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Sécurité – Security

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Dans la plantation, quand il est question de sécurité c’est plutôt de gardiennage qu’il s’agit car nous ne sommes pas dans une région où il n’est pas vraiment question d’insécurité, sauf bien entendu comme l’année dernière, quand des milices armées s’approchaient un peu trop de Mapangu. Mais cela est maintenant de l’histoire ancienne.

Il est vrai qu’ici tout le monde est armé… de machettes, y compris des petits enfants qui sont à peine plus grand que le couteau qu’ils manient, et quand celles-ci sont bien aiguisées cela peut représenter des armes redoutables. Les armes à feu sont très rares et généralement réservées à la police et l’armée, même si nous croisons occasionnellement un chasseur avec son poupou dans ou aux alentours de la plantation.

Nos agents de sécurité, nous en avons près de 230 qui travaillent dans la plantation, sont chargés de surveiller, contrôler les allées et venues (surtout au niveau de l’huilerie et des bureaux, et de protéger les biens de la société contre le vol. A la tête de notre département de sécurité nous avons un agent qui est aussi OPJ et qui a donc la compétence d’arrêter des personnes prises en flagrant délit de vol dans la plantation. Mais après c’est la justice congolaise qui prend le relais et la c’est plus une question de savoir qui paye et combien pour connaître la “vérité”.

Depuis peu, nous avons décidé d’élargir notre équipe d’agents de sécurité avec un groupe de femmes. Celles-ci ont suivi une formation de quelques semaines et sont postées aux barrières, bureaux, magasins et autres endroits où les entrées et sorties doivent être consignées. Depuis quelques semaines j’ai l’impression d’être un peu comme Kadhafi car les deux agents de sécurité qui ont été affectés à mon bureau sont des femmes, qui ne payent as de mine mais filtrent très efficacement les visiteurs et enregistrent scrupuleusement mes allées et venues du bureau…

A chaque lieu de passage les allées et venues de toute personne ou véhicule est consignée dans un registre, ainsi que la charge éventuellement contenue dans le véhicule ou portée par la personne. Donc pas possible pour moi d’aller faire un tour au bureau, à l’huilerie ou au garage sans que mon nom et l’heure à laquelle je suis entré ou sorti ne soit inscrit.. De même quand quelqu’un sort du magasin, du garage ou du périmètre de l’huilerie, qui sont entièrement clôturés avec un seul accès gardé en permanence, avec quelque chose (morceau de bois, pièce de rechange, bidon d’huile, etc.) cette sortie doit être consignée et autorisée. Je ne vous dis pas le nombre de bons que nous devons signer pour, parfois, autoriser la sortie d’un objet qui vaut moins que le papier et l’encre utilisé pour l’inscrire.

A certains postes clefs, comme la caisse, l’huilerie ou le parc à véhicules, nos agents de sécurité sont secondés par des policiers qui sont eux équipés d’une arme à feu (généralement une vieux fusil automatique qui ne fonctionne peut-être même pas). Au moment de la paie nous faisons également venir une équipe de policiers d’Ilebo pour quelques jours, ils ne sont pas nécessairement beaucoup plus vaillants que les policiers de la place mais ont l’avantage de ne pas être issus du village local et donc théoriquement moins susceptibles de plaider la cause de leurs frères plutôt que de défendre les biens de la société.

Les vols ici concernent principalement le carburant (essence et gasoil) qui sont siphonnés dans les réservoirs de véhicules pour ensuite être revendus sur le marché local, et les fruits des palmiers qui sont eux utilisés pour fabriquer de l’huile artisanale qui elle aussi est vendue sur les marchés locaux. Pour le carburant nous essayons de nous protéger en le colorant et ainsi pouvoir le distinguer du carburant légitime qui circule dans les parages, mais malgré cela il y a un trafique énorme avec des centaines de litres de carburant coloré qui sont saisis tous les jours et que la justice libère “faute de preuves” car nous ne prenons pas nécessairement les voleurs sur le fait… à moins de payer quelque chose au procureur pour le “motiver”. Pour les fruits de palmier, la meilleure parade est d’évacuer la récolte dès qu’elle a été coupée, car une fois livrée à l’huilerie il est très difficile de ressortir ceux-ci du périmètre gardé. Malgré cela nos équipes de gardiens trouvent parfois des caches de plusieurs tonnes de régimes ou de fruits en attente de la nuit pour être amenés vers des “malaxeurs” (nom donné aux unités d’extraction d’huile artisanales).

A la maison nous avons aussi toute une équipe de gardiens, mais les plus efficaces sont sans aucun doute les chiens, Makala chez nous et Django (un Rhodesian Ridgeback assez impressionnant) chez un des agronomes qui habite près de chez nous. La nuit (et une bonne partie de la journée) les gardiens sont installés sur des paillasses de fortune ou fauteuils et dorment…

Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles.

Meilleures salutations,

Marc & Marie-Claude

Lever du jour – Early morning

Appel – Muster

Equipes de sécurité – Security team

In the plantation, when it comes to security, it is more a question of guarding because we are not in a region where there is any real insecurity, except of course as was the case last year, when armed militias were approaching Mapangu a little too close. But that is now history.

It is true that everyone here is armed… with machetes, including small children who are barely bigger than the knife they handle, and when they are properly sharpened these can be mighty weapons. Firearms are very rare here and generally reserved for the police and army, although we occasionally meet a hunter with his “poupou” (a gun made from a pièce of metal plumbing pipe) in or around the plantation.

Our security guards, we have nearly 230 of them working in the plantation, are responsible for monitoring and controlling the comings and goings (especially in the oil mill and offices), and protecting the company’s property against theft. At the head of our security department we have an agent who is also an sworn police officer and who therefore has the competence to arrest people caught stealing from the plantation. But from then on it is the Congolese justice system that takes over and then becomes a question of who pays and how much to know the “truth”.

Recently, we decided to expand our team of security guards with a group of women. They have been trained for a few weeks and are posted at gates, offices, stores and other places where entrances and exits must be recorded. For a few weeks now I feel like Gaddafi because the two security guards who have been assigned to my office are women, who do not appera very impressive but filter visitors very efficiently and scrupulously record my comings and goings from the office…

At each place of passage, the comings and goings of any person or vehicle is recorded in a register, as well as any load contained in the vehicle or carried by the person. So it is not possible for me to go to the office, the oil mill or the garage without my name and the time I entered or left being recorded… Similarly, when someone leaves the store, garage or perimeter of the oil mill, which are completely enclosed with only one permanently guarded access, with something (piece of wood, spare part, oil can, etc.) this exit must be recorded and authorized. I will spare you from the crazy number of BLs we have to sign to, sometimes, authorize the release of an object that is worth less than the paper and ink used to write it.

At certain key positions, such as the cash register, oil mill or vehicle fleet, our security guards are reinforced by police officers who are equipped with a firearm (usually an old automatic rifle that may not even work). At the time of payment we also bring a team of police officers from Ilebo for a few days, they are not necessarily much braver than the local police officers but have the advantage of not being from the local village and therefore theoretically less likely to plead their brothers’ case rather than defend the company’s property.

Thefts here mainly concern fuel (petrol and diesel) which is siphoned from vehicle tanks and then sold on the local market, and palm fruits which are used to make artisanal oil which is also sold on local markets. For fuel we try to protect ourselves by colouring it and thus be able to distinguish it from the legitimate fuel that circulates in the area, but despite that there is a huge traffic with hundreds of litres of coloured fuel being seized every day and subsequently released “for lack of evidence” by the judge because we do not necessarily catch thieves in the act… unless we pay something to the prosecutor to “motivate” him. For palm fruits, the best way to avoid this is to evacuate the crop as soon as it has been cut, because once it has been delivered to the oil mill it is very difficult to remove them from the guarded perimeter. Despite this, our teams of guards sometimes find caches of several tons of diets or fruits waiting overnight to be taken to local mills

At home we also have a whole team of guards, but the most efficient are undoubtedly the dogs, Makala in our house and Django (a rather impressive Rhodesian Ridgeback) in one of the agronomists who lives near us. At night (and a good part of the day) the guards are installed on makeshift benches or armchairs and sleep…

We look forward to hearing from you soon.

Best regards,

Marc & Marie-Claude

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Mondanités – Socialising

Nouvelles non publiées du 19 août – Forgotton posting of 19 August

English version below

A l’occasion de visites, surtout quand il s’agit de visiteurs qui viennent du siège du groupe à Fribourg, il est nécessaire d’organiser les choses de manière à ce que tout le monde puisse rencontrer et parler avec les visiteurs. Outres des discussions en tête à tête, c’est l’occasion de rassembler les troupes pour un repas, un verre ou une réunion un peu plus formelle et c’est ce qui se passe depuis vendredi soir,jusqu’à présent,chez nous, sachant qu’en parallèle nous sommes en pointe de production et que tout (doit) tourne(r) 24h sur 24h pour perdre le moins possible de la récolte.

Nos visiteurs du moment sont le directeur agronomique palmier et la responsable des ressources humaines, qui sont ici pour une semaine pour faire le point sur l’état actuel et futur de la plantation d’un point de vue technique, financier et humain. Dès leur arrivée nous avons organisé une petite réunion avec l’équipe agronomique pour confirmer le programme de la semaine. Hier (samedi) nous avons eu une première soirée avec l’équipe agro expat et locaux avec pleins de petits trucs “faits maison” et qui s’est terminée à une heure tout à fait indécente, mais heureusement ce matin nous pouvions faire la grâce matinée (nous sommes restés au lit jusqu’à au moins 7 heures).

Aujourd’hui déjeuner à la cathédrale avec tous les expatriés, poulet yassa, riz, salade maison, quatre quart amélioré, café, bla bla bla… suivi de jeux de pétanque et après-midi relax. Nous avons d’ailleurs découvert que que notre collègue malgache et ses enfants sont de loin les plus compétents au jeu de boules, même lorsque notre seul collègue français a essayé de montrer ses capacités dans ce sport de précision. Cela nous a principalement permis de passer une après-midi conviviale et de parler d’autres choses que travail et problèmes logistiques.

Les reste de la semaine (jusque jeudi) continuera d’être un mélange de séances de travail, visites au champs et usines et rencontres sociales nous laissant moins de temps que d’habitude pour se relaxer à la maison après le travail et ne me permettant probablement pas de faire beaucoup de vélo cette semaine.

C’est la première visite à Mapangu pour notre responsable des ressources humaines, à qui on a vanté les splendides paysages de la plantation mais qui, comme notre neveu qui était ici en stage à la même période l’année dernière, devra probablement se contenter de vues brumeuses ne laissant que deviner ce qui pourrait y avoir comme décor au-delà de quelques centaines de mètres (visibilité que nous avons actuellement pendant la plus grande partie de la journée). Donc, pas de vues spectaculaires de la vallée du Kasaï ou des terrasses derrière la maison et peu de soleil pendant la journée. Par contre, grâce à cela il fait plutôt frais et même,agréable, y compris en milieu de journée.

Du fait de toutes ces activités, dont la plupart se passent à la Cathédrale, nous n’avons pas trop de temps pour vous relater plus longuement les événements de ces jours, mais sachez que nous allons bien et que nous apprécions beaucoup vos messages.

A très bientôt,

Marc & Marie-Claude

 

During visits, especially when visitors come from the group’s headquarters in Fribourg, it is necessary to organise things in such a way that everyone can meet and talk with the visitors. Besides the face-to-face discussions, this is the opportunity to gather the troops for a meal, a drink or a more formal meeting and this is what has been happening since Friday evening, most of these at home, knowing that in parallel we are in peak production and that everything (must) run 24 hours a day in order to lose as little of the harvest as possible.

Our current visitors are the agronomic director for oil palm and the human resources manager, who are here for a week to review the current and future state of the plantation from a technical, financial and human point of view. As soon as they arrived we organised a small meeting with the agronomic team to confirm the week’s programme. Yesterday (Saturday) we had a first evening with the expat and local agro team with lots of little “homemade” stuff and which ended at a quite indecent hour, but fortunately this morning we were able to have a lie-in (we stayed in bed until at least 7am).

Today lunch at the Cathedral with all expatriates, yassa chicken, rice, house salad, improved cake, coffee, blah blah blah… followed by petanque games and a relaxed afternoon. We have discovered that our Malagasy colleague and his children are by far the most competent at this ball game, even when our (only) French colleague tried to show his skills in this precision sport. This mainly allowed us to spend a friendly afternoon and talk about other things than work and logistical problems.

