin d’année, notre avion est rempli comme un œuf: beaucoup partent en congé, il faut faire les provisions habituelles jusqu’à l’avion suivant fin janvier plus des “extras festifs” et il y a beaucoup de déplacements liés aux élections.

Heureusement, comme une île, nous avons l’option navigable qui est surtout utile pour l’expédition de nos huiles vers Kinshasa, mais aussi pour nous approvisionner avec toutes les marchandises non périssables, lourdes ou encombrantes comme les engrais (2.000 tonnes par an), les grosses pièces pour l’huilerie et le garage, le carburant (100 à 150.000 litres par mois) et les lubrifiants.

Les aspects de notre “île” qui pèsent sans doute le plus, surtout pour les (plus jeunes) expatriés célibataires est le fait d’être coincés pendant cinq mois d’affilé avec quasi aucun moyen de distraction mis à part un repas ou un drink de temps en temps avec les autres expatriés. Il n’est pas possible de passer un week-end en ville, car il n’y a qu’un vol par semaine entre Kinshasa (pour celui ou celle qui apprécie un séjour à Kinshasa) et Ilebo (ou Mapangu) et pour cela il faut débourser près de 800 dollars pour l’avion, sans compter les frais de séjour à Kinshasa (classée comme la ville la plus chère d’Afrique et la troisième ville la plus chère du monde pour les expatriés).

Donc, paradoxalement, malgré le fait de vivre au centre d’un vaste continent, les conditions de vie ressemblent étrangement à celles que nous imaginerions avoir sur une île… Sans la mer et la plage. Les paysages sont toutefois superbes et cette isolation nous permet de vivre de façon autonome tout en sachant que de temps en temps nous avons l’opportunité de rejoindre la “civilisation” et de prendre conscience et d’apprécier les différences de ces mondes si éloignés.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Pépinière de palmiers – Palm nursery

Matin en brousse – Morning in the bush

Photo souvenir

Transport du matériel électoral – Transport of election material

Definition of island – a piece of land surrounded by water, a thing regarded as resembling an island, especially in being isolated, detached, or surround

In general, the only way to reach an island is by water or air, although some islands are connected to the mainland by a bridge. Mapangu fits this definition quite well, especially at this time with all its access roads almost impassable. The only means of access is either by air or water (the Kasai River in our case).

Since at the moment the government is supposed to deploy all the equipment for the elections scheduled in a week from now and (I would dare say as usual) things have not really been planned in advance, we have reason to wonder how it will turn out given the impassable roads. Much of the election material is dispatched across the country by military trucks, but it would appear that these trucks and especially their drivers have rarely had to travel on anything other than more or less paved roads. The Congolese armed forces, like Brabanta, are equipped with Russian Kamaz trucks, which means that, quite naturally, when one of the military trucks broke down not far from the plantation, they came to seek help from our mechanics. More surprising was the request to provide a driver to take the truck further on its journey, as it would seem that the assigned (military) driver was in his first experience of driving on a (bad) track and that the authorities were worried that the truck would not arrive safely on time. We repaired the truck, but I politely declined to provide a driver because it is certain that in the event of any kind of problem (accident or other) our poor driver would find himself in prison for taking control of a military device (which is of course strictly illegal).

To circumvent the road problems, we occasionally try to send goods by road to the port of Dibaya, located downstream on the Kasai River, from where a small cargo ship brings the packages to Mapangu. But even the road to Dibaya seems to have deteriorated to the point of making this solution impractical, as some truck orders take longer than a barge from Kinshasa to reach us. Since trucking is almost ten times more expensive than river freight, there is little point in risking sending our stuff by road.

Apart from travellers who have no choice and are ready to face long hours sitting in the back of a motorcycle or in the back of an overloaded vehicle and spend several nights in the bush, the only slightly reliable way to get to or from here is by plane. The one we charter every month is extremely solicited, by agents of the company who have to go to or come from Kinshasa, by outsiders who do not have the courage to face the adventure via the track and especially the freight (funds and food) necessary to feed the plantation. At the end of the year, our plane is filled like an egg as many go on holiday, we need to make the usual provisions until the next plane at the end of January plus “festive extras” and there is a lot of travel related to the elections.

Fortunately, as an island, we have the navigable option which is mainly useful for shipping our oils to Kinshasa, but also for sourcing all non-perishable, heavy or bulky goods such as fertilizers (2,000 tons per year), large spare parts for the oil mill and garage, fuel (100 to 150,000 litres per month) and lubricants.

