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“Bonjour, bonjour” …

Et bien, NON.
Comment ça, NON ?

La semaine passée vous avez été privés de nouvelles parce que, ici aussi, il y a des jours “avec” et des jours “sans”, ou, du moins, des jours où l’on se laisse agacer plus vite par des bêtises, pourquoi? Allez savoir! Allons, n’essayez pas de me faire croire que vous n’en n’avez jamais, vous, des jours qui peuvent commencer bien mais dérapent vers une situation irritante. Et puis, ici aussi, parfois, il y a tellement de choses qui se passent que nous n’avons pas une minute pour faire les autres choses habituellement prévues pour le week-end et le week-end passé était un de ceux-là. Alors voila, cette fois ces nouvelles couvrent les deux dernières semaines, donc vous recevez l’équivalent de deux récits en un, c’est un peu comme les offres spéciales du supermarché!

Les dérapages, ça commence avec le chat qui vous ramène une superbe grenouille, morte, pendant que vous vous apprêtez à savourer votre tasse de café réconfort post-départ pour “l’appel du matin” de votre chéri à cinq heures quart du matin. Continue avec le nouveau gardien de nuit qui, lorsque, à peine plus tard, l’aube se pointe et que vous mettez la journée en route (comme verser l’eau bouillie la veille dans le filtre gravitaire, remplir la grande casserole maintenant vide avec de l’eau de source pour la faire bouillir à son tour, et ainsi libérer le bidon de 25 litres pour pouvoir aller chrcher la puisée suivante à la source, etc.), il vous regarde fixement, suivant le moindre de vos mouvements, depuis le milieu du chemin (alors que vous ne portez même pas une nuisette affriolante). Jusqu’à ce que, intriguée, vous lui demandiez si il a besoin de quelque chose et que “non, non, il vous regarde, simplement…”. La tentation est forte de dire: “circulez, il n’y a rien à voir!”. Mais je me contente d’un “vous ne croyez pas que c’est la parcelle et ce qui s’y passe qu’il faut surveiller, pas moi ?”

Et puis c’est le premier des cuisiniers des maisons twin d’à côté (dont je suis chargée de noter les présences) qui se pointe en disant “Madame,  je ne sais pas, mais…” (ce n’est jamais une bonne entrée en matière ça, car présage de difficulté à surmonter).

Ensuite, la machine à laver qui se met en grève et dont il faut démonter un des filtres pour espérer une réaction positive de la mécanique (parce que côté réparation, si nous n’y arrivons pas nous mêmes c’est généralement mauvais signe car nos “techniciens” risquent de l’achever définitivement…), suivi du jardinier, à qui vous avez expliqué (longuement) la veille comment accrocher des poids aux branches du bougainvillée pour qu’elle courbent leurs têtes fleuries harmonieusement au lieu de les dresser férocement vers le ciel, chose qu’il a bien compris… sauf pour les trois branches les plus imposantes du milieu dressées fièrement vers les nuages et définitivement en bonne voie de camoufler tout ce qui se passe derrière. “Oui, oui, celles-là aussi, pas la peine de dire celles-là SURTOUT.” C’est toutefois moins frustrant que d’essayer de faire planter les semences en lignes et pas “à la volée” (après presque deux ans et demi, cette bataille-là n’est pas encore gagnée).

Je ne vous parlerai pas des rats qui ont décidés de tenter une co-location de nos dessous de toit avec les chauve-souris et qui font la fête (bruyante) au-dessus de nos têtes pendant la nuit. Mais ceux-là sont en voie d’expulsion car nous en avons déjà piégé quatre, grâce à quoi les fiestas du grenier sont nettement moins enthousiastes.

Tout ça pour que vous sachiez (au cas où vous en doutiez)  que, nous ne sommes pas des “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil” et que, oui, oui, parfois je râle 😉 Mais ça passe!

Voila, maintenant que j’ai vidé mon sac, passons aux choses sérieuses: nous avons un début de saison sèche fabuleux avec des températures plus fraîches, même si la vue est rapidement en train de céder la place à un voile brumeux et le brouillard du matin. Certains matins nous avons l’impression qu’il pleut, tellement la condensation qui coule du toit fait du bruit et, si nous n’avons pas pensé à les protéger la veille, les coussins des sièges de la terrasse sont détrempés.

Notre hôte, une consultante venue nous aider à progresser vers une certiffication ISO 14001 (gestion de l’environnement) et qui à passé deux semaines avec nous à la Cathédrale est très sympathique et pas envahissante du tout, en fait c’était plutôt le genre de visiteur qui donne l’impression de faire partie de la famille habituée de la maison, à l’aise et sans complications. A son arrivée, nous avions demandé (comme à tous les visiteurs) quel était son horaire et si elle souhaitait participer à certains appels du matin, ce à quoi elle nous avait dit “je viendrai volontiers à l’un ou l’autre appel pour voir comment cela se passe, mais pas tous les matins”. Pour finir, elle a partagé nos horaires, même quand il fallait se lever à 3h50 pour aller à Sanga Sanga et est venue à tous les appels, ce qui lui a permis de voir les 12 sections pendant son séjour.

Comme nous devions passer quelques jours à Kinshasa, d’où nous vous écrivons ces quelques lignes, nous avons voyagé ensemble avec la pirogue jusqu’à Ilebo et puis l’avion sur Kinshasa ce vendredi 22. Nous retournerons à Mapangu avec l’avion de que nous affretons pour transporter la paie et les vivres frais mercedi directement jusque Mapangu.

Pour ma sanité morale, nous avons apporté des aménagements d’horaires pour nos cuisiniers, qui ne viennent plus le samedi et nous permet d’avoir la maison “toute à nous” un weekend complet . C’est tout bête mais cela me fait un bien fou! Pendant la semaine, j’ai aussi décidé de faire prendre l’eau pour les besoins ménagers au robinet situé dehors et non plus dans la cuisine (comme c’était le cas jusqu’à présent, sous prétexte d’avoir besoin d’eau chaude pour laver le sol???) ce qui me permet de pouvoir profiter un peu de la cuisine pour y faire des trucs le matin quand il fait plus frais et qu’il y a du courant sans être envahie. Car après 14h30 quand nos hommes sont partis, il n’y a plus de courant et ce sont les heures les plus chaudes de la journée… Ils m’ont quand même demandé “s’ils étaient punis?” … No comment!

Bref, comme vous voyez, nous ne nous laissons pas abattre et ne sommes pas à bout de nos ressources de créativité et d’énergie!

Dimanche dernier, nous avons organisé une “après-midi Cathédrale” avec tous les expats disponibles où tous ont amené un p’tit quelque chose à manger ou à boire et c’était très sympa. Au départ, nous voulions nous installer au bout de la parcelle près du terrain tennis où nous avons fait ériger une pailotte, mais, après un test, nous avons conclu que c’était une journée à mouchettes qui rendent la consommation de quoi que ce soit à ciel ouvert très sportive et peu plaisante. Nous nous sommes donc repliés sur la maison et c’était très chouette aussi!

Ici à Kinshasa, outres les emplettes pour refaire nos stocks de vivres frais à ramener en avion mercredi prochain, Marc a une série de rendez-vous avec des fournisseurs, clients et autres contacts qui ne se déplacent pas jusque Mapangu. Nous logeons dans notre habituel studio au Cercle Elaïs qui reste un endroit féérique dans son écrin de verdure au milieu de la ville et ou, autre luxe, il est possible de bien manger, qui plus est des produits que nous n’avons pas facilement à la maison (Mapangu).

A très bientôt vous lire ou vous parler,

Marie-Claude et Marc

“Hello, hello”…

Well, NO.
What do you mean, NO?

Last week you were deprived of news because here too there are days “with” and days “without”, or at least days when you allow yourself to be annoyed more quickly by nonsense, why? Who knows! Come on, don’t try to make me think that you never have any days that can start well but slip into an irritating situation. And then, here too, sometimes, there are so many things going on that we don’t have a minute to do the other things usually planned for the weekend and last weekend was one of them. So here it is, this time the news covers the last two weeks, so you get the equivalent of two stories in one, it’s a bit like special offers from the supermarket!

The frustration starts with the cat bringing home a beautiful frog, dead of course, while you get ready to enjoy your cup of comfort coffee after your darling’s “muster call” departure at 5:15 in the morning. It then continues with the new watchman who, as soon as dawn arrives and you start the day chores in the kitchen (like pouring the water, boiled the day before, into the gravity filter, filling the now empty large pan with spring water to boil it in turn, and thus freeing up the 25-litre container so that it can be filled again at the spring, etc.), he stares at you, following the slightest of your movements, from the middle of the path (while you’re not even dressed in any unusual manner such as your nighties). Until, intrigued, you ask him if he needs something and that “no, no, he’s just looking at you…”. The temptation is strong to say: “move on, there is nothing to see! But I’m content with a “don’t you think it’s the plot and what’s going on there that needs to be monitored, do you?”

And then it is one of the cooks of the twin houses next door (for whome, as for all the other staff working on the Cathedral site, I have to note his presence) who shows up saying “Madam, I don’t know, but…”. (this is never a good introduction to the subject, because it usually is the opening phrase for a difficulty to come).

Then, the washing machine goes on strike and I need to dismantle one of the filters in the hope of a positive reaction from the mechanics (because on the repair side, if we can’t do it ourselves, it’s generally a bad sign because our “technicians” risk killing it off definitively…), followed by the gardener, to whom you explained (at length) the day before how to hang weights on the branches of the bougainvillea so that they bend their flowering heads harmoniously instead of raising them ferociously towards the sky, something he understood well… except for the three most imposing branches of the middle proudly erected towards the clouds and definitively on the way to camouflage all that happens behind. “Yes, yes, those too, don’t say those ESPECIALLY.” However, it is less frustrating than trying to get the seeds planted in rows and not “broadcast” (after almost two and a half years, this battle has not yet been won).

I won’t tell you about the rats that have decided to try to share our rooftops with bats and party (loudly) above our heads at night. But those are being evicted because we’ve already trapped four of them, so the attic fiestas are getting much less enthusiastic of last.

All this so that you know (in case you doubt it) that, we are not “everyone is beautiful, everyone is nice” and that, yes yes, sometimes I grumble;) But it passes!

Now that I’ve offloaded my complaints, let’s get serious: we have a fabulous start to the dry season with cooler temperatures, even if the view is quickly giving way to a hazy veil and morning fog. Some mornings we have the impression that it rains, because of the noise made by the condensation which runs from the roof  and, if we did not think to protect them the day before, the cushions of the terrace seats get all soaked.

Our visitor, a consultant who came to help us progress towards the ISO 14001 certification (environmental management) and who spent two weeks with us at the Cathedral is very friendly and not invasive at all, in fact it was more the kind of visitor who gives the impression of being part of the family used to the house, at ease and without complications. When she arrived, we had asked her (as with all visitors) what her schedule was and if she wanted to participate in any morning muster calls. She told us “I will gladly come to one or two morning calls to see how it goes, but not every morning”. However, she ended up sharing our schedule every morning, even when we had to get up at 3:50 to go to Sanga Sanga and attended all the muster calls, which allowed her to see all 12 sections during her stay.

As we had to spend a few days in Kinshasa, from where we are writing these few lines, we travelled together with her on the dugout canoe to Ilebo and then by plane to Kinshasa on Friday 22nd. We will return to Mapangu with the plane we are chartering to transport payroll and fresh food on Wednesday directly to Mapangu.

For my moral sanity, we have made some changes to the working hours of our cooks, who no longer come on Saturdays and allow us to have the house “all to ourselves” a full two day weekend… It is rather silly but it does me a lot of good! During the week, I also decided to have the water taken for household needs from the tap outside and no longer in the kitchen (as was the case until now, under the pretext of needing hot water to wash the floor???) which allows me to take advantage of the kitchen to do things there in the morning when it is cooler and there is electricity without being invaded. Because after 14h30 when our men have left, there is no power and these are the hottest hours of the day… They did ask me “Are we punished?”… No comment!

In short, as you can see, we do not let ourselves down and are not at the end of our creativity and energy resources!

Last Sunday, we organized a “Cathedral afternoon” with all the available expats where everyone brought something to eat or drink and it was very nice. Initially, we wanted to set a table up at the end of the plot near the tennis court, where we have built a small tached shelter, but, after a test, we concluded that it was a day with too many flies, that would have made the consumption of anything in the open air very sporty and unpleasant. So we withdrew to the house and it was very nice too!

Here in Kinshasa, in addition to the shopping to replenish our stocks of fresh food to bring back by plane next Wednesday, Marc has a series of meetings with suppliers, customers and other contacts who do not travel to Mapangu. We stay in our usual studio at the Cercle Elaïs which remains a magical place in its green setting in the middle of the city and where, other luxury, it is possible to eat well and in poarticular things that we do not have easily at home.

We look forward to hearing from you,

Marie-Claude and Marc

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And so it goes / Et on continue

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Hello everybody!

As previously written, the dry season, or “hivernage”, is there. It was not obvious the first week because it was quite warm and clammy, while during the dry season we should have fresher temperature during nights and mornings, ensuring better sleep and so on, which is always nice! But now it has really begun, 22°C this morning! Natives wear hats, duvets and gloves when they have them, Marc went away with his wind breaker  for muster call this morning (combination of fresh weather, barely awake , breeze, mist…).

We also have to put covers on the terrace cushions at night and take them away after the dew and mist have gone to avoid sitting in a wet sponge later on. On another hand, the morning dew is not sufficient for the veggies to grow, so they have to be watered also in the late afternoon. Therefore, from now on, we are on dry season schedule for the gardeners: one of them comes in the morning, and the other in the afternoon on alternative weeks.
We also have a change in our garden staff, the guest house garden in Mapangu was really neglected and needed a firmer hand so one of our well seasoned gardeners was promoted there and, as the Cathedral grounds are really big to maintain, we had to find some reliable body to help the remaining gardner.
You might remember from previous blogs reading about the chicken production trial set up by one of the factory worker. He had asked Marc if he could use the fenced area previously used as a “kraal” for goats to raise his poultry as a first step in his project)… Unfortunately the production never took off, partly because of neglect and irregular feeding, but the poor guy who was put in charge of the project and was there every day to feed and water the hens was never paid, while dutifully continuing to take care of the animals. With the poultry project now officially brought to an end, the caretaker was generously offered to be paid with part of the few remaining chickens (for, at least, one year work !). Given his dedication to work, we have decided to hire him ourselves to help in the garden and so far the trial seems to confirm that we have another hard worker among our staff.

We might have mentioned that we are building two more houses in the boys quarters, which will total four houses, quite a little village! Specially since our housekeepers are now both married and one has had a baby girl in January while the other is expecting for October. The two new houses will be: one, for our neighbour’s house keeper, who needs to be close by because he looks after our neighbour’s menagerie (two dogs and a cat), the other for the yet to be appointed GM’s driver because for security reason it has been decided that everybody should have an appointed chauffeur, especially for the GM and there is little point having one if he does not live close by. Which also means I can go “window shopping” in Mapangu  in the afternoon when Marc cycles to the office and leaves the car at home…  ha ha ha 😉 😉 😉 

Actually, I have not been to the Thursday’s morning market in Mapangu for a while, in fact, since we grow our own fresh fruits and vegetables we probably have more on offer than in the village market, more of what we appreciate anyway. We still have not developed a particular taste for “chikwang” (a kind of translucent paste made from cassava flour, which (some say) requires more energy to chew than what it actually provides to the body and/or locally smoked food (fish, monkey or other bush meat) which is not really attractive even when it is no longer possible to identify what animal it has been…Better or worse ?  The road leading to the market is a mixture of mud, waste of all kinds (mainly a deep layer of plastic bags mixed with organic refuse) among deep gutters created by the rains, a “wee” bit too challenging when you have to manage this with wobbly knees! Mind you, it might change during the dry season, or not ?