The rest of the week (until Thursday) will continue to be a mix of work sessions, field and mill visits and social gatherings, leaving us less time than usual to relax at home after work and probably not allowing me to bike much this week.

This is the first visit to Mapangu for our human resources manager, to whom we praised the splendid landscapes of the plantation but who, like our nephew who was here on training at the same time last year, will probably have to be content with foggy views that let only guess what could be the scenery beyond a few hundred meters (visibility that we currently have for most of the day). So, no spectacular views of the Kasai valley or the terraces behind the house and little sun during the day. On the other hand, thanks to that it is rather cool and pleasant, including in the middle of the day.

Because of all these activities, most of which take place at the Cathedral, we do not have too much time to tell you more about the events of these days, but know that we are well and we appreciate your messages very much.

See you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Protéines – Proteins

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Il y a quelques jours nous avons reçu une demande d’aide pour transporter des cartons de nourriture arrivés par barge et destinés à lutter contre la malnutrition des enfants. Un don de l’Allemagne, si j’ai bien compris, en réponse aux informations qui sont diffusées dans les médias internationales concernant la situation critique de la population en RDC et dans la province du Kasaï en particulier. Ces informations nous laissent un peu perplexe car dans notre région je n’ai pas encore vu un seul enfant souffrant visiblement de malnutrition et nous savons à quoi cela ressemble pour avoir côtoyé ce fléau pendant des années en Haïti. La province du Kasaï est très grande (environ trois fois la taille de la Belgique), sans routes dignes de ce nom et comme nous nous trouvons dans l’extrême nord de la province il n’est pas impossible que dans le sud, près de la frontière angolaise, la situation soit fort différente. Mais dans ce cas il y a lieu de se demander pourquoi les deux tonnes de compléments alimentaires sont débarqués à Mapangu, même si cela fera sans aucun doute beaucoup de bien aux enfants de la région (s’ils en reçoivent une partie).

Dire que nous ne voyons pas de malnutrition ne veut pas dire que l’alimentation de la population locale est bonne et équilibrée, loin de là. L’alimentation de base consiste en pâtées de maïs ou de manioc, parfois complémentée avec des épices (oignons) ou concentré de tomates et exceptionnellement agrémenté d’un peu de viande ou de poisson boucané (séché au feu et qui a plus le goût de fumée qu’autre chose, donc peu importe donc s’il s’agit de poisson, “viande” ou autre chose). Il n’est pas nécessaire d’expliquer que dans le maïs et le manioc on est loin de trouver tous les éléments nutritifs nécessaires au développement équilibré du corps humain, ce qui fait qu’une fois sevrés le développement des enfants est souvent freiné principalement par un manque de protéines.

Traditionnellement les protéines étaient obtenues par la chasse et la pêche et ce qui sauve sans nul doute la population locale est la présence de la rivière Kasaï dont les poissons n’ont heureusement pas encore tout à fait disparus (probablement parce que les techniques de pêche sont fort rudimentaires). La faune terrestre quant à elle a été totalement décimée à l’exception des petits rongeurs qui font maintenant les frais de la “chasse” qui est réalisée en mettant le feu à la brousse. Rien n’échappe aux besoins de nourriture de la population locale, ainsi même les petits oiseaux mouches qui viennent butiner les fleurs autour de la Cathédrale sont des proies potentielles pour les catapultes de nos gardiens si nous ne les arrêtons pas.

Les autres proies et sources de protéines très prisées, en partie parce qu’elles sont plus faciles à attraper, sont les larves et les insectes. Pour cela le palmier et en particulier les palmiers malades que nous sommes obligés d’extirper sont une source providentielle de larves de divers gros coléoptères fort prisés, même par certains expatriés. Grillés ils sont comparables à des lardons mais, même si pas mauvais de goût, je ne suis pas un grand fan de ce genre de mets. Nous soutenons toutefois un projet “Farms for Orphans” (farmsfororphans.org) en leur fournissant des morceaux de stipes (troncs) de palmiers qui servent de base alimentaire pour l’élevage de larves dans des orphelinats dans les environs de Kinshasa. Les pensionnaires des orphelinats y élèvent des larves dans des bacs pour avoir une base de protéines alimentaires et, si le projet se développe avec succès, pourrait même devenir une source de revenus pour les orphelinats.

Les carences alimentaires et surtout le manque de protéines dans l’alimentation des enfants n’a peut-être pas d’effet très visible sur le développement physique de ceux-ci, mais il est fort probable que les conséquences pour le développement intellectuel de la jeunesse ne soient pas positives. Ajouter à cela le fait que les écoles du coin sont tout sauf performantes explique probablement le fait que nous avons énormément de difficultés à trouver des travailleurs qui soient en mesure d’apprendre à maîtriser des tâches un peu plus spécialisées. Heureusement il y a parfois des miracles, ainsi nous avons un jeune garçon qui est sorti de l’école de la mission il y a quelques années et qui est maintenant responsable du laboratoire de l’huilerie avec des compétences impressionnantes, même au dire des visiteurs étrangers spécialisés en la matière.

Pour le moment la région se trouve dans une sorte de cercle vicieux car suite aux carences alimentaires la population, et les jeunes enfants en particulier, est très sensibles aux maladies et à la malaria. La mortalité infantile en particulier est très élevée et pour compenser cela, la famille moyenne compte généralement 6-7 enfants vivants par femme (ici la polygamie est monnaie courante), sur base d’une dizaine de naissances. En conséquence, il est d’autant plus difficile de nourrir correctement une telle progéniture, qui donc passe à côté d’un développement optimal et la boucle est bouclée…

Ce manque de sources de protéines est d’autant plus paradoxal que la plantation est entourée de savanes (nous estimons les superficies à environ 9.000 hectares) où il n’y a absolument aucune activité agro-pastorale, ni culture de quelque sorte que ce soit, ni élevage, juste des feux de brousse de temps en temps pour attraper les petits rongeurs et oiseaux qui arrivent à y survivre. Les solutions potentielles sont donc bien présentes et réalisables car en saison des pluies les haricots y poussent très bien (nous avons fait un champ expérimental) et il ne manque pas de points d’eau dans le fond des vallées pour abreuver des animaux en cas d’élevage. La raison pourrait se trouver dans des incessantes disputes territoriales entre les différents villages qui fait que les terres sont laissées à l’abandon et vides… pour le moment.

Nous espérons comme d’habitude avoir de vos nouvelles à vous aussi.

A bientôt,

Marc & Marie-Claude

Appel – Muster

Kasaï

Départ pour Kinshasa – Departure for Kinshasa

A few days ago we received a request for help to transport boxes of food arrived by barge to fight child malnutrition. A donation from Germany, if I understood correctly, in response to information in the international media about the critical situation of the population in the DRC and Kasai province in particular. This information leaves us a little confused because in our region I have not yet seen a single child visibly malnourished and we know what it looks like as we have been exposed to this scourge for years in Haiti. The province of Kasaï is very large (about three times the size of Belgium), without roads worthy of the name and as we are in the far north of the province it is not impossible that in the south, near the Angolan border, the situation is very different. But in this case, it is worth asking why the two tons of food supplements are landed in Mapangu, even if it will undoubtedly do a lot of good for the children in the region (provided they benefit from at least part of the shipment).

To say that we do not see malnutrition does not mean that the food supply of the local population is good and balanced, far from it. The basic diet consists of corn or manioc pâté, sometimes supplemented with spices (onions) or tomato paste and exceptionally supplemented with a little smoked meat or fish (dried by fire and which tastes more smoky than anything else, so it doesn’t matter if it’s fish, “meat” or something else). It is not necessary to explain that maize and cassava do not contain all the nutrients necessary for the balanced development of the human body, as a consequence, once weaned a child’s development is often impaired by a lack of protein.

Traditionally, proteins were obtained by hunting and fishing and what undoubtedly saves the local population is the presence of the Kasai River, whose fish have fortunately not yet completely disappeared (probably because fishing techniques are very rudimentary). The terrestrial fauna has been totally decimated, with the exception of small rodents, which now bear the brunt of the “hunting” that is carried out by setting fire to the bush. Nothing escapes the food needs of the local population, so even the small humming birds that come to eat from the flowers around the Cathedral are potential prey for our watchmen’s catapults if we do not stop them.

Other highly prized prey and protein sources, in part because they are easier to catch, are larvae and insects. For this reason, the palm tree and in particular the sick palm trees that we are forced to pull out are a providential source of larvae of various large beetles that are highly prized, even by some expatriates. Grilled they are comparable to bacon but, even if not bad in taste, I am not a big fan of this kind of food. However, we support a “Farms for Orphans” project (farmsfororphans.org) by providing them with chunks of palm tissue (trunks) as a base for larvae breeding in orphanages near Kinshasa. Residents of the orphanages raise larvae in bins to consume as protein source and, if the project develops successfully, could even become a source of income for the orphanages.

Dietary deficiencies and especially the lack of protein in children’s diets may not have a very visible effect on their physical development, but it is most likely that the consequences for the intellectual development of youngsters are unfavourable. Add to this the fact that the local schools are anything but efficient, and we have an explaination why we experience difficulties in finding workers who can learn to master more specialized tasks. Fortunately, there are sometimes miracles, so we have a young boy who completed his local schooling a few years ago and is now in charge of the oil mill laboratory with impressive skills, even according to foreign visitors who specialize in this field.

At the moment our region is in a kind of vicious circle because as a result of dietary defficiencies the population, especially young children, are very vulnerable to diseases and malaria in particular. Infant mortality in particular is very high and to compensate for this, the average family generally has 6-7 living children per woman (here polygamy is common), based on about ten births. As a result, it is all the more difficult to properly feed such a progeny, which therefore misses optimal development and the loop is closed…

The lack of protein sources is all the more paradoxical as the plantation is surrounded by savannah (we estimate the area at about 9,000 hectares) where there is absolutely no agro-pastoral activity, no cultivation of any kind, no livestock, just bush fires from time to time to catch the small rodents and birds that manage to survive there. The potential solutions are therefore very real and feasible because in the rainy season the beans grow very well (we have made an experimental field) and there is no lack of water points at the bottom of the valleys to water animals in case of breeding. The reason could be found in incessant territorial disputes between the different villages, which means that the land is abandoned and empty… for the time being.

As usual, we hope to hear from you as well.

See you soon,

Marc & Marie-Claude

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Animaux – Animals

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Dans notre contrée en particulier et dans le pays en général la faune sauvage a été très sérieusement éliminée et la vue d’un animal sauvage devient rare pour ne pas dire exceptionnelle. Il paraît que dans la grande forêt du Mai Ndombe, province qui se trouve de l’autre côté du Kasaï vers le nord du pays, il y a encore un bon nombre de singes, petites antilopes et autres animaux vivant dans les zones arboricoles, mais le Kasaï représente une barrière difficilement franchissable pour ces animaux qui ne se voient plus de notre côtéde la rivière.

Et pourtant, il y a quelques jours en revenant de notre pépinière peu après le lever du soleil dans la savane je suis tombé sur une meute de six jeunes coyotes qui avaient l’air d’être en bonne santé, donc qui trouvent de quoi se nourrir dans cette savane qui nous paraît dépourvue de toute vie. Evidemment dans les hautes herbes il est difficile d’apercevoir les souris, rats et autres petits rongeurs qui constituent probablement une part important de la diète de ces canidés. A défaut de zèbres, buffles, antilopes et autres animaux sauvages que l’on imagine tout à fait déambuler dans les vastes zones de savane qui nous entourent, on pourrait au moins s’attendre à voir des troupeaux de vaches et de boeufs, mais ici il n’y a absolument rien et je ne saurais dire pourquoi.

En aval de Mapangu, il y aurait, paraît-il, encore quelques hippopotames qui hantent le Kasaï et, peu de temps avant notre arrivée à Mapangu il y a un peu moins de trois ans, un groupe de touristes (nous ignorions que des touristes pouvaient venir jusqu’ici) auraient eu leur pirogue renversée pour s’être approché trop près de ces mastodontes des rivières. Certains disent que parfois les hippos remontent jusque Mapangu et sur d’anciennes cartes coloniales que j’ai retrouvées notre zone figure comme étant une réserve d’hippopotames, mais nous ne les avons encore jamais vu.

Les animaux sauvages qui défilent encore régulièrement sur la route traversant Mapangu sont les singes, malheureusement pas souvent encore vivants, car ils sont fort appréciés dans la tambouille même s’il est reconnu que ces singes sont probablement à l’origine des épidémies d’Ebola qui émergent régulièrement dans le pays.