The aspects of our “island” that probably weighs the most, especially for the (younger) single expatriates, is being stuck for five months in a row with almost no means of entertainment except a meal or drink from time to time with the other expatriates. It is not possible to spend a weekend in the city, because there is only one flight per week between Kinshasa (for those who enjoy a stay in Kinshasa) and Ilebo (or Mapangu) and for that you have to pay nearly 800 dollars for the plane, not to mention the cost of staying in Kinshasa (classified as the most expensive city in Africa and the third most expensive city in the world for expatriates).

So, paradoxically, despite being in the centre of a vast continent, living conditions are strangely similar to those we would imagine having on an island… Without the sea and the beach. However, the landscapes are superb and this isolation allows us to live independently while knowing that from time to time we have the opportunity to join “civilization” and to become aware and appreciate the differences of these worlds so far apart.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Huile de palme – Pam oil

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Ceux qui nous connaissent savent que nous sommes plutôt de caractère écologique et certains se demandent pourquoi nous avons choisi de travailler dans l’huile de palme, produit qui fait l’objet de beaucoup de controverses et de contestations. Il semble donc judicieux de parler un peu plus de la raison même de notre présence ici et des aspects positifs et négatifs de notre activité.

Les plus grands reproches faits à l’huile de palme sont d’une part son soit-disant impact sur la déforestation dans les régions équatoriales et d’autre part la nature de l’huile qui serait nuisible à la santé. Les éléments de réponse que je vais détailler ci-dessous ne sont certainement pas complets et il ne faut pas oublier que notre situation ici au Kasaï est très différente d’autres régions du monde, où les conditions peuvent avoir un impact nettement différent sur l’environnement et les populations voisines, mais l’approche générale reste très similaire.

La plantation de pamiers à huile de Mapangu date du début du vingtième siècle et, lorsque celle-ci fut établie par les frères Lever, il est plus que probable que des forêts ont fait place à des plantations. Il faut toutefois souligner que les techniques culturales des populations locales étaient et sont encore toujours basées sur le brûlis, où la végétation naturelle (et donc forêt) est détruite par le feu pour permettre d’y planter des cultures vivrières (de nos jours principalement le maïs et manioc) pendant un ou deux ans avant d’être abandonnées pour une autre parcelle encore vierge. Lorsque la forêt est brûlée, même si les arbres sont initialements préservés parce qu’ils sont trop grands et difficiles à abattre ceux-ci finissent par mourir lorsqu’ils sont isolés et leurs troncs exposés aux rayons du soleil. Cette culture itinérante est malheureusement nécessaire parce que le sol est rapidement épuisé par manque d’apport d’engrais ou de matière organique et parce que lorsqu’il est exposé aux rayons du soleil il se dégrade très rapidement. Les terres qui ont été utilisées pour planter les palmiers à huile, même si en partie déboisées à l’origine, contrairement aux terrains des alentours qui ont été transformés en zones herbeuses, ont été continuellement couverts de palmiers depuis plus de 100 ans. Il est vrai que le palmier à huile est une monoculture, mais contrairement à la plupart des cultures oéagineuses annuelles, en-dessous des palmiers il y a une vie végétale et animale très diverse. Celle-ci n’est évidemment pas comparable à de la forêt vierge, mais la diversité biologique d’une palmeraie est néanmoins beaucoup plus riche que celle d’une culture annuelle voire même de la savane qui subsiste après les cultures sur brûlis répétées.

Qui plus est, le palmier étant une culture perenne, à l’exception des travaux d’entretien et de récolte ni le sol ni l’environnement ne sont fondamentalement perturbés pendant des périodes allant de 25 à 30 ans. Le palmier étant essentiellement dépendant d’insectes pour sa pollinisation, l’usage d’insectides dans une palmeraie est généralement exceptionnel, contrairement aux cultures annuelles qui sont fortement dépendantes de pesticides. Enfin le palmier produit 4-6 fois plus d’huile à l’hectare que les autres cultures oléagineuses, donc bannir le palmier reviendrait à faire exploser les superficies nécessaires pour produire les besoins d’huile avec d’autres plantes.