Following the reconstruction of our deck terrace, the Gloriosa lilium vine I had planted disappeared, but I had the nice surprise to spot one trying it’s best to grow back which I encouraged as best I could and “hurray” its first flower bloomed this morning! Not to copy a well known advert: “every little helps” ! To stay on the topic of plants, in addition to the usual passion fruit (called maragoudja here) we also grow a giant species of granadilla (see pictures), both are very different but very nice we just have to watch the biggest one because we have to beat rats to it!

Also, right now, we have plethora of banana bunches, of course all ripening at the same time. So, in addition to distributing some of them to our colleagues, I have tried a recipe of ice cream made with ripe bananas as the main ingredient, sliced then frozen, and (after a night in the freezer) blended with your choice flavour. I have tried granadillas for one batch and frozen raspberries I had in the freezer for a while (from the garden, of course !) for the other.  Marc has tried both and has become a big fan!

Since Friday we have a guest staying with us for two weeks. She is a consultant helping us with the ISO14001 certification of the plantation, which is an environmental management certification that all the plantations in the Socfin group should obtain within the next few years. She is going to stay in the adjacent studio so as to have both independence and company when wished for. Our neighbour agronomist came back to his work, house and menagerie on the same dugout canoe, sadly without his partner, but life goes on.

We are now approaching the peak production season but I will let Marc take over again for this part of the blog! I hope to read you soon!

As mentioned above, the plantation should indeed soon enter into its production peak, which means that the mill will operate 24-7 and trucks and tractors will be going back and forth between the plantation and the mill from early morning until late at night. Our workers are very much looking forward to this time of the year because most of them will be paid for over time and/or working on Sundays, which, surprisingly, they are always asking for even when there is no need.

The dry season is well and truly there and the speed at which it has changed our roads is amazing. Last week I struggled through rain and mud with my bicycle and this week it is in the soft dry sand that I have to fight with my pedals. Fortunately the trucks and tractors seem to mind the crazy guy on his bicycle and stop on the side of the road, when they see me to avoid making too much dust. Needles to say that I am very appreciative of their attention.

We hope you have a lovely week-end or whichever day it is when you read this letter. And as usual, we very much look forward hearing from you,

Marie-Claude & Marc

Chenille de Sphinx – Sphinx caterpillar

Vue du bureau – View from the office

Grand Mamelon

Fleur de fruit de la passion – Passion fruit flower

 

Fruits de la passion et Grenadille – Passion fruit and Granadila

Gloriosa

Protection des coussins – Cushion protection

Bonjour à tous!

Comme nous l’avons déjà écrit, la saison sèche, ou “hivernage”, est là. Ce n’était pas évident la première semaine parce qu’il faisait assez chaud et moite, alors que pendant la saison sèche nous devrions avoir une température plus fraîche pendant les nuits et les matins, assurant un meilleur sommeil et ainsi de suite, ce qui est toujours agréable ! Mais maintenant ça a vraiment commencé, 22°C ce matin ! Les autochtones portent des chapeaux, des duvets et des gants quand ils en ont, Marc est parti avec son brise-vent pour l’appel de ce matin (combinaison de temps frais, à peine réveillé, brise, brume….).

Il faut aussi mettre des housses sur les coussins de terrasse la nuit et les enlever après que la rosée et le brouillard soient partis pour éviter de s’asseoir dans une éponge mouillée plus tard. D’autre part, la rosée du matin n’est pas suffisante pour que les légumes poussent, il faut donc les arroser aussi en fin d’après-midi. C’est pourquoi, à partir de maintenant, nous sommes en mode saison sèche pour les jardiniers : l’un d’entre eux vient le matin, et l’autre l’après-midi en semaines alternatives.
Nous avons aussi un changement dans notre personnel “entretien vert”, le jardin de la maison de passage à Mapangu a été vraiment négligé et avait besoin d’une main plus ferme, donc un de nos jardiniers bien formé y a été promu et, comme le site de la cathédrale est vraiment grand à entretenir, nous avons dû trouver un autre travailleur fiable pour aider le jardinier restant. Vous vous souvenez peut-être des blogs précédents concernant l’essai de production de poulets mis en place par l’un des ouvriers de l’usine. Il avait demandé à Marc s’il pouvait utiliser l’espace clôturé précédemment utilisé comme “kraal” pour les chèvres, pour y élever sa volaille comme première étape de son projet… Malheureusement, la production n’a jamais décollé, en partie à cause de négligence et d’une alimentation irrégulière, mais le pauvre gars qui était chargé du projet et qui était là tous les jours pour nourrir et abreuver les poules n’a jamais été payé, tout en continuant consciencieusement à s’occuper des animaux. Avec la fin officielle du projet avicole, le gardien a généreusement reçu une partie des quelques poulets restants (pour au moins un an de travail !). Étant donné son dévouement au travail, nous avons décidé de l’engager nous-mêmes pour aider dans le jardin et jusqu’à présent, l’essai semble confirmer que nous avons un autre travailleur consciencieux parmi notre personnel.

Nous avons peut-être mentionné que nous construisons deux autres maisons dans le quartier des employés de la Cathédrale, ce qui fera un total de quatre maisons, tout un petit village ! D’autant plus que nos cuisiniers sont maintenant tous les deux mariés et que l’un a eu une petite fille en janvier et l’épouse de l’autre attend famille pour octobre. Les deux nouvelles maisons seront : l’une pour le cuisinier de notre voisin agronome, qui doit habiter à proximité parce qu’il s’occupe de la ménagerie de notre voisin (deux chiens et un chat), l’autre maison étant pour le chauffeur du DG qui doit encore être nommé, parce que pour des raisons de sécurité, il a été décidé que tous les expatriés devraient avoir un chauffeur attitré, surtout pour le DG et il est inutile d’en avoir un s’il n’habite pas à proximité. Ce qui signifie aussi que je pourrai aller faire du “lèche-vitrine” à Mapangu l’après-midi quand Marc se rend au bureau à vélo et laisse la voiture à la maison…. ha ha ha 😉 😉 😉

En fait, je ne suis pas allée au marché du jeudi matin à Mapangu depuis un certain temps: puisque nous cultivons nos propres fruits et légumes frais, nous avons probablement plus à offrir que sur le marché du village, plus de ce que nous apprécions de toute façon. Nous n’avons pas encore développé un goût particulier pour le “chikwang” (une sorte de pâte translucide faite de farine de manioc, qui (certains disent) demande plus d’énergie à mâcher que ce qu’il fournit réellement au corps et/ou de la nourriture fumée localement (poisson, singe ou autre viande de brousse) qui n’est pas vraiment attirant même lorsqu’il n’est plus possible d’identifier quel animal il a été….meilleur ou pire ? La route menant au marché est un mélange de boue, de déchets de toutes sortes (principalement une couche profonde de sacs plastiques mélangés à des déchets organiques) parmi les ornières profondes créées par les pluies, un “petit” peu trop difficile quand il faut y arriver avec des genoux qui flanchent ! Attention, cela peut changer pendant la saison sèche, ou non ?

Après la reconstruction de notre terrasse en bois, les lianes de Gloriosa lilium que j’avais plantée ont disparus, mais j’ai eu la belle surprise d’en apercevoir une qui faisait de son mieux pour reprendre, ce que j’ai encouragé et “hourra” la première fleur est sortie ce matin ! Pour rester sur le thème des plantes, en plus du fruit de la passion commun (appelé maragoudja ici) nous cultivons aussi une espèce de passiflore géante (voir photos), les deux fruits sont très différents mais tout aussi goûteux nous devons juste surveiller de près la croissance du plus gros parce que nous devons battre les rats au poteau pour en profiter!

 A l’heure actuelle, nous avons aussi pléthore de régimes de bananes, qui mûrissent tous en même temps. Donc, en plus de distribuer certains d’entre eux à nos collègues, j’ai essayé une recette de crème glacée faite avec des bananes mûres comme ingrédient principal, tranchées puis congelées, et (après une nuit au congélateur) mixéees avec un ingrédient savoureux au choix. J’ai essayé des fruits de la passion pour un lot et des framboises congelées que j’avais dans le congélateur depuis un certain temps (du jardin, bien sûr !) pour l’autre. Marc a testé les deux a approuvé !

Depuis vendredi, nous avons une invitée qui séjournera avec nous pour deux semaines. Elle est consultante et nous aide avec la certification ISO14001 de la plantation, qui est une certification de gestion environnementale que toutes les plantations du groupe Socfin devraient obtenir dans les prochaines années. Elle va rester dans le studio adjacent afin d’avoir à la fois indépendance et compagnie quand souhaité.
Notre voisin agronome est revenu par le même avion, malheureusement sans sa partenaire restée en Afrique du Sud, et a rejoint bercail et ménagerie. A temps pour la période de pointe.

Nous approchons maintenant de la haute saison de production mais je vais laisser Marc prendre le relais pour cette partie du blog ! J’espère vous lire bientôt !

Comme mentionné ci-dessus, la plantation devrait en effet entrer bientôt dans son pic de production, ce qui signifie que l’huilerie fonctionnera 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et que les camions et tracteurs feront la navette entre la plantation et le moulin du matin jusqu’à tard dans la nuit. Nos travailleurs attendent avec impatience cette période de l’année parce que la plupart d’entre eux seront payés en heures supplémentaires et/ou travailleront le dimanche, ce qu’ils demandent toujours, même quand il n’y a pas de justification.

La saison sèche est bel et bien là et la vitesse à laquelle elle a changé nos routes est étonnante. La semaine dernière, j’ai lutté contre la pluie et la boue avec mon vélo et cette semaine, c’est dans le sable mou et sec que je dois me battre avec mes pédales. Heureusement, les camions et les tracteurs semblent respecter le fou sur son vélo et s’arrêtent sur le bord de la route quand ils me voient pour éviter de faire trop de poussière. Je dois dire que j’apprécie beaucoup leur attention.

Nous espérons que vous passerez un week-end agréable ou quel que soit le jour où vous lirez cette lettre. Et comme d’habitude, nous sommes impatients d’avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude & Marc

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Brouillard – Mist

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Il y a deux semaines nous vous parlions des papillons qui avaient débarqué en masse et étaient le signe habituel du début de saison sèche. Ils sont maintenant partis, du moins la masse est partie et restent les résidents habituels. Les migrants n’avaient manifestement pas bien calculé leur venue, car il a continué de pleuvoir abondamment jusqu’au milieu de la semaine. Et donc, ce mois-ci, qui est généralement un mois plutôt sec avec une moyenne de 50-70mm de précipitations (sur base des relevés des 8 années précédentes), est cette année, largement au-dessus des 300mm donc cinq à six fois les précipitations normales.
Ce qui en fait un record pour les dernières années tous mois confondus…

Depuis le milieu de la semaine, un deuxième phénomène propre à la saison sèche est apparu, le brouillard du matin. Depuis trois jours nous nous réveillons tous les matins dans un brouillard épais qui détrempe les moustiquaires et rend les départs du matin un peu plus périlleux car dans le noir une visibilité à 10m combinée avec des routes tout sauf lisses demande une attention totale, donc mieux vaut être bien éveillé. Nous profitons encore, tant qu’il est encore possible de le faire, de notre vue du Kasaï et de ses bancs de sable qui réapparaissent à toute vitesse. Mais le voile brumeux est déjà perceptible et probablement dans une semaine ou deux nous serons privés entièrement de la vue jusqu’au mois de septembre.

Compte tenu de ce brouillard quasi quotidien et souvent assez dense, nous pensons que les palmiers arrivent malgré tout à capter une partie de leurs besoins hydriques grâce à l’humidité qui se condense sur les feuilles. En tant qu’ingénieurs qui se respectent, nous voudrions essayer de quantifier la quantité d’eau apportée par le brouillard et avons conçu un grand carré de 1x1m dans lequel est tendue  une toile moustiquaire sous laquelle se trouve une gouttière de réception. Le principe est de permettre à la brume condensée sur la toile moustiquaire d’ y être récoltée et quantifiée. Cela était sans compter sur le fait que nous avons régulièrement des coups de vents violents, qui ont déjà plusieurs fois arrachés la toile moustiquaire et que ce même vent a tendance à souffler les gouttelettes à côté de la gouttière ou à accélérer leur évaporation. Résultat, malgré le fait que tout et tous sont imbibés jusqu’à la moelle à cause du brouillard et de la rosée durant l’appel du matin, aucune mesure significative de l’apport en eau généré par les brumes matinales n’a pu être quantifiée jusqu’à présent … Si quelqu’un a une idée de génie pour mesurer la quantité d’eau apportée par le brouillard, de préférence avec les moyens du bord, n’hésitez-pas à nous faire signe.

Il y a déjà quelques mois, nous avons fait appel à un ingénieur congolais spécialisé dans les forages pour essayer de mettre en place une solution alternative aux longues marches que doivent faire les femmes (principalement) jusqu’aux “sources” ou rivières pour s’approvisionner en eau. Le premier forage aurait dû être opérationnel il y a déjà deux mois, mais à cause d’un problème technique avec la pompe, la quantité d’eau qui sort est dérisoire. L’ingénieur est venu m’expliquer que certes il y avait un problème technique avec la pompe, mais aussi que le grand chef coutumier lui créait des difficultés. J’ai donc demandé à rencontrer le grand chef avec l’ingénieur, pensant qu’il me suffirait d’expliquer que le forage était pour le bénéfice de tous et que le soutient du chef coutumier coulait donc …”de source” . Lors de ma rencontre, j’ai été surpris d’apprendre que (selon le grand chef) si le forage ne fonctionnait pas c’est parce que celui-ci n’avait pas été consacré selon les rites ancestraux et qu’il suffirait de faire la cérémonie coutumière adéquate pour que l’eau coule à flots.

Comme nous souhaitons également réaliser un forage à l’hôpital où il est évidemment essentiel d’avoir de l’eau propre, le grand chef et sa suite sont allés effectuer les rites à l’hôpital (car, semble-t-il, il n’est pas nécessaire de faire une telle consécration pour chaque forage individuel, une cérémonie coutumière unique est suffisamment puissante pour affecter tous les forages existants et futurs dans la chefferie). Peu de temps après, j’ai reçu un appel affolé de notre médecin me disant qu’il avait été invité à assister à la cérémonie qui avait lieu dans l’enceinte de son hôpital. Il m’a expliqué qu’il n’était pas en mesure de se présenter à la cérémonie, non pas parce qu’il avait des patients nécessitant sa présence, mais parce qu’il avait peur qu’un sort lui soit jeté par la même occasion… il est originaire du nord du pays et les étrangers (surtout ceux d’autres tribus congolaises) ne se sentent apparemment pas toujours les bienvenus ici. Nous avions déjà entendu dire que le médecin s’enfermait chez lui quand il entendait les hiboux lui parler, mais de là à craindre un sort lors d’une cérémonie de consécration d’un forage…

Nous sommes de plus en plus convaincus qu’en cas d’urgence médicale il est probablement préférable de ne pas faire appel à notre médecin et d’opter pour une évacuation immédiate. Récemment un de nos chefs de secteur a eu une crise d’appendicite et a été admis d’urgence à l’hôpital, mais le médecin a préféré ne pas l’opérer tout de suite car le patient ne souffrait pas d’aérophagie… et qu’il était donc aussi peut-être question d’une occlusion intestinale. En attendant notre chef de secteur avait des douleurs de plus en plus aiguës que le médecin essayait de soigner à coups d’antibiotiques sans énormément de succès. Il a ensuite prétendu qu’en cas de rupture de l’appendice,  les intestins formeraient un nœud autour de la plaie pour empêcher l’infection de la cavité abdominale. Nous avons rapidement décidé d’évacuer le malade sur Kinshasa, où il a été opéré pour une péritonite, est maintenant à nouveau sur pied et pourrait revenir à Mapangu la semaine prochaine. Je ne suis pas médecin et mon jugement est peut-être injuste, mais la combinaison de peur de sortilèges et ses théories fumeuses sur l’anatomie humaine ne me convainquent pas totalement, donc si j’ai le choix…

Cette semaine nous avons eu la visite de deux expatriés venus d’une autre plantation congolaise pour échanger sur nos expériences, idées, solutions éventuelles et réflexions sur l’état du pays. Visite extrêmement agréable et intéressante car elle nous a permis de comparer beaucoup de nos “problèmes” avec ceux qu’ils rencontrent chez eux dans l’équateur et la manière dont ceux-ci sont gérés. Pour leur retour, via Ilebo, notre chef d’usine à proposé de les véhiculer sur son jet ski au lieu de prendre la pirogue, voyage qui leur a pris un peu moins de 45 minutes au lieu de 3 heures… mais évidemment sans bagages et il faut bien s’accrocher car sa bombe fait des pointes de plus de 100km/h, même à trois!

