Lorsque nous vivions en plantation et que notre alimentation électrique dépendait de générateurs, nous avions dû nous défaire de notre tendance à éteindre toutes les lumières inutiles, débrancher les appareils non-nécessaires et autres gestes économiseurs d’énergie. Pourquoi? Parce que les générateurs qui tournent sans charge suffisante sont susceptibles de se dégrader assez rapidement. Pour la “bonne santé” d’un générateur, celui-ci doit fonctionner à au moins 30% de sa capacité car sinon le moteur ne chauffe pas assez et sans entrer dans les détails techniques cela provoque un encrassement du moteur et une consommation plus élevée de carburant qui n’est pas brûlé entièrement. Bref, en Afrique il fallait penser à laisser quelques lumières ou l’un ou l’autre conditionnement d’air fonctionner même quand nous n’en avions pas besoin. Nous voici à nouveau dans un environnement où il n’est plus nécessaire d’assurer une consommation minimale et où nous devons réapprendre à éteindre les lumières et appareils non-utilisés. Dans notre petit studio à Fribourg ce n’est pas très difficile car nous n’avons que quatre points lumineux, tous des lampes LED qui ne consomment pas grand chose. Au travail, c’est un peu différent car tous les bureaux sont équipés de senseurs qui allument et éteignent la lumière en fonction de la présence de quelqu’un. En fait les senseurs sont placés de telle manière à ce que le mouvement d’une personnes est détecté dès son passage près de la porte de la pièce. Ainsi, quand je passe dans le couloir, même si les bureaux sont inoccupés mais que la porte est restée ouverte, il est possible de suivre mon cheminement avec les lumières qui s’allument successivement. Après un moment d’inaction la lumière s’éteint automatiquement, et c’est parfois problématique dans mon bureau. La lumière pourrait s’éteindre parce que je ne bouge plus ou que je suis endormi… mais en fait il y a une autre explication pour mon cas. En effet, le senseur est situé au plafond au milieu de la pièce entre deux grands luminaires et comme j’ai décidé de déplacer mon bureau près de la fenêtre (pour avoir plus de lumière naturelle) il se fait que l’un des luminaires me cache du senseur. En pleine journée cela ne me dérange pas trop, puisque je bénéficie de la lumière du jour, mais quand il fait plus sombre je me retrouve soudainement dans le noir. Je dois alors faire des mouvements latéraux pour essayer de me faire remarquer par le senseur. J’ai résolu cela plus simplement (pour éviter de me dépenser de trop…) en installant une lampe de bureau, qui du reste donne une ambiance de travail beaucoup plus agréable. Ici en Suisse il est indéniable que l’électricité est une source d’énergie très prisée. Nous vous avions déjà parlé des trolleybus (ou bus électriques pour les petites lignes) qui desservent la ville de Fribourg, mais cela ne s’arrête pas là. Ici les vélos mis à la disposition des usagers par la ville de Fribourg, PubliBike, sont en grande partie des vélos électriques, ce qui est assez logique compte tenu des pentes assez escarpées qu’il faut affronter. A Fribourg il est même possible de louer des vélos cargo électriques pour transporter ses courses plus importantes. Ayant décidé de nous installer plus que probablement en dehors de la ville de Fribourg pour profiter des montagnes (après tout c’est pour cela que l’on vient en Suisse, non?) il nous a été conseillé de trouver une voiture à quatre roues motrices pour ne pas être limité dans nos déplacements en hiver. En faisant des recherches de voitures d’occasion, une grande partie des voitures proposées à la vente sont des voitures électriques ou hybrides, ce qui laisse supposer que cette forme de propulsion a déjà quelques années de vulgarisation dans le pays, même si en moyenne les suisses semblent vouloir changer de voiture après seulement quelques années. Outre le désir de profiter des montagnes, une autre raison qui nous pousse à chercher une maison à la campagne est le fait que nous aurons bientôt à nouveau un chien, une chienne briarde qui se nomme Willow et qui devrait nous rejoindre d’ici la fin de ce mois. Comme il est difficilement envisageable de cohabiter avec un jeune chien dans notre studio au quatrième étage, d’une part nous allons devoir rapidement trouver un logis plus adapté à la vie avec un compagnon à poils (et griffes…) et d’autre part il est probable que Marie-Claude passe un peu plus de temps avec notre canin en Belgique ou France pendant nos recherches. Comme cela risque de correspondre avec plusieurs missions que je vais devoir effectuer en Afrique et Asie, ce n’est pas trop catastrophique, mais nous nous réjouissons quand même de pouvoir trouver notre nid à nous assez rapidement. Entretemps Marie-Claude a continué à décorer et améliorer notre base fribourgeoise (comparer les photos avec la lettre “parlons conformités”) et profite de son temps libre pour approfondir sa connaissance des bons petits, ou des jolis, coins à Fribourg même. Elle nous prépare aussi de délicieux, pardon “de mangeables” petits plats. nous avons été passer le weekend de Pâques en Normandie et je me souviens particulièrement d’un risotto aux coquilles St Jacques et champignons qui vaudrait un déplacement à lui seul, sans compter les soupes aux orties toutes fraîches… Ce weekend-ci est de nouveau assez morose, nous avons bravé les intempéries pour aller “au marché du bas” puis prendre un bus pour le vieux Fribourg où méandre la Sarine, bus que nous avons dû abandonner en catastrophe car longer les sus-nommés méandres combiné aux cahots des petites routes n’amélioraient pas mon teint. Nous sommes donc remontés à pieds pour laisser le temps à mes tripes de se remettre avant de déguster une fondue dans un bistrot du centre puis avons rejoint tranquillement notre nid d’aigle pour rédiger cette bafouille et faire deux trois choses en cours … Voilà pour les brèves nouvelles du moment. Nous n’avons évidemment plus des aventures aussi exotiques qu’avant, mais nous essayerons quand même de faire part de nos expériences de temps en temps. En espérant vous lire bientôt, Marc & Marie-Claude
When we lived on a plantation and depended on generators for our power supply, we had to get rid of our tendency to turn off all unnecessary lights, unplug unnecessary appliances and other energy-saving gestures. Why did we have to do this? Because generators that run without a sufficient load are likely to degrade quite quickly. For a generator to be “healthy”, it must run at at least 30% of its capacity, otherwise the engine does not get hot enough, and without going into technical details, this causes the engine to clog up and consume more fuel that is not burnt completely. In short, in Africa we had to think about leaving some lights or one or other air conditioner on even when we did not need it. Here we are again in an environment where it is no longer necessary to ensure minimum consumption and where we have to relearn to turn off unused lights and appliances. In our small studio in Freiburg this is not very difficult as we only have four light points, all LED lamps that do not consume much, yet we make sure everything is turned off when we do not need them. At work, it is somewhat different because all the offices are equipped with sensors that turn the light on and off depending on the presence of someone and there are no manual switches. In fact, the sensors are placed in such a way that a person’s movement is detected as soon as he or she passes by the door of the room. So, when I pass in the corridor, even if the offices are unoccupied but the door is left open, it is possible to follow my path with the lights coming on successively. After a moment of inactivity the light goes off automatically, and this is sometimes problematic in my office. The light could go out because I am not moving or because I am asleep… but there is another explanation for my case (if you believe me). In fact, the sensor is located on the ceiling in the middle of the room between two large lights and as I decided to move my desk near the window (to have more natural light) it happens that one of the lights hides me from the sensor. In the middle of the day this doesn’t bother me too much, as I have daylight, but when it gets darker I suddenly find myself in the dark. I then have to move sideways to try and get the sensor to notice me. I solved this more simply (to avoid spending too much energy moving left and right…) by installing a desk lamp, which incidentally gives a much more pleasant working atmosphere. Here in Switzerland it is undeniable that electricity is a very popular source of energy. We have already told you about the trolleybuses (or electric buses for the small lines) that serve the city of Fribourg, but it does not stop there. Here, the bicycles made available to users by the city of Fribourg (PubliBikes) are mostly electric bicycles, which is quite logical given the rather steep slopes that have to be faced. In Fribourg it is even possible to rent electric cargo bikes to carry your larger groceries. Having decided to move outside the city of Fribourg to enjoy the mountains (after all that’s why we come to Switzerland, isn’t it?) we were advised to find a four wheel drive car so that we wouldn’t be limited in our travels in winter. When searching for used cars, a large proportion of the cars offered for sale are electric or hybrid cars, which suggests that this form of propulsion has already been popularised for a few years in the country, although on average the Swiss seem to want to change cars after only a few years. Apart from the desire to enjoy the mountains, another reason why we are looking for a house in the country is the fact that we will soon have a dog again, a Brie sheperd dog called Willow, who should be joining us by the end of this month. As it is hardly possible to live with a young dog in our studio on the fourth floor, on the one hand we will have to quickly find a home more adapted to life with a furry (and clawed…) companion and on the other hand it is likely that Marie-Claude will spend a little more time with our canine in Belgium or France while we are searching. As this is likely to coincide with several missions I will have to carry out in Africa and Asia, it is not too catastrophic, but we are still looking forward to finding our own nest quite soon. In the meantime Marie-Claude has continued to decorate and improve our base in Fribourg (compare the photos with the “let’s talk conformities” newsletter) and uses her free time to deepen her knowledge of the good little, or pretty, corners in Fribourg itself. We went to Normandy for Easter weekend and I remember particularly a risotto with scallops and mushrooms that in themselves were worth trip trip, not to mention the fresh nettle soup… This weekend is again having a rather gloomy (wet) weather, we braved the rain to go to the “market below” and then take a bus to the old town of Fribourg where the Sarine river meanders, a bus that we had to abandon in a hurry because driving along the aforementioned meanders combined with the bumps of the small roads did not improve my complexion. So we walked back up to give my guts time to recover before enjoying a fondue in a bistro in the centre of town and then quietly returned to our eagle’s nest to write this report and do some other tasks in progress… So much for the brief news of the moment. We obviously don’t have as exotic adventures as we used to, but we’ll still try to share our experiences from time to time. Hope to read you soon, Marc & Marie-Claude
Nous arrivons à la fin du premier mois de notre vie dans les alpages, enfin pas trop loin des alpages parce que nous pouvons admirer des cimes enneigées depuis Fribourg et nous profitons des week-ends pour aller explorer les environs plus montagneux. En ville, il est vrai que nous ne sommes qu’à un peu plus de 600m d’altitude, sans compter les 4 étages pour monter dans notre nid d’aigle. Mais le simple fait de voir les pics saupoudrés de blanc en sortant dans notre rue nous rappelle immédiatement que nous sommes bien en Suisse. Eh puis il y a toutes ces autres petites choses auxquelles nous n’étions pas encore accoutumés comme le funiculaire et les trolleybus qui sillonnent la ville en respectant rigoureusement les horaires. Cette semaine j’ai été jusqu’au service de la population pour me faire photographier (par un robot) pour obtenir ma carte de résident Suisse. Pour aller jusque là, j’ai pris le (trolley)bus jusqu’à son terminus qui s’appelle justement Porte de Fribourg. Mais les lignes électriques ne vont pas jusque là, peu importe, le bus automatiquement descend ses bras et continue de rouler sur ses batteries (qui se chargent pendant qu’il est en réseau). Arrivé à mon rendez-vous (un petit peu en avance car ici l’heure c’est l’heure) j’ai à peine eu le temps de me présenter que la photo était déjà prise et le tout réglé en moins de 5 minutes. En sortant mon bus était toujours là et j’ai donc repris mon siège pour retourner au centre ville, toute l’opération m’a pris à peine une demi heure dont 25 minutes de bus… l’efficacité Suisse. En principe d’ici la fin de cette semaine je devrais être en possession de mon permis de résidence, ce qui me permettra de changer mon statut de client à la banque. En effet, j’ai évidemment aussi été ouvrir un compte à la banque cantonale pour pouvoir fonctionner en francs helvètes plutôt que de changer des Euros à des taux d’usurier. Mais n’ayant pas encore de carte de résident l’intitulé de mon compte est de “senior journalier” (=saisonnier )et dès que mon statut de résident sera résolu je deviendrai un “senior” tout court. Le responsable de la banque m’a expliqué qu’ici c’était comme ça, à partir de 60 ans on est qualifié de senior et je ne me plains pas car cela veut dire que la gestion du compte est gratuite, ce qui n’est pas rien dans un pays où tout se paye chèrement… La prochaine étape est de changer mon permis de conduire belge (je n’oserais pas tenter ma chance avec le permis sao toméen qui se résume à un bout de carton avec ma photo collée dessus. Pour cela j’ai dû aller faire un test oculaire et je suis heureux de vous faire savoir que, même si pour écrire ces lignes il m’est quasi impossible de le faire sans lunettes sur le nez, pour ce qui est de conduire je puis continuer les yeux fermés, euh je veux dire sans lunettes. Là aussi l’efficacité de l’opération fut remarquable, j’avais pris rendez-vous dans une lieu de test à une dizaine de minutes du bureau et signalé que je serais absent pendant maximum une heure, ne sachant pas combien de temps il me faudrait pour remplir les formulaires, faire le test, etc. Eh bien, en moins de 20 minutes j’étais de retour derrière mon bureau (j’avais surestimé le temps qu’il me faudrait pour arriver jusqu’au lieu du test). Maintenant il ne me manque plus que le permis de résidence pour changer mon statut de journalier à la banque et mon permis de conduire. Profitant encore une fois de nos (longs) week-ends, nous avons été explorer un petit peu plus les alentours de Charmey, où nous espérons trouver une maison avec un peu plus d’espace pour recevoir amis et famille. Nous avons repéré quelques lieux possibles et attendons le retour des agences pour savoir si nous devons continuer à chercher plus loin. Charmey est à un peu plus d’une demi heure de Fribourg, mais offre l’avantage d’être en montagne avec la possibilité de faire des balades, du ski pour ceux qui le veulent et surtout avec des vues spectaculaires. Un autre avantage (potentiel) est que j’ai plusieurs collègues qui y habitent et donc la possibilité éventuelle de faire du covoiturage pour aller au boulot. Nous avons également profité du week-end pour rendre visite à l’un de mes collègues de l’IMD qui nous a invité à partager un délicieux repas indien, épicé juste comme il faut, et surtout reprendre le fil de nos conversations depuis notre dernier passage il y a… beaucoup d’années. Contrairement au week-end précédent où nous avions eu un temps radieux, celui-ci fut pisseux pour dire le moins. Est-ce le temps à ne pas mettre le nez dehors ou l’habitude, toujours est-il que durant notre conversation avec nos amis, un couple de chevreuils est tranquillement venu brouter l’herbe devant la maison en milieu de journée juste devant nous et manifestement ni nos mouvements ni le bruit fait dans la cuisine ne les a détourné de leur désir de goûter l’herbe bien verte juste devant la maison. Voilà pour les dernières nouvelles de notre nouvelle contrée, pas aussi exotique que nos expériences précédentes, mais néanmoins des découvertes (pour nous en tous cas). Et je ne vous parle pas des diverses sortes de fondue de fromage (naturel, aux bolets, aux morilles, etc.) que nous avons déjà expérimenté comme il se doit… Nous espérons, comme toujours, recevoir des nouvelles de vous aussi. A très bientôt, Marc & Marie-Claude
