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Montagnes Russes – Roller Coaster

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Cette semaine est sans nulle doute la plus pluvieuse cette année et peut-être même depuis que nous sommes arrivés au Congo, il a plu presque tous les jours et certains jours je n’ai pu regagner la maison que grâce aux quatre roues motrices de la voiture, alors que normalement entre le bureau et la Cathédrale la route est “relativement” bonne. Les conséquences pour les routes, et en particulier les petites routes pentues entre les blocs de la plantation, sont assez spectaculaires. Ainsi arrivé près du bureau il faut viser entre deux trous, dont une ravine de plus de 1 m de profondeur qui s’est creusée en quelques heures de pluie “abondante”.

Malgré cela, j’ai (par chance sans nulle doute) pu faire mon aller-retour en vélo presque tous les jours, mis à part un jour où je me suis fait très sérieusement tremper, à la grande hilarité des enfants qui rentraient de l’école et se faisaient arroser eux aussi. Ils avaient l’air de penser qu’il y avait une justice malgré tout. Généralement ici en cas de pluie, d’orage ou de risque d’orage les écoles sont fermées, sans doute à cause du danger de se balader en terrain découvert en cas d’orage plutôt que le manque d’étanchéité des toits de l’école (il y a certaines écoles où les toitures sont effectivement quelque peu “percées”). Toujours est-il que leur prévisions météo ne sont apparemment pas meilleures que les miennes et nous étions tous sous la pluie. Fort de cette expérience, je circule maintenant avec un sac étanche dans mon sac à dos, pouvant ainsi en cas de besoin mettre mon téléphone, portefeuille et autres accessoires sensibles à l’abri de l’eau.

Comme te terrain est très sableux, même après une pluie diluvienne, il ne faut que quelques heures pour que le sol soit à nouveau quasi sec et suffisamment dur pour pouvoir circuler en bicyclette sans trop de problèmes.

Malgré ces pluies généreuses, nos palmiers sont repartis en grève et après quelques mois où nous avons été obligés de jeter des régimes par manque de capacité d’usinage, maintenant c’est l’inverse et l’huilerie est à l’arrêt au moins un jour sur deux. C’est assez frustrant car nous arrivons tout juste à remettre les cycles de coupe de la plantation à jour. Le cycle de coupe est la période entre deux passages dans la plantation pour récolter les régimes murs et généralement cela se fait tous les 7 à 9 jours. Pendant la période de pointe (de juillet à septembre), comme il n’était pas possible d’envoyer tous les régimes récoltés à l’usine, nous avions essayé d’espacer les récoltes en espérant ainsi retarder la maturation et avoir un peu plus de régimes à usiner après la pointe. La récolte dans certaines parties de la plantation a ainsi été espacée d’abord à 15 jours, puis 24, etc. pour en arriver à plus de 60 jours dans certains blocs. Les régimes n’avaient évidemment pas disparus, mais la majorité des fruits étaient soit trop murs soit pourris et non seulement n’y avait-il pas plus de régimes à envoyer à l’usine mais en plus nous avons été confrontés à un travail titanesque de trier des montagnes de fruits pour séparer ceux qui étaient encore plus ou moins usinables de ceux à jeter. Nous avons enfin terminé ce travail de triage et repris un cycle de coupe normal… la semaine dernière (deux mois après la fin de la pointe). Nous en avons évidemment tirés nos leçons et l’année prochaine nous garderons un cycle de coupe normal partout et les régimes en trop pour l’usine seront simplement mis à la poubelle, nous économisant ainsi des mois de main d’œuvre supplémentaire pour des fruits de qualité médiocre.

Le seul avantage d’avoir une activité de récolte moins importante est d’avoir beaucoup de véhicules disponibles pour transporter l’engrais qui est en train d’arriver par barge à notre port, car il y en a plus de 2.000 tonnes soit 40.000 sacs à décharger et distribuer à travers la plantation. A défaut d’avoir un ballet de tracteurs apportant des régimes à l’usine nous avons maintenant une chorégraphie de véhicules chargés de sacs blancs qui partent dans toutes les directions. Enfin sacs blancs qui ne sont pas toujours visibles car nous sommes obligés de jongler avec des bâches pour essayer de protéger tout cela des pluies.

Outre l’engrais, nous nous préparons fébrilement pour toute une série de visites importantes, la première (demain) étant le gouverneur et quatre ministres qui débarquent à Mapangu et ont évidemment besoin d’être véhiculés, logés, nourris, etc. sans compter les autres demandes de dernière minute qui vont sans nul doute être formulées… Le lendemain (mardi) ce sont les CFO et CTO du groupe Socfin qui débarquent pour quelques jours, là au moins nous avons l’avantage de savoir à qui nous avons à faire et quels sont les objectifs de leur visite et surtout qu’ils ne vont pas massacrer nos véhicules en essayant de transporter 25 personnes d’un coup dans une jeep en essayant de battre des records de vitesse. Nos chauffeurs savent qu’ils ne peuvent pas rouler trop vite, mais ils ne sont évidemment pas en mesure de refuser de prendre du monde sur instruction des autorités.

De son côté, Marie-Claude brave le froid, la pluie et la neige fondante en faisant des aller-retour entre son gîte, l’appartement d’Emilie, la clinique et les courses à faire. Heureuse de pouvoir être là pour aider notre fille mais souhaitant (et moi aussi) que nous soyons un peu plus avancé en matière de teleportation.

Sinon ici c’est la routine habituelle, metro-boulot-dodo, ou une variante du genre…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt,

Marie-Claude & Marc

This week was undoubtedly the wettest of the year and maybe even since we arrived in Congo, it rained almost every day and some days if it had not been for my four-wheel drive vehicle I would not have made it home, despite the road between the office and the Cathedral being “relatively” good. The consequences for the roads, more specifically for the small roads within the plantation, are quite spectacular. Near the office one must aim between two large holes, one of which more than 1m deep appeared in just a few hours of “heavy” rain.

Despite all this (probably down to pure luck), I was able to cycle between home and the office almost every day, except for one day when I got thoroughly soaked to the great joy of children who were themselves returning from school under the rain. They seemed to think that there was some justice after all. In general, when it rains, thunders or there is a risk of thunder the schools here are closed, probably more because of the risk of being in open ground (on the way to or from school) with risks of lightning than because of the water tightness of the school buildings (some do indeed have a few “leaks” in the roof). All be it that their weather forecast does not seem to be much more reliable that mine and all of us ended up rather drenched. Given this experience, I now carry a waterproof bag in my back pack, which enables me to keep my phone, wallet and other sensitive accessories safe from getting wet.

As the ground is mainly sand, even after a major rain fall, it taken only a few hours for the ground to be almost dry and sufficiently hard to cycle without too much trouble.

Despite the generous rains, our palm trees have gone on strike again and after a few months of excessive production forcing us to throw away part of the production because of limited processing capacity, now it is the opposite and the pressing factory does not operate at least every second day. It is rather frustrating because we are only just managing to return to a normal harvesting cycle in the plantation. The harvesting cycle is the period of time between two passages in the plantation to harvest the mature fruit bunches and usually this cycle is between 7 and 9 days. During the peak production period (from july to september), as it was not possible to process all the mature fruit bunches, we tried to delay the harvest hoping that this way the fruit bunches would not mature quite as quickly and we might have more left fro after the peak period. The cycle was thus extended first to 15, then 24 days to finally reach more than 60 days in some parts of the plantation. The fruit bunches did not disappear, but when we resumed harvesting these blocs most of the fruits were either over-mature or rotten and we did not have more abundant harvests than in the parts of the plantation where we maintained a normal cycle. In fact it was even worse because we were faced with the enormous task of separating the fruit that was still reasonably good from those that had to be thrown away. We have finally finished this sorting work and resumed a normal harvesting cycle… last week (two months after the end of the peak production period). We have certainly learned our lessons and next year we will keep a normal harvesting cycle everywhere and those fruit bunches that the factory cannot process will be thrown away, this way we will spare months of extra labour to save poor quality fruits.

The only advantage of having little to harvest at the moment is that we have a lot of vehicles at our disposal to transport the fertiliser that started arriving by barge at our port, because there is about 2,000 tonnes or 40,000 bags that need to be off-loaded and distributed throughout the plantation. Instead of having convoys of tractors bringing fruit bunches to the factory we now have a ballet of vehicles loaded with white bags going to all corners of the plantation. The white bags are not always visible of course, because with the rains we have to cover them with tarpaulins in the hope of protecting them from water damage.

Besides the fertilisers, we are frantically busy preparing for a series of important visits, the first (tomorrow) being a visit of the governor and four ministers coming to Mapangu and who need to be transported, housed, fed, etc. plus all other demands that will undoubtedly be formulated by such “important” guests. The following day we have our group’s CFO and CTO arriving for a few days’ visit, but at least for them we know what they expect and how to make their visit fruitful and comfortable. Especially we know that they will not break our vehicles by trying to transport 25 people in one car or attempt to break speed records. Our drivers know they are not supposed to drive too fast, but how can they refuse to load people if the authorities say so…

On her side, Marie-Claude is braving the cold, rain and snow while going back and forth between her current abode, Emilie’s flat, the hospital and the shopping. Happy to be there to help our daughter but wishing (and me also) that tele-portation technology was a little more advanced so we could more easily spend time together.

Otherwise here it is the usual routine, commute-work-sleep, with some variances.

Hoping to hear from you soon,

Marie-Claude & Marc

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Forces Mécaniques – Mechanic Forces

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Cette semaine est passée très rapidement, sans doute parce qu’elle a été fort remplie et je n’ai pas trop eu le temps de faire grand-chose, pourtant j’aurais tendance à vouloir dire que c’était une semaine comme les autres…

Nous avons évidemment une notre quota habituel de petits événements, mais qui semblent être relativement anodins, où alors c’est parce que nous devenons graduellement immunisés contre la manière dont les congolais arrivent à “changer” les choses que nous pensons acquises et immuables.

Nous vous avions décrit dans les nouvelles précédentes comment ici, pour une raison qui m’échappe, nos travailleurs arrivent à tout casser ou endommager, même les objets les plus robustes. Il y moins d’un an, nous étions très fier d’avoir trouvé un petit véhicule (motoculteur) à quatre roues motrices avec un petit moteur diesel mono-cylindre à démarrage manuel, sans électricité, sans suspensions, sans aucun accessoire potentiellement cassable… Eh bien, c’est quand même arrivé et notre « Buffalo » est à présent les quatre fers en l’air parce que le moteur a serré. C’est là que le mystère congolais entre en piste dans toute sa grandeur car tous les matins les chauffeurs doivent vérifier le niveau d’huile de leur véhicule en présence d’un témoin et noter le résultat dans la fiche du véhicule avent de démarrer celui-ci. Dans le cas du motoculteur, le niveau a été vérifié et un manquement d’huile ayant été constaté ils ont rajouté 1 litre d’huile (pas rien pour un moteur dont le carter n’en contient que 1,5l) avant de commencer sa journée de travail. Le moteur n’a aucune fuite d’huile apparente et ne fume absolument pas, donc logiquement il ne devrait pas consommer d’huile. Qui plus est, malgré la simplicité de l’engin, il y a un voyant rouge qui s’allume lorsque le niveau d’huile est trop bas, et pourtant… quelques heures plus tard le moteur s’est définitivement arrêté faute de lubrifiant.