A ce propos, ouvrons une petite parenthèse. Toutes les semaines, en plantation le directeur agronomique organise une “minute” HSE (Health, Safety & Environment) durant lesquelles un sujet ayant trait à la santé, la sécurité ou l’environnement est abordé avec les travailleurs pour leur meilleure compréhension des mesures de précautions prises dans la plantation. Un des récents sujets était justement la maladie Ebola et la veille tous les responsables s’étaient réunis pour recevoir une petite présentation sur le sujet afin de s’assurer qu’ils maîtrisent celui-ci lors de la communication aux travailleurs à l’occasion de l’appel. Lors de cette présentation, l’origine “sauvage” de la maladie a été évoquée et, entre autres, il a été observé que des chauves-souris pourraient également être un vecteur de la maladie et qu’il fallait donc éviter de les manger (ici tout se mange) mais aussi de faire attention aux fruits (comme les mangues) qui auraient été grignotées par ces animaux. Lors de la communication à l’appel, le lendemain matin, j’ai entendu le chef de section expliquer à ses travailleurs qu’il fallait éviter de manger des mangues car elles pouvaient être une source de la maladie Ebola, oubliant de mentionner que les vecteurs principaux étaient des animaux. Ici il n’y a pas beaucoup de mangues, mais je ne serais pas étonné si beaucoup de travailleurs éviterons à l’avenir de manger de ces fruits de peur de contracter l’Ebola.

Les seuls animaux sauvages encore relativement fréquents dans nos contrées sont les calaos et les perroquets gris. Les perroquets gris sont très prisés et partent en grand nombre vers Kinshasa pour être vendus sur les marchés, mais heureusement nous les entendons presque tous les jours dans la plantation, donc ils ne sont pas encore tout à fait décimés.

Alors que c’est tout à fait contraire à nos principes, comme vous le savez nous avons hérité d’un perroquet gris qui avait été acheté par un de nos collègues et qu’il n’a pas pu emporter avec lui lors de son départ de plantation. Ce perroquet, dénommé Théo, semble être fort heureux de son nouveau foyer et est très bavard. Un de ces premiers exploits a été d’appeler le gardien, que j’ai vu arriver au grand galop avant de réaliser que ce n’était pas nous mais Théo qui l’avait hélé. Depuis Théo a fortement agrandi son vocabulaire et ses imitations de bruits, il dit “bonjour Théo”, “Crakoucas” (c’est Marie-Claude qui lui a appris cela), il imite à la perfection le miaulement du chat et le grincement de la porte de la cuisine, il a un rire très convaincant et mis à part toute une série de monologues que nous ne comprenons pas toujours dispose d’un impressionnant répertoire de sifflements et imitation de bruits divers. Bref, nous n’avons pas besoin de radio pour nous divertir pendant nos repas qui sont abondamment commentés et sonorisés par notre ami Théo. Théo vient volontiers manger certaines délicatesses que nous lui présentons à la main, mais préfère sinon rester sagement dans sa vaste cage, même quand la porte reste ouverte. Il faut dire qu’il a repéré qu’un félin hante les parages et estime peut-être plus prudent de garder une barrière de grillage entre lui et ce prédateur potentiel.

Voilà, comme d’habitude nous espérons recevoir de vos nouvelles.

Marc & Marie-Claude

Encore notre vue – More of our view

Entrainement à Kinshasa – Training in Kinshasa

In our region in particular and in the country in general, wildlife has been very seriously hunted down and the sight of a wild animal is becoming rare if not exceptional. It seems that in the large forest of Mai Ndombe, a province on the other side of the Kasai towards the north of the country, there are still a good number of monkeys, small antelopes and other animals living in the less populated areas, but the Kasai river represents a barrier that is difficult to cross for these animals, who have all but disappeared from our side of the river.

And yet, a few days ago, coming back from our nursery shortly after sunrise in the savannah, I came across a pack of six young coyotes who seemed to be in good health, which means they can find enough food in this savannah that appears to be devoid of all life to the passer by. Obviously in the tall grass it is difficult to see mice, rats and other small rodents which are probably an important part of the diet of these canines. Despite the absence of zebras, buffaloes, antelopes and other wild animals that one could imagine living in the vast savannah areas that are surrounding us, we could at least expect to see herds of cows and oxen, but here there is absolutely nothing and I can’t say why.

Downstream from Mapangu, it seems that there are still a few hippos haunting the Kasai river and, shortly before our arrival in Mapangu a little less than three years ago, it is reported that a group of tourists (we did not know that tourists could come this far) had their canoe attacked by hippos for coming too close to these river mastodons. Some say that sometimes hippos come upriver as far as Mapangu and on old colonial maps that I found, our area is shown as a hippopotamus reserve, but we have never seen them here yet.

The wild animals that still regularly come along the road through Mapangu are monkeys, unfortunately not often still alive, because they are highly appreciated in the cooking pot even though it is known that these monkeys are probably at the origin of the Ebola epidemics that regularly emerge in the country.

On this subject, let’s take a short break. Every week, in the plantation, the agronomic director organizes a HSE (Health, Safety & Environment) minute, a short presentation during which a subject related to health, safety or the environment is discussed with the workers for their better understanding of the precautionary measures taken in the plantation. One of the recent topics was precisely Ebola disease and the previous day all the managers had gathered to receive a short presentation on the subject to make sure that they mastered the main issues when talking about Ebola during the muster call. During this presentation, the “wild” origin of the disease was mentioned, among other things, it was observed that bats could also be a vector of the disease and that it was therefore necessary to avoid eating them (here everything is eaten) but also to pay attention to the fruits (such as mangos) that would have been nibbled on by these animals. During the muster presentation, the next morning, I heard the section chief explain to his workers that they should avoid eating mangoes because they could be a source of Ebola disease, forgetting to mention that the main vectors were animals. There are not many mangoes here, but I would not be surprised if many workers will avoid eating the few fruits available in the future for fear of contracting Ebola.

The only wild animals still relatively common in our region are hornbills and grey parrots. Grey parrots are very popular and get shipped in large numbers to Kinshasa where they are sold on the local markets, but fortunately we hear them almost every day in the plantation, so they are not yet completely decimated.

While this is completely contrary to our principles, as you know, we inherited a grey parrot that was bought by one of our colleagues and that he was unable to take with him when he left the plantation. This parrot, named Theo, seems to be very happy with his new home and is very talkative. One of his first first exploits was to call the security guard, whom I saw coming at a full gallop before realizing that it wasn’t us but Theo who had been hailing him. Since then Theo has greatly expanded his vocabulary and noise imitations, he says “hello Theo”, “Crakoucas” (it was Marie-Claude who taught him that), he imitates perfectly the cat’s meowing and the creaking of the kitchen door, he has a very convincing laugh and apart from a whole series of monologues that we do not always understand has an impressive repertoire of whistles and imitation of various sounds. In short, we don’t need radio to entertain us during our meals, which are extensively commented and entertained by our friend Theo. Theo likes to come and eat some of the delicacies we present to him by hand, but otherwise prefers to stay quietly in his vast cage, even when the door remains open. It must be said that he has noticed that a feline is haunting the area and may consider it more prudent to keep a fence between him and this potential predator.

That’s it, as usual we look forward to hearing from you.

Marc & Marie-Claude

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Eau – Water

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L’eau ne manque pas ici, surtout en pleine saison des pluies où elle arrive en trombes, y compris dans la maison quand le vent la pousse entre les plaques du toit, en-dessous de la porte de notre chambre ou encore à travers les moustiquaires des fenêtres malencontreusement laissées ouvertes. Imaginez ce que cela doit être dans les maisons traditionnelles construites en pisé et en paille avec un sol en terre battue où les fortes pluies s’infiltrent de tous les côtés tandis qu’une dizaine de personnes vivent et dorment dans un espace qui fait moins de 15m². Les orages sont souvent accompagnés de fortes rafales de vent qui, régulièrement, emportent des toitures et autres objets qui ne sont pas bien arrimés. Ainsi un lit en bambou qui se trouvait sur notre terrasse s’est retrouvé accroché à la gouttière quelques mètres plus bas, le réservoir d’eau de notre “cercle” (qui fait quand même 1m³) s’est retrouvé sur le toit du bâtiment voisin et ne parlons pas des seaux et autres bassines oubliés à l’extérieur.

De plus, il y a les milliers de mètres cubes d’eau qui passent tous les jours dans le Kasaï dans la vallée devant la maison (y compris pendant la saison sèche) ainsi que dans les nombreux affluents qui traversent la plantation. Certes c’est une eau un peu plus… boueuse mais qui est disponible à tout moment et c’est cette eau là que nous utilisons pour notre huilerie.

Concernant ce dernier point, ouvrons une petite parenthèse : pour traiter nos régimes de palme nous avons besoin de vapeur et pour cela il nous faut de l’eau, propre de préférence, que nous prenons dans le Kasaï à défaut d’eau fournie par la “REGIDESO” (eh oui, c’est e vrai nom du service des eaux congolais, mais qui est absente à Mapangu) ou un forage (que nous n’avons pas). Evidemment cela nécessite toute une installation de traitement pour éliminer les impuretés, corriger l’acidité, etc. avec toutes sortes de produits floculants, clarifiants, etc. Bref, le pompage de l’eau lui-même représente peu de choses comparé à toute l’installation de traitement d’eau qu’il y a derrière avec sa multitude de pompes doseuses, mélangeurs, filtres et autres dispositifs dont je ne comprends pas toujours bien le fonctionnement. L’état n’est pas indifférent à notre installation, non pas pour nous aider éventuellement à étendre son utilisation vers la population voisine mais pour nous taxer. Le responsable du département des ressources hydriques vient donc régulièrement nous brandir un texte de loi disant que tous les “producteurs d’eau minérale, thermale et naturelle” doivent payer une redevance équivalente à 40% du coût de l’eau fourni par la REGIDESO dans notre localité. Dans notre cas, comme il n’y a pas de service d’eau municipal, le tarif a été fixé au modeste taux de 2,5 USD/m³ partant du principe que l’eau du Kasaï est naturelle et comme nous la pompons nous sommes assimilés à un producteur d’eau naturelle (c’est évident non?).

Je vous laisse faire le calcul, mais c’est cher payé pour de l’eau que nous devons pomper, traiter et ensuite rejeter dans la rivière. Vous devez certainement vous poser la question, “pourquoi ne pas utiliser un forage ?” La réponse est simplement que, outre le fait que la réalisation d’un forage ici est très couteux, nous serions encore toujours considéré comme un producteur d’eau “naturelle” et donc rien ne changerait…

Pour leur approvisionnement en eau, sauf quand il pleut et qu’il est possible de récolter de l’eau qui ruisselle des toitures (de préférence en tôles), les villageois vont puiser leur eau dans les rivières ou quelques rares “sources” qui sont généralement plus des points d’eau creusés dans le sable en bordure de rivière et qui permet de puiser une eau un peu plus claire car filtrée par le sable. Comme beaucoup ne se donnent pas la peine de faire bouillir ou de filtrer cette eau, il y a énormément de maladies intestinales et autres désagréments véhiculés par l’eau, d’autant plus que les villageois s’y retrouvent par centaines et pataugent tous dans l’eau même qu’ils sont en train de puiser.

Nous avons fait la tentative de réaliser des forages pour avoir une source d’eau “potable”, mais jusqu’à présent c’est un cuisant échec. Les deux premiers forages réalisés à grands frais par une entreprise spécialisée et qui sont descendus à plus de 200m de profondeurs sont secs. Nous avons fait une deuxième tentative avec une petite entreprise locale qui a réalisé un forage dans un des campements de Mapangu qui a de l’eau mais pour lequel la pompe est temporairement en panne et quatre autre forages qui sont tous secs… L’étape suivante serait de faire appel à une entreprise chinoise (les chinois sont omniprésents au Congo et en Afrique en général) qui est actuellement en train de réaliser des forages à Ilebo et qui aurait tout le matériel nécessaire pour atteindre l’eau à de grandes profondeurs… Affaire à suivre.

Notre eau de consommation à la maison vient d’une (soit-disant) source en contre-bas de la Cathédrale, eau que nous faisons bouiller, filtrer et encore une fois filtrer avant de l’utiliser pour tout ce qui concerne la consommation, y compris le brossage des dents. Pour ce qui est de la douche, il est vivement conseillé de garder la bouche bien fermée, donc les “chanteurs de salle de bain”, vous êtes avertis!

Lorsque nous rentrons en vacances, le fait de pouvoir boire l’eau du robinet sans risques (sauf peut-être le goût un peu chloriné) paraît presque miraculeux. Pour ne pas perdre nos bonnes habitudes nous filtrons également notre eau en Europe et ainsi éviton le risque d’oublier ces précautions essentielles quand nous rentrons à Mapangu.

Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

There is no shortage of water here, especially in the rainy season when it comes in downpours, including in the house when the wind pushes it between the roof plates, under the door of our room or through the mosquito nets of the windows that are unfortunately left open. Imagine what it must be like in traditional houses built of adobe and straw with earth floors, where heavy rains infiltrate from all sides while about ten people live and sleep in an area of less than 15m². Thunderstorms are often accompanied by strong gusts of wind that regularly rip off roofs and lifts other objects that are not properly secured. For exmaple, a bamboo bed that was on our terrace found itself flung away and ended up hanging from the gutter a few meters below, or the water tank at our “club” (which holds about 1m³ water) found itself on the roof of the neighbouring building, not talking about the buckets and other basins left outside.

In addition, there are the thousands of cubic metres of water that pass through the Kasai valley in front of the house every day (including during the dry season) as well as the many tributaries that cross the plantation. For sure this water is a little more…. muddy, but it is available at all times and is the source of water we use for our oil mill.

With regard to the latter point, let us disgress for a moment : to treat our fruit bunches we need steam and for this we need water, preferably clean water, which we take from Kasai because there is no water supplied by “REGIDESO” (which is not available in Mapangu) or a borehole (which we do not have). Obviously this requires a whole treatment installation to remove impurities, correct acidity, etc. with all kinds of flocculants, clarifiers, etc. In short, the pumping of water itself represents little compared to the whole water treatment plant behind it, with its multitude of dosing pumps, mixers, filters and other devices whose operation I do not always understand well. The state is not indifferent to our installation, not to help us eventually extend its use to the neighbouring population but to tax us. The head of the water resources department therefore regularly comes to us with a legal text saying that all “producers of mineral, thermal and natural water” must pay a fee equivalent to 40% of the cost of water provided by REGIDESO in our locality. In our case, as there is no municipal water service, the tariff was set at the modest rate of 2.5 USD/m³ on the assumption that Kasai water is natural and as we pump it we have assimilated it to a natural water producer (obvious isn’t it?).

I’ll let you do the maths, but you can believe me when I say that our water bill is expensive, especially given that we have to pump, treat it and then discharge the water back into the river. You certainly have to ask yourself, “why not use a borehole?” The answer is simply that, apart from the fact that drilling here is very expensive, we would still still be considered a “natural” water producer and therefore nothing would change…

For their water supply, except when it rains and it is possible to collect water that runs off roofs (preferably sheet metal), the villagers will draw their water from rivers or a few “springs” which are generally more like water points dug in the sand along the river and which allows the water to be somewhat clearer because filtered by the sand. As many do not bother to boil or filter this water, there are many intestinal diseases and other health discomforts transmitted by the water, especially since the villagers find themselves wading through the very water they are drawing.

We have tried to drill boreholes to have a “drinking” water source, but so far it has been a major failure. The first two holes drilled at great expense by a specialized company and which have gone to more than 200m depth are… dry. We made a second attempt with a small local company, which drilled a first well in one of the Mapangu camps that has water but for which the pump is temporarily out of order, and subsequently four other wells that are all dry…. The next step would be to use a Chinese company (the Chinese are omnipresent in Congo and Africa in general) which is currently drilling in Ilebo and which would have all the necessary equipment to reach the water at great depths… To be continued.

Our home drinking water comes from a (so-called) spring below the Cathedral that we boil, filter and once again filter before using it for everything related to consumption, including tooth brushing. As for the shower, it is strongly recommended to keep your mouth closed, so the “bathroom singers”, you are warned!

When we come home for holidays it feels miraculous to be able to open the tap and drink straight from it. It may taste of chlorine but in theory there is no known health related risk. Probably out of habit, we are also using a water filter in Europe, which helps us remember no to drink untreated water when we come back to Mapangu.

We look forward to hearing from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Maladies – Diseases

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Les régions tropicales sont connues pour les maladies diverses, inconnues dans les régions tempérées, qui peuvent affecter hommes, animaux et même les plantes.

La plus connue et aussi la plus dévastatrice est sans nul doute la malaria qui fait plus d’un demi million de victimes par an, dont une grande partie sont des enfants. Personne n’est épargné par les assauts du plasmodium , ni expatriés ni même congolais.  Tous les expatriés de Brabanta ont eu une ou plusieurs crises de malaria depuis que nous sommes arrivés dans la plantation il y a bientôt trois ans, tous sauf Marie-Claude et moi. La seule différence est que Marie-Claude et moi prenons religieusement notre infusion d’Artémisia annua pendant une semaine tous les mois, tandis que les autres prétendent ne pas en avoir besoin et pouvoir se soigner facilement avec des comprimés lorsqu’une crise se manifeste.

Même si son utilisation est “empirique”, nous essayons d’encourager les personnes de notre entourage à faire pousser et àutiliser la plante, mais les croyances de sorcellerie et autres gris-gris sont tellement ancrées dans la culture locale que la cause de la maladie est plus aisément associée à un mauvais sort qui leur aurait été jeté plutôt que le fait qu’ils n’ont pas ou mal utilisé l’Artémisia.

A Mapangu nous avons depuis plusieurs mois maintenant une épidémie de choléra qui affecte les habitants. Nous organisons des campagnes de sensibilisation pour expliquer qu’il est indispensable de bouillir l’eau de boissons et de veiller à une bonne hygiène, surtout des mains. A Mapangu cela semble porter ses fruits car le nombre de cas est en régression et nous n’avons plus eu de fatalités depuis plusieurs mois. Il n’en va pas de même pour la population de Dima, en aval de Mapangu le long du Kasaï, où le manque d’infrastructure médicale et surtout l’absence de sensibilisation fait que l’on nous rapporte de nombreux cas de décès chaque mois.

Le Congo est également affecté par des nouvelles épidémies d’Ebola, qui ont d’abord affecté les populations riveraines du fleuve Congo aux environs de Mbandaka et ensuite dans l’est près de Beni. La maladie est originaire du Congo où elle aurait été contracté par des populations consommant des animaux sauvages capturés en forêt et probablement mal cuits, le pays a donc une certaine expérience dans la gestion de ce genre d’épidémies, même si d’un point de vue matériel ils sont fortement tributaires d’aide extérieure. Les communications à l’intérieur du pays étant extrêmement difficiles à l’heure actuelle, il est peu probable que cette maladie puisse rapidement s’étendre jusqu’à chez nous, mais à tout hasard nous sommes équipés avec un pavillon d’isolation et l’équipement nécessaire. Tous nos points des rassemblements sont équipés de points de lavage des mains et des campagnes d’information sont régulièrement organisées parmi nos travailleurs.

Concernant ce dernier point, lors d’un appel matinal le chef de section a rappelé quelques mesures préventives aux travailleurs et avait pour cela assisté la veille à une petite séance de formation pour rafraîchir les connaissances de tous les responsables. Lors de cette séance de formation, il a été noté que les chauves-souris étaient l’un des vecteurs connus de la maladie et qu’il était donc recommandé de vérifier si les fruits récoltés n’avaient pas été mordus par les chauves-souris, même si les fruits étaient cueillis dans les arbres, comme par exemple les mangues. A l’appel matinal le chef de section a expliqué à ses travailleurs qu’il était dangereux de manger des mangues, même si on les cueillait dans les arbres, car celles-ci étaient à l’origine de la maladie Ebola…

A l’époque coloniale un des grands fléaux du Congo était la maladie du sommeil véhiculée par la mouche tsé-tsé. Des importantes campagnes d’éradication ont été menées tant à l’époque coloniale que par les autorités sanitaires du pays indépendant par la suite, au point que cette maladie semble quasi inconnue aujourd’hui et ne figure plus dans les statistiques médicales de notre hôpital.

Au niveau des plantes, surprenamment nos légumes aux potager sont relativement peu affectés par des maladies, ce qui est une bonne chose car nous n’utilisons strictement aucun moyen de lutte à l’exception de rotations, d’application de copieuses quantités de compost et d’une élimination manuelle des insectes trop intéressés par nos légumes.

Dans la plantation, par contre, nous avons une maladie non-identifiée qui s’attaque à nos palmiers et pour laquelle nous avons déjà eu droit à la visite d’un nombre impressionnant d’éminences de la phytopathologie qui sont tous, jusqu’à présent rentrés bredouilles. Après des recherches effectuées ici et en Europe, il semblerait que cette maladie encore inconnue (que nous appellerons “Maladie de Brabanta” car elle ne se retrouve pas dans les autres plantations du pays) aurait déjà été observée ici à l’époque où la plantation était aux mains des frères Lever, soit dans les années 1930. Toutes sortes d’études, d’essais et de théories ont été formulées à l’époque, mais sans jamais (semble-t-il) arriver à une conclusion et nous trouvons donc en quelque sorte à reprendre cette recherche après une pause de plus d’un demi siècle.

Pour le moment nous avons à nouveau un expert en visite sur la plantation qui va reprendre toutes les observations, résultats d’essais et littérature sur le sujet pour essayer d’en tirer un fil conducteur. Il est arrivé sur la plantation avec un arsenal de machines qui devrait nous permettre d’extraire des échantillons d’ADN dans les différents tissus des palmiers malades afin d’envoyer ceux-ci dans un laboratoire spécialisé de Grande-Bretagne où des analyses génomiques séquentielles seront réalisées, bref Brabanta est en quelque sorte en train de devenir un laboratoire de recherche du palmier, pas seulement dans le domaine phytosanitaire d’ailleurs, mais ça c’est pour un autre récit.

Nous vous écrivons ces lignes après avoir passé un agréable moment avec tous les autres expatriés qui sont venu fêter, en avance, mon anniversaire. Pour l’occasion Marie-Claude a préparé une tarte tatin aux pommes et poires qu’elle avait secrètement ramené dans ses bagages lors de notre retour de Kinshasa. Même si ce dessert ne pouvait être qu’exceptionnel dans notre coin de brousse, je crois qu’il aurait fait saliver plus d’un même dans un endroit ou les pommes et les poires peuvent se trouver dans la boutique du coin.

En espérant très bientôt avoir de vos nouvelles, nous vous envoyons nos salutations depuis la Toscane congolaise,

Marie-Claude et Marc

Tropical regions are known for various diseases, unknown in temperate regions, that can affect humans, animals and even plants.

The most famous and also the most devastating is undoubtedly malaria, which kills more than half a million people a year, many of whom are children. No one is spared the assaults of the plasmodium, neither expatriates nor even Congolese. All the expatriates in Brabanta have had one or more malaria attack since we arrived in the plantation almost three years ago, all but Marie-Claude and I. The only difference is that Marie-Claude and I take our Artemisia infusion religiously for a week every month, while the others claim not to need it and to be able to treat themselves easily with tablets when a bout of malaria affects them.

Even if its use is “empirical”, we try to encourage people around us to grow and use the plant, but beliefs of witchcraft and other spells are so deeply rooted in the local culture that the cause of the disease is more easily associated with a curse that has been cast on them than with the fact that they have not or not properly used Artemisia to prevent the disease.

In Mapangu we have had a cholera epidemic affecting the local population for several months now. We organize awareness campaigns to explain that it is essential to boil drinking water and to ensure a good hygiene, especially of the hands. In Mapangu this seems to be bearing fruit because the number of cases is decreasing and we have not had any fatality for several months. The same is not true for the population of Dima, downstream from Mapangu along the Kasai River, where the lack of medical infrastructure and especially the lack of awareness results in several fatal cases every month.

Congo is also affected by a new Ebola epidemics, which first affected populations along the Congo River around Mbandaka and now in the east of the country near Beni. The disease originated in Congo where it is believed to have been contracted by populations consuming wild animals caught in forests and probably undercooked, so the country has some experience in managing such epidemics, although materially they are heavily dependent on external assistance. Communications within the country are extremely difficult at the moment, so it is unlikely that this disease will spread quickly to our area, but we are nevertheless equipped with an isolation structure and the necessary equipment. All our muster points are equipped with water and soap for handwashing and information campaigns are regularly organised among our workers.

Concerning this last point, during an early morning call, the head of section reminded the workers of some of the most important preventive measures and had attended a short training session the day before where all section managers were given a refresher course on the subject of Ebola. During this training session, it was noted that bats were one of the known vectors of the disease and that it was therefore recommended to check whether the harvested fruit had not been bitten by bats, even if the fruit, such as mango, was plucked directly from the trees. At the muster call, the head of the section explained to his workers that it was dangerous to eat mangoes, even if they were picked from trees, because they were the cause of the Ebola disease…

In colonial times, one of the great scourges of Congo was the sleeping sickness carried by the tsetse fly. Major eradication campaigns were carried out both during the colonial era and by the health authorities of the independent country thereafter, to the point that this disease seems almost unknown today and no longer appears in the medical statistics of our hospital.