Sur ces exploits mécaniques et aquatiques, nous vous laissons en espérant vous lire très bientôt,

Marc & Marie-Claude

Two weeks ago we were telling you about the butterflies that had landed “en masse” and were usually signaling the beginning of the dry season. They are now gone, at least the large numbers are, leaving the usual residents of the garden. The migrants had obviously not calculated their arrival correctly, as it continued to rain heavily until the middle of this week. As a consequence, this month, which is usually a rather dry month with an average of 50-70mm of rainfall (based on records from the previous 8 years), this year is well above 300mm so five to six times the normal rainfall.
Which makes it a record for the last few years, all months combined…

Since the middle of the week, a second phenomenon specific to dry season has appeared: the morning fog. For the past three days we wake up every morning in a thick fog which soaks the mosquito nets and makes the morning departures a little more dangerous because  the darkness and a visibility reduced to 10m combined with roads everything but smooth requires a rather high level of concentration, therefore better to be well awake. We still enjoy, while it is still possible to do so, our view of the Kasai and its sandbanks, which are reappearing surprisingly quickly. But the hazy veil is already perceptible and probably in a week or two we will be completely deprived of our vista until September.

Given this almost daily and often quite dense fog, we think that the palm trees manage to capture some of their water needs thanks to the moisture that condenses on the leaves. As a self-respecting engineer, we would like to try to quantify the amount of water brought by the fog and have designed a large 1x1m square in which a mosquito net is stretched and under which we have installed a small gutter. The principle is to allow the fog condensed on the net to be collected in the gutter and quantified. This was without counting on the fact that we regularly have violent gusts of wind, which have already ripped the mosquito net several times and that this same wind tends to blow the droplets beyond the gutter or accelerate their evaporation. As a result, despite the fact that everything and everyone is soaked to the core because of the fog and dew during the morning muster, no significant measure of the water supply generated by the morning mists could be quantified so far… If anyone has a clever idea on how to measure the amount of water brought by the fog, preferably with locally available means, please let us know.

A few months ago, we contracted a Congolese drilling engineer to try to put in place an alternative solution to the long walks that women (mainly) have to make to the “springs” or rivers to get water. The first borehole should have been operational two months ago, but due to a technical problem with the pump, the amount of water that comes out is negligible. The engineer explained that there was a technical problem with the pump, but also that the local chief was making things difficult for him. So I asked to meet the grand chief with the engineer, thinking that it would be enough for me to explain that the drilling was for the benefit of all and that the chief’s support was therefore very much required. When we met, I was surprised to learn that (according to the Grand Chief) if the well did not work it was because it had not been consecrated according to ancestral rites and that it would suffice to perform the proper customary ceremony for the water to flow.

As we also wish to drill a borehole at our hospital, where it is obviously essential to have clean water, the Grand Chief and his suite decided to perform the rites in the hospital (for, it seems, it is not necessary to make such a consecration for each individual well, a unique customary ceremony is powerful enough to affect all existing and future wells in the chiefdom). Shortly afterwards, I received a panic call from our doctor telling me that he had been invited to attend the ceremony that was taking place on his hospital grounds. He explained to me that he was not able to attend the ceremony, not because he had patients requiring his presence, but because he was afraid that a spell would be cast on him at the same time… he is from the north of the country and foreigners (especially those from other Congolese tribes) apparently do not always feel welcome here. We had already heard that the doctor would lock himself in his house when he heard the owls talking to him, but I was far from imagining that he would fear for his soul during a ceremony of consecration of a borehole…

We are increasingly convinced that in case of a medical emergency it is probably better not to call our doctor and to opt for an immediate evacuation. Recently one of our area managers had an appendicitis and was admitted to hospital as a matter of urgency, but the doctor preferred not to operate immediately because the patient did not suffer from aerophagia… and that there was therefore perhaps also a question of intestinal obstruction. In the meantime our sector manager was experiencing increasing pain, which the doctor was trying to treat with antibiotics without much success. He then claimed that if the appendix ruptured, the intestines would form a knot around the wound to prevent infection of the abdominal cavity and that a surgical intervention was therefore not an emergency. We quickly decided to evacuate the patient to Kinshasa, where he was operated for a ruptured apendicitis within a few hours. He is now back on his feet and may return to Mapangu next week. I am not a doctor and my judgment may be unfair, but the combination of fear of spells and his smoky theories about human anatomy do not totally convince me, so if I have the choice…

This week we had the visit of two expatriates from another Congolese plantation to exchange on our experiences, ideas, possible solutions and reflections on the state of the country. Extremely pleasant and interesting visit because it allowed us to compare many of our “problems” with those they encounter at home in the equator and the way they are managed. For their return, via Ilebo, our factory manager offered to bring them on his jet ski instead of taking the dugout canoe, a trip that took them a little less than 45 minutes instead of 3 hours… but obviously without luggage and it is recommended to hang on because his bomb peaks over 100km / h, even with three adults on board!

On these mechanical and aquatic exploits, we leave you hoping to hear from you very soon,

Marc & Marie-Claude

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Angolan Air Force – Forces Armées Angolaises

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Going through my notes, I rediscovered a story written about a trip made thirty years ago, while we were living here in Congo (named Zaïre at the time). It is again a story about air travel (see Night Cargo), but in a much smaller craft this time and when there were no GPS or other satellite tools to pinpoint one’s location.

We are flying somewhere around the border between Zaïre (now Democratic Republic of Congo) and Angola in a twin turboprop aircraft, a King Air. Our pilot, Ferdinand, is an African veteran who has been flying all over the continent in small aircrafts and considers this trip as a kind of routine flight. It is a first for me though and that is only the start of it.

Normally I would find it quite cool to be flying in such an aircraft, especially because I am sitting in the co-pilot seat and besides the excellent view I have of the surroundings, it is a bit like a flying lesson. It is not an overly complicated aircraft, in fact there is not even a separation between the cockpit and the rest of the aircraft where my two colleagues, Jacques and André, are sitting, each riveted to the window scrutinising the horizon for the telltale black smoke.

There are a lot of clouds so we are forced to fly rather low in order to see where we are heading on the ground. No beacons here, flying must be done on sight. Flying just under a canopy of clouds is rather turbulent and I am not good at this, in fact I am starting to feel nauseous, but there is nothing looking remotely like a air sickness bag in sight and because of the tenseness I guess the sickness is somewhat controlled.

Then suddenly we see two fighter jets appearing out of nowhere. The pilot turns very pale and says “Shit, those are Migs from the Angolan air force, we are in trouble!”.

So, why did we end up anywhere near an area where Angolan Migs would turn up? It all started in Lubumbashi a few days earlier, with what should have been a purely professional and informative trip to Kisenge, not too far from the Angolan border in Zaïre. We are four colleagues working for a local company producing leaf tobacco and cigarettes for the local market. Actually all four of us are involved in the production of tobacco leaves and we know little or nothing about the cigarette business and none of us actually smoke…

One of us, Michel, is in charge of the production of “dark fired” tobacco in Kisenge, where he lives with his partner, two horses, dogs and a series of other animals I cannot remember. For those not familiar with tobacco, it is the produce of a plant (Nicotiana tabacum), of which the leaves are plucked and dried in a variety of fashions. For dark fired tobacco (mostly used for chewing, pipe and cigar manufacture) the leaves are actually dried with an open fire, which gives the tobacco a dark colour and typical smoke flavour.

Anyway, the point is that we are in Lubumbashi and Jacques, André and I are to visit the farming operations in Kisenge to help Michel with some teething problems he is encountering with the growth of his crop. Besides Michel, I am actually the only other agronomist in the group, but Jacques and André have a long practical farming experience in Zaïre.

Kisenge is about two days driving from Lubumbashi, the copper capital of Zaïre, along a dirt track that turns into a mud bath during the rain season. Fortunately we are still in the dry season and the drive should not be a major problem.

The problem is that in Kisenge (as in Kaniama) there are no places where one can get basic supplies such as flour, dairy products, etc. an in particular none of the feed and veterinary products needed for Michel’s menagerie. So Michel planned on using this trip to load up with the zillion items that he had on the list prepared by his partner. Once all purchased, it appeared that we would have to make our two day trip squeezed between bags of horse supplements, flour, tinned sardines and other bulky items, which was something that none of us were looking forward to endure.

That is how the suggestion came to let Michel get on the road with his supplies and that we would follow a couple of days later by light aircraft. This options seemed to offer numerous advantages, we would be able to spend a couple of days in Lubumbashi, a pleasant change from our posting in the bush in Kaniama (from which we had to drive 3 days to get to Lubumbashi) and we would be able to bring some fresh supplies such as yogurts, fresh fruit and other stuff that would not have survived the two day journey to Kisenge. Last but not least, it would save us the four day return journey to Kisenge, where we did not intend to spend much time anyway.

So off goes Michel, with even the front passenger seat occupied with bags of goodies. We agreed to communicate through our wireless as soon as he arrives in Kisenge to prepare for our arrival in Kisenge by plane.

Almost every location in Zaïre has an airstrip of sorts, usually a flat dirt area about long enough for a small plane to land and take off. The thing is that these strips are only used occasionally and that in the meantime it can quickly get invaded by grass (not a problem), small bushes (a bit more of a problem, but visible and easy to remove) and termite hills (a major problem, because hidden in the grass and often no larger than a football ball but hard as concrete).

It is therefore crucial that a properly supervised team combs the landing strip the day before any potential landing (before some termites manage to raise their knobble, which can happen in just a couple of days), to make sure that all potential hurdles are removed.

Michel needed to be back in Kisenge and give us the all clear before we would take off from Lubumbashi.

While Michel is crossing the bush by road towards Kisenge, we enjoy a little luxury in Lubumbashi playing some tennis, enjoying foods we do not have back in Kaniama and meeting other people than the few expatriates residing in Kaniama.

A few days later we get confirmation from Michel, over the crackling radio, that the airstrip has been checked, the goal posts have been removed (yes the airstrip, or at least parts of it, doubles as a football field) and they have prepared a couple of old tires to set alight to guide us towards the airstrip. In addition they will also come with small mirrors, just in case it is sunny enough, to help guide the aircraft to the airstrip, and two drums of kerosene to refuel the aircraft for its return journey.

In all our posting locations we stock some kerosene in case of emergencies (medical evacuations, political trouble, etc.), because most small aircrafts do not have enough fuel autonomy to make a return flight to our locations.

These preparations are necessary, also because we are well into the dry season and as a result everything has a similar light brown colour, making it difficult to distinguish an airstrip from the surrounding bush. With the black smoke of a burning tire (not very ecological I must admit) it is much easier to spot the landing area from above.

Jacques, André and myself get an early start the following morning to the Lubumbashi airport, where we meet our pilot Ferdinand. We do not have much luggage, but somehow Michel has managed to load us with quite a few additional items ordered at the last moment over the radio.

Our aircraft is a twin turboprop King Air from Beechcraft, it can seat 6 people (including pilot) with some additional space aft for light cargo. There is only one crew, our pilot Ferdinand, as this is a relatively short flight of an hour and a half and kind of routine for Ferdinand, who has criss-crossed the skies of Zaïre and beyond for more years than he can remember.

As we get ready for the flight, Ferdinand tells us half jokingly that one of his “less experienced” pilot colleagues recently flew to Kisenge, however he miscalculated his flying time and ended up being in the Angolan airspace. The unpleasant consequence of crossing the border without due authorisation is that eventually he was met by Angolan fighter jets, which threatened to open fire unless he followed their instructions. Eventually the airforce escorted him to a military airport in the region, where he spent a somewhat unpleasant time being questioned about his presence in Angola without the necessary paperwork.

Ferdinand explains how easy it is to calculate the distance flown by knowing the speed of your aircraft, the strength of wind and the time that has elapsed, plus some experience, that he has a plenty and that such a mishap should never happen.

So off we go towards Kisenge, taking off from the Lubumbashi airport, where we look so tiny compared to the size and the length of the runway. The only other times we have flown in or out of Lubumbashi was as passengers in a large bodied aircraft and the view is definitely different this time.

Although we are still in the dry season, the sky is very overcast with low clouds. We are flying above the clouds, not very high because the aircraft cannot (or can no longer?) be pressurised, but we will have to come down nearer our destination to locate our landing strip by sight. After little over an hour and a quarter of flying, time has come to descend and yes the trip becomes a lot more bumpy once we are just below the ceiling of dark grey clouds. Compared to Lubumbashi, where the runway was clearly marked and the contours of the city could be used as a good landmark, here our view seems to be an endless expanse of brownish landscape with scattered trees and the occasional cluster of huts, but for me it all looks the same, no road, railway line, towns or villages that would help pinpoint our location. Also, for some technical reason, the short-wave radio on the plantation cannot communicate with the aircraft’s communication equipment as it uses a different system. Anyway the short-wave radio is located in the plantation office and is of little use for communication with the crew at the airstrip.

Ferdinand tells us that because of the turbulent weather it has been difficult to make a precise estimate of the distance travelled, he thinks we are still some distance short of Kisenge, but not one hundred percent sure. We are all assigned a direction to look out for the tell-tale plume of black smoke from the burning tyres that will guide us to the airstrip. It all looks so hazy that I wonder how we are to distinguish the smoke, if any, from the overall smog that seems to permeate the space between the clouds and the ground.

The ride is getting really bumpy and being very sensitive to motion sickness I begin to feel increasingly clammy and uncomfortable, which is probably also due to the stress of not seeing anything that could tell us where we are. Aside the possibility of being either short or overshot our target, we could also have drifted left or right.

After flying for more than a quarter of an hour, which normally should certainly have brought us above Kisenge, Ferdinand decides to start flying in ever wider circles until we can distinguish our destination. How he decides that it is best to turn right or left, I do not know, but it does not make me feel better as it seems to make the flying even more turbulent.

After circling for what seems an eternity with no success, Jacques suggests that perhaps it would be safer to fly back to Lubumbashi (he is also getting very nervous). To our astonishment Ferdinand tells us this is not an option as he does not have enough fuel left. Apparently flying around at low altitude consumes quite a lot and he was confident that we would hit the airstrip first time around. We have about one hour of fuel left to find a landing strip of some sorts, which seems to be plenty, or is it?