We are at the end of the first month of our life in the alpine pastures, well not too far from the alpine pastures because we can admire the snowy peaks from Fribourg and we take advantage of the weekends to go and explore the more mountainous surroundings. In town, it is true that we are only a little over 600m above sea level, not counting the four flights of stairs to get up to our eagle’s nest. But just seeing the white sprinkled peaks as we walk out into our street immediately reminds us that we are indeed in Switzerland. And then there are all those other little things we’re not used to yet, like the cable car and trolley buses that criss-cross the city on a strict schedule. This week I went all the way to the population service to have my photo taken (by a robot) to get my Swiss resident card. To get there, I took the (trolley)bus to its terminus, which is aptly called Porte de Fribourg. But the power lines don’t go that far, no matter, the bus automatically lowers its arms and continues to run on its batteries (which charge while it’s on the grid). When I arrived at my appointment (a little bit early because here time is time) I barely had time to introduce myself and the photo was already taken and everything was settled in less than 5 minutes. When I got out my bus was still there and I took my same seat to go back to the city centre, the whole operation took me barely half an hour including 25 minutes of bus… Swiss efficiency. In principle by the end of this week I should be in possession of my residence permit, which will allow me to change my client status at the bank. Indeed, I have obviously also been opening an account at the cantonal bank to be able to operate in Swiss francs rather than exchange Euros at usurer’s rates. But as I don’t have a resident’s card yet, the title of my account is “senior daily” and as soon as my resident status is resolved I will become just a “senior”. The bank manager explained to me that this is how it is here, from the age of 60 onwards you are qualified as a senior citizen and I am not complaining because this means that the management of the account is free, which is no mean feat in a country where everything has to be paid for dearly… The next step is to change my Belgian driving licence (I wouldn’t dare to try my luck with the Sao Tomean licence which is just a piece of cardboard with my photo on it). To do this I had to go for an eye test and I’m happy to let you know that even if it’s almost impossible for me to write these lines without glasses on my nose, as far as driving is concerned I can continue with my eyes closed, err I mean without glasses. The efficiency of the operation was also remarkable, I had made an appointment at a test site about ten minutes away from the office and indicated that I would be away from work for a maximum of one hour, not knowing how much time I would need to fill in the forms, do the test, etc. Well, in less than 20 minutes I was back behind my desk (I had overestimated the time it would take me to get to the test site). Now all I need is the residence permit to change my status of day labourer at the bank and my driving licence. Taking advantage of our (long) weekends again, we went to explore a bit more the surroundings of Charmey, where we hope to find a house with a little more space to receive friends and family. We have scouted out a few possible locations and are waiting to hear back from the agencies as to whether we should continue looking further afield. Charmey is just over half an hour from Fribourg, but offers the advantage of being in the mountains with the possibility of hiking, skiing for those who want it and above all with spectacular views. Another (potential) advantage is that I have several colleagues who live there and therefore the possibility of carpooling to work. We also took advantage of the weekend to visit one of my colleagues from IMD who invited us to share a delicious Indian meal, spiced just right, and especially to pick up the thread of our conversations since we were last there… many years ago. Unlike the previous weekend when the weather was glorious, this one was pissy to say the least. Is it the weather keeping people inside or is it the habit, but during our conversation with our friends, a couple of deer came quietly to graze the grass in front of the house in the middle of the day right in front of us and obviously neither our movements nor the noise made in the kitchen distracted them from their desire to taste the green grass closest to the house. So much for the latest news from our new land, not as exotic as our previous experiences, but discoveries nonetheless (for us at least). And I have not even brought on the subject abpout the various kinds of cheese fondues (natural, with forest mushrooms, with morels, etc.) that we have already experienced as it should be… We hope, as always, to hear from you too. See you soon, Marc & Marie-Claude
Cette semaine je vais vous parler de conformité, pas seulement parce que c’est l’objet de mon nouveau rôle professionnel, mais aussi parce que c’est quelque chose qui ne nous colle pas vraiment à la peau. Pour le moment nous vivons dans un (petit) studio qui nous avait été décris comme un pis-aller pour nos premier(e)s jours ou semaines de vie helvète. Mais la notion de taille est toute relative et ce n’est peut-être pas cet aspect de notre logement qui nous pousserait à déménager le plus vite possible. D’abord le “studio” offre tout le confort que l’on pourrait souhaiter, un grand lit (très) confortable, une salle de bains avec une grande cabine de douche et une cuisine compacte mais avec tous les accessoires nécessaires, complétés par MC après inspection, y compris un lave-vaisselle et un four à micro-ondes (tous deux en vacances durant notre séjour). En outre il y a assez de place pour un bureau (où je suis installé pour vous écrire ces nouvelles), une grande table qui sert de surface de travail pour Marie-Claude et une table de taille plus humaine (pliante, mais que nous ne replions pas, à l’origine sur notre péniche) où nous prenons nos repas. Ajoutez à cela quelques plantes vertes pour la vie et la bonne humeur et des fleurs coupées stratégiquement déposées pour le plaisir de l’œil. Le seul accessoire du studio qui est un peu moins agréable est le divan dont la hauteur donne l’impression que l’on s’assied par terre et dont nous avons parfois un peu de mal à nous extraire. Malgré la présence de tous ces meubles, nous avons largement la place de circuler, en fait si nous le voulions Marie-Claude et moi pourrions faire du yoga ou du pilates en même temps sans se déranger mutuellement. Nous sommes arrivés à la conclusion que ce studio avait une surface équivalente à trois roulottes (dans laquelle nous avons réussi à vivre sans se tuer l’un et l’autre pendant deux ans et demi). Conclusion, le studio est vaste! Les fenêtres de notre logis donnent sur l’arrière du bâtiment où il n’y a que des jardins, un grand arbre (où se perchent les corneilles ou goélands) et donc le calme durant la nuit. Cela étant dit, les suisses ne sont pas très bruyants une fois la nuit tombée. Pour faire notre lessive nous montons d’un étage, et je vous ai déjà raconté qu’il faut être muni d’une clé spéciale pour faire tourner la machine, chose que nous connaissons à présent (et faisons partie du club des possesseurs de clé !). Pour arriver dans notre nid d’amour il faut gravir les escaliers de quatre étages, ce qui ne pose pas trop de problèmes sauf quand il faut monter des bagages ou pièces lourdes ou faire l’aller retour plusieurs fois. Le studio est à deux pas du bureau, en traînant un petit peu en route je puis étendre mon trajet de “navette” à presque 5 minutes, mais pour cela il faut vraiment lécher toutes les vitrines en chemin (il n’y a pas grand chose hormis une banque, un troquet et une pharmacie). Mon bureau est assez vaste (je dirais environ une roulotte et demi) Marie-Claude n’a pas pus résister à l’envie de m’offrir ma première plante verte pour que j’ai de la compagnie, et donne, d’une part sur une cour intérieure (du resto au rez-de-chaussée) et, d’autre part, sur une rue piétonne, donc là non-plus je ne puis pas me plaindre du bruit. Il semblerait que le choix de mon bureau ait fait l’objet de discussions prolongées, jusqu’à la veille de notre arrivée, car, même si dans mon nouveau rôle je suis en principe indépendant, certains de mes collègues n’auraient pas été opposés à ce que je sois installé à côté de leur bureau. Finalement c’est la neutralité qui l’a emporté (nous sommes en Suisse, après tout) et je suis dans une zone de quasi no man’s land à distance plus ou moins égale de mes principaux interlocuteurs. Revenant des tropiques, je dois avouer que nous devons nous habituer aux frimas de notre nouveau pays d’accueil, mais j’ai l’impression qu’il y a des personnes plus frileuses que moi car après le week-end je retrouve les radiateurs de mon bureau systématiquement au maximum. S’ils savaient que la première chose que je fais le matin est d’ouvrir la fenêtre pour avoir un peu d’air frais, les personnes qui mettent le chauffage (je crois que c’est le corps du balai qui passe en soirée) se demanderaient de quel pôle nous venons. A peine arrivés en Suisse nous avons déjà repris contact avec toute une série de personnes qui, l’une était avec moi sur les bancs de l’école à Anvers, l’autre avec qui nous avons partagé des cours de danse et de bridge, ou d’autres encore rencontrés au cours de nos aventures africaines ou durant mon passage à l’IMD. Nos week-ends à venir sont déjà presque tous bouclés, chose à laquelle nous ne sommes plus vraiment habitués. Il faut dire qu’en plus ici les week-ends commencent le vendredi soir, chose à laquelle nous ne sommes, non plus, pas encore tout à fait habitués, car le samedi soir nous pensons encore “qu’il y a école le demain”… Quand même encore un petit mot sur mon nouveau boulot, qui consiste à mettre en place un département de conformité pour le groupe Socfin. C’est un domaine où je dois encore beaucoup (tout) apprendre, mais qui quelque part, allie mon experience de gestion de plantation en milieu généralement peu conforme et les années passées dans le milieu bancaire où j’étais confronté à cette problématique comme utilisateur du système. Ce, inconditionnellement, accompagné par Marie-Claude qui ce faisant a acquis une expérience passive et un point de vue extérieur offrant une autre vue sur des situations posées. C’est assez différent de devoir se conformer aux règles de conformité plutôt que de les formuler, mais c’est passionnant. Dans ce cadre aussi je suis amené à rencontrer plein de personnes qui ont soit fait un travail similaire ou peuvent me conseiller sur les priorités à mettre en oeuvre. Pour le moment il nous serait impossible d’accueillir des visiteurs (sauf celui qui serait prêt à passer une très mauvaise nuit dans un canapé trop petit (et trop bas), mais nous espérons rapidement trouver un logis un peu plus vaste où il sera possible de recevoir amis ou famille. Comme d’habitude, n’hésitez-pas à partager vos aventures à vous. A très bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
This week I’m going to talk about compliance, not only because it’s the subject of my new professional role, but also because it’s something that doesn’t really describes us. At the moment we live in a (small) studio apartment that was described to us as a stopgap for our first days or weeks of Swiss life. But the notion of size is relative and it is perhaps not this aspect of our accommodation that would push us to move as soon as possible. First of all the “studio” offers all the comfort one could wish for, a (very) comfortable double bed, a bathroom with a large shower cubicle and a compact but fully equipped kitchen, completed by MC after inspection, including a dishwasher and a microwave oven (both on holiday during our stay). In addition there is enough room for a desk (where I am sitting to write this news), a large table that serves as a work surface for Marie-Claude and a more human-sized table (folding, but which we do not fold up, originally from our barge) where we take our meals. Add to this a few green plants for life and good humour and cut flowers strategically placed for the eye’s pleasure. The only thing in the studio that is a little less pleasant is the couch, the height of which makes it feel like you’re sitting on the floor and from which we sometimes have a little difficulty extracting ourselves. Despite all the furniture, we have plenty of room to move around, in fact if we wanted to, Marie-Claude and I could do yoga or pilates at the same time without disturbing each other. We came to the conclusion that this studio has a surface equivalent to three gipsy caravans (in which we managed to live without killing each other for two and a half years). Conclusion, the studio is large! The windows of our home look out onto the back of the building where there are only gardens, a large tree (where crows or gulls roost) and therefore quiet at night. That said, the Swiss are not very noisy after dark. To do our laundry we go up one floor, and I have already told you that you need a special key to operate the machine, something we now know (and are part of the key-holders’ club!). To get to our love nest you have to climb the four flights of stairs, which is not too much of a problem except when you have to carry heavy luggage or items up and down several times. The studio is just a few steps from the office, and if I hang out a bit on the way I can extend my “commute” to almost 5 minutes, but to do that you really have to have a close look at all the shop windows on the way (there’s not much except a bank, a bar and a pharmacy). My office is quite large (I’d say about one and a half gipsy caravan) Marie-Claude couldn’t resist giving me my first green plant to keep me company, and it overlooks an inner courtyard (from the restaurant on the ground floor) and a pedestrian street, so I can’t complain about the noise there either. It would seem that the choice of my office was the subject of lengthy discussions, right up to the day before our arrival, because, even though in my new role I am in principle independent, some of my colleagues would not have been opposed to me being installed next to their office. In the end, neutrality prevailed (we are in Switzerland, after all) and I am in a quasi no-man’s-land at more or less equal distance from my main contacts. Coming back from the tropics, I have to admit that we have to get used to the cold weather in our new host country, but I have the impression that there are people who are colder than I am, because after the weekend I find the radiators in my office systematically turned up to maximum. If they knew that the first thing I do in the morning is to open the window to get some fresh air, the people who put the heating on (I think it’s the broom gang that works in the office in the evening) would wonder which pole we come from. As soon as we arrived in Switzerland we had already reconnected with a whole series of people, one of whom was with me at school in Antwerp, another with whom we shared dance and bridge classes, and others we met during our African adventures or during my time at IMD. Our upcoming weekends are already almost all booked up, something we are not really used to anymore. It must be said that weekends here start on Friday evening, something we are not really used to either, because on Saturday evening we still think “there is school tomorrow”… A few words about my new job, which consists of setting up a compliance department for the Socfin group. This is an area where I still have a lot (all) to learn, but which somehow combines my experience of plantation management in a generally non-compliant environment and the years I spent in the banking sector where I was confronted with this problem as a system user. This, unconditionally, accompanied by Marie-Claude who, in doing so, acquired a passive experience and an external point of view offering another perspective on the situations I encountered. It is quite different from having to comply with the rules of conformity rather than formulating them, but it is exciting. I also meet a lot of people who have either done similar work or can advise me on priorities. At the moment it would be impossible for us to welcome visitors (except the one who would be ready to spend a very bad night in a too small (and too low) sofa), but we hope to quickly find a slightly larger place where it will be possible to receive friends or family. As usual, don’t hesitate to share your adventures. Until soon, Marc & Marie-Claude
Nous venons de passer notre deuxième semaine et week-end dans les Alpes et nous avons déjà plein de nouvelles expériences, découvertes et moments agréables à partager. La Suisse et ses règles étant ce qu’elles sont, nous découvrons petit-à-petit les chose à faire ou à ne pas faire et surtout comment les faire, mais nous continuons de découvrir avec plaisir les paysages grandioses de notre nouveau pays d’accueil et, surtout Marie-Claude, de découvrir Fribourg et ses environs qui sont loin d’être déplaisants. Dans notre petit studio il n’y a pas la place pour une lessiveuse, sécheuse, etc., donc ces machines communes se trouvent au grenier, juste au-dessus de notre studio, et donc plus faciles d’accès pour nous que pour les locataires des étages plus bas (nous sommes au quatrième, ce qui a l’avantage d’être très calme, mais un peu plus dur quand il faut monter des choses un peu plus lourdes). Toujours est-il que nous avions vérifié les règles d’utilisation et il est clairement indiqué que l’utilisation des machines est interdit les dimanches et jours fériés, que l’horaire est fixé de 7h à 22h. Il faut aussi se conformer au programme de rotation des utilisateurs établi par le concierge, si présent, mais sur ce dernier point il n’y a rien donc on se sent libre de faire cela quand cela nous arrange et que la machine n’est pas occupée. Ainsi, lundi dernier, Marie-Claude est montée avec notre linge, l’a introduit dans la machine avec le savon comme recommandé, fermé le hublot, et… Ah, mais pour utiliser la machine il faut une clé spéciale et sans celle-ci pas de courant et donc pas non plus possible de ré-ouvrir la machine pour ressortir le linge… Renseignements pris, il devrait y avoir une clé dans le studio, mais malgré la fouille complète, y compris une vidange et triage de la poubelle pour le cas-où, impossible de mettre la main sur la dite-clé. Marie-Claude s’est donc embusquée pour tomber sur le prochain voisin rentrant à la maison pour lui demander de l’aide, ce qui est tombé sur notre charmante voisine du dessous. Celle-ci ne nous a pas seulement prêté sa clé pour sortir le linge, mais aussi pour faire notre lessive, puisque celle-ci était prête à tourner. Finalement la clé a été retrouvée, elle était cachée sous le bac à couverts dans le tiroir de la kitchenette. Nous sommes à présent sauvés et (relativement) propres! Cette semaine nous avons renoué avec notre premier pays d’expatriation car dans une salle de théâtre des environs de Fribourg se jouait une interprétation du “Gouverneur de la Rosée”, un livre écrit par un haïtien que nous avions adoré. L’arrivée jusqu’à la salle de théâtre fut un petit peu compliqué car la route indiqué par notre GPS n’existait plus (eh oui, même en Suisse il y a des choses qui ne tournent pas tout à fait comme prévu. A leur décharge notre GPS est monté dans une voiture belge…). Nous sommes malgré tout arrivés bien à temps au lieu de la représentation, une petite salle avec un restaurant attenant, salle qui qui s’est révélé bondée avec en grande partie des habitués, car ils avaient l’air de se connaître. La pièce, jouée par une actrice haïtienne qui interprétait quasi tous les rôles à elle seule, fut absolument remarquable et ce n’est pas parce que nous avions été sevré de théâtre depuis pas mal de temps! A refaire! Ce week-end nous avons été invité par nos amis Nicolas et Patricia à Anzère, où nous n’avions plus été depuis presque 30 ans. Outre le plaisir énorme que nous avons eu de passer quelques jours avec nos amis, Nicolas, Patricia, Alain et Catherine, redécouvrir Anzère fut comme un saut en arrière dans le temps car l’appartement et le cœur d’Anzère n’avait pas changé de ce dont je me souvenais. Cela faisait également près de 30 ans que je n’avais plus mis des ski et Nicolas m’a persuadé de refaire un essai car, un peu comme la bicyclette, cela ne s’oublie pas… Sauf qu’en 30 ans les skis on évolué et la technique de ski elle aussi un petit peu. Bref, nous sommes monté au Pas de Maimbré, en haut des télécabines, pour découvrir que la majorité des pistes étaient fermées à cause des chutes de neige abondantes de la nuit et les risques d’avalanche qui en résultaient. Pour moi pas un problème car compte tenu de mon manque d’entrainement j’étais tout à fait satisfait de me limiter à la petite piste d’ordinaire réservée pour les enfants. Il faut dire aussi que ce jour-là, la visibilité était très limitée et que skier sans vraiment voir où l’on va ne facilite pas les choses. Mais c’était malgré tout génial de retrouver la sensation des skis et sans doute une expérience que je recommencerai. Le lendemain, le temps étant toujours plutôt à la brume avec des pluies et neige fondante intermittentes, nous avons décidé de troquer nos skis pour des raquettes et de monter ainsi au restaurant où Nicolas nous avait réservé une table pour le déjeuner. Cela nous a pris deux bonnes heures de marche, avec de nombreux arrêts pour profiter des vues spectaculaires, car pour nous récompenser de nos efforts le soleil s’était mis de la partie. Ce restaurant, le “Grenier de Zalan” n’est accessible qu’à ski ou raquettes quand il y a de la neige et semble tout perdu dans la montagne, mais on y mange divinement bien dans un cadre tout à fait exceptionnel. Le cadre, la nourriture et tout et tout font que nous y serions bien resté encore un bon moment, mais comme une bonne partie de notre groupe ne souhaitait pas faire la descente, il a été nécessaire d’écourter notre bonheur gastronomique pour ne pas rater la dernière cabine de 16h00… Nous ne sommes pas tous descendu en télécabine car, d’une part Nicolas était monté en peaux de phoque et est donc redescendu en ski et moi, ayant une migraine un peu plus persistante que d’habitude, je me suis dit que faire la descente en raquettes pourrait soulager les maux de tête. Tout le monde s’est retrouvé à l’appartement pour une tasse de thé avant que Marie-Claude et moi ne reprenions la route de Fribourg. Notre retour vers Fribourg s’est passé beaucoup plus souplement qu’à l’allée car, j’avais oublié de vous raconter cela, outre les embouteillages que nous avions eu sur l’autoroute vers le Valais, notre GPS (belge) a eu la bonne idée de nous faire monter, après la tombée du jour, vers Anzère via des petites routes à voie unique au milieu des vignobles. Des routes où il est impossible de faire demi-tour, certainement dans le noir, mais où l’obscurité permet heureusement de voir venir les contre-coucheurs de loin (nous n’avons croisé qu’une seule autre voiture, probablement quelqu’un qui savait où il allait, pas comme nous)… Nous sommes malgré tout arrivés à bon port et avons même pu prendre la dernière place de parking libre dans les garages en-dessous des appartements (au sec donc). Voilà pour nos aventures de cette semaine. Nous nous réjouissons de lire les vôtres. A très bientôt, Marc & Marie-Claude