At the plant level, surprisingly our vegetables in the garden are relatively unaffected by diseases, which is a good thing because we do not use any means of control except rotation, application of copious quantities of compost and manual elimination of insects too interested in our vegetables.

In the plantation, on the other hand, we have an unidentified disease that attacks our palm trees and for which we have already had the the visit of an impressive number of prominent phytopathologists, all of whom have so far returned without conclusions. After research here and in Europe, it seems that this still unknown disease (which we will call “Brabanta disease” because it is not found in other plantations in the country) was already observed here when the plantation was in the hands of the Lever brothers, in the 1930s. All kinds of studies, essays and theories were formulated at the time, but without ever (apparently) reaching a conclusion and so we find ourselves in a way to resume this research after a break of more than half a century.

At the moment we have another expert visiting the plantation, who will take up all the observations, test results and literature on the subject to try to draw a common thread from it. He arrived on the plantation with an arsenal of machines that should allow us to extract DNA samples from the different tissues of diseased palm trees in order to send them to a specialized laboratory in Great Britain where sequential genomic analyses will be carried out. In short Brabanta is somehow becoming a palm research laboratory, in fact not only in the field of plant health, but that is for another story.

We are writing these lines after having spent a pleasant time with all the other expatriates who came to celebrate my birthday in advance. For the occasion, Marie-Claude prepared an apple and pear tarte tatin, for which she had secretly brought apples and pears in her luggage when we returned from Kinshasa. Even if this dessert could only be exceptional in our bush corner, I think it would have made more than one of us salivate even in a place where apples and pears can be found in the local shop.

We look forward to hearing from you soon and send our greetings from Congolese Tuscany,

Marie-Claude and Marc

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Aventures de Voyage – Travel Adventures

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Here we are back at home after a month of holidays spent mostly with our children and grand-daughter, it was fabulous. We were very fortunate because we had mostly nice sunny weather and were able to enjoy garden and walks almost every day. Our return to Kinshasa, where we spent a few days before returning home, was uneventful and quiet.

Our trip from Kinshasa to Mapangu via Ilebo was somewhat more animated or not as smooth as it could have been. It started off with news that the plane we were supposed to take had been requisitioned by the presidency to transport designated successor to some place in Bandundu. The plane was supposed to make a quick return flight and should have been back for a slightly later departure to Ilebo, however that was not taking into account the fact that this VIP would not necessarily  be ready to depart at the scheduled time and in fact was still being expected a good two hours later. Eventually we took another aircraft a few hours later as the airline operator decided this was a safer bet than waiting for the initial plane to return sufficiently early to enable it to make a return trip to Ilebo before sunset.

In Ilebo, where we arrived several hours later than expected, there was a huge crowd and music band (not for us but for some official that was flying with us in the plane). From there we continued our journey with our dugout canoe to our destination, however that was without counting on another surprise, the outboard engine stalled in the middle of the river… a little moment of solitude in the middle of the Kasai, which spans well over 1km from shore to shore and with a lot of current. Fortunately, we were close to an island which we were able to reach with the one paddle we had on board. On the island we unloaded some of the luggage and dismounted the defective engine on the sandbank. Fortunately our colleagues had requested that a spare engine be loaded in the canoe including the necessary tools to fasten it in position, a true miracle. However what they did not check is whether the spare engine was in good working order… We managed to get it started after reloading the other engine and luggage but without being able to get it more than idling and accompanied by a sound similar to the sound of a truck backing up, on the whole not really inspiring confidence… However even with an idling outboard it goes faster than with one paddle and we still managed to make it sound and safe to our port in Mapangu just before sunset.

Back at home there were good surprises: the garden has not deteriorated too much in our absence and Makala and Griezel are in good shape and obviously gave us a warm welcome. On the other hand, the floor of our bedroom was flooded as a result of heavy rains the previous day, but fortunately the bed was dry and we had a good first night, wow! We will definitely have the roof checked.

Some of our recent travel experiences remind me of a trip I made with a government official in the late eighties, quite different but given that we are talking about travel experiences we thought it was a good opportunity to share it on this occasion.

It was titled “Travelling with the Governor”:

The aircraft came to a stop on the tarmac and a band assembled as the stairs were rolled towards the aircraft. As the aircraft door opened, the band started to play a welcoming tune for the guest of honour, the Governor on an official visit in Mbandaka.

The Governor, who was seated across the aisle from me started rising and I then realised, as he was walking towards the door of the aircraft, that he had wetted his pants. I thought that this was after all a fair reward for what we had endured for the past half hour, while at the same time being sorry as I would not like the ridicule of standing with my wet pants on top of the stairs leading to a welcoming committee of hundreds of people.

I was happy to remain in my seat, as I had another two legs to fly before my final destination on a “routine” flight from Kinshasa to Gbadolite.

But let us step back in time to put events in context. We, my wife, Marie-Claude, and two children, Renaud and Emilie, had been living in Zaïre for a few years now, the last of which we had been based in Bili, not far from Gbadolite in the province of Equator, in the extreme north-west of the country. I had been posted here to run a leaf tobacco production operation for the local subsidiary of a Belgian company.

When I say that Bili is not far from Gbadolite, all is relative, it takes about 6-7 hours driving on dirt tracks and shabby bridges when it does not rain and much longer if the road happens to be wet, slippery and particularly muddy. Bili is a village of a few thousand people living mostly in locally build thatched huts with just a police station, a small hospital, a bar and a school. There is no shop or market, the only doctor of the hospital also runs the bar and if it had not been for some Italian nuns there probably would not be a true school.

Of course there is also the company I work for, employing somewhere in the region of 350 people in such roles as agronomy, extension work, drivers, mechanics, administration, house keepers, gardeners, etc. I am the only expatriate working here, so our two blond little kids and us were quite a sight and an attraction in this remote part of Africa. Our only communication with the outside world, except for driving to Gbadolite, which I will describe later on, was a wireless radio reaching some 200km. Not enough to have a direct line to the head office some 2,000km away in Kinshasa, but at least a possibility to call for help if need be and if someone is listening.

Bili is surrounded by tropical forest and people here can be described as gatherers and hunters.

Agriculture is limited to the extreme, with some cassava, bananas and maize being grown, but on a strict subsistence basis, with no surplus ever available for sale. People forage in the forest for berries, caterpillars, roots and other edible stuff as and when they need it. The only vegetable that we were able to find locally are cassava leaves, which is slightly reminiscent of spinach albeit with a bitter taste and not unpleasant if it is not the only vegetable you eat for three months in a row.

There are also some hunters with rifles made out of scavenged metal pipes and self-built firing mechanisms. Those that are not killed or maimed by their device exploding at the wrong end occasionally return with an antelope, a wild boar or some other game that will generally find its way to the expatriates such as us.

We immediately started to prepare our own vegetable garden with seeds that we wisely had brought with us from Europe, however even in tropical climates it takes a while to establish a garden and have the first crops to harvest.

The only link to the outside world is either taking a boat down the Ubangi and Congo rivers, an adventure that takes several weeks, or alternatively flying (either a small aircraft from our own airstrip or a larger one from the airport in Gbadolite). We have our own airstrip, for emergency use or the occasional visit of an important guest, which is suitable for small propeller aircrafts only and which has to be checked prior to landing for termite hills, whose development can be very quick and can topple an aircraft because of their concrete-like structure.

The other alternative, more frequently used, was to travel by road to Gbadolite, where President Mobutu had built an airport able to receive most aircrafts, including the Concorde. Flights were taking place almost daily between Gbadolite and Kinshasa at the time (now Gbadolite is all but abandoned), with stops in Mbandaka and Gemena. If not because of the number of passengers, although many government related people would travel to Gbadolite on state affairs, to supply the President with whatever he would fancy from the capital would be a sufficient reason to fly the Boeing 737 across the country. In order to attend meetings at the company’s headquarters in Kinshasa I would regularly take this flight, operated by Air Zaïre, with many adventures that I may describe on another occasion.

On one of my return flights from Kinshasa, I happened to be seated across the aisle from the governor of Mbandaka, returning himself undoubtedly from some important meetings in the capital.

Mbandaka is the first stop on route to Gbadolite, about an hour flying from Ndjili airport in Kinshasa.

This governor, whose name I cannot remember, had clearly taken example from his President and expected all except the President to bow to all his wishes. Maybe as an expatriate he indulged to an exception, probably also not knowing the purpose of my trip to Gbadolite, home town of the President. So he very proudly explained that he had requested all the important people of Mbandaka to be at the airport to welcome him on his arrival with music and dancers, as is due for an important personality.

Half way through the flight, one of the crew members came to inform the governor that landing in Mbandaka would have to be rescheduled for the return leg of the flight, because of an important thunderstorm just above the Mbandaka area. The governor became furious, how dare the pilot consider such thing as changing the flight plan without consulting him and that he was on the flight on state affairs that took full priority on any other matter, even a storm. After a lot of yelling, abuse and threats, the pilot decided that against his better judgement he would proceed with the approach of Mbandaka, after all except for the “Mundele” (me, the white guy) there was only the Governor and his aide on the aircraft and he would be the one uncomfortable (I did not count).

The approach of Mbandaka was horrendous. I do not travel well, in the sense that I am very sensitive to travel sickness, but somehow the swinging and shaking was so bad that I managed to get through it all without being sick. Items were thrown through the cabin, the crew were looking very unhappy strapped in their seats and at times it was difficult to tell if the aircraft was still flying the right way up.

The Governor however did not endure the experience well, he looked ashen and clearly was scared in the extreme. The champagne he had ordered he had tossed aside and I would not be surprised if the force of his grip destroyed the seat rests. I was not feeling happy myself, but it was not so much because of the concerns for the aircraft, which I had been told were designed to withstand extreme forces, but rather because I tried to resist to the mounting sickness.

Once we were close to landing, the weather conditions seemed to ease very suddenly and we ended up having a rather smooth landing. As announced by the Governor, there was a huge crowd, music and dancers waiting to welcome his return in Mbandaka. After a very short taxi, the aircraft stopped in front of the waiting crowd, stairs rolled in place and the door opened. The Governor clearly could not wait to get out of the aircraft and that is when I noticed that the trousers of his very smart abacost (the official dress imposed by Mobutu) was very wet also at the back, which made me conclude that the only possible source of this moisture were body fluids. So it is true that when one is very scared, some functions get out of control. Personally I would have preferred not to have to stand in front of a waiting crowd at the top of the stairs, but I presume he may not have realised his condition and in any event I thought it was a well-deserved consequence of his pretentious attitude.

We departed soon after for our final destination and the remaining two legs of the flight were extremely pleasant, almost as if nothing had happened. I had almost forgotten the adventure by the time we landed in Gbadolite where my wife and children were waiting.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

Sur le Kasaï – On the Kasai

Exercise

Nous voici de retour à la maison après un mois de vacances passées principalement avec nos enfants et notre petite-fille, c’était fabuleux. Nous avons pu profiter du jardin, passer du bon temps ensemble, discuter, cuisiner en famille faire des projets, nous relaxer et faire des promenades presque tous les jours. Notre retour à Kinshasa, où nous avons passé quelques jours avant de rentrer chez “à la base”, c’est déroulé sans incident et dans le calme.

Notre voyage de Kinshasa à Mapangu en passant par l’Ilebo était un peu plus animé ou disons pas aussi fluide qu’il aurait pu l’être. Tout a commencé par la nouvelle que l’avion que nous étions censés prendre avait été réquisitionné par la présidence pour transporter son dauphin quelque part au Bandundu. L’avion devait effectuer un aller-retour rapide et aurait dû être disponible pour un départ un peu plus tardif vers Ilebo ( ceci sans tenir compte du fait que ce VIP ne serait pas nécessairement prêt à décoller à l’heure prévue et qu’en fait il était toujours attendu plus de deux heures plus tard). Finalement, nous avons pris un autre avion quelques heures plus tard que prévu, car l’opérateur aérien a décidé que c’était un pari plus sûr que d’attendre que l’avion initial revienne suffisamment tôt pour lui permettre d’effectuer un voyage de retour à Ilebo avant le coucher du soleil.