La consommation d’huile est pourtant un sujet que nous connaissons car certains de nos camions consomment jusqu’à 30 litres d’huile par jour… eh oui, presque autant que le carburant. Pourtant cette forte consommation ne semble pas être à cause de vol, contrairement au carburant (gas-oil et essence) qui disparaissent par centaines de litres tous les jours sans que nous n’arrivions à coincer les responsables à chaque fois. Certes l’huile de vidange est très recherchée pour traiter le bois utilisé pour les constructions, mais comme il y en a des quantités importantes disponibles au garage, pourquoi risquer sa place en la volant dans un moteur. Enfin voilà, le motoculteur que nous pensions à l’épreuve des artistes locaux ne l’est pas et n’a pas même résisté un an… heureusement que nous avons un très bon garagiste qui pourra nous remettre cela en état.

Pour rester dans le sujet des véhicules, suite à une réunion avec d’autres directeurs généraux du groupe en Côte d’Ivoire au début de cette année, j’ai voulu commencer à former des chauffeurs féminins, chose inconnue ici à Mapangu. En effet, mon collègue du Liberia m’avait expliqué que depuis qu’il utilisait des femmes pour conduire les engins agricoles il avait beaucoup moins de problèmes de casse, car les femmes seraient moins brutales avec leur machine et surtout plus attentives aux détails lorsque l’engin ne fonctionne pas exactement comme il devrait. Il a été nécessaire d’insister un petit peu, mais maintenant nous avons deux chauffeuses confirmées qui se débrouillent très bien et arborent un sourire jusque derrière les oreilles tellement elles sont fières d’avoir pénétré ce domaine jusqu’à présent réservé à la gente masculine. Quatre autres femmes sont en formation, pas toujours sans petites difficultés, mais avec des résultats spectaculaires compte tenu du fait qu’avant cela elles n’avaient jamais mis le postérieur dans aucun véhicule (pas même sur un vélo). Cette semaine nous avons toutefois évité la catastrophe car un des tracteurs conduit par une des femmes en formation avec son instructeur assis à côté d’elle a visé à côté d’un pont et s’est retrouvé à moitié au-dessus du vide, heureusement retenu par la remorque qu’il tirait. Il n’y a heureusement pas eu de casse, ni mécanique ni humaine, mais une grosse frayeur et il n’est pas clair pourquoi ni le chauffeur en formation ni l’instructeur n’ont pu éviter cette erreur. Je soupçonne qu’ils ont tous deux été distraits par quelque chose qui se passait à côté du pont, une conversation prenante avec un passant peut-être… la formation continue.

Nous sommes passés à côté d’une autre catastrophe au port, lors du déchargement d’une grosse pièce pour l’usine avec la grue. L’opérateur de la grue a fait une fausse manœuvre et actionné la remontée du mauvais câble (notre grue est équipée de deux câbles et deux crochets) dont le crochet n’était pas utilisé et donc déjà complètement remonté. La tension exercée sur le crochet bloqué en haut de la grue a provoqué une tension telle que les écrous de son attache ont lâché et ont été propulsés comme des projectiles dans toutes les directions. Heureusement personne n’a été touché, mais à en juger des impacts sur un des conteneurs situés sur le quai, le résultat aurait pu être fatal si une personne avait été touchée… L’opérateur de la grue a provisoirement été assigné à d’autres tâches et c’est maintenant seulement le chef de garage qui est autorisé à manipuler la grue.

Finalement, petite information domestique, Makala est passée chez le coiffeur aujourd’hui et Griezel trouve cela très peu à son goût. Je n’ai pas réussi à faire une photo de Griezel avec le dos bombé et la queue dressée en brosse à bouteilles.

Voici pour les derniers potins de Mapangu. Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

This week has gone by very quickly, probably because it has been very busy with little time left to do much else, yet I would be tempted to say that it was a week as usual…

We have obviously had our usual quota of small events, but these seem rather benign, or it is because we are gradually becoming immune to the way the Congolese manage to “change” things and to which we are becoming oblivious.

We did describe in previous postings how here, for reasons I am yet to understand, our workers manage to break damage litterally everything, even the most robust items. Less than a year ago, we proudly started using a small all-terrain vehicle, 4-wheel drive with a single cylindre hand-started diesel engine, with no electrics, no suspension, no otentially breakable accessory… Well, despite all this promissing attributes ou “Buffalo” has been slain and is now out of service because it was operated without engine oil. This is where the Congolese mystery steps into full swing because every morning all the drivers have to check the oil level of their engine with a witness and consign the result in the vehicle’s log book before it can be started. In the case of the “Buffalo”, a shortage of oil was noticed  and 1 liter of oil was added (not insignificant for an engine that only has the capacity for 1.5 liters) before the day’s work was started. The engine, which is still rather new, shows no leaks and the engine does not smoke, so it can be reasonable be assumed that it should not consume any oil. Furthermore, despite the very basic design of the machine, there is a red light flashing when the oil level is too low, and yet… a few hours later the engine seized because there was no oil left in it.

Engine oil consumption is a subject that we know very well because some of our trucks consume up to 30 litres of it every day… yes that is almost as much as the fuel they use. Yet this high consumption does not seem to be the result of theft, unlike fuel (gasoil and gasoline) which disappears in hundreds of litres every day despite regularly catching the culprits red-handed and handing them over to the judiciary authorities. Used engine oil is widely used to treat construction wood against termites and rot, but we have this in large quantities at our garage so why put your job on the line by stealing it out of an engine? Nevertheless, this wonderful vehicle, which we thought to be just what we needed to withstand the assaults of our local artists has not even lasted one year… fortunately we have a very good mechanic who will be able to get it on the road again.

To continue on the subject of vehicles, after a meeting with other group general managers in Ivory Coast earlier this year, I wanted to start training women to drive our vehicles, something that was unheard of here in Mapangu. My colleague from Liberia explained that ever since he started using female drivers he experienced much fewer breakages because women are less brutal with their machine and also more attentive to details when the engine does not run the way it should. It has been somewhat of an uphill battle, but now we have two confirmed female tractor operators, who manage rather well and go around with a huge smile, proud to have penetrated a realm that was until then exclusively the domain of men. We have four more women being trained, not always without small difficulties, but with spectacular results given that prior to that they had never handled a mechanical tool, not even a bicycle. This week we did however avoid a catastrophe because one of the tractors, operated by one of our trainee drivers with her instructor seated next to her, missed a bridge and found itself dangling above the void fortunately held back by its trailer. There has fortunately been no damage, neither mechanical nor human, but a serious scare and it is not clear how the trainee driver and the instructor managed to make this mistake. I suspect they were distracted by something happening on the side of the road, a discussion with a bystander maybe… the training continues.

We had another near miss at the port, while offloading a barge with our crane. The crane operator mistakenly pulled on the wrong cable (the crane has two cables and hooks), which was already at its highest position. Because of the tension applied to the already blocked cable, its bolts started to pop one after the other shooting in all directions like bullets. Fortunately nobody was hit, but judging by the impact they made on a nearby container the outcome could have been fatal if someone had been hit by one of the projectiles. The crane operator has temporarily been assigned to other tasks and only the head of the garage is now allowed to operate the crane until further notice.

Finally, Makala had a haircut today and Griezel does not find it to her liking. I did not manage to take a picture of Griezel hissing with a raised back and the tail straight up like a bottle brush.

So far for the Mapangu news. We wish you an excellent week, hoping to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Tournants Inattendus – Unexpected Turns

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Il y a des choses qui sont parfois difficiles à expliquer ou qui paraissent illogiques ou inattendues et puis il y a des développements inattendus…

Prenez les saisons ici à Mapangu, pendant la saison des pluies, alors qu’il y a souvent des nuages et que (comme cette semaine par exemple) il pleut presque tous les jours, les vues sont spectaculaires et permettent de voir les collines à 40km ou plus de chez nous. En ce moment depuis la Cathédrale nous avons une vue tout à fait claire sur le Kasaï qui serpente au loin. Il arrive certes parfois que tôt le matin des nuages bas traînent dans certaines vallées, mais ceux-ci se dissipent très rapidement et n’empêchent pas de voir au loin entre les zones nuageuses bien délimitées.

En saison sèche, paradoxalement, l’atmosphère est en permanence brumeuse et pendant plusieurs mois nous ne voyons même plus ou à peine les parties du Kasaï toutes proches. Il ne s’agit pas de poussière comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique de l’ouest ou l’air se charge de poussière venue des zones désertiques de l’intérieur. Chez nous c’est du brouillard qui détrempe toutes les surfaces (souvent l’eau dégouline des toiles moustiquaires de la maison) et nos collègues qui se déplacent en moto sont obligés de mettre un imperméable pour ne pas arriver à destination mouillés comme s’ils avaient été pris dans une averse.

Un autre phénomène assez inattendu concerne nos palmiers, qui sont connus pour apprécier une humidité quasi permanente, ce qui est assez logique puisqu’ils sont originaires des régions équatoriales où la pluviométrie est continue pendant presque toute l’année. Ici, la pointe de la production des palmiers démarre juste après le début de la saison sèche et après la reprise des pluies elle chute de manière spectaculaire. Notre saison sèche dure environ 3 mois et par coïncidence (?) la pointe de production s’étend elle aussi sur une période d’environ 3 mois.

Finalement, alors que l’on pourrait penser que les pluies rafraîchissent l’atmosphère, il fait généralement plus frais pendant la saison sèche et plus chaud pendant la saison des pluies. Ici la chaleur reste tout à fait supportable, sans doute en partie parce que nous sommes quand même à 750m au-dessus du niveau de la mer, mais il y a cette différence qui se marque pendant les quelques mois de saison sèche.

Le retour de la saison des pluies est un facteur dont je dois tenir compte pour mes déplacements en vélo et jusqu’à présent il est clair que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’estimer le temps qu’il fera. Au début de cette semaine nous avons eu une bonne pluie pendant le temps de midi et j’ai jugé plus prudent de renoncer de prendre le vélo pour aller au bureau, malgré le fait que la pluie avait plus ou moins cessé et en fait il a fait tout à fait sec le reste de la journée, donc j’aurais pu me lancer sur mon vaillant destrier sans craintes.