We have just spent our second week and weekend in the Alps and we already have a lot of new experiences, discoveries and pleasant moments to share. Switzerland and its rules being what they are, we are discovering little by little the do’s and don’ts and especially how to manage them, but we continue to discover with pleasure the great landscapes of our new host country and, especially Marie-Claude, to discover Fribourg and its surroundings which are far from being unpleasant. In our small studio there is no room for a washing machine, dryer, etc., so these communal machines are in the attic, just above our studio, and therefore easier for us to access than for the tenants on the lower floors (we are on the fourth floor, which has the advantage of being very quiet, but a little harder when you have to bring up heavier things). Anyway, we had checked the rules of use and it is clearly stated that the use of the machines is forbidden on Sundays and public holidays, that the schedule is set from 7am to 10pm. It is also necessary to comply with the user rotation programme established by the concierge, if present, but on this last point there is nothing, so we feel free to do this when it suits us and when the machine is not occupied. So, last Monday, Marie-Claude went upstairs with our laundry, put it in the machine with the soap as recommended, closed the door, and… Ah, but to use the machine you need a special key and without it you cannot have power for the laundry machine (or dryer) and therefore you cannot open the machine again to take out the laundry… We asked around, and there should be a key in the studio, but despite a complete search, including emptying and sorting the rubbish bin just in case, it was impossible to find the key. Marie-Claude therefore ambushed the next neighbour to come home and ask for help, which turned out to be our lovely downstairs neighbour. She not only lent us her key to get the laundry out, but also to do our laundry, as it was already in the machine. Finally the key was found, it was hidden under the cutlery tray in the kitchenette drawer. We are now safe and (relatively) clean! This week we were reconnected with our first country of expatriation because in a theatre near Fribourg there was a performance of “The Governor of the Dew”, a book written by a Haitian that we loved. The arrival to the theatre was a little bit complicated because the road indicated by our GPS did not exist anymore (yes, even in Switzerland there are things that do not turn out quite as planned. To their credit, our GPS was mounted in a Belgian car…). Nevertheless, we arrived in good time at the venue, a small hall with an adjoining restaurant, which turned out to be packed with mostly regulars, as they seemed to know each other. The play, performed by a Haitian actress who interpreted almost all the roles by herself, was absolutely remarkable, and it was not because we had been weaned on theatre for quite some time! To be repeated! This weekend we were invited by our friends Nicolas and Patricia in Anzère, where we had not been for almost 30 years. Apart from the enormous pleasure of spending a few days with our friends, Nicolas, Patricia, Alain and Catherine, rediscovering Anzère was like stepping back in time as the flat and the heart of Anzère had not changed from what I remembered. It had also been almost 30 years since I had last skied and Nicolas persuaded me to give it another try because, like a bicycle, you never forget it… Except that in 30 years skis have evolved and so has the skiing technique. In short, we went up to the Pas de Maimbré, at the top of the gondolas, to discover that the majority of the slopes were closed because of the heavy snowfalls of the night and the resulting risks of avalanche. For me this was not a problem as given my lack of training I was quite happy to limit myself to the small run usually reserved for children. It must also be said that on that day, visibility was very limited and skiing without really seeing where you are going does not make things any easier. But it was still great to get the feeling of skiing again and it’s definitely an experience I will repeat. The next day, the weather was still rather misty with intermittent rain and melting snow, so we decided to swap our skis for snowshoes and go up to the restaurant where Nicolas had booked us a table for lunch. It took us a good two hours of walking, with many stops to enjoy the spectacular views, as the sun came out to reward us for our efforts. This restaurant, the “Grenier de Zalan” is only accessible by ski or snowshoes when there is snow and seems to be lost in the mountain, but the food is divinely good in a quite exceptional setting. The setting, the food and everything meant that we would have stayed there for a good while longer, but as a good part of our group did not want to go down by foot, it was necessary to shorten our gastronomic bliss so as not to miss the last cabin at 4pm… We did not all go down in the gondola because Nicolas had come up with his skis in skins and therefore came back down on slopes and I, having a migraine that was a bit more persistent than usual, thought that going down in snowshoes could relieve the headaches. Everyone met back at the flat for a cup of tea before Marie-Claude and I headed back to Fribourg. Our return to Fribourg went much more smoothly than on the way there because, I had forgotten to tell you this, in addition to the traffic jams we had had on the motorway to the Valais, our (Belgian) GPS had the good idea to make us go up, after dusk, to Anzère via small single-lane roads in the middle of the vineyards. Roads where it is impossible to turn around, certainly in the dark, but where the darkness fortunately allows us to see the vehicles coming from afar (we only passed one other car, probably someone who knew where he was going, not like us)… Nevertheless, we arrived safely and were even able to take the last free parking space in the garages below the flats (in the dry). So much for our adventures this week. We look forward to reading about yours. See you soon, Marc & Marie-Claude
En quelques jours, nous sommes passés de températures tropicales à un environnement polaire (ou presque), la transition est à présente faite, depuis quelques jours nous sommes arrivés dans notre nouveau pays de résidence, la Suisse, et la température est loin d’être estivale. Mais cette différence de température est loin d’être le seul facteur de changement auquel nous devrons nous habituer. Même si Sao Tomé est un pays généralement plutôt propre et, à l’échelle de l’Afrique, pas trop désorganisé, l’aspect immaculé et parfaitement organisé des helvètes est impressionnant. Ici il y a des règles pour tout et elles sont strictement appliquées. Même dans le studio où nous sommes temporairement logés, l’organisation du bâtiment est définie avec des petites notes propres et claires un peu partout allant des jours pour le ramassage des ordures à la grille qu’il faut remplir pour utiliser la machine à laver et ou le sèche-linge commun. Bien entendu, interdiction de s’approcher des appareils les dimanches ou jours fériés. Les machines semblent neuves car après chaque usage il y a lieu de tout nettoyer à fond, y compris les compartiments pour le savon, les filtres, etc. toute la procédure étant clairement documentée dans des feuillets affichés à côté de la dite machine. Evidemment j’exagère, mais rappelez-vous que nous arrivons venant d’un environnement très différent! Mis à part les restaurants et autres lieux de consommation, le week-end ici est sacré et celui ou celle qui n’a pas fait ses courses avant samedi 16 heures devra faire ceinture jusqu’au lundi, sans exception. Parlant des courses alimentaires, les sensibles du cœur feraient bien de se préparer psychologiquement aux prix qui sans comparaison avec ce que nous avons vu partout ailleurs. Ici je ne pense pas à l’Afrique, encore que dans des villes comme Kinshasa ou Lagos les coûts peuvent être spectaculaires, mais même comparé à Londres, où nous avons vécu plusieurs années, la Suisse est dans une catégorie différente. En voiture, les limites de vitesse sont strictement respectées et gare à celui qui serait distrait un bref moment, comme deux de mes collègues peuvent en témoigner, car le retrait du permis de conduire est quasi instantané. A Sao Tomé nous étions séduits par la nature luxuriante, les plages, la simplicité des gens. Ici nous sommes séduits par les spectacles grandioses des montagnes et la gentillesse et politesse des gens, c’est tellement agréable de s’entendre dire bonjour, merci, etc. de manière spontanée en toutes circonstances. Pour le moment nous sommes logés dans un petit studio situé au quatrième étage d’un vieux bâtiment tout proche de mon lieu de travail. Il n’y a pas d’ascenseur donc nous faisons de l’exercice chaque fois que nous sortons ou rentrons, mais le jour où nous sommes arrivés et qu’il a fallu monter les bagages, linge, accessoires de cuisine, etc. nous avons réalisé combien il était confortable de vivre dans une maison de plein pied. Notre studio est petit, mais il fait quand même quatre fois la taille de la roulotte dans laquelle nous avons vécu deux ans et demi, donc en réalité très vaste… Nous sommes à la recherche d’un logement plus adapté à nos besoins que nous pourrons aménager à nos goûts et surtout où il sera possible d’accueillir famille ou amis de manière un peu plus confortable. Toutes les options sont sur la table (location ou achat) mais avec une contrainte essentielle, le logement doit nous permettre d’avoir un chien. A Sao Tomé il aurait été difficile de vivre avec un chien sans se sentir coupable par rapport à la gens canine locale, très défavorisée et sans renoncer à beaucoup d’activités et de visites de lieux non propices à l’accompagnement d’un chien. Mais ces deux années étaient les premières dans notre vie de couple sans compagnon canin et cela nous a manqué. Marie-Claude a déjà pris les devants et en principe notre nouvelle addition canine devrait pouvoir nous rejoindre d’ici la fin du mois d’avril, donc nous avons un peu moins de deux mois pour trouver notre nouveau home. Durant les quelques jours passés ici nous avons déjà visité quelques lieux de villégiature potentiels et pensons peut-être avoir trouvé une maison qui pourrait répondre à nos attentes, croisons les doigts! Non des moindres, ce déménagement est aussi un gros changement professionnel pour moi. Je reste dans le groupe et donc indirectement impliqué dans les plantations tropicales, mais dans de toutes nouvelles fonctions pour lesquelles je n’ai pas encore de réelle expérience professionnelle, même si en combinant mes années dans le milieu bancaire et celles de gestion de plantations je ne commence pas tout à zéro. Cela reste toutefois une opportunité unique d’apprendre un nouveau métier et travailler dans un cadre totalement différent qui va sans nul doute me tenir très occupé durant les mois et années à venir. Finalement un gros changement par rapport au travail en plantation est le fait qu’ici le samedi on ne travaille pas. Cela nous a permis de profiter de deux journées entières pour découvrir (une partie de) la ville de Fribourg et de monter dans les montagnes pour profiter d’un temps radieux (même si glacial) poussant notre courage à manger dehors sur une terrasse face aux majestueuses montagnes des Alpes, c’était magique! Nous avons bien l’intention de continuer notre exploration des environs et ne manquerons pas de vous relater les découvertes que nous ferons. N’hésitez-pas à nous faire part de vos découvertes à vous, même si elles ne sont pas exotiques ou tropicales! A bientôt vous lire, Marc & Marie-Claude
In a few days we have gone from tropical temperatures to a polar environment (or almost), the transition is now done, since a few days we arrived in our new country of residence, Switzerland, and the temperature is far from being summery. But this difference in temperature is far from being the only change we will have to get used to. Although Sao Tome is generally a rather clean country and, by African standards, not too disorganised, the immaculate and perfectly organised appearance of the Swiss is impressive. Here there are rules for everything and they are strictly enforced. Even in the studio where we are temporarily staying, the organisation of the building is defined with small, clean and clear notes all over the place, from the days for rubbish collection to the grid that has to be filled in to use the common washing machine and or dryer. Of course, no one is allowed near the machines on Sundays or holidays. The machines look like new because after each use everything has to be cleaned thoroughly, including the compartments for soap, filters, etc. The whole procedure is clearly documented in sheets posted next to the machine. Of course I am exaggerating, but remember we are arriving from a VERY different environment. Apart from restaurants and other places of consumption, the weekend here is sacred and anyone who has not done his or her shopping by Saturday 4 pm will have to wait until Monday, without exception. Speaking of food shopping, the sensitive of the heart would do well to prepare themselves psychologically for the prices that have no comparison with what we have seen everywhere else. Here I am not thinking of Africa, although in cities like Kinshasa or Lagos the costs can be spectacular, but even compared to London, where we lived for quite some time, Switzerland is in a different league, but we will get used to it. In the car, speed limits are strictly enforced and beware of those who are distracted for a short while, as two of my colleagues can testify, as the withdrawal of the driving licence is almost instantaneous. In Sao Tomé we were seduced by the luxuriant nature, the beaches and the simplicity of the people. Here we are seduced by the grandiose spectacles of the mountains and the kindness and politeness of the people, it’s so nice to hear people say hello, thank you, etc. in a spontaneous way in all circumstances. At the moment we are staying in a small studio on the fourth floor of an old building close to my workplace. There is no lift so we exercise every time we go out or come in, but the day we arrived and had to take up the luggage, laundry, kitchen equipment, etc. we realised how comfortable it was to live in a one-storey house. Our studio is small, but it’s still four times the size of the caravan we lived in for two and a half years, so it’s actually quite large… We are looking for a home more suited to our needs that we can furnish to our liking and where we can accommodate family and friends in a more comfortable way. All options are on the table (renting or buying) but with one essential constraint, the accommodation must allow us to have a dog. In Sao Tomé it would have been difficult to live with a dog without feeling guilty about the local dog population, which is very underprivileged, and without giving up many activities and visits to places that are not suitable for a dog. But these two years were the first in our life as a couple without a canine companion and we missed it. Marie-Claude has already taken the lead and in principle our new canine addition should be able to join us by the end of April, so we have just under two months to find our new home. In the few days we’ve been here we’ve already looked at a few potential homes and think we may have found a house that meets our expectations, fingers crossed! Not least, this move is also a big professional change for me. I am still with the group and therefore indirectly involved in the tropical plantations, but in a brand new role for which I have no real work experience yet, although combining my years in banking and plantation management I am not starting from scratch. However, it is a unique opportunity to learn a new job and work in a totally different environment which will undoubtedly keep me very busy over the coming months and years. Finally, a big change compared to working on a plantation is that here we don’t work on Saturdays. This allowed us to enjoy two full days of exploring (part of) the city of Fribourg and to go up into the mountains to enjoy the glorious (if freezing) weather, pushing our courage to eat outside on a terrace facing the majestic mountains of the Alps, it was magical! We intend to continue our exploration of the surrounding area and will be sure to report back to you on the discoveries we make. Don’t hesitate to tell us about your own discoveries, even if they are not exotic or tropical! Hoping to hears from you soon, Marc & Marie-Claude
cette fois-ci, le texte français est celui qui vient plus bas.