After another quarter of an hour of fruitless circling, all on board are clearly getting freaked out and thinking the worst. That is when suddenly we see two fighter jets appearing out of the clouds, most probably the infamous Migs from the Angolan air force, although I would be hard pressed to tell the difference between a Mig and any other kind of fighter jet, they all look unpleasant same to me. The two jets are still some distance from us, so naïvely I think that they might not see us and will soon disappear. Is it telepathy or another reason, but no sooner did I wish to get unnoticed that the two “birds of prey” seem to veer towards us and it takes only a few seconds before they seem to heading straight for us.

What should we do? I am expecting Ferdinand to veer away and try to escape, or maybe we should go down and fly close to ground level, where the Migs surely cannot follow us. The tension in our aircraft is palpable but none of us dare to speak up, not daring to be the one starting the panic or say something stupid. The radio also is dead silent.

The Migs, or whatever they are, coming straight at us and approach very quickly, I can see them very clearly now as I am sitting on the side they are approaching, not daring to look at our pilot. What if they are trying to contact us on the radio and it does not work, is broken down or on the wrong channel, are they just going to shoot us down?

As I am about to scream, or at least let know in some way or other that I am not at all comfortable with what is happening, the jets suddenly change course and briefly they are flying parallel to us, but much faster and soon all we can see is the burn of their engine.

Finally our pilot, Ferdinand, lets out a sigh of relief and says that the good thing is he now knows with much more accuracy that we are close but not across the Angolan border and we can resume our search for the airstrip… oh yes, this briefly distracted us from the fact that we are still desperate to find somewhere to land, lest we run out of fuel. After another endless period of flying around in circles and all of us starting to get seriously anxious and me seriously sick, Ferdinand says he thinks he has seen something. We all scrutinise the spot he is trying to point out, but all I can see is the endless brown bush and judging by the silence from Jacques and André in the back, they see nothing either, certainly no black smoke. Ferdinand’s experience is unquestionable at this point, if he says he has seen something, then surely it must be right, no?

Then, as a miracle, suddenly the clouds open up and the sun manages to shine through the opening, not a large area but enough to see the ground ahead of us in a much clearer way. And then it happens, a flicker of light in the distance and then again, could it be the signal we are looking for, but there is no black smoke…

It only takes us a few minutes to approach the area where we have seen the light and yes it is the landing strip we have desperately been looking for during the past hour, we can now see the waiting vehicles and people signalling with mirrors or pieces of glass. Soon we have landed and none too soon because as soon as we stand still I have to rush out of the plane as I can no longer contain the motion sickness.

After we all get our feet back on the ground and we have gone through the greetings with Michel and his partner, the inevitable question is raised: “why did you not light the tyre?”

Well, hum”, says Michel, “we had forgotten to take matches and because we heard the noise of the airplane soon after getting here we thought there was no time or need to go back to Kisenge (some 10 minutes drive from the strip) to get the matches”. “So, how long have you been here then?” I ask. “Just over an hour” says Michel

I cannot help think that we could have been on the ground an hour ago if we had been given a smoke signal. It would have saved us from the stress of meeting the Angolan air force and maybe I would not have spilled my guts on arrival… just because of forgotten matches. Maybe we should have been smokers after all?

I do not think of myself as a violent person, but just then I must have been close to thinking about revising my philosophy, well not just then because I still felt very nauseous from the trip. Later maybe, but now we all laugh about the experience.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

En fouillant dans mes notes, j’ai retrouvé une histoire que j’avais écrite concernant un voyage effectué il y a 30 ans, alors que nous vivions ici au Congo (qui était alors le Zaïre). C’est à nouveau une histoire d’avion (voir Cargo de Nuit), mais beaucoup plus petit cette fois et à une époque où il n’y avait pas le GPS et autres instruments permettant de voir exactement où on était.

Nous volons quelque part aux environs de la frontière entre le Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo) et l’Angola dans un avion à double turbopropulseur, un King Air. Notre pilote, Ferdinand, est un vétéran de l’Afrique de 50 ans qui a survolé tout le continent en petits avions et considère ce voyage comme un vol de routine. C’est une première pour moi et ce n’est que le début.

Normalement, je trouverais plutôt cool de voler dans un tel avion, surtout parce que je suis assis dans le siège du copilote et qu’en plus d’avoir une excellente vue sur les environs, c’est un peu comme une leçon de pilotage. Ce n’est pas un avion trop compliqué, en fait il n’y a même pas de séparation entre le cockpit et le reste de l’avion où mes deux collègues, Jacques et André, sont assis, chacun riveté à la fenêtre, scrutant l’horizon à la recherche de fumée noire.

Il y a beaucoup de nuages et nous sommes obligés de voler assez bas pour voir où nous nous dirigeons au sol. Pas de balises ici, le vol doit se faire à vue. Voler juste sous une canopée de nuages est plutôt turbulent cela ne me réussit pas, en fait je commence à me sentir nauséeux, mais à portée de main il n’y a rien qui ressemble à un sachet de mal de l’air en cas de nécessité et, sans doute à cause de la tension, mon état n’est pas encore désespéré.

Puis, tout à coup, nous voyons deux avions de combat surgir de nulle part. Le pilote devient très pâle et dit : “Merde (en français dans le texte), ce sont des migs de l’armée de l’air angolaise, nous sommes dans le pétrin !

Alors, pourquoi nous sommes-nous retrouvés près d’une zone où des migs angolais sont apparus ? Tout a commencé à Lubumbashi quelques jours plus tôt, avec ce qui aurait dû être un voyage purement professionnel et informatif jusque Kisenge, qui se trouve pas trop loin de la frontière angolaise au Zaïre. Nous sommes quatre collègues travaillant pour une entreprise locale produisant du tabac et des cigarettes pour le marché local. En fait, nous sommes tous les quatre impliqués dans la production de feuilles de tabac et nous savons peu ou rien sur la fabrication ou le commerce des cigarettes et aucun d’entre nous ne fume réellement….. mais ça c’est une autre histoire.

L’un d’entre nous, Michel, est responsable de la production de tabac “dark fired” à Kisenge, où il vit avec sa partenaire, deux chevaux, des chiens et une série d’autres animaux dont je ne me souviens pas. Pour ceux qui ne connaissent pas le tabac, c’est le produit d’une plante (Nicotiana tabacum), dont les feuilles sont cueillies et séchées de différentes manières. Pour le tabac noir (principalement utilisé pour le tabac à chiquer de pipes et de cigares), les feuilles sont en fait séchées avec de la fumée, ce qui donne au tabac une couleur sombre et une saveur typique.

Quoi qu’il en soit, le fait est que nous sommes à Lubumbashi et Jacques, André et moi allons visiter la plantation de Kisenge pour aider Michel à résoudre quelques problèmes de mise en place des champs. Outre Michel, je suis en fait le seul autre agronome du groupe, mais Jacques et André ont une longue expérience pratique de l’agriculture au Zaïre.
Kisenge est à environ deux jours de route de Lubumbashi, la capitale du cuivre du Zaïre, par une piste qui se transforme en bain de boue pendant la saison des pluies. Heureusement, nous sommes encore en saison sèche et la route ne devrait pas être un problème majeur.

Le problème, c’est qu’à Kisenge (comme à Kaniama, d’ailleurs), il n’y a pas d’endroits où l’on peut se procurer des produits de base comme la farine, les produits laitiers, etc. Michel a donc prévu d’utiliser ce voyage pour charger les millions d’articles qu’il a sur la liste préparée par sa partenaire. Une fois tous achetés, il semble que nous devrons faire notre voyage de deux jours serré entre des sacs de suppléments pour chevaux, des sacs de farine, des conserves de sardines et d’autres articles encombrants, ce qui est loin de nous réjouir…

C’est ainsi qu’il a été suggéré de laisser Michel prendre la route avec son ravitaillement et que nous suivrions quelques jours plus tard avec un petit avion. Cette option semblait offrir de nombreux avantages, nous pouvions passer quelques jours à Lubumbashi, un agréable changement de notre affectation dans la brousse à Kaniama (d’où nous avions parcouru 3 jours de piste pour nous rendre à Lubumbashi) et nous pouvions apporter du matériel frais comme des yaourts, des fruits frais et d’autres choses qui n’auraient pas survécu au voyage de deux jours à Kisenge. Enfin, cela nous éviterait les quatre jours de de piste pour l’aller-retour jusque Kisenge, où nous n’avions pas l’intention de passer beaucoup de temps.

Ainsi Michel nous laisse, avec même le siège passager avant occupé par des sacs de vivres. Nous avons convenu de communiquer par radio (appelée phonie) dès son arrivée à Kisenge pour préparer notre arrivée par avion.

Presque tous les endroits du Zaïre ont une piste d’atterrissage d’une forme ou d’une autre, généralement une zone de terre plate assez longue pour qu’un petit avion puisse s’y poser et redécoller. Toutefois ces pistes ne sont utilisées qu’occasionnellement et entre-temps elles peuvent rapidement être envahies par l’herbe (pas un problème), les petits buissons (un peu plus un problème, mais visible et facile à enlever) et des petites termitières (un problème majeur, parce que cachées dans l’herbe, souvent pas plus grandes qu’un ballon de football mais dures comme du béton).
Il est donc crucial qu’une équipe correctement supervisée passe la piste d’atterrissage au peigne fin la veille de tout atterrissage potentiel (avant que les termites ne parviennent à fabriquer un nouveau “champignon”, ce qui peut se produire en quelques jours seulement), afin de s’assurer que tous les obstacles potentiels sont éliminés.
Michel devra être de retour à Kisenge et nous donner le feu vert avant de décoller de Lubumbashi.

Pendant que Michel traverse la brousse par la route en direction de Kisenge, nous profitons d’un peu de luxe à Lubumbashi en jouant au tennis, en appréciant la nourriture que nous n’avons pas à Kaniama et en rencontrant d’autres personnes que les quelques résidents de notre brousse à nous.

Quelques jours plus tard, Michel nous confirme, par la phonie pas toujours très claire, que la piste d’atterrissage a été vérifiée, que les buts ont été enlevés (oui, la piste d’atterrissage, ou du moins une partie de celle-ci, fait aussi office de terrain de football) et qu’ils ont préparé quelques vieux pneus à brûler pour nous guider vers la piste d’atterrissage. De plus, ils viendront avec de petits miroirs, juste au cas où il fait assez beau, pour aider à guider l’avion jusqu’à la piste d’atterrissage, et deux futs de kérosène pour ravitailler l’avion pour son voyage de retour.
Dans tous nos lieux d’affectation, nous stockons du kérosène en cas d’urgence (évacuations médicales, problèmes politiques, etc.), car la plupart des petits avions n’ont pas assez d’autonomie en carburant pour effectuer un vol de retour vers nos lieux d’affectation.

Ces préparations sont nécessaires, également parce que nous sommes en pleine saison sèche et que, par conséquent, tout a une couleur brun clair uniforme, ce qui complique la tâche de distinguer une piste d’atterrissage de la brousse environnante. Avec la fumée noire d’un pneu en feu (pas très écologique, je dois l’admettre, mais supposé efficace) il est beaucoup plus facile de repérer la zone d’atterrissage par le haut.

Jacques, André et moi-même partons tôt le lendemain matin à l’aéroport de Lubumbashi, où nous rencontrons notre pilote Ferdinand. Nous n’avons pas beaucoup de bagages, mais Michel a réussi à nous fourguer quelques articles supplémentaires commandés au dernier moment par radio.
Notre avion est un King Air Twin Turboprop de Beechcraft, il peut accueillir 6 personnes (y compris le pilote) avec un espace supplémentaire à l’arrière pour les cargaisons légères.
Il n’y a qu’un seul membre d’équipage, notre pilote Ferdinand, car c’est un vol relativement court d’une heure et demie et une sorte de routine pour Ferdinand, qui sillonne le ciel du Zaïre et au-delà depuis plus d’années qu’il ne s’en souvient.

Alors que nous nous préparons pour le vol, Ferdinand nous raconte en plaisantant que l’un de ses collègues pilote “moins expérimenté” s’est récemment rendu à Kisenge, mais il a mal calculé son temps de vol et s’est retrouvé dans l’espace aérien angolais. La conséquence désagréable du franchissement de la frontière sans autorisation est qu’il a finalement été accueilli par des avions de combat angolais, qui ont menacé d’ouvrir le feu à moins qu’il ne suive leurs instructions. Finalement, l’armée de l’air l’a escorté jusqu’à un aéroport militaire de la région, où il a passé un moment peu agréable à être interrogé sur sa présence en Angola sans les papiers nécessaires.
Ferdinand explique combien il est facile de calculer la distance parcourue en connaissant la vitesse de votre avion, la force du vent et le temps qui s’est écoulé, plus une certaine expérience, dont il ne manque pas, et qu’une telle erreur ne devrait jamais se produire…

Nous nous dirigeons donc vers Kisenge, en partant de l’aéroport de Lubumbashi, où nous avons l’air si petit par rapport à la taille et à la longueur de la piste. Les seules autres fois où nous avons pris l’avion pour entrer ou sortir de Lubumbashi était en tant que passager dans un gros porteur et la vue est sans conteste différente cette fois.

Bien que nous soyons encore en saison sèche, le ciel est très couvert avec des nuages bas. Nous volons au-dessus des nuages, pas très haut car l’avion n’est pas (plus?) pressurisé, mais nous devrons descendre en-dessous du couvert nuageux plus près de notre destination pour localiser notre piste d’atterrissage à vue. Après un peu plus d’une heure et quart de vol, le moment est venu de descendre et le voyage devient beaucoup plus mouvementé une fois que nous sommes juste en dessous du plafond de nuages gris foncé. Comparé à Lubumbashi, où la piste était clairement marquée et où les contours de la ville pouvaient être utilisés comme un bon repère, notre vue ici semble être une étendue infinie d’un paysage brunâtre avec des arbres éparpillés et un groupe occasionnel de huttes, mais pour moi, tout se ressemble, aucune route, ligne de chemin de fer, ville ou village qui aiderait à localiser notre emplacement. De plus, pour des raisons techniques, la radio à ondes courtes de la plantation ne peut correspondre avec l’équipement de communication de l’avion, car elle utilise un système différent. Quoi qu’il en soit, le poste de phonie est situé dans le bureau en plantation et donc peu utile pour communiquer avec l’équipage sur la piste d’atterrissage.

Ferdinand nous dit qu’en raison du temps turbulent, il a été difficile de faire une estimation précise de la distance parcourue, il pense que nous sommes encore loin de Kisenge, mais pas sûr à cent pour cent. Nous avons tous une direction à observer pour détecter le fameux panache de fumée noire provenant des pneus en flammes qui nous guidera jusqu’à la piste d’atterrissage. Tout a l’air si brumeux que je me demande comment nous pourrons distinguer la fumée, s’il y en a une, du smog global qui semble imprégner l’espace entre les nuages et le sol.
Je commence à me sentir de plus en plus moite et mal à l’aise, ce qui est probablement aussi dû au stress de ne voir aucun signe qui pourrait nous dire où nous sommes. Outre la possibilité de ne pas encore être arrivés sur Kisenge ou de dépasser notre cible, nous aurions peut-être aussi pu dériver à gauche ou à droite.

Après avoir volé pendant environ une heure et demie, ce qui normalement aurait dû nous amener au-dessus de Kisenge, Ferdinand décide de commencer à voler dans des cercles de plus en plus larges jusqu’à ce que nous puissions distinguer notre destination. Comment il décide s’il vaut mieux tourner à droite ou à gauche, je ne sais pas, mais cela ne me réconforte pas car le vol devient encore plus turbulent.
Après avoir tourné en rond pendant environ ce qui parait être une éternité sans succès, Jacques suggère qu’il serait peut-être plus sûr de retourner à Lubumbashi (il devient aussi très nerveux). A notre grande surprise, Ferdinand nous dit que ce n’est pas une option car il n’a plus assez de carburant. Apparemment, voler à basse altitude consomme beaucoup et il était tout à fait confiant que nous pourrions trouver la piste d’atterrissage du premier coup. Il nous reste environ une heure de carburant pour trouver une piste d’atterrissage quelle qu’elle soit, ce qui semble être suffisant, ou pas ?