Le lendemain, jugeant que le ciel était tout à fait dégagé et qu’il ne pleuvrait probablement pas deux jours de suite, j’ai fait le trajet en vélo. La loi de la vexation aidant, je me suis fait prendre par la pluie au retour, pas une très grosse pluie mais suffisante pour bien me mouiller moi et la route. Etre mouillé ici ne dérange pas trop car il fait chaud et d’une certaine manière, mis à part les gouttes de pluie qui perturbent la visibilité au travers de mes lunettes, c’est en fait assez agréable car rafraîchissant. Par contre, problème auquel je n’avais pas encore été confronté, le sable mouillé forme une sorte de boue fine qui vient se loger dans les roues et engrenages de la chaîne et finit par bloquer celle-ci, ce qui est surprenant et fort désagréable en particulier dans les fortes côtes car on se retrouve tout à coup à l’arrêt… Je ne suis heureusement pas tombé, mais j’ai été obligé de pousser mon vélo à la main sur quelques mètres en le secouant pour faire tomber la boue avant de pouvoir reprendre la route.

Certes pas à cause de la pluie ou du blocage de ma chaîne, cette semaine je n’ai pas échappé à la chute à cause d’un cochon (il y en a beaucoup qui errent sur la piste pour aller se vautrer des les drains de la route qui se remplissent d’eau à la faveur des pluies). Le dit cochon a jugé bon de traverser juste devant mes roues sans crier gare et je n’ai pas réussi à l’éviter. L’animal a évidemment gueulé comme s’il était sur le point d’être égorgé et moi je me suis retrouvé les quatre fers en l’air au grand bonheur des quelques enfants qui étaient dans les parages. Mis à part un coude et genou un peu rappé et le guidon du vélo qui n’était plus dans l’axe (mais que j’ai pu redresser) il n’y a pas eu de gros bobo et je sais maintenant qu’il faut se méfier des cochons qui n’indiquent pas leur intention de traverser ou de tourner.

Enfin, pour rester dans le sujet des choses inattendues, après moins d’une semaine à Mapangu, Marie-Claude a du reprendre l’avion pour la Belgique pour aller assister Emilie qui est malheureusement obligée de rester strictement couchée pour les prochains mois. Outre la nécessité d’avoir quelqu’un qui puisse préparer à manger et exécuter les autres tâches ménagères qu’Emilie ne peut pas faire elle-même quand elle est seule, nous avons jugé qu’il était important de lui donner un support moral pour l’aider à tenir le coup couchée et incapable de faire grand-chose d’autre que de lire ou regarder des films. Les poilues sont un peu désorientées car à peine avaient-elles retrouvé leur maîtresse qu’elle disparaît à nouveau avec le résultat qu’elles sont plus câlines que jamais en me suivant comme mon ombre dans toute la maison.

Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant avoir de vos nouvelles,

Marc et Marie-Claude (en Belgique)

Sometimes matters can be difficult to understand, seem illogical or take unexpected turns…

Take the seasons here in Mapangu, during the rain season, although there are often clouds and (as for example this week) it rains almost every day, the views are spectacular and visibility enables to clearly see hills more than 40km distant from where we are. At the moment we have a crystal clear view from the Cathedral of the Kasai river meandering away despite the sky being heavy with rain clouds. It does happen that in the morning some clouds linger in the valleys, but these disappear very quickly and do not prevent seeing distant objects in between them.

During the dry season, surprisingly, the atmosphere is constantly misty and during several months it is hard to see even the closest part of the river. It has nothing to do with dust blown by winter storms from the desert, as it sometimes happens in west African countries during the dry season. Here it is mist which makes everything wet (often our mosquito nets around the house are dripping with water in the morning) and our colleagues going to work on their motorbikes have to wear rain coats to avoid arriving completely soaked as if they had been caught in a downpour. Yet we can have up to 3 months without a single rainy day.

Another phenomenon which is unexpected relates to the palm trees, which are know to prefer constant moisture as these originate from equatorial forests where rainfall is continuous during most of the year. Here the palm trees have their peak production when the rain season starts and the productivity plummets shortly after the return of the rains. Our dry season lasts for about three months and as a coincidence (?) the peak production also lasts for about three months.

Finally, although you may think that the rains are cooling the atmosphere, the coolest period of the year is during the dry season and the warmest during the rain season. Here it is never really hot, probably in part because we are at about 750m above sea level, but the difference is still notable during the few months of dry season.

With the return of the rains I have to plan my bike trips or try to guess if it is likely to rain before getting started and it is clear that I am not yet able to master the local weather forecast. Earlier this week it rained during our lunch time and I thought it might resume later in the day so decided to take the car. Of course the rest of the day turned out to be bright and dry. I could have cycled without risk of arriving soaked at the office or on the way back home…

The following day there was not a cloud to be seen in the sky and I decided that it would probably not rain two days in a row, so went off to the office on my bike. Murphy’s law however kicked in and it rained on the way back home, not very heavily but enough to soak me and the road. The rain in itself is not really unpleasant as it is rather warm and actually pleasantly refreshing but it does make visibility more difficult because of the water on my glasses. However the main problem is the thin mud ai created on the road that makes it more slippery but worse gets caught in the cogs and wheels of the chain, which eventually blocks. When the chain blocks in the middle of a hill climb it is surprising to be suddenly at a stop, although fortunately I have not fallen and all it took was to push the bike by hand over a few meters while shaking off the mud before resuming the pedalling.

While this had nothing to do with rain or mud, I did not escape falling down this week because of a pig (there quite a few pigs wandering on the roads in search of the cooling water in the drains dug out along the road). This particular pig decided to cross just before my wheels and I did not manage to avoid it. Of course the animal screamed as if it was being slaughtered and I found myself spread out on the road at the great pleasure of some kids a little further along the way. Except for a bruised elbow and knee and an out of kilt handle bar (which I promptly set straight again) the damage was limited. However from now on I will be more careful with pigs knowing that they do not signal when changing directions or crossing the road.

Lastly, to stay on the subject of unexpected developments, after less than a week in Mapangu Marie-Claude unfortunately had to travel back to Belgium to assist Emilie who is strickly to lay down for the next months. Besides the need to have someone who can help with food and household chores, which Emilie is not allowed to do herself when alone, we thought it would also be better if she had some moral support during the coming months not being able to do much besides some reading and film watching. Our hairy friends are somewhat disoriented to have the house mistress disappear after having only just returned and as a result they are particularly cuddly and follow me everywhere around the house.

We wish you an excellent week hoping to hear from you,

Marc et Marie-Claude (in Belgium)

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Repartis pour un Tour – Gone for another Tour

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Eh voila, après d’excellentes vacances passées principalement en Normandie, nous avons retrouvé notre petit nid congolais, attendus de pied ferme par tous et en particulier Makala (notre chienne) et Griezel (notre chatte).

Nos deux poilues sont en grande forme, Makala un petit peu grassouillette alors que depuis notre retour elle mange plutôt sans exagérations. En notre absence peut-être qu’elle mange pour compenser le stress et puis elle fait probablement moins d’exercices. Griezel est pareille à elle-même, pas grassouillette du tout et très câline (entre ses longues siestes).

Le potager n’est pas trop dégarni avec juste ce qu’il faut de place pour faire des nouveaux semis de légumes et fleurs avec toutes les semences que nous avons ramenées dans nos soutes.

La volaille a profité de notre absence pour se remettre à pondre, y compris les pintades, avec une moyenne de 3 œufs de pintades et un de poule par jour. Nos cuisiniers en ont distribué un petit peu, mais malgré cela nous nous retrouvons devant un stock de près de 100 œufs, dont certains ne sont plus de toute première fraîcheur… Pourtant nous avions donné instruction de ne pas stocker trop d’œufs, d’autant plus que pendant nos congés le générateur n’a pas fonctionné et qu’ils sont donc restés à température « ambiante »( pas aussi fraîche qu’en Europe à cette saison.)

En notre absence ausssi, une tornade a arraché une partie de la toiture et fait tomber le mât de transmission radio de la plantation, tout a été remis en ordre avant notre arrivée, même si le mât a manifestement été remis en place sans niveau… Nous avons eu une grosse pluie (sans vent) cette nuit et aucune fuite n’est constatée au lever, donc (touchons du bois) nous sommes bien au sec pour le moment. La végétation a manifestement bien profité des pluies de ces derniers mois car tout est luxuriant et vert, y compris la végétation autour de la maison où nous allons devoir faire un sérieux travail de coupe-coupe si nous ne voulons pas être tout à fait envahis pas les herbes, même si toutes les fleurs sont très jolies et donnent une merveilleuse touche de lumière à l’ensemble.

Etant tout juste de retour, nous n’avons pas énormément de nouvelles à partager. Nous n’avons passé qu’une journée (et deux nuits) à Kinshasa, logés dans notre habituel petit coin de paradis au Cercle Elais, pendant laquelle Marie-Claude a fait quelques rapides courses pour compléter nos réserves de nourriture car dans quelques semaines nous aurons à nouveau coup sur coup une série de visiteurs qu’il faudra nourrir, abreuver, etc. Comme cette fois-ci c’est le grand patron lui-même qui sera en visite sur la plantation, tout doit être au carré, y compris les logements, repas, état de la plantation et tout le reste, donc nous allons être bien occupés.

Cette fois, notre retour s’est fait direct à la plantation avec un vol affrété. L’avion était… très plein avec comme d’habitude les fonds pour la paie, les bagages (nous avions près de 130kg de bagages avec tous les accessoires ramenés de Belgique) et 480kg de nourriture (principalement pour les expatriés dont certains ont un grand appétit…) en plus de 8 passagers pas tous aussi sveltes que nous. Exceptionnellement l’avion est resté en attente sur notre piste toute la journée pour permettre à quelques visiteurs de faire un rapide tour de la plantation puis retourner à Kinshasa le jour même. Par la force des choses c’était une très courte visite, mais il semble que c’était juste ce qu’il fallait pour que deux de nos clients et un technicien puissent avoir un aperçu des opérations de Brabanta et ainsi être mieux à même de comprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas pour répondre à leur besoins ou souhaits. Au retour, le pilote a en plus accepté de faire un survol de toute la plantation, ce qui a permis aux passagers d’avoir une vue d’ensemble de la plantation et de prendre quelques belles photos malgré la courte visite.

Ce matin, après notre traditionnel petit déjeuner du dimanche avec une omelette au fromage (stock d’œufs oblige), nous avons été faire une promenade dans la plantation avec Makala. Malgré les fortes pluies de la nuit, le sable avait déjà absorbé la plus grande partie de l’eau et nous n’avons pas trop pataugé. Makala, qui était extrêmement enthousiaste de faire une promenade avait un peu la langue pendante au retour car il fait malgré tout une douce chaleur et sa toison a bien repoussé depuis sa dernière coupe (juste avant nos vacances).

Nos voisins sont eux aussi revenus avec un chien, un Rhodesian Ridgeback de 6 mois nommé Django, qui a déjà la taille de Makala et à en juger de la taille de ses pattes va certainement encore grandir (un peu). Les chiens ne se sont pas encore rencontrés, mais nous pensons qu’en faisant quelques balades de concert Makala acceptera la présence d’un autre canidé dans son territoire. Sinon entre Makala et Griezel c’est le grand amour car quand nous sommes revenus de notre balade ce matin le chat s’est précipité pour se frotter contre les pattes du chien avec des ronronnements de satisfaction, sa copine était revenue.