as I write, music is playing in the background, an oversized ant is curiously probing the edges of my foot, and egrets land and fly off in the garden.
I am sitting in the terrace of my parents home in Ribeira Peixe, and I am surrounded by the trappings of their presence — masks and plants and colour, bright table cloths and crossword puzzles — all somehow like and unlike what surrounded us throughout our childhood.
my parents made an art of building a home wherever we went and, like all good artists, their art has evolved over the years, as they discovered new techniques, new mediums, and new influences — the music, the plants, the colours… the props have all changed, though the whole that they form still remains perceptibly the same.
this is renaud by the way; fē and I are visiting Sao Tomé for a few days.
I came to Sao Tomé with mixed goals and expectations:
1. I wanted to reconnect to our childhood in Africa in some way, knowing as I did that Sao Tomé would be little like the world we inhabited half-a-lifetime ago, but hoping to see here a reflection of what I remember.
to ground the half-remembered sights and sounds and smells that haunt me into fresh new soil, and give my adult self a lens through which to interpret them with more clarity.
2. at the same time, I wanted to give fē a taste of that haunting, to share with her some of those impressions and ideas, so that she might have another insight into our lives in Africa, and a keyhole view into the world that shaped me when we were young.
To tell you the truth, it’s hard to judge how successful that was.
Borges writes a story entitled “Pierre Menard, Author of the Quixote”, in which a modern author decides to write Don Quixote, and ultimately fails.
like Pierre Menard’s Quixote, our experiences in Sao Tomé were ultimately doomed to be nothing like my childhood in Africa, enriched and empoverished as they were by our lifetime of experience, compared to my memories of Zaïre and Ghana — themselves something of a Simulacrum by now, since they have been retold and re-remembered so many times that they can no longer be a reliable connection to their origin.
this is not the country we grew up in, I am not the person I was when we lived there, and neither (obviously) is fē, and so this excursion is something else than I anticipated…
more of a holiday than an expedition,
more exploration than psychoarcheology,
more discovery than memory.
3. and finally, this was a chance to see how my parents live here, before they move to Switzerland and leave their place to others, perhaps never to live in Africa again.
a chance to witness the end of an era, and to hear them recount their life here as it is packed away, piece by piece — experiencing each place for the last time with them, wrapping it in thoughts and memories and ideas, and pressing it softly into the bottom of the suitcase.
busy as they were with the myriad ways of moving — moving house (for the 30th time), moving out, moving away, moving country, moving continent, changing climate, changing job, changing lives (again) — my parents still found time to prepare an incredible program for us.
a tasting menu of their Sao Tome, which Marc sent us weeks in advance, and which was reviewed and refined as our arrival and their departure grew near.
we went straight from the airport to a guesthouse on Monte Café, where we were serenaded by invisible tree frogs, and fed spiced rice, wilted poison apple leaves (which the locals call makéké), fried breadfruit, banana and plantain, roasted pimpinela (a strange legume which tastes something like a cross between a cucumber and a courgette) and marinated tuna, all washed down with fresh raspberry juice and the local Rosema beer.
needless to say, we slept happily, and awoke to a cacophonous dawn chorus and a misty view of the capital, down in the valley, before breakfast.
as vegetarians, breakfast in Sao Tome has almost exclusively (and deliciously) consisted of fried eggs and fresh fruit — avocado, and pineapple, and jackfruit (which the locals call jaca), and guava, and maracuja, and papaya…
O papaya! One of the most haunting memories I have of my childhood is the taste of papaya, and though you can sometimes find it in European supermarkets, it never tastes right — eating papaya in Sao Tomé was everything I hoped it could be.
subtle and fragrant and sweet, and somehow different every time; another kind of home-coming altogether.
after a jaunt up to the local waterfall, where we met a Dutch biologist researching the local Nemertean worm population, and a stop at Monté Café for what Marie-Claude pronounced an excellent espresso (which it was), and Marc declared a perfectly okay hot chocolate, we headed down to Sao Tomé city for lunch at O Piratas.
apparently a favourite of Marc’s colleagues for dinner, when it is loud and crowded, O Pirata was a delicious and calm spot for lunch by the beach, where the waves crashed into half-submerged wrecks (a feature of the Santomean coastline).
we were served a very similar fare to our dinner at Casa Museu Almada Negreiros, with the exception of a rich sweet potato mash, and a mousse au chocolat which was judged adequate but “not as good as Mauricette’s” (never a truer word was spoken), and headed for Ribeira Peixe.
the way home was a revelation of sights and sounds.
sometimes modern and well maintained, sometimes little more than a loose gravel track, the road runs along the entire eastern coast of the island and crosses through an incredible variety of villages which (like the road) are sometimes impressive clusters of old colonial houses, and sometimes inventive assortments of wood and corrugated metal huts.
one startling commonality is the open and kind nature of the Santomeans themselves, who greeted us happily as we passed with cries of “ola!” and “bom dia!” from the grown ups, and “doce! doce!” from the kids (tourists have apparently been offering sweets to the children).
my memories of Africa are rose-tinted in many ways, our parents did an incredible job of making their sometimes-complicated experience a beautiful one for us, and yet one thing I certainly remember is the fact that not everyone was always friendly… enough so, at least, that the welcoming nature of the Santomeans was a constant wonder to me.
as we neared the plantation, we got our first view of the Pico — the singular jut of rock you most likely saw the first time you googled Sao Tome is prominent from everywhere in the plantation.
it’s an impressive view, and would fast become a leitmotif of our stay — invariably accompanied in the back of my mind by the first few bars of John Williams’ “Theme from Jurassic Park.”
I don’t know why, it just gives off that vibe.
we would spend almost half our time in Sao Tomé in my parents’ home in Ribeira Peixe; it became a sort of “home base” where we left our luggage, to which we returned, and from which we would prepare for each successive expedition — to Jalé, to Sao Tomé city, to Mucumbli, and away.
but the home itself was a source of wonder.
first, because it was a repository of the artifacts of my parents’ life in Sao Tomé, but also because my parents showed us (bit by bit, in measured doses) the treasures they had discovered nearby.
– Praia Grande, with its immense titular beach of soft golden sand, ringed by coconut trees and the echoing crash of warm waves, on which we drank fresh coconut water and burnt our skin.
– the house’s rooftop terrace, on which we stood, hypnotised in wonder, as a tropical rainstorm thundered around us, filling the air with such a roar that the only thing left to do was stand still and listen, trapped by the sound of nature and the fresh warm smell of rain on hot earth.
– the nearby cascata, a short walk away, where Marie-Claude first sought refuge in the early days before she had a car, where local kids perform impressive somersaults from the cliff face, and a small and entrepreneurial bar will sell you a beer to drink overlooking the diving pool.
– the simple pleasure of being home, of chatting to Marc as he prepares breakfast in the morning, of making coffee and philosophising with Marie-Claude, and the pride she takes in their beautiful garden, of Mauricette’s delicious cooking and tinkling sense of humour, of the lazy joy of being together as a family, with crossword puzzles and e-readers and Marie-Claude’s music…
I adored our visit of Sao Tomé, it was an incredible experience, but there will never be anything to equal the almost primal peace of being at home with my parents… wherever they might be.
one of fē’s dearest wishes for our visit was to see Sea Turtles, and while Marc warned us that there was no guarantee that we would see any, he did manage to organise a night in Jalé for us, where we were incredibly lucky.
first, to be woken in the middle of the night by a guide, who led us (dressed in our pyjamas and half-asleep) onto the beach, where he illuminated a turtle with a soft red light as she slowly, painstakingly and deliberately dug a nest into the sand… only to abandon it in search of a better site for her progeny to see the world.
he then led us further along in the dark, where a small group of tourists were sitting in awe as another turtle had finished laying her eggs, and was equally painfully covering her nest in the sand and doing her best to hide any trace of her presence, before laboriously dragging herself back out towards the crashing waves.
the culmination of a 4-hour act of love, which left us returning to our cabin, speechless and thoughtful, with the final image of that glistening shell disappearing in the ocean.
secondly, and early the next morning, Marie-Claude called us out to watch a late-departure — a sea turtle working her way back to the waters in the early morning light, from a nest she had dug and covered directly in front of our cabin, just as Marie-Claude was passing.
along the beach, in impressive numbers, are wooden posts with coloured tops, each labelled with the date the nest was built.
two months from that date, tiny floundering hatchlings will emerge and rush madly towards the ocean, escaping rapacious birds and hungry dogs, to begin an awe-inspiring grand tour of the world’s oceans until they become old enough to lay eggs — some 25 years later.
at which point, they will find their way back to the very same beach to lay their first clutch of eggs and begin the whole cycle anew with a new generation.
after a return to home base, we made our second sortie — this time to Sao Tomé city, where Marc had found us a room in the Sao Pedro Guesthouse, near the town center, from which we could explore some of the city, and in particular the Diogo Vaz chocolaterie.
Marc had very kindly given us the name of Jeremy, the chief chocolatier, who very kindly offered to show us the chocolate manufacturing process, and enthusiastically talked us through his sustainable tree-to-bar artisanal vision, and the various ingenious experiments he had made over the years to make best use of the local produce.
fē was particularly enchanted, and I did my best to translate her questions to french for him, and his replies to english for her as we went.
we also ate some truly excellent chocolate.
on the second day, Marie-Claude joined us, which gave us a local guide to explore the sights, and a car to shorten the distances.
with Marie-Claude’s help we visited a small shop selling various goods and souvenirs in aid of local women, where we bought postcards which we have yet to write, and a portuguese cloth merchant, where bought four half-measures of local cloth after much long deliberation.
I have no idea what we will do with the cloth, but it was delightful to pick patterns that we loved and bring a little of Sao Tomé back to our homes.
in the evening, Marie-Claude very kindly drove us to the Omali, a somewhat upmarket hotel and restaurant on the way to the airport, where we had a thoroughly decadent dinner before heading back to our respective guest houses to collapse in our beds.
as we explored the city center while Marie-Claude completed some errands, it was hard not to be enchanted by the smells of the fruit and the herbs and the fish, by the cheerful smiles of people offering to exchange euros or sell us their various wares.
still, as we walked around on our final day, I noticed that Sao Tomé city was a difficult place for me to relax — it had a harder edge than the countryside, people were more insistent, more demanding, there was a greater sense of tension for me.
it may also be the stark contrast of the shining air-conditioned luxury of the Diogo Vaz chocolaterie with the torn clothes and bruised bare feet of the local street market — I have led a very privileged life, and I have been living in northern Europe for a very long time now, perhaps I am out of touch with some of the realities of this part of the world.
our final expedition was to Mucumbli, not too far in fact from the Diogo Vaz cocoa plantations, on the west coast of the island.
a favourite haunt of my parents, this resort if where they have often spent their brief weekends… a “second home” as Marie-Claude calls it.
and we could immediately see why.
our cabin is small but beautifully appointed, a little house of wood and stone with a bedroom, and bathroom and a terrace overlooking the ocean past swaying treetops.
it has no air-conditioning, but mosquito-netted open windows let the sea air wash through with the sound of crickets, the ocean waves, and the distant bass of the local village discoteca.
we are both close to everything, and pleasantly isolated from everyone.
in the morning, we wake to the sound of the dawn chorus and the sea, and walk through a carefully maintained wild garden of fruit trees and local plants, to a breakfast of cornbread-like cake, omelette seasoned with micoco (the local basil), homemade yoghurt, and fresh local fruit.
this part of the island feels very different in many ways.
it feels like more has been invested here, perhaps because it is where ships bring in the fuel which the entire island depends on for power — Marc has explained to us that the island’s power comes exclusively from generators, which makes the road connecting these fuel reserves to Sao Tomé city and beyond a vital lifeline for the Santomean population.
the resort in particular is hard to do justice to in writing, it feels like an incredible gift for us to be able to stay here a few days, to cement the wonderful nature of this holiday, and a beautiful way to bring Marie-Claude’s adventures here to a close.
by the time you read this, Marie-Claude will have left for Europe, and Marc will be beginning his last week in Sao Tomé, completing the handover to his successor and finalising his own departure.
closing the book, as it were, on this chapter of their adventures.
it feels like an amazing privilege to have been allowed to be here for these final moments, to have been able to share the last few days of this story, and we are incredibly grateful for the care and attention my parents have given to making our stay a magical one, when they surely had a thousand and one other things on their mind.
in a few days, we will head back to Ribeira Peixe to end our own little sidebar of this story, and I think we will both leave inspired and enriched and infinitely more relaxed than we were when we arrived — what an incredible holiday this has been.
thank you.
pendant ce temps, à Sao Tomé
alors que j’écris ces lignes, de la musique se promène dans la piece, une grosse fourmi sonde curieusement les bords de mon pied, des aigrettes se posent et s’envolent dans le jardin.
je suis assis sur la terrasse de la maison de mes parents à Ribeira Peixe, et je suis entouré des traces de leur présence – des masques, des plantes et des couleurs, des nappes colorées et des mots croisés – tous semblables et différents de ce qui nous a entourés pendant notre enfance.
mes parents se sont fait un art de créer une maison partout où nous allions et, comme tous les bons artistes, leur art a évolué au fil des années, à mesure qu’ils découvraient de nouvelles techniques, de nouveaux médiums, de nouvelles influences – la musique, les plantes, les couleurs… les accessoires ont tous changé, même si l’ensemble qu’ils forment reste le même.
au fait, c’est renaud qui vous écrit; fē et moi sommes en visite à Sao Tomé pour quelques jours.
je suis venu à Sao Tomé avec des objectifs et des attentes mitigées :
1. je voulais d’une certaine manière me reconnecter à notre enfance en Afrique, sachant que Sao Tomé ne ressemblerait guère au monde que nous habitions, il y a une demi-vie, mais espérant voir ici un reflet de ce dont je me souviens.
je voulais ancrer les images, les sons et les odeurs dont je me souvenais à moitié et qui me hantaient dans un nouveau sol frais, et donner à mon moi adulte une lentille à travers laquelle je pourrais les interpréter avec plus de clarté.