Après un autre quart d’heure de vol en cercle infructueux, tous ceux qui sont à bord sont clairement en train de paniquer et de penser au pire. C’est alors que soudain nous voyons deux avions de combat sortir des nuages, probablement les fameux migs de l’armée de l’air angolaise, bien que j’aurais du mal à faire la différence entre un mig et n’importe quel autre type d’avion de combat, ils me paraissent tous désagréables. Les deux jets sont encore loin de nous, donc naïvement je pense qu’ils ne nous verront peut-être pas et vont bientôt disparaître. Est-ce de la télépathie ou une autre raison, mais à peine ai-je pensé “passer inaperçu” que les deux “oiseaux de proie” virent dans notre direction et il ne faut que quelques secondes avant qu’ils ne semblent arriver droit vers nous.
Que devrions-nous faire ? Je m’attends à ce que Ferdinand s’éloigne et tente de s’échapper, ou peut-être devrions-nous descendre et voler près du sol, là où les Migs ne peuvent sûrement pas nous suivre. La tension dans notre avion est palpable, mais aucun d’entre nous n’ose parler, n’osant pas être celui qui déclenche la panique ou dire quelque chose de stupide. La radio est aussi silencieuse.
Les Migs, ou peu importe ce qu’ils sont, viennent droit sur nous et très rapidement, je peux les voir très clairement car c’est vers le flanc que j’occupe qu’ils approchent. N’osant pas regarder notre pilote, mes pensées tourbillonnent: s’ils essaient de nous contacter à la radio et que ça ne fonctionne pas, que notre radio est en panne ou sur la mauvaise fréquence, vont-ils simplement nous abattre ?
Comme je suis sur le point de crier, ou du moins de faire savoir d’une façon ou d’une autre que je ne suis pas du tout à l’aise avec ce qui se passe, les jets changent soudainement de cap et volent brièvement parallèlement à nous, mais beaucoup plus vite et bientôt tout ce que nous pouvons voir est le rougoiement de leur moteur.

Finalement, notre pilote, Ferdinand, pousse un soupir de soulagement et dit que la bonne chose est qu’il sait maintenant avec beaucoup plus de précision que nous sommes proches mais pas au-delà de la frontière angolaise et que nous pouvons reprendre nos recherches pour la piste d’atterrissage… oh oui, cela nous a distrait brièvement du fait que nous sommes toujours désespérés de trouver un endroit pour atterrir, avant de tomber en panne de carburant. Après une autre éternité de vol en cercle durant lequel nous commençons tous à devenir sérieusement anxieux et moi sérieusement nauséeux, Ferdinand dit qu’il pense avoir vu quelque chose. Nous scrutons tous l’endroit qu’il essaie de montrer, mais tout ce que je vois, c’est le terrain brun sans fin et à en juger par le silence de Jacques et André à l’arrière, ils ne voient rien non plus, certainement pas de fumée noire. Nous voulons l’expérience de Ferdinand incontestable à ce stade: s’il dit qu’il a vu quelque chose, alors ce doit être juste, non ?
Puis, comme par miracle, les nuages s’ouvrent soudainement, le soleil parvient à briller à travers l’ouverture, non pas sur une grande surface, mais assez pour voir le sol devant nous d’une manière beaucoup plus claire. Et, pour un bref instant, un scintillement de lumière au loin et puis un deuxième, ça pourrait être le signal que l’on cherche, mais il n’y a pas de fumée noire….

Il ne nous faut que quelques minutes pour nous approcher de la zone où nous avons vu la lumière et oui, c’est la piste d’atterrissage que nous recherchions désespérément depuis une heure, nous pouvons maintenant voir les véhicules en attente et la signalisation avec des miroirs ou des morceaux de verre. Nous atterissons peu de temps après et pas une minute trop tôt, car dès que nous sommes immobiles, je dois me précipiter hors de l’avion, le mal du voyage a eu raison de moi…
Une fois tous sur le plancher des vaches et salutations avec Michel et sa partenaire accomplies, la question inévitable est soulevée : “Pourquoi n’avez-vous pas allumé le pneu ?”

“Eh bien, hum”, dit Michel, “nous avions oublié de prendre des allumettes et comme nous avons entendu le bruit de l’avion peu après être arrivés ici, nous avons pensé qu’il n’y avait pas le temps ou le besoin de retourner à Kisenge (à environ 10 minutes de route de la piste) pour récupérer les allumettes”. “Alors, depuis combien de temps êtes-vous ici ?” Je demande. “Un peu plus d’une heure” dit Michel…..
Je ne peux m’empêcher de penser que nous aurions pu être sur le sol il y a une heure , une éternité, si nous avions reçu un signal de fumée. Cela nous aurait évité le stress de rencontrer l’armée de l’air angolaise et peut-être que je n’aurais pas vidé mes tripes à l’arrivée…. juste à cause d’allumettes oubliées. Peut-être aurions-nous du être fumeurs après tout ?

Je ne me considère pas comme une personne violente, mais j’ai peut-être, brièvement, été à deux doigts de déroger à mes principes une fois les effets du mal de voyage estompés, heureusement pour mon Karma, à ce moment-là nous en étions à rire de l’expérience…

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Papillons – Butterflies

English version below

Chaque année, à cette saison-ci nous sommes envahis par des milliers de papillons qui annoncent le début de la saison sèche. Les papillons sont arrivés en masse, principalement des papillons dont les ailes ont une couleur bleu-vert très pâle avec des bords et quelques taches brun foncé presque noir, mais il y a aussi quelques papillons un peu plus petits dont les ailes ont une couleur orange vive bordées de noir.

Les années précédentes nous voyions passer les papillons par milliers dans le ciel pour une destination connue d’eux seuls, mais cette fois-ci ils sont beaucoup moins nombreux dans le ciel et viennent se poser u peu partout, y compris sur notre terrasse et sur le pas de notre porte.  Il faut dire que cette année est atypique car les “pluies de séparation” comme les locaux nomment les dernières pluies avant la saison sèche sont particulièrement abondantes et fréquentes, ce qui empêche peut-être les lépidoptères de poursuivre leur migration habituelle.

Grâce à toutes les fleurs dans le jardin nous avons de papillons toute l’année, mais en petite quantité comparé au déluge qui affecte la plantation en ce moment. Gros ou petits il y a des papillons de toutes les sortes, dont certains assez gros qui ressemblent très fortement à des oiseaux mouches (bien que beaucoup moins colorés) et comme ces oiseaux vont de fleur en fleur où ils sucent le nectar en faisant du vol stationnaire devant chaque fleur.

Les pluies abondantes persistantes ont du bon et du moins bon. Le côté positif est que le palmier est avant tout une plante qui aime un apport d’eau fréquent et abondant, ce qui fait que les pluies généreuses qui baignent la plantation pour le moment sont très positive pour la croissance et la production des palmiers et pour preuve nous arrivons à extraire plus de 25% d’huile de nos régimes. Dés l’entrée en saison sèche cette teneur en huile va baisser significativement, pouvant même frôler les 18-19%, mais la productivité moyenne reste très honorable et supérieure à toutes les autres cultures oléifères.

Le côté moins positif concerne nos routes, car il est impossible de faire des travaux de remise en état car cela ameublit le sol qui est alors encore plus sensible à l’érosion si une pluie se manifeste peu de temps après. Nous attendons donc patiemment que la saison sèche s’installe vraiment pour remettre nos routes en état, dont certaines ne sont actuellement plus praticables, même avec nos gros camions russes 4×4 ou même 6×6 et certainement pas avec des tracteurs remorquant 6-7 tonnes de régimes. En voiture il faut choisir son itinéraire de manière judicieuse pour ne pas se retrouver coincé, mais parfois malgré les précautions il faut sortir la pelle et dégager la voiture qui se retrouve généralement coincée au niveau du chassis à cause des ornières trop profondes. Par prudence j’ai deux pelles et une machette dans ma voiture et je puis confirmer qu’elles ont déjà beaucoup servi.

L’avantage du sol sableux qui prévaut dans notre concession est que le sol se ressuie assez rapidement et généralement il n’y a pas de problèmes d’eau et de boue qui perdure au-delà d’un jour sur les routes. Le lendemain d’une pluie je peux donc circuler à vélo sans trop de problèmes, même si quelques passages un peu plus riches en limon ou argile peuvent créer des grandes mares plus persistantes où j’espère chaque fois qu’il n’y a pas un grand trou au milieu dont j’aurais oublié l’existence.

Malgré les précipitations significatives, le niveau du Kasaï commence à baisser, ce qui laisse supposer que si la saison sèche tarde à s’installer chez nous, dans les bassins versants des affluents du Kasaï et en amont de Mapangu les pluies se font moins abondantes. La loi de la vexation fait que dans les mois qui viennent notre production va plus que quadrupler car 60% de la production est récoltée entre mi-juin et mi-septembre, justement quand le Kasaï est au plus bas et que les barges ont du mal à naviguer à cause du manque de tirant d’eau…

Les barges qui viennent charger notre huile ne montent évidement pas le Kasaï juste pour venir charger notre huile, en fait nous profitons plutôt des barges qui redescendent du port d’Ilebo (en amont de Mapangu) après avoir déchargé leur fret sur des wagons du chemin de fer qui va ensuite les transporter vers l’est en direction du Katanga et de Lubumashi. Alors voilà, pour compliquer la donne, pour le moment il n’y a presque pas de convois de trains qui circulent, probablement à cause de l’état de la voie de chemin de fer et du matériel roulant et de la situation économique moins florissante que précédemment, ce qui veut dire qu’il n’y a pas non plus beaucoup de barges qui redescendent à vide pour charger notre huile…

Evidemment le jardin, maintenant agrémenté en plus de la multitude de papillons, est luxuriant avec toute l’eau qu’il reçoit, nous devons juste le protéger contre les troupeaux de vaches qui divaguent aux environs de la Cathédrale en attendant que la baisse des eaux leur permettent de regagner les pâturages qui poussent sur les bancs de sable pendant la saison sèche.

Nous vous souhaitons une très bonne semaine en espérant, comme d’habitude,  recevoir de vos nouvelles aussi,

Marc & Marie-Claude

Every year around this time of the year we are invaded by thousands of butterflies announcing the beginning of the dry season. The butterflies have arrived en masse, mainly butterflies with very pale blue-green wings with dark brown to almost black spots and edges, but there are also a few smaller butterflies with bright orange wings bordered by black.

In previous years we saw thousands of butterflies passing through the sky for a destination known only to them, but this time they are much less numerous in the sky and come to land everywhere, including on our terrace and on our doorstep. It must be said that this year is atypical because the “separation rains” as the locals call the last rains before the dry season are particularly abundant and frequent, which perhaps prevents the lepidopterans from continuing their usual migration.

Thanks to all the flowers in the garden we have butterflies all year round, but in small quantities compared to the flood that is affecting the plantation at the moment. Large or small there are butterflies of all kinds, some of which are quite large and strongly resemble hummingbirds (although much less colourful) and like these birds go from flower to flower where they suck nectar by hovering in front of them.

The persistent heavy rains have good and not so good consequences. The positive side is that the palm tree is above all a plant that likes a frequent and abundant water supply, therefor the generous rains, that bathe the plantation for the moment, are very positive for the growth and production of palm trees and as proof we manage to extract more than 25% of oil from our fruit bunches. However, as soon as the dry season starts, this oil content will drop significantly, even approaching 18-19%, but average productivity remains very honourable and higher than all other oil crops.

The less positive side concerns our roads, because it is almost impossible to do any significant repair works as these loosen the soil which is then even more sensitive to erosion if rain comes soon after. We are therefore patiently waiting for the dry season to really set in, in order to rehabilitate our roads, some of which are no longer practicable, even with our large Russian 4×4 or even 6×6 trucks and certainly not with tractors towing 6-7 tons of fruit bunches. In a car you have to choose your route wisely so as not to get stuck, but sometimes despite precautions you have to take out the shovel and free the car which usually gets stuck because of too deep ruts. As a precaution I have two shovels and a machete in my car and I can confirm that they have already been used a lot.

The advantage of the sandy soil that prevails in our concession is that the soil dries up fairly quickly and generally there are no water and mud problems that persist on the roads a day later. The day after a rain I can ride a bike without too many problems, even if a few passages, a little richer in silt or clay, can create large more persistent water pools, where I hope every time there is not a big hole in the middle.

Despite the significant rainfall, the Kasai level is beginning to fall, which suggests that if the dry season is slow to settle here, in the watersheds of the Kasai tributaries and upstream from Mapangu the rains are less abundant. The Murphy’s law means that while in the coming months our production will more than quadruple because 60% of the production is harvested between mid-June and mid-September, this is precisely when the Kasai is at its lowest and the barges have trouble cruising because of the lack of draught.

The barges that come to load our oil obviously do not go up the Kasaï just to come to load our oil, in fact we rather take advantage of the barges that come down from the port of Ilebo (upstream from Mapangu) after having unloaded their freight on railway wagons which will then transport them towards the east towards Katanga and Lubumashi. So, to complicate things, at the moment there are hardly any train convoys running, probably because of the state of the tracks and the rolling stock and the less flourishing economic situation than before, which means that there are not many barges coming down to take our oil either…

Of course the garden, now adorned with the multitude of butterflies, is lush with all the water it receives, we just have to protect it from the herds of cows wandering around the Cathedral until the river water level drops to allow them to return to the pastures that grow on the sandbanks during the dry season.

We wish you a very good week and hope, as usual, to hear from you also,

Marc & Marie-Claude

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Différents Tons d’Afrique – Various Shades of Africa

Version française plus bas

Here we are, back in Mapangu, after a very busy holiday that took us to Belgium, London, Belgium again, France (Normandy, Cassis and Normandy again), Belgium again, Switzerland and finally Belgium again. Before starting our tour of Europe, Marc spent a week in Nigeria to visit another plantation in order to share best practices between Brabanta and Okomu.

In total we have been away from our home for almost 6 weeks, during which time we did not find the time or inspiration to write much on this site. Although we have only returned yesterday to Mapangu, we though you might be interested to read about some observations from Nigeria and key happenings during the past month and a bit.

Of course the highlight of our holidays was to see and hold our grand-daughter for the first time, catch up with the happy parents and uncle (i.e. our lovely children) and see our parents, siblings and close friends, albeit for a much too short time.

Getting back to the start of our holidays, although not quite as complicated as getting in and out of Mapangu, travelling to the Okomu plantation, which is located next to the national park of Okomu in the Edo State, takes a rather impressive number of flights:
– Mapangu to Kinshasa
– Kinshasa to Lome
– Lome to Lagos
– Lagos to Benin City
The rest being covered in a few hours by car on rather good roads (compared to the Congolese ones that is).

The Okomu plantation is much larger than Brabanta’s (about 5 times the size) and includes both oil palm and rubber, but being mostly on flatter land it does not have the amazing vistas that we get at Brabanta. The drive from Benin City to the plantation is itself an eye opener because the road took us through one of the market areas of the city where stalls seem to be grouped by corporations going from clothing and textiles, to pots and pans, electronics (probably from China) and food. The food stalls offer a mixture of dry and fresh foods, including large cages filled with chicken, ducks, goats and … dogs, leaving no doubt that the 10-15 dogs packed in a cage are there to be bought for food rather than company.