Finalement, pour ceux qui ont généreusement contribué au matériel scolaire, livres, jeux, etc. sachez que nous avons finalement tout reçu ici à Mapangu et distribué une grande partie aux différentes écoles en espérant que les élèves pourront en tirer avantage. En outre, grâce aux participations que nous avons collectées au travers de la vente des tapis du Kasaï, nous avons pu aider à la (re)construction de 3 écoles et financer les frais scolaires (minerval, uniforme, matériel scolaire) de 20 élèves. Merci encore mille fois pour votre générosité !

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

There we are, after excellent holidays spent mainly in Normandy, we are back in our Congolese nest, where we were expected eagerly by all and in particular by Makala (our dog) and Griezel (our cat).

Our two hairy companions are in great shape, Makala has probably gained some weight although since our return she does not seem to eat all that much. Maybe she has been stress eating during our absence and she has probably been exercising a lot less while we were away. Griezel is unchanged, certainly not fat and very kudly (in between long naps).

The vegetable garden is not too barren, with just enough space to plant new vegetables and flowers with all the seeds that we brought back in our luggages.

The poultry decided that our absence was the best time to start laying, including the Guinea Fowl, with an average of 3 or 4 eggs per day. Our housekeepers have distributed some, but despite that we find ourselves with a hoard of about 100 eggs, some of which are not too fresh any more… we did ask not to keep too many, especially given that during our absence the generator did not run and they have been kept at “ambient” temperature (not quite as cool as in Europe at this time of the year).

During our absence part of our roof was torn off and the plantation radio mast (which is located on our house) was flattened because of a tornado, but everything was back in working order for our return, although for the mast they clearly did not have a level… We had some heavy rain (without wind) last night and the house was free of water, so (touch wood) we appear to be safe and dry.

Nature has obviously benefited well from the rains these pas months as everything is luxuriant and green, including plants around the house that will need some serious pruning if we do not want to be completely invaded, even though there are loads of flowers that give a wonderful look to the whole setting.

As we have only just returned, there is not that much news to share. We spent one day (two nights) in Kinshasa, staying in our usual little Eden of the Elais Club, during which time Marie-Claude made some quick purchases to complete our food supplies because in a few weeks’ time we will have a sizeable group of visitors coming to Mapangu. As this time we will also have the big boss visiting, we need to make sure everything is ship shape, including housing, food, beverages, state of the plantation, etc., so we will be rather busy.

This time we flew directly to Mapangu in a chartered small plane. The flight was… very full with the usual funds for the workers’ pay, luggage (we had close to 130kg with all the items brought back from Belgium) and about 480kg of food (mainly for the expats, some of whom have huge appetites…) in addition to 8 passengers, not all as slender as we are. Exceptionally the plane stayed on our airfield for the whole day because we had some clients who wished to visit the plantation but had to return to Kinshasa on the same day. The visit was obviously very short, but apparently just enough to satisfy our visitors, on top of which the pilot circled the plantation on the way back, which gave the visitors an opportunity to see the whole plantation from above and take some good pictures.

This morning, after a traditional Sunday breakfast with cheese omelette (we have some egg reserves to go through), we went for a walk in the plantation with Makala. Despite the heavy rains of the night, all the water had already been absorbed by the sand and it was not unpleasant to walk in the dirt paths. Makala, who was extremely keen to go walking had her tongue trailing on the way back, after all it is rather warm and her hair has grown back quite nicely since her last trim just before our holidays.

Our neighbours have returned from their holidays with a puppy… a 6 month old Rhodesian Ridgeback that has already the size of Makala and may grow (a little bit) more judging by the size of its paws. The dogs have not met yet (Makala is not the most social with other dogs), but we think that by making joint walks with the dogs they should get used to each other and Makala might accept the intruder on her territory. Between Makala and Griezel it is great love and when we returned from our walk the cat came to rub itself on the dog’s legs with a loud purring, her friend was back.

Finally, for those who generously helped with school material, please be informed that everything finally arrived here in Mapangu and that a large part has been distributed to various schools, hoping that the students will be able to benefit from them. Besides, thanks to the money collected with the sale of the Kasai carpets, we were able to help (re)build 3 schools and fund the schooling (tuition fees, uniform, school material) of 20 students. Thank you again for your generosity!

We hope to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Derniers Préparatifs – Last Preparations

English version below

Ça y est, cette fois-ci l’avion a été confirmé et, avec seulement une semaine de retard et pas mal de rendez-vous à réorganiser, Marie-Claude a pu regagner la Belgique et même arriver juste à temps pour un déjeuner d’anniversaire familial à Bruxelles. Makala se demande pourquoi un des membres de la famille manque à l’appel et manifeste sa surprise en se frottant continuellement à moi, regardant la porte avec excitation et poussant des gémissements de toutes sortes. D’abord je pensais que c’était parce que j’étais en retard pour leur servir leur pitance (à Makala et Griezel), mais la pause ne dure que le temps d’engloutir le contenu de son bol pour ensuite venir voir si Marie-Claude est revenue.

Comme prévu la semaine avant, Marie-Claude a voyagé via Ilebo et les photos ci-joint sont principalement celles prises pendant le voyage en pirogue de Mapangu à Ilebo.

Comme je vais suivre dans une petite semaine, il y a quelques préparatifs à faire tant professionnels que privés. Du point de vue boulot, il faut d’une part préparer le terrain pour mon intérimaire pour qu’il soit au courant de tous les dossiers en cours, et comme il est lui-même en congé pour le moment cela nécessite la préparation de mémos et autres documents les plus détaillés possibles. En parallèle, il faut également préparer le conseil d’administration qui aura lieu le dernier jours de nos vacances, et comme je préfèrerais passer le moins de temps possible à des problèmes de boulot pendant les congés, j’essaie de préparer un maximum de choses dès maintenant, même si tous nos chiffres ne sont pas encore disponibles. A la maison, il se fait que pendant presque un mois aucun expatrié ne sera présent à la Cathédrale car les deux agronomes qui habitent à côté de chez nous seront absents eux aussi, l’un à cause d’une nouvelle affectation au Cameroun et l’autre pour des raisons de congé (mariage d’un ami en fait) et mission en Indonésie. Cela veut dire qu’il est difficile de justifier le fonctionnement du générateur pendant cette période et donc pas de courant pour faire tourner les congélateurs… Il faut donc tout déménager vers une autre maison près de l’usine pour ne pas devoir refaire nos réserves alimentaires depuis zéro et préparer la maison pour qu’elle soit opérationnelle sans électricité (préparation de la nourriture des animaux, fonctionnement de l’hydrophore, etc.).

La saison des pluies est maintenant bien rétablie, trop même diront certains car en début de semaine nous avons eu une mini tornade à Mapangu qui a arraché pas mal d’arbres, cassé beaucoup de branches, arraché une partie de la toiture de l’usine et de notre magasin central et, surtout, arraché la toiture d’une demi douzaine de maisons de nos travailleurs. Le tout a bien évidemment été suivi d’abondantes pluies et donc fait des dégâts considérables au contenu des bâtiments affectés. J’étais au bureau au moment où tout cela s’est passé et pas trop sur du moyen que j’allais emprunter pour retourner à la maison, car j’étais descendu en vélo. Mais aussi soudainement que c’était venu, le temps s’est éclairci et j’ai pu rentrer à bicyclette sans me faire détremper ou m’envoler pour découvrir qu’à la Cathédrale rien ne s’était passé.

Cette semaine nous avons réceptionné un colis avec tous les livres, jeux et autres matériaux scolaires qui ont été généreusement donnés par de nombreux d’entre-vous, ce pour quoi nous vous remercions beaucoup. Un merci tout particulier à Gilles qui s’est chargé de tout emballer et d’expédier tout cela au Congo. Parlant d’écoles, nous avons complété la construction et l’équipement de l’école primaire de Kalembe rivière (voir nouvelles précédentes) et une deuxième école, primaire elle aussi, est presque opérationnelle à Mapangu. Cette semaine des employés ont demandé de pouvoir ouvrir une troisième école “Brabanta” dans les locaux de nos anciens bureaux qui ne sont pas vraiment occupés avec juste une dernière année maternelle et une première année de primaire. L’idée est évidemment d’ajouter des classes dans les années à venir, si besoin juste des paillotes (qui à mon avis sont plus fraîches, mais ont l’inconvénient d’être assez sombres).

La rentrée scolaire, qui était prévue pour le 4 septembre, est pour le moment retardée car le gouvernement avait promis une augmentation aux instituteurs et ne l’a pas donnée, donc le personnel enseignant est en grève. Suite à cela les enfants ne sont pas venus à l’école (certains font plus d’une heure de marche entre leur domicile et l’école) et maintenant les enseignants prétendent qu’ils ne peuvent pas commencer les classes par manque d’élèves présents… cela devrait se régler dans quelques semaines. Mais cela veut dire que le matériel scolaire que nous venons de recevoir ne sera distribué que plus tard, lorsque nous serons certains que les enfants vont pouvoir en bénéficier.

Les prochaines semaines nous serons en Europe et auront donc la bonne excuse de ne rien avoir à raconter de spécial, donc ceci sont les dernières nouvelles pour un moment, mais que cela ne vous empêche pas de nous écrire.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Second time lucky, this week’s flight was confirmed and, with only one week delay and quite a few appointments to reorganise, Marie-Claude was able to make it to Belgium and even get there just in time for a family birthday lunch in Brussels. Makala is clearly wondering why someone is missing in the house and demonstrates this by profusely rubbing herself against my legs, watching the door with excitement at every noise and making all sorts of noises. First I thought it was because I was late with Makala and Griezel’s food, but the pause only lasts long enough for them to empty their bowls and then the look-out for Marie-Claude resumes.

As would have been the case the week before, Marie-Claude travelled via Ilebo and the attached pictures are mainly those taken during her trip in a dugout canoe to Ilebo.

As my turn comes in about a week, there are some things that need to be prepared as well for work as in the house. Work wise, I need to prepare things for my replacement so that he is up to speed on all ongoing matters and files, and, because he is himself on holidays at the moment, all this needs to be done in writing and in an as detailed manner as possible. As it happens, our next board meeting is scheduled for the last day of our holidays and since I would prefer not having to spend to much time preparing this while on leave, I am trying to have as much as possible ready now, even though are numbers are not out yet for the required reports.

At home, it will be such that coincidentally no one will be present on the Cathedral site for almost a month, because the two agronomists living close to us will both be away as well, one because she has been posted to a new job in Cameroon and the other because of leave (to attend his best friend’s wedding) and a short assignment in Indonesia. This means that we can hardly keep the generator running for empty houses and therefore there will be no power to keep the freezers cold… Thus all the food needs to be moved to a freezer in another house closer to the mill to avoid starting from scratch when we come back and make sure the house is OK without electric power (preparing the animal food, water pump, etc.). 