2. en même temps, je voulais donner à fē un avant-goût de cette hantise, partager avec elle certaines de ces impressions et idées, afin qu’elle puisse avoir un autre aperçu de nos vies en Afrique, et une vue par le trou de la serrure du monde qui nous a façonnés lorsque nous étions jeunes.
pour tout vous dire, il est difficile de juger de la réussite de cette entreprise.
Borges a écrit une histoire intitulée “Pierre Ménard, auteur du Quichotte”, dans laquelle un auteur moderne décide d’écrire Don Quichotte, et échoue finalement.
comme le Quichotte de Pierre Ménard, nos expériences à Sao Tomé étaient en fin de compte condamnées à ne rien ressembler à mon enfance en Afrique, enrichie et appauvrie par l’expérience de toute une vie, par rapport à nos souvenirs du Zaïre et du Ghana – qui sont eux-mêmes devenus un simulacre, puisqu’ils ont été racontés et remémorés tant de fois qu’ils ne peuvent plus constituer un lien fiable avec leur origine.
ce n’est pas le pays où nous avons grandi, je ne suis pas la personne que j’étais quand nous y vivions, et fē non plus (évidemment), et donc cette excursion est… autre chose que ce que j’avais prévu.
plus des vacances qu’une expédition,
plus une exploration qu’une psycho-archéologie,
plus une découverte qu’un souvenir.
3. et finalement, c’était une chance de voir comment mes parents vivent ici, avant qu’ils ne partent en Suisse et laissent leur place à d’autres, peut-être pour ne plus jamais vivre en Afrique.
une chance d’assister à la fin d’une époque, et de les entendre raconter leur vie ici alors qu’elle est emballée, pièce par pièce – vivre chaque endroit pour la dernière fois avec eux, l’envelopper de pensées, de souvenirs et d’idées, et le presser doucement dans la valise.
bien qu’occupés par les mille et une façons de déménager – déménager (pour la 30e fois), déménager, déménager loin, changer de pays, changer de continent, changer de climat, changer de travail, changer de vie (encore) – mes parents ont quand même trouvé le temps de nous préparer un programme incroyable.
un menu de dégustation de leur Sao Tome, que Marc nous a envoyé des semaines à l’avance, et qui a été revu et affiné à mesure que notre arrivée et leur départ approchaient.
nous sommes allés directement de l’aéroport à une maison d’hôtes sur le Monte Café, où nous avons reçu une sérénade de grenouilles arboricoles invisibles, du riz épicé, des feuilles de pommes de terre vénéneuses flétries (que les locaux appellent makéké), des fruits à pain, des bananes et des plantains frits, du pimpinela rôti (une légumineuse étrange et délicieuse qui a le goût d’un croisement entre un concombre et une courgette) et du thon mariné, le tout arrosé de jus de framboise frais et de bière locale Rosema.
inutile de dire que nous avons bien dormi et que nous nous sommes réveillés avec une chorale cacophonique de l’aube et une vue brumeuse de la capitale, en bas de la vallée, avant le petit-déjeuner.
en tant que végétariens, le petit-déjeuner à Sao Tomé était presque exclusivement (et délicieusement) composé d’œufs au plat et de fruits frais – avocat, ananas, fruit du jacquier (que les locaux appellent jaca), goyave, maracuja et papaye…
l’un des souvenirs les plus obsédants de mon enfance est le goût de la papaye, et bien que vous puissiez parfois en trouver dans les supermarchés européens, elle n’a jamais le bon goût – manger de la papaye à Sao Tomé était tout ce que j’espérais.
subtile, parfumée et sucrée, et en quelque sorte différente à chaque fois ; un retour à la maison différent.
après une excursion à la cascade locale, où nous avons rencontré un biologiste hollandais faisant des recherches sur la population locale de vers némertes, et un arrêt au café Monté pour ce que Marie-Claude a qualifié d’excellent expresso (ce qui était le cas), et que Marc a déclaré être un chocolat chaud tout à fait correct, nous nous sommes dirigés vers la ville de Sao Tomé pour déjeuner à O Piratas.
apparemment un des lieux préférés des collègues de Marc pour le dîner, lorsque l’endroit est bruyant et bondé, O Pirata était un endroit délicieux et calme pour le déjeuner au bord de la plage, où les vagues s’écrasaient sur des épaves à moitié submergées (apparemment une caractéristique du littoral santoméen).
on nous a servi un plat très similaire à celui de notre dîner à la Casa Museu Almada Negreiros, à l’exception notable d’une riche purée de patates douces, et d’une mousse au chocolat jugée adéquate mais “pas aussi bonne que celle de Mauricette” (et jamais un mot plus vrai n’a été prononcé), et nous nous sommes dirigés vers Ribeira Peixe.
le chemin du retour a été une révélation de vues et de sons.
tantôt moderne et bien entretenue, tantôt un peu plus qu’une piste de gravier lâche, la route longe toute la côte est de l’île et traverse une incroyable variété de villages qui (comme la route) sont tantôt d’impressionnants ensembles de vieilles maisons coloniales, tantôt des assortiments inventifs de cabanes en bois et en tôle ondulée.
un point commun étonnant est la nature ouverte et aimable des Santoméens eux-mêmes, qui nous ont salués joyeusement sur notre passage avec des cris de “ola !” et “bom dia !” de la part des adultes, et “doce ! doce !” de la part des enfants (les touristes ont apparemment offert des bonbons aux enfants).
mes souvenirs d’Afrique sont teintés de rose à bien des égards, nos parents ont fait un travail incroyable pour faire de leur expérience parfois compliquée une belle expérience pour nous, et pourtant une chose dont je me souviens certainement est le fait que tout le monde n’était pas toujours amical… suffisamment, en tout cas, pour que la nature accueillante des santoméens soit une merveille constante pour moi.
alors que nous nous approchions de la plantation, nous avons eu notre première vue sur le Pico – l’éperon rocheux que vous avez probablement vu la première fois que vous avez fait une recherche sur google à Sao Tomé est visible de partout dans la plantation.
c’est une vue impressionnante, qui allait rapidement devenir un leitmotiv de notre séjour – invariablement accompagnée dans mon esprit par les premières mesures du “Thème de Jurassic Park” de John Williams.
je ne sais pas pourquoi, mais ça donne cette impression.
nous passions presque la moitié de notre temps à Sao Tomé dans la maison de mes parents à Ribeira Peixe ; elle est devenue une sorte de “base” où nous laissions nos bagages, où nous retournions, et d’où nous nous préparions pour chaque expédition successive – à Jalé, à la ville de Sao Tomé, à Mucumbli, et ailleurs…
mais la maison elle-même était une source d’émerveillement.
d’abord, parce qu’elle était le dépôt des objets de la vie de mes parents à Sao Tomé, mais aussi parce que mes parents nous montraient (petit à petit, à doses mesurées) les trésors qu’ils avaient découverts dans les environs.
– Praia Grande, avec son immense plage titulaire de sable doux et doré, entourée de cocotiers et du fracas des vagues chaudes, sur laquelle nous avons bu de l’eau de coco fraîche et nous sommes brûlés la peau.
– le toit-terrasse de la maison, sur lequel nous nous sommes tenus, hypnotisés et émerveillés, alors qu’une pluie tropicale tonnait autour de nous, remplissant l’air d’un tel grondement que la seule chose qui restait à faire était de rester immobile et d’écouter, piégés par le son de la nature et l’odeur fraîche et chaude de la pluie sur la terre chaude.
– la cascata voisine, à quelques pas, où Marie-Claude s’est d’abord réfugiée avant d’avoir une voiture, où les enfants du coin exécutent d’impressionnants sauts périlleux depuis la paroi de la falaise, et où un petit bar entreprenant vous vendra une bière à boire en surplombant le bassin de plongée.
– le simple plaisir d’être à la maison, de discuter avec Marc pendant qu’il prépare le petit-déjeuner le matin, de faire du café et de philosopher avec Marie-Claude, et la fierté qu’elle tire de leur beau jardin, de la délicieuse cuisine de Mauricette et de son sens de l’humour qui pétille, de la joie paresseuse d’être ensemble en famille, avec des mots croisés, des liseuses et la musique de Marie-Claude…
j’ai adoré notre visite de Sao Tomé, c’était une expérience incroyable, mais rien ne pourra jamais égaler la paix presque primitive d’être à la maison avec mes parents… où qu’ils soient.
l’un des souhaits les plus chers de la fē était de voir des tortues de mer, et bien que Marc nous ait prévenus qu’il n’y avait aucune garantie d’en voir, il a réussi à organiser une nuit à Jalé pour nous, où nous avons eu une chance incroyable.
tout d’abord, nous avons été réveillés au milieu de la nuit par un guide, qui nous a conduits (en pyjama et à moitié endormis) sur la plage, où il a éclairé une tortue avec une douce lumière rouge alors qu’elle creusait lentement, minutieusement et délibérément un nid dans le sable… pour ensuite l’abandonner à la recherche d’un meilleur site pour que sa progéniture puisse voir le monde.
il nous a ensuite conduits plus loin dans l’obscurité, où un petit groupe de touristes était assis avec admiration alors qu’une autre tortue avait fini de pondre ses œufs, et couvrait tout aussi péniblement son nid dans le sable et faisait de son mieux pour cacher toute trace de sa présence, avant de se traîner laborieusement vers les vagues déferlantes.
le point culminant d’un acte d’amour de 4 heures, qui nous a laissé de retour à notre cabine, sans voix et pensifs, avec l’image finale de cette coquille scintillante disparaissant dans l’océan.
ensuite, tôt le lendemain matin, Marie-Claude nous a appelés pour observer un départ tardif – une tortue de mer qui retournait à l’eau dans la lumière du petit matin, depuis un nid qu’elle avait creusé et recouvert juste devant notre cabine, au moment où Marie-Claude passait.
le long de la plage, en nombre impressionnant, se trouvent des poteaux de bois au sommet coloré, chacun portant la date de construction du nid.
deux mois après cette date, de minuscules poussins en train de flotter émergeront et se précipiteront follement vers l’océan, échappant aux oiseaux rapaces et aux chiens affamés, pour commencer un grand tour impressionnant des océans du monde jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour pondre des œufs – environ 25 ans plus tard.
à ce moment-là, ils retrouveront le chemin de la même plage pour pondre leur première ponte et recommencer le cycle avec une nouvelle génération.
après un retour à la base, nous avons fait notre deuxième sortie – cette fois à Sao Tomé, où Marc nous avait trouvé une chambre dans la pension Sao Pedro, près du centre ville, d’où nous pouvions explorer la ville, et en particulier la chocolaterie Diogo Vaz.
marc nous avait très gentiment donné le nom de Jeremy, le chef chocolatier, qui a très gentiment proposé de nous montrer le processus de fabrication du chocolat, et nous a parlé avec enthousiasme de sa vision artisanale durable de l’arbre à la barre, et des diverses expériences ingénieuses qu’il a faites au fil des ans pour utiliser au mieux les produits locaux.
fē était particulièrement enchantée, et j’ai fait de mon mieux pour traduire ses questions en français pour lui, et ses réponses en anglais pour elle au fur et à mesure que nous avancions.
nous avons également mangé du chocolat vraiment excellent.
le deuxième jour, Marie-Claude nous a rejoints, ce qui nous a permis d’avoir un guide local pour explorer les sites touristiques, et une voiture pour raccourcir les distances.
avec l’aide de Marie-Claude, nous avons visité une petite boutique vendant divers articles et souvenirs au profit des femmes locales, où nous avons acheté des cartes postales que nous n’avons pas encore écrites, et un marchand de tissu portugais, où nous avons acheté quatre demi-mesures de tissu local après une longue délibération.
je n’ai aucune idée de ce que nous ferons de ce tissu, mais c’était un plaisir de choisir des motifs que nous aimions et de ramener un peu de Sao Tomé chez nous.
le soir, Marie-Claude nous a gentiment conduits à l’Omali, un hôtel-restaurant haut de gamme situé sur la route de l’aéroport, où nous avons dîné d’une manière tout à fait décadente avant de rentrer dans nos maisons d’hôtes respectives pour nous écrouler dans nos lits.
alors que nous explorions le centre ville pendant que Marie-Claude faisait quelques courses, il était difficile de ne pas être enchantés par les odeurs de fruits, d’herbes et de poissons, par les sourires joyeux des gens qui proposaient d’échanger des euros ou de nous vendre leurs marchandises diverses.
pourtant, alors que nous nous promenions le dernier jour, j’ai remarqué que la ville de Sao Tomé était un endroit où il m’était difficile de me détendre – elle était plus dure que la campagne, les gens étaient plus insistants, plus exigeants, il y avait un plus grand sentiment de tension pour moi.
c’est peut-être aussi le contraste saisissant entre le luxe étincelant et climatisé de la chocolaterie Diogo Vaz et les vêtements déchirés et les pieds nus meurtris du marché local. J’ai mené une vie très privilégiée, et je vis en Europe du Nord depuis très longtemps, peut-être suis-je déconnecté de certaines réalités de cette partie du monde.
notre dernière expédition était à Mucumbli, pas très loin en fait des plantations de cacao de Diogo Vaz, sur la côte ouest de l’île.
lieu de prédilection de mes parents, ce resort est celui où ils ont souvent passé leurs brefs week-ends… une “seconde maison” comme l’appelle Marie-Claude.
et nous avons tout de suite compris pourquoi.
notre cabane est petite mais joliment aménagée, une petite maison de bois et de pierre avec une chambre, une salle de bain et une terrasse donnant sur l’océan et les arbres qui se balancent.
elle n’est pas climatisée, mais les fenêtres ouvertes et munies de moustiquaires laissent passer l’air de la mer avec le son des grillons, des vagues de l’océan et les basses lointaines de la discothèque du village.
nous sommes à la fois proches de tout, et agréablement isolés de tout le monde.
le matin, nous nous réveillons au son du chant de l’aube et de la mer, et nous traversons un jardin sauvage soigneusement entretenu, composé d’arbres fruitiers et de plantes locales, pour prendre un petit-déjeuner composé d’un gâteau semblable à du pain de maïs, d’une omelette assaisonnée de micoco (le basilic local), d’un yaourt fait maison et de fruits frais locaux.
cette partie de l’île est très différente à bien des égards.
on a l’impression que l’on a investi davantage ici, peut-être parce que c’est là que les bateaux apportent le carburant dont l’île entière dépend pour son alimentation en électricité – Marc nous a expliqué que l’électricité de l’île provient exclusivement de générateurs, ce qui fait de la route reliant ces réserves de carburant à la ville de Sao Tomé et au-delà une ligne de vie vitale pour la population santoméenne.
il est difficile de rendre justice à ce lieu de villégiature en particulier par écrit. C’est un cadeau incroyable pour nous que de pouvoir y rester quelques jours, pour cimenter la nature merveilleuse de ces vacances, et une belle façon de clore les aventures de Marie-Claude ici.
au moment où vous lirez ces lignes, Marie-Claude sera partie pour l’Europe, et Marc entamera sa dernière semaine à Sao Tomé, pour terminer la passation de pouvoir à son successeur et finaliser son propre départ.
le livre se refermera, en quelque sorte, sur ce chapitre de leurs aventures.
c’est un privilège incroyable d’avoir été autorisés à être ici pour ces derniers moments, d’avoir pu partager les derniers jours de cette histoire, et nous sommes incroyablement reconnaissants pour les soins et l’attention que mes parents ont accordés pour faire de notre séjour un moment magique, alors qu’ils avaient sûrement mille et une autres choses en tête.
dans quelques jours, nous retournerons à Ribeira Peixe pour terminer notre propre petite partie de cette histoire, et je pense que nous repartirons tous les deux inspirés, enrichis et infiniment plus détendus que nous ne l’étions en arrivant – quelles vacances incroyables cela a été.