Au Congo, toute l’huile produite par les palmeraies du pays est absorbée par le marché local sous forme d’huile artisanale (huile rouge), huile raffinée, savons et autres détergents, cosmétiques, etc. En fait, des quantités significative d’huile doivent être importées pour satisfaire la demande des consommateurs congolais et quasi toute l’huile importée est… de l’huile de palme. Le Congo était historiquement exportateur d’huile, mais les aléas politiques et économiques ont fait que la production a fortement chuté, entre autres suite à l’abandon de plantations (près de 100.000 hectares d’anciennes plantations seraient ainsi non exploitées) et le déclin des infrastructures.

Certains des points forts du palmier à huile sont par exemple le fait qu’il produit de l’huile toute l’année (même si la productivité est saisonnière) et qu’il est fortement dépendant de main d’oeuvre et assure ainsi un revenu toute l’année à un nombre important de travailleurs. Outre le bénéfice direct de l’emploi, la présence d’une plantation de palmier à huile assure de fait toute une série de services (entretien des routes, écoles, hopitaux, approvisionnement en eau, électricité, etc.) qui seraient sinon absents dans la zone concernée. Le reproche que l’on pourrait éventuellement faire à une plantation comme la nôtre est de provoquer une forte croissance démographique en offrant une certaine sécurité économique qui, à son tour, provoque une forte pression sur l’environnement voisin pour satisfaire les besoins alimentaires et énergétiques (bois et/ou charbon de bois). Mais il est probable qu’en l’absence de la plantation cet impact sur l’environnement aurait été similaire, juste moins concentré.

N’étant pas un spécialiste de la nutrition, il m’est difficile de parler d’autorité sur les bienfaits ou méfaits de l’huile de palme sur la santé. L’huile de palme est un mélange d’huiles saturées et d’huiles non saturées et offrirait, de par ses caractéristiques plus onctueuses, un avantage dans les préparations culinaires car n’a pas besoin d’être hydrogénée comme c’est le cas pour d’autres huiles végétales. Ce qui importe, que ce soit pour l’huile de palme ou toute autre matière grasse, est d’en limiter sa consommation, ce qui n’est certainement pas un problème pour la majorité des congolais mais peut-être moins évident pour le consomateur moyen dans les pays développés où des matières grasses (souvent de l’huile de palme) sont incorporés dans quasi tous les produits alimentaires préparés.

Ceci dit, nous sommes conscients que beaucoup de choses pourraient être améliorées en diminuant par exemple notre dépendance des énérgies fossiles (principalement carburant pour les véhicules et générateurs) et réduire l’utilisation des engrais chimiques à la faveur de matière organique pour ne citer que les aspect les plus évidents. Nous travaillons également sur le recyclage des déchets, le traitement des eaux usées, la plantation de zones sensibles à l’érosion, lutte biologique, etc. mais c’est un travail de longue haleine pour lequel nous n’avons pas toujours les moyens nécessaires.

Le but de ce petit exposé n’était pas de vous faire consommer notre huile, puisqu’elle n’est pas disponible sauf si vous habitez au Congo, mais de donner un peu de lumière sur la réalité de notre activité face aux critiques des médias souvent mal informées.

Nous espérons très bientôt vous lire.

Amitiés,

Marc & Marie-Claude

Problèmes d’érosion – Erosion problems

Dalle de latrine en plastique recyclé – Latrine cover from recycled plastic

Maison de village – Village house

Plantation après 6 ans – Plantation after 6 years

Préparation de champs villageois – Village field preparation

Infrastructure routière – Road network

Notre huile au chargement – Our oil being loaded

Those who know us know that we are rather ecological in nature and some wonder why we have chosen to work in palm oil, a product that is the subject of much controversy and protest. It therefore seems appropriate to talk a little more about the very reason for our presence here and the positive and negative aspects of our activity.

The main criticisms of palm oil are on the one hand its so-called impact on deforestation in equatorial regions and on the other hand the nature of the oil which would be harmful to health. The answers I will detail below are certainly not complete and it should not be forgotten that our situation here in the Kasai province is very different from other parts of the world, where conditions can have a significantly different impact on the environment and neighbouring populations, but the general approach remains very similar.