The rain season has now truly started, even too much for some because earlier this week we had a mini tornado in Mapangu that ripped out quite a few trees, broke a lot of branches, damaged part of the roof of the mill and the warehouse and, worst, ripped off the roof of several of our worker’s houses. Of course all this was followed with some heavy rains and created quite some damage to the contents of the affected buildings. I was in the office at the time and was wondering how I would manage to get back home as I had cycled down from the Cathedral earlier in the afternoon. But, as suddenly as it had come, the weather cleared up and I was able to bike back home without getting wet or blown out of the way to find out that at home not a single drop of rain had fallen.

This week we received boxes containing all book, games and other school material that many of you have generously donated, for which thank you very much. A particular thank you goes to Gilles who organised the packing and sent everything to Congo.

Talking about schools, we have now completed the construction and equipment of the primary school in Kalembe Rivière (ssee previous postings) and a second (also primary) school is being completed in Mapangu. This week we also received a request from some of our employees to be allowed to open a third “Brabanta” school in our former office building, which have little use at the moment and are conveniently located between the church and the hospital. This latter school will only have a nursery and first primary class. It is obviously the plan to later expand the school with other classes, if need be just with straw huts (which are anyway cooler but also darker).

The school year, which was due to start on September 4th, has been delayed because the teachers are on strike for not having received the raise that had been promised earlier on by the government. Obviously children have refrained coming to school (for some of them more than an hour’s walk each way) and now teacherss claim that they are unable to give classes because of the poor attendance… which should resolve itself in the next few weeks. But this means that we will wait before distributing the school material we just received until we are certain that the children will benefit from it.

As from next week we will be in Europe with little to tell that you would not know about and therefore an good excuse to put this blog on hold for a while. This should not stop you from writing to us.

We look forward hearing from you soon,

 

Marc & Marie-Claude

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Faux Départ – Aborted Departure

English version below

Comme vous ne l’ignorez pas, mis à part le Kasaï et beaucoup de patience, les seuls moyens pour voyager entre Mapangu et Kinshasa sont soit la route  (enfin piste pour une bonne part) soit l’avion.

La route (piste) n’arrive plus jusqu’à Mapangu ou plutôt la piste n’a pas disparu, même si elle semble être dans un état défiant les talents des meilleurs chauffeurs, mais le bac qui permet de faire la liaison jusque Mapangu est totalement hors service depuis plus de 6 mois. Il n’est toutefois pas totalement impossible de relier Mapangu et Kinshasa par la route en faisant une partie du chemin en pirogue. La voiture peut arriver depuis Kinshasa jusqu’à un petit port sur le Kasaï appelé Dibaya en une journée et demi de route et à partir de là il y a environ 6 heures de pirogue motorisée pour arriver jusqu’à Mapangu. La piste jusque Dibaya est, paraît-il, pas trop mauvaise pour avoir été empruntée par certains de nos collègues sinon bloqués à Kinshasa, enfin disons que l’un nous a dit qu’il n’avait pas trop souffert et l’autre (qui n’avait pas encore fait beaucoup de piste ici ou ailleurs) nous a dit qu’il ne voyagerait plus jamais de cette manière là. Voyager via Dibaya nécessite une certaine organisation car il faut que la voiture et la pirogue y arrivent plus ou moins en même temps pour éviter de passer trop de temps à attendre ou (pis) d’être obligé d’y passer la nuit (parce que la pirogue ne peut pas voyager sur le Kasaï dans le noir). Nous avons organisé quelques voyages via Dibaya pour permettre à des collègues de voyager de ou vers Kinshasa avec leur famille ou quand il n’y a pas d’avion et jusqu’à présent la coordination voiture-pirogue s’est plutôt bien déroulée.

L’autre alternative, beaucoup plus confortable et rapide, est évidemment de voyager en avion, soit directement jusqu’à notre piste sur la plantation, soit via Ilebo qui n’est qu’à 2h1/2 de pirogue de Mapangu. C’est en avion, via Ilebo, que Marie-Claude devait rejoindre Kinshasa afin d’y prendre son avion pour Bruxelles vendredi passé. Jeudi (la veille donc) un peu en dernière minute, l’épouse d’un de nos collègues a décidé elle aussi de voyager avec le même avion pour aller résoudre un problème de visa en Afrique du Sud. J’ai donc appelé la compagnie aérienne pour m’assurer qu’il y aurait encore une place pour un deuxième passager Brabanta dans l’avion pour Kinshasa. Il m’a dit qu’il me rappellerait en début d’après-midi… pour nous annoncer que le vol était annulé à cause d’un nombre insuffisant de passagers.

L’alternative aurait été d’organiser un voyage par la route, mais il y a un petit détail supplémentaire qui pose problème, outre le fait qu’il faut d’abord faire venir une voiture depuis Kinshasa jusque Dibaya, Marie-Claude n’est pas en possession de son passeport qui est à Kinshasa pour l’obtention d’un visa permanent. Voyager à travers le pays sans passeport n’est pas une option en temps normal, mais certainement pas en cette période d’incertitude économico-politique et donc pas vraiment recommandé comme solution de voyage dans ce cas-ci.

C’est ça l’Afrique, ou plutôt “c’est ça le Congo”! Les choses ne se passent jamais comme prévu et le retour de Marie-Claude est donc retardé d’une semaine, ce qui est loin de me déplaire même si à cause de cela elle rate un week-end qu’elle avait prévu de passer avec Emilie à Bordeaux et a du réorganiser une série de rendez-vous, mais voilà c’est le prix à payer quand on vit dans un endroit un peu plus isolé que les autres.

Parlant de visa, les expatriés bénéficient généralement d’un visa dit “d’établissement” valable deux ans qui nécessite en plus un visa d’entrée et de sortie pour quitter le pays sans perdre son visa d’établissement. D’une part c’est compliqué pour nous parce que toutes ces démarches doivent nécessairement être faites à Kinshasa et nous oblige donc à rester sans passeport à Mapangu pendant des périodes plus ou moins longues. D’autre part ce sont des démarches onéreuses car, outre le coût officiel des différents documents qui doivent être obtenus, ici il faut aussi “motiver” les agents responsables. En plus de tout cela, l’obtention d’un visa d’établissement dépend de l’approbation des autorités, qui doit être publié au journal officiel, car les expatriés ne doivent pas prendre des emplois qui pourraient être assurés par des nationaux avec les mêmes qualifications.

Les expatriés ayant une longue expérience de vie au Congo peuvent obtenir un visa “permanent” qui a l’avantage d’être à durée indéterminée (donc pas de procédures de renouvellement tous les deux ans), ne nécessite pas de visa d’entrée et de sortie et permet de fait le droit de travailler au Congo sans besoin d’autorisation supplémentaire. Ayant déjà vécu et travaillé au Congo (Zaïre à l’époque) dans les années ’80, je pensai régler cela sans trop de souci. Mais, entre nos différents déménagements entre les années 80 et maintenant et l’incendie de Heidehof résultant dans l’empaquetage sauvage de nos effets, ben, je n’ai pas retrouvé nos passeports de l’époque… Heureusement, Marie-Claude étant née au Congo (belge à l’époque), nous avons droit à un visa permanent, raison pour laquelle nos passeports étaient restés à Kinshasa. Il était prévu de les remettre au pilote de l’avion qui venait chercher Marie-Claude à Ilebo, ce qui est maintenant partie remise pour quelques jours.

Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront en bonne forme et n’hésitez-pas à nous donner des vôtres,

Marc & Marie-Claude

Mante bien dodue – Fat Praying Mantis

Masque traditionnel en bois et cuivre – Traditional mask in wood and copper

Grâce à Marie-Claude mon bureau a des rideaux –
Thanks to Marie-Claude my office has curtains

Vue du bureau – View from the office

 

As you know, other than the Kasai river and a lot of patience, the only ways to travel between Mapangu and Kinshasa is either by road (rather by track for a significant part) or by air.

The road (track) no longer reaches Mapangu, in fact the track has not disappeared (even though its state defies even the best drivers) but the ferry that allows the track to reach Mapangu has been out of service for the better of 6 months. It is however not totally impossible to link Mapangu and Kinshasa by road, if you are willing to travel part of the way in a dugout canoe. A vehicle can reach a little river port on the Kasai called Dibaya after about a day and a half of driving and from there it takes about 6 hours to reach Mapangu with a motorised dugout canoe. The track to Dibaya is said to be in reasonable condition according to some of our colleagues who were forced to travel that way to avoid being stuck in Kinshasa. One said he did not suffer too much, while the other (who has little experience in travelling on dirt roads) said he would never travel that way again. Travelling via Dibaya requires some organisation because the car coming from Kinshasa has to meet the dugout canoe in Dibaya early enough to allow for the canoe to reach Mapangu during day time, otherwise there is no choice but spending the night in Dibaya (which may be a worse experience that the actual dirt road trip). We have already organised a number of trips via Dibaya to enable people to come or go to Kinshasa (including expatriates) and so far the coordination has been rather good.

The other alternative, much more comfortable and faster, is obviously to travel by air, either directly from our air strip in Mapangu or via Ilebo, which is only 2h1/2 bu dugout canoe from Mapangu. It is by air, via Ilebo, that Marie-Claude was supposed to travel last Friday to Kinshasa to continue the same evening with a flight to Brussels. Thursday (thus the day before), as a last minute decision, the partner of one of our colleagues decided to travel on the same flight to Kinshasa in order to solve some visa problems in South Africa. I therefore called the aircraft operator to make sure that an extra seat would be available on the air-plane to Kinshasa. He said he would call me back in the afternoon… to announce that the flight was cancelled due to a lack of passengers.

The alternative would have been to organise a trip by road, but there is a slight hiccup because, besides the fact that the car has to come from Kinshasa (which takes 2 days remember), Marie-Claude does not have her passport, which was sent to Kinshasa in order to obtain a permanent visa. Travelling across the country without a passport is not an option, especially not during these uncertain political times and therefore not really recommended in this case.

That’s Africa, or rather “that’s Congo”! Things never happen as planned and Marie-Claude’s trip to Belgium is therefore postponed for a week. I am certainly not complaining, even though because of this she will miss a week-end in Bordeaux with Emilie and will have to reschedule a number of appointments made well in advance. That’s the price to pay when you live in a place that is somewhat more remote than others.

Talking about visas, expatriates in Congo generally obtain a so-called “establishment” visa valid for two years in addition to which one requires an exit and entry visa (valid for no more than 7 months) to make it possible to leave and come back without losing the establishment visa. On the one hand these kind of visas are tedious because every so often they need to be renewed and this can only be done in Kinshasa, so during that time we are without travel documents on the plantation. On the other hand these processes are also rather costly because beside the “cost” of the visas the employees need to be given some encouragement to avoid having a passport stuck for months with the local authorities. In addition to all this, an establishment visa needs to be approved by a “committee” and published in the official journal, because expatriates are not supposed to fill positions that could be taken by locals with the same qualifications.

Expatriates with a long living and/or working experience in Congo may get a “permanent” visa, which has no expiry date and therefore does not need to be renewed every two years, does not require an exit and entry visa and allows in fact the bearer to work in Congo without extra permits.