Sachant que la fin est proche, je parle ici de notre séjour à Sao Tomé pas de la fin du monde, nous essayons de faire les quelques choses et/ou visiter les quelques endroits que nous n’avons pas encore eu l’occasion de voir, Marie-Claude, moi ou les deux. En effet, dans une semaine Marie-Claude s’envolera définitivement de l’aéroport international de Sao Tomé pour de nouveaux horizons et je suivrai 6 jours plus tard (dans 13 jours) après avoir terminé la remise-reprise avec mon successeur. Renaud et Fé, notre fils et notre belle-fille, ont eux aussi profité de cette dernière opportunité pour venir nous rendre visite dans notre jungle, car il est fort probable que ceci sera notre dernier poste d’expatriation. Encore que, avec nous rien n’est impossible et nous verrons ce que l’avenir nous réserve. Durant cette dernière semaine nous avons fait plusieurs visites qui seront probablement les dernières et lâchement nous n’avons pas toujours eu le courage de dire aux personnes qui nous recevaient avec tant de gentillesse que nous ne pourrons probablement plus profiter de leur hospitalité ou de leurs invitations à revenir rapidement. Cette semaine fut plutôt chargée à plusieurs points de vue, d’abord d’un point de vue professionnel avec la visite d’un client important qu’il a fallu guider dans la plantation et notre huilerie, mais aussi faire découvrir d’autres aspects de Sao Tomé qui font partie du “terroir” de notre huile. La semaine nous a également permis de visiter certains lieux que nous ne connaissions pas Marie-Claude, moi ou les deux. Ainsi nous avons visité la chocolaterie de Diogo Vaz, dont nous connaissions déjà la boutique et ses produits qui valent sans conteste le détour. La chocolaterie est dirigée par un Maître Chocolatier français plein d’enthousiasme et de créativité dont les produits sont meilleurs les uns que les autres. Le concept de Diogo Vaz de “bean to bar” fait que pour chaque chocolat produit par la chocolaterie ils peuvent retracer exactement de quelle partie de leur plantation et à quel moment les fèves de cacao ont été récoltées, quel mélange a été utilisé, quel degré de torréfaction fut appliqué et d’où chaque ingrédient (aussi infime soit-il) provient. Nous sommes également retourné visiter la petite usine de Valudo, un producteur d’huile vierge de coco organique dont le patron est un ancien collègue de Socfin. Cette petite usine absorbe la grande majorité des noix de coco produites par les petits planteurs des îles de Sao Tomé et Principe pour exporter la quasi totalité de ceux-ci vers l’Europe. Toutefois la demande créant l’offre, l’existence de cette unité de transformation encourage les planteurs à replanter ou augmenter le nombre de cocotiers sur leur fermes et ainsi augmenter la production potentielle. Ainsi l’usine est en fin de renouvellement afin de moderniser certaines machines et surtout potentiellement tripler sa capacité de transformation. Outre l’huile de coco vierge et la farine de coco, Valudo produit une série d’autres produits tels que des cosmétiques, savons, etc. en utilisant d’autres ingrédients (organiques) fournis par de petits producteurs locaux. Nous avons profité de la présence de Renaud et Fé pour retourner passer une nuit à la Casa Museu Alamba Negreiros, située dans les hauteurs au-dessus de la capitale. Ce petit hôtel offre des chambres toutes simples dans un jardin plein de fleurs et d’oiseaux et avec une vue sur la baie de Sao Tomé en contre-bas. Outre l’accueil qui est tout à fait génial et la nourriture qui est délicieuse, on y sert duu jus de framboises du cap fraîches absolument délicieux. Dans notre plantation il y a une colline située à l’arrière de nos bureaux, au sommet de laquelle il y a les ruines d’une construction coloniale avec vue panoramique de la plantation, l’huilerie, les bureaux et le “Gran Caué” ou “Pico Caué”, ce rocher atypique qui caractérise les environs de la plantation et est le symbole de la province. Ce lieu, appelé “Vila José”, que j’avais déjà eu l’occasion de visiter était inconnu de Marie-Claude et donc la venue de Renaud et de Fé était une bonne excuse pour aller y faire un tour. Le lieu est hanté par toute une cohorte d’animaux domestiques, chèvres, canards, cochons, poules et tout un chien de garde, mais depuis que je connais l’endroit je n’ai jamais rencontré le respnsable qui manifestement doit s’occuper des animaux et entretenir les environs. Nous avons terminé la visite par un tour à Praia Grande puis avons rejoint nos pénates avant l’heure des moustiques . . . En ville nous avons “découvert” un nouveau restaurant, le “O Pirata”. Nous ne l’avons pas vraiment découvert car ce sont des collègues qui nous ont renseigné l’endroit où ils avaient été dîner une ou deux fois et recommandaient la cuisine. Nous avons préféré essayer cet endroit pour le déjeuner, ce qui est un plus car étant situé sur la plage cela permet de profiter pleinement de la mer et des activités qui s’y déroulent. La nourriture est effectivement délicieuse, tout à fait abordable et le personnel adorable. Bref, nous avons découvert cet endroit juste à temps pour encore pouvoir en profiter une ou deux fois avant notre départ. Malgré la petite taille de Sao Tomé, il y a des endroits que nous n’aurons plus l’occasion de visiter, l’île de Principe, le Pico de Sao Tomé (point le plus élevé de l’île) et l’Ilhéu das Rolas (petit îlot situé à la pointe méridionale de Sao Tomé ou passe l’équateur) sont quelques sites qui auront échappé à notre programme d’exploration, mais peut-être que ce sera une bonne excuse pour revenir un jour… En attendant nous profitons de chaque journée qui nous reste pour (re)découvrir ou faire découvrir nos endroits préférés à nos enfants, sauf quand il faut emballer. Même si nous ne manquons pas d’expérience dans les déménagements, trier et empaqueter nos affaires reste une des parties les moins amusantes de ce processus, comme quoi on ne s’habitue jamais! Nous espérons comme chaque fois recevoir de vos nouvelles à vous. A très bientôt, Marc & Marie-Claude
Knowing that the end is near, I’m talking about our stay in Sao Tome not the end of the world, we try to do the few things and/or visit the few places we haven’t had the opportunity to see yet, Marie-Claude, me or both. Indeed, in one week Marie-Claude will definitely fly out of Sao Tomé international airport for new horizons and I will follow 6 days later (in 13 days) after having finished the handover with my successor. Renaud and Fé, our son and daughter-in-law, have also taken this last opportunity to visit us in our jungle, as this will most likely be our last expatriation post. Still, with us nothing is impossible and we will see what the future holds. During this last week we made several visits that will probably be our last and we didn’t always have the courage to tell the people who received us with such kindness that we will probably not be able to enjoy their hospitality or their invitations to come back soon. This week was rather busy from several points of view, first of all from a professional point of view with the visit of an important client who had to be guided through the plantation and our oil mill, but also to discover other aspects of Sao Tomé which are part of the “terroir” of our oil. The week also allowed us to visit some places that we did not know Marie-Claude, me or both. We visited Diogo Vaz’s chocolate factory, whose shop and products are definitely worth a visit. The chocolate factory is run by a French Master Chocolatier who is full of enthusiasm and creativity and whose products are each one better than the next one. Diogo Vaz’s concept of “bean to bar” means that for each chocolate produced by the factory they can trace exactly when and from which part of their plantation the cocoa beans were harvested, what blend was used, what degree of roasting was applied and where each ingredient (no matter how small) came from. We also went back to visit the small factory of Valudo, a producer of organic virgin coconut oil whose owner is a former colleague of Socfin. This small factory absorbs the vast majority of the coconuts produced by the small planters of the islands of Sao Tomé and Principe and exports almost all of its products to Europe. However, as demand creates supply, the existence of this processing unit encourages farmers to replant or increase the number of coconut trees on their farms and thus increase the potential production. Thus the factory is in the final stages of renewal in order to modernise some of the machinery and above all to potentially triple its processing capacity. In addition to virgin coconut oil and coconut flour, Valudo produces a range of other products such as cosmetics, soaps, etc. using other (organic) ingredients supplied by small local producers. We took advantage of Renaud and Fé’s presence to return to spend a night at the Casa Museu Alamba Negreiros, located in the hills above the capital. This small hotel offers simple rooms in a garden full of flowers and birds and with a view of the bay of Sao Tomé below. The food is delicious, and the fresh cape raspberry juice is absolutely delicious. In our plantation there is a hill behind our offices, on top of which there are the ruins of a colonial building with a panoramic view of the plantation, the oil mill, the offices and the “Gran Caué” or “Pico Caué”, this atypical rock which characterizes the surroundings of the plantation and is the symbol of the province. This place, called “Vila José”, which I had already visited, was unknown to Marie-Claude and so the visit of Renaud and Fé was a good excuse to go there. The place is haunted by a whole host of domestic animals, goats, ducks, pigs, chickens and a whole guard dog, but since I’ve known the place I’ve never met the person in charge who obviously has to look after the animals and maintain the surroundings. We finished the visit with a trip to Praia Grande and then went back to our accommodation before the mosquitoes came… . In town we “discovered” a new restaurant, “O Pirata”. We didn’t really discover it because it was colleagues who told us about the place where they had been for dinner once or twice and recommended the food. We preferred to try this place for lunch, which is a plus as being located on the beach it allows you to fully enjoy the sea and the activities going on there. The food is indeed delicious, quite affordable and the staff are lovely. In short, we discovered this place just in time to enjoy it once or twice more before we have to leave. Despite the small size of Sao Tome, there are places we won’t get to visit before we go, Principe Island, Pico de Sao Tome (the highest point of the island) and Ilhéu das Rolas (a small islet at the southern tip of Sao Tome where the equator crosses) are some of the sites that will have escaped our exploration program, but maybe it will be a good excuse to come back one day… In the meantime, we take advantage of every day we have left to (re)discover our favourite places, except when we have to pack. Even though we are not inexperienced in moving, sorting and packing our stuff is one of the least fun parts of the process, so you never get used to it! We hope to hear from you again. See you soon, Marc & Marie-Claude
Sao Tomé est le pays de la zénitude, la devise «Leve-Leve» (doucement-doucement) est réellement le moto de tous ici, pas d’urgence, pas d’excès dans le travail que ce soit à la maison où dans la plantation. Tout comme dans la plus grande partie de l’Afrique, les gens vivent au jour-le-jour sans trop penser à demain et certainement pas se tracasser pour un avenir plus éloigné. Cela se reflète dans pleins de choses et de manières de faire. Par exemple le travailleur qui décide de rentrer à la maison en milieu de matinée parce qu’il n’a pas envie de (trop) travailler aujourd’hui (même si cela veut dire qu’il va perdre une partie de son salaire). Tous sont demandeurs d’emprunts à rembourser sur leur salaire futur, mais épargner est un concept totalement inconcevable, pourquoi économiser des sous que l’on peut dépenser aujourd’hui. La majorité de nos travailleurs dépensent la quasi totalité de leur salaire durant les quelques jours qui suivent la paie, quand ce n’est pas tout de suite. Comme pour se nourrir il y a la mer, les fruits des arbres à pain et plein d’autres choses à manger qu’il suffit de cueillir, il n’est point vraiment besoin d’argent pour cela. Même pour l’alcool il «suffit» de récolter la sève des palmiers qui rapidement fermente et devient une boisson alcoolisée (le vin de palme) très appréciée de tous. Nous avons essayé de nous adapter à cette vie sans stress, mais le fait de diriger une société avec des travailleurs qui protestent dès qu’ils doivent travailler plus que 2-3 heures, s’absentent régulièrement pour se reposer ou aller pêcher sans prévenir ou encore viennent au travail mais restent assis presque toute la journée si personne n’est là pour les houspiller, fait que j’ai parfois du mal à rester aussi serein que les sao toméens… La perspective de devoir quitter définitivement notre vie de plantation et d’emballer les choses qui nous sont chères, d’ici quelques semaines (même si ce n’est certainement pas la première fois que nous déménageons), n’est pas sans une certaine dose d’anxiété. Si l’on ajoute à cela que c’est justement durant nos dernières semaines d’activité ici à Sao Tomé qu’il faut aussi gérer divers audits de certification, la visite de gros clients, le remplacement du directeur agronomique, la mise en place pour que mon successeur puisse reprendre la main dans les meilleures conditions possibles ainsi que la visite d’amis et de famille avec qui nous souhaitons aussi partager au mieux notre vie africaine tant que cela est encore possible… Tout ceci en n’ayant pas encore atteint le degré de zénitude des sao toméens, épice de petites pointes de stress nos dernières semaines de coin de paradis. Mais n’exagérons pas, nous sommes aussi très excités et impatients de commencer notre nouvelle vie et carrière en Suisse, se rapprocher de famille et amis, pouvoir aller écouter des concerts, visiter des musées, voir des expositions, s’initier au yoga, refaire du Pilate, suivre des stages, apprendre un nouveau métier, ne plus se lever tous les jours à 5 heures du matin. Cela étant dit ce mélange d’excitation et de stress est un peu taxant et nous serons heureux d’être plus vieux de quelques semaines, même si nous savons qu’il nous faudra un peu de temps pour se réhabituer à la vie en Europe, le trafic, le climat (le froid surtout) et … un autre genre de stress (?). En attendant nous profitons au maximum du temps qui nous reste ici pour revisiter les endroits que nous aimons et même en découvrir de nouveaux, faire le plein de fruits tropicaux et d’autres délices du coin et ne pas encore trop penser aux pulls, écharpes, chaussettes et autres manteaux chauds qu’il nous faudra porter d’ici peu. J’essaye aussi de mettre à profit le temps qu’il nous reste pour essayer de finaliser certains projets en cours dans la plantation, même si je sais qu’il ne sera pas possible de faire en quelques semaines ce qu’il n’a pas été possible de réaliser durant les deux années précédentes. Même s’ils ne seront pas totalement finis, l’avancement de certains chantiers est suffisant pour savoir qu’ils seront finalisés dans un avenir pas trop éloigné. Par exemple la mise en place d’une nouvelle ligne électrique entre notre parc résidentiel et l’huilerie a finalement commencé et pourrait être complétée avant mon départ. Cela vous paraîtra probablement peu spectaculaire de tirer une ligne électrique sur environ 1km, mais il nous a fallu des mois pour acheter et importer le câble, trouver une entreprise pour installer la ligne dans les normes, etc. Toutefois l’impact sera très significatif car, comme vous auriez pu le lire dans des nouvelles précédentes, ici nous dépendons exclusivement de générateurs pour notre électricité. La nouvelle ligne va nous permettre de supprimer un générateur (celui du parc résidentiel – Parque Verde) et outre la diminutions de notre impact sur l’environnement, va nous permettre de faire une grosse économie en carburant (et coût) estimée à plus de 30.000 litres par an, hé oui, le confort d’avoir l’électricité n’est pas gratuit et encore j’ai déjà réduit l’horaire de plus de 6 heures par jour (avant le générateur de notre parc tournait 24h/24) avec une économie de 13.000 litres de carburant par an. Un autre projet qui est déjà assez bien avancé est la construction d’une bibliothèque/centre informatique en collaboration avec une ONG «Filhos de Sao Tomé». Celle-ci est réalisée avec deux conteneurs de 40 pieds dans lesquels nous avons aménagé portes et fenêtres, aérations, isolation, etc. et pourrait également être quasi terminé avant mon départ. Les autres projets, micro centrale hydro-électrique, habitations (cadres et maison d’accueil), entrepôt engrais, etc. seront pour mon successeur qui y ajoutera certainement ses idées à lui. Ce week-end sera notre dernier week-end à la maison et sans Praia Grande car il tombe des paquets d’eau. Pour le moment la saison est plutôt sèche avec de beaux ciels bleus, mais entrecoupés par des orages impressionnants et beaucoup d’eau (150mm en moins de 12 heures selon notre station météo) qui transforme les routes en torrents et oblige le port de cuissardes pour sortir de la maison. Mais, contrairement à Mapangu, ici pas de fuites dans la maison (sauf si nous laissons les fenêtres ouvertes…) et généralement pas autant de coups de foudres (encore que cette saison nous avons eu quelques éclairs spectaculaires). Comme d’habitude nous espérons recevoir de vos nouvelles à vous aussi 😉 😉 😉 A très bientôt, Marc & Marie-Claude