A Ilebo, où nous sommes arrivés nettement plus tard que prévu, il y avait une foule énorme et une fanfare (pas pour nous mais pour un officiel qui voyageait aussi dans l’avion). De là, nous avons poursuivi notre voyage avec notre pirogue jusqu’à notre destination, mais sans compter sur une autre surprise: le moteur hors-bord a calé au milieu de la rivière…. un petit moment de solitude au milieu du Kasaï, qui s’étend bien au-delà de 1km de rivage à rivage et avec beaucoup de courant. Heureusement, nous étions près d’une île que nous avons pu atteindre avec la seule pagaie que nous avions à bord. Sur l’île, nous avons déchargé une partie des bagages et démonté le moteur défectueux sur le banc de sable. Heureusement, nos collègues avaient demandé qu’un moteur de rechange soit chargé dans la pirogue, y compris les outils nécessaires pour le fixer en place, un vrai miracle. Cependant, ce qu’ils n’ont pas vérifié, c’est si le moteur de secours était en bon état de fonctionnement…. Nous avons réussi à le faire démarrer et après avoir rechargé l’autre moteur et les bagages à bord sommes repartis à “petits bouillons” car nous ne pouvions le faire fonctionner que au ralenti et accompagné d’un son similaire à celui d’un camion en marche arrière, ce qui ne nous inspirait pas vraiment confiance…. Mais, même un moteur hors-bord au ralenti,  va plus vite qu’une pagaie et nous avons tout de même réussi à atteindre notre port de Mapangu sains et saufs juste avant le coucher du soleil.

De retour chez nous, il y a eu des bonnes surprises : le jardin ne s’est pas trop détérioré en notre absence et Makala et Griezel sont en bonne forme et nous ont évidemment bien accueillis. Par contre, le sol de notre chambre était inondé suite à de fortes pluies , heureusement le lit était au sec et nous avons passé une bonne première nuit, wow ! Nous allons certainement faire vérifier le toit.

Certaines de nos expériences de voyage récentes m’en rappellent un autre  fait avec un représentant du gouvernement à la fin des années 80, bien différent, mais étant donné que nous parlons d’expériences de voyage, nous avons pensé que c’était une bonne occasion de les partager à cette occasion.

Appelons cela: “Voyager avec le gouverneur” :

L’avion s’est immobilisé sur le tarmac et une fanfare s’est assemblée pendant que l’escalier roulait vers l’avion. Alors que la porte de l’avion s’ouvrait, le groupe a commencé à jouer un air de bienvenue pour l’invité d’honneur, le gouverneur en visite officielle à Mbandaka.

Le Gouverneur, qui était assis juste à côté de moi de l’autre côté du couloir, s’est levé et je me suis aperçu, alors qu’il marchait vers la porte de l’avion, qu’il avait mouillé son pantalon. J’ai pensé que c’était, après tout, une juste récompense pour ce que nous avions enduré grâce à lui pendant la dernière demi-heure de vol… Tout en étant désolé car je n’aimerais pas être ridiculisé en me présentant debout avec mon pantalon mouillé en haut d’un escalier d’où m’attend un comité d’accueil d’une centaine de personnes.

J’étais heureux de rester à ma place, car j’avais encore deux étapes à parcourir avant ma destination finale sur un vol “de routine” de Kinshasa à Gbadolite.

Mais revenons dans le temps pour replacer les événements dans leur contexte. Nous, mon épouse Marie-Claude et nos deux enfants, Renaud et Emilie, vivions au Zaïre depuis quelques années, dont la dernière était basée à Bili, non loin de Gbadolite dans la province de l’Equateur, à l’extrême nord-ouest du pays. J’y avais été affecté  afin de gérer la production de tabac pour la filiale locale d’une société belge.

Quand je dis que Bili n’est pas loin de Gbadolite, tout est relatif, cela prend environ 6-7 heures de route sur des pistes et des ponts délabrés quand il ne pleut pas et beaucoup plus si la route est humide, glissante et particulièrement boueuse. Bili est un village de quelques milliers d’habitants vivant pour la plupart dans des huttes en chaume construites localement, avec juste un poste de police, un petit hôpital, un bar et une école. Il n’y a ni magasin ni marché, le seul médecin de l’hôpital tient aussi le bar et sans quelques religieuses italiennes, il n’y aurait probablement pas eu de véritable école.

Bien sûr, il y a aussi l’entreprise pour laquelle je travaille, qui emploie environ 350 personnes dans des fonctions telles que l’agronomie, la vulgarisation, les chauffeurs, la mécanique, l’administration, les femmes de ménage, les jardiniers, etc. Nous sommes les seuls expatriés qui travaillent et vivent ici, alors nos deux petits enfants blonds et nous représentons une grande attraction dans cette partie reculée de l’Afrique. Notre seule communication avec le monde extérieur, à l’exception de la route vers Gbadolite, était une radio dont le rayon était de quelques 200 km. Pas assez pour avoir une communication directe vers le siège social à Kinshasa à environ 2 000 km, mais offrant au moins la possibilité d’appeler à l’aide en cas de besoin et si quelqu’un écoute.

Bili est entourée d’une forêt tropicale et les gens qui y vivent peuvent être décrits comme des cueilleurs et des chasseurs.

L’agriculture est limitée à l’extrême, avec un peu de manioc, de bananes et de maïs cultivés, mais sur une stricte base de subsistance, sans qu’aucun surplus ne soit jamais disponible pour la vente. Les gens cherchent dans la forêt des baies, des chenilles, des racines et d’autres produits comestibles au fur et à mesure qu’ils en ont besoin. Les seuls légumes que nous pouvions trouver localement étaient les feuilles de manioc, qui rappellent légèrement les épinards, mais avec un goût amer et pas désagréable si ce n’est pas le seul légume que l’on mange pendant trois mois de suite.

Il y a aussi des chasseurs avec des fusils faits de tuyaux de métal récupérés et des mécanismes de tir construits par les chasseurs eux-mêmes. Ceux qui ne sont pas tués ou mutilés par leur appareil explosant au mauvais bout reviennent parfois avec une antilope, un sanglier ou un autre gibier qui trouvera généralement son chemin, entre autres, vers des expatriés comme nous.

Nous avons immédiatement commencé à préparer notre propre potager avec des semences que nous avions sagement prévu d’emmener d’Europe, mais même dans les climats tropicaux, il faut du temps pour établir un jardin et avoir les premières récoltes.

Le seul lien avec le monde extérieur est soit de descendre en bateau les rivière et fleuve Ubangi et Congo, une aventure qui prend plusieurs semaines, soit de voler en avion (soit un petit avion de notre propre piste d’atterrissage ou un plus grand de l’aéroport à Gbadolite). Nous avons notre propre piste d’atterrissage, pour une utilisation d’urgence ou la visite occasionnelle d’un invité important, qui convient uniquement aux petits avions à hélices et doit être vérifiée avant l’atterrissage dans l’éventualité d’une malencontrueuse termitière, dont le développement peut être très rapide et qui peut endommager un avion en raison de leur structure comparable au béton.

L’autre alternative, plus fréquemment utilisée, consistait à se rendre par la route à Gbadolite, où le Président Mobutu avait construit un aéroport capable d’accueillir la plupart des avions, y compris le Concorde. Des vols avaient lieu presque quotidiennement entre Gbadolite et Kinshasa à l’époque (maintenant Gbadolite est pratiquement abandonné), avec des escales à Mbandaka et Gemena. Ce n’est pas à cause du nombre de passagers, bien que de nombreuses personnes liées au gouvernement se rendaient à Gbadolite pour des affaires d’État, mais bien parce que les vols devaient fournir au président tout ce dont il avait besoin en provenance de la capitale, une raison suffisante pour faire voler le Boeing 737 à travers tout le pays. Pour assister aux réunions au siège de la compagnie à Kinshasa, je prenais régulièrement ce vol, opéré par Air Zaïre, avec de nombreuses aventures que je pourrais décrire à une autre occasion.

Sur l’un de mes vols de retour de Kinshasa,donc, j’étais assis de l’autre côté du couloir du gouverneur de Mbandaka, revenant sans doute lui-même de quelques réunions importantes dans la capitale.

Mbandaka est le premier arrêt sur la route de Gbadolite, à environ une heure de vol de l’aéroport de Ndjili à Kinshasa.

Ce gouverneur, dont je ne me souviens plus du nom, avait clairement pris exemple sur son président et s’attendait à ce que tout le monde, sauf le président, se soumette à tous ses souhaits. Peut-être qu’en tant qu’expatrié, j’étais une exception et ne connaissant probablement pas non plus le but de mon voyage à Gbadolite, la ville natale du Président, il m’a jugé digne de conversation. Il a donc très fièrement expliqué qu’il avait demandé à toutes les personnes importantes de Mbandaka d’être à l’aéroport pour l’accueillir à son arrivée avec musique et danseurs, comme il se doit pour une personnalité importante.

Au milieu du vol, l’un des membres de l’équipage est venu informer le gouverneur que l’atterrissage à Mbandaka devrait être reporté pour le retour du vol, en raison d’un orage important juste au-dessus de la région de Mbandaka. Le gouverneur est devenu furieux, comment le pilote ose-t-il envisager de changer le plan de vol sans le consulter et qu’il était sur ce vol pour des affaires de l’État qui avaient priorité absolue sur toute autre question, même une tempête. Après beaucoup de cris, d’insultes et de menaces, le pilote a décidé qu’il allait poursuivre l’approche de Mbandaka, après tout, à l’exception du “mundele” (moi, le blanc), il n’y avait que le gouverneur et son assistant dans l’avion et c’était lui qui serait le plus inconfortable (je ne comptais pas).

L’approche de Mbandaka était horrible. Je ne voyage pas bien, en ce sens que je suis très sensible au mal des transports, mais d’une certaine façon, le balancement et les tremblements étaient si extrêmes que j’ai réussi à surmonter tout cela sans être malade. Des objets ont été projetés dans la cabine, l’équipage avait l’air très malheureux, tout sanglés qu’ils étaient, et il était parfois difficile de dire si l’avion volait toujours dans la bonne direction.

Le gouverneur n’a pas bien supporté l’expérience, il avait l’air cadavérique et avait clairement une trouille faramineuse. Le champagne commandé avait été jeté de côté et je ne serais pas surpris que la force de sa poigne ait détruit les accoudoirs du siège. Je ne me sentais pas heureux moi-même, mais ce n’était pas tant à cause des soucis pour l’avion, dont on m’avait dit qu’il était conçu pour résister à des forces extrêmes, que parce que j’essayais de résister à la nausée croissante.

Une fois proches de l’atterrissage, les conditions météorologiques ont semblé s’améliorer très soudainement et nous avons fini par avoir un retour au sol plutôt en douceur. Comme a annoncé par le gouverneur, une foule immense, de la musique et des danseurs attendaient son retour à Mbandaka pour l’accueillir. Après un très court taxi, l’avion s’est arrêté devant la foule en attente, les escaliers se sont mis en place et la porte s’est ouverte. Le Gouverneur avait clairement hâte de sortir de l’avion et c’est alors que j’ai remarqué que le pantalon de son très chic abacost (la tenue officielle imposée par Mobutu) était aussi très mouillé à l’arrière, ce qui m’a fait conclure que la seule source possible de cette humidité était des fluides corporels. Il est donc vrai que lorsque l’on a très peur, certaines fonctions deviennent incontrôlables. Personnellement, j’aurais préféré ne pas avoir à me tenir devant une foule en attente en haut de l’escalier, mais je suppose qu’il n’a peut-être pas réalisé son état et, de toute façon, je pensais que c’était une conséquence bien méritée de son attitude prétentieuse.

Nous sommes partis peu après pour notre destination finale et les deux dernières étapes du vol ont été extrêmement agréables, presque comme si rien ne s’était passé. J’avais presque oublié l’aventure au moment où nous avons atterri à Gbadolite où ma femme et mes enfants m’attendaient.

Nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles,

Marc et Marie-Claude

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En Route – On the Road

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L’été touche à sa fin en Europe et ici cela correspond à la fin de la saison sèche et aussi la fin de la période de pointe de production pour la plantation. D’ici la fin du mois de septembre nous allons pouvoir souffler un petit peu et ne plus devoir être “sur le pont” en permanence. C’est donc la période ou tout le monde, y compris les expatriés comme nous, commencent à penser à leurs vacances et pour Marie-Claude et moi c’est le cas car demain (lundi) sera ma dernière journée de travail au Congo pour quelques semaines.