Along the tarred road taking us towards the plantation we cross a lot of traffic and see a lot of cars parked near the houses along the way, suggesting a much wealthier state than our part of Africa. All but a very few of the cars are Audis from various ages, but generally well maintained (again, in comparison with the cars seen on the roads of Congo). Because of a potential risk of kidnapping, all expats and visitors in particular have to be escorted by an armed guard whenever they travel outside the residential areas of the plantation. At the airport of Benin City we (there were other visitors in the plane going to Okomu) were expected by a driver and armed guard (in fact an army red beret) to take us to the plantation. The presence of a guard includes the walking visits through the plantation, which obviously gives an odd feeling when walking through the quietness of a plantation and having a military armed with a machine gun following a few paces behind.

Many of the expatriates on the plantation come from Zimbabwe or South Africa, which means that besides English, the prevailing common language, at social events there are groups discussing matters in Afrikaans, not unfamiliar and quite understandable for someone coming from Antwerp. In fact for security reasons the plantation employs a group of South African “security” staff whose curriculum is rather interesting with some having worked alongside Bob Denaere, Charles Taylor, done time in Afganistan and Iraq, etc., definitely not the standard expat that we have in Congo.

Okomu sees quite a number of visitors coming by and is organised in consequence. In fact during my visit there was a consultant from a major tire manufacturer touring the plantation to advise on rubber quality issues, there was an IT specialist dealing with the CCTV and security set-up of the compounds and a commercial officer from the head quarters in Switzerland, plus some visitors I was not introduced to or cannot remember precisely. All the visitors are accommodated in two guest houses located across from a club house with swimming pool and gym (in addition to a bar of course). A staff of cooks and house keepers makes sure that every visitor is housed and fed according to his specific needs, which means that the meals served where adapted to the preference of the individual visitor.

Being located next to a national park, it is not unusual to see a lot more wild life in the plantation than we have at Brabanta, although during my short stay I only got to see a few monkeys crossing the road in front of us.

The plantation is huge and in order to reach some of the more recent extensions it takes about two and a half hours driving, in part on busy highways, which means that staff working there only come to the main part of the plantation once every week or two and otherwise live in relative isolation, although the facilities are rather impressive with all the amenities that are required to live comfortably. In terms of housing I was surprised to see that the housing of workers are much smaller than those we provide to our staff, but on the other hand are much more luxurious with fully equipped kitchen, bathroom, etc. A key difference is also in the fact that all housing estates are connected to the national power grid and people are used to have (even though not very reliable) electric power at home, compared to a flash light or at best a small solar panel in most houses in Mapangu.

The return flight to Belgium, via Kinshasa, took one more leg as I had to make a stop over in Accra in addition to the ones listed above, but rather than flying back to Mapangu took a slightly longer flight to Brussels.

During our holidays in Europe, activities and events in Mapangu did not stop. One spectacular event was a crane falling of the low loader in the middle of a village, but fortunately without any casualties, because the driver had forgotten to secure the crane on the truck with the usual chains. To add an additional layer of stupidity (sorry for the strong word) the driver returned to the garage with his truck to load a bulldozer in order to put the crane back on its tracks and… did not secure the bulldozer on the truck either… fortunately it did not quite fall off the truck this time, but had to be pulled back to safety by another bulldozer…

Another spectacular event was provoked by my driver, who decided to take the car from the mission that (for security reasons) remains parked in our facilities and somehow managed to flip it over twice on a straight line in the middle of a village. There again we were fortunate because the car stopped just short of a toddler that was playing on the side of the road, although the driver had to be taken to hospital to stitch some bad cuts. Needles to say that due to a combination of unauthorised use of the car and excessive speed the driver is no longer in service of the company…

Otherwise all is well at home, we have found our staff and animals all in good health and spirit and fortunately (in part thanks to the abundant rains of the past months) plenty of vegetables in the garden.

We look forward hearing from you and wish you well until next week.

Warm regards,

Marc & Marie-Claude

Nous voici de retour à Mapangu après des vacances très occupées qui nous ont menées en Belgique, à Londres, en Belgique, en France (Normandie, Cassis et Normandie), en Belgique, en Suisse et enfin à nouveau en Belgique après un court sejour en Normandie pour fermer la maison.
Avant de commencer notre tour d’Europe, Marc a passé une semaine au Nigeria pour visiter une autre plantation afin de partager les meilleures solutions pratiquées entre Brabanta et Okomu.

Au total, nous avons été loin de chez nous pendant près de 6 semaines, période pendant laquelle nous n’avons pas trouvé le temps ou l’inspiration pour écrire beaucoup sur ce site. Bien que nous ne soyons revenus qu’hier à Mapangu, nous avons pensé que vous seriez intéressés à lire quelques observations du Nigeria et des événements clés du mois et quelques jours passés.

Bien sûr, le point culminant de nos vacances a été de voir et de tenir notre petite-fille pour la première fois, de passer du temps avec les heureux parents et oncle (c’est-à-dire nos adorables enfants) et de voir nos parents et le plus de frères sœurs et amis proches posssible, même pour un temps beaucoup trop court…

Pour en revenir au début de nos vacances, bien que cela ne soit pas aussi compliqué que d’entrer et de sortir de Mapangu, se rendre à la plantation d’Okomu, qui est située à côté du parc national d’Okomu dans l’État d’Edo, prend un nombre non négligeable de vols :
De Mapangu à Kinshasa,
De Kinshasa à Lomé,
De Lomé à Lagos,
De Lagos à Benin City
Le reste du voyage étant effectué en quelques heures de voiture sur des routes plutôt bonnes (par rapport aux routes congolaises).

La plantation d’Okomu est beaucoup plus grande que Brabanta (environ 5 fois la taille) et comprend à la fois du palmier à huile et du caoutchouc, mais étant surtout sur des terres plus plates, elle n’a pas les vues spectaculaires dont nous jouissons à Brabanta. Le trajet de Benin City à la plantation est assez intéressant parce que la route nous fait traverser l’un des marchés de la ville où les étals semblent être regroupés par corporations allant de l’habillement et du textile, aux casseroles et poêles, à l’électronique (probablement de Chine) et à la nourriture. Les stands de nourriture offrent un mélange d’aliments secs et frais, y compris de grandes cages remplies de poulets, de canards, de chèvres et de… chiens, ne laissant aucun doute que les 10-15 chiens regroupés dans une cage sont là pour être achetés pour la consommation plutôt que pour la compagnie.

Le long de la route goudronnée qui nous emmène vers la plantation, nous croisons beaucoup de trafic et voyons beaucoup de voitures garées près des maisons le long du chemin, ce qui suggère un état beaucoup plus riche que dans notre partie de l’Afrique. Presque toutes les voitures sont des Audis d’âges différents, mais généralement bien entretenues (encore une fois, en comparaison avec les voitures vues sur les routes du Congo). En raison d’un risque potentiel d’enlèvement, tous les expatriés et visiteurs en particulier doivent être escortés par un garde armé lorsqu’ils se déplacent en dehors des zones résidentielles de la plantation. A l’aéroport de Benin City nous (il y avait d’autres visiteurs dansl’avion venant de Lagos) étions attendus par un chauffeur et un garde armé (en fait un béret rouge de l’armée) pour nous emmener à la plantation. Les visites à pied sur le terrain recquièrent aussi la présence d’un militaire armé d’une mitrailleuse à l’arrière garde, ce qui donne évidemment un sentiment étrange lors d’une marche dans le calme d’une plantation.

Beaucoup d’expatriés à Okomu viennent du Zimbabwe ou d’Afrique du Sud, ce qui signifie qu’en plus de l’anglais, la langue commune dominante, lors d’événements sociaux, il y a des groupes de discussion en afrikaans, ce qui n’est pas surprenant et tout à fait compréhensible pour quelqu’un venant d’Anvers. En fait, pour des raisons de sécurité, la plantation emploie un groupe de personnel de “sécurité” sud-africain dont le curriculum est plutôt intéressant, certains ayant travaillé aux côtés de Bob Denaere, Charles Taylor, fait du temps en Afghanistan et en Irak, etc, certainement pas l’expat standard que nous avons au Congo.

Okomu voit passer un grand nombre de visiteurs et s’organise en conséquence. En fait, lors de ma visite, il y avait un consultant d’un grand fabricant de pneus qui faisait le tour de la plantation pour donner des conseils sur les questions de qualité du caoutchouc, il y avait un spécialiste informatique qui s’occupait de la vidéo-surveillance et de l’installation de sécurité des complexes et un agent commercial du siège social en Suisse, plus quelques visiteurs auxquels je n’ai pas été présenté ou dont je ne me souviens pas précisément. Tous les visiteurs sont logés dans deux maisons d’hôtes situées en face d’un cercle avec piscine et salle de gym (en plus d’un bar bien sûr). Une équipe de cuisiniers et d’intendants veille à ce que chaque visiteur soit logé et nourri selon ses besoins spécifiques, ce qui signifie que les repas servis ont été adaptés aux préférences de chaque visiteur.

Etant situé à côté d’un parc national, il n’est pas inhabituel de voir beaucoup plus de vie sauvage dans la plantation qu’à Brabanta, bien que pendant mon court séjour je n’ai pu voir que quelques singes traverser la route devant nous.

La plantation est immense et pour atteindre certaines des extensions les plus récentes, il faut environ deux heures et demie de route, en partie sur des autoroutes très fréquentées, ce qui signifie que le personnel qui y travaille ne vient à la partie principale de la plantation qu’une fois par semaine au mieux et vit dans un isolement relatif, bien que les installations soient plutôt impressionnantes avec toutes les commodités nécessaires pour vivre confortablement. En termes de logement, j’ai été surpris de voir que les logements des travailleurs sont beaucoup plus petits que ceux que nous fournissons à notre personnel, mais d’autre part sont beaucoup plus luxueux avec cuisine entièrement équipée, salle de bain, etc. Une différence essentielle réside également dans le fait que tous les lotissements sont raccordés au réseau électrique national et que les gens ont l’habitude d’avoir (même si ce n’est pas très fiable) de l’électricité à la maison, par rapport à une lampe de poche ou au mieux un petit panneau solaire dans la plupart des maisons de Mapangu.

Le vol de retour vers la Belgique, via Kinshasa, comportait une étape de plus car j’ai dû faire une escale à Accra en plus de celles énumérées ci-dessus, mais plutôt qu’un vol de retour vers Mapangu j’ai pris un vol légèrement plus long vers Bruxelles.

Pendant nos vacances en Europe, les activités et événements à Mapangu ne se sont pas arrêtés. Un événement spectaculaire a été la chute d’une grue du porte char au milieu d’un village, mais heureusement sans victimes, parce que le conducteur avait oublié de fixer la grue sur le camion avec les chaînes habituelles. Pour ajouter une couche supplémentaire de stupidité (désolé pour le mot fort), le conducteur est retourné au garage avec son camion pour charger un bulldozer afin de remettre la grue sur ses chenilles et…. n’a pas fixé le bulldozer sur le camion non plus… heureusement, il n’est pas tout à fait tombé du camion cette fois, mais a dû être remis en bonne position avec un autre bulldozer…..

Un autre événement spectaculaire a été provoqué par mon chauffeur, qui a décidé de prendre la jeep de la mission qui (pour des raisons de sécurité) reste garée dans nos installations et a réussi à lui faire subir un double tonneau dans une ligne droite au milieu d’un village. Là encore, nous avons eu de la chance parce que la voiture s’est arrêtée juste à côté d’un petit enfant qui jouait sur le côté de la route, bien que le conducteur ait dû être emmené à l’hôpital pour recoudre quelques mauvaises plaies. La combinaison d’une utilisation non autorisée de la voiture et d’une vitesse excessive, fait que ce chauffeur n’est plus au service de l’entreprise…..

Sinon, tout est bien à la maison, nous avons trouvé notre personnel et les animaux en bonne santé et bonne forme et heureusement (en partie grâce aux pluies abondantes des derniers mois) beaucoup de légumes dans le jardin.

Nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles et vous souhaitons bonne chance jusqu’à la semaine prochaine.

Meilleures salutations,

Marc et Marie-Claude

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Transit

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Cette semaine s’est principalement déroulée dans des hôtels et/ou logements temporaires car depuis mardi nous avons quitté la plantation pour vaquer à d’autres occupations avant de nous retrouver en Europe pour les vacances. Nous avons profité de notre avion mensuel pour voyager de Mapangu à Kinshasa où nous avons, comme d’habitude maintenant, élu résidence au Cercle Elais qui nous réserve le même studio à chacun de nos passages.

La semaine a été consacrée en grande partie à rendre visite à divers fournisseurs et clients dans la recherche continue de solutions plus efficaces à nos multiples problèmes de logistique, approvisionnements, vols, et tout le reste. La solution idéale n’est pas encore trouvée et généralement chaque pas en avant fait découvrir d’autres écueils auxquels nous n’avions pas (encore) pensé, mais au moins cela nous garde bien occupés. Le grand souci pour le moment est l’importation frauduleuse d’huile de mauvaise qualité en provenance de l’Asie qui, même si elles ont le mérite d’offrir des produits à des prix plus abordables à la population, menacent l’existence des raffineurs locaux. Evidemment s’il n’y a plus de raffineurs locaux nous perdons la possibilité de vendre notre huile en gros et devrions développer toute une nouvelle activité de commercialisation pour arriver à écouler notre production.

Nous avons, dans le passé, fait des essais de vente d’huile en bidons directement aux ménagères, pensant ainsi obtenir des revenus plus intéressants. Mais c’est sans compter toute la logistique que cela implique car il faut d’abord acheminer les bidons vides jusqu’à la plantation et puis une fois que ceux-ci sont remplis et étiquetés il faut les acheminer vers les marchés et les vendre, donc développer tout un réseau de grossistes et détaillants qui doivent chacun faire leur marge. Certains petits malins ont du reste profité de l’arrêt de nos activités de détaillants (qui nous coûtaient plus qu’ils nous rapportaient) pour reprendre le réseau de distribution et surtout la marque que nous avions créé. Le fait d’avoir repris notre marque ne pose pas un réel problème, si ce n’est qu’ils ont également gardé l’origine (Mapangu) alors que l’huile utilisée ne vient pas de chez nous et surtout est de qualité bien inférieure… Enfin juste pour illustrer que nous ne manquons pas d’occupations même dans des domaines que nous pensions avoir mis de côté.

En transit donc.

Marie-Claude a passé deux jours avec moi à Kinshasa en attendant la possibilité de prendre un vol sur Bruxelles (ah oui, les autorités congolaises ont réduit la fréquence des vols sur Bruxelles de 7 à 4 comme mesure punitive contre les sanctions politiques. Quelqu’un à juste oublié de leur dire que SN Brussels était maintenant entièrement aux mains de Lufthansa et de plus la fréquence de 4 vols par semaine permet de mieux remplir les avions, rendant la destination donc plus rentable…). Donc Marie-Claude a dû patienter jusque jeudi soir avant de pouvoir rentre à Bruxelles et voir tout le monde et en particulier notre petite fille Lynn.