Future bibliothèque – Futur library
https://youtu.be/nbN37Je7eE8
Sao Tome is the land of zenitude, the motto “Leve-Leve” (gently-gently) is really the motto of all here, no rush, no excess in work either at home or on the plantation. Just like in most of Africa, people live from day to day without thinking too much about tomorrow and certainly not worrying about a more distant future. This is reflected in many things and ways of doing things. For example, the worker who decides to go home mid-morning because he doesn’t feel like working (too much) today (even if it means he will lose some of his salary). All of them are asking for loans to be paid back from their future salary, but saving is a totally inconceivable concept, why save money that you can spend today. The majority of our workers spend almost all of their salary in the few days following payday, if not immediately. As there is the sea to fish in, the breadfruits and many other things to eat that you just have to pick, you don’t really need money for that. Even for alcohol it is “enough” to collect the sap of the palm trees, which quickly ferments and becomes an alcoholic drink (palm wine) much appreciated by all. We have tried to adapt to this stress-free life, but running a company with workers who protest as soon as they have to work more than 2-3 hours, regularly leave to rest or go fishing without warning, or come to work but sit for most of the day if no one is there to nag them, sometimes makes it difficult for me to remain as serene as the Sao Tomeans… The prospect of having to leave our plantation life behind for good and pack up the things we hold dear in a few weeks’ time (although this is certainly not the first time we’ve moved) is not without a certain amount of anxiety. Add to this the fact that during our last few weeks of activity here in Sao Tomé, we also have to deal with various certification audits, visits from major clients, the replacement of the agronomic director, the hand-over preparations so that my successor can take over in the best possible conditions, as well as visits from friends and family with whom we also want to share our African life as much as possible while it is still possible… All this without having yet reached the degree of zenitude of the Sao Tomeans, spicing up our last few weeks of paradise with small spikes of stress. But let’s not exaggerate, we are also very excited and impatient to start our new life and career in Switzerland, to get closer to family and friends, to be able to go and listen to concerts, to visit museums, to see exhibitions, to take yoga lessons, to do Pilates again, to learn a new job and to not get up every day at 5 o’clock in the morning. Having said that, this mix of excitement and stress is a bit taxing and we will be happy to be a few weeks older, even if we know that it will take us some time to get used to life in Europe, the traffic, the climate (especially the cold) and… another kind of stress (?). In the meantime we are making the most of the time we have left here to revisit the places we love and even discover new ones, stock up on tropical fruits and other local delicacies and not think too much yet about the jumpers, scarves, socks and other warm coats we will have to wear before long. I’m also trying to use the time we have left to try and finalise some of the projects that are underway on the plantation, even though I know that it won’t be possible to do in a few weeks what it wasn’t possible to do in the previous two years. Even if they will not be completely finished, the progress of some projects is sufficient to know that they will be finalised in the not too distant future. For example the installation of a new power line between our residential park and the oil mill has finally started and may be completed before I leave. It will probably sound unspectacular to pull a power line for about 1km, but it took us months to buy and import the cable, find a company to install the line according to standards, etc. However, the impact will be very significant because, as you may have read in previous news stories, here we rely exclusively on generators for our electricity. The new line will allow us to eliminate one generator (the one in the residential park – Parque Verde) and besides the decrease of our impact on the environment, will allow us to make a big saving in fuel (and cost) estimated at more than 30.000 litres per year, hey yes, the comfort of having electricity is not free and yet I have already reduced the schedule of more than 6 hours per day (before the generator of our park was running 24 hours a day) with a saving of 13.000 litres of fuel per year. Another project that is already quite advanced is the construction of a library/computer centre in collaboration with an NGO “Filhos de Sao Tomé”. This is being done with two 40-foot containers in which we have fitted doors and windows, ventilation, insulation, etc. and could also be almost finished before I leave. The other projects, micro hydroelectric power station, housing (staff and guest house), fertilizer warehouse, etc. will be for my successor who will certainly add his own ideas. This weekend will be our last weekend at home and without Praia Grande as it is raining heavily. For the moment the season is rather dry with beautiful blue skies, but interspersed with impressive thunderstorms and a lot of water (150mm in less than 12 hours according to our weather station) which transforms the roads into torrents and forces the wearing of waders to leave the house. But, unlike Mapangu, here there are no leaks in the house (unless we leave the windows open…) and generally not as many lightning strikes (although this season we had some spectacular ones). As usual we hope to hear from you too 😉 😉 😉 Until soon, Marc & Marie-Claude
Certains d’entre vous doivent se dire que nous devenons paresseux et que nous n’étions pas au rendez-vous la semaine passée. C’est vrai, pas pour le côté paresseux (je crois, encore que cela peut se débattre) mais pour le fait que la semaine dernière nous n’avons pas écris de nouvelles. Ce n’est pourtant pas parce que nous n’avons rien à raconter, plutôt du contraire, mais il y a eu tellement de choses à faire que le temps nous a manqué pour faire un peu d’écriture. Comme les choses dont nous souhaitons vous parler sont un peu décousues, ne vous étonnez pas si dans ces nouvelles nous sautons d’une chose à une autre sans trop de transition. Nous allons vous parler de cascades (encore une fois), du Covid-19 (èh oui, il n’est pas encore tout à fait parti), d’audits (partie moins gaies de ces nouvelles), d’un déménagement en perspective et de visiteurs (que nous n’avons pas traité aussi bien que nous l’aurions voulu). Commençons par la fin, les visiteurs. Comme vous le savez (si vous avez lu nos nouvelles précédentes) nous avions eu le bonheur d’avoir la visite de l’un de nos enfants juste avant nos vacances de fin d’année, Emilie, Filip et notre petite-fille Lynn sont venu explorer Sao Tomé pour notre plus grand bonheur. Cette semaine nous avons à nouveau eu des visiteurs qui nous sont très chers, à savoir nos grands amis Nicolas et Patricia qui ont pris le temps de venir nous rendre visite pendant une semaine (et ainsi échapper aux froidures de l’Europe, encore que là, comme vous le lirez plus loin, ce n’était peut-être pas tout à fait le programme attendu). Nous leur avons évidemment fait découvrir Mucumbli (devenu un must pour nous), la plantation et ses environs immédiats. Le caillou dans l’engrenage de notre programme de visite pour nos amis est venu sous la forme du Covid, que Marie-Claude a dû attraper pendant notre vol de retour d’Europe. Evidemment pas question d’accueillir nos amis à la maison, quarantaine oblige, et nous avons donc résolu de trouver un endroit où héberger Nicolas et Patricia en dernière minute. Malgré le fait que nous partagions nos miasmes, Marie-Claude et moi, pour une raison mystérieuse (mais heureuse) mes tests à moi restaient obstinément négatifs et j’ai décidé qu’avec un masque je pouvais me risquer à l’aéroport pour accueillir nos invités, laissant la pauvre Marie-Claude dans le fond de son lit (inconfortable, mais heureusement pas au point de devoir faire appel à un médecin, ce que nous préférons éviter ici). Les hôtels près de la plantation que nous connaissons (La Roça Sao Joao où j’avais logé durant les premiers mois de mon séjour à Sao Tomé et Le “complexe” Mionga dont nous ne connaissons de fait que le restaurant) affichaient tous deux complet. Nous avons donc réservé une chambre à la Poussada Vila Paraiso, un peu plus loin de la plantation, dont les revues sont dithyrambiques, mais que nous ne connaissions pas du tout. Même si Nicolas et Patricia ont trouvé le site magnifique et le personnel des plus accueillants, le lit était semble-t-il un peu “dur” et surtout il n’y a pas (du tout) d’insonorisation entre les chambres, ce qui fait que l’on peut suivre la conversation téléphonique de son voisin sans même mettre son oreille contre la cloison. Selon nos amis ils pouvaient même voir quand la lumière dans la chambre de leur voisin était allumée au travers des interstices du mur… Le week-end nous sommes partis (malheureusement sans Marie-Claude) à Mucumbli où nous avons été accueillis royalement (comme à chaque fois), nos amis dans un des bungalows que nous préférons pour sa vue combinant mer et arbres pleins d’oiseaux et moi dans la nouvelle maison (avec cuisine, salon, bbq, terrasses, etc.) où j’ai pu choisir de m’installer dans l’un de 4 lits. Le dimanche, j’ai entraîné Nicolas et Patricia dans une excursion à la recherche de la fameuse cascade qui nous avait déjà échappé deux fois. Cette fois, mettant ma fierté de côté, j’ai accepté les services d’un guide (Mr. António) qui s’est porté volontaire pour nous amener jusqu’à la chute lorsque nous avons traversé Ponta Figo (un petit village juste à côté de Mucumbli). Je dois avouer que sans le guide nous n’aurions jamais trouvé la dite cascade. Après avoir garé la voiture assez haut dans la montagne (je dirais après au moins une demi heure à trois quarts d’heure de piste) nous avons emprunté un sentier qui nous a amené plus haut en serpentant entre les cacaoyers et à travers des chemins où il était possible de voir par-ci par-là les vestiges de ce qui avait du être une route carrossable. Ce sentier nous a amené jusqu’au pied d’un pont (qui s’est révélé être en fait un aqueduc pas très large) qu’il a fallu traverser avec des tronçons sans balustrades et donc peu sympathique pour les personnes qui n’aiment pas trop ce genre de situations. De l’autre côté de l’aqueduc, le chenal d’eau entre dans la montagne par un tunnel pas trop haut, mais où il est tout juste possible de marcher un peu courbé et où il est indispensable d’avoir une torche (vive les téléphones modernes). Il est difficile d’estimer la longueur du tunnel, mais quand on y entre l’autre bout n’est pas vraiment visible, donc il doit faire au moins une centaine de mètres. Malgré le fait que nous ne devions pas marcher dans le canal lui-même (dont la fonction est d’acheminer de l’eau vers une citerne qui alimente la centrale hydroélectrique en contre-bas), il est vite apparu qu’il serait illusoire d’espérer arriver à pied sec de l’autre côté. La sortie du tunnel est des plus spectaculaires car on débouche dans une gorge aux murs vertigineux de part et d’autre avec la cascade à l’une des extrémités et un précipice (avec probablement une autre cascade hors de notre vue à l’autre extrémité. Le canal que nous avions suivi pénètre lui dans un autre tunnel dans la falaise en face, que nous nous gardés d’explorer. Nous avons eu la chance d’avoir une lumière extraordinaire avec le soleil éclairant les fougères et mousses accrochées aux parois abruptes tout autour de nous. Bref pour celui qui ne soufre ni de vertige ni de claustrophobie, c’est une excursion magnifique et fortement recommandée (avec un guide). De retour à Mucumbli nous avons du nous décrotter (en particulier les chaussures) avant de nous retrouver pour un délicieux déjeuner (le dimanche à Mucumbli ils proposent des pizzas tout à fait remarquables!). Nous sommes exceptionnellement resté deux nuits à Mucumbli car le lundi matin j’avais un rendez-vous en ville et c’était l’occasion pour nos amis d’explorer un tout petit peu cette immense ville… Marie-Claude se sentant beaucoup mieux, nous avons décidé que pour la suite du séjour nos amis logeraient à la maison (cela faisait quand même déjà presque une semaine de quarantaine) en profitant des talents culinaires de notre gentille Mauricette. Pendant la visite de nos amis nous avons eu la visite d’une équipe d’auditeurs RSPO qui viennent vérifier si nous appliquons bien toutes les règles imposées par cette certification. Le résultat n’a pas été aussi bon que nous l’aurions espéré, mais souvent nos défaillances furent le résultat de petites choses difficiles à contrôler comme des travailleurs qui ne mettent pas le masque qu’ils ont reçu pour effectuer un travail poussiéreux ou encore des procédures dont le texte ne reflète pas toujours la réalité du terrain. Nous avons donc du pain sur la planche pour rectifier tout cela, jusqu’au prochain audit… La dernière nouvelle dont nous souhaitons vous faire part est un changement imminent dans notre vie, car encore une fois nous allons déménager, abandonnant notre île paradisiaque pour les alpages suisses. Un changement assez radical tant d’un point de vue climatique, que cadre de vie que professionnel, car évidemment je ne vais pas m’occuper de palmiers en Helvétie. Mon nouveau travail fera l’objet de nouvelles dans l’avenir, car nous espérons garder la discipline d’écrire quelques lignes chaque semaine, même si les sujets risquent d’être forts différents. Profitant de nos dernières semaines à Sao Tomé, en principe nous quittons l’île avant la fin du mois, Marie-Claude et moi passons ce week-end dans un endroit que nous ne connaissions pas encore, la Casa Museu Lambada Negreiros, dans les montagnes au-dessus de la capitale, où nous sommes les seuls clients dans un site absolument magnifique. Notre chambre se trouve dans un petit pavillon dans un jardin plein de fleurs avec une vue spectaculaire sur la vallée, la ville et la mer dans le lointain, qui nous rappelle un peu les vues que nous avions depuis la Cathédrale (sans la ville…). Outre la myriade d’oiseaux de toutes sortes qui hantent le jardin, nous sommes juste assez près du village pour entendre les cris de joie des enfants, les chants émanant de l’église et d’autres bruits qui nous rappellent un peu notre vie dans le village d’Enery en Haïti. Afin de rejoindre notre chambre il faut grimper en haut d’une colline en empruntant une série impressionnante de marches, excellentes pour l’exercice mais moins évidente pour le malheureux qui arriverait avec un bagage un peu pesant. Hier après-midi, tandis que nous étions sur notre terrasse à profiter du jardin et de la vue, un adorable serveur en livrée locale est venu nous apporter un plateau avec deux tasses d’infusions (délicieuses) et une petite assiette de biscuits maison. Nous sommes encore une fois au paradis! Nous espérons comme d’habitude recevoir de vos nouvelles. A très bientôt, Marc & Marie-Claude