Le périple est maintenant bien connu de ceux qui nous lisent régulièrement, il commence par un voyage en pirogue d’un peu moins de trois heures pour remonter la Kasaï jusque Ilebo, où nous prenons un petit avion qui nous amène à Kinshasa en deux heures de vol. Le voyage en pirogue reste une expérience assez unique, même après de nombreuses expériences, à cause de l’ambiance (on a l’impression de se retrouver à l’époque de Titin au Congo), la luminosité et les paysages chaque fois un peu différents et la vie sur la rivière.

En cette fin de saison sèche la rivière est au plus bas et même avec une pirogue il faut être vigilant pour les hauts fonds. Sur les bancs de sable qui se trouvent à plus d’un mètre au-dessus du niveau de l’eau en cette saison, il y a des pêcheurs qui ont construit des petits villages provisoires sur les uns et des vaches paîsent sur les autres. Il y a beaucoup de monde sur ou au bord de la rivière qui est beaucoup plus sombre en cette saison, sans doute parce qu’elle charrie moins de boues et d’alluvions que lorsque les pluies sont fréquentes.

En bordure de rivière il y a régulièrement des groupes de femmes et enfants qui puisent de l’eau, font la lessive ou jouent avec des pirogues laissées sur les grèves. Sur la rivière, à l’exception de l’occasionnelle baleinière ou barge transportant des marchandises, tout le monde se déplace en pirogue et presque toujours debout dans la pirogue, sans doute pour une question d’équilibre. Il faut dire que la pluspart de pirogues sont très étroites et mis à part pour des petits enfants pas assez larges pour y poser son séant.

Assez remarquablement, la vaste majorité des riverains du Kasaï ne savent pas nager. Cela ne les empêche pas de s’embarquer dans des embarcations qui sont tout sauf stables pour traverser une rivière où même un bon nageur aurait fort à faire pour résister aux tourbillons et courant qui peut être traître.

A Ilebo, pour une fois les rues étaient vides, y compris tous les petits étals qui longent les rues du centre. Non pas parce qu’il pleuvait, ce qui généralement fait fuir une grande partie du monde, mais parce que vendredi était une jour de “Salongo” (jour de propreté) où toute personne apréhendée sur la voie publique est supposée aider à nettoyer la ville en ramassant les crasses. A la congolaise, il n’y a strictement personne dans les rues car ainsi ils ne sont pas obligés de ramasser les crasses, ils attendent simplement à la masion que l’heure du Salongo soit fini pour reprendre leurs activités et promptement à midi tout le monde réapparait pour se réinstaller dans la crasse qui n’a pas bougé… Un des notables de la ville, rencontré à l’aéroport d’Ilebo (une piste en herbe avec des jardins de manioc et de haricots de plus en plus proche de la zone d’atterrissage), m’explique que la motivation principale du Salongo est de pouvoir infliger des amendes aux personnes qui circulent en ville sans nettoyer. Mais comme même les fonctionnaires de la ville sont supposer y participer et montrer l’exemple, tous préfèrent rester à l’écart pour ne se faire attraper, avec le résultat que la vile est réellement déserte, mais c’est le seul résultat obtenu. Cela n’empêche pas les autorités de régulièrement proclamer un jour comme étant réservé à la propreté de la ville.

En transit à Kinshasa, je profite de ces quelques jours ici pour rencontrer quelques fournisseurs, partenaires et clients avant de m’envoler pour l’Europe. Tout à l’air calme, d’une part dans l’attente des élections qui se préparent pour le mois de décembre, mais aussi parce que la situation économique est difficile et provoque la fermeture de nombreux établissements. Espérons que les choses reprennnent rapidement pour le bien de tous, mais sans doute faudra-t-il exercer encore un peu de patience.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Summer is coming to an end in Europe and here it corresponds to the end of the dry season and also the end of the peak production period for our plantation. By the end of September we will be able to breathe a little bit and no longer have to be “on deck” all the time. So this is the time when everyone, including expatriates like us, start thinking about their holidays and for Marie-Claude and I this is the case because tomorrow (Monday) will be my last day of work in Congo for a few weeks.

The journey is now well known to those who read us regularly, it begins with a trip by dugout canoe of a little less than three hours to go up Kasai to Ilebo, where we take a small plane that takes us to Kinshasa in a two hours flight. The trip by pirogue remains a rather unique experience, even after many trips, because of the atmosphere (we have the impression to find ourselves in the time of Titin in Congo), the luminosity and the landscapes each time a little different, and the life on the river.

At the end of this dry season the river is at its lowest and even with a dugout canoe you have to look out for the shallows. On the sandbanks that are more than a metre above water level this season, fishermen have built small temporary villages on some and cows are grazing on others. There are many people on or by the river which is much darker at this time of year, probably because it carries less mud and silt than when rains are frequent.

On the river banks there are regular groups of women and children who collect water, wash their laundry or play with canoes left on the beaches. On the river, with the exception of the occasional whaler (they are large wooden boats called like that despite the fact that there are certainly no whales anywhere near this place) or barge carrying goods, everyone travels by dugout canoe and almost always standing in the craft, probably for a matter of balance. It must be said that most of the canoes are very narrow and except for small children are probably not large enough to put one’s behind in them.

Quite remarkably, the vast majority of the Kasai’s residents cannot swim. This does not prevent them from getting into boats that are anything but stable to cross a river where even a good swimmer would have a lot to do to resist the treacherous currents.

In Ilebo, for once the streets were empty, including all the small stalls that line the streets in the centre. Not because it was raining, which usually scares most of the crowd away, but because this Friday was a “Salongo” day (a rubbish cleaning day) where anyone who is on the street is supposed to help clean up the city by collecting abandoned trash. In the Congolese way, there is strictly no one on the streets, because in doing so they are not obliged to pick up the rubbish, they simply wait at home for the Salongo hour to be over and to resume their activities. And yes, promptly at noon everyone reappears to reinstall their businesses in the streets that are as filthy s before… One of the city’s elders, met at Ilebo airport (a grassy runway with cassava and bean gardens closer and closer to the landing zone), explained to me that the main motivation of the Salongo is to be able to impose fines on people who travel in the city without cleaning. But since even city officials are supposed to participate and set an example, everyone prefers to stay away from the risk of being caught, with the result that the city really looks abandoned, but that is the only result obtained. This does not prevent the authorities from regularly proclaiming a day to be reserved for the cleanliness of the city, knowing that nothing will happen.

In transit in Kinshasa, I take advantage of a few days here to meet some suppliers, partners and customers before flying to Europe. Everything seems calm, on the one hand in anticipation of the elections that are scheduled for December, but also because the economic situation is difficult and is causing many establishments to close. Let us hope that things recover quickly for the good of all, but it will probably take a little more patience.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Guesthouse

English version below

Une plantation comme la notre est plutôt isolée et comme il faut facilement une journée voir plus pour arriver jusqu’ici, visiter Mapangu n’est pas possible sans y passer au moins une nuit et généralement minimum une semaine. Donc il faut un endroit où loger et Mapangu offre le choix entre deux “hotels” dans lesquels je ne souhaiterais pas vraiment devoir passer la nuit, sauf si l’alternative est de dormir dehors en saison des pluies, et encore.

Pourquoi ?

Ce n’est pas parce que les lits sont inconfortables, un sommier en bois et un matelas en mousse sont tout à fait honorables. Le seul hic est que les matelas ou la literie qui est dessus est presque toujours colonisée par des petites créatures qui n’attendent qu’une chose, un occupant au sang chaud qu’elles peuvent coloniser.

Ce n’est pas parce qu’il faut partager sa chambre ou son lit avec d’autres, les chambres sont petites et équipées d’un lit simple, mais elles ferment correctement (trop peut-être parce qu’il n’y a quasi pas d’ouvertures pour aérer, mais pas vraiment assez pour garder les moustiques dehors). Ceci dit dans certaines chambres il y a une moustiquaire au-dessus du lit, mais avec des trous qui sont parfois de taille appréciable.

Certaines chambres sont même équipées d’un bac de douche et d’une latrine… dans la chambre. Mais si cela évite de devoir faire des sorties nocturnes, il faut vivre avec des odeurs… fortes et les créatures que cela attire. Il n’y a évidemment pas d’eau courante, mais un seau avec de l’eau boueuse du Kasaï permet d’enlever le gros de la crasse.

Il n’y a évidemment pas d’électricité, encore que parfois ils installent un petit générateur dont le but principal est de faire fonctionner une installation de musique. Ici, pour une raison que nous ignorons, une installation de musique doit nécessairement être mise à fond, même au risque de déchirer le haut-parleur et que le son est tellement fort qu’il déforme la musique au point de la rendre… beaucoup moins mélodieuse.

L’avantage des hotels locaux sont leur prix, une chambre normale se loue à 2,5 euro la nuit et la chambre de luxe (n’allez quand même pas vous imaginer trop de choses, se sont celles avec latrine incorporée) se louent à 5 euro la nuit.

Nous devons donc offrir quelque chose d’un peu mieux pour nos visiteurs plus… habitués au luxe, et pour cela nous essayons d’avoir nos “guesthouses” de différents niveaux. Comme vous le savez, à la Cathédrale nous avons de quoi accueillir des visiteurs, soit dans deux petits studios indépendants (dont un est actuellement occupé en permanence par un stagiaire agronome) et deux chambres à l’intérieur de la maison. C’est idéal pour loger des amis, des collègues avec qui nous nous entendons bien ou des visiteurs importants qui doivent être bien soignés. Mais quand les visiteurs sont un peu moins avenants cela rend les choses plus difficiles, sauf si nous organisons la prise des repas de manière indépendante et rien de tel que deux cuisiniers pour assurer cela.

Nous avons profité du départ de notre directeur agronomique pour faire les “maisons musicales” et assigné son remplacement dans une des maisons jumelées de la Cathédrale qui avait été libérée récemment. Ainsi la maison qui était occupée par l’ancien DA et qui est située en bordure du Kasaï pas trop loin des bureaux (en fait l’ancienne résidence du DG) devient maintenant une maison de passage VIP où nous pourrons recevoir les visiteurs de marque sans être obligés de les avoir à la maison.

D’ici peu nous allons également disposer d’une deuxième maison de passage adéquate pour des visiteurs étrangers (climatisée, avec une vraie salle de bains et un très chouette jardin), qui est également utilisée par nos collègues expatriés basés à Kinshasa quand ils sont en mission à Mapangu. D’ici peu, car pour le moment elle est occupée comme résidence temporaire par notre nouveau directeur agronomique, en attendant que sa future maison (une des maisons jumelées de la Cathédrale) soit prête. Ce qui m’amène à la question suivante : pourquoi diable ont-ils construit une maison jumelée au milieu d’un parc de 20 hectares sans restriction d’espace ? On aurait pu comprendre si c’était pour économiser sur les installations de plomberie, mais chacune des unités de la maison a sa propre alimentation en eau et fosse sceptique, les salles de bains et les cuisines sont situées aux extrémités opposées et le mur de séparation n’a même pas été construit jusqu’au toit (avec les conséquences logiques d’une mauvaise insonorisation).

Pour les autres, qui ne sont pas VIP mais que nous ne voulons pas non-plus loger dans des conditions désagréables, nous sommes en train de transformer les anciens bureaux de direction en maison de passage avec 6 chambres, douches, WC, cuisine et salle à manger. Cette maison de passage sera gérée par l’épouse de notre chef de garage qui veillera à ce que les visiteurs soient logés et nourris correctement. Pour en limiter l’utilisation à des visiteurs “avertis” les chambres seront un peu plus onéreuses que celles des “hôtels” existants, c’est-à-dire qu’il faudra payer le prix exorbitant de 12,5 euro par nuit + 2,5 euro par repas.

Pour les voyageurs plus nostalgiques, il est possible de loger à l’hôtel des palmes à Ilebo, hôtel que se vante d’avoir accueilli le roi Albert et la reine Elisabeth (qui devaient faire chambre à part parce qu’il y a la chambre du roi et la chambre de la reine) et dont l’état laisse supposer que pas grand chose n’a été changé depuis cette époque, y compris les installations des salles de bain… mais Ilebo étant à 3 heures de pirogue de Mapangu, ce n’est de toute façon pas une réelle alternative.

Dans les cas extrêmes, il y a des chambres d’amis dans toutes les maisons des expatriés, mais à moins d’accueillir des amis ou de la famille ce n’est évidemment pas une solution idéale pour loger les visiteurs.

Outre les maisons de passage, j’ai récemment fait faire un inventaire de nos habitations, toute catégories confondues, et nous avons actuellement plus de 1.200 maisons dans la plantation. Ce n’est pas encore assez, mais cela fait une parc immobilier considérable à entretenir, réparer et gérer avec des occupants qui ne sont généralement pas très attentifs…

Voilà pour le chapitre “logements”. Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles.