De mon côté, ce matin j’ai voyagé de Kinshasa à Lagos (via Lomé au Togo) pour continuer ma route demain sur Benin City afin d’aller visiter une autre plantation du groupe, Okomu, et y glaner des choses que nous pourrions faire à Brabanta pour fonctionner plus efficacement. C’est donc depuis un hôtel à Lagos (Nigeria) que je vous écris ces quelques nouvelles. L’aéroport de Kinshasa est un paradis comparé à celui de Lagos, où il y a des files et des contrôles de tous les côtés, des indications erronées (ou parfois pas) mais qu’il faut respecter pour ne pas se faire remettre à sa place. Je suis arrivé ici sans visa (enfin avec un visa à retirer à l’arrivée) et dans la salle où le visa est donné il devait y avoir un avion entier de chinois dans la même situation que moi… Il y avait une montagne de passeports sur le bureau du préposé qui avait beaucoup de mal à retrouver le propriétaire des différents documents amassés devant lui, mais par miracle un moment donné il y a un officier qui s’est mis à appeler « Michael », « Michael », ne voyant personne réagir et comme il était peu probable qu’un des milliers de chinois dans la salle réponde à ce nom, je me suis avancé et « oh surprise » c’était bien mon passeport que le préposé essayait de réunir avec son propriétaire. Il avait décidé d’ignorer « Marc » ou « van Strydonck » pour se concentrer sur mon deuxième prénom « Michel », l’important est que j’ai pu récupérer mon passeport avec un visa dedans !

Après une petite semaine dans la plantation d’Okomu je ferai le voyage dans le sens inverse, mais un collègue rencontré à l’aéroport en arrivant m’a rassuré qu’au retour c’était parfois moins compliqué. Je me réjouis !

Je vous raconterai, peut-être, comment se sera passée ma visite nigériane, mais en attendant nous vous souhaitons de très joyeuses fêtes de Pâques.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Gingembre des pauvres – Poor men’s ginger

Mapangu airport

This week took place mainly in hotels and/or temporary lodgings because since Tuesday we left the plantation to go to other occupations before finding ourselves in Europe for the holidays. We took advantage of our monthly plane to travel from Mapangu to Kinshasa where we have, as usual now, elected residence at the Cercle Elais which reserves the same studio for us each time we visit.

Much of the week was spent visiting various suppliers and customers in the ongoing search for more effective solutions to our multiple problems of logistics, supplies, flights, and everything else. The ideal solution has not yet been found and generally every step forward reveals other pitfalls that we hadn’t (yet) thought of, but at least it keeps us busy. The great concern at the moment is the fraudulent importation of poor quality oil from Asia which, although they have the merit of offering products at more affordable prices to the population, threaten the existence of local refiners. Obviously if there are no more local refiners we lose the possibility to sell our oil in bulk and should develop a whole new marketing activity to be able to sell our production.

In the past, we have tried to sell oil in cans directly to housewives, thinking in this way of obtaining more interesting incomes. But that doesn’t include all the logistics involved because you first have to get the empty cans to the plantation and then once they are filled and labelled you have to get them to the markets and sell them, so you have to develop a whole network of wholesalers and retailers who each have to make their own margin. Some smart guys took advantage of the cessation of our retail activities (which cost us more than they brought us back) to take over the distribution network and especially the brand we had created. The fact of having taken back our brand does not pose a real problem, if it is not that they also kept the origin (Mapangu) whereas the oil used does not come from home and especially is of much inferior quality… Finally just to illustrate that we do not lack occupations even in fields that we thought to have put aside.

About transit then.

Marie-Claude spent two days with me in Kinshasa while waiting for the possibility of taking a flight to Brussels (yes, the Congolese authorities have reduced the frequency of flights to Brussels from 7 to 4 as a punitive measure against political sanctions. Someone just forgot to tell them that SN Brussels was now entirely in Lufthansa’s hands and moreover the frequency of 4 flights a week makes it easier to fill the planes, thus making the destination more profitable…). So Marie-Claude had to wait until Thursday evening before she could return to Brussels and see everyone and in particular our grand-daughter Lynn.

For my part, this (Sunday) morning I travelled from Kinshasa to Lagos (via Lomé in Togo) to continue tomorrow to Benin City to visit another plantation of the group, Okomu, and glean things we could do in Brabanta to function more efficiently. So it is from a hotel in Lagos (Nigeria) that I write these few short notess. Kinshasa airport is a paradise compared to Lagos airport, where there are queues and controls everywhere, erroneous indications (or sometimes not) but that you have to respect to avoid being told off. I arrived here without a visa (in fact with a visa to be collected on arrival) and in the room where the visa is given there must have been a whole plane of Chinese in the same situation as me… There was a mountain of passports on the desk of the attendant who had great difficulty finding the owner of the various documents collected in front of him, but miraculously at one point there was an officer who started calling “Michael”, “Michael”, seeing no one reacted and as it was unlikely that one of the thousands of Chinese in the room would respond to this name, I stepped forward and “oh surprise” it was my passport that the attendant was trying to reunite with its owner. He had decided to ignore “Marc” or “van Strydonck” to focus on my middle name “Michel”, the important thing is that I was able to get my passport back with a visa in it!

After a short week in the Okomu plantation I will make the trip in the opposite direction, but a colleague I met at the airport when I arrived, reassured me that goind the other way (out of the country) it was sometimes less complicated. I’m looking forward to it!

I will tell you, perhaps, how my Nigerian visit went, but in the meantime we wish you very happy Easter holidays.

See you soon,

Marc & Marie-Claude

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Espace Bleu Entre les Nuages – Blue Area Between the Clouds

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Pour changer un peu le format, nous commençons ces nouvelles par une photo qui nous fait très fort penser à la BD “Espace Bleu Entre les Nuages” de Cosey.

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Pour ceux qui ne connaissent pas cet album des aventures de Jonathan, nous vous invitons à le lire, même si cela n’a absolument rien à voir avec l’Afrique ou une plantation.

Cette dernière semaine nous avons eu des ciels absolument extraordinaires avec des couleurs des toutes les sortes entre des nuages dont les tons variaient du blanc le plus pur au noir sombre. Cette semaine nous avons même eu droit à deux superbes arcs en ciel, phénomène que curieusement nous ne voyons pas très souvent ici, probablement parce que quand il pleut, IL PLEUT et ne laisse pas trop de place aux rayons de soleil aussi vaillants soient-ils.

Les récentes pluies ont eu raison d’un des principaux ponts de la plantation que nous avons été obligés de bloquer pour éviter tout risque d’accident, mais cela nous empêche également d’évacuer la production de toute la partie de la plantation à l’ouest de Mapangu. En catastrophe nous avons donc construit un nouveau pont (provisoire) qui permet aux tracteurs et camions de traverser une ravine de 4-5m de profondeur où s’évacuent toutes les eaux de ruissellement (et toutes les ordures) de la cité de Mapangu. Une cité de 35.000 habitants cela génère beaucoup d’eau et beaucoup de crasses.

Pour essayer de palier à ce problème qui ne fait que s’accentuer, hier nous avons eu une réunion avec le chef de secteur (l’équivalent du Maire de Mapangu) pour essayer de résoudre le problème à sa source en créant des déviations et des drains en amont de la cité et ainsi, d’une part, préserver les rues de la cité qui deviennent sinon impraticables à cause des crevasses qui font parfois plusieurs mètres de profondeur et, d’autre part, protéger notre pont et lagunes qui se trouvent en contre-bas de la cité. Nous essayons également de convaincre nos travailleurs et la population de Mapangu de ne pas jeter leurs détritus n’importe où, mais de faire un tri entre les matières compostables et le reste et d’essayer de brûler les détritus non compostables dans une fosse à défaut de pouvoir les recycler ou traiter. Ce n’est pas idéal mais cela a le mérite de ne pas envoyer tous les plastiques dans la rivière et donc vers l’océan, mais c’est loin d’être une bataille gagnée car même au niveau de nos bureaux et usine il n’est pas rare que je doive faire remarquer aux travailleurs que les plastiques jetés au sol ne sont pas acceptables et si je ne fais pas attention ils vont simplement les jeter dans la ravine pour en être débarrassé.

Parlant de déchets, il y a un mystère que nous n’avons pas encore élucidé et qui concerne les piles. La consommation de piles de toutes sortes, mais surtout les grosses piles pour lampes de poche, est énorme car outre le fait que c’est la seule source de lumière pour la majorité de la population locale, elles sont de qualité très médiocre et ont une durée de vie qui dépasse guère les quelques jours. Il y a donc des milliers de piles (non rechargeables) qui sont jetées tous les jours et pourtant je n’ai encore jamais vu une pile abandonnée parmi les déchets et il est certain qu’ici il n’y a aucun service de recyclage. Où sont donc toutes les piles usagées? Lorsque nous posons la question à nos travailleurs ils nous disent qu’ils les jettent, mais contrairement à toutes les autres crasses qui jonchent les chemins, bords de plantation et ravines, pas de piles… peut-être que leur poids fait qu’elles s’enfoncent tout de suite dans le sable?

Outre les ciels particulièrement beaux ces jours-ci, c’est aussi la semaine des sorties de route de nos engins, un de nos chauffeurs à réussi à dévier son tracteur et sa charge de 10 tonnes de régimes dans les marais alors qu’il se trouvait sur une route en ligne droite bien plane… soit-disant un problème de direction. Un autre chauffeur, ne voulant pas rouler dans une petite flaque d’eau (peut-être parce que les chauffeurs sont responsables de la propreté de leurs engins) s’est retrouvé avec une roue dans le vide dans les terrasses, mais heureusement il n’est pas descendu plus bas… Enfin un des nos camions a décidé des descendre dans une petite route en pente alors que ses freins ne marchaient pas bien en faisant confiance à son frein moteur… et a fini dans le décor. Heureusement il n’y a pas eu de blessés ou de casse donc nous devons avoir une très bonne étoile qui veille sur nous.

Après-demain nous quittons Mapangu pour près d’un mois et demi, dont environ un mois de vacances en Europe pour Marc qui doit d’abord faire une mission au Nigeria et qui devra également consacrer quelques jours au conseil d’administration de Brabanta qui risque de tomber au milieu des vacances. En prévision de notre départ nous avons fait passer Makala au coupe-tifs et avons donné vaccins et traitements anti-parasitaires à nos poilues.

Vous aurez donc peut-être encore un ou deux compte-rendus de nos aventures hors Mapangu les semaines qui viennent, mais après cela il y aura une pause jusqu’à la mi-mai, sauf évidemment si nous ne trouvons rien à faire pour nous occuper pendant les congés. Nous espérons malgré tout continuer à recevoir de vos nouvelles.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

To change the format a somewhat, we start this posting with a photo that reminds us very much of Cosey’s “The Blue Space Between the Clouds” comic strip.

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For those who don’t know this album of Jonathan’s adventures, we invite you to read it, even if it has absolutely nothing to do with Africa or a plantation.

This last week we had absolutely extraordinary skies with colors of all kinds between clouds whose tones varied from the purest white to dark black. This week we even had two superb rainbows, a phenomenon that curiously we do not see very often here, probably because when it rains, IT FLOWS and does not leave too much room for the rays of sun however valiant they may be.

The recent rains have wiped out one of the plantation’s main bridges, which we have had to block to avoid any risk of accidents, but this also prevents us from evacuating production from the entire part of the plantation west of Mapangu. As an emergency solution we built a new bridge (temporary) that allows tractors and trucks to cross a ravine that is 4-5m deep, where all runoff water (and garbage) from the city of Mapangu seems to concentrate. A city of 35,000 inhabitants generates a lot of water and a lot of dirt.

In an attempt to address this growing problem, yesterday we had a meeting with the area chief (the equivalent of the Mayor of Mapangu) to try to solve the problem at its source by creating diversions and drains upstream from the city, on the one hand, to preserve the streets of the city which otherwise become impassable because of the crevasses which are sometimes several meters deep and, on the other hand, to protect our bridge and lagoons which are below the city. We are also trying to convince our workers and the people of Mapangu not to dump their garbage just anywhere, but to sort out the compostable materials and try to burn the non-compostable garbage in a pit because we cannot recycle or treat it. It is not ideal, but it has the merit of not sending all the plastics into the river and therefore towards the ocean. It is far from being a won battle because even around our offices and factory it is not unusual to have to point out to workers that plastics thrown on the ground are not acceptable, however if I am paying attention they will simply throw them into the ravine to be rid of them.

Speaking of waste, there is a mystery about batteries that we have not yet solved. The consumption of batteries of all kinds, but especially large batteries for flashlights, is enormous because besides the fact that it is the only source of light for the majority of the local population, they are of very poor quality and have a life span that hardly exceeds a few days. So there are thousands of batteries (non-rechargeable) that are thrown away every day and yet I have never seen a battery abandoned among the waste and there is no recycling service here for sure. Where are all the used batteries? When we ask our workers the question, they tell us that they throw them away, but unlike all the other dirt that litters the paths, plantation edges and ravines, no batteries… maybe their weight makes them sink immediately into the sand?

In addition to the particularly beautiful skies these days, it is also the week for our vehicles to veer off the road, one of our drivers succeeded in diverting his tractor and his load of 10 tons of regimes in the swamps whereas he was on a road in a very plane straight line… supposedly a problem with his steering…. Another driver, not wanting to drive in a small puddle of water (perhaps because the drivers are responsible for the cleanliness of their machines) found himself with a wheel in the void above the terraces, but fortunately he did not go lower… Finally one of our trucks decided to go down a small sloping road while its brakes were not working well by trusting its engine brake… and ended up in the scenery. Fortunately there were no injuries or irreparable damage so we must have a very good star watching over us.

The day after tomorrow we leave Mapangu for nearly a month and a half, including about a month’s vacation in Europe for Marc, who must first go on a mission in Nigeria and who will also devote a few days to the board of directors of Brabanta which is likely to happen in the middle of the holidays. In preparation for our departure we gave Makala a good hair cut and gave vaccines and anti-parasite treatments to both our hairy friends.

So, you may still have one or two reports of our adventures outside Mapangu in the coming weeks, but after that there will be a break until mid-May, unless of course we can’t find anything to do during the holidays. Nevertheless, we hope to continue to hear from you.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Qu’est-ce qu’on Mange? – What are we Eating?

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En théorie, pour peu qu’il y ait l’eau nécessaire, ici il est possible de faire pousser presque tout pendant toute l’année. Enfin tout ce qui ne demande pas une saison froide comme les choux-fleurs, pois mange-tout, pommes de terre, fruits rouges ou pommes et poires, mais il y a d’autres plantes qui poussent ici que nous n’aurions pas dans les contrées tempérées, donc cela se compense.

Vous pourriez vous demander de quoi est fait notre alimentation quotidienne et en fait il n’y a pas une énorme différence avec ce que nous aurions sur notre assiette en Europe, avec toutefois des petites variances.

Tous nos petits déjeuners commencent par des fruits frais, généralement papaye, ananas ou fruits de la passion qui sortent tous de notre jardin. Il n’y a pas toujours les trois et parfois nous avons aussi de goyaves, des pamplemousses ou des avocats et nous avons aussi une bonne production de bananes dans le jardin, dont des bananes rouges (favorites de Marie-Claude) qui goûtent un petit peu la framboise.