Having lived and worked in Congo (Zaïre then) in the 80ies, I assumed it would be no problem for us, but between our multiple moves and the fire of Heidehof requiring urgent boxing of our belongings… I was not able to lay my hands on my old passports. Fortunately, Marie-Claude being born in Congo (Belgian back then), we are entitled to our permanent visas, reason why our passports are in Kinshasa. The plan was to give the passports to the pilot of the plane that was due to come last Friday to Ilebo, which is now postponed for a few days.

We hope this news finds you well and look forward hearing yours,

Marc & Marie-Claude

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Nuit de Jour – Night Day

La saison des pluies est supposée avoir commencé, mais les pluies sont encore très espacées et le niveau des rivières est toujours au plus bas avec toutes les difficultés de navigation que cela comporte.

Ainsi, pas plus tard que cette semaine nous avons failli devoir arrêter notre usine à cause du manque de place de stockage, et puis, un peu comme Zorro, à la dernière minute, une barge a réussi à rejoindre notre port et nous avons pu la charger in extremis. Cela n’a malheureusement pas duré car peu de temps après les autorités s’en sont mêlées, sous prétexte d’une “taxe” que nous n’aurions pas payée, bloquant purement et simplement toutes les barges en attendant l’issue de prétendues négociations. Je vous passe les détails, mais le résultat est qu’en moins d’une semaine nous en étions à nouveau au même point… prêts à mettre les opérations à l’arrêt.

Je vous rassure, finalement nous avons réussi à résoudre nos différents avec les autorités, libéré les barges et pu continuer à récolter et usiner nos régimes. Mais n’oublions pas que nous sommes au Congo et que les choses ne s’arrêtent pas là, ainsi, à peine deux jours après le départ des barges chargées avec notre huile, nous avons été informé que le convoi de barges avait heurté des rochers et que pour sauver les barges il était nécessaire de vider une partie de l’huile dans le Kasaï… rien n’est parfait.

Ce n’est pas parce qu’il ne pleut pas encore beaucoup que nous n’avons pas les prémisses de sérieuses précipitations. Ainsi cette semaine nous avons eu une expérience extraordinaire , à la limite de l’incroyable!
Jugez-en donc: vers 9h30 du matin, alors que normalement le jour est bien engagé, il a fait soudainement nuit noire. Noire au point d’avoir besoin d’une lampe de poche pour trouver son chemin à l’extérieur… Mis à part une vague lueur à l’horizon, on m’aurait à ce moment-là annoncé que nous étions témoins d’une éclipse totale que je ne l’aurais pas mis en doute. Cela n’a duré que quelques minutes et bien entendu a été suivi d’une sérieuse averse, mais rien comparativement à cette obscurité profonde qui laissait présager une sorte de catastrophe climatique.

Aujourd’hui (dimanche) nous avons eu tous les expatriés à la maison pour un lunch, suivi de tennis, quilles finlandaises et pétanque pour les “courageux”, certains ayant préféré aller faire la sieste après ce qui était un déjeuner plutôt pantagruélique (poulet aux arachides, salade de quinoa, cochon de lait à la portugaise, riz, bananes plantain, etc. suivi d’un choix de trois desserts), le tout arrosé d’une rouge du Douro et/ou de bière angolaise. Bref c’était un choix entre s’écrouler ou faire de l’exercice pour éliminer tout cela.

Ci-dessous quelques photos, dont celles d’insectes extraordinaires observés dans le jardin et la maison, et une opération de sauvetage d’un serpent tombé dans notre citerne à eau de pluie que Marie-Claude a repêché avec un seau au bout de la corde.

C’est la dernière semaine pour Marie-Claude avant son retour en Europe, deux semaines avant moi pour passer quelques jours avec nos petiots et compléter l’une ou l’autre démarche avant de passer des vacances paresseuses à Montreuil l’Argillé où nous espérons avoir la visite de nos amis et famille.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

The rain season is supposed to have started, however rains are still unfrequent and the level of the river is still at its lowest with all the problems that this entails for navigation.

As a result, no later than this week we were almost forced to stop the mill because we ran out of storage space, when at the very last moment, somewhat like Zorro, a barge managed to reach our port and we were able to load oil during the night. However this did not last very long because the local authorities then decided that, because of some tax that they decided we should pay, the barges should be put on the chain and prevented from moving until we could come to an agreement. Without going into details, this meant that within the week we were again at the same point… ready to stop the mill because we could not offload our oil.

Rest assured that we finally managed to settle the matter, the barges were freed and we could resume our harvest and milling operations. However don’t forget that we are in Congo and matters are not done as easily, so only a couple of days after the barges left with our oil the convoy hit some rocks and two of the barges almost sunk, which was avoided at the cost of “some” quantity of oil being offloaded in the river… nothing is perfect.

It is not because it does not rain much yet that we do not have the foreplay of serious downpours. This week we had an extraordinary experience, almost unbelievable! Imagine that at 9h30 in the morning, when the day is bright and shiny, it suddenly became pitch black outside. Dark to the point that you would need a torch to find your way outside… Save for the very vague outline of the horizon to the west, if someone had told me then that we had a total eclipse I would have believed it without any doubt. It only lasted a few minutes and was of course followed by a serious amount of rain, but nothing compared to the climatic catastrophe that this deep darkness could have announced.

Today (Sunday) we invited all the expatriates home for a lunch, followed by tennis, finish bowling and pétanque for the “brave”, others having decided that an afternoon nap was called for after a rather abundant amount of food (peanut sauce chicken, quinoa salad, roasted piglet Portuguese wise, rice, plantain bananas, etc followed by no less than three different desserts) moistened by a nice Douro red wine and/or beer from Angola. It was therefore a choice of collapsing there and then or doing some exercise to work it all off.

Above you will see pictures of some extraordinary insects found in the garden or at home and a salvage operation conducted by Marie-Claude for a snake that fell into our rain water tank, which she lifted to safety with a bucket and a piece of rope.

It is Marie-Claude’s last week before returning to Europe, two weeks ahead of me, to spend some days with our little ones and deal with some administrative matters before spending lazy holidays in Montreuil l’Argillé, where we hope to have the visit of family and friends.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Lele

Nous sortons d’une série ininterrompue de visiteurs et la dernière semaine, durant laquelle nous avons eu la visite de l’un de nos administrateurs, responsable des plantations de palmiers du groupe, a été particulièrement intense et passionnante, mais nous a empêché de nous consacrer à nos nouvelles de la semaine… Nous voici donc de retour avec les derniers potins de Mapangu.

La visite de notre Boss fut très intéressante et utile car nous faisons face à plusieurs problèmes qui, pour être proprement analysés, exigent des connaissances et/ou apports extérieurs et nécessitent de prendre des décisions et actions qui ne seront pas sans conséquences pour la plantation.

L’un de ces obstacles est évidemment la capacité de notre huilerie car, si nous avons dû jeter des régimes cette année ce n’est rien comparé au pronostic pour les prochaines années quand une bonne partie de la jeune plantation va entrer en pleine production. L’extension de notre usine va demander des investissements importants dépassant largement notre capacité d’autofinancement et pour lesquels nous allons donc devoir nous battre car le climat politico-économique de la RDC n’est pas exactement favorable pour attirer des investisseurs extérieurs.

Un autre problème auquel nous devons faire face est une maladie qui semble affecter des parties de la plantation. Des mesures d’intervention sont nécessaires et il était important de mettre les procédures au point avec les experts du groupe car nous allons devoir arracher des palmiers… snif!

Et puis il y a le terrorisme fiscal qui ne semble pas vouloir perdre de son enthousiasme, maintenant les autorités en sont à bloquer nos barges si nous ne payons pas les montants de taxes et pénalités, inventées de toute pièce, voire bloquer nos comptes à la banque. Nous consacrons plus de 50% de notre temps à essayer de réfuter ces notes de perception illégales plutôt que de gérer la société qui n’est pas sans ses difficultés propres. Jugez-en plutôt: outre la production que nous avons dû jeter, les cuves de stockage sont à présent pleines et à force de bloquer les barges nous risquons de devoir arrêter l’huilerie dans les prochains jours.

Au cours de la dernière semaine nous avons bien évidemment fait le tour de la plantation, rencontré tous de manière formelle et moins formelle et pour faire quelque chose d’original nous avons pris l’un des derniers petits déjeuners en admirant le lever du soleil depuis la plateforme d’observation construite dans un des grands arbres de la plantation, c’était magique car la journée était bien dégagée et le lever du soleil magnifique!

Dans notre dernier message nous vous avions parlé du livre de l’anthropologue Mary Douglas qui a vécu près de 3 ans dans un village “Lele”, qui est la tribu qui vit dans la partie du Kasaï où nous sommes basés. Son séjour date de la période coloniale et les choses ont probablement évolué depuis, mais l’étude reste néanmoins fort intéressante et semble se confirmer dans certains des évènements que nous vivons ici.
Ainsi  peut on lire que dans le village Lele  il y a un strict respect de l’ancienneté pour déterminer qui sera le chef du village: c’est l’homme le plus âgé quel que soit sa lignée et/ou ses capacités intellectuelles. Le pouvoir repose également sur le contrôle sur les femmes et généralement l’homme le plus âgé du village est aussi celui qui contrôle le plus de femmes car outre ses épouses privées (les siennes et celles héritées de son père), il a un contrôle absolu sur ses filles, petites-filles et arrières-petites-filles matrilinéaires, ainsi que des femmes communautaires.
Le contrôle de l’homme sur sa descendance matrilinéaire est tel que lui seul décide à qui vendre une femme de sa descendance et même choisir de garder une ou plusieurs de ses petites-filles pour son propre “usage” de femme. Les filles sont généralement mariées dès 15 ans tandis que les hommes ne peuvent acheter une femme privée que vers 35 ans pour limiter la concurrence à la tête du village.
Le prix d’une femme est tel que les jeunes hommes n’ont pas les moyens de payer le prix demandé sans l’aide du village et sont ainsi contraints d’attendre d’avoir l’âge requis à moins d’aller voler une femme dans un village voisin (ce qui est du reste encouragé pour accroître la richesse du village).
Pour limiter la convoitise des jeunes hommes et/ou les adultères, le village met des femmes communautaires à la disposition des jeunes. Les femmes communautaires sont dispensées des tâches ménagères telles que par exemple la cuisine, la collecte de combustible ou d’eau et sont prises en charge par leur mère et d’autres femmes du village qui lui apportent sa nourriture et l’eau dont elle à besoin. Les hommes de son groupe communautaire doivent lui offrir un tapis de sisal à chaque visite, dont elle pourra garder environ la moitié, le reste étant donné au village. La femme communautaire peut devenir femme “privée” à un moment donné et dispose pour cela d’un atout puisqu’elle peut payer une partie de son “prix” avec les tapis qu’elle aura accumulé pendant son service communautaire.