Some of you may be thinking that we are getting lazy and that we gave up on writing last week. It’s true, not for the lazy part (I think, although that’s debatable) but for the fact that last week we didn’t write any news. It’s not because we have nothing to write about, on the contrary, but there was so much to do that we didn’t have enough time to do any writing. As the things we want to tell you about are a bit disjointed, don’t be surprised if in these short notes we jump from one thing to another without much transition. We’re going to tell you about waterfalls (again), the Covid-19 (oh yes, it’s not quite gone yet), audits (the less cheerful part of these stories), a move in the offing and visitors (which we didn’t welcome as well as we would have liked). Let’s start with the end, the visitors. As you know (if you have read our previous news) we were lucky enough to have a visit from one of our children just before our end of year holidays, Emilie, Filip and our granddaughter Lynn came to explore Sao Tomé to our great delight. This week we again had visitors who are very dear to us, namely our great friends Nicolas and Patricia who took the time to come and visit us for a week (and thus escape the coldness of Europe, although here, as you will read later, it was perhaps not quite the expected programme). Of course we showed them Mucumbli (now a must for us), the plantation and its immediate surroundings. The unfortunate twist in our visit programme for our friends came in the form of Covid, which Marie-Claude probably caught on our flight back from Europe. Obviously we couldn’t host our friends at home, as we were in quarantine, so we decided to find a place for Nicolas and Patricia to stay at the last minute. Despite the fact that Marie-Claude and I were sharing our “bugs”, for some mysterious (but fortunate) reason my own tests remained stubbornly negative and I decided that with a mask I could venture to the airport to welcome our guests, leaving poor Marie-Claude suffering in her bed (uncomfortable, but fortunately not to the point of needing a doctor, which we prefer to avoid here). The hotels near the plantation that we know (La Roça Sao Joao where I stayed during the first months of my stay in Sao Tomé and The Mionga “complex” of which we only know the restaurant) were both fully booked. So we booked a room at the Poussada Vila Paraiso, a little further away from the plantation, whose reviews are dithyrambic, but which we didn’t know at all. Even if Nicolas and Patricia found the site magnificent and the staff most welcoming, the bed was apparently a bit “hard” and above all there is no soundproofing (at all) between the rooms, which means that you can follow your neighbour’s telephone conversation without even putting your ear against the partition. According to our friends they could even see when the light in their neighbour’s room was on through the gaps in the wall… On the weekend we went (unfortunately without Marie-Claude) to Mucumbli where we were welcomed royally (as always), our friends in one of the bungalows we prefer for its view combining sea and trees full of birds and me in the new house (with kitchen, living room, bbq, terraces, etc.) where I could choose to settle in one of the 4 beds. On Sunday I took Nicolas and Patricia on a trip to find the famous waterfall that had already eluded us twice. This time, putting my pride aside, I accepted the services of a guide (Mr. António) who volunteered to take us to the waterfall as we passed through Ponta Figo (a small village just outside Mucumbli). I must admit that without the guide we would never have found the said waterfall. After parking the car high up in the mountains (I would say after at least half an hour to three quarters of an hour on the trail) we took a trail that took us higher up, winding through cocoa trees and across paths where it was possible to see here and there the remains of what must have been a passable road. This path took us to the foot of a bridge (which turned out to be a not very wide aqueduct) which we had to cross with sections without railings and therefore not very friendly for people who do not like this kind of situation. On the other side of the aqueduct, the water channel enters the mountain through a tunnel that is not too high, but where it is just possible to walk a bit bent over and where it is essential to have a torch (long live modern telephones). It is difficult to estimate the length of the tunnel, but when you enter it the other end is not really visible, so it must be at least a hundred metres long. Despite the fact that we weren’t supposed to walk through the canal itself (whose function is to carry water to a tank that feeds the hydroelectric plant below), it soon became apparent that it would be unrealistic to expect to get to the other side without soaked feet. The exit from the tunnel is most spectacular as it leads into a gorge with vertiginous walls on both sides with the waterfall at one end and a precipice (with probably another waterfall out of our sight at the other end. The channel we had followed enters another tunnel in the cliff opposite, which we refrained from exploring. We were fortunate to have extraordinary light with the sun shining on the ferns and mosses clinging to the steep walls all around us. In short, for those who do not suffer from vertigo or claustrophobia, this is a magnificent excursion and highly recommended (with a guide). Back in Mucumbli we had to scrape off our shoes before meeting up for a delicious lunch (on Sundays in Mucumbli they offer outstanding pizzas!). We stayed exceptionally two nights in Mucumbli because on Monday morning I had an appointment in town and it was the occasion for our friends to explore a little bit this huge city… Marie-Claude feeling much better, we decided that for the rest of the stay our friends would stay at home (it had already been almost a week of quarantine) while enjoying the culinary talents of our very kind cook, Mauricette. During the visit of our friends we had a visit from a team of RSPO auditors who came to check if we were applying all the rules imposed by this certification. The result was not as good as we had hoped, but often our failures were the result of little things that were difficult to control, such as workers not putting on the mask they had been given to do a dusty job, or procedures whose text did not always reflect the reality on the ground. So we have a lot of work to do to rectify all this, until the next audit… The last piece of news we would like to share with you is an imminent change in our lives, as we will once again be moving, this time from our island paradise to the Swiss Alps. A rather radical change from a climatic point of view, as well as from a living and professional point of view, because obviously I won’t be taking care of palm trees in Helvetia. My new job will be the subject of news in the future, as we hope to keep the discipline of writing a few lines each week, even if the subjects are likely to be quite different. Enjoying our last weeks in Sao Tomé, in principle we leave the island before the end of the month, Marie-Claude and I spend this weekend in a place we didn’t know before, the Casa Museu Lambada Negreiros, in the mountains above the capital, where we are the only guests in an absolutely beautiful site. Our room is in a small pavilion in a garden full of flowers with a spectacular view of the valley, the city and the sea in the distance, which reminds us a bit of the views we had from the Cathedral (without the city…). Besides the myriad of birds of all kinds that haunt the garden, we are just close enough to the village to hear the cries of joy from the children, the singing from the church and other noises that remind us a little of our life in the village of Enery in Haiti. In order to reach our room we have to climb up a hill through an impressive series of steps, excellent for exercise but less obvious for the unfortunate person arriving with heavy luggage. Yesterday afternoon, while we were on our terrace enjoying the garden and the view, a lovely waiter in local livery came and brought us a tray with two cups of herbal tea (delicious) and a small plate of homemade biscuits. We are once again in paradise! We hope to hear from you as usual. See you soon, Marc & Marie-Claude
Nous venons de rentrer à la maison à Ribeira Peixe, sous la grisaille et un peu de pluie (un peu comme en Europe quand nous sommes partis) mais avec la température tropicale habituelle. Enlevés pulls, doudounes et autres vestes coupe-vent… Jusqu’à notre prochain retour en Europe du moins. Pour la première fois nous avons opté pour un retour à la maison en douceur et de jour en passant la première nuit à la capitale. En effet, les avions venant de Lisbonne arrivent généralement en fin d’après-midi et nous obligent donc à faire la route jusque Ribeira Peixe dans le noir, ce qui n’est pas toujours sans risques (véhicules arrêtés sans feux, animaux divers, contre-coucheurs avec grands phares, vie nocturne enthousiaste, etc.). Nous avons donc décidé de passer la nuit dans un petit hôtel tenu par un couple de portugais sur la baie de Sao Tomé, endroit que j’avais testé au mois de novembre avec beaucoup de satisfaction et que nous souhaitions expérimenter avec Marie-Claude. L’expérience n’était pas aussi bonne que la première visite, d’une part parce que le prix a plus que doublé (soit-disant pour compenser le manque de clients, ce qui me semble être une très mauvaise manière de fidéliser les clients ou d’en attirer d’autres, mais qui suis-je pour donner des conseils aux hôteliers…). D’autre part, peu après nous être glissé dans nos plumes (juste un drap dans ce cas-ci) il y a eu une panne de courant. En soi cela ne nous aurait pas dérangé beaucoup si ce n’est qu’une lumière de sécurité plutôt brillante s’est allumée dans notre chambre sans possibilité de l’éteindre. En faisant un peu d’équilibre sur une chaise assez bancale nous avons réussi à nouer un foulard autour du boîtier lumineux et ainsi réduire quelque peu le faisceau qui nous éblouissait. En principe l’hôtel est équipé d’un générateur qui prend le relais en cas de coupure de courant (fréquentes à Sao Tomé), mais compte tenu de la longue période d’obscurité et des “jurons” émanant du côté du générateur la technicité n’était pas à la hauteur des attentes. Finalement, la chambre où nous avons logé, bien que décorée sobrement mais avec goût, n’était pas encore tout à fait terminée avec une porte de salle de bain sans poignée et une seule lampe de chevet, donc méritant une remise plutôt qu’une surcharge. La patronne ayant réalisé notre enthousiasme modéré nous a toutefois offert le dîner en compensation, ce qui arrondit un petit peu les angles. Notre vol étant arrivé assez tôt (en avance même) et surtout avec tous nos bagages (donc c’est possible) nous sommes rapidement passé par le supermarché pour faire des provisions de légumes frais et quelques produits manquants à la maison. Puis, en route vers Ribeira Peixe après avoir acheté en rue les quelques fruits que nous avons pu trouver un dimanche matin (quelques tout petits ananas et papayes) pour ne pas faillir à notre diète matinale habituelle ici. Lorsque nous retournerons à la capitale pour accueillir nos amis, qui viennent en visite durant une semaine, nous en profiterons pour faire le plein de fruits comme il faut. Notre dernière semaine de vacances, passée entre la Belgique et la Suisse, s’est très bien passée avec d’abord un déjeuner de Noël, nouvel an et anniversaire (de papa) où la famille était présente au grand complet. Ce déjeuner avait lieu à la maison de Heidehof, où Emilie et Filip avaient fait place nette pour pouvoir recevoir les quelques 36 convives pour une orgie de fruits de mer suivie de desserts maison meilleurs les uns que les autres. En Suisse, où Marie-Claude et moi ne sommes restés que deux jours pour une visite au siège et rencontrer la famille de Carina qui nous ont hébergé dans leur superbe maison près de Zurich. Pour mémoire Carina vient de passer 7 semaines chez nous à Sao Tomé comme stagiaire et est devenue un membre adopté de la famille. Carina étant une grande adepte de cuisine nous avait préparé un festin digne d’un restaurant étoilé, que nous avons dégusté avec beaucoup de plaisir et de gourmandise. Dès notre retour à Sao Tomé nous devrons reprendre les choses en main question nourriture et rythme des repas car ces vacances ont été une suite ininterrompue de bonne nourriture, bonne compagnie et horaires fantaisistes. Pour revenir de Suisse, je nous avais réservé un compartiment lit, style de voyage que j’apprécie beaucoup et qui durant tout un temps n’était plus une option (probablement supplantés par les trains à haute vitesse). Malheureusement notre expérience ne fut pas totalement à la hauteur de mes espérances car le wagon-lit qui aurait dû nous transporter avait un problème technique et a été remplacé par un wagon-couchettes nettement plus ancien et moins confortable, même si Marie-Claude et moi avions malgré tout un compartiment rien que pour nous. La grande différence avec les trains de nuit d’avant est la différence de bruit, car maintenant les rails sont continus et il n’y a plus cette cadence qui permettait de jauger la vitesse du train tout en “dormant”. Nous sommes rentrés juste à temps pour rejoindre à Emilie et Filip et aller célébrer l’anniversaire d’Emilie dans un délicieux restaurant végétarien (eh oui, encore de la nourriture), une chose que nous n’avions pas eu l’occasion de faire depuis déjà quelques années (être là pour l’anniversaire de notre fille). Nous voila à présent de retour dans notre petite île paradisiaque où la maison a été repeinte pendant notre absence. Comme à chaque fois, il y a de petites gouttelettes de peinture blanche sur nombre des objets et meubles, qui pourtant ont été déplacés car pas toujours à leur place d’origine, mais c’est ça l’Afrique… Nous espérons très bientôt recevoir de vos nouvelles à vous aussi. A très bientôt, Marc & Marie-Claude
We have just returned home to Ribeira Peixe, under a grey sky and a little rain (a bit like in Europe when we left) but with the usual tropical temperature. We can now take off jumpers, down jackets and other windproof clothing, at least until our next return to Europe. For the first time we opted for a smooth return home by day, spending the first night in the capital. Indeed, the planes coming from Lisbon usually arrive at the end of the afternoon and thus force us to drive to Ribeira Peixe in the dark, which is not always without risks (vehicles stopped without lights, various animals, vehicles driving the opposite way with big headlights, etc.). We decided to spend the night in a small hotel run by a Portuguese couple on the bay of Sao Tomé, a place that I had tested in November with great satisfaction and that we wanted to try out with Marie-Claude. The experience was not as good as the first visit, on the one hand because the price had more than doubled (supposedly to compensate for the lack of customers, which seems to me to be a very bad way to retain customers or to attract others, but who am I to give advice to hoteliers…). On the other hand, shortly after we slipped into our feathers (just a sheet in this case) there was a power cut. In itself this wouldn’t have bothered us much except that a rather bright security light came on in our room with no way to turn it off. By balancing on a wobbly chair we managed to tie a scarf around the light box and reduce the glare somewhat. In principle the hotel is equipped with a generator to take over in case of power cuts (frequent in Sao Tome), but given the long period of darkness and the “swearing” emanating from the generator the “technicality” was not up to expectations. Finally the room in which we stayed, although soberly but tastefully decorated, was not quite finished yet with a bathroom door without a handle and only one bedside lamp, thus deserving a discount rather than an overcharge. The owner, however, realising our mild enthusiasm, offered us dinner as compensation, which made things a little smoother. As our flight arrived quite early (in advance even) and especially with all our luggage (so it is definitely possible) we quickly went to the supermarket to stock up on fresh vegetables and some products missing at home. This morning (Sunday) we bought the few fruits we could find (a few tiny pineapples and papayas) so as not to break our morning fruit routine. This week, when we go back to the capital to welcome our friends, who are visiting for a week, we will take the opportunity to stock up on fruits more seriously. Our last week of holidays, spent between Belgium and Switzerland, went very well with a Christmas, New Year and birthday lunch (for dad) where the whole family was present. This lunch took place at the house of Heidehof, where Emilie and Filip had made room for the 36 guests for an orgy of seafood followed by homemade desserts, each one better than the other. In Switzerland, where Marie-Claude and I stayed only two days to visit the headquarters and meet Carina’s family who hosted us in their beautiful house near Zurich. A reminder for thos who missed our previous posts, Carina spent 7 weeks in Sao Tomé with us as a trainee and became part of our family. Carina being a great fan of cooking had prepared a feast worthy of a starred restaurant, which we tasted with great pleasure and greed. Now that we are back in Sao Tome we will have to get back on track with our food and eating habits, as this holiday has been a non-stop series of good food, good company and weird hours. Coming back from Switzerland, I had booked us a sleeper compartment, a style of travel that I really enjoy and which for a while was no longer an option (probably supplanted by high speed trains). Unfortunately our experience was not quite what we had hoped for the sleeping car that should have carried us had a technical problem and was replaced by a much older and less comfortable bunk bed carriage, although Marie-Claude and I still had a compartment just for the two of us. The big difference with the night trains before is the difference in noise, as now the rails are continuous and there is no longer that cadence which allowed us to gauge the speed of the train while “sleeping”. We got back just in time to join Emilie and Filip to celebrate Emilie’s birthday in a delicious vegetarian restaurant (yes, more food), something (being there for Emilie’s birthday) we hadn’t had the opportunity to do for a few years already. But now we are back in our little paradise island where our house has been repainted during our absence. As usual, there are little drops of white paint on many of the objects and furniture, which have been moved because they are not always in their original place, but that’s Africa… We hope to hear from you very soon. See you soon, Marc & Marie-Claude