Les œufs, généralement mangés à la coque ou (le dimanche en particulier) en omelette ou pochés (technique que Marie-Claude maîtrise parfaitement depuis quelque temps) proviennent généralement de nos poules ou de nos pintades (selon la production du moment). Ce matin c’étaient des œufs pochés sur un lit d’épinards étuvés (aussi du jardin) avec un petit reste de saumon fumé (pas du jardin celui-là). Comme vous le savez de nos récits précédents, le pain est fait maison avec de la farine bise d’une minoterie locale (qui importe le blé) et de la levure séchée, dans lequel nous rajoutons généralement soit des graines de coucourdes, des noix ou des noisettes. Pour ceux qui le souhaitent il y a aussi du yaourt fait maison, mais à base d’ingrédients (poudre de lait) importée car nos vaches locales ne produisent rien, juste ce qu’il faut pour nourrir leur veau. Il est possible de traire les vaches d’ici, mais il ne faut pas espérer beaucoup plus qu’un litre de lait et pour l’obtenir il faut tromper la vache en s’assurant que le veau soit perçu comme étant le consommateur (il doit donc être à côté de la vache traite) sinon il ne sort absolument rien du pis. Enfin, petit luxe occasionnel, nous faisons des croissants (certains au chocolat évidemment) pour ne pas oublier à quoi cela ressemble…

Le café est originaire du Congo (de l’est du pays) mais pour lui donner un goût encore meilleur Marie-Claude fait des mélanges savants avec des cafés importés et, à en croire les papilles gustatives de Marie-Claude et des invités, le résultat est plutôt satisfaisant. Ne me demandez pas à moi car autant je trouve l’odeur du café torréfié délicieuse, une fois passé je trouve le breuvage nettement moins attrayant…

Sur place il est possible de trouver du poisson (pêché dans le Kasaï ou l’un de ses tributaires), surtout en saison sèche et de la chèvre, mouton, cochon, poulet, etc. mais à l’exception du poisson il est généralement fourni sur pied et nous préférons (lâchement) acheter la viande déjà découpée chez un boucher (à Kinshasa), sauf quand il s’agit d’inviter tous les collègues locaux, auquel cas nous demandons au cuisinier de trouver une victime qu’il se chargera de dépecer et cuire selon les goûts du crû. Exceptionnellement nous nous faisons des petites gâteries en faisant venir par exemple du saumon (frais ou fumé) ou des crevettes géantes que nous gardons précieusement au congélateur pour une occasion spéciale.

Pour les desserts il y a évidemment des solutions à base de produits locaux (fruits, œufs, etc.) et nous (c’est un “nous” majestatif car c’est généralement le fruit du travail de Marie-Claude ou les cuisiniers et non le mien) faisons régulièrement du flan au caramel, des salades de fruits et des cakes ou tartes aux fruits, mais pour des occasions spéciales (ou non) c’est le brownie ou (comme ce midi) une tarte tatin aux pommes “astublief” qui agrémente notre quotidien.

Pour les boissons, nous consommons une grande quantité d’eau qui provient d’une source en contre-bas de la Cathédrale et qui nous vient par porteuse d’eau (nous en avons deux qui travaillent pour les maisons de la Cathédrale). L’eau doit être bouillie et nous la filtrons ensuite deux fois pour être 100% surs de ne pas ramasser une crasse par ce biais là. C’est cette même eau filtrée qui servira pour rincer les fruits et légumes (salades en particulier) après les avoir lavé avec une solution de permanganate de potassium, faire les préparations culinaires (y compris thé et café) et pour se rincer la bouche après s’être lavé les dents. Nous fabriquons également du Kombucha, dont la “mère” semble particulièrement apprécier les conditions de Mapangu et dont le résultat est fort apprécié (y compris de nos visiteurs qui souvent ne connaissent pas cette boisson). Et puis il y a les boissons achetées telles que bière (qui vient de diverses brasseries de la RDC ou importées d’Angola), vin (généralement portugais) et les boissons sucrées habituelles (que nous ne gardons que pour les visiteurs).

Le réel luxe ‘importé) que nous nous accordons tous les jours est le chocolat, pur de préférence (surtout pour Marie-Claude), dont nous thésaurisons un stock important et qui fait partie de chaque commande de vivres acheminées avec l’avion affrété tous les mois pour apporter la paie et autres besoins essentiels.

Makala et Griezel partagent la même nourriture, à savoir des croquettes (pour chien) agrémentées de quelques sardines en boîte ou (les jours fastes) d’une partie de boîte de corned beef. Nous en sommes arrivés à la conclusion que c’était la solution la plus économique et surtout que leur nourriture ne serait pas détournée à d’autres “faims” comme cela pourrait être le cas pour du riz quand nous sommes absents. Aucun des deux ne font pitié, donc le système semble fonctionner.

Voilà, ainsi vous savez plus ou moins à quoi vous attendre à table si et quand vous venez nous rendre visite et vous comprendrez que d’un point de vue alimentaire nous ne souffrons pas trop.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

In theory, if there is enough water, almost everything can be grown here all year round. In fact everything that doesn’t require a cold season like cauliflowers, snow peas, potatoes, red fruits or apples and pears, but there are other plants that grow here that we wouldn’t have in temperate regions, which compensates for the missing things

You might wonder what our daily diet is made of and in fact there is not a huge difference with what we would have on our plate in Europe, with however small variances.

All our breakfasts start with fresh fruit, usually papaya, pineapple or passion fruit, which all come from our garden. There are not always all three and sometimes we also have guavas, grapefruits or avocados and we also have good banana production in the garden, including red bananas (Marie-Claude’s favourites) that taste a little like raspberry.

The eggs, usually boiled or (especially on Sundays) in omelets or poached (a technique that Marie-Claude has mastered perfectly for some time) generally come from our hens or guinea fowl (depending on the production of the moment). This morning they were poached eggs on a bed of steamed spinach (also from the garden) with a small remnant of smoked salmon (not from the garden this one). As you know from our previous stories, the bread is homemade from a local flour mill (which imports the wheat) and dried yeast, in which we usually add either pumpkin seeds, nuts or hazelnuts. For those who wish, there is also home-made yoghurt, but made with imported ingredients (milk powder) because our local cows produce nothing, just what they need to feed their calves. You can milk the cows here, but you can’t expect much more than a litre of milk and to get it you have to fool the cow by making sure the calf is perceived as the consumer (so it has to be next to the cow being milked) otherwise nothing comes out of the udder at all. Finally, as an occasional luxury, we make ourselves croissants (some with chocolate) not to forget how they look (and taste) like…

The coffee comes from the Congo (east of the country) but to give it an even better taste Marie-Claude makes clever blends with imported coffees and, according to the taste buds of Marie-Claude and guests, the result is rather satisfying. Don’t ask me because as much as I find the smell of roasted coffee delicious, once brewed I find the beverage much less attractive…

Locally it is possible to find fish (caught in Kasai or one of its tributaries), especially during the dry season and goat, sheep, pig, chicken, etc.. but with the exception of fish it is generally provided on foot and we prefer (cowardly) to buy the meat already cut in a butcher (in Kinshasa). That is, except when we are inviting all the local colleagues, in which case we ask the cook to find a victim whom he will take care of cutting up and cooking according to the tastes of the local consumers. Exceptionally we give ourselves small treats by bringing for example salmon (fresh or smoked) or giant shrimp that we keep carefully in the freezer for a special occasion.

For desserts there are obviously solutions based on local products (fruit, eggs, etc.) and we (it’s a majestic “we” because it’s usually the fruit of Marie-Claude’s work or the cooks and not mine) regularly make caramel flan, fruit salads and fruit cakes or tarts, but for special occasions (or not) it’s the brownie or (like this lunchtime) an apple tatin pie that embellishes our daily menu.

For the drinks, we consume large quantities of water which comes from a spring below the Cathedral and which comes to us by water carrier (we have two ladies working for the houses of the Cathedral). The water must be boiled and we then filter it twice to be 100% sure not to pick up any undesirable something by consuming it. It is this same filtered water that will be used to rinse fruits and vegetables (salads in particular) after washing them with a potassium permanganate solution, to make culinary preparations (including tea and coffee) and to rinse your mouth after brushing your teeth. We also make Kombucha, whose “base” seems to particularly appreciate the conditions in Mapangu and the result of which is greatly appreciated (including by our visitors who often do not know this drink). And then there are the purchased drinks such as beer (which comes from various breweries in the DRC or imported from Angola), wine (usually Portuguese) and the usual sweetened drinks (which we keep only for visitors).

The real (imported) luxury that we grant ourselves every day is chocolate, preferably pure (especially for Marie-Claude), of which we keep a large stock and comes with each order of food transported with the plane chartered every month to bring the pay and other essential needs.

Makala and Griezel share the same food, namely croquettes (for dogs) with a few canned sardines or (on good days) a part of a can of corned beef. We came to the conclusion that this was the most economical solution and especially that their food would not be diverted to other “needs” as could be the case for rice when we are absent. Neither one of them looks pitiful, so the system seems to work.

Now you know more or less what to expect at the table if and when you come to visit us and you will understand that from a food point of view we do not suffer too much.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Petite Saison Sèche – Small Dry Season

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La petite saison sèche est… très petite. Elle aurait commencé il y a une dizaine de jours, justifiée par le fait qu’il n’était plus tombé de pluies réellement significatives et que la surface du sol était relativement sèche. Tout est relatif car par endroits il y avait encore des vestiges de flaques d’eau sur la route, mais depuis cette nuit il est clair que la période sèche est terminée car nous avons et sommes encore copieusement arrosés au moment où nous rédigeons ces nouvelles et il est donc évident que la sécheresse fut de courte durée.

La période d’accalmie des pluies, même si elle fut courte, nous a quand même permis de remettre certaines routes principales plus ou moins en état, espérons qu’elles auront résisté au déluge de cette nuit et matinée.

Selon les enregistrement des trois dernières années, le mois de mars est généralement le mois le plus pluvieux de l’année, mais ce ne sera peut-être pas le cas cette année car (comme vous le savez de nos récits précédents) depuis le début de cette année nous sommes littéralement inondés avec toutes les conséquences que cela a pour les routes et les ponts. Certains diront que ce sont les effets du réchauffement climatique qui provoquent ces perturbations avec des pluies plus abondantes que normal et surtout des sortes de tornades qui arrachent arbres et toitures. Une partie de la toiture de la Cathédrale a ainsi été arrachée (et remplacée depuis) et même le mât de transmission radio qui se trouve sur notre maison a été malmené (il en a gardé des séquelles car il est maintenant un peu tordu et penché) mais fonctionne à nouveau comme il faut.

En principe toute cette pluie doit être appréciée par nos palmiers car ce sont des plantes qui demandent un apport régulier d’eau et de chaleur et dans certaines plantations on favorise les bas-fonds pour la plantation de palmiers justement pour cela. Le seul bémol, quand il pleut il fait évidemment plus frais, pour le moment nous avons une agréable température de 25° dans la maison, et ça c’est moins favorable pour le palmier à huile. Ceci étant, pour le moment les palmiers sont généralement presque tous chargés de nombreux régimes qui devraient arriver à maturité dans les 4 mois qui viennent et donc nous assurer une belle production si cela continue comme cela.

Pour le moment c’est aussi la saison d’un plus grand choix de fruits, ainsi outre les ananas, bananes et fruits de la passion que nous avons en quasi permanence, pour le moment il y a des pamplemousses, citrons, barbadines et pommes cannelles (pour être honnête, nous avons eu toute une pomme cannelle cette semaine…).

Pour le moment nous avons deux visiteurs à la maison, une experte en génétique du palmier et une autre spécialiste en phytopathologie (maladies des plantes) pour essayer de nous aider à identifier et gérer la maladie qui semble se propager dans notre plantation. Nous espérons que, grâce à leur expertise et aide, nous trouverons le moyen de soigner et de prévenir la maladie, qui affecte quand même déjà une partie importante de la plantation. Cette semaine il y a beaucoup de balades prévues dans les différentes parties de la plantation pour voir les différents stades d’évolution de la maladie qui provoque la pourriture du cœur des palmiers et, si pas soignée à temps, la mort de ceux-ci.

Cette semaine nous avons également accueilli un nouveau collègue, originaire de Madagascar, qui vient épauler notre équipe technique. Cela fait à peine deux ans que nous sommes ici à Mapangu et plus de la moitié des expatriés sont arrivés depuis, les choses changent vite ici!

Quand nous avons des visiteurs, j’ai tendance à négliger un petit peu le vélo car il faut souvent véhiculer tout ce petit monde dans la plantation et ce n’est pas aussi facile et rapide non plus de rejoindre les visiteurs en cours de journée à un endroit précis sans voiture. Il faut dire que ces derniers jours, la petite saison sèche aidant, certains passages de la route étaient devenus très difficiles car le sable fin avait séché suffisamment pour s’y enfoncer et rendre le pédalage assez difficile. Heureusement que j’ai une assistance électrique dans ces cas-là car sinon je crois que je serais obligé de faire une partie de la route à pied, le vélo à la main, pour franchir les zones très sableuses. Dès que j’arrête de faire du vélo quelques jours, la reprise est nettement plus difficile, pas tellement pendant le trajet, mais une fois à destination j’ai l’impression de continuer à perdre des litres d’eau pendant plus d’une heure, ce qui n’est pas toujours très pratique après être arrivé au bureau.

Nous espérons que de votre côté tout va bien et, comme d’habitude, espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,

Marc & Marie-Claude

Port de Mapangu – Mapangu Port

Huilerie au démarrage – Mill at start-up

Lunch at th

The short dry season is… very short. It would have started about ten days ago, justified by the fact that there have been no really significant rains since and that the soil surface was relatively dry. Everything is relative because in some places there were still remnants of water puddles on the road. However, as from this night it is clear that the dry period is over because we have and are still watered copiously at the time we write this news and it is obvious that the drought was short-lived.

The period of calm of the rains, even if it was short, still allowed us to put some of the main roads back into more or less in good condition, hopefully they will have withstood the flood of this night and morning.

According to the records of the last three years, March is generally the wettest month of the year, but this may not be the case this year because (as you know from our previous accounts) since the beginning of this year we have literally been flooded with all the consequences for roads and bridges. Some will say that it is the effects of global warming that causes these disturbances, with rains more abundant than normal and especially localised tornadoes tearing up trees and roofs. Part of the roof of the Cathedral has been torn off (now replaced) and even the radio transmission mast on our house has been mishandled (it has kept some after-effects because it is now a little twisted and bent) but is functioning properly again.

In principle all this rain is beneficial for our palm trees because they are plants that require a regular supply of water and warm weather and in some plantations the lowlands are favoured for the planting of palm trees precisely for this reason. The only downside, when it rains it is obviously cooler, for the moment we have a pleasant temperature of 25° in the house, and that is less favorable for the oil palm. That being said, currently the palm trees are generally all endowed with many fruit bunches which should reach maturity in the next 4 months and thus ensure us a good production if it continues like that.

Now it is also the season of a greater choice of fruits, so besides pineapples, bananas and passion fruit that we have almost permanently, at the moment there are grapefruit, lemons, barbadines and cinnamon apples (to be honnest, we had a whole cinnamon apple this week…).

For the moment we have two visitors at home, an expert in palm genetics and another specialist in plant pathology (plant diseases) to try to help us identify and manage the disease that seems to be spreading in our plantation. We hope that, thanks to their expertise and help, we will find a way to cure and prevent the disease, which is already affecting an important part of the plantation. This week there are many walks planned in the different parts of the plantation to see the different stages of evolution of the disease that causes rotting of the spear or bud of palm trees and, if not treated in time, the death of them.

This week we also welcomed a new colleague from Madagascar who is joining our technical team. We’ve been here in Mapangu for barely two years now and more than half of the expatriates have arrived since then, things are changing fast here!

When we have visitors, I tend to neglect the bike a little bit because it’s often necessary to carry all these people in the plantation and it’s not as easy and quick to reach the visitors during the day in a specific place without a car. It must be said that in the last few days, with the small dry season helping, some passages of the road had become very difficult because the fine sand had dried up enough to sink in and make pedalling rather difficult. Fortunately, I have an electric assistance in these cases, because otherwise I think I would have to walk part of the road, with the bike in my hand, to cross the very sandy areas. As soon as I stop riding my bike for a few days, when I resume cycling it takes more time to recover, not so much during the journey, but once I get to my destination I feel like I’m still losing litres of water for more than an hour, which is not always very practical after arriving at the office.

We hope that on your side everything is going well and, as usual, we hope to hear from you very soon,

Marc & Marie-Claude