Les fils vivent généralement écartés de leur père, car concurrence potentielle dans l’usage des femmes de la maison ou de l’autorité, et cherchent généralement à vivre à l’écart avec un groupe de jeunes du même âge qui deviennent ainsi presque plus importants que ses frères de sang. Ils choisissent souvent de migrer vers un autre village où ils seront admis dans un groupe correspondant à son âge et moyennant une paiement (en tapis de sisal) au village pourra bénéficier des services de la femme communautaire de son groupe.
Quand une personne devient trop “concurrentielle” elle risque d’être perçue comme responsable des maux du village, maladies, perte de bétail, mauvaise chasse, etc. voire accusée de sorcellerie et si son comportement ne change pas peut même être soumise au test du poison (si la personne survit c’est un sorcier et il/elle est tué(e) et sinon il/elle était innocent(e)… ça ne vous rappelle rien ? )

Tout cela, c’était il y a 50 ans, mais nous avons quand même perdu un de nos travailleurs cette semaine tué par les gens de son village parce qu’accusé de sorcellerie et la “vente” des femmes est encore d’actualité (outre les tapis il faut maintenant payer en monnaie sonnante et trébuchante), même si les femmes ont un peu plus leur mot à dire dans le choix du partenaire. Pour ce qui est des femmes communautaires… Certains disent que la tradition perdure. Il est certain que les femmes sont généralement beaucoup plus jeunes que leur mari car se marier reste encore le privilège des hommes “mûrs”, entre autre à cause du prix de la dote.

Voilà pour les nouvelles de cette semaine. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Our uninterrupted series of visitors has come to an end with the departure of one of our board members, in charge of the groups palm oil plantations, whose visit was particularly intense and enlightening, but left us no time to write our blog last week. Here we are back with the latest gossip from Mapangu.

Our Boss’ visit was very interesting and fruitful because we are facing several problems that require outside expertise and decisions to be made that will not be benign for the plantation.

One of our major hurdles is the capacity of the mill because the amount of fruit bunches that we had to throw away is nothing compared to what will happen next year, when large parts of the young plantation will enter into significant production. The expansion of our mill will require significant investments that are way beyond our own financing capacity and for which we therefore require external financing that will be tough to get given the current political and economic standing of the DRC.

Another problem that we have to manage is a disease that affects  parts of the plantation. We will need to take corrective measures, which might require destroying some of our palm trees after all these years of tender love and care… snif!

And then we have fiscal terrorism that does not seem to abate, now authorities have come to put our barges on the chain unless we pay the taxes and penalties that they have created and even threaten to seize our bank accounts. We must be spending more than 50% of our time trying to fend off illegal claims from all kinds of state services rather tan manage the company. After being forced to throw part of our production away due to insufficient milling capacity, now we might have to stop the mill altogether in a few days because of blocked barges and no storage capacity.

During the past week we have obviously been touring the plantation, met with most of the staff in a formal or less formal manner and to conclude with something unusual we had one of our last breakfasts on a platform built in a tree on the top of a hill. It was magical because we were fortunate enough to have a clear day and a magnificent sunrise.

In our last posting, we mentioned a book by an anthropologist, Mary Douglas, who spent about three years in a local “Lele” village, which is the tribe present in the Kasai area where we are also located. Her stay here dates back to the colonial times and things have most certainly evolved since, however some aspects somehow seem to coincide with our own observations and makes it a very interesting read.

The author explains that in a Lele village there is an absolute respect of age and the eldest man of the village, whichever his lineage or mental capabilities, will be the head of the village. The village chiefdom is also linked to the control over women and generally the eldest man of the village is also the one who has the most women under his control because besides his private wives (his and those inherited from his elders), he has absolute control over his daughters, grand-daughters and great-grand-daughters, as well as the communal women.
Control of a man over his matrilineal his female offspring is such that he only will decide to whom the women will be “sold” and may even choose one or several of his grand-daughters for his own “use” as wife. Girls are generally married at the age of fifteen, while men tend to marry when they reach the mature age of 35 to limit competition for the village chiefdom.
The cost of a woman is such that young men cannot afford to pay the requested price without the help of the village and must therefore wait, unless they “steal” a girl from a neighbouring village (which is actually encouraged to enrich the village).
To limit the lust of young men and/or adultery, the village has communal women that are at the disposal of a given age group of young men of the village. The communal women are given a special statute where they are not required to execute household chores such as cooking, collecting fire wood or water and are taken care of by their mother and/or other women of the village. Men of her “group” have to pay her with a woven sisal carpet every time they “visit” her, of which she can keep about half, the rest being given to the village (head). The communal women can eventually become a private wife and has an advantage over other women in that she can pay part of her “price” with the carpets she has collected during her communal service.

Sons usually live away from their father from a young age, to avoid competition in the use of the women of the household or power, and generally live with other young men of the same age group, which therefore become more important than their own blood relatives. They would also choose to move to another village, where they will join a group of their age and benefit the use of the communal women after paying a kind of entry fee.

When a person becomes a potential threat to the authority of the village or an elder of a family, he/she may be accused of being responsible of all the evil befalling on the village such as sickness, loss of animals, unsuccessful hunt, etc. and sometimes accused of sorcery. In case the behaviour of the person does not improve he/she may be given the poison test (if he/she survives he/she is a sorcerer and is killed and if not he/she was innocent)… does it remind you of anything?

All this was written 50 years ago, but we have lost one of our workers, killed by his fellow village people on the grounds that he was a sorcerer and the “sale” of women is still going on (although in addition to carpets money is now also required), even though women seem to have a greater say in the choice of their partner. As to communal women, some say it is still the case in some villages. It is obvious that women are generally much younger than their husbands as marrying remains very expensive and only more mature men can afford the cost.

That’s it for this week. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Congés – Leave

Nous profitons encore une semaine de la présence de Grégoire qui continue sa découverte du Congo en général et de Mapangu en particulier. Je laisse à Grégoire la liberté de décrire son expérience, mais dans l’ensemble il semble plutôt satisfait de l’aventure. Nous sommes maintenant à nouveau “en famille” à la Cathédrale car notre autre visiteur est reparti pour la Belgique après six semaines de présence à la Brabanta. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était content de rentrer à la maison, mais j’ai l’impression que, malgré son expérience d’autres pays africains, il ne se sent pas une âme d’expatrié ou d’agronome dans le Kasaï.

De mon côté, d’une part parce qu’il y a plein de petites choses que je voudrais faire dans la maison, d’autre part parce que j’ai bien plus de jours de congé que je ne pourrai prendre lors de notre prochain retour en Europe, et finalement parce que la perspective de profiter de quelques jours complets et d’affilées ensemble dans “notre maison” (sans devoir courir dès 4h30 du matin) j’ai décidé de prendre quelques jours de vacances locales depuis samedi.

Ce “congé” sera un test car tout le monde sait évidemment que nous sommes présents sur la plantation et ils auront sans doute du mal à ne pas faire appel au DG pour l’une ou l’autre chose, malgré le fait qu’un intérimaire a officiellement été désigné. Jusqu’à présent cela ne s’est pas trop mal passé, mais c’était relativement plus facile pendant le week-end, reste à voir comment cela se passera durant la semaine.

Nous continuons à recevoir des petites pluies éparses qui donnent un coup de vert à la nature et nous économise les besoins d’arrosage du jardin.
Jardin potager qui se développe avec abondance, même si certaines de nos expérimentations ne portent pas toujours leurs fruits. Ainsi nous avons semé des plants de courgettes qui sont absolument débordants de vie avec des feuilles et des fleurs qui se développent dans tous les sens, mais de courgette (même toute petite) pas une trace. Les trois plants d’asperges qui ont daigné pointer le bout de leur nez ( sur les 13 griffes plantées) se développent tranquillement, mais il faudra sans doute attendre l’année prochaine avant de pouvoir déguster les premières pousses. Par contre nous sommes inondés d’épinards (tétragone et variété locale), de salades diverses (y compris de la roquette) et les fenouils se développent de manière spectaculaire.

Il en va de même pour l’artémisia, notre remède contre la malaria, dont nous avons finalement pu faire croître des semences (originaires du Kenya et du Sénégal, donc mieux adaptées au climat d’ici) dont le développement est sans comparaison avec celui des semences que nous avions ramenées de Belgique. Non seulement nous devrions avoir largement de quoi nous prémunir nous-mêmes, mais probablement nous aurons assez de feuilles et semences pour en distribuer à d’autres personnes intéressées.

Ce matin, nous avons invité nos voisins de la Cathédrale et un de nos collègues vivant à Mapangu à venir partager un petit déjeuner aux crêpes. Pour l’occasion Marie-Claude a expérimenté une version à la farine de quinoa et fécule de maïs (quinoa moulu maison) car l’une de nos voisines ne tolère pas le gluten. Malheureusement pour elle la quantité de crêpes au quinoa était limitée, car elles étaient absolument délicieuses aussi et beaucoup ont voulu y goûter!  Pour agrémenter les crêpes, en plus du yaourt fait maison, crottes de souris ramenées par Grégoire et confitures diverses; nous avons également préparé du guacamole, que Marie-Claude a relevé avec une toute petite quantité de pâte de piments du jardin. Après l’avoir goûté, Marie-Claude s’est rendue compte que même le petit peu de piment était peut-être de trop et nous avons essayé de l’adoucir avec du yaourt. J’ai goûté une petite pointe de couteau du guacamole “adouci” et j’en ai eu les larmes aux yeux (pas seulement parce que c’était bon 😉 )

Depuis que Grégoire est arrivé il n’arrête pas de s’entendre dire combien la vue depuis la Cathédrale est spectaculaire une fois que la brume de saison sèche s’est dissipée. Du coup chaque matin il scrute l’horizon en espérant pouvoir profiter de cette fameuse vue avant de devoir quitter la plantation. Les petites pluies n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à dégager suffisamment l’horizon.

Mis à part toutes les activités “habituelles” de Marie-Claude, elle a commencé à apprendre le Kikongo de manière plus systématique avec un livre qui nous a été prêté par le Père Léon, car c’est la langue la plus courante ici.
De mon côté, également grâce au Père Léon mais aussi de part le temps qui se libère suite à mon essai de “congé sur place”, j’ai commencé à lire un livre écrit par une anthropologue qui a vécu pendant 3 ans dans un village local. C’est un récit d’une expérience d’il y a près de 60 ans, néanmoins cela permet d’avoir une meilleure idée sur les us et coutumes locaux, jusqu’à présent c’est plutôt édifiant… Je vous en dirai plus dans une prochaine édition.

Voici pour nos dernières nouvelles, que nous espérons vous trouver bien. A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Régimes jetés – Discarded fruit bunches

Ecole de Shanga – Shanga school

Grégoire dans son engin – Grégoire in his vehicle

Grégoire & Griezel

 

We have one more week of Grégoire’s presence to enjoy. He continues his discovery of Congo in General and Mapangu in particular. I leave it to Grégoire to describe his experience, but overall he seems to enjoy the adventure. We are once again just “family” at home as our other guest returned to Belgium last Friday after six weeks of presence at Brabanta. I will not go as far as saying that he was happy to go home, but he gave the impression that, despite his prior experience living in Africa, that he did not feel the Kasaï to be his destiny as an expatriate.