Mapangu’s oil palm plantation dates back to the early twentieth century and, when it was established by the Lever brothers, it is more than likely that forests have been replaced by plantations. However, it should be stressed that the cultivation techniques of the local populations were and still are based on slashing and burning, where natural vegetation (and therefore forest) is destroyed by fire to allow food crops (nowadays mainly maize and casava) to be planted for one or two years before being abandoned for another virgin plot of land. When the forest is burned, even if the trees are initially preserved because they are too tall and difficult to cut down, they eventually die when they are isolated and their trunks exposed to the sun’s rays. Unfortunately, this shifting cultivation is necessary because the soil is quickly depleted due to a lack of fertilizer or organic matter and because when exposed to the sun’s rays it degrades very quickly. The land that was used to plant oil palm trees, even if it was originally partially deforested, unlike the surrounding land that was transformed into grassy areas, has been continuously covered with palm trees for more than 100 years. It is true that oil palm is a monoculture, but unlike most annual oilseeds, below the palm trees there is a very diverse plant and animal life. This is obviously not comparable to virgin forest, but the biological diversity of a palm grove is nevertheless much richer than that of an annual crop or even savannah, which remains after repeated slash-and-burn cultivation.

Moreover, palm is a perennial crop, except for maintenance and harvesting work, neither the soil nor the environment are fundamentally disturbed for periods of 25 to 30 years. As the palm tree is mainly dependent on insects for its pollination, the use of insectides in a palm grove is generally exceptional, unlike annual crops which are highly dependent on pesticides. Finally, palm produces 4-6 times more oil per hectare than other oilseed crops, so banning palm would be like exploding the areas needed to produce oil needs with other plants.

In Congo, all of the oil produced by the country’s palm groves is absorbed by the local market in the form of artisanal oil (red oil), refined oil, soaps and other detergents, cosmetics, etc. In fact, significant quantities of oil must be imported to satisfy Congolese consumer demand and almost all imported oil is… palm oil. Congo was historically an oil exporter, but political and economic uncertainties have led to a sharp drop in production, partly due to the abandonment of plantations (nearly 100,000 hectares of old plantations would thus remain unused) and the decline in infrastructure.

Some of the strong points of oil palm are, for example, that it produces oil all year round (even if productivity is seasonal) and that it is highly dependent on labour and thus provides a year-round income for a large number of workers. In addition to the direct benefit of employment, the presence of an oil palm plantation effectively provides a range of services (road maintenance, schools, hospitals, water supply, electricity, etc.) that would otherwise be absent in the area concerned. The possible criticism that could be made of a plantation such as ours is that it causes strong population growth by offering a certain economic security which, in turn, causes strong pressure on the neighbouring environment to satisfy food and energy needs (wood and/or charcoal). But it is likely that in the absence of the plantation this environmental impact would have been similar, just less concentrated.

Not being a nutrition specialist, it is difficult for me to talk with authority about the health benefits or harms of palm oil. Palm oil is a mixture of saturated and unsaturated oils and would offer, due to its smoother characteristics, an advantage in culinary preparations because it does not need to be hydrogenated as it is the case for other vegetable oils. What matters, whether for palm oil or any other fat, is to limit its consumption, which is certainly not a problem for the majority of Congolese but perhaps less obvious for the average consumer in developed countries where fat (often palm oil) is incorporated into almost all prepared food products.

That said, we are aware that many things could be improved by, for example, reducing our dependence on fossil fuels (mainly fuel for vehicles and generators) and reducing the use of chemical fertilizers through organic matter, to name only the most obvious aspects. We are also working on waste recycling, wastewater treatment, planting areas sensitive to erosion, biological control, etc., but this is a long-term task for which we do not always have the necessary resources.

The purpose of this short presentation was not to make you consume our oil, since it is not available unless you live in Congo, but to give you some insight into the reality of our activity in the face of criticism from the often misinformed media.

We look forward to hearing from you soon.

Best regards,

Marc & Marie-Claude

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Motivation

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Après quelques jours en Belgique (4 pour moi et un peu plus pour Marie-Claude, qui était partie un peu en avance), nous voici de retour à Mapangu où les choses sont calmes car il y a peu de production et tout le monde se prépare aux fêtes de fin d’année et aux élections. A notre arrivée à Mapangu, il y avait tout un comité de réception avec danses et youyous, mais qui ne nous était pas destiné car dans notre avion voyageait aussi une candidate députée qui vient mener sa campagne électorale. Parmi le comité d’accueil il y avait surtout des enfants, qui auraient dûs être à l’école… Mais tous les moyens sont bons pour gonfler les foules et donner une impression plus marquée de l’engouement de la population.