Amitiés,

Marc & Marie-Claude

A plantation like ours is rather isolated and as it easily takes a day or more to get here, visiting Mapangu is not possible without spending at least one night and generally minimum one week. So you need a place to stay and Mapangu offers the choice between two “hotels” in which I wouldn’t really want to spend the night, unless the alternative is to sleep outside in the rainy season, and again.

Why? Why?

It is not because the beds are uncomfortable, a wooden box spring and a foam mattress are quite honourable. The only problem is that the mattresses or bedding on them are almost always colonized by little creatures only waiting for one thing, a warm-blooded occupant they can invade.

It is not because you have to share your room or bed with others, the rooms are small and equipped with a single bed, but they close properly (too much perhaps because there are almost no openings to have some ventilation, but not really enough to keep mosquitoes out). That said, in some rooms there is a mosquito net above the bed, but with holes that are sometimes substantial in size.

Some rooms are even equipped with a shower tray and a latrine… inside the room. While it avoids having to go out at night, you have to live with strong smells… and the creatures it attracts. There is obviously no running water, but a bucket with muddy water from Kasai can remove the bulk of the dirt.

There is obviously no electricity, although sometimes they install a small generator whose main purpose is to run a music installation. But, for some reason that I fail to understand, a music installation must necessarily be put to the fullest level, even at the risk of ripping the speaker and making the sound so loud that it distorts the music to the point of making it… much less melodious.

The advantage of the local hotels are their price, a normal room is rented at 2,5 euro the night and the luxury room (do not imagine too many things though, they are the ones with incorporated latrine) are rented at 5 euro the night.

So we have to offer something a little better for our visitors more… used to luxury, and for that we try to have our “guesthouses” of different levels of occupants. As you know, at the Cathedral we have enough room for visitors, either in two small independent studios (one of which is currently permanently occupied by an agronomist trainee) and two rooms inside the house. It is ideal to accommodate friends, colleagues with whom we get along well or important visitors who need to be well cared for. But when visitors are a little less friendly it makes things more difficult, unless we organize the meals independently, and for sure it helps to have two cooks to ensure that.

We took advantage of the departure of our agronomic director to reorganise the accommodation of some of the expatriates and assigned his successor to one of the twin houses of the Cathedral that had recently been liberated. Thus the house which was occupied by the former DA and which is located on the edge of Kasaï not too far from the offices (in fact the former residence of the GM) becomes now a VIP guest house where we will be able to receive the visitors of importance without being obliged to have them at home.

Soon we will also have a second adequate house of passage for foreign visitors (air-conditioned, with a real bathroom and a very nice garden), which is also used by our expatriate colleagues based in Kinshasa when they are on mission in Mapangu. Soon, because for the moment it is occupied as temporary residence by our new agronomic director, while waiting for his future house (the Cathedral Twin) to be ready. Which leads me to a question, why on earth did they build a twin house in the middle of a 20 hectare park with no space restriction. If it had been to save on utilities one could understand, but each of the house units has it own water supply and sewage, the bathrooms and kitchens are located at the opposite ends and the separating wall was not even built up to the roof (with the logical consequences of poor sound proofing).

For the others, who are not VIP but don’t want to stay in “unpleasant” conditions either, we are in the process of transforming the old management offices into a house with 6 bedrooms, showers, WC, kitchen and dining room. This house will be managed by our garage manager’s wife who will ensure that visitors are properly housed and fed. To limit their use to “informed” visitors, the rooms will be a little more expensive than those of existing “hotels”, i.e. the exorbitant price of 12.5 euro per night + 2.5 euro per meal will be charged to visitors.

For the more nostalgic travellers, it is possible to stay at the Hotel des Palmes in Ilebo, a hotel that boasts to have welcomed King Albert and Queen Elizabeth (who must have been sleeping separately because there is the King’s room and the Queen’s room) and whose condition suggests that not much has changed since that time, including the facilities of the bathrooms… but Ilebo being 3 hours by dugout canoe from Mapangu, it is not a real alternative anyway.

In extreme cases, there are guest rooms in all expatriate homes, but unless it is for hosting friends or family this is obviously not an ideal solution for accommodating visitors.

In addition to the guest houses, I recently had an inventory made of all the houses on the plantation, all categories combined, and we currently have more than 1,200 houses in the plantation. Yet it is not enough, but it makes a considerable real estate park to maintain, repair and manage with occupants who are generally not very attentive…

So much for the housing chapter. We look forward to hearing from you.

Warm regards,

Marc & Marie-Claude

 

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Zoo

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Nous avons eu une semaine bien remplie avec la venue de deux visiteurs du siège qui ont évidemment voulu voir, discuter et profiter au maximum de leur passage par Mapangu. En conséquence nous avons eu des soirées un peu plus tardives en plus d’un programme de journée bien chargé et les heures de sommeil ont été quelque peu écourtées, mais dans l’ensemble c’était une visite intéressante, fructueuse et plaisante durant laquelle beaucoup de décisions importantes ont pris forme.

Marie-Claude est repartie en avance vers l’Europe, profitant d’une escale spéciale de l’avion d’Ilebo par Mapangu pour prendre nos visiteurs, pour aller faire du “grand-daughter sitting” pendant qu’Emilie passe sous le bistouri la semaine prochaine. Je la rejoindrai dans deux semaines après la visite d’un expert phytopathologue qui doit arriver en fin de semaine pour essayer de nous aider dans notre combat contre la maladie encore inconnue qui affecte nos palmiers.

En attendant la maison reste bien occupée car, outre les visiteurs “humains” nous avons un zoo de plus en plus diversifié dans et autour de la maison. Inutile de mentionner nos deux poilues (Makala et Griezel) qui partagent notre maison avec maintenant une nouvelle recrue, surnommé Téo-Peyo, qui est maintenant installé dans une grande cage juste à l’entrée de la terrasse et qui commence à se familiariser au point de venir manger des cacahuètes et des morceaux de banane dans la main. Téo-Peyo est très vocal et outre les appels qui font accourir les gardes il a tout un répertoire de mots et de phrases que nous ne comprenons pas toujours très bien mais qui sont manifestement d’origine “humaine”.

Nous avions reçu un bélier du chef coutumier il y a quelque temps, pour lequel nous avions trouvé une compagne et qui depuis peu ont la compagnie d’une chèvre qui a débarqué un jour sur notre terrasse et dont nous n’arrivons pas à localiser le propriétaire. La chèvre ne montre aucun signe de vouloir partir, peut-être parce que notre cuisinier en prend grand soin avec des petites gâteries pour les nourrir tous les jours. Nous avons évidemment également notre collection de poules et de pintades qui nous font l’honneur de recommencer à pondre et nous assurent des œufs touts frais pour les petits déjeuners ou pâtisseries.

Et puis, il y a les animaux non domestiques qui nous entourent. Nous avons une troupe d’une bonne vingtaine de pintades sauvages qui viennent régulièrement se promener devant la maison, parfois remplacées par des petites perdrix aux pattes toutes rouges. Les milans, parfois plus d’une douzaine, aiment bien venir profiter des brises et courants ascendants de la Cathédrale pour venir plâner au-dessus de nos têtes. Ils sont parfois accompagnés d’autres rapaces dont une sorte d’aigle noir et blanc de taille moyenne avec une crête très élégante et ce qui ressemble à des petits éperviers.

Il y a évidemment également les visiteurs plus petits et pas toujours désirables tels que souris et rats qui essayent régulièrement de s’installer dans notre toiture, ainsi que les chauves-souris qui ne dérangent pas trop sauf quand toute une colonie s’installe au-dessus des chambres de nos visiteurs et signalent leur présence par des petits cris et/ou de chutes sur le plafond.

Nous avons eu quelques premières petites pluies, mais pas encore suffisantes pour réellement dégager la vue du Kasaï depuis la Cathédrale, bien que l’on commence à deviner les contours de la rivière dans le loin. Ces premières pluies timides sont malgré tout suffisantes pour créer des problèmes sur les routes avec régulièrement des véhicules embourbés dans ce qui était jusqu’il y a peu des poches de sable fin et qui sont maintenant devenues des poches de boue. Les seules créatures réellement heureuses de ce retour des pluies, mis à part la végétation évidemment, sont les cochons qui viennent se prélasser dans les flaques et dans l’eau et la boue qui s’accumule dans les drains sur le côté des routes.

Immédiatement après la pluie les températures sont plutôt fraîches et jeudi nous aurions même pu croire que c’était une journée d’automne en Europe tellement il faisait gris, sombre et frais. Mais après peu de temps il commence à faire plus chaud et plus lourd et, comme en saison de pluies, cette moiteur et chaleur augmente graduellement jusqu’à culminer par un gros orage qui recommence le cycle. Pour le moment, touchons du bois, les pluies ne semblent pas provoquer trop d’inondations dans la maison, donc peut-être les réparations qui avaient été réalisées avant le début de la saison sèche ont été plus efficaces que nous ne le pensions.

En espérant vous lire très bientôt, une grand bonjour belgo-congolais,

Marc & Marie-Claude

Appel matinal – Morning muster

Les papillons aiment le rose – Buterflies like pink

Erosion

Expat dinner

Départ pluvieux – Rainy departure

Téo-Peyo se familiarise – Téo-Peyo getting familiar

We had a very busy week with two visitors from the headquarters who obviously wanted to see, discuss and make the most of their time in Mapangu. As a result we had somewhat later evenings in addition to a busy day schedule and sleep hours were somewhat shortened, but overall it was an interesting, fruitful and enjoyable visit during which many important decisions took shape.

Marie-Claude left early for Europe, taking advantage of a special stop on the plane from Ilebo via Mapangu to take our visitors, to go “grand-daughter sitting” while Emilie goes under the scalpel next week. I will join her in two weeks after the visit of a phytopathologist expert who is due to arrive at the end of this week to try to help us in our fight against the still unknown disease that affects our palm trees.

Meanwhile the house remains well occupied because, besides the “human” visitors we have a more and more diversified zoo in and around the house. Needless to mention our two hairy girls (Makala and Griezel) who since lately share our house with a new recruit, nicknamed Teo-Peyo, who is now installed in a large cage just at the entrance of the terrace and who begins to get familiar to the point of coming to eat peanuts and banana pieces from the hand. Teo-Peyo is very vocal and besides the calls that make the guards rush to the house, he has a whole repertoire of words and phrases that we do not always understand very well but that are obviously of “human” origin.

We had received a ram from the traditional chief some time ago, for whom we had found a companion and who recently gained the company of a goat that landed one day on our terrace and whose owner we are unable to locate. The goat shows no sign of wanting to leave, perhaps because our cook takes great care of them with little treats to feed them every day. Of course, we also have our collection of chickens and guinea fowl, which do us the honour of starting to lay eggs again and provide us with fresh eggs for breakfast or pastries.

And then there are the non-domestic animals around us. We have a group of about twenty wild guinea fowl that come regularly to walk in front of the house, sometimes replaced by small partridges with bright red legs. The kites, sometimes more than a dozen, like to come and take advantage of the breezes and updrafts of the Cathedral to soar above our heads. They are sometimes accompanied by other raptors including a sort of black and white eagle of medium size with a very elegant feathers on its head and what looks like small hawks.

There are of course also the smaller and not always desirable visitors such as mice and rats who regularly try to settle in our roof, as well as the bats who do not disturb too much except when a whole colony settles over the rooms of our visitors and signal their presence by making sharp pieps and/or falls on the ceiling.

We had our first rains, but not yet enough to really clear the view of Kasai from the Cathedral, although one begins to guess the contours of the river in the distance. These first timid rains are nevertheless sufficient to create problems on the roads with vehicles regularly stuck in what were until recently pockets of fine sand and which have now become pockets of mud. The only really happy creatures of this return of the rains, apart from the vegetation obviously, are the pigs that come to bask in the puddles and in the water and mud that accumulates in the drains on the side of the roads.

Immediately after the rain the temperatures are rather cool and Thursday we could even have thought it was an autumn day in Europe as it was so grey, dark and cool. But after a short time it starts to get warmer and heavier and, as in the rainy season, this moisture and heat gradually increases until it culminates in a big storm that starts the cycle again. For now, let’s cross fingers, the rains don’t seem to cause too much flooding in the house, so maybe the repairs that had been done before the start of the dry season were more effective than we thought.

Hoping to read you very soon, a warm belgo-congolese hello,

Marc & Marie-Claude