On our side, first because there are so many little things that need to be done in the house, secondly because I have more holidays than I will be able to take during our next trip to Europe and, finally, because the idea of spending a few days “at home” (without having to get up at 4h30 in the morning) sounds quite appealing, I decided to take a few daus of locally starting yesterday (Saturday).

This local “leave” will be a test because everybody obviously knows that we are present in the plantation and it will probably be difficult not to call on de GM for one matter or another, despite the fact that interim GM has been officially assigned. Until now we have not had too many calls, but being the week-end the real test will start on Monday, so let’s keep our fingers crossed and hope that we will be able to have some peace and quiet at home.

We continue to have the odd showers, which green up our surroundings and reduce the need to water the garden in general. The vegetable garden is bursting with plants of all kinds, even though our trials do not all bear fruit as expected. For example we have sown some courgettes and the plants do wonderfully producing more leaves and flowers than we have ever seen in our garden in Belgium, but we are yet to see the first little bit of harvestable fruit. The three asparagus plants that have finally decided to grow (out of 13 planted) are growing quietly, but we will probably have to wait another year before being able to taste the first shoots. On the other hand we are swamped with spinach (Tetragone and local), all kinds of salads (including Rucola) and the fennels are developing in a spectacular manner.

The same goes for the Artemisia, our cure against malaria, for which we have finally been able to obtain suitable seeds (from Kenya and Senegal, thus better adapted to the local climate) which are growing with no comparison to the seeds we originally brought back from our garden in Belgium. Not only should we have more than enough leaves to protect and or treat ourselves, but also we should have plenty of leaves and seeds to distribute to other interested people.

This morning we invited our neighbours and one of our colleagues living in Mapangu to share a pancake breakfast. On this occasion, Marie-Claude experimented pancakes made with a mix of quinoa flour (grains that she milled for the occasion) and corn starch because one of our neighbours can only eat gluten-free products. Unfortunately for her there was only a limited quantity of quinoa pancakes because they were absolutely delicious and everybody wanted to try them, even though the “normal” ones were scrumptious as well! To go with the pancakes, in addition to home-made yoghurt, chocolate granules brought by Grégoire and home-made jams, there also was guacamole that Marie-Claude spiced with a tiny quantity of peppers from the garde. After tasting it, Marie-Claude realised that the pepper addition was maybe too much and we tried to soften it with some yoghurt. I tasted a small quantity of the softened guacamole and it brought tears to my eyes (not only because it was tasty:)).

Since Grégoire arrived, he keeps on hearing how wonderful the view from the Cathedral is spectacular when the dry season mist has lifted. As a result, he scrutinises the horizon on every occasion hoping that he will be able to see this famous panorama before having to go back home. The small rains have until now not been sufficient to dissipate the haze, but we keep our fingers crossed.

Besides Marie-Claude’s “usual” activities, she started to learn Kikongo in a more systematic manner with a book that we got on loan from Father Léon, as it is the most common language used here. On my side, also thanks to Father Léon and because I have some free time as a result of my “local holidays”, I have started to read a book written by an anthropologist who lived for three years in a local village. It is based on an experience dating back about 60 years ago, however it gives a better understanding of the local ways and traditions and until now it is rather breathtaking… I will tell you more in another posting.

So far our news for this time, which I hope will find you well. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Mapangu Uncategorised

Second Week in Congo – Deuxième Semaine au Congo

Hi, it is Grégoire writing. It is my second week in Congo now, two weeks full of surprises and good moments. To be totally honest I have only discovered a fraction of what is left to see and learn here. Every day I am confronted with new things, some very surprising and totally illogical, but like I hear from most of the Expats here: “Everything is possible in Congo.” I have heard a lot of stories confirming this line. During my daily morning ride to the office with Marc we often chat about different kinds of topics. Often I hear stories I would never have believed If I wouldn’t have come here. A good example that Marc explained me a couple of days ago was about a woman who was transporting a wheelbarrow, we would expect the woman to push it like its made for, but apparently, the woman was carrying it on her head. Go figure!

Although, here on the plantation it is a very common thing to do. Everything is carried on the head, I have rarely seen people with things in their hands. What is most extraordinary is that it’s not only wood or bowls filled with cassava but also 25-liter cans filled with water, and the other extreme would be the workers carrying their boots on their heads. A totally different way of living.

During the last couple of days, I have been in contact with the local executives for most of the time. I have seen and learned how they function within the working of the plantation. I started off with HR, I have spent some time with the Accounting department, later on, I have also seen the “HSE” responsible called Héritier. HSE, which is the abbreviation of Hygiene, Security, and Environment. I found that part the most interesting, probably because the so called Héritier was very motivated, almost passionate about his function. It was interesting to see how he tried to make the plantation better in a way. What was very interesting too and who is related to HSE, was the hospital. I found it very impressive to see the extent of its capacity in this very remote place. It is equipped of an operation block, possibility’s for anaesthesia, there is a building for maternal care (apparently with almost 2 new-borns every day)… well in short, a very impressive department of the plantation, although I rather not be treated there.

I am really looking forward to the time I have left here and am curious for all the new surprises I will encounter.

Taking over from Grégoire, a few additions from our perspective. Aside from his assignment, for which we try to give Grégoire all the assistance possible and make the experience worthwhile for him, it is a great visitor to have at home. Grégoire seems to be always good humoured, interested, helpful and at the same time discreet. Besides the “work” related visits of the plantation, Grégoire also had the opportunity to discover Mapangu’s night life by joining some of the colleagues to one or the other of the two only “bars” of the place, where besides a sometimes cooled drink there is music blaring too loudly from a speaker that has seen better times and, if you are lucky, some kind of snack (fried bananas or peanuts) to nibble on.

We have had a few small rains, seeming to announce the end of the dry season, which has of course a beneficial impact on the plantation, but for us also means that the haze is clearing up and that we have spectacular views again on the Kasaï river and also less dust on the road when driving behind a truck or a tractor.

We had mentioned that just over a week ago there was a bush fire at the Cathedral that destroyed part of the flowers planted by Marie-Claude, well this seems to have been an erroneous information (“fake news” in the words of some US president) because on further inspection it seems that most if not all the flowers are making new leaves, probably helped by the light rains. Likewise the grass has lost no time to grow back and the whole area is looking green again, at least from a distance.

That’s it for this post, we look forward hearing from you,

Grégoire, Marie-Claude & Marc

Bonjour, c’est Grégoire qui écrit. C’est ma deuxième semaine au Congo maintenant, deux semaines pleines de surprises et de bons moments. Pour être tout à fait honnête, je n’ai découvert qu’une fraction de ce qui reste à voir et apprendre ici. Chaque jour je suis confronté à des nouvelles choses, certaines très surprenantes et totalement illogiques, mais comme la plupart des expats ici semblent dire « tout est possible au Congo ! ». J’ai entendu de nombreuses anecdotes qui confirment cette impression. Pendant mon trajet du matin vers le bureau avec Marc, nous parlons souvent de différents sujets. J’entends souvent des histoires que je n’aurais jamais crues possibles si je n’étais pas venu ici. Un exemple que Marc m’a raconté il y quelques jours concerne une femme transportant une brouette, nous imaginons tout à fait la dame poussant devant elle la brouette sur la piste, mais non elle la portait sur la tête, allez comprendre !

Même si c’est la chose la plus naturelle à faire ici, tout est porté sur la tête, en fait je vois rarement des personnes portant quelque chose dans les mains. Ce qui est le plus extraordinaire est qu’il ne s’agit pas juste de bois ou de bassines remplies de carottes de manioc, mais aussi des bidons de 25 litres remplis d’eau avec à l’autre extrême des travailleurs portant leurs bottes sur la tête. Une façon complètement différente de vivre et de faire.

Ces derniers jours, j’ai passé la plus grande partie de mon temps avec les responsables des différents départements. J’ai ainsi vu et appris comment ils fonctionnent dans une plantation. J’ai commencé avec le département des Ressources Humaines, j’ai passé quelque temps avec l’équipe des finances et comptabilité et ensuite avec le département HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) dont le responsable s’appelle Héritier. J’ai trouvé cette partie la plus intéressante, probablement parce que le dénommé Héritier est très motivé, même passionné par son travail. C’était intéressant de voir comment il essaye d’améliorer la plantation d’une manière ou d’une autre. Ce qui fut également très intéressant et en relation avec les activités HSE était la visite de l’hôpital. J’ai été fort impressionné par l’étendue de sa capacité dans cet endroit isolé. Il est équipé d’un bloc opératoire avec un service d’anesthésie, il y a également un bâtiment de maternité avec pour le moment près de 2 naissances par jour… En bref un département très impressionnant de la plantation, même si je préfèrerais ne pas être hospitalisé ici.

Je me réjouis très fort du temps qu’il me reste à passer ici et je suis curieux de voir quelles nouvelles surprises je vais rencontrer.

Prenant le relais de Grégoire, voici quelques ajoutes de notre point de vue. Mis à part sa mission, pour laquelle nous donnons toute l’assistance possible et essayons de rendre son expérience la plus intéressante possible, Grégoire est un visiteur très agréable à avoir à la maison. En plus de donner l’impression d’être toujours de bonne humeur, Grégoire est intéressé, serviable et en même temps discret, bref le visiteur idéal. Outre les visites de « travail », Grégoire a également eu l’occasion de découvrir la vie nocturne de Mapangu en accompagnant d’autres collègues dans un des deux seuls « bars » de la cité. Endroits où il est parfois possible d’avoir une boisson « fraîche » au son d’un haut-parleur ayant vu des jours meilleurs et, si vous avez de la chance, un petit quelque chose à grignoter comme des bananes frites ou des cacahouètes.

Nous avons été gratifies de quelques petites pluies qui semblent annoncer la fin de la saison sèche et, outre l’impact bénéfique pour la plantation, dissipent graduellement la brume qui nous a entouré ces derniers mois pour révéler les vues spectaculaires du Kasaï. Elles diminuent également la poussière générées par les camions et tracteurs sur la route, fort agréable quand on les suit, surtout en quad ou buggy comme Grégoire le fait.

Nous avions mentionné qu’il y a un peu plus d’une semaine un feu de brousse avait ravage une partie des fleurs plantées par Marie-Claude autour de la Cathédrale, eh bien cette information était erronée (« fausses nouvelles » comme dirait un certain président des Etats-Unis) car après inspection plus approfondie il semble que la plus grande partie si pas toutes les fleurs ont fait de nouvelles feuilles, probablement aidées par les pluies légères dont nous avons bénéficié. De même l’herbe n’a pas perdu de temps et toute la zone brûlée est à nouveau verte, du moins depuis une certaine distance.

C’est tout pour les nouvelles de cette semaine, à bientôt vous lire,,

Grégoire, Marie-Claude & Marc