A la maison nous avons retrouvé tout en ordre sauf Makala qui dégageait une odeur pestilentielle, sans doute parce qu’elle a profité de notre absence et d’une surveillance plus “relâchée” pour aller se rouler dans quelque chose de peu recommandable. Nous avons donc décidé que le moment était venu de lui donner une “coupe maison” ( à laquelle je me suis attaqué) et ensuite un bon shampoing en espérant ainsi ne plus défaillir et/ou avoir les yeux qui piquent chaque fois qu’elle vient amoureusement se coucher près de nous. Griezel, notre chat, est par contre moyennement impressionnée car elle n’est pas complètement certaine que c’est le même chien qu’elle côtoie dans la maison.

Mais venons-en au sujet du jour, la “motivation”. Pour sa séance de coupe Makala sait qu’à la clef elle aura une petite récompense si elle est sage et calme, dans son cas un petit morceau de biltong ou viande séchée très fortement appréciée par notre canin. Quant à moi, un petit morceau de chocolat est juste ce qu’il faut. Une de nos préoccupation dans la gestion de nos travailleurs est d’arriver à ce que le travail soit bien fait et de préférence dans les temps. La tendance est souvent de sanctionner ceux qui ne font pas du bon boulot voire licencier ceux qui créent délibérément du tort comme détourner du carburant, casser leur matériel ou simplement s’absenter sans raison valable pour des périodes prolongées. Mais cette approche, même si nécessaire, crée un climat de répression qui n’est pas toujours le plus efficace et certainement pas le plus agréable, donc outre le bâton nous réfléchissions à des moyens que nous pouvons utiliser comme carotte.

Une fois par an nous offrons une récompense aux meilleurs travailleurs sous forme de bidons d’huile et/ou de promotions, mais un an c’est long et il est difficile de motiver quelqu’un, surtout ici, sur base d’une récompense potentielle en fin d’année. Pour pallier à cela, nous avons depuis peu introduit un système de distinction mensuelle pour les 60 meilleurs travailleurs dans toute la société sous forme d’une casquette au logo de Brabanta. Cela peut paraître peu de chose et ne motiverait peut-être pas l’employé moyen en Europe, mais ici ce n’est pas tant la valeur de la casquette que le statut qu’elle confère qui en fait une récompense très prisée et il suffit de voir ceux qui arborent fièrement leur couvre-chef pour comprendre que ce petit bout de tissu et de plastique est loin d’être anodin. Dans cette optique nous essayerons probablement d’alterner avec d’autres objets bien visibles comme des t-shirts, imperméables ou sacs pour ne pas trop diminuer la valeur symbolique de ceux-ci.

La motivation ne s’arrête pas à nos travailleurs car c’est le terme qui est également utilisé pour pudiquement parler des dessous de table qui sont sollicités par les “autorités” pour que nos dossiers ne restent pas au fond d’un tiroir ou soient traités favorablement. Ainsi un juge n’aura aucune honte à demander une “motivation” pour accepter de traiter un dossier voire simplement entendre un témoin pour lequel il n’a sinon pas de temps. Peu importe si on est dans son droit ou non, sans motivation rien ne se passe et plus l’on gravit les échelons d’autorité plus les “motivations” deviennent conséquentes allant de l’équivalent de quelques euro pour un subalterne à plusieurs dizaines de milliers d’euro quant il faut avoir l’attention d’un représentant du gouvernement.

Je dois avouer avoir développé une certaine aversion pour ce terme et que quand un collègue vient me parler d’affaires en cours avec les autorités locales, territoriales, provinciales ou même nationales, j’appréhende le moment ou sort l’aspect “motivation”. J’ai découvert que refuser de considérer une “motivation” peut avoir des conséquences indésirables si pas franchement désagréables, ainsi récemment le chef du parquet du territoire a menacé de faire arrêter un des expatriés pour un motif tout à fait futile et faux, la seule vraie raison étant que je n’avais pas accédé à sa demande de lui donner “quelque chose” lors de son passage à Mapangu (durant lequel il ne s’était pas privé de nous créer toutes sortes d’ennuis). Heureusement les ambitions de notre chef de parquet ont pu être réglées, non pas en “motivant” celui-ci mais en faisant appel à sa hiérarchie qui a évidemment demandé à être “motivée” elle aussi…

Nous avons rapporté nos propres motivations de Belgique, à savoir des réserves de bon chocolat, spéculoos et (pour ceux qui connaissent) des “müeslikoeken” de Mariman. Marie-Claude a même été chercher des pralines au CocoaTree, un endroit qui vaut sans conteste le détour car de loin les meilleurs pralines que nous ayons jamais goûté. Nous sommes donc parfaitement équipés pour nous motiver mutuellement avant, pendant et après les fêtes qui arrivent à grands pas.

Nous espérons très bientôt vous lire.

Salutations de la Toscane congolaise,

Marc & Marie-Claude

After a few days in Belgium (4 for me and a little longer for Marie-Claude, who had left a little earlier), here we are back in Mapangu where things are calm because there is little production and everyone is preparing for the end of year holidays and elections. When we arrived in Mapangu, there was a whole reception committee with dances and youyous, but it was not intended for us because on our plane there was also a candidate MP who is starting her campaign. Among the welcoming committee were mainly children, who should have been at school… but any means is good to inflate the crowds and give a more marked impression of the enthusiasm of the population.

At home we found everything in order except Makala which gave off a pestilential smell, probably because she took advantage of our absence and a more “relaxed” surveillance to go roll in something not very recommendable. So we decided that the time had come to give her a “homemade haircut” (which I tackled) and then a good shampoo in the hope that we would no longer faint and/or have itchy eyes every time she comes to sit lovingly near us. Griezel, our cat, is on the other hand, moderately impressed with the hair cut because she is not completely sure that it is the same dog she shares the house with.

But let’s come to the subject of the day, “motivation”. For her trimming session Makala knows that at the end she will have a small reward if she behaves and stays calm, in her case a small piece of biltong or dried meat, very much appreciated by our canine companion. As for me, a little piece of chocolate is just what it takes.

One of our concerns in managing our workers is to ensure that the work is well done and preferably on time. The tendency is often to punish those who do not do a good job or even dismiss those who deliberately create harm, such as diverting fuel, breaking equipment or simply taking time off for no good reason for extended periods. But this approach, even if necessary, creates a climate of repression that is not always the most effective and certainly not the most pleasant, so besides the stick we were thinking about ways we can use as a carrot.

Once a year we offer a reward to the best workers in the form of oil cans and/or promotions, but a year is a long time and it is difficult to motivate someone, especially here, on the basis of a potential reward at the end of the year. To compensate for this, we have recently introduced a monthly distinction system for the 60 best workers throughout the company in the form of a cap with the Brabanta logo. This may seem like a small thing and may not motivate the average employee in Europe, but here it is not so much the value of the cap as the status it confers that makes it a very prized reward and it is enough to see those who proudly wear their headwear to understand that this little piece of fabric and plastic is far from insignificant. In this perspective we will probably try to alternate with other clearly visible objects such as t-shirts, raincoats or bags so as not to diminish their symbolic value too much.

The motivation does not stop with our workers because it is the term that is also used to modestly talk about the bribes that are requested by the “authorities”, to ensure for example that our files do not remain at the bottom of a drawer or are treated favourably. Thus, a judge will have no shame in asking for a “motivation” to agree to handle a case or even simply to hear a witness for whom he or she otherwise has no time. Regardless of whether you are within your rights or not, without motivation nothing happens and the higher you move up the authority ladder, the more consequent the “motivations” becomes, ranging from the equivalent of a few euros for a subordinate to several tens of thousands of euros when you need to have the attention of a government representative.

I must admit that I have developed a certain aversion to this term and that when a colleague comes to talk to me about ongoing business with local, territorial, provincial or even national authorities, I apprehend the moment when the “motivation” aspect comes out. I have discovered that refusing to consider a “motivation” can have undesirable consequences if not frankly unpleasant, so recently the head of the territorial prosecutor’s office threatened to have one of the expatriates arrested for a completely futile and false motive, the only real reason being that I had not accepted his request to give him “something” during his visit to Mapangu (during which he had created all kinds of problems for us). Fortunately, the ambitions of our Chief Prosecutor could be resolved, not by “motivating” him but by appealing to his hierarchy, which obviously asked to be “motivated” as well…

We have brought our own motivations from Belgium, namely reserves of good chocolate, speculoos and (for those who know) Mariman’s “müeslikoeken”. Marie-Claude even went to the “CocoaTree” shop to get pralines, a place that is definitely worth a visit because by far the best chocolates we have ever tasted. We are therefore perfectly equipped to motivate each other before, during and after the holidays that are fast approaching.

We look forward to hearing from you soon.

Greetings from Congolese Tuscany,

Marc & Marie